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« Je pense que l’humanité a regardé le changement climatique […] comme s’il était une fiction, quelque

chose qui se passait dans une autre planète, comme si en faisant semblant qu’il n’est pas vrai, il pouvait
en quelque sorte disparaitre ». (Leonardo diCaprio)

Cependant, le changement climatique est réel, discuté et problématisé par différents médias, de
différentes manières. Ce problème est également abordé dans le documentaire „Avant le Déluge" de
Fisher Stevens, que a fêté sa première le 9 septembre 2016. Le film, fait pour le National Géographique,
est le plus vu documentaire du monde entier, avec plus de 60 millions de visionnages.

En tant qu’Emissaire de la Paix pour l’ONU, Leonardo DiCaprio parcourt les quatre coins du monde,
témoigne les effets dévastatrices du changement climatique et apprend comment les pays font face à ce
problème, mais aussi comment les grands entreprises influencent la politique et le discours sur ce sujet.
Leonardo DiCaprio joue un rôle clé, triple, celui de producteur, narrateur et d’interviewer et par ce film il
confirme son engagement pour la lutte contre le changement climatique.

Le film se concentre principalement sur l'impact du changement climatique sur l’environnement. Dans le
film, l’acteur parle avec des différents experts, scientifiques, politiciens, militants, chercheurs, locaux
etc. qui expliquent et commentent les conséquences du changement climatique. Il aborde également la
responsabilité sociale et cherche des solutions à la préservation des espèces ou des écosystèmes
menacés.

I. Description et analyse critique

Le changement climatique est un sujet omniprésent qui est aujourd’hui, plus que jamais, très fortement
discute et débattu. Ceci est également discuté dans le documentaire "Avant le Déluge" de Fisher
Stevens, qui dure 1 heure 36 minutes.

Utilisant différentes techniques, le film tente d'attirer l'attention sur le problème et de convaincre ses
spectateurs de l'urgence de la situation. Le début est marque par une ambiance apocalyptique à travers
des images montrant des orages, incendies, catastrophes naturelles etc et de la musique sombre. Cette
technique a comme but d’effrayer le spectateur, de choquer, de suggérer la nécessite d’une action
immédiate. En outre, des mots tels que "maintenant, déjà “, ainsi que les numéros de l’année ?
devraient clarifier la pertinence et la nécessité d'aborder ce sujet sans délai, d’agir.

Le documentaire s’ouvre avec la voix du narrateur, Leonardo DiCaprio lui-même, qui présente la
peinture "Le jardin des délices de la terre" par Hieronymus Bosch. Cette peinture, qui montre le paradis
et l’enfer sur Terre a marqué l’enfance de l’acteur. Aujourd’hui, l’acteur voit dans la peinture le destin
de l’humanité « capable de dégrader et de détruire en toute conscience son paradis”. L'image est
destinée à illustrer les conséquences du changement climatique, qui ressemblent apparemment à
l’enfer.

qui décrit l'image du point de vue de la première personne et de ce qui l’unit. ( i don’t understant exactly
what you meant by this  )

Directement au début, le destinataire se voit attribuer une urgence et une pertinence par le choix
d'une célébrité, mais en même temps il est construit par la perspective de la première personne et la

description de sa propre proximité avec le destinataire.

Elle apparaît à la fois au début et à la fin du documentaire, formant une construction cyclique.

Pour souligner les effets du changement climatique, pendant trois ans, Leonardo DiCaprio voyage
autour du monde et parle avec des scientifiques, politiciens, activistes, même le Pope Francis, bien
qu’avec des locaux. Tous ces personnalités, notamment les scientifiques que l’acteur s’entretient avec,
parlent des fait concrets et donnent des preuves qui montrent le changement climatique, ce qui doit
légitimer, donner de crédibilité à leur discours, suggérer au spectateur qu’il s’agit d’une vérité
indéniable.

Dans son tour de monde, l’acteur a vu la pollution industrielle du Beijing, l’arrachage de la forêt boréale
de Canada, les forêts tropicales d’Indonésie abattues par les incendies, les inondations avec lesquels les
fermiers d’Inde se confrontent, les inondations régulières en Floride à cause de l’élévation du niveau de
l’océan, la glace du Groenland qui fond à un rythme sans précèdent, les récifs coralliens qui sont en voie
de disparition etc. Tous ces effets directs du changement climatique, avoue l’acteur, l’ont effraye.

Quand on parle du changement climatique, dit l’acteur dans son discours, il ne s’agit pas d’une
exagération, de l’hystérie ou de l’imagination, c’est la réalité même de nos jours, c’est la principale
menace que l’humanité doit confronter. Leonardo DiCaprio souligne le fait que la simple action que
l’individu peut prendre pour limiter les effets du changement climatique ne suffit plus. La grave situation
dans laquelle la Planète se trouve a dépassé déjà les choix individuels.

Il est temps d’agir à un niveau global, les gouvernements, les grands industriels du monde doivent
entreprendre des actions décisives, à une échelle globale. « C’est un message urgent, pour une situation
urgente, accentue l’acteur ». Il appelle le changement climatique « le plus grand défi de notre temps »,
et le temps de répondre à ce défi est maintenant. Sortir de cette crise, sauver la planète ce n’est pas une
question de la politique, c’est une question de notre survie. « L’océan n’est ni républicain ni démocrate,
tous qu’il sait faire est monter », c’est aussi la conviction du maire de Miami.

Même si des actions doivent être entreprises aux plus grands niveaux, le documentaire suggère aussi
que chaque individu est responsable pour la planète et doit prendre conscience du problème. Même ses
actions les plus petites peuvent avoir un impact et peuvent apporter un avancement pour un meilleur
monde. Par exemple, en changeant seulement un élément de sa diète, le type de viande qu’il consume,
l’individu peut réduire les émissions atmosphériques.

En parlant avec Gidon Eshel, professeur de physique environnementale au Harvard qui étudie les
conséquences géophysiques de l’agriculture, Leonardo Dicaprio s’intéresse aux effets de la
consumation de viande de bœuf sur l’environnement. L’expert explique en donnant des chiffres le fait
que 10-12% des émissions des Etats Unis sont à cause des vaches, qui produisent du méthane. Il
suggère de changer la viande de bœuf avec du poulet, en réduisant de ce façon avec 80% les émissions
par individu.
Encore une fois, les chiffres sont utilisés pour donner de la crédibilité, pour montrer la gravite de la
situation et pour suggérer le sentiment d’urgence. C’est un appel à chaque individu. Le spectateur
devrait également prendre la responsabilité de son environnement et faire une différence.

Le documentaire montre aussi l’autre perspective concernant le changement climatique, celle des
« climato sceptiques » qui nient l’origine humaine du réchauffement climatique. On voit les opinion des
quelques climato sceptiques, parmi lesquels l’infâme discours du Donald Trump qui se demande où est
le réchauffement climatique, car il fait froid et ont en a besoin. En Floride, par exemple le gouverneur et
les autorités locales ne croient pas dans le changement climatique. En effet, le gouverneur a interdit
l’utilisation de ce terme.

Dans ce contexte, le maire de Miami cherche des solutions contre les inondations provoquées par
l’élévation du niveau de l’océan. Son tâche est difficile sans le soutien des élus locaux. A son avis,
derrière cette opposition véhémente a la notion du changement climatique, il n’y a rien que des intérêts
politiques et des grands industriels qui font des fortes pressions pour préserver la situation actuelle à
des fins financières.

L’idée que les grands industriels, les compagnies multinationales sont les principaux coupables est aussi
montrée dans la partie concernant la situation en Indonésie. Sans aucun égard pour l’avenir de la
Planète, dans leur démarche de faire de plus en plus d’argent, ils détruisent l’environnement. En
Indonésie, la forêt tropicale est incendie volontairement pour faire des plantations des palmiers.
L’expansion de l’industrie de l’huile de palmier a détruit 80% des forets du pays. Ces incendies envoient
dans l’atmosphère des quantités énormes de dioxyde de carbone, affectent la vie des habitants et
détruisent l’habitat des animaux.

Ces grandes compagnies font des profits énormes parce que nous achetons leurs produits qui
contiennent huile de palmier. La raison pour laquelle les forêts sont détruites est finalement la
consommation de masse, notre appétit insatiable. Les individus doivent se rendre compte que leur choix
alimentaires impactent l’environnement. Encore une fois, on trouve ici l’idée que chacun d’entre nous
est responsable pour l’environnent et que le changement commence avec nous.

A la fin, l'image est reprise depuis le début et la voix du narrateur nous dit „On est dans le second
panneau, ce que Bosch appelait L’humanité avant le déluge “. Il est suggère qu’on est dans une situation
critique, mais le pire est pas encore produit. On doit agir maintenant pour que le monde ne soit pas le
troisième panneau, l'enfer dans lequel tout est détruit et sombre.

Le documentaire se ferme avec l’émouvant discours de Leonardo DiCaprio en tant que Messager de la
paix des Nations Unies au sein de la Conférence sur les changements climatiques de Paris en 2015. Ce
discours est un cri d’alerte, un appel à tous pour sauver la Planète. L’acteur parle de son tour de monde
et les dégâts produits par le changement climatique qui l’ont absolument terrifie. Il s’interroge sur ce
qu’on laisse après nous pour nos enfants et petits-enfants, sur « la honte que chacun d’entre nous va
ressentir quand ils réaliseront que nous avions les moyens de stopper ce ravage, mais qu’il nous a
manqué la volonté politique ». Continuant dans le même registre, il suive: « Le monde vous regarde,
vous serez soit applaudis par les générations futures, soit vilipendes «
La question de la trace, de l’héritage qu’on laisse aux générations futures apparait aussi dans l’entretien
que l’acteur a avec le président Barack Obama. Parmi les motifs évidents pour lesquels on doit agir
contre le changement climatique, comme la pénurie des ressources, la compétition qu’elle peut
engendrer, les menaces pour la sécurité et l’ordre mondiale telle qu’on la connait, le président a aussi
un motif d’ordre personnel. Il veut que ses enfants connaissent le même monde qu’il a connu, avec ses
merveilles, comme par exemple les glaciers de Groenland.

L’acteur Il fait appel dans son discours à des actions plus concrètes, accomplis dans un sens d’urgence,
car, même s’il s’agit d’un accord historique comme celui de Paris, ça suffit pas. Un changement
forcement immédiat doit être mis en place, sans d’autres débats, excuses. Le discours est soutenu par
des images de l'environnement et de l'impact du changement climatique. Plus il touche à sa fin, plus les
coupures entre les scènes deviennent rapides et dures. La musique accélère aussi pour finalement faire
comprendre que le temps est compté et que quelque chose doit changer maintenant.

La fin est dramatique et émouvante : « Vous êtes le dernier espoir de la Terre. « On vous supplie de la
protéger. Sinon, nous, avec tous ce qui nous aimons, appartiendrons au passé ». A ce moment-là, les
images cessent et les écrans deviennent noirs. C’est un choix artistique employé pour souligner la
gravite de la situation, pour nous faire réfléchir a notre avenir sur la Terre.

Bien que le documentaire présente une situation sombre, critique, qui doit changer, il donne aussi de
l’espoir dans un meilleur avenir. Des mesures à échelle globale doivent être entreprises, mais finalement
l’idée du documentaire est que le futur est dans les mains de chacun d’entre nous. Tous ensemble
pouvons faire une différence. Pour vraiment changer la situation présente, c’est à nous de contrôler ce
qu’on fait, comment on vit et consume, comment on s’engage et implique et comment on vote pour
forcer les dirigeants du monde d’agir.

Tout au long du documentaire, on peut trouver l’idée que même si les leadeurs du monde prennent des
décisions, les individus ont vraiment le pouvoir. Pour convaincre nos leadeurs que le problème du
changement climatique existe, il faut d’abord qu’une grande majorité du public en prenne conscience et
fasse des pressions envers un changement. Les élus vont finalement se soumettre à la volonté des
citoyens et commenceront à faire des démarches dans ce sens.

On peut argumenter que cette vision est un peu naïve et en réalité très difficile d’appliquer. Comment le
documentaire le montre, derrière le problème se cachent les intérêts économiques des géants
industriels ou des multinationales qui font du « lobby » auprès des politiciens et gouvernements pour
préserver la situation en leur faveur.

De plus, pour changer les mentalités, les attitudes et les comportements d’individus il faudra investir
dans l’éducation, dans l’information, créer une culture qui valorise le respect pour l’environnement.
Même si les individus ont une idée du problème, ils n’agiront pas forcement, seulement quand leur vie
quotidienne sera impactée, comme par exemple en Beijing.

Pour….., professeur d’économie au Harvard, c’est difficile d’engendrer la responsabilité sociale, un


engagement environnemental pour chaque individu parce qu’ils ne peuvent pas penser au changement
climatique chaque fois qu’ils prennent une décision. La plus efficace méthode, pour lui, sera d’introduire
une taxe de carbone pour tous les produits qui ont un impact sur l’environnement. Si leur prix
augmente, les individus vont acheter de moins en moins et vont réduire leurs émissions.

Certes, les individus doivent s’informer, prendre des actions pour réduire leur impact sur
l’environnement, ne pas rester passifs face aux changements climatiques. Les medias jouent un rôle
crucial pour sensibiliser la population, faire connaitre la situation, dénoncer les grands compagnies et
leur actions dommageants pour l’environnement. Si le public a des informations, il a aussi un certain
pouvoir et peut demander des explications, de la transparence.

Sans se contenter seulement à décrire la situation, le documentaire propose aussi quelques pistes
d’action, la déjà-mentionnée responsabilité de chacun pour un mode de vie plus eco-conscient, mais
aussi la transition vers des énergies renouvelables et le soutien qui doit être accorde a des pays en voie
de développement pour faire cette transition.

En ce sens, Leonardo Dicaprio, parle avec Elon Musk dans sa GigaFactory, avec les experts des énergies
renouvelables en Chine, discute avec John Kerry sur les avancées politiques de l’Accord de Paris,
s’intéresse sur les travaux de la NASA avec l’astronaute Piers Sellers et rencontre pape François pour
voir comment le Vatican perçois les problèmes environnementales.

Même si c’est un démarche éludable, on doit s’interroger sur ce qui le documentaire apporte de
nouveau concernant ce sujet. Il présente la situation critique dont la Planète se trouve et les actions à
entreprendre, mais il ne s’agit pas vraiment des informations nouvelles, des éléments qu’on ne
connaissait déjà.

On pense que le but du documentaire n’est pas d’être révélateur d’une nouvelle perspective, ou
d’apporter un nouveau regard sur la thématique, mais plutôt d’attirer l’attention d’un grand nombre de
spectateurs, ce qu’il a réussi à faire avec succès. Dans ce but, le choix d’une personnalité éminente pour
faire ce film n’est pas une coïncidence. Il s’agit d’un acteur très connu, engage dans la lutte pour
combattre les changements climatiques, un porte-parole qui peut atteindre un large public, l’inspirer, le
sensibiliser.

En racontant les effets du changement climatique, le film est aussi une histoire personnelle de l’acteur.
On suive le parcours de Leonardo Dicaprio depuis son enfance, les moments-clés de sa vie qui l’ont
amené a une prise de conscience sur les problèmes environnementales. A partir du tableau de Bosch de
son enfance qui lui a amène plus tard à une réflexion et dans lequel il voit une parabole pour l’état dont
le monde est actuellement, ensuite racontant comment il a grandi dans un environnement pas très
naturel, son lieu de prédilection étant le Musée d'Histoire Naturelle, le rencontre avec Al Gore, son
mentor en ce qui concerne ce sujet, et enfin ses expériences en filmant son film Le Revenant, on voit à
travers le documentaire aussi un voyage personnel.

En racontant son enfance, ses expériences et sa perception qui l’ont amené a une prise de conscience
sur les problèmes environnementales, l’acteur veut établir un lien avec le spectateur, lui faire
comprendre la gravite de la situation, les enjeux du changement climatique et le fait qu’il a aussi une
responsabilité personnelle.

Le documentaire est assez complexe et il touche sur différents facettes du problème, en nous montrant
les effets du changement climatique autour du monde, l’impact de notre mode de vie, les intérêts de
grandes compagnies, la vision des climato-sceptiques, les démarches politiques et économiques pour
changer la situation etc. On peut dire que le documentaire n’aborde profondément aucune thématique,
ce qui peut être à la fois une critique et un point fort.

Le film n’ennuie pas le spectateur, est facile à comprendre et présente le problème sous ses différents
aspects. Il invite à réfléchir sur la question du changement climatique et de l’héritage qu’on laisse après
nous. Le discours est fort, émouvant, parfois poétique on peut dire, mais soutenu par l’opinion des
experts qui donne de la légitimité. Les images et les sons ont aussi un grand apport dans le succès du
film. Ils sont employés pour créer une atmosphère qui a a la fois une dimension apocalyptique, pour
convaincre le public de la pertinence du discours, pour créer un sens d’urgence.

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