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La Renaissance fut un mouvement qui s'inscrivit dans la peé riode des temps modernes et
qui eut comme origine la Renaissance italienne. En effet la Renaissance naquit aà Florence
graâ ce aux artistes qui pouvaient y exprimer librement leur art : une Preé -Renaissance se
produisit dans plusieurs villes d'Italie deà s les XIIIe et XIVe sieà cles (Duecento et Trecento), se
propagea au XVe sieà cle dans la plus grande partie de l'Italie, en Espagne, dans certaines
enclaves d'Europe du Nord et d'Allemagne, sous la forme de ce que l'on appelle la premieà re
Renaissance (Quattrocento), puis gagna l'ensemble de
l'Europe au XVIe sieà cle (Cinquecento). En France , la Renaissance n’arrive qu’au XVIe sieà cle.
avec un retard important par rapport aà l'Italie. La raison principale est la poursuite de
la guerre de Cent Ans jusqu'en1453, et meâ me 1477 (bataille de Nancy), alors que le
processus de renaissance artistique est amorceé deà s le XVe sieà cle au moins en Italie et dans
de nombreuses reé gions d'Europe (Flandres, Rheé nanie, Alsace, Portugal…).
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
Selon l'historien Reneé Reé mond, une « Renaissance » se caracteé rise par :
La périodisation de la Renaissance
Il y a eu plusieurs grandes peé riodes de la Renaissance. Il est d’usage d’appeler les sieà cles de
la Renaissance en Italie par le vocable « n »-cento, ouà « n » deé signe le chiffre du sieà cle :
n = 3 : anneé es 1301 aà 1400, c’est le Trecento = XIVe sieà cle (quatorzieà me),
n = 4 : anneé es 1401 aà 1500, c’est le Quattrocento = XVe sieà cle (quinzieà me),
n = 5 : anneé es 1501 aà 1600, c’est le Cinquecento = XVIe sieà cle (seizieà me).
Les historiens admettent d'une façon geé neé rale que la Renaissance française deé bute avec
les premieà res guerres d'Italie, aà la toute fin du XVe sieà cle. La fin de la peé riode est en
revanche sujet de discorde : l'eé dit de Nantes de 1598, qui marque la fin des guerres de
religion, est souvent consideé reé comme la fin de la Renaissance, mais certains historiens
arreâ tent la peé riode deà s le deé but de lapremieà re guerre de religion, avec le massacre de
Wassy en 1562 ; d'autres arreâ tent la peé riode avec l'assassinat d'Henri IV en 1610.
Les guerres d'Italie sont des conflits meneé s par les souverains français en Italie pour faire
valoir leurs droits heé reé ditaires sur le royaume de Naples, puis sur le ducheé de Milan. On a
eu en tout 11 (onze) guerres d'Italie -du 1494 a 1559, meneé es par les rois de France
Charles VII ( premieà re guerre d'Italie), Louis XII (deuxieà me, troisieà me et quatrieà me guerre
d'Italie ), François Ier ( de cinquieà me a la neuvieà me guerre d'Italie ), Henri II ( dixieà me ,
onzieà me guerre d'Italie).
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
De tous ces rois , la personnaliteé de François Ier s'impose, car il a introduit d'importantes
modifications, ainsi le pouvoir du roi s'est accentueé e sur ses vassaux. On passe
progressivement d'un reé gime de suzeraineteé aà un reé gime de souveraineteé .
En fait, l'eé volution des techniques de guerre a une influence indirecte sur ce changement.
La deé fense des chaâ teaux forts devient progressivement inefficace du fait de l'invention de
nouvelles armes de guerre aà plus longue porteé e (bombarde), de sorte qu'il faut imaginer de
nouveaux systeà mes deé fensifs.
La hieé rarchie des suzeraineteé s s'en trouve bouleverseé e. Il faut donc redeé finir les
responsabiliteé s reé ciproques du monarque, devenu le garant de la seé curiteé du pays unifieé .
AÀ partir du XVIe sieà cle, au catholicisme s’oppose le protestantisme, opposition qui deé bouche
sur une terrible guerre civile. Les premieà res perseé cutions contre ceux qui adheà rent aux
ideé es nouvelles commencent dans les anneé es 1520. Mais il faut attendre les anneé es 1540 et
1550, pour voir le deé veloppement des clivages. AÀ la fin du reà gne d' Henri II, le conflit se
politise. Les guerres de religion commencent en 1562 et se poursuivent entrecoupeé es de
peé riodes de paix jusqu'en 1598, avec la mise en place de l' EÉ dit de Nantes.
L' Édit de Nantes. est un dit de toleé rance promulgueé le 13 avril 1598 par le roi de France
Henri IV . Cet eé dit Il accordait notamment des droits de culte, des droits civils et des droits
politique aux protestants. Il reconnaissait la liberteé de culte aux protestants, selon plusieurs
limites, et leur conceà de deux principaux « brevets » : un nombre important de places de
suâ reteé en garantie (environ 150) et une indemniteé annuelle aà verser par les finances
royales.
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La promulgation de cet eé dit mettait fin aux guerres de religion qui avaient ravageé le
royaume de France au XVIe sieà cle.
L'une des inventions qui eurent le plus d'impact sur les hommes de la Renaissance eé tait le
perfectionnement de l'imprimerie par les caracteà res mobiles en plomb et la presse aà vis,
par Gutenberg vers 1450. La premieà re eé dition imprimeé e de la Bible apparut en 1455. Les
premiers textes imprimeé s concernaient assez souvent la religion et ceci pendant une
cinquantaine d'anneé es. EÉ galement des inventions dans la domaine de la repreé sentation
geé ographique ( la Terre est ronde, le Soleil est au centre de l’Univers), les techniques de
navigation et cartographie( la boussole ; l’astrolabe, la
caravelle, le deé veloppement de la cartographie), les
explorations maritimes ( la deé couverte de l'Asie du
Sud-Est, de nombreuses îâles de l'oceé an Indien, et
l'Afrique de l'Est, Vasco de Gama deé couvre l'Inde, :
Christophe Colomb - l'Ameé rique (trois voyages aà partir
de 1492), Magellan fait le tour du monde, Amerigo
Vespucci deé couvre l’Ameé rique du Sud).
La deé couverte de l’Ameé rique en 1492 deé voile un monde beaucoup plus vaste que ce que
l’on croyait et excite la convoitise et l’ambition des monarques des grands EÉ tats europeé ens,
devenus titulaires d’un pouvoir de plus en plus centraliseé . Le pape n’est plus le chef
spirituel auquel on vouait une alleé geance aveugle mais devient un concurrent que l’on
cherche aà s’allier ou au contraire aà soumettre.
Enfin, l’invention de l’imprimerie par Gutenberg vers 1440 va diffuser le savoir jusqu’alors
jalousement gardeé par le clergeé et surtout permettre l’essor de nouvelles ideé es ou de points
de vue scientifiques sans que cela ne soit systeé matiquement soumis aà l’autoriteé
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eccleé siastique. Libeé reé s du mode de vie feé odal, les Europeé ens voyagent de cours en cours,
marchands et banquiers investissent des marcheé s aà dimensions internationales. Les
artistes, entraîâneé s dans ce mouvement qu’ils servent par le prestige qu’ils apportent aà leurs
commanditaires, se rencontrent, s’influencent, eé changent, et reviennent chez eux riches de
nouveaux acquis. Les plus doueé s se voient accorder une gloire et un statut social
consideé rable, ce qui eé tait impensable pour un artisan du moyen-aâ ge.
Au Moyen Âge, les châteaux étaient d'austères monuments édifiés pour l'autodéfense d'un
territoire ou d'un pays et la protection de la population environnante. C'est l'archétype même
du château fort. Cependant, en France dès le milieu du XVe siècle (fin de la guerre de Cent
Ans), l'influence architecturale de la Renaissance italienne commence à se faire sentir et du
château-fort traditionnel, on va passer au siècle suivant au règne des châteaux-palais si
présents aujourd'hui dans la vallée de la Loire mais aussi ailleurs (Fontainebleau, le
Louvre…).
Ainsi, l'eà re de la Renaissance laissa la place aux eé difices qui misaient tout sur l'estheé tique
plutoâ t que sur la deé fense. C'est alors que disparurent maâ chicoulis, creé neaux, ponts-levis,
meurtrieà res et douves, pour laisser la place aux somptueux jardins geé omeé triques, aux
symeé tries des chaâ teaux, aux immenses feneâ tres, aux colonnes, aux frontons et aux autres
ornements qui pourraient montrer toute la puissance du proprieé taire du chaâ teau.
C'est donc sur l'estheé tique que l'on mise et non sur la deé fense. Le but eé tant d'attirer l'œil
sur la richesse et montrer le pouvoir du roi ou du prince. C'est une des caracteé ristiques les
plus visibles de la Renaissance.
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Premier palais de la Renaissance en France
En effet l'eé poque antique leur apparaîât comme eé tant le point d'apogeé e de tous les arts, mais
ils ne cherchent pas aà simplement l'imiter, mais aà s'en inspirer pour l'eé galer, voire la
surpasser. On appelle ce retour aà l'antiquiteé «helleé nisme».
Les artistes de cette eé poque sont polyvalents et cherchent aà obtenir le savoir absolu, aussi
bien au niveau de l'ingeé nierie que des arts ou de la philosophie.
En France, cet art a eé teé deé couvert lors des batailles entre la France et l'Italie(1494-1559).
Quand en 1494 les seigneurs et les chevaliers français ont traverseé pour la premieà re fois les
Alpes ils ne portaient que leur grossieà reteé et leurs mœurs guerrieà res du Moyen Age. Ils ont
eé teé d’autant plus eé blouis en voyant les gants brodeé s de la noblesse et de la bourgeoisie
italienne, les mouchoirs dont les français ne connaissaient pas l’usage, les habits de
velours... C’eé tait avec la meâ me stupeur qu’ils regardaient les parquets des palais, les
plafonds deé coreé s, les tableaux et les sculptures d’artistes ceé leà bres . De retour de ces
guerres , en plus des tropheé es habituels, ils ramenaient des sculptures, des peintures, des
architectes, ainsi que des tailleurs, des parfumeurs, des jardiniers, etc... Ces artistes
,architectes baâ tiront de nombreux chaâ teaux en adaptant l'architecture de la renaissance
italienne aux reé gions pluvieuses de France (par exemple par ajout de toiture).
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50 ans apreà s, la France avait changeé d’aspect. Des palais eé leé gants s’eé levaient sur les bords
de la Loire, aà Paris et dans d’autre grandes villes de la France ( chaâ teaux de Chambord, de
Blois, d’Amboise, de Chenonceaux ; de Vilendry et beaucoup d’autres). Ces palais de
plaisance faisaient un contraste frappant aà coâ teé des anciens chaâ teaux-forts du Moyen Qge ,
qui eé taient eé leé veé s pour la guerre et la deé fense.
Aux alentours de 1575, les artistes français se deé font de la tutelle italienne et les architectes
français reé alisent les grands travaux de la Renaissance française.
Les architectes francais de la Renaissance : Gilles Le Breton; Pierre Lescot; Jean Goujon;
Jacques Androuet du Cerceau; Jean de Rouen; Salomon de Brosse; Philibert Delorme.
nes.
Plus preé ciseé ment dans la description d'un baâ timent, on retrouvera:
Les monuments : Les chaâ teaux de la Loire sont des eé difices pour la plupart baâ tis ou
fortement remanieé s aà la Renaissance française, aà un moment ouà le pouvoir royal eé tait situeé
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A Paris , parmi les monuments de l’eé poque de la Renaissance on citera les travaux du
chaâ teau de Louvre, notamment la construction de la nouvelle aile du Louvre. Le roi François
1er impreé gneé de ses voyages en Italie, repense l’architecture et l’urbanisme de Paris, et
insuffle aà la ville un vent de connaissances, favorisant l’impulsion d’une nouvelle vie
intellectuelle, comme en teé moigne la construction de la Sorbonne. A cette epoque on a
construit l'hôtel Carnavalet, l'hôtel Lamoignon et de la ravissante fontaine des Innocents.
Depuis Charles V, les rois s'eé taient servis du Louvre plutoâ t comme d'un arsenal que d'une
reé sidence, et le chaâ teau de Philippe-Auguste eé tait dans un eé tat si deé plorable au seizieà me
sieà cle, que François Ier, pour y recevoir Charles-Quint, avait eé teé obligeé d'y faire de
nombreuses et couâ teuses reé parations. Effrayeé du mauvais eé tat des constructions, il en
deé cida, quelques anneé es apreà s, la deé molition, et reé solut d'en faire un palais digne de la cour
eé leé gante et somptueuse qu'il avait creé eée.
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Le Louvre en 1609.
1. Grande galerie du Louvre. — 2.
Galerie d'Apollon. — 3. Petit Bourbon.
— 4. Louvre de François Ieret Henri
II. — 5. Seine.
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l'inteé rieur, le magnifique escalier qui conduit actuellement aux salles de peinture, connu
sous le nom d'escalier Henri II, et la superbe salle des Cariatides. Le chiffre enlaceé de Henri
II et de Catherine de Meé dicis figure sur toutes les façades de ces constructions.
Henri IV ne s'occupa du Louvre que par les travaux qu'il fit exeé cuter aà la grande galerie,
pour le reé unir aux Tuileries .
Pendant que Pierre Lescot et Jean Goujon continuaient le palais de François Ier, Catherine
de Meé dicis faisait construire une galerie assez vaste, en saillie, presque au bord de l'eau.
Cette eé leé gante construction, incrusteé e de marbres de diffeé rentes couleurs, est celle qui
s'avance aujourd'hui perpendiculairement sur le quai, en face du jardin appeleé plus
tard jardin de l'Infante. A coâ teé de cette galerie, Catherine fit commencer un grand pavillon,
ouà elle avait l'intention de reé unir une riche collection d'objets d'art ; aà la suite, elle fit
construire une autre galerie paralleà le aà la Seine, simple rez-de-chausseé e, surmonteé d'une
terrasse qui fut conduite aà peu preà s jusqu'au pavillon de Lesdiguieà res actuel.
Henri IV reprit l'œuvre des Valois et augmenta d'un eé tage la galerie de Catherine de
Meé dicis : c'est aujourd'hui la galerie d'Apollon, reconstruite sous Louis XIV d'apreà s les
dessins du peintre Lebrun, apreà s l'incendie de 1661. Il termina le pavillon en regard de la
Seine, fit relier le pavillon de Flore aà la galerie de Catherine et fit sureé lever la galerie des
Valois, qui reé unit de ce coâ teé le Louvre aux Tuileries.
Les Tuileries.
En 1559, aà la mort de Henri II, Catherine de Meé dicis eé tait venue occuper le vieux Louvre
avec ses enfants. Elle ne voulait plus habiter l'hoâ tel des Tournelles, devant lequel Henri II
avait eé teé frappeé si malheureusement dans son tournoi avec Montgommery, et, d'autre part,
elle voulait avoir son propre palais. C'est pour cela qu'en 1564, dit le peà re du Breul, « la
reine fit commencer le magnifique bastiment de l'hostel royal, dit des Tuilleries de Paris,
parce qu'il y avait anciennement une tuillerie audict lieu. »
Philibert Delorme en fut l'architecte, avec Bullant. La façade centrale fut seule construite :
elle consistait en un pavillon deé coreé avec luxe, couronneé d'un doâ me heé mispheé rique, que
deux galeries ouvertes et surmonteé es d'une attique de la plus riche sculpture, reliaient de
chaque coâ teé aà un corps de logis quadrangulaire. Sous le doâ me, « l'escalier de ce bel hostel,
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
dit encore le peà re du Breul, tournant en limaçon et suspendu en l'air, sans aucun noyau qui
en soutienne les marches, est le plus beau chef-d'œuvre d'architecture et une des plus
hardies pieà ces qu'on puisse voir en notre France. »
Mais ce palais ne fut jamais acheveé , et il subit bientoâ t les plus grandes transformations.
Henri IV fit construire l'aile aà grands pilastres composites qui se dirigeait vers le sud et
venait se terminer par le pavillon de Flore ; la symeé trie fut ainsi rompue.
Le Château de Madrid fut eé leveé , en plein bois deBoulogne, par François Ier au retour de sa
captiviteé en Espagne. C'eé tait un charmant seé jour, ouà le roi aimait aà se retirer, dans la socieé teé
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
de savants, de litteé rateurs et d'artistes. Les habitueé s de la Cour n'y eé taient point admis : ce
fut un courtisan qui, vexeé de ne pouvoir y peé neé trer, lui donna le nom de Madrid, par allusion
aà la prison ouà Charles-Quint avait enfermeé François Ier, aà Madrid. Les restes de ce chaâ teau,
deé moli sous Louis XVI, sont maintenant occupeé s par un restaurant.
Non loin de laà eé tait la ceé leà bre abbaye de Longchamp. Il est aà peine besoin d'ajouter que le
bois de Boulogne, aà cette eé poque, ne ressemblait en rien aà l'eé leé gant jardin anglais que nous
admirons aujourd'hui : c'eé tait une foreâ t touffue et sauvage, qui s'appelait au moyen aâ ge
la forêt de Rouvray.
Hôtel de Soissons.
En meâ me temps que les Tuileries, Catherine de Meé dicis se faisait construire, preà s de Saint-
Eustache, un autre palais qui, plus tard, prit le nom d'Hôtel de Soissons. Jean Bullant en fut
l'architecte. Ce magnifique seé jour fut deé moli en 1749. La Halle au Bleé (qui a disparu aà son
tour en 1887 pour faire place aà la Bourse de Commerce) avait eé teé construite sur son
emplacement ; la colonne d'ordre dorique, de 25 meà tres de hauteur, qui servait
d'observatoire astrologique aà Catherine de Meé dicis est seule resteé e debout.
Parmi les hoâ tels particuliers du seizieà me sieà cle, il faut citer le ravissant hôtel
Carnavalet, au cœur du Marais ; il fut construit par Pierre Lescot, Bullant et Jean Goujon,
puis remanieé , cent ans apreà s, par Mansart.
A l'angle opposeé , dans la meâ me rue, se trouve l'hôtel de Lamoignon,construit pour Diane
de France, la fille de Diane de Poitiers et de Henri II. Cet hoâ tel fut agrandi par son fils
Charles de Valois, duc d'Angouleâ me, et plus tard acheteé par le premier preé sident de
Lamoignon, dont il porta deé sormais le nom.
Enfin, quoique ce ne soit pas en reé aliteé une maison parisienne, nous devons mentionner ici
la construction ditemaison de François Ier, situeé e au Cours-la-Reine. Cette maison eé tait un
pavillon de chasse aà Moret, dans la foreâ t de Fontainebleau. Le gouvernement la vendit, en
1826, aà un amateur, qui la fit transporter pierre par pierre et la reé eédifia aà Paris. Une
inscription de la frise nous donne la date de sa construction : 1572.
Ainsi, on voit que l'architecture française de la Renaissance a eé teé treà s riche en reé alisations
qui continuent a eé merveiller le public de nos jours.
Applications :
1. Citez les changements opeé reé s ans l'architecture au XV et XVI sieà cle.
2. Nommez les premiers chaâ teaux qui ont beé neé ficie des modifications pendant la
Renaissance.
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La peinture de la
Renaissance
venir des artistes de la peé ninsule : Rosso Fiorentino qui, arriveé en France en 1530, voulut
aupreà s de lui d'autres artistes italiens : Luca Penni et surtout Primatice (1532) qui assurera
la direction des travaux de deé coration de Fontainebleau apreà s la mort de Rosso, et plus tard
en 1540 Niccoloà dell'Abate. Le grand Leé onard de Vinci arriveé en France en 1516, avait cesseé
de creé er et mourut en 1519. AÀ partir du deé cor s'impose un style dont les principes vont
s'eé tendre d'une manieà re qu'on n'avait encore jamais vue en France aà toutes les branches de
l'art. C'est que le langage manieé riste 1, en apparence eé tranger, offrait en reé aliteé de
nombreuses affiniteé s avec le gouâ t français.
Diane chasseresse (portrait de Diane de Poitiers),
vers 1550, peintre Anonyme de l'Ecole de Fontainebleau,
(Paris, musée du Louvre). Cette peinture qui avait été
attribuée dans un premier temps à l'italien Luca Penni,
montre l'influence de la statuaire antique sur les peintres
de l'Ecole de Fontainebleau. L'attitude de la déesse
semble s'inspirer d'une sculpture hellénistique intitulée la
Diane à la Biche, dont un exemplaire fondu en bronze par
Primatice se trouvait à Fontainebleau au XVIe siècle. Elle
résume ces caractères et ces influences en une sorte
d'archétype de l'idéal bellifontain (de l'école de
Fontainebleau). L'étirement en hauteur de la figure, impression que devait accentuer le
format primitif du tableau plus étroit que le format actuel, le refus de la profondeur, tout
contribue à l'abstraction de la forme. L'œuvre représente très certainement un portrait
idéalisé de Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II
AÀ l'image de l'Italie donc, les souverains du royaume de France au XVIe sieà cle, treà s
actifs sur le plan politique et sur le plan artistique ont promu de nombreuses et
inteé ressantes innovations culturelles. Le XVIe sieà cle voit, d'un coâ teé , la neutralisation des
ambitions expansionnistes, amplement compenseé e par un magnifique deé veloppement des
commandes architecturales et artistiques, malgreé la succession douloureuse de sanglantes
guerres de religion. Tel est le cadre de la floraison culturelle et artistique que reé sume bien
1
Maniérisme-Le maniérisme, est un mouvement artistique de la Renaissance en Italie.mais qui s’est diffusé en
dehors de l’Italie. Le terme « maniérisme » vient de l'italien manierismo (de l'expression bella maniera), dans le
sens de la touche caractéristique d'un peintre en opposition avec la règle d'imitation de la nature et, en cela, fait
partie des rares dénominations de courant artistique important surtout pratiqué sous le règne de François Ier en
France. Le maniérisme est une réaction à la perfection.
Certains artistes, , ont ainsi cherché à rompre délibérément avec l'exactitude des proportions, l'harmonie
des couleurs ou la réalité de l'espace, de manière à produire un nouvel effet émotionnel et artistique
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Mani%C3%A9risme)
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
l'école de Fontainebleau, l'une des expressions les plus seé duisantes de la Renaissance en
Europe. De François Ier aà Henri IV, les rois de France deé veloppent le meé ceé nat artistique,
inspireé principalement de modeà les italiens.
De nombreux peintres italiens puis flamands sont engageé s aà la cour de François Ier et
de ses successeurs et participent aà la deé coration des demeures royales et des chaâ teaux de la
noblesse. Ces artistes creé ent une eé cole de peinture inspireé e du manieé risme italien appeleé e
eé cole de Fontainebleau, rappelant le roâ le deé cisif de ce chantier des rois François Ier, Henri II
et Henri IV dans l'implantation et la diffusion du style Renaissance en France. Ses
repreé sentants les plus ceé leà bres sont Rosso Fiorentino, Le Primatice et Nicolò dell'Abbate sous
François Ier, puis, sous Henri IV, Ambroise Dubois et Toussaint Dubreuil.
École de Fontainebleau est le nom donneé aà deux peé riodes de l'histoire de l'art
français, qui domineà rent la creé ation artistique française au xvie et au xviie sieà cle, et figurent
parmi les exemples les plus aboutis de l'art renaissant en France.
la peinture tonale ;
ameé lioration du vernis, notamment graâ ce aux recherches de Leé onard de Vinci ;
la peinture sur toile remplace la peinture sur bois, trop cheà re ;
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
le tableau de chevalet ;
Le sfumato, ce mot deé rive de l'italien fumo, la fumeé e. C'est une technique de
peinture que Leé onard de Vinci mit au point, et deé crivit comme « sans lignes ni contours, aà la
façon de la fumeé e ou au-delaà du plan focal ». C'est un effet vaporeux, obtenu par la
superposition de plusieurs couches de peinture extreâ mement deé licates, qui donne au sujet
des contours impreé cis , peé neé tration du clair dans le sombre, technique realiseé e par le
ceé leà bre Leé onard De Vinci dans La Joconde
Le portrait existait deé jaà au Moyen AÂ ge, de profil ; il se diffuse dans les milieux
bourgeois de la Renaissance. Le plus ceé leà bre est la Joconde de Leé onard de Vinci, mais aussi
les portraits de roi de France. Les portraits viennent agreé menter les galeries de palais et
des chaâ teaux de plaisance. Ils prennent de l'importance en taille et immortalisent les rois aà
cheval.
La connaissance des proportions du corps humain par l’anatomie (Michel-Ange qui
la pratiquait savait autant s'en eé loigner pour mettre en relief un trait moral par des
distorsions des proportions pour des soucis estheé tique et artistique)
Le nu, qui traduit la compréhension de la nature du corps humain de la part des
artistes et aussi le nu féminin qui est aà la fois eé rotique et l'expression d'un ideé al de beauteé .
Le nu est peint pour lui-meâ me, il devient sujet aà part entieà re et expression estheé tique.
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
Eva Prima Pandora, vers 1538, Jean Cousin, (Paris, musée du Louvre). Cette œuvre atteste
l'influence de Rosso Florentino et de
Cellini pour le nu, mais le paysage
rocailleux de la grotte et le panorama
témoignent d'une bonne connaissance
de Vinci et des gravures des paysages de
l’École du Danube. L'une des difficultés
concernant la peinture française de
cette époque est la diversité des
influences auxquelles elle fut soumise.
Le tableau illustre avec audace la
superposition des deux figures chrétienne et païenne : Eve, qui a apporté par le péché la mort
(le crâne) à l'humanité, est la première Pandore à ouvrir le vase contenant tous les maux qui
se sont répandus sur Terre.
Applications :
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
La sculpture française de la
Renaissance
La renaissance en sculpture est plus preé coce que dans les autres arts. En effet, les hommes
de la renaissance disposent encore de sculptures antiques alors que les peintures ont plus
largement disparu. C'est pourquoi la renaissance en matieà re de sculpture peut eâ tre dateé e,
quant aà son origine, du XIIIe sieà cle.
C'est en effet aà ce moment-laà que reé apparaîât le nu en sculpture, bien avant que Michel-Ange
ne sculpte son David ou Donatelloson Bacchus : deà s le XIIIe sieà cle, les Pisano (originaires
de Pise) sculptent la chaire aà preâ cher du baptisteà re de la catheé drale de Pise et y font figurer
un Hercule nu (officiellement, une Vertu). Ce n'est pas un hasard si la Renaissance prend
naissance aà Pise. La ville eé tait le lieu de conservation d'un nombre important de sculptures
antiques, aà proximiteé de la catheé drale, dans le Campo Santo. Le lien avec l'Antiquiteé est donc
majeur en ce qui concerne l'apparition de la sculpture renaissante.
Principaux sculpteurs
Les premiers sculpteurs de la Renaissance sont italiens. Parmi les plus grands, on
trouve Michel-Ange, Donatello et Andrea del Verrocchio (maîâtre de Leé onard de Vinci, qui fit
son apprentissage dans son atelier). Jean de Bologne s'illustre aà Florence, apreà s que la
peé riode artistique de la Haute Renaissance a consacreé de fait la citeé toscane comme capitale
des Arts ; ses œuvres figurent en bonne place dans laLoggia dei Lanzi. En France, un peu
plus tard, naîâtra une seconde geé neé ration de grands sculpteurs, treà s influenceé s par l'art
italien. On peut citer Jean Goujon ou encore Germain Pilon.
Jean Goujon
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
Le deé but de sa vie est peu connu, il se peut qu’il ait voyageé en Italie. Ses premieà res œuvres
connues datent de 1541 lorsqu’il reé alise les bas-reliefs du chaâ teau d'EÉ couen pour la famille
de Montmorency, les portes de Saint-Maclou et le tombeau de Louis de Breé zeé aà Rouen.
Arriveé aà Paris vers 1542, il participe avec cinq autres sculpteurs aux reé alisations des
œuvres de l’architecte Pierre Lescot selon les dessins et modeà les qui leur sont fournis. Dans
les actes notarieé s, il est dit "imagier - façonnier" (jubeé de Saint Germain l'Auxerrois) puis
pour le Louvre "maître sculpteur".[reé f. neé cessaire]
Ses œuvres les plus connues ( exeé cuteé es selon " les dessins de Pierre Lescot seigneur de
Clagny" les actes notarieé s de ces marcheé s de sculpture le preé cisent bien) [reé f. neé cessaire] sont :
Les bas reliefs du jubeé de Saint Germain l'Auxerrois de 1544 aà Noeë l 1545 (deé truit en
1750),
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
On lui attribue geé neé ralement les gravures de la version française du Songe de Poliphile de
Francesco Colonna (1546), d’apreà s les gravures de l’eé dition originale (peut-eâ tre dues au
studio d’Andrea Mantegna). On lui devrait eé galement des gravures pour la traduction de
Vitruve par Jean Martin en 1547. Il aurait fabriqueé aussi des meé dailles preé cieuses pour
Catherine de Meé dicis. Son atelier est responsable de Diane appuyée sur un cerf (~1549)
reé aliseé pour Diane de Poitiers au chaâ teau d'Anet.
Repreé sentatives du manieé risme français, les figures de Goujon sont ovales, sensuelles et
fluides. Ses drapeé s reé veà lent une connaissance de la sculpture grecque. Reé pandues dans
l’ensemble de la France par des gravures reé aliseé es par des artistes de l’eé cole de
Fontainebleau, la pureteé et la graâ ce de son modeà le ont influenceé les arts deé coratifs. Sa
reé putation connaîât, aà la fin du XVIe sieà cle, une leé geà re eé clipse au profit de tendances plus
manieé reé es, avant d’eâ tre de nouveau appreé cieé e par le baroque et le classicisme français.
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
chiens,
Germain Pilon
Germain Pilon, neé vers 1528 aà Paris et mort en 1590 dans la meâ me ville, est l'un des plus
importants sculpteurs de la Renaissance française. Il a eé teé le sculpteur des tombes des rois
français du XVIe sieà cle.
Œuvres
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
La majorite des oeuvres de Germain Pilon sont conserves actuellement au Louvre, parmi
lesquels il est a citer :
Comme dans la peé riode meé dieé vale, la sculpture de la Renaissance se deé veloppe dans la
Applications :
6. Indiquez le nom des peintres italiens qui ont influence l’art français de la
Renaissance.
II.
a) Deé crivez les transformations qui ont eé teé apportes a l’architecture française de la
Renaissance.
c) Donnez les principales caracteé ristiques de l’EÉ cole de Fontainebleau et ses representants.
III. Argumentez l’influence de l’art italien sur celui français pendant la Renaissance
Annexe 1
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
Techniques utilisées dans l’architecture gothique
a remplacé l’idée de la basilique charpentée par celle de la basilique voûtée qui nécessite des
murs d’appui épais, le plus souvent renforcés par des contreforts accolés de place en place.
L’architecture gothique amène une solution aux problèmes de forces que connaît l’art roman23.
Par ce changement, on peut alors édifier des parties beaucoup plus hautes, plus légères et plus
lumineuses. En effet, l’arc brisé, la croisée d'ogives et l’arc-boutant permettent d’équilibrer
efficacement les forces tout en allégeant la structure et en permettant l’ouverture de larges
baies. Ainsi, les murs épais de l’architecture romane sont remplacés par des piles et des murs
bien plus allégés dans l’architecture gothique. Une église gothique est un monument
éminemment structuré et planifié. Les concepts physiques sur lesquels repose l’architecture
gothiqueL’architecture romane ne seront toutefois théorisés qu’à partir duxvie siècle[réf. nécessaire].
L'ogive
L'une des caractéristiques de l'architecture gothique est le transfert de la pression exercée par
la voûte du mur vers des arcs. Le roman a pratiqué en fin de période la voûte d'arêtes, l'arête
étant déterminée par l'intersection de deux voûtes; certaines de ces arêtes étaient déjà brisées.
Ce système transférait déjà une partie de la pression de la voûte vers les piliers où
aboutissaient les arêtes. Les pierres formant l'arête étaient cependant difficiles à travailler, les
arêtes étaient souvent irrégulières. Dans un premier temps, on eut l'idée d'habiller ces arêtes de
pierres travaillées séparément pour régulariser le tracé. Presque simultanément, on s'aperçut
que l'alignement de pierres pouvait servir non seulement de décoration, mais aussi de support à
la voûte elle-même. On les appela ogifs puis ogives.
L’arc-boutant
L'arc-boutant est un étai formé d'un arc en maçonnerie qui contrebute la poussée latérale
des voûtes en croisées d'ogives. Il reprend non seulement la fonction des contreforts de
l'architecture romane, mais permet aussi de limiter la force des vents et de la pluie sur les
fenêtres hautes. Enfin, il est souvent associé au système d'évacuation des eaux de pluie de la
toiture, comme pour la première fois à la cathédrale d'Amiens.
L’ arc brisé: Arc dont la courbe inférieure est formée à partir de deux demi-arcs
symétriques s’appuyant l’un sur l’autre.
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
Le pinacle
Les pinacles sont des petits édicules au sommet des arcs-boutants. Parfois en plomb et de
forme pyramidale de base polygonale (ou simplement une flèche ou pointe), ils servent en
premier lieu à augmenter la masse des arcs-boutants pour améliorer l’équilibre des forces
issues des murs. Ils sont parfois ajourés et ornés de fleurons servant de couronnement,
ajoutant donc une fonction décorative.
Le triforium : Galerie, souvent voûtée, ouverte sur l’intérieur et aménagée latéralement au-
dessus des bas-côtés de la nef d’une église. Comme les arc-boutants, le triforium fait partie des
éléments qui contrebutent les poussées des voûtes. Il n'a aucune fonction liturgique ou de
circulation dans l'édifice.
Si l’arc en plein cintre donnait satisfaction pour la construction d’une nef simple munie
d’une voûte dite en berceau, il convenait mal à la croisée du transept et de la nef. Il en résultait,
aux diagonales de l’intersection, des arcs elliptiques aplatis beaucoup plus fragiles.
L’effondrement de la coupole de l’église Hagia Sophia à Constantinople avait illustré ce
problème.
La solution fut de réserver la robustesse des arcs en plein cintre aux diagonales de la croisée,
ce que l’on appelle une croisée d’ogives. La projection orthogonale de cette croisée selon l’axe
de chacune des nefs donne alors une demi-ellipse posée dans sa hauteur, très résistante en
son sommet. Par chance, il existe une bonne approximation de cet arc pour cette époque où,
sur le chantier, à défaut de bons moyens de calcul et de mesures précises il vaut mieux recourir
à des tracés simples à exécuter : il s’agit d'un arc brisé composé de deux arcs de cercle centrés
respectivement au premier et au troisième quart de la distance à franchir.
Cette approximation est souvent observable à une légère déformation de la voûte de la croisée
à l'endroit où elle se raccorde aux nefs.
Même s'il est courant de définir l'architecture gothique par l'usage de l'arc brisé (l'« ogive » des
anciens antiquaires), on ne saurait réduire un style architectural précis, ou tout autre art, à des
caractéristiques techniques. Opposer le roman au gothique par l'usage du plein cintre ou celui
de l'ogive est absurde et ne fait pas sens historiquement.
L'arc brisé et la voûte sur croisée d'ogives sont utilisés bien avant l'apparition des premiers
bâtiments gothique.
volonté d'accueillir le plus grand nombre de fidèles (les deux tiers de l'église gothique
sont désormais réservées aux laïcs ).
Ainsi, les éléments architecturaux ont été mis au service de choix et de recherche esthétique.
Ils n'ont été que des outils pour obtenir les effets recherchés. Pour élever les nefs toujours plus
haut, il a fallu améliorer la technique de l'arc-boutant. Pour augmenter la lumière et évider les
murs, l'usage de l'arc brisé était mieux adapté. Les piles fasciculées ont homogénéisé l'espace
et donné une sensation de logique aux volumes.
Annexe 2
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
Les vitraux et leur importance dans l’architecture gothique
Au nord, ce parti pris structurel rendait probablement les bâtiments très sombres. Des
ouvertures plus grandes devaient être envisagées pour laisser pénétrer la lumière. Mais l'arc en
plein cintre ne permet pas de percer des ouvertures suffisamment grandes pour la luminosité
tant recherchée par l'art gothique, sans risquer d'affaiblir les murs. Les forces latérales
appliquées aux murs sont très importantes et on ne peut envisager d’élever la voûte sans
renforcer les murs pour contrebuter la poussée résultante.
En revanche, l’arc brisé et la croisée d'ogives permettent d'équilibrer les forces sur des piles.
Les murs n’ont donc plus à supporter le poids de la structure et peuvent alors être ouverts vers
l'extérieur. La lumière devient donc si abondante qu'on peut jouer à la colorer par des vitraux.
Ces derniers ne laissent rien voir de l’extérieur. Ils sont édifiants pour les fidèles et représentent
bien souvent des scènes bibliques, la vie des saints ou parfois même la vie quotidienne
au Moyen Âge. Ils étaient de véritables supports imagés pour le catéchisme des fidèles qui
n'avaient alors qu'à lever les yeux.
Le contexte historique dans lequel cette théologie de la Lumière s'est mise en place est décrite
dans l'œuvre de l'historien Georges Duby.[réf. nécessaire]
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
« Je suis la lumière du monde ; celui qui Me suit ne marche point dans les ténèbres, mais il
aura la lumière de la vie. »
En outre, la lumière provenant des vitraux a pour but de délimiter un microcosme céleste au
cœur de l'église.
Annexe 3
Anexe 4
La renaissance marque un tournant radical dans l’histoire de l’art par l’abandon des codes
visuels utilisés jusqu’alors pour un langage visuel nouveau qui ne sera remis en question qu’au
XXe siècle avec l’invention de l’abstraction.
Ce nouveau langage se caractérise principalement par une volonté de créer des images au
plus près de la réalité visuelle. Le peintre utilise pour cela des techniques telles que la
perspective mathématique, la perspective atmosphérique, l’illusionnisme et le trompe l’oeil, le
motif à caractère esthétique tout en abordant des thèmes nouveaux comme le portrait, la
peinture d’histoire ou les sujets profanes. Dès lors l’image ne se contente plus seulement
d’expliquer, elle veut aussi montrer.
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
L'image, témoin du changement
Le récit, lorsqu’il y a récit, est décomposé en cases, chacune d’entre-elles contenant une partie
de la narration. Un même personnage peut donc être représenté à plusieurs reprises, à
différents moments de sa vie. L’ensemble de ces cases formant l’unité globale de l’histoire (à la
manière, en quelque sorte, de la bande dessinée d’aujourd’hui) en montrant plusieurs lieux à
des temps différents.
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composition générale qui attireront sur lui le regard du spectateur, selon un ordre de lecture
choisi par le peintre.
Plus subtile et plus enclin à la suggestion, l’image de la renaissance (et bien entendu
postérieure) ne se satisfait plus de la seule portée symbolique de motifs intégrés à la scène.
Elle développe alors tout un vocabulaire visuel utilisant principalement la métaphore et la
métonymie.
LE NOUVEAU LANGAGE
Désormais les saints et les rois côtoient l’homme du peuple. L’individu, comme dans la société,
commence à trouver sa place dans l’image.
Mise en scène et mise en page interagissent l’une et l’autre, ce qui offre au peintre des
possibilités de création qui n’ont de limites que son talent et son imagination. Même si la
syntaxe reste encore très codifiée à la renaissance, les possibilités et les nuances d’expression
tendent vers l’infini. C’est le début de l’âge des grands maîtres.
La perspective et le réalisme ont dirigé l’art vers des horizons nouveaux que les artistes des 5
siècles à venir vont explorer dans les moindres recoins. Dessin, couleurs et matières pour
exprimer les sentiments, les passions, le message religieux ou politique. Fantaisie,
extravagance, douleur, introspection... Lorsque les artistes auront tout dit et que l’on croira l’art
arrivé à son terme, la perspective sera remise en question à son tour et, encore une fois, un
nouveau langage verra le jour : celui de l’abstraction.
Sources recommandées :
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1. Corre E., Kerleroux P., Lelorrain A. M., Stern M. Histoire. Terminale STT. Paris,
1995
2. Axenti E., Macarov A., Moraru L., Tcaciov E., Zbanţ L., Aperçu de l’histoire de
France. I-II-III parties. Chişinău, 1997; IV-ième partie. Chişinău, 2000
3. Reymond William. Histoire de France. Dès origines à l’an 2000. Paris, 2000
4. Que voir en France, 400 plus beaux monuments de France, Paris, 1998
14.La France aux cent visages : Livre de l'étudiant / Annie Monnerie. - Paris : Didier,
1996 ; Paris : Hatier, 1996 ;
15.Quand les Gaulois étaient romains / auteur Françoise Beck et Hélène Chew. - Paris
: Gallimard, 1989 ; Paris : Réunion des Musées Nationaux, 1989. - 176 p ;
19.24 heures en France : Portrait insolite de la France et des Français / dirigé par
Michel Richard. - Paris : Gallimard, 1998. - 144 p ;
24.Culture populaire et culture des élites dans la France moderne : 15e-18e siècles /
auteur Robert Muchembled. - Paris : Flammarion, 1991. - 398 p ;
28.La Culture générale : Pour les nuls / auteur Florence Braunstein et Jean-François
Pépin. - Paris : First - Gründ Editions, 2010. - 653 p ;
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30.La Peinture au Musée d'Orsay / auteur MUSEE D'ORSAY / dirigé par Serge
Lemoine. -
35. Dictionnaire des monuments de Paris / dirigé par Jean Colson et Marie-Christine
Lauroa. - Paris : Hervas, 2001. - 920 p.
36. Paris : Monuments / préfacé par Jean-Claude Brialy. - Paris : Larousse, 2005. - 327
p. :
82
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47.L'Avenir d'un passé incertain : Quelle histoire du Moyen Age au XXIe siècle ? /
auteur Alain Guerreau. - Paris : Editions du Seuil, 2001. - 342 p.
48.Art et société au Moyen Age / auteur Georges Duby. - Paris : Editions du Seuil,
1997. - 137 p ;
83