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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

L’ART FRANÇAIS DE LA RENAISSANCE

Bref aperçu historique de la Renaissance

Le XVe et le XVIe siècle est une période de transition entre le Moyen


Âge et les Temps Modernes. Cette période, appelé Renaissance est
caractérisée par une série de changements politiques, économiques,
sociaux et intellectuels. A cette époque apparaît également le
mouvement humaniste : une philosophie qui place l'être humain et les
valeurs humaines au centre de la pensée. L'humanisme se caractérise
par un retour aux textes antiques, et par la modification des modèles
de vie, d'écriture, et de pensée. L'art (peinture, litteé rature, ...) se met au service
de nouvelles ideé es novatrices qui voient peu aà peu le deé tachement de l'homme avec Dieu.

La Renaissance fut un mouvement qui s'inscrivit dans la peé riode des temps modernes et
qui eut comme origine la Renaissance italienne. En effet la Renaissance naquit aà Florence
graâ ce aux artistes qui pouvaient y exprimer librement leur art : une Preé -Renaissance se
produisit dans plusieurs villes d'Italie deà s les XIIIe et XIVe sieà cles (Duecento et Trecento), se
propagea au XVe sieà cle dans la plus grande partie de l'Italie, en Espagne, dans certaines
enclaves d'Europe du Nord et d'Allemagne, sous la forme de ce que l'on appelle la premieà re
Renaissance (Quattrocento), puis gagna l'ensemble de
l'Europe au XVIe sieà cle (Cinquecento). En France , la Renaissance n’arrive qu’au XVIe sieà cle.
avec un retard important par rapport aà l'Italie. La raison principale est la poursuite de
la guerre de Cent Ans jusqu'en1453, et meâ me 1477 (bataille de Nancy), alors que le
processus de renaissance artistique est amorceé deà s le XVe sieà cle au moins en Italie et dans
de nombreuses reé gions d'Europe (Flandres, Rheé nanie, Alsace, Portugal…).

La Renaissance s'accompagna d'un ensemble de reé formes religieuses.

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Selon l'historien Reneé Reé mond, une « Renaissance » se caracteé rise par :

 l'apparition de nouveaux modes de diffusion de l'information,


 la lecture scientifique des textes fondamentaux,
 la remise aà l'honneur de la culture antique (litteé rature, arts, techniques),
 le renouveau des eé changes commerciaux,
 les changements de repreé sentation du monde.

La périodisation de la Renaissance

Il y a eu plusieurs grandes peé riodes de la Renaissance. Il est d’usage d’appeler les sieà cles de
la Renaissance en Italie par le vocable « n »-cento, ouà « n » deé signe le chiffre du sieà cle :

 n = 3 : anneé es 1301 aà 1400, c’est le Trecento = XIVe sieà cle (quatorzieà me),
 n = 4 : anneé es 1401 aà 1500, c’est le Quattrocento = XVe sieà cle (quinzieà me),
 n = 5 : anneé es 1501 aà 1600, c’est le Cinquecento = XVIe sieà cle (seizieà me).

NB : Attention, au décalage des appellations entre l’italien (formées sur « n ») et le français


(formées sur « n+1 »).

Dates importantes de la Renaissance en France

Parmi les evenements les plus importants de la Renaissance francaise

Les historiens admettent d'une façon geé neé rale que la Renaissance française deé bute avec
les premieà res guerres d'Italie, aà la toute fin du XVe sieà cle. La fin de la peé riode est en
revanche sujet de discorde : l'eé dit de Nantes de 1598, qui marque la fin des guerres de
religion, est souvent consideé reé comme la fin de la Renaissance, mais certains historiens
arreâ tent la peé riode deà s le deé but de lapremieà re guerre de religion, avec le massacre de
Wassy en 1562 ; d'autres arreâ tent la peé riode avec l'assassinat d'Henri IV en 1610.

Les guerres d'Italie sont des conflits meneé s par les souverains français en Italie pour faire
valoir leurs droits heé reé ditaires sur le royaume de Naples, puis sur le ducheé de Milan. On a
eu en tout 11 (onze) guerres d'Italie -du 1494 a 1559, meneé es par les rois de France
Charles VII ( premieà re guerre d'Italie), Louis XII (deuxieà me, troisieà me et quatrieà me guerre
d'Italie ), François Ier ( de cinquieà me a la neuvieà me guerre d'Italie ), Henri II ( dixieà me ,
onzieà me guerre d'Italie).

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De tous ces rois , la personnaliteé de François Ier s'impose, car il a introduit d'importantes
modifications, ainsi le pouvoir du roi s'est accentueé e sur ses vassaux. On passe
progressivement d'un reé gime de suzeraineteé aà un reé gime de souveraineteé .

En fait, l'eé volution des techniques de guerre a une influence indirecte sur ce changement.
La deé fense des chaâ teaux forts devient progressivement inefficace du fait de l'invention de
nouvelles armes de guerre aà plus longue porteé e (bombarde), de sorte qu'il faut imaginer de
nouveaux systeà mes deé fensifs.

La hieé rarchie des suzeraineteé s s'en trouve bouleverseé e. Il faut donc redeé finir les
responsabiliteé s reé ciproques du monarque, devenu le garant de la seé curiteé du pays unifieé .

François Ier est ainsi l'un des premiers monarques


français, au sens propre du terme (dans le
systeà me feé odal, les rois sont suzerains de leurs vassaux).
On ne voit apparaîâtre l'absolutisme, aà proprement
parler, qu'avec Henri IV, dont les responsabiliteé s sont
accrues aà la suite de l'eé dit de Nantes (1598), et surtout
avec Louis XIII (sous l'influence treà s forte de Richelieu),
et avec Louis XIV.

Les guerres de religion, une seé rie de huit conflits, qui


ont ravageé le royaume de France dans la seconde moitieé du XVIe sieà cle et ouà se sont
opposeé s catholiques et protestants, appeleé s aussi huguenots.

AÀ partir du XVIe sieà cle, au catholicisme s’oppose le protestantisme, opposition qui deé bouche
sur une terrible guerre civile. Les premieà res perseé cutions contre ceux qui adheà rent aux
ideé es nouvelles commencent dans les anneé es 1520. Mais il faut attendre les anneé es 1540 et
1550, pour voir le deé veloppement des clivages. AÀ la fin du reà gne d' Henri II, le conflit se
politise. Les guerres de religion commencent en 1562 et se poursuivent entrecoupeé es de
peé riodes de paix jusqu'en 1598, avec la mise en place de l' EÉ dit de Nantes.

L' Édit de Nantes. est un dit de toleé rance promulgueé le 13 avril 1598 par le roi de France
Henri IV . Cet eé dit Il accordait notamment des droits de culte, des droits civils et des droits
politique aux protestants. Il reconnaissait la liberteé de culte aux protestants, selon plusieurs
limites, et leur conceà de deux principaux « brevets » : un nombre important de places de
suâ reteé en garantie (environ 150) et une indemniteé annuelle aà verser par les finances
royales.

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La promulgation de cet eé dit mettait fin aux guerres de religion qui avaient ravageé le
royaume de France au XVIe sieà cle.

La renaissance a donneé lieu aà une série de découvertes et changements. En 1539, François


Ier, par l'ordonnance de Villers-Cotterets, proclame le français comme langue officielle. Le
français devient ainsi la langue officielle du droit et de l'administration, dans les actes
juridiques, aà la place du latin. François Ier installe eé galement la bibliotheà que royale au
chaâ teau de Fontainebleau.

L'une des inventions qui eurent le plus d'impact sur les hommes de la Renaissance eé tait le
perfectionnement de l'imprimerie par les caracteà res mobiles en plomb et la presse aà vis,
par Gutenberg vers 1450. La premieà re eé dition imprimeé e de la Bible apparut en 1455. Les
premiers textes imprimeé s concernaient assez souvent la religion et ceci pendant une
cinquantaine d'anneé es. EÉ galement des inventions dans la domaine de la repreé sentation
geé ographique ( la Terre est ronde, le Soleil est au centre de l’Univers), les techniques de
navigation et cartographie( la boussole ; l’astrolabe, la
caravelle, le deé veloppement de la cartographie), les
explorations maritimes ( la deé couverte de l'Asie du
Sud-Est, de nombreuses îâles de l'oceé an Indien, et
l'Afrique de l'Est, Vasco de Gama deé couvre l'Inde, :
Christophe Colomb - l'Ameé rique (trois voyages aà partir
de 1492), Magellan fait le tour du monde, Amerigo
Vespucci deé couvre l’Ameé rique du Sud).

Château d'Ecouen, Val d'Oise, XVIe siècle.

La deé couverte de l’Ameé rique en 1492 deé voile un monde beaucoup plus vaste que ce que
l’on croyait et excite la convoitise et l’ambition des monarques des grands EÉ tats europeé ens,
devenus titulaires d’un pouvoir de plus en plus centraliseé . Le pape n’est plus le chef
spirituel auquel on vouait une alleé geance aveugle mais devient un concurrent que l’on
cherche aà s’allier ou au contraire aà soumettre.

Enfin, l’invention de l’imprimerie par Gutenberg vers 1440 va diffuser le savoir jusqu’alors
jalousement gardeé par le clergeé et surtout permettre l’essor de nouvelles ideé es ou de points
de vue scientifiques sans que cela ne soit systeé matiquement soumis aà l’autoriteé

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eccleé siastique. Libeé reé s du mode de vie feé odal, les Europeé ens voyagent de cours en cours,
marchands et banquiers investissent des marcheé s aà dimensions internationales. Les
artistes, entraîâneé s dans ce mouvement qu’ils servent par le prestige qu’ils apportent aà leurs
commanditaires, se rencontrent, s’influencent, eé changent, et reviennent chez eux riches de
nouveaux acquis. Les plus doueé s se voient accorder une gloire et un statut social
consideé rable, ce qui eé tait impensable pour un artisan du moyen-aâ ge.

L’architecture française de la Renaissance

Au Moyen Âge, les châteaux étaient d'austères monuments édifiés pour l'autodéfense d'un
territoire ou d'un pays et la protection de la population environnante. C'est l'archétype même
du château fort. Cependant, en France dès le milieu du XVe siècle (fin de la guerre de Cent
Ans), l'influence architecturale de la Renaissance italienne commence à se faire sentir et du
château-fort traditionnel, on va passer au siècle suivant au règne des châteaux-palais si
présents aujourd'hui dans la vallée de la Loire mais aussi ailleurs (Fontainebleau, le
Louvre…).

Ainsi, l'eà re de la Renaissance laissa la place aux eé difices qui misaient tout sur l'estheé tique
plutoâ t que sur la deé fense. C'est alors que disparurent maâ chicoulis, creé neaux, ponts-levis,
meurtrieà res et douves, pour laisser la place aux somptueux jardins geé omeé triques, aux
symeé tries des chaâ teaux, aux immenses feneâ tres, aux colonnes, aux frontons et aux autres
ornements qui pourraient montrer toute la puissance du proprieé taire du chaâ teau.

C'est donc sur l'estheé tique que l'on mise et non sur la deé fense. Le but eé tant d'attirer l'œil
sur la richesse et montrer le pouvoir du roi ou du prince. C'est une des caracteé ristiques les
plus visibles de la Renaissance.

C'est la peé riode bien connue des chaâ teaux de style


Renaissance, avec les Chaâ teaux de la Loire. En Ile-de-
France, le Chaâ teau d'Ecouen, du ceé leà bre architecte Jean
Bullant, est le principal teé moignage de cette peé riode
architecturale. Il abrite aujourd'hui le Museé e national
de la Renaissance.

Le Château de Gaillon (Eure), 1500-1509.

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Premier palais de la Renaissance en France

On deé signe par architecture Renaissance un mouvement architectural qui commence en


Italie en reé action aà la surcharge de l'architecture gothique. D'abord italienne, elle se
transportera rapidement en France puis gagnera une grande partie de l'Europe ouà elle
cohabitera geé neé ralement avec l'architecture gothique. La Renaissance italienne eé mane d'un
deé sir de retour aà l'Antiquiteé aussi bien grecque que romaine qui se caracteé rise par
l'utilisation de grandes caracteé ristiques de ses architectures (colonne dorique, colonne
ionique, colonne corinthienne).

En effet l'eé poque antique leur apparaîât comme eé tant le point d'apogeé e de tous les arts, mais
ils ne cherchent pas aà simplement l'imiter, mais aà s'en inspirer pour l'eé galer, voire la
surpasser. On appelle ce retour aà l'antiquiteé «helleé nisme».

Ordre dorique Ordre ionique Ordre corinthien

Les artistes de cette eé poque sont polyvalents et cherchent aà obtenir le savoir absolu, aussi
bien au niveau de l'ingeé nierie que des arts ou de la philosophie.

En France, cet art a eé teé deé couvert lors des batailles entre la France et l'Italie(1494-1559).
Quand en 1494 les seigneurs et les chevaliers français ont traverseé pour la premieà re fois les
Alpes ils ne portaient que leur grossieà reteé et leurs mœurs guerrieà res du Moyen Age. Ils ont
eé teé d’autant plus eé blouis en voyant les gants brodeé s de la noblesse et de la bourgeoisie
italienne, les mouchoirs dont les français ne connaissaient pas l’usage, les habits de
velours... C’eé tait avec la meâ me stupeur qu’ils regardaient les parquets des palais, les
plafonds deé coreé s, les tableaux et les sculptures d’artistes ceé leà bres . De retour de ces
guerres , en plus des tropheé es habituels, ils ramenaient des sculptures, des peintures, des
architectes, ainsi que des tailleurs, des parfumeurs, des jardiniers, etc... Ces artistes
,architectes baâ tiront de nombreux chaâ teaux en adaptant l'architecture de la renaissance
italienne aux reé gions pluvieuses de France (par exemple par ajout de toiture).

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Les Chaâ teaux de la Loire en sont un exemple connu,


tout comme le Chaâ teau d'Ecouen, baâ ti par Anne de
Montmorency (1492-1567) aà son retour des
guerres d'Italie au cours desquelles il deé couvrit les
Palais transalpins. Il en est d'ailleurs de meâ me en
Normandie quelque temps plus toâ t de 1500 aà 1509
avec la construction de ce qui sera bientoâ t le
premier palais de la Renaissance en France : le Chaâ teau de Gaillon (Eure) par l’archeveâ que
de Rouen et ami de Louis XII, Georges d'Amboise.

50 ans apreà s, la France avait changeé d’aspect. Des palais eé leé gants s’eé levaient sur les bords
de la Loire, aà Paris et dans d’autre grandes villes de la France ( chaâ teaux de Chambord, de
Blois, d’Amboise, de Chenonceaux ; de Vilendry et beaucoup d’autres). Ces palais de
plaisance faisaient un contraste frappant aà coâ teé des anciens chaâ teaux-forts du Moyen Qge ,
qui eé taient eé leé veé s pour la guerre et la deé fense.

Aux alentours de 1575, les artistes français se deé font de la tutelle italienne et les architectes
français reé alisent les grands travaux de la Renaissance française.

Les architectes francais de la Renaissance : Gilles Le Breton; Pierre Lescot; Jean Goujon;
Jacques Androuet du Cerceau; Jean de Rouen; Salomon de Brosse; Philibert Delorme.

Les caractéristiques du style renouvelé

Les architectes de la renaissance repoussent


l'architecture gothique et retournent aux formes
et proportions de l'architecture romaine antique.
Pour cela, les artistes vont aà Rome eé tudier les
vestiges des monuments antiques. Ils favorisent
alors l'estheé tique, l'organisation, l'harmonie et la
beauteé , plutoâ t que la technique et la prouesse.

Les principaux changements :

 Reé introduction des proportions, de la symeé trie et de la reé gulariteé , ;


 Redeé couverte des techniques antiques (la colonne ainsi que le doâ me) ;
 Construction de villas et de places publiques en plus des eé glises et palais ;
 Abandon du vitrail ;
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 Raccords aà angle droit (les angles obtus ou aigus furent proscrits).

L’architecture de la Renaissance est avant tout


une architecture des princes, des courtisans, des
financiers et des officiers de de la couronne.
Meâ me si certains princes de l’EÉ glise se sont
inteé resseé s aà ces nouveauteé s, la grande majoriteé
du clergeé accueille avec deé fiance ce nouveau
style qui se preé sente sous une forme profane et
mondaine et dans son ensemble la construction religieuse reste gothique.

nes.

Plus preé ciseé ment dans la description d'un baâ timent, on retrouvera:

 des bossages (la pierre ressort en relief),


 dans certains cas un fronton sobre (colonne dorique ou ionique) ou une loggia,
 des tours de feneâ tres sobres eé galement,
 un eé tage constitueé de petites feneâ tres carreé es,
 une corniche ouvrageé e.
 L’introduction de l’escalier a vis, ou en colimaçon.
 La presence des jardins
La bourgeoisie des villes , elle non plus , ne marque pas beaucoup d’inteé reâ t aà l’art nouveau.
La transformation des villes françaises est lente et presque nulle. Au sujet de l'urbanisme,
la relation eé glise-palais-place est placeé e au centre de la reé flexion; les rues sont eé galement
perçues comme un moyen d'afficher son prestige, d'ouà l'eé laboration de façades speé cifiques,
mais eé galement comme un reé gulateur de flux. Les villes anciennes se deé veloppent
essentiellement par l’extension de leurs faubourgs, tandis que les quartiers anciens restent
ce qu’ils eé taient : un entremeâ lement de rues irreé gulieà res, eé troites, mal paveé es, mal
entretenues et mal sai

Les monuments : Les chaâ teaux de la Loire sont des eé difices pour la plupart baâ tis ou
fortement remanieé s aà la Renaissance française, aà un moment ouà le pouvoir royal eé tait situeé
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sur les rives du fleuve, de ses affluents


ou aà proximiteé de ceux-ci (XVe et XVIe
sieà cles). La plupart des chaâ teaux
puisent neé anmoins leurs origines dans
le Moyen-Age dont ils conservent des
traits architecturaux importants.
Habituellement 42 chaâ teaux peuvent
eâ tre appeleé s Chaâ teaux de la
Loire( chaâ teaux de Chambord, de Blois,
d’Amboise, de Chenonceaux ; de Vilendry et beaucoup d’autres).

La concentration en monuments remarquables dans cette reé gion a justifieé le classement du


Val de Loire en patrimoine mondial de l'humaniteé par l'UNESCO, entre Sully-sur-Loire
(Loiret) et Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire).

A Paris , parmi les monuments de l’eé poque de la Renaissance on citera les travaux du
chaâ teau de Louvre, notamment la construction de la nouvelle aile du Louvre. Le roi François
1er impreé gneé de ses voyages en Italie, repense l’architecture et l’urbanisme de Paris, et
insuffle aà la ville un vent de connaissances, favorisant l’impulsion d’une nouvelle vie
intellectuelle, comme en teé moigne la construction de la Sorbonne. A cette epoque on a
construit l'hôtel Carnavalet, l'hôtel Lamoignon et de la ravissante fontaine des Innocents.

L'architecture religieuse s'illustre par l'église Saint-Eustache ou celle de Saint-Etienne-du-


Mont avec son superbe jubeé . Leur deé coration est impreé gneé e par la Renaissance, mais leur
structure est encore gothique.

Reconstruction du Louvre par François Ier, en 1541.

Depuis Charles V, les rois s'eé taient servis du Louvre plutoâ t comme d'un arsenal que d'une
reé sidence, et le chaâ teau de Philippe-Auguste eé tait dans un eé tat si deé plorable au seizieà me
sieà cle, que François Ier, pour y recevoir Charles-Quint, avait eé teé obligeé d'y faire de
nombreuses et couâ teuses reé parations. Effrayeé du mauvais eé tat des constructions, il en
deé cida, quelques anneé es apreà s, la deé molition, et reé solut d'en faire un palais digne de la cour
eé leé gante et somptueuse qu'il avait creé eée.

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Le Louvre en 1609.
1. Grande galerie du Louvre. — 2.
Galerie d'Apollon. — 3. Petit Bourbon.
— 4. Louvre de François Ieret Henri
II. — 5. Seine.

Les travaux de reconstruction


commenceà rent en 1541, sous la
direction de Pierre Lescot, qui
s'adjoignit, pour la sculpture et
l'ornementation, Jean Goujon et
l'Italien Paul Ponce, eé leà ve de Michel-
Ange. Le plan de Pierre Lescot
comportait quatre façades formant
carreé ; aà chaque angle s'eé levait un
pavillon ; l'eé tendue du palais aurait
correspondu aà peu preà s au quart du Louvre actuel. L'aile occidentale, qui se trouve entre le
pavillon de l'Horloge et l'angle sud-ouest de la cour, fut commenceé e la premieà re : c'est une
merveille incomparable de dessin architectural, de
sculpture et d'ornementation.

Fenêtre (XVIe siècle).

Les feneâ tres du style de la Renaissance, au lieu d'eâ tre


pointues comme dans le style ogival, deviennent carreé es
et sont surmonteé es de corniches emprunteé es au style
grec.

Les travaux eé taient encore peu avanceé s aà la mort de


François 1er, en 1547. Catherine de Meé dicis, qui avait
apporteé d'Italie le gouâ t des arts, en pressa l'acheà vement. L'aile meé ridionale fut termineé e aà
peu preà s jusqu'au pont des Arts ; aà l'angle, fut eé leveé un pavillon, appeleé le pavillon du Roi ; aà

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l'inteé rieur, le magnifique escalier qui conduit actuellement aux salles de peinture, connu
sous le nom d'escalier Henri II, et la superbe salle des Cariatides. Le chiffre enlaceé de Henri
II et de Catherine de Meé dicis figure sur toutes les façades de ces constructions.

Henri IV ne s'occupa du Louvre que par les travaux qu'il fit exeé cuter aà la grande galerie,
pour le reé unir aux Tuileries .

La grande galerie du Louvre.

Pendant que Pierre Lescot et Jean Goujon continuaient le palais de François Ier, Catherine
de Meé dicis faisait construire une galerie assez vaste, en saillie, presque au bord de l'eau.
Cette eé leé gante construction, incrusteé e de marbres de diffeé rentes couleurs, est celle qui
s'avance aujourd'hui perpendiculairement sur le quai, en face du jardin appeleé plus
tard jardin de l'Infante. A coâ teé de cette galerie, Catherine fit commencer un grand pavillon,
ouà elle avait l'intention de reé unir une riche collection d'objets d'art ; aà la suite, elle fit
construire une autre galerie paralleà le aà la Seine, simple rez-de-chausseé e, surmonteé d'une
terrasse qui fut conduite aà peu preà s jusqu'au pavillon de Lesdiguieà res actuel.
Henri IV reprit l'œuvre des Valois et augmenta d'un eé tage la galerie de Catherine de
Meé dicis : c'est aujourd'hui la galerie d'Apollon, reconstruite sous Louis XIV d'apreà s les
dessins du peintre Lebrun, apreà s l'incendie de 1661. Il termina le pavillon en regard de la
Seine, fit relier le pavillon de Flore aà la galerie de Catherine et fit sureé lever la galerie des
Valois, qui reé unit de ce coâ teé le Louvre aux Tuileries.

Les Tuileries.

En 1559, aà la mort de Henri II, Catherine de Meé dicis eé tait venue occuper le vieux Louvre
avec ses enfants. Elle ne voulait plus habiter l'hoâ tel des Tournelles, devant lequel Henri II
avait eé teé frappeé si malheureusement dans son tournoi avec Montgommery, et, d'autre part,
elle voulait avoir son propre palais. C'est pour cela qu'en 1564, dit le peà re du Breul, « la
reine fit commencer le magnifique bastiment de l'hostel royal, dit des Tuilleries de Paris,
parce qu'il y avait anciennement une tuillerie audict lieu. »

Philibert Delorme en fut l'architecte, avec Bullant. La façade centrale fut seule construite :
elle consistait en un pavillon deé coreé avec luxe, couronneé d'un doâ me heé mispheé rique, que
deux galeries ouvertes et surmonteé es d'une attique de la plus riche sculpture, reliaient de
chaque coâ teé aà un corps de logis quadrangulaire. Sous le doâ me, « l'escalier de ce bel hostel,
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dit encore le peà re du Breul, tournant en limaçon et suspendu en l'air, sans aucun noyau qui
en soutienne les marches, est le plus beau chef-d'œuvre d'architecture et une des plus
hardies pieà ces qu'on puisse voir en notre France. »

Mais ce palais ne fut jamais acheveé , et il subit bientoâ t les plus grandes transformations.
Henri IV fit construire l'aile aà grands pilastres composites qui se dirigeait vers le sud et
venait se terminer par le pavillon de Flore ; la symeé trie fut ainsi rompue.

Les Tuileries sous Henri IV.

Ce palais, commencé par Catherine de Médicis, subit de nombreux changements


ou agrandissements. Il devint la résidence de Louis XVI, lorsque la Cour fut
forcée de revenir à Paris au commencement de la Révolution. Les Tuileries,
incendiées en 1871, ont aujourd'hui entièrement disparu.

Autres constructions du seizième siècle.

Le Château de Madrid fut eé leveé , en plein bois deBoulogne, par François Ier au retour de sa
captiviteé en Espagne. C'eé tait un charmant seé jour, ouà le roi aimait aà se retirer, dans la socieé teé

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de savants, de litteé rateurs et d'artistes. Les habitueé s de la Cour n'y eé taient point admis : ce
fut un courtisan qui, vexeé de ne pouvoir y peé neé trer, lui donna le nom de Madrid, par allusion
aà la prison ouà Charles-Quint avait enfermeé François Ier, aà Madrid. Les restes de ce chaâ teau,
deé moli sous Louis XVI, sont maintenant occupeé s par un restaurant.
Non loin de laà eé tait la ceé leà bre abbaye de Longchamp. Il est aà peine besoin d'ajouter que le
bois de Boulogne, aà cette eé poque, ne ressemblait en rien aà l'eé leé gant jardin anglais que nous
admirons aujourd'hui : c'eé tait une foreâ t touffue et sauvage, qui s'appelait au moyen aâ ge
la forêt de Rouvray.
Hôtel de Soissons.
En meâ me temps que les Tuileries, Catherine de Meé dicis se faisait construire, preà s de Saint-
Eustache, un autre palais qui, plus tard, prit le nom d'Hôtel de Soissons. Jean Bullant en fut
l'architecte. Ce magnifique seé jour fut deé moli en 1749. La Halle au Bleé (qui a disparu aà son
tour en 1887 pour faire place aà la Bourse de Commerce) avait eé teé construite sur son
emplacement ; la colonne d'ordre dorique, de 25 meà tres de hauteur, qui servait
d'observatoire astrologique aà Catherine de Meé dicis est seule resteé e debout.

Parmi les hoâ tels particuliers du seizieà me sieà cle, il faut citer le ravissant hôtel
Carnavalet, au cœur du Marais ; il fut construit par Pierre Lescot, Bullant et Jean Goujon,
puis remanieé , cent ans apreà s, par Mansart.

Maison du XVIe sieà cle.

Cette maison, du style


Renaissance, qui eé tait situeé e rue
St-Paul, a eé teé deé molie en 1835.

L'hôtel Carnavalet fut ceé leà bre au dix-


septieà me sieà cle par le seé jour qu'y fit
pendant de longues anneé es (1677-
1696) la marquise de Seé vigneé .
Acheteé e par la Ville, en 1866, pour y
installer sa bibliotheà que et son
museé e parisiens, cette inteé ressante
demeure a eé teé , depuis, compleà tement
restaureé e.
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A l'angle opposeé , dans la meâ me rue, se trouve l'hôtel de Lamoignon,construit pour Diane
de France, la fille de Diane de Poitiers et de Henri II. Cet hoâ tel fut agrandi par son fils
Charles de Valois, duc d'Angouleâ me, et plus tard acheteé par le premier preé sident de
Lamoignon, dont il porta deé sormais le nom.
Enfin, quoique ce ne soit pas en reé aliteé une maison parisienne, nous devons mentionner ici
la construction ditemaison de François Ier, situeé e au Cours-la-Reine. Cette maison eé tait un
pavillon de chasse aà Moret, dans la foreâ t de Fontainebleau. Le gouvernement la vendit, en
1826, aà un amateur, qui la fit transporter pierre par pierre et la reé eédifia aà Paris. Une
inscription de la frise nous donne la date de sa construction : 1572.

Ainsi, on voit que l'architecture française de la Renaissance a eé teé treà s riche en reé alisations
qui continuent a eé merveiller le public de nos jours.

Applications :

1. Citez les changements opeé reé s ans l'architecture au XV et XVI sieà cle.

2. Nommez les premiers chaâ teaux qui ont beé neé ficie des modifications pendant la
Renaissance.

3. Caracteé risez le monuments parisiens de la Renaissance.

60
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

La peinture de la
Renaissance

Pendant la peé riode de la


Renaissance on atteste des
changements dans le domaine
pictural. Jusqu'au XIIIe sieà cle, la peinture occidentale, y compris celle française, est reé gie
par des codes byzantins, c'est un art au service du symbole. L'icoâ ne constitue le modeà le de
toute image, le peintre s'y efface au profit de la restitution standardiseé e d'un prototype. AÀ
partir du XVe sieà cle, l'émergence progressive du réalisme, amorceé par les peintres italiens,
se fait plus significative. L'espace du tableau se deé gage comme un espace coheé rent ouà
deé cors, paysages, personnages se mettent aà exister. La lumieà re donne du relief aux
personnages, leur confeà re un modeleé monumental, une troisieà me dimension, sculpturale en
quelque sorte. L'ombre fait son apparition dans la toile, elle teé moigne de la consistance des
corps. Gestes et attitudes eé voluent vers une recherche de naturel, le mouvement fait
irruption dans le tableau. La peinture devient un art du reé cit, elle raconte une histoire et
preâ te attention au deé tail des gestes, des matieà res, des paysages qui s'humanisent. La
peinture se lance aà l'assaut du reé el.
Le tableau devient une feneâ tre aà travers laquelle la perspective permet de creuser
l'espace. La perspective (du latin perspicere, "voir clairement") est un systeà me de figuration
geé omeé trique de l'espace qui a pour but de produire l'illusion de la troisieà me dimension en
restituant de manieà re vraisemblable la diminution progressive des objets en fonction de
leur eé loignement dans l'espace. La peinture entre deé sormais dans l'eà re du spectacle, le
spectateur devient l'observateur d'une mise en sceà ne aà laquelle il est inviteé aà participer.
L'auteur devient un artiste dont la personnaliteé s'affirme, animeé e du pouvoir de plier
les nouveaux codes picturaux aux hasards de sa reâ verie ou de sa conviction.
Le long reà gne des Valois aà donneé aà la France des grands meé ceà nes qui favoriseront le
deé veloppement de l'art. C’est au cours des guerres d’Italie, meneé es par Charles VIII deà s
1494, poursuivies par Louis XII et François Ier, que les rois de France deé couvrirent la
civilisation italienne de la Renaissance et ses reé alisations treà s diffeé rentes du style gothique.
C'est aà Fontainebleau que François Ier, sans doute deé sireux de rivaliser avec la splendeur
des cours italiennes, provoqua un bouleversement fondamental dans l’eé volution de l’art
français. AÀ l'homme politique, fluctuant et indeé cis, s'oppose le meé ceà ne au gouâ t sur ; Il y fit
61
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

venir des artistes de la peé ninsule : Rosso Fiorentino qui, arriveé en France en 1530, voulut
aupreà s de lui d'autres artistes italiens : Luca Penni et surtout Primatice (1532) qui assurera
la direction des travaux de deé coration de Fontainebleau apreà s la mort de Rosso, et plus tard
en 1540 Niccoloà dell'Abate. Le grand Leé onard de Vinci arriveé en France en 1516, avait cesseé
de creé er et mourut en 1519. AÀ partir du deé cor s'impose un style dont les principes vont
s'eé tendre d'une manieà re qu'on n'avait encore jamais vue en France aà toutes les branches de
l'art. C'est que le langage manieé riste 1, en apparence eé tranger, offrait en reé aliteé de
nombreuses affiniteé s avec le gouâ t français.
Diane chasseresse (portrait de Diane de Poitiers),
vers 1550, peintre Anonyme de l'Ecole de Fontainebleau,
(Paris, musée du Louvre). Cette peinture qui avait été
attribuée dans un premier temps à l'italien Luca Penni,
montre l'influence de la statuaire antique sur les peintres
de l'Ecole de Fontainebleau. L'attitude de la déesse
semble s'inspirer d'une sculpture hellénistique intitulée la
Diane à la Biche, dont un exemplaire fondu en bronze par
Primatice se trouvait à Fontainebleau au XVIe siècle. Elle
résume ces caractères et ces influences en une sorte
d'archétype de l'idéal bellifontain (de l'école de
Fontainebleau). L'étirement en hauteur de la figure, impression que devait accentuer le
format primitif du tableau plus étroit que le format actuel, le refus de la profondeur, tout
contribue à l'abstraction de la forme. L'œuvre représente très certainement un portrait
idéalisé de Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II
AÀ l'image de l'Italie donc, les souverains du royaume de France au XVIe sieà cle, treà s
actifs sur le plan politique et sur le plan artistique ont promu de nombreuses et
inteé ressantes innovations culturelles. Le XVIe sieà cle voit, d'un coâ teé , la neutralisation des
ambitions expansionnistes, amplement compenseé e par un magnifique deé veloppement des
commandes architecturales et artistiques, malgreé la succession douloureuse de sanglantes
guerres de religion. Tel est le cadre de la floraison culturelle et artistique que reé sume bien

1
Maniérisme-Le maniérisme, est un mouvement artistique de la Renaissance en Italie.mais qui s’est diffusé en
dehors de l’Italie. Le terme « maniérisme » vient de l'italien manierismo (de l'expression bella maniera), dans le
sens de la touche caractéristique d'un peintre en opposition avec la règle d'imitation de la nature et, en cela, fait
partie des rares dénominations de courant artistique important surtout pratiqué sous le règne de François Ier en
France. Le maniérisme est une réaction à la perfection.
Certains artistes, , ont ainsi cherché à rompre délibérément avec l'exactitude des proportions, l'harmonie
des couleurs ou la réalité de l'espace, de manière à produire un nouvel effet émotionnel et artistique
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Mani%C3%A9risme)
62
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

l'école de Fontainebleau, l'une des expressions les plus seé duisantes de la Renaissance en
Europe. De François Ier aà Henri IV, les rois de France deé veloppent le meé ceé nat artistique,
inspireé principalement de modeà les italiens.
De nombreux peintres italiens puis flamands sont engageé s aà la cour de François Ier et
de ses successeurs et participent aà la deé coration des demeures royales et des chaâ teaux de la
noblesse. Ces artistes creé ent une eé cole de peinture inspireé e du manieé risme italien appeleé e
eé cole de Fontainebleau, rappelant le roâ le deé cisif de ce chantier des rois François Ier, Henri II
et Henri IV dans l'implantation et la diffusion du style Renaissance en France. Ses
repreé sentants les plus ceé leà bres sont Rosso Fiorentino, Le Primatice et Nicolò dell'Abbate sous
François Ier, puis, sous Henri IV, Ambroise Dubois et Toussaint Dubreuil.
École de Fontainebleau est le nom donneé aà deux peé riodes de l'histoire de l'art
français, qui domineà rent la creé ation artistique française au xvie et au xviie sieà cle, et figurent
parmi les exemples les plus aboutis de l'art renaissant en France.

• La première école de Fontainebleau est constitueé e d'artiste italiens inviteé s en France


par François Ier pour deé corer le chaâ teau de Fontainebleau : Rosso Fiorentino ,
Primatice, Nicolò dell'Abbate. On associe parfois Benvenuto Cellini, Girolamo della
Robbia et d'autres artistes inviteé s par François Ier aà l'EÉ cole de Fontainebleau
C'est la peé riode d'adaptation : malgreé la preé sence d'Italiens en France), l'influence de la
peinture italienne ne sera nette qu'aà partir de 1530 avec les meé ceé nats de François I et Henri
II et les entreprises deé coratives du chaâ teau de Fontainebleau, par Primatice, Rosso et
Nicolas dell'Abbate.
Cette premieà re eé cole est un foyer du manieé risme international. A Paris les Cousin : Jean le
peà re (1495-1560) et Jean le fils (1525-1594) se rallient aà ce style tout en gardant leur
originaliteé (Dames au bain du Louvre).
• La seconde école de Fontainebleau, sous le reà gne de Henri IV, reé unit des artistes
français tels que Reneé Boyvin, Toussaint Dubreuil, Martin Freé minet et Quentin Varin.

Les techniques picturales adoptées pendant la Renaissance :

 la peinture tonale ;
 ameé lioration du vernis, notamment graâ ce aux recherches de Leé onard de Vinci ;
 la peinture sur toile remplace la peinture sur bois, trop cheà re ;

63
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

 le tableau de chevalet ;
 Le sfumato, ce mot deé rive de l'italien fumo, la fumeé e. C'est une technique de
peinture que Leé onard de Vinci mit au point, et deé crivit comme « sans lignes ni contours, aà la
façon de la fumeé e ou au-delaà du plan focal ». C'est un effet vaporeux, obtenu par la
superposition de plusieurs couches de peinture extreâ mement deé licates, qui donne au sujet
des contours impreé cis , peé neé tration du clair dans le sombre, technique realiseé e par le
ceé leà bre Leé onard De Vinci dans La Joconde

Les directions de la peinture de la Renaissance

Portrait équestre du roi François I, vers 1540,

François Clouet, (Florence, Offices)

 Les allégories et les sujets mythologiques permettent aà


l'iconographie profane de se deé velopper. Au xvie sieà cle, les
princes commencent aà se constituer de veé ritables collections
de tableaux.

 L'art de la Renaissance continue aussi, comme au Moyen


AÂ ge, de repreé senter des thèmes religieux , catholiques- Jeé sus et
sa meà re, Marie.

 Le portrait existait deé jaà au Moyen AÂ ge, de profil ; il se diffuse dans les milieux
bourgeois de la Renaissance. Le plus ceé leà bre est la Joconde de Leé onard de Vinci, mais aussi
les portraits de roi de France. Les portraits viennent agreé menter les galeries de palais et
des chaâ teaux de plaisance. Ils prennent de l'importance en taille et immortalisent les rois aà
cheval.
 La connaissance des proportions du corps humain par l’anatomie (Michel-Ange qui
la pratiquait savait autant s'en eé loigner pour mettre en relief un trait moral par des
distorsions des proportions pour des soucis estheé tique et artistique)
 Le nu, qui traduit la compréhension de la nature du corps humain de la part des
artistes et aussi le nu féminin qui est aà la fois eé rotique et l'expression d'un ideé al de beauteé .
Le nu est peint pour lui-meâ me, il devient sujet aà part entieà re et expression estheé tique.

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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

Les peintres français de la Renaissance : Jean Fouquet, Jean Clouet, François


Clouet, Bartheé lemy d'Eyck, Nicolas Froment, Jean Hey (connu comme le Maîâtre de
Moulins), Simon Marmion, Enguerrand Quarton

Eva Prima Pandora, vers 1538, Jean Cousin, (Paris, musée du Louvre). Cette œuvre atteste
l'influence de Rosso Florentino et de
Cellini pour le nu, mais le paysage
rocailleux de la grotte et le panorama
témoignent d'une bonne connaissance
de Vinci et des gravures des paysages de
l’École du Danube. L'une des difficultés
concernant la peinture française de
cette époque est la diversité des
influences auxquelles elle fut soumise.
Le tableau illustre avec audace la
superposition des deux figures chrétienne et païenne : Eve, qui a apporté par le péché la mort
(le crâne) à l'humanité, est la première Pandore à ouvrir le vase contenant tous les maux qui
se sont répandus sur Terre.

Applications :

1. Nommez les directions de la peinture française de la Renaissance.

2. Citez les techniques picturales utiliseé es par les peintres de la Renaissance.

3. Deé crivez les principes de l’EÉ cole de Fontainebleau.

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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

La sculpture française de la
Renaissance

La Renaissance marque un retour de la sculpture aà


des formes et theà mes de l'Antiquiteé , en
particulier grecque.

La renaissance en sculpture est plus preé coce que dans les autres arts. En effet, les hommes
de la renaissance disposent encore de sculptures antiques alors que les peintures ont plus
largement disparu. C'est pourquoi la renaissance en matieà re de sculpture peut eâ tre dateé e,
quant aà son origine, du XIIIe sieà cle.

La réapparition du nu au XIIIe siècle

C'est en effet aà ce moment-laà que reé apparaîât le nu en sculpture, bien avant que Michel-Ange
ne sculpte son David ou Donatelloson Bacchus : deà s le XIIIe sieà cle, les Pisano (originaires
de Pise) sculptent la chaire aà preâ cher du baptisteà re de la catheé drale de Pise et y font figurer
un Hercule nu (officiellement, une Vertu). Ce n'est pas un hasard si la Renaissance prend
naissance aà Pise. La ville eé tait le lieu de conservation d'un nombre important de sculptures
antiques, aà proximiteé de la catheé drale, dans le Campo Santo. Le lien avec l'Antiquiteé est donc
majeur en ce qui concerne l'apparition de la sculpture renaissante.

Principaux sculpteurs

Les premiers sculpteurs de la Renaissance sont italiens. Parmi les plus grands, on
trouve Michel-Ange, Donatello et Andrea del Verrocchio (maîâtre de Leé onard de Vinci, qui fit
son apprentissage dans son atelier). Jean de Bologne s'illustre aà Florence, apreà s que la
peé riode artistique de la Haute Renaissance a consacreé de fait la citeé toscane comme capitale
des Arts ; ses œuvres figurent en bonne place dans laLoggia dei Lanzi. En France, un peu
plus tard, naîâtra une seconde geé neé ration de grands sculpteurs, treà s influenceé s par l'art
italien. On peut citer Jean Goujon ou encore Germain Pilon.

Jean Goujon
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

Les quatre saisons (~1547) (Museé e


Carnavalet, Paris).

Jean Goujon, neé vers 1510, , est un


sculpteur et architecte français.

Surnommeé le « Phidias français » ou « le


Correà ge de la sculpture », Jean Goujon est une des figures majeures de la Renaissance
française.

Le deé but de sa vie est peu connu, il se peut qu’il ait voyageé en Italie. Ses premieà res œuvres
connues datent de 1541 lorsqu’il reé alise les bas-reliefs du chaâ teau d'EÉ couen pour la famille
de Montmorency, les portes de Saint-Maclou et le tombeau de Louis de Breé zeé aà Rouen.
Arriveé aà Paris vers 1542, il participe avec cinq autres sculpteurs aux reé alisations des
œuvres de l’architecte Pierre Lescot selon les dessins et modeà les qui leur sont fournis. Dans
les actes notarieé s, il est dit "imagier - façonnier" (jubeé de Saint Germain l'Auxerrois) puis
pour le Louvre "maître sculpteur".[reé f. neé cessaire]

Ses œuvres les plus connues ( exeé cuteé es selon " les dessins de Pierre Lescot seigneur de
Clagny" les actes notarieé s de ces marcheé s de sculpture le preé cisent bien) [reé f. neé cessaire] sont :

 Les bas reliefs du jubeé de Saint Germain l'Auxerrois de 1544 aà Noeë l 1545 (deé truit en
1750),

 Les nymphes de la fontaine des Innocents 1547 aà 1549,

 Les Cariatides (1550-1) pour la plateforme

des musiciens au Louvre,

 les Allégories sur la façade du Louvre


(1549-55) dans la Cour Carreé e,

 Les quatre Saisons reé aliseé es (1550 aà


1552) pour l’hoâ tel de Jacques de Ligneris, (cousin de Pierre
Lescot)[reé f. neé cessaire], devenu aujourd’hui le Museé e Carnavalet aà
Paris,

 Les repreé sentations de la Marne et de la Seine sur la porte


Saint-Antoine (deé truite en 1778).

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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

On lui attribue geé neé ralement les gravures de la version française du Songe de Poliphile de
Francesco Colonna (1546), d’apreà s les gravures de l’eé dition originale (peut-eâ tre dues au
studio d’Andrea Mantegna). On lui devrait eé galement des gravures pour la traduction de
Vitruve par Jean Martin en 1547. Il aurait fabriqueé aussi des meé dailles preé cieuses pour
Catherine de Meé dicis. Son atelier est responsable de Diane appuyée sur un cerf (~1549)
reé aliseé pour Diane de Poitiers au chaâ teau d'Anet.

Repreé sentatives du manieé risme français, les figures de Goujon sont ovales, sensuelles et
fluides. Ses drapeé s reé veà lent une connaissance de la sculpture grecque. Reé pandues dans
l’ensemble de la France par des gravures reé aliseé es par des artistes de l’eé cole de
Fontainebleau, la pureteé et la graâ ce de son modeà le ont influenceé les arts deé coratifs. Sa
reé putation connaîât, aà la fin du XVIe sieà cle, une leé geà re eé clipse au profit de tendances plus
manieé reé es, avant d’eâ tre de nouveau appreé cieé e par le baroque et le classicisme français.

Diane appuyée sur un cerf, Parc Nobel,


Stockholm, Sueà de. Photographie: Bengt
Oberger
On ignore la date preé cise du deé ceà s de
Goujon. Les historiens seé rieux perdent sa
trace vers 1567 aà Bologne en Italie ouà il se
serait reé fugieé eé tant protestant. Pierre Lescot
reé ussit une premieà re fois aà lui eé viter l'exil mais devant l'acharnement de certains seigneurs
catholiques de la Cour il dut s'incliner aà le voir partir. Une tradition tenace, plutoâ t
romanceé e, veut qu'il ait pu eâ tre assassineé lors de la Saint-Bartheé lemy. Si telle avait eé teé la
veé riteé , il aurait toutefois eé teé citeé , a posteriori, comme faisant partie des martyres ceé leà bres
du drame, ce qui ne fut pas le cas. Le plus probable est donc plutoâ t qu'il soit mort deà s 1562
ou qu'il se soit exileé en Italie, aà Bologne, pour s'eé pargner le climat deé leé teà re des troubles
religieux du moment.

Diane, déesse de la chasse,

accompagnée de ses deux

68
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

chiens,

enlace un cerf majestueux.

Le groupe est un chef-


d'oeuvre d'harmonie. Pour
eé quilibrer la pose de la deé esse et
la preé sence imposante du cerf aà
la haute ramure, qui entraîânent
le groupe vers la gauche, le
sculpteur a releveé le bras de la
deé esse et l'a armeé d'un arc. Les
teâ tes de Diane et du cerf
tourneé es dans la meâ me direction
assurent la coheé sion de la sceà ne.

Germain Pilon

Germain Pilon, neé vers 1528 aà Paris et mort en 1590 dans la meâ me ville, est l'un des plus
importants sculpteurs de la Renaissance française. Il a eé teé le sculpteur des tombes des rois
français du XVIe sieà cle.

Fils du sculpteur Andreé Pilon, il s'initie aupreà s de ce dernier, et vraisemblablement avec


Pierre Bontemps, au modelage de la terre cuite et aà la taille de pierre. Nommeé controâ leur
des Poinçons et Monnaies du roi, il apprend eé galement l'art de la fonte et du ciselage du
bronze. De 1558 aà sa mort, il travaille pour la Cour de France, reé alisant les monuments
funeé raires de François Ier et d'Henri II, les gisants de ce dernier et de Catherine de Meé dicis,
ainsi que les monnaies royales. Il est eé galement un sculpteur appreé cieé de l'aristocratie
française, laà encore speé cialiseé dans l'art funeé raire. Dans son atelier travaillent ses fils, ainsi
que Mathieu Jacquet, lesquels assurent le succeà s du style de Pilon sur plusieurs deé cennies.

Œuvres

69
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

Les trois grâces (1561), Monument funeé raire


contenant le cœur d'Henri II, Museé e du Louvre. Christ de la Résurrection, groupe en
marbre, vers 1572, museé e du Louvre.

La majorite des oeuvres de Germain Pilon sont conserves actuellement au Louvre, parmi
lesquels il est a citer :

 Monument du cœur d'Henri II (avec Dominique Florentin), 1561-1562, marbre ;

 Ensemble ornemental destiné à la Rotonde des Valois à Saint-Denis (projeteé e deà s


1562, commenceé e en 1582, resteé e inacheveé e en 1586, deé truite en 1719), composeé
de deux pieà ces :

1. Résurrection du Christ (Christ bénissant et Soldats endormis), 1583-1585,


marbre ;

2. Vierge de douleur (Pietà), 1583-85, terre cuite polychrome ;

 Tombeau de Valentine Balbiani, 1572, marbre ;

 Médaillon de Catherine de Médicis, vers 1575, bronze ;

 Médaillon du chancelier René de Birague, vers 1577, bronze ;

 Tombeau du chancelier René de Birague, apreà s 1583, bronze ;


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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

 Le Christ au jardin des Oliviers, saint Paul, Melchisédech, bas-relief en marbre


provenant de la custode eucharistique de l'eé glise Saint-EÉ tienne-du-Mont, vers 1582 ;

Comme dans la peé riode meé dieé vale, la sculpture de la Renaissance se deé veloppe dans la

direction monumentale et celle funeé raire

Applications :

1. Nommez la reé gion française ou se localisent les constructions françaises de la


Renaissance .

2. Nommez le nom du roi meé ceà ne de la renaissance.

3. Indiquez le nom de constructions de la Renaissance en France.

4. Donnez le nom de l’eé cole picturale française de la Renaissance.

5. Citez les techniques picturales apparues pendant la Renaissance.

6. Indiquez le nom des peintres italiens qui ont influence l’art français de la
Renaissance.

7. Nommez les peintres français de la Renaissance et leurs œuvres.

8. Nommez les sculpteurs français de la Renaissance et leurs œuvres.

II.

a) Deé crivez les transformations qui ont eé teé apportes a l’architecture française de la
Renaissance.

b) Deé crivez l’eé volution de l’art français de la Renaissance

c) Donnez les principales caracteé ristiques de l’EÉ cole de Fontainebleau et ses representants.

III. Argumentez l’influence de l’art italien sur celui français pendant la Renaissance

Annexe 1
71
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
Techniques utilisées dans l’architecture gothique
a remplacé l’idée de la basilique charpentée par celle de la basilique voûtée qui nécessite des
murs d’appui épais, le plus souvent renforcés par des contreforts accolés de place en place.

L’architecture gothique amène une solution aux problèmes de forces que connaît l’art roman23.
Par ce changement, on peut alors édifier des parties beaucoup plus hautes, plus légères et plus
lumineuses. En effet, l’arc brisé, la croisée d'ogives et l’arc-boutant permettent d’équilibrer
efficacement les forces tout en allégeant la structure et en permettant l’ouverture de larges
baies. Ainsi, les murs épais de l’architecture romane sont remplacés par des piles et des murs
bien plus allégés dans l’architecture gothique. Une église gothique est un monument
éminemment structuré et planifié. Les concepts physiques sur lesquels repose l’architecture
gothiqueL’architecture romane ne seront toutefois théorisés qu’à partir duxvie siècle[réf. nécessaire].

L'ogive

L'une des caractéristiques de l'architecture gothique est le transfert de la pression exercée par
la voûte du mur vers des arcs. Le roman a pratiqué en fin de période la voûte d'arêtes, l'arête
étant déterminée par l'intersection de deux voûtes; certaines de ces arêtes étaient déjà brisées.
Ce système transférait déjà une partie de la pression de la voûte vers les piliers où
aboutissaient les arêtes. Les pierres formant l'arête étaient cependant difficiles à travailler, les
arêtes étaient souvent irrégulières. Dans un premier temps, on eut l'idée d'habiller ces arêtes de
pierres travaillées séparément pour régulariser le tracé. Presque simultanément, on s'aperçut
que l'alignement de pierres pouvait servir non seulement de décoration, mais aussi de support à
la voûte elle-même. On les appela ogifs puis ogives.

L’arc-boutant

L'arc-boutant est un étai formé d'un arc en maçonnerie qui contrebute la poussée latérale
des voûtes en croisées d'ogives. Il reprend non seulement la fonction des contreforts de
l'architecture romane, mais permet aussi de limiter la force des vents et de la pluie sur les
fenêtres hautes. Enfin, il est souvent associé au système d'évacuation des eaux de pluie de la
toiture, comme pour la première fois à la cathédrale d'Amiens.

L’ arc brisé: Arc dont la courbe inférieure est formée à partir de deux demi-arcs
symétriques s’appuyant l’un sur l’autre.
72
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
Le pinacle

Les pinacles sont des petits édicules au sommet des arcs-boutants. Parfois en plomb et de
forme pyramidale de base polygonale (ou simplement une flèche ou pointe), ils servent en
premier lieu à augmenter la masse des arcs-boutants pour améliorer l’équilibre des forces
issues des murs. Ils sont parfois ajourés et ornés de fleurons servant de couronnement,
ajoutant donc une fonction décorative.

Le triforium : Galerie, souvent voûtée, ouverte sur l’intérieur et aménagée latéralement au-
dessus des bas-côtés de la nef d’une église. Comme les arc-boutants, le triforium fait partie des
éléments qui contrebutent les poussées des voûtes. Il n'a aucune fonction liturgique ou de
circulation dans l'édifice.

Si l’arc en plein cintre donnait satisfaction pour la construction d’une nef simple munie
d’une voûte dite en berceau, il convenait mal à la croisée du transept et de la nef. Il en résultait,
aux diagonales de l’intersection, des arcs elliptiques aplatis beaucoup plus fragiles.
L’effondrement de la coupole de l’église Hagia Sophia à Constantinople avait illustré ce
problème.

La solution fut de réserver la robustesse des arcs en plein cintre aux diagonales de la croisée,
ce que l’on appelle une croisée d’ogives. La projection orthogonale de cette croisée selon l’axe
de chacune des nefs donne alors une demi-ellipse posée dans sa hauteur, très résistante en
son sommet. Par chance, il existe une bonne approximation de cet arc pour cette époque où,
sur le chantier, à défaut de bons moyens de calcul et de mesures précises il vaut mieux recourir
à des tracés simples à exécuter : il s’agit d'un arc brisé composé de deux arcs de cercle centrés
respectivement au premier et au troisième quart de la distance à franchir.

Cette approximation est souvent observable à une légère déformation de la voûte de la croisée
à l'endroit où elle se raccorde aux nefs.

Esthétique de l'architecture gothique

Même s'il est courant de définir l'architecture gothique par l'usage de l'arc brisé (l'« ogive » des
anciens antiquaires), on ne saurait réduire un style architectural précis, ou tout autre art, à des
caractéristiques techniques. Opposer le roman au gothique par l'usage du plein cintre ou celui
de l'ogive est absurde et ne fait pas sens historiquement.

L'arc brisé et la voûte sur croisée d'ogives sont utilisés bien avant l'apparition des premiers
bâtiments gothique.

De nombreux autres procédés architecturaux ou décoratifs ont été employés. L'alternance de


piles fortes et piles faibles rythme la nef et renforce ainsi l'impression de longueur,
d'horizontalité. Le rapport hauteur/largeur de la nef accentue ou diminue la sensation de
hauteur de la voûte. La forme des piles, la décoration des chapiteaux, la proportion des niveaux
(grandes arcades, triforium, fenêtres hautes),... participent tous à l'expression de l'esthétique de
l'architecture gothique :

 volonté de hauteur (Cathédrale Saint-Pierre de Beauvais)

 recherche de verticalité (Cathédrale Notre-Dame d'Amiens)

 alternance des vides et des pleins (Cathédrale Notre-Dame de Laon)


73
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
 fusion de l'espace (Cathédrale Saint-Étienne de Bourges)

 multiplication des jeux de lumières et de couleurs (Cathédrale Notre-Dame de Chartres)

 volonté d'accueillir le plus grand nombre de fidèles (les deux tiers de l'église gothique
sont désormais réservées aux laïcs ).

Ainsi, les éléments architecturaux ont été mis au service de choix et de recherche esthétique.
Ils n'ont été que des outils pour obtenir les effets recherchés. Pour élever les nefs toujours plus
haut, il a fallu améliorer la technique de l'arc-boutant. Pour augmenter la lumière et évider les
murs, l'usage de l'arc brisé était mieux adapté. Les piles fasciculées ont homogénéisé l'espace
et donné une sensation de logique aux volumes.

Annexe 2

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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
Les vitraux et leur importance dans l’architecture gothique

Rose de la façade nord, Notre-Dame de Paris

Le style roman permettait des ouvertures limitées et des jeux de contraste


entre ombre et lumière.

Au nord, ce parti pris structurel rendait probablement les bâtiments très sombres. Des
ouvertures plus grandes devaient être envisagées pour laisser pénétrer la lumière. Mais l'arc en
plein cintre ne permet pas de percer des ouvertures suffisamment grandes pour la luminosité
tant recherchée par l'art gothique, sans risquer d'affaiblir les murs. Les forces latérales
appliquées aux murs sont très importantes et on ne peut envisager d’élever la voûte sans
renforcer les murs pour contrebuter la poussée résultante.

En revanche, l’arc brisé et la croisée d'ogives permettent d'équilibrer les forces sur des piles.
Les murs n’ont donc plus à supporter le poids de la structure et peuvent alors être ouverts vers
l'extérieur. La lumière devient donc si abondante qu'on peut jouer à la colorer par des vitraux.
Ces derniers ne laissent rien voir de l’extérieur. Ils sont édifiants pour les fidèles et représentent
bien souvent des scènes bibliques, la vie des saints ou parfois même la vie quotidienne
au Moyen Âge. Ils étaient de véritables supports imagés pour le catéchisme des fidèles qui
n'avaient alors qu'à lever les yeux.

Mais au-delà de la représentation iconographique, c'est aussi pour toute la symbolique de


la lumière que l'on avait recours aux vitraux durant le Moyen Âge, et plus particulièrement
pendant la période dite gothique. Selon Vitellion, intellectuel du xiiie siècle, on distingue deux
sortes de lumières : la lumière divine (Dieu) et la lumière physique (la manifestation de Dieu).
Les vitraux étaient alors chargés de transformer la lumière physique en lumière divine,
autrement dit de faire entrer la présence divine dans la cathédrale.

Toujours dans la mentalité médiévale, on associait le sombre ou l'absence de lumière au Malin.


Ainsi, quand un fidèle entrait dans la cathédrale, il se sentait protégé du mal par Dieu et cela
grâce à la luminosité des vitraux. On retrouve une explication du lien entre Dieu et
la lumière dans la Bible, dès le livre de la Genèse (1, 4-5): "Dieu vit que la lumière était bonne
et Dieu sépara la lumière des ténèbres..." Cette métaphore se trouve en de nombreux versets,
par exemple en l'évangile de saint Jean 3, 19 : "La lumière est venue dans le monde et les
hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient
mauvaises."

Le contexte historique dans lequel cette théologie de la Lumière s'est mise en place est décrite
dans l'œuvre de l'historien Georges Duby.[réf. nécessaire]
75
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
« Je suis la lumière du monde ; celui qui Me suit ne marche point dans les ténèbres, mais il
aura la lumière de la vie. »

— Évangile selon saint Jean, VIII, 12

En outre, la lumière provenant des vitraux a pour but de délimiter un microcosme céleste au
cœur de l'église.

Annexe 3

Les cathédrales françaises en chiffres


Dates Hauteur sous
Longueur totale
Cathédrale nef
de
(en mètres)
construction (en mètres)

Paris 1163 35 128

Strasbourg 1190 à 1439 31 115

Bourges 1192 38 118

Chartres 1194 37 130

Angers XIIesiècle 24,7 90,47

Amiens 1220 42,50 133

70 (chœur et transept, pas de


Beauvais 1225 48
nef)

Anexe 4

Le langage pictural au Moyen Age et pendant la Renaissance

La renaissance marque un tournant radical dans l’histoire de l’art par l’abandon des codes
visuels utilisés jusqu’alors pour un langage visuel nouveau qui ne sera remis en question qu’au
XXe siècle avec l’invention de l’abstraction.

Ce nouveau langage se caractérise principalement par une volonté de créer des images au
plus près de la réalité visuelle. Le peintre utilise pour cela des techniques telles que la
perspective mathématique, la perspective atmosphérique, l’illusionnisme et le trompe l’oeil, le
motif à caractère esthétique tout en abordant des thèmes nouveaux comme le portrait, la
peinture d’histoire ou les sujets profanes. Dès lors l’image ne se contente plus seulement
d’expliquer, elle veut aussi montrer.

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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov
L'image, témoin du changement

Pour comprendre pourquoi l’art a modifié en profondeur sa manière de s’exprimer il faut


aborder la question dans son contexte historique et social : si le langage change c’est qu’il ne
permet plus à faire passer le message correctement entre celui qui l’énonce et celui qui le
reçoit.

Le passage du Moyen âge à la renaissance est marqué par la prise de conscience de


l’individualisme et à l’importance donnée à la personne en tant que telle. La guerre de cent ans
a mis fin, en Europe, au système féodal qui définissait l’équilibre social depuis plusieurs siècles.
Les états sont devenus nationaux avec un système administratif complexe au sein duquel la
population en général est devenu une société d’individus. Les monarchies ont su s’imposer face
au pouvoir spirituel de l’Église et la diffusion du savoir grâce aux universités et bientôt grâce à la
machine à imprimer vont permettre l’aboutissement du courant de pensée propre à la nouvelle
époque : l’humanisme.
Bien entendu un tel changement ne s’est pas fait du jour au lendemain. La renaissance
artistique non plus. Des recherches sur le rendu du volume et sur la représentation de la
profondeur ont été ammorcées avec le gothique international grâce à des peintres comme
Giotto ou Lorenzetti entre autres. Il a fallu plus d’un siècle à l’image pour mettre en place les
règles mathématiques de la perspective et même une fois cela fait un grand nombre de peintres
sont restés réfractaires au nouveau style et ont continué à s’exprimer de manière traditionnelle.

LA LECTURE DE L'IMAGE MÉDIÉVALE


Au moyen-âge, l’image a pour vocation d’instruire. Le message s’énonce de la manière la plus
claire possible pour être comprise au mieux par le lecteur. Le réalisme n’est pas son souci. Le
plus important est représenté plus grand que le secondaire. Les motifs graphiques restent
symboliques : on représente des personnages plutôt que des personnes, des édifices
architecturaux quelconques plutôt qu’une ville en particulier. Cela correspond à la mentalité de
l’époque : l’image s’adresse à la population en général, l’individu n’ayant pas encore de place
définie en tant que telle dans la société. En général, le message est religieux et rappelle au
peuple la conduite à suivre s’il veut sauver son âme le jour du jugement dernier. On montre des
exemples de la vie des saints, l’enfer et ses tourments, les effets de tel ou tel comportement
dans les illustrations des livres d’heures...

Le récit, lorsqu’il y a récit, est décomposé en cases, chacune d’entre-elles contenant une partie
de la narration. Un même personnage peut donc être représenté à plusieurs reprises, à
différents moments de sa vie. L’ensemble de ces cases formant l’unité globale de l’histoire (à la
manière, en quelque sorte, de la bande dessinée d’aujourd’hui) en montrant plusieurs lieux à
des temps différents.

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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

LA LECTURE DE L'IMAGE À LA RENAISSANCE


Principalement grâce à la perspective, l’image de la renaissance propose une lecture non plus
seulement linéaire mais en profondeur. La mise en place des plans, de l’avant vers l’arrière,
permet le rassemblement en un lieu unique des différents espaces indépendants du style
gothique.
Si différents lieux coexistent, ils le font dans un ensemble cohérent dont les transitions des uns
aux autres sont le fruit de la mise en scène imaginée par l’artiste.

Techniquement, la perspective autorise le déplacement de l’objet ou du sujet du tableau vers


des lieux divers de la scène tout en lui conservant sa prédominance dans le message énoncé.
Par exemple, le personnage principal peut être représenté en arrière-plan mais il gardera son
importance par rapport à d’autres personnages en premier plan (représentés plus grands car
plus proches) grâce à l’utilisation du ou des points de fuites, des lignes de construction et de la

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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

composition générale qui attireront sur lui le regard du spectateur, selon un ordre de lecture
choisi par le peintre.

Plus subtile et plus enclin à la suggestion, l’image de la renaissance (et bien entendu
postérieure) ne se satisfait plus de la seule portée symbolique de motifs intégrés à la scène.
Elle développe alors tout un vocabulaire visuel utilisant principalement la métaphore et la
métonymie.

LE NOUVEAU LANGAGE
Désormais les saints et les rois côtoient l’homme du peuple. L’individu, comme dans la société,
commence à trouver sa place dans l’image.

Mise en scène et mise en page interagissent l’une et l’autre, ce qui offre au peintre des
possibilités de création qui n’ont de limites que son talent et son imagination. Même si la
syntaxe reste encore très codifiée à la renaissance, les possibilités et les nuances d’expression
tendent vers l’infini. C’est le début de l’âge des grands maîtres.

La perspective et le réalisme ont dirigé l’art vers des horizons nouveaux que les artistes des 5
siècles à venir vont explorer dans les moindres recoins. Dessin, couleurs et matières pour
exprimer les sentiments, les passions, le message religieux ou politique. Fantaisie,
extravagance, douleur, introspection... Lorsque les artistes auront tout dit et que l’on croira l’art
arrivé à son terme, la perspective sera remise en question à son tour et, encore une fois, un
nouveau langage verra le jour : celui de l’abstraction.

Sources recommandées :
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L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

1. Corre E., Kerleroux P., Lelorrain A. M., Stern M. Histoire. Terminale STT. Paris,
1995

2. Axenti E., Macarov A., Moraru L., Tcaciov E., Zbanţ L., Aperçu de l’histoire de
France. I-II-III parties. Chişinău, 1997; IV-ième partie. Chişinău, 2000

3. Reymond William. Histoire de France. Dès origines à l’an 2000. Paris, 2000

4. Que voir en France, 400 plus beaux monuments de France, Paris, 1998

5. Les grands événements de l’histoire de l’art, Paris, Larousse, 1994

6. Codrescu A.M. « Communiquer en français », Bucureşti, 2000

7. Espaces – Civilisations. Histoire. Géographie. Economie. Education civique, 3, P.


1980

8. Mauchamps Nelly « La France de toujours »

9. Le Saviez-vous? : Mille et une histoires vraies et insolites. - Paris : Sélection du


Reader's Digest, 1992.

10.L'Invention de l'Europe / auteur Emmanuel Todd. - Paris : Editions du Seuil, 1996.


- 679 p

11.Civilisation matérielle, économie et capitalisme : XVe - XVIIIe siècle / Fernand


Braudel. - Paris : Armand Colin, 1993

12.Education et culture dans l'Occident barbare : VIe-VIIIe siècle / auteur Pierre


Riché. - Paris : Editions du Seuil, 1995. - 654 p.

13.Civilisation de la Renaissance en Italie / auteur Jacob Burckhardt ; traduit par


Schmitt H. ; préfacé par Robert Klein. - Paris : LGF, 1994. - 276 p ;

14.La France aux cent visages : Livre de l'étudiant / Annie Monnerie. - Paris : Didier,
1996 ; Paris : Hatier, 1996 ;

15.Quand les Gaulois étaient romains / auteur Françoise Beck et Hélène Chew. - Paris
: Gallimard, 1989 ; Paris : Réunion des Musées Nationaux, 1989. - 176 p ;

16.Histoire de la vie privée. 2. De l'Europe féodale à la Renaissance / dirigé par


Georges Duby. - Paris : Editions du Seuil, 1999. ;

17.La Civilisation de l'Europe des Lumières / auteur Pierre Chaunu. - Paris :


Flammarion, 1997. - 424 p ;

18.Naissance de la nation France / Colette Beaune. - Paris : Gallimard, 1993. - 574 p ;


80
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

19.24 heures en France : Portrait insolite de la France et des Français / dirigé par
Michel Richard. - Paris : Gallimard, 1998. - 144 p ;

20.Manuel de culture générale : Histoire, religions, philosophie, littérature, arts,


sciences / auteur Jean-François Braunstein et Bernard Phan. - Paris : Armand
Colin, 2003. - 350 p ;

21.La Culture générale en 1000 questions / Benoît Berthou ; Sophie Chautard ;


Laurent Laboutière. - 3e éd. - Levallois-Perret : Studyrama, 2007.

22.Histoire culturelle de la France / dirigé par Jean-Pierre Rioux et Jean-François


Sirinelli. - Paris : Editions du Seuil. - 4 vol. : Le Moyen Age / auteur Michel Sot et
Jean-Patrice Boudet et Anita Guerreau--Jalabert. - Paris : Editions du Seuil, 1997. -
392 p ; De la Renaissance à l'aube des Lumières / auteur Alain Croix et Jean
Quéniart. - Paris : Editions du Seuil, 1997. - 406 p ; : Lumières et liberté : Les dix-
huitième et dix-neuvième siècles / auteur Antoine de Baecque et Françoise
Mélonio. - Paris : Editions du Seuil, 1998. - 387 p ; Le Temps des masses : Le
Vingtième siècle / auteur Jean-Pierre Rioux et Jean-François Sirinelli. - Paris :
Editions du Seuil, 1998. - 403 p ;

23.Pour une histoire culturelle / dirigé par Jean-Pierre Rioux et Jean-François


Sirinelli. - Paris : Editions du Seuil, 1997. - 456 p ;

24.Culture populaire et culture des élites dans la France moderne : 15e-18e siècles /
auteur Robert Muchembled. - Paris : Flammarion, 1991. - 398 p ;

25.Culture et impérialisme / auteur Edward W. Said / traduit De l'anglais par Paul


Chemla. - Paris : Fayard, 2000. - 558 p ;

26.Histoire de la France. 3. Choix culturels et mémoire / dirigé par André Burguière


et Jacques Revel. - Paris : Editions du Seuil, 2000. - 470 p. ;

27.Les Enjeux de l'histoire culturelle / Philippe Poirrier. - Paris : Editions du Seuil,


2004. - 435 p. ;

28.La Culture générale : Pour les nuls / auteur Florence Braunstein et Jean-François
Pépin. - Paris : First - Gründ Editions, 2010. - 653 p ;

29.Guide de culture générale / auteur Florence Braunstein et Jean-François Pépin. -


Paris : Ellipses-Marketing, 1995. - 302 p ;

81
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

30.La Peinture au Musée d'Orsay / auteur MUSEE D'ORSAY / dirigé par Serge
Lemoine. -

31.Histoire visuelle des monuments de France / auteur Gérard Denizeau. - Paris :


Larousse, 2003. - 319 p

32.Les Monuments : Le patrimoine mondial de l'Unesco / auteur Marco Cattaneo et


Jasmina Trifoni. - Paris : Gründ, 2002. - 432 p.-

33.Paris, mille monuments / photographies de Jorg Brockmann et James Driscoll ;


texte de Kathy Borrus. - Paris : Mengès, 2005. - 575 p ;

34.Les Grands monuments de Paris / auteur Jean-Michel Billioud. - Paris : Gallimard-


Jeunesse, 2012. - 64 p.

35. Dictionnaire des monuments de Paris / dirigé par Jean Colson et Marie-Christine
Lauroa. - Paris : Hervas, 2001. - 920 p.

36. Paris : Monuments / préfacé par Jean-Claude Brialy. - Paris : Larousse, 2005. - 327
p. :

37.Royaume, Renaissance et Réforme : 1483-1559 / auteur Janine Garrisson. - Paris :


Editions du Seuil, 1991. - 301 p ;

38.Renaissances européennes et Renaissance française / dirigé par Gilbert Gadoffre.


- Montpellier : Espaces 34, 1996. ;

39.L'Art de la Renaissance / auteur Gérard Legrand. - Paris : Larousse, 1999. - 144 p.

40.L'Art de la Renaissance en France : L'invention du classicisme / auteur Henri


Zerner. - Paris : Flammarion, 2002. - 474 p ;

41.Une Histoire de la Renaissance / auteur Jean Delumeau. - Paris : Perrin, 1999. -


219 p. ;

42.Abbayes et monastères de la France médiévale / auteur Claude Wenzler et Hervé


Champollion. - Paris : Ed. de Lodi, 2005. - 302 p ;

43.Le Moyen Age. - Paris : Gründ, 1997. - 336 p.

44.O istorie simbolica a Evului Mediu Occidental / Michel Pastoureau / traduit Du


français par Emil Galaicu-Paun. - Chisinau : Cartier, 2004. - 489 p. ;

45.Une Histoire symbolique du Moyen Age occidental / auteur Michel Pastoureau. -


Paris : Editions du Seuil, 2004. - 436 p. ;

82
L’art français de la Renaissance Cristina Enicov

46.La Ville en France au Moyen Age : Des Carolingiens à la Renaissance / auteur


André Chédeville et Jacques Le Goff et Jacques Rossiaud. - Paris : Editions du Seuil,
1998. - 674 p. ;

47.L'Avenir d'un passé incertain : Quelle histoire du Moyen Age au XXIe siècle ? /
auteur Alain Guerreau. - Paris : Editions du Seuil, 2001. - 342 p.

48.Art et société au Moyen Age / auteur Georges Duby. - Paris : Editions du Seuil,
1997. - 137 p ;

49.Histoire de l'architecture française. 1. Du Moyen Age à la Renaissance : IVe siècle -


début XVIe siècle / Alain Erlande-Brandenburg ; Jean-Marie Pérouse de Montclos ;
François Loyer. - Paris : Mengès, 2003. - 478 p.

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