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8.1 Généralités.
8.1.1 Présentation
Les équations diérentielles constituent l'un des chapitres les plus importants de l'analyse,
car elles ont d'innombrables applications concrètes, en particulier dans tous les problèmes
consistant à étudier l'évolution d'un système au cours de temps, que ce soit en physique,
en mécanique, en chimie, ou aussi en biologie animale ou végétale, et en économie.
Dénition 8.1.1. Une équation diérentielle est une relation entre la variable en général
notée x (ou t, lorsque c'est le temps) et une fonction inconnue y = f (x) et ses dérivées
y 0 = f 0 (x), y 00 = f 00 (x),. . .,y (n) = f (n) (x) qu'on peut mettre sous la forme
Exemple :
yy 0 − 2x3 = 0
sont des équations diérentielles du premier ordre.
y 02 − y = 0
y 02 − x = 0
1. Par convention, nous ne considérerons dans ce chapitre que des intervalles non réduits à un singleton
1
Exemple 1 : Considérons l'équation diérentielle (E) y 0 y 2 − 2x5 = 0.
La fonction f :
2
x 7−→ x est une solution sur R de cette équation diérentielle, car pour tout x ∈ R, on a
f 0 (x) = 2x donc f 0 (x)(f (x))2 − 2x5 = 2x (x2 )2 − 2x5 = 0.
3
En revanche, la fonction g : x 7−→ x n'est pas une solution de cette équation diérentielle,
0 2 0 2 5 8 5
car g (x) = 3x et donc g (x)(g(x)) − 2x = 3x − 2x n'est pas nul en général (sauf pour
q
2 3
x=0 et pour x= 3
, donc jamais sur un vrai intervalle).
Dénition 8.1.3. Soit (E) φ(x, y, y 0 , . . . , y (n) ) = 0 une équation diérentielle d'ordre n.
Une condition initiale pour cette équation est la donnée d'un n + 1-uplet de réels
(n−1)
(x0 , y0 , y00 , . . . , y0 )
et une solution de (1) vériant cette condition initiale est une fonction f solution de (E)
(n−1)
et telle que f (x0 ) = y0 , f 0 (x0 ) = y00 ,. . .,f (n−1) (x0 ) = y0 .
Proposition 8.1.1. Lorsqu'on peut écrire une équation diérentielle (E) d'ordre n sous
la forme y (n)
= ψ(x, y, y 0 , . . . , y (n−1) ), ψ étant une fonction régulière", alors pour toute
condition initiale dans le domaine de régularité de ψ, il existe un intervalle contenant x0
dans lequel cette équation diérentielle admet une unique solution vériant cette condition
initiale.
2
p
Pour une condition initiale admissible, on aura donc y0 = f (x0 ) =
3
x20 + C donc C =
3 2
y 0 − x0 .
Si y0 = 0, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de solution, ni unicité. Simplement on n'en
est pas sûr a priori. Par exemple, pour la condition initiale (x0 , y0 ) = (0, 0) la seule solution
√ 2
éventuelle devrait être la fonction f (x) =
3
x = x2/3 qui n'est pas dérivable en x0 = 0,
donc aucune solution ne vérie cette condition initiale.
Nous n'étudierons que des équations diérentielles du premier ordre et du second ordre. La
recherche des solutions d'une équation diérentielle quelconque n'est souvent pas faisable
autrement que numériquement (comme la recherche des primitives). Nous nous conten-
terons de repérer quelques types d'équations diérentielles pour lesquelles on dispose de
méthodes permettant d'obtenir les solutions exactes.
8.2.2 Résolution
Pour résoudre une équation diérentielle à variable séparables, (c'est-à-dire pour détermi-
ner sa solution générale) il sut, après avoir eectivement séparé les deux variables, de
primitiver les deux membres de l'égalité. Si A est une primitive de la fonction α et si B est
0
une primitive de la fonction β , les solutions de l'équation à variables séparées α(y)y = β(x)
sont les fonctions y = f (x) qui vérient A(y) = B(x) + C , (C est une constante réelle).
Si l'on peut inverser la fonction A, on peut donc écrire la solution générale sous la forme
f (x) = A−1 (B(x) + C).
3
Nous étudierons cette méthode sur des exemples (on peut remarquer que c'est cette mé-
thode qu'on a appliquée pour résoudre les équations diérentielles des exemples 2 et 3.)
2. Ceci n'est valable que si y 6= −1. On peut remarquer que la fonction constante y : x 7−→ −1 est
une solution évidente" de cette équation diérentielle. C'est la solution qui correspond à toute condition
initiale (x0 , y0 ) où y0 = 1.
4
y ∈] − 1, +∞[ pour que l'intégrale de gauche ait un sens)
Z y Z x
du 3
h iy h ix
= 4t dt ⇐⇒ ln(u + 1) = t4
0 u+1 1 0 1
4
⇐⇒ ln(y + 1) − 0 = x − 1
4
⇐⇒ y + 1 = ex −1
4
⇐⇒ y = −1 + ex −1
a, b, c sont des fonctions (si ce sont des réels, ce sont quand même des fonctions constantes,
on dit que l'équation linéaire est à coecients constants). c(x) est appelé le second membre.
0
Lorsque c(x) = 0, on dit que l'équation diérentielle linéaire a(x)y +b(x)y = 0 est sans se-
cond membre" (ou encore homogène", quoique ce terme corresponde aussi à un autre type
0
d'équations diérentielles). À toute équation diérentielle linéaire (E) : a(x)y + b(x)y =
c(x) correspond une équation diérentielle linéaire sans second membre a(x)y 0 + b(x)y = 0 ;
c'est l'équation sans second membre associée" à l'équation (E).
√
Exemple 5 0
: L'équation diérentielle du premier ordre 2xy − y = x est linéaire.
√ En
0
eet, elle est de la forme a(x)y + b(x)y = c(x) avec a(x) = 2x, b(x) = −1 et c(x) = x.
Théorème 8.3.1. La solution générale d'une équation diérentielle linéaire est obtenue
en ajoutant à la solution générale de l'équation sans second membre associée une solution
particulière de l'équation complète.
5
était-elle évidente", a-t-on bénécié d'un tuyau", ou d'une indication de l'énoncé, peu
importe).
On doit montrer qu'une solution y de (E) s'écrit toujours sous la forme y = z + ϕ, avec
z solution de (H), et réciproquement que toutes les fonctions sous cette forme y = z + ϕ
avec z solution de (H) sont des solutions de (E).
Soit y une solution de (E). Posons z = y − ϕ, de sorte qu'on a y = z + ϕ. On doit montrer
que z est solution de (H). Or on a ϕ et y qui sont solutions de (E), donc on a
Proposition 8.3.1. Si f est une solution non nulle de l'équation (H) a(x)y 0 + b(x)y = 0,
alors la solution générale de (H) est y = λf , λ ∈ R.
y0 b(x)
(H) a(x)y 0 + b(x)y = 0 ⇐⇒ =−
y a(x)
Donc dans tout intervalle I dans lequel la fonction a ne s'annule pas on est sûr que les
Z
b(x)
solutions de (H) sont les fonctions y = f (x) telles que ln |y| = − dx. Si G est
a(x)
b(x)
une primitive de la fonction x 7−→ − a(x) , les solutions de (H) sont donc les fonctions qui
G(x)+C G(x) C
vérient ln |y| = G(x) + C ou encore |y| = e , soit y = ±e e en notant λ = ±eC
qui est un réel non nul et quelconque, on peut conclure que les solutions de (H) sont les
R b(x)
G(x) − dx
fonctions de la forme y = f (x) = λe = λe a(x) . Remarquons qu'on peut autoriser
6
la valeur 0 pour λ : on retrouve alors la solution triviale nulle.
Remarquons aussi que la forme de la solution générale est conforme au résultat de la
proposition 8.3.1.
En résumé :
y0 sin x
(cos x)y 0 + (sin x)y = 0 ⇐⇒ =− ⇐⇒ ln |y| = ln | cos x| + C
y cos x
y
⇐⇒ ln = C ⇐⇒ y = λ cos x (avec λ = ±eC ou λ = 0).
cos x
Exemple 8 : Soit l'équation (E) (cos x)y 0 + (sin x)y = 1. On a déterminé la solution
générale de son équation sans second membre associée à l'exemple 6 : c'est y = λ cos x.
Mais si on a un peu de connaissance en trigonométrie, on peut deviner, en pensant à
cos2 + sin2 = 1, que la fonction y = sin x est une solution particulière de (E). La solution
générale de (E) est donc y = λ cos x + sin x.
Dans tous les cas où on ne devine pas une solution particulière, on a recours à la méthode
de variation de la constante.
Soit (E) a(x)y 0 + b(x)y = c(x) une équation diérentielle linéaire et (H) a(x)y 0 + b(x)y = 0
l'équation homogène associée.
7
Supposons qu'on a résolu (H) et déterminé sa solution générale qui est sous la forme
y = λg(x). La méthode de la variation de la constante consiste à chercher les solutions de
(E) sous la forme y = λ(x)g(x), c'est-à-dire à remplacer dans l'expression de la solution
générale de (H) la constante λ par une fonction x 7−→ λ(x). Remarquons que le fait de
chercher les solutions sous cette forme ne nuit en aucune façon à la généralité du problème,
z(x)
car pour toute fonction z, il est possible d'écrire z = λ(x)g(x) en posant λ(x) = (g
g(x)
R b(x)
−
n'est pas la fonction nulle, et même g ne s'annule pas, puisqu'on a g(x) = e a(x) .
Une fonction y écrite sous cette forme y = λ(x)g(x) est telle que y 0 = λ0 (x)g(x)+λ(x)g 0 (x).
0
Donc elle est solution de (E) lorsque a(x)y + b(x)y = c(x) c'est-à-dire lorsque
a(x)(λ0 (x)g(x) + λ(x)g 0 (x)) + b(x)λ(x)g(x) = c(x) ⇐⇒
a(x)λ0 (x)g(x) + λ(x)(a(x)g 0 (x) + b(x)g(x)) = c(x)
0
Mais n'oublions pas que g est solution de (H), donc a(x)g (x) + b(x)g(x) = 0. Ce qui fait
0 c(x)
que les solutions de (E) sont les fonctions y = λ(x)g(x) avec λ (x) = . Il sut
a(x)g(x)
c(x)
alors de primitiver cette égalité, et si F est une primitive de la fonction x 7−→ ,
a(x)g(x)
les solutions de (E) sont les fonctions y = (F (x) + C)g(x) = F (x)g(x) + C g(x) qui sont
sous la forme d'une solution particulière de (E) (y = F (x)g(x)) additionnée à la solution
générale de (H).
Remarquons que si nous appliquons cette démonstration avec une fonction du second
membre nulle (ce qui n'a en aucun cas été exclus dans nos hypothèses), alors on obtient
0
à la n l'équation λ (x) = 0 et λ =constante, ce qui en dénitive prouve le résultat de la
proposition 8.3.1.
√
Exemple 5 : Résoudre (E) 2xy0 − y = x (forcément sur R+ ).
L'équation sans second membre associée est
y0 √
Z Z
0 1 dy 1 dx
(H) 2xy − y = 0 ⇐⇒ = ⇐⇒ = ⇐⇒ ln |y| = ln x + C
√ y 2x y 2 x
⇐⇒ y = λ x. √
On cherche donc les solutions de (E) sous la forme y = λ(x) x = λ(x)g(x) avec g(x) =
√
x. On écrit donc y 0 = λ0 (x)g(x) + λ(x)g
√
0
(x) et y est solution
√ de (E) si et seulement si
√
2x(λ (x)g(x)+λ(x)g (x))−λ(x)g(x) = x ⇐⇒ 2xλ (x) x+λ(x) (2xg 0 (x)) − g(x)) = x
0 0 0
| {z }
=0
0 1 1
⇐⇒ λ (x) = ⇐⇒ λ(x) = ln x + C . La solution générale de (E) est donc y =
2x 2
√ √ √ √
1
ln x + C x = x ln x + C x (on l'a mise sous la forme somme d'une solution
2
particulière de (E) et de la solution générale de (H)).
8
8.3.7 Conditions initiales.
Une équation diérentielle linéaire du premier ordre (E) a(x)y 0 +b(x)y = c(x) peut toujours
c(x) − b(x)y
s'écrire sous la forme y0 = , donc on est sûr de l'existence et de l'unicité d'une
a(x)
solution de (E) vériant toute condition initiale (x0 , y0 ) telle que x0 n'annule pas la fonction
a (telle que a(x0 ) 6= 0). On cherchera toujours les solutions des équations de ce type sur
des intervalles I tels que ∀x ∈ I , on a a(x) 6= 0.
9
−Bx0 − Kx ou encore
Ici, la variable est le temps t, x est la fonction inconnue. Si une impulsion est donnée au
système par une intervention extérieure sous la forme d'une fonction f du temps, on peut
00 0
obtenir une équation avec second membre M x + Bx + Kx = f (t).
Le principe déterministe de la proposition 8.1.1 permet d'armer que l'on connaîtra la
position x du point mobile en fonction du temps t pour peu qu'on connaisse la condition
initiale, c'est-à-dire à un instant t0 t0 = 0, quitte à changer l'origine
(en général, on prend
0
du temps qu'on xe au début de l'observation) la position x0 et la vitesse x0 . Par exemple,
si on lâche sans vitesse initiale le mobile après avoir tiré sur le ressort pour l'amener en
face de la graduation x0 , la condition initiale sera (0, x0 , 0).
En fait le résultat de cette proposition est aussi valable si les coecients a, b, c ne sont pas
des constantes mais des fonctions.
Ce résultat est logique en ce sens qu'il arme que la solution générale d'une équation du
second ordre dépend de deux coecients inconnus (λ1 , λ2 ). Lors de la recherche de l'unique
solution vériant une condition initiale, on détermine ces deux constantes en résolvant un
système de deux équations en ces deux inconnues grâce à la double condition initiale de
0 0
position et de vitesse y0 = f (x0 ) et y0 = f (x0 ).
10
(ar2 + br + c)erx . Donc la fonction exponentielle f (x) = erx est solution de (H) si et seule-
2
ment si r est une racine de l'équation (C) ar + br + c appelée équation caractéristique de
l'équation (H).
On s'est ramené à la résolution d'une équation numérique du second degré, ce qui est plus
2
facile. Soit ∆ = b − 4ac le discriminant de (C).
√
−b + ∆
Si ∆ > 0, c'est le plus facile : puisque (C) admet deux racines réelles r1 =
√ 2a
−b − ∆
et r2 = , il y a deux fonction exponentielles f1 (x) = er1 x et f2 (x) = er2 x qui sont
2a
f1 (x)
solutions de (H). Comme ces deux fonctions ne sont pas proportionnelles ( = e(r1 −r2 )x
f2 (x)
n'est pas constante), on est sûr que la solution générale de (H) est y = λ1 er1 x + λ2 er2 x .
(H) ⇐⇒ a(λ00 (x)g(x) + 2λ0 (x)g 0 (x) + λ(x)g 00 (x)) + b(λ0 (x)g(x) + λ(x)g 0 (x)) + cλ(x)g(x) = 0
⇐⇒ λ(x)(ag 00 (x) + bg 0 (x) + cg(x)) + λ0 (x)(2ag 0 (x) + bg(x)) + λ00 (x)ag(x) = 0
| {z }
=0 car g solution de (H)
11
b
On a 2ag 0 (x) + bg(x) = 2arerx + berx = erx (2ar + b) = 0 puisque r=− .
2a
Donc y (H) si et seulement si λ00 (x) = 0, ce qui équivaut à λ0 (x) = β
est solution de
(constante) et λ(x) = βx + γ (fonction ane). La solution générale de (H) est donc, dans
rx
ce cas y = (λ1 x + λ2 )e . On a obtenu dans ce cas les deux solutions particulières de (H)
rx rx
non proportionnelles que sont g(x) = e et g1 (x) = xe .
Nous retiendrons
Remarque : dans le cas ∆ < 0, les physiciens ont l'habitude d'écrire la solution générale
de (H) sous la forme y = Aeαx cos(ωx − ϕ). On montre que c'est eectivement équivalent à
notre écriture dans un sens en développant cos(ωx + ϕ) et dans l'autre sens en posant A =
p λ1 λ2 iϕ
λ21 + λ22 et ϕ tel que cos ϕ = et sin ϕ = (Ae = λ1 + iλ2 , écriture trigonométrique
A A
d'un nombre complexe).
Quelques exemples.
Exemple 10 (H) y −3y +2y = 0. L'équation caractéristique est (C) r −3r+2 = 0
00 0 2
2 + i 16
de discriminant ∆ = −16, une racine complexe de (C) est r1 =
= 1 + 2i,
x
2
donc la solution générale de (H) est y = (λ1 cos 2x + λ2 sin 2x)e .
Exemple 12 (H) 4y − 12y + 9y = 0. L'équation caractéristique est (C) 4r2 −
00 0
12
Exemple 9 (H) M x00 + Bx0 + Kx = 0 (M, B, K constantes positives). L'équation
caractéristique estM r2 +Br +K = 0 de discriminant ∆ = B 2 −4M K . Remarquons
que ∆ est une fonction croissante de la constante d'amortissement B
Si ∆ > 0 (amortissement fort), il y a deux racines r1 et r2 qui sont toutes les deux
r t r t
négatives, donc la solution générale est x = λ1 e 1 + λ2 e 2 correspond à une fonction
qui tend rapidement vers 0 pour t → +∞ (retour rapide à la position d'équilibre).
rt
Si ∆ = 0, une seule racine négative r , la solution générale est x = (λ1 t + λ2 )e tend
aussi rapidement vers 0.
Si ∆ < 0 (amortissement faible), soit α + iω est une des racines complexes de (C), il
B
est certain que α = −
2M
< 0, donc la solution générale x = eα t(λ1 cos ωt + λ2 sin ωt )
est le produit d'une fonction trigonométrique par une fonction exponentielle de
coecient négatif : elle converge vers 0 en oscillant autour de la position d'équilibre,
c'est un mouvement sinusoïdal amorti.
x
16
-
O 1 t
Théorème 8.4.2. Soit (E) ay00 +by0 +cy = d(x) une équation diérentielle du second ordre
linéaire à coecients constants (avec un second membre), et soit (H) ay 00 + by 0 + cy = 0
son équation homogène associée. La solution générale de (E) s'obtient en additionnant une
solution particulière de (E) à la solution générale de (H).
13
a = −2
(
11
b =- 4
L'équation caractéristique r2 + 3r − 4 = 0 admettant 1 et −4 comme racines évidentes, les
11
solutions de (E) sont les fonctions du type y = λ1 ex + λ2 e−4x − 2x − .
4
Exemple 15 : Soit (E) y 00 + 2y 0 + y = ex . Puisque la fonction exponentielle
x
x 7−→ ex
e
est égale à toutes ses dérivées on peut voir" que f (x) =
est une solution particulière.
00 0
4
Comme l'équation homogène associée (H) y + 2y + y = 0 a comme équation caractéris-
2 2
tique (C) r + 2r + 1 = 0 ⇐⇒ (r + 1) = 0 qui admet −1 comme racine double, on peut
−x ex
dire que la solution générale de (E) est y = (λ1 x + λ2 )e +
4
Exemple 16 : Soit (E) y 00 + 4y 0 + 5y = sin x. On cherchera une solution particulière
sous la forme a cos x + b sin x (indication de l'énoncé).
0 00
On pose f (x) = a cos x + b sin x ; on a alors f (x) = −a sin x + b cos x et f (x) = −a cos x −
b sin x. f est solution de (E) lorsque (−a cos x − b sin x) + 4(−a sin x + b cos x) + 5(a cos x +
b sin x)= sin x ⇐⇒ (−a + 4b + 5a) cos x + (−b − 4a + 5b) sin x = sin x
4a + 4b = 0 a = − 18
⇐⇒ ⇐⇒ . Une solution particulière de l'équation (E) est
−4a + 4b = 1 b = 18
1 1
donc f (x) = − cos x + sin x.
8 8
2
L'équation homogène associée admet (C) r + 4r + 5 = 0 comme équation caractéristique,
de discriminant ∆ = −4, dont une racine est −2 + i, donc la solution générale de l'équation
−2x
homogène est y = e (λ1 cos x + λ2 sin x) et la solution générale de (E) est
1 1
y = e−2x (λ1 cos x + λ2 sin x) − cos x + sin x.
8 8
14
λ2 (x)f2 (x) alors qu'on a f 0 (x) = λ1 (x)f10 (x) + λ2 (x)f20 (x), c'est forcément qu'on a
On a alors y 00 = f 00 (x) = λ01 (x)f10 (x) + λ1 (x)f100 (x) + λ02 (x)f20 (x) + λ2 (x)f200 (x), donc f vérie
(E) lorsque
a(λ01 (x)f10 (x) + λ1 (x)f100 (x) + λ02 (x)f20 (x) + λ2 (x)f200 (x)) +
b(λ1 (x)f10 (x) + λ2 (x)f20 (x)) + c(λ1 (x)f1 (x) + λ2 (x)f2 (x)) = d(x) ⇐⇒
λ1 (x)(af100 (x) + bf10 (x) + cf1 (x)) + λ2 (x)(af200 (x) + bf20 (x) + cf2 (x)) +
aλ01 (x)f10 (x) + aλ02 (x)f20 (x) = d(x) ⇐⇒
aλ01 (x)f10 (x) + aλ02 (x)f20 (x) = d(x) puisque f1 et f2 sont solutions de (H).
15
La solution générale de (E) y = (−x + C1 ) cos x + (ln | sin x| + C2 ) sin x.
est donc
y = (C1 cos x+C2 sin x)+(−x cos x+(sin x) ln | sin x|)
On peut écrire ce résultat sous la forme
pour mettre en évidence la somme d'une solution générale de (H) et d'une solution parti-
culière de (E). Une solution particulière de (E) est f (x) = −x cos x + (sin x) ln | sin x| et
c'est vrai qu'il n'était pas évident de le deviner !
16