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Sorbonne Université/Licence de Mathématiques

LU2MA236 : Equations différentielles

Corrigé du TD3 (équations différentielles scalaires d’ordre 2)


Exercice 3.1.
1. Soit l’équation (E) y 00 (t) − y(t) = 0. C’est une équation homogène. L’équation caractéristique
est
λ2 − 1 = 0.
L’équation caractéristique a deux racines réelles distinctes
λ1 = 1 et λ2 = −1.
Les solutions de l’équation différentielle (E) sont donc de la forme
y(t) = A1 et + A2 e−t , ∀t ∈ R avec A1 , A2 ∈ R.
2. Soit l’équation y 00 (t) + y(t) = 0. C’est une équation homogène. L’équation caractéristique est
λ2 + 1 = 0.
L’équation caractéristique a deux racines complexes conjuguées
λ1 = i et λ2 = −i.
Les solutions (à valeurs réelles) de l’équation différentielle (E) sont donc de la forme y(t) =
Ceit + C̄e−it avec C ∈ C, ou encore, en décomposant C en sa partie imaginaire et sa partie
réelle,
y(t) = A1 cos t + A2 sin t, avec A1 , A2 ∈ R.
3. Soit l’équation (E) y (t) − 3y 0 (t) + 2y(t) = 0. C’est une équation homogène. L’équation
00

caractéristique est
λ2 − 3λ + 2 = 0
Son discriminant est ∆ = 9 − 4 × 2 = 1 > 0. L’équation caractéristique a donc deux racines
réelles distinctes
λ1 = 3−1 3+1
2 et λ2 = 2 .
Les solutions de l’équation différentielle (E) sont donc de la forme
y(t) = A1 et + A2 e2t , ∀t ∈ R avec A1 , A2 ∈ R.
4. Soit l’équation (E) y 00 (t) + 2y 0 (t) + y(t) = et . Il s’agit d’une équation non homogène ; ici pour
éviter d’appliquer la méthode de variation des constantes, dont les calculs sont plus difficiles, on
peut chercher la solution comme la somme d’une solution particulière et de la solution générale
de l’équation homogène.
En tenant compte de la forme du second membre, on peut chercher une solution particulière de
l’équation (E) sous la forme ỹ(t) = C0 et . Alors ỹ est de classe C ∞ sur R et ỹ 0 (t) = ỹ 00 (t) = C0 et .
On a donc
ỹ 00 (t) + 2ỹ 0 (t) + ỹ(t) = 4C0 et .
En choisissant C0 = 41 , on obtient ainsi une solution particulière de l’équation (E).
Cherchons à présent les solutions de l’équation homogène associée. Son équation caractéristique
est λ2 + 2λ + 1 = 0, qui admet λ = −1 comme racine double. Les solutions de l’équation
homogène sont donc de la forme y0 (t) = (At + B)e−t , avec A, B ∈ R. La solution générale de
(E) est donc y(t) = y0 (t) + ỹ(t), i.e.
y(t) = (At + B)e−t + 14 et , t ∈ R, avec A, B ∈ R.
5. Soit l’équation (E) y 00 (t) + 2y 0 (t) + 3y(t) = sin(t). Il s’agit d’une équation non homogène ; ici
aussi, on peut chercher la solution comme la somme d’une solution particulière et de la solution
générale de l’équation homogène.
En tenant compte de la forme du second membre, on peut chercher une solution particulière
de l’équation (E) sous la forme ỹ(t) = A1 cos(t) + A2 sin(t). Alors ỹ est de classe C ∞ sur R et
ỹ 0 (t) = −A1 sin(t) + A2 cos(t), ỹ 00 (t) = −A1 cos(t) − A2 sin(t). On a donc
y 00 (t) + 2y 0 (t) + 3y(t) = (2A1 + 2A2 ) cos(t) + (2A2 − 2A1 ) sin(t).
On prend donc A1 + A2 = 0 et A2 − A1 = 21 , i.e. A1 = − 41 , A2 = 14 .
Cherchons à présent les solutions de l’équation homogène associée. Son équation caractéristique
est λ2 + 2λ + 3 = 0. Son discriminant est ∆ = 4 − 4 × 3 = −8 > 0. L’équation caractéristique a
donc deux racines complexes conjuguées √ √ √ √
λ1 = −2−i 2
8
= −1 − i 2 et λ2 = −2+i 2
8
= −1 + i 2.
√ √
Les solutions de l’équation homogène sont donc de la forme y0 (t) = e−t (A cos( 2·t)+B sin( 2·t),
avec A, B ∈ R. La solution générale de (E) est donc y(t) = y0 (t) + ỹ(t), i.e.
√ √
y(t) = − 41 cos(t) + 14 sin(t) + e−t ((A cos( 2 · t) + B sin( 2 · t)), t ∈ R, avec A, B ∈ R.
6. Soit l’équation (E) y 00 (t) + y(t) = 2 cos2 (t). Il s’agit d’une équation non homogène ; ici aussi on
peut chercher la solution comme la somme d’une solution particulière et de la solution générale
de l’équation homogène. En tenant compte de la forme du second membre 2 cos2 (t) = cos(2t)+1,
, on peut chercher une solution particulière de l’équation (E) sous la forme
ỹ(t) = C1 + C2 cos(2t) + C3 sin(2t).
Alors ỹ est de classe C sur R et ỹ 00 (t) = −4C2 cos(2t) − 4C3 sin(2t). On a donc

ỹ 00 (t) + ỹ(t) = C1 − 3C2 cos(2t) − 3C3 sin(2t).


On prend donc C1 = 1, C2 = − 13 , C3 = 0.
Cherchons à présent les solutions de l’équation homogène associée. Son équation caractéristique
est λ2 + 1 = 0, dont les racines sont i et −1. La solution générale (à valeurs réelles) de l’équation
homogène est donc y0 (t) = Ceit + C̄e−it avec C ∈ C, ou encore, en décomposant C en sa partie
imaginaire et sa partie réelle,
y0 (t) = A1 cos t + A2 sin t, avec A1 , A2 ∈ R.
La solution générale de l’équation (E) est donc y(t) = y0 (t) + ỹ(t), i.e.
y(t) = 1 − 31 cos(2t) + A1 cos(t) + A2 sin(t), t ∈ R, avec A1 , A2 ∈ R.
7. Soit l’équation y 00 (t) + y(t) = sinh(t). Il s’agit d’une équation non homogène ; ici aussi on peut
chercher la solution comme la somme d’une solution particulière et de la solution générale de
l’équation homogène. En tenant compte de la forme du second membre, on peut chercher une
solution particulière de l’équation (E) sous la forme
ỹ(t) = C0 sinh(t).
∞ 00
Alors ỹ est de classe C sur R et ỹ (t) = C0 sinh(t). On a donc
ỹ 00 (t) + ỹ(t) = 2 sinh(t).
1
On prend donc C0 = 2 .
Cherchons à présent les solutions de l’équation homogène associée. Son équation caractéristique
est λ2 + 1 = 0, dont les racines sont i et −1. La solution générale (à valeurs réelles) de l’équation
homogène est donc y0 (t) = Ceit + C̄e−it avec C ∈ C, ou encore, en décomposant C en sa partie
imaginaire et sa partie réelle,
y0 (t) = A1 cos t + A2 sin t, avec A1 , A2 ∈ R.
La solution générale de l’équation (E) est donc y(t) = y0 (t) + ỹ(t), i.e.
y(t) = 21 sinh(t) + A1 cos(t) + A2 sin(t), t ∈ R, avec A1 , A2 ∈ R.

2
Exercice 3.2. 1. Soit l’équation différentielle (E) at2 y 00 (t) + bty 0 (t) + cy(t) = 0 pour t > 0. En
effet, Y (s) = y(es ) donc Y 0 (s) = es y 0 (es ) et Y 00 (s) = (es )2 y 00 (es ) + es y 0 (es ). Donc, sachant que
t = es , l’équation (E) devient l’ EDL d’ordre 2 à coefficients constants :
aY 00 (s) + (b − a)Y 0 (s) + cY (s) = 0.
2. Soit l’équation différentielle (E) t2 y 00 (t) + ty 0 (t) − 4y(t) = 0 pour t > 0. En posant t = es
et Y (s) = y(t), l’équation (E) devient l’ EDL d’ordre 2 à coefficients constants : (E”) Y 00 (s) −
4Y (s) = 0, dont l’équation caract´ristique est λ2 − 4 = 0 et a deux racines réelles distinctes
λ1 + 2 et λ2 = −2. Ainsi la solution générale de (E’) est
Y (s) = A1 e2s + A2 e−2s , ∀s ∈ R, avec A1 , A2 ∈ R.
Il s’ensuit que la solution générale de (E’) est y(t) = Y (ln(t)) = A1 e2 ln(t) + A2 e−2 ln(t) , i.e.
y(t) = A1 · t2 + A2 · t12 , ∀s ∈ R, avec A1 , A2 ∈ R.
Exercice 3.3. 1. Soit l’équation (E) yy 00 + (y 0 )2 = 0.
- Posons y 0 (t) = p(y(t)), où p est une fonction de classe C 1 sur un intervalle ouvert I. Alors
y 00 (t) = y 0 (t)p0 (y(t)) = p0 (y(t))p(y(t)) et l’équation devient
yp(y)p0 (y) + (p(y))2 = 0 ∀y ∈ I.
On suppose que p(y) 6= 0∀y ∈ I, alors, en simplifiant par p(y), l’équation devient
0
yR yp (y) + p(y) = 0.
− dw ln( y1 )−ln( y0
1
)
et sa solution générale est p(y) = e y0 w
=e = C0 · y1 .
2
On a donc y 0 (t) = C0 · y(t)
1
, i.e. y 0 (t)y(t) = C0 , et en intégrant, y(t)
2 = C0 t + C1 .
La solution générale de (E) est donc de la forme

y(t) = At + B avec A ∈ R∗ , B ∈ R ∀t ∈ [− B A , +∞[, ou y(t) = C t ∈ R avec C ∈ R.
- Observons en effet que l’équation (E) s’écrit dt d
(yy 0 ) = 0. En intégrant, on obtient y(t)y 0 (t) = C0
2
et, en intégrant cette dernière, on obtient y(t)2 = C0 +C1 , ce qui mène à la même solution générale
que ci-dessus.
2. Soit l’équation y 00 (t) = 2y 3 (t). Posons y 0 (t) = p(y(t)), où p est une fonction de classe C 1 sur
un intervalle ouvert I. Alors y 00 (t) = y 0 (t)p0 (y(t)) = p0 (y(t))p(y(t)) et l’équation devient
p(y)p0 (y) = 2y 3 ∀y ∈ I
donc, en intégrant, on obtient
p(y)2 = y 4 + C1 avec C ∈ R,
i.e.
y 0 (t) = y(t)4 + C1 ou y 0 (t) = − y(t)4 + C2
p p

c’est à dire
0 0
√ y (t)4
= 1, t ∈ I ou √ y (t) 4
= −1, t ∈ I.
y(t) +C1 y(t) +C1
En intégrant ces dernières équations (à variables séparées) on obtient
1 1
t + C2 = tt0 (y(s)4 + C1 )− 2 y 0 (s)ds, t ∈ I ou −t + C3 = tt0 (y(s)4 + C1 )− 2 y 0 (s)ds, t ∈ I.
R R

Or, en tenant compte des conditions initiales y(0) = 1, y 0 (0) = 1, on obtient C1 = 0, donc
t + C2 = tt0 y(s)−2 y 0 (s)ds, t ∈ I ou −t + C3 = tt0 y(s)−2 y 0 (s)ds, t ∈ I
R R

donc
1 1
t + C2 = − y(t) + C3 , t ∈ I ou −t + C3 = − y(t) + C4 , t ∈ J.
La solution générale de (E) est donc de la forme
1 1
y(t) = t−α , t ∈ I ou y(t) = − t−β , t ∈ J avec α, β ∈ R.
enfin, en tenant compte des conditions initiales y(0) = 1 et y 0 (0) = 1, on a l’unique solution
1
y(t) = − t−1 , t ∈ R\{1}.

3
Exercice 3.4. Soit l’équation différentielle (E) y 00 (t) + p1 (t)y 0 (t) + p2 (t)y(t) = 0.
1. On pose y(t) = u(t)v(t), alors
y 0 (t) = u0 (t)v(t) + u(t)v 0 (t) et y 00 (t) = u00 (t)v(t) + 2u0 (t)v 0 (t) + u(t)v 00 (t).
Sur un intervalle I où v ne s’annule pas, l’équation (E) équivaut à
u00 (t)v(t) + 2u0 (t)v 0 (t) + u(t)v 00 (t) + p1 (t)(u0 (t)v(t) + u(t)v 0 (t))+p2 (t)u(t)v(t) = 0
c’est à dire, en divisant par v(t),
0 (t) 00 (t) 0 (t)
u00 (t) + 2u0 (t) vv(t) + u(t) vv(t) + p1 (t)(u0 (t) + u(t) vv(t) )+p2 (t)u(t) = 0,
et enfin
0 00 0
u00 + (2 vv + p1 )u0 + ( v +p1vv +p2 v )u = 0. (E’)
a. En effet, si on pose v(t) = y1 (t), où y1 une solution particulière non nulle de (E), alors le
y0
coefficient de u dans (E’) est nul, et (E’) devient l’équation u00 + (2 y11 + p1 )u0 = 0.
Rt
−1 p1 (x)dx 0
b. En effet, si on pose v(t) = e 2 t0 , alors v 0 (t) = − 12 p1 (t)v(t) donc 2 vv + p1 = 0, i.e. le
00 0
coefficient de u0 dans (E’) est nul et (E’) s’écrit u00 + q(t)u = 0 avec q(t) = v +p1vv +p2 v .
2. On considère l’équation de Bessel (B) t2 y 00 + ty 0 + (t2 − ν 2 )y = 0. Pour t 6= 0, c’est un cas
2
particulier de (E) avec p1 (t) = 1t , p2 (t) = 1 − νt2 . Si on pose y(t) = u(t)v(t) avec
Rt Rt
− 21 p1 (x)dx − 12 dx 1
v(t) = e t0 =e t0 x = e− 2 (ln(|t|)−ln(|t0 |) = √C ,
|t|
alors, d’après la question précédente, l’équation (B) devient
00 0
u00 + q(t)u = 0 (B’) avec q(t) = v +p1vv +p2 v .
Or, v 0 (t) = − 21 p1 (t)v(t) et v 00 (t) = − 12 p01 (t)v(t) − 12 p1 (t)v 0 (t) = − 21 p01 (t)v(t) + 14 p1 (t)2 v(t), donc
ν2 t2 − 4t
q(t) = − 21 p01 (t) + 14 p1 (t)2 − 12 p1 (t)2 + p2 (t) = 1
2t2
+ 1
4t2
− 1
2t2
+1− t2
=1− t2
.
t2 − 4t
L’équation (B’) s’écrit donc u00 +(1 − t2
)u = 0.
Exercice 3.5. On considère l’équation différentielle mx00 (t) = −kx(t) − γx0 (t) qu’on écrit
γ
x00 (t) + 2δx0 (t) + η 2 x(t) = 0 avec δ = 2m k
et η 2 = m .
2 2
Le polynôme caractéristique associé est p(λ) = λ + 2δλ + η , qui a pour discriminant ∆ =
4δ 2 − 4η 2 et pour racines p p
λ1 = −δ − δ 2 − η 2 et λ2 = −δ + δ 2 − η 2 .
Selon le signe de ∆, on a trois comportements différents :
- Si ∆ > 0, c’est à dire si δ > η, alors λ1 , λ2 sont des réels distincts et la solution est de la forme
p
x(t) = C1 eλ1 t + C2 eλ2 t , C1 , C2 ∈ R.
Comme λ1 < λ2 < 0 (car δ 2 − η 2 < δ), x(t) tend vers 0 de façon exponentielle quand t → +∞.
Pysiquement cela signifie que si la constante de frottement est grande comparée à la constante
d’élasticité du ressort alors la masse n’oscille pas mais va être tirée vers la position d’équilibre.
- Si ∆ = 0, c’est à dire si δ = η, alors λ1 = λ2 = −δ sont des réels distincts et la solution est
x(t) = (C1 + C2 t)eλt , C1 , C2 ∈ R.
Dans ce cas aussi x(t) tend vers 0 de façon exponentielle quand t → +∞.
- Si ∆ < 0, c’est à dire si δ < η, alors λ1 , λ2 sont des complexes conjugués et la solution est
√ √
x(t) = C1 e−δt cos( −∆t) + C2 e−δt sin( −∆t), C1 , C2 ∈ R
√ q
qui se réécrit x(t) = re−δt cos( −∆t + φ) avec r = C12 + C22 , φ = arctan(− C C1 ).
2

Pysiquement cela montre le caractère oscillatoire du mouvement : la constante de frottement ne


suffit pas pour empêcher mais son effet se traduit par une diminution exponentielle de l’ampleur
de l’oscillation : le graphe de x(t) est compris entre les courbes d’équation ±re−δt .

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