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.c .c
.d o
c u -tr a c k rythme; ajoutons-y l'articulation des consonnes. .d o
c u -tr a c k

La voix humaine n'a que deux timbres normaux, mais qui admettent des
gradations, de manière qu'on peut passer peu à peu du timbre le plus
sombre au timbre le plus clair. On dit que certaines langues ont des
sons gutturaux. On abuse beaucoup de ce mot. Il n'y a qu'un seul son
en allemand qui n'existe pas en français, c'est le _ch_. Il est si peu
guttural qu'il se prononce en envoyant le souffle vers la partie
antérieure du palais. En espagnol, il est plus en arrière dans la
bouche, mais il ne saurait être guttural. Toutes les langues se
prononcent dans la bouche et le nez et ne peuvent pas se prononcer
ailleurs. Le mot guttural n'a un peu de sens que lorsqu'on l'applique
à la sonorité grasse des voyelles obtenues par une pression de la base
de la langue qui se refoule sur l'épiglotte. Il en résulte une
sonorité qui, sans doute, est vicieuse. On ne prendra pas non plus les
voyelles nasales françaises pour des beautés. L'allemand et l'anglais
cependant, ont des voyelles nasales qui s'écrivent par _ng_ et se
prononcent comme dans le Midi de la France. Nos nasales sont des
voyelles simples, dont la résonance est un peu altérée par la part
qu'y prennent les fosses nasales, part heureusement peu considérable.
Dans la voix chuchotée, les voyelles sont produites par un simple
souffle; elles peuvent même l'être par un courant d'air qu'on fait
passer à la partie antérieure de la bouche; c'est une petite
expérience acoustique dont je ne parle ici que pour mémoire.

La meilleure classification des voyelles me paraît être celle de


Michelot, ancien professeur au Conservatoire et artiste du
Théâtre-Français. Il faut remarquer seulement que l'orthographe ne
répond pas toujours à la prononciation exacte. Ainsi, lorsqu'il y a
plusieurs _e_ de suite, c'est le dernier qui doit faire loi. Par
exemple, les mots: _éternel_, _j'aimai_, _j'aimais_, se prononcent
comme _ètèrnèl_, _j'émé_, _j'èmè_. J'ajouterai que Michelot
distinguait trois sons pour l'_e_: un _e_ très ouvert: _ê_; un _e_
moins ouvert: _è_, et l'_e_ dit fermé: _é_. Tout le monde n'appréciera
pas ces délicatesses: je me contenterai donc d'un seul _e_ ouvert.
Dans l'échelle suivante, les sons passent du timbre le plus sombre au
plus clair, de manière que la cavité de résonance semble se resserrer
de plus en plus.

_Ou_, _ô_, _o_ (dit ouvert, c'est-à-dire moins sombre), _â_, _à_, _è_,
_é_, _i_.

Je mets à part les trois voyelles suivantes, parce que leur place
exacte dans l'échelle n'est pas facile à préciser; toutes les trois
ont une quantité plus ou moins considérable de timbre sombre:

_eu_ fermé (comme dans _heureux_), _eu_ ouvert (comme dans _heure_) et
_u_.

Enfin les quatre nasales: _on_ (nasale de _ô_), _an_ (nasale de _â_),
_in_ (nasale de _è_ et non pas de _i_) et _un_ (nasale de _eu_).

L'Académie n'ayant pas réglé la prononciation exacte des mots,


l'accord sur ce point n'est pas établi[10]. Ainsi, Littré veut qu'on
prononce fermé le premier _e_ des mots tels que _éternel_ et
_céleste_; il est forcé cependant d'avouer que, dans les terminaisons
_ége_, l'orthographe fixée autrefois par l'Académie est contraire à la
prononciation exacte. Il distingue, comme Michelot, deux _e_ ouverts à
des degrés différents; mais il veut que dans les temps du verbe
_aimer_, le premier son se prononce toujours comme _ê_; que dans le
verbe _blesser_, la première voyelle se prononce toujours comme _è_,
et dans le verbe _laisser_, toujours comme _ê_ (c'est-à-dire très
ouvert). Eh bien, appliquez cette prononciation aux deux vers de
Racine que tout le monde cite comme un parfait modèle:

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