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PROPOSITIONS D’ACTIONS
- 2004 -
REMERCIEMENTS
1
Table des matières
REMERCIEMENTS .................................................................................................. 1
RÉSUMÉ ................................................................................................................. 5
INTRODUCTION...................................................................................................... 8
2
2.1. Rappel du contexte .................................................................................................... 25
2.2. Méthode et validation................................................................................................ 25
3. Résultats et analyse des entretiens................................................................................ 25
3.1. Des exploitations basées sur un système herbagé et devant adapter leurs pratiques
aux conditions du milieu .................................................................................................. 25
3.1.1. Les exploitants et leur exploitation .................................................................... 25
3.1.2. L’image du marais ............................................................................................. 27
3.1.3. Les pratiques liées à la zone humide.................................................................. 27
3.2. Une gestion hydraulique nécessaire au bon état des prairies .................................... 32
3.2.1. La place des syndicats dans la gestion des zones humides ................................ 32
3.2.2. L’entretien effectué par les agriculteurs ............................................................ 34
3.3. L’avenir de l’agriculture sur ce territoire : menaces et motivations ......................... 36
3.3.1. Une proximité de la ville qui inquiète ................................................................ 36
3.3.2. Un élevage peu rentable..................................................................................... 38
3.3.3. Commercialisation ............................................................................................. 39
3.3.4. Une qualité du milieu influencée par le fonctionnement de la Loire et du lac de
Grand-Lieu ................................................................................................................... 40
3.3.5. Les rôles de l’agriculture ................................................................................... 41
3.3.6. Perspectives d’évolution .................................................................................... 42
4. Risques d’évolution des zones humides et d’altération de leurs grandes fonctions . 43
3
4.2. Acquisition foncière de Nantes Métropole suivie d’une mise en gestion ................. 59
4.3. Prix du foncier........................................................................................................... 59
5. Assurer la pérennité des espaces agricoles à travers les Plan Locaux d’Urbanisme
(PLU) ................................................................................................................................... 60
6. Coordination ................................................................................................................... 61
6.1. Coordination des actions ........................................................................................... 61
6.2. Coordination des connaissances................................................................................ 61
7. Proposition d’indicateurs de suivi de l’activité agricole et du bon état des zones
humides sur ce territoire.................................................................................................... 62
CONCLUSION ....................................................................................................... 69
GLOSSAIRE .......................................................................................................... 70
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................... 71
ANNEXES ............................................................................................................. 73
4
RÉSUMÉ
Mots clés :
- Zones humides
- Agriculture périurbaine
- Nantes Métropole
- Élevage extensif
- Demandes sociales
- La Loire
- Réseau hydraulique
- Relations agriculteurs/citadins
- Commercialisation
Titre en anglais : Role of the Nantes agglomeration in keeping the agriculture in peri-
urban wetlands: proposals of action.
5
LISTE DES FIGURES
6
LISTE DES TABLEAUX
7
INTRODUCTION
La loi sur l’eau de 1992 définit les zones humides comme étant des « terrains,
exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon
permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes
hygrophiles pendant au moins une partie de l'année ». Espaces de transition entre terre et eau,
ces milieux sont fragiles et menacés. En France, ils couvrent aujourd’hui 1,5 millions
d’hectares, soit moitié moins qu’il y a 35 ans. Cette situation, généralisable à d’autres pays, a
conduit à la signature de la convention Ramsar en 1971, montrant l’intérêt international porté
à ces zones. Son objectif est d’assurer durablement la gestion et la conservation de ces
milieux.
Les zones humides, en plus de leurs fonctions naturelles et de production, servent
également de lieu de détente et de loisir.
La communauté urbaine Nantes Métropole, avec ses 550 000 habitants, est
aujourd’hui au 8ème rang des métropoles françaises. Elle présente sur son territoire de
nombreuses zones humides qui constituent un formidable réservoir d’« espace vert » pour la
population citadine grandissante. La majorité de ces zones humides est associée à la Loire, et
les crues et la marée peuvent s’y épandre librement ou de manière contrôlée. Zones humides
alluviales influencées par la présence marine, ces milieux sont particulièrement riches et
diversifiés. Il existe également des marais intérieurs associés aux affluents de l’estuaire.
Enfin, le lac de Grand Lieu, en limite de l’agglomération constitue une zone humide de plaine
intérieure d’exception. Les prairies humides, milieu majoritaire dans ces zones, sont
régulièrement exploitées par l’agriculture. Celle-ci permet l’accessibilité à ces zones et le
maintien d’un cadre remarquable. En effet, l’élevage extensif, par la fauche et le pâturage,
assure l’entretien du milieu et conserve un paysage ouvert, mais fragilisé, il ne garantit plus
l’entretien sur le long terme.
La conservation de ces espaces permettrait à Nantes Métropole de connaître un
développement harmonieux de son territoire et de répondre à la demande des citadins en
matière d’« espaces verts ». Dans cet objectif, elle a déjà entrepris une démarche de
restauration du réseau hydraulique des marais, le programme Neptune. De même, elle s’est
engagée au côté de la Chambre d’Agriculture de Loire-Atlantique dans le soutien de l’activité
agricole périurbaine. Particulièrement attentive à la pérennité des zones humides, elle souhaite
rechercher des actions en faveur du maintien de l’agriculture.
L’étude commencera par présenter l’agglomération nantaise et s’attachera à faire
ressortir ses caractéristiques démographiques, la particularité de son agriculture et
l’importance des zones humides. Ensuite, un travail sur une zone d’étude représentative, au
sud-ouest de l’agglomération, permettra d’évaluer le rôle de l’agriculture dans la gestion de
ces milieux et les principales difficultés rencontrées par les exploitants agricoles. Ce travail
s’appuiera notamment sur l’analyse d’entretiens réalisés auprès d’agriculteurs exploitant en
zones humides, sur les communes de St Jean de Boiseau, de Brains et du Pellerin. Pour finir,
des propositions d’actions, sur lesquelles Nantes Métropole pourrait s’engager avec d’autres
partenaires, seront présentées. Elles viseront à consolider la situation économique de
l’agriculture grâce à une diversification de la commercialisation, à revaloriser son image, et à
améliorer les conditions d’exploitation.
8
I. L’AGGLOMÉRATION NANTAISE : UN TERRITOIRE PÉRIURBAIN MARQUÉ
PAR UNE AGRICULTURE IMPORTANTE ET LA PRÉSENCE DES ZONES HUMIDES
1.1. Localisation
La ville de Nantes est située dans le département de Loire-Atlantique, 44 (carte 1). Elle
forme avec 23 autres communes l’agglomération nantaise. Ces 24 communes constituent la
communauté urbaine Nantes Métropole. Le territoire de Nantes Métropole recouvre 52 338 ha
(figure 1).
Nantes Métropole est marquée par la présence de la Loire qui la traverse d’est en ouest. Avec
110 km de rives à travers l’agglomération, la vallée de la Loire offre une grande variété de
paysages. La Loire est ici dans sa partie estuarienne, son niveau varie donc quotidiennement
suivant les marées faisant apparaître ou disparaître des vasières, des îles sableuses,
remplissant des boires, des bras morts et inondant les marais qui lui sont associés. Sur
l’ensemble de l’agglomération, les paysages ligériens, mais aussi ceux de ses affluents, des
coteaux et des marais, constituent un cadre de vie remarquable.
La présence de la Loire et de L’océan Atlantique définit Nantes comme une ville estuarienne.
Elle a pu ainsi se développer économiquement grâce à ses activités portuaires. Aujourd’hui le
port de Nante St Nazaire représente toujours une activité économique importante avec 30
millions de tonnes de marchandises qui y transitent chaque année. L’agglomération nantaise a
su diversifier et développer son économie dans de nombreux autres domaines. Les secteurs de
pointe tels que les biotechnologies, les technologies de l’information et de la communication
sont mis en avant. La recherche scientifique et les partenariats entre universités et entreprises
sont également très développés.
Ainsi, en associant un cadre de vie privilégié et un dynamisme économique, l’agglomération
nantaise constitue un territoire attractif. L’étude de données démographiques permet de
confirmer cette attractivité.
9
Carte 1 : Localisation de l’agglomération nantaise
1.2. La population de l’agglomération nantaise
Nantes Métropole compte aujourd’hui 550 000 habitants, avec un taux de croissance
notable. En effet, la population a augmenté de 33% en près de 30 ans (tableau 1).
Évolution 11% 3% 6% 9%
Source : INSEE, 1999
Entre les deux derniers recensements, la population de l’aire urbaine de Nantes a augmenté de
9%.
En excluant les unités urbaines dont la progression est essentiellement due à l’extension de
leur territoire, Nantes est la ville qui connaît la deuxième plus forte progression, après
Strasbourg (figure 2). Ceci confirme le caractère attractif de la ville depuis une quinzaine
d’années.
Nice*
Douai*
Toulon*
Toulouse*
Strasbourg
Nantes
Marseille*
Bordeaux
Lyon
Valencienne
Lille
Grenoble
Paris*
Rouen
Nancy
Source : INSEE, 1999
* : indique que la forte progression de la population est due pour une grande partie à l’extension du territoire de
l’unité urbaine.
Les apports de population ont entraîné une demande en nouveaux logements. Entre 1990 et
1999, le nombre de logements est passé de 213 100 à 249 753, soit une augmentation de
17,2% (INSEE, 1999).
Une utilisation grandissante du territoire pour l’urbanisation a alors eu lieu : en 35, l’espace
urbanisé a été multiplié par trois. Cette urbanisation s’est donc réalisée plus par extension que
par densification. L’urbanisation s’est faite principalement le long des axes de communication
et autour des bourgs existants. L’espace de l’agglomération est donc parsemé de zones
10
urbanisées, ce qui justifie le terme parfois employé d’« archipel urbain ». Les abords des sites
naturels majeurs (Erdre, Sèvre, lac de Grand Lieu) constituent également des zones
recherchées pour les constructions résidentielles (AURAN, 1995).
En 2000, la répartition des surfaces réservées aux différents espaces de l’agglomération
(figure 3) se faisait de la façon suivante :
27%
31% urbanisé
urbanisable
reservé à l'agriculture
espaces protégés
10%
32%
11
Carte 2 : Répartition des exploitations agricoles sur l’agglomération nantaise
Malgré leur diversité, ces exploitations présentent plusieurs caractéristiques communes dues à
leur situation périurbaine.
La part d’agriculteurs de plus de 55 ans est élevée (tableau 2), comparé à celle du reste du
département (DDAF Loire-Atlantique, 2003), ce qui fait peser un risque pour la reprise des
12
exploitations. La zone périurbaine de Nantes est effectivement touchée par ce phénomène
avec plus de 10% de la SAU qui n’a pas de repreneur prévu (DDAF Loire-Atlantique, 2003).
13
2.2.6. Le paysage périurbain
Les espaces agricoles périurbains forment un paysage contrasté où se côtoient
campagne et ville. La présence de l’urbain peut être révélée aussi bien par des industries, des
zones d’activité ou des habitations (figures 6 et 7).
14
Carte 3 : Le réseau hydrographique sur l’agglomération nantaise
15
3.2. Des zones humides reconnues et protégées
Les zones humides occupent 7170 d’ha sur l’agglomération (carte 4). La grande valeur
écologique de ces sites est aujourd’hui reconnue. Des inventaires affirmant leur richesse sont
établis et certains sites sont protégés par des mesures d’arrêté de biotope, de réserve naturelle
ou de site classé. La description des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Floristique et
Faunistique (ZNIEFF) qui leur sont associées permet d’en faire la présentation.
Parmi les 13 ZNIEFF présentes sur le territoire de Nantes Métropole (carte 5), 9 concernent
des zones humides. Au total, ces milieux remarquables occupent 8395 d’ha (ZNIEFF 1 et 2),
soit 16% de la surface de l’agglomération. Ces 9 ZNIEFF sont présentées ci-dessous :
¾ La vallée du Cens sur les communes d’Orvault et de Sautron (ZNIEFF de type 2),
présente une végétation assez diversifiée avec la présence de deux plantes protégées sur le
plan régional. L’intérêt faunistique repose sur la présence de nombreux oiseaux, amphibiens
et mammifères (renard, blaireau et écureuil). Le caractère pittoresque de nombreux secteurs
confère au site un intérêt paysager particulier.
¾ Les tourbières de Logné (ZNIEFF de type 1), dont une partie se situe sur
Carquefou, possèdent une flore caractéristique des tourbières à sphaigne. De nombreuses
plantes protégées à différents niveaux sont présentes.
Les tourbières sont proposées pour être intégrées au réseau Natura 2000 et sont désignées
comme ZICO (présence du canard pilet, du canard souchet, du grand cormoran). La zone est
réglementée par un arrêté préfectoral de biotope.
16
Carte 4 : Les zones humides sur le territoire de Nantes Métropole
¾ La Sèvre nantaise, qui coule dans les communes de Vertou et de Rezé (ZNIEFF de
type 1 et 2), forme une vallée avec une végétation variée typique des prairies hygrophiles.
Deux plantes rares sont présentes sur les berges : l’angélique des estuaires et le scirpe
triquètre. Les mares et les boires de la zone abritent de nombreux batraciens.
¾ Le lac de Grand Lieu est présent sur les communes de St Léger les Vignes, de
Bouaye et de St Aignan de Grand Lieu (ZNIEFF de type 1). Ce site de 6274 ha est d’une
richesse biologique remarquable. Plus de 500 espèces végétales sont présentes, dont plusieurs
sont protégées. Il s’agit d’un site d’intérêt international pour les oiseaux avec plus de 200
espèces. La loutre d’Europe, est également présente sur le site. Enfin, avec une physionomie
particulière (plaine inondable), le lac présente un grand intérêt paysager.
Le site est protégé par une ZPS, une réserve naturelle, un site classé et la « loi littoral ». Cette
zone est désignée comme ZICO par la présence du héron cendré, du bihoreau gris, de la
guifette noire, de la marouette ponctuée…Elle est aussi désignée comme site Natura 2000.
Enfin, le lac est reconnu internationalement par la convention Ramsar dont le but est la
conservation des zones humides d’importance internationale.
17
Carte 5 : Délimitation des ZNIEFF de type I et II sur l’agglomération nantaise
18
Figure 9 : Paysage de zones humides dans le marais de l’Acheneau
19
La présentation de l’agglomération nantaise a fait ressortir l’importance de l’agriculture
et des zones humides sur ce territoire.
Pour comprendre les relations entre milieux et exploitation agricole, une étude particulière est
menée sur trois communes à partir de :
¾ l’analyse des diagnostics agricoles réalisés par la chambre d’agriculture,
¾ une synthèse bibliographique des documents concernant la zone,
¾ la mise au point d’un guide d’entretien et la rencontre des agriculteurs des
communes exploitant en zones humides
¾ l’analyse des résultats obtenus.
Cette démarche permet de mieux cerner les pratiques agricoles de marais, mais aussi de
dégager les atouts et contraintes, les potentialités des zones humides, les craintes et les
motivations des agriculteurs. Il est ensuite possible de comprendre les principales difficultés
auxquelles sont confrontés les exploitants et d’envisager les solutions que Nantes Métropole
peut leur apporter et avec quels partenaires.
20
Carte 6 : Zone d’étude
Suite à l’analyse, les propositions pouvant émerger dans cette zone d’étude pourront être
élargies à l’ensemble de la zone d’étude.
21
Figure 12 : Types de production des exploitations de la zone d’étude en 2002
nombre d'exploitations concernées
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Vaches Vigne Autres Vaches Brebis Chevaux
allaitantes (apiculture, laitières
pépinière,
céréales,
maraîchage)
Certaines exploitations ont plusieurs types de production (vigne et viande bovine par
exemple) ce qui explique que la somme des exploitations concernées dépasse le chiffre de 25.
Les exploitations ont des systèmes de production principalement orientés vers l’herbe et
favorisent un élevage extensif sur ces prairies (figure 13).
Figure 13 : Part des prairies dans la SAU des exploitations de la zone d’étude en 2000
100%
autres
75%
50% prairies
25%
0%
Brains St Jean de Le Pellerin
Boiseau
Les surfaces dites « de prairie » correspondent à la somme des prairies temporaires et des
surfaces toujours en herbe (STH). Pour les trois communes, la prairie représente plus de 75%
de la SAU.
L’orientation des exploitations et l’importance de la prairie confirment qu’il s’agit d’une
agriculture d’élevage « traditionnelle ». Néanmoins, en 20 ans des évolutions notables sont
constatées.
¾ En 2000, la taille moyenne des exploitations professionnelles a plus que doublé,
passant de 39 ha en 1979 à 90 ha en 2000 (RGA, 2000). En s’agrandissant les exploitants
peuvent augmenter leur production ainsi que le montant des aides perçues.
22
¾ La même tendance est observée avec le cheptel bovin. Alors que le nombre moyen de
bovins (tous animaux confondus) était de 40 en 1979, il est passé à 115 en 2000 (RGA, 2000).
L’outil de production dans son ensemble (taille de l’exploitation, des bâtiments, du cheptel) a
augmenté.
¾ Dans le même temps, le nombre d’exploitations professionnelles est passé de 67 en
1979 à 22 en 2000.
Cette diminution comporte certains risques :
• la chute des surfaces de prairies exploitées par les agriculteurs de la commune :
Figure 14 : Evolution de la surface de prairie des exploitations communales entre 1979
et 2000
1 000
surface (ha)
800
1979
600 1988
2000
400
200
La diminution des surfaces de prairie se constate pour les trois communes ainsi que pour la
SAU totale des exploitations communales (RGA, 2000). Elle reste modérée pour Brains
(environ 8%) mais représente une perte de 40% des surfaces de prairies sur St Jean de
Boiseau. La disparition des exploitations n’est en fait pas compensée par l’augmentation des
surfaces des exploitations restantes. Le développement de friches sur les prairies de ces
communes est donc à craindre faute de nouveaux exploitants : le diagnostic agricole réalisé
par la chambre d’agriculture note la présence d’au moins 80 ha de friche pour la commune de
St Jean de Boiseau et de 100 ha pour la commune du Pellerin. Cependant, sur Le Pellerin une
association foncière agricole (AFA) s’est constituée, et, soutenue par Nantes Métropole, a
déjà procédé au défrichement de près de 45 ha.
Au vu des surfaces de prairies perdues en 20 ans, le développement des friches aurait pu être
encore plus important. Les données présentées ici sont celles des exploitations dont le siège
est situé dans la zone d’étude, mais il faut savoir que des surfaces importantes sont exploitées
par des agriculteurs extérieurs. Cela représente 75 ha pour St Jean de Boiseau et 580 ha pour
le Pellerin (chambre d’agriculture 44, 2001). La perte de SAU totale des exploitations de ces
communes est donc en partie reprise par des exploitants extérieurs à la commune. La SAU
communale ne diminue donc presque pas. Ainsi le territoire reste valorisé par l’agriculture,
mais c’est la persistance d’une agriculture communale qui est peut être menacée. Sur Brains
par contre, les friches sont quasiment inexistantes, reflet d’une agriculture qui reste très
dynamique sur cette commune.
• la diminution du cheptel bovin (figure 15). Là encore, la faible reprise des
exploitations n’est pas compensée par l’augmentation des troupeaux.
23
Figure 15 : Evolution du cheptel bovin des exploitations communales entre 1979 et 2000
2 000
nom bre de
bovins
1 500
1979
1 000 1988
2000
500
0
Brains St Jean de Le Pellerin
Boiseau
L’élevage joue un rôle d’entretien des espaces et de valorisation des prairies et le calcul du
chargement moyen en UGB (tableau 3) par ha permet d’évaluer si le cheptel est suffisant ou
non. Pour cela, la valeur de 1 UGB est attribuée par vache et pour tous les bovins de plus de
24 mois (chiffre RGA). Pour les animaux hors vaches (total bovins – vaches), il est estimé
que chacune des classes 0-12 mois, 12-24 mois et 24 mois et plus, représente un tiers des
animaux. Ainsi en affectant les valeurs de 0 UGB pour les bovins de moins de 6 mois, 0,6
UGB pour les bovins entre 6 et 24 mois et 1 UGB pour les bovins de plus de deux ans, (mode
de calcul pour la PMTVA, www.cra-normandie.fr) puis en divisant par la surface de prairies
des exploitations on obtient les chargements moyens suivants :
Les chargements des surfaces de prairies sur 1979, 1988 et 2000 correspond au chargement
des zones herbagères françaises compris entre 0,9 et 1,4 UGB/ha (Liénard et al., 1998). Ainsi,
les prairies bénéficient d’un pâturage optimum.
La présentation de ces données montre toute l’importance qu’a l’agriculture dans l’entretien
du milieu prairial dont les 2/3 sont en zones humides (entretiens, 2004).
Synthétiquement, l’agriculture sur la zone d’étude est caractérisée par :
¾ l’importance de l’élevage permettant de valoriser et de maintenir en bon état des
surfaces importantes de prairie ;
¾ la SAU des exploitations est essentiellement composée de prairies. Ces deux points
conférant à l’agriculture un caractère traditionnel ;
¾ les exploitations ont su s’adapter aux évolutions de l’agriculture ;
¾ certaines évolutions révèlent une perte de dynamisme, notamment la diminution des
reprises d’exploitations ; diminution compensée par l’exploitation des terres par des
agriculteurs extérieurs à la commune. Mais si ce phénomène se poursuit, cela pourrait
entraîner à terme une réelle fragilisation de l’activité agricole, notamment sur Le Pellerin et St
Jean de Boiseau ;
¾ les zones humides ont une place essentielle dans cette agriculture d’élevage.
24
2. Mise en place des entretiens
Un travail plus direct a été entrepris auprès des agriculteurs exploitant en zones humides afin
d’étudier leur rôle dans la mise en valeur des prairies humides.
3.1. Des exploitations basées sur un système herbagé et devant adapter leurs
pratiques aux conditions du milieu
25
Figure 16 : Part des zones humides dans les surfaces des exploitations
300
surface (ha)
250
200
terres sèches
150
zones humides
100
50
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
numéro d'exploitation
14
12
10
8
6
4
2
0
vaches autres brebis vaches chevaux
allaitantes (pépinière, laitières
vigne)
Sur les 15 exploitations, toutes ont au moins une activité d’élevage (chevaux, ovins ou
bovins) et 13 produisent de la viande bovine (figure 18).
26
Figure 18 : Troupeau de vaches allaitantes sur les îles de Loire
L’ensemble du cheptel bovin représente environ 2000 UGB, soit sur les 1500 ha de prairie, un
chargement de 1,3 UGB/ha. Le cheptel est donc suffisant pour entretenir le milieu.
Toutefois cet équilibre est précaire : en effet, sur les 15 exploitants rencontrés, 5 ont atteint
l’âge de la retraite.
• 3 continuent d’exploiter mais l’exploitation est aujourd’hui au nom de leur femme.
• 2 s’apprêtent à cesser complètement leur activité.
Sur ces 5 exploitants, trois ont une reprise possible et pour deux la succession demeure
inconnue (chambre d’agriculture 44, 2004). Pour aucune la reprise n’est assurée.
La SAU concernée représente 439 ha dont 234 ha de prairies humides. Les exploitations
voisines peuvent difficilement reprendre une partie des surfaces, car l’agrandissement reste
complexe (taille des bâtiments, manque de droits à prime, temps de travail supplémentaire) et
leur cheptel ne serait pas forcément adapté à de telles surfaces. Une possibilité serait
d’exploiter ces parcelles pour faire du foin à revendre, mais il s’agit d’une activité preneuse
de temps et qui reste très dépendante des fluctuations de la demande et des conditions
climatiques annuelles. La problématique de la reprise est donc essentielle pour maintenir une
agriculture adaptée aux conditions du milieu et conserver un tissu agricole aux communes.
27
¾ sur la commune de Brains, les parcelles fauchées et pâturées sont toujours les mêmes
dans la plupart des cas. Le choix des parcelles pour la fauche se fait en fonction de l’humidité
et surtout en fonction du type de prairie. Ainsi, les parcelles composées de « rouche » (nom
local pour tous les refus des animaux, notamment le petit roseau) sont fauchées et servent
pour la litière. Une deuxième fauche est souvent effectuée sur ces parcelles pour fournir du
foin. Si les parcelles sont clôturées et si les conditions le permettent, une pâture des regains
est réalisée. Les parcelles destinées à la pâture sont celles dont la prairie est bien valorisée par
les bêtes, clôturées et si possible peu éloignées du siège d’exploitation.
¾ sur les parcelles plus directement en lien avec la Loire (îles du Pellerin, St Jean de
Boiseau, Indre, Bouguenais) le pâturage est dans l’ensemble privilégié, les zones trop
humides sont exclusivement réservées au pâturage (au moins chez trois agriculteurs). Pour la
fauche, 5 agriculteurs choisissent toujours les mêmes parcelles. Ce choix est guidé par
l’éloignement des parcelles, leur possibilité d’accès, l’humidité du terrain et la présence de
clôture. Pour les trois autres agriculteurs, les parcelles fauchées peuvent changer chaque
année en fonction des conditions climatiques et des besoins en fourrage. Les parcelles où l’on
peut accéder le plus facilement en tracteur sont toutefois privilégiées.
Les parcelles cadastrales ont été renseignées à partir des entretiens et de l’étude de Bouveret
concernant les îles de Loire sur la commune du Pellerin. Les surfaces obtenues à partir du
Système d’Information Géographique (SIG) (tableau 4) prennent en compte toutes les
exploitations ayant des parcelles sur une des trois communes, les parcelles des exploitants
extérieurs à la commune sont donc comptabilisées.
Sur les trois communes, l’ensemble des exploitants valorise près de 2000 ha de zones humides
où le pâturage est privilégié (cartes 8, 9 et 10). Néanmoins, sur la commune du Pellerin, 774
ha ne sont pas renseignés :
¾ 243 ha sont exploités par des agriculteurs extérieurs à la commune qui n’ont pas été
rencontrés ;
¾ 180 sont des terrains agricoles entretenus dont on ne connaît pas l’exploitant
(chambre d’agriculture 44, 2004) ;
¾ 300 ha correspondent à des zones qui ne sont ni renseignées par le diagnostic
agricole ni par l’étude de Bouveret sur les îles de Loire. Certaines de ces zones correspondent
à des chasses privées, nombreuses sur les îles de Loire, elles semblent être entretenues par
fauche. Il peut également s’agir de parcelles non déclarées à la Mutualité Sociale Agricole
(MSA) et qui servent pour une fauche d’appoint.
28
Carte 8 : Pratiques agricoles sur le marais de Brains en 2004
Carte 7 : Périmètre de l’étude
Carte 9 : Pratiques agricoles sur les zones humides de St Jean de Boiseau en 2004
Sources : SCAN25®©IGN Paris 2000 (reproduction interdite), Cadastre Droits de l’Etat réservés (reproduction interdite)
29
Pour bien comprendre l’exploitation des marais, le croisement de la carte des pratiques avec
celle de la végétation fournit des indices sur les types de peuplements végétaux
préférentiellement fauchés ou pâturés. La carte de la diversité végétale, réalisé par Ouest-
Aménagement pour la CMB, recense un grand nombre de peuplements végétaux (annexe 2 et
3). Afin d’en simplifier la lecture des regroupements ont été effectués (annexe 4). Ces
regroupements s’attachent principalement à montrer le caractère hygrophile de la végétation
ou la présence de plantes généralement refusées par le bétail (roseaux, joncs). Pour chaque
commune on obtient donc les résultats suivants :
Seules les surfaces des zones humides de Brains et du Pellerin sont prises en compte, les
relevés de végétation n’ayant pas été effectués sur la commune de St Jean de Boiseau. Ne sont
également relevées que les pratiques de fauche et de pâturage. Les indications « mixte » et
« non connue » ne sont pas comptabilisées car elles ne permettent pas d’apporter
d’explication quant au choix d’une pratique sur un type de prairie.
Sur Brains, le pâturage est prédominant sur tout type de prairie, et la fauche sur les zones de
roselière et les zones mixtes. Ceci correspond bien à ce qui avait été constaté lors des
entretiens. Pour Le Pellerin, les prairies sont également majoritairement pâturées même si les
parcelles les plus sèches sont souvent fauchées (43%). Les zones de roselière, contrairement à
Brains, sont elles aussi pâturées. Ce sont souvent des zones difficiles d’accès, qui restent très
humides et souvent situées en bordure du réseau hydraulique.
Ainsi, une part non négligeable de zones de type roselière est exploitée. Sur Brains, les
exploitants considèrent que ce ne sont pas des roselières, mais plutôt de la « rouche », petit
roseau, qui sert pour la litière. D’après les relevés de végétation il s’agit principalement de
phalaris, glycérie, scirpes et un peu de phragmites.
Pour les zones de bord de Loire :
• 4 agriculteurs essaient de couper les roseaux pour la litière si les conditions le
permettent, le regain pouvant être pâturé au début de la repousse car il est sucré au niveau du
nœud et ainsi très appétants pour les bêtes ;
• 2 agriculteurs ne fauchent pas ces zones trop humides et difficiles d’accès (figure 19).
Par ailleurs, les roselières sont considérées comme des zones ayant des fonctions essentielles,
notamment pour la décantation des vases, l’eau arrivant ainsi moins turbide sur les prairies ;
• il existe également des zones mixtes qui sont pâturées. Grâce au piétinement et au
pâturage la roselière recule au profit de la prairie plus intéressante. Aucun agriculteur
n’exprime la volonté de supprimer totalement les roselières, considérées comme utiles et non
contraignantes.
30
Figure 19 : Roselière pure, Belle Ile sur la commune du Pellerin
En ce qui concerne les friches, seulement deux agriculteurs sont concernés et les remettent en
état progressivement. Deux autres agriculteurs possèdent des zones plus difficiles à valoriser
(plantes semi-aquatiques, joncs…), ces zones sont accessibles pour la pâture et un broyage
des refus est effectué afin d’éviter la colonisation par des plantes envahissantes. Les
exploitants ont une réelle volonté d’éliminer ces friches pour valoriser la zone humide en
prairie.
Les dates de fauches et de mises à l’herbe sont entièrement dépendantes des conditions
climatiques annuelles. Les agriculteurs souhaitent une bonne évacuation de l’eau au printemps
pour permettre le développement de la prairie. Ainsi, les dates se situent souvent vers la fin
juin - début juillet, au plus tôt à la mi-juin, pour la fauche, et de la mi-mars à la fin avril pour
la mise à l’herbe. Certains constatent que ces fauches sont trop tardives et peuvent retarder la
pousse des regains, alors plus petits et moins intéressants pour le bétail. Auparavant, les
coupes de foin étaient plus précoces et permettaient d’obtenir des meilleurs regains. Les
parcelles fauchées tardivement ne seront pour la plupart pas utilisables avant les premières
pluies de septembre (Dupont P., 1986). Une fauche plus précoce permettrait également
d’obtenir un foin de meilleure qualité. En effet, la date optimale, en considérant la baisse
progressive de la valeur énergétique et l’augmentation de biomasse, se situerait pour la
plupart des cas à la deuxième quinzaine de juin, début juillet étant déjà souvent trop tardif.
Aujourd’hui cet objectif ne parait pas recherché dans les dispositions des Contrats
d’Agriculture Durable (CAD) mis en place. En effet, le niveau 1 ne permet pas de fauche
avant le 15 juin et le niveau 3 avant le 15 juillet. Ces dates sont établies dans un objectif de
préservation des populations de râle des genêts, oiseau emblématique des prairies humides,
dont les jeunes connaissent une forte mortalité à cause des fauches précoces. Ces contrats
agro-environnementaux semblent satisfaire les agriculteurs : 8 adhèrent ou demandent
l’adhésion à un CAD et 3 ont des Contrats Territoriaux d’Exploitation (CTE) en cours.
Plusieurs d’entre eux avaient adhéré avec satisfaction aux anciennes Opérations Groupées
d’Aménagement Foncier (OGAF), et estimaient qu’il s’agissait d’une bonne aide. Elles se
sont avérées efficaces pour le maintien de l’intérêt des prairies et des activités. La délimitation
de la zone en site Natura 2000 vient renforcer le rôle des CAD avec une majoration de l’aide
de 20%. Néanmoins, 6 agriculteurs restent méfiants et 3 y sont opposés, alors qu’un seul
estime qu’il s’agit d’une opportunité.
31
3.2. Une gestion hydraulique nécessaire au bon état des prairies
Le territoire de ces syndicats couvre 4529 ha de zones humides. Le rôle des syndicats est de
gérer les niveaux d’eau dans les marais afin de les rendre exploitables par les agriculteurs, et
d’entretenir les ouvrages et le réseau hydraulique pour permettre une bonne circulation des
eaux (Rimbert, 2002).
¾ Le réseau hydraulique :
Seuls les réseaux primaires et secondaires sont à la charge des syndicats. Le réseau primaire
correspond le plus souvent aux étiers et aux canaux en relation directe avec la Loire. Les
étiers sont les collecteurs principaux de grandes dimensions, ils correspondent souvent à
d’anciens ruisseaux qui ont été recalibrés pour l’assèchement (Rimbert, 2002). Les canaux ont
la même fonction mais sont de création plus récente et généralement très rectilignes. Les
autres canaux et étiers forment le réseau secondaire. Le réseau tertiaire, qui reste à la charge
des exploitants, correspond aux douves et fossés. On trouve également à ce niveau les rigoles
agricoles qui permettent une gestion de l’eau dans la parcelle (figure 20).
32
Cette hiérarchisation n’est pas vraiment figée : il existe des douves (réseau tertiaire)
syndicales qui sont donc à la charge des syndicats ; les dénominations locales pouvant aussi
modifier cette classification.
¾ Les ouvrages hydrauliques
Contrairement au réseau hydraulique, les ouvrages sont principalement gérés et entretenus par
les syndicats. Il s’agit d’écluses et de vannes qui permettent de contrôler les entrées et les
sorties d’eau dans les marais. Le fonctionnement des ouvrages situés sur le canal de la
Martinière est aujourd’hui informatisé, les autres ouvrages sont toujours manipulés
manuellement par les éclusiers (figure 21).
Toutefois, certaines îles de bord de Loire ont été endiguées dans les années 1980 (îles de Bois
et île des Masses). Des clapets insérés dans ces digues permettent de contrôler les entrées et
sorties d’eau. Plusieurs sont gérés par les exploitants eux-mêmes, régulant ainsi directement
l’alimentation en eau de leurs parcelles.
Aujourd’hui les syndicats du canal de Buzay et des prairies de la Martinière font partie de
l’Union des Syndicats de Marais. Cette union regroupe 11 syndicats, et a pour objectif la
vision globale de l’ensemble des problèmes hydrauliques et des intérêts des différents acteurs.
En 1997, l’Union a transféré la compétence de fonctionnement au Syndicat d’Aménagement
Hydraulique (SAH), syndicat mixte regroupant une cinquantaine de communes. Le SAH a
passé avec la compagnie d’exploitation des ports (CEP) un contrat de gestion des ouvrages
hydrauliques autrefois entretenus par l’Union. Ainsi, le SAH gère et entretient le système
hydraulique et confie les travaux d’entretien à la CEP. L’Union effectue également quelques
travaux d’entretiens (curage, faucardage…).
L’Union et le SAH sont toujours en charge de réguler les niveaux d’eau dans les marais. Le
principe de la gestion et de la répartition de l’eau est le suivant :
¾ en période de crue, les écluses sont ouvertes lors de la marée descendante et l’eau des
marais et du Lac de Grand lieu s’écoule normalement vers la Loire. Cela permet de
désengorger les marais. A marée montante les écluses sont fermées.
33
¾ en période d’étiage, de l’eau douce est prélevée en Loire au début de la marée
montante. Cette eau est stockée dans le canal de la Martinière qui sert de réservoir. L’eau est
ensuite écoulée par les vannages dans l’Acheneau. Cette eau sert alors pour l’irrigation. Elle
est amenée au-delà de Machecoul pour irriguer les zones de maraîchages situées à plus de 80
km du lieu de prélèvement en Loire. À marée descendante, les écluses sont fermées pour
éviter que l’eau ne quitte les marais.
L’attente principale des agriculteurs vis-à-vis des syndicats de marais, est l’entretien des
douves syndicales (évoqué par 11 d’entre eux). La gestion des niveaux d’eau n’a été évoquée
que 6 fois, sans doute parce que l’entretien des fossés est l’action la plus visible et la plus
quotidienne pour les agriculteurs.
Il est important de rappeler que les trois agriculteurs exploitant sur St Jean de Boiseau et ses
communes limitrophes (Bouguenais et Indre) ne sont pas sur le territoire d’un syndicat de
marais et doivent eux-mêmes entretenir l’ensemble du réseau hydraulique et éventuellement
procéder à une gestion des niveaux d’eau.
Figure 22 : Principales difficultés liées à l’entretien des marais citées par les agriculteurs
7
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34
Les agriculteurs évoquent principalement :
¾ la fréquence anormalement élevée à laquelle les opérations d’entretien doivent être
renouvelées à cause de l’envasement. Ce problème est récurent sur l’ensemble de la zone et a
été évoqué par 6 agriculteurs. Pour l’Acheneau la cause évoquée est le lac de Grand Lieu et le
mauvais entretien. Pour les bords de Loire, les marées dépassant une certaine hauteur sont de
plus en plus fréquentes, et apportent de plus en plus de vase ;
¾ le coût d’une telle opération et le temps que cela prend pour l’organiser ;
¾ la présence des ragondins, notamment dans les digues de bord de Loire, ce qui les
fragilise grandement ;
¾ de manière plus générale, la circulation de l’eau est mauvaise (figure 23). Les
agriculteurs souhaitent voir l’eau repartir assez tôt (pas trop vite pour éviter l’érosion de bord
de berge) à la sortie de l’hiver afin de pouvoir amener les bêtes, et en été, ils souhaitent que
l’eau puisse circuler dans l’ensemble du réseau afin de remplir toutes les douves. Les douves
bien remplies permettent de faire de réelles séparations entre les parcelles et les animaux
peuvent s’abreuver plus facilement. Comme le rappellent les agriculteurs, les objectifs de
l’entretien des douves sont : séparation des parcelles, qualité et disponibilité de l’eau. Avec
une bonne circulation, l’eau peut être disponible sur tout le réseau et la qualité s’en trouvera
améliorée (renouvellement et suppression des zones de stagnation). Mais sur Brains, 4
agriculteurs se plaignent de la difficulté des bêtes pour s’abreuver, et 2 d’entre eux leur
amènent de l’eau du réseau d’alimentation en eau potable, estimant que la qualité de celle du
marais est trop médiocre. Une bonne circulation peut également limiter les phénomènes
d’invasion par des plantes telles que la Jussie, même si ce problème n’a été que très peu
évoqué par les exploitants.
Pour la majorité des agriculteurs, le bon entretien du réseau permettra une bonne circulation
de l’eau et une amélioration de la qualité des prairies.
35
Les agriculteurs ont aussi des attentes envers les syndicats pour l’entretien du réseau primaire.
Leur satisfaction vis-à-vis de ces attentes diffère principalement selon la situation
géographique.
¾ 5 des 7 exploitants de Brains ne sont pas satisfaits de l’action menée par le syndicat du
canal de Buzay. L’entretien des grandes douves est négligé entraînant une baisse de la qualité
générale du réseau hydraulique du marais de l’Acheneau. Les agriculteurs découragés
délaissent l’entretien de leur réseau, se contentant souvent de ne curer que les douves qui
séparent les parcelles d’exploitants différents. Pour les niveaux d’eau sur Brains, les
exploitants sont dans l’ensemble satisfaits, même si 3 d’entre eux évoquent des problèmes
graves mais exceptionnels (eau qui recouvre les foins lors de remontées d’eau vers l’amont).
¾ Les 8 agriculteurs du bord de Loire estiment qu’il y a un bon entretien du réseau. Pour
la gestion des niveaux d’eau, la dépendance aux marées est très importante. Deux situations se
présentent :
• les zones endiguées où une gestion est possible, grâce aux clapets, soit par le
syndicat soit par les exploitants eux-mêmes. Les 5 agriculteurs concernés par ce système
semblent satisfaits et notent la bonne qualité de leurs prairies.
• les zones non endiguées où il est très difficile d’intervenir. La gestion et
l’exploitation sont beaucoup plus délicates et ces zones sont souvent décrites comme de moins
bonne qualité fourragère.
36
urbains, notamment par le biais de la vente directe, moment privilégié pour valoriser leur
savoir-faire et leur métier.
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37
En effet, 14 des 15 agriculteurs interrogés estiment avoir de bonnes relations avec leurs
voisins, et aucun n’évoque de mauvaises relations. Pourtant plusieurs estiment être mal
acceptés par la population urbaine. De plus, 4 d’entre eux évoquent la crainte de voir arriver
avec l’urbanisation de nouveaux habitants ignorant le monde agricole et le marais. Il s’agit
donc d’un problème d’information et d’éducation de ces nouveaux habitants périurbains.
¾ un autre problème que les agriculteurs estiment liés à la proximité de la ville, est
celui de la « délinquance » au sens large : vols de bêtes ou de barques, rave party illégales,…
(évoqués par 5 agriculteurs). Ces problèmes restent ponctuels mais peuvent être
dommageables.
Les agriculteurs ont exprimé les difficultés qu’ils rencontraient dans leurs ateliers d’élevage
(figure 26).
Figure 26 : Principales difficultés liées à l’élevage évoquées par les agriculteurs
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éloignement bâtiments transport manque de surveillance prix de la accès aux manque de
des droits à viande parcelles surface
parcelles produire en zones
humides
38
¾ les difficultés rencontrées par les exploitants dans leurs ateliers d’élevage sont liées
aux contraintes du parcellaire agricole en zones de marais (annexe 5) :
transport des animaux (évoqué 3 fois)
éloignement des parcelles (évoqué 4 fois).
difficulté d’accès dans les zones humides (évoqué 1 fois).
Face à cette situation, 3 agriculteurs attendent beaucoup du remembrement en cours sur les
communes.
¾ des problèmes en rapport avec les bâtiments ont également été évoqués par 4
agriculteurs (manque de place, distance aux bâtiments, remboursement des bâtiments).
¾ le manque de droit à produire, notamment des droits à primes pour les vaches
allaitantes, a été évoqué par 3 agriculteurs. Pour eux il s’agit d’un frein à leur développement,
puisque sans droits supplémentaires il y a peu de possibilité d’agrandir le cheptel et ainsi la
production.
¾ une autre difficulté constatée mais à nuancer est la surveillance. Plusieurs agriculteurs
remarquent que cet élevage en marais nécessite beaucoup de surveillance (surveillance
sanitaire, animaux égarés, animaux blessés dans une douve) tandis que d’autres expliquent
qu’il s’agit d’un élevage nécessitant peu de présence (présence d’eau pour abreuver le bêtes,
séparation des parcelles par les douves…).
¾ la baisse des prix de la viande de bœuf a été évoquée deux fois et l’impossibilité de
revendiquer des prix intéressants a également été mentionnée trois fois. Les agriculteurs
estiment donc qu’il est de plus en plus difficile de valoriser leur production par des prix
corrects. La plupart revendiquent une production de qualité, et semblent découragés de vendre
à des prix si faibles (et cela est vrai aussi pour la production en agriculture biologique). Il est à
noter qu’à travers la culture de la vigne, la vente de vin pouvait ramener un revenu
intéressant, complétant très bien celui de l’élevage. Mais, depuis quelques années, la chute des
prix du vin ne permet plus d’obtenir ce complément et le revenu agricole s’en trouve un peu
plus fragilisé.
Toutefois, malgré ces difficultés, l’ensemble des agriculteurs n’estime pas que l’élevage soit
spécialement pénible. Ils savent que la charge de travail engendrée par la présence des
animaux fait partie de leur métier d’éleveur. Par contre, nombreux sont ceux qui évoquent des
contraintes liées à la fréquentation du marais, à la proximité de la ville et à l’urbanisation.
3.3.3. Commercialisation
Connaissant les difficultés actuelles pour la vente de viande bovine, le thème de la
commercialisation a été discuté avec les agriculteurs. Leur positionnement sur ce sujet permet
d’envisager d’autres voies de commercialisation auxquelles Nantes Métropole pourrait
apporter son soutien.
¾ groupement de producteurs
8 des agriculteurs interrogés font partie d’un groupement de producteurs. Pourtant, seulement
3 d’entre eux sont dans le même groupement (association de Clisson), les autres sont tous
dans des groupements différents : GERVAL, CANA, Ebio, GEO, GAB Angers et Bio terroir.
L’avantage d’appartenir à un groupement est la facilité d’organisation sans le souci de la
démarche de commercialisation. Les agriculteurs adhérant espèrent pouvoir constituer une
force face aux centrales d’achat pour négocier, et assurer un prix correct de revient de la
viande. Cependant, les groupements n’arrivent plus aujourd’hui à obtenir ces prix corrects.
Les 7 agriculteurs non adhérents, estiment rester « libres » et pensent que les groupements
manquent de débouchés.
39
¾ type de commercialisation
Pour la commercialisation, 14 exploitants font appel à des négociants de bestiaux. Cela
facilite leur travail car le transport des bêtes vers les abattoirs et leur envoi sur la
commercialisation sont organisés par le négociant.
9 d’entre eux pratiquent la vente directe qui va de quelques bêtes par an à la majeure partie de
la production (viande ovine). Le prix de vente est intéressant et représente un bon
complément. Pourtant, malgré un débouché quasiment assuré, le manque de temps les
empêche d’augmenter cette partie de la vente.
8 des agriculteurs interrogés ont une partie de leurs produits qui part avec une distinction de
qualité (Bœuf verte prairie et Bœuf tradition bouchère, filière carrefour, agriculture
biologique).
¾ vente locale
6 agriculteurs pensent que le développement d’un réseau de vente plus local est une idée
séduisante. Toutefois, ils voient 4 obstacles à un tel projet :
le manque de débouchés
la concurrence déjà forte sur ce secteur
le temps pris sur leur travail
la nécessité d’engager une personne supplémentaire pour s’en occuper
complètement.
Deux exploitants ont tout de même évoqué l’intérêt d’une organisation collective pour la
vente de produits de qualité (distinction géographique notamment).
Tableau 8 : Amplitudes des marées de 1947 à 1995 au niveau des îles de Loire
Date Nombre de marées > ou = 5,85 m (CM*) Hauteur maximale en mètres (CM)
1947 8 5,95
1960 11 6,00
1973 51 6,05
1979 73 6,25
1980 91 6,30
1995 148 6,20
Source : Union des Marais, 2002
*Cote Marine
Les marées de forte amplitude sont de plus en plus nombreuses, mais aussi de plus en plus
hautes. Le niveau des prés étant de 6 m CM, les marées les inondent plus fréquemment
entraînant de nombreuses difficultés :
40
¾ la présence de l’eau peut nécessiter le déplacement des animaux si la parcelle est trop
inondée ;
¾ l’inondation par la marée apporte une eau salée qui peut compromettre l’abreuvage
des animaux ;
¾ la remontée du bouchon vaseux, accompagnant la progression de l’onde de marée,
provoque des dépôts de vase de plus en plus importants. L’accumulation de la vase limite
fortement la repousse de l’herbe sur les prairies.
¾ Enfin, en bord de Loire, la vitesse et la force des inondations, plus grandes
qu’auparavant, provoquent en certains points l’érosion des berges ou des busages.
De même, la gestion du lac de Grand-Lieu peut avoir des conséquences sur le marais de
l’Acheneau situé en aval. Quatre agriculteurs de Brains ont évoqué une opération commune
d’entretien de leurs fossés qui s’est avérée inutile car, deux ans plus tard, le désenvasement du
lac a renvoyé une grande quantité de sédiments sur la zone.
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41
fête du pain où la population peut découvrir les anciens métiers et pratiques qui leur étaient
associées.
¾ La protection de l’environnement, citée 6 fois, révèle que la valeur écologique des
prairies est aujourd’hui reconnue par tous. Les agriculteurs ont pris conscience de leur
importance dans le maintien de ce patrimoine biologique.
¾ Enfin 5 agriculteurs ont estimé qu’ils avaient un rôle d’accueil. Cela se concrétise par
des visites pédagogiques dans deux fermes de Brains. L’agriculteur de St Jean de Boiseau a
déjà fait l’expérience de l’accueil d’une classe et souhaite recommencer. De même, un
exploitant du Pellerin veut tenter cette expérience. Ainsi, chaque commune serait concernée. 3
exploitants ont également exprimé leur souhait de réaliser un accueil ponctuel sur
l’exploitation (type journée porte ouverte). 3 agriculteurs estiment que l’accueil est
intéressant, mais ne veulent pas en faire sur leur ferme car ils la jugent non adaptée. Ceux qui
souhaitent développer un accueil à la ferme veulent terminer l’aménagement de leurs
bâtiments et finaliser la mise aux normes au préalable. Il y a donc une volonté de montrer aux
gens la meilleure image possible de l’agriculture, et son évolution.
42
4. Risques d’évolution des zones humides et d’altération de leurs grandes
fonctions
Face à l’agriculture intensive pratiquée hors zones humides, l’élevage extensif de
marais n’est plus concurrentiel. Cumulé aux difficultés intrinsèques liées à ce milieu, cela a
engendré un manque de reprises des exploitations. L’agriculture est alors entrée dans une
dynamique qu’il est possible de schématiser ainsi :
Figure 28 : Conséquences d’une déprise agricole sur les fonctions des zones humides
Difficultés d’exploitation
Qualité de l’eau
Déprise Entretien du réseau
hydraulique
Développement
des friches Patrimoine hydraulique
Hydrologie
Qualité paysagère (épandage des crues,
Biodiversité Potentiel touristique
filtre)
Légende :
: entraîne
: a un impact négatif sur
D’autres relations existent dans un tel milieu (exemple : impact négatif de l’envasement sur la
qualité de l’eau), mais dans un souci de simplification, et pour montrer le rôle central de
l’agriculture et de l’entretien du réseau hydraulique, elles n’ont pas toutes été représentées.
43
Figure 29 : Prairie humide et biodiversité : risques occasionnés par les changements de
pratiques
Il existe un équilibre complexe entre les pratiques agricoles et le bon état du milieu. Il
convient donc d’envisager tout changement avec prudence.
Par ailleurs, la présence de nombreuses activités peut être une source de conflit et de
détérioration du milieu, souvent causés par les besoins et l’utilisation de l’eau (figure 30).
Tous ces acteurs doivent donc prévoir les impacts de leurs actions sur les autres activités. La
gestion globale du milieu est ainsi nécessaire à sa bonne santé et à sa pérennité.
44
Dans cette partie, les principales difficultés auxquelles les agriculteurs sont confrontés
ont été présentées : difficultés liées à la fréquentation du marais, à la proximité de la ville, à
l’entretien du réseau hydraulique et aux débouchés des produits. Ceci rend incertain le
maintien des exploitations agricoles sur le territoire, menaçant la qualité et la pérennité des
zones humides ainsi que leurs grandes fonctions.
Nantes Métropole a la volonté de préserver ces zones. L’objectif est de lui proposer des pistes
d’actions sur lesquelles elle pourrait s’engager. Pour chacune de ces propositions, au delà du
soutien financier, Nantes Métropole doit jouer un rôle de moteur et de coordinateur entre les
partenaires afin que ces derniers s’engagent pour le maintien de l’agriculture sur ce territoire.
Trois principales pistes d’actions sont proposées à Nantes Métropole :
¾ Informer et sensibiliser le public sur les pratiques agricoles en zones humides et sur le
respect de cet outil de travail.
¾ Améliorer l’entretien du réseau et des ouvrages hydrauliques.
¾ Valoriser les produits issus de cette agriculture de zones humides.
D’autres pistes, moins développées, seront également abordées.
45
d’être associer à la diffusion, notamment pour des questions d’homogénéité des supports
d’information.
Au regard de tous ces éléments, il semble préférable d’organiser les comités de rédaction pour
chaque zone humide (voir présentation des zones humides § I.3.2) : un nombre limité
d’agriculteurs permettant une participation et une expression plus directe. Les trois rédacteurs
principaux sont donc Nantes Métropole, les agriculteurs et les communes concernées qui
peuvent s’organiser en groupe de travail par zone humide. Les associations de randonnée, de
pêche et de chasse devraient participer en fonction des problématiques de chaque zone
humide. L’objectif recherché est l’adhésion de l’ensemble des acteurs concernés.
Un bureau de communication peut accompagner la démarche. Il sera chargé de trouver les
solutions les mieux adaptées pour communiquer au public l’information élaborée au sein de
ces groupes.
La partie suivante s’attache à proposer certaines actions de sensibilisation, les modes de
diffusion et types de support associés.
46
Figure 31 : Panneau informatif en pays de Retz Atlantique
Une coopération avec le Pays de Retz serait donc intéressante, autant pour l’expérience que
pour mener une action complémentaire au niveau du territoire.
Une information de type article, placée dans les journaux communaux ou dans un journal de
l’agglomération, est également envisageable. La rédaction d’un article permettrait de faire
découvrir au lecteur cette agriculture de zone humide en lui fournissant plus de détails.
Internet pourrait également être un support à envisager. Un texte informatif pourrait, par
exemple, être placé sur le site de Nantes Métropole dans les pages consacrées à chaque
commune. De la même manière, un texte pourrait être associé aux pages consacrées au
tourisme vert sur le site du Comité Départemental du Tourisme (CDT). Ces informations plus
en amont, et les informations pratiques sur le terrain, doivent être combinées dans un plan
cohérent.
Une autre piste à envisager est de favoriser les visites guidées. Dans un tel cadre, les
promeneurs sont complètement « canalisés », point positif noté par deux agriculteurs. En
effet, les exploitants craignent essentiellement que les gens divaguent dans les parcelles,
qu’ils ne ferment pas les barrières et ne gardent pas leurs chiens en laisse. Avec la présence
d’un guide, tous ces problèmes sont évités. Le guide aurait alors la possibilité de dispenser
une information sur le milieu, son écologie et son étroite relation avec l’agriculture.
Enfin, les évènements festifs ou de découvertes, telles la fête du pain à St Jean de Boiseau ou
la rando-ferme à Brains, doivent être encouragés. Les agriculteurs sont fiers de les organiser,
et leur réussite contribue à l’information du public.
47
touristiques ruraux, culturels et patrimoniaux » et la « Valorisation de l’accueil touristique en
vallée de la Loire ». Ces deux aides peuvent entre autre participer au financement de la mise
en place de panneaux d’information sur les parcours de randonnée.
48
2.1.1. A qui attribuer cette aide ?
Les critères de choix des agriculteurs bénéficiaires doivent être déterminés à l’avance.
Ils peuvent être :
¾ le statut professionnel des exploitations agricoles ;
¾ la présence du siège d’exploitation sur le territoire de Nantes Métropole.
Toutefois, il faut signaler que sur la commune du Pellerin, par exemple, près de 430 ha sont
exploités par des agriculteurs ayant leur siège en dehors de l’agglomération. Il faut donc
réfléchir avec les autres communautés de communes pour avoir une action cohérente sur un
territoire qui ne se restreint pas aux limites administratives ;
¾ l’exploitation de la zone humide, avec des critères tels que la surface en zone
humide, la proportion de surface en zone humide, ou l’importance du réseau hydrographique
sur l’exploitation (mètres linéaires (ml) par exploitation). Il semble toutefois préférable de
pouvoir aider tous les agriculteurs qui ont des parcelles en zone humide comprenant une
section du réseau hydraulique. Il est en effet important que l’ensemble du réseau soit
entretenu pour que l’action soit la plus efficace possible ;
¾ le rôle dans l’entretien du marais. Pour déterminer quelles sont les parties du
réseau à la charge des exploitants, une coopération avec les syndicats pourrait être fructueuse.
Cela permettrait de relever précisément quels sont les travaux engagés par les syndicats, quels
sont les tronçons du réseau à la charge des exploitants et lesquels restent sans entretien. Le
souhait d’une coopération entre syndicats et collectivités locales a d’ailleurs était exprimé par
le groupe des « propriétaires et membres des syndicats de marais » lors du conseil des marais
des 4 et 5 septembre 2003 (Forum des Marais Atlantique, 2004). Ainsi, ce partenariat,
pourrait s’exprimer à la fois par une coopération pour la gestion et le partage des
connaissances de terrain, et par une aide de Nantes Métropole pour que les syndicats assurent
leur part d’entretien. Toutefois, certains agriculteurs exploitent sur des zones qui ne sont pas
gérées par des syndicats. Il faudrait donc coopérer avec les services techniques des mairies ou
de Nantes Métropole pour voir s’il y a déjà un réseau entretenu et déterminer quels fossés
restent à la charge des agriculteurs.
49
d’autant plus importante qu’une nouvelle enveloppe budgétaire vient d’être débloquée pour la
création de nouveaux CAD dans la vallée de la Loire, de l’Erdre, les marais de Goulaine, et le
marais Breton (Ouest-France, 13 août 2004).
¾ le projet d’aménagement : il s’agit d’une aide ponctuelle accordée pour une
opération d’entretien assez importante à la demande d’un exploitant (définition d’un seuil en
ml à entretenir). Il faudrait placer ces projets dans le cadre d’une programmation de
restauration du réseau hydraulique (programme Neptune). Les agriculteurs auraient ainsi le
sentiment d’être engagés dans une action globale. Toutefois, cette méthode risque de
multiplier les demandes et de devenir vite très lourde.
¾ une aide pour l’achat de matériel : elle serait accordée à un groupe de
producteurs. Ce groupe s’engagerait alors à effectuer une certaine quantité de travaux
d’entretien par an.
L’achat de matériel et l’aide pour les projets pourraient être mis en place dans un premier
temps pour résoudre les problèmes les plus urgents ; les CAD viendraient ensuite pour un
entretien plus régulier.
50
¾ limitation de l’accès direct des bêtes aux cours d’eau pour s’abreuver.
Le but de ces actions est de limiter l’érosion et l’envasement, de favoriser la colonisation
végétale des berges et de limiter l’apport de matière organique dans l’eau.
L’entretien régulier du réseau tertiaire au sein des parcelles agricoles est important mais, des
travaux d’une plus grande envergure, et notamment sur le réseau primaire, demandent des
études préalables et une réflexion scientifique complète mesurant à la fois les impacts
physiques (sédimentologie), chimiques, biologiques et sur les activités humaines. Un
partenariat avec le CEMAGREF, qui a déjà mené des études sur ce sujet (CEMAGREF,
1992), pourrait être riche d’enseignement. Il faudra notamment prendre soin de ne pas prévoir
des curages sur une trop grande section. En effet, il a été montré par une étude du
CEMAGREF que, bien que les fossés entretenus favorisent la présence des poissons sur le
long terme, les fossés qui viennent juste d’être curés présentent peu de poissons. En effectuant
le curage sur de petites sections, les poissons peuvent facilement trouver refuge dans une
section suivante hors travaux (Ouest-Aménagement, BCEOM, 1999). Il existe également des
guides techniques et méthodologiques pour les opérations de curage (exemple : « Guide
méthodologique. Enlèvement de sédiments. Faut-il curer ? Pour une aide à la prise de
décision. », Agence de l’Eau Artois Picardie, 2003).
Les ouvrages hydrauliques qui participent à la bonne circulation de l’eau dans le réseau
(entrées et sorties d’eau) et à l’évacuation de la vase grâce à l’effet de chasse (courant créé
grâce à l’ouverture d’un ouvrage : vanne, porte…) doivent également être entretenus. D’après
plusieurs agriculteurs, ces ouvrages sont souvent en mauvais état (figure 32), et l’inventaire
réalisé sur l’ensemble des marais du Sud-Loire révèle qu’un peu plus de 40% des ouvrages
sont défectueux ou en ruine (Ouest-Aménagement, 1998). Cela concerne surtout des petits
ouvrages hydrauliques à cause du coût élevé de l’entretien, de l’envasement et d’une
manipulation manuelle des mécanismes.
La remise en état des ces ouvrages est très coûteuse. Avant toute intervention, il faut d’abord
s’assurer que l’organisation entre agriculteurs, collectivités locales et syndicats pour
l’entretien du réseau est opérationnelle, optimale et coordonnée. Sinon la restauration
effectuée sera vite rendue inutile par un nouvel envasement. Cela peut se concrétiser par la
51
rédaction d’une charte où chaque signataire s’engage à effectuer la part de travaux d’entretien
qui lui revient. Les statuts et les compétences de chacun devront y être clairement précisés.
52
- la gestion concertée concernant les démarches territoriales, la communication,
l’information et l’éducation.
L’aide technique pour l’entretien des fossés est peu recherchée par les agriculteurs. Toutefois
il existe des exemples tel celui de la ville de Rochefort, où la ville et les syndicats
entretiennent le réseau hydraulique. Vu l’étendue du territoire et l’importance du réseau
hydraulique, une telle action est difficile à mener sur toute l’agglomération nantaise mais
pourrait être envisagée sur une zone réduite et bien spécifique.
53
Pellerin, les exploitants estiment, selon les cas, que les aides représentent de 15 à 58% du
revenu agricole (vente des produits + aides – charges de structure) (Bouveret, 2000). De
même, un rapport d’information du Sénat sur la réforme de la PAC en France souligne que
chez les éleveurs de bovins viande, la part des aides dans le revenu est de 82% en moyenne, et
pour certains s’élève à plus de 100% (César, 2003). La vente des produits n’assure donc plus
cette fonction de rémunération.
Les objectifs sont la qualification des produits (qualité et/ou origine géographique) pour
pouvoir les valoriser et obtenir un meilleur prix de vente, ou le développement de la vente
locale pour limiter les intermédiaires et ainsi obtenir une marge intéressante et assurer des
débouchés. Ces démarches peuvent permettre aux agriculteurs d’être plus indépendants vis-à-
vis des politiques publiques de soutien à l’agriculture qui ne sont pas toujours stables
(exemple des CTE). De plus, ces démarches participent à la valorisation du travail
d’agriculteur, à la reconnaissance et à la fidélisation des consommateurs.
54
humide spécifique ne ferait que perturber le consommateur. De plus, pour être viable, une
telle démarche doit réunir un certain nombre d’éleveurs pour pouvoir garantir une offre
suffisante de produits.
L’association paraît être un bon moyen pour officialiser cette organisation. C’est le cas pour
les éleveurs des vallées inondables angevines, regroupés dans l’association « l’éleveur des
vallées angevines » pour porter leur projet (Forum des Marais Atlantiques, 2003).
Il faut ensuite préciser les critères d’éligibilité à la démarche.
Différents critères comme les surfaces et les proportions de prairie ou de prairie humide ainsi
que les chargement doivent être définis.
Le critère géographique doit être discuté. La présence du siège d’exploitation dans
l’agglomération n’apparaît pas comme un critère pertinent car plusieurs zones humides
dépassent largement des limites administratives de Nantes Métropole. Cette démarche doit
avoir lieu sur un territoire cohérent. Il est donc indispensable de travailler avec les
communautés de communes voisines.
Il existe également des SOQ au niveau européen, dont le plus connu est l’IGP (Indication
Géographique Protégée) qui peut être envisagé.
Il convient de privilégier celui qui correspond le plus à l’objectif recherché.
La marque collective désigne les produits d’un groupe d’agriculteurs. Une telle marque peut
représenter pour le consommateur à la fois une distinction géographique et de qualité. Cela
peut être la première étape vers une certification en SOQ, sachant que par la suite, il sera
nécessaire de faire appel à un organisme certificateur et de suivre un cahier des charges strict
et précis. Cette étape peut être contraignante et coûteuse constituant parfois un frein à la
démarche. Pourtant une certification officielle apporte une assurance au consommateur et
garantit la pérennité de l’action.
C’est le choix fait par les agriculteurs de l’association « l’éleveur des vallées angevines » qui
ont décidé de créer une marque collective. Cette marque, « l’éleveur et l’oiseau – le bœuf des
vallées », permet de communiquer sur l’élevage en vallée inondable. Il y a ainsi une
distinction géographique avec les autres produits. Par ailleurs, l’originalité de cette démarche
vient de la coopération organisée entre les agriculteurs, la chambre d’agriculture du Maine-et-
Loire et la Ligue de Protection des Oiseaux. Elle vise à protéger le râle des genêts et son
55
milieu. Il y a donc une mise en avant de la relation avec la nature qui permet de sensibiliser le
consommateur sur une agriculture respectueuse de l’environnement. Pour compléter cette
démarche, les éleveurs ont également décidé de mettre en place une certification. Ils ont
décidé d’obtenir le SOQ « Critères Qualité Certifiés ». Pour cela ils ont adopté le cahier des
charges de la marque « Bœuf Verte Prairie » (figure 35). Il s’agit d’une marque mise au point
par Interbev, (l’Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes) et qui
détient la certification CQC. Elle est vendue en grande et moyenne surface.
Ces éleveurs de zones inondables ont développé une stratégie claire de commercialisation, en
mettant en avant le lien entre leur viande et la spécificité de leurs prairies. Une telle démarche
pourrait s’adapter sur les zones humides de la région nantaise et une rencontre avec les
agriculteurs des vallées angevines pourrait être organisée. Ceci permettrait aux éleveurs
nantais d’entendre directement le retour d’expérience de leurs collègues, point important
avant de décider de s’engager à leur tour.
La chambre d’agriculture est un partenaire privilégié. Elle participe notamment à la mise en
place de plans d’accompagnement pour la qualité, la commercialisation et la communication.
De plus les relations qu’elle a avec les autres chambres d’agriculture de la région peuvent
permettre un retour d’expérience sur les principales difficultés techniques, juridiques ou
organisationnelle.
56
Communication claire sur le mode de production, les pratiques en
accord avec un cahier des charges
Possibilité de certification officielle.
La démarche sur un seul produit ne semble pas présenter d’inconvénients.
Tous ces points permettent de fidéliser le consommateur et de garantir la réussite de la
démarche sur le long terme. Il semble donc plus judicieux d’orienter les efforts sur la viande
bovine des marais. Les autres produits peuvent par ailleurs avoir une démarche de qualité
individuelle ou s’orienter vers la vente de proximité.
Dans le cas d’une valorisation de la viande bovine, il faut également décider sur quels
produits la commercialisation s’effectue. Il n’est pas certain qu’une telle marque doive
concerner tous les animaux. En effet, les animaux de fortes conformations peuvent déjà avoir
une valorisation intéressante (Bœuf blond d'Aquitaine, Bœuf charolais Label Rouge…). Il
faut également voir quelles parties de l’animal les éleveurs décident de commercialiser. La
question des races doit aussi être débattue. Tous ces thèmes doivent être réfléchis entre les
éleveurs et les conseillers de la Chambre d’Agriculture. Les acteurs du circuit de
commercialisation devraient aussi être associés à cette réflexion. Leur connaissance de la
vente et des habitudes des consommateurs peut être très bénéfique.
Quelle commercialisation ?
Des contacts doivent être pris avec tous les acteurs de la filière que sont les abattoirs,
abatteurs, négociants de bestiaux, ateliers de découpe, revendeurs (bouchers, Grandes et
Moyennes Surfaces (GMS)). Cela permet notamment de décider les quantités que les éleveurs
doivent fournir, de la fréquence des approvisionnements, des temps de maturation de la
viande… Plusieurs points sur lesquels chaque acteur doit pouvoir apporter sa compétence
technique.
L’ensemble de la filière doit également s’accorder sur les prix pratiqués à chaque étape de la
commercialisation pour que les agriculteurs puissent percevoir une réelle valeur ajoutée sans
trop augmenter le coût de vente final.
Les différents points de vente peuvent être des relais pour la marque avec la mise en place
d’affiches explicatives et d’un retour vers les agriculteurs rapportant la satisfaction du client.
Cette dernière est une motivation supplémentaire pour l’ensemble de la filière.
De plus, pour assurer les débouchés des produits, un partenariat solide doit être établi avec ces
points de vente. Aujourd’hui de nombreuses GMS s’engagent dans des démarches de qualité
souvent liées au respect de l’environnement. Sachant qu’elles représentent 75% des ventes de
viande bovine, elles sont des partenaires indispensables pour ce projet. Une telle coopération
existe dans la région de Grenoble, où une trentaine d’agriculteurs commercialisent leurs
produits dans les magasins Carrefour, sous la marque « saveurs de l’Y ».
Une fois que la filière est organisée et que les différentes modalités sont définies, il faut
mettre en place un plan de communication pour informer le public sur la marque. Un
partenaire incontournable est le Centre d’Information des Viandes (CIV), chargé de faire
connaître les filières viandes au public. Le Conseil Général soutient les démarches de qualité,
notamment pour les vignes et la viande bovine. Enfin, la chambre d’agriculture est concernée.
Son expérience avec l’association « terroir 44 » peut être enrichissante. L’implication de la
chambre d’agriculture du Maine-et-Loire dans « l’éleveur et l’oiseau » montre l’importance
d’un tel organisme.
57
3.3. Développement de la vente locale
58
exceptionnel pour développer les relations entre les agriculteurs et les citadins. Cette
démarche peut notamment être soutenue par la mise en place d’un sentier de découverte
agricole au cours duquel il serait possible d’accéder à des fermes qui proposeraient des
produits en vente directe. Cette action a été mise au point par l’agglomération grenobloise
grâce à l’Association pour le Développement Agricole de l’Y Grenoblois (ADAYG).
Ces actions demandent du temps et de la réflexion. Plus qu’une simple valorisation
économique, il s’agit d’un réel changement de comportement alimentaire et d’apprentissage
du goût. Afin de bien se préparer à ce genre d’évolution, la participation des producteurs à la
manifestation « la semaine du goût » serait une bonne occasion de faire découvrir aux jeunes
la richesse et la qualité des produits qui sont issus de l’agriculture de leurs communes.
4. Propositions foncières
59
se faisant ressentir sur l’impôt foncier, et donc sur le prix du fermage. Deux agriculteurs ont
signalé cet écart. Cette situation se rencontre surtout sur les îles et prairies de bord de Loire
(Pourinet L., 1991). L’évolution de ces revenus cadastraux doit être suivie afin de corriger les
éventuelles incohérences qui persistent. Un renforcement du partenariat déjà existant avec la
SAFER, concrétisé par la mise en place d’un observatoire foncier, permettrait de suivre
l’ensemble de transactions, avec le prix des terres et des fermages. Des comparaisons entre les
différentes zones, notamment entre terres humides et terres hautes seraient alors réalisables.
La suppression de la taxe foncière pour ces parcelles de zones humides est envisageable. En
effet, le projet de loi sur le développement des territoires ruraux prévoit une exonération de la
taxe foncière de 50% pour les zones humides et de 100% pour les zones humides protégées
(Natura 2000, ZPS, ZNIEFF…). Or, il est précisé que la liste des parcelles éligibles à cette
exonération devra être présentée par la mairie de la commune. Il faudrait donc que Nantes
Métropole et les maires concernés travaillent ensemble afin d’établir une liste cohérente qui
prenne en compte toutes les zones humides de l’agglomération.
60
Figure 36 : Type de limite entre espaces agricoles et urbanisés
Agriculture
Agriculture
Agriculture
Urbanisation
Urbanisation
¾ non enfermement des sièges d’exploitations dans des zones urbanisées. Il s’agit de
surveiller les évolutions de l’urbanisation pour éviter que les exploitations se trouvent coupées
de leurs parcelles.
¾ surveillance l’urbanisation en périphérie des zones humides. En effet, si les
constructions s’amplifient sur les coteaux, les surfaces imperméabilisées vont s’accroître et
l’augmentation des volumes d’eau arrivant dans ces zones humides est à craindre, car ils
risquent de perturber le fonctionnement hydraulique et la bonne qualité des milieux.
6. Coordination
Programme Neptune
¾ Echelle de Nantes Métropole
La même succession existe pour de nombreux autres domaines, que cela soit pour des
mesures de protection ou de gestion. Il s’agit de mettre l’ensemble de ces programmes en
cohérence pour éviter les contradictions et faciliter leur application locale.
61
valorisation des produits agricoles. Il faut donc prendre connaissance de tous ces documents
car ils peuvent être complémentaires et cela peut éviter de s’engager dans des études déjà
existantes.
L’élaboration d’indicateurs pour suivre les actions mises en place, leurs conséquences
sur l’activité agricole et sur l’état des marais est nécessaire. Une première liste est ici
proposée, elle n’est pas exhaustive et demanderait à être rediscutée. Elle a été élaborée à partir
des informations récoltées auprès des agriculteurs et d’indicateurs préexistants conçus pour le
suivi des prairies humides au niveau national (Lefeuvre JC., Barnaud G., 1998).
Organisée par thème, la liste présente l’indicateur envisagé, la période de renouvellement, les
enjeux associés et les organismes à contacter pour obtenir l’information souhaitée.
Protection :
1) Suivre l’évolution des surfaces de protection : tous les cinq ans. Nouvelles
réglementations (règlement ou acquisition), modification/adaptation du contrat ; nouvelles
aides. DIREN, Agence de l’eau, Conservatoire du littoral.
Environnement :
6) Surface de prairie humide fauchée ou pâturée : tous les cinq ans. Peuplement
végétal, biodiversité, paysage. Institut Français de l’Environnement (IFEN) (photo aérienne),
ADASEA, Natura 2000, agriculteurs.
7) Suivi de la population de râles des genêts : tous les ans. Protection d’un habitat
naturel, adaptation/modification du contrat, biodiversité. LPO.
62
8) Durée et fréquence de submersion : tous les ans. Qualité des eaux, biodiversité,
capacité de rétention. Réseau National des Données sur l’Eau (RNDE), syndicats de marais.
9) Qualité de l’eau alimentant les prairies : tous les ans. Capacité d’épuration, de
rétention et soutien d’étiage. RNDE, Agence de l’eau, DIREN.
Gestion hydraulique :
10) Surface de prairie faisant l’objet d’une gestion hydraulique : tous les deux ans.
Durée et fréquence de submersion, capacité de rétention, soutien d’étiage. SCEES (enquête
structure), syndicats de marais, agriculteurs.
11) Montant des aides accordées par Nantes Métropole à la gestion hydraulique et
à l’entretien du réseau : tous les deux ans. Maintien d’un bon fonctionnement hydraulique du
marais en accord avec les pratiques agricoles. Nantes Métropole.
Revenu agricole :
13) Part des aides agricoles directes dans le revenu des exploitations (SCOP,
primes à l’herbe, primes bovins allaitants, bovins mâles + revenus / OTEX) : annuel. Revenu
agricole comparé élevage/céréales. ADASEA, SCEES.
14) Prix des produits agricoles : annuel. Revenu agricole comparé élevage /
céréales. Service régional de la statistique agricole.
15) Prix comparé du fermage des terres agricoles (zone humide/zone sèche) : tous
les 5 ans. Revenu agricole comparé élevage / céréales. SCEES.
16) % d’exploitations avec une reprise assurée : tous les cinq ans. Maintien élevage
et transmission d’un savoir faire. RGA, SCEES et Chambre d’Agriculture.
Déprise agricole :
17) Nombre d’exploitants, SAU, cheptel : tous les deux ans. « Santé » de l’activité
agricole, menace de déprise. RGA, SCEES et Chambre d’Agriculture.
18) Surface en friche : tous les cinq ans. Maintien de l’agriculture, gestion et
entretien associés à la fonction de production, biodiversité, paysage. IFEN (photo aérienne),
IGN (photo aérienne), SCEES.
63
20) Nombre d’agriculteurs participant à un label ou une marque : tous les cinq ans.
Amélioration du revenu agricole, communication, image des produits agricoles. INAO,
organismes certificateurs, Chambre d’Agriculture.
21) % du chiffre d’affaire pour chaque type de vente (marché à la ferme, grande
distribution, vente à un grossiste, vente à la coopérative) : tous les cinq ans. Indépendance des
agriculteurs, fragilité de la commercialisation, revenu agricole. Service régional de la
statistique agricole, SCEES.
22) Nombre de commerçants vendant des produits des marais, tous les cinq ans.
Importance de la commercialisation locale, rapport agriculteurs/citadins, revenu agricole.
Associations de commerçants, syndicat des bouchers, agriculteurs.
64
IV. TABLEAU DE SYNTHÈSE DES ACTIONS
65
2. Amélioration de l’entretien du réseau hydraulique
Préalable : organiser la coopération entre syndicats, agriculteurs et Nantes Métropole pour la gestion, la connaissance et les financements
Etapes Solutions Travail complémentaire Référence
Critères d’attribution - Statut des exploitations Page 49
- Localisation du siège
- Parcelles en zones humides
- Rôle dans l’entretien
Aide Type de financement - Contrat Page 49
financière - Projet Page 50
- Achat de matériel
Attribution de l’aide - Par Nantes Métropole directement Page 50
- Par l’ADASEA
- Par les syndicats de marais
66
3. Commercialisation
Etapes Solutions Travail complémentaire Référence
Organisation des - Association Page 54
agriculteurs
Echelle - L’agglomération nantaise Page 55
Critères d’éligibilité - Parcelles en zones humides Coopération avec les communautés de Page 55
- Localisation du siège communes voisines
Distinction - Signe Officiel de Qualité Page 55
- Marque
Qualité des Stratégie - Marque sur un unique produit : la Déterminer quels produits bovins Page 57
produits viande bovine peuvent intégrer la marque
Organisation de la - Recenser et fédérer les acteurs Déterminer les : Page 57
filière - quantité
- prix
- points de vente
Partenaires pour la - Centre d’Information des Viandes Page 57
communication - Conseil Général
- Conseil Régional
67
4. Propositions foncières
Objectifs Travail complémentaire Référence
Regroupement des parcelles Respecter l’équilibre surface en zones Page 59
humides/surface en terres hautes
Aménagement Accessibilité aux parcelles Recensement avec les agriculteurs des Page 59
foncier zones difficiles d’accès
Rapprochement par rapport au siège d’exploitation Page 59
Réintroduire l’activité agricole sur des zones humides Recenser les zones non exploitées Page 59
délaissées Possibilité d’acquisition par :
Acquisition
- Nantes Métropole
foncière
- le Conservatoire du Littoral
- le Conseil Général
68
CONCLUSION
Cette étude a montré l’importance des zones humides périurbaines nantaises. Elles
permettent de réguler les régimes hydrologiques en formant des espaces d’expansion des
crues et des marées et en soutenant les débits d’étiage, contribuent à l’amélioration de la
qualité des eaux, et présentent une diversité végétale et animale exceptionnelles. En plus de
ces fonctions naturelles, elles fournissent de nombreux produits qui ont permis à ses habitants
de développer une activité économique importante en relation avec Nantes. Aujourd’hui, elles
gagnent progressivement un rôle de détente et de loisir. Ainsi, géographiquement,
historiquement et socialement, les zones humides font partie intégrante de l’agglomération
nantaise.
La qualité des paysages est le principal attrait pour les citadins : nuances de teinte des
prairies, présence de haies et de ripisylves, richesse du patrimoine des ouvrages hydrauliques
et du réseau associé. Tous ces éléments sont la résultante de l’activité agricole pratiquée
depuis des siècles. Cependant, certains signes de fragilité ont amené Nantes Métropole à
s’intéresser au maintien de ce patrimoine biologique, paysager et culturel.
La rencontre personnelle d’éleveurs dans ces zones humides a permis de révéler leurs
difficultés. Au-delà des problèmes rencontrés par les éleveurs de troupeaux allaitants, des
thématiques spécifiques aux zones humides sont apparues. La pénibilité de l’entretien du
réseau hydraulique dû à un fort envasement, et les risques liés à la pression de fréquentation
sont les plus évoqués.
Partant de ce constat, plusieurs pistes d’actions visant à améliorer cette situation et à
pérenniser l’activité agricole dans ces milieux ont été proposées à Nantes Métropole. Elles
concernent principalement :
- le développement d’une commercialisation mettant en avant la qualité des produits du
marais et la proximité entre agriculteurs et acheteurs,
- l’amélioration de l’entretien du réseau hydraulique,
- la valorisation de l’image de l’agriculture et de l’agriculteur en favorisant la
sensibilisation et l’information des citadins ainsi que les rencontres entre exploitants et
urbains.
Nantes Métropole se situe en initiateur de ces actions, qui nécessitent, pour leur mise en place,
une participation large des partenaires techniques et financiers.
La dynamique actuelle, avec l’émergence du SAGE, du réseau Natura 2000, des CAD,
et du PLU, donne un cadre supplémentaire à Nantes Métropole pour développer ses actions. Il
conviendra de les rendre cohérentes avec les autres démarches en cours afin que les volontés
politiques puissent trouver leur application locale. Elles devront également s’accorder avec les
programmes déjà élaborés par des communautés de communes voisines, impliquant une
coopération à l’échelle des territoires géographiques, et non administratifs.
69
GLOSSAIRE
70
BIBLIOGRAPHIE
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diplôme de fin d’études ENITAB option GDE, 2002. 50 pages.
www.recensement.insee.fr
72
ANNEXES
Annexe 6 : Cahier des charges de l’action « réhabilitation des fossés » du CAD des
marais du Sud-Loire........................................................................................... 79
Annexe 7 : Cahier des charges de l’action « gestion des rivières, douves, fossés et boires
connectées au fleuve » du contrat Natura 2000 « vallée de la Loire de Nantes
aux Ponts de Cé et ses annexes ». ...................................................................... 80
73
Annexe 1 : Guide d’entretien des agriculteurs de zones humides
74
Entretien complémentaire : agriculture de zones humides
Nom :
Commune
Adresse
Production végétale :
1. Quelle est l’importance des zones humides dans votre SAU (ha) ?
- sur la commune : fermage
propriétaire (A hachurer sur la carte)
- hors commune : fermage
propriétaire
3. La surface de chaque production a-t-elle évoluée depuis votre installation (date d’installation) : sur la
zone humide, sur toute l’exploitation ? Pour quelles raisons ?
6. Contrats agro-environnementaux
Points à aborder :
- adhésion à un contrat (avant, maintenant, souhait)
- Natura 2000 : concerné, impact?
7. Possédez-vous des terrains en friche dans la zone humide, dans le reste de l’exploitation ?
8. Souhaiteriez-vous réinvestir ces zones de friches ? une aide vous semble-t-elle nécessaire ? quel type,
de qui ?
9. Utilisez-vous des intrants sur vos parcelles de zones humides ? sur le reste de l’exploitation ?
- engrais, insecticides, herbicides, amendements organiques
Production animale :
13. Quelles sont vos attentes vis-à-vis d’un syndicat de marais ? Avantages, inconvénients ?
15. Avez-vous connaissance de travaux qui ont été réalisés sur le marais depuis 10 ans ?
16. Souhaitez-vous voir plus de coopération pour l’entretien de la zone humide : entre voisins (pas
spécialement que agriculteurs), entre syndicats ?
Débouchés et commercialisation :
21. Quel est le nom de ce circuit de commercialisation, qui le constitue, comment fonctionne-t-il, en êtes-
vous satisfait ?
22. Seriez-vous prêt à vous impliquer dans un circuit de commercialisation local (vente directe,
restauration…) ?
Foncier :
25. De manière générale, le marais est plutôt convoité ou rejeté par la profession agricole ? Et par vous ?
Points à aborder :
Valeur du marais (agronomique, économique…)
Complément avec les « terres dures »
26. Quels sont selon vous les avantages et les inconvénients d’être à proximité de la ville ?
27. Quels rôles jouent les agriculteurs dans cette zone verte périurbaine ?
- animation locale
- entretien du paysage
- gestion de l’eau
- production
- accueil des citadins
- maintien du patrimoine culturel
- protection de l’environnement
- employeur
28. Et vous, quelles sont vos principales motivations pour exercer le métier d’agriculteur dans cette
zone ?
30. Vous semble-t-il judicieux de mettre en avant l’exploitation de la zone humide lors d’une telle
ouverture ? Pourquoi ?
31. Seriez-vous favorable au cheminement sur votre exploitation (en particulier sur les zones de marais) ?
Sous quelles conditions ?
33. Quelles sont pour vous les principales menaces et contraintes pour l’agriculture sur ce territoire ?
34. Quelles actions, démarches pourraient être mises en œuvre pour atténuer ces menaces et ces
contraintes ?
35. Comment voyez-vous l’avenir de l’agriculture sur ces zones de marais (optimisme, motivation…) ?
Annexe 2 : Carte de la végétation sur le marais de Brains
75
Annexe 3 : Carte de la végétation sur les zones humides du Pellerin
77
gradient de
intitulé submersibilité regroupements
(de 1 à 15)
1130x3721 = Sable et vases 9
Sable 0
Sables, argiles et vases nues exondées en eau douce 11
Dépressions saumâtres exondables 14
3270x2,422 = Rivières avec berges vaseuses 15
EAU 0
Fourrés, fruticées 2
15.52 ou 37.242x87 = Prairies subhalophiles ou terrains vagues, en friche 1
autres
Friche, terrain vagues 1
Frênaies-ormaies inondables 3
Peupleraies anthropiques 12
Plantation feuillus 1
Plantation résineux 1
Autres boisements caducifolié (chênaies) 2
Bois tourbeux 12
Bois-galeries à saules blancs 8
Groupements aquatiques et subaquatiques eutrophes/eaux stagnantes à légèrement
courantes 14
Mégaphorbiaies "eutrophes" 5
Prairies flottantes ou marécageuses (fossés, dépressions) 13
Prairies humides oligotrophes acidophiles 8
Schorres inf. et moy. : prés salés à Puccinellie 11 prairies
Prairies halophiles à Elymus pycnanthus 9 hygrophiles à
Prairies subhalophiles (plus ou moins dessalées) hygrophiles à mésohygrophiles 4 mésohygrophiles
1330-2x1410-3 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles 4
1330-3x1330-2 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles 5
1410-3x1410-3 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles 5
1410-3x37.21 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles 5
1410-3x3721 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles 5
1410-3x38,1 = Prairies subhalophiles et prairies mésophiles 3
Prairies mésophiles mésotrophes à eutrophes 3
prairies
3721x38,1 = Prairies mésophiles mésotrophes à eutrophes 3
mésophiles à
Prairies mésoxérophiles oligo- ou mésoneutrophiles 1 mésoxérophiles
38,1x38,21 = Prairies mésoxérophiles oligo- ou mésoneutrophiles 1
Magnocariçaies 6
Roselières littorales à "Scirpes maritimes" 10
Roselières littorales à Phragmite 7
Roselières 7
2190-5x2190-5 = Roselières 5
53,16x53,15 = Roselières 5
53,15x53,21 = Roselières et laîches 6
roselière ou
53,16x53,21 = Roselières et laîches 6
mixte roselière
53,15x53,214 = Roselières et carex 6 et prairie
53,16x53,215 = Roselières et carex 6
1410-3x53,15 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles et roselières 5
1410-3x53,16 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles et roselières 5
1410-3x2190-5 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles et roselières 5
1410-3x53,21 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles et laîches 6
1410-3x53,214 = Prairies subhalophiles hygrophiles à mésohygrophiles et carex 6
Annexe 5 : Parcellaire agricole en zones humides sur les communes de
Brains, du Pellerin et de St Jean de Boiseau
78
Exploitants agricoles sur les zones humides du Pellerin
Périmètre de l’étude
79
Annexe 7 : Cahier des charges de l’action « gestion des rivières,
douves, fossés et boires connectées au fleuve » du contrat
Natura 2000 « vallée de la Loire de Nantes aux Ponts de
Cé et ses annexes ».
80
Annexe 8 : Cahier des charges de l’action « restauration et entretien
des ripisylves » du contrat Natura 2000 « vallée de la
Loire de Nantes aux Ponts de Cé et ses annexes ».
81