Vous êtes sur la page 1sur 2

Le néo-colonialisme a Maurice.

Ces derniers temps, l'avis consultatif du Tribunal International de Justice a defrayé la chronique. Il était
temps pour les Britanniques de libérer complètement l'archipel des Chagos et de permettre le
Chagossiens de retourner sur leurs îles d'où ils avaient été brutalement expulsés.
L'ex-puissance coloniale a subi un coup dur et refuse de se plier à la recommandation du Tribunal
international.
Cependant force est de constater qu'il existe un néo-colonialisme à Maurice. C'est une prolongation du
colonialisme après l'indépendance qui se veut être subconsciente. Subsconsciente dans le sens où il est
accepté par le peuple mauricien. Il est déguisé de sorte que les gens ne le reconnaissent pas et qu'ils
l'acceptent.
Les protagonistes de ce colonialisme, qui sont au fait des mauriciens eux-mêmes, ont repris les
habitudes des anciens colons et les ont relooké de sorte que le peuple ne se rendent pas compte que
presque rien n'a changé depuis l'indépendance si ce n'est les noms des colonisateurs.
Qui sont donc ces nouveaux colons? Ils sont ceux qui pendant la colonisation avaient côtoyé les colons:
les politiciens et commerçants.
Oui ce sont eux les nouveaux colons déguisés. Au nom de l'indépendance, ils n'ont fait que perpétuer le
passé. Mais la différence avec les anciens colons c'est que ces derniers voulaient imposer leur culture et
se faisant propager aussi leur connaissances dans plusieurs domaines tels que la science, l'économie ou
l'histoire. Sans aucun doute, les pays colonisés ont bénéficié énormément de la colonisation. Par
contre, les nouveaux colons eux sont méprisables. Ils utilisent leur connaissance pour propager la
corruption pour leurs propres bénéfices. Corrompre pour mieux régner. Pour arriver à leurs fins, ils
utilisent volontiers les connaissances acquis des anciens colons dans leurs métropoles pour s'imposer
comme une élite dominatrice. Alors que le système politique du dernier colonisateur en date dans son
pays d'origine était la monarchie, monarchie qui régnait également sur les colonies d'outremer, les
nouveaux colons eux ont pratiqué depuis l'indépendance sans avoir aucune honte, une politique de
dynastie qu'ils ont su faire accepter par la population de moutons de panurge. En effet, tout comme
Hitler vint au pouvoir grâce au peuple, les membres des dynasties politiques ont joui du pouvoir grâce à
ce même peuple.
Jugez en vous même. Est-ce une coïncidence que à l'exception d'un certain ex-syndicaliste, tous les
premiers ministres, qui sont en fait le seul pouvoir exécutif, etaient ou sont des avocats du barreau de
l'ancien colonisateur, entraînés dans les mêmes prestigieuses écoles de droit où les éminents politiciens
du pays colonisateur ont eux aussi fait un stage?
D'ailleurs au moins deux des premiers ministres qu'a connu l'île Maurice ont la nationalité du précédent
pays colonisateur.
Et le comble c'est que les deux ont porté plainte contre ce dernier aux Nations Unies contre son
occupation illégale de l'Archipèle des Chagos. Comment peut-on se plaindre juridiquement contre
l'occupation territoriale d'une puissance étatique sur une terre étrangère alors qu'on est soi-même
titulaire de la nationalité de cette même puissance étatique? La logique voudrait que si l'on avait un
respect de soi-même et surtout des personnes qui nous ont élu, l'on aurait renoncé à la nationalité du
précédent pays colonisateur. En créole mauricien, il y a une expression qui dit "manger une banane par
les deux bouts". Ce qui pourrait se traduire par une suspicion que si un jour les choses s'envenimaient à
Maurice, comme ce fut le cas en 1999, ils fuiraient le pays pour se réfugier sans aucun anicroche au
métropole colonisateur.
L'autre bout de la banane, c'est évidemment la jouissance du pouvoir et des nombreux privilèges
surtout monétaire qui l'accompagnent. Dans l'affaire dite des coffreforts, des centaines de millions de
roupies mauriciennes ont été découvertes dans des coffreforts d'un précédent premier ministre lors
d'une perquisition à son domicile. Sa défense jusqu'à présent c'est que cette somme astronomique serait
en fait une accumulation de donation à son parti. Mais cette affaire qui défraya la chronique n'est que le
bout immergé de l'iceberg. Ce qui se cache en dessous de la surface de l'eau, seul Dieu le sait.
D'autres précédents premiers ministres ont eux bâti des empires et là encore seul Dieu connaît leurs
patrimoines financiers et immobiliers.

Vous aimerez peut-être aussi