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Note méthodologique relative au

processus d’évaluation des offres

NOM Fonctions Date Signature

xx Responsable méthodes de la
REDACTION
direction des achats

xx Directeur des achats


VERIFICATION
(de l’établissement support du GHT xx)

xx Directeur Général du CHU / CH


APPROBATION
(établissement support du GHT xx)
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Sommaire
I- PREAMBULE ______________________________________________________________ 2
II- OBJET DU DOCUMENT ______________________________________________________ 2
III- DOMAINE D’APPLICATION _________________________________________________ 2
IV- ACTEURS DU PROCESSUS __________________________________________________ 2
V- DOCUMENTS DE REFERENCE ET DOCUMENTS ASSOCIES ___________________________ 2
VI- DEFINITIONS ____________________________________________________________ 3
VII- CADRE JURIDIQUE________________________________________________________ 3
VIII- METHODOLOGIE DE DEFINITION ET PONDERATION DES CRITERES ________________ 10
IX- METHODOLOGIE DE NOTATION ____________________________________________ 13
X- SYNTHESE DE L’EVALUATION ________________________________________________ 15
XI- PROCESSUS DE MISE EN OEUVRE ___________________________________________ 15
XII- ANNEXES ____________________________________________ Erreur ! Signet non défini.

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I- PREAMBULE

La méthodologie d’évaluation des offres répond à deux problématiques :

- la problématique juridique : il s’agit du choix des critères de sélection des offres (un ou
plusieurs critères, transparence des critères de sélection) et des modalités de mise en
œuvre des critères.

- et la problématique de performance économique : il s’agit de l’optimisation de la


sélection des critères de choix et de leurs pondérations associées.

II- OBJET DU DOCUMENT

L’objet de cette note EST :


- de présenter la démarche mais surtout l’esprit régissant le choix des critères et l’évaluation
des offres lors d’un achat au sein de l’établissement
- de resituer le cadre juridique relatif à la méthodologie d’évaluation des offres
- de proposer des outils pour l’optimisation des critères de choix et leurs pondérations
L’objet de cette note N’EST PAS :
- de définir une liste type de critère de choix

III- DOMAINE D’APPLICATION

Tous les achats d’exploitation ou d’investissement du GHT xx entrent dans le cadre de cette note.

IV- ACTEURS DU PROCESSUS

Acheteurs et prescripteurs sont inscrits dans le processus d’évaluation des offres (lors de la
définition du besoin, de l’élaboration des stratégies Achats, de la rédaction du CCTP…).

V- DOCUMENTS DE REFERENCE ET DOCUMENTS ASSOCIES

Documents de référence

Recommandations de la DGOS
Guide et recommandations DAJ - Le prix dans les marches publics – Avril 2013

Documents associés

Procédures « Stratégie achats »


Procédure « Définition des rôles et interfaces prescripteurs / acheteurs / approvisionneurs »

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VI- DEFINITIONS

CCAP : Cahier des Clauses Administratives Particulières


CCTP : Cahier des Clauses Techniques Particulières
RC : Règlement de consultation

VII- CADRE JURIDIQUE

LES CRITERES D’APPRECIATION DES CANDIDATURES

L’examen de la recevabilité des candidatures est obligatoire en procédure formalisée, comme


en procédure adaptée (Article 52 du Code des marchés publics (CMP) il a pour objet la
vérification de l’aptitude à candidater.
Par ailleurs les candidats doivent fournir les renseignements, demandés par le Pouvoir
Adjudicateur (dans les avis d’appel public ou, en l’absence d’un tel avis, dans le règlement de
consultation), de nature à vérifier leurs garanties professionnelles, techniques et financières.
Il ne peut être exigé des candidats que les pièces mentionnées par l’arrêté du 28 août 2006 fixant
la liste des renseignements et des documents pouvant être demandés aux candidats aux
marchés passés par les pouvoirs adjudicateurs.
Ces renseignements doivent être objectivement nécessaires à l’objet du marché et à la nature
des prestations à réaliser, permettant d’évaluer les expériences, capacités professionnelles,
techniques et financières, ainsi que des documents relatifs aux pouvoirs des personnes habilitées
à engager les candidats.
Ces éléments d’examen de la recevabilité des candidatures ne sont pas à confondre avec les
critères d’analyse des offres.
Ces éléments d’examen des candidatures visent pas à identifier l'offre économiquement la plus
avantageuse, mais qui sont liés essentiellement à l'appréciation de l'aptitude des soumissionnaires
à exécuter le marché.
Les offres ne peuvent être jugées sur des critères qui relèvent de l’appréciation des capacités des
candidats. Ainsi, les critères portant l'expérience, les qualifications et les moyens de nature à
garantir une bonne exécution du marché sont des critères qui concernent l'aptitude des
soumissionnaires à exécuter un marché et qui n'ont donc pas la qualité de «critères d'attribution»
au sens de l'article 36, paragraphe 1, de la directive 92/50 (1).

LES CRITERES D’ANALYSE DES OFFRES

En application de l’article 53 du CMP, la détermination de l'offre économiquement la plus


avantageuse se fonde soit sur une pluralité de critères non discriminatoires et liés à l'objet du
marché, soit, compte tenu de l'objet du marché, sur un seul critère, qui est celui du prix. Par
ailleurs, le ou les critère(s) doivent être suffisamment précis pour ne pas laisser une liberté de
choix discrétionnaire au pouvoir adjudicateur (2).

Ces critères devront être rendus publics dans l’avis d’appel public à la concurrence ou dans les
documents de la consultation. Ils ne doivent pas être discriminatoires, mais liés à l’objet du
marché et suffisamment précis pour ne pas laisser une liberté de choix discrétionnaire au pouvoir
adjudicateur.

1 CJCE, 24 janvier 2008, affaire C-532/06, Emm. G. Lianakis AE, c/Dimos Alexandroupolis
2
CE, 28 avril 2006, commune de Toulouse, n° 280197

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Lorsque la détermination de l'offre économiquement la plus avantageuse se fonde sur une


pluralité de critères non discriminatoires et liés à l'objet du marché, ceux-ci doivent, sauf
impossibilité, être pondérés.

Article 53 du CMP

I.- Pour attribuer le marché au candidat qui a présenté l'offre économiquement la plus
avantageuse, le pouvoir adjudicateur se fonde :

1° Soit sur une pluralité de critères non discriminatoires et liés à l'objet du marché, notamment la
qualité, le prix, la valeur technique, le caractère esthétique et fonctionnel, les performances en
matière de protection de l'environnement, les performances en matière de développement des
approvisionnements directs de produits de l'agriculture, les performances en matière d'insertion
professionnelle des publics en difficulté, le coût global d'utilisation, les coûts tout au long du cycle
de vie, la rentabilité, le caractère innovant, le service après-vente et l'assistance technique, la
date de livraison, le délai de livraison ou d'exécution, la sécurité d'approvisionnement,
l'interopérabilité et les caractéristiques opérationnelles. D'autres critères peuvent être pris en
compte s'ils sont justifiés par l'objet du marché ;

2° Soit, compte tenu de l'objet du marché, sur un seul critère, qui est celui du prix.

II.- Pour les marchés passés selon une procédure formalisée autre que le concours et lorsque
plusieurs critères sont prévus, le pouvoir adjudicateur précise leur pondération.
Le poids de chaque critère peut être exprimé par une fourchette dont l'écart maximal est
approprié.
Le pouvoir adjudicateur qui estime pouvoir démontrer que la pondération n'est pas possible
notamment du fait de la complexité du marché, indique les critères par ordre décroissant
d'importance.

Les critères ainsi que leur pondération ou leur hiérarchisation sont indiqués dans l'avis d'appel
public à la concurrence ou dans les documents de la consultation.

III.- Les offres inappropriées, irrégulières et inacceptables sont éliminées. Les autres offres sont
classées par ordre décroissant. L'offre la mieux classée est retenue.

IV.- 1° Lors de la passation d'un marché, un droit de préférence est attribué, à égalité de prix ou à
équivalence d'offres, à l'offre présentée par une société coopérative ouvrière de production, par
un groupement de producteurs agricoles, par un artisan, une société coopérative d'artisans ou
par une société coopérative d'artistes ou par des entreprises adaptées.

2° Lorsque les marchés portent, en tout ou partie, sur des prestations susceptibles d'être exécutées
par des artisans ou des sociétés d'artisans ou des sociétés coopératives d'artisans ou des sociétés
coopératives ouvrières de production ou des entreprises adaptées, les pouvoirs adjudicateurs
contractants doivent, préalablement à la mise en concurrence, définir les travaux, fournitures ou
services qui, à ce titre, et dans la limite du quart du montant de ces prestations, à équivalence
d'offres, seront attribués de préférence à tous autres candidats, aux artisans ou aux sociétés
coopératives d'artisans ou aux sociétés coopératives ouvrières de production ou à des entreprises
adaptées.

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3° Lorsque les marchés portent, en tout ou partie, sur des travaux à caractère artistique, la
préférence, à égalité de prix ou à équivalence d'offres prévue au 2°, s'exerce jusqu'à
concurrence de la moitié du montant de ces travaux, au profit des artisans d'art ou des sociétés
coopératives d'artistes.

*****

Texte associé : Circulaire du 14 février 2012 relative au Guide de bonnes pratiques en matière de
marchés publics

1. Distinction entre examen de la conformité des offres et leur évaluation

Seules les offres conformes peuvent être notées. En ce sens, toute offre inappropriée, irrégulière
ou inacceptable est exclue du classement des offres.

2. Obligation de publication des critères et de leur pondération

Le pouvoir adjudicateur a pour obligation d’annoncer dans l’AAPC et les documents de la


consultation les critères d’attribution, leur pondération / hiérarchisation et leurs conditions de mise
en œuvre3.

3. Le choix des critères d’attribution

Les offres (art. 53 CMP) sont analysées au regard d’une variété de critères qui doivent être non
discriminatoires et liés à l’objet du marché (qualité, prix, valeur technique…). Leur examen a pour
objet de permettre au pouvoir adjudicateur d’identifier l’offre économiquement la plus
avantageuse et d’attribuer le marché au candidat ayant présenté une telle offre.

De la qualité du choix des critères dépend la qualité du choix des offres. Il doit donc être guidé
par la volonté de facilité l’identification de l’offre la plus intéressante.

Le CMP offre une liste non exhaustive des critères de choix d’offres (article 53). C’est une liste
indicative et non limitative. C'est-à-dire que le pouvoir adjudicateur peut utiliser d’autres critères
que ceux déterminés par le CMP à condition qu’ils soient « justifiés par l’objet du marché ou ses
conditions d’exécution »

Enfin, compte tenu de l’objet du marché, il est possible de ne retenir que le critère du prix.

4. Intangibilité des critères après leur publication

En vertu des principes de transparence et d’égalité de traitement, les critères et modalités de


sélection des offres ne doivent pas présenter de caractère « évolutif ». Il n’est donc par exemple
pas envisageable d’examiner une offre au motif que les autres n’ont pas obtenu une note « prix »
convenable.

Une fois les critères portés à la connaissance des candidats potentiels, il n’est plus possible d’en
modifier la liste par addition ou soustraction ou, en en changeant la pondération ou le
classement.

3
CE, 31 mars 2010, Collectivité territoriale de Corse, n° 334279

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5. Le caractère obligatoire de la pondération

Le droit communautaire a introduit la pondération obligatoire des critères (sauf concours de


maîtrise d’œuvre même si recommandée comme pour les MAPA). En cas d’impossibilité motivée,
la hiérarchisation est obligatoire

6. Méthode de pondération

La pondération représente l’importance accordée à chacun des critères (ou sous-critères) les uns
par rapport aux autres et au regard de l’ensemble de ces critères cette pondération peut
s’exprimer sous forme de pourcentages, coefficients, points… à condition qu’elle conduise à une
pondération des notes critères par critères.

7. Sous-critères : l’obligation de publication de la pondération

Le respect de la transparence des procédures fait obligation au Pouvoir adjudicateur de fournir


une information claire et complète aux candidats.

Par un arrêt du 18 juin 2010, le Conseil d’Etat a4 précisé que la publication et la pondération des
sous critères est une obligation.

« si le pouvoir adjudicateur décide, pour mettre en œuvre ces critères de sélection des offres, de
faire usage de sous-critères également pondérés ou hiérarchisés, il doit porter à la connaissance
des candidats la pondération ou la hiérarchisation de ces sous-critères dès lors que, eu égard à
leur nature et à l'importance de cette pondération ou hiérarchisation, ils sont susceptibles
d'exercer une influence sur la présentation des offres par les candidats ainsi que sur leur sélection
et doivent en conséquence être eux-mêmes regardés comme des critères de sélection »

Pour autant des sous-critères dont la pondération n’avait pas été annoncée pourraient tout de
même être retenus aux conditions cumulatives suivantes5 :

- pas de modification des critères d’attribution du marché définis dans le RC ou l’AAPC


- ces sous-critères ne doivent pas contenir d’éléments qui, s’ils avaient été connus lors de la
préparation des offres, auraient pu influences celle-ci
- les sous-critères ne doivent pas avoir été adoptés en prenant compte d’éléments
susceptibles d’avoir un effet discriminatoire envers les candidats.

8. Méthode de notation des offres, pas d’obligation de publication

Il ne pèse sur les méthodes d’analyse des offres aucune obligation de publicité, ni dans l’AAPC, ni
dans les documents de la consultation678.

4
Conseil d'Etat, 18 juin 2010, publication de la pondération des sous-critères N° 337377 Commune de Saint Pal de Mons, publié au
recueil Lebon.
5 CJCE, 24 novembre 2005, ATI EAC, aff. C-331/04
6
Réponse ministérielle n°21229, JO sénat Q, 8 mars 2007 à la question du 19 janvier 2006, B.Piras « chaque acheteur [doit]
élaborer sa propre méthode en fonction de l’importance respective qu’il entend donner à chacun des critères…L’art.
53 du CMP limite l’obligation d’insérer dans l’AAPC ou le RC aux seules mentions des critères d’attribution et de la
part respective de chaque critère. Le PA n’est donc pas tenu de mentionner les méthodes de notation dans l’AAPC ou
le RC ».
7
TA Montpellier 28 sept 2006, sté Philip et Frères, n°0605115
8
Conseil d'Etat, 31 mars 2010 Collectivité territoriales de Corse N° 334279 « le pouvoir adjudicateur à l’obligation d’indiquer
dans ces documents de consultation les critères d’attribution du marché et leurs conditions de mise en œuvre, il n’est
en revanche pas tenu d’informer les candidats de la méthode de notation des offres ».

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Cependant, le Pouvoir Adjudicateur doit être en mesure de justifier de la régularité de cette


méthode d’analyse au regard des principes fondamentaux de la commande publique, en cas de
contentieux. Nous savons qu’au titre du contrôle de l’application des dispositions de l’art. 53 du
CMP, le juge vérifie la cohérence des notes attribuées notamment au regard du résultat de la
mise en œuvre de la pondération qui doit rendre compte de l’écart réel des offres9

Le fait, pour le pouvoir adjudicateur, d’être en mesure de justifier de la régularité de cette


méthode d’analyse au regard des principes fondamentaux de la commande publique est
confirmé par la réponse ministérielle du mois de mars 2007 qui incite, « dans un souci de bonne
administration et afin d’éviter d’éventuelles contestations …à assurer la plus grande
transparence ».

9. Eléments d’appréciation des offres, sous-critères, méthode de notation et risque de


requalification en critères de sélection des offres

Dès lors que des éléments d’appréciation, sous-critères ou méthode d’analyse des offres10 sont
de nature à exercer une influence sur la présentation des offres, eu égard à leur nature ou à leur
importance, le pouvoir adjudicateur doit appliquer les dispositions de l’article 53 du CMP pour se
prémunir du risque de requalification de ceux-ci. Autrement dit, ils devront être publiés et
pondérés.

Une telle requalification se fonde sur le fait les éléments de nature à exercer une influence sur la
présentation des offres doivent être clairement indiqués dans les documents de la consultation
afin de permettre aux candidats de connaître très précisément les attentes du pouvoir
adjudicateur et élaborer leur offre en toute connaissance de cause.

10. Attention aux critères sociaux et environnementaux et plus généralement liés au


développement durable

La jurisprudence est assez peu favorable aux critères liés au développement durable
reconnaissant rarement le lien entre de tels critères et l’objet même des marchés11.

Malgré cela, il est à rappeler que l’article 5 du CMP rend obligatoire la « prise en compte » de
considérations environnementales et sociales dans la définition du besoin. Ainsi, est-il
juridiquement plus sur de préciser dans le cahier des charges des obligations contractuelles dans
ce domaine et des sanction en cas de non-respect plus tôt que d’opérer une sélection des offres
par de tels critères.

11. Critère qualité et notes éliminatoires

Le CMP, en sons article 35, ne permet au pouvoir adjudicateur que de rejeter les offres
irrégulières, inacceptables et inappropriées.
La mise en place d’un système de note éliminatoire « qualité » fragilise donc considérablement la
procédure et en entraînerait un risque contentieux important.
Pour lever la qualification d’offre irrégulière (pour rappel, l’article 35 CMP définit les offres
irrégulières comme des offres : « qui, tout en apportant une réponse au besoin du pouvoir
adjudicateur, [sont] incomplète[s] ou ne respecte[ent] pas les exigences formulées dans l’avis
d’appel public à la concurrence ou dans les documents de la consultation. »), l’Avis d’appel

9 TA Melun 18 janvier 2008, sté Mabillon n°0709307/2 ; TA Melun 6 mars 2008, n]0801217/2
10 Cour Administrative d’Appel de Nancy arrêt n° 11NC01001, du 7 février 2013,
11 - Cour Administrative d’Appel de DOUAI, 29 novembre 2011, Région Nord pas de Calais, req n°10DA01501
- Conseil d’État arrêt n° 363921, du 15 février 2013

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public à la concurrence ou les documents de la consultation doivent déterminer précisément des


exigences dont le non-respect entraîne la qualification d’offre irrégulière. Il peut s’agir
d’exigences minimales de qualité.
Introduire une note éliminatoire au stade du sous-critère et dans une autre mesure au stade du
critère n’est pas souhaitable, il existerait un risque trop important de violation des modalités de
pondération fixée dans les documents de la consultation et par la même des principes de la
commande publique. En effet un sous-critère ou un critère avec un niveau de pondération
inférieur aux autres ne peut pas acquérir un poids plus important que l’ensemble des autres sous-
critères et critères du fait de son caractère éliminatoire.
Le système le plus approprié restant d’opérer un classement des offres qui ne sont ni
inacceptables, ni irrégulières, ni appropriées après examen de l’ensemble des critères.

12. Critère prix et note éliminatoire – Offre inacceptable en raison du prix

Selon l’article 35 du code des marchés publics, une offre est inacceptable si les conditions qui
sont prévues pour son exécution méconnaissent la législation en vigueur ou si les crédits
budgétaires alloués au marché après évaluation du besoin à satisfaire ne permettent pas au
pouvoir adjudicateur de la financer. C’est seulement à cette dernière condition qu’une offre
pourra être jugée inacceptable en raison de son prix trop élevé.

Les conditions pour que l’offre soit qualifiée d’inacceptable sont :

- Une définition précise du besoin ;


- Une évaluation préalable réaliste12 :

L’évaluation réalise doit aboutir à la détermination d’un prix de référence devant intégrer
plusieurs éléments :

- Objet/périmètre du marché : qualité attendue (d’où la nécessaire définition précise et


préalable du besoin) ;
- Evolution des conditions économiques (coût des matières premières, évolution de la
structure concurrentielle…).

Deux possibilités sont envisageables :

- Une limite peut être fixée par rapport au prix sortant : cela sera pertinent si le prix sortant
est suffisamment représentatif, c’est-à-dire si le nouveau projet de marché est
comparable et si les conditions économiques de l’achat sont assez similaires ;
- Un prix cible peut être défini (solution la moins risquée) : ce prix peut être fondé sur le prix
sortant mais doit intégrer les éventuelles évolutions du périmètre du marché et des
conditions économiques de l’achat. Dans cette hypothèse, l’argument de la recherche
d’économies par le biais des achats groupés peut être avancé.
Le pouvoir adjudicateur doit néanmoins être en mesure d’établir le lien entre le budget
des acheteurs publics et le prix cible, et de démontrer la cohérence de ce prix cible avec
le dossier de consultation (et notamment les critères de choix pondérés) et avec
concurrence dans le domaine considéré.

12
- CE, 29 décembre 1997, Préfet de Seine-et-Marne c/ OPAC de Meaux, n° 160686
- CAA Versailles, 16 juin 2005, Commune de Francoville-la-Garenne, n° 02VE03350 : l’estimation effectuée par le pouvoir
adjudicateur était irréaliste dès lors que l’ensemble des offres proposées étaient 60% supérieures à ce montant
- CE, 24 juin 2011, OPH Interdépartemental de l’Essonne, du Val d’Oise et des Yvelines, n° 346665 : une offre supérieure de 25% à
l’estimation des services de l’acheteur n’est pas systématiquement inacceptable

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Par ailleurs, une note de la DAJ de septembre 2011 pose pour principe qu’il y a autant de
marchés que de lots. On peut ainsi penser que l’évaluation devra porter sur chaque produit (un
lot = un marché).

Enfin, à titre de remarque, il faut préciser que le raisonnement sur les offres anormalement basses,
selon lequel le pouvoir adjudicateur ne peut pas rejeter une offre au seul motif qu’elle serait
inférieure à un seuil fixé en amont (note de la DAJ de juillet 2011) ne peut pas être appliqué a
contrario pour les offres anormalement hautes.

La différence principale est que l’offre anormalement basse s’apprécie au regard d’éléments
extérieurs au pouvoir adjudicateur qui doit demander au candidat de justifier le caractère non
anormalement bas de son offre, alors que l’offre anormalement haute dépend du budget que le
pouvoir adjudicateur entend pouvoir consacrer.

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VIII- METHODOLOGIE DE DEFINITION ET PONDERATION DES CRITERES

Enoncer un critère de choix, c’est avoir une flexibilité sur le niveau d’exigence relatif à ce critère.
Si je ne suis pas flexible sur le critère, c’est qu’il s’agit d’un critère de conformité / non-conformité.
A- Sélection des critères (hors critères « prix »)

A titre indicatif, la sélection des critères peut répondre à 3 questions :


- Le QUOI ? Ce sont les critères techniques pour juger de la qualité fonctionnelle et
technique des produits ou des prestations
Exemple : le type de conditionnement (sachet vrac = moyen, plaquette = bien,
unitaire = excellent), la facilité d’ouverture…

- Le COMMENT ? Comment le fournisseur s’y prend-t-il en termes de méthodologie pour


mettre en œuvre la prestation ou élaborer le produit ? L’idée est d’estimer le niveau
de confiance que l’on a dans le processus industriel permettant de produire la
prestation.
Exemple : Comment est élaborer le logiciel ; le plat préparée ?

- Le QUI ? L’organisation mise en place par le fournisseur permettra-t-elle d’assurer la


prestation convenablement ?
Exemple : Y a-t-il un chef de projet ? le niveau de qualification des salariés est-il
suffisant ? Les tâches sont-elles affectées de façons pertinentes ? Les modalités de
fonctionnement garantissent-ils la fluidité et l’efficience du process ? Quel est le
niveau de délégation ? Niveau de contrôle ?

Il s’agit pour l’acheteur, en liaison avec le prescripteur, de :


1° Lister les critères qui reflètent les préoccupations majeures des différents acteurs (acheteur,
exploitant, prescripteur, soignant…)
2° Classer les préoccupations par domaine (technique, organisationnel, processus) et prioriser par
ordre d’importance. La pondération d’un critère reflètera le niveau de priorité concerné en
rapport avec la spécificité de la demande.
3° Sélectionner les critères en mesure de différencier réellement les offres (c’est-à-dire les critères
où la différence entre deux fournisseurs sera significative).
4° Réduire la sélection à 5 ou 6 critères maximum afin de ne pas écraser la pondération. Trop de
critères implique mécaniquement une faible pondération sur chaque critère et donc sans effet
sur le classement des offres.
5° Si besoin, définir pour chaque critère la liste exhaustive des sous-critères qui le compose. Les
sous-critères doivent être pondérés et notés, à la différence des éléments d’appréciations
formellement rédigés qui, eux, ne font pas l’objet de pondération. Ils sont simplement évalués. Les
éléments d’appréciations offrent plus de souplesse que les sous-critères dans l’évaluation.
Intégration de critères relatifs au développement durable :
La DHA du CHU de Toulouse s’engage à systématiser l’analyse et l’intégration de la démarche de
développement durable sur les segments d’achats prioritaires suivants :
- Energie
- Déchets
- Nettoyage
- Transports

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La DHA s’engage à insérer des clauses environnementales et sociales dans ses marchés sans que
ces clauses n’engendrent d’effet discriminatoire à l’égard des candidats potentiels. La DHA
s’engage à utiliser les variantes et l’allotissement comme outils au service de l’achat durable. Par
exemple, la considération du développement durable lors d’une consultation peut se traduit par
l’intégration d’un critère autour des écolabels.

B- Pondération des critères (hors critères « prix »)

Le poids affecté à un critère traduit l’importance pour les acteurs concernés. Il faut être capable
de justifier la pondération. Il s’agit surtout de ne pas se baser mécaniquement sur des éléments
historiques « traditionnels » sans justification.
Les valeurs de pondérations dépendent du domaine d’achat et sont ajustés en fonction du
contexte spécifique de l’affaire.

C- Pondération du critère prix

Mécanique générale de pondération du critère prix

La pondération prix sera d’autant plus importante que le produit est standardisé. En effet, un
produit standardisé (c’est-à-dire, un besoin très précisément spécifié) signifie une grande
confiance en la qualité du produit et une satisfaction client garantie. La préoccupation majeure
se concentre donc autour du prix. La qualité ne peut être remise en cause du fait d’une définition
très précise du besoin.

La pondération du critère prix dépend de deux facteurs majeurs :

- le niveau concurrentiel du marché


- la capacité à spécifier précisément le besoin : plus le besoin est précisément défini,
moins la différence se fait sur le plan technique. Le prix devient alors très discriminant.

L’importance que l’on accorde au critère prix et plus particulièrement à sa pondération, n’a de
sens que si elle induit efficacement une pression à la baisse sur les prix des offres. Cette influence
sur les prix, qui découle en fait du rapport de force avec les fournisseurs, résulte donc quasi-
exclusivement des deux facteurs majeurs :

Le niveau de concurrence (Nc) dans le domaine d'achat concerné.


Nb : Cela repose sur l'idée qu'un domaine non concurrentiel induit un rapport de force défavorable au
CHUT. Une pondération élevée du critère prix n’aura qu’un effet très limité et expose le CHU à un
risque qualité due à une faible pondération des critères qualités.
La connaissance du marché fournisseurs pour une famille d’achat permet de faire une évaluation
relative du niveau concurrence sur une échelle fixée à priori.
La démarche proposée consiste à noter (Nc) sur une échelle de 1 à 10 le niveau concurrentiel de
la famille d’achat concernée. Le tableau ci-après indique la correspondance entre la note
affectée et la qualification concurrentielle correspondante étant entendu que la note sera
d’autant plus élevée que le niveau concurrentiel est fort :

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Nc Axe d'évaluation du niveau concurrentiel


Note Note
Nb stés
basse haute Niveau concurrentiel "crédibles"
tranche tranche

0 1 Monopole (sans objet : (*)) 1


1 2 Quasi-monopole maîtres d'œuvre 1à3
2 3 Quasi-monopole sociétés 2à3
3 4 Marché peu concurrentiel <5
4 5 Marché assez concurrentiel >5
5 7 Marché concurrentiel mature > 10
7 8 Marché concurrentiel en croissance > 10
8 10 Marché très concurrentiel > 20
(*) hors marché captif car opérateur économique déterminé

La difficulté à spécifier le besoin (Ns) en termes de résultats attendus (fonctionnels et


techniques)
Nb : Cela repose sur l'idée qu'un besoin spécifié de manière complète et détaillée donc sans ambiguïté
permet d'exclure d'emblée les offres non-conformes au CCTP. Il s'ensuit que le critère prix a alors un
poids important.
Chaque affaire doit faire l’objet d’une une évaluation de la difficulté à spécifier le besoin, sur une
échelle fixée à priori.
La démarche proposée consiste à noter (Ns) sur une échelle de 1 à 10 le niveau difficulté à
spécifier. La note sera d’autant plus forte que la difficulté à spécifier est grande. Le tableau ci-
après indique la correspondance entre la note affectée et la difficulté à spécifier.

Ns Axe d'évaluation de la difficulté à spécifier (*)


Note
Note
basse
tranc
haute Difficulté à spécifier famille de prestations
tranche
he
0 1 Approvisionnement 100% sur catalogue Fournitures très matures
Fournitures matures avec prestations non
1 2 Très facile à spécifier
techniques associées
Equipements/Prestations techniques ou non
2 3 Facile à spécifier
avec exigences courantes
Equipements/Prestations avec exigences
3 4 Assez facile à spécifier
élaborées
4 5 Peu difficile à spécifier Equipement industriel ou médical (techno très
mature)
5 7 Assez difficile à spécifier Equipement industriel ou médical (techno mature)
7 8 Difficile à spécifier Familles d'achats complexes (techno avancée)
8 10 Très difficile à spécifier Familles d'achats complexes et à haute criticité
10 10 Extrêmement difficile à spécifier Majorité des affaires en R&D
(*) spécification d'un objectif de résultat (fonction + performances)

La difficulté à spécifier s’explique par :


- un besoin peu mature
- ou un besoin difficile à retranscrire en matière d’exigence dans le CCTP.

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Fourchettes de pondération selon les domaines


La plage de pondération se déduit ensuite directement des notes Ns et Nc.

IX- METHODOLOGIE DE NOTATION

Périmètre de notation : Que note t’on ?


1° On ne note que les offres conformes uniquement
2° On ne note que ce qui est écrit dans l’offre : On ne peut noter qu’au regard du CCTP. Toute
carence, ou toute imprécision du CCTP génère des difficultés à noter. De plus, on ne note pas ce
que qu’on connait du fournisseur par expérience, afin de garantir l’équité de traitement entre les
candidats.
3° On ne note que les besoins explicites exprimés dans les critères de choix, et non les besoins
implicites.
Même une offre avec une très faible note qualité est réputée acceptable. On ne définit pas de
note éliminatoire (cf. p.9).

Objectif d’une note : Pourquoi une note ? Pour CLASSER !


Le classement résulte du calcul pondéré des notes et repose donc sur le couple pondération /
note.
La note sert à objectiver un commentaire relatif à un domaine de l’offre sur le critère considéré. Il
faut veiller à une dispersion entre les notes si cela reflète la réalité.
N.B. il est indispensable de veiller à une cohérence entre les notes affectées sur un critère et les
commentaires. Il s’ensuit qu’il ne peut y avoir de différence de note sans différence de
commentaires.

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La notation des offres sur chaque critère permet d’objectiver les écarts de qualité et
d’adéquation aux attentes du CHU. Et donc en final d’éviter le risque de litige.

Principes de notations des critères qualités : Comment noter ?


1° On note de façon SYSTEMATIQUE sur une échelle de 1 à 10 : échelle identique pour tous les
critères.
N.B. sinon cela biaiserait la pondération
2° On note dans l’absolu (et pas relativement aux autres offres sauf pour le critère prix) :
- l’offre A est meilleure que l’offre B donc je mets une meilleure note à A : NON !
- l’offre A est très bien, je lui mets la note X, l’offre B est moyen, je lui mets la note Y : OUI !
3° On note au regard de ce qui est demandé :
- L’offre est-elle en adéquation avec la demande spécifiée dans le DCE ?
- L’offre est-elle en situation de sur-qualité par rapport à mes attentes spécifiées ?
NB : il s’en suit qu’on ne peut sur noter une offre jugée intéressante mais sur des exigences non
spécifiées formellement dans le CCTP.
- Pour chaque critère, où l’offre se situe-t-elle sur l’échelle de satisfaction ?
L’acheteur n’est pas compétent pour exprimer fonctionnellement le besoin mais il veille à ce que
la rédaction du CCTP permette l’évaluation des offres, c’est-à-dire, l’acheteur veille à :
- la complétude des exigences
- la clarté des exigences
- la pertinence des exigences
- l’absence de biais dans la formulation des exigences

On peut donc avoir à faire à des offres de qualité « très mauvaise » mais tout à fait conforme et
donc acceptable. Par exemple, en critère de choix des plats surgelés : le goût. Un plat proposé
peut être conforme au cahier des charges (traçabilité, hygiène…) et bien que le plat soit très
mauvais au goût, il reste malgré tout un candidat potentiel.

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X- SYNTHESE DE L’EVALUATION

On élabore une note globale par la somme pondérée des critères. L’offre jugée la meilleure par
l’acheteur dans le RAO est celle qui a la meilleure offre globale pondérée.

XI- PROCESSUS DE MISE EN OEUVRE

A- Phase amont

Préparation du DCE. Acheteur et prescripteur se concertent pour lister les critères et leurs
pondérations. L’acheteur est garant de la mise en œuvre de la méthode décrite dans la
présente note. Les critères et les principes d’évaluation sont décrits dans le RC.

Le prescripteur est leader sur les critères non financiers.


L’acheteur est leader sur les critères financiers (prix, annexes financières…).

B- Analyse des offres

Elaborer un RAO avec cohérence entre les commentaires et les notes : respecter les critères et les
pondérations associées. On ne peut rajouter de nouveaux sous-critères dans le RAO.
Il faut identifier ceux qui notent en amont.

C- Commission de choix

Validation ultime du choix : président de la commission de choix (Directeur des Achats) et


éventuellement soumis au DG.
Il peut y avoir, lors de la commission de choix, remise en cause des notations dès lors qu’une
incohérence est identifiée entre l’offre et le commentaire ou entre le commentaire et la note.

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