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COURS VIE POLITIQUE

LA DEMOCRATIE

I-Vocabulaire et notions
La compréhension de la vie politique exige la connaissance d’un grand nombre de notions

1) Etymologie du mot politique


L’Étymologie est la science qui étudie l’origine des mots d’une langue. L’origine du mot politique est grecque et vient du
terme politikos qui signifiait « de la cité ». En effet pour les Grecs anciens, la cité (polis) était le cadre de vie d’une
communauté humaine qui s’était organisée avec ses lois et son système de gouvernement. Une cité était donc un
territoire délimité par des frontières naturelles mais précises. A l’intérieur de ce territoire, les groupes de population
avaient tissés des liens d’abord économiques puis des liens que l’on dirait aujourd’hui « civiques » (propres à leur cité).
Plus tard les Romains, ont traduit le terme grec polis par le terme latin civitaté que la langue française a également
repris. Mais le français distingue désormais les deux mots politique et civique bien qu’ils soient liés.

Le terme politique s’applique dans la langue française au type de gouvernement, à son action, à l’organisation des
rapports entre les dirigeants et ceux qui sont dirigés, c’est-à-dire le reste de la population.

Le terme civique ou civisme renvoie alors aux rapports que les citoyens d’un Etat entretiennent : le respect des lois, des
usages en vigueur, leurs devoirs politiques…

2) Qu’est-ce qu’un régime politique ?

C’est un type d’organisation politique, de système politique.

En fonction de ce que les sociétés diverses ont pu produire comme organisation politique, on peut classer ces systèmes
en différents régimes politiques

- La monarchie : il s’agit d’un système où le pouvoir est personnifié par une personne : un roi, un prince ou un
empereur. Plusieurs remarques peuvent être faites. D’abord, une personne ne gouverne jamais vraiment seul et
dans toute monarchie, il y a un groupe d’hommes qui est associé au pouvoir ou bien qui le partage. Ensuite,
dans une monarchie, la personne qui est au pouvoir a une légitimité aux yeux de la population qu’il dirige. En
général, c’est le sacré qui définit cette légitimité. Soit le roi ou empereur est considéré comme un dieu soit il tire
ses pouvoirs de Dieu qui l’a désigné pour gouverner. Ce fut le cas de la plupart des régimes antiques (Chine
impériale, Egypte des pharaons, Empire romain) ou bien modernes (royaumes européens)
- L’oligarchie : c’est un régime politique dans lequel plusieurs familles se partagent officiellement le pouvoir, dans
la mesure où elles détiennent les richesses du pays. On peut trouver des exemples antiques dans la civilisation
celtique ou modernes avec les pays pétroliers du golfe. Un régime aristocratique est un régime oligarchique car
une minorité de famille détient le pouvoir dans la mesure où elle est considérée comme supérieure aux autres
catégories de la population. Cette supériorité peut être soit militaire, soit matérielle soit intellectuelle….On parle
de noblesse ou d’élite pour caractériser cette minorité au pouvoir.

- La République. Le mot vient du latin Res publica qui signifie la chose publique. Dans ce type de régime, on
considère alors que le gouvernement est l’affaire de tous. Les dirigeant sont alors nommés et représentent le
peuple. Mais une république n’est pas automatiquement démocratique et durant l’antiquité comme au Moyen-
âge, les républiques ne l’étaient pas. On peut prendre comme exemple la République romaine où l’assemblée
dirigeante -le Sénat- était composée de gens élus mais pour se présenter à ces élections, il fallait appartenir à un
groupe social riche, l’ordre sénatorial.
II) Historique de la Démocratie
La démocratie est d’abord un système politique tout à fait particulier, original, inventé à une certaine époque et dans un
certain endroit : au Ve siècle av. JC, dans la cité d’Athènes. Les Athéniens avaient jusque là connu une forte instabilité
politique et certains hommes avaient profité du mécontentement populaire pour se hisser au pouvoir et se l’accaparer
entièrement. On les appelait les tyrans. Après leur chute, un certain nombre d’hommes politiques élaborèrent
progressivement et difficilement un système politique permettant tout à la fois à la cité d’être gouvernée et d’éviter que
le pouvoir soit confisqué par quelques uns. C’est pourquoi ils créèrent des institutions séparées qui donnaient seulement
une partie du pouvoir politique (législatif, exécutif ou judiciaire) et faisaient en sorte de faire tourner au maximum les
citoyens qui exercèrent ces diverses fonctions du pouvoir. Ils utilisèrent donc le tirage au sort. Le tableau suivant montre
bien à la fois cette séparation des pouvoirs et la volonté de faire participer tous les citoyens au pouvoir.

Pouvoir Institutions politiques Hommes Désignation


De diriger Stratèges Citoyens Election
Faire appliquer la loi Archontes Citoyens Tirage au sort
(exécutif)
De préparer les lois Boulé Citoyens Tirage au sort
De voter les lois Ecclésia Citoyens Tous (40 000)
(législatif)
De rendre la justice Héliée Citoyens Tirage au sort
(judiciaire)

On voit dans ce tableau la séparation des pouvoirs. Le pouvoir était donc considéré comme dangereux et c’est pourquoi
il était divisé au maximum. Tour régime démocratique exige donc une séparation du pouvoir. Ce ne doit pas être les
mêmes hommes qui assurent le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif par exemple ou bien le pouvoir législatif et le
pouvoir judiciaire. Cette séparation est difficile car elle ralentit les décisions.

Par ailleurs, les Athéniens ont créé des mesures garantissant la démocratie (à savoir éviter que le pouvoir soit confisqué)
en le limitant au maximum (chaque fonction ou mandat ne devait durer qu’un an). On ne devait pas exercer plusieurs
fois de suite la même fonction. Le temps de parole était mesuré (des vases remplis d’eau se vidaient pendant que
l’orateur parlait) afin que chacun bénéficie du même temps. Des indemnités étaient versées pour participer à la vie
politique. Et malgré toutes ces mesures censées garantir le bon fonctionnement de la démocratie, on estimait que la
démocratie était en danger lorsqu’une personnalité était trop populaire et avait pris trop d’influence. Elle pouvait être
alors être condamnée à l’exil si la majorité des citoyens le demandait. Cette mesure s’appelait l’ostracisme. Le terme
démocratie vent du grec Démos Krâtos. Démos signifiait l’ensemble des citoyens et on l’a traduit par peuple et Krâtos
pouvoir. On peut donc le traduire par le pouvoir au peuple ou bien la souveraineté du peuple.

C’est en Occident, à partir du XVIIIe siècle que la notion de démocratie réapparaît. En France, des intellectuels critiquent
la monarchie absolue de leur pays et étudient d’autres formes de régime qui leur paraissent être plus justes. Ce sont
Montesquieu ou Rousseau. Montesquieu estime que le roi ne doit pas gouverner seul et doit faire participer une partie
de la population au pouvoir. Il montre en exemple la monarchie anglaise où le roi doit s’entendre avec une assemblée
élue pour décider des lois. Rousseau estime que les dirigeants d’un pays ne doivent plus exercer leur fonction au nom de
Dieu mais au nom du peuple. Pour lui, le peuple ne peut pas gouverner directement comme à Athènes car il est trop
nombreux et pas toujours capable mais se faire représenter par d’autres hommes. Ainsi le peuple délègue ses pouvoirs à
des représentants. Il y a un contrat entre le peuple qui est finalement souverain et les dirigeants qui dirigent au nom du
peuple.

C’est au XIXème siècle que les premiers régimes démocratiques apparaissent et sont le fruit d’une longue évolution.
En Angleterre, la démocratie prend la forme de la monarchie et en France, celle de la République.

Dans les deux cas, les pouvoirs politiques sont partagés et les assemblées qui font les lois et contrôlent les dirigeants,
sont élues. Mais ce n’est que peu à peu que les élections sont ouvertes à tout le monde. D’abord ne votent et ne
peuvent se présenter comme candidats que les plus riches puis progressivement, on passe au suffrage universel. (Tous
les citoyens peuvent élire et être élus)

Les étapes en France.

1848 : tous les hommes de plus de 21 ans peuvent voter et être candidats.

1944 : Les femmes sont admises aussi

1974 : Hommes et femmes de plus de 18 ans

Il faut noter qu’il y a eu des retours en arrière (1851-1870 : recul de la démocratie avec le second Empire et 1940-1944 :
remise en cause totale de la démocratie avec le régime de Vichy).

Mais la démocratie n’est pas qu’une histoire de vote…

La démocratie exige le pluralisme. C’est-à-dire que les électeurs doivent avoir le choix entre plusieurs candidats. Les
candidats doivent être soutenus par des associations qu’on appelle partis politiques. Ce sont eux qui font connaître les
candidats, leurs idées leur programme politique. C’est pourquoi l’Etat aide financièrement ces partis afin que le jeu de la
démocratie puisse se dérouler convenablement. Le pluralisme exige aussi que les opinions puissent être diverses,
multiples. Il faut donc garantir une liberté de la presse où les journalistes peuvent librement s’exprimer, dénoncer,
critiquer et où les électeurs peuvent librement s’informer.

Ce n’est pas toujours facile de distinguer les attaques personnelles, les injures, les diffamations (mensonges) qui sont
interdites aux critiques justes et dénonciations utiles obligeant les dirigeants à être honnêtes. C’est à la justice de
trancher. C’est pourquoi elle doit être indépendante.

Enfin, la presse, le cinéma, la télévision, internet sont appelés médias. Et on considère qu’ils constituent un quatrième
pouvoir dans les démocraties modernes après le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire des anciens. On parle aussi de
contre-pouvoir.
Pour conclure un régime politique peut avoir diverses formes (monarchie, république) et être ou non démocratique.
Mais ce qui est au cœur du problème est la notion de pouvoir. Le pouvoir doit être séparé, contrôlé, critiqué, dénoncé
afin qu’il ne soit pas nuisible mais on en peut pas le supprimer totalement sinon on tombe dans un régime politique
qu’on appelle anarchie (sans pouvoir), synonyme de désordre pour la plupart des gens et au contraire synonyme de
totale démocratie pour quelques uns qui souhaiteraient un tel régime, qu’on appelle « anarchistes »

Cependant la démocratie n’est pas un système parfait et peut parfois être critiquée :

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