Vous êtes sur la page 1sur 6

Université IBN ZOHR

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion


de Dakhla

Filière : Tronc commun


Support de cours

Matière : Microéconomie
Professeur: Pr. Hassan REHAIMI
Année universitaire: 2019/2020

Introduction
générale

1
Avant de s’introduire dans la définition de la microéconomie, il convient tout d’abord
de répondre à l’interrogation suivante : Qu’est ce que la science économique ?

Nous recensons ici un certain nombre de définitions des économistes à la notion de


science économique.

L’économie en latin « Oikos » et « Nomos » signifie ordre et maison. Pour ARISTOTE


« l’économie est la science de l’activité en famille »

« L’économie est la science des richesses » Adam SMITH, (1776), Recherche sur la
nature et les causes de la richesse des nations.

La science économique est celle qui a pour objet la production, la consommation et


l’échange de biens et services rares » J. FOURASTIE, (1959), Pourquoi nous travaillons,
PUF.

« L’objet de l’économie politique est la connaissance des lois qui président à la


formation, à la distribution et à la consommation des richesses » Jean Baptiste SAY, (1803),
Traité d’économie politique.

« L’économie politique est la science de l’administration des ressources rares dans une
société; elle étudie les formes que prend le comportement humain dans l’aménagement
onéreux du monde extérieur, en raison de la tension qui existe entre les désirs illimités et les
moyens limités des sujets économiques » Raymond BARRE, (1959), Economie politique,
PUF.

« L’économie est la science qui étudie comment les ressources rares sont employés pour
la satisfaction des besoins des hommes vivant en société; elle s’intéresse, d’une part, aux
opérations essentielles que sont la production, la distribution et la consommation de biens et,
d’autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations »
Edmond MALINVAUD, (1968), Leçons de théorie microéconomique, Dunod.

D’après ces définitions des grands économistes, on peut synthétiser et proposer la


définition suivante : L’économie étudie la façon dont les individus ou les sociétés utilisent les
ressources rares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins qui sont illimités.

De cette définition découle deux éléments fondateurs en sciences économiques:

- les moyens: il s’agit des ressources qui sont rares ;


- et les objectifs : il s’agit des aspirations et des besoins à satisfaire qui sont illimités.

Pour aborder cette problématique, les économistes adoptent trois niveaux d’analyse:

• L’analyse macroéconomique: elle s’intéresse à l’étude de l’activité économique dans


sa globalité. Par exemple: la croissance, le chômage, l’inflation…A cet effet, elle
utilise les agrégats macroéconomiques (ex: le PIB…).

2
• L’analyse mésoéconomique: Elle se situe à une échelle médiane entre la micro-
économie et la macro-économie. Elle traite des questions concernant les branches
d’activité, les régions ou les groupements de personnes. C’est le cas par exemple de
l’économie régionale ;

• Enfin, ce qui nous intéresse c’est l’analyse microéconomique: elle a pour objet
l’étude des décisions (ou comportements) économiques des individus face au
problème de la rareté des ressources.

De ce fait la microéconomie étudie les décisions économiques (ou comportements ou choix)


des agents économiques individuels tels que les ménages (les consommateurs) et les
producteurs (l’entreprise ou la firme) ; ainsi que les interactions entre ces agents pour former
des unités plus grandes, des marchés et des industries.

A partir de cette définition, nous pouvons expliciter trois éléments essentiels de la


microéconomie :

 L’unité d’analyse : les agents économiques individuels

Il découle de cette définition que l’unité de base de l’analyse microéconomique est donnée
par les agents économiques individuels (d’où le terme microéconomie). Ces agents sont
généralement de deux types : les consommateurs (ou ménages) et les firmes (ou producteurs,
ou entreprises).

 Méthodes d’analyse

L’approche microéconomique suit une ligne de développement relativement systématique. On


commence avec les modèles des décideurs individuels, un consommateur type et un
producteur type. Sous l’hypothèse de rationalité ces modèles prennent la forme de problèmes
d’optimisation sous contraintes : le décideur est supposé à chercher l’alternatif le meilleur
parmi un ensemble d’alternatifs disponibles (vérifiant les contraintes) pour lui. En précisant
relativement bien la nature de ces problèmes d’optimisation et en les résolvant, on est capable
d’établir certaines caractéristiques et propriétés des choix du décideur. De plus, en étudiant
comment le choix optimal se modifie suite à des modifications des paramètres du problème
(surtout des prix) on peut établir certaines relations de comportement comme les courbes de
demande et d’offre (on fait alors ce qui est appelé la statique comparative).

Un des buts principaux des modèles de décision est de nous permettre d’imposer certaines
restrictions sur les comportements des agents, de manière à exclure ceux qui ne sont pas
compatibles avec les hypothèses de la théorie ou, du moins, de clarifier sous quelles
hypothèses on peut imposer des restrictions particulières (des courbes de demande
décroissantes, par exemple).

La prochaine étape de l’analyse consiste à agréger les relations de comportements sur un


groupe d’agents économiques : sur un marché, la demande globale des acheteurs d’une part et
l’offre globale des vendeurs d’autre part. Ces relations agrégées peuvent ensuite permettre
d’analyser le fonctionnement d’un marché pris isolément ou d’un système de plusieurs

3
marchés interdépendants. Dans le cas le plus général, on considère le système de marché pour
une économie dans sa totalité et on étudie comment est déterminée l’allocation des ressources
par le fonctionnement simultanée de ce système de marché.

 Les thèmes abordés par la microéconomie :

Premier thème : arbitrages ; face à la rareté des ressources et l’illimitation des besoins, les
agents économiques se trouvent dans une situation d’obligation de faire des choix et des
arbitrages entre leurs objectifs (besoins) et leurs contraintes (ressources);

• Pour le consommateur:

Il cherchera à maximiser son bien être en arbitrant pour acheter plus de certains biens et
moins d’autres. Il doit aussi arbitrer entre le montant du revenu à épargner et le montant à
consommer et donc entre la consommation présente et la consommation future.

• Pour les travailleurs: ils sont aussi confronter à des contraintes, et arbitrent.

Premièrement, ils doivent décider quand entrer dans la vie active: ils doivent arbitrer entre
travailler maintenant (et percevoir immédiatement un revenu) ou continuer ses études (avec
l’espoir de gagner un salaire plus élevé dans le futur);

Deuxièmement, les travailleurs font face à des arbitrages dans leurs choix d’emplois. Par
exemple travailler dans une grande entreprise (qui offre la sécurité d’emploi mais peu de
possibilité d’avancement) ou dans une petite entreprise (où les chances d’avancement sont
plus importantes mais où la sécurité d’emploi est moindre);

Enfin, ils doivent arbitrer entre travail et loisir.

• Pour les entreprises:

Elles aussi, confronter à des contraintes concernant les quantités à produire et les ressources
disponibles. Par exemple, si l’entreprise veut augmenter sa production elle doit arbitrer entre
soit d’employer plus de travailleurs, soit de construire des usines, soit de faire les deux.

Deuxième thème : Prix et marchés: tous les arbitrages décrits précédemment sont fondés sur
les prix auxquels les consommateurs, les travailleurs ou les entreprises sont confrontés.

La microéconomie décrit ainsi comment les prix sont déterminés. Dans une économie
planifiée, les prix sont fixés par l’État, alors que dans une économie de marché les prix sont le
résultat des interactions de l’offre et de la demande.

Le marché est un lieu où il y a rencontre entre les acheteurs et les vendeurs et qui déterminent
ensemble les prix des biens et services.

4
Il faut noter que la microéconomie a été beaucoup développé à travers l’analyse marginaliste.
Cette dernière est généralement rattachée au courant néoclassique (ou marginaliste : 1870-
1930). Ce courant est présenté par trois écoles distinctes:

- L’école de Lausanne avec leurs fondateurs: Léon WALRAS 1 (1834-1910) et William


PARETO2 (1848-1923);

- L’école de Vienne avec Carl. MENGER3 (1840-1921), Friedrich Von HAYEK4


(1899-1992) et autres;

- L’école de Cambridge fondée par Alfred MARSHALL5 (1842-1924).

D’après ce qui précède, l’objet d’étude de la microéconomie sera décomposé en trois axes :

I- Consommation et Demande ;
II- Production et offre;
III- Marchés et formation des prix.

1
Walras, L. (1874-1910), Eléments d’économie politique pure (ou théorie de la richesse sociale).
2
Pareto, V. (1896-1897), Cours d’économie politique.
3
Menger, C. (1871), Les principes d’économie politique.
4
Hayek, F.A.V. (1973), Law, legislation and liberty. (Prix Nobel 1974).
5
Marshall, A. (1879), Economics of industry ; (1890), Principles of political Economy ; (1923), Money, Credits
and Commerce.

5
Axe I : Consommation et Demande

Cet axe sera décomposé en deux


chapitres :

Chapitre 1: La théorie des choix du


consommateur rationnel ;

Chapitre 2: La fonction de demande


d’un bien et son élasticité.

Vous aimerez peut-être aussi