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1) Définition :
Le droit judiciaire privé est l'ensemble des règlements qui permettent au titulaire d'un droit de faire
respecter ses prérogatives en ayant recours à un juge.
Avant, on parlait de procédure civile, aujourd' hui on parle de droit judiciaire privé.
La procédure civile implique 2 domaines:
L'étude des juridictions, c'est-à-dire l'organisation et la compétence des juges,
et l'étude de l'action en justice et du déroulement du procès.
(Une procédure longue et coûteuse diminue la sécurité juridique et la valeur des dommages et
intérêts.
Il faut distinguer la procédure de droit processuel qui est l'étude comparée des procédures civiles,
pénales, et administratives.
1) Un caractère formaliste.
La procédure prend la forme d'une entité constituée d'une suite de formalités matérielles qui doivent
être accomplies dans un certain ordre en respectant certains délais. Le respect de la forme est
souvent impératif. L'inobservation de la forme peut en effet entraîner la perte des droits. L'exigence
de la forme rend la procédure complexe, mais cela évite l'arbitraire en garantissant tout à la fois la
sécurité et l'égalité des armes entre les parties.
2 Le caractère impératif.
Même si la loi ne le précise pas, la loi de procédure est une loi d'ordre public.
Cela signifie que la loi de procédure est appliquée par le juge, que les parties ne peuvent pas y
déroger et que la violation de cette règle est sanctionnée par la nullité absolue.
Cette solution connaît toutefois quelques nuances : il n'y a pas de dérogation pour les lois qui
règlementent l'organisation judiciaire.
Pour les lois de compétence, la solution est plus souple, car elles ne sont pas entièrement d'ordre
public.
Toutefois, si la loi ne vise que l'intérêt des parties, une loi de compétence pourra ne donner lieu qu'à
une nullité relative.
Par exemple, la récupération d'une créance contre un commerçant par un commerçant est en
principe de compétence commerciale mais l'incompétence n'est que relative et si le demandeur
commerçant saisit le tribunal civil, celui-ci ne se déclarera pas incompétent d'office.
Il ne le fera qu'à la demande du défendeur.
La solution est la même pour les lois de procédure.
Est d'ordre public une loi relative au fonctionnement de la justice et qui protège l'intérêt des parties.
C'est une branche du droit qui se rattache au droit privé parce qu'elle a pour objet de concrétiser la
protection du droit privé et que le procès reste "la chose des parties"
Cette branche se rapporte aussi au droit public, car elle permet le fonctionnement du droit de la
justice :
On ne peut donc pas placer la procédure uniquement dans le droit public ou dans le droit privé.
La convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales qui date de 1950
et qui ressort du conseil de l'Europe, a une influence croissante sur les procédures des états
européens.
Ceux-ci doivent en effet respecter l'article 6 paragraphe 1 de ladite convention et assurer un procès
équitable aux parties.
Actuellement, la cour de cassation accepte de constater la conformité de la procédure civile avec les
principes édictés par la convention et interprétés par la cour européenne de Strasbourg.
Le rôle des règlements communautaires est de règlementer la signification et la notification des actes
judiciaires et extra-judiciaires en matière civile et commerciale dans les Etats membres.
Le statuts des magistrats, la création des ordres de juridictions et les Principes Généraux du Droit
relèvent de la loi.
Les autres règles de procédure civile relèvent du pouvoir règlementaire.
L'organisation de l'ordre judiciaire se trouve actuellement dans le code de l'organisation judiciaire
(COJ) édicté en 1978.
Il se caractérise par une numérotation scientifique.
Par une ordonnance du 8 juin 2006, il a été procédé à une refonte à droits quai-constants de la seule
partie législative du COJ.
Cette refonte qui amène l'abrogation de l'ancien COJ n'entrera en application qu'à compter de la
parution du décret qui codifiera la partie règlementaire du nouveau COJ.
Longtemps, la compétence a vu ses règles réparties dans l'ancien code de procédure civile, dans
l'ancien code commercial et autres codes, ...
L'ancien COJ et le nouveau code de procédure civile (NCPC) ont repris un certain nombre de règles,
mais même le nouveau COJ ne contient pas l'ensemble des règles de compétences.
Par exemple, s'il contient les règles relatives en matière civile (tribunal d'instance, tribunal de grande
instance,...), les dispositions relatives aux juridictions de sécurité sociale, aux tribunaux de
commerce, ... restent souvent dans le code de la sécurité sociale, dans le code du commerce,...
C'est le sens de l'article L261-1 du nouveau COJ de procédure civile au sens strict résultant à l'origine
du code de procédure édicté en 1807.
Il a été réformé en 1958 de façon très importante puis dans les années 1971-1972 et 1991.
La plupart des règles actuellement utilisables dans les juridictions se trouvent dans le nouveau code
de procédure civile de 1975 entré en vigueur en 1976.
Remarque : Avec l'édiction de ce code, la procédure civile pouvait être appliquée par la juridiction
pénale au profit des parties civiles, car la procédure civile était le droit commun de la procédure.
Depuis le nouveau code de procédure civile qui résulte d'un décret, les juridictions pénales ne
peuvent plus appliquer les règles ne découlent pas de la loi.
La procédure civile a ainsi perdu son rôle de droit commun de la procédure.
La dernière réforme du nouveau code de procédure civile date du 28 décembre 2005.
3) La jurisprudence.
Elle est une source de droit, elle a consacré les principes généraux de la procédure civile, notamment
le respect du droit à la défense ou encore "le droit au jugement",
c'est-à-dire le droit pour chacun d'accéder à un tribunal avec l'assistance d'un défenseur.
4) Les usages.
C'est la pratique, aussi bien des tribunaux que des avocats, qui peut différer d'une juridiction à
l'autre.
L'article 31 du nouveau code de procédure civile prévoit que l'action soit ouverte à tous ceux qui ont
un intérêt légitime à agir.
L'intérêt doit être légitime, personnel, direct, né et actuel : "Pas d'intérêt, pas d'action"
1) Un intérêt légitime.
L'intérêt peut être patrimonial (Exemple : intérêt du créancier), ou il peut être moral.
Il suffit qu'il soit fondé sur une situation juridiquement protégée.
3) Un intérêt né et actuel
SECTION 3 : La capacité.
Aujourd'hui, depuis le nouveau code de procédure civile, la capacité n'est plus considérée comme une
condition de droit d'action.
Elle est analysée comme une irrégularité de procédure.
Elles sanctionnent un droit réel et comme les droits réels, elles sont en nombre limité.
Exemple : L'action en revendication de propriété.
Elles impliquent à la fois la contestation d'un droit personnel et d'un droit réel.
Il y a 2 types d'actions:
Celle qui tend à l'exécution d'une action qui a créé ou transféré un droit réel.
Celle qui tend à l'annulation, la résolution, la réscision, la révocation d'un acte qui a créé ou transféré
un droit réel immobilier.
Le demandeur a un choix entre le tribunal du lieu de la chose et celui du lieu de résidence.
Subdivision des actions réelles immobilières (article 1264 du nouveau code de procédure civile).
La compétence se trouve à l'article R321-9 du COJ.
A) Définition.
L'action pétitoire sanctionne un droit réel immobilier alors que l'action possessoire sanctionne un
simple fait de possession et de détention.
Il existe 3 actions possessoires :
- La complainte, qui sanctionne un trouble actuel.
- La dénonciation de nouvelle oeuvre, qui sanctionne un trouble éventuel.
- La réintégrande, qui sanctionne une voie de fait.
B) Intérêt de la distinction.
La protection possessoire est donnée à ceux qui possèdent paisiblement ou détiennent depuis au
moins 1 an.
Compte tenu de la gravité du trouble, cette exigence ne joue pas pour la réintégrande (article 1264
du nouveau code de procédure civile).
La protection possessoire doit concerner un trouble qui menace ou qui affecte la possession ou la
détention.
L'action doit être ouverte dans l'année au tribunal et en cas de troubles successifs, on prend le plus
ancien (Article 1264 du nouveau code de procédure civile).
Il est interdit de cumuler dans un même procès le pétitoire et le possessoire.
La protection de la possession est une règle qui s'impose au juge et aux particuliers.
Le juge ne peut pas sur une demande possessoire trancher la propriété.
Il ne peut pas non plus ordonner une mesure d'instruction qui touche le fond du droit de propriété
dans une affaire.
Il a le droit d'examiner le titre de propriété seulement pour vérifier les conditions de la protection
possessoire.
Le demandeur au pétitoire qui a perdu son procès ne peut plus agir au possessoire (Article 1266 du
nouveau code de procédure civile).
Le demandeur au possessoire qui a perdu ne pourra pas agir sur le fond, mais en application de
l'article 1267 du nouveau code de procédure civile il pourra agir sur la forme seulement après avoir
mis fin au trouble et payé les dépenses.
Chaque action correspond à un tribunal différent et à un dégré de gravité différent.
Pour engager la complainte, il faut un trouble actuel,
Pour la dénonciation de nouvelle oeuvre, il faut un trouble éventuel,
et en ce qui concerne la réintégrande, le trouble doit avoir déjà été réalisé et doit constituer une voie
de fait (le juge n'exige pas pour autant une violence).
L'article, 53 du nouveau code de procédure civile correspond à ce que le code appelle la demande
initiale, c'est-à-dire, la demande par laquelle un plaideur prend l'initiative d'un procès en soumettant
au juge ses prétentions.
La demande initiale introduit l'instance.
La demande additionnelle (Article 65 du nouveau code de procédure civile) est la demande par
laquelle une partie modifie ses prétentions antérieures.
La demande reconventionnelle, permet au défendeur de demander un avantage autre que le simple
rejet de la prétention de son adversaire.
L'intervention extérieure (Article 66 du nouveau code de procédure civile) permet à un tiers de
devenir partie à un procès déjà engagé.
L'intervention forcée correspond à la mise en cause d'un tiers par l'une des parties au procès.
SECTION 2 : La défense.
A) La défense au fond.
La défense correspond à tout moyen qui tend à faire rejeter comme non justifié après examen au
fond la prétention de l'adversaire. (Article 71 du nouveau code de procédure civile).
B) Exceptions.
L'article 73 du nouveau code de procédure civile vise par là tous les moyens qui tendent à suspendre
la procédure, la faire éteindre la procédure, ou la déclarer injuste et donc à demander la nullité du
jugement.
On ne juge pas le fond du droit, mais la régularité de la procédure.
Il existe 4 sortes d'exceptions:
- L'exception d'incompétence,
- l'exception de libre litispendance ou de connexité,
- l'exception dilatoire,
- et l'exception de nullité pour vice de forme.
Les exceptions doivent généralement être opposées avant toute défense au fond.
Actuellement, devant le tribunal de grande instance, elles doivent être opposées dans le cadre de la
mise en examen.
Au contraire, les défenses au fond peuvent être opposées à tout moment.
Si le tribunal fait droit à la défense au fond, en raison de l'autorité de la chose jugée, la demande ne
pourra pas être renouvelée.
Si l'exception est accueillie, le fond n'a pas été jugé et donc, le demandeur n'a pas vidé son droit
d'action.
Cela signifie, si l'exception est accueillie, que l'on peut recommencer le procès.
La fin de non recevoir est régie par l'article 122 du nouveau code de procédure civile.
Constitue une fin de non recevoir tout moyen qui tend à faire déclarer la demande de l'adversaire
irrecevable sans examen au fond pour défaut de droit d'agir.
Exemple : Le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, la chose jugée,...
Les fins de non recevoir suivent un régime qui participe pour partie aux moyens de fond et pour
partie aux exceptions.
Elles appartiennent à l'exception dans la mesure où elles ne constituent pas une contradiction au
droit sur le fond.
Elles ressemblent à une défense au fond, car elles entraînent le rejet définitif de la demande.
Elles peuvent être invoquées en tout état de cause même après une défense au fond.
Les fins de non recevoir doivent être relevés d'office lorsqu'elles ont un caractère d'ordre public en
application de l'article 125 du nouveau code de procédure civile, notamment lorsqu'elles résultent de
l'inobservation d'un délai de voie de recours ou de l'absence de voie de recours.
Le juge en application du 2ème alinéa de l'article 125 peut relever d'office la fin de non recevoir du
défaut d'intérêt, du défaut de qualité ou de la chose jugée.
Parfois, la situation peut être régularisée en cours d'instance.
L'article 126 du nouveau code de procédure civile écarte l'irrecevabilité si sa cause a disparue au
moment où le juge statue.
Le défendeur originaire cherche à obtenir un avantage autre que le simple rejet de la demande de
son adversaire.
La demande reconventionnelle implique la recevabilité de la demande originaire.
L'intérêt est de permettre de juger 2 procès en 1.
Elle évite donc toute contrariété de jugement.
C'est aussi et surtout une garantie contre l'insolvabilité de l'adversaire, car elle permet d'obtenir la
compensation judiciaire.
Elle présente aussi certains inconvénients puisqu'il y a 2 procès à juger.
L'un des deux peut en effet retarder la procédure, il y a donc risque de paralysie de l'une des
instances par la complexité de l'autre. Parfois, il arrive aussi que les 2 procès à juger ne soient pas de
la compétence du même juge.
L'acte de procédure est constitué par un écrit qui constate un fait juridique.
Ils émanent de la cour, des arrêts des tribunaux, des jugements des juges, des ordonnances,...
Les avocats et les avoués à la cour rédigent des assignations, des requêtes, des conclusions,...
Les greffiers dressent les jugements en actes authentiques.
Les huissiers rédigent des exploits (Exemple : ils délivrent les assignations et les citations).
Ils dressent des constats, des procès verbaux.
Ils délivrent des sommations de payer et des commandements de payer.
B) La signification à partie.
Au terme de l'article 654 du nouveau code de procédure civile, la signification doit être faite à
personne.
(Pour une personne morale, elle doit être faite à son représentant légal ou à toute personne habilitée
à cet effet.
C'est seulement si la signification à personne s'avère impossible que l'acte peut être délivré à domicile
et à défaut à résidence (Article 655 du nouveau code de procédure civile.
L'huissier relate les diligences accomplies pour justifier de l'impossibilité de signifier à personne et il
remet copie de l'acte à toute personne présente au domicile ou à la résidence du destinataire.
Il ne peut le faire que si la personne présente accepte l'acte et donne son identification.
Dans tous les cas, l'huissier laisse un avis de passage où il mentionne quand il est passé et à qui il a
remis la copie de l'acte.
Si jamais personne ne peut ou ne veut recevoir la copie de l'acte, l'huissier a l'obligation de vérifier
l'exactitude de l'adresse du destinataire.
Il mentionne ses diligences dans l'acte, laisse un avis de passage et mentionne que la copie de l'acte
doit être retirée à bref délai à l'étude de l'huissier.
Il doit conserver l'acte pendant 3 mois.
Passé ce délai, il est déchargé (Article 656 du nouveau code de procédure civile).
Pour des raisons de commodités, l'huissier peut à la demande du destinataire, transmettre la copie de
l'acte à l'autre étude d'huissier où il pourra être retiré.
Chaque fois que l'acte n'a pas été délivré à personne, l'huissier adresse une copie de l'acte à son
destinataire par lettre simple (Article 658 du nouveau code de procédure civile).
Parfois encore, le destinataire n'a ni domicile, ni résidence, ni lieu de travail connu.
On utilise alors les modalités prévues à l'article 659 du nouveau code de procédure civile.
I) Les nullités.
- Celle fondée" sur l'adage "Pas de nullité sans texte" et qui est très protectrice pour l'acte querellé.
La nullité n'intervient alors que si elle est expressément prévue.
- Celle fondée sur la nullité comminatoire : C'est le juge qui décide souverainement de la validité de
l'acte.
Cette solution n'est pas très sûre, car elle est trop souple.
Le nouveau code de procédure civile distingue les nullités pour vice de forme et les nullités pour
irrégularité de fond.
Les nullités pour vice de forme sont régies par l'article 114 du nouveau code de procédure civile.
Il n'y a pas de nullité sans texte, mais il y a une nuance, c'est-à-dire que même s'il n'y a pas de texte,
la nullité peut être prononcée pour la violation d'une formalité substantielle ou d'ordre public (Article
114 alinéa 1).
De même, il n'y a pas de nullité sans grief même en cas de violation de formalité substantielle ou
d'ordre public (Article 114 alinéa 2).
Les nullités doivent être invoquées au fur et à mesure de l'accomplissement des actes.
Pour les actes déjà faits, les nullités doivent être invoquées simultanément (Article 112 et 113 du
nouveau code de procédure civile).
Les nullités sont couvertes par leur régularisation avant forclusion si aucun grief ne subsiste.
Définition : Le délai est un laps de temps donné par la loi pour accomplir un acte ou pour prendre un
parti.
Le délai a pour objet d'accélérer la procédure.
C'est une garantie contre une lenteur excessive.
Il peut aussi être une garantie contre une précipitation exagérée afin de laisser aux parties un temps
de réflexion.
(Cela est régie aux articles 640 et suivants du nouveau code de procédure civile).
Les délais peuvent être comptés d'heure à heure : C'est le cas du référé urgent.
Les délais peuvent être aussi comptés de jour à jour ou encore de mois à mois et d'année à année.
Le nouveau code de procédure civile a simplifié le calcul des délais en abandonnant le système
ancien des délais francs.
L'article 640 du nouveau code de procédure civile précise que lorsqu'un acte doit être accompli avant
l'expiration d'un délai, le délai a pour origine la date de l'événement qui le fait courir.
L'article 642 du nouveau code de procédure civile indique que tout délai expire le dernier jour à 24
heures.
Le délai qui expire normalement un samedi, un dimanche, un jour férié, ou chômé, est prolongé
jusqu'au 1er jour ouvrable suivant.
Quand le délai est exprimé en jour, le jour de l'événement qui fait courir le délai ne compte pas.
Le délai ne commence à courir que le lendemain à 0 heure.
Les délais peuvent être modifiés à raison des distances et parfois par le juge.
Exemple : Si une personne demeure dans un département DOM-TOM, elle dispose d'un mois
supplémentaire.
En principe, les délais sont intangibles, mais parfois le juge peut abréger un délai en matière de
référé.
Il peut aussi en cas d'urgence, l'assigner à jour fixe.(c'est-à-dire que même si le dernier jour est un
samedi, un dimanche, un jour férié,..., le délai prend fin ce jour-là et n'est pas prolongé au jour
ouvrable suivant).
A l'inverse, le juge peut augmenter certains délais.
Exemple : Le juge de la mise en examen qui donne un délai pour conclure peut, à défaut de
conclusion, donner un 2ème délai.
Partie 3 : L'instance.
A) L'article 1er du nouveau code de procédure civile rappelle que ce sont les parties qui
introduisent l'instance et elles seules.
Les parties ont la libertés de mettre fin à l'instance avant le jugement ou avant l'extinction de
l'instance par l'effet de la loi.
L'article 2 du nouveau code de procédure civile précise encore que ce sont les parties qui conduisent
l'instance sous les charges qui leur incombent.
Ce sont les parties qui accomplissent les actes de la procédure dans les formes et les délais.
L'article 4 du nouveau code de procédure civile prévoit enfin que ce sont les parties qui déterminent
l'objet du litige.
Les prétentions des parties sont fixées par l'acte introductif d'instance.
Le juge, en application de l'article 5 du nouveau code de procédure civile, doit se prononcer sur tout
ce qui est demandé et seulement sur ce qui est demandé.
A l'appui de leur prétention, les parties ont la charge d'alléguer les faits propres à les fonder (Article 6
du nouveau code de procédure civile).
Le juge en matière contentieuse ne peut pas fonder sa décision sur des faits qui ne sont pas dans le
débat (Article 7 du nouveau code de procédure civile).
L'article 9 fait peser sur chaque partie l'obligation de prouver les faits nécessaires au succès de sa
prétention.
B) Ces règles sont cependant nuancées pour la plupart par les dispositions appartenant
au domaine de la procédure inquisitoire.
5 aspects :
- Le juge veille au bon déroulement de l'instance, mais il a aussi le pouvoir d'impartir des délais et
d'ordonner les mesures nécessaires.
- Parmis les éléments de fait du débat, le juge peut prendre en considération des faits dont les
parties n'ont pas tiré les conséquences (Article 7 alinéa 2 du nouveau code de procédure civile).
- L'article 8 du nouveau code de procédure civile permet au juge d'inviter les parties à fournir des
explications de fait qu'il estime nécessaires à la solution du litige.
(C'est un pouvoir discrétionnaire du juge.)
- Larticle 10 du nouveau code de procédure civile permet au juge d'ordonner d'office toutes les
mesures d'instruction.
- Enfin, l'article 12 du nouveau code de procédure civile précise dans son 1er alinéa que le juge
tranche le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables.
L'alinéa 2 lui impose de donner ou restituer leur exacte qualification aux faits et aux actes litigieux
sans s'arrêter à la dénomination proposée par les parties.
L'article 16 du nouveau code de procédure civile rappelle que le juge doit en toutes circonstances
faire observer lui-même le principe de la contradiction.
Il ne peut pas retenir de sa décision des moyens, des explications, ou des documents produits par les
parties et qui et qui n'avaient pas été débattues contradictoirement.
Le 3ème alinéa de l'article 16 du nouveau code de procédure civile lui impose, même s'il souhaite
relever d'office un moyen de droit, d'inviter au préalable les parties à présenter leurs observations.
Enfin, en ce qui concerne la comparution des parties, l'article 14 édicte que nulle partie ne peut être
jugée sans avoir été entendue ou ppelée.
Toutefois, aux termes de l'article 17 du nouveau code de procédure civile, quand la loi permet ou que
la nécessité commande, qu'une mesure soit ordonnée à l'insu d'une partie, celle-ci dispose d'un
recours approprié contre la décision qui lui fait grief.
Chapitre 2 : La procédure.
La procédure ordinaire contradictoire est celle qui est utilisée devant le tribunal de grande instance.
La demande en justice, formée devant le tribunal de grande instance en application de l'article 750
du nouveau code de procédure civile, est formée par assignation ou par remise aux greffiers d'une
requête conjointe.
Cependant, dans certains cas, un texte peut prévoit expressément une saisine par simple requête ou
une saisine par déclaration.
L'article 57 du nouveau code de procédure civile définit la requête conjointe comme étant l'acte par
lequel les parties soumettent au juge leurs prétentions respectives, les points sur lesquels elles sont
en désaccord, ainsi que leurs moyens respectifs.
La requête contient en outre, à peine d'irrecevabilité, l'identification des requérants, l'indication du
tribunal saisi et le cas échéant, la mention relative à la publicité foncière.
Elle comporte aussi l'indication des pièces sur lesquelles la demande est fondée.
Elle est datée et signée par les parties.
La réforme du 28 décembre 2005 a créé un article 57-1 qui rappelle expressément que lorsque les
parties ont la possibilité de faire appel à l'article 12 du nouveau code de procédure civile, elles
peuvent confier au juge de la requête conjointe la mission de statuer comme aimable compositeur ou
à l'inverse, le lier par les qualifications et les points de droit auxquels elles entendent limiter le débat.
3 séries d'effets :
Il interrompt la prescription, il vaut mise en demeure si celle-ci n'a pas déjà été faite, il rend
transmissible aux héritiers certaines activités personnelles.
C) Le défendeur a l'obligation de comparaître s'il veut éviter d'être jugé en son absence
par défaut.
L'acte introductif a été déposé aux greffes, le tribunal est donc saisi en application de l'article 757 du
nouveau code de procédure civile.
Le greffier constitue un dossier et on peut alors commencer l'instruction du procès.
I) Le circuit court.
L'affaire, qu'elle soit simple ou longue, est appelée en application des articles 758 et 759 du nouveau
code de procédure civile, devant le président de la chambre à laquelle elle a été distribuée:
C'est la conférence du président.
A cette occasion, le président appelle l'affaire et distingue les dossiers qui méritent une instruction de
ceux qui sont prêts ou presque prêts à être plaidés.
Si l'affaire est prête à être jugée immédiatement et même si le défendeur ne comparaît pas, mais que
15 jours se sont écoulés depuis la date de l'acte introductif, l'affaire est renvoyée à l'audience de
plaidoirie et le président déclare l'instruction close (Article 760 du nouveau code de procédure civile).
Il fixe la date de l'audience, elle peut être tenue le jour même.
Si l'affaire n'est pas vraiment prête mais qu'elle peut être mise en état d'être plaidée par un ultime
échange de conclusions ou de pièces, le président peut renvoyer les parties à une conférence
ultérieure (Article 761 du nouveau code de procédure civile).
I) Le collège.
C'est la formation qui est maintenant la plus développée, on la trouve notamment en matière
familiale pour le divorce qui est devenu de la compétence du juge délégué aux affaires familiales.
Le développement du juge unique est lié à une recherche d'économie.
Les rédacteurs du code ont pensé que ce recours permettait de multiplier les audiences en
conservant le même nombre de juges.
Il prend des formes diverses, on parle d'un délibéré sur le siège quand la décision est rendue sur le
champs.
En matière civile, il se produit rarement.
Le délibéré a lieu le plus souvent en chambre du conseil (c'est ce qui se pratique plutôt au pénal).
Le tribunal entend les plaidoiries et il se retire pour délibérer.
Le jugement est aussi rendu à la même audience.
Au civil, la chose n'est guère pratiquée, le jugement est souvent rendu à une date ultérieure.
Le tribunal donne la date à laquelle il est délibéré et depuis la réforme du 28/12/2005, s'il ne respecte
pas cette date, il doit en indiquer la raison.
L'article 453 du nouveau code de procédure civile permet aussi de prononcer le jugement mis à
disposition aux greffes sans qu'il soit besoin de tenir audience.
Quant-au prononcé du jugement lui-même, l'article 452 du nouveau code de procédure civile en a
beaucoup assouplit les règles.
"Lorsqu'il est prononcé en audience, il peut être rendu par l'un des juges qui en ont délibéré même
en l'absence des autres et du MP."
Le prononcé, lui, peut se limiter au dispositif.
Les parties utilisent la requête conjointe notamment lorsqu'elles souhaitent faire modifier l'office du
juge.
Dans un soucis de simplification, l'article 846 du nouveau code de procédure civile permet aux
parties, sans forme particulière, de se présenter devant le juge.
Le juge est alors saisi par la signature d'un procès verbal.
Tant en matière de requête conjointe que de présentation volontaire, le juge peut, avec l'accord des
parties, sans formalité particulière, désigner un conciliateur.
Ce n'est qu'à défaut de conciliateur que le juge tranchera le litige.
La procédure suivie devant le tribunal commercial (Article 853 et suivants du nouveau code de
procédure civile).
I) L'introduction d'instance.
L'article 853 rappelle au préalable que devant le tribunal du commerce, "les parties se défendent
elles-mêmes."
Elles peuvent se faire assister ou représenter par toute personne de leur choix.
Le représentant qui n'est pas avocat doit justifier d'un pouvoir spécial.
"L'introduction de l'instance peut se faire par assignation, par remise aux greffes d'une requête
conjointe ou encore par présentation volontaire des parties devant le juge"(Article 854 du nouveau
code de procédure civile).
A) L'assignation.
Il a des pouvoirs spécifiques, il rend des ordonnances dans le cadre de la procédure de référé et dans
le cadre de la procédure de saisine sur requête.
Dans cette dernière hypothèse, l'article 875 lui permet d'ordonner des mesures urgentes qui ne sont
pas prises contradictoirement.
Il a aussi un pouvoir très particulier, celui de rendre des ordonnances d'injonction de payer.
Il s'agit d'une procédure simplifiée de recouvrement de créance (Le président du tribunal d'instance a
ce même pouvoir).
La procédure devant le Conseil des prud'hommes (Article 879 du nouveau code de procédure civile).
La procédure devant le CPH est régie par les articles R516 à R518-2 du code du travail. C'est une
procédure orale qui comporte des particularités.
Le conseil des prud'hommes est saisi par une demande qui est faite aux greffes par écrit LRAR ou par
déclaration verbale.
Il est aussi saisi par la présentation volontaire des parties devant le bureau de conciliation.
En application de l'article R516-1 du code du travail, toutes les demandes dérivées du code du travail
entre les mêmes parties doivent, qu'elles émanent du demandeur ou du défendeur, faire l'objet d'une
seule instance à moins que le fait des prétentions ne soit né ou ne se soit révélé que postérieurement
à la saisine du conseil des prud'hommes.
Cette solution n'empêche pas de former une demande nouvelle pendant l'instance, même en appel.
III) Les parties sont tenues de comparaître en personne sauf à se faire représenter en
cas de motif légitime.
IV) Le départage.
I) Le domaine du référé.
A) L'urgence.
Au tribunal de grande instance, c'est le domaine de l'article 808 du nouveau code de procédure civile.
Dans tous les cas d'urgence, le président du tribunal peut ordonner en référé toutes les mesures qui
ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifient l'existence d'un différent.
(Au tribunal de grande instance, elles sont indiquées à l'article 805 du nouveau code de procédure
civile.)
Le président du tribunal peut toujours même en présence d'une contestation sérieuse, prescrire en
référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s'imposent soit pour prévenir un
dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.
Dans le cas où l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable, l'article 809 alinéa 2
indique également que le référé permet aussi d'accorder une provision au créancier ou d'ordonner
l'exécution de l'obligation même s'il s'agit d'une obligation de faire.
Le référé a été utilisé par la pratique et le code l'a réglementé à l'article 145 du nouveau code de
procédure civile pour obtenir des mesures d'instructions, notamment une expertise avant même
l'instruction du procès principal.
II) La procédure.
Parfois, le demandeur commence un procès puis cesse toute collaboration, il faut alors permettre au
défendeur de terminer le procès.
On distingue aujourd'hui 2 types de défaut:
- Le défaut faute de comparaître,
- Le défaut provoqué par l'absence d'accomplissement des actes de procédures.
Les différentes réformes intervenues entre 1935 et 1972 ont abouties à restreindre de plus en plus le
domaine du défaut dans le soucis d'accroître la procédure.
En effet, un jugement par défaut donne lieu à une voie de recours spécifique pour l'opposition qui
amène à faire juger l'affaire une deuxième fois par le juge saisi cette fois-ci par l'opposent.
Les rédacteurs du code ont voulu privilégier la voie de recours de l'appel en diminuant le domaine de
l'opposition.
Avant ces réformes, les plaideurs défendeurs avaient pris une habitude pratique assez bizarre : Ils ne
comparaissaient pas.
Si la citation n'a pas été délivrée à la personne même du défendeur, celui-ci peut être réassigné à la
demande du juge ou à l'initiative du demandeur.
La citation réitérée est faite selon les formes de la 1ère citation, mais si la première citation était faite
par lettre recommandée avec accusé de reception, le juge peut ordonner que la 2ème citation soit
faite par acte d'huissier ou également écrite directement au défendeur par lettre simple pour
l'informer des conséquences de son abstention.
Si le défendeur ne comparaît pas, le litige est néanmoins statué sur le fond.
L'article 472 alinéa 2 protège les droits du défendeur de façon complète, car il prévoit que le juge ne
fait droit à la demande que dans la mesure où il l'estime régulière, recevable et bien fondée.
(révolution de la procédure civile en 1972.)
Si le défendeur ne comparaît pas et qu'il est statué sur le fond, le jugement est rendu par défaut si la
décision est en dernier ressort et si la citation n'a pu être délivrée à personne.
(Les 2 conditions sont cumulatives.)
Dès que la décision est susceptible d'appel ou qu'elle a été délivrée à personne, le jugement est
réputé contradictoire.
En cas de pluralité de défendeurs cités pour le même objet, si l'un ne comparaît pas, le jugement est
réputé contradictoire à l'égard de tous si la décision est susceptible d'appel.
Même solution si ceux qui ne comparaissent pas ont été cités à personne.
L'alinéa 2 de l'article 474 prévoit que le jugement est rendu par défaut lorsque la décision n'est pas
susceptible d'appel et que la partie qui n'a pas comparu n'a pas été citée à personne.
III) Les règles communes au jugement par défaut et au jugement réputé contradictoire.
Dans le soucis de protéger le défaillant, l'article 478 impose de notifier le jugement par défaut ou
réputé contradictoire dans les 6 mois.
A défaut, le jugement est non avenu (comme s'il n'avait pas eu lieu).
La procédure peut cependant être reprise sur la réitération de la citation primitive.
L'article 479 du nouveau code de procédure civile prévoit toujours dans le soucis de protéger le
défaillant, que le jugement rendu contre une partie qui demeure à l'étranger doit constater
expressément les diligences faites en vue de donner connaissance de l'acte introductif d'instance au
défendeur.
Si après avoir comparu, l'une des parties cesse d'accomplir les actes, le jugement est contradictoire.
Si aucune des parties n'accomplit plus d'actes, le juge peut, après un dernier avis aux parties, les
sanctionner par la radiation en application de l'article 381 du nouveau code de procédure civile.
Elle est notifiée par lettre simple aux parties et à leurs représentants.
Tant que le délai de préemption (2 ans) n'est pas acquis, l'affaire peut toujours être rétablie au rôle
du tribunal sur justification de l'accomplissement des diligences dont le défaut avait entraîné la
radiation.
Parfois, ce sont les parties elles-mêmes qui sont d'accord entre elles pour solliciter en application de
l'article 382, le retrait de l'affaire du rôle du tribunal.
Elles en fond une demande écrite et motivée.
L'affaire ainsi retirée du rôle du tribunal peut être rétablie par les parties à tout moment tant que la
préemption n'a pas joué.
Le retrait du rôle n'est pas une sanction à la différence de la radiation.
Le juge au terme de l'article 25 du nouveau code de procédure civile statut en matière gracieuse
lorsqu'en l'absence de litige, il est saisi d'une demande dont la loi exige, en raison de la nature de
l'affaire ou de la qualité du requérant qu'elle soit soumise à son contrôle.
En matière gracieuse, la procédure est purement inquisitoire en ce sens que l'article 26 permet au
juge de fonder sa décision sur tous les faits relatifs au cas soumis, y compris ceux dont il a
connaissance et qui n'ont pas été allégués par les parties
Dans le même esprit, l'article 27 permet au juge de procéder même d'office à toute investigation et il
peut entendre sans formalité les personnes qui peuvent l'éclairer ainsi que celles dont les intérêts
risquent d'être affectés par sa décision.
Au terme de l'article 797 du nouveau code de procédure civile, la demande est formée par requête
avec constitution d'avocat en cas de saisine du tribunal de grande instance.
Le ministère public doit avoir connaissance et communication des affaires gracieuses.
Si l'affaire vient devant le tribunal de grande instance, un juge rapporteur est désigné par le
président et il dispose pour instruire l'affaire des mêmes pouvoirs que le tribunal.
Le jugement peut être rendu sans débat en application de l'article 28 du nouveau code de procédure
civile.
Si jamais il y a débat, l'article 800 du nouveau code de procédure civile impose l'assistance du MP.
Partie 4 : la compétence.
A) Le tribunal.
Dans l'ancien COJ, la matière est traitée aux articles L311-1 et suivants.
Dans le nouveau COJ, elle est traitée aux articles L211-3 et suivants.
Le tribunal de grande instance est le tribunal de droit commun, il connaît de toutes les affaires civiles
et commerciales pour lesquelles la compétence n'est pas attribuée à une autre juridiction.
En l'absence de tribunal commercial, il est compétent pour les affaires commerciales.
En matière de tutelle, il est juge d'appel (original).
Le tribunal de grande instance a aussi une compétence exclusive.
Le tribunal de grande instance a compétence exclusive pour connaître par exemple de la propriété
immobiliaire ou encore de l'état et de la capacité des personnes, des contestations en matières de
droits d'enregistrement (ISF),...
B) La chambre du conseil.
C) Le président du tribunal.
Il statue parfois au fond:
- Par exemple, il est juge des loyers commerciaux.
Il faut un juge pour fixer les loyers de renouvellement.
Le bail se renouvelle automatiquement, mais il peut être augmenté d'où la compétence du président
du tribunal.
- Il statue sur la saisie sur requête présentée par une partie à une transaction:
Il confère force exécutoire à la transaction (Article 1441-4 du nouveau code de procédure civile).
- Il rend des ordonnances de référé et des ordonnances sur requêtes.
- Le président est juge de l'exécution des articles L311-12 de l'ancien COJ et des articles L213-5 du
nouveau COJ.
Il peut déléguer ses fonctions à des juges.
Il existe également des juges spécialisés.
Par exemple le juge délégué aux affaires familiales ou encore le juge des enfants.
L'ancien COJ a été réformé en 2006 mais n'a pas encore transposé des articles de l'ancien COJ.
D'après les articles L321-1 et suivants et R321-15 de l'ancien COJ, le tribunal d'instance est une
juridiction gracieuse, notamment en matière de tutelle, mais surtout il est devenu une juridiction
contentieuse importante.
Dans ce cas, il a double compétence:
- Une compétence générale,
- Et des compétences spéciales.
Le tribunal d'instance est compétent en matière civile pour les actions personnelles ou mobilières.
Il connaît des litiges dont la valeur est située entre 4001 euros et jusqu'à 10000 euros à charge
d'appel.
Il connaît aussi des demandes indéterminées qui ont pour origine l'exécution d'une obligation dont le
montant n'excède pas 10000 euros.
La matière est traitée dans l'ancien COJ aux articles L411-1 et R411-15.
Le tribunal de commerce connaît des litiges entre commerçants, entre établissements de crédits et
des litiges en dernier ressort jusqu'à 4000 euros.
Pour les litiges, supérieurs à 4000 euros, le tribunal de commerce ne statue pas en dernier ressort et
il est possible de faire appel.
Pour les actes mixtes, la jurisprudence, pour ne pas soustraire le défendeur à ses juges naturels,
prend en compte la situation du défendeur.
Si pour le défendeur l'acte est civil, le tribunal commercial est incompétent.
Si pour le défendeur l'acte est commercial et qu'il est civil pour le demandeur, le demandeur a le
choix entre la juridiction commerciale et la juridiction civile.
Par contre, en matière d'acte de commerce par la forme, le tribunal commercial est compétent.
Enfin, le tribunal commercial est compétent pour connaître des contestations relatives aux sociétés
commerciales entre associés de même qu'entre la société et un associé.
En matière de redressement et liquidation judiciaire des commerçants, le tribunal commercial est
toujours compétent.
Le président du tribunal commercial a 3 compétences spécifiques:
- C'est lui qui rend les référés,
- il remet des ordonnances sur requête,
- et c'est lui qui rend les ordonnances d'injonction de payer.
Il n'existe pas toujours un tribunal commercial, certaines circonscriptions en sont dépourvues.
Par exemple à Montbelliard, faute de tribunal commercial, c'est le tribunal de grande instance qui est
compétent pour connaître des litiges commerciaux, mais en suivant les règles de la procédure
commerciale.
A) Le principe.
Le conseil des prud'hommes est compétent pour connaître des différents individuels nés des contrats
de travail.
Toutes conventions dérogatoires à la compétence prud'hommale est réputée non écrite.
B) Les limites.
Le conseil des prud'hommes n'est pas compétent en cas de conflit collectif, ni en matière d'accident
du travail, ni en ce qui concerne les contestations relatives au contrat de travail à salaire différé.
Le président du tribunal rend des ordonnances sur requêtes et des ordonnances de référé.
Le tribunal lui-même, suit une procédure spécifique régie par les articles 880 à 892 du nouveau code
de procédure civile.
C'est une procédure simplifiée.
La compétence du tribunal consiste à trancher les litiges relatifs aux baux ruraux,
en dernier ressort jusqu'à 4000 euros, à charge d'appel au-delà de cette valeur.
La matière est traitée aux articles L441-1 et R442 de l'ancien COJ.
A) Le principe.
En principe, une affaire est toujours jugée par le juge du 1er degré avant d'être jugée au second
degré.
Cependant, devant la cour d'appel, la théorie de l'évolution du litige permet parfois de trancher des
litiges qui lui sont présentés pour la 1ère fois.
Ces sont des situations exceptionnelles.
Par exemple : La cour d'appel est compétente pour connaître d'une demande reconventionnelle
même si celle-ci n'a pas été présentée devant les 1ers juges (Article 567 du nouveau code de
procédure civile).
Le tribunal de grande instance est juridiction d'appel des décisions rendues par le juge des tutelles
(Article 1215 du nouveau code de procédure civile).
C) La cour d'appel.
Depuis la réforme de 1958, la cour d'appel a pratiquement le monopole de la justice du 2ème degré.
Elle est juge d'appel de pratiquement toutes les juridictions, y compris des décisions rendues par des
arbitres.
Partie 5 : Le jugement.
C'est la décision rendue par la juridiction, au sens étroit, c'est la décision rendue par un homme.
La cour rend un arrêt, le juge rend une ordonnance.
Au terme de l'article 480 du nouveau code de procédure civile, le jugement sur le fond tranche dans
son dispositif tout ou partie du principal.
Le jugement sur le fond est aussi le jugement qui statut sur une exception de procédure, une fin de
non recevoir, ou tout autre incident.
Il a, dès son prononcé, l'autorité de la chose jugée relativement à la contestation qu'il tranche.
On parle parfois de jugement définitif, à ne pas confondre avec une décision qui ne peut plus faire
l'objet d'une voie de recours, car elle est devenue irrévocable.
Le jugement définitif n'est pas nécessairement irrévocable.
Au terme de l'article 482 du nouveau code de procédure civile, le jugement qui se borne dans son
dispositif à ordonner une mesure d'instruction n'a pas au principal l'autorité de la chose jugée : c'est
un jugement ayant dire droit.
En principe, il n'est pas possible d'en faire appel immédiatement.
L'article 488 précise que le jugement ayant dire droit ne dessaisit pas le juge alors qu'au contraire, le
jugement sur le fond dessaisit le juge.
Dans la pratique, on trouve souvent des jugements mixtes.
Ils tranchent une partie du principal et ils ordonnent une mesure d'instruction.
On est en matière gracieuse quand en l'absence de litige, le juge est saisi d'une demande dont la loi
exige qu'elle soit soumise à son contrôle (Article 25 du nouveau code de procédure civile).
En principe, le jugement gracieux n'a pas l'autorité de la chose jugée, il est soumis à un délai d'appel
de 15 jours à compter de la dte de la décision (en théorie).