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FINANCES PUBLIQUES
Octobre 2003
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1 - Limitation du budget
<< La science des moyens par lesquels l’Etat et les autres collectivités
publiques se procurent et utilisent les ressources nécessaires à la couverture
des dépenses publiques par la répartition entre les individus des charges qui
en résultent >>.
Le principe d’égalité des citoyens devant les charges publiques est l’un des
fondements essentiels de la conception classique. De même, l’observation stricte des
règles de la comptabilité publique permette d’assurer les respects des droits des
plafonds des dépenses et l’affectation de celles-ci à l’objet prévu et autorisé par la loi
des finances.
L’Etat doit s’abstenir de toute interférence dans le libre jeu des forces du marché.
Chaque agent économique poursuivant ses intérêts, la main invisible d’Adam SMITH
assure les équilibres économiques harmonieux.
3 - Improductivité du budget
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Pour les financiers classiques les dépenses publiques sont largement improductives.
Correspondant à des dépenses de consommation les ressources ainsi destinées à
l’entretien de la puissance publique pourraient trouver un emploi plus productif si
elles étaient destinées à l’investissement privé.
4 - Equilibre budgétaire
La conception classique des finances publiques rejette à la fois tout déficit et tout
excédent budgétaire.
Allocation de biens non marchands (et dans certains cas des biens
marchands) ;
Redistribution des revenus ;
Régulation de l’activité économique par la manipulation des soldes et des
masses budgétaires.
Mais il convient de ne pas perdre de vue pour les pays africains en particulier et pour
les pays du tiers monde en générale, les équilibres macro-économiques à cours
terme resteront toujours précaires et instables s’ils ne sont pas sous tendus par des
politiques réalistes mais volontaristes de transformation structurelle et de
développement économique et social en moyen et long terme. Toute la difficulté de
gestion des finances publiques dans un pays en développement réside dans l’art de
concilier les préoccupations d’équilibre financier (fiscal responsability ou discipline
financière) avec la nécessité pour l’Etat d’impulser une dynamique de
développement. Au demeurant c’est cette même problématique qui sous-tend la
tension implicite dans les programmes d’ajustement structurel entre stabilisation
macro-économique et croissance économique.
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A - DEFINITION
En son article premier Ordonnance n°46 bis le novembre 1960 portant règlement
financier de la république du MALI définit le budget comme suit :
LE budget de l’Etat est approuvé par l’organe détenteur du pouvoir législatif c’est à
dire en général le parlement.
Si le montant des recettes inscrit au budget de l’Etat n’a qu’un caractère évaluatif, le
plafond des dépenses autorisées à lui un caractère limitatif. En d’autre terme au titre
d’un exercice budgétaire donné l’exécutif ne saurait engager des dépenses pour ses
montants supérieurs au plafond autorisé par le parlement.
Le projet du budget doit indiquer en outre les résultats financiers globaux des
organismes du secteur public et la situation de leur dette.
La notion des lois de finance met d’avantage en relief le bien entre la politique
budgétaire et la politique économique et financière de l’Etat.
Elle reflète aussi une acception plus large des charges et ressources de l’Etat en
élargissant celles-ci à la prise en compte de l’activité financière des autres
collectivités publiques comme les établissements publics, les communes etc.
- la règle de l’annualité
- la règle de l’unité budgétaire
- la règle de la spécialité
- la règle de l’universalité
1 - LA REGLE DE L’ANNUALITE
Elle indique que le budget doit être voté chaque année et seulement pour une année
appelée Exercice Budgétaire pouvant correspondre ou non à l’année calendaire.
Le budget ainsi voté doit être exécuté sur la même période. Plusieurs justifications
sous-tendent cette règle, ainsi au plan politique l’annualité permet un contrôle plus
régulier des finances publiques par le parlement.
Par exemple dans la pratique, l’exécution d’un budget donné en terme de perception
des recettes et d’exécution des dépenses autorisées par le parlement est rarement
coextensive entre la période annuelle couverte par l’autorisation parlementaire.
Toujours dans le souci de relaxer (relâcher) les contraintes de l’annualité divers types
de budgets pluriannuels (budget biennal, budget de législature, cyclique) peuvent
être envisagés.
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Enfin les reports de crédit offrent à un service public la possibilité d’utiliser l’année
suivante le reliquat des crédits non utilisés au cours de l’exercice budgétaire
précèdent.
Cette règle exige que l’ensemble des recettes et des dépenses soit présenter dans
un seul document et imputer à un compte unique du trésor appelé budget général.
Elle a pour but de permettre un contrôle efficace du parlement sur le gouvernement et
d’assurer la sincérité du budget tant provisoire qu’en exécution.
Les budgets annexes des comptes spéciaux et les budgets autonomes sont les
principales dérogations au principe de l’unité budgétaire, sont dotés de budgets
annexes, les services publics qui sans savoir la personnalité morale mènent des
activités de nature commerciale ou industrielle, génératrice de recettes ou de
dépenses d’exploitation (production des biens ou prestations de services donnant
lieu en paient de prix). Seul le déficit ou à contrario l’excédent des budgets annexes
est porté au budget général de l’Etat.
Parmi les principaux types de comptes spéciaux on peut citer : les comptes de
commerce, les comptes d’affectation spéciale les comptes d’avance (ou des prêts de
durée maximale de 2 ans renouvelables) les comptes de prêts et de consolidations
(durée de prêt supérieure à 4 ans) les comptes de règlement avec les gouvernements
étrangers et les comptes d’opération monétaire.
Les budgets autonomes sont ceux de services dotés d’une personnalité juridique
distincte du budget de l’Etat. Ex : SOTELMA. Contrairement aux budgets annexes les
budgets autonomes ne figurent pas dans la loi des finances et ne relèvent pas de
l’autorité parlementaire.
3 - La règle de la spécialité
4 - La règle de l’universalité
La règle de la non affectation des recettes souvent appelée l’unité de caisse, interdit
d’affecter une recette donnée à une dépense donnée.
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1 - L’engagement : C’est l’acte qui consiste à rendre l’Etat débiteur à l’égard d’un
tiers. Il peut s’agir par exemple de la passation d’une commande de la nomination
d’un fonctionnaire de la décision d’octroyer une bourse etc.
En règle générale aucun comptable public ne saurait acquitté une dépense sur
derniers publics (agent de l’Etat), si celle-ci n’a pas fait au préalable l’objet d’un
ordonnancement ou d’un mandatement.
- D’une part en tant que payeur il doit contrôler la régularité des étapes précédentes
depuis l’engagement : vérifier la qualité de l’ordonnateur, l’imputation budgétaire et la
disponibilité de crédits, la validité de la créance (justification du service fait,
exactitude de calcul de liquidation intervention préalable des contrôles réglementaire
etc.) s’assurer du caractère libérateur du payement (vérifier l’identité et la capacité
juridique de la personne qui prétend obtenir le payement)
- D’autre part en tant que caissier le comptable public vérifie la validité juridique du
payement en s’assurant qu’il n’y a pas d’opposition de la part d’une tierce personne.
Après avoir procédé à toutes ces vérifications préalables le comptable public peut
alors accorder son visa sous la forme du « vu, bon à payer ».
Il convient toute fois de noter qu’il y’a des exceptions à cette procédure à 4 étapes.
Il peut y avoir des dépenses sans ordonnancement préalable tout comme
l’ordonnancement et la liquidation peuvent se faire simultanément.
La loi fiscale ne s’applique que s’il y’a survenance d’un fait générateur. L’évaluation
de l’assiette peut se faire suivant deux méthodes.
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D’autre part le fisc peut demander au contribuable lui-même de faire connaître les
éléments d’imposition : c’est le système de la déclaration assorti de moyen de
contrôle par l’administration fiscale.
Si la confection des rôles incombe aux services des impôts, leur homologation est
réalisée par le gouverneur des régions.
En outre les trésors bénéficient d’un privilège de premier rang sur les biens meubles
et autre effet immobilier du redevable ainsi que d’une hypothèque légale sur les
immeubles du contribuable.
Elle suit également une procédure à plusieurs étapes. Dans le cadre des impôts et
taxes indirects l’opération d’assiette suppose la survenance d’un fait générateur.
Celui-ci résulte soit de la mise à la consommation ou à la vente d’un produit, soit de
la réalisation d’un acte juridique (vente d’un immeuble etc.).
Selon la technique des droits spécifiques, l’administration fixe la somme à payer par
quantité, poids ou volume de produits. Par contre l’application des droits Ad-valorem
amène l’Etat a fixé un taux de prélèvement sur base de la valeur du produit le
montant exigible étant alors obtenu en appliquant ce taux à l’assiette. Le
recouvrement des impôts et taxes indirects s’effectue généralement selon la méthode
des droits au comptant. Dans ce cas les opérations d’assiette de liquidation et de
recouvrement se font pour ainsi dire simultanément.Toute fois dans certain cas c’est
la méthode des droits constatés qui s’applique.
En matière douanière différent régime économique existe avec pour effet de différer
ou de suspendre le recouvrement des droits jusqu'à la réalisation de certaines
conditions fixées à l’avance. Les contribuables récalcitrants peuvent être soumis au
même règle d’exécution forcée applicable pour le recouvrement des impôts directs.
Enfin l’arrêté de débet est une procédure de recouvrement spécial qui s’applique au
comptable public de droit ou de fait , au cocontractant de l’administration et toute
personne de rendre compte de l’utilisation d’une recette de l’Etat .
LE TRESOR
Introduction
L’exécution financière des lois de finance et la gestion de la trésorerie publique sont
confiées à un service public essentiel de l’Etat : Le Trésor.
A - Définition du Trésor
Le trésor public peut se définir soit par référence à sa structure (approche organique)
soit en évoquant les missions qui lui sont assignées (approche fonctionnelle).
1 - Définition Organique
constitue en faite une dette à vue du trésor) le réseau des correspondants des
trésors permet à la trésorerie publique d’accéder à une masse importante de
liquidité.
2 - Définition fonctionnelle
Le trésor assure plusieurs fonctions liées d’une part à l’exécution de la loi de finance
et d’autre part à la recherche et au maintient de l’équilibre monétaire et économique
de la nation
- Les recettes budgétaires : Il s’agit du produit des impôts et taxes ainsi que toutes
les autres ressources publiques permanentes prévues et autorisées par la loi de
finance.
- L’emprunt public : Pour faire face aux charges financières de l’Etat, le trésor peut
lancer des emprunts à court et moyen terme sous la forme de bon de trésor. On
distingue les bons sur formule (réservé aux particuliers et aux entreprises), des bons
de trésor négociables (BTN) réservés aux banques et autres établissements
financiers, pour faire face aux investissements le trésor peut lancer des emprunts à
long terme.
- Les dépôts des correspondants : les excédents des dépôts sur les retraits effectués
par les correspondants pendant une période donnée constitue une recette nette pour
le trésor. On peut citer les dépôts de la caisse des dépôts et consignation ainsi que
ceux des chèques postaux.
Les dépôts des correspondants du trésor de même que l’émission de bons sont une
autre source de création monétaire.
B - L’EMPRUNT
Il se distingue donc de l’impôt lequel est une prestation obligatoire et sans contre
partie, exigée des contribuables par voie d’autorité.
L’Emprunt Public peut avoir une finalité budgétaire (financement du solde d’exécution
de la loi de finance) économique (soutient à l’économie, financement d’exécution à
long terme etc..) où monétaire (lutte contre l’inflation).
Le trésor est chargé de l’émission des emprunts publics pour le compte de l’Etat.
L’emprunt est un facteur générateur de dette publique celle-ci comprend : la dette
viagère, la dette flottante (à court terme) et la dette inscrite (moyen et long terme). La
dette publique est intérieure ou extérieure selon le lieu d’émission de l’emprunt
(marché national ou étranger.)
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a Emission de l’emprunt
Lorsqu’il émet un emprunt public le trésor doit en fixer :
- Le plafond de l’emprunt : en principe l’émission prend fin dès que ce plafond est
atteint
- Le taux d’intérêt de l’emprunt : L’emprunt public doit être assorti d’un taux d’intérêt
qui soit suffisamment élevé pour attirer les souscripteurs, mais aussi suffisamment
bas pour éviter d’alourdir la charge financière pour l’Etat et d’entamer le crédit de
celui-ci. L’émission peut être offert (intérêt nominal = intérêt réel) ou au dessous du
pair (intérêt nominal < l’intérêt réel) ou avec prime de remboursement (capital
remboursé > au titre payé).
L’émission d’emprunt public peut en outre être assortie d’un certain nombre
d’avantage tels que l’indexation (sur le taux d’inflation ou sur une monnaie étrangère
présumée plus stable) et des privilèges juridiques (insaisissabilité du capital et ou
des intérêts ) et fiscaux (exonération fiscale, compensation avec les impôts dus par
les souscripteurs etc.).
L’emprunt public s’éteint soit par remboursement total du capital, soit par la formule
de la conversion. Le remboursement de capital peut se faire soit à la date unique
(échéance massive) soit à date multiple (annuité constante). Quant à la conviction
elle consiste, dans un souci d’allégement de la charge financière pour l’Etat à mettre
fin au contrat initial et à le remplacé par un nouveau, comportant généralement une
réduction du taux d’intérêt servi.
Introduction
L’exécution du budget de l’Etat tant en recette qu’en dépense est soumise à plusieurs
types de contrôle exercés par les organes internes et externes de l’administration ces
divers contrôles découlent du souci de :
1 - Le contrôle financier
Dans certains pays un contrôleur financier délégué du ministre des finances est placé
auprès de chaque département ministériel. Au Mali le contrôle financier est érigé en
direction nationale du ministère des finances placée sous l’autorité du chef de ce
département. Toute fois dans les années 1960 le contrôle financier dépendait de la
présidence du gouvernement et fût même en un certain moment intégré comme
contrôle général d’Etat.
Placée sous l’autorité du Ministre des finances elle a vocation à exercer le contrôle
général des finances publiques tant en cours d’exécution qu’à posteriori. Elle vérifie
la gestion des comptables publics et sous certaine condition celle des ordonnateurs.
Elle est également compétente pour vérifier la gestion de tous les organismes publics
ou privés bénéficiant d’un appui financier direct ou indirect de l’Etat.
D’autres organes internes à l’administration interviennent dans le contrôle des
finances publiques de l’Etat : IL s’agit du contrôle général de l’Etat et des inspections
départementales.
Le trésor peut lui-même se doter de sa propre inspection itinérante.
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1 - Le contrôle parlementaire
Le projet de lois de règlement doit être raccompagné des rapports de la cours des
comptes et de la déclaration générale des conformités entre les comptes individuels
des contrats publics et la comptabilité administrative des ministères.
Il s’agit des contrôles juridictionnels des comptes et non des comptables eux-mêmes.
Il a pour double objectif d’une part de mettre les deniers publics à l’abri des
dilapidations des malversations et des négligences et d’autre part de sécuriser les
comptables publics contre les interférences politiques. Au Mali la fonction de cours
des comptes est exercée par la section des comptes de la cour suprême. La cours
des comptes peut selon le cas rendre soit un arrêt de décharge (comptes régulier)
soit un arrêt d’avance (excès de recette ou insuffisance de dépense) soit un arrêt de
débet (excès de dépenses insuffisance de recettes) ; dans ce dernier cas le
comptable public est tenu de reverser dans les caisses de l’Etat le montant du débet.