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Bafouille no 1
Suite à des echos parvenus à mes oreilles, comme quoi un certain nombre (ou plutôt
un nombre certain) d'entre vous se sentaient largués face aux multiples nou-
veautés apparues au cours du cours, je me dois de vous faire part de ces quelques
remarques.
Prenons par exemple le calcul (que j'ai shunté en cours) conduisant au résultat 2.25 :
∇Vi = gij ∇V j = gij dV j + gij ω`j V ` = gij dV j + gi` ωj` V j
= gij dV j + gi` Γjh` dq h V j = gij dV j + ∂h gij − gj` Γih` dq h V j
= gij dV j + V j ∂h gij dq h − gj` Γih` dq h V j = gij dV j + V j dgij − gj` ωi` V j
= d(gij dV j ) − gj` ωi` V j = dVi − gj` ωi` g jk Vk = dVi − δ`k ωi` Vk = dVi − ωik Vk
et voyons ce que deviennent ces quatre lignes en développé :
n n n n n n n
gij ∇V j = gij dV j + gij ω`j V ` = gij dV j + gi` ωj` V j
P P P P P P P
∇Vi =
j=1 j=1 j=1 `=1 j=1 `=1 j=1
n n n h P n i n n P n hP n i
j ` h j j
gi` Γjh` dq h V j
P P P P P
= gij dV + gi` Γjh dq V = gij dV +
j=1 j=1 h=1
n
`=1
n Pn h ∂g n i j=1 j=1 h=1 `=1
ij
= gij dV j + − gj` Γih` dq h V j
P P P
h
j=1 j=1 h=1 ∂q `=1
n n hP n ∂g i P n Pn hPn i
ij
= gij dV j + V j h ` h
Vj
P P
h
dq − gj` Γih dq
j=1 j=1 h=1 ∂q j=1 `=1 h=1
n n n P n
j j ` j
P P P
= gij dV + V dgij − gj` ωi V
j=1 j=1 j=1 `=1
n n P n hP n i hPn i P n P n hP n i
j ` jk j
g`j g ωi` Vk
jk
P P
= d (gij V ) − gj` ωi g Vk = d gij V −
j=1 j=1 `=1 k=1 j=1 k=1 `=1 j=1
n P
n n n P
n
δ`k ωi` Vk = dVi − ωik Vk = dVi − Γijk dq j Vk
P P P
= dVi −
k=1 `=1 k=1 k=1 j=1
Exemple 1. Dans un plan xOy, doté d'une base xe orthonormée directe (~e1◦ , ~e2◦ )
que l'on notera ici (~ex◦ , ~ey◦ ), les coordonnées cartésiennes xα d'un point P sont tout
simplement x et y . Si ce point P est occupé par un objet ponctuel mobile, on a
−→
OP = x ~ex◦ + y ~ey◦ ~v = ẋ ~ex◦ + ẏ ~ey◦ et v 2 = ẋ2 + ẏ 2
On désire travailler en coordonnées polaires (q 1 , q 2 ) = (r, θ). On écrit
−→
x = r cos θ et y = r sin θ ⇒ OP = (r cos θ)~ex◦ + (r sin θ)~ey◦
En mécanique, on a besoin de calculer une énergie cinétique, une énergie potentielle
et des forces généralisées. Occupons nous pour l'instant de l'énergie cinétique. La
formule du cours :
n P
n
T = 21 m gij q̇ i q̇ j avec gij = ~ei ·~ej
P
i=1 j=1
Ici
grr = ~er ·~er
T = 1
2
m(grr ṙ2 + grθ ṙθ̇ + gθr θ̇ṙ + gθθ θ̇ ) avec
2 grθ = gθr = ~er ·~eθ
gθθ = ~eθ ·~eθ
Est-il besoin de calculer la base naturelle (~e1 , ~e2 ) notée ici (~er , ~eθ ) ? Non. Sauf si
on vous dit de la calculer (pas par sadochisme mais parce que le compositeur du
problème sait qu'elle sera nécessaire dans la suite du problème).
Si on doit faire, on écrit :
−→
∂ OP ∂x ◦ ∂y ◦
~er = = ~e + ~e = cos θ ~ex◦ + sin θ ~ey◦
∂r ∂r x ∂r y
−→
∂ OP ∂x ◦ ∂y ◦
~eθ = = ~e + ~e = −r sin θ ~ex◦ + r cos θ ~ey◦
∂θ ∂θ x ∂θ y
grr = ~er ·~er = cos2 θ + sin2 θ = 1
gθθ = ~eθ ·~eθ = (−r sin θ)2 + (r cos θ)2 = r2
grθ = gθr = ~er ·~eθ = cos θ(−r sin θ) + sin θ(r cos θ) = 0
On en déduit
T = 21 m(grr ṙ2 + grθ ṙθ̇ + gθr θ̇ṙ + gθθ θ̇2 ) = 12 m(ṙ2 + r2 θ̇2 )
Si on n'a pas envie de faire, on écrit simplement
x = r cos θ ⇒ ẋ = ṙ cos θ − rθ̇ sin θ
y = r sin θ ⇒ ẏ = ṙ sin θ + rθ̇ cos θ
h i
T = 21 m(ẋ2 + ẏ 2 ) = 12 m (ṙ cos θ − rθ̇ sin θ)2 + (ṙ sin θ + rθ̇ cos θ)2 = 21 m(ṙ2 + r2 θ̇2 )
Même résultat. On ne peut pas dire qu'une méthode est plus rapide que l'autre.
C'est juste une question de goût.
Maintenant, les symboles de Christoel. Ils ne sont utilisés dans la pratique que
pour le calcul de géodésiques (voir section 4.5).
Méthode 1, on applique les équations 2.21 (on est en base orthogonale puisque
grθ = 0), qui s'écrivent ici
1 ∂grr Γrrr
Γrrr = =0 et Γrrr = =0
2 ∂r grr
1 ∂gθθ Γθθθ
Γθθθ = =0 et Γθθθ = =0
2 ∂θ gθθ
1 ∂grr Γrθr
Γrθr = Γrrθ = =0 et Γrθr = Γθrr = =0
2 ∂θ grr
1 ∂gθθ Γθrθ 1
Γθrθ = Γθθr = =r et Γθrθ = Γrθθ = =
2 ∂r gθθ r
1 ∂gθθ Γrθθ
Γrθθ =− = −r et Γθθr = = −r
2 ∂r grr
1 ∂grr Γθrr
Γθrr =− =0 et Γrrθ = =0
2 ∂θ gθθ
Les calculs sont ici assez simples parce qu'on est en dimension 2. Cela devient vite
très lourd dès qu'on passe en dimension 3.
Méthode 2. Pour éviter les formules de Christoel, on part des relations 3.7 :
d ∂T ∂T d ∂T ∂T
mγr = − mγθ = − avec T = 12 m(ṙ2 + r2 θ̇2 )
dt ∂ ṙ ∂r dt ∂ θ̇ ∂θ
On retrouve
grr = 1 grθ = 0 Γrrr = 0 Γrθr = Γrrθ = 0 Γrθθ = −r
gθr = 0 gθθ = r2 Γθrr = 0 Γθrθ = Γθθr = r Γθθθ = 0
Exemple 2. Je n'ai pas le temps de refaire la gure. Alors s'il vous plait, pour
que les notations soient similaires à celles de l'exemple précédent, remplacez l'axe
vertical descendant par Ox, et l'axe horizontal par Oy .
Le pendule d'Euler représenté gure 1 est un petit système mécanique à deux degrés
de liberté : la masse m peut en eet occuper n'importe quel point de la portion du
plan située entre les deux droites horizontales x = R et x = −R (dans les limites
d'admissibilité du ressort bien sûr).
Pour les deux coordonnées généralisées nécessaires pour décrire les congurations
du système, il semble tout naturel de prendre l'allongement u = OB du ressort
(l'origine est choisie à l'extrémité du ressort lorsqu'il est au repos), et l'angle θ que
fait le pendule avec la verticale. On écrit donc
−→
x = R cos θ et y = u + R sin θ ⇒ OP = (R cos θ)~ex◦ + (u + R sin θ)~ey◦
Premiers résultats :
γu = guu ü + guθ θ̈ + Γuuu u̇2 + Γuuθ u̇θ̇ + Γuθu θ̇u̇ + Γuθθ θ̇2 = ü + Rθ̈ cos θ − Rθ̇2 sin θ
γθ = gθu ü + gθθ θ̈ + Γθuu ṙ2 + Γθuθ u̇θ̇ + Γθθu θ̇u̇ + Γθθθ θ̇2 = Rü cos θ + R2 θ̈
Pour les symboles Γijk , il nous faut les composantes du tenseur métrique conjuqué.
Il sut d'inverser la matrice formée par les composantes du tenseur métrique. On
trouve
1 1 cos θ
g uu = 2 g θθ = 2 2 et g uθ = g θu = − 2
sin θ R sin θ R sin θ
puis
u
Γuu = g uu Γuuu + g uθ Γθuu = 0 θ
Γuu = g θu Γuuu + g θθ Γθuu = 0
u u
Γuθ = Γθu = g uu Γuuθ + g uθ Γθuθ = 0 θ
Γuθ θ
= Γθu = g θu Γuuθ + g θθ Γθuθ = 0
R cos θ
Γθθu = g uu Γuθθ + g uθ Γθθθ = − Γθθθ = g θu Γuθθ + g θθ Γθθθ =
sin θ sin θ
et enn
R 2
γ u = ü + Γuu
u 2 u
u̇ + Γuθ u
u̇θ̇ + Γθu θ̇u̇ + Γθθu θ̇2 = ü − θ̇
sin θ
cos θ 2
γ θ = θ̈ + Γuu
θ 2 θ
u̇ + Γuθ θ
u̇θ̇ + Γθu θ̇u̇ + Γθθθ θ̇2 = θ̈ + θ̇
sin θ
Méthode 2. On part de l'énergie cinétique :
d ∂T ∂T d ∂T ∂T
mγu = − mγθ = −
dt ∂ u̇ ∂u dt ∂ θ̇ ∂θ
avec T = 12 m(u̇2 + 2Ru̇θ̇ cos θ + R2 θ̇2 )
Allons-y.
d h ∂ u̇2 + 2Ru̇θ̇ cos θ + R2 θ̇2 i ∂ u̇2 + 2Ru̇θ̇ cos θ + R2 θ̇2
γu = −
dt ∂ u̇ 2 ∂u 2
d h i
= u̇ + Rθ̇ cos θ = ü + Rθ̈ cos θ − Rθ̇2 sin θ
dt
d h ∂ u̇2 + 2Ru̇θ̇ cos θ + R2 θ̇2 i ∂ u̇2 + 2Ru̇θ̇ cos θ + R2 θ̇2
γθ = −
dt ∂ θ̇ 2 ∂θ 2
d h i
= Ru̇ cos θ + Rθ̇ + Ru̇θ̇ sin θ = Rü cos θ + R2 θ̈
dt
C'est tout de même plus rapide. Pour les composantes contravariantes, on utilise
γ u = g uu γu + g uθ γθ et γ θ = g θu γu + g θθ γθ
Là encore, il faut les composantes du tenseur métrique conjugué :
1 h i − cos θ h i R 2
u 2 2
γ = 2 ü + Rθ̈ cos θ − Rθ̇ sin θ + 2 Rü cos θ + R θ̈ = ü − θ̇
sin θ R sin θ sin θ
θ − cos θ h 2
i 1 h
2
i cos θ 2
γ = 2 ü + Rθ̈ cos θ − Rθ̇ sin θ + 2 2 Rü cos θ + R θ̈ = θ̈ + θ̇
R sin θ R sin θ sin θ
Maintenant, c'est à vous de mettre les mains dans le cambouis. Vous regardez
en détail ce que je viens de taper, vous refaites quelques calculs du spheriques-
cylindriques.pdf (c'est sa raison d'être).
Et pour vous entraîner je vous propose les systèmes de coordonnées suivants. On
pourra constater que les coordonnées curvilignes ne sont pas toujours des angles ou
des longueurs. Si vous voulez travailler en deux dimensions, vous oubliez z dans les
deux premiers exemples, et vous travaillez dans le quatrième avec x et z (que vous
pouvez renommer x et y ), en posant φ = 0.
1. Les coordonnées cylindrico-paraboliques (u, v, z), avec z la coordonnée cartési-
enne habituelle et :
Bafouille no 2
Les forces
Premier type de force : les réactions dues aux liaisons. On les ignore. Si
l'objet étudié est astreint à se déplacer dans le plan, le plan exerce sur l'objet une
force de réaction l'empêchant de passer au travers. Cette réaction perpendiculaire
au plan a des composantes nulles dans la base naturelle par dénition de cette base.
Autrement dit, ce sont des forces qui ne travaillent pas. C'est vrai dans tous les
cas, même les plus complexes, à la nuance près que pour l'instant on ne parle que
de liaisons holonômes. À partir du moment où vous avez clairement identié les n
degrés de liberté, que vous avez choisi n coordonnées généralisées, et que à partir
de ces coordonnées vous avez construit la base naturelle, les forces de liaison auront
toujours des composantes nulles dans cette base.
Dans le pendule d'Euler par exemple, les forces de liaison sont partout : en A, le
long du ressort pour le maintenir horizontal, en B, dans la tige, ... Mais on ne s'en
occupe pas. C'est l'énorme avantage du formalisme de Lagrange par rapport à celui
de Newton. Les seules vraies forces ici sont la pesanteur et la force de rappel du
ressort. On peut y ajouter des forces de friction si le tout baigne dans l'huile, ou si
la rotule en B n'est pas parfaite, ou si le ressort possède un amortissement.
Deuxième type de force : celles qui dérivent d'un potentiel. On peut en
dresser la liste exhaustive. En physique des particules, il en existe quatre : les inter-
actions faible et forte (purement quantiques et sans intérêt ici), l'interaction gravita-
tionnelle et l'interaction électromagnétique. Ce sont les quatre forces fondamentales.
Il n'en existe pas d'autres. Les forces de friction par exemple, ou la force de rappel
d'un ressort, ne sont que des résultantes de forces fondamentales à l'échelle des par-
ticules. Bien sÃr, il n'est pas question de décrire les forces de friction ou de rappel
à l'échelle microscopique. C'est pourquoi elles feront partie de la liste qui suit.
Les systèmes mécaniques habituels sont en général soumis à trois types de forces
dérivant d'un potentiel scalaire (pas de forces de Lorentz pour l'instant) :
La force gravitationnelle. Deux masses ponctuelles A et B, immobiles[ 2 ] et
séparées d'une distance r exercent l'une sur l'autre une force attractive portée
−→
par AB, et dont le module varie en 1/r2 . Cette force est perceptible uniquement
lorsque l'un au moins des deux objets est très lourd (une étoile, une planète).
L'autre masse (en général beaucoup plus petite) est alors soumise à un champ de
force central (dirigée vers le centre de la première) variant en 1/r2 . On l'assimile
souvent à un champ uniforme en module et direction (à proximité de la surface
terrestre par exemple), ou toujours uniforme en direction, mais décroissant avec
l'altitude (si on monte un peu plus haut).
La force électrostatique. Elle concerne les particules électriquement chargées.
La force électrostatique (force de Coulomb) entre deux charges ponctuelles immo-
biles[ 3 ] varie en 1/r2 comme la force gravitationnelle (mais peut être attractive ou
répulsive), avec le même genre d'approximations.
2 Les masses étudiées ne sont en général pas immobiles, mais les eets ne se font sentir que dans
le domaine relativiste.
3 idem
C'est tout ce dont vous avez besoin. Vous installez ça dans le lagrangien.
Si vraiment vous ressentez le besoin de calculer les forces généralisées, vous
→
−
utilisez la dénition du gradient : si F~ = − ∇V , alors les composantes covari-
antes de F~ sont les −∂V /∂q i . Vous n'obtiendrez pas ce que, vous, vous appelez
les composantes de F~ (celles que l'on représente dans l'espace physique, avec
un point d'appui), mais ce que moi j'appelle les vraies forces, celles qui agissent
eectivement sur chaque élément du système. La force de rappel du ressort
du pendule d'Euler par exemple, a pour point d'appui le point B, mais ce qui
nous intéresse c'est son action sur le point P. Le reste on s'en fout. Sauf si par
exemple on cherche à calculer le diamètre des vis qu'il faut utiliser en A pour
xer le bazar au mur. Mais là c'est un autre problème.
Je complique les choses pour montrer ce que je veux dire. Au pendule d'Euler,
j'ajoute une masse en B, et une autre, disons C, liée à la masse P par une tige
de longueur d, et qui glisse sur une règle horizontale située à la cote x = D. À
cette masse C, j'accroche un deuxième pendule (une tige de longueur L avec
une masse D au bout). C'est une sonnette inventée par le Pr Tournesol, ou par
Géo Trouvetou je sais plus : la masse D est une clochette, et la masse B est le
bouton poussoir de la sonnette. On suppose toujours que tous les mouvements
sont dans le plan. Dans ce système (à la con je vous le concède, mais c'est
pas moi qui l'ai inventé), il est clair que le ressort agit sur le mouvement de
toutes les masses. Si vous voulez faire un crobard pour représenter toutes ces
forces, bonjour l'angoisse. Avec Lagrange, rien de changé : on écrit toujours
V = 21 ku2 auquel on ajoute la pesanteur appliquée à chacune des masses
(−mgR cos θ pour la masse P, et −mD gL cos ϕ pour la masse D, c'est tout à
des constantes près). Je ne dis pas que le système d'équations diérentielles
sera simple à résoudre, mais c'est déjà un premier pas : les équations sont là.
Si on vous dit par exemple que le champ de pesanteur est supposé uniforme
(g = cste), vous écrivez V (h) = mgh, vous exprimez h en fonction des coor-
données de travail. Par exemple si vous travailler avec ~g // Oz et dans le même
sens (Oz vers le bas), vous remplacez h par −z .
Si on vous dit que le champ de pesanteur n'est pas uniforme (g = g(h)), il
sut d'intégrer : Z
V (h) = C + mg(h) dh
de l'origine), et tendu au delà. Bien entendu, la masse ne décolle pas de la table (elle
le peut, mais là c'est un autre problème).
−→
Vecteur AP, avec P(x, y, 0) et A(0, 0, a) :
−→
AP = x ~ex◦ + y ~ey◦ − a ~ez◦
−→
Vecteur unitaire porté par AP :
x y a
~e = p ~ex◦ + p ~ey◦ − p ~ez◦
2 2
x +y +a 2 2 2
x +y +a 2 x + y 2 + a2
2
Allongement : p
δ` = x2 + y 2 + a2 − `0
Force de rappel :
" # " #
`0 `0
F~ = −kδ` ~e = −kx 1 − p ~ex◦ − ky 1 − p ~ey◦
2 2
x +y +a 2 2 2
x +y +a 2
C'est lourd. Je m'étais juré de ne plus jamais employer ces méthodes. Et encore,
je n'ai pas écrit le troisième terme. Un peu parce que je n'avais plus de place sur
la ligne, et surtout parce qu'il s'annule avec la force de liaison et éventuellement la
pesanteur (mon plan est horizontal).
C'est ici qu'on passe en polaires (x = r cos θ, y = r sin θ, x2 + y 2 = r2 ) :
~ `0 ◦ `0
F = −kr cos θ 1 − √ ~ex − kr sin θ 1 − √ ~ey◦
r 2 + a2 r 2 + a2
et qu'on utilise les notions développées aux chapitres 1 et 2. Si on continue à la
Newton on n'est pas sorti... On calcule les composantes covariantes Fr et Fθ de F~ ,
sachant Fr = ~er · F~ et Fθ = ~eθ · F~ , avec
~er = cos θ ~ex◦ + sin θ ~ey◦ et ~eθ = −r sin θ ~ex◦ + r cos θ ~ey◦
Ça donne
k`0 r
Fr (r) = −kr + √ et Fθ = 0
r 2 + a2
Énergie potentielle, uniquement fonction de r :
Z
1 √
V (r) = C − Fr (r) dr = C + kr2 − k`0 r2 + a2
2
Un résultat
√ que vous auriez pu obtenir en deux lignes ! L'allongement du ressort
vaut δ` = r2 + a2 − `0 . On a donc :
√
V (r) = 21 kδ`2 = 21 k(a2 + `20 ) + 21 kr2 − k`0 r2 + a2
Le premier terme est l'énergie cinétique, le deuxième, à la constante 12 k(a2 +`2 ) près,
est l'énergie potentielle.
Conclusion : en utilisant les méthodes énergétiques, et en utilisant les lois de con-
servation, j'économise du temps de calcul. J'économise une intégration par loi de
conservation utilisée. C'est pour ça qu'on les appelle intégrales premières.
On refait tout à partir du lagrangien :
√
L = T − V = 21 m(ṙ2 + r2 θ̇2 ) − 12 k(r2 + a2 + `20 − 2`0 r2 + a2 )
Bafouille no 3
Les forces (suite)
Troisième type de force : les forces de frottement.
Les expressions des forces de frottement sont toutes de nature empirique, ce qui
donne au compositeur de problèmes une grande liberté d'action. Il existe deux
grandes catégories de frottements : le frottement sec (entre deux solides) et le frot-
tement visqueux (eet d'un uide sur une masse solide).
Le frottement sec. Vous poussez une armoire sur un sol horizontal. En l'absence
de frottements, vous poussez fort au début, pour lui donner une accélération, et une
fois la vitesse désirée atteinte, vous lâchez tout : l'armoire n'a plus besoin de vous
pour avancer. Le sol étant horizontal, l'énergie potentielle ne varie pas, et par con-
séquent l'énergie cinétique non plus. L'armoire conservera éternellement sa vitesse,
quelle que soit sa masse. La masse n'intervient que pendant la phase d'accélération :
si vous désirez une accélération de 1 m/s2 , il vous faudra exercer une force de 10 N si
elle pèse 10 kilos, et une force de 100 N si elle pèse 100 kilos. Autrement dit, si elle
pèse trois tonnes et que vous la poussez du petit doigt, elle avancera. L'accélération
que vous obtiendrez ne sera pas phénoménale, mais elle avancera. Si vous ne me
croyez pas, allez au bord du canal à Nancy, essayez de pousser une péniche du pied.
Vous verrez, elle s'écartera du quai.
Le sol est maintenant rugueux. Les pattes de l'armoire aussi. L'armoire est redevenue
immobile, et vous poussez.[ 6 ] Si vous ne poussez pas assez fort, vous pourrez toujours
poussez, l'armoire ne bougera pas. Pour qu'elle décolle , il faut que la force soit
au moins égale à ce qu'on appelle la force d'arrachement. Cette force d'arrachement
est, dans notre cas proportionnelle au poids mg de l'armoire (on vide l'armoire et
ça va tout de suite mieux). Plus généralement, elle est proportionnelle à la force de
réaction N perpendiculaire au sol (si le sol est en pente, N = mg cos α).
Le coecient de proportionnalité (sans dimension) est appelé coecient de frotte-
ment statique, et on le note usuellement µS . C'est une constante caractéristique du
couple armoire-sol :
fS = −µS N
Pour le mesurer sans dynamomètre, c'est tout simple : on place l'armoire sur le sol
horizontal, et on incline le sol petit à petit jusqu'à ce que l'armoire s'arrache de sa
position. Tant que l'armoire est immobile, l'équilibre des forces m~g + N ~ + f~ = 0
conduit à N = mg cos α et f = mg sin α. Au moment de l'arrachement (α = αS ),
la force de frottement atteint son maximum fmax = mg sin αS et la force normmale
son minimum Nmin = mg cos αS . Le coecient µS vaut fmax /Nmin = tan αS .
L'armoire est maintenant en mouvement. Soit parce qu'on la pousse sur un sol
horizontal, soit parce qu'elle glisse sur un plan susamment incliné. Que constate-
t-on ? Si on la pousse, on constate que, suivant la force exercée, le mouvement est
accéléré ou descéléré : il existe une valeur de la force pour laquelle la vitesse est
6 Dans les raisonnements, on fait comme si toutes les forces étaient appliquées au même point :
le point de contact, supposé unique, entre l'objet et la surface.
constante. Si elle glisse sur un plan incliné, on constate également que, suivant
l'angle, le mouvement est accéléré ou descéléré : il existe une valeur de l'angle pour
laquelle la vitesse est constante.
Raisonnons avec le plan incliné. L'armoire est supposée avoir subi son arrachement.
Le plan est donc incliné d'un angle αS . Première constatation : si on maintient cet
angle, la descente de l'armoire se fait, en général (il y a quelques exceptions), de
façon accélérée. Pour maintenir la vitesse constante, il faut diminuer l'angle jusqu'à
une certaine valeur αC . Lorsque cet angle est maintenu constant, l'accélération étant
nulle, on a comme ci dessus la relation m~g + N~ + f~ = 0, et donc, toujours comme ci-
dessus, une relation de proportionnalité entre f et N . Le coecient de cette relation
s'appelle le coecient de frottement cinétique, et on le note en général µC (certains
le nomment coecient de frottement dynamique et le notent µD ). Il est en général
inférieur à µS , d'un facteur pouvant aller de 1 à 3.
Il reste ensuite à faire des mesures aux angles plus élevés ou plus faibles que αC . Et
on constate que dans la plupart des cas, la force de frottement est indépendante du
module de la vitesse. Autrement dit
~v
f~C = −µC N
v
C'est la loi de Coulomb, la plus couramment employée dans la pratique. On peut,
pour s'amuser, transgresser cette loi. Pas pour compliquer, mais au contraire pour
simplier. Pour maintenir le réalisme, on prend alors pour se justier, des arguments
du type la surface est lubriée de telle sorte que la force de frottement est de la
forme f~ = −µ~v , parce qu'on sait que le N du numérateur et le v au dénominateur
vont nous pourrir lapvie. Le N lorsque la surface n'est pas plane, le v parce qu'il
s'écrit par exemple u̇2 + 2Ru̇θ̇ cos θ + R2 θ̇2 . On peut aussi dire que la rugosité de
la surface n'est pas homogène, et on introduit un coecient µC dépendant de la
position de l'objet sur la surface. Là aussi on choisit en général une loi µC (~r ) qui
va bien dans le but de pouvoir résoudre.
Autre cas de gure : la surface n'est pas isotrope vis-à-vis du frottement, c'est-à-dire
que le coecient de frottement va dépendre, non pas de la position de l'objet, mais
de la direction qu'il prend. Exemple simple : le sol est un parquet, et ça glisse mieux
parallèlement à la bre du bois que dans la direction perpendiculaire.
Que se passe-t-il, intuitivement, si on incline un parquet dont les lames sont orientées
à 45 degrés par rapport à l'axe d'inclinaison ? Imaginez que vous ne savez pas que
c'est un parquet et que l'objet arrive face à vous. Vous vous apprétez à le réceptionner
et, ô surprise, il tourne. Il est dévié de la trajectoire initialement prévue, pour prendre
une trajectoire plus favorable au glissement que la trajectoire rectiligne. Cet eet
déviateur signie que la force de frottement n'est plus parallèle à ~v . On doit l'écrire
sous la forme f~ = −µx ~vx − µy ~vy , où x désigne la direction de la bre du bois, et y la
direction qui lui est perpendiculaire. La solution f~ = −µ(φ) ~v , où φ désigne l'angle
que fait la vitesse avec l'axe de la bre, n'est pas la bonne.
En conclusion, si je vous donne une expression de la force de frottement à utiliser
dans un problème donné, elle peut vous paraître farfelue ou compliquée, mais c'est
uniquement pour, une fois exprimée en fonction des coordonnées généralisées util-
isées, qu'elle devienne justement beaucoup moins compliquée, et qu'elle permette de
résoudre le problème.
Ça donne R < 0, 43 mm pour une bille de liège (240 kg/m3 ), R < 0, 21 mm pour un
grêlon (920 kg/m3 ), et R < 0, 048 mm pour une bille d'acier (7800 kg/m3 ).
Conclusion : dans l'air, le modèle régime laminaire n'est guère valable que pour les
ocons de neige. Ça ne marche même pas pour une balle de ping-pong (R ≈ 18 mm et
ρS ≈ 80 kg/m3 )[ 7 ] . Si on veut étudier ce régime, il faut travailler dans un uide plus
visqueux comme l'eau (η ≈ 10−3 kg m−1 s−1 ) ou la glycérine (η ≈ 1, 5 kg m−1 s−1 ).
Dans la pratique, la vitesse limite est donc atteinte en régime turbulent. Si on
recommence le calcul en utilisant l'équation 2 valable jusqu'à v2 = 20 m/s (avec
ρ = ρA et S = πR2 ), on trouve
r
8gR ρS − ρA
v∞ =
3CX ρA
pour avoir v1 < v∞ < v2 on doit avoir
3CX 3CX
ρA v12 < R(ρS − ρA ) < ρA v22
8g 8g
Ça donne pour R :
balle de ping-pong : 7 à 109 mm,
liège : 2 à 36 mm,
grêlon : 0,6 à 9,5 mm,
acier : 0,07 à 1,12 mm.
Les conditions sont bonnes : notre objet pourra aussi bien représenter une balle de
ping-pong, une balle de baby-foot (liège) ou un grêlon de belle taille.
Pourquoi je vous raconte tout ça. D'abord pour vous rafraichir la mémoire, et aussi
pour vous présenter la diculté suivante. Vous lancez la baballe en l'air. Hypothèse :
vitesse initiale v0 = v2 = 20 m/s. Ainsi on est sûr de ne pas dépasser la vitesse
autorisée pour l'utilisation de l'équation 2. Au fur et à mesure de son ascension, sa
vitesse diminue, jusqu'à devenir nulle à une certaine altitude zm .
7 valeurs pas tout à fait exactes, mais elles iront bien par la suite. Ça donne m ≈ 1, 954 g.
Cela veut dire que, à la n de son ascension, elle est passée en régime laminaire.
La petite étude ci-dessous est destinée à vous montrer qu'on peut raisonnablement
ignorer le régime laminaire, et faire comme si le régime restait turbulent jusqu'à la
vitesse nulle.
Sur la gure 2, on peut constater que pour la balle de ping-pong, le frottement en
régime laminaire est, à notre échelle, quasi nul. Et pourtant, on va voir qu'on ne
peut pas assimiler le mouvement en régime laminaire à un mouvement sous vide.
Premier résultat : la diculté n'apparaît que dans le tout dernier mètre que
la balle met tout de même un quart du temps total à parcourir.
2. Expérience dans un gaz pesant mais non visqueux. Autrement dit, on cherche
à évaluer l'eet de la poussée d'Archimède. Réponse : aucun eet. La masse se
simplie dans les deux bilans d'énergie ci-dessus. La poussée d'Archimède est
dirigée vers le haut et vaut −ρA Vg . La force de pesanteur est dirigée vers le bas
et vaut ρS Vg . La masse volumique apparente passe de ρS = 80 à ρS −ρA = 78, 7.
Tout se passe comme si la masse valait 1,922 g au lieu de 1,954 g.
Deuxième résultat : on peut ignorer la poussée d'Archimède pour l'instant. Il
faudra simplement corriger la masse si elle intervient dans les calculs. Je dis
pour l'instant : lorsque la densité de l'air varie avec l'altitude, la poussée
d'Archimède aussi. Mais c'est pour plus tard.
3. Expérience dans un gaz pesant et visqueux. Ça se complique. Le bilan d'énergie
n'est plus possible. Si on voulait le faire, comme f est de la forme K ż 2 , il
faudrait connaître ż en fonction de z , c'est-à-dire le résultat :
Z zm Z z1
1
2
mv22 = mgzm + K 2
ż (z) dz et 1
2
mv22 = 1
2
mv12 + mgz1 + K ż 2 (z) dz
0 0
On divise tout par mg pour travailler avec des nombres sans dimension :
z̈ CX ρA S 2
= −1 − ż
g 2mg
Maintenant que tout est épuré, qu'est-ce qu'on fait ? D'abord, comme seuls z̈
et ż apparaissent dans l'équation (pas z ), c'est une équation diérentielle du
premier ordre en ż . Je pose donc u = ż/v̄ :
du g
u̇ = = − (1 + u2 )
dt v̄
Et ensuite, et ça doit devenir pour vous automatique un jour, on sépare les
variables (ici u et t), et on intègre sachant u(0) = v2 /v̄ et u(t) = ż(t)/v̄ :
v̄ du v̄ v2 ż(t)
dt = − ⇒ t= arctan − arctan (3)
g 1 + u2 g v̄ v̄
Trois fois moins que dans le vide. La résistance de l'air n'est pas négligeable.
Calculons maintenant tm , c'est-à-dire l'instant où la vitesse ż est nulle. Trois
possibilités s'orent à nous :
(a) On fait comme si on était toujours en régime turbulent :
20
tm ≈ 0, 8 arctan ≈ 0, 952 s
8
(b) On utilise la loi de Stokes. Aux vitesses inférieures à v1 , on utilise
z̈ ż 2R2 ρS g
= −1 − ∗ avec v ∗ = = 3200 m/s
g v 9η
Et on intègre, sachant ż = v1 à t = t1 :
v∗
v1 ż(t)
t = t1 + ln 1 + ∗ − ln 1 + ∗ (4)
g v v
ż = 0 à t = tm :
5
tm = t1 + 320 ln 1 + ≈ 0, 849 s
3200
Un dizième de seconde de moins. En conservant le modèle turbulent, on
commet une erreur de 12% sur le temps de parcours.
(c) On néglige la résistance de l'air en régime laminaire. Là c'est tout simple :
v1 − ż
mz̈ = −mg ⇒ ż = v1 − g(t − t1 ) ⇒ t = t1 + (5)
g
ż = 0 à t = tm :
v1 5
tm = t1 + = t1 + ≈ 1, 005 s
g 10
Bafouille no 4
Les forces (suite et n)
Ce qu'il faut retenir de l'étude précédente, c'est que le passage du régime turbulent
au régime laminaire, ou vice versa, ne nous rend pas la vie facile. Sans l'appui de
valeurs numériques, cela devient quasiment impossible. On ne peut pas construire
de modèle sans connaître les valeurs exactes des paramètres du problème.
On a vu aussi que, si on utilisait le modèle turbulent quelle que soit la vitesse, ça
ne changeait pas grand chose aux résultats. C'est pourquoi, dans les énoncés de
problèmes, on trouve toujours une loi unique : soit on travaille en régime laminaire,
soit on travaille en régime turbulent. On ne s'embête pas à étudier ce qui se passe à la
transition, d'autant plus que, en réalité, cette transition n'est pas aussi brusque que
celle illustrée sur la gure précédente. La nature n'aime pas les discontinuités. Si un
modèle présente, pour le calcul d'une grandeur physique donnée, une discontinuité,
c'est que les hypothèses l'ont permis. La courbe expérimentale, elle, est continue,
car elle prend en compte tout ce qu'on a négligé dans le modèle.
On continue avec la baballe. Cette fois, l'atmosphère n'est plus homogène. Elle est
plus dense en bas qu'en haut. Non seulement la masse volumique ρA va dépendre
de z , mais aussi le coecient de viscosité. Si on prend ces variations en considération,
on peut être amené à ne plus négliger la variation de g en fonction de l'altitude. Si
on ne néglige rien, l'équation du mouvement s'écrit maintenant, en tenant compte
de la poussée d'Archimède, et toujours pour un mouvement vers le haut :
mz̈ = −mg(z) + ρA (z)Vg(z) − kη(z)ż (laminaire)
mz̈ = −mg(z) + ρA (z)Vg(z) − 21 CX ρA (z)S ż 2 (turbulent)
On remplace m par ρS V , V par 34 πR3 , S par πR2 , k par 6πR, et on divise par mg0 :
z̈ g(z) ρ0 ρA (z) g(z) η(z) ż 2R2 ρS g0
=− + − avec v ∗
= (laminaire)
g0 g0 ρS ρ0 g0 η0 v ∗ 9η0
(6)
g(z) ρA (z) ż 2
r
z̈ g(z) ρ0 ρA (z) 8RρS g0
=− + − avec v̄ = (turbulent)
g0 g0 ρS ρ0 g0 ρ0 v̄ 2 3CX ρ0
Les quantités ρ0 , η0 et g0 sont mesurées au sol.
L'accélération de la pesanteur varie, on le sait, en fonction du carré de la distance
au centre de la Terre. Suivant la distance au sol, on peut utiliser
r02
2z
g(z) = g0 ou g(z) ≈ g0 1−
(r0 + z)2 r0
où r0 est le rayon de la Terre.
Pour modéliser les fonctions ρA (z) et η(z), il faut faire quelques hypothèses simpli-
catices si on ne veut pas se retrouver avec des expressions impossibles à exploiter.
Le problème majeur, c'est la variation de la température en fonction de l'altitude.
Sans variation de température, la pression, la masse volumique et la viscosité vari-
ent toutes les trois proportionnellement à e −z/a , où a est un paramètre constant et
commun aux trois lois.
Si la température n'est pas constante, ces lois ne sont plus valables et doivent être
corrigées. Voici gure 3 ce que j'ai trouvé sur le net. Une courbe tracée à l'aide d'une
interpolation par splines cubiques, à partir d'un petit tableau de mesures issu d'un
document de la NASA. Il faut s'attendre à ce que ces variations de température
perturbent les expressions de ρA (z) et de η(z).
Mais voici les courbes de pression et de masse volumique issues de la même source
(gure 4). Les droites attendues sont un peu gondolées mais ce n'est pas drama-
tique. On peut raisonnablement considérer que ln(p0 /p) et ln(ρ0 /ρA ) varient linéaire-
ment avec z . Les régressions linéaires m'ont donné comme résultats :
ou au premier ordre :
z z
p(z) ≈ p0 1− et ρA (z) ≈ ρ0 1− (z en kilomètres)
6, 890 7, 148
p0 ρ
Fig. 4 ln et ln 0 en fonction de l'altitude z (km)
p(z) ρA (z)
On peut remarquer sur les courbes que la pente est plus faible que la pente moyenne
pendant les 10 premiers kilomètres (le petit segment issu de l'origine sur le graphe
de droite). Dans cette gamme, il semblerait qu'une loi en (1 − e −z/10 ) soit plus
adaptée. J'ai d'ailleurs lu quelque part que entre 0 et 11 km, on commettait une
erreur inférieure à 2% en tout point en utilisant
20 − z
ρA (z) ≈ ρ0 (z en kilomèmètres)
20 + z
Pour la viscosité, c'est moins simple. Je n'ai trouvé aucune donnée exploitable sur la
variation de la viscosité en fonction de la température,[ 8 ] mais je sais que, dans cette
gamme de température (de +15◦ C et −55◦ C pour z = 0 à 11 km), les variations de η
en fonction de T sont non négligeables. Quoi qu'il en soit, η varie proportionnellement
à ρA (ça c'est théorique), et on est obligé, faute de mieux, d'ignorer la dépendance
en température :
z
η(z) = η0 e −z/7,148 ≈ η0 1− (z en kilomètres)
7, 148
Dernière petite chose : la variation de g à cette échelle est insigniante. Si z est
exprimé en kilomètres, g(z) s'écrit :
g0 z
g(z) = ou g(z) ≈ g0 1− (z en kilomètres)
(1 + z/6378, 136)2 3189, 068
Alors que, à 10 km, g a diminué de 0,3%, ρA a diminué de 76%. C'est tout à fait
l'inverse dans mon TD no 1 où les altitudes se mesurent en milliers de kilomètres :
les variations de g ne sont pas négligeables, alors que les forces de frottement sont
quasi nulles.
Encore une petite remarque et c'est ni : une fois qu'on a adopté un développement
limité de la forme e −x ≈ 1 − x avec x petit, on peut écrire
√
r
1 1−x
e −x ≈1−x≈ ≈ (1 − 12 x)2 ≈ 1 − 2x ≈ ≈ etc
1+x 1+x
On choisira dans l'énoncé telle ou telle expression suivant le besoin, en fonction de
l'équation diérentielle à résoudre. Tout ce qu'on lui demandera, c'est de s'écrire
1 − x au premier ordre.
En négligeant les variations de g , on obtient à partir de l'équation 6 une équation
de la forme
z̈ ρ0 ż
= −1 + − ∗ e −z/a (laminaire)
g ρS v
ż 2 −z/a
z̈ ρ0
= −1 + − 2 e (turbulent)
g ρS v̄
Deux équations dont je ne sais que faire. . . On arrêtera donc là.
Tout ça pour vous dire que la réalité n'est pas simple. Derrière un modèle proposé
dans un énoncé se cachent des hypothèses simplicatrices qu'un ingénieur de la
NASA ne peut pas se permettre. Mais nous n'avons pas le même but : en TD ou à
l'exam, on ne se préoccupe pas de savoir si, en utilisant le résultat de nos calculs,
l'engin va s'écraser ou non.
8 tout simplement sans doute parce que le régime laminaire n'intéresse personne à la NASA
limite v2 = 20 m/s (de toute façon cette vitesse limite doit vraissemblablement
dépendre de la densité). On prendra donc comme expression :
~v = ṙ ~er + θ̇ ~eθ
et donc h i n2
f~ = −µ(r) ṙ2 + r2 θ̇2 (ṙ ~er + θ̇ ~eθ )
puis
h i n2 h in
~
Φr = f ·~er = −µ0 ṙ e −r/a 2 2
ṙ + r θ̇ 2
et Φθ = f ·~eθ = −µ0 r θ̇
~ 2 e −r/a 2 2 2 2
ṙ + r θ̇
µ0 r2 r4 θ̇2
r̈ + ṙ + g0 02 = 0 3 0 e −2µ0 t/m
m r r
Essayons maintenant, comme en TD, de trouver l'équation permettant d'accéder à
la trajectoire. Mon objectif est de vous montrer que, en s'acharnant un peu, on peut
en tirer quelque chose d'exploitable numériquement.
1 dr
Surtout ne pas toucher à 2 . On dérive le crochet comme un produit de deux
r dθ
termes :
d 1 dr 1 dr dr
r̈ + ω ṙ = r0 v0 e −ωt 2
− ω r0 v0 e −ωt
2
+ω
dt r dθ r dθ dt
dr
Le deuxième terme vaut tout simplement −ω . Il s'annule avec le troisième.
dt
d 1 dr
r̈ + ω ṙ = r0 v0 e −ωt
dt r2 dθ
d r0 v0 e −ωt d
Et on utilise à nouveau = :
dt r2 dθ
r02 v02 e −2ωt d
1 dr
r̈ + ω ṙ =
r2 dθ r2 dθ
r0 v02 e −2ωt
En divisant par , mon équation devient :
r2
v2
d r0 dr r0
− 2 + = C e 2ωt avec C = E2
dθ r dθ r 2v0
r0 du r0 dr
Et on pose, comme en TD, = u(θ) + C ⇒ = u 0 (θ) = − 2 :
r dθ r dθ
u 00 (θ) + u(θ) = C e 2ωt −1
u 00 + u = 0 ⇒ 2u 00 u 0 + 2u 0 u = 0 ⇒ u 0 2 + u2 = cste = u 00 2 + u20
Oui mais voilà. On n'est pas comme en TD. Que va-t-on faire du e 2ωt ? Pas de
problème, on revient à l'autre équation r2 θ̇ = r0 v0 e −ωt :
r2 r0 dθ 1 dθ
e −ωt dt = dθ = 2
=
r0 v0 v0 (u + C) θ̇0 (u + C)2
Et on intègre de 0 à t à gauche, de 0 à θ à droite
θ
r2
Z
2ω 2µ0 dθ
1− e −ωt = kA(θ) avec k = 2 = et A(θ) = 0
r0 θ̇0 mr0 v0 2 0 (u + C)2
A(θ) est l'aire qu'a balayée le rayon vecteur depuis le départ. D'où
1
e 2ωt =
[1 − kA(θ)]2
Résultat nal :
2
d2 u θ
vE2
Z
µ0 r0 dθ g0 r0
2
+u+C 1− =C avec C = 2
= 2
dθ mv0 0 (u + C)2 2v0 v0
Ce qu'on appelle une belle équation intégro-diérentielle. On peut l'écrire plus sim-
plement en posant (y n'a plus rien à voir avec la coordonnée cartésienne)
u(θ) + C v2
y(θ) = = 1 + 0 u(θ)
C g0 r0
L'intérêt d'une telle écriture : lors du passage aux méthodes numériques, on n'a plus
qu'un seul paramètre sans dimension à dénir (K ci-dessous) :
Z θ 2
d2 y µ0 v03
dθ
+y 1−K = 1 avec K =
dθ2 0 y
2 mg02 r0
Si on veut se débarrasser de l'intégrale, il faut l'exprimer en fonction de tout le reste
et dériver. On se retrouve alors avec une équation diérentielle du troisième ordre :
Z θ
dθ 1 K 1 y 000 + y 0
K = 1 − √ ⇒ =
0 y
2 y 00 + y y2 2 (y 00 + y)3/2
D'où l'autre formulation du résultat nal :
d 1 K µ0 v03
√ 00 =− 2 ou 4K 2 [y 00 + y]3 = y 4 [y 000 + y 0 ]2 avec K =
dθ y + y y mg02 r0
Une fois cette équation résolue (c'est pas gagné), on remonte à r(θ) :
r0 /C v 2 /g0
r(θ) = = 0
y(θ) y(θ)
Ce qu'il faut retenir de cette étude,[ 9 ] c'est que les forces de friction entraînent tou-
jours des complications, la principale raison étant le manque d'intégrales premières.
On s'en sort encore relativement bien en régime laminaire parce que justement on
en trouve une en cours de route (r2 θ̇ e ωt = cste = r0 v0 ), qui nousa permis d'éliminer
le temps dans la deuxième équation (u 00 (θ) + u(θ) = C e 2ωt −1 ).
9 rassurez-vous, vous n'aurez jamais à faire ce genre de travail à l'exam