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Université Ibn Tofail Kenitra

Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales

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Année universitaire 2016-2017 semestre 3

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Filière de Droit-Tronc commun

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Cours du Professeur T. ZAIR

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Action administrative
Cours de classe

Rédigé par l'étudiant Nazih ELMEKKAOUI

NB Il faut joindre ce document au document du professeur

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................................il manque l’introduction..................................

Définition de l'acte administratif unilatéral:


Est une décision exécutoire créatrice de droits et d'obligations à l'égard des administrés.

Règles de la détermination de l'acte administratif unilatéral


En assurant le contrôle de la légalité des décisions administratives le juge administratif a développé
une variété de critères, ce qui va lui permettre d'établir la distinction entre les actes exécutoires et les
actes non exécutoires.

Les critères de l'acte administratif unilatéral


Le juge se réfère systématiquement aux critères qu'il a institués.

1. La nécessité de l'aspect normatif

L'acte administratif unilatéral produit une norme nouvelle (intégrée à l'ordre juridique).

Modification alors de l'ordre juridique existant par :

• Addition,

• Suppression.

Parfois l'objectif est le maintien de l'ordre existant (décisions confirmatives ou de refus)

2. Le statut de l'administré dans le cadre de l'acte administratif unilatéral

L'acte unilatéral présente la spécificité juridique d'intervenir sans le consentement des intéressés ou
des tiers. Le moyen qui demeure pour l'administré afin de réclamer ses droits demeure juridictionnel.

3. Les relations avec le service public

L'acte administratif unilatéral est pris pour l'exécution du service public.

cette exécution peut être:

• Directe (personne publique),

• Indirecte (personne privée).

Les décisions écartées par la jurisprudence


Il s'agit d'actes ne faisant pas grief : ne présentent pas la qualité de décisions exécutoires
(insusceptibles de recours).

Actes unilatéraux ne faisant pas grief :

• Les actes de préparation

• Les mesures d'ordre intérieur

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• Les circulaires

• Les directives

Les catégories d'actes administratifs unilatéraux


La classification des actes administratifs unilatéraux peut donner lieu à diverses catégories (selon le
critère).

le critère de l'auteur de l'acte


Prend en considération les personnes qui disposent de la compétence de prendre l'acte:

• Décret du chef du gouvernement,

• Arrêtés interministériels,

• Arrêtés ministériels et décisions des ministres,

• Arrêtés des Walis et gouverneurs,

• Arrêtés des présidents des collectivités territoriales.

Le critère de la forme de l'acte


Dans ce cas, la séparation est faite entre acte explicite et acte implicite.

Décisions explicites : sont directes (écrites, verbales ou gestuelles).

Décisions implicites : de rejet (silence de l'administration) ou d'acceptation (silence vaut acceptation) .

Le critère de la portée de l'acte


C'est la classification la plus importante en termes de conséquences juridiques.

Elle donne lieu à 2 types d'actes (réglementaire ou individuel).

Les actes réglementaires

C'est un acte qui édicte des règles générales et impersonnelles destinées à des sujets de droit
indéterminés ou désignés de façon abstraite.

L'acte réglementaire se définit traditionnellement par trois critères:

• Général,

• Impersonnel,

• Permanent.

Les actes individuels

Actes qui édictent des normes ayant pour destinataire une ou plusieurs personnes nominativement.

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Le nombre des personnes en cause n'est pas important dès lors qu'elles sont désignées par leurs noms.

Les actes mixtes

Ce sont les actes qui peuvent contenir des dispositions à caractère réglementaire et d'autres à
caractère individuel.

Exemples:

• L'arrêté ou le décret qui crée une commission et nomme ses premiers membres
personnellement,

• Le décret prononçant la dissolution d'un conseil communal.

Le régime juridique des actes administratifs unilatéraux


Il ne peut s'apprécier qu'à travers:

• L'élaboration de ces actes,

• Leur exécution,

• Leur disparition.

L'élaboration de l'acte administratif unilatéral


Pour qu'il soit valable un acte administratif unilatéral doit satisfaire un certain nombre de conditions
au moment de son élaboration. Ces conditions sont :

• Soit de compétence,

• Soit de forme

Les règles de compétence

La compétence de chaque autorité administrative est déterminée par un texte.

Variantes de la compétence :

• Matérielle,

• Territoriale,

• Temporelle.

Les règles de forme

Les principales règles de forme:

• La procédure d'élaboration de l'acte administratif unilatéral,

• Sa motivation,

• Sa publicité,

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• Le principe de sa non rétroactivité.

La procédure d'élaboration de l'acte administratif unilatéral

Les règles de procédure: procédure administrative non contentieuse.

Parfois l'autorité administrative doit respecter la procédure consultative. On en distingue trois


modalités:

1. Procédure de consultation facultative,

2. Procédure de consultation obligatoire,

3. Procédure de consultation obligatoire avec avis conforme.

La motivation des actes administratifs unilatéraux

Objet de motivation :

Exposer par leurs auteurs les raisons de fait ou de droit qui l'ont déterminé à intervenir.

La loi 03-01 du 23 juillet 2002 a rendu obligatoire la motivation de toute une série de décisions
individuelles à peine de l'illégalité. Il s'agit des décisions individuelles négatives et défavorables aux
administrés.

La publicité des actes administratifs unilatéraux

Objet de la publicité:

Porter à la connaissance des intéressés les décisions qui les concernent (exigence
jurisprudentielle/constitutionnelle).

Les modes de publicité :

-Actes réglementaires: publication ou affichage (bulletin officiel, dans les journaux ou par simple
affichage dans les administrations).

-Actes individuels: la notification à la personne intéressée.

La non-rétroactivité des actes administratifs unilatéraux

Le principe de non-rétroactivité est un principe de valeur constitutionnelle. La jurisprudence


administrative a fait de ce principe un principe général de droit. Il signifie que les actes administratifs
ne disposent que pour l'avenir.

Le principe de non-rétroactivité comporte quelques exceptions:

-Les actes à portée rétroactive qui ont pour but l'exécution d'un jugement d'annulation rendu sur
recours pour excès de pouvoir.

-Les décisions favorables à l'administré étant donné que ce principe vise à protéger les administrés
(avis d'une partie de la doctrine).

L'exécution de l'acte administratif unilatéral

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L'exécution selon le professeur Rivero: ''L'adéquation des faits à l'ordre juridique nouveau qui
constitue l'exécution''. L'exécution de l'acte administratif unilatéral s'analyse comme l'obligation
d'adapter les faits par rapport au nouvel ordre juridique que la décision instaure. Dans ce cas,
administration et administré sont concernés par la règle. Des personnes tierces peuvent
éventuellement être concernées par cette obligation d'adaptation.

Le recours devant le juge pour contester la régularité des actes administratifs unilatéraux n'est pas en
principe suspensif. La suspension n'est possible que sur :

-Décision du juge des référés (voie de fait),

-Le "sursis à exécution".

On peut distinguer 3 voies d'exécution des actes administratifs unilatéraux:

1. L'exécution instantanée,

2. l'exécution spontanée,

3. L'exécution forcée.

La disparition de l'acte administratif unilatéral


1. le retrait de l'acte unilatéral

Il peut être défini comme la reconnaissance d'un droit à l'erreur laissé à l'administration durant un
bref délai.

2. l'abrogation de l'acte unilatéral

L'administration conserve toujours la possibilité de modifier la réglementation qu'elle édicte.

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Le contrat administratif
Différences fondamentales entre contrat administratif et contrat de droit privé.

La qualification du contrat administratif


Objet de la qualification = déterminer la nature du contrat = déterminer le droit applicable.

La qualification du contrat administratif peut-être:

-Textuelle,

-Jurisprudentielle.

La qualification textuelle
Dans ce cas l'administration inclut dans le contrat une clause le qualifiant d'administratif. Dans
certains cas, la qualification d'un contrat administratif peut résulter d'un texte législatif ou
réglementaire (cas très rare).

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La qualification jurisprudentielle
La jurisprudence a élaboré des critères permettant de distinguer le contrat administratif du contrat
privé:

1. Critère organique,

2. Critère de l'objet du contrat,

3. Critère du contenu.

1. La participation au contrat d'une personne publique

L'un des contractants doit être une personne publique. On peut distinguer trois cas de figure.

2. L'objet du contrat est un service public

Le recours à la détermination de l'objet du contrat est une méthode qui permet au juge de déterminer
si ce dernier présente un caractère essentiel pour le service public.

3. La présence de la clause exorbitante du droit commun

Il s'agit de clauses exceptionnelles qui ne peuvent être insérées que dans le cadre du contrat
administratif. Leur trait dominant tient à l'existence de deux caractères fondamentaux :

-Le premier caractère met en avant l'impossibilité d'inscrire de telle clause dans les
contrats de droit civil,

-Le second caractère s'attache à la nature étrange de telle clause pouvant ainsi être
inscrite dans le registre des privilèges de l'administration .

La formation du contrat administratif


Les principes relatifs au régime juridique du contrat administratif sont jurisprudentiels / Les règles
touchant à sa conclusion sont fixées par les textes réglementaires.

Les spécificités de la formation du contrat administratif sont nombreuses :

Le choix du cocontractant
Le principe est celui de la liberté de l'administration pour contracter. La liberté de contracter de
l'administration connaît des restrictions selon la nature du contrat en question.

Les règles de choix du cocontractant de l'administration varient en fonction du type du contrat en


question:

A. Les marchés Publics:

Les marchés publics sont des contrats écrits portant sur des travaux, des services ou des fournitures.

Pour la conclusion de tel contrat, l'administration n'est pas libre de choisir son cocontractant. Les
procédures à respecter mettent en avant trois modes de passation des marchés publics.

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1. L'appel d'offre

Il est considéré comme le mode normal de passation des marchés publics et qui exige un traitement
égalitaire entre les soumissionnaires. À l'intérieur de la catégorie de l'appel d'offre on fait la distinction
entre :

• L'appel d'offre ouvert

• L'appel d'offre restreint

• L'appel d'offre avec présélection

2. Le marché sur concours

Dans ce cas, l'administration procède à l'organisation d'un concours et qui va permettre par la suite à
un jury de sélectionner le candidat retenu.

3. Le marché négocié

Dans ce cadre, l'administration va bénéficier du droit de négocier directement avec son cocontractant.
C'est une procédure exceptionnelle puisque la règle fondamentale est l'obligation de procéder par le
biais de l'appel d'offre. Pour pouvoir le faire le code des marchés publics limite cette possibilité à des
cas précis dans lesquels il est impossible d'ouvrir la possibilité de soumissionner comme dans le cas
des contrats conclus avec des porteurs de brevet d'invention.

B. Les contrats de gestion déléguée

Le contrat de gestion déléguée est un contrat administratif conclu entre l'administration d'une part, et
une personne morale de droit privé ou public permettant la gestion d'un service public donné. Dans
ce cas la première partie est qualifié de déléguant et la seconde partie est appelée délégataire.

À la différence des marchés publics, les contrats de gestion déléguée permettent à la personne
publique d'avoir un pouvoir d'appréciation large pour le choix du cocontractant. Cela s'explique par la
nature spécifique de ces contrats qui s'étalent sur plusieurs années et nécessitent à ce titre des
caractéristiques particulières s'agissant du délégataire du service public. Toutefois certaines conditions
s'imposent au déléguant notamment une diffusion large de l'information entre l'ensemble des
personnes concernées.

C. Les contrats de partenariat public-privé

Ce type de contrat permet à une personne publique de confier la réalisation et l'exploitation d'un
équipement public tout en lui permettant de récupérer l'équipement en question à la fin du contrat.
Ce qui explique que les contrats de partenariat public-privé (PPP) sont conclus pour une durée assez
longue.

Pour ce qui est du mode de passation, les contrats de PPP permettent à la personne publique de
fausser les règles de passation précitées en procédant parfois à la négociation directe avec la
personne privée concernée.

La rédaction du contrat
Le contrat est écrit unilatéralement par l'administration (parfois un débat) et doit contenir certaines
précisions.

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-Les cahiers des charges :

Les cahiers des charges sont des éléments constitutifs du contrat administratif, non impérativement
obligatoires mais d'usage courant.

La conclusion du contrat
La dernière phase de la formation du contrat demeure sa conclusion finale. Les administrations avant
la conclusion du contrat doivent être autorisées pour pouvoir le faire.

La conclusion du contrat est faite par l'organe exécutif de la collectivité publique (l'ordonnateur) :

-État : les ministres

-Collectivités locales : l'organe exécutif (les présidents des conseils)

-Établissements publics : le président

L'exécution du contrat administratif


Le contrat administratif conserve beaucoup de règles originales concernant l'exécution (différent Du
contrat privé). Un tel particularisme est justifié par les exigences du service public.

Obligations et droits du cocontractant


Le cocontractant = collaborateur du service public.

Les obligations du cocontractant

Les obligations du cocontractant dégagées par la jurisprudence :

-Le cocontractant est tenu d'exécuter les obligations à sa charge qui résultent des clauses du
contrat.

-Il doit exécuter ses obligations d'une manière correcte et de bonne foi.

-Il doit exécuter son contrat en personne (intuitu personae) exception : des cessions et sous-
traité.

Les droits du cocontractant

Le cocontractant dispose de droits divers :

-Le droit au paiement,

-Le droit à l'équilibre du contrat.

Le droit au paiement

Le cocontractant a naturellement droit au paiement du prix (sous forme d'acomptes).

Possibilité d'avances quand c'est prévu par le cahier des prescriptions communes ou par le cahier des
prescriptions spéciales.

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La perception du paiement peut être établie différemment selon la nature du contrat en question:

1. Les contrats de marchés publics : dans ce cas le paiement se fait directement par
l'administration sans avoir recours aux usagers. Dans ce cas le financement du contrat se fait
par le contribuable : (par l'impôt).

2. Les contrats de gestion déléguée: ils présentent des caractères de contrats successifs dont
l'exécution s'étale sur plusieurs années. Le juge administratif retient le critère du financement
pour qualifier les contrats de gestion déléguée. Ces derniers sont financés totalement ou en
partie par des redevances payées par les usagers.

3. Les contrats de partenariat public-privé : ces contrats ont pour objet le financement d'un
équipement public. Ils ont à ce titre pour objectif la contribution d'une personne privée à la
réalisation de certains investissements contre l'exploitation pendant une période donnée de
ces équipements. Le financement dans ce cas se fait majoritairement par des redevances qui
sont payées par les usagers.

Le droit à l'équilibre du contrat

Le cocontractant a droit au rétablissement de l'équilibre financier de son contrat ("principe de


l'équivalence des prestations"). Le rétablissement de l'équilibre du contrat dont bénéficie le
cocontractant de l'administration peut être le produit de différents événements :

1.La force majeure

2.Les sujétions imprévues

3.Le fait du prince

4. L'imprévision

Obligations et prérogatives de l'administration


L'administration peut mettre en œuvre diverses prérogatives à l'encontre de son cocontractant :
intérêt général.

Les obligations de l'administration

La force obligatoire du contrat s'impose à l'administration et lui impose des obligations :

• L'administration est tenue de donner suite à la réalisation du contrat,

• Elle doit exécuter le contrat correctement, c'est-à-dire de "bonne foi",

• Elle doit exécuter le contrat intégralement et non pas partiellement,

• Elle doit respecter les délais d'exécution ,

Les prérogatives de l'administration

La particularité des contrats administratifs tient au fait que l'administration dispose d'un certain
nombre de prérogatives dérogeant au droit commun des contrats:

-Le pouvoir de contrôle

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-Le pouvoir de modification unilatérale

Ce pouvoir se manifeste par la possibilité pour l'administration d'apporter des modifications aux
stipulations contractuelles sans le consentement de son cocontractant. 3 conditions fondamentales
sont exigées pour le faire :

1. L'exercice de ce droit ne peut être motivé que par les besoins de l'intérêt général.

2. L'exigence d'informer le cocontractant de la dimension des modifications apportées au


contrat.

3. Le cocontractant va bénéficier de certains avantages financiers pour couvrir le surcout dans la


limite de ce qui pourrait être tolérable.

Le pouvoir de résiliation unilatérale

Cette prérogative se traduit par la possibilité pour l'administration de mettre un terme au rapport
contractuel de sa seule volonté et sans le consentement de son cocontractant. Elle ne peut être
exercée que dans la mesure où elle est motivée par les besoins de l'intérêt général.

Le pouvoir de sanction

La fin du contrat administratif


La fin du contrat administratif résulte normalement de l'expiration de la période pour laquelle il a été
conclu. D'autres cas conduisent à la fin du contrat administratif:

Résiliation du contrat par l'administration


La résiliation du contrat administratif prise à l'initiative de l'administration peut avoir deux raisons
essentielles:

1. La résiliation du contrat dans l'intérêt du service,

2. la résiliation du contrat à titre de sanction.

Résiliation du contrat par le juge


La résiliation du contrat peut résulter de différentes causes:

• La résiliation pour faute de l'administration,

• La résiliation en raison de modifications importantes du contrat,

• La résiliation dans certains cas de force majeure,

• La résiliation à la demande de l'administration.

Le contentieux du contrat administratif


Il arrive que l'exécution du contrat administratif rencontre certains problèmes qui imposent le recours
au juge dans le cas où les parties ne parviennent pas à les régler amiablement.

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Le juge administratif peut être saisi dans les cas suivants:

• Du contentieux de la nullité,

• Du contentieux de l'excès de pouvoir,

• Du contentieux de la responsabilité.

Fin du cours

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