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November 5, 2019
• Fixer un niveau optimal de pression artérielle à 130/80 mmHg et viser une pression
artérielle systolique entre 120 et 130 mmHg chez certains patients diabétiques (si le
traitement est bien toléré) semble légitime au regard des dernières données de la
littérature.
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Définition du risque cardiovasculaire des patients
diabétiques
Les experts de l’ESC insistent, à juste titre, sur l’insuffisance des échelles
habituellement recommandées car elles ne prennent pas en compte le poids du
diabète (comme SCORE) ou le font mal, en négligeant par exemple son type, son
ancienneté ou la qualité de son équilibre (comme Framingham). Selon l’ESC, les
patients à « haut risque cardiovasculaire » sont ceux qui présentent un diabète
évoluant depuis plus de 10 ans, sans atteinte d’organe cible, avec un facteur de
risque majeur additionnel (âge, hypertension, dyslipidémie, tabac, obésité). La
définition du « très haut risque cardiovasculaire » s’adresse à des patients
présentant une maladie cardiovasculaire avérée, mais également à des sujets en
prévention primaire avec une atteinte d’organe (protéinurie, insuffisance rénale
chronique de grade 3 ou plus, hypertrophie du ventricule gauche, rétinopathie) ou la
présence de trois facteurs de risque majeurs ou un diabète de type 1 évoluant depuis
plus de 20 ans. En outre, la présence d’un athérome infraclinique significatif permet
également de classer le patient comme étant à « très haut risque cardiovasculaire ».
La volonté de déterminer précisément le niveau de risque pourrait aboutir à multiplier
la prescription d’examens complémentaires sans que cela soit absolument
nécessaire chez un patient asymptomatique. Sans nier l’intérêt ponctuel de la
réalisation d’un score calcique, d’une échographie de stress, d’un Doppler artériel,
d’un coroscanner et même d’une imagerie par résonance magnétique, la
généralisation de ces explorations chez un patient asymptomatique pourrait avoir
des effets pervers et conduire à des gestes, notamment de revascularisation, dont
l’intérêt n’est pas toujours avéré. Les indications de ces explorations mériteraient
d’être adaptées au cas particulier du patient et ne pas entrer dans une logique
systématique. Cette démarche inflationniste des explorations n’est pas non plus
sans conséquence sur le plan des coûts de santé de la maladie.
Très prochainement, des recommandations conjointes de la SFD et de la SFC
(Société française de cardiologie) devraient préciser au mieux la place des examens
chez les patients diabétiques.
• L’autre écueil qui doit être signalé concerne le coût de ces nouveaux médicaments,
et notamment de celui des GLP-1 RA, au regard de celui des classes plus anciennes.
Il apparaît donc essentiel que l’indication de ces médicaments soit bien pesée afin
d’en faire bénéficier les personnes qui en ont le plus besoin. À ce titre, la notion de
nombre de sujets à traiter pour éviter un événement doit être sérieusement
considérée.
Conclusion
Ces discussions illustrent la nécessité d’une bonne collaboration entre
cardiologues et diabétologues afin d’améliorer la cohérence de la prise en
charge des patients diabétiques.
La mise à jour de la prise de position de la SFD sur le traitement du diabète de
type 2, qui doit paraître à la fin de l’année 2019 comme cela était prévu,
permettra de préciser certains de ces points de divergences qui peuvent
encore persister entre spécialistes.
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