Vous êtes sur la page 1sur 4

Devoir 4 bis en temps limité : durée 3 heures

N.B. : Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de


la rédaction.
Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur
sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené
à prendre.

Ce sujet est composé de trois problèmes indépendants.

1 Théorème de Picard
Pour tout le problème, (E, k k) désignera un R−espace vectoriel normé de dimension finie non réduit
à un point.
Le but de ce problème est de démontrer le théorème de Picard en dimension finie ce qui fait l’objet
de la partie A, d’en voir des exemples élémentaires dans les parties B et C puis une application en
partie D. Les parties B, C, et D sont a priori indépendantes entre elles.
Définitions. Soient α ∈ [0, 1[ et A un fermé non vide de E. On dit qu’une application T : A −→ A
est une contraction stricte de A de rapport α lorsque pour tout (x, y) ∈ A2 , on a :

kT (x) − T (y)k ≤ αkx − yk

On appelle point fixe de T , tout λ ∈ A vérifiant T (λ) = λ.

Notation. Pour n entier naturel, A ⊂ E et T : A → A, on notera T n : A −→ A l’application définie


par :
T n (x) = T · · ◦ T}(x) avec la convention T 0 = Id
| ◦ ·{z
n fois la fonction T

A. Théorème de Picard en dimension finie


Dans cette partie, A est un sous-ensemble fermé non vide de E et T une contraction stricte de A de
rapport α ∈ [0, 1[ (notez que par définition, on a donc T : A → A).

Pour a ∈ A, on considère la suite (xn ) définie par x0 = a et xn+1 = T (xn ) pour tout n entier naturel.
1. Montrer que : ∀n ∈ N, kxn+1 − xn k ≤ αn kx1 − x0 k.
P
2. Quelle est la nature de la série n≥0 kxn+1 −xn k ? En déduire la convergence de la suite (xn )n∈N .
3. Montrer alors que la limite de la suite (xn ) est l’unique point fixe de T .
On vient de démontrer le résultat suivant :
Théorème du point fixe de Picard en dimension finie : Dans A partie fermée non vide de
(E, k k), espace vectoriel normé de dimension finie, une application T : A −→ A qui est une contraction
stricte admet un unique point fixe et pour tout a dans A la suite des itérés (T n (a))n∈N converge vers
ce point fixe.

1
B. Sur la nécessité d’avoir une contraction stricte
On considère ici la fonction g : R −→ R définie par :
π
g(t) = t + − Arctant.
2
4. Démontrer que pour tout t réel, on a |g 0 (t)| < 1. En déduire que l’on a pour x et y réels distincts :

|g(x) − g(y)| < |x − y|.

5. La fonction g admet elle un point fixe ? Est-elle une contraction stricte ?

C. Un système non linéaire dans R2



4x = sin(x + y)
On s’intéresse dans cette question au système : (S) .
3y = 3 + 2Arctan(x − y)
On munit R2 de la norme k k1 définie par : k(x, y)k1 = |x|+|y| ; on considère l’application ψ : R2 −→ R2
définie par :  
1 2
ψ(x, y) = sin(x + y), 1 + Arctan(x − y) .
4 3
6. Démontrer que pour tout a et b réels, on a :

| sin(b) − sin(a)| ≤ |b − a| et |Arctan(b) − Arctan(a)| ≤ |b − a|

7. Prouver que ψ est une contraction stricte de R2 dans (R2 , k k1 ).


8. En déduire que le système (S) admet une unique solution dans R2 .
9. Ici R2 est muni de la norme k k∞ définie par : k(x, y)k∞ = max (|x|, |y|).
Déterminer ψ 12 , − 21 − ψ(0, 0) ∞ .


L’application est-elle encore une contraction stricte pour la norme k k∞ ? Quel commentaire
peut-on faire ?

D. Applications 1-lipschitziennes sur un convexe compact


On considère K un convexe compact non vide de E, a ∈ K et T : K −→ K une application 1-
lipschitzienne. Ainsi on a : ∀x, y ∈ K, kT (x) − T (y)k ≤ k x − yk
1 n
10. Soit n ∈ N. On définit l’application Tn définie par : Tn (x) =a+ T (x).
n+1 n+1
Prouver que Tn admet un unique point fixe dans K que l’on notera xn .
11. Montrer que T admet un point fixe. A t-on unicité du point fixe de T ?

2
2 Recouvrements de la sphère
Dans cet exercice, on munit Rn de la norme euclidienne canonique que l’on note k.k :
s X
k(x1 , . . . , xn )k = x2i
1≤i≤n

La sphère unité de Rn est notée S n−1 = {x ∈ Rn ; kxk = 1}.


Si a ∈ Rn , on note Ba,r = {x ∈ Rn ; kx − ak ≤ r} la boule fermée de centre a et de rayon r. Soit K
une partie compacte non vide de Rn , et soit ε > 0.
1. On veut montrer que l’on peut trouver un sous ensemble fini A de K tel que :
[
K⊂ Ba, 2ε .
a∈A

On raisonne pour cela par l’absurde et on suppose qu’aucune partie finie A de K ne convient.
(a) Montrer qu’il existe une suite (ak ) ∈ K N telle que ∀m 6= p, kam − ap k > 2ε .
(b) Obtenir une contradiction en utilisant la compacité de K.
2. On fixe une partie A fini comme obtenue en question précédente. Un sous ensemble Λ de K
possède la propriété (P ) si pour tous x, y distincts dans Λ, kx − yk > ε.
(a) Montrer qu’une partie Λ possédant la propriété (P ) est finie et que son cardinal est majoré
par celui de A.
(b) Justifier qu’il existe une partie Λ possédant la propriété (P ) et de cardinal maximal et
qu’une telle partie vérifie : [
K⊂ Ba,ε
a∈Λ

On admet l’existence d’une fonction µ, appelée volume, définie sur l’ensemble des parties compactes
de Rn et vérifiant les propriétés suivantes.
(i) Pour tout vecteur a de Rn et tout nombre réel r > 0, µ (Ba,r ) = rn .
(ii) Pour toute famille K1 , . . . , Km de compacts de Rn deux à deux disjoints on a :
 
[ Xm
µ  Ki =
 µ(Ki ).
1≤i≤m i=1

(iii) Pour tous compacts K, K 0 de Rn , K ⊂ K 0 implique µ(K) ≤ µ(K 0 ).


Soit Λ une partie finie de S n−1 telle que pour tous x, y distincts dans Λ, kx − yk > ε.
3. Vérifier que les boules Ba, 2ε pour a ∈ Λ sont toutes contenues dans B0,1+ 2ε .
n
Montrer alors que le cardinal de Λ est majoré par 2+ε ε .
4. Justifier l’existence d’une partie finie Λn de S n−1 , de cardinal majoré par 5n , et telle que :
[
S n−1 ⊂ Ba, 1 .
2
a∈Λn

3
3 Suites de Cauchy
Soit (E, k.k) un espace vectoriel normé. On dit qu’une suite (xn )n∈ N ∈ E N est une suite de Cauchy si

∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, ∀m ≥ N, kxn − xm k ≤ ε

On dit que (E, k.k) est complet si toute suite de Cauchy de E est convergente.
1. Montrer que toute suite convergente est une suite de Cauchy.
2. Montrer que toute suite de Cauchy est bornée.
3. Montrer qu’une suite de Cauchy ayant une valeur d’adhérence est convergente.
4. Montrer qu’un espace vectoriel de dimension finie est complet.
5. On note `∞ ⊂ RN le sous-espace vectoriel des suites réelles bornées. On le munit de la norme

kuk∞ = sup |un |


n∈ N

Soit (up )p∈N une suite de Cauchy d’éléments de `∞ . Chaque up est ici une suite dont on note upn
le terme générique.
(a) Montrer que pour tout n, la suite réelle (upn )p∈N est convergente.
(b) En déduire que (up )p∈N converge au sens de k.k∞ .
(c) Qu’a-t-on prouvé ?
6. Propriété des fermés emboı̂tés
Soit (E, k.k) un espace vectoriel normé supposé complet. Si F est une partie non vide de E,
on note
δ(F ) = sup kx − yk ∈ R+ ∪ {+∞}
(x,y)∈R2

δ(F ) s’appelle le diamètre de F (éventuellement égal à +∞).


Montrer que si (Fn )n∈N est une suite décroissante de fermés non vides telle que lim δ(Fn ) = 0,
T n→+∞
alors Fn est un singleton (ensemble réduit à un seul élément).
n∈N
7. Propriété de Baire.
Soit (E, k.k) un espace vectoriel normé supposé complet. On peut alors montrer (par exemple
avec la propriété des fermés emboı̂tés) que si (On )n∈N est une famille d’ouverts de E telle que
chaque On est dense dans E alors l’intersection de tous les On est encore dense. On admet ce
résultat.
(a) Que peut-on dire pour une famille (Fn ) de fermés d’intérieur vide ?
(b) Montrer que R[X] n’est complet pour aucune norme.

Vous aimerez peut-être aussi