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Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles

Dr Benjamin RANDRIANIRINA

U/F

Janvier 2021

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 1/1
Introduction

But : Méthodes de résolution des systèmes d’équations différentielles


combinatoires.

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 2/1
Introduction

But : Méthodes de résolution des systèmes d’équations différentielles


combinatoires.
Methode dû à P. Leroux et G.X.Viennot avec condition initiale de la
forme Y (0) = Z, avec Z variable représentant une sorte de points, ou
de la forme Y (0) = 0, ou de la forme Y (0) = 1.

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Introduction

But : Méthodes de résolution des systèmes d’équations différentielles


combinatoires.
Methode dû à P. Leroux et G.X.Viennot avec condition initiale de la
forme Y (0) = Z, avec Z variable représentant une sorte de points, ou
de la forme Y (0) = 0, ou de la forme Y (0) = 1.
Apport de B. Randrianirina : Condition initiale de la forme Y (0) = α,
avec α étant une variable formelle ou une constante numérique.

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La théorie de Leroux-Viennot pour les équations
différentielles combinatoires
1 La donnée d’une L-espèce ou d’une L-espèce F nous permet d’écrire
l’équation différentielle combinatoire

Y 0 = F(Y ); Y (0) = Z (1)

où Z est une sorte de points représentant la condition initiale.

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La théorie de Leroux-Viennot pour les équations
différentielles combinatoires
1 La donnée d’une L-espèce ou d’une L-espèce F nous permet d’écrire
l’équation différentielle combinatoire

Y 0 = F(Y ); Y (0) = Z (1)

où Z est une sorte de points représentant la condition initiale.


2 Il s’agit de trouver une espèce Y = G = G(T, Z) vérifiant
∂G
∂T G = F(G) et G(0, Z) = Z. En d’autres termes, l’équation (??)
s’écrit aussi sous la forme
∂Y
= F(Y ); Y (0, Z) = Z (2)
∂T

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La théorie de Leroux-Viennot pour les équations
différentielles combinatoires
1 La donnée d’une L-espèce ou d’une L-espèce F nous permet d’écrire
l’équation différentielle combinatoire

Y 0 = F(Y ); Y (0) = Z (1)

où Z est une sorte de points représentant la condition initiale.


2 Il s’agit de trouver une espèce Y = G = G(T, Z) vérifiant
∂G
∂T G = F(G) et G(0, Z) = Z. En d’autres termes, l’équation (??)
s’écrit aussi sous la forme
∂Y
= F(Y ); Y (0, Z) = Z (2)
∂T
3 Y (0) = Z ⇔ Y (0, Z) = Z ⇔ Y [∅, U ] = Z[U ] = {U } si |U | = 1, et
Y [∅, U ] = ∅ si |U | =
6 1.

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Définition
Une solution de l’équation (??) (ou de (??)) est un couple (G, ϕ) où :
1 G = G(T, Z) est une L-espèce, si F est une L-espèce, et une espèce
mixte, si F est une B -espèce, telle que G(0, Z) = Z,
∂G
2 ϕ : ∂T → F(G) est un isomorphisme de L-espèces ou d’espèces
mixtes suivant le cas.

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Définition
Une solution de l’équation (??) (ou de (??)) est un couple (G, ϕ) où :
1 G = G(T, Z) est une L-espèce, si F est une L-espèce, et une espèce
mixte, si F est une B -espèce, telle que G(0, Z) = Z,
∂G
2 ϕ : ∂T → F(G) est un isomorphisme de L-espèces ou d’espèces
mixtes suivant le cas.

Remarque
A l’équation (??) est associée l’équation différentielle analytique

∂y
= F (y); y(0, z) = z (3)
∂t
F (t) étant la série génératrice de l’espèce F.
Question : la solutions de (??) est elle la série génératrice de la solution
de (??) ?

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L’équation (??) s’écrit sous forme intégrale :
Z T
Y (T, Z) = Z + F (Y (X, Z))dX (4)
0

Figure : Equations intégrales

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On obtient par itération l’espèce AF des arborescences F-enrichies
croissantes.

Figure : Une arborescence croissante F-enrichie sur l × U , où l = [13] et


U = {a, b, · · · , m}

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Théorème
Si F est une L-espèce, alors l’équation (??) (ou (??)) admet comme
solution "canonique", le couple (AF ; ϕ), où AF est la L-espèce à deux
∂AF
sortes des arborescences croissantes F-enrichies et ϕ : → F(AF ) est
∂T
l’isomorphisme qui oublie la racine de l’arborescence. De plus, cette
solution est unique à isomorphisme près, c’est-à-dire que pour toute
solution (B, ψ) il existe un unique isomorphisme d’espèces Φ : AF → B tel
que le diagramme de la figure ?? soit commutatif (où A = AF ).

Figure : Diagramme commutatif montrant l’isomorphisme entre (AF , ϕ) et toute


solution (B, ψ)

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Théorème
Si F est une B-espèce, alors l’équation (??) (ou (??)) admet comme
solution canonique, le couple (AF , ϕ), où AF est l’espèce mixte des
arborescences croissantes F-enrichies, et ϕ : ∂A
∂T → F(AF ) est
F

l’isomorphisme qui oublie la racine de l’arborescence. De plus cette solution


est unique à isomorphisme près.

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Condition initiale Y (0) = 0

Y 0 = F(Y ), Y (0) = 0, (5)


La Condition initiale Y (0) = 0 signifie que les arborescences solutions ne
contiennent pas de feuilles de sorte Z.
Solution : L-espèce AF (T ) = AF (T, 0).
La série génératrice y(t) = AF (t) est solution de l’équation différentielle
y 0 = F (y), y(0) = 0.

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Condition initiale Y (0) = 1α

1α est l’espèce 1 de l’ensemble vide de poids α, où α est soit une


constante numérique soit une variable formelle.
Y (0) = 1α −→ Analytiquement y(0) = α.
Considérons donc l’équation différentielle combinatoire :

Y 0 = F (Y ), Y (0) = 1α (6)

Solution combinatoire : AF (T, 1α ) ? ? ?,


H(T, 1α ), c’est-à-dire de la substitution de l’espèce 1α pour Z dans
une espèce quelconque H(T, Z) donnée ? ? ?

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Condition initiale Y (0) = 1α

H = Hv est une espèce mixte et que α est une variable formelle.


H(T, 1α ) = (TZ:α H)(T )
Une H(T, 1α )- structure est dans ce cas un type d’isomorphie de structures
par rapport à la sorte Z, c’est-à-dire que les points de sorte Z ont perdu
leur étiquette, et la variable α est un compteur de points de sorte Z.
Le poids d’un tel type de structures est par définition le poids de la
H-structure initiale multiplié par αk si k est le nombre de points
(indistinguables) de sorte Z.

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Condition initiale Y (0) = 1α

H = Hv est une espèce mixte et que α est une constante numérique.


XX tn
La série génératrice de TZ:z H(T ) est : ( h̃nk z k )
n!
n≥0 k≥0
X
k
Si ∃n, h̃nk α diverge, alors H(T, 1α ) n’existe pas.
k≥0
X X
Si ∀n, h̃nk αk existe, alors ∀n, la réunion disjointe H[n, k]/ ∼
k≥0 k≥0
est A-sommable pour la pondération w définie par w(s) = αk v(s), si
s ∈ H[n, k] ∼.
On définie alors la nouvelle espèce TZ:α H(T ), pondérée par w, en
posant TZ:α H[l] = TZ:z H[l]z=α .

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Condition initiale Y (0) = 1α

H est une espèce mixte trivialement pondérée et que α est une


constante numérique.
X
La somme h̃nk αk existe si, et seulement si, c’est une série convergente.
n≥0
En particulier, si α = 1, et comme les h̃nk sont des entiers, alors cette série
converge si, et seulement si, ses termes sont nuls à partir d’un certain rang,
c’est-à-dire qu’il existe un entier k0 , tel que si k ≥ k0 , alors h̃nk = 0.
Nécessairement, hnk = 0‘a partir du rang k0 .

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Condition initiale Y (0) = 1α

Définition
1 Une espèce F est polynomiale s’il existe k0 ∈ N tel que pour tout
n ≥ k0 , F[n] = ∅.
2 Une espèce mixte H = H(T, Z) est polynomiale en Z si pour tout
ensemble totalement ordonné l, la B-espèce H[l, −] est polynomiale.

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Condition initiale Y (0) = 1α

Proposition
1 Si H = H(T, Z) est trivialement pondérée alors la L-espèce
TZ:1 H(T ) est définie si, et seulement si, H est polynomiale en Z.
2 Si F = F(Z) est est une B-espèce polynomiale, alors l’espèce
AF (T, Z) est polynomiale en Z.

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Condition initiale Y (0) = 1α

Remarque : Si H est une L-espèce, alors la notion de type d’isomorphie n’a


aucun sens. Il est donc impossible de donner une interprétation à H(T, 1α )
dans ce cas.

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Considérons donc l’équation différentielle combinatoire (??) :

Y 0 = F (Y ), Y (0) = 1α

avec les hypothèses :


H1 : α est une variable formelle ;
H2 : α est une constante numérique, auquel cas nous supposons que
F est polynomiale.
On peut vérifier que :
Théorème
Si F est une B-espèce et α ∈ A , alors, sous les hypothèses H1 ou H2 ,
l’équation (??) admet comme solution la L-espèce (TZ:α AF )(T ).
La série génératrice y(t) = (TZ:α AF )(t) est solution de l’équation
différentielle
y 0 = ZF (y, α2 , α3 , · · · ); y(0) = α. (7)
ZF étant la série indicatrice des cycles de F.

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Remarque
Une B-espèce F est asymétrique si pour tout n ∈ N, pour tout s, t ∈ F[n],
s ∼ t ⇔ s = t, c’est à dire la classe de s pour la relation ”s et t ont le
même type d’isomorphie” est se = {s}. Dans ce cas, ∀n, ∀σ ∈ Sn , si σ 6=Id,
alors l’ensemble des points fixes de F(σ) est vide. Donc
ZF (x1 , x − 2, x3 , · · · ) = F(x1 ). Donc l’équation (??) devient :

y 0 = F(y); y(0) = α. (8)

On peut vérifer que l’espèce des listes, en particulier les espèces de la forme
Xn
F = αk X k , X étant l’espèce des singletons, sont asymétriques.
k=0

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Exemple

Considérons l’équation

Y 0 = E2 (Y ), Y (0) = Z, (9)

où E2 est la B-espèce des ensembles de cardinal 2.

Figure : Equation intégrale associée à (??)

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En itérant cette équation, on obtient la solution canonique, qui est l’espèce
A↑E2 (T, Z) des arborescences croissantes E2 -enrichies.
Convention : les fils de chaque sommet sont placés de gauche à droite par
ordre de grandeur.

Figure : Une A↑E2 -structure sur l = [13] et U {a, b, · · · , g} et la TZ:1 A↑E2 -structure
associée

∂y y2
La série génératrice Y (t, z) = A↑E2 (t, z), vérifie : = , y(0, z) = z.
∂t 2
2z
y(t, z) =
(2 − zt)
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La solution de l’équation :

Y 0 = E2 (Y ), Y (0) = 1

est obtenue en prenant les types par rapport à Z : c’est l’espèce des
arborescences 1-2 croissantes Y = TZ:1 A↑E2 (T ), (figure précédent (B)).
(z 2 +z )
Comme ZE2 (z1 , z2, · · · ) = 1 2 2 , la série génératrice est solution de
l’équation y 0 (t) = ZE2 (y(t), 1, 1, · · · ) = (y(t)2+1)
2 , y(0) = 1, et s’écrit

(2t + π)
y(t) = tan( ) = tan(t) + sec(t)
4

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Plus généralement, les arborescences 1 − n croissantes sont les solutions de
l’équation
Y 0 = En (Y ), Y (0) = 1
Chaque sommet de ces arborescences admet au plus n fils et la série
génératrice est la solution de l’équation différentielle y 0 = ZEn (y, 1, 1, · · · ),
Y (0) = 1.
(z + 1) · · · (z + k − 1) z <k>
Comme ZEk (z, 1, 1, · · · ) = = est le
k! k!
polynôme énumérateur des permutations σ ∈ Sk selon le nombre de cycles,
n
X (tn−k )
nous avons ZEn (z + t, z, z, · · · ) = z(z + 1) · · · (z + k − 1).
((n − k)!k!)
k=0
En prenant z = 1, nous pouvons déduire que la série génératrice des
arborescences 1 − n croissantes est la solution de l’équation différentielle
n
X (y − 1)k
y0 = , y(0) = 1, ou bien, en posant u = y − 1,
k!
k=0
n
X uk
u0 = = En (u), u(0) = 0.
k!
k=0
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Exemple

Considérons l’équation
Y 0 = Y 2, Y (0) = Z, (10)
Elle admet comme solution l’espèce B ↑ (T, Z)
des arbres binaires
croissantes complètes dont les feuilles sont des points du type Z. La série
génératrice est solution d’équation y 0 = y 2 , y(0) = z. Donc y(t) = 1−zt
z
.

Figure : (A) Equation intégrale ; (B) Arbre binaire croissante, solution de (??) ;
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L’équation Y 0 = Y 2 , Y (0) = 1 admet comme solution l’espèce BZ:1 (T )
2
des arbres binaires croissantes. L’espèce F(X) = X étant asymétrique, sa
1
génératrice, y(t) = 1−t , s’obtient en prenant z = 1 dans la série
génératrice de la solution de(??).

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Système d’équations différentiels combinatoires
Soit le système d’équations différentielles combinatoires :

Yi0 = Fi (Y1 , Y2 , · · · , Yk ), Yi (0) = Zi , 1 ≤ i ≤ k : (11)

(Fi )1≤i≤k étant des espèces à k sortes qui sont toutes soit des L-espèces,
soit des B-espèces, et Zi des sortes de points représentant les conditions
initiales.

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Système d’équations différentiels combinatoires

Définition
Une solution du système (??) est un couple (A, ~ ϕ), où
~
A = (A1 , A2 , · · · , Ak ) est un k-uplet d’espèces mixtes du type L × Bk si
toutes les Fi sont des B-espèces ou des L-espèces à (k + 1)-sortes si toutes
les Fi sont des L-espèces et ϕ = (ϕ1 , ϕ2 , · · · , ϕk ) un k-uplet
d’isomorphismes ϕi : ∂A ~
∂T → Fi (A).
i

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Système d’équations différentiels combinatoires

Posons F ~ = (F1 , F2 , · · · , Fk ), Y
~ = ~
(Y1 , Y2 , · · · , Yk ) et Z =
(Z1 , Z2 , · · · , Zk ).
Le système (??) s’écrit sous forme intégrale
Z T
Yi (T, Z) = ~ (X, Z))dX,
Fi (Y ~ Yi (0) = Zi , 1 ≤ i ≤ k (12)
0

Figure : Equation intégrale

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Système d’équations différentiels combinatoires
L’itération de ce processus, pour 1 ≤ i ≤ k, nous donne l’espèce des ar-
~
borescences F-enrichies croissantes du type i, que nous noterons Ai,F~ =
Ai,F~ (T, Z1 , · · · , Zk ) (figure ??(B)), qui est caractérisée par le fait que
chaque sommet est coloré par j ∈ [k]. La fibre d’un sommet interne de cou-
leur j, vue comme un k-ensemble, est alors munie d’un Fj -enrichissement
(Fi -enrichissement pour la racine).

~
Figure : Une arborescence F-croissante enrichie

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Système d’équations différentiels combinatoires
Nous avons le théorème suivant :
Théorème
Le système (??) admet comme solution canonique le couple (A ~~
~ ~ ϕ), où A
F F
~ ~ = (A ~ , A ~ , · · · , A ~ ) et ϕ = (ϕi )1≤i≤k où
est le k-uplet A F 1,F 2,F k,F
ϕi : A ~ → Fi (A ~ ~ ) est l’isomorphisme canonique qui oublie la racine. De
i,F F
plus, en notant ~y (t) = (y1 (t), y2 (t), · · · , yk (t)), les séries génératrices des
Ai,F~ , sont solutions du système différentiel

yi0 = F i(~y (t)), yi (0) = zi , 1 ≤ i ≤ k. (13)

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Système d’équations différentiels combinatoires
Considérons le système d’équations différentielles :

Yi0 = Fi (Y1 , Y2 , · · · , Yk ), Yi (0) = 1αi , 1 ≤ i ≤ k : (14)

avec Fi des B-espèces et αi ∈ A des variables formelles.


Théorème
Les Fi étant des B-esp‘eces, le système différentiel (??) admet comme
solution le k-uplet de L-espèces
~ ~ = (T ~ A ~ , T ~ A ~ , · · · , T ~ A ~ ), où Z
~ α AF
TZ;~ ~ :α~ signifie que pour
Z:~α 1F Z:~α 2F α kF
Z:~
tout i, Zi : αi . De plus, les séries génératrices des TZ:~ A
~ α iF~ sont solutions
du système

yi0 = ZFi (y1 , α12 , α13 , · · · ; y2 , α22 , α23 , · · · ; · · · ; yk , αk2 , αk3 , · · · ),


(15)
yi (0) = αi ; 1 ≤ i ≤ k

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Système d’équations différentiels combinatoires

Remarque
Si tous les Fi sont assymétriques, alors le système (??) devient :

yi0 = Fi (y1 , y2 , · · · , yk ), yi (0) = αi ; 1 ≤ i ≤ k (16)

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Exemple
Considérons le système :

Y10 = 1 + Y1m ,

U (0) = 0
(17)
Y20 = Y1m−1 Y2 , V (0) = 1

c’est à dire Y10 = F1 (Y1 , Y2 ) avec F1 (X, Y ) = 1 + X m et Y20 = F2 (Y1 , Y2 )


avec F2 (X, Y ) = X m−1 Y , qui sont des espèces assymetriques.

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Les solutions sont l’ espèce des arborescences complètes croissantes du pre-
mier type, Y1 = A↑m,c , dans lesquels chaque sommets a m fil ou 0, et l’ espèce

des arborescences complètes croissantes du deuxième type, Y2 = Bm,c , dans
lesquels chaque sommets a m fil ou 0 sauf lun qui n’a qua m − 1 fils. La
figure suivante représente deux arbres ternaires (m=3) complètes

Figure : Arbres ternaires

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tn tn
Les séries génératrices A↑m,c (t) = ↑
X X
em,n et Bm,c (t) = fm,n sont
n! n!
n≥0 n≥0
solutions du système analytique associé à (??). On vérifie facilement que
l’espèce Y1 = A↑m,c vit sur les ensembles de cardinal mk + 1, k ∈ N et

l’espèce Y2 = Bm,c vit sur les ensembles de cardinal mk, kn ∈ N. Nous
avons :
 
n
 X
 em,n+1 =

 em,n1 · · · em,nm
 n , n , · · · , nm
n1 +n2 +···+nm =n 1 2 
X n
f = fm,n0 em,n1 · · · em,nm−1

 m,n+1


n +n +···+n =n
n 0 , n1 , · · · , nm−1
0 1 m−1
(18)
Les suites (em,n )n∈N et (fm,n )n∈N forment donc une généralisation des
nombres d’Euler.

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Proposition

On vérifie que (Bm,c )m ' 1 + (A↑m,c )m .

↑ 3
Figure : Isomorphisme entre (B3,c ) et 1 + (A↑3,c )3

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Opérateur différentiel

Rappel
Un morphisme ϕ : F → G est défini par la donnée, pour chaque ensemble
U , d’une application ϕU : F[U ] → G[U ] telle que pour toute bijection
σ : U → V , le diagramme suivant est commutatif :

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Opérateur différentiel

Définition
On appelle opérateur différentiel combinatoire tout opérateur D défini sur
la classe des espèces à k sortes (k ≥ 1), qui :
1 à chaque espèce F, associe une espèce D(F), telle que ∀ F et G,
D(F + D) = D(F) + D(G) et D(F · G) = D(F ) · G + F · D(G),
2 à chaque morphisme ϕ : F → G, associe un morphisme
D(ϕ) : D(F) → D(G), tel que ∀ ϕ : F → G et ψ : H → K,
D(ϕ + ψ) = D(ϕ) + D(ψ), et D(ϕ · ψ) = D(ϕ) · ψ + ϕ · D(ψ),
où ϕ + ψ : F + H → G + K est tel que pour tout ensemble fini E et
tout s ∈ (F + G)(E), (ϕ + ψ)(s) = ϕ(s) si s ∈ F[E] et
(ϕ + ψ)(s) = ψ(s) si s ∈ G[E], ϕ · ψ : F · H → G · K défini par pour
tout ensemble E, ∀(s, t) ∈ (F · H)[E], (ϕ · ψ)(s, t) = (ϕ(s), ψ(t)).

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Exemple

Au système différentiel ∂Y
∂T = Fi (Y1 , · · · , Yk ), Yi (0, Z) = Zi , 1 ≤ i ≤ k,
i

est canoniquement associé l’opérateur différentiel :


k
X ∂
D= Fi (Z1 , · · · , Zk ) (19)
∂Zi
i=1

qui :
k
X ∂G
à toute espèce à k sortes, G, associe D(F) = Fi (Z1 , · · · , Zk )
∂Zi
i=1
Pk ∂ϕ
à tout morphisme, ϕ, associe D(ϕ) = i=1 Fi (Z1 , · · · , Zk ) ∂Zi
.
À D est associé l’opérateur :
X Tn
eT D = Dn (20)
n!
n≥0

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Exemple

Définition
L’opérateur eT D est appelé opérateur d’éclosions multiples associé à D.
Elle permet de construire les solutions combinatoires du système (??).

Nous avons alors le résultat suivant :


Proposition
La solution A~ ~ = (A ~ , A ~ , · · · , A ~ ) du système (??) vérifie
F 1,F 2,F k,F
~ T D T D
AF~ = (e (Z1 ), · · · , e (Zk)). Plus généralement, pour toute espèce
~ ~ ).
G = G(Z1 , · · · , Zk ), eT D (G(Z1 , · · · , Zk )) = G(A F

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Grammaire

Rappel
1 Une grammaire algébrique est un quadruplet G = (A, V, s0 , P ) où A
et V sont des alphabets finis et disjoints, s0 ∈ V et P est une partie
finie de V × (A ∪ V )∗ .
2 Les symboles de A sont appelés terminaux et ceux de V sont appelés
les variables. s0 est appelé axiome de la grammaire et les éléments de
P sont appelés règles de production.
Si (x, u) ∈ P , alors on note x → u. Elle permet de remplacer la variable x
d’un mot donné par le mot u.

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Grammaire

Soit V un ensemble, fini ou infini, de variables qui commuttent deux à deux.


Définition
Soit un alphabet V , pouvant être infini, de variables qui commutent deux à
deux. Une grammaire de William Chen sur V est une application de
G : V0 → A[[V ]], où V0 ⊂ V .

L’application G joue le rôle de production : On peut remplacer une


variable x ∈ V0 , par son image GG(x).
Si besoin est alors l’ensemble des objets terminaux sera considéré
comme une partie A de V tel que A ∩ V0 = ∅.

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Grammaire

Supposons que V0 = {X1 , · · · , Xn }. Alors à la grammaire G, nous pouvons


n
X ∂
associer l’opérateur différentiel G, défini par G = G(Xi ) et vérifiant
∂Xi
i=1
G(Xi ) = G(Xi), vérifiant

G(u + v) = G(u) + G(v) et G(uv) = G(u)v + uG(v) (21)

∀u, v ∈ (A ∪ V0 )∗ .

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Grammaire

On s’intéresse généralement à la suite (G n (u))n∈N définie par :

G 0 (u) = u ∈ (A ∪ V0 )∗ , et G n (u) = G(G n−1 (u)). (22)

De plus, soit t une variable formelle n’appartenant pas à V et u ∈ A[[V ]].


Posons X tn
Gen(u, t) = G n (u) ∈ A[[V, t]] (23)
n!
n≥0

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Grammaire

Proposition
n  
n
X n
1 ∀u, v ∈ (A ∪ V0 )∗ , G (uv) = G k (u)G n−k (v).
k
k=0
2 Pour tout couple de (u, v) ∈ A[[V ]]2 , nous avons :

Gen(u + v, t) = Gen(u, t) + Gen(v, t),


Gen(uv, t) = Gen(u, t)Gen(v, t), (24)

et Gen(G(u), t) = ∂t Gen(u; t).

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Remarques :

Chaque entier naturel k ≥ 1 peut être considéré comme une espèce k


en posant k= 1 + 1 + · · · + 1, c’est-à-dire qu’on a k structures sur le
vide, que l’on peut noter ∅1 , ∅2 , · · · , ∅k .

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Remarques :

Chaque entier naturel k ≥ 1 peut être considéré comme une espèce k


en posant k= 1 + 1 + · · · + 1, c’est-à-dire qu’on a k structures sur le
vide, que l’on peut noter ∅1 , ∅2 , · · · , ∅k .
Donc si F est une espèce de structures, alors k·F est une espèce : c’est
l’espèce des F-structures k-colorées.

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Remarques :

Chaque entier naturel k ≥ 1 peut être considéré comme une espèce k


en posant k= 1 + 1 + · · · + 1, c’est-à-dire qu’on a k structures sur le
vide, que l’on peut noter ∅1 , ∅2 , · · · , ∅k .
Donc si F est une espèce de structures, alors k·F est une espèce : c’est
l’espèce des F-structures k-colorées.
Si A = Z et les variables de V0 = {X1 , · · · , Xn } représentent des
sortes de points, alors un élément u ∈ Z[[V0 ]], en particulier G(Xi ), se
relève en une B-espèce asymétrique et l’opérateur G est un opérateur
différentiel combinatoire tel que Gen(u, t) = eT G (u)(t).
Dans ce sens, une grammaire peut être identifiée à un opérateur
différentiel combinatoire.

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 25 / 1
Remarques :

Chaque entier naturel k ≥ 1 peut être considéré comme une espèce k


en posant k= 1 + 1 + · · · + 1, c’est-à-dire qu’on a k structures sur le
vide, que l’on peut noter ∅1 , ∅2 , · · · , ∅k .
Donc si F est une espèce de structures, alors k·F est une espèce : c’est
l’espèce des F-structures k-colorées.
Si A = Z et les variables de V0 = {X1 , · · · , Xn } représentent des
sortes de points, alors un élément u ∈ Z[[V0 ]], en particulier G(Xi ), se
relève en une B-espèce asymétrique et l’opérateur G est un opérateur
différentiel combinatoire tel que Gen(u, t) = eT G (u)(t).
Dans ce sens, une grammaire peut être identifiée à un opérateur
différentiel combinatoire.
Mais, Chen, et par la suite Dumont, considère les variables comme des
compteurs. Le passage du niveau n au niveau n + 1, pour une structure
donnée, s’interprète en terme de grammaires sur ces variables.

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Grammaire de William Chen

Soit ~x = {x1 , x2 , · · · , xn } une famille de variables formelles, et


n
X ∂
G : xi → Gi (~x), i = 1, · · · , n, une grammaire. G = Gi (~x)
∂xi
i=1
l’opérateur différentiel associé à G.
Proposition
(Chen [?]). Soit ~y (t) = (yi (t))i=1,··· ,n la solution du système différentiel
analytique

yi0 = Gi (~y (t)), yi (0) = xi , i = 1, · · · , n. (25)

Alors pour chaque i, Gen(xi , t) = yi (t).

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Lien entre grammaire de William Chen et Système
d’équations ifférentielles combinatoire

Soient :
X~ = {Xi , i = 1, · · · , n} un alphabet de variables représentant des
sortes de points.
A chaque Xi , associons une variable formelle xi qui sera un compteur
de points de sortes Xi
~ i=1,··· ,n une famille de B-espèces asymétriques telle que pour
(Gi (X))
chaque i la série génératrice de Gi est Gi (~x), où ~x = (xi )i=1,··· ,n .
n
~ ∂ l’opérateur différentiel combinatoire associé aux
X
D= Gi (X)
∂Xi
i=1
(Gi )
n
X ∂
G= Gi (~x) , associé à la grammaire G : xi → Gi (~x)
∂xi
i=1

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Lien entre grammaire de William Chen et Système
d’équations ifférentielles combinatoire
Théorème
Etant donné des espèces asymétriques (Gi )i=1,··· ,n , les données suivantes
sont équivalentes :
1 la donnée du système différentiel combinatoire
Yi0 = Gi (Y
~ , Yi (0) = Xi , i = 1, · · · , n.
2 la donnée de l’opérateur différentiel combinatoire
n
~ ∂
X
D= Gi (X)
∂Xi
i=1
3 la donnée de la grammaire de William Chen
G : xi → Gi (~x); i = 1, · · · , n
4 la donnée du système différentiel analytique
yi0 = Gi (~y (t)), yi (0) = xi , i = 1, · · · , n.
Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 27 / 1
Exemple : Enumération des permutations suivant le nombre
de points fixes
1 Chaque permutation σ étant décomposée en cycle, on passe de Sn à
Sn+1 soit en remplaçant une arête (i, σ(i)) par (i, n + 1) et
(n + 1, σ(i)) soit en ajoutant une nouvelle arête (n + 1, n + 1)
2 On associe un poids à chaque arête : les boucles, c’est à dire σ(i) = i,
sont de poids x, les arêtes (i, σ(i)) avec i 6= σ(i) sont de poids y on
ajoute une arête fictive de poids z qui permetra de construire la boucle
(n + 1, n + 1).
Ainsi le poids de σ est v(σ) = xf (σ) y n−f (σ) z.

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Exemple : Enumération des permutations suivant le nombre
de points fixes

En passant de Sn à Sn+1 , on transforme :


une arête du type x en deux arêtes du types y,
une arête du type y en deux arêtes du types y
l’arête du type z en une arête du type x et une arête du type z (la
présence de l’arête fictif est obligatoire pour chaque permutation)
On obtient la grammaire : G = {x → y 2 , y → y 2 , z → xz}
Donc X X
G n (z) = v(σ) = z xf (σ) y n−f (σ)
σ∈Sn σ∈Sn
et X tn
Gen(z, t) = G n (z)
n!
n≥0

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Exemple : Enumération des permutations suivant le nombre
de points fixes

En résolvant le système
 0
 X = Y 2 X(0) = x
Y 0 = Y 2 Y (0) = y (26)
 0
Z = XZ Z(0) = z

on obtient
X X tn e(x−y)t
Gen(z, t) = z ( xf (σ) y n−f (σ) ) = z .
n! 1 − yt
n≥0 σ∈Sn

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Exemple : Enumération des permutations suivant le nombre
de points fixes

Système d’équation différentiel combinatoire associé :

X 0 = Y 2 X(0) = x
Y 0 = Y 2 Y (0) = y (27)
Z 0 = XZ Z(0) = z

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 28 / 1
Exemple : Enumération des permutations suivant le nombre
de points fixes

En irtérant, on obtient les arbres binaires croissantes . La figure sui-


vant en est un exemple. Par projection de l’arbre de cette figure et
en utilisant la transformation fondamentale, on obtient la permutation
(8)(5, 10, 7, 12)(4)(1, 3, 2, 11, 6) de poids zx2 y 9 .

Figure : Une arbre binaire croissante, solution du système ??

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Exemple :

Problème Inverse : Grammaire donnée, Objet combinatoire associé ?


série génératrice ?
G = {x → x, y → xy}
Grammaire → Système d’équations différentielles combinatoires → Objet
combinatoire associé
 0
X = Y, X(0) = x
0 (28)
Y = XY, Y (0) = y

∂ ∂
Opérateur Différentiel D = X + XY
∂X ∂Y

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 29 / 1
Exemple :

Système d’équation différentiel analytique → Série génératrice


 0
X = X, X(0) = x
(29)
Y 0 = XY, y2 (0) = y

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Exemple :

Les solutions de (??) seront obtenues en itérant les équation intégrales de


la figure suivante :

Figure : Equation intégrale

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 29 / 1
Exemple :

En itérant, on vérifie que : X est l’espèce de l’ensemble non vide pondéré


par x et une Y des partitions, chaque bloc étant pondéré par x.

Les séries génératrices sont respectivement y1 (t) = x(et − 1) et y2 (t) =


t
yex(e −1) .

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Exemple de grammaire à une infinité de variables

Alphabet : X = {x1 , x2 , x3 , · · · , y0 , y1 , y2 , y3 · · · },
Grammaire de Faa di Bruno : G = {x1 → x2 , x2 → x3 , x3 →
x4 , · · · , y0 → y1 x1 , y1 → y2 x1 , y2 → y3 x1 , · · · }.
D l’opérateur différentiel associé à G :
X ∂ ∂
D= [xi+1 + yi x1 ]
∂xi ∂yi−1
i≥1

Soit la suite Dn (y0 ) :


D0 (y0 ) = y0 , D1 (y0 ) = y1 x1 , D2 (y0 ) = y1 x2 + y2 x21 ,
D3 (y0 ) = y1 x3 + y2 (3x1 x2 ) + y3 x31 , · · ·

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Exemple de grammaire à une infinité de variables

Système infini d’équations différentielles (combinatoire ou analytique)


 0
Xi = Xi+1 , Xi (0) = x1 , (i ≥ 1)
(30)
Yi0 = Yi+1 X1 , Yi (0) = yi , (i ≥ 0)

Une Xi -structure (resp. Yi -structure) s’obtient en itérant l’équation intégrale


donnée par la figure (A) (resp. (B)) suivante :

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Exemple de grammaire à une infinité de variables

X1 -structures et Y0 -structures ? ? ?
Pour n ≥ 1,
une X1 -structure sur [n] s’identifie à l’ensemble [n] pondéré par xn .
une Y0 -structure sun [n] est une partition π de [n] en k blocs (k ≤ n),
chaque bloc bj de cardinal j étant pondéré par s(bj ) = xj , et
Yk
v(π) = yk s(bi ) si π = {b1 , b2 , · · · , bk }.
i=1

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 30 / 1
Exemple de grammaire à une infinité de variables

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 30 / 1
Exemple de grammaire à une infinité de variables

Donc :
s (π) s2 (π)
X X
G n (y0 ) = y|π| x11 x2 · · · xsnn (π) = yk Bk (x1 , x2 , · · · , xn ),
π∈Π[n] 1≤k≤n
(31)
où Π[n] est l’ensemble des partitions de [n], si π ∈ Π[n] |π| est le nombre
de blocs de π et sk (π) est le nombre de blocs de cardinal k dans π,

Définition
Les polynomes (Bk (x1 , x2 , · · · , xn )) s’appellent les polynômes de Bell.

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 30 / 1
Applications aux grammaire algébriques

Travail dans un cadre essentiellement non commutatif


Calcul de la série génératrice (Version commutaive) des arbres de
dérivations associées à la grammaire : la taille d’une arbre étant le
nombre de dérivation, et chaque arbre étant pondéré par la version
commutative du mot associé à cette arbre.
Renseignements sur le langage engendré par la grammaire.
Rappel : les règles de production sont de la forme x → U , où
U ∈ Z[(A ∪ V )∗ ] est un polynôme dont tous les coéfficients sont égaux à 1.

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Grammaire de Dyck

G := (A, V, s, P ) où A = {a, b}, et s est l’unique variable et


s → asbs + ε est la production.
Equation différentielle combinatoire associée :

S 0 → aSbS + 1, S(0) = s. (32)

On ajoute une branche correspondante à chaque lettre de A.

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Grammaire de Dyck

Figure : Processus intégral pour le langage de Dyck

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Grammaire de Dyck

Calcul de la série génératrice : en version commutative des poids.

S 0 = abS 2 + 1, S(0) = s

Donc
1 √ 1 √
S(t) = √ tan[ ab(t + √ arctan( abs))] (33)
ab ab

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Grammaire de Dyck

Série génératrice des arbres de dérivations


Arbes de dérivation := structures non étiquetées associées aux
arborescences croissantes associées.
L’équation intégrale ⇒ les arbres de dérivations satisfont à l’équation :

Figure : Structure des arbres de dérivations

La série génératrice des ces arbres de dérivations satisfait donc à l’équation


(méthodes symboliques de P. Flajolet et R. Sedgwick) :
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2 Différentielles Janvier 2021 32 / 1
Grammaire de Dyck
p
1− 1 − 4abt(s + t)
S(t)
e = . (35)
2abt
En développant S(t),
e on obtient
n  
X X k + 1
S(t)
e = ( ck ak bk s2k+1−n )tn , (36)
n−k
n≥0 k=α

où ck est le k-ième nombre de Catalan, α = n−1 n


2 si n est impair et α = 2
si n est pair.
Cas √particulier s = 0 : série génératrices de mots de Dyck Sed (t) =
1 − 1 − 4abt2 X
= cn an bn t2n+1
2abt
n≥0

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 32 / 1
Série génératrice des arbres de dérivations

Théorème
Etant donné une grammaire algébrique G, la série génératrice des arbres de
dérivations associés à G est algébrique.

Supposons queP V = {x1 , x2 , · · · , xn } et que les productions sont de la


forme xi → j ui j, où uij ∈ (A ∪ V )∗ .P A cette grammaire est associée le
0
système d’équation différentielle {Xi = j Uij , Xi (0) = xi , 1 ≤ i ≤ n},
où Uij est le monôme obtenu en remplaçant chaque variable xk de uij
par Xk . Alors les arbres de dérivations associées à la grammaire ont pour
séries génératrices
P e Xi , les esolutions du système d’équations différentielles
e
{Xi = xi + t j Uij }, où Uij est le monôme obtenu en remplaçant chaque
e
Xk par monôme X ek . Ces séries génératrices sont donc solutions d’un système
d’équations polynômiales.

Dr Benjamin RANDRIANIRINA (U/F) Combinatoire des Systèmes d’Equations Différentielles Janvier 2021 33 / 1
Série génératrice des arbres de dérivations

Exemple
Considérons la grammaire {x0 → ax0 + ε, x1 → x0 b, x2 →
x1 x2 + ε, x3 → x2 x3 a + x1 x2 + ax0 , s → s3 bs2 }. On rappelle que le
langage Lg (s) engendré par cette grammaire est le langage de Goldstine
qui est inhéremment ambigû (voir [?]). Les séries génératrices des arbres de
dérivation associés à cette grammaire sont solution du système :


 Xe0 = x0 + t + atX e0

 X e1 = x1 + btX

 e0
X2 = x2 + t + tX
e e1 X
e2 (37)




 X3 = x3 + atX2 X3 + tX1 X2 + atX0
e e e e e e
S = s + btX e3 X
 e e2

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