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École Supérieure Privée d’Ingénierie et de Technologies

Mathématiques de base II
PEG N° 4 : Équations différentielles
ère
Niveau : 1 année A-EM-GC Année universitaire : 2022/2023

I Activité introductive

Motivation (La loi de refroidissement de Newton)


À l’instant t = 0, on place un corps à 100o C dans une pièce à 20o C. On désigne par θ(t) la
température du corps à l’instant t, exprimée en heure. La loi du refroidissement de Newton
indique que la vitesse de refroidissement d’un corps θ′(t) est proportionnelle à la différence entre
la température θ de ce corps à l’instant t et la température constante du milieu ambiant. Cette loi
se modélise par l’équation suivante :
θ′(t) = k θ(t) − 20 , (EN )
avec k désigne le coefficient de refroidissement : k = −2.08.
Les questions qui se posent généralement sont :

1. Quelle est la température du corps à un instant t1 (exp. t1 = 30 minutes)? Autrement dit,


quelle est la valeure de θ(t1)?

2. Après combien de temps la température tombera-t-elle à 30oC ?


En général, les lois physiques ou autres qui sont utilisées pour modéliser certains
phénomènes font appel à des quantités qui varient en fonction d’une ou plusieurs variables. On
est donc amenés à considérer des taux de variations θ′(t), ceci explique l’importance des
équations différentielles. Dans le cadre de l’analyse des phénomènes physiques qui nous
entourent, il n’est donc pas surprenant de voir apparaître des équations contenant une ou des
dérivées. On peut donner donc une première définition :
Une équation différentielle est une équation contenant une ou des dérivées d’une fonc
tion (inconnue) d’une ou plusieurs variables.
Les équations différentielles jouent un rôle important dans de nombreuses disciplines,
notamment l’ingénierie, la physique, l’économie et la biologie (tels que les systèmes
masse-ressort en physique, les placements financiers en finance, les circuits RLC en
électronique,...).

Plusieurs phénomènes physiques sont décrits par des équations différentielles. Pour cette
raison, elles sont un outil absolument fondamental en mathématiques qui interviennent très
régulièrement dans différents problèmes faisant intervenir une modélisation par des fonctions. À
l’issu de ce cours l’étudiant sera capable de :
1. Résoudre des équations différentielles du premier ordre, en maîtrisant notamment la
méthode de variation de la constante.
2. Résoudre des équations différentielles linéaires du second ordre à coefficients

constants. 1

II Généralités
II.1 Définition
1. On appelle équation différentielle, une relation entre une variable x, d’une fonction
inconnue y et de certaines de ses dérivées, on la note (E) et elle est de la forme suivante
:

F(x, y, y′, ..., y(n)) = 0,

où F est une fonction de (n+1) variables.


L’ordre n de l’équation différentielle est celui de la dérivée d’ordre le plus élevé qui figure
dans (E).

2. On appelle solution de (E), toute fonction y, n fois dérivable sur un intervalle I, vérifiant

(E). 3. Résoudre (E), c’est chercher l’ensemble de ses solutions.

Exemples :

(E1) : y′ − 2y = 0.

(E2) : 4y′′ = y.

(E3) : y(4) + 3y′′ − y′ = 2y.


On s’interesse dans ce chapitre à la résolution des équations différentielles du premier
ordre et du second ordre à coefficients constants.

III Équations différentielles du premier ordre


Il existe une grande variété d’équations différentielles du premier ordre. On s’interesse aux
équa tions du types suivants :

⋄ 1er type : Équations à variables séparables.

⋄ 2ème type : Équations linéaires du 1er ordre.

III.1 Équations à variables séparables


Définition
On appelle équation différentielle du premier ordre à variables séparables, une équation
qui peut s’écrire sous la forme :
g(y)dy = h(x)dx, (1)
avec g et h sont deux fontions continues respectivement sur deux intervalles I et J de R.

Méthode de résolution :
On appelle, de façon générale, équation différentielle à variables séparables toute équation
du premier ordre de la forme :
y′(x) = f(x, y),

avec f(x, y) = h(x)


g(y)et g(y) ̸= 0.
Plus simplement, en prenant y′ =dy
, on peut reécrire l’équation différentielle sous la forme sui vante :
dx dy dx =h(x)

g(y).
En separant donc les variables x et y, on revient à l’équation (1) qui est donnée par :
g(y)dy = h(x)dx.
Si G et H sont des primitives respectivement de g et h, alors la solution générale de l’équa
tion différentielle du premier ordre à variables séparables (1) est donnée par :
G(y) = H(x) + C, C ∈ R.
Exercice 1 : Résoudre les équations différentielles suivantes :

1. y′ =2 + y

x.
2. y′ =1

x2 cos(y).
3√
3. y′ = x y.

III.2 Équations différentielles linéaires du premier ordre


Définition
On appelle équation différentielle linéaire du premier ordre une équation différentielle sous la

forme : (E) : a(x)y′ + b(x)y = c(x),

avec a, b, et c sont des fonctions continues sur I ⊂ R.


Remarque : On peut réecrire (E) sous la forme suivante :
(E) : y′ + f(x)y = g(x),

avec a(x) ̸= 0, ∀x ∈ I et f(x) = b(x)


c(x)
a(x). La fonction g(x) =
a(x)est dite le second membre de
l’équation différentielle.

Équations sans second membre


Si g le second membre de l’équation (E) est nul, alors l’équation est dite sans second
membre ou homogène. La solution de cette équation est donnée par le théorème suivant :
Théorème III.1 Soit f une fonction continue sur un intervalle I de R.
La solution générale de l’équation
(Eh) : y′ + f(x)y = 0
est donnée par :
y = Ce−F(x)
où F est une primitive de f sur I et C est une constante réelle quelconque.

3
Exercice 2 Résoudre les équations suivantes :

1. y′ + exy = 0 sur R.

2. y′ + 3y = 0 sur R.

3. x2y′ = 2y sur R∗.

Équation avec second membre


Théorème III.2 La solution générale y(x) de l’équation différentielle (E) : y′ + f(x)y = g(x) est
donnée par :
y(x) = yh(x) + yp(x)
où :
• yh est la solution de l’équation homogène y′ + f(x)y = 0.
• yp est la solution particulière de l’équation (E) : y′ + f(x)y = g(x).

Application :

Soit l’équation différentielle (E) : xy′ − 2y = 2 ln(x) − 3

1. Montrer que la fonction yp définie sur ]0; +∞[ par : yp(x) = 1−ln(x) est une solution de (E). 2.
Résoudre l’équation différentielle (E) sur I =]0; +∞[.

3. Déterminer la solution particulière vérifiant que y(1) = 0.

Remarque :
Dans certains exemples, on peut trouver une solution particulière visuellement, mais
généralement on utilise souvent la méthode de variation de la constante expliquée comme suit :

Recherche d’une solution particulière : Méthode de la variation de la constante


Soit l’équation (E) donnée par :

(E) : y′ + f(x)y = g(x)

• On résout tout d’abord, l’équation sans second membre associée : on obtient la solution
homogène sous la forme
yh(x) = Ce−F(x),
où on remplace la constante C par une fonction C(x) que l’on cherchera.

• La méthode de la variation de la constante consiste à chercher une solution particuliére


sous la forme suivante :
yp(x) = C(x)e−F(x).
Afin de trouver l’expression de cette solution particuliére, nous devons alors chercher la
fonc tion C(x).
Comment déterminer C(x) ?

4
En remplaçant yp(x), y′p(x) dans l’équation avec second membre, on
obtient y′p(x) + f(x)yp(x) = g(x),
d’où,
C′(x)e−F(x) − C(x)F′(x)e−F(x) + f(x)C(x)e−F(x) = g(x),
ainsi, on a
C′(x)e−F(x) − C(x)f(x)e−F(x) + f(x)C(x)e−F(x) = g(x).
Après simplification, on aura

Z g(x)eF(x)dx + k, on prend k = 0 (n’importe


d’où C(x) = quelle valeur de k convient mais
C′(x) = g(x)eF(x),
en génerale, on prend k = 0 pour simplifier).
On en déduit que
Z
g(x)eF(x)dx e−F(x).
yp(x) =

En additionnat cette solution particuliére aux solutions de l’équation homogéne, on conclut


finalement que la solution générale de (E) est donnée par :
Z g(x)eF(x) e−F(x).
dx
y(x) = yh(x) +

Théorème III.3 Pour tout x0 ∈ I et y0 ∈ R, il existe une unique solution de l’équation différen
tielle :
(
y′ + f(x)y = g(x)
y(x0) = y0,
avec f et g sont deux fonctions.

Exercice 3 Résoudre les équations différentielles suivantes :

1. y′ + 2xy = x sur R.

2. y′(x) + 2y(x) = 1 sur R.

3. y′ + 2xy = 2x, y(0) = 0 sur R.

Application :

On considère le circuit électrique ci dessous où C est la capacité du condensateur, R la


valeur de la résistence et U désigne la tension aux bornes du circuit.
En physiques, on montre
que

1
Rq′(t) + Cq(t) = U
où q, la charge du condensateur est une fonction qui dépend du temps qui prend la valeur 0
pour t = 0.
1. Montrer que q(t) = CU − CUe− t
RC
.

2. Sachant que l’intensité i(t) = q′(t), déterminer i(t).

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IV Équations différentielles linéaires du second ordre
IV.1 Définition
On appelle équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients constants toute
équation diférentielle de la forme :

(E) : ay′′ + by′ + cy = g(x) a ∈ R∗, b, c ∈ R

où ; g : I 7−→ R est une fonction continue.


Théorème IV.1 La solution générale y(x) de l’équation (E) : ay′′ + by′ + cy = g(x) est donnée par
:
y(x) = yh(x) + yp(x).
Où :
• yh(x) est la solution de l’équation homogène ay′′ + by′ + cy = 0.
• yp(x) est une solution particulière de l’équation ay′′ + by′ + cy = g(x)

IV.2 Équations différentielles linéaires du second ordre homogènes


Théorème IV.2 Soit
(Eh) : ay”(x) + by′(x) + cy(x) = 0,
avec a ∈ R∗, b, c ∈ R.
l’équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients constants sans second membre
associée à (E) et soit

(Ec) : ar2 + br + c = 0,
l’équation caractéristique associée à (E).
La solution générale de l’équation différentielle (Eh) est présentée dans le tableau suivant :

Racines de (Ec) Solution de (Eh)


2 racines réelles r1 ̸= r2 yh(x) = c1er1x + c2er2x
Une racine double r0 yh(x) = (c1x + c2)er0x
2 racines complexes conjuguées r1 = α + iβ, r2 = α − iβ yh(x) = eαx(c1 cos βx + c2 sin βx)
avec c1, c2, α, β ∈ R.

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Exercice 4 Résoudre les équations suivantes :

1. y′′ − 3y′ + 2y = 0.

2. y′′ + 2y′ + 5y = 0.

3. y′′ + 6y′ + 9y = 0.

IV.3 Recherche d’une solution particulière pour un second membre spécifique

g(x) =
P(x)ekx
Théorème IV.3 Soient a ∈ R∗, b, c ∈ R, k ∈ C et P ∈ Rn[X].
On considère l’équation (E) de la forme :

ay′′ + by′ + cy = P(x)ekx.

Alors les solutions particulières de l’équation différentielle (E) sont données

par : yp = Q(x)ekx, k ∈ C

où :
• deg(Q) = deg(P), si k n’est pas une racine de (Ec),
• deg(Q) = deg(P) + 1, si k est une racine simple de (Ec),
• deg(Q) = deg(P) + 2, si k est une racine double de (Ec).

Théorème IV.4 Pour tout x0 ∈ I et y0, y1 ∈ R, il existe une unique solution de l’équation diffé
rentielle :
(
ay” + by′ + cy = g(x)
y(x0) = y0, y′(x1) = y1.

Exercice 5 Résoudre les équations différentielles suivantes :

1. y′′ − 3y′ + 2y = xex.

2. y′′ − 3y′ + 2y = e−x.

3. y′′ − 3y′ = 2.

4. y′′ − 3y′ + 2y = 2x2 − 6x + 4.

5. y′′ − 6y′ + 8y = 3e3x, y(0) = 0, y′(0) = 1.

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Proposition IV.5 Soient I un intervalle de R, a, b, c ∈ R, a ̸= 0 et f1, f2 : I −→ R deux fonctions
continues sur I et les équations différentielles :

(E1) : ay” + by′ + cy = f1, et (E2) : ay” + by′ + cy = f2.

Si y1p est une solution particulière de (E1) et y2p est une solution particulière sur I de (E2), alors
y1p + y2p est une solution particulière sur I de :

(E) : ay” + by′ + cy = f1 + f2.

Dans ce cas, une solution générale de (E) est donnée par

y(x) = yh(x) + yp1(x) + yp2(x).

Exercice 6 Résoudre
y′′ − 3y′ + 2y = e−x + 6x.
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