Vous êtes sur la page 1sur 7

2022

CPGE MPSI 4. Meknès


Mathématiques 2
Notes de cours n◦ 1
Calculs algébriques

I Le symbole somme "Sigma"


Soient m et n deux entiers naturels tels que m 6 n et I = {m, m + 1, . . . , n − 1, n}.

Définition 1. Symbole ∑
Pour toute famille finie ( ak )k∈ I de nombres complexes, la somme am + am+1 + · · · + an−1 + an est
n
notée ∑ ak ou ∑ ak ou encore ∑ ak .
k∈ I k=m m6k 6n

n n n  2
n(n + 1) n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
Exemples : 1. Pour n > 1 : ∑ k = et ∑ k2 = et ∑ k3 = .
k=1
2 k=1
6 k=1
2
n−1
an − bn
2. Pour tous n ∈ N∗ et a 6= b ∈ C on a : ∑ ak bn−1−k = .
k=0
a−b
 1 − qn+1

n
k si q 6= 1
3. Pour tous n ∈ N et q ∈ C on a : ∑ q = 1−q .
k=0 n+1 si q = 1

Remarques : 1. Cette somme comporte n − m + 1 termes.


2. La lettre k peut être remplacée par tout symbole distinct des bornes m et n et ne
figurant pas dans les ak
3. ( ak )m6k6n et (bk )m6k6n deux familles de nombres complexes et α un complexe. Alors :
n n n n n n
∑ α = (n − m + 1).α ; ∑ ( ak + bk ) = ∑ ak + ∑ bk ; ∑ α.ak = α. ∑ ak .
k=m k=m k=m k=m k=m k=m

Changement d’indice
Le changement d’indice est une opération très courante. Les exemples valent ici mieux qu’un long
discours :
n n+1
1 1 1 1
# On a : ∑ 2
= 1 + 2
+ . . . + 2
= ∑ 2
. On a effectué ici le changement d’indice
k=0
(k + 1) 2 (n + 1) p=1 p
p = k + 1 . Cela revient à remplacer tous les k de la somme initiale par des p − 1 . Mais il faut aussi
changer les bornes. Quand k varie de 0 à n que fait p = k + 1 ? Il varie de 1 à n + 1.
9 7
# On a : ∑ rr = 22 + 33 + . . . + 99 = ∑ (s + 2)s+2 . On a effectué le changement d’indice r = s + 2
r=2 s=0
Quand r varie de 2 à 9 , s = r − 2 varie de 0 à 7.
MPSI Chap. 1 - Calculs algébriques 2

Proposition 1. Simplifications télescopiques


n
Soit ( ak )m6k6n+1 une famille de nombres complexes. Alors on a : ∑ ( ak+1 − ak ) = an+1 − am .
k=m

Exercice .1.
n n n
1 1 k
1. Simplifier les sommes suivantes : , ∑ ∑ et ∑ .
k=1
k ( k + 1 ) k=1
k ( k + 1 )( k + 2 ) k=1
( k + 1)!
n  
1
2. Simplifier, pour n ≥ 2, la somme Sn = ∑ ln 1 − 2 .
k=2
k

Proposition 2. Permutation des Sigmas


Soit ( ai, j )16i, j6n une famille de nombres complexes . On a :
! ! ! !
n n n n n n n j
∑ ai, j = ∑ ∑ ai, j = ∑ ∑ ai, j ; ∑ ai, j = ∑ ∑ ai, j = ∑ ∑ ai, j
16i, j6n i =1 j=1 j=1 i =1 1 6i 6 j 6 n i =1 j =i j=1 i =1
j−1
! !
n−1 n n
∑ ai, j = ∑ ∑ ai, j = ∑ ∑ ai, j
1 6i < j 6 n i =1 j =i + 1 j=2 i =1

Exercice .2.
Calculer les sommes suivantes :
A= ∑ ij B= ∑ ij C= ∑ ij D= ∑ i( j − 1) E= ∑ (i + j )
16i, j6n 1 6i 6 j 6 n 1 6i < j 6 n 1 6i < j 6 n 16i, j6n

II Le symbole produit "Pi"


Soient m et n deux entiers naturels tels que m 6 n et I = {m, m + 1, . . . , n − 1, n}.

Définition 2. Symbole ∏
Pour toute famille finie ( ak )k∈ I de nombres complexes, le produit am × am+1 × · · · × an−1 × an est
n
noté ∏ ak ou ∏ ak ou encore ∏ ak
k∈ I k=m m6k 6n

Remarques : 1. Ce produit comporte n − m + 1 facteurs.


2. La lettre k peut être remplacée par tout symbole distinct des bornes m et n et ne
figurant pas dans les ak
3. ( ak )m6k6n et (bk )m6k6n deux familles de nombres complexes et α un complexe. Alors :
n n n n n n
∏ α = α n−m+1 ; ∏ ( ak × bk ) = ∏ ak × ∏ bk ; ∏ α.ak = α n−m+1 . ∏ ak .
k=m k=m k=m k=m k=m k=m
4. Changement d’indice : Voir le cas d’une somme.
n
Exemples : 1. ∏ k = n!.
k=1
n
a0
2. Si x1 , . . . , xn sont les racines du polynôme P = an X n + . . . + a0 alors ∏ xk = (−1)n .
k=1
an

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


3 Chap. 1 - Calculs algébriques MPSI

Proposition 3. Simplifications télescopiques


n
ak+1 a
Soit ( ak )m6k6n+1 une famille de nombres complexes. On a : ∏ = n+1
k=m
ak am

Proposition 4. Permutation des Pi


Soit ( ai, j )16i, j6n une famille de nombres complexes. On a :
! ! ! !
n n n n n n n j
∏ ai, j = ∏ ∏ ai, j = ∏ ∏ ai, j ; ∏ ai, j = ∏ ∏ ai, j = ∏ ∏ ai, j
16i, j6n i =1 j=1 j=1 i =1 1 6i 6 j 6 n i =1 j =i j=1 i =1
! !
n−1 n n j−1
∏ ai, j = ∏ ∏ ai, j = ∏ ∏ ai, j
1 6i < j 6 n i =1 j =i + 1 j=2 i =1

Exercice .3.
n

n n ∏ (2k − 1)
k=1
1. Simplifier les produits suivants : ∏ (2k) , ∏ (2k − 1) et n .
k=1 k=1
∏ (2k)
k=1
n n
(2n)!
2. Prouver les égalités : ∏ (4k − 2) = ∏ (n + k) = n!
.
k=1 k=1

III Coéfficients binomiaux


 
n
+ Pour tous p, n ∈ N, on appelle coefficient binomial p parmi n , noté , l’entier naturel :
p
n!

si 0 6 p 6 n
  
n
= p! ( n − p)! .
p  0 sinon

n(n − 1)
     
n n n
+ Pour n > 0 : =1 Pour n > 1 : = n, Pour n > 2 : = ,
0 1 2 2
   
n n
+ Pour tous entiers n et p avec 0 6 p 6 n, on a : = .
p n−p
n−1 n−1
     
n
+ Pour tous entiers n et p avec 1 6 p 6 n − 1, on a : = + .
p p−1 p
+ Sous réserve que les
 coefficients ci-dessous
  soient
  définis,
 Ona leségalités suivantes :
n−p n n n−1 n−1
  
n n n n
= ; = ; = .
p+1 p+1 p p p p−1 p n−p p
+ Pour tous x et y de C et tout n de N, on a :
n     n n
 
n k n−k n k n
( x + y)n = ∑ x .y (1 + x) = ∑ n
x n
2 = ∑ .
k=0
k k=0
k k=0
k

IV Principe de récurrence

Mr. Faress Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 1 - Calculs algébriques 4

Définition 3. Ordre dans N


On définit dans N la relation d’ordre "6" par : Pour tout m et n de N, m 6 n si et seulement si il
existe p de N tel que : n = m + p.
Cette relation d’ordre est totale sur N : Pour tout m et n de N on a : m 6 n ou n 6 m.

Définition 4.
On dit qu’une partie non vide A de Z est :
◦ majorée (dans Z) s’il existe M dans Z tel que : ∀ x ∈ A : x 6 M.
◦ minorée (dans Z) s’il existe m dans Z tel que : ∀ x ∈ A : x > m.

Proposition 5.

→ 0 est le minimum de N.
→ Toute partie non vide de N possède un plus petit élément .

Théorème 1.

• Toute partie non vide majorée de N possède un plus grand élément.


• Toute partie non vide minorée de Z possède un plus petit élément.
• Toute partie non vide majorée de Z possède un plus grand élément.

Proposition 6. Division euclidienne dans N

Soit (m, n) dans N × N∗ , Il existe un unique couple (q, r) de N2 tel que : m = nq + r et 0 6 r < n .

Proposition 7. Axiome de récurrence


Soit A une partie de N telle que : 0 ∈ A et ∀n ∈ N : n ∈ A =⇒ n + 1 ∈ A. Alors A = N.

Proposition 8. Récurrence simple


Soit n0 ∈ N et P (n) une assertion qui dépend d’un entier n > n0 . Si :
 P (n0 ) est vraie (Initialisation de la récurrence).
 Pour tout entier n > n0 , si P (n) est vraie, alors P (n + 1) est vraie (Hérédité).
Alors : Pour tout entier n > n0 : P (n) est vraie.

Rédaction
Quand on veut montrer par récurrence que : ∀n > i, Pn , on rédige ainsi :
• Vérification que Pi est vraie.
• Soit n > i. On suppose que Pn est vraie.
o Montrons que Pn+1 est vraie.
.. Preuve que Pn+1 est vraie .
.

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


5 Chap. 1 - Calculs algébriques MPSI

• D’après le principe de récurrence, on a alors pour tout n > i, Pn est vraie.

Exemple : Soit (un )n>5 une suite géométrique de raison q et de premier terme u5 = a ∈ R. Montrer
que pour tout n > 5 on a : un = a × qn−5 .

Proposition 9. Récurrence double


Soit n0 ∈ N et P (n) une assertion qui dépend d’un entier n > n0 . Si :
 P (n0 ) et P (n0 + 1) sont vraies.
 Pour tout entier n > n0 , si P (n) et P (n + 1) sont vraies alors P (n + 2) est vraie.
Alors : Pour tout entier n > n0 : P (n) est vraie.

Rédaction
Quand on veut montrer par récurrence que : ∀n > i, Pn , on rédige ainsi :
• Vérification que Pi et Pi+1 sont vraies.
• Soit n > i. On suppose que Pn et Pno
+1 sont vraies. Montrons que Pn+2 est vraie.
.. Preuve que Pn+2 est vraie .
.
• D’après le principe de récurrence, on a alors pour tout n > i, Pn est vraie.

Exemple : (un )n>0 la suite réelle définie par : u0 = −1, u1 = 5 et ∀n > 0 : un+2 = 3.un+1 − 2.un .
Montrer que pour tout n > 0 on a : un = 6.2n − 7.

Proposition 10. Récurrence forte


Soit n0 ∈ N et P (n) une assertion qui dépend d’un entier n > n0 . Si :
 P (n0 ) est vraie
 Pour tout entier n > n0 , si P (n0 ),P (n0 + 1),...,et P (n) sont vraies alors P (n + 1) est vraie.
Alors : Pour tout entier n > n0 : P (n) est vraie.

Proposition 11. Récurrence finie


Soit n0 , n1 ∈ N telle que n0 6 n1 et P (n) une assertion qui dépend d’un entier n0 6 n 6 n1 . Si :
 P (n0 ) est vraie.
 Pour tout entier n0 6 n < n1 , si P (n) est vraie. alors P (n + 1) est vraie.
Alors : Pour tout entier n0 6 n 6 n1 : P (n) est vraie.

Exercice .4.

1. Démontrer, par récurrence, que 106n+2 + 103n+1 + 1 est divisible par 111 pour tout n ∈ N.
n n
n(n + 1) n(n + 1)(2n + 1)
2. Montrer que : ∑k= et ∑ k2 = pour tout n ∈ N∗
k=1
2 k=1
6

Mr. Faress Moussa Année 2022/2023


MPSI Chap. 1 - Calculs algébriques 6

Exercice .5.
4n
     
2n 2n + 2 4n + 2 2n
Montrer, par récurrence, que : ∀n > 1, √ 6 . Prouver d’abord : = .
2 n n n+1 n+1 n

Exercice .6.
n
1
On veut démontrer, par récurrence, que pour tout entier n > 2, la somme Sn = ∑ est le quotient
k=1
k
d’un nombre impair par un nombre pair.
Posons donc l’hypothèse Hn : «Sn est le quotient d’un nombre impair par un nombre pair».
n
1 1
1. En remarquant S2n = ∑ + Sn , prouver l’implication Hn ⇒ H2n pour n > 1.
k=1
2k − 1 2
1
2. En remarquant S2n+1 = S2n + , prouver l’implication Hn ⇒ H2n+1 pour n > 1.
2n + 1
3. Ainsi, on a prouvé, pour tout n > 1, l’implication Hn ⇒ ( H2n et H2n+1 ).
Montrer que, pour tout n > 1, Hn est vraie.
4. Sn peut-il être entier ?

Exercice .7.
√ √ √
On se propose de montrer que, ∀n ∈ N : ∃ N ∈ N∗ , N tel que : (1 + 2)n = N+ N − 1.
1. Trouver N pour n = 1, 2, 3.
√ √
2. Montrer que, ∀n ∈ N : ∃ an , bn ∈ N tels que : (1 + 2)n = an + 2bn .
3. Calculer | a2n − 2b2n |. Déterminer alors N.

Exercice .8.
On peut prouver, à l’aide d’un dénombrement, que le nombre Pndepartitions d’un ensemble à n
n
n
éléments vérifie : P0 = P1 = 1 et, pour tout entier n > 2, Pn+1 = ∑ P.
k=0
k k
1. Calculer P2 , P3 .
2. Montrer, à l’aide d’une récurrence forte, que, pour tout n ∈ N : Pn 6 n!.
3. Redémontrer ce résultat
 àl’aide d’une
 récurrencesimpleen utilisant le résultat suivant :
n−1 n−1

n n
= 6n pour 0 6 k 6 n − 1.
k n−k k k

V Formulaire de trigonométrie
Formules d’addition et de soustraction

cos( a + b) = cos a cos b − sin a sin b cos( a − b) = cos a cos b + sin a sin b
sin( a + b) = sin a cos b + cos a sin b sin( a − b) = sin a cos b − cos a sin b
tan a + tan b tan a − tan b
tan( a + b) = tan( a − b) =
1 − tan a tan b 1 + tan a tan b

Année 2022/2023 C.P.G.E. Meknès


Formules de duplication

2 tan a
cos 2a = cos2 a − sin2 a sin 2a = 2 sin a cos a tan 2a =
1 − tan2 a
= 2 cos2 a − 1 = 1 − 2 sin2 a
1 + cos 2a 1 − cos 2a
cos2 a = sin2 a =
2 2

Formules de factorisation

a+b a−b a+b a−b


cos a + cos b = 2 cos cos sin a + sin b = 2 sin cos
2 2 2 2
a+b a−b a+b a−b
cos a − cos b = −2 sin sin sin a − sin b = 2 cos sin
2 2 2 2

Paramétrage rationnel du cercle trigonométrique

1 − t2
 
2t 2t θ
cos θ = sin θ = tan θ = avec t = tan
1 + t2 1 + t2 1 − t2 2

Equations trigonométriques
 
 a ≡ b[2π ]
  a ≡ b[2π ]

sin a = sin b ⇐⇒ ou cos a = cos b ⇐⇒ ou tan a = tan b ⇐⇒ a ≡ b[π ]
 
a ≡ π − b[2π ] a ≡ −b[2π ]
 

F ii n
n

Vous aimerez peut-être aussi