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1.

Formule de Taylor et développements limités

1.1 Formule de Taylor 8


1.1.1 Formule de Taylor avec reste de Lagrange
1.1.2 Formule de Taylor Mac-Laurin avec
reste de Lagrange
1.1.3 Formule de Taylor avec reste de Young
1.1.4 Formule de Taylor Mac-Laurin avec
reste de Young

1.2 Développements limités 12


1.2.1 Développements limités au voisinage
de 0
1.2.2 Propriétés des Développements limités
1.2.3 Développements limités usuels
obtenus par la formule de Maclaurin
1.2.4 Opérations sur les développements limités
1.2.5 Opérations algébriques sur les
développements limités.
1.2.6 D.L. d’une fonction composée
1.2.7 Dérivation d’un développement limité
1.2.8 Intégration d’un développement limité
1.2.9 Développement limité au voisinage de
x0 et de l’infini
1.2.10 Développement limité généralisé
1.2.11 Application des développements limités

7
8 1.1. Formule de Taylor

1.1 Formule de Taylor

Une fonction f continue sur un intervalle [a, b] et dérivable en x0 sur ]a, b[ peut s’écrire au
voisinage de x0 :
f (x) = f (x0 ) + (x − x0 ) f 0 (x0 ) + (x − x0 ) ε(x)
avec limx→x0 ε(x).

Cela revient à dire que f est approximée par un polynôme de degré 1

x 7−→ P (x) = f (x0 ) + (x − x0 ) f 0 (x0 ) .

L’erreur commise R(x) = (x − x0 ) ε(x) tend vers 0 lorsque x tend vers x0 .

La formule de Taylor généralise ce résultat à des fonctions n fois dérivables qui peuvent être
approximées (au voisinage de x0 ) par des polynômes de degré n. Plus exactement

(x − x0 ) 0 (x − x0 )2 (2) (x − x0 )n (n)
f (x) = f (x0 ) + f (x0 ) + f (x0 ) + . . . + f (x0 ) +Rn (x0 , x) .
1! 2! n!
| {z }
Pn (x)

On écrit
n
X (x − x0 )k (k)
f (x) = f (x0 ) +Rn (x0 , x)
k!
k=0
| {z }
Pn (x)

• Pn (x) est un polynôme de degré n en (x − x0 ) qui approxime f avec une précision Rn .

• Rn (x0 , x) est appelé reste d’ordre n.


On peut en donner Diverses évaluations à l’erreur Rn (x0 , x), selon les conditions de dérivabilité
imposées à f ce qui entraı̂ne diverses formes de la formule de Taylor, la forme la plus classique
est la suivante :

1.1.1 Formule de Taylor avec reste de Lagrange

Théorème 1.1
Soit f : [a, b] −→ R une fonction de classe C n sur [a, b] (f ∈ C n ([a, b])) et f (n) est
dérivable sur ]a, b[ et soit x0 ∈ [a, b].
Alors ∀x ∈ [a, b], x , x0 , ∃c ∈] a, b[

(x − x0 ) 0 (x − x0 )2 (2) (x − x0 )n (n) (x − x0 )n+1 (n+1)


f (x) = f (x0 )+ f (x0 )+ f (x0 )+. . .+ f (x0 )+ f (c).
1! 2! n! (n + 1)!

(x−x0 )n+1 (n+1)


C’est la formule de Taylor d’ordre n avec reste de Lagrange (n+1)!
f (c).

démonstration 1.1 La démonstration de ce théorème repose sur l’application du


théorème des accroissements finis généralisés à deux fonctions convenablement
choisie.
Chapter 1. Formule de Taylor et développements limités 9

Supposons que x > x0 . Considérons les deux fonctions ϕ et γ définies par :

ϕ : [x0 , x] −→ R
n
X f (k) (t)
t 7−→ ϕ(t) = f (x) − (x − t)k .
k!
k=0

γ : [x0 , x] → R
(x − t)n+1
t 7−→ γ(t) = .
(n + 1)!

Les deux fonctions ϕ et γ sont continues sur [x0 , x], dérivables sur ]x0 , x [ et admettent
sur ]x0 , x[ les dérivées suivantes :

f (n+1) (t)(x − t)n 0 (x − t)n


ϕ 0 (t) = − , γ (t) = − , ∀t ∈ ]x0 , x[ .
n! n!
En vertu du théorème des accroissements finis généralisés, on obtient :

ϕ(x) − ϕ (x0 ) ϕ 0 (c)


"
∃c ∈]x0 , x tel que = = f (n+1) (c)
γ(x) − γ (x0 ) γ 0 (c)

Par ailleurs, on a :
n n
X f (k) (x0 ) X f (k) (x)
ϕ (x0 ) = f (x) − (x − x0 )k et ϕ(x) = f (x) − (x − x)k = f (x) − f (x) = 0.
k! k!
k=0 k=0
(x − x)n+1 (x − x0 )n+1 (x − c)n
γ(x) = = 0, γ (x0 ) = et γ 0 (c) = .
(n + 1)! (n + 1)! n!

II en résulte que:
n
X f (k) (x0 ) (x − x0 )k
−f (x) + = f (n+1) (c) (γ(x) − γ (x0 ))
k!
k=0
(x − x0 )n+1 (n+1)
=− f (c)
(n + 1)!

D’où,
n
X f (k) (x0 ) (x − x0 )k (x − x0 )n+1 (n+1)
∀x ∈ [a, b], ∃c ∈]x0 , x[, (x > x0 ) tel que: f (x) = + f (c).
k! (n + 1)!
k=0

Démonstration analogue pour x < x0 .


10 1.1. Formule de Taylor

1.1.2 Formule de Taylor Mac-Laurin avec reste de Lagrange


Lorsque x0 = 0 dans la formule de Taylor-Lagrange, on pose c = θx, 0 < θ < 1, c ∈] 0, x[ et on
obtient
x x2 xn xn+1 (n+1)
f (x) = f (0) + f 0 (0) + f (2) (0) + . . . + f (n) (0) + f (θx).
1! 2! n! (n + 1)!

Remarque 1.1 La formule de Taylor Mac-Laurin est souvent utilisée dans le calcul des
valeurs approchées.

Exemple 1.1

En utilisant la formule de Mac-Laurin d’ordre 2 à la fonction x 7−→ ex , montrer que l’on


a 38 < e < 3.


Exercice 1.1 Determiner une valeur approchée de e de 10−3 près.

1.1.3 Formule de Taylor avec reste de Young


Nous allons restreindre les hypothèses en supposant uniquement que f (n) (x0 ) existe.

Théorème 1.2
Soit f : [a, b] −→ R et x0 ∈ [a, b]. Supposons que f (n) (x0 ) existe (finie)
Alors ∀x ∈ V (x0 )

(x − x0 ) 0 (x − x0 )2 (2) (x − x0 )n (n)
f (x) = f (x0 ) + f (x0 ) + f (x0 ) + . . . + f (x0 ) + (x − x0 )n ε(x)
1! 2! n!
où limx→x0 ε(x) = 0.

1.1.4 Formule de Taylor Mac-Laurin avec reste de Young


Lorsque x0 = 0 dans la formule de Taylor-Young, on obtient

x 0 x2 xn
f (x) = f (0) + f (0) + f (2) (0) + . . . + f (n) (0) + xn ε(x).
1! 2! n!

Remarque 1.2 La formule de Taylor avec reste de Lagrange donne une étude globale
de la fonction sur l’intervalle, tandis que la formule de Taylor avec reste de Young
donne une étude locale de la fonction au voisinage de x0 .
La formule de Taylor avec reste Young est pratique pour le calcul des limites.

Exemple 1.2
2 3
ln(1 + x) − x + x2 − x3
f (x) = .
(sin x)4
Chapter 1. Formule de Taylor et développements limités 11

En utilisant la formule de Taylor avec reste de Young à l’ordre 4 pour la fonction x 7−→
g(x) = ln(1 + x), calculer limx→0 f (x).
On a
x x2 x3 x4
g(x) = g(0) + g 0 (0) + g (2) (0) + g (3) (0) + g (4) (0) + x4 ε(x),
1! 2! 3! 4!
c’est à dire
x2 x3 x4
ln(1 + x) = 0 + x − + − + x4 ε(x), avec lim ε(x) = 0.
2 3 4 x→0

Par suite 4
− x4 + x4 ε(x)
f (x) =
(sin x)4
−1
qui admet pour limite 4 lorsque x tend vers 0 .
12 1.2. Développements limités

1.2 Développements limités

Nous avons vu lors de l’étude de la formule de Taylor que dans un voisinage de x0 on peut
approcher f (x) par un polynôme Pn de degré n de sorte que f (x) = Pn (x) + o (x − x0 )n . Ceci
lorsque la dérivée nième f (n) (x0 ) existe. Maintenant, nous allons voir qu’un tel polynôme
peut exister même si f (n) (x0 ) n’existe pas et même si f n’est pas continue en x0 ceci nous
amène à introduire la notion du développements limités .

1.2.1 Développements limités au voisinage de 0

Définition 1.1
Soit f une fonction définie au voisinage de zéro sauf peut être en 0. On dit que f admet
un D.L. d’ordre n au voisinage de 0 s’il existe un intervalle ouvert I de centre 0 et des
constantes a0 , a1 , . . . , an tels que ∀x ∈ I, x , 0

f (x) = a0 + a1 x + . . . + an xn + xn ε(x) avec lim ε(x) = 0


x→0
= a0 + a1 x + . . . + an xn +o (xn ) .
| {z }
Pn (x)

1) Pn (x) = a0 + a1 x + . . . + an xn est la partie régulière du D.L.


2) o (xn ) = xn ε(x) ( avec limx→0 ε(x) = 0 ) est le reste.

Exemple 1.3

1. f (x) = 1 + 52 x + 3x2 + x3 sin 1x , x ∈ R∗ est un DL2 (0).

2. Pour x , 1, on obtient par ue division suivant les puissances croissantes à l’ordre


n.
1 xn+1
= 1 + x + x2 + · · · + xn +
1−x 1−x
n n x x
= 1 + x + ··· + x + x × avec lim = 0.
1−x x→0 1 − x
x 1
or ε(x) = 1−x −→ 0 quand x → 0. d’où le développement limité de 1−x est

1
= 1 + x + x2 + · · · + xn + xn ε(x)
1−x

Remarque 1.3

1. Si le développement limité de f au voisinage de 0 existe alors limx→0 f (x) existe.


En effet, f (x) = a0 + a1 x + . . . + an xn + xn ε(x), d’où limx→0 f (x) = a0 .
1- Cela ne veut pas dire que f est continue en 0 car f (0) peut ne pas exister.
2- Ce critère sert à démontrer qu’une fonction n’admet pas de développement
limité
Chapter 1. Formule de Taylor et développements limités 13

Exemple: f (x) = 1x , x , 0 n’admet pas D.L. au voisinage de 0 car limx→0 f (x) = ∞.

2. Si f admet un DLn (0) et a0 = f (0), alors f est dérivable en 0.


En effet, ∀x , 0, f (x) = f (0) + a1 x + . . . + an xn + xn ε(x) avec limx→0 ε(x) = 0.
f (x)−f (0)
x−0 = a1 + a2 x + . . . + an−1 xn−1 + xn−1 ε(x) avec limx→0 ε(x) = 0. Donc
f (x)−f (0) 0 (0).
limx→0 x−0 = a1 = f

1.2.2 Propriétés des Développements limités

Proposition 1.1 (Unicité)


Si f admet un DLn (0) alors ce D.L. est unique.

démonstration 1.2
Supposons que f admet deux développements limités au voisinage de 0, c’est à dire

f (x) = a0 + a1 x + . . . + an xn + xn ε1 (x) avec lim ε1 (x) = 0


x→0

et
f (x) = b0 + b1 x + . . . + bn xn + xn ε2 (x) avec lim ε2 (x) = 0.
x→0
Ce qui donne

(a0 − b0 ) + (a1 − b1 ) x + . . . + (an − bn ) xn = xn [ε2 (x) − ε1 (x)] .

En passant à la limite lorsque x → 0, on aura a0 = b0 , d’où

(a1 − b1 ) x + . . . + (an − bn ) xn = xn [ε2 (x) − ε1 (x)] .

Si x , 0, En divisant par x on obtient

(a1 − b1 ) + (a2 − b2 ) x + . . . + (an − bn ) xn−1 = xn−1 [ε2 (x) − ε1 (x)] .

En passant à la limite lorsque x → 0, on aura a1 = b1 .


En appliquant le même procédé, on aura an = bn , ∀n et ε2 (x) = ε1 (x). D’où l’unicité du
D. L.

Théorème 1.3 (Parité)


Si f admet un DLn (0) alors:

1. Si f est paire, sa partie régulière est un polynôme paire.

2. Si f est impaire, sa partie régulière est un polynôme impaire.


14 1.2. Développements limités

démonstration 1.3
Supposons que f admet un développement limité au voisinage de 0 :

f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + · · · + an xn + xn ε(x) avec lim ε(x) = 0


x→0
2 n n n 0
f (x) = f (−x) = a0 − a1 x + a2 x + · · · + (−1) an x + x ε (x) avec lim ε0 (x) = 0
x→0

D’après la parité de f on a ∀x ∈ I, −x ∈ I : f (x) = f (−x) et de l’unicité du développement


limité, on trouve ak = (−1)k ak pour 0 6 k 6 n et ε(x) = (−1)n ε0 (−x) Tous les coefficients
d’indice impair sont donc nuls. Même procédé si f est impaire, on trouve tous les
coefficients d’indice pair sont nuls. Alors

f (x) = a0 + a2 x2 + · · · + a2p x2p + x2p ε(x) avec lim ε(x) = 0 si f est paire.
x→0
3 2p+1 2p+1 0
f (x) = a1 x + a3 x + · · · + a2p+1 x +x ε (x) avec lim ε0 (x) = 0 si f est impaire.
x→0

Théorème 1.4
Si f (n) (0) existe, alors le D.L. de f est

x 0 x2 xn
f (x) = f (0) + f (0) + f (2) (0) + . . . + f (n) (0) + xn (x) avec lim (x) = 0.
1! 2! n! x→0

Proposition 1.2
Si f (n) (0) existe, et f admet un D.L. d’ordre n au voisinage de 0 , alors

f 0 (0) f (2) (0) f (n) (0)


a0 = f (0), a1 = , a2 = ,..., .
1! 2! n!

démonstration 1.4 Le théorème résulte de l’application de la formule de Taylor-Mac-


Laurin avec reste de Young et de l’unicité du développement limités.

Exemple 1.4 ((D.L. obtenu par division suivant les puissance croissante))

1
f (x) =
1−x
= 1 + x + x2 + . . . + xn (x)
x
avec (x) = 1−x → 0 lorsque x → 0. On peut déduire f (n) (0), en effet

x 0 x2 xn
f (x) = f (0) + f (0) + f (2) (0) + . . . + f (n) (0) + xn (x) avec lim (x) = 0.
1! 2! n! x→0

f (k) (0)
et par identification, on a∀k : 0 ≤ k ≤ n, k! = 1.
Chapter 1. Formule de Taylor et développements limités 15

Remarque 1.4 L’existence d’un D.L. n’implique pas l’existence des dérivées. En effet,
soit
1
g(x) = 1 + x + x2 + . . . + xn + xn+1 sin .
x
Il est clair que g admet un DLn (0) mais elle n’est pas dérivable en 0 puisqu’elle n’est
pas définie en 0.

1.2.3 Développements limités usuels obtenus par la formule de Maclaurin

Les développements limités permettent d’approcher une fonction au voisinage de 0 par une
fonction plus simple : un polynôme.
Cela peut être très efficace dans le calcul des limites. La formule de Maclaurin-Young fournit
un développement limité d’ordre n pour toute fonction f telle que f (n) (0) existe.
f (k) (0) n
f (x) = nk=0 k! xk + o (xn ) = f (0) + 1! f (0) + . . . + xn! f (n) (0) + xn ε(x) où o (xn ) = xn ε(x) avec
x 0
P
limx→0 ε(x) = 0.
Cela va fournir les principaux développements limités des fonctions usuelles au voisinage
de zéro.

Les développements limités ci-dessous sont valables quand x tend vers 0 et uniquement
dans ce cas.

n
x x2 xn X xk
e = 1+x+ + ... + + o (xn ) = + o (xn )
x→0 2 n! x→0 k!
k=0
n
x2 x2n   X x2k     
ch x = 1 + + ... + + o x2n = = + o x2n et même o x2n+1
x→0 2 (2n)! x→0 (2k)!
k=0
n
x3 x2n+1

2n+1
 X x2k+1     
shx = x + + ... + +o x = + o x2n+1 et même o x2n+2
x→0 6 (2n + 1)! x→0 (2k + 1)!
k=0
n
x2 x2n
 
2n
X x2k     
cos x = 1 − + . . . + (−1) n
+o x = (−1)k + o x2n et même o x2n+1
x→0 2 (2n)! x→0 (2k)!
k=0
n
x3 x2n+1   X x2k+1     
sin x = x − + . . . + (−1)n + o x2n+1 = (−1)k + o x2n+1 et même o x2n+2
x→0 6 (2n + 1)! x→0 (2k + 1)!
k=0
x3 2x5 17x7  
tan x = x + + + + o x7
x→0 3 15 315
16 1.2. Développements limités

n
1 X
= 1 + x + x2 + . . . + xn + o (xn ) = xk + o (xn )
1 − x x→0 x→0
k=0
n
1 X
= 1 − x + x2 + . . . + (−1)n xn + o (xn ) = (−1)k xk + o (xn )
1 + x x→0 x→0
k=0
n
x2 xn X xk
ln(1 + x) = x − + . . . + (−1)n−1 + o (xn ) = (−1)k−1 + o (xn )
x→0 2 n x→0 k
k=1
n
x2 xn X xk
ln(1 − x) = −x − + ... − + o (xn ) = − + o (xn )
x→0 2 n x→0 k
k=1
n
x3 x2n+1   X x2k+1     
Arctan x = x − + . . . + (−1)n + o x2n+1 = (−1)k + o x2n+1 et même o o x2n+2
x→0 3 2n + 1 x→0 2k + 1
k=0
n
x3 x2n+1
2n+1
 X x2k+1     
Argth x = x + + ... + +o x = + o x2n+1 et même o x2n+2
x→0 3 2n + 1 x→0 2k + 1
k=0

α(α − 1) 2 α(α − 1) . . . (α − (n − 1)) n


(1 + x)α = 1 + αx + x + ... + x + o (xn ) (α réel donné)
x→0 2 n!
n !
X α
= = xk + o (xn )
x→0 k
k=0
1
= 1 + 2x + 3x2 + . . . (n + 1)xn + o (xn )
(1 − x)2 x→0
On obtient un développement de arcsin x (resp. argsh x ) en intégrant un développement de
 −1/2  −1/2 
1 2 1 2

2
= 1−x ( resp. √ 2 = 1 + x .
1−x 1+x
Chapter 1. Formule de Taylor et développements limités 17

1.2.4 Opérations sur les développements limités


La formule de Mac-Laurin Young nous a servi à établir certain nombre de D.L. de fonctions
classiques. Bien qu’en général, cette formule permette d’obtenir nombre de D.L., il peut
s’avérer cependant que le calcul des dérivées ne soit pas aisé. Ainsi, le calcul des D.L. est
souvent facilité en appliquant les règles suivantes

Proposition 1.3 Soit f une fonction admettant, au voisinage de 0 , un développement


limité d’ordre n. Alors pour tout n ≥ m, f admet un développement limité d’ordre m
au voisinage de 0 .

démonstration 1.5 En effet, comme f admet un développement limité d’ordre n au


voisinage de 0 , alors il existe des constantes a0 , a1 , . . . , an et un intervalle ouvert I centré
à l’origine tels que :

∀x ∈ I − {0}, f (x) = a0 + a1 x + . . . + an xn + xn ε(x), lim ε(x) = 0.


x→0

Cette dernière peut s’écrire :


f (x) = a0 + a1 x + . . . + am xm + am+1 xm+1 + . . . + an xn + xn ε(x),
On pose ε1 (x) =
= a0 + a1 x + . . . + am xm + xm (am+1 x + . . . + an xn−m + xn−m ε(x)) ,
am+1 x + . . . + an xn−m + xn−m ε(x).
Comme n ≥ m et limx→0 ε(x) = 0, alors limx→0 ε1 (x) = 0.
par suite, f (x) = a0 + a1 x + . . . + am xm + xm ε1 (x), limx→0 ε1 (x) = 0. Il en résulte, f admet
un (DLm (0)).

1.2.5 Opérations algébriques sur les développements limités.


On peut additionner, soustraire, multiplier des développements limités de même ordre à
condition de ne conserver que les termes de degré plus petit ou égal à l’ordre commun. La
division est également possible, mais sous une forme particulière : la division selon les puis-
sances croissantes (au lieu de l’habituelle division euclidienne qui est selon les puissances
décroissantes).

Théorème 1.5 Soit f et g deux fonctions admettant des développements limités du


même ordre n au voisinage de zéro.

1. La somme f + g admet un développement limité d’ordre n au voisinage de zéro,


dont la partie régulière est la somme des parties régulières des développements
limités de f et g.

2. Le produit f g admet un développement limité d’ordre n au voisinage de zéro,


dont la partie régulière est le produit des parties régulières des développements
limités de f et g, en gardant que les termes de degré inférieure ou égal à n.
f
3. Si limx→0 g(x) , 0, la division g admet un développement limité d’ordre n au
voisinage de zéro, dont la partie régulière s’obtient en faisant la division eucli-
dienne selon les puissances croissantes à l’ordre n de la partie régulière de f par
celle de g.
18 1.2. Développements limités

Exemple 1.5 Soit h(x) = ln(1 + x) + cos x. On a

x2 x3 x4
ln(1 + x) = x − + − + x4 ε1 (x),
2 3 4
x2 x4
cos x = 1 − + + x4 ε2 (x)
2! 4!
et donc
x2 x3 x4
h(x) =x − + − + x4 1 (x)
2 3 4
x2 x4
+1− + + x4 ε2 (x)
2! 4!
x3 5 4
=1 + x − x2 + − x + x4 ε(x)
3 25
est un D.L. d’ordre 4 de h au voisinage de 0.
sin x
2) Soient f (x) = sin x · cos x, g(x) = cos x . On a

x3
sin x = x − + x3 ε1 (x),
3
x2
cos x = 1 − + x3 ε2 (x)
2!
et donc
2
f (x) = x − x3 + x3 ε(x),
3
1 3
g(x) = x + x + x3 ε(x).
3
Chapter 1. Formule de Taylor et développements limités 19

1.2.6 D.L. d’une fonction composée

Théorème 1.6 Si f et g admettent des D.L. d’ordre n au voisinage de 0 et si g(0) = 0,


alors f ◦ g admet un D.L. d’ordre n au voisinage de 0 .
(3) (4) Si g(0) = 0, la fonction composée f ◦ g admet un développement limité or-
dre n au voisinage de zéro; sa partie régulière s’obtient en substituant dans la partie
régulière du développement limité de f la partie régulière du développement limité
de g et en ne gardant que les puissances de x d’ordre inférieure ou égale à n.

Remarque 1.5 La partie régulière de f ◦ g s’obtient en remplaçant dans la partie


régulière de f , la partie régulière de g et en gardant que les puissances inférieures
ou égales à n.

Exemple 1.6 Soit h(x) = esin x . Posons f (u) = eu et g(x) = sin x. On a g(0) = sin 0 = 0,

u2 u3  
eu = 1 + u + + + o u3 ,
2 3!
x3  
sin x = x − + o x3
6
et donc
(f ◦ g)(x) =esin x
x3 x3   2
! !
  1
3 3
=1 + x − +o x + x− +o x
6 2 6
x3   3
!
1 3
+ x− +o x
6 6
1  
=1 + x + x2 + o x3 .
2

Exemple 1.7 Donner le développement limité à l’ordre 4 au voisinage de 0 à la


fonction f (x) = ecos x .
20 1.2. Développements limités

1.2.7 Dérivation d’un développement limité


Nous avons vu que l’existence de D.L. ne nécessite pas l’existence de la dérivée. Donc nous
ne pourons rien dire en ce qui concerne le D.L. de la dérivée.

Théorème 1.7 Soit f une fonction dérivable au voisinage de 0 et admettant un D.L.


d’ordre n au voisinage de 0

f (x) = P (x) + xn ε(x) avec lim ε(x) = 0.


x→0

Si la dérivée f 0 admet un D.L. d’ordre (n − 1) au voisinage de 0 , alors

f 0 (x) = Q(x) + xn−1 η(x) avec lim η(x) = 0


x→0

avec
Q(x) = P 0 (x).

1
Exemple 1.8 Soit f (x) = 1−x . On sait que

f (x) = 1 + x + x2 + . . . + xn + xn (x) avec lim (x) = 0.


x→0

Donc
1 1 0
 
= = f 0 (x)
(1 − x)2 1−x
= 1 + 2x + . . . + nxn−1 + xn−1 η(x) avec lim η(x) = 0
x→0

1.2.8 Intégration d’un développement limité

Théorème 1.8 Soit f une fonction numérique dérivable dans l’intervalle I =] −


α, α [, α > 0 , de dérivée f 0 .
Si f 0 admet un développement limité d’ordre n au voisinage de 0

f 0 (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + . . . + an xn + xn ε(x) avec lim ε(x) = 0,


x→0

alors f admet un développement limité d’ordre (n + 1) au voisinage de 0


a1 2 a2 3 a
f (x) = f (0) + a0 x + x + x + . . . + n xn+1 + xn+1 η(x) avec lim η(x) = 0,
2 3 n+1 x→0
Rx
ici xn+1 η(x) = 0
t n ε(t)dt.

Exemple 1.9 On a

1
= 1 − x + x2 + . . . + (−1)n xn + xn ε(x) avec lim ε(x) = 0
1+x x→0
Chapter 1. Formule de Taylor et développements limités 21

et par suite

x2 x3 x4 (−1)n n+1
ln(1 + x) = ln 1 + x − + − + ... + x + xn+1 η(x) avec lim η(x) = 0.
2 3 4 n+1 x→0

1.2.9 Développement limité au voisinage de x0 et de l’infini


Développement limité au voisinage de x0

Définition 1.2
On dit que f définie au voisinage de x0 , sauf peut être en x0 admet un D.L. d’ordre n
au V (x0 ) si la fonction
F : x 7−→ F(x) = f (x0 + x)
admet un D.L. d’ordre n au V (0). ou d’une manière équivalente

f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + . . . + an (x − x0 )n + (x − x0 )n ε ((x − x0 )) .

Finalement, Le Développement limité de f au voisinage de x0 se ramène à


développement limité au voisinage de 0, par le changement de variable X = x − x0 .

Exemple 1.10 Déterminer le développement limité de f à l’ordre 4 , au voisinage de


π
2,de : f (x) = esin(x)
Soit
f (x) = esin(x)
On pose t = x − π2 , alors x = t + π2 ,

π t 2 t 4 4
f (x) = esin(t+ 2 ) = ecos(t) = e1− 2 + 24 +o(t )
t 2 t 4 4
= ee− 2 + 24 +o(t )
= eeX
X2
!
 
2
= e 1+X + +o X .
2
2
t4 t4
       
Avec X = − t2 + 24 + o t4 , X 2 = 4 + o t 4 et o X 2 = o t 4 on obtient

t2 t4   1 t4
! !
4
 
4
 
4 e e  
f (x) = e 1 − + +o t + +o t +o t = e − t2 + t4 + o t4
2 24 2 4 2 6
2 4 4 !
e π e π π
  
=e− x− + x− +o x−
2 2 6 2 2

d’où
 2  4  4 
f (x) = e − 2e x − π2 + 6e x − π2 + o x − π2

De même le D.L. au voisinage de l’infini se fait par le changement de variable t = 1x .


22 1.2. Développements limités

Développement limité au voisinage de l’infini

Définition 1.3
On dit qu’une fonction numérique admet un D.L. d’ordre n au V (+∞) s’il existe un
polynôme P de degré inférieur ou égal à n tel que l’on ait au V (+∞)

1 1
   
f (x) = P +o n .
x x

Exemple 1.11 Donner le développement limité à l’ordre 1 au voisinage de l’infini de


la fonction f (x) = x2 ln(1 + 1x ).
Posons t = 1x alors x = 1t
Donc lorsque x → +∞, t → 0 Ce qui implique que DL1 (+∞) de la fonction x2 ln(1 + 1x )
= DL3 (0) de la fonction t12 ln(1 + t)
Le développement limité à l’ordre 3 au voisinage de 0 de la fonction ln(1 + t) est

t2 t3
ln(1 + t) = t − + + o(t 3 )
2 3
1 1 t2 t3
ln(1 + t) = (t − + + o(t 3 ))
t2 t2 2 3
1 1 1 t
2
ln(1 + t) = t − + + o(t)
t t 2 3
D’où le DL1 (+∞) de la fonction x2 ln(1 + 1x ) est

1 1 1 1
x2 ln(1 + ) = x − + + o( )
x 2 3x x

Exemple 1.12 Donner le développement limité à l’ordre 1 au voisinage de moins


l’infini de la fonction f (x) = x exp( 2x ).

1.2.10 Développement limité généralisé

Définition 1.4 Si f définie au V (0) n’admet pas D.L. au V (0) mais xα f (x), (α > 0)
admet un D.L., on peut alors écrire au V (0) pour x , 0

xα f (x) = a0 + a1 x + . . . + an xn + xn ε(x) avec lim ε(x) = 0,


x→0

d’où
1
f (x) = [a + a x + . . . + an xn + xn (x)]
xα 0 1
c’est un D.L. généralisé de f au V (0).
Chapter 1. Formule de Taylor et développements limités 23

Exemple 1.13 Soit f définie par

1
f (x) = .
x − x2
f n’admet pas un D.L. au voisinage de 0 car limx→0 f (x) = +∞, mais on a

1
xf (x) =
1−x
= 1 + x + x2 + . . . + xn ∈ (x)

Par suite
1  
f (x) = + 1 + x + . . . + xn−1 + o xn−1
x
est le D.L. généralisé de f .

1.2.11 Application des développements limités


Aux graphiques des fonctions
Si f est une fonction qui admet
 au voisinage de l’infini un développement limité généralisé
suivant f (x) = αx + β + o x1p . Alors le graphe de f admet la droite y = αx + β comme asymp-
tote car limx→+∞ [f (x) − (αx + β)] = 0
De plus, si limx→+∞ [f (x) − (αx + β)] = 0+ alors la courbe représentative de f est au dessus de
l’asymptote.
Et, si limx→+∞ [f (x) − (αx + β)] = 0− alors la courbe représentative de f est au dessous de
l’asymptote.

Au calcul des limites


Les D.L. sont très utiles dans la recherche des limites de fonctions et l’étude des formes
indéterminées.
Exemple 1.14 Soit f définie par 1) Trouver la limite lorsque x tend vers 0 de la fonction
sin x − x cos x
f (x) = .
x(1 − cos x)
On a
x3  
sin x = x − + o x3
3
x2  
cos x = 1 − + o x2
2!
et par suite
x3
 
3 + o x3
f (x) = .
x3
3 + o (x3 )
Finalement
2
lim f (x) = .
x→0 3
24 1.2. Développements limités

2) Déterminer la limite, lorsque x tend vers +∞ de la fonction

x2 √3
f (x) = − x3 + x2 + 1
x−1

On a une forme indéterminée +∞ − ∞. On a vu qu’en posant y = 1x , on se ramène au


voisinage de 0 , on trouve
!
1
g(y) = f
y
1 1h i1
3 3
= − 1 + y + y
y − y2 y
Après calculs on trouve
2 10
g(y) = + + o(y).
3 9
Finalement,
2
lim f (x) = lim g(y) = .
x→+∞ y→0 3

Exercice 1.2 Calculer les limites suivantes:


x2
1. limx→0 e −cos x
x2
,
ln(1+x)−sin x
2. limx→0 x ,

2
3. limx→0 cos x−x4 1−x .

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