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Développements limités
Sommaire
21.1 Défintions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Objectifs :
– Connaître la définition de développement limité d’une fonction au voisinage d’un point à un ordre
donné, savoir que ce développement est unique.
– Connaître l’existence du développement limité à l’ordre n d’une fonction de classe C n , ainsi que la
formule de Taylor-Young.
– Traduire la parité de la fonction par la nullité de certains coefficients du développement limité.
– Connaître les développements limités usuels en 0.
– Savoir réaliser des opérations sur les développements limités : troncature, somme, produit par une
constante, produit, composition et inverse.
– Savoir changer de variable pour obtenir un développement limité en x0 ou un développement
asymptotique en ±∞.
– Savoir intégrer ou dériver les développements limités.
– Savoir utiliser les développements limités pour trouver des équivalents, des tangentes, asymptotes
ou positions par rapport à ces droites remarquables.
Dans ce chapitre nous étudierons des fonctions définies sur un intervalle I (non vide et non réduit à un
point), à valeurs réelles ou complexes.
Définition 1
Soient f : I → R, x0 ∈ I et n ∈ N. On dit que f admet un développement limité à l’ordre n en
x0 (que l’on abrégera en DLn (x0 )) si et seulement s’il existe un polynôme P ∈ Kn [X] et une fonction
ε : I → R vérifiant lim ε(x) = 0 tels que :
x→x0
Définition 2
Le polynôme P est appelé partie régulière du développement limité.
Proposition 1
Le développement limité d’une fonction à l’ordre n donné est unique.
La formule de Taylor-Young est admise. Elle permet de retrouver les développements limités. Elle devient
néanmoins difficile à appliquer si les calculs de dérivées se compliquent.
Théorème 1
Soit f : I → R une fonction de classe C n sur I, soit x0 ∈ I. Alors, il existe une fonction ε : R → R
vérifiant lim ε(x) = 0 telle que le DLn (x0 ) de f est
x→x0
Définition 3
Dans l’écriture précédente, le premier terme non nul du développement limité de f s’appelle partie
principale.
Proposition 2
En x0 , f est équivalente à sa partie principale.
f (k) (x0 )
Preuve : Si la partie principale est (x − x0 )k alors tous les autres termes sont négligeables en
k!
x0 devant elle.
Remarque 1
Si f est de classe C ∞ elle admet un DL à tout ordre.
Remarque 2
Il existe d’autres formules similaires pour donner le développement limités, certaines donnant explici-
tement la fonction ε : formules de Taylor-Lagrange, de Taylor reste intégral. Néanmoins ces formules
ne sont pas à savoir.
Exemple 1
Donner le développement limité de x 7→ ln(1 + x) à l’ordre 3 en 0.
Théorème 3
Pour chaque fonction suivante, il existe une fonction ε telle que lim ε(x) = 0 et :
x→0
n
x xk n x x2 xn
+ xn ε(x)
X
e = + x ε(x) soit e = 1 + x + + ··· +
k=0
k! 2! n!
n
x2k+1 x3 x2n+1
(−1)k + x2n+1 ε(x) soit sin x = x − + · · · + (−1)n + x2n+1 ε(x)
X
sin x =
k=0
(2k + 1)! 3! (2n + 1)!
n
x2k x2 x2n
(−1)k + x2n ε(x) soit cos x = 1 − + · · · + (−1)n + x2n ε(x)
X
cos x =
k=0
(2k)! 2! (2n)!
n
x2k+1 x3 x2n+1
+ x2n+1 ε(x) soit sinh x = x + + x2n+1 ε(x)
X
sinh x = + ··· +
k=0
(2k + 1)! 3! (2n + 1)!
n
x2k x2 x2n
+ x2n ε(x) soit cosh x = 1 + + x2n ε(x)
X
cosh x = + ··· +
k=0
(2k)! 2! (2n)!
n
xk x2 xn
(−1)k+1 + xn ε(x) soit ln(1 + x) = x − + · · · + (−1)n+1 + xn ε(x)
X
ln(1 + x) =
k=1
k 2 n
∀α ∈ R
α(α − 1) 2 α(α − 1)(α − 2) 3 α . . . (α − n + 1) n
(1 + x)α = 1 + αx + x + x + ··· + x + xn ε(x)
2! 3! n!
Preuve : La preuve de ses égalités repose sur le calcul de la dérivée k ième de la fonction (et son
évaluation en 0). Ce calcul peut être rapidement justifié par une récurrence sur k. Citons alors les dérivées
k ième des fonctions ci-dessus.
Proposition 3
π π
(k)
(sin x) = sin x + k (cos x)(k) = cos x + k (ex )(k) = ex
( 2 (2
sinh x si k est pair cosh x si k est pair
(sinh x)(k) = (cosh x)(k) =
cosh x si k est impair sinh x si k est impair
1
(ln(1 + x))′ = et ((1 + x)α )(k) = α × (α − 1) × · · · (α − (k − 1))(1 + x)α−k
1+x
Preuve : Par récurrence ou pour le sinus et le cosinus on peut procéder comme suit.
!(k)
eix + e−ix eix + e−ix (eix )(k) + (e−ix )(k)
cos(x) = donc (cos(x))(k) = =
2 2 2
De la même manière, on a :
!(k)
eix − e−ix eix − e−ix (eix )(k) − (e−ix )(k)
sin(x) = donc (sin(x))(k) = =
2i 2i 2i
Exemple 2
1
Donner le développement limité à l’ordre n en 0 de
1+x
Exemple 3
√ 1
Donner les DL3 (0) de 1 + x et de √ .
1+x
Proposition 4
On peut remplacer x par λxp (avec λ ∈ R∗ et p ∈ N∗ ) dans un DLn (0). On a alors un DLnp (0).
Preuve : On injecte dans le développement limité et comme ε(x) → 0 quand x → 0, il en est de même
pour ε(λxp ) → 0.
Exemple 4
1
Donner DLn (0) de .
1−x
Exemple 5
2
Donner le Dl6 (0) de e−x .
Proposition 6
Soient f : I → R et g : I → R deux fonctions admettant des DLn (0),
Exemple 6
Donner le DL4 (0) de ln(1 + x) + ex .
Proposition 7
Pour obtenir le DLn (0) de f g il suffit d’effectuer le produit des DLn (0) de f de g en tronquant
le résultat à l’ordre n, c’est à dire en ne gardant que les puissances de x inférieures ou
égales à n.
Preuve : Le produit des DL est clairement égal à f g. Or, les monômes xk de degré k > n sont
négligeables en 0 devant xn , donc peuvent s’écrire sous la forme xn × ε(x) avec ε de limite nulle en 0.
Exemple 7
Donner le DL4 (0) de sin x cos x.
Exemple 8
Donner le développement limité de ln(2 + x) en −1 à l’ordre 3.
Règle 2
On peut également obtenir des développements limités au voisinage de ±∞. On parle alors de "dé-
1
veloppement asymptotique". Pour cela, il suffit d’effectuer le changement de variable t = dont
x
la limite est nulle quand x tend vers l’infini et d’appliquer la même méthode que précédemmment.
Exemple 9
1
Donner le développement asymptotique de sin en +∞ à l’ordre 3.
x
Proposition 8
Soient f : I → R et u : I → R deux fonctions admettant respectivement un DLn (0) et un DLn (x0 ) et
de parties régulières respectives Pf et Pu . On suppose de plus, que lim u(x) = 0. Alors f ◦ u admet
x→x0
un DLn (0) de partie régulière qu’on obtient en tronquant Pf ◦ Pu au degré n (c’est à dire en
ne gardant que les puissances de degré inférieur ou égal à n).
Preuve : Si le DLn (0) de f est
f (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + xn ε(x)
Alors on a
f (u(x)) = a0 + a1 (u(x)) + · · · + an (u(x))n + (u(x))n ε(u(x))
u(x) = Pu (x) + (x − x0 )n εu (x), on regroupe alors toutes les puissances de (x − x0 ) de degré inférieur à n.
Les puissances supérieures à n seront négligeables au voisinage de x0 devant (x − x0 )n elles "rentrent" donc
dans le (x − x0 )n ε(x).
Exemple 10
1. Donner le DL6 (0) de cos(sin(x)).
√
1+x
2. Donner le DL3 (0) de e .
Règle 3
Soit f : I → R une fonction telle que lim f (x) = α 6= 0.
x→0
α−f
On pose u = cette fonction est de limite nulle en 0. On peut donc, trouver un développement
α
limité (à l’ordre désiré) de
1
= 1 + u + u2 + · · · + un + un ε(u)
1−u
avec lim ε(u(x)) = 0.
x→0
1 1 1 1
Pour obtenir le développement limité de , on remarque que f = α−αu = α(1−u) donc = .
f f α1−u
Exemple 11
1
Donner le développement limité de en 0 à l’ordre 4.
2 + ln(1 + x)
Exemple 12
Donner le DL4 (0) de tan.
Proposition 9
On peut intégrer et dériver les développements
Z limités.
A savoir, pour obtenir un DLn (0) de F = f (t)dt il suffit d’intégrer terme à terme le DLn−1 (0)
de f , sans oublier la constante d’intégration F (0).
Inversement, pour obtenir un DLn (0) de f ′ il suffit de dériver le DLn+1 (0) de f .
Exemple 13
1
Retrouver le DLn (0) de ln(1 + x) à partir de celui de .
1+x
Exemple 14
Donner le DL7 (0) de la fonction arctan.
Exemple 15
Calculer les limites suivantes
x(ex + 1) − 2(ex − 1) sinh x − 2 sinh(2x) + sinh(3x)
lim lim √
x→0 x3 x→0 ln(1 + x + 2x2 ) + 1 − 2x − 1 − x2
Règle 4
Soit f une fonction de classe C n dans un voisinage de x0 . f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + an (x − x0 )n + (x −
x0 )n ε(x) un DLn (x0 ) de f .
L’équation de la tangente à la courbe de f au voisinage de x0 est y = a0 + a1 (x − x0 ).
Si an 6= 0, la position de la tangente par rapport à la courbe est donnée par le signe de an (x − x0 )n .
(Si an = 0 il faut refaire un DL à un ordre plus élevé).
Règle 5
an 1
Soit f une fonction de classe C n dans un voisinage de ±∞ tel que f (x) = αx + β + n + n ε(x) un
x x
développement asymptotique à l’ordre n de f en ±∞.
L’équation de l’asymptote à la courbe de f au voisinage de ±∞ est y = αx + β.
an
Si an 6= 0, la position de l’asymptote par rapport à la courbe est donnée par le signe de n . (Si an = 0
x
il faut refaire un développement asymptotique à un ordre plus élevé).
Exemple 17
p
Donner l’asymptote en +∞ de f : x → x2 + 4x + 5. Préciser la position de celle-ci par rapport à la
courbe représentative de f .
Autoévaluation
Objectifs principaux
Compétences indispensables à acquérir sur ce chapitre.
Objectif Evaluation
Connaître la formule de Taylor-Young
Connaître les développements limités usuels en 0
Traduire la parité pour les puissances d’un développement limité
Additionner et multiplier les développements limités
Intégrer ou dériver un développement limité
Objectifs secondaires
D’autres points à connaître lorsque les bases sont acquises.
Objectif Evaluation
Connaître la définition de développement limité en x0 à l’ordre n
Savoir retrouver un développement limité
Réaliser un changement de variable pour retrouver un développement limité
Obtenir un développement asymptotique
Composer les développements limités
Utiliser un développement limité pour trouver une limite ou un équivalent
Perfectionnement
Pour maîtriser complétement le chapitre.
Objectif Evaluation
Trouver le développement limité d’un quotient
Utiliser un développement pour obtenir une asymptote et la position de
la courbe par rapport à cette droite