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F ONCTIONS DÉRIVÉES
Mohamed TARQI
• • • • • • • • ••
1 Dérivabilité - Différentiébilité
1.1 Dérivée,dérivée à droite,dérivée à gauche
Définition 1.1 • Soient I un intervalle de R, f : I −→ R une fonction et x0 ∈ I. On dit que f est dérivable en
x0 si
f (x) − f (x0 )
lim
x→x0 x − x0
df
existe. Lorsqu’elle existe, cette limite se note f 0 (x0 ), D(f )(x0 ) ou dx (x0 ). elle est appelé nombre dérivé de f en
x0 .
• On dit que f est dérivable à droite (resp.à gauche ) en x0 si
1
C HAPITRE 6 F ONCTIONS DÉRIVÉES
Exemples :
1. f (x) = x1 , x0 =
6 0. Cherchons f 0 (x0 ).
Soit x0 ∈ R et x 6= x0 ,
∗
1 1
f (x) − f (x0 ) x − x0
lim = lim
x→x0 x − x0 x→x0 x − x0
−1
= lim
x→x0 xx0
−1
= .
x20
1
La fonction : x −→ x définie sur R∗ est dérivable en tout point x0 de R∗ et sa dérivée en x0 est −1
x20
.
2. Dérivée de la fonction sinus. Soit x0 ∈R, on a :
sin(x0 + h) − sin x0 2 sin( h2 ) cos(x0 + h2 )
=
h h
sin h2 h
= h
cos(x0 + )
2
2
Donc on déduit, en passant à la limite h −→ 0, que sin0 (x0 ) = cos(x0 ).
3. f (x) = x2 + |x| , x0 = 0
On a :
f (x) − f (0)
fd0 (0) = lim
x→0,x>0 x−0
= lim (x + 1) = 1.
x→0,x>0
et
f (x) − f (0)
fg0 (0) = lim
x→0,x<0 x−0
= lim (x − 1) = −1
x→0,x<0
Proposition 1.1 Pour que f soit dérivable au point x0 il faut et il suffit que f admette une dérivée
à droite et une dérivée à gauche au point x0 qui soient égales.
La réciproque du théorème est fausse, par exemple : f (x) = |x| , f est continue en 0 mais pas
dérivable en 0.
f (x0 + h) − f (x0 )
ε(h) = − f 0 (x0 ) ⇐⇒ f (x0 + h) = f (x0 ) + hf 0 (x0 ) + hε(h)
h
avec
lim ε(h) = 0
h→0
comme par hypothèse, pour |h| < α, |f (x0 + h) − f (x0 )| < β, on peut alors écrire
g(f (x0 + h)) = g(f (x0 )) + (hf 0 (x0 ) + hε(h))g0 (f (x0 )) + (hf 0 (x0 )
+hε(h))ε1 (hf 0 (x0 ) + hε(h))
= g(f (x0 )) + hf 0 (x0 )g0 (f (x0 ) + hε(h))g0 (f (x0 )) + (hf 0 (x0 )
+hε(h))ε1 (hf 0 (x0 ) + hε(h))
= g(f (x0 )) + hf 0 (x0 )g0 (f (x0 ) + hε2 (h)
avec
Applications :
1 −g 0 (x0 )
1. Si g est dérivable en x0 et g(x0 ) 6= 0, alors g est dérivable en x0 et ( 1g )0 (x0 ) = g 2 (x0 )
En effet : Soit f (x) = x1 , alors 1
g = f ◦ g, d’où :
−g 0 (x0 )
( 1g )0 (x0 ) = f 0 (g(x0 ).g0 (x0 ) = g 2 (x0 )
2. Soit f une fonction dérivable. a et b deux constantes réelles, alors la fonction g : x −→ f (ax + b) est
dérivable et on a :
g 0 (x) = af 0 (ax + b).
Proposition 1.3 Si f est une application continue, strictement monotone sur I, dérivable en a
avec f 0 (a) 6= 0. Alors f est dérivable en b = f (a) et
1
(f −1 )0 (b) = .
f 0 (f −1 (b)
Démonstration : Pour x 6= a et y 6= b, on a
f −1 (y)−f −1 (b) x−a
y−b = f (x)−f (a)
avec x = f −1 (y)
x−a 1
posons ϕ(x) = f (x)−f (a) , alors lim ϕ(x) = f 0 (a)
x−→a
D’autre part f −1 étant continue, donc la fonction
f −1 (y) − f −1 (b)
= ϕ[f −1 (y)]
y−b
1 1
tend vers f 0 [f −1 (a)]
= f 0 (b) quand x tend vers x0 u
t
avec
lim ε(h) = 0
h−→0
Rm
f est différentiable en x0 ⇐⇒ f est dérivable en x0 et l = f 0 (x0 )
x x0 O
f (x)
Rsizebox15cm8cm
I NTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DU NOMBRE DÉRIVÉ : Soit f une fonction définie sur un intervalle
centré en x0 et Cf sa courbe représentative.
Si f est dérivable en x0 , alors Cf admet au point M0 (x0 , f (x0 )) une tangente d’équation :
Définition 1.5 Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R. On dit que F est une primitive de f sur I si
et seulement si
∀x ∈ I, F 0 (x) = f (x).
Définition 1.6 • Une application f : I −→ R est dite de classe C n si f (n) existe sur I et y continue. On note
C n (I, R) l’ensemble des fonctions de classe C n de I sur R.
• Lorsque f est de classe C n pour tout n, on dit que f est de classe C ∞ .
Rm C ∞ = Cn.
T
n∈N
(f + g)0 (x) = f 0 (x) + g0 (x) (λf )0 (x) = λf 0 (x) (f g)0 (x) = f 0 (x)g(x) + f (x)g 0 (x)
0 (x) 0 (x)g 0 (x)
( 1g )0 (x) = −g
[g(x)]2
( fg )0 (x) = f (x)g(x)−f
[g(x)]2
Remarque : L’ensemble D(I) des fonctions dérivables sur l’intervalle I, muni de l’addition, de la mul-
tiplication, et de la multiplication par un scalaire a une structure d’algèbre commutative et unitaire.
Df f (x) f 0 (x)
R f (x) = λ f 0 (x) = 0
R f (x) = xn (n ∈ N∗ ) f (x) = nxn−1
0
√
[0, +∞[ f (x) = x f 0 (x) = 2√1 x , ∀x ∈]0, +∞[
R f (x) = sin(x) f 0 (x) = cos(x)
π R f (x) = cos(x) f 0 (x) = − sin(x)
f 0 (x) = 1 + tan2 (x) = cos21(x)
R \ 2 + kπ, k ∈ Z f (x) = tan(x)
Du f (x) = un (x) f 0 (x) = nun−1 (x)u0 (x)
R f (x) = sin(ωx + ϕ) f 0 (x) = ω cos(ωx + ϕ)
R f (x) = cos(ωx + ϕ) f 0 (x) = −ω sin(ωx + ϕ)
f (a) = f (b)
a c b
Rsizebox10cm5cm
On dit que f admet un extremum relatif si et seulement si f admet un maximum relatif ou minimum relatif.
Démonstration : Pour simplifier, supposons que f (c) est un maximum relatif. Donc il existe un inter-
valle ouvert J ⊂ I tel que :
Cf
Théorème 2.2 (Théorème des accroisse- f (b)
ments finis ) Soit f : [a, b] → R une appli- a
cation vérifiant : c b
◦ f est continue sur [a, b],
◦ f est dérivable sur ]a, b[.
Alors il existe c ∈]a, b[ tel que f (a)
f (b)−f (a)
f 0 (c) = b−a .
d n
Exemple : Soit n ∈ N∗ . Montrons que le polynôme Pn = dx 2
n (x − 1)
n admet n racines deux à deux
2
distinctes. En effet le polynôme Qn = (x − 1) à deux racines distinctes d’ordre n, 1 et −1.
n
(1) (1)
D’après le théorème de R OLLE, il existe x1 ∈] − 1, 1[ tel que Q0n (x1 ) = 0, donc le polynôme Q0n a trois
(1)
racines distinctes : −1 < x1 < 1, de même , par application de théorème de R OLLE, on montre que le
(2)
polynôme Q00n a quatre racines distinctes : −1 < x1 < x22 < 1 et ainsi de suite.
Donc le polynôme Qn−1 n , de degré n + 1, admet (n + 1) racines distinctes :
dn 2 (n)
on déduit que le polynôme Pn = dxn (x − 1)n = Qn admet n racines distinctes sur [−1, 1] :
(n) (n)
−1 = x1 < x2 < ... < x(n)
n = 1,
f (b)−f (a)
Démonstration : Posons A = b−a et
On a
ϕ(a) = f (a) = ϕ(b)
Exemple : Soient f et g deux applications continues sur [a, b], dérivables sur ]a, b[, alors il existe c ∈]a, b[
tel que :
[f (b) − f (a)]g0 (c) = [g(b) − g(a)]f 0 (c).
En effet, il suffit d’applique le théorème précédent à la fonction
Proposition 2.2 Soient f et g deux fonctions définies et dérivables sur l’intervalle [a, +∞[.
Si
f (a) = g(a) et f 0 (x) ≥ g0 (x) ∀x ∈ [a, +∞[
alors
f (x) ≥ g(x), ∀x ∈ [a, +∞[
Démonstration : On pose : h = f − g
Soit x > a. h est continue sur [a, x] et dérivable sur]a, x[, donc d’après le théorème des accroissements
finis il existe c ∈]a, x[ : h0 (c) = h(x)−h(a)
x−a ≥0
donc h(x) ≥ 0.
alors on a :
m(b − a) ≤ f (b) − f (a) ≤ M (b − a).
Démonstration : D’après l’égalité des accroissements finis, il existe c ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) =
(b − a)f 0 (c). L’hypothèse m ≤ f 0 (c) ≤ M implique m(b − a) ≤ f (b) − f (a) ≤ M (b − a) u
t
1 ln b − ln a 1
< <
b b−a a
1 1
En effet, si x ∈ [a, b], alors b < ln0 (x) = x < a1 , d’où le résultat.
M1
Cf x2
x
x1
x1
M
M2
Démonstration : Soit x0 de I, on a :
f (x) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim
x−→x0 x − x0
est positif.
Réciproquement, supposons f 0 (x) ≥ 0 pour tout x de I. Soient x1 et x2 de éléments de I tels que x1 < x2 ,
d’après le théorème des accroissements finis, il existe c ∈]x1 , x2 [ tel que
Théorème 2.4 Soit f une fonction définie et deux fois dérivable sur un intervalle ouvert I et ℘f sa
courbe représentative.
◦ Si f 00 (x) > 0, ∀x ∈ I, alors ℘f est convexe.
◦ Si f 00 (x) > 0, ∀x ∈ I, alors ℘f est concave.
On a :
Comme ϕ(x1 ) = ϕ(x2 ) = 0, le théorème de R OLLE entraîne l’existence d’un élément c de [x1 , x2 ] tel que
ϕ0 (c) = 0. Par ailleurs le fonction ϕ0 est croissante, donc c est unique.
x x1 c x2
ϕ00 +
ϕ0 % 0 %
ϕ 0 & µ<0 % 0
\
D’après le tableau de variations de ϕ, on déduit que l’arc M1 M2 de Γ est situé au-dessus de la droite
(M1 M2 ), ce qui démontre le théorème. u
t
Rm Si f (x0 ) = 0 avec changement de signe, alors le point M0 (x0 , f (x0 )) est un point d’inflexion pour
00
℘f