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COLORATION DE GRAPHE
La notion de coloration n’est dé…nie que pour les graphes sans boucle, et la multiplicité
des arêtes ne joue aucun rôle. Donc, soit G un graphe simple (sans boucle ni arête
multiple), un stable de G est un sous-ensemble de sommets deux-à-deux non-adjacents,
et une coloration de G est une partition de son ensemble de sommets en stables.
Dé…nition 3.1 Soit n un entier, un graphe G = (V; E) est dit n-colorable si on peut
associer à chaque sommet de G une couleur prise dans f1; 2; ::; ng de sorte que deux
sommets adjacents soient de couleurs di¤érentes.
Dé…nition 3.2 Le nombre chromatique d’un graphe G est dé…ni comme étant le plus
petit entier n pour lequel G admet une n-coloration. Ce nombre est noté (G). Ainsi,
G est n-colorable si (G) n et G est n-chromatique si (G) = n.
Dé…nitions, Propriétés et Conjectures 48
Théorème 3.3 (Brooks) Soit G un graphe connexe autre qu’une clique ou un cycle de
longueur impaire et de dgré maximale ; alors (G) :
Proposition 3.4 Soit !(G) le cardinal maximal des cliques de G. On a !(G) X(G).
Cette propriété n’aide pas beaucoup car le calcul de cette borne est un problème
N P -di¢ cile. Le deuxième problème est que cette borne peut être très faible.
En e¤et, il existe en e¤et des graphes k-colorables, k aussi grand que l’on veut
sans triangles (cliques de cardinal 3). Ce sont les graphes de Mycielski.
Algorithmes de coloration 49
Théorème 3.7 (Théorème des 4 couleurs, K. Appel, W. Haken, 1976) Tout graphe
planaire est 4 colorable.
A H B
E F
I
D G C
Remarque 3.9 Cette méthode peut aboutir à la pire des colorations possibles. Si le
graphe G a par-exemple la structure de couronne à n sommets, son nombre chromatique
est 2 (si n est pair) tandis que Welsh-Powell donne dans certains cas (selon l’ordre
dans lequel sont rangés les sommets) une coloration utilisant n=2 couleurs.
Algorithmes de coloration 51
D C B
E F G
H I
Problèmes en lien avec la coloration 52
Remarque 3.11 En modi…ant l’ordre des sommets de la liste, on peut parfois obtenir
un nombre moindre de couleurs et parfois X (G) donc la coloration optimale.
Exemple 3.13 Considérons un lycée avec des cours de durée identique, par exemple
d’une heure.Certains cours ne peuvent avoir lieu en même temps à cause d’incompatibilités
diverses : le même enseignant les dispense, un même élève y assiste, ou encore il s’agit
de travaux pratiques nécessitant une salle spécialisée unique.On suppose que la semaine
est divisée en créneaux horaires couvrant les heures d’ouvertures du lycée .On souhaite
trouver un emploi du temps minimisant le nombre de créneaux horaires.
Ce problème se modélise par un graphe d’incompatibilités G=(X, E).X désigne l’ensemble
des cours à assurer, et une arête[x, y] relie les cours x et y s’ils sont incompatibles c’est
à dire ne peuvent avoir lieu en même temps.
Considérons une kcoloration de G : les sommets d’une même couleur sont des cours
compatibles qui peuvent être a¤ectés au même créneau horaire.
Par conséquent, un emploi du temps de durée minimale est donné par le nombre min-
imal de couleurs nécessaires, c’est à dire par le nombre chromatique de G.
Problèmes en lien avec la coloration 53
Ij Ik 2 E () Ij \ Ik 6= :
Exemple 3.16 Une école organise une rencontre entre professionnels et élèves un
samedi matin entre 8h et midi. Un professionnel pourra être présent toute la matinée
et les autres qu’une partie seulement. Ceci est représenté par les intervalles ci-dessous.
Le responsable désire connaître le nombre de salles minimum que va occuper cette réu-
nion sachant qu’il faut une salle par professionnel et qu’il est possible que g ne vienne
pas.
Cela revient donc à modéliser le graphe d’intervalle et à chercher son nombre chroma-
tique.