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Table des matières 1

Table des matières

Table des matières 1

I Formules de Taylor, développements limités 1


Thèmes : Développements limités classique, formules de taylor, recherche de limites, étude locale des
fonctions, comportement asymptotique....
I.1 Formules de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
I.2 Développements limités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.2.1 Développement limité de quelques fonctions usuelles au voisinage de 0. . . . . . . . . . . . . . 3
I.2.2 Opération sur les développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.2.3 Comportement asymptotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.2.4 Développements limités généralisées ou asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.2.5 Etude locale de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

I Formules de Taylor, développements limités


Résumé

Pour étudier plus finement une courbe, après avoir déterminé sa tangente en un point on peut chercher quel
est le cercle ou la parabole qui l’approche le mieux ; on peut aussi vouloir savoir si le point est un point d’inflexion
– la courbe traverse-t-elle sa tangente en ce point ? – ou si la fonction atteint en un point un maximum ou un
minimum. La réponse à toutes ces questions est donnée par la formule de Taylor, qui grosso modo décrit la
courbe y = f (x) près du point x0 en fonction de ses dérivées successives en x0 .

Thèmes : Développements limités classique, formules de taylor, recherche de limites, étude locale des
fonctions, comportement asymptotique....

I.1 Formules de Taylor


Théorème 1. (Formule de Taylor-Lagrange à l’ordre n + 1).
Soit f une fonction continue sur le segment [a, b], a < b, et admettant des dérivées jusqu’à l’ordre n ∈ N, qui
sont continues sur [a, b] et une dérivée d’ordre n + 1 sur ]a, b[. Alors, il existe un point c ∈]a, b[ tel que :

(b − a)2 00 (b − a)n (n) (b − a)n+1 (n+1)


f (b) = f (a) + (b − a)f 0 (a) + f (a) + ... + f (a) + f (c) (1)
2! n! (n + 1)!
Si l’on suppose de plus que |f (n+1) | est bornée par disons M > 0 alors on en déduit :

(b − a)2 00 (b − a)n (n) M


|f (b) − f (a) + (b − a)f 0 (a) − f (a) − ... − f (a)| ≤ |b − a|n+1
2! n! (n + 1)!
P n k (k)
Démonstration. Considérons la fonction g(x) := f (x) − f (b) + k=1 (b−x) k!f (x) alors un calcul simple montre
n n
que g 0 (x) = f (n+1) (x) (b−x) . Choisissons λ maintenant tel que la fonction h(x) := g(x) + λ (b−x)
(n+1)! s’annule en

€ Š
n!
x = a. Comme on a h(a) = h(b) = 0, le lemme de Rolle garantit l’existence de c ∈]a, b[ tel que 0 = h0 (c) =
(b−c)n (n+1)
n! f (c) − λ = 0. En reportant λ = f (n+1) (c) dans l’équation h(a) = 0 on obtient la formule de Taylor.
La deuxième affirmation est claire à partir de la formule.

Remarque 1. 1. La formule (1) dite formule de Taylor-Lagrange, souvent appelée simplement formule de Tayor,
est une extension de la formule des accroissements finis à laquelle elle se réduit lorsque n = 0.
(b−a)n+1 (n+1)
2. La quantité Rn = (n+1)! f (c) s’appelle reste de Lagrange.
3. En posant dans la formule (1) b = a + x et c = a + θx pour un certain 0 < θ < 1, on obtient :

f 00 (a) 2 f (n) (a) n f (n+1) (a + θx) n+1


f (a + x) = f (a) + f 0 (a)x + x + ... + x + x (2)
2! n! (n + 1)!
4. En faisant a = 0 dans la formule (2) on obtient la formule suivante dite de Mac-Laurin

f 00 (0) 2 f (n) (0) n f (n+1) (θx) n+1


f (x) = f (0) + f 0 (0)x + x + ... + x + x 0<θ<1 (3)
2! n! (n + 1)!
I.2. Développements limités.

Théorème 2. (Formule de Taylor-Young à l’ordre n + 1)


Soit f une fonction définie et continue sur le segment [a, b[, a < b, et qui y admet des dérivées continues jusqu’à
l’ordre n ∈ N. Alors si f (n+1) (a) existe, il existe une fonction ε vérifiant limx−→a ε(x) = 0 telle que, ∀x ∈ [a, b[ :

f (x) = f (a) + f 0 (a)(x − a) +


f 00 (a)
(x − a)2 + ... +
f (n) (a)
(x − a)n +
”
(x − a)n+1 (n+1)
f (a) + ε(x)
— (4)
2! n! (n + 1)!

Démonstration. Quitte à faire une translation, on peut supposer que a = 0. La formule de Taylor-Lagrange s’écrit
00 (n)
f (x) = f (0) + f 0 (0)x + f 2!(0) x2 + ... + f n!(c) xn avec c compris entre 0 et x. Ainsi lorsque x tend vers zéro, c tend
aussi vers zéro et comme f (n) est continue, f (n) (c)−f (n) (0) tend vers zéro quand x tend vers zéro ; donc f (n) (c)xn =
f (n) (0)xn + ε(x)xn ; en reportant dans la formule de Taylor-Lagrange, on obtient le résultat escompté.
(x−a)n+1
Remarque 2. 1. Le terme Rn = (n+1)! ε(x) s’appelle reste de Young.
2. Pour a = 0, la formule (4) donne la formule suivante dite de Mac-Laurin avec reste de Young.

f 00 (0) 2 f (n) (0) n f (n+1) (0) n+1


f (x) = f (0) + f 0 (0)x + x + ... + x + x + xn+1 ε(x) (5)
2! n! (n + 1)!
avec limx−→0 ε(x) = 0
La formule (5) nous permet de faire l’étude locale des fonctions.

I.2 Développements limités.


Définition 1. 1. On dit qu’une fonction f définie au voisinage de x0 ∈ R admet un développement limité (en
abrégé DL) à l’ordre n ∈ N∗ au voisinage de x0 si on peut écrire :

f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )2 + ... + an (x − x0 )n + (x − x0 )n ε(x) (6)


où ai ∈ R, i = 0, 1, ..., n et limx−→x0 ε(x) = 0.
2. On dit qu’une fonction f définie au voisinage de +∞ (resp. −∞) admet un développement limité à l’ordre
n ∈ N∗ au voisinage de +∞ (resp. −∞) si on peut écrire :

a1 a2 an ε(x)
f (x) = a0 + + 2 + ... + n + n (7)
x x x x
où ai ∈ R, i = 0, 1, ..., n et limx−→+∞ ε(x) = 0 (resp. limx−→−∞ ε(x) = 0)

Remarque 3. 1. Le polynôme P (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )2 + ... + an (x − x0 )n s’appelle partie régulière


du développement limité (6).
2. Le terme (x − x0 )n ε(x) s’appelle reste ou terme complémentaire du développement limité (6). C’est lui qui
limite le développement à l’ordre fixé n.

Théorème 3. (unicité du développement limité)


Si la fonction f admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de x0 ∈ R ou de l’infini, ce développement
est unique.

Démonstration. Supposons que f (x) = P (x) + xn ε(x) = Q(x) + xn (x) où P, Q sont des polynômes de degré n et
ε, η , tendent vers zéro quand x tend vers zéro. Alors, si le polynôme P − Q n’était pas nul, la fonction (P − Q)(x)
serait équivalente à une fonction axr avec a 6= 0 et 0 ≤ r ≤ n et ne pourrait être égale à une fonction du type
n
ε(x)xn car lim ε(x)x
axr = 0.

Corollaire 1. Si f est une fonction paire (resp. impaire) qui admet un développment limité au voisinage de 0,
alors sa partie régulière est un polynome qui ne contient que les puissances paires (resp. impaires) de x.
Remarque 4. La méthode la plus courante pour montrer l’existence des DL est d’utiliser la formule de Taylor.

2
I.2. Développements limités.

I.2.1 Développement limité de quelques fonctions usuelles au voisinage de 0.


2 3 n
ex = 1 + x + x2 + x3! + ... + xn! + xn ε(x)
3 5
x2n+1
sin x = x − x3! + x5! + ... + (−1)n (2n+1)! + x2n+1 ε(x)
x2 x4 x2n
cos x = 1 − 2! + 4! + ... + (−1)n (2n)! + x2n ε(x)
α
(1 + x)α = 1 + 1! x + α(α−1)
2! x2 + ... + α(α−1)(α−2)....(α−n+1) n
n! x + xn ε(x)
où α ∈ R, et limx−→0 ε(x) = 0.
Remarque 5. Le développement limité de (1+x)α est particulièrement utile. Pour α = 21 , − 12 , −1,... et en changeant
x en −x ou en x2 ou en −x2 , on obtient les développements limités des dérivées des fonctions usuelles. Ainsi, on a :
1
Pour α = −1 , 1+x = 1 − x + x2 − x3 + ... + (−1)n xn + xn ε(x)
en changeant x par −x, on a :
1 2 3 n n
1−x = 1 + x + x + x + ... + x + x ε(x)
2
en changeant x par x , on a :
1 2 4 6 n 2n
1+x2 = 1 − x + x − x + ... + (−1) x + x2n ε(x) ( dérivée de x 7−→ arctan x)
En prenant α = − 12 et x := x2 , on a :
1 2
√ 1
1−x2
= (1 + x)− 2 = 1 − x2 + 38 x4 + x4 ε(x) ( dérivée de x 7−→ arcsin x)

I.2.2 Opération sur les développements limités


Théorème 4. (Somme et produit de développements limités)
Soient f et g deux fonctions admettant des développements limités au même ordre n, dans les mêmes conditions
données. Alors, dans ces conditions :
1. f + g admet un développement limité à l’ordre n. Sa partie régulière est la somme des parties régulières des
développements limités de f et de g.
2. f g admet un développement limité à l’ordre n. Sa partie régulière s’obtient en prenant dans les produits des
parties régulières des développements limités de f et de g, les termes de degré inférieur ou égal à n.
Exemple 1. Déterminer le développement limité de :
cos x
1−x à l’ordre 4 au voisinage de 0
1+x
1−x à l’ordre 6 au voisinage de 0
1
ex
1+x à l’ordre 3 au voisinage de l’infini ;
Théorème 5. (Développement limité des fonctions composées)
Soient f et g deux fonctions admettant des développements limités à l’ordre n au voisinage de 0. Alors, si
f (0) = 0, la fonction h = g ◦ f admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de 0.
Exemple
x
2. Déterminer le développement limité de :
e x−1 à l’ordre 3 au voisinage de 0
1−x2
e 1+x2 à l’ordre 4 au voisinage de +∞

Théorème 6. (Primitives et dérivées de développements limités)Si la dérivée f 0 de f admet un développement limité


à l’ordre n au voisinage de 0, alors f admet un développement limité à l’ordre n + 1 au voisinage de 0. Sa partie
régulière est la primitive de la partie régulière de f 0 qui prend la valeur f (0) en x = 0.

Exemple 3. Déterminer le développement limité de :


ln(cos2 x) à l’ordre 4 au voisinage de 0
arctan x1 à l’ordre 5 au voisinage de ∞

I.2.3 Comportement asymptotique


Un développement limité à l’ordre 1 au voisinage de 0 donne les limites usuelles suivantes :
x 2
limx−→0 sinx x = 1, limx−→0 e x−1 = 1, limx−→0 ln(1+x) = 1, limx−→0 1−cos x
= 12 .

Exemple 4. Déterminer limx−→1 x



x

1
limx−→+∞
€ Š , lim
x−1
x2
x 2 ln(cos x)−x2
x−1 ln x , x+1 x−→0 x4 ex

3
I.2. Développements limités.

I.2.4 Développements limités généralisées ou asymptotiques


Définition 2. Soit f une fonction telle que limx−→0 |f (x)| = +∞. S’il existe k ∈ N∗ tel que xk f (x) admette un
développement limité à l’ordre n ≥ k au voisinage de 0, i.e si on peut écrire :
xk f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + ... + ak xk + ak+1 xk+1 + ... + an xn + xn ε(x),
où ε(x) −→ 0 (x −→ 0), ai ∈ R, i = 0, 1, 2, ..., n, alors on déduit l’expression suivante :
a0 a1
f (x) = + k−1 + ... + ak + ak+1 x + ... + an xn−k + xn−k ε(x) (8)
xk x
que l’on appelle un développement limité généralisé ou asymptotique de f au voisinage de 0.

f (x)
Définition 3. Soit f une fonction telle que limx−→∞ |f (x)| = +∞. S’il existe k ∈ N∗ tel que xk
admette un
développement limité à l’ordre n ≥ k au voisinage de l’infini, i.e si on peut écrire :
f (x)
xk
= a0 + ax1 + xa22 + ... + xakk + xak+1 an ε(x)
k+1 + ... + xn + xn ,

où ε(x) −→ 0 (x −→ ∞), ai ∈ R, i = 0, 1, 2, ..., n, alors on déduit l’expression suivante :

ak+1 an ε(x)
f (x) = a0 xk + a1 xk−1 + a2 xk−2 + ... + ak−1 x + ak + + ... + n−k + n−k (9)
x x x
que l’on appelle un développement limité généralisé ou asymptotique de f au voisinage de l’infini.

Exemple 5. Déterminer un d.l.g de



1 1
sin3 x
pour x −→ 0, e x + 1 + x2 pour x −→ +∞

I.2.5 Etude locale de fonctions


Calculer le tableau de variation d’une fonction et ses minima et maxima est une des utilisations les plus fréquentes
du calcul différentiel ; on en donne ici quelques exemples. Nous avons vu qu’une condition nécessaire pour qu’une
fonction dérivable ait un maximum sur un intervalle ouvert est que sa dérivée s’annule en un point. Ce n’est
clairement pas suffisant comme le montre l’exemple de f (x) = x3 dont la dérivée s’annule en zéro mais qui est
croissante. La formule de Taylor permet d’établir des conditions suffisantes lorsque la fonction est suffisamment de
fois dérivable.

Théorème 7. Soit une fonction f :]a, b[→ R qui est n + 1 fois continûment dérivable et soit x0 ∈]a, b[ ; supposons
que f 0 (x0 ) = ... = f (n−1) (x0 ) = 0 et f (n) (x0 ) 6= 0 alors
(i) Si n est impair, f ne possède ni maximum ni minimum en c.
(ii) si n est pair alors il existe un intervalle ]x0 − ε, x0 + ε[⊂]a, b[ sur lequel f admet f (x0 ) comme maximum si
f (n) (x0 ) < 0 (resp. minimum si f (n) (x0 ) > 0).

€ Š
Démonstration. C’est une application directe de la formule de Taylor : d’après les hypothèses on peut écrire f (x) −
f (x0 ) = (x − x0 )n f (n) (x0 ) + (x − x0 )f (n+1) (c) (où c dépend de x). Comme f (n+1) (x) est continue, elle est bornée
sur un intervalle autour de x0 et donc si |x − x0 | est assez petit f (n) (x0 ) + (x − x0 )f (n+1) (c) est du même signe
que f (n) (x0 ) et bien sûr (x − x0 )n est positif si n est pair et du signe de (x − x0 ) si n est impair ; ainsi le signe de
f (x) − f (x0 ), quand x est dans un petit intervalle autour de x0 , est comme annoncé dans le théorème.

Remarque 6. la conclusion du théorème n’est pas que le maximum (ou minimum) sur tout l’intervalle ]a, b[ de la
fonction f est atteint mais seulement que f atteint en x0 son maximum (ou minimum) sur un (petit) intervalle
autour de x0 . On dit que f admet un maximum (ou minimum) local.
Corollaire 2. Soit f une fonction continue de [a, b] vers R, dérivable sur ]a, b[, alors f atteint son maximum (resp.
son minimum) soit en a ou b, soit en un point c ∈]a, b[ où f 0 (c) = 0.
Terminons par l’étude de la position d’une courbe y = f (x) par rapport à sa tangente.

Définition 4. Une courbe y = f (x) possède un point d’inflexion en x0 si sa courbe est situé de part et d’autre de
sa tangente au voisinage de x0 .

Exemple 6. En x0 = 0

4
I.2. Développements limités.

Figure 1. Figure 2.

Exemple 7. La figure 1 est la représentation graphique de la fonction f : x → x3 + x et la figure 2 celle de la


fonction g : x → x4 + x. On remarque que le point d’abscisse 0 est un point d’infexion dans la fig 1 alors qu’il ne
l’est pas dans la fig 2.

Avec les mêmes méthodes ou en appliquant le théorème précédent à g(x) := f (x) − f (x0 ) − f 0 (x0 )(x − x0 ) on
démontre facilement la caractérisation suivante :
APPLICATION :
(i) Supposons que f soit deux fois dérivable, alors si f a un point d’inflexion en x0 , on a f 00 (x0 ) = 0.
(ii) Supposons que f soit n fois dérivable, f 00 (x0 ) = ... = f (n−1) (x0 ) = 0 et f (n) (x0 ) 6= 0 alors x0 est un point
d’inflexion si et seulement si n est impair.

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