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«BLIC1IIAH IHKOJIA»
V. DITKINE et A. PROUDNIKOV

CALCUL OPÉRATIONNEL

ÉDITIONS MIR • MOSCOU


Traduit du russe
par DJILALI EMBAREK

H a (f)panmj3cnoM suibiKe

© H3AaTejibCTBo « Bbicmaa inKojia», 1975


© Traduction française Editions Mir 1979
TABLE DES MATIÈRES

A v an t-p ro p o s............................................................................................. 7

Chapitre premier ÉLÉMENTS DE LA THÉORIE DES FONCTIONS D’UNE


VARIABLE COMPLEXE ET TRANSFORMATION DE LAPLACE . . . 11
§ i. Notions fondamentales d’analyse com plexe.................................. 11
1. Nombres complexes et fonctions d’une variable (11). 2. Limite
d’une suite de nombres complexes (12). 3. Quelques notions géo­
métriques (13). 4. Limite, continuité, dérivée d’une fonction d’une
variable complexe (14). 5. Liens entre fonctions analytiques et
fonctions harmoniques (17). 6. Intégrale d’une fonction d’une va­
riable complexe (19). 7. Séries de Taylor (25). 8. Séries de
Laurent et points singuliers (28). 9. Fonctions multivalentes
(32). 10. Théorème des résidus (de Cauchy) (34). 11. Lemmes
de Jordan (37)
§ 2. Intégrale de Laplace et ses propriétés fondamentales................... 41
1. Intégrale de Laplace (41). 2. Propriétés de la transformée de
Laplace (42). 3. Inversion de l’intégrale de Laplace (60). 4. Re­
présentation de fonctions par l’intégrale de Laplace (66)

Chapitre II. ÉLÉMENTS THÉORIQUES DU CALCUL OPÉRATIONNEL


§ 3. Notions et propositions fondamentales......................................... 76
§ 4. Produit de convolution de fonctions............................................ 88
1. Définition du produit de convolution de fonctions et ses pro­
priétés (88). 2. Théorème de Titchmarch (93)
§ 5. Opérateurs ..................................................................................... 103
1. Anneau de fonctions (103). 2. Corps d’opérateurs (108). 3. Par­
ties finies d’intégrales divergentes et leurs applications au calcul
opérationnel (115). 4. Opérateurs rationnels (126). 5. Opérateurs
transformables-Laplacc (131)
§ 6. Eléments d’analyse opérationnel.................................................... 146
1. Limite d’une suite d’opérateurs. Séries d’opérateurs (146). 2.
Fonctions opérationnelles (153)
§ 7. Opérateurs réductibles à des fonctions......................................... 166
1. Opérateurs réguliers (166). 2. Calcul de certains opérateurs
(169). 3. Transformation d’Efros (176)
§ 8. Développements asymptotiques 181
1. Suites de séries asymptotiques (181). 2. Développement asymp­
totique de l ’original lorsque t ->- oo (183). 3. Limites (193)
5
§ 9. Calcul opérationnel pour fonctions à argument e n tie r ............... 196
1. Fonctions à argument entier (196). 2. Opérateur des différen­
ces progressives V et ses applications (198). 3. Equations aux diffé­
rences finies (220)

Chapitre III APPLICATIONS DU CALCUL OPÉRATIONNEL AUX 233


PROBLÈMES D’ANALYSE ..................................... .............................
§ 10. Application du calcul opérationnel à la résolution d’équations
différentielles .................................................................................. 233
1. Equations différentielles ordinaires linéaires à coefficients cons­
tants (233). 2. Systèmes d’équations différentielles ordinaires li­
néaires à coefficients constants (240). 3. Equations différentielles
ordinaires linéaires à coefficients variables (243). 4. Equations
différentielles à argument retardé (246). 5. Equations différentiel­
les aux dérivées partielles (248)
§ 11. Application du calcul opérationnel à la résolution de quelques
problèmes de physique m athém atique......................................... 253
1. Circuits électriques (253). 2. Problèmes de physique mathéma­
tique (262)
§ 12. Applications du calcul opérationnel à la théorie des fonctions spé­
ciales ................................................................................................. 296
1. Fonctions cylindriques (296). 2. Polynômes de Laguerre (306).
3. Relations fonctionnelles contenant quelques fonctions spé­
ciales (322)

Chapitre IV. CALCUL OPÉRATIONNEL À DEUX VARIABLES . . . . 337


§ 13. L’intégrale de Laplace à deux dimensions et ses propriétés fon­
damentales ...................................................................................... 337
1. Intégrale de Laplace à deux dimensions (337). 2. Propriétés de
l’intégrale de Laplace à deux dimensions (343). 3. Inversion de
l’intégrale de Laplace à deux dimensions (347)
§ 14. Définitions et théorèmes fondamentaux du calcul opérationnel à
deux variables.................................................................................. 350
1. Opérateurs (350). 2. Opérateurs transformables-Laplace (355)
§ 15. Applications du calcul opérationnel à deux variables à la. ré­
solution de quelques problèmes d’a n a ly se .................................. 365
1. Calcul d’intégrales (365). 2. Développements bilinéaires (369).
3. Equations différentielles (374)
§ 16. Calcul opérationnel de fonctions de deux arguments entiers . . . 383
Corps d’opérateurs (383). 2. Calcul d’opérateurs (387). 3. Calcul
de quelques intégrales définies renfermant des polynômes de La­
guerre (398)

Chapitre V. QUELQUES PROBLEMES D’INVERSION NUMÉRIQUE DE


LA TRANSFORMÉE DE LAPLACE........................................................ 401
§ 17. Inversion de la transformée de Laplace à l’aide de polynômes
orthogonaux sur un intervalle f i n i ................................................ 401
§ 18. Inversion de la transformée de Laplace à l’aide de séries sur les
polynômes généralisés de L aguerre................................................ 416
§ 19. Inversion de la transformée de Laplace à l’aide de séries de Neumann 419
§ 20. Formule du trapèze pour l’intégrale de Riemann-Mellin............... 425
A ppendice.................................................................................................... 430
B ib lio g ra p h ie ................................................................................. 434
Index alphabétique...................................................................................... 436
Avant-propos

Le calcul opérationnel s’est constitué en discipline analytique


à la fin du XIX siècle. Toutefois on le retrouve déjà dans les tra­
vaux classiques de Leibniz, Bernoulli, Lagrange, Laplace, Euler,
Fourier, Poisson, Cauchy. Le calcul opérationnel a réalisé d’impor­
tants progrès au cours des dernières décennies grâce essentiellement
aux travaux des mathématiciens soviétiques et polonais.
Les méthodes du calcul opérationnel se prêtent bien à la résolu­
tion de nombreux problèmes complexes dans des disciplines aussi
variées que la physique mathématique, la théorie des fonctions spé­
ciales, le calcul d’intégrales, la sommation de séries de fonctions, la
théorie des nombres, l ’automatique et la télémécanique, la théorie
de l ’asservissement et de la commande, la mécanique, l ’électrotechni-
que, la radiotechnique, la transmission de la chaleur, etc.
En quoi consiste le calcul opérationnel? Un opérateur de déri­
vation, , est considéré comme une quantité algébrique sur laquelle
on effectue les mêmes opérations que sur des nombres ordinaires.
L’introduction de fonctions de l ’opérateur de dérivation conduit
à de nouveaux opérateurs. L’utilisation des fonctions de l ’opérateur
de dérivation en analyse mathématique a donné naissance à un « cal­
cul symbolique » qui a établi les règles formelles d’application de ces
opérateurs à des fonctions définies sur la droite numérique tout entière.
Dans le but de résoudre des équations différentielles avec des condi­
tions initiales données, le physicien Heaviside (1850-1925) [16, 17]
a envisagé le calcul opérationnel pour des fonctions définies sur
l ’axe numérique et a réussi à résoudre de nombreux problèmes appli­
qués. Il a proposé des règles formelles de manipulation de l ’opéra­
teur de dérivation et de certaines fonctions de cet opérateur.
A noter que les opérations formelles ont été utilisées dans d’autres
disciplines. Nous avons en vue les opérations sur les nombres irra­
tionnels et les nombres complexes dont l ’usage est bien antérieur
à l ’élaboration de théories rigoureuses de ces nombres. Mais Heaviside
a fait peu cas de la justification de ces méthodes. D’innombrables
7
travaux ont été entrepris pour asseoir le calcul opérationnel qui
commençait à rayonner.
Le premier du genre fait intervenir la transformation de Laplace.
Cette approche ne fait plus appel à l ’opérateur de dérivation et aux
fonctions de ce dernier, elle se base essentiellement sur la méthode des
intégrales de contour et la théorie des fonctions d’une variable com­
plexe.
Dans les travaux [6] et [25] le calcul opérationnel repose sur la
théorie générale des opérateurs linéaires. On sait que cette théorie
étudie des « fonctions d’opérateurs » au sens général. Elle établit
en effet une correspondance entre un ensemble de fonctions et une
classe d’opérateurs, qui à toute fonction F (X) associe un opérateur
F ( A ) bien défini et telle qu’à la fonction unité F (X) = 1 est associé
l ’opérateur unité E , et à la fonction F (X) = X, l ’opérateur A . En
toute rigueur, il est question ici d’un isomorphisme entre une classe
d’opérateurs et une classe de fonctions qui fait correspondre à la
fonction unité l ’opérateur unité, à la fonction F (X) = X l ’opérateur
A , à la somme F t (À,) + F 2 (X) et au produit F t (À,) F 2 (X) de fonctions
la somme et le produit des opérateurs respectifs. La transformation
de Laplace réalise cette correspondance entre un ensemble de fonc­
tions d’une variable complexe et un ensemble d’opérateurs.
La justification du calcul opérationnel qui s’appuie sur la trans­
formation de Laplace a grandement restreint le champ d’applications
du calcul opérationnel basé sur les fonctions transformables-Laplace.
On peut néanmoins remédier à cela en revenant à l ’interprétation
des symboles de Iieaviside moyennant une généralisation adéquate
de la notion de fonctions. Cette voie a été préconisée par Mikusinski
[24] qui est revenu à la notion initiale d’opérateur et s’est passé
de la transformation de Laplace.
La justification de Mikusinski part d’une algèbre sur des fonc­
tions dans laquelle le rôle du produit est imparti au produit de convo-
lution. Mikusinski a exclu l ’intégrale de Laplace et, partant, les
conditions assujettissant les fonctions étudiées à l ’infini. Cependant
cette approche n ’est pas satisfaisante à tous les points de vue, car
l ’intégrale de Laplace simplifie très souvent les formules du calcul
opérationnel. L’exclusion de l’intégrale de Laplace complique l ’étude
de la structure du corps d’opérateurs, car elle est l ’unique outil
naturel de représentation des opérateurs par des fonctions d’une
variable complexe. Dans les travaux [9] et [10] on introduit la trans­
formation généralisée de Laplace qui établit un isomorphisme entre
le corps des opérateurs de Mikusinski et un corps dont les éléments
sont des sous-ensembles de fonctions d’une variable complexe. La
transformation généralisée de Laplace a été étudiée par L. Berg
dans [2] où il introduit la notion de convergence asymptotique de
l’intégrale de Laplace.
La solution la plus rationnelle devrait s’en tenir à la notion initiale
du calcul opérationnel sans pour autant exclure l’intégrale de La­
place. Dans le calcul de Mikusinski le produit par une constante prend
8
une double signification : un produit ordinaire et un produit de con-
volution par une fonction égale à une constante. Aussi a-t-on intérêt
en algèbre de Mikusinski à remplacer le produit de convolution par
sa dérivée par rapport à la limite supérieure. A noter que les deux
produits se confondent. Cette approche est proposée par les auteurs
dans [10]. C’est la voie suivie par L. Berg dans sa monographie [1].
Le calcul opérationnel est systématiquement développé dans de-
nombreux travaux publiés en russe.
Le calcul opérationnel doit beaucoup à l ’école polonaise dont les
plus brillants représentants en l ’occurrence sont Mikusinski, fiyll-
Nardzewski, Slowikowski, Bittner, Sikorski, Bellert, Wlodarski.
A signaler encore E. Titchmarsh qui est l ’auteur du fameux théorème
du produit de convolution. G. Doetsch a apporté une appréciable con­
tribution à la théorie de la transformation de Laplace. L. Berg
a consacré d’importants travaux aux nouvelles orientations du calcul
opérationnel. I. Chtokalo s’est penché sur l ’histoire du calcul opéra­
tionnel dans [5].
CHAPITRE PREMIER

ÉLÉMENTS DE LA THÉORIE DES FONCTIONS


D ’UNE VARIABLE COMPLEXE
ET TRANSFORMATION DE LAPLACE

§ 1. Notions fondamentales d’analyse complexe


1. Nombres complexes et fonctions d’une variable complexe. Les
notions fondamentales de la théorie des fonctions d ’une variable
réelle (fonction, limite, continuité, dérivée et intégrale d’une fonc­
tion, etc.) se transposent pratiquement sans changement à la théorie
des fonctions d’une variable complexe, mais avec un contenu foncière­
ment différent. Dans le cours d’algèbre élémentaire, on étudie les
nombres complexes, les opérations arithmétiques sur eux et leur
représentation géométrique par des points du plan. Par analogie
avec une fonction d’une variable réelle y = / (æ), une fonction
d ’une variable complexe est notée w — f (z) si est donnée une loi
qui à chaque point z = x + iy d’un ensemble Af, associe un point
ou un ensemble de points w = u + iv. Dans le premier cas, la fonc­
tion w — f (z) est univalente, dans le second, multivalente. L’ensem­
ble M est Vensemble de définition de la fonction f (2 ), l ’ensemble N
de toutes les valeurs prises par / (z) sur M est Vensemble de variation.
Si, en théorie des fonctions de variable réelle toute fonction est repré­
sentée par un graphe sur un plan, en théorie des fonctions d’une
variable complexe cela est impossible, car à tout couple de nombres
réels (x , y) est associé un couple de valeurs réelles (w, v) à l ’aide des
expressions
/ (2 ) = / {x + iy) = w = u (x , y) -f iv (x, y).
On obtient une illustration géométrique suggestive de cette relation
fonctionnelle si l ’on comprend la fonction w = f (z) comme une appli­
cation des points z (x, y) du plan complexe (z) sur des points w (u, v)
du plan complexe (w).
L’expression
z = x + iy = rei(p
est la forme exponentielle du nombre complexe z; r — | z | =
= Y x* + y2 0 est le module, il est défini de façon unique; cp =
= Arg z est l ’argument, il est connu à 2n près. En dehors du sym­
bole Arg z, qui désigne l ’ensemble de toutes les valeurs de l ’argu­
ment, on utilise souvent le symbole arg pour désigner une valeur
bien définie de Arg.
11
Etudions l ’application w = / (z) sur l ’exemple de la fraction
1 1
rationnelle simplew = -,—r . On a manifestement I w I = —r »donc
r M 1 1 |z |
l ’application w — y-jy fait correspondre au cercle | z | = 1 du plan

{z) le cercle | w \ — 1 du plan (w), au domaine | z | <C 1 le domaine


| w | >■ 1, et au domaine | z [ >» 1 [ w [ ■< 1 (fig. 1). Pour construire
les points obtenus par l ’application de {z) sur (w) mettons z sous
la forme z = | z | ei(p. Il vient w — Supposons tout d’abord
que | 2 | >> 1. Traçons à partir de z les tangentes au cercle unité

(fig. 2). La corde qui joint les points de tangence coupe Oz en un


point w qui, d’après un théorème connu de géométrie, est situé à la
distance de l ’origine des coordonnées. Le point w conjugué
de w est le point cherché. Si | z \ «< 1 on obtient le même résultat
mutatis mutandis [19].
2. Limite d’une suite de nombres complexes. La limite d’une suite
de nombres complexes se définit formellement comme celle d’une
suite de nombres réels.
12
Définition 1. Une suite de nombres complexes {zn} admet zQ
pour limite si pour tout nombre positif e aussi petit que Von veut, existe
un nombre naturel N tel que l'inégalité n > N entraîne
I z* — zo I < e-
Géométriquement cette définition signifie que quelque petit
que soit e, on affirme que tous les points de la suite {zn} seront,
à partir d’un certain N, compris dans un disque de centre z0 et de
rayon e. Si la suite {zn} a pour limite z0 on écrit
lim zn = z0 ou zn z 0.
Une suite possédant une limite est dite convergente. Une suite
{zn} est bornée si existe un nombre M tel que | zn | -< M (n = 1,
2, 3, . . .). Toute suite convergente est forcément bornée. Tous
les théorèmes démontrés sur les limites en analyse des fonctions
d ’une variable réelle s ’étendent à l ’analyse complexe sans change­
ment. Dans le plan réel, on distingue deux points à l ’infini: + ° °
et —oo. Dans le plan complexe, il n’existe qu’un point à l ’infini
désigné par oo. Une suite de nombres complexes {zn} admet une
limite infinie, i.e.
lim zn — oo ou zn oo,
si pour tout nombre positif M aussi grand que l ’on veut on peut
exhiber un nombre N tel que n > N entraîne | zn | >• M . Dans le
plan complexe, la relation zn oo équivaut à lim | zn \ = o o ou
lim = 0. Géométriquement lim zn = oo veut dire que quelque
zn
grand que soit le rayon M du disque centré en l ’origine des coordonnées,
tous les points zn seront situés à son extérieur à partir de l ’un d’eux.
3. Quelques notions géométriques. Arrêtons-nous sur quelques
notions géométriques qui joueront un rôle important dans la suite.
Définition 2. On appelle B-voisinage d'un point z0 le disque
de rayon e centré en z0, i.e. l'ensemble de tous les points z tel que
I 2 — Zo I < e.
Définition 3. On appelle domaine du plan complexe un ensemble
D de points qui est
1) ouvert, i.e. qui renferme tout point avec son voisinage',
2) connexe, i.e. deux points quelconques de D peuvent être joints
par une ligne polygonale située toute entière dans D.
Comme exemple simple de domaine citons les e-voisinages des
points du plan complexe.
Définition 4. On appelle point frontière d'un domaine D un point
n'appartenant pas à D, mais’ dont tout voisinage contient des points
de D.
Définition 5. On appelle frontière du domaine D l'ensemble
de tous les points frontières de D.
Définition 6. On appelle domaine fermé D la réunion de D
et de sa frontière T.
13
Nous allons examiner ici des domaines dont les frontières sont
composées d’un nombre fini de lignes fermées ct, de coupures y j
et de points (fig. 3) (nous ne définirons pas ces notions). Les
lignes et coupures sont supposées différentiables par morceaux,

Fig. 3

c’est-à-dire composées d’un nombre fini d’arcs différentiables par


morceaux (i.e. d’arcs à tangente continûment variable).
Définition 7. On dit qu'un domaine D est borné s'il appartient
à un disque | z | «< R.
Définition 8. On appelle ordre de connexité d'un domaine borné D
le nombre de parties connexes qui composent sa frontière.
Définition 9. On appelle domaine simplement connexe un domaine
à frontière connexe, i.e. composée d'une partie connexe.
Définition 10. On appelle sens positif de parcours de la frontière
d'un domaine simplement connexe le sens qui laisse ce domaine à gauche.
4. Limite, continuité, dérivée d’une fonction d’une variable
complexe. Les définitions de la limite d’une fonction /(z) lorsque
z z0, de sa continuité et de sa dérivée se calquent sur le cas réel.
Supposons que la fonction w — f (z) est définie et univalente en
un voisinage du point z0 = x 0 + ij/o sauf peut-être en le point z0.
Définition 11. La fonction f (z) admet une limite pour z — z0,
notée lim f (z), si existent les limites
Z-»20
lim u (x, y) = u0 et lim v (x, y) = v0 ;
x-+x0 x-+x0
v-+vo y-+vo
et de plus
lim f (z) = u0-\- iv0 = wQ.
z -* z 0

Définition 11 (en termes d’e-voisinage). Une condition néces­


saire et suffisante pour que lim / (z) = w0 est que quel que soit e > 0
z —z0
il existe un ô > 0 tel que pour tous les points de ô-voisinage (sauf
peut-être au point z0) les points correspondants w soient situés dans
e-voisinage du point w0, i.e. l'inégalité 0 •< | z — z0 | < ô implique
\f (z) — w 0 | < e.
14
Les relations
lim f(z) = w0, lim /(z) = oo, lim / (z) = oo
Z->oo z-*z0 Z~+oo
se définissent comme plus haut pour la limite d’une suite.
Définition 12. Une fonction f (z) est continue en z0 si elle est
définie en un voisinage de ce point (y compris au point z0) et lim / (z) =
z -* z „
= / W-
Il est évident qu’une condition nécessaire et suffisante de conti­
nuité de la fonction / (z) est que les fonctions u (x, y) et v (x, y)
W (z) lu (W)

Fig. 4

soient continues au point (x0, y 0). Autrement dit, la fonction / (z)


est dite continue au point z0 si quelque petit que soit le nombre
e > 0, il existe un ô > 0 tel que l ’image du disque | z — z0 | *< 6
soit contenue à l ’intérieur du disque de centre w0 = f (z0) et de
rayon e dans le plan (w) (fig. 4), i.e. | z — z0| «< ô entraîne | / (z) —
— / (z0) I < e.
Définition 13. Une fonction f (z) est continue sur un domaine D
si elle est continue en chaque point de ce domaine.
Les fonctions continues sur des domaines fermés ainsi que sur
des lignes fermées ou des intervalles de lignes fermées jouissent des
propriétés ordinaires des fonctions continues sur des intervalles
fermés, plus exactement, toute fonction w = / (z) continue et bornée
sur un ensemble fermé D prend sa plus grande et sa plus petite valeur
en module et est uniformément continue sur D.
La dérivée d’une fonction d’une variable complexe se définit
comme en analyse. Soit l ’expression
/(z + Az) — f ( z )
( 1. 1)
Az
où Az = Ax + iAy (fig. 5).
Si l ’expression (1.1.) admet une limite lorsque Az 0, la fonc­
tion / (z) est dérivable au point z et admet en ce point une dérivée
égale à cette limite, notée
f (Z) = lim /(z + Az) — f ( z )
À Z - .0
Az

15
La limite ne dépend pas du chemin suivant lequel le point z + Az
tend vers z. En d’autres termes, la limite ne dépend pas de la « façon »
dont l ’accroissement Az tend vers zéro. Dans le domaine complexe
il existe une grande latitude dans le choix de ces « façons », c ’est
pourquoi la propriété de dérivabilité d’une fonction d’une variable
complexe est bien plus rigide que la condition de dérivabilité d’une
fonction d’une variable réelle. La
condition de (dérivabilité dans le
domaine complexe entraîne immé­
diatement l ’existence des dérivées
de tous les ordres.
Considérons deux chemins (cf.
fig. 5) suivant lesquels le point
z + Az tend vers z: 1) Ay — 0, i.e.
lorsque Ax 0 le point z + Az
-*• z sur une droite parallèle à l ’axe
Ox ; 2) Ax = 0, i.e. lorsque Ay —►
0 le point z + Az z sur une
droite parallèle à 1’ axe imaginaire,
et établissons les corollaires découlant de la condition d’indé­
pendance de la limite par rapport au chemin suivant lequel z Az
tend vers z. Représentons la fonction w = / (z) par la somme w =
= / (z) = u (.x, y) + iv (x, y) et supposons que les fonctions
u (.x, y) et v {x, y) possèdent au point (x, y) des dérivées partielles
continues du premier ordre. Soit la relation
A / ( z ) _ u( x- \ - Ax, y + Ay) — u( x, y) — i v( x, y)
Az Ax-{-i Ay
En faisant Ay — 0 , on obtient
j . m ufo-f-Aæ, y) + iv (x + Ax, y) — u( x, y) — l v(x, y) _
A x -0 ^X
_ u { x + A x , y) — u( x, y) . v ( x + Ax, y) — v( x, y) _
Ax-*-0
Ar *
Ax-*-0 Ax
Ar

_ du . . dv
dx ' 1 dx '
( 1. 2)
En faisant A# = 0, il vient
y + Ay) + iv (x, y + Ay) — u( x, y) — i v ( x , y) _
iy-To iày
— ü m u (x * y + ^y) — u (x > y) i v (x > y + A y ) — v( x, y) _
Ay-*0 i Ay ' A■y-*Q- A”
A y
.du dv
(1.3)
1â F +
Les équations (1.2) et (1.3) entraînent
du dv du dv
dx dy dy dx *
(1.4)

16
Les relations (1.4) qui doivent être vérifiées par les dérivées
partielles des parties réelle et imaginaire de la fonction / (z) tradui­
sent mieux que toute autre la condition de dérivabilité d’une fonction
d’une variable complexe.
Les équations (1.4) s ’appellent conditions de Cauchy-Riemann.
Il est aisé de montrer qu’on est conduit à ces conditions quel que
soit le chemin suivant lequel z + Az tend vers z.
Définition 14. Une fonction f (z) dérivable en tout point d'un
domaine D est dite analytique ou holomorphe (on dit encore régulière
ou monogène) dans ce domaine.
Si la fonction f(z) = u -\-iv est analytique dans un domaine D,
il existe les dérivées partielles et ^ Qui partout
dans D vérifient les équations (1.4).
La définition d’une fonction analytique suppose son univocité
dans le domaine D. Les propriétés ordinaires de la dérivation sont
valables puisque la définition de la dérivée f (z) coïncide formelle­
ment avec celle de la dérivée d’une fonction d’une variable réelle
et que les propriétés ordinaires des opérations algébriques et le
passage à la limite se généralisent aux fonctions d’une variable
complexe. On a
• £ - [/ (2) ± g (2)1 = / ' (2) ± g ’ (Z), (1.5)

if (2) S (a)j = f (*) g (*) + / (*) g' (*), ( 1 .6 )

j l r / (z) ~i — g (*) /' (z)—s' (z) / (z) (1.7)


* u (z) J [g (z;]2 ’

£ * < /< * ))-£ * « r w . ( 1. 8)

Les formules (1.2) et (1.3) entraînent aussitôt


,f , . dw _ du . . d v __ dv __. d u __ du . d u __ dv . dv Q.
^ dz dx ^ dx dy ^ dy dx ^ dy dy ' ^ dx ‘ ' ‘ '
5. Liens entre fonctions analytiques et fonctions harmoniques.
Une fonction u (x , y) de deux variables réelles définie dans un
domaine D est par définition harmonique *) si elle possède des dérivées
partielles secondes continues et vérifie l ’équation de Laplace
d2u . d2u
Au = dx 2 dy2
= 0.
Les conditions de Cauchy-Riemann entraînent immédiatement
que les parties réelle et imaginaire de la fonction / (z) = u (x , y) +

*) Les fonctions harmoniques de trois variables vérifiant l ’équation


d2u , d2u . d2u
Au — jouent un rôle aussi important.
dx2 ' dy2 dz2
2 -0 9 3 6 17
+ iv (x , y) analytique univoque dans le domaine D sont harmoniques
dans D. Deux fonctions u (x , y) et v (x, y) harmoniques dans D
et vérifiant les conditions de Cauchy-Riemann sont dites conjuguées.
Soient données, par exemple, les fonctions analytiques :
/ (z) = z = x + iy, f (z) = z2 = (x2 — y2) -f i2xy,
f (z) = zz = {xz — 3xy2) + i (3x2y — y3).
En vertu de ce qui précède, les fonctions
x , y, x2 — y2, 2xy, xz — 3xy2, 3x2y — y3
sont harmoniques.
Inversement, si est donnée une fonction u (x, y) harmonique
dans un domaine simplement connexe D , en appliquant les condi­
tions de Cauchy-Riemann on peut lui trouver sa conjuguée harmoni­
que v (•x, y) et, partant, la fonction analytique / (z) = u +
Soit donnée, par exemple, la fonction harmonique
u (x, y) = ex cos y.
La première des conditions de Cauchy-Riemann donne
dv du x
-r—
dy
— -t—
dx
— ex cos y,
a
d’où
v (x, y) = j ex cos y d y — ex sin y -f G (x).
La seconde donne
ÔV V • , /J/ / v ÔU JÇ «
— = ex sin y + G (x)= — ~^ = e sin y,
d’où il vient
G' (x) = 0, i.e. G (x) = c (c est une constante).
Posant c = 0, on obtient
v (x, y ) = ex sin y.
On est ainsi conduit à la fonction analytique
w = f (z) = ex (cos y -f i sin y) = a*,
i.e. on obtient une fonction exponentielle prolongée dans le domaine
complexe. Comme
en2ni _ f (tî = 0, ± 1 , ± 2 , . . . ) ,
il vient
£Z= gz+n2Jti (71 = 0, ± 1, ± 2, . . .),
d’où il suit que dans le domaine complexe, la fonction exponentielle
est périodique et de période 2ni. En vertu de (1.9) sa dérivée est
dez dez 1 dez
dz dx i dy
= ex (cos y + j sin y) —

18
Dans le domaine complexe, les fonctions trigonométriques se
définissent comme suit :
çiz —g’-'Êz e iz_ j_ e- i z sin z cos z
sin z — 2 i COS 2 = tg 2 = Ctg 2 = sin z *
’ 2 cos z ’
La formule
e%z — cos z i sin z
qui lie des fonctions trigonométriques à la fonction exponentielle
s’appelle formule d'Euler.
A signaler une importante propriété géométrique des composantes
harmoniques u (x, y) et v (x, y) de la fonction analytique / (2 ). Les
équations u (,x, y) — cx et v (x, y) — c2 sont les équations de deux
familles de courbes à un paramètre du plan (x, y), dont les pentes
sont données par
du dv
. dx . . dx
et t g a 2= - - ^ - ,
dy dy
d’où en vertu de la condition de Cauchy-RiemaDn (1.4), il vient
tg a i= --—— ou tgc&i t g a 2= — 1,

i.e. les familles de courbes u = const et v = const forment un système


de trajectoires orthogonales.
6. Intégrale d ’une fonction d’une variable complexe. La notion
d’intégrale de fonction d’une variable complexe est capitale dans
l ’étude des propriétés des fonctions analytiques. Soit donnée dans
un domaine D du plan complexe (2 ) la fonction univoque et continue
w — f (2 ) = u (x, y) H- iv (x, y) et une courbe arbitraire c dérivable
par morceaux appartenant à D ayec ses extrémités A et B. Divisons c
de façon arbitraire en petites portions par les points z 0 = A , 2 1? . . .
. . 2 n = B et considérons la somme

■sn= ki=l l/ K O A * * , (1.10)

oùzk — 2 ft_! = À2 ft = à x k + iAyh et £fe = ê* + est un point


arbitraire de la portion (2 ^^, zk). La somme (1.10) s ’appelle somme
intégrale de la fonction / (2 ) calculée pour la présente subdivision
de la courbe c et le choix en question des points
Définition 15. On appelle intégrale de la fonction f (2 ) le long
de la courbe c et on note
n

Ç / (2 ) dz = lim 2 / (£ït) (1.11)


J 7l-*00 ,

la limite des sommes intégrales (1.10) calculée pour une partition arbi­
traire de c sous réserve que max | À2fe | 0.
k = l , 2 , . . . rn

2* 19
Sous les conditions imposées à la fonction / (z) et la courbe c
cette limite existe toujours et ne dépend ni de la partition ni du
choix des points (théorème d’existence de l ’intégrale).
En effet, en partageant l ’intégrale (1.11) en parties réelle et imagi­
naire on aura
71
\ / (2 ) dz = lim 2 {u (Êfe, r\k) Axh— v (lhr\k) Ayh} +
JC 71-+00k, = l.
n
-M n-*
limoo 2 (&» *1*) Aa?* + u (£*» ’lft)
k=l
D’où en vertu de théorèmes connus d’analyse on peut mettre l ’inté­
grale (1.11) sous la forme d’une somme de deux intégrales curvilignes
de fonctions d’une variable réelle
j f (z) d z = j (u dx — v d y )-\-i j (v dx-\-u dy). (1.12)
C C C

Soit z = z (t) = x (t) + ty (t) l ’équation paramétrique de la


courbe c, avec z (tj) = A, z (t2) = B. En vertu de (1.12) et en sup­
posant
f (z) = f [x (t) - f iy (*)1 ; dz = [x' (t) + iyr (i)l dt = z’ (t) dt,
il vient
t,
j f ( z ) d z = j f(z(t)) z’ (t) dt.
C tx

De (1.12) il résulte visiblement que les intégrales de fonctions


d’une variable complexe jouissent des propriétés usuelles des inté­
grales curvilignes. En particulier,

j { a f ( z ) +bg( z ) } dz = a j f ( z ) d z + b j g(z)dz, (1.13)


e o c
j f { z ) d z = j f ( z ) d z + j f(z)dz, (1.14)
Cl+C, Ci c,

j f ( z ) d z = — j f(z)dz, (1.15)

où a et b sont des constantes complexes, cx 4- c2 la courbe, c la courbe


confondue avec c mais parcourue dans le sens inverse.
Enonçons encore une propriété de l ’intégrale d’une fonction
d’une variable complexe susceptible d’être utilisée dans l ’étude
des intégrales
j / (2 ) dz | < j | / (2 ) | | dz | <AfZ, (1.16)
c c
20
où M = max | f (z) | sur la courbe c et l est la longueur de cette
courbe.
On s’assure sans peine que s ’agissant de fonctions arbitraires
d’une variable complexe, la valeur de l ’intégrale dépend du chemin
d’intégration. En effet, soient f (z) = x, z = x 4- iy et c1} c2 deux
chemins d’intégration (fig. 6),
étant composé d’une ligne polygonale
dont le premier segment est le seg­
ment (0, a), et le second (a, a + ib),
c2 d’une ligne polygonale dont le
premier segment est (0, ib), et le
second (ib, a -f- ib). Les calculs mon­
trent que
j x d z = —--\-iba\ j xdz~
ct c.

Supposons maintenant que f(z) est


analytique dans le domaine D et, par conséquent, remplit les con­
ditions de Cauchy-Riemann
d u _ dv d u __ dv
dx dy ’ dy dx '
Les fonctions figurant sous le signe d’intégration dans les intégrales
/ i = j ( w d a : — vdy) et J 2 = j (vdx + u dy)
C C

de (1.12) peuvent être représentées par des différentielles totales

d ü ^ d x + ^ -d y; dV = % r d x + % d y ,

dU dU dV dV
dx Uj dy V’ dx V’ dy U'
D ’où il vient que les intégrales J 1 et / 2 de (1.12) et partant ^ / (z) dz
c
ne dépendent pas du chemin d’intégration. Ce fait remarquable
constitue le théorème de Cauchy suivant.
Théorème 1. Si f {z) est une fonction analytique en tout point
d'une domaine simplement connexe D les intégrales étendues à un chemin
quelconque joignant deux points de D sont égales.
Si A et B sont deux points quelconques du domaine D, cx et c2
deux chemins arbitraires joignant ces deux points, alors on a l ’égalité
(fig- 7):
j / (z) dz = j f {z) dz. (1.17)
Cl c.

21
Le théorème de Cauchy permet tout d’abord d’introduire l ’inté­
grale indéfinie d’une fonction analytique. En effet, fixons le point A
et étendons l ’intégrale à un contour joignant À à z
Z

*■(*)= J/(E)<£. (1.18)


A
On peut étendre l ’intégration à tout chemin joignant A à z, puisque
l ’intégrale ne dépend pas du chemin et, par conséquent, ne dépend

que de z. La fonction F (z) s ’appelle intégrale indéfinie de / (z).


L’intégrale indéfinie de / (z) possède une dérivée égale à / (2 ). Dans
nombre d’applications il est plus commode d’utiliser le théorème
de Cauchy sous une formulation légèrement différente.
Théorème 1'. Si f (z) est une fonction analytique dans un domaine
simplement connexe, Y un contour simple fermé contenu dans ce domaine,
on a
j f(z) dz = 0.
r
Soit donné dans un domaine multiplement connexe D (fig. 8)
un contour fermé simple c0 i.e. un contour sans point double, com­
prenant en son intérieur les contours fermés simples c2, . . ., cn

extérieurs mutuellement l ’un à l ’autre. Si l ’on suppose que la fonction


/ (z) est analytique dans un domaine (n + l)-connexe limité par le
contour c0 parcouru dans le sens positif et les c% (k = 1, 2, . . ., n)
22
parcourus dans le sens négatif, on aura

j f ( z ) d z = J / (z) dz + j f (z) dz + . •. + j f ( z) dz. (1.19)


c0 ct ca en

La formule (1.19) traduit le théorème de Cauchy pour un domaine


multiplement connexe. En effet, si l ’on procède aux coupures
7i> Ï 2» • • • » ? » comme l ’indique la figure 8, le domaine multiple­
ment connexe devient simplement connexe. En intégrant le long du
contour fermé indiqué par les flèches (cf. fig. 8) et tenant compte de
ce que les intégrales prises sur les coupures s ’annulent car celles-ci
sont parcourues dans des sens inverses, on obtient la formule (1.19).
A noter que les domaines dont l ’intérieur renferme les contours
ck (k = 1, 2, n) peuvent appartenir ou non au domaine d’ana­
lyticité de / (z).
Le théorème de Cauchy permet de déduire la formule de Cauchy
fondamentale suivante qui donne l ’expression d’une fonction analy­
tique aux points intérieurs d’un con­
tour fermé à l ’aide des valeurs prises
par cette fonction sur le contour en
question

V - 20*
O
Démontrons cette formule. Soit c
(fig. 9) un contour fermé simple con­
tenu entièrement dans un domaine
simplement connexe D dans lequel
f (z) est analytique, z un point fixe du
domaine limité par le contour c. La fonction à intégrer dans
(1.20) est analytique dans le domaine D sauf en £ = z. Eliminons
ce point en l ’entourant d’un cercle k de centre z et de rayon r. La
fonction considérée étant analytique dans la couronne limitée par c
et &, on a en vertu du théorème de Cauchy

c k k k
Dans les intégrales étendues au contour &, £ est un point frontière
du cercle | £ — z | = r de sorte que £ = r + rei(p, d£ = irei(v et
2n
j j * P = 2*i/(z).
k 0
S’agissant de la deuxième intégrale, en vertu de l ’inégalité (1.16)
on aura
/(»)—/(£) d l ^ 2nr max
î £—z
/ ( * ) — / ( £)
z— S
= 2n max | f (z) — / (£) |.

23
La fonction f {z) étant continue, la différence | f ( z ) — /(£) | tend
vers zéro avec r 0, donc, j = 2nif (z) ou
C

'< ‘> = 2 k <1-21)


c

La formule de Cauchy est la clé de voûte de la théorie des fonc­


tions d’une variable complexe. En l ’appliquant on démontre sans
peine que la relation aux différences
f (z+Az)-f(z) 1 r f(0 ,r ____i _ r f(Q ^
Az 2niAz J £—z —Az * 2niAz J £— z *
c c

- 1 f f(0 dt
2ni J (£—z) (£—z —Az)
C

tend vers la dérivée


jr / _ \ _ f r f (O jf-
1 2ni J (£—z)* d ^*
c

lorsque Az-^0. De là on déduit la formule intégrale générale


de Cauchy

(« = 0 , 1 , 2 , . . . ) . (1.22)
C

De là découle l ’une des principales propriétés des fonctions analyti­


ques savoir qu’une fonction analytique est dérivable autant de fois
que l ’on veut et son expression et celle de ses dérivées sont données
par la formule (1.22) en fonction de ses valeurs à la frontière. Donc
l ’analyticité d’une fonction de variable complexe dans un domaine
fermé simple entraîne l ’existence de toutes les dérivées d ’ordre supé­
rieur.
Soit dans (1.22) z le centre du disque c de rayon p contenu dans
D , M (p) le maximum du module de la fonction f (z) sur c. On
obtient alors la majoration suivante pour le module de la fonction
et de ses dérivées :

i r ( * ) K ï P - ) 2*P = ï i | iE]. «= 0,1,2,... (1.23)

Ces inégalités s ’appellent inégalités de Cauchy.


En vertu de la formule de Cauchy, les valeurs d’une fonction
analytique à l ’intérieur du domaine s ’expriment à l ’aide des valeurs
prises par cette fonction sur le contour de ce domaine. Ajoutons
à cela qu’une fonction analytique est entièrement définie par ses
valeurs sur une suite quelconque de points convergeant en un point
intérieur du domaine où elle est analytique.
24
Théorème 2. Soient données deux fonctions f (z) et <p (z) analy­
tiques dans un domaine D et prenant les mêmes valeurs en une suite de
points ax, a2, . . ., an, . . . convergeant vers a 6 Z) lorsque n -> oo.
On a f (z) = <p (z) partout dans D. En particulier, ces fonctions sont
confondues dans le domaine D si f (z) = cp (z) sur un segment appar­
tenant à D .
A noter que ce théorème appelé théorème d'unicité est partie
intégrante d ’un cercle de problèmes étroitement liés à l ’une des
plus importantes notions de la théorie des fonctions d’une variable
complexe, la notion de prolongement analytique. Le problème du
prolongement analytique consiste en ce qui suit. Soit f (z) une fonc­
tion analytique dans un domaine D ' contenu dans un domaine D.
On demande une fonction F (z) analytique dans D et coïncidant
avec / (z) dans D \ En vertu du théorème d’unicité, si cette fonction
existe, elle est unique.
7. Séries de Taylor. Les séries de nombres et de fonctions sont
étudiées en théorie des fonctions d’une variable complexe et d’une
variable réelle. En outre les principales notions établies dans le
domaine réel se transposent au domaine complexe.
C’est notamment le cas de la convergence absolue, de la conver­
gence uniforme, des séries entières. Supposons, par exemple, que

S /*(*) d-24)

est une série de fonctions de variable complexe, définies sur un ensem­


ble de points E ,

■S„(Z)= 2 / * (2)
0
la somme partielle des n + 1 premiers termes de cette série. On
dit que la série (1.24) est uniformément convergente si pour tout
e > 0 il existe un N (e) dépendant uniquement de e tel que pour
n > N (e) l ’on ait
I S n+m (2 ) S n (z) | <^ 8
quel que soit m naturel en tous les points de l ’ensemble E. Désignons
/ (z) = lim S n (z).
n—OO
Une condition nécessaire et suffisante pour que la série (1.24) soit
uniformément convergente sur l ’ensemble E est que pour tout e > 0,
il existe un N (e) dépendant seulement de e, tel que pour tous les
n > N (e), on ait
I f { z ) —S n (z) | < e
en un point quelconque z £ E.
Contrairement à la convergence uniforme d’une série de fonctions
dans un domaine D , la convergence d’une série de fonctions sur tout
25
ensemble fermé borné de points de ce domaine est très importante.
oo
On dit que la série 2 fk (2) est uniformément convergente à l ’inté-
fe=0
rieur d’un domaine D si elle est uniformément convergente dans un
domaine fermé quelconque D* cz D. Toute série uniformément con­
vergente dans D l ’est sur chaque partie fermée D * de D.
Le théorème suivant dû à Abel (1837) définit le domaine de con­
vergence d’une série entière.
Théorème 1. Si la série entière

2 av (z — z0)v, (1.25)
v=0
où a v sont des nombres complexes, est convergente au moins en un point
z1 ¥= zo> H existe un disque de rayon R et de centre z0 tel que la série
(1.25) est convergente à l'intérieur du disque \ z — z0 | «< R et diver­
gente a l'extérieur du disque | z — z0 | > R. Sur le cercle | z — z0 | =
= R la série peut être ou convergente ou divergente.
Le nombre R s’appelle rayon de convergence de la série entière.
Lorsque le disque de convergence couvre le plan complexe tout entier,
i.e. la série (1.25) est convergente pour tous les z finis, on pose R = oo.
Si le disque de convergence se réduit à un point, i.e. la série (1.25)
n’est convergente en aucun point autre que z = z0, on pose R = 0.
En vertu du théorème de Cauchy-Hadamard le rayon de convergence
d’une série entière vaut

limy/ |an |
n -* o o

où lim | an | est la limite supérieure de la suite | ai | , | |,


n -►oo

y/~ I I > ♦• •
La série entière converge absolument et uniformément dans tout
disque | z — z0 | ^ R x < R. A l ’intérieur du disque | z — z0 | <C i?,
la série (1.25) est une fonction analytique / (z), quant à la série
obtenue par intégration terme à terme de (1.25) le long d’un chemin
entièrement contenu dans le disque de convergence, elle converge
et n’est autre que l ’intégrale de la fonction / (z). La dérivée se déduit
par dérivation de la série entière. Un exemple élémentaire de série
entière est la progression géométrique
1 + z + z2 + . . . 4- z"-1 + zn + . . . (1.26)
La série (1.26) est convergente pour | z | < 1 et sa somme vaut

lim (1 + z + z2-J- . . . + z71”1+ zn) = lim —r— — = -r —.


7 1 -0 0 n - oo 1 — 2 1 — 2

Le rayon de convergence de (1.26) est égal à l ’unité.


26
Théorème 3 (de Weierstrass). Si les termes de la série
f o (z) + fi (2 ) + • • • + fn (z) + • • • (1.27)
uniformément convergente à l'intérieur d'un domaine D sont analytiques
dans ce domaine, la somme de la série de f (z) est également analytique
dans D. Par ailleurs, les séries
Û (2) + / ‘Z*’ (2) + • • • + /? ’ W + • • •, (1 -28)
obtenues par une k-uple dérivation terme a terme de la série (1.27)
sont également uniformément convergentes à l'intérieur de D et repré­
sentent les dérivées d'ordre k de la somme de la série de f (z) dans D.
Le développement des fonctions analytiques en séries entières
se base sur le théorème suivant.
Théorème 4. Toute fonction f (z) analytique dans un disque
| z — z0 | < R centré en z0 est susceptible d'être représentée à l'inté­
rieur de ce disque par la série de Taylor
OO

/ (z) = 2 ûv (z zq) t (1.29)


v=0

« v = ^ r / <,,( 2 „ ) = j (1-30)
Cc 0/

et ce développement est unique. Ici c0 est un cercle de centre z 0 et de


rayon R 0 < R.
En vertu de la formule intégrale de Cauchy (1.22), en un point
quelconque z z0 on a
(1.31)

où le point z est intérieur au contour c0. Sur c0 on a | £ — z0 | = R 0


et, d’autre part, | z — z0 | <C R 0, puisque z est intérieur à c0. U tili­
sons le développement
1 1 1______ 1 1 V / z~ z0 \ v (1.32)
C—z i —z0—(z —z0) ~ l ~ z 0' 1 Z—Z0 l - z 0 Zi \ £ - z 0 ) •
v=0
£— zo
Z—Z,,
Comme 5<
7 < ; 1 , la série (1.32) est uniformément convergente
£—Zo
en £ situés sur c0. Multiplions les deux membres de (1.32) par
-2^-/(£) et intégrons terme à terme sur la courbe c0. En vertu
de la formule (1.31), on obtient

fit)
(£—2d)V+l
27
ou
oo
f ( z ) = S ûv (z —20)V,
v=0

où, en vertu de la formule de Cauchy (1.22)

CLy
1 r Ht) jr fM (1.33)
2ni J (£—*0)v+ ‘ vl •
co
Le développement de / (z) en la série de Taylor (1.29) est unique,
puisque les coefficients a v sont définis de façon unique. En effet,
en faisant z = z0 dans (1.29), on obtient a0 = / (z0). Dérivant la
série entière (1.29), on aura

f (z) — S av (v) (z—Zof"1.


V= 1

En posant z = z0, on trouve «1 = /' (z0).


De façon analogue, il vient

0v = - £ M , (1.34)

et les coefficients (1.34) sont confondus avec (1.33).


Donc, si l ’on développe une fonction en série entière suivant les
puissances (z — z0) par deux méthodes différentes, les coefficients
des deux développements en les mêmes puissances de (z — z0) se
confondent et sont ceux de la série de Taylor.
On remarquera que le point z = z0 en lequel / (z0) = 0 s ’appelle
zéro de la fonction f (z). Supposons que la fonction analytique / (z)
est non identiquement nulle au voisinage de son zéro z0. On appelle
ordre du zéro z0 l ’indice du premier coefficient non nul de la série
de Taylor de la fonction / (z) au point z0. La fonction figurant sous le
signe d’intégration de (1.31) étant partout analytique dans le disque
de convergence c de centre z0 et de rayon i?, sauf en £ = z0, on peut
déformer le contour c0 en un contour fermé quelconque entourant
le point z0 et entièrement contenu dans le disque de convergence c.
On appelle entière une fonction dont la série de Taylor est partout
convergente (quel que soit z fini).
8. Séries de Laurent et points singuliers. Etudions maintenant
les fonctions d’une variable complexe non analytique en tous les
points de leur domaine de définition. On considérera des fonctions
univoques aux points en lesquels ne sont pas remplies les conditions
de Cauchy-Riemann. Ces points sont appelés points singuliers. Soit
une fonction univoque / (z), analytique dans le domaine D, limitée
par deux cercles concentriques de rayons R et r (r £ ] i?, 0 [) et
de centre z0. Traçons deux cercles concentriques kx et de centre z0
et respectivement de rayons rA et i?lf 0 <; r < rx «< R (fig. 10).
28
La fonction / (z) est analytique dans le domaine doublement
connexe D x limité par les cercles kx et K x et sur ces cercles. Si l ’on
transforme le domaine doublement
connexe D x en un domaine simple­
ment connexe en effectuant la
coupure mn et que l ’on applique la
formule intégrale de Cauchy pour
tout z non situé sur cette coupure,
on obtient

K,
___ 1 ] / « ) (1.35)
2 jiî fe, £ z
La coupure mn étant quelconque,
la formule (1.35) vaut pour tous
les z du domaine D x. Dans la pre- Fig. 10
mière intégrale du second membre de (1.35), développons-=— en
b—J
la série
1
£—z £—z0 Z — Zr - S ( ^ r , (1.36)
v=0
Ç—zo
qui est uniformément convergente en les £ situés sur le cercle K x
puisque c’est une progression géométrique de raison l ~ z°
Ib z0
= qx <C 1. Dans la deuxième intégrale développons -=---- en la série
b z

l —z Z Zq C—zo (1-37)
v=0
z — z0

qui est aussi uniformément convergente en les £ situes sur le cercle


r _2 f
kx puisque c’est une progression géométrique de raison -----
Z Zq I
=
= g2 <C 1. Portant (1.36) et (1.37) respectivement dans la première
et la seconde intégrales de (1.35) et intégrant terme à terme, on
obtient

f(z)~ 2 (z—z0)v 2^r j


v=0 K t Vb 0/
oo

v=0 ht
29
ou

/ (z) — S
v=l
a-v (z zo) V"1“ S
v= 0
(z ZqY , (1.38)
OU
/(£)
a-v_ 2^r j <£-«.) =v+r<rç (v = i , 2, . . . ) ;

«v~gT j < (v-O .1.2....). (1.39)


■^1
Le développement (1.38) avec les coefficients (1.39) de la fonc­
tion / (z) s’appelle série de Laurent. Si la fonction / (z) est analytique
dans le disque kly en vertu du théorème de Cauchy tous les a_v = 0
et la série de Laurent coïncide avec celle de Taylor. La fonction
/ (z) étant analytique à l ’intérieur de Z), en vertu du théorème de
Cauchy, on peut remplacer le contour d’intégration le long des cercles
K x et par un contour K entièrement contenu dans D et parcouru
dans le sens direct. En groupant les deux termes dans (1.38) on obtient
la proposition importante suivante.
Théorème 5 (de Laurent). Toute fonction f (z) analytique dans
le domaine D, r •< | z — z0 | <C R est représentable dans ce domaine
par une série convergente de Laurent
00

/(z)= 2 av (z — z0) \
V=~ 00

OU
L f _ f(Q
CL\ dt (1.40)
2ni J (C-*o)v+1 ^
Donc, le domaine de convergence de la série de Laurent est la
plus grande couronne D où f (z) est encore analytique. Ceci étant
les frontières de ce domaine contiennent au moins un point singulier
chacune. Le cas le plus intéressant est celui où le centre de ces cercles
z0 est l ’unique point singulier de la fonction / (z) à l ’intérieur du
disque kv La série (1.38) est alors convergente pour tous les z tels
que 0 < | z — z0 | «< R. On dit alors que le point z0 est un point
00

singulier isolé. La partie 2 a -v (z — zo)~v du développement (1.38)


V= 1

est appelée partie principale de la série de Laurent. La série 2 ûv (z —


v=0
— z0)v qui est composée de toutes les puissances non négatives
du développement est la partie régulière de la série de Laurent de la
fonction / (z) au voisinage du point z0. Le point z0 est appelé pôle
d'ordre m si la partie principale de la série de Laurent ne contient
qu’un nombre fini de termes et en outre a_m est le dernier coefficient
non nul. Dans ce cas la série de Laurent s’écrit
00
/(z)= 2
V = -T O
ûv(z — z0)v.

30
Si la partie principale de Laurent contient une suite infinie de
ternies, le point z0 est dit point singulier essentiel. On dit que le point
z0 est un point singulier artificiel si la partie principale de la série
de Laurent est identiquement nulle. Dans ce cas elle s’écrit

/ ( z ) = 2 av (z — zQ)v.
v=0

Donc, si l’on définit la fonction au point z0, en posant par exemple


/ (z0) = a0, la fonction / (z) devient analytique au point z0 et la
« singularité disparaît ».
On appelle fonction méromorphe dans un domaine D une fonction
holomorphe dans D sauf aux points singuliers qui sont des pôles.
Les opérations arithmétiques sur les fonctions méromorphes dans D
conduisent à des fonctions méromorphes à la condition que le déno­
minateur soit différent de zéro dans la division.
Jusqu’ici nous avons étudié les fonctions / (z) de variable com­
plexe dans des domaines susceptibles d’admettre le point à l ’infini
comme point frontière et non comme point intérieur. La définition
de la dérivée en un point z impliquait également la finitude de z.
Si un domaine D' contient le point à l ’infini, i.e. contient tous les
points extérieurs au disque | z | *< i?, les définitions de l ’analyticité,
du pôle, du point singulier essentiel et du point singulier artificiel
restent en vigueur par la transformation z = qui amène le point
à l ’infini en l ’origine des coordonnées. Si | z | ->- oo, alors £ ->■ 0.
La fonction f (z), analytique pour les z finis tels que | z | > R,
se transforme en une fonction analytique <p( £) pour 0 «< | £ | < .
Si q) ( £) est analytique aussi pour £ = 0 on dit que la fonction / (z)
est analytique à l ’infini. Si le point £ = 0 est un pôle d’ordre mr
un point singulier essentiel ou un point singulier artificiel de la
fonction <p (£), on dit que le point à l ’infini est respectivement un
pôle d’ordre m, un point singulier essentiel ou un point singulier
artificiel de la fonction / (z). Le développement en série de Laurent
de / (z) dans le domaine R < | z | «< oo est

oo

f ( z)= S flvZ'V.
V— OO

Le point à l ’infini est un point singulier artificiel si a v = 0


pour v < 0 ; un pôle d’ordre m si a_m ^ 0 (m <C 0) et a v = 0 pour
v < —m ; un point singulier essentiel si existe une suite infinie de
coefficients a v 0 à indices négatifs.
31
Traitons quelques exemples simples. La fonction / (z) = ^zj_z ÿh
.admet en z0 un pôle d’ordre m. La fonction

4 ,„\ _ 2z 1 1 _ 1 1 ^ / *+ * \ v _
z2- l ~ z + l "T" z— 1 ~ z + l 2 Zj \ 2 / ~
v=0

= 7 4 r + 4 2 ( - D v( ^ - r
v=0

possède un pôle d’ordre un aux points z — 1 et z = —1. A signaler


que si la fonction / (z) possède un pôle d’ordre m au point z = z0,
sa multiplication par (z — z0)m conduit à la fonction (z — z0)m/ (z)
analytique au point z = z0.
Examinons la fonction transcendante entière
/(z) = e<z> = l + —

au point à l ’infini. Posons z = y . Il vient

/ ( { ) = < p ( S ) = i + Tl I + Ti V + - - - = v=0 *

D ’où il suit qu’à l ’infini la fonction ez possède un point singulier essen­


tiel. Les fonctions trigonométriques sin z et cos z possèdent égale­
ment un point singulier essentiel à l ’infini. Si une fonction / (z)
possède un point singulier essentiel en z = z0, son produit par une
puissance quelconque de (z — z0) n’est pas une fonction analytique
GÜ 2 qi
Le polynôme

/ (^ ) == Ü q -J- CL\Z - |- <2TuZ , {P'm 0 )

est une fonction analytique en tout point fini, possédant à l ’infini


l
un pôle dont l ’ordre est celui du polynôme puisqu’en posant £ = — Z
on obtient
/ ("£■) = 9 (£) = a<H—^- + • • •

9. Fonctions multivalentes. Les fonctions élémentaires jouissent


souvent de propriétés nouvelles dans le domaine complexe. L’étude
des fonctions multivalentes dans le domaine complexe semble pré­
senter le plus d’intérêt.
Soit la fonction w = y/'z. Cette fonction est n-valente. Chacune
de ses valeurs est définie par une valeur de l ’argument z. Supposons
que arg z0 est une valeur de l ’argument z0 et que le point z décrit
32
en partant de z0 une ligne c ne passant pas par l ’origine des coordon­
nées. Désignons par arg z la valeur de l ’argument qui varie conti­
nûment à partir de arg z0.
On distinguera deux cas.
1 . La courbe c est fermée et ne contient pas le point z = 0 à l ’in­
térieur.
2. La courbe c (notons-la c ) est fermée et contient le point z = 0
à l ’intérieur (fig. 1 1 ).
Dans le premier cas, lorsque le point z décrit une fois la courbe c,
le point w = “y f z, oùy^z est une valeur choisie de la racine, parcourt

Fig. 11

une fois une courbe fermée I \ Les autres valeurs de w = y f z définies


par d’autres valeurs initiales arg z0 décrivent des courbes fermées
♦ 2 JeTC
distinctes de T seulement par une rotation d’un angle de —— (k =
= 1, 2, . . n — 1 ).
Dans le second cas, lorsque le point z décrit entièrement la courbe c
dans le sens direct en partant de z0, le point w = 1f/r~z ne revient pas
à son point de départ, car arg z subit un accroissement de 2 jt: le
2 tc
( cos — +

+ i s i n ^ ) est une valeur de distincte de w 0. Le point w ~ z


ne revient à sa position de départ que lorsque la courbe c aura été
parcourue n fois. Donc, si le domaine D ne contient aucune courbe
fermée entourant le point z = 0 , on obtient n fonctions continues et
univalentes. Ces n fonctions s’appellent branches de la fonction multi­
valente w = z et chacune de ces branches est une fonction analyti­
que dans D. Si D contient au moins une courbe fermée entourant
z = 0 , il est alors impossible de distinguer les branches de z.
Le point z = 0 en tout voisinage duquel il est impossible de séparer
les n branches univalentes de la fonction z est appelé point de
ramification de cette fonction.
3 -0 9 3 6
La fonction logarithmique est un autre exemple de fonction
multivalente. Celle-ci se définit comme la fonction inverse de la
fonction exponentielle, de façon plus précise, on dit qu’un nombre w
est le logarithme d’un nombre z si ew = z et l’on note w = ln z.
Si Wx = ln zx w 2 = ln z2, la définition entraîne
ln zx - f ln z 2 = ln {zxz^.
En posant zx = \ z |, z2 = eiargz, on obtient

ln z « ln | z | - f i arg z,
où arg z désigne une valeur quelconque de l ’argument z. La parti©
réelle de ln z est univalente et définie de façon univoque, la parti©
imaginaire à 2kn près. La fonction logarithmique est donc une fonc­
tion multivalente. Pour fixer les idées cette fonction multivalent©
est notée Ln z de sorte que
Ln z = ln | z | + f Arg z = ln r + i (<p + 2kn),

où ln z désigne une valeur quelconque de Ln z.


En contournant le point z = 0, on passe (comme pour w = y^z)
d’une branche de la fonction w = Ln z à une autre en donnant ainsi
un accroissement de 2n à la partie imaginaire de cette dernière.
Le point z = 0 est un point de ramification de la fonction Ln z.
Si le domaine D comprend au moins une courbe fermée entourant
le point z = 0, les branches de la fonction Ln z ne peuvent être
différenciées. Si le domaine D ne contient pas de courbes fermées
entourant le point z = 0 , on peut distinguer une infinité de branches
continues et univalentes de la fonction multivalente w = Ln z.
Donc, si la fonction / (z) est analytique au voisinage d’un point
quelconque z 0 et qu’après un tour complet autour de ce dernier ne
prenne pas sa valeur initiale mais une nouvelle valeur, la fonction
/ (z) est multivalente et le point z0 un point de ramification.
10. Théorème des résidus (de Cauchy). Si une fonction univalente
/ (z) est analytique en un point fini z0 et en un de ses voisinages, 1©
théorème de Cauchy donne

j / (z) dz = 0, (1.41)

où c est un contour fermé simple quelconque, entièrement contenu


dans le voisinage indiqué précédemment et renfermant z0.
Supposons maintenant que le point z0 est un point isolé singulier
de la fonction / (z). L’intégrale (1.41) sera généralement non nulle.
Cette valeur, ainsi qu’il découle du théorème de Cauchy (cf. § 1, pt. 6 ).
ne dépend pas de la forme du contour c et peut être calculée. En
effet, au voisinage du point singulier z0 ( 0 < | z — z 0 | < r) la
34
fonction / (z) peut être développée en la série de Laurent
f(z) = a0+ ai (z — z0) - f . . . + a n (z — z0)n+ • • •
| a-l l a~2 | (1.42)
( z - z 0)2 + • • • ’
uniformément convergente sur c, puisque c est contenu dans le voisi
nage de z0.
Intégrant terme à terme (1.42) le long de c et eu égard à
j (z—z0)mdz = 0 (m = 0 , 1 , 2 ,...) ;

J tî-F " 0 (» = 2 , 3 , . . . ) ,
C

on obtient la formule

j / ( z ) d z = 2 ma_i. (1.43)
C

La valeur de l ’intégrale ^ ^ / (z) dz est appelé résidu de la fonc-


C
tion / (z) au point singulier z0. En vertu de (1.43), le résidu est égal
à a_x, i.e. au coefficient de la première puissance négative du dévelop­
pement de Laurent. Dans bien des cas la formule (1.43) permet de
calculer sans difficultés des intégrales de contour dans le plan com­
plexe, moyennant une décomposition de la fonction / (z) en une série
de Laurent au voisinage du point z0, dont il ne faudra déterminer que
le coefficient de la première puissance négative.
Appliquons la série de Laurent au calcul du résidu du point
z0 qui est un pôle du premier ordre. Il vient l ’égalité
(z — z0) / (z) = û .j + a0 (z — z0) + flj (z - z 0) 2 + . . .,
d’où il suit pour z z0 que
a_! = Res f (z0) = lim (z — z0) / (z). (1 .44)
z —z0

Si au voisinage du point z0 la fonction f (z) est définie comme le


quotient de deux fonctions analytiques en ce point, f (z) = ^ 4 4 ,
<P (zo) ¥= 0, et T (z0) possède en z 0 un zéro du premier ordre, i.e. f (z)
possède en z 0 un pôle du premier ordre, alors eu égard à la décom­
position
' r { z ) = { z - z t ) t (2o ) + i î z ^ H ' r ( 2o) + ..

3* 35
il vient
a~i = Res f (z0) = lim (z — zo) ijr ç y = ♦ (1 -45)

Si le point z0 est un pôle d’ordre m de la fonction / (z), la série


de Laurent s ’écrit

/(z ) = . a-m, + . . . + , ° ~ \ +
1V (2 —Z0)m (2 —Zo)

oo
+ ûo 4" û i (z — zo) 4" • • • = 2 (z — zo)v-
v=-m
Le produit
OO
(z—z0)m/(z ) = 2 « v (2 — zo)v+m (1.46)
v=~m
est une fonction analytique au point z0. Dérivant (1.46) (n—1) fois
et passant à la limite lorsque z z 0 (il est impossible de porter
directement z = z 0 dans la dérivée, puisque z 0 est un point singulier
de / (z)), il vient
/ (z„) = 7 ;ri 1TT lim {(z - Zo)”/ (z)>. (1.47)

Pour m = 1 , la formule (1.47) se transforme en (1.44).


Passons maintenant à l ’étude du théorème fondamental des
résidus. Soient donnés un domaine D dans lequel une fonction
/ (z) est analytique, un contour c0 (fig. 1 2 ) sans point double contenu

dans D et à l ’intérieur duquel la fonction / (z) ne possède qu’un


nombre fini de points singuliers isolés zv (v = 1, 2, . . ., n). Com­
prenons chaque point dans de petits contours fermés cv entièrement
contenus dans le domaine limité par c 0 et extérieurs respectivement
36
l ’im à l ’autre. En vertu de (1.19), il vient

-s ü j ^ ( 2 ) & = i ï ï r 2 j /(* )* • t1-48)


C0 h = i Ch

Dans le second membre de cette égalité on reconnaît la somme des


résidus des points singuliers zv. La formule (1.48) permet d’énoncer
le théorème suivant des résidus.
Théorème 6 . L'intégrale d'une fonction f (z) étendue à un contour
fermé c0, parcouru dans le sens positif et contenu dans un domaine où-
la fonction est univalente et analytique, sauf en un nombre fini de
points singuliers isolés, et ne passant pas par ces points singuliers, est
égale au produit par 2 jti de la somme des résidus de tous les points singu­
liers compris dans c0, i.e.
n
Çf ( z) dz = 2ni 2 R es/(zv). (1.49)
C0 V=1

Cet important théorème sera utilisé dans la suite pour l ’inversion


de l ’intégrale de Laplace.
11. Lemmes de Jordan. Pour obtenir des expressions commodes
au calcul des intégrales de contour, dans la plupart des cas il importe
de déformer dûment le chemin d’intégration. Les lemmes de Jordan
suivants nous seront très utiles.
3T
Lemme 1. Désignons les arcs de cercle | z — a | = R n, ---- 2 " ^
^ arg (z — cr) ^ et arg (z — a) ^ — jt respectivement par
cn et cn. Supposons que lim R n = 00. S i une fonction f (z) d'une
71-»*OO
variable complexe z tend vers zéro uniformément en arg z lorsque n 00
sur cn et cn, alors

1) lim f f {z) ezt dz — 0 si t<C 0, (1.50)


M .M J

2) lim Ç f (z) ezt d z = 0 si t > 0 . (1.51)


n-** 00 J
n

D é m o n s t r a t i o n . La fonction f {z) tendant vers zéro


uniformément en arg z sur cn et cn, il existe un nombre N (e) suf­
fisamment grand (dépendant de e et non de z) tel que l ’on a | / (z) | <C
< e pour n > N (e) sur cn et cn. En tout point z = g + R neî(p
situé sur ces arcs (fig. 13), on aura, eu égard à | i | = 1 et | ei(f> \ = 1 ,

|(fa| = | iRnefr d<p | = R„d,p , | e“ | = e<”e,s» 008*.


37
De l ’inégalité
j /(z )< fe |< j | f(z) | | dz\
C C

on déduit la majoration
lt/2
| J f { z ) e t z dz < BRneat f cos ^ d<p =
—Jl/2
Jl/2
= 2 ei?„e« f giflrtoostp^q) (1.52)
0
et
3 Jl/2
|* / (z) etz dz I < zR neat f etR* 003 * dtp =
n/2
ji

= 2&Rneat C etRn cos ^ dtp, (1.53)


Jl/2
Pour estimer l ’intégrale
Jl/2
j e /Jln cos <p ^q) (J < 0 )

3T
de (1.52), posons ^ — "2 — <P» d’où il vient
Jl/2 ji/2

j e tRn coa <Pd(p = [ etRn sln ^ dW , t < 0 . (1.54)


0 0

38
Comme
s in ¥ > 4 ^, (1.55)
JT

dans l ’intervalle J O, -y £ (cf. fig. 14), on obtient


îtr
/ 2
nL2 2tRn.v
\ etRn cos ^ dq> <C \ e n dY,
^ o
d ’où il suit, pour t<C 0 ,
ni2 2fHn
j / (z) etz dz < 2sRneat j e « * d ¥ =
Cn

ETC ETC
= — (««» - 1} < f n - ** < rw \ ;
comme e est arbitraire, cette expression entraîne la validité de la

formule (1.50). Pour majorer l ’intégrale


n
f etRnCosvdq> ( £ > 0 )
Jt/ 2

de (1.53), posons — ^--J-q). On aura


JT Jt/ 2 ît / 2
\ e tRn c o stp ^ q j— j e - t J l n s i n ^ ^ l J f = j e (-* )B n sin W d W ,
ît/ 2 0 0

i.e. on obtient de nouveau l ’intégrale (1.54). Donc, pour t 0,

ETC
j / (z) etz dz <
-71
ce qui démontre (1.51), puisque e est arbitraire ■ *).

*) Le symbole ■ désigne la fin de la démonstration.


39
A titre d’exemple montrons que les conditions du lemme de
Jordan sont réalisées pour la fonction
±/_\ _ gmz7ra~f~ ° m -iz 771"1 4~ • • • 4~ go
/U &7lzn+&7l-lzn-1+ ..-+ fto ’
où m et n sont des entiers, n^sO, m ^ O , n — m = r > 0 , am^= 0 ,
bn ^ 0. Le changement de z en y donne

am 4~Æm-xC4~ + «o£OT -P m (D
/ w = / ( x ) = <p r a = s ’' + &o£n b *n(C) ‘
Comme 0 , il existe dans le plan £ un disque de rayon R 1 de
centre £ = 0 qui ne contient aucun zéro du polynôme P n (£). Donc
pour tous les | £ | <C R 1 on a
m (£) I
’n(Ê) 1^

et Jcp (£)( < |£(r M , d ’où

! /( * ) ! < r •

Ceci traduit le fait que la fonction / (z) tend uniformément vers


zéro lorsque z oo.
La variante suivante du lemme de Jordan est quelquefois plus
commode à l’usage.
Lemme 2. Supposons qu'une fonction f {z) d'une variable complexe
z vérifie sur les arcs de cercle (fig. 15)

Tr : \ z\ = R, -y — e < a r g z < - — + e

l'inégalité
I f (z) | < M R ~ \
où M et k > 0 sont des constantes, et e = arc sin y ; aZors

Z > 0 .

Démonstration. Ce lemme découlera du précédent si


l ’on prouve que

lim { [ + j } / ( z ) e “ d z = 0 , t > 0, (1.56)


CR CR

où cr et Cr sont les arcs AB et DE du cercle \z\ = R (cf. fig. 15)


40
De l ’inégalité
ïc/2
j/(* > ezt dz j | / (z) | el Re ZR dtp,
3T
4 T"8
AT
où [(z )[^ ---- et R e z ^ o il vient

Jfw dz eot R e —
R*
4
= Rh
eatR arc sin -rR r .

Lorsque i?-)-oo, on a
lim R arc sin - 5 - = a,
R -+00
donc
M
lim ——eato = 0 .
K-00
De façon analogue, on démontrerait que
lim f / (z) e2t dz = 0, £ >> 0 .
R-*oo J
CR
§ 2. Intégrale de Laplace et ses propriétés fondamentales
1 . Intégrale de Laplace. Désignons par / (t) une fonction à valeurs
réelles ou complexes de la variable réelle £, définie sur la section
t 6 [0, oo[ et absolument intégrable sur tout intervalle fini [0, T].
On supposera d’autre part que cette fonction est univalente et
qu’elle admet sur tout intervalle fini un nombre dénombrable de
points de discontinuité *).
Soit z = x + iy un nombre complexe. L’expression
00

f*(z) = X ( f ) = \ e - « f ( t ) d t (2.1)
b
s’appelle intégrale de Laplace. La fonction /* (z) s’appelle transformée
de Laplace ou image de la fonction / (t). La fonction f (t) pour
laquelle l ’intégrale (2 . 1 ) est convergente est dite transformable-
Laplace. On rappelle que l ’intégrale (2.1) est impropre ; par
définition elle est égale à
00 T
C / (t) e~zt dt = lim \ / (t) e~zt dt. (2 . 2 )
_________ 0 T-*°° 0
*) Ces hypothèses ne sont pas restrictives du point de vue physique. Un
exposé plus général implique remploi de l ’intégrale de Lehesgue.
41
Si la limite du second membre de (2.2) existe, on dit que l ’intégrale
(2 . 1 ) est convergente, dans le cas contraire, elle est divergente.
Etudions à titre d’exemple les transformées de Laplace des
fonctions / (t) = 1 et / (t) = eat. Supposons 0. Il vient
00 T

Pour Re z —x > 0 , il vient


e-zT
lim = lim = 0,
T-+oo Z T-+oo

e ~ zT
donc, lim -------= 0. D ’où il suit que la fonction constante f(t) = 1
T-+oo *
est transformable-Laplace, i.e.
# (1 ) = — , Re z > 0. (2.4)
Pour Re z = l ’intégrale de (2.3) est divergente. En effet,
en supposant z ^ 0, on a
-zT -xT
—-----
Z
= —-----
Z
(cos y T — i sin yT). (2.5)

Lorsque T oo le premier facteur du second membre (2.5) tend


vers l ’infini pour x < 0 et est égal à un pour x = 0 ; le second facteur
ne possède pas de limite si y 0 et est égal à l ’unité si y = 0 .
Donc, lorsque z^= 0, l ’expression (2.5) n’admet pas de limite finie.
Enfin lorsque z = 0, i.e. x = y = 0, on a
T T
J e~zt d t = \ dt — T-^- oo.
o o
Supposons maintenant que / (t) = eat, où a est un nombre réel
ou complexe. On a

X (eat) = j e-zteat d t = j e - e -^ d t.
0 o
La dernière intégrale est la transformée de Laplace de la fonction
constante f (t) = 1 dans le cas où le paramètre complexe z est remplacé
par z — a dans (2.3). En vertu de (2.3), on a
X (e at) = —-—
Z CL
[Re (z — a ) > 0 , i.e . R e z > R e a ]. (2.6)

2. Propriétés de la transformée de Laplace. Considérons certaines


propriétés de la transformée de Laplace.
42
1. La transformée de Laplace d'une somme de fonctions f1 (t) et
/2 (t) est égale à la somme de leurs transformées de Laplace

2. La transformée de Laplace d'un produit d'une constante c par


une fonction f (t) est égale au produit de cette constante par la trans­
formée de Laplace de f (t):
X {cf} = cX {/}.
Ces propriétés découlent immédiatement de la définition de la
transformée de Laplace. On sait qu’une opération jouissant de ces
propriétés est dite opération linéaire. Donc, la transformation de
Laplace est une opération linéaire.
Si sont des constantes réelles ou complexes et f k (t) des fonc­
tions, on obtient l ’égalité

« ( 2 ^ ( 1) ) = 2
k=i h= 1
Voyons les transformées de Laplace des fonctions cos coi et
sincoi où (o est une constante réelle:

X (cos coi) = X (■?— ¥ ------) = i - { X («*“') - x («-*«)},


, Atat _ - i (ùt v a
X(smmt ) = X ( - ! - ^ £ ------) = ± - { X ( é ' * ) - X (*-*•<)>.

En vertu de (2.6) et si a = ± ic o , il vient:

X (e**)
V ’
= —Z —
V M-D '(Rez > 0);
n
X (Vr w )’= —Z + ,
MO ’
Re z > 0.

On obtient donc

^(coscoi) = i - { ^ + T i j ;r } = 1 ^ , Re 2 > 0,

X (sm »i) = “2f { * + ic o }= j 2 + 0)2 • P e2> 0.


De façon analogue, on obtiendrait sans peine pour les fonctions
hyperboliques les formules suivantes:

= i r r s r (R e z > “ ):

= (Rez ><■>)• (2-8)


43
3. Si l'intégrale (2.1) est convergente au point z = z0 = x0 + ii/o,
elle l'est en tous les points pour lesquels Re (z — z0) >» 0, i.e. l'intégrale
est convergente dans le domaine Re z > z0 du plan complexe z.
Ce domaine est un demi-plan situé à droite de la verticale
Rez = Xq.
t
D é m o n s t r a t i o n . Soit <p (t) = J / (u)e~z»udu. La conver-
o
gence de (2.1) en z0 entraîne l ’existence de lim cp (t). Donc la fonc-
£-►00

tion | cp (t) | est bornée pour tous les t ^ O . En d’autres termes,


il existe un Q tel que | <p (t) pour tous les t > 0. Intégrant
par parties, on obtient
CD CD

[ f(t)e~ztdt = f e-(z-z0)f dq> (t) =


i 0
CD

= (p (0 ) £-(z-zo)© -J- (z—z0) J <p (t) e-(z~zo)<dt. (2.9)


0
Or |e-(z~zo>*| = e-(.x-x0)t^ donc
|q) (0 ) e-(z- zo)©| >.() lorsque 0 —» -0 0 et x —:r0 ; > 0 .
Prouvons l ’existence de la limite
CD

lim \ (p (t) e-(z~zo)* dt.


C D -* 0 0 J

Il faut montrer que


«1
lim Ç <p(t) £-(z~zo)* dt = 0 (2. 10)
CD-* 00 J
CDi-*oo W

On a
CD1 CDl

j (p (t) e-(z~zo)* dt j |<p (t) e~(z~zo)t dt


CD <ù
©1
e - ( . X - X 0 )(ù _ e -(X -X o )< ù l
e ~ ( X ~ X 0)t d t
= <? ( 2 . 11)
X— x0
CD

Mais pour x — x 0 > 0 et 0 0 0 , ©j —* 0 0 , (2.11) entraîne (2.10).


En supposant maintenant que 0 -* 00 dans (2.9) et vu que la
limite du second membre de cette égalité existe, il vient
CD OO

lim f / (t)~zt dt = (z—z0) [ <p(t) e-(z- zo)* dt. ( 2 . 12)


O-.00 J

44
Donc, l ’intégrale (2.1) est convergente pour Re \z — z0) > 0. ■
Soit E l ’ensemble de tous les z réels tels que l ’intégrale de Laplace
(2.1) soit convergente, y c = inf E la borne inférieure de l ’ensem­
ble E . Il est évident que y c peut être fini ou égale à —o o . Le nombre
7 Cs’appelle abscisse de convergence de l ’intégrale de Laplace. Dans le
plan complexe, la droite Re z = y c est dite axe de convergence de
l ’intégrale de Laplace (2 . 1 ).
La propriété 3 entraîne l ’existence des trois cas suivants pour
l ’intégrale de Laplace:
1 ) l ’abscisse de convergence y e = — o o : l ’intégrale (2 . 1 ) est
partout convergente.
2) l ’abscisse de convergence y c est finie : l ’intégrale de Laplace
(2.1) est convergente sur tout le demi-plan Re z >» y c et divergente
sur tout le demi-plan Re z < Z y c'i
3) l ’intégrale (2 . 1 ) est partout divergente.
Le demi-plan Re z > y c est appelé demi-plan de convergence de
l'intégrale de Laplace.
La fonction / (t) = e*2 est un exemple de fonction dont l ’intégrale
de Laplace est partout divergente. En effet, soit z = x un nombre réel.
On a
e~ztf (t) = e~xt+t2 = e*'*’
Donc,
lim e~xt+t2 = oo
/ 00
et
W
f e-Xt+t2ùl — oo^
J
0
Pour z = z0 (z0 = x0+ iy0) l ’intégrale
oo

j e~zot+t2 dt
o
est à fortiori divergente, puisque sa convergence entraîne celle
de (2.13) pour x >» Re z0.
4. S i f* (z) est la transformée de Laplace de la fonction f (t),
f* (z — a) est la transformée de Laplace de la fonction eat f (t).
En effet,
oo

X = j Re (z — a ) > y <:,

i.e.
X ( e atf) = f * ( z - a ) . ■ (2.14)
A signaler que le domaine de convergence de l ’intégrale X(eatf)
se déduit de celui de X (f) par le changement de z en z — a. Gomme
45
exemple d’application de la formule (2.14) on a la formule (2.6)
qui en est une conséquence pour / (*) = 1. A l ’aide de (2.7) et (2.14)
par exemple, on obtient aisément les formules

X (eat cos cof) = (Rez > Re a) ;


(2.15)
X (eat sin co*) = -(--^ ay2^ 2- (Re z > Re a) ;
Si, outre (2.1), l ’intégrale
oo (0
( I/ (*) e~zt | dt = lim f \f(t) e~zt\ dt (2.16)
J (0-ft.oo J

converge, on dit que l ’intégrale (2 . 1 ) est absolument convergente.


Dans la suite nous étudierons en principe des fonctions dont
les transformées de Laplace convergent absolument. En général,
on supposera que dans (2 . 1 ) le nombre z est complexe (z = x + iy)>
La partie réelle de z sera supposée positive, i.e. Re z = x > 0.
5. Si l'intégrale (2.1) est absolument convergente en un point
z = z 0 = x0 + iyo» elle est uniformément et absolument convergente
dans le demi-plan Re z ^ x 0.
Démonstration. Soit z = z0 = x0 + iy0 ; l’intégrale
(2.1) est absolument convergente pour z = z0. Cela signifie qu’existp
<O oo

lim ^ 1f(t) e~zot\ dt = J 1/ (*)|e“*°* dt <C oo. (2.17)


(Û-kOO
o o
Si Re z ^ x 0, i.e. x ^ X q, alors

dt «< oo.

Donc, l ’intégrale (2.1) est absolument convergente pour Re z ^ x 0.


Prouvons que l’intégrale (2.1) est uniformément convergente
dans ce domaine. Pour co < cOj et x ^ x Q on a
(01 (01 (01
\f(t)\e-**dt.
(0 (O (ù
En vertu de la condition (2.17), pour tout e > 0 il existe un
nombre A > 0 (dépendant seulement de c) tel que pour tous les
cùj > co >■ A l ’on ait

j \f(t)\e~xoi dt<Cs.

46
Donc, pour (Dj >► © > A et z quelconques, tels que Re z > Re z0 =
= x0, l’on a

e-2t dt < 8.
l î ' < ‘>
L’intégrale (2.1) est donc uniformément convergente dans le domaine
Re (z — z0) > 0 . ■
Gomme précédemment on pourrait définir l ’axe de convergence
absolue Re z = Ya et l’abscisse de convergence y0. Si y e est fini
et ya infini, l’intégrale (2 . 1 ) est convergente et l ’intégrale (2.16)
divergente.
6 . Si l'intégrale de Laplace (2.1) est convergente au point z0 et
t
F (t) = ^ / (u) du, l'intégrale
o
oo

f F (t) é~zt dt (2.18)


o
est absolument convergente pour Re (z — z0) >* 0 et, de plus,
OO oo

j F (t) e~zt dt = -^- j f (t) e~zt dt, Re z > y c. (2.19)


o o
Démonstration. Soit Re z 0 > yc. La convergence de
t
(2 . 1 ) entraîne que la fonction <p (t) = j f (u) e~z«u du uniformément
o
bornée dans la section [0, oo[, i.e. | Q (t) | ■< Q. On a par ailleurs
l t
erztF (t) = e~zt J ez»u dq> (u) = e~^z~z°^q> (t) — zQe~zt J <p(u) ez°u du,

d’où
l
|e‘ 2t/?(t)|^ (? e" Re<2 “zo)<+ | 20 |c - Rez< f QeBezou du =
o
= Çe~Re (z-zo)< Ç J-£2-L e~Re(z~z»^ = Ç ( l -f-■-z°^ ) g~Re <z~zo)t,
Ro 2q \ Rb Zq /
Ainsi
Re ( z - z 0)< ( 2 . 20)

L’inégalité (2.20) entraîne la convergence absolue de (2.18)


pour Re (z — z0) > 0. En effet,
47
OO 00

j |i?(()< r! , | d « < ' ? ( : l + - î | f r - ) j e - Ke< * -*•»* =

° ° ç (i | I' 1 ) 1
v \ ^ Re z„ / R e ( z — z0) *
L’inégalité (2.20) et l ’égalité
G) (ù (0

j f (t) e~zt d t = j e~zt dF (t) = F (©) e"™ + z j F ( 0 e"zt dt


0 0 o
entraînent
j / (£) e"z* dt = z j .F (f) «-** d*
o o
pour Re (z — z0) > » 0 et © o o . Comme z = z0 est un point quel­
conque du demi-plan Re z > y c, la propriété 6 est entièrement démon­
trée. ■
7. Si l'intégrale (2.1) est absolument convergente, la jonction j * (z)
sera analytique dans le demi-plan Re z >» ya. La dérivée ^ peut
être calculée dans le domaine Re z > y a par dérivation de (2.1) sous
le signe d'intégration
OO

f f ( t ) ( - t ) e - “ dt. (2 . 2 1 )
0
L'intégrale (2.21) est absolument convergente dans ce domaine.
D é m o n s t r a t i o n . Prouvons tout d’abord la convergence
absolue de l ’intégrale (2.21). Soit Re z >- ya. Prenons le point z0 tel
que Re (z — z0) >• 0 et Re z0 > ya. Posons Re (z — z0) = x — x0 =
= 8 > 0. La condition Re z0 ya entraîne la convergence de
l ’intégrale
OO

j |/ (it)\e~x dt <C o o .
o
Estimons l ’intégrale
CO CD CD

d t = j \f(t)\te~ôt~xot dt,
o
où, par hypothèse, 6 = x — xQ>* 0. La fonction te~6t est unifor­
mément bornée pour t Ç [0, o o ] . Supposons que max | te~Gt | =
<e[0,oo]
= Q, il vient
CD CD oo

— t)e~zt\ d t ^ Q j \f(t)\e~xot d t ^ Q j | / {t)\e~x^ dt <; oo.


0 0 o
Donc, on a montré que la convergence absolue de l ’intégrale (2.1)
dans le domaine Re z > ya entraîne celle de l ’intégrale (2.21) dans
48
le même domaine. De là suit la convergence absolue des intégrales

j / (t) ( — t Y e zt dt ; (n = 1, 2, 3, . . . ) , R e 2 > y a. (2.22)


o
On rappelle qu’une fonction /* (z) d’une variable complexe z
est analytique dans un domaine D si en tout point de ce dernier
existe la dérivée
df*(z) _ i. i* (z + Az ) — f* (z)
d* A
™ As
où z = x + iy et Az = Ax + iAy.
Soit Re z = x > ya. Choisissons y tel que x > y > ya et exami­
nons les accroissements Az = Ax + iAy de l ’argument z tels que
x — | Ax \ ^ y . Majorons la différence
/* (z+ A z)— f *( z)
Az
j f ( t ) ( — t)e~zt dt =

oo oo
, - ( z + A z ) t _ e- zt
= j /« dz
dt - J / ( « ) ( - « ) «■“ * -
0
oo
e *Az—l+JAz
= j /(<)«-“ Az

Considérons l ’intégrale définie


i
j (l-5 )« -* d î,
0
où s est un nombre complexe. Une intégration par parties donne
i
s2 j (1 — Q e ' sÇdt>= e~s— 1 + s,

d’où en posant s = Azt il vient

e~AZt.- î + AzJ = Az »£2 f ( 1 —


Il
On a donc

0
oo 1
= À2 f f (t) e~zttz dt f (1 —D e - ^ ' i d t
o ô
4 -0 9 3 6 49
Comme \e zt\ = e xt et |e - Az*<l| = e~Ax*^, on obtient

/ . (, + .Az)- r w _ J f {t) ( _ () e-„ U


Az
ou 1

IAz| j \1 dt j (l-i)e -A « -< {d 5 .

Or
1 1 i
j ï ( l - 5 ) e l i *l|M g < elA*l‘ f ( l - 5 )dÇ = - - e l A*l‘,
0 o
donc,
uu
f * ( z + A z ) — f* (z) _ f 4 m ^ ^ 2t
Az — j f(t)( — t)e~ dt
o
ou

-y |Az| j |/(*)|* 2e“(x“IA*l)*<ft<

Comme x — \/A x \^ y '> y a, on obtient l ’inégalité

<? IAg I
\f(t)\t2e->t dt 2
0

Le coefficient Q ne dépend pas de Az. En faisant tendre Az vers


zéro on s’assure de l ’existence de la dérivée et de la validité de la
formule (2 . 2 1 ). ■
Corollaire. La propriété 7 et la convergence absolue des intégrales
(2.22) dans le domaine Re z > ya entraînent

= j / (o ( - 0" dt. (2.23)


0

L’exigence de la convergence absolue de l ’intégrale (2.1) n’est


pas nécessaire pour que la fonction /* (z) soit analytique. On pourrait
démontrer que pour y e « < o o l ’intégrale (2 . 1 ) est une fonction analyti­
que de la variable z en tous les points du demi-plan Re z > yc.
En effet, la propriété 6 entraîne la convergence absolue de l ’intégrale
oo

F* (z) = \ F (t ) e~zt dt = — f* (z)


V ^
0

50
dans le domaine Re z ;> y c où F (t) = j / (u) du. Donc, F* (z)
o
est une fonction analytique de z et partant /* (z) le sera également
dans le domaine Re z > y c.
Les formules (2.4) et (2.23) entraînent

« { « " } -(-!)“- ê - T
2 { * " } = llr (R e * > 0 ). (2.24)
Les formules (2.6) et (2.24) entraînent

x {tv>} = (R e z > R e a). (2.25)

En faisant a = ±ico, co est un réel, dans la dernière formule et utili­


sant la linéarité de la transformation de Laplace, on obtient

X {tn cos Cùi} = -i. [X {«V»1} + X { t ne - iM}] =


_ n !r 1 . 1 “J__ « ! (z + îco)n+1-(-(z— icù)n+1
~ ~ L (z—i©)n+1 (z+i©)«+l J 2 (z 2+
(Z 2 + ©2)«+i
© 2) « + l ~
n! -n+i
'n + 1 'n + i
(z2 _|_ ©2)n+i 2 n - 1co2 + J zn"3w4 . . . J ,

Re 2 > 0. (2.26)
De façon analogue, on obtiendrait
1
X {tnsincot) = ~ [ X (*V®*)- X (*n«-*®*)] =
__n_!T____ 1 1 1 ni (z + i(ù)n+1—(z—i©)n+1 _
2 i L (z—
(z—iï(ù)n+1 (z-|- i©)n+1 J 2i (z2 + ©2)n+1
n! l l n+ i \ » /" + ! ' 2n "2 Q 8 +
(z* + <0 * ) " « { ( 1 ) Z “ ( 3

+ ( re+5 1 )z" -‘ -0) « - . . . } , Rez -> -0 . (2.27)


Soit a une constante arbitraire telle que R e a > —i et

f ( z ) = j e-ztta dt (Re 2 > 0 ) . (2.28)

Supposons 2 réel et posons zt = x, on obtient

W - f ■**■-■— = —çr f ^
/* ■ - - g j;-11■• (2-29)

4* 51
Les fonctions f * (z ) et — T (a + 1) sont analytiques dans le demi-
plan Re z > 0. Donc, en vertu du théorème d’unicité (cf. § 1)
elles sont confondues sur tout le demi-plan Re z >* 0, puisqu’elles
le sont sur le demi-axe réel positif. On remarquera que la fonction
zY = gv Ln z (je ia variable complexe z est multivalente si y n’est
pas égal à un entier. Dans ce cas, lorsqu’on l ’étudiera sur le demi-
plan Re z >►0, on conviendra qu’il s’agit des branches provenant
de celles de Ln z confondues avec ln z pour les z positifs. On a donc
la formule
X (^a) - — , R e z > 0 , R e a > — 1. (2.30)

En particulier, pour a = n ;> 0, (2.30) entraîne (2.24).


En posant a = — -j-, on a

De (2.14) et (2.30), il résulte

X (taeat) = ({ _ ^ TT » Re z > Re a (2.31)

et
X (ta cos (ùt) = -j- [X (taei(ùt) + X (far iw<)] =
= _ T (a ± l) _ r ____ 1_______ i_*1 .
2 L ( z - i ( ù ) a+i (2 +i<o)a+1 J ’ ( 2 'd 2 )

X ( f sin œt) =---%■[% (taei(ùi) —X (tae~i(ùt)] =


_ r (a + i) r i____________ i i (2 33.
~ 2t L (z -ic o )0^ 1 (z-Hco)a+1 J - K }

En particulier, en posant a = — y dans les deux dernières for­


mules, on obtient
tj, / cos Cùt \ V U Ÿ - \ - Ÿ z — i(ù
V y ï ' 2 y z2-(- co2

_ Y~n ( y z 4 - ico -f- Y 2 — J®)2 -j y n l / y z 2 + CD2+ z


(2.34)
~ ~ Y z2+ co 2 ~~ * "2y z2+ © 2

et, de façon analogue,


y, / sin (ùt \ _-, f n V l A 2 + co2 —z
(2.35)
V Yt f ~ V 2
52
8 . Soit l > 0 et zk = 2 0 + kl, k = 0, 1 , 2 , . . . Si l'intégrale
(2 . 1 ) esi convergente en z0 et en tous les points zh, k = .0 , 1 , 2 , . . .
Ja fonction f* (zh) = 0 , aZors Za fonction f (t) partout nulle sur
l'intervalle ]0 , oo[, sauf en ses points de discontinuité.
t
D é m o n s t r a t i o n . Soit cp(t)= l f (u) e~z»udu ; il est évident
o
que la fonction (p(i) est continue dans l ’intervalle ]0 , oo[ et
]im<p(i) = 0. La formule (2 . 1 2 ) entraîne
t-+OQ
00

f* (z) = \ f (t) e ztdt = (z — z0) j <p(f) e - { z - z 0)t f a .


o 0
En posant z = Zft, zh— z0 = Ik et compte tenu de ce que f* (zh) = 0,
il vient

f q>(t)e-hltdt = 0; k= 1,2,3,... (2.36)


o
Dans la dernière intégrale faisons le changement e~lt = x ; il vient
t = -j-
L
ln —
00
, dt — — L7- - ^00- . Posons <p \ L ln — ) = ¥ (#). De (2.36)
CO /
il suit
î
f V ( x ) x h+ldx = 0; k = 1, 2, 3, . . .
o
La fonction T (x) est continue sur l ’intervalle ]0, 1 [, donc xF(a:) = 0
pour tous les æÇ[0 , 1 ], d ’où <p(£) = 0 pour tous les £Ç[0 , oo[.
Et l ’intégrale
t
[ f (u) e~z°u du = 0
o
pour tous les t^ O . Donc si la fonction f (t) est continue au point
t = k , f (t0) = 0 . ■
Supposons que les intégrales
oo
-zt
f* (z) = ] fi (t) e~zi dt et /! ( * ) = J /»(«) e dt
0 0

sont convergentes pour Re z >» y et f* (z) = f* (z) pour Re z > 7.


Pour tous les t^ O on a alors
Si donc les fonctions / x (t) et / 2 (t) sont continues en i = t 0,
on a /j (t 0) = / 2 (t0). On supposera que les fonctions fx (t) et / 2 (t)
sont égales si elles prennent les mêmes valeurs en leurs points de
continuité communs. L’égalité (2.37) est toujours réalisée pour de
telles fonctions. On peut alors dire que si les transformées de Laplace
de h (t) et / 2 (t) sont égales, ces fonctions le sont également, i.e. la
transformée de Laplace /* (z) définit / (t) de façon univoque. La
transformation de Laplace est donc une opération linéaire qui fait
correspondre le zéro au zéro.
9. Si les intégrales
oo
/* (*) = ï / (t) e- 21dt
•J
et g* (z) = j g (t) e~zi dt (2.38)
0 o
sont absolument convergentes dans le domaine Re z >• y, la fonction
h* (z) = f* (z) g* (z) est la transformée de Laplace de la fonction
t
h (t) = j f (t — u) g (u) du
o
et V intégrale
OO

h* (z) = j h (t) e~zt dt


n
est absolument convergente sur le domaine Re z 7.
Cette proposition porte le nom de théorème de multiplication
ou théorème de Borel.
D é m o n s t r a t i o n . La convergence absolue des intégrales
(2.38) entraîne celle de l ’intégrale double
w ou

f* (z) g* (z) = j j e-xt+ ^f (Ê) g (ri) d%dr]


0 0

dans le domaine Re z >> 7 . Faisons le changement de variables


| -j- r] = t, q = u. Le nouveau domaine d’intégration, que l ’on
notera (B), est: t 6 1 0 , oo[, [u 6 [0 , t].
On a donc
f* (z) g* {z) = \ j e'ztf (t — u) g (u) dt du.
\ b)
Transformant l ’intégrale double en intégrale itérée, on obtient

f ( t — u)g(u) du. (2.39)

54
Appliquons le théorème de multiplication pour trouver la fonc­
tion / (t) si l ’on connaît sa transformée de Laplace

/* (z) =
~\f —
{—
1
Posons
= (z-M) 1/2
;\ - l /2
(z — i)
I /22+1
Supposant que a = — i - , a = ± i dans (2.31), on trouve

V z+ t

^ { r 1/V t} = - -r7(M .
V z— i

Comme T (1 / 2 ) = j /j i le théorème de multiplication donne


1
l / z 2+ l 2 {/ (0 ).
OU
t

0
*
= - j x- J/2 (t — x)~il2e - ^ d x .

Posant x = tu, il vient:

j ^U(1-2u) (1 — ^)1 ” 1/2

Posons 1 — 2w = cos cp. On obtient


[ u ( i - u ) r 1/2 2
sin q>
, 2 du — sin cp d(p
et (cf. [34])
ji

/(* )= ■ £ -] = / .( « ) .

où / 0 (t) est une fonction de Bessel.


Donc, est vraie

S?{y» ( t ) ) = W T f’ R e z > °-
55
10. Si une fonction f (t) est dérivable dans l'intervalle ]0, oo[
et sa dérivée f (t) est transformable-Laplace, alors f (t) est également
transformable-Laplace et
X {/' (t)} = z X { f (t)} - / (0). (2.40)
Démonstration. On sait que
t

/(O — / ( ° ) = ) f (u) du ;
o
et la propriété 6 entraîne

ou
X { f ( t ) } - ± f ( 0 ) ^ ± X {/'(()},

d’où résulte la formule (2.40). ■


Citons quelques exemples d’application de la formule (2.40).
La formule
X {cos (ùt} = Z2 U»2

entraîne
X {(cos o)t)'} = z X {cos (ùt) — cos 0 = — 1

et
X {(cos toi)'} = X { — (Dsin coi} = — (ùX {sin toi},
d’où
<f f r - i p f v f ) _____ 3 6 {( C O S ( Ù t)'} Z2 , 1 CD
^ S in C D tJ — w — CD (Za C0a) n CD ~ Z2 + CD2 •

En appliquant (2.40) à /' (t) on obtient


2 {/" (t )}=*X {/' ( t ) } ~ f (0)= z*X {f { t ) ) - z f ( 0 ) - / ' (0). (2.41)
De façon analogue, on obtiendrait
X {/'" (t)} = z*X {f (t)} - z*f (0) - z f (0) - /" (0)

n- 1
X { p n'(t)} = znX {/(« )}= s *"-*-!/<*> (0). (2.42)
k=0
11. Si l'intégrale (2.1) est absolument convergente
lim f*{x-\-iy) = 0 , (2.43)
y- +± oo

56
et la convergence est uniforme pour tous les x ^ x 1 > y a^ O.
D é m o n s t r a t i o n . Supposons que l ’intégrale est absolu­
ment convergente pour Re Alors pour x ' ^ x 1
Si. w
I/* ( * + iy) K j ( ) | + j «-*** | / (t) | dt
*~2tf t d t

ou

et l ’on peut toujours choisir A si grand que j e~x \ f (t) \ dt


A
où e est un nombre positif aussi petit que l ’on veut, par conséquent,
il suffit de montrer la propriété 11 pour la fonction
A
F* (z) = F* ( x + i y ) = j e~ztf (t) dt
o
quel que soit A positif fixe.
Si f (t) possède une dérivée absolument intégrable, alors

d’où, pour x ^ x i > 0 ,

M
I^ (*) I=g|/<°) l |t l| /M>l + itj | I/' (<) I dt

OU
Si.

Il est évident que le second membre de la dernière inégalité tend


uniformément vers zéro en x ' ^ x 1 lorsque | y | oo. Si f (t) est
A
une fonction quelconque pour laquelle existe l ’intégrale \ \ f (t) \ dt,
v
0
on peut toujours exhiber une fonction / e (t) possédant une dérivée
continue et telle que
A

\ \f(t) — h ( t ) \ d t < Y -
0
Il vient alors
A
j it^ -u m ^ d t ?

57
or d’après ce qui précède il existe un nombre N — N (e) tel que pour
A
| y \ ^ N , on a j ft (t) e~zt dt pour tous les x '^ x i . Dans ce cas

A A
j /( ( ) « - " * | < j l / ( 0 - / « ( < ) l * + y < | - + l = e
pour tous les x~^x\. ■
Voyons à titre d ’exemple la transformée de Laplace de la fonc­
tion

2aV ?

erf ( ) = -%=■ \ e-Pdl


\ 2 a V t > Y n ^

de l ’argument t qui se rencontre fréquemment en théorie de la


chaleur, soit

X (e r f ( ---- V ) ) = ( «-lf erf i - ^ — \ d t .
I V 2a V t / / J ' 2 a V t r

On a la formule

erf ( — -) = ■ [ e~£2d \ ------ f e~Z2 d%=


' 2a Y t ' Vn J y JT J
2a V t

= 1 U f e~Vd\.
Y w
jt J

2a V t

Soit
b x x ô/Xi
; d i= — _3_ ’
2a y t
4at 2
on obtient

erf = 1 ------- *
V 2a y t 1 y
2a y n J|f Y (t )tfx,
V
OU
Xi
qr (T) _ g 4a2t

58
Donc, en vertu de (2.19), il vient

* H (w r )}= ï 2a "\f : *«*}-


x
- T * (Z),
2a y ü
OU

w * (z) = j e~ztW (t ) d u
0
Calculons l ’intégrale

T*(z) = f g~( 2t+~4^r). d3*_t


‘o tT

On a
xi
zt baït
donc

, . -er «VV*ï jÏ
T * ( 2) = A yr,~ T v r f JL (2.44)

En posant
x x dt
— = u; = --- dUy
2a~\ f t ’ 4aï3^2

dans la dernière intégrale, on trouve

(2.45)
0 t2 0

Supposons maintenant que

x l/z x ~\ f z dv
2 au
= V, du — 2a v2 '

L’intégrale (2.45) s ’écrit alors


L’addition des égalités (2.45) et (2.46) donne
x \Z z
2a 2 av
J= dv,
X V«
0 0
ou
oc

J dv.
-J ,2 o
2av2

En faisant
Xl/"z
2av
- P” = i,
d l = - \{ *l + ^ ) d v
2ay2
dans la dernière intégrale, on trouve finalement

/ = — j e- i 2 =
— oo

De (2.44), (2.45), (2.46) il résulte

X (2.47)
2a j / t
On a montré plus haut que le domaine de définition de la
transformée de Laplace

/* (* )= f <r'</(< )* = £ {/(<)}
0

était toujours le demi-plan de droite Re z > y c, appelé demi-plan


de convergence et que /* (z) y était analytique. Cette circonstance
est primordiale car elle permet d’appliquer à l ’étude de la fonction
/* (z) les puissantes méthodes de la théorie des fonctions d’une varia­
ble complexe. La correspondance établie à l ’aide de l ’intégrale de
Laplace entre /* (z) et / (t) permet de ramener l ’étude de la fonction
f (t) à celle de /* (z). Le symbole X , commode lors d’un usage fré­
quent, doit être compris non comme un symbole de l ’intégrale de
Laplace, mais essentiellement comme un opérateur appliquant l ’en­
semble des fonctions d’une variable réelle dans celui des fonctions
d’une variable complexe. Pour souligner cette particularité de la
transformation de Laplace, la fonction f (t) est souvent appelée
original, et la fonction /* (z) image.
3. Inversion de l ’intégrale de Laplace. L’inversion de l ’intégrale
de Laplace consiste à trouver / (t) à partir de l ’équation intégrale
oo

2 { /( 0 H Î «-‘7 ( « ) * = /* ( * ) .
0

60
où /* (z) est une fonction connue. Les fonctions f (t) les plus couram­
ment utilisées et leurs images /* (z) sont consignées dans des tables
spéciales [14], [10], [12], [13] qui en principe suffisent pour résoudre
la plupart des problèmes. Dans le cas général on fera appel au théorè­
me d’inversion suivant.
Théorème 1. S i l'intégrale
OO

/ • (2 ) = « ( / ) = f e - ‘f ( t ) dt

a pour l'abscisse de convergence yc «< oo, alors


. O nmrr t^ C l

u
où x > Yc, x > 0 et l'intégrale est prise dans sa valeur principale, i.e.
axc+ i<DD
+ i< æ + io o

D é m o n s t r a t i o n . Faisons la démonstration en appliquant


la formule intégrale de Fourier
oo

Pour que (2.49) ait lieu il suffit par exemple que q> ( t ) soit continue
et à variation bornée au voisinage de t et absolument intégrable
sur l ’intervalle ]—oo, oo[ [30].
Soit l ’intégrale
X+UD Cù
1 1
2ni z 2 ni

(2.50)

Posons

F (t) = j / (u) du.


o
En vertu de la propriété 6 (formule (2.19)), on a
00

z
(2.51)
0

61
donc
æ+iû) (ù oo
4 û [ J1Tl " dz - -ET 1 <*» f F ® e' Ux+iy) <*•
3C-i(0 -CO 0

Intervertissant l ’ordre d’intégration sur £ et y, ce qui est possible


puisque l’intégrale (2.51) est absolument convergente (cf. propriété 6 ),
on obtient
tt+ iC D oo CO

é r 1 * — s - i * (?) *-*s « j e" " 1» ày-


x -ic o 0 -c o

1
Comme sin z = (eu — é~%
z) et posant F(£) = 0 pour £«<0, la der­
nière égalité s ’écrit
ac + ico OO

■SS | £ ¥ L *‘ * * ~ T r ] F ( X ) e - ^ ^ = ^ d % . (2.52)
a c -ic o -o o

Etant donné que F (£) e~xZ est une fonction dérivable puisque F (t)
t
est représentable par l ’intégrale j / (u) du et qu’existe l’intégrale
o
oo

j |F (? )e-* t|d S
— oo

par suite de la convergence absolue de (2.51), la fonction F (£) e~xt


vérifie les conditions pour lesquelles est valable la formule de Fou-
rier, donc existe la valeur principale de l ’intégrale *)
3C + ioo

_ î_ J ü ifL ^ d2 = f(0 , (2.53)


a c -io o

d’où il résulte (F(£) = 0 pour t^ .0 ) que


OC+ioo
1 f* (z) „lt dz = F(t), t > 0,
2ni 1 { 0, t < 0,
a c -io o

t
*) En effet, F (t) = 0 pour # < 0 ; d’autre part, F (t)= J f (u) du et
0
t
\ | / (u) | du existent pour t > 0. Donc, F (t) est continue et à variation
•/
o
continue en tout point t.
62
ou
1 d X+F f*(z) r t d [ f (t)> t > 0 ,
(2.54)
2ni dt ) z \ o, * < 0 .
X -io o

Si l ’on suppose que l’on peut dériver sur t sous le signe d’intégration
dans (2.54), on obtient pour la
fonction / (t) la formule suivante
X + lo o
1 ~V , f /(*)> * > 0 ,
é> \
X -lO O
W 'H 0, *<o.
(2.55)
Cette formule est valable si la fonc­
tion f vérifie les condi­
tions suffisantes de convergence de
l’intégrale de Fourier, par exem­
ple si
oo

et / (|) est à variation bornée au Fig. 16


voisinage du point | = t et conti­
nue en ce point. ■
Les intégrales de contour figurant dans (2.48) et (2.55) se calcu­
lent à l’aide des théorèmes énoncés dans le paragraphe précédent.
Exhibons quelques exemples de calcul d’intégrales de contour.
Soit à calculer l’intégrale
x-H°°
1 r tz i — e~az J , /JN
(2.56)

2ni Jf e -----;-----dz = f(t).
X - too

Fractionnons cette intégrale en deux


x + io o x + io o

~ êïî j J7 ~ d z ~ l ï t i j ~ Z dz = fi{t) — U(t) = f(t).


X -io o x -io o

Ces intégrales étant identiques (£ est remplacé par t — a dans la


seconde) il suffit de calculer l ’une d’elles, par exemple, la première.
La fonction à intégrer est analytique en toute partie finie du plan
sauf au point z = 0 qui est un pôle du premier ordre. Choisissons
l ’axe imaginaire pour contour d’intégration. Contournons le point
z = 0 par la droite comme l ’indique la fig. 16. Appliquons le théorème
de Cauchy aux intégrales
(2.57)
cd
63
où c'd et c's sont composés du segment de l ’axe imaginaire d’extré­
mités —iR et iR, le point z étant contourné par la droite, et demi-
cercles cd et cs de rayon R , situés respectivement à droite et à gauche
de l ’axe imaginaire. La première intégrale est nulle puisque à l ’inté­
rieur et sur le contour cd les fonctions à intégrer ne possèdent pas de
points singuliers. Donc, en vertu du lemme de Jordan, on a
ioo

lim l dz — ( dz = 0 , £«<0.(2.58)
R-t-oo J z J 2
cd -t0 °

Dans la deuxième intégrale, la fonction à intégrer possède un résidu


égal à l ’unité au point 2 = 0 . En appliquant de nouveau le lemme
de Jordan, on aura
io o

lim f
B -o o J
-—
Z
d z = J\ —Z— dz = 2ni (t >» 0 ). (2.59)
-io o

En groupant les formules (2.58) et (2.59), on obtient


f 0 pour £ « < 0 , J 0 pour t < z a ,
fi (*) ~ | i p0ur t > o, ^ ~ i 1 pour £ > a (2.60)

et
' 0 pour £ < 0 ,
f{t) = 1 pour 0 < £ « < a , (2.61)
^0 pour £ > a.
Calculons maintenant l’intégrale
OC+ioo

T5T J (, + y + i i ^ - / W - (2-62)
x —io o

La fonction à intégrer
, v etz (z-f-a)
^ W ~ (z+a )2 + fa2
possède deux pôles simples aux points zx = —a + ib et z 2 = —a — ib
de résidus (formule (1.44)):

Res <p (Zi) = y exP {( — cl+ ib) £};

Res cp (z2) = y exP {( — cl— ib) £}.

En étendant l ’intégration au contour indiqué sur la fig. 17 et appli­


quant le théorème des résidus et le lemme de J ordan, on obtient sans
64
peine
100

lim J\ T~T~WT:
R-t-oo
W dz = Ji 7(z—+
(z + o)2 + ^2 a)2 + b2 dz = 0, £ ^< 0 ,
Cd - {0°
lO O

eZt (z + a)
lim f 7 C1 ^NzLlla
B^oo J (z + a)2 + 62
= 1
J
(z!3 * + l 2 dz = 2 ju<raf cos ta, i> 0,
- loo
où c'd et c's sont des contours fermés constitués du segment L de l ’axe
imaginaire d’extrémités —iR et iR et des demi-cercles cd et c&

situés de part et d’autre de l’axe imaginaire et parcourus dans le


sens direct.
Donc,
0 pour t <C 0 ,
(2.63)
e~at cos bt pour t > 0 .
Calculons encore l ’intégrale
x + io o

■ér | - ^ r * = /(<). « = 0,1,2, ... (2.64)


x -io o
Pour a = 0, 1, 2, . . . la fonction à intégrer dans (2.64) est
analytique en toute région du plan sauf au point 2 = 0 qui est un
r gZf
pôle d’ordre n + 1 . Le résidu de la fonction au point z = 0
tn
se calcule à l ’aide de (1.46) et vaut -^y. En étandant l ’intégration
aux contours cd et c's on obtient comme précédemment
i 00 i 00

] ^ - d2 = 0 ^ < 0 ) ; j ~ï£tr~dz = 2îxîTfj-(*>0)


—io o —io o

5-0936 65
donc,
0 pour t<Z 0,
tn (2.65)
-jjy pour t > 0.
4. Représentation de fonctions par l ’intégrale de Laplace. Dans
la suite nous aurons besoin de critères qui nous indiqueraient si une
fonction donnée, analytique dans le demi-plan Re z > y, est une
transformée de Laplace.
Théorème 2. Une fonction analytique au voisinage du point
à l'infini et nulle en ce point, est représentable par une intégrale de
Laplace absolument convergente.
D é m o n s t r a t i o n . Par hypotèse, il existe un nombre R
tel que pour | z | >> R la fonction est représentable par une série
convergente
oo

'M - 2^J -TT • ( 2 . 66)


1
Compte tenu de
oo

construisons la fonction
oo

On a manifestement l ’égalité formelle


oo

oo

convergente pour | £ | ■< . Donc en vertu de l ’inégalité de Cauchy


relative aux coefficients d’une série entière on a

D ’où résultent la convergence de la série (2.67), quel que soit t ,


et la majoration

fe=i
66
Donc f(t) est une fonction entière à croissance exponentielle.
La convergence uniforme de la série (2.67) pour Re z > Ri entraîne

fc=i
oo
= 2 -ïï3 n -[î w * ] -
fe=i
oo
= j - j * -* * * ] -
A

= ^ -z k S i ^( k —r î ) f\ ^
J - ^ =
ft=l ft= 1 A

— ^ ( Z) 2 (/c—1 )! l th~ieZtdt>
fc= 1
donc
/I w ou

* (*) - ] / (t ) e-“ dt = 2 j dt ,
ft=l
d’où
A oo oo

f ( * ) - J i ( t ) e - ’*dt | < 2 -J ^ L - | t^ e -X '^ d t (2.69)


fe=l

Le second membre est une série dont chaque terme dépend de la


variable A. Cette série est majorée par la série numérique
oo oo

2 -( i - j ) ! [ t k - le - R “ d t , (2.70)
h= l K 0

i.e. chaque terme de la dernière série est plus grand que le terme
correspondant de la série (2.69). Mais la série (2.70) est convergente
pour > R. En effet,
oo oo
l flfe| IQft I < oo.
2 l
(* -D ! b
\ th~*e~Rii dt = 2
fe=i
Donc la série (2.69) est uniformément convergente en A > 0. Lorsque
A oo chaque terme de la série tend vers zéro et pour Re z > on a
A

5* 67
ce qui démontre (2 . 6 8 ).
Théorème 3. Si une fonction F (z) analytique dans le demi-plan
Re z >» Yo tend vers zéro lorsque | z | —►oo uniformément en arg z
dans un demi-plan quelconque y £ [Re z, y0[ et l'intégrale
Y + io r,

J F(z)dz, y > Yo (2-71)


Y -io o

est absolument convergente, F (z) est représentable par une intégrale


de Laplace absolument convergente.
D é m o n s t r a t i o n . Soit
Y -M °° ^ oo

f ® = ~êü [ F (z)eztdz = - ^ j F (y + iy) eiyt dy, y > V o . (2.72)


Y -io o —oo

La convergence absolue de l ’intégrale (2.71) et l ’inégalité


b 6]
j F (y + iy) dy | < j | F (y + iy)\dy
a a

entraînent la convergence uniforme de l ’intégrale


+ 00
j F (Y + iy) eivt dy
— OO

en ££] — oo, oo [ — oo. Donc, f(t) est une fonction continue sur
l ’intervalle ] — oo, oo[.
La fonction f ( t ) ne dépend pas de y* En effet, montrons que
pour tous les t, on a l ’égalité
Y + io o y j+ io o

| F (z) ez/d z = f F (z) ezt dz, Y0Yi» Toi (2.73)


Y -io o 7 1 —ioo

La fonction F (z) ezt est analytique dans le demi-plan Re z > Yo>


donc l ’intégrale de cette fonction étendue au contour fermé ABCD
(fig. 18) est nulle. Et
CD CD

| F (y~5riy)e ^ + iv'>ii d y — ^ F (yi + iy) e^l+ivH dy-\~


—Cl) —o
Yi Yl

^ F (x — i(ù) e^x~i(ù^ d x — j F (x -(- ioo) e<*+iû>)t dx. (2.74)


y V
D’après les conditions du théorème, lorsque oo -*■ oo, | F {x ± ico) | -+
— 0 uniformément en x Ç (y, yJ> donc les deux dernières intégrales
tendant vers zéro et l’égalité (2.74) entraîne (2.73). Du lemme de
68
Jordan il résulte que f (t) = 0 pour t •< 0. Enfin, de (2.72) il vient
+ 00
\f(t)\<:Qeyt, où Q = JZ j |^(Y + iy)|d y
— oo

et y est un nombre quelconque > y0. Donc, existe l’intégrale


OO

F i ( z ) = [ f(t)e~ztdt pour R e z > Y .


o

C(y+i(o) B(yt +iœ)

0
ïo Y Yt *

D(y-iu>) A(yj-ico)
F ig . 18

Pour démontrer le théorème il suffit de prouver maintenant que


F1 (z) est confondue avec F (z). Dans F1 (z) remplaçons z par £ =
= S + *T|, où £ > y :
A Y-f-ioo

Fl ( 9 = lim \ 1 (t)e -V d t = j F (z) ezt dz.


A-**oo K
Y -io o

L’intégrale (2.72) est absolument convergente. Donc, dans le second


membre de la dernière égalité on peut intervenir l ’ordre d’intégra­
tion :
Y+ioo A
î
Fi (Ç) = lim 2ni F (z) dz j dt, Re £ > R e z .
A -* o o I
Y -io o o
On remarquera que
oo
1
d t= j dt =
ç—*
o
69
et la dernière intégrale est uniformément convergente en y pour
Re ( £ — z) = l — y ;> 0. En effet,
oo oo oo
^ ^ e -Re(C-*)<^= ^ e-(t-v)t dt — 0
A A A
lorsque ^4^- oo, et l ’on a
V + io o

f*« ) = 25T J - p r d2- <2-75)


Y-ioo
Considérons maintenant un contour fermé T constitué du seg­
ment AB de la droite Re z = 7 et de l’arc cR du demi-cercle de rayon
R interceptant ce segment (fig. 19). Pour R suffisamment grand,

le point £ sera compris à l ’intérieur de ce contour et en vertu de la


formule de Cauchy (cf. (1.20)) on obtient

f « )= 2 5 r j4 ^ f= -ik j' <2-76>


r AB [cR

D ’après la condition du théorème il suit que quel que soit e > 0 ,


il existe un R0 tel que pour tous les l ’on ait JF(z)| <;e
JT
en tous les points z du demi-cercle cR, i.e. z = 'y-fRe1<p, - - 5 - <
TC
On obtient alors les inégalités
si seulement R >* i ?0 et R >* 2 | £ — 7 |. Donc, dans (2.76) l’inté­
grale étendue à l’arc cR tend vers zéro lorsque R 0 0 , d’où il suit
que
Y-)-ioo
1 F (z) dz
2 ni J z —Z

lorsque R — 0 0 . En comparant la dernière égalité à (2.75), on obtient


F (£) = Fx (£) dans le demi-plan He Ç > Yo* ■
Lorsqu’on résout des problèmes par la méthode du calcul opéra­
tionnel on a souvent à calculer l ’intégrale de contour
Y + io o

_1_ | = (2.77)
Y -io o

sans avoir étudié préalablement le problème de la représentabilité


de la fonction F (z) par une intégrale de Laplace. Il est naturel
d’utiliser les renseignements recueillis pendant le calcul de (2.77)
pour élucider le problème de la représentabilité de F (z) par une
intégrale de Laplace. Le théorème suivant est susceptible d’être
très utile.
Théorème 4. Si une fonction F (z) analytique dans le demi-plan
Re z > y 0 vérifie les conditions :
F (z)
1 ) lim —— = 0 et Re z > y0 et la convergence est uniforme
Iz I-*00 z
en arg z dans tout demi-plan Re > y 0 ;2
2 ) pour tous les ££] — 0 0 , 0 0 [ existe

y+iiù
lim
(û-*oo t*4** *f). A (2-78)
Y— ko

3) la fonction O (t) est dérivable dans V intervalle ]—0 0 , —co[ et sa


dérivée est représentable par Vintégrale de Laplace absolument conver­
gente
OO
Fi {z ) = j <D' (t) e~zt dt, (2.79)
0

alors F (z) = F1 (z) et partant F (z) est représentable par une intégrale
de Laplace.
D é m o n s t r a t i o n . La condition 1 ) entraîne comme dans la
démonstration du théorème 3 que O (i) ne dépend pas de y. La fonc-
F (z)
tion — réalise dans le demi-plan Re z ^ y x > y 0 les conditions du
lemme de Jordan, donc O (t) = 0 pour tous les t <C 0 et en vertu
de la continuité de O (t) on a O (0) = 0. Appliquant le théorème
71
d’inversion (cf. pt. 3) à l ’intégrale (2.79), on obtient
Y + io o
*x (*) eztdz, t £ ] — ooy
V —i o o

Donc, pour tous les t Ç] — oo, oof et les 7 suffisamment grands,


on a
Y + ia

iim ‘ r - p' W f d z = o ,
(ù-+<x> 2 ï t t J z
V-itù
OU

1 f F j y + j y ) — E \ ( v + t y ) rii/f^ _q
2n J Y+ty *
—CO
D’où (cf. [30]) il vient
F (v~My)—F\ (Y-Hy)_a y Ç] *” 0 0 , oof.
y+iy
Donc F (z) = F1 (z). ■
Théorème 5 . S i dans le demi-plan Re z >• y0, q (z) est représen­
table par une intégrale de Laplace absolument convergente
OO
q { z ) = j h (t) e~zt dt, (2.80)
0

H (z) est une jonction analytique au voisinage du point zéro (y compris


au point z = 0 ) et H (0) = 0, alors H [q (z)l est représentable par une
intégrale de Laplace absolument convergente.
On démontrera ce théorème dans le cas où H (t) vérifie l ’iné­
galité
|* W ! « ? * “ » *61 0 , oo[. (2.81)
D é m o n s t r a t i o n . Par hypothèse, la fonction H (z) est
représentable par la série entière

H(z) Ü a»**, (2.82)


k= l

dont le rayon de convergence est p0 >» 0. De (2.80) et (2.81) il suit


00

I? (z) | < Q j e“(Y“a)t dt ‘ÿ S ï . où y Re z > Y0. (2.83)

Supposons que 71 > y 0 est tel que


Q
Yi—a < P < P o -
72
On a alors | q (z) | ^ p dans le demi-plan Re D ’où suit la
convergence uniforme de la série

S ak [q{z)]k = H\q{z))
k= 1

dans le domaine R e z > Y i . En effet,

If t 2= l M ? ( 0 1 k | < kS= 1 K I I ? ( O l ft< k =2 l l afe|pft< °°*

Posons
t

M O «MO. M O j h - i ( t — u)h(u)du, k = 2, 3 . . . (2.84)


o
De toute évidence (cf. propriété 9)
oo

j M (0 e“zt & = (01ft» &= l , 2 , . . .


0
De (2.81) il résulte

Ih2 (t) K <?2 j e«(t-«)ea« du =


o
Si maintenant l ’on pose

I M t> l< - $ = 5 y r * “‘* (2-85)


de (2.84) l ’on déduit

Mi (0 j du= ea*.
' o
Donc l’inégalité (2.25) est vérifiée pour tous les k entiers.
Montrons maintenant que la série

o (0 - 2 a kh k (t) (2.86)
fc=l
est uniformément convergente dans tout intervalle [0, A],
La convergence de la série (2.82) pour z = p entraîne l ’existence
d’un nombre M tel que | ahph | ^ M pour tous les k. Dans ce cas
de (2.85) il vient

I<** » K l «* ( £ ) * ** T F ^ T ' <2-87>


d’où il résulte que pour t £ [0, A] on a

73
d’où
/_2 £ \ 0 - l „A
2 \ P ’ , = Æ £ > +f ) A
k=i h= i (4-1)1

Ce qui démontre la convergence uniforme de (2.86). L’inégalité


(2.87) implique

(2 . 88)

Posons a + -^- = 72- H est évident que l ’intégrale de Laplace


CO

O* (z) = f O (t) e~zt dt = lim i O (i) e~zt dt


J CO-*oo ^

est absolument convergente dans le demi-plan Re z >■ y 2. La con­


vergence uniforme de (2 . 8 6 ) entraîne
CO oo CO
J O (t) e~zt dt = 2 ah ^ hk (t) e~tz dt. (2.89)
h= 1 0

Montrons que la série du second membre est uniformément con­


vergente en (o >» 0. Estimons pour cela la somme
CO
2 ak j hk (t) e~zt dt.
k=N+l 0

Posant Rez = y > v 2 = a + -? - et tenant compte de (2.85), il vient


CO
P Qktk-lea te - V
2 ak j hk (t) e zt dt ^ 2 K l j ( k - 1)1 dtt
h=N+ 1 0 k=N+l 0

d’où
OO CO oo

2 «ft j hk (t) e~zi dt < S I ah IQk ] dt =


( k - 1) !
k=N+1 0 h=N+ 1 0

OO OO

i 1
K l Qh ( y — cc)k S l “h I<?fc
h=N+ 1 h=N+ 1 (V2 —a)h
OO OO

= S l ° ‘ l |? 6 ' S ’= 2 i aft|pft< e.
k=N+ i ^ ft= iV + l

74
où e est un nombre arbitraire donnée à priori si seulement N >
>• N o (e). La dernière conclusion découle de la convergence de la
oo
série 2 I ak I Donc, la série (2.89) est uniformément convergente
h=i
en o). Si l ’on fait tendre co —>-oo on obtient
OO OO oo

(z)= 2 ak J h* (*) e"z< dt = S a» fa = H ti (z)l- ■


h=i 0 k=l
Par exemple, de (2.30) il vient
oo
a-1
r(a) dt = —
„a ,9

où Re a >• 1. Cette intégrale est absolument convergente pour


>05—1
Re z >• 0 et la fonction h (t) = i (a)
— vérifie la condition (2.81)
pour a > 1. Donc les fonctions
1

i“ 0 + 7 r ) . 1 + z ,a *

sont représentables par des intégrales de Laplace absolument con­


vergentes.
L’égalité
oo
P” o)z r
—-— = J e~zidt, (o>0
CD

entraîne la représentabilité des fonctions


e~m e~®z Y z + e-** ,
z+ e" ® 2 » z — e -(ùz * Y~z

par une intégrale de Laplace.


CHAPITRE II

ÉLÉMENTS THÉORIQUES DU CALCUL OPÉRATIONNEL

§ 3. Notions et propositions fondamentales


Pour formuler exactement l ’objet du calcul opérationnel rap­
pelons les définitions fondamentales rattachées à la notion de rela­
tion fonctionnelle, d’espace vectoriel, d’opérateur linéaire et d’an­
neau.
La notion de relation fonctionnelle est fondamentale en analyse
mathématique. Dans le plus simple des cas, elle se présente comme
suit. Soient X et Y deux ensembles de nombres réels. Si à tout point
x (- X une loi fait correspondre un nombre y 6 H, on dit qu’est défi­
nie une fonction y = / (x) sur l ’ensemble X. L ’ensemble X s’appelle
domaine de définition, l ’ensemble Y domaine de valeurs de la fonc­
tion / (x).
Donc, la question se pose de savoir si le fait que les ensembles
A et Y sont des ensembles de nombres réels est essentiel pour la
notion de dépendance fonctionnelle. Il est évident que non. Si l ’on
considère que I et 7 sont des ensembles quelconques d’éléments,
on est conduit à la notion de dépendance fonctionnelle générale dont
les exemples ne manquent pas dans les domaines les plus divers de la
science. Par exemple, la position du centre de gravité d’un projectile
en fonction du temps est donnée par la relation r = r (t) qui est
une fonction vectorielle. Ici le domaine de définition de la fonction
vectorielle appartient à l ’ensemble des réels, et le domaine des
valeurs est l ’ensemble des vecteurs dans l ’espace. Un autre exemple
b
de dépendance fonctionnelle est l ’intégrale définie / (/) = j / (z) dx.
a
Ici le domaine de définition est constitué de toutes les fonctions
intégrables sur U, 6 ], le domaine de valeurs est une partie de l ’en­
semble des réels. L’intégrale indéfinie
X
y (x) = \ b (u) du, x £ [a, 6 ]
a
est un exemple de dépendance fonctionnelle où les domaines de défini­
tion et de valeurs sont composés de fonctions, i.e. les éléments des
ensembles X et Y sont des fonctions définies sur [a, &] et assujetties
à des conditions supplémentaires. Donnons maintenant la définition
exacte d’une dépendance fonctionnelle. Soient donnés deux ensem­
bles arbitraires X et Y et une loi associant à tout x 6 X un élément
bien défini y 6 Y. On dit qu’est défini un opérateur appliquant
X dans Y. Désignons cet opérateur par A. L’application se note alors
brièvement
y = Ax, x 6 X.
Cette égalité signifie que l ’élément x 6 Z est associé à y ÇY par
l ’application A. L ’élément y = Ax est Y image de l ’élément x , l ’élé­
ment x l ’antécédent de y = A x Ç Y . Si l ’ensemble de toutes les images
couvre l ’ensemble Y tout entier, on dit que l ’opérateur A applique X
sur Y. L’application de X sur Y est bijective si tout élément y 6 Y
a un antécédent x et un seul. L’ensemble X est un espace vectoriel
s’il contient la somme de deux quelconques de ses éléments x1 et x 2
et le produit d’un élément quelconque x £ X par un nombre X £ X.
Ces opérations possèdent les propriétés suivantes :
1 ) (#i + # 2) ^3 = #1 + (^2 # 3 ) (associativité).
2 ) x1 + x2 = x2 + X\ (commutativité)

3) (À -f- jx) x = Xx -f- y,x 1


. , . . . , . \ (distributivité)
A \X\ X2 ) — -f- A^2 J
4) (À|x) x = %(fxa;) (associativité).
5) lx = x.
6. Il existe dans X un élément neutre 0 tel que quel que soit x £ X
Von ait 0 + # = æ.
L’élément 0 est le zéro de l ’ensemble x. Les propriétés 1 ) à 6 )
entraînent :
a) x + 0 = x pour tous les x GX ;
b) à tout x 6 X correspond un seul élément x' — (—1) x tel
que x + x' = 0 . Cet élément est noté —x de sorte que —(kx) =
= k(-x);
c) quels que soient x1 £ X et x2 6 X il existe un seul élément x
tel que x -(- x2 = xx. L’élément x est appelé différence de xx et x2
et se note xx — x 2. La condition xx = x2 équivaut à xx — x2 = 0 ;
d) % {xx — x2) = kxi — %x2 ;
e) X0 = 0 .
L’ensemble défini est un espace vectoriel sur le corps des comple­
xes si les nombres À, p., . . . sont complexes. Comme exemple d’espa­
ces vectoriels citons l ’ensemble de toutes les fonctions continues défi­
nies sur un intervalle \a, b], la somme et le produit par un nombre
étant compris au sens ordinaire.
Deux ensembles Z et F sont isomorphes si entre leurs éléments on
peut établir une correspondance conservant la somme et le produit
par un nombre. Ce qui veut dire que si aux éléments xx £ X et x 2 £ X
77
sont associés les éléments z/j £ Y et y 2 6 Y, à l ’élément ^ + x 2
est associé l ’élément y1 -f- y 2 et à l ’élément Xxj^ l ’élément Xyv
Les zéros se correspondent dans l ’isomorphisme. Deux ensembles
peuvent être isomorphes même s’ils sont constitués d’éléments de
nature différente. Cependant toutes les relations établies entre les
éléments de l ’un au moyen de l ’addition et de la multiplication par
un nombre sont valables pour l ’autre.
Un opérateur A défini sur un ensemble X est linéaire si pour
deux éléments quelconques x1 Ç X et x2 £ X et deux nombres quel­
conques X1 et X2 est réalisée l ’égalité
A {X^x-y -)- X2x2) = XtAxj^ + X2A x 2,
Soit donné sur un ensemble X deux opérateurs linéaires A x et A 2
appliquant cet ensemble X dans un ensemble Y. On appelle somme
des opérateurs A x et A 2 l ’opérateur A associant à un élément x £ X
l ’élément y défini par y = A xx -f- A 2x. La somme des opérateurs
est notée A 1 + A 2 = A. Il est aisé de vérifier que cette somme
est un opérateur linéaire.
Soient X , Y, Z des ensembles. L’opérateur A applique X dans Y ,
l ’opérateur B , Y dans Z. On appelle produit de A et B l ’opérateur C
qui associe à x £ X l ’élément z 6 Z confondu avec l ’image de l ’élé­
ment Ax 6 Y par l ’application de Y dans Z. Donc, z = B (Ax).
Le produit des opérateurs est noté B A = C. Le produit d’opérateurs
linéaires est un opérateur linéaire. La somme et le produit de trois
opérateurs ou plus sont associatifs, i.e.
A + B + C = (A + B) + C, CBA = C (B A ), etc.
Le produit de l ’opérateur A par un nombre X est noté %A. Il se défi­
nit comme suit. L’opérateur XA associe à x 6 X l ’élément X (Ax) 6 Y.
L’opérateur qui applique X sur X de telle sorte que chaque image
soit confondue avec son antécédent est dit opérateur unité et l ’appli­
cation correspondante application identique ou identité. L’opéra­
teur unité est noté E , donc Ex = x pour tout x £ X. De toute évi­
dence, EA = AE = A.
Supposons que l ’opérateur A applique l ’ensemble X sur l ’ensem­
ble Y. On dit que l ’opérateur A est inversible si quel que soit y £ Y
l ’équation Ax = y admet une solution unique. A tout y £ Y on
peut associer la solution de cette équation. L’operateur réalisant
cette correspondance est Vinverse de l ’opérateur A et se note A ' 1.
Il est évident que A ' 1A = E. On démontre que l ’opérateur A~x
inverse de l ’opérateur linéaire A est également linéaire. Supposons
que le domaine de valeurs de l ’opérateur linéaire A appartient à un
ensemble X , domaine de définition de A, i.e. l ’ensemble Y cz X.
Dans ce cas, outre l ’opérateur A, on peut considérer les puissances
de l ’opérateur A : A 2 = AA, A 3 = A A 2, . . ., A n = A A n~x et l ’opé­
rateur A 0 = E. En vertu de la définition du produit d’opérateurs, on a
A 2x = A (Ax), A 3x = A (A2x), . . . , A nx = A (An~xx).
78
On peut multiplier chacun de ces opérateurs par un nombre. On
obtient la suite

a 0E, a ±A, gc2^42, . . a,nA n,

où a k sont des nombres. Enfin, en faisant la somme de ces opéra-


n
teurs, on obtient l ’opérateur B = 2 0 LhAk. Le domaine de défini-
h=0
tion de B est l ’ensemble X , le domaine des valeurs une partie de X.
X

Si l ’on désigne par P (X) le polynôme 2 a k^h = P où X est


h=0
une variable réelle ou complexe, il est naturel de noter l ’opérateur
n
B = P (A) = 2 a kAh- En envisageant un autre polynôme Q (X) =
k=0
m m
= 2 on peut construire l ’opérateur Q (A) = 2
k—0 " k=o
Désignons par {A) l ’ensemble des opérateurs ainsi construits.
Il est évident que $$ (A) est un espace vectoriel pour la somme et le
produit par un nombre.
Voyons une autre notion. Un ensemble vectoriel X est un anneau
commutatif s’il est muni, en plus de la somme, de l ’opération de mul­
tiplication. Plus exactement, à chaque couple d’éléments xx 6 X
et x2 6 X , cette opération associe le produit x1x 2 = x £ X. Le pro­
duit possède les propriétés suivantes :
7) xxx 2 = x 2xx (icommutativité).
8 ) (x^x^ x s — xï (x 2 xs) (associativité).
9) xx (x2 + x 3) = z 1x 2 -)- xxxz (distributivité relativement à la
somme).
10) Xx1x2 = XjXx2.
Dans l ’ensemble $ (A) de tous les opérateurs de la forme P (A),
où P (X) est un polynôme, en plus de la somme on peut considérer
le produit des opérateurs P (A) Q (A) = C (A), où C (X) est un
polynôme, produit de P (X) par Q (X). Il est aisé de voir que l ’en­
semble 5$ (^4) est doué d’une structure d’anneau commutatif. On dit
que l ’anneau ^5(^4) est engendré par l ’opérateur A.
Un sous-ensemble X 1 œ: X est un sous-anneau de X si le produit
des éléments de X par un nombre, leur somme et leur produit appar­
tiennent à X. On dit qu’un anneau X 2 est une extension de l ’anneau
X si X est un sous-anneau de X 2.
Exemple : l ’ensemble de toutes les fonctions / (t) continues sur [a, b],
la somme et le produit étant pris dans leur sens ordinaire. Notons
cet anneau C. L’ensemble de tous les polynômes P (t), t 6 U, b],
forme un sous-anneau de C.
Un anneau X est par définition un anneau unitaire s’il contient
un élément e vérifiant la condition ex = x pour tous x £ X. L’élé­
ment e s’appelle unité de Vanneau. L’anneau ne peut posséder plus
79
d’une unité. Les éléments x1 =£ 0 et x2 0 sont dits diviseurs de zéro
si leur produit x1x 2 = 0 .
On dit qu’un élément x d ’un anneau commutatif unitaire possède
un inverse si existe dans X un élément x' tel que x'x = e. L’élé­
ment x' s’appelle inverse de x et se note x~x. Si chaque élément non
nul possède un inverse, on dit d’un tel anneau qu’il est un corps.
Arrêtons-nous sur l ’isomorphisme des anneaux. Les anneaux
X et Y sont isomorphes si existe une correspondance biunivoque
associant à des éléments quelconques xx et x2 de X des éléments y i et
y2 de y , à la somme xi + x2 la somme yx + y2, au produit xxx2 le
produit et, enfin, au produit hx (k étant un nombre) le produit
%y. L’application de X sur Y possédant les propriétés énumérées
s ’appelle isomorphisme. A signaler que lés zéros et les unités des an­
neaux se correspondent respectivement par cet isomorphisme. Deux
anneaux isomorphes sont considérés comme ne présentant pas de
distinction fondamentale.
En calcul opérationnel on étudie des anneaux de fonctions / (t)
définies sur [0 , oo[, munis de la somme et du produit ordinaires
par des nombres réels ou complexes. Le produit défini sur cet anneau
de fonctions est différent du produit ordinaire de fonctions. Nous
n’envisagerons que des anneaux commutatifs unitaires d’intégrité,
i.e. sans diviseurs de zéro ; nous noterons N un tel anneau.
Théorème 1. Tout anneau commutatif N peut être étendu à un
corps.
Ce théorème joue un rôle assez important dans l ’élaboration du
calcul opérationnel.
D é m o n s t r a t i o n . Soit un couple (/, g), où / et g Ç N
et g =£ 0. Deux couples (/, g) et (/x, gx) sont équivalents si
fgi = fig- (3.1)
Dans ce cas seulement on écrira (/, g) ~ (/x, gx). Il est évident que
(/» g) ~ (f, g)- Si (/, g) ~ (/j, gx), alors (A g1) ~ (/, g). Enfin,
si (/, g) ~ (h, gi) et (/j, gj) ~ (/2, g2), alors (/, g) ~ (fK g2). En
effet, l ’équivalence implique fgx = f^g et fxg2 = / 2glf d’où
fglg 2 = iiggï, îl§2ë = fiëlë-
On aura
fëlë 2 = Ugxë OU (/g 2 — / 2g) gx = 0,
or gx ^ 0 , donc fg2 — f 2g = 0 .
La notion d’équivalence introduite partage l ’ensemble de couples
(/, g) en classes. Chaque classe est composée de couples équivalents.
Comme tous les couples équivalents à (/, g) appartiennent par défini­
tion à une même classe, celle-ci est déterminée par un de ses élé­
ments, en l ’occurrence (/, g). Cet élément s’appelle représentant de la
classe. Désignons par y la classe contenant le couple (/, g). Cette
définition implique y A si et seulement si fgx = fxg. Définis-
Si
80
sons la somme et le produit comme suit
/ | h _ fgi + fig . (3.2)
g ~l~ gi ggi
(3.3)
g gi ggi
Ces définitions sont correctes puisque ggx =#= 0 et les seconds
membres de (3.2) et (3.3) ne dépendent pas du choix des représentants
— et — . En effet, si au lieu des représentants (/, g) et ( / l5 gx) on
g gi _ _ _ _ _ _ _
prend par exemple (/, g) et ( / l5 gx), les conditions fg = fg et ftgx =
= figi entraînent
( f gi +f i g) (ggi) = ( f g i + 7 i g) (ggi)
et
if fi) (gg i) = (7/i) (gg i)-
La deuxième égalité est évidente. Pour vérifier la première il suffit
de la mettre sous la forme (cf. propriétés 1 ) à 1 0 ))
( f g ~ f g ) (g i g i ) = ( f \ g i ~ f i g i ) (g g ) •

Désormais il est aisé de vérifier que l ’ensemble de tous les symboles


— forment un anneau commutatif relativement à la somme et au
g
produit. Désignons cet anneau par üft. Ses éléments seront appelés
opérateurs. Souvent on désignera les opérateurs par une lettre, par
exemple a = — , 6 = , etc. A la place de l ’opérateur on écrira
S t J q

e et on l ’appellera opérateur unitaire. A la place de l ’opérateur —


on écrira 0 et on l ’appellera opérateur nul.
Les nombres appartiennent à l ’anneau TV. On pourra donc consi­
dérer le produit d’un nombre % par une fonction / (t) soit comme
un produit ordinaire, soit comme un produit d’éléments de l ’anneau.
Dans la suite, nous n ’étudierons que des anneaux dans lesquels ces
deux produits sont confondus. Dans ce cas on a ! • / = / .
Donc l ’unité e de l ’anneau TV est confondue avec 1, et par consé­
quent, l ’opérateur unitaire e de l ’anneau est égal à y . Si k et
(.i sont des nombres, l ’opérateur — peut être identifié à la fraction
X ^
ordinaire — . En effet, ces opérateurs sont additionnés et multipliés
par une constante comme une fraction ordinaire.
Dans l ’anneau TV, l ’équation fx = g n ’admet pas toujours une
solution. Dans l ’anneau îft toute équation ax ~ b, où a =£ 0 admet
toujours la solution x = a~lb. En effet, si a =£ 0 et a = — t il existe
g
1
un opérateur inverse a 1 = — = y . Donc, îft est un corps.
6 -0 9 3 6 81
Les opérateurs de la forme y constituent un sous-anneau dans
le corps 9L En effet,

/ , g _ f+g ai. f g _ fg
T+ T -~ l~ et —‘

Ce sous-anneau est isomorphe à l ’anneau N. Associons à tout


élément f N un opérateur dont le représentant est le couple (/, 1),
i.e. l ’opérateur 11 • Cette correspondance associe à des éléments dis­
tincts de N des opérateurs distincts. En effet, si f — g ¥= 0, les
couples (/, 1) et (g, 1) ne seront pas équivalents. Cette correspon­
dance est une bijection qui associe à la somme et au produit d’élé­
ments de N respectivement une somme et un produit d’opérateurs.
Donc, les éléments / sont confondus à l ’isomorphisme près avec les
opérateurs y , c ’est pourquoi on écrira simplement / au lieu de y et,
en particulier, y = 1 .
L’anneau N est contenu dans le corps 9^, i.e. 9^ est une exten­
sion de l ’anneau N. Le corps 9R s’appelle corps de quotients. On a dé­
montré que tout anneau commutatif d’intégrité peut être étendu
à un corps de quotients. ■
Citons des exemples simples de corps de quotients. Considérons
l ’anneau de tous les entiers, la somme, la différence, le produit ayant
leur sens ordinaire. En vertu du théorème démontré, cet anneau est
susceptible d ’être étendu à un corps de quotients dont les éléments
seront les fractions —n
, où m et n sont des entiers. On obtient ainsi
le corps des nombres rationnels.
Autre exemple. Soit l ’anneau de tous les polynômes P (x) =
n
= 2 ahxh. L’extension de cet anneau est un corps constitué de
h= 0
toutes les fractions rationnelles Q(x) .
En calcul opérationnel on étudie les anneaux d’opérateurs engen-
d
drés par l ’opérateur de dérivation y . On étudie également les diverses
extensions de ces anneaux. A cet effet, on utilise l ’isomorphisme qui
permet de remplacer les anneaux initiaux par des anneaux dont la
structure se prête mieux à l ’étude. On a noté plus haut qu’en calcul
opérationnel on considérait des fonctions / (t) définies sur la section
[0, 0 0 [. Pour rendre cette théorie plus complète il aurait été plus
naturel d’envisager une classe de fonctions sommables sur tout inter­
valle fini [0 , a], ce qui aurait impliqué l ’introduction de l ’intégrale
de Lebesgue. Cependant à des fins pratiques on peut fort bien se
contenter de fonctions plus simples et avoir affaire à l ’intégrale ordi­
naire de Riemann.
82
Désignons par L l ’ensemble de toutes les fonctions / (t) définies
sur [0 , oo[, à valeurs réelles ou complexes et satisfaisant aux deux
conditions suivantes :
1 ) les fonctions / (t) possèdent un ensemble de mesure nulle de
points de discontinuité sur tout intervalle fini ;
a
2) l ’intégrale j \ f ( t ) \ d t est finie quel que soit a >» 0. Dans
o
la suite, on développera la théorie uniquement sur des fonctions de L .
Le lecteur familier avec la théorie de l ’intégrale de Lebesgue pourra
s’en servir. Dans ce cas L désignera la classe de toutes les fonctions
sommables sur un intervalle quelconque [0, a\. De toute évidence,
L est un espace vectoriel. Deux fonctions de L sont égales si elles
prennent la même valeur en tout point de continuité commun. Pour
que des fonctions / (t) GL et g (t) £ L soient égales il est nécessaire
et suffisant que
t t
j f ( ü ) d u = [ g (ü) du pour tous les £>»(). (3.4)
o o
t
L’élément nul de L sera une fonction © (t) telle que [ © (ü) du = 0
•j
o
pour tous les t >» 0. On dira qu’une fonction f (t) Ç L est nulle si
t
(u) du = 0 pour tous les t >» 0. Dans ce cas cette fonction sera
b
partout nulle sauf en ses points de discontinuité. Si l ’on considère
des fonctions sommables-Lebesgue, l ’élément nul sera toute fonction
/ (t) presque partout nulle.
Introduisons l ’opérateur d’intégration
t
j-f(t)=\f(u)du, (3.5)
0

où / (t) £ L. L’opérateur d’intégration est désigné par y . Dans la


suite nous verrons que cette notation n’est pas fortuite, mais qu’elle
revêt une signification profonde. L’opérateur — est défini sur l ’en­
semble L. Son domaine de valeurs est une partie de L. On peut donc
considérer ses puissances. Il est évident que
t u t
(y)“/(0= j du j f(v) d v = j (t — v)f(v) dv.
0 0 o
\ fl

— ) f (t) = —jp / (t) signifie une n-uple intégration.


PJ P
6* 83
Du cours d ’analyse on sait que

j (t - Vf-' f (v) dv.


£/<*)
Ce qui s ’écrit encore

(t-u)n
/ (v) dv. (3.6)
n!

On voit que pour calculer le résultat de l ’application de l ’opéra-


teur —£* à toute fonction / (t) £ L il faut prendre la dérivée
P
de l ’intégrale
t
(t — v)n
Jo
n! / (v) dv.

Cette intégrale s ’appelle produit de convolution des fonctions y -y

et /(£). Il est évident que l ’opérateur est entièrement défini


în 1
par la fonction y- y. On peut donc associer à l ’opérateur —
la fonction y-y et établir par là même une application des opéra-
teurs — , 72= 0 , 1, 2 , dans l ’ensemble L. Cette application
P ^
est parfois notée — = y-y. Nous utiliserons simplement le signe
d’égalité
1 _ tn
pn n!
(3.7)

On montrera dans la suite (cf. § 5) que cette forme d’écriture est


justifiée.
On remarquera que la formule (3.7) peut être envisagée comme
un cas particulier de (3.6) pour /(f) = l, ££[0, oo[. Etendons-nous
sur la correspondance (3.7). L’image du produit À.- — est la fonc-
Xtn r 1 1
tion -y -y -, celle de la somme des opérateurs -y^- + yjy-, la somme
des fonctions ml + ni ' c ’est-à-dire qu’on
^ a

1 _ Ktn . 1 | 1 tm tn
pn ~ n ! ’ p™ ' pn m\ ' n\ (3.8)

84
1 1
Voyons le produit des opérateurs et— . D’une part,
on a (cf. (3.7))
1 tm+n
p m+n ( m + n) ! •
(3.9)

De l ’autre,’ les égalités pm m ! et -4pnt = -^


n t! et la formule x(3.6)7
entraînent pour toute fonction / (t) ÇL

1n?(-F/W)=4 j iV F * ' l î /<“>**•


ou
(V—u)n_1
f(u) du.
(»-!)!

Intervertissant l ’ordre d’intégration dans le second membre de la


dernière égalité, on obtient

' e>H -g- j / (“>du îu (,7 i; (-~i)T'1 *>■ <3-10>


0

En faisant le changement de variables v — u = £, dans l ’intégrale


sur v, on obtient
t t-
1 (t-tt-ëpngn-l
pm ( - p r / ( 0 ) = - ! - J /(«)<*« j m ! (n—1 ) ! s (3.11)
0 0

En appliquant cette formule on exprime aisément l ’image du


produit
r des opérateurs
r -pm
4 =- et -pn
4 r fonction de m ! et -^n—Ir.
En effet, étant donné que

r — = r (f—S)”-1!"* tm+rt
J 771 ! (n—1 ) ! * j (71—1 ) ! 771! * (771—(—
71) ! ’
0 0
et, eu égard à (3.11), il vient

(t—u)m+n
(m-\-n) ! / (u) du.
1 1 im+n
Donc, l ’image du produit des opérateurs — et —— est
i.e. (cf. (3.9)) P P
1 1 _ 1
pm * p n pm +n • (3.12)

85
En vertu de (3.12), on a

J_ J _ = J_ f (t— l ) m l n ^ (3.13)
pn dt J m !n ! a5'
Au premier membre on a un produit d’opérateurs, au second
fjYl £71
la dérivée du produit de convolution des fonctions —r
m!
et —r ,
n! ’
1 1
images des opérateurs et L ’expression

_d_ r *
dt J m !n! *
0

peut être envisagée comme le produit (généralisé) des fonctions


£772 £71
-^-j- et -^-p. Pour le distinguer du produit ordinaire de fonctions
on le notera -K-.
Donc, par définition,
t
trn tn A. (3.14)
m! * n ! dt 1 m !n !
0
£777
Il est clair que dans (3.14) on peut remplacer les fonctions —ç
t71
et — f- par les dérivées des fonctions F (t) et G(t) si seulement
le second membre de (3.14) a un sens, i.e.
t
P(t)*G(t) = ±-^F(t-QG(S)dl. (3.15)
0

On rappelle que l ’objet du calcul opérationnel est de cons­


truire et d’étudier les propriétés d’anneaux d’opérateurs dépendant
de l ’opérateur de dérivation. A partir de l ’opérateur d’intégration
on peut construire un anneau simple de même nature. Soit,
en effet, l ’ensemble de tous les opérateurs de la forme =

= 2 ^ (z) = S akzh est un P°lynôme. On a vu que cet


h p h
ensemble était un anneau commutatif noté j engendré par
l ’opérateur y . A tout opérateur P ( y ) £$£ on peut associer
le polynôme Q(t) = 2 ^ry- = 2 1 > i>e-
h h P

P { j ) = Q(t)- (3.16)

86
1 \ 1
( —) — l ’égalité (3.16) est confon­
due avec (3.7).
Notons ^ [£] l ’ensemble de tous les polynômes d’une variable
réelle t (f [0, oo]. Il est évident que c ’est un espace vectoriel pour la
somme et le produit par un nombre ordinaires. Si maintenant l ’on
munit [£) du produit en vertu de la formule (3.15), i.e. si l ’on
définit le produit des polynômes P (t) et Q (t) comme suit
t
R(t ) = P (t) X Q( t ) = ± ^ P ( t - î ) Q © d\, (3.17)
0

l ’ensemble ^ [£] sera un anneau.


Pour le prouver il faut s’assurer que le produit (3.17) vérifie les
conditions 7) à 10). Nous ne nous étendrons pas sur ce sujet car dans
les paragraphes suivants ces propriétés seront développées pour une
classe plus large que celle des polynômes. Remarquons seulement que
s’agissant des polynômes il suffit de vérifier ces conditions pour les
fonctions puissance t n, n = 0, 1 , 2, . . . Ce qui est aisé eu égard
à la formule
™ ! n\ .m+n
tm % t n = (m-\-n) ! (3.18)

qui découle des égalités (3.9) et (3.12). Les propriétés (3.8), (3.9)
et (3.13) et la bijectivité de (3.16) entraînent que l ’anneau d’opéra­
teurs et l ’anneau des polynômes ^ [t] sont isomorphes.
L’anneau J contient relativement peu d’opérateurs. Par exem-
pie, il ne contient pas d’opérateurs de la forme ^ ^ , ni l ’opérateur
de dérivation. Il faut donc l ’élargir. Cette extension se réalise le plus
facilement par l ’isomorphisme des anneaux et [£]. Il
est aisé d’étendre ^ [£] ; il suffit pour cela de remplacer les polynômes
par une classe plus large de fonctions. Ce qui est possible puisque
l ’existence du second membre de (3.17) n ’implique pas forcément
que P (t) et Q (t) soient des polynômes. Une fois l ’extension de
l ’anneau ^ [t] réalisée, i.e. une fois construit un anneau dont
^ [£] est un sous-anneau, il faut représenter la fonction / (t) 6
par l ’intermédiaire de l ’opérateur — . Dans ce cas il est nécessaire
de généraliser l ’égalité (3.16) à une classe de fonctions plus large
que celle des polynômes. Pour cela on peut se servir de l ’intégrale
définie (2.30)
k
the~zt dt = zh+l > (3.19)
I
87
où z = x — iy est une variable complexe et x > 0. De (3.19) il vient
oo

OU
oo

z [ Q ( t ) e - z t d t = P ^ - )j . (3.20)
o
A l ’aide de la formule (3.20) on peut trouver le polynôme P (z)
correspondant à Q (t) £ DI et choisir dans l ’anneau |r—j
1 l ’opé­r "1

rateur -P ( y ) associé à Q { t ) . Si l ’on remplace formellement z par


p dans (3.20), on obtient
oo

p j Q (t) e-ï“ dt = P ( i - ) , (3.21)


0

qui peut être considérée comme une inversion de l ’application (3.16).


En remplaçant le polynôme Q (t) par / (t) dans (3.20) et (3 .2 1 ),
on peut généraliser la définition de l ’opérateur P
à une classe de fonctions plus large que celle des polynômes. Ces
considérations seront dévéloppées dans le détail dans les paragraphes
suivants.

§ 4. Produit de convolution de fonctions


1. Définition du produit de convolution de fonctions et ses pro­
priétés. On appelle produit de convolution de deux jonctions f (t)
et g (t), t £ [0, oo[, Vexpression
t

h (t) = j f ( t — u)g (u) du. (4.1)


o
Si / (t) et g (t) sont continues sur l ’intervalle [0, oo[, la fonction
9 (t) = f {t — u) g (u) le sera également sur l ’intervalle [0 , £]. Donc,
l ’intégrale (4.1) existe. Il est aisé de démontrer que la fonction h(t)
sera également continue.
Penchons-nous .sur quelques exemples de produits de convolution.
Soit / (t) = fa, a > 0, g (t) = P > 0. Il vient h (t) —
t

= j (t — u)a u$du. Posant u = t%, du = td on obtient


o
Or de la théorie des intégrales eulériennes on sait

dl = r (T(a
a+i)r(p+i)
+ P+ 2 ) ’ a > — 1, P > — 1, (4.2)

oo
où T ( a ) = j aft~ie~x dx, a > 0 est la fonction gamma. Donc
o

(4.3)

On remarquera que la formule (4.3) est valable pour a et P négatifs


si seulement a 5> —1 et P >» —1 .
Supposons maintenant que / (t) = eat, g (t) = e^. On a
t
gad-u)^ dU= eat j eO-a)u du,
0
d’où
(* e a ( i - u ) e pou
\ du = * e ^ —eat
------ f _
J P—a

Le produit de convolution (4.1) ne s’applique pas uniquement aux


fonctions continues. On démontre que le produit de convolution
de deux fonctions de L (voir définition de L dans le § 3) appartient
également à L et
a u a
j | h (t) | d t ^ j | f (t) | dt j \ g (t) | dt. (4.4)
o
3

Posons f (t) = g (t) = t 4. Il est évident que ces fonctions sont


discontinues au point t = 0. Leur produit de convolution est

et présente une discontinuité au point t = 0.


Soit
0 si [0 , %[
*1
1 si X^.t

une famille de fonctions dépendant d’un paramètre X. Il est évident


que % £ [0 , oo[. Le graphe de la fonction tj = T] (t ; X) est repré­
senté sur la fig. 20. Si X = 0 on a r) (t ; 0 ) = T] (t) = 1 pour tous
les t > 0. Calculons le produit de convolution des fonctions rj (^ ; X)
89
et r) (f; On a
t

h (t) = j r] (t — u ; X) r) (u ; p) du.
o

Comme r] (u; p) = 0 pour u *< p et n (u; p) = 1 pour u > p

on a h (t) = 0 lorsque t<C p. Pour t > p on a h (t) = j (t — u ; X) x


M-
1

1
0 K
t

Fig. 20

X du. En posant t —u = du = — on obtient h (t) =


t —\.I
= j r] (£ ; À) d£ pour £ >» p. En reprenant les raisonnements

précédents on déduit que h (t) = 0 lorsque t — p < X. Pour t — p >-


t-IX

> X il vient h (t) = J d£ et le produit de convolution cherché


i
s ’écrit
t
pour £ < À + p,
h (t) = j" r) (t — u À)r](z/; p) d w = jf o
__
o p pour À+ p ^ C
ou encore
t t

j T] (£ — u ; X) r] (u ; p) du = j t] (u ; X + p) du. (4.5)
0 0

Propriétés fondamentales du produit de


convolution
1. Le produit de convolution est commutatif'.

t t

— u) g (u) du = j g (t — u) / (u) du.


0 0

90
Faisons le changement de variable t — u = | dans la première
intégrale. On a du = —dl et
t o t

] f ( t - u ) g ( u ) d u = - j f ( l ) g { t - l ) d%= J g(t — l ) f ( l ) d l .

2. Le produit de convolution est associatif'.


t t~U t U

j £ J / (t — u — v) g (v) dv J h ( u ) d u = j / (t — u) du j g (u—v) h (v) dv.


o o o o
Rappelons une formule de la théorie des intégrales multiples.
Si / (x} y) est une fonction arbitraire intégrable sur le triangle T

(fig. 21) limité par les droites

y = a, x = b et y = x,

on a l ’égalité
b x b b

\ d x \ l (x > y ) d y = \ dy f / (x, y) dx, (4.6)


a a a y

appelée souvent formule de Dirichlet pour intégrales doubles. Pour


démontrer cette formule il suffit de remarquer que les deux intégrales
itérées de (4.6) sont égales à l ’intégrale double J j/(æ, y) dx dy
T
étendue au triangle T. Le lecteur pourra s’en assurer sans peine en
appliquant la formule de réduction d’une intégrale double à une
intégrale itérée.
91
Revenons maintenant à la démonstration de la propriété 2. Soit
l ’intégrale
t —U

j f ( t — u — v)g(v)dv.
o
Faisons le changement de variables v = w — u, dv = dw. On a
t —U t

j / (t — u — v) g (v) dv = J f (t — w) g (w — u) dm,
0 u
donc,
t t-U tt

I L1 ^ w— u) g (l>) (n) <2 n=s ^ h (u) du ^ f (t—w) g (w—u) dm,


0 0 O u

Si l ’on applique la formule de Dirichlet (4.6) en y faisant a = 0,


b = t, y = u, x = w, on obtient
t t —U W

1 [ / (t —u — u) g (v) dv^ h (u) du— J / (t—w) dm J g (w—u) h(u) du.


o o o o
3. Le produit de convolution est distributif relativement à l'addition
t t t

j [f (t — u) -j-g (t — u)] h ( u ) d u = j f (t—u) h (u) d u -{- j*g(t —u) h(u) du.

4. Multiplication du produit de convolution par un nombre :


i t

| %f {t — u) g (u) du = X j / (t — ü) g (u) du (À. est un nombre).


0 0
5. Si f (t) et g (t) £ L et leur produit de convolution

u) g (u) du est nul pour tous les t ^ 0 , Vintégrale de Vune


o
au moins de ces fonctions prise entre 0 et t est partout nulle dans la
section [0 , oo[.
Les remarques faites au § 3 sur l ’élément nul de l ’ensemble nous
permettent de conclure brièvement : si le produit de convolution
de deux fonctions est nul, l ’une au moins de ces fonctions est nulle.
La propriété 5 s ’appelle souvent théorème de Titchmarch du nom
de son auteur qui l ’a démontré dans le cas général où la fonction
n’est assujettie à aucune condition subsidiaire. La démonstration de
ce théorème sera donnée au point 2. Maintenant nous allons prouver
la propriété 5 pour le cas particulier où l ’intégrale de Laplace des
fonctions / (t) et g (t) est absolument convergente.
92
i
Soit j / (t — ü) g (u) du = 0 pour tous les t > 0. Par hypothèse,
o
il existe un y tel que les intégrales de Laplace
oo

F (z) = j / (t) e'zt dt et G(z) = j g{t)e~ztdt


o o
sont absolument convergentes dans le domaine Re z ;> y. En vertu
de la propriété 9, § 2, le produit F (z) G (z) est la transformée de
t

Laplace de la fonction j" / (t — u) g (ü) du qui est nulle pour tous


o
les t > 0, donc, F (e) G (z) = 0 dans Re z >* y. Les fonctions F (z)
et G (z) sont analytiques dans Re z >» y, donc si G (z) n’est pas identi­
quement nulle, il existe un point z0 tel que Re z 0 >> y et G (z0) =?£= 0.
Alors dans un voisinage suffisamment petit de z0, la fonction G (z)
n’est pas nulle et la fonction F (z) y est partout nulle et comme elle
est analytique, F (z) = 0 pour tous les z tel que Re z >> y. La pro­
priété 8 , § 2 , nous permet de conclure que / (t) = 0 en chaque point
de la section [0 , o o [ , où / (t) est continue. En particulier, si / (t)
est continue sur [0 , o o [ , alors / (t) = 0 pour tous les t > 0 .
2. Théorème de Titchmarch. Enonçons le théorème de convolution
démontré par Titchmarch en 1926 [2J.
Théorème 1. Si des jonctions f (t) et g (t) sont continues sur la
section [0, oo [ et leur produit de convolution
t

^ f (t — u) g (u) du = 0 (4.7)
o
pour tous les t > 0 , alors Vune au moins de ces fonctions est partout
nulle sur [0 , oo[.
R e m a r q u e . La continuité des fonctions / (t) et g (t) dans
la section [0, oo[ n’est pas essentielle. En effet,

Intégrant (4.7), on obtient


t
r
f (l — u) g (u) du = C.

Or le premier membre est nul pour £ = 0, donc


t i

j dl J f ( l — u)g(u) du = 0.
0 0

93
D’où, compte tenu de (4.6), il vient
L l
j g( u) du ^ f { l — u)dl = 0 ;

posant £— u = r\, dlz) = d'r\, on aura


t~U

J f ( l ~ u ) d l = j f(r\)d^ = f i ( t ~u) .
o o
Donc,
t

[ f i (t — u)g(u) du = 0,
0
ou
t

j g (t — u) fi (u) du = 0.

Intégrant une fois de plus la dernière égalité, on obtient


t

J fi (t~~u)gi (u)du = 0, *Ç[0 , oo[. (4.8)

Si le théorème vaut pour les fonctions continues, il le sera immé­


diatement pour les fonctions de L et en général pour les fonctions
sommables-Lebesgue.
Pour démontrer le théorème de Titchmarch, on aura besoin de
quelques propositions supplémentaires.
Si une suite de fonctions fn (x) est uniformément convergente
pour x Ç [u, 6 ], on sait que
b b

lim \ fn (x) dx = l lim f n (x) dx.


Ja
7 l-»oo
a
Jn ^ o o

Mais la convergence sur [a, b] n’est qu’une condition suffisante de


permutation de l ’ordre d’intégration et de passage à la limite.
Si fn (x) sont des fonctions continues et la fonction / (x) = lim fn (x)
n -^ o o
est discontinue, la convergence sera à priori non uniforme et le
problème du passage à la limite sous le signe d’intégration implique
une étude supplémentaire.
Lemme 1. Si lim fn (x) = f (x), x Ç [a, b] et
n~>oo
1) la fonction f (x) possédé un nombre fini de points de discontinuité ;
2) existe un nombre Q tel que pour tous les x £ [a, b] et n = 1, 2, ...
I /»(*) I< < ? ;
94
3) la suite fn (x) converge vers f {x) uniformément sur Vintervalle
[a, b] sauf en des voisinages aussi petits que Von peut des points de
discontinuité de la fonction limite f (x), alors on a
b b
lim [ fn ( x ) d x = \ f(x)dx. (4.9)
Ja
71^00 t/
a

D é m o n s t r a t i o n . Il suffit de démontrer ce lemme pour


le cas particulier où la fonction / (z) ne possède qu’un seul point
de discontinuité sur [a, b]. Dans le cas général on fractionnera
l ’intervalle d’intégration en un nombre fini d’intervalles contenant
chacun un seul point de discontinuité de la fonction / (x). Ainsi
supposons que / (x) présente une discontinuité en x = t. Pour fixer
les idées convenons que t £ la, b[. Les cas t = a ou t = b se traitent
de façon analogue. Soit e > 0 un nombre quelconque assez petit
et ô = g ç. Prenons pour voisinage du point t l ’intervalle ] t —
— ô, t -f- ô [. On a
t-ô t-6
j fn (x) dx— j f(x) d x = J fn (x) d x — j f ( x ) d x + j fn (x)dx—
(X t “f*ô

t+ ô t+ ô
— J f ( x) dx- f- j fn (x) d x — j f(x)dx.
tt+ô
+ô t -ô t-ô

Par hypothèse, |/(z)|s^(?, donc


i+ô t+<5

J / (x) dx [2ÔQ et \ f n (x) dx < 2 àç.


t-ô t-ô

Par hypothèse, la suite f n (x) converge uniformément vers / (x) dans


[a, t — ô] et [£-f-ô, b]. La convergence uniforme entraîne
t-ô t-ô
lim \ fn ( x ) d x = \ f (x) dx; / (x) dx.
n-+oo J J
a a

Donc, existe un nQ tel que


t-ô t-ô
I J fn (s) d x — j / (x) dx < , | j fn (x) d x — j / (x) dx
a a t -fô t+ô

pour tous les n ^ n Q. Pour n ^ n 0, on a l ’inégalité

< -j- + x + 2Ô<? + 2Ô<? = \ + 46Q,

95
Posant ô = 8Q ’ on obtient finalement
u u
| fn (x) d x — j f (x) dx C e pour tous les n ^ n 0.

Leinme 2 . Si une fonction f (t) est continue sur [0, T], alors
existe la limite

lim 2 ■—57r"~ [ e -hn(t-u) f (w) du = \ f( u) du (4.10)


n-^oo fe= 0 J0 J0
pout tout t £ [0 , n .
Démonstration. Soit t £ [0, r[ et Ç = max | / (£) |. Considérons
*6[0, T[
la série

2 L - i l V » * «-<*>/(«). (4.11)
fe= 0
Figeons un nombre n >» 0 et t. Le terme général de la série de
fonctions vérifie l ’inégalité
nnhT
Q *7
L J J ^ e - n k (t ~ u ) f <
k\

„nhT
Or la série 2 ~ est convergente et ses termes ne dépendent
fe=0
pas de la variable u, donc, la série (4.11) est uniformément con­
vergente dans le domaine w £[ 0 , T] et
T oo

s
fe = 0
< - . r i ç-
0
nh ( t ■

0 fc=0
On a
oo

2 ( Q —nh ( t - u ) ___ g - e ~ n (^~u)


s
ft= 0

Donc,
OO T
2 ^ j e~nh (u) <iw= j e~e n{t~u)f (u) du.
h=0 " 0 0

Compte tenu de l ’égalité


1 pour u<; t
e"1 pour u = t
n -^ o o
0 pour u > t
96
on aura pour la suite f n (u) = e~e n(t u) f (u)
lim fn (u) = f (u) si u £ [0 , t [
n -c o o

et
lim fn (u) = 0 si u >> t.
n-*oo

Démontrons maintenant que la suite f n (u ) vérifie toutes les


conditions du lemme 1. En effet, comme 0 ^ e - e ~ n^ - u) ^ i ? 0n a
| / b (k )|< Ç , uÇ[0, T]
Soit tpn (u) = e ~ e~ n { i ~ u). Il est évident que
cp'n (u ) = —n e ~ e ~ n {t~ u) < 0.
Donc, la fonction cpn (u ) est décroissante. Si ô >* 0 est suffisamment
petit et u £ [0, t — ô], alors 1 — (pn (u) ^ 1 — <pn (t — ô). Si
u 6 U ~h ô, T \ , alors cpn (u ) ^ cpra ( i -f- ô). D’où il résulte
I / (u) — f n (u) | < Q (1 — <pn ( t — ô)) pour u Ç [0, t ô],
I fn (u) I ^ (?<Pn (* + ô) POur M6 [i + Ô, T].
Ces inégalités entraînent la convergence uniforme de la suite f n (u )
sur les intervalles [0, t — ô] et U -J- ô, T 1. Donc, la troisième con­
dition du lemme 1 est remplie et l’on a
00 T T
lim 2 ^TT“ ( e ~ n h ^i ~ u ')f (u) d u = 1 l i m e ~ e~n('s~ u^f (u) d u =
n -> o o ^ • J J 7 i-> oo
k=Q

= j f (u) du,

Lemme 3. Si une fonction f (t) est continue sur Vintervalle [0, T]


et existe un nombre Q tel que
T
j «»</ (t) dt Q pour tous les n ~ 0 , 1, 2, . . . , (4.12)

alors f(t) = 0 sur l ’intervalle [0, T\.


D é m o n s t r a t i o n . Le lemme 2 donne
■L L
( — 1 ) ft e~ nkt
lim 2 j enhuf (u) d u = ^ f{u)du. (4.13)
n -* o o ÂT
k= 0 0 0

D’un autre côté, la condition (4.12) entraîne


p~nht
2 | (B) du .= Ç(ee-nt_ l ) 0
A!
h=i
7 —093 6 97
lorsque n-^-oo. De (4.13) on déduit lorsque n-^-oo
t t
j / (u) d u = j / (u) du, *Ç[ 0 , r [ ,
0 0
t

d’où ^ f(u)du = 0 pour tous les t £ [0, T] ; donc,


o
/(i ) = 0 pour i £[0, T]. ■

Lemme 4. Si une fonction f (t) est continue sur Vintervalle [0 , T] et


T
j tnf ( t ) d t = 0 ; n= 0, 1, 2, ...,
o
alors f(t) = 0 sur Vintervalle [0, T] tout entier.
D é m o n s t r a t i o n . Posons t = ax; on aura
T/a
a n+î j xnj _ Q#

0
T
Supposons que a > 0 est si petit que —
OC
>» 1 . On a alors
T_
~â 1
J xnf (ax) dx — — j xnf (ax) dx ,
1 o
ou encore
î
^ j | / (a x ) | dx = Q.
o
Posant x = e d x = etd%, on a
,In —
T
a
en^f (ae$) e* d, n= 0 , 1, 2,
J
o
Le lemme 3 permet de conclure que / (ae^) = 0 pour tous les l £
£ |^0, ln ou / (t )= 0 pour t £ T la, T]. La fonction / (t) étant
continue sur [0, T] et a > 0 un nombre arbitraire suffisamment
petit, f (t) = 0 sur [0, T]. B
98
t
Lemme 5. S i u n e f o n c t i o n h (t) = j / (t — u) g (u) d u , alors
o
T
Ç h ( t ) e ~ zt d t =
J
0
T T
j f (t) e ~ zt d t j g ( t ) e ~ z t d t — e ~ Tz
o o
e- zt d t
\ f (t + T —£) g (l) d\
D é m o n s t r a t i o n . On a
T
H r ( z ) = j h (t) e ~ zt d t = e - z { t - u ) - z u f (t — u) g (U) d u .
o
Faisons le changement de variables t — u = x , u = y dans l ’inté­
grale double. Il vient 0 < x -f- y *< T , y > 0, x > 0. Le nouveau

domaine d’intégration sera donc le triangle ABO (fig. 22) et


T -x T
H t {z ) = j e ~ zxf (x) d x j g (y) e ~ zv d y = F t (z ) G T (z) — f e ~ zxf (x) X
J
0
T
X d x j g (y) e ~ zv d y ,
T -x

T T
F t (z ) = j / (t) e ~ zt dt et G t (z) = j g ( t ) e - z t d t ,
0 o
et le domaine d’intégration sera le triangle ABC (fig. 22). Effectuons
le changement de variables x - y = v, y = £ dans la dernière
7* 99
intégrale double. Il vient 0 <C v — £ < 7 \ v >» T, ^ < T et le
nouveau domaine d’intégration sera le triangle PQR (fig. 23) et l ’on
aura
2T T
H t (z) = Ft (z)G t (z) — ^ e~zvdv j f { v - l ) g ( Q d£.
T v-T

En posant enfin v = t-\-T, dv = dt, on aura


T
H t (z) = FT (z) Gt (z) — j f(t + T - t ) g ® d i . (4.14)
0

Démonstration du théorème de Ti ch -
m a r c h p o u r l e c a s / (t) = g (t). Soit / (t) une fonction

continue sur [0 , oo [ et

à ( t ) = j f ( t — u)f(u)du pour ££[0, oo[. (4.15)

Le lemme 5 donne
T
( i f(t) e - “ d t ) 2 = e - r * j e ~ « d t \ f(t + T - £ ) / ( | ) d\,
0 0 t

où T > 0 est un nombre fixe quelconque. Posons z = n et cp (t) =


T
= J 1{t + T — l ) f ( l ) d l , alors
t
T T

enT ( ^ / (0 e~nt dt)2= J e~nt(p (t) dt,

100
ou

( j/(£) e 1^ 2 ^ dt j 2 = j e~nt(p (t) d t .


o o
D’où
t /t \ 9 ^ T
| / (£) e” ' 2 d£ j e~nt | (p (t) |d£<: j" | cp (t) | dt ;

donc

/ (t) en ^2 ^ dt < l<p(0 l d*.

De cette inégalité on déduit


T/2
1/4 / T \ T
1 / t \
| j / (t) e ^ 2 ^ dt — j / (£) / 2 ^ <i£ | (p (t) dt

ou, puisque e- ( - H ) ^ 1 lorsque ,

|<p (*)!<&+ f | / ( i ) ^ = ç ,
I l0 ' w *

Enfin, en posant — 1 = \ on obtient


TJ2
< (? , n= 0 , 1, 2 ,

D’où et en vertu du lemme 3, on conclut que

/(-|-i)= ° i°rs<i«e i e [ o , -§-]


OU

f(t) = o lorsque £ Ç [ ° , -§"] ,


comme T > 0 est arbitraire, il suit que / (t) = 0 pour tous les
t > 0. B
Démonstration du t h é o r è m e de T i t c h -
m a r c h d a n s l e c a s g é n é r a l . Soient / (t) et g (t) des
fonctions continues pour £ > 0 et
t
j f (t — u) g (u) du = 0 pour t £ [ 0 , oo[. (4.16)
o
101
il vient
t t
j (t — u) f {t — u) g (u) du -1- j / (t — u) ug (u) du =
o o
t
= t ^ f ( t — u) g (u) du = 0.
b
Posant /x (t) = tf (t) et gx (t) = tg (t), l’égalité précédente s’écrit:
t t
| fi (t — u) g (u) du -(- ^ f (t — u) gi (u) du = 0.
0 0

Pour abréger notons fg le produit de convolution des fonctions


f (t) et g (t). L’égalité précédente s’écrit alors:
fié + fëi = 0 ,
d’où
fgi (Ug + fgi) = o,
où compte tenu des propriétés du produit de convolution

fgifig + fgjgi = (fg) (figi) + (fgi) (fgi) = 0.

Mais fg = 0, donc (fgx) (/gx) = 0. D’où, en vertu du théorème de


Titchmarch démontré pour le cas f = g, il vient fg1 = 0 ou
t
j f (t — u)ug{u)du = 0 (4.17)
o
pour tous les t > 0. Donc, (4.16) entraîne (4.17).
Supposons que
t
j f (t — u)ung(u)du = 0 , t ^ O . (4.18)
o
Tout comme on a déduit (4.17) de (4.16), de (4.18) on déduit que
t
j f (t — u)un+ig (u) du = 0 pour tous les t^-0.
o
Donc, (4.18) vaut pour tous les n ^ 0. D’où en vertu du lemme 4
on conclut que
f (t — u) g (u) = 0 pour 0 ^ u ^ t < oo. (4.19)
Si existe un u0 tel que g (u0) 0, alors de (4.19) il vient f (t — u0) =
= 0 , t 6 [^o> 00 i-e- / (t) = 0 pour tous les t > 0 . ■

102
§ 5. Opérateurs
1. Anneau de fonctions. Notons M l’ensemble de toutes les fonc­
tions définies et dérivables sur la section 0 ^ t <C oo, et dont la
dérivée appartient à l’ensemble L *). Toute fonction F (£) Ç M
peut être mise sous la forme
t
F (t) = F (0) -f- j / ( u) du, où f (t) Ç L.
o
Inversement, si une fonction F (t) est de la forme
t
j / (u) du -f- À,, où / (t) £ L et X est un nombre, alors F (t) £ M.
o
De toute évidence, M est un espace vectoriel pour les opérations
ordinaires d’addition de fonctions et de multiplication de fonctions
par un nombre, contenu dans L : M cz L.
Lemme 1. Si des fonctions F (t) 6 M et g (t) 6 L, alors le produit
de convolution de ces fonctions

H — u) g (u) du

appartient à M.
D é m o n s t r a t i o n . La condition F(t)Ç;M entraîne
t
F (t)= ^ f (u) d u + F (0), où / (t) £ L.
o
Soit

h ( t ) = J f (t—v) g (v) dv.


0
Il vient
t t u
\ h ( u ) d u = \ d u \ f (u — v)g(v)dv.
•/ J J

En changeant l ’ordre d’intégration dans l ’intégrale double, on


obtient
t t t
I* h (u) du = ^ g (v) dv j f (u — v) du,
0 0 v

*) Voir définition de L au § 3
103
ou en posant u — v = du =
z i t-v
J g(v)dv j f ( l ) d
0
l
Or j f (l) dl = F (t) — ^(0), donc on a
o
t t t
j h (u) du = j F (t — v) g (v) dv — F (0) j g (v) du,
o o o
d’où
t t t
H (t)= j F (t — v) g (u) dv = F (0) j
g (v) dv + j h (u) du. (5.1)
o o o
Les deux fonctions du second membre de la dernière égalité appar­
tiennent à M, donc, H (t) 6 M. B
Corollaire. Si des fonctions F (t) GM et G (t) GM , alors existe
la dérivée
t
j F (t — u) G (u) d u = H (t)
o
et la fonction H (t) appartient de nouveau à M.
En effet, en remplaçant dans (5.1) la fonction g (t) par G (t),
on obtient
t t t
j F (t — v) G (v) dv = F (0) J G (v) dv -f- j Hi (u) du,
0 0 0

U U

Hi (u) = j f (u— v) G (v) d v = j G (u — v) f (v) dv.


0 0
Le lemme 1 entraîne H 1 (u) GM, donc pour tous les t > 0 existe
la dérivée
t
= P ( t - v ) G ( v ) dv = F (0) G (t) + (t)
0
et, de toute évidence, H (t) G M.
Supposons que F (t) G M et g (t) G L. En vertu du lemme 1 le
produit de convolution de ces fonctions appartient à M, donc, ce
produit est dérivable. Introduisons la notation
t

h ^ " = ~ÏÏf | F (t — u) g (u)du. (5.2)


o
104
La fonction h (t) Ç L. Ceci découle de la définition de l ’ensemble M.
Il est évident que (5.2) est un opérateur linéaire défini et prenant
ses valeurs dans L. Cet opérateur est défini de façon unique par
la fonction F (t). Si par exemple F (t) = t, on obtient
t t

h (t) = -^f\ (t — u) g (u) d u = \ g (u) du. (5.3)


o b
A la fonction F (t) = t est associé l ’opérateur d’intégration. Cette
circonstance a été signalé au § 3.
Soit G (t) Ç M. Considérons les deux opérateurs linéaires
t

h{'t') = l û \ F (t ~ u) ë{u)du
0
et
t

= ] G{t — u)g (u) du. (5.4)


0

Calculons le produit de ces opérateurs. A cet effet, calculons


t
d r
-£jT l G (t — u)h(u)du, où h(u) est définie par (5.2). On a
o
U

G (t — u)h(u) d u = j G (t — u) du j F (u —%) g (£) dg =


1

t U

j G(t — u) du [> (0)g(w )-f- J F' (u — l ) g (l ) d\


0 0

= F F' (u — l ) g ( l ) dl.

En intervertissant l ’ordre d’intégration dans la dernière intégrale


(cf. (4.6)), il vient
t t

j G (t — u) h (u) du = F (0) G(t — u) g (u) du -f-


o b
t t

+ J G (t — u) F' (u — £) du.
0 i

105
Dans la deuxième intégrale posons u = t — rj, du = —ax\ :
< t
j G (t — u) h (u) du = F (0) f G (t — u) g (u) du -f-
o o
i t -l
+ j ] F'(t — l — 'ï])G(r\)dr\ =

\ t -j
= j g (l) [F (0) G (t — l) + j F' (t — Ç— r}) G (tj) dr]].
o
Introduisons la notation :
t
K{t) = F (0)G( t)+ | F' (t — rj)G (rj) drj = j F (t — rj) G (rj) dr),
b o
il vient
t t
d
dt
j G (t — u)h(u)du = ~^ j K ( t — l ) g ( l ) d l .
0 0
D’où il résulte qu’au produit des opérateurs (5.4) correspond la
fonction
t
K (t) = ~ [ F (t — u) G (u) du.

Cette formule a été obtenue au § 3 (cf. (3.12)) pour le cas particulier


F (t) = tm et G (t) = tn.
Munissons l ’ensemble M du produit. On appelle produit des
fonctions F (t) G M et G (t) Ç M la fonction
i
K (t) = F (t) G (t) = j F (t — u)G (u) du. (5.5)
o
On a montré (cf. corollaire) que la fonction K (t) appartient de
nouveau à M. Il est immédiat de vérifier, en utilisant les propriétés
du produit de convolution (cf. § 4), que le produit (5.5) possède
les propriétés suivantes qui sont analogues aux propriétés 7) à 10)
du § 3.
7) F (t) G (t) = G (t) -)£ F (t) (<commutativité),
8 ) F (t) % (G (t) -X- H (t)) = (F (t) :X G (t)) -X H (t) (associativité),
9) F (t) X- (G (t) + H (t)) = F (t) X G (t) + F (t) X H (t) (distribu­
tivité),
10) IF (t) x G (t) = X (F (t) X G (t)).
D ’où il résulte que l ’ensemble M, doué du produit (5.5), est
un anneau commutatif appelé anneau de Mikusinski. On a mentionné
106
qu’à toute fonction F (t) £ M correspond un opérateur linéaire (5.2).
L’anneau M est un anneau d’opérateurs linéaires. Cet anneau est
composé de nombres, donc on peut considérer le produit d’un nombre
par une fonction X X F (t). D’un autre côté, M étant un espace
vectoriel, il est muni du produit d’un nombre par un de ses éléments,
ici XF (t).
Le produit (5.5) possède la propriété suivante :
11) pour toute fonction F (t) Ç M on a
X * F (t) = XF (t),
où X est un nombre.
La démonstration découle de l ’égalité
t
XX = | XF (u) du = XF (t).
o
Dans le cas particulier F (t) = p,, la propriété 11) donne
XX M - = fyx,
i.e. dans l’anneau M le produit des nombres s’effectue d’après les
règles habituelles de l’arithmétique.
Signalons encore une fois que dans le cas général le produit dans
un anneau est distinct du produit ordinaire de fonctions. Au § 4
on a calculé le produit de convolution des fonctions iX et £0. En
dérivant (4.3), on obtient l ’égalité
+a xa +3 _ r (i+°o r (i+P) te
t X t — r ( 1 + a + p) l .( O . O j

Pour arriver à cette formule on s’est servi de l ’égalité


T (2 + a + p) = (1 + a -h p) T (1 -f a + p).
Calculons le produit Ln (t) X L m (t), où Ln (t) et L m (t) sont des
polynômes de Laguerre d’ordre n et m. On appelle polynôme de
Laguerre d’ordre n le polynôme [20]
n

L «(t)= 2 ( - 1 )* (* )£ ’ (5.7)
h=0
où ^ j ^ , k = 0 , 1 , 2 , . . . , n sont des coefficients bino­
miaux (n est un entier). Compte tenu de (5.3), il vient
n m

L „ ( t ) * L m(t) = 2 (-*>*( D Î T 2 < -l>'C )-£ =


h= 0 r= 0
m
th
= S 2 ( - ‘r C ) C ) ~k\
X ÎL
rT
ft =0 r —0
n m
t h+r
= S 2 ( - r ( 3 ( ; ) (fc+Df-
h—0 r —0

107
En posant k + r = v dans la dernière somme on obtient
m+n v v

i„w*zm(()= 2 <-i)v^rS O U * ) -
v=0 0
v
Pour calculer la somme 2 ( 2 ) { v —k) comParons les coefficients
fe=0
en les mêmes puissances de x dans l ’identité
n m m+ n

2 (ïks o
0 r=0
r= 2 r + v -
V—0

D’où l ’on déduit sans peine


V
2 / n \ ( m \ _ ( m-\-n\
\ k ) \v —k) ~ \ v J ’
fc= 0
et, en définitive,
-^n (0 "X" (^) = L n+m (t). (5.8)
2. Corps d’opérateurs. Dans le paragraphe précédent on a introduit
l ’anneau M. Prouvons que cet anneau est un anneau d’intégrité,
Le. ne possède pas de diviseurs de. zéro.
Soient F (t) 6 M et G (t) £ M et i ’égalité
t
F (t) % G (t) — j F ( t — u) G (u) dw = 0 (5.9)
o
est valable pour tous les t £ [0 , oo[. Alors le produit de convolution
t
j"F (t — u) G (u) du est nul pour tous les t > 0. En appliquant
o
le théorème de Titchmarch, il résulte que l’une au moins des fonc­
tions F (t) ou G (t) est identiquement nulle dans la section [0, oo[.
Donc, l’anneau M est un anneau d’intégrité. On sait (cf. § 3, théorè­
me 1 ) que l’anneau M peut être étendu à un corps de quotients que
nous noterons (M). Dans la suite nous écrirons simplement SÏL
Les éléments de seront appelés opérateurs.
Rappelons que les éléments du corps sont des ensembles. Chacun
de ces ensembles est constitué de couples équivalents (F (t), G (t)),
p
G (t) =é 0. Les éléments du corps sont désignés par . Deux couples
{F (t), G (t)), (F1(t), G± (t)) sont équivalents si F ^ G 1 = F1 ^: G,
F F
-g — si et seulement si F -X Gx = Fx -X- G. La somme et le produit
d’opérateurs se calculent comme en arithmétique sauf que le produit
108
est défini par la formule (5.9). Donc,
F F,f * G , + Fi
G ' Gx G ^ G X

F v F, F * F,
G * Gl ' G*G1 '

L’ensemble de tous les opérateurs du corps se ramenant à la


p

forme y constitue un sous-anneau isomorphe au sous-anneau ini­


tial M. Donc au lieu de — ^ on écrira F (t), i.e. y - = F (t).
X
Si F (t) = X, où A, est un nombre, alors y = X. En particulier,
y = 1 et y = 0. L’expression peut être envisagée comme une
division dans le corps 'Ü
0 L Cette dernière se distingue toutefois essen­
tiellement de la division ordinaire. Cette opération sera confondue
avec la division ordinaire uniquement dans le cas où F et G sont
des costantes, i.e. F = k, G = p,.
Considérons dans le corps tous les opérateurs réductibles
p /£\

à la forme — , i?,(0) = 0. L’ensemble de ces opérateurs sera


manifestement un espace vectoriel. La fonction F (t) est déri-
F (t)
vable et F'(t) = f(t). Associons à l ’opérateur — la fonction
F' (t) = f (t). A deux opérateurs distincts -^-7 ^-, F(0) = 0, , b t

G(0) = 0 faisons correspondre les fonctions distinctes / (t) = F' (t),


g(t) = G'(t). En effet, si f (t) et g (t) étaient confondues, i.e.
t t
| f ( u ) d u = j g (u) du pour tous les t ^ O , alors F(t) = G(t) pour
b b p /x \ Q /x\

tous les t ^ O . On obtiendrait alors —y^- = —y^- , ce qui contredit


l ’hypothèse F^ =/=■-Gy --. Donc, la correspondance entre l ’ensemble
p / .\

de tous les opérateurs de la forme —y^-, F ( 0 ) = 0 et l ’ensemble


de toutes les fonctions / (t) = F' (t) (F (t) est une fonction de l ’anneau
initial) est biunivoque. Cette correspondance associe à la somme des
opérateurs F^ -f la somme des fonctions F' (t) -j-G' (t). Ceci
découle des égalités - y - + et F ' ( t ) G ' ( t ) =
= (F(t)+G(t))'.
F (t)
L’image du produit de l ’opérateur ——
v
par X est le produit
de X par la fonction f(t) = F'(t). En effet, XJLiîl = ^
Z Z
(XF (t))' = XF' (t). Donc, l ’ensemble de tous les opérateurs de la
109
F (t)
forme —j-d- , F ( 0 ) = 0 est isomorphe à l ’ensemble des fonctions
f(t) = F'(t). Les opérateurs du corps réductibles à la forme
F (t) F (t)
, F (0) = 0 seront appelés fonctions et au lieu de —- on écrira
/ (t). Ainsi
I M = F’ (t) = / (t) si F(0) = 0.

Tout opérateur n ’est pas réductible à une fonction. En effet,


l ’opérateur — ne peut visiblement pas être ramené à la forme
F (t)
——
L
, F (0) = 0. On a déjà signalé que la somme de fonctions est
une fonction. Un exemple simple montre que le produit de fonctions
n’est pas toujours une fonction, i.e. le produit des opérateurs
t et t F ( 0) = 0, G (0) = 0 ne peut pas être toujours ramené
à la forme -, H (0 ) = 0. En effet, soit F (t) = G (t) = ]/ F. On a

F (t) G (t) _ V t * V t
t * t t# t
En vertu de (5.6), il vient

Vt 1/7 _ V t X V t _ ra (~2 ) * n
t * t tftt T(2)tXt 41 ’
Puisque

r ( 4 ) = r ( 1 + l ) = T r ( T ) = / i et r (2>= 1-
Donc, dans le cas général le produit de fonctions est un opérateur
Théorème 1. Une condition nécessaire et suffisante pour que le
produit des fonctions b - = / (t) et = U = g (t) soit une fonction
est que le produit de convolution de f (t) et g (t) appartienne à Vanneau
M et s'annule pour t = 0.
F (t) G (t)
D é m o n s t r a t i o n . Supposons que le produit —— -X- —■
— est
t c
une fonction. Dans ce cas on a

Z z
= t
où H { t ) £ M et H (0) = 0.

110
Par définition
t
A J F ( t — u) G (u) du
dt
F( t ) G (t)_ 0
t -X-1
t t
F (0) G ( 0 + \ F' ( t — u) G (u) du \ f ( t — u) G(u) du
= ___________ o_________________ = _o________________ H (t)
t t t t t *
d’où il suit

0
s f ( t — u) G (u) du

t H (0 )
ou
t t
j G (t — u) f (u) du = t -X H (t) = j H (u) du.
o o
Dérivant et compte tenu de ce que G (0) = 0, il vient
t
j g { t - u ) f ( u ) d u = H ( t ),
0
t
d’où il suit que J f (t — u) g (u) du £M.
o
t
Inversement, si le produit de convolution j f (t — u) g (u) du =

= H {t) £ M et H (0) = 0 , 1 ’égalité °

entraîne que le produit de t


et t
sera de nouveau une fonc-
t
r d
tion ; manifestement, f -X g = ~^f \ / (* — u) § (u) du. ■
o
Corollaire. Le produit d'une fonction F (t) £ M par une fonction quel­
conque g (t) £ L est une fonction.

En effet, le produit de convolution ^ F (t — u) g (u) du (cf. § 5,


o
lemme 1) appartient à l ’anneau M et est nul pour t = 0.
111
Au § 4 on a introduit la fonction
0 si t < X,
il
1 si t> L
On a montré (cf. (4.5)) que le produit de convolution de r] (£; X)
et il (£; ja) valait
t t
\ r}(t — u; X) r] (u, p,) du = r\ (u ; A,-f-p,) du.
o o
D ’où il résulte que le produit de ces fonctions appartient à l’anneau
M et le produit r] (t ; X) ■)£ r] (t ; X) est une fonctionet visiblement
r] (t ; X) -X- il (t ; p,) = r] (t ; ^-f-ji). (5.10)
Ainsi le corps contient toutes les fonctionsintégrables sur
un intervalle finiquelconque [0, T ) . Le corps comprend les
nombres complexes et de plus dans le produit des nombres est
confondu avec le produit ordinaire des nombres complexes. Donc,
l ’opérateur est une généralisation de la notion de fonction et de
nombre complexe ; on aurait pu appeler les éléments de SDÏ fonctions
généralisées. Mais eu égard à la terminologie consacrée en calcul
opérationnel, la dénomination qui convient le mieux pour ces élé­
ments est opérateur. L’opérateur se distingue foncièrement de la
fonction. On ne peut en effet parler de la valeur d’un opérateur en un
point.
Pour définir l ’anneau d’opérateurs M nous sommes partis de la
relation
t

k(*)= "3 F 1 F (t — u) g{u) du,


o
dans laquelle l ’opérateur F (t) £ M agit sur la fonction g (t) Ç L.
Cet opérateur prend ses valeurs dans L. Mais les fonctions F (t)
et g (t) appartiennent au corps 9JL On peut donc calculer le produit
des opérateurs F (t) = et g (t) = —^
-. Ce produit vaut
t
l F (t — u) g (u) du t
F (t) % g ( t ) = F ^ ¥t G{^ = -^ -j F {t — u) g (u) du.
o
Donc, l ’action de l ’opérateur F (t) sur la fonction g (t) se traduit
G (t)
par le produit des opérateurs F (t) et g (£) = —c— , où G (t )—■
t
= f g ( u ) du.
4'
0

112
L’opérateur F^ peut être envisagé comme le produit de l ’opé­
rateur — par la fonction F (t) : = -p X - i p - .
L’opérateur —
t joue un rôle fondamental en calcul opérationnel.
On le désigne spécialement par
P = j. (5.11)
La formule (5.9) s’écrit dans ce cas
p * F ( t ) = F'(t); F( 0) = 0. (5.12)
Donc lorsque F (0) = 0, le produit de la fonction F (t) £ M par
A
l ’opérateur p = — revient à dériver F (t). L’opérateur p peut être
t F F
multiplié par tout opérateur - g , Le. le produit p ¥; ~q a un sens
F F
pour tout opérateur £9oï. Dans le cas général le produit P ¥: -g-
sera un opérateur. L’opérateur p = —t s’appelle opérateur de dériva-
tion. Si F (t) est une fonction quelconque de M , de (5.12) il suit
P X (F(t) — F (0)) = F' (t ),
p * F(t) = P ' ( t ) + p P ( 0). (5.13)
Si F' (t) £ M , de (5.13) il suit
P * (p * F (t)) = p * F' (t) + P*F (0),
ou
P2 X F (t) = F" (t) + pF' (0) + p*F (0). (5.14)
Dans le cas général où la fonction F (t) possède une dérivée
Fn (t) d’ordre n appartenant à L, l’application successive de la
formule (5.13) nous conduit à l ’expression
p n X F (t) = F™ (it) + pFin-1} (0) + p2F(n- 2> (0) + . . . + p nF (0), (5.15)
où p n désigne le produit p ^ p ^ . . . - ^ : p à e n opérateurs. L’inverse
Y
de l ’opérateur p est visiblement l ’opérateur — = t. La fonction
F (t) = t Ç M , donc de (5.11) on déduit
t t

J * f (*) = -& j {t — u ) f { u ) d u = ^ f ( u ) d u . (5.16)


0 0

Donc — est l ’opérateur d’intégration. En l ’appliquant aux deux


membres de l ’égalité
(5.17)

8 -0 9 3 6 113
o „ dédui t d e ( 5 , 6 ) i ^ i = ( i ) 2 ^ e t ( l ) " = i ( i r ' ^ .
Compte tenu de (5.11), il vient
1 \n
* r m = 7r
0
or
/ 1 \n 1 1 1 1
\j) = 7 * 7 * ■■■ * 7 = 7 ïr’
donc,
J— (5.18)
n!
et

dt \ sh r 2- f <'u'>du- (5.19)

La formule (5.18) a été démontrée pour les n entiers positifs,


mais on peut la généraliser à toute valeur de n = v, où v > 0 .
1 r
Désignons par — la fonction %, où v > 0 . Ceci posé, (4.3)
p v r (i -f v)
entraîne

* pv
V+(i»
Donc, pour tous les v^ O on a

(5.20)
r (i + v) •
Dans la suite, pour simplifier l’écriture si aucune confusion
n’est à craindre on supprimera le symbole -X- du produit. Au lieu de
F F FF
TT ¥: -TT- on écrira donc tout simplement (j Ct-i La formule (5.19)
s ’écrit alors

7 r / « = 7 r J / <»)**, (5.21)

et les formules (5.13), (5.15)


F’ (t) = p F ( t ) - p F ( 0), (5.22)
F™ (t) = p nF (t) - p nF (0) - pn~lFf (0) - . . . - pFm-u (0). (5.23)
On désignera souvent les opérateurs de par une seule lettre, par
exemple (jr = a, —
ri = b ; etc.
114
3. Parties finies d’intégrales divergentes et leurs applications au
calcul opérationnel. On a montré que le corps 531 contient toutes les
fonctions intégrables sur un intervalle fini quelconque JO, T[.
Il se pose la question de savoir s’il n’est pas possible de démontrer
par les mêmes raisonnements que certaines fonctions non intégrables
appartiennent au corps 531. Considérons des fonctions non intégrables
présentant des singularités pour t = 0. Désignons par N 0 l ’ensemble
des fonctions / (t) remplissant les conditions suivantes :
1. Au voisinage de t = 0, i.e. pour t £ ]0, ô] la fonction / (t)
peut être mise sous la forme
n m
f ( t ) = Y 2 M ""' lnk t + h(t), (5.24)
i= 0 h=0

où a ih et sont des nombres réels ou complexes quelconques et la


fonction h (t) absolument intégrable sur l ’intervalle ]0 , ô[ et bornée
lorsque t + 0.
2 . La fonction / (t) est absolument intégrable sur tout intervalle
[ô, T[. Il est évident que N 0 est un espace vectoriel.
Calculons l ’intégrale indéfinie des fonctions ta lnft t, k =
= 0 , 1 , 2 , . . ., qui figurent dans le second membre de l ’égalité
(5.24). Si a = — 1 il est évident que
ln
j r i \akt d t = - f ~ + C.

Si a = + — 1 , une intégration par parties donne

lnft t dt = ta+1 ln
i kRt+— ta lnft 1t dt.
K a+ l " (a + l ) J
Appliquant une nouvelle fois cette formule, on obtient

OU
.a+ 1 k
j ta lnht dt = a + 1 (ln ht ln*"11 +
a+ 1
k (k —1 ) k\
+ •(a + 1)2f (
' x - I Ÿ' (a + i)fe ) ~b C.

Définissons la fonction <Dft(+ a), k = 0, 1, 2, . . . , en posant


, k! \
a+ 1 (a+l)ft /

pour a + 1 =+ 0 ,
lnft+i*
(Dft(£; a) = pour a + 1 = 0.
A+ 1
8* 115
Pour tous les a on a
j ta lnft t dt = Oft (t ; a) + C.
Supposons que f ( t ) £ N 0. Soit l ’intégrale
t
/ (e) = j" / (u) du,
e
où0 < e < ô < £ . En vertu de (5.24), on aura
ô t n m ô

/ (e) = [ f (u)du + f/ (u) d u = 2 2 $ik I u(Xih ^ u ^uJr


z ô i=Û k= 0 e

6 {
+ j h (u) d u + \ f (u) du = 2 (ô ; a ih) -
e ô i,k
ô i

- 2 P.»®» (e î a ik) + j h (u) du -f- j / (u) du,


i, k e ô
OU
L
j / (U) du + ^ (£ ’ a ih) = 2 (ô î a ih) +
e i, k i, h
ô t
+ | h (u) du -f- j / (w)
8 6
D’où il résulte que lorsque e-^--4-0 existe la limite
t
Jim [ 2 Pih®h (e ; a ik) -j- j / (u) du~j =
i, h

= 2 P.*©* (ô ; a ift) -f | ù(w)dw-f j* f ( u ) d u . (5.25)


i, k 0 ô
Cette limite s’appelle partie finie de l ’intégrale généralement
i
divergente j / (u) du et se note f(u)du. Si donc l ’on pose

<D(e) = 2 PifcŒfe (e ; a ih),


ih
pour tous les t ^ > 0, on obtient

lim j^0(e)-f- j f (u) d u ^ = j f(u)du. (5.26)

116
Voici à titre d’exemples deux parties finies d’intégrales

du _
1) j ua d u = *a ^ , a=#= — 1; 2) = ln £ ;

3) (5.25) et la définition de la partie finie entraînent

j ua ln^ u du = (Dfc (t ; a). (5.27)


o
P r o p r i é t é s d e s p a r t i e s f i n i e s d’i n t é g r a l e s
1. Si
t t
lim \ f ( u ) d u = \ f (u) du,
e-*+Û J J
alors
t t
j / (u)du= j f (u) du.
o o
On remarquera que la condition de convergence de l ’intégrale
t
\ f(u)du lorsque e-> + 0 implique l ’existence de lim O (e) ; mais
Je e-»+0
par construction de la fonction O (e), on voit que cette limite est
nulle.
2. Si a est un nombre, on peut le sortir de la partie finie de
l'intégrale, i.e.
1 t
j a f (u) du = a j / (u) du.
o o
L l
3. Si existent les parties finies j / (u) du et j g (u) du, alors

existe la partie finie

j Cf{u) + g{u))du

et Von a l'égalité

J / (u) du + \ g (u) du = j [f i u) + g (u)1 du.

117
4. L'intégrale définie j f(u)du est égale a la différence des
a

parties finies des intégrales \ / (u) du et j f(u)du, i.e.


o o
t i a
j f ( u ) d u = j f ( u ) d u — j f(u)du.
a 0 0
Cette propriété découle de l ’identité
t t a
j / (u) d u = O (g) + j / (w) — O (e) — j / (u) du,
a e e
lorsque e - ^- f O,
Corollaire. Pou?' £ >* 0 ou u

ri
dt j f(u)du = f(t).
Supposons que / (t) £ iV0 est dérivable pour tous les f > 0 et
que sa dérivée f (t) appartient à N 0. Dans ce cas on peut considérer
la partie finie (cf. propriété 4) :

j f (u) du—- j f (u) du + j f (u) du.

Mais (cf. (5.24)) pour u£[0, ô] on a


f (u) = 2 P* (uaih lnft u) + h' (u) ;
i, h

donc

j f (u) d u = j (uaih lnfe u) du -f- j h' (u) du.


0 i, k 0 0

Pour toutes les valeurs entières non négatives de a et k, on a


6

j Lui (w<x ^ u) du = j aua ~l ln.h u du

+ \ kua~[ ln ft_1 u du = a(Dh(ô; a — 1 ) +

-f (5 ; a - l ) = ô“ lnftô,
118
et
U U
j /' (u) du = f (ô) — h (ô) + J h' (u) du.

donc,

J f' (^ ) — / (ô) — ( -j- 0 ) -j- ^ / {u) du — / (t) ^ ( -f- 0 ) .

et, en définitive,

/(*) = j /' (w) du = h ( + 0). (5.28)

Pour cette différence il est commode d’utiliser la notation spéciale


h (+ 0)= t_ 0|7 (Ô.
alors

j /'(u ) du = f(t) — i=o|/ (ï). (5.29)

Si a (£) possède des dérivées de tout ordre pour t £ [0, oo[, on


peut écrire

« (t) = 2 a,k>< ? tk + tt™1’ (et), ©G ] o, i i .


h= 0
où n est susceptible d’être choisi aussi grand que l ’on veut. D ’où
il suit que a (t) f (t) 6 N Q, si seulement f (t) £ N 0. Supposons main­
tenant que la dérivée /' (t) £ iV0. On a alors

j [a (u) f (u)}' du = a (t) f (t) —1=0| a (t) f (t).

D ’un autre côté,



j [a (u) f (u)]' du = \ a' (u) f (u) du -f- j a (u) f (u) du.

De là on déduit la propriété suivante d’intégration par parties


de la partie finie de l ’intégrale.
5.
t
j a (u) f (u) du = a (t) f (t) —1=0 j a' (u) f (u) du.
o
119
Calculons la partie finie de l ’intégrale
t
j- j {t — w) n_1 ua lnft u du.
0
Les propriétés 2 et 3 et la formule (5.27) donnent
L

{n j (t — u)n~i ua lnfe udu =

n- 1

=Tr=i>rS ( - ' i l M ' " ' 1"


r=0 0
n- 1

= 7^ î)T S i ) t ’’- l-r^ k ( t ; r + a).


r= 0
Comme
r+a + 1
fi
j
, , , .(ln
r-(-ot-f-l \
xxxft£
*— r - ( - o t - | - l + 1)fe —
(r-(-a-f-l)k

j r ~ h — "j pour r + a + 1 =^= 0 ,


I lnft+1*
pour r + a + 1 —0 ,
il vient
L
, j (t — u)n~l ua lnfe udu =
o

= 2 ( - ! ) r-(^ri)T (" 71) F T ^ Î [ lnSi- H ^ + l ln'“ ‘i + - • •


r = 0 , rj=r'
, (-l)ftfe! 1 , 1 , 4/ / « -l^„+aln^U
• • • + ( r + a + l)ftJ+ M ) ! 1 M r' ) l A+ l
(r/ = — a — 1 ). (5.30)
Si r = 0, 1, . . . , n — 1, r + a - j - 1=^=0, la sommation s’effectue sur
tous les r entre 0 et n — 1 dans le second membre de la dernière
égalité, quant au terme ( — i )r' , ( " r, 1 ) tn+a , il dis­
paraît.
L’égalité (5.30) entraîne le lemme suivant.
Lemme 2. Les fonctions
L
1
<Pn {t) j (t — u)n~i ua \nh udu, n= 1, 2, 3, . . .
( » - l ) i

appartiennent a Vanneau M pour tous les n >* —a.


120
En effet, si n + a >» 0, la fonction <pn (t) est continue sur t Ç
6 [0 , oo[ et sa dérivée est intégrable sur tout intervalle ]0 , T[.
Par ailleurs, il est évident que (p (0) = 0.
Corollaire. Si une fonction f (t) £ N 0, pour tous les n suffisamment
grands les fonctions
1
F n {t ) = (t — w)n-1/ (u) du (5.31)
( * - 1)1 .
appartiennent à M et Fn (0) = 0.
Pour a = e la propriété 4 et la substitution de
(* — u)n~l f (u) à f (u) conduisent à

{nzrïyr j (t — u)n l f { u ) d u = ( n _ ^ 1)1 j {t — u)n- l f{u) du-

— ïjT j {t — u ) ^ l f{u)du. (5.32)

De toute évidence, l ’expression

P n-i {t î e) = TTtA du
jt I
est un polynôme de degré n — 1 en t dont les coefficients dépendent
de e. Avec les notations adoptées l ’expression (5.31) s’écrit
t
p n ( t ) = {nl m j ( t - u ) n- ' f ( u ) d u + P „ . t (f, e). (5.33)

En remarquant que
n- 1
\ urf (u) du =
r= 0
n-2
I urf (u) du = P n_2 {t ; e).
= 2<-0'("72)<Sfi
r=0
de (5.33) il vient pour n > 1
t
F'n{t)= (n- 12y i ] w)n"2 /(w)du + p n_2(i ; e) = Fn_1 (i).

Lorsque n = l , (5.33) entraîne aussitôt


^ (t) = f ( t ) = F 0 (t). (5.34)
121
A insi pour tous les nf^ 1, on a

F'n (t) = F n- 1 (t) (5.35)


et
dnFn (t)
dtn f(t)- (5.36)

Soit maintenant n0 tel que Fn G M. Pour tous les n ^ n0, on


a Fn (t) ( M et l ’opérateur p nFn (t) appartient au corps
Montrons que l ’opérateur pnFn (t) ne dépend pas de n. Soit
n G \m, w0] et l = m — n. De (5.35), il suit
F'm(t) - F m _ i (t), . . . , F% (t) = Fm. t (t) = Fn (t)
par ailleurs, Fn (0) = 0 pour tous les n > n0, donc
Fn (t) = P £ (t) = P*>Fm (t) = pm~nFm (t)
nu
p nFn (t) = pmFm (t) quels que soient n G [uij n0].
L’opérateur pnFn( t) ne dépend donc que du choix de la fonc­
tion / (£). Par conséquent, à toute fonction / (t) G N 0 correspond
l ’opérateur
t
a= j (1~ u)n~i f (u) du €
0

Cette correspondance possède les propriétés suivantes (cf. pro­


priétés 2 et 3 des parties finies) :
l . i Si à une fonction f (t) correspond un opérateur a, à la fonction
Xf (t), où X est un nombre, correspond Vopérateur Xa.
2. Si à une fonction f (t) est associé un opérateur a et à une fonction
g (t) G N 0 un opérateur b, à la somme f (t) -f- g (t) est associé l'opéra­
teur a + b.
3. Si f (t )£L et
l l
{n—ï y r ] ( t - u ) n- l f(u)du = p n ^ 1 “f (U) du = f(t) ;

et dans ce cas l'opérateur a est confondu avec la fonction f (t).


Désignons par / (t) l ’opérateur p nFn (t) (cf. (5.31)) où f (t) G N 0‘.

f (t ) = Pn j (kJ1!)-; ( t - w)n' 1 /(w) du. (5.37)

Cette notation est justifiée par les propriétés 1, 2, 3 et l ’égalité


(5.36).
122
Supposons que pour tous les t £] 0, oo[ la fonction / (t) possède
une dérivée /' (t) £ N 0. Eu égard à la propriété 5, il vient

1
(t— u)n~l f (u) du =
(n —1 ) ! .
n~ 1

= jéî)T S t-ir iV K 1 j urf (u) du =


r—0
n- 1

r= 0
n- 1

r j ur~if ( u ) d u j = - j — j j j 2 ( ~ 1)r ( ” r 4) *n_1~rt=o|*7 (0 +


0 r=Û

Posons
t=o|*7(f) = /r, r= 0, 1, 2 .... (5.38)
on aura alors (cf. (5.31))
n- 1

ôr=ï7T j’ ( * - « ) " - * /'(U) du = - 2 ( - l ) r7T(— T— 7 r + ^ - i ( 0 .


r=Û
Or
ÿ n -i-r _ {n— i — r) 1
nn - l ~ r ?

donc
n- 1
frPr+1
r W i ( ( - « r 1/ ' ( » ) * = -
(n 1) 1 J
r= 0

et, compte tenu de (5.37)


n- 1
f «>«»•
r=0

Il est commode de représenter la dernière égalité par


oo

(5.39)
r=0
123
La série de cette égalité est composée d’un nombre fini de termes
non nuis, puisque de toute évidence (cf. 5.28)) fr = 0 pour tous les
suffisamment grands (r ^ nQ).
Si dans (5.39) on pose /' (t) 6 L, alors toutes les fr = 0 pour
r >> 0 et / 0 = / (0). L’expression (5.39) s’écrit alors
f (t) = P [ / ( « ) - / (0)1
i.e. est confondue avec (5 .2 2 ).
Les résultats obtenus peuvent être formulés ainsi.
Théorème 2. L'ensemble N 0 est contenu dans le corps ÎDt.
Traitons les cas particuliers. Soit / (t) = où a est différent
d’un entier négatif. On a alors (cf. (5.28))
fr = H lW I i) = ,= 0 f7 + “ = 0
pour tous les r^ O , donc (5.39) entraîne
— ta = pta (5.40)
Si a n’est pas égal à un entier négatif, le produit des opérateurs p
et ta se calcule comme la dérivée d’une fonction puissance. Si a =
= —m où m est un entier positif, alors fr = 0 pour r =^= m et fm = 1
et (5.39) entraîne

M * (*•«)
Calculons Fn (t) lorsque / (t) = ta. Si a n’est pas égal à un entier
négatif, de (5.30) on déduit

r= 0
Dans le second membre, la somme peut être exprimée par l ’inter
médiaire de la fonction gamma. En effet, si a est positif on a

S (-1)' ("71) «+7+T= 2r=Û


r=û 0
jÊ“+r«=
r( i +a) r( ?o
r (a + « + l )
En vertu du principe du prolongement analytique, la dernière
égalité est valable pour tous les a pour lesquels les second et premier
membres de cette égalité ont un sens. Donc,
i”+ar (l + q)
rn{L) r(ct+H+i)
d’où
ta+nT (1 + a)
ta = PnFn (t) = p n
r (a + n~\-1 )
124
Or pour w + on a
tn+a ^ {
Y (a + « + l ) — pn+a >
et en définitive
ta 1 / 4 O
r ( i + a ) —~pr’ —2’ ••• *

Les formules (5.19) et (5.20) sont valables pour tous les a non égaux
à des entiers négatifs.
Si a est égal à un entier négatif: a = —m, alors avec m > 1,
on aura (cf. (5.30)) pour n = m:
m- 2

w = (ï^ iy r [ S (- 1 )r ( m7 1) +< - 1 11 “ 0 •

Si 77i = l , alors i?1(^) = lnL Calculons la somme


772—2

S ( - D ' ( m7 1 ) œ =
r=0
m- 2

= - 2 ( - i ) r ( mr 4) j i m- r- 2 d i =
r=0
1 772- 2

= - f [ 2 ( - « ) ' ( “ r 1 ) r * - ,- ’- - ( - i ) " - i] T =
0 r=0

1
= _ j ^ ( 1)Wl_ i f l - ( l - g ) ” - 1
dl.

Posons

0
Il vient

0 0

Donc, I n+i — I n = — ; or / i = 0, donc


72- 1

■ -)
fe=l
125
et
m - 2 m - 1

r=0 h=i

i.e. pour a = — m, m- = 1, 2, 3, on a
m - 1

Fl (t) = lnt, Fm (t) = * [ln t + y, ^-] . (5.42)


fc=0

A noter que l ’on démontre (ce que nous omettrons faute de place)
par les mêmes raisonnements que des fonctions non intégrables
à particularités et logarithmiques en un nombre fini de points de
l ’intervalle ]0, oo[ de variation de t appartiennent également au
corps -JJL
4. Opérateurs rationnels. L’étude des opérateurs de la forme
R (p ) constitue l ’un des principaux chapitres du calcul opérationnel ;
R (z) est une fonction de la variable z. Dans le cas le plus simple
où R ( z)= 2 a fczfe es^ un polynôme, l ’opérateur R (p) = ^]oLhp k.
h. h
Les opérations sur de tels polynômes s’effectuent comme en algèbre
élémentaire. Par exemple
(p 2 + 2 p + 1) { p — i) = p 3+ p 2— p — 1 = P 2 ( p - M ) — ( p ~ h 1) =

= (P2 - 1 ) ( P + 1 ).
Si deux polynômes de l ’opérateur p sont égaux, i.e.

P (P) = S = Q ( p ) = S P&A
h=0 h =0

leurs coefficients a h et |3fe le sont également. En effet, si


n n
S a kPh= S Pfc/A en multipliant les deux membres de cette
h=0 ft=0
1
égalité par — , on aura
n n
— I Dn-/ t "
fc= 0 F k=QF
OU
n n
fn~k fn-k
h a * („ - Ay i = ■ 0< t<oo.
h=0 fe=0

D’où, en vertu d’un théorème connu, relatif aux polynômes ordi­


naires, il vient
aft == A = 0, 1, 2, . . n.
126
n
Théorème 3. Si le polynôme 2 a hPh est réductible à une fonction
k=0
alors = a 2 = . . . = a n= 0 .
n
Ce théorème entraîne que si le degré du polynôme 2! a hzh est
h=0
n
plus grand ou égal à l ’unité, l ’opérateur correspondant 2 a hPk
k—0
ne peut être réductible à une fonction.
n
D é m o n s t r a t i o n . Soit 2 a hPh= f ( £) 5 n ^ i . Multipliant
h=0
cette égalité par l ’opérateur — , et en vertu de (5.21), on aura
P

h=0
OU
n
aktn~h r (t— u)n~1
/ (u) du.
(n—k) ! I (" -!)!
k=0
En faisant t = 0, on obtient a n = 0. Donc,
n- 1
2 a>hPh = f ( t )-
h=0

Si n — 1 ^ 1 , en multipliant la dernière égalité par ■—Ll on


P
trouve a n_! = 0 ; si n — 2 ^ 1 , on obtient par analogie a n _2 = 0 et
ainsi de suite jusqu’à 0^ = 0 . ■
n m
Soit P n ( p ) = ^ a hp h et Qm( p ) = 2 §hPh- L’ensemble de tous
fe= 0 ' ft= 0
n
les opérateurs de la forme 2 ! a kP h, 0 ^ n < ; oo constituent un anneau
h=0
susceptible d’être étendu à un corps de quotients dont les éléments
seront des fractions rationnelles de l ’opérateur p, i.e. des opérateurs
de la forme

Pn(p) R(p).
Qm (P)

Les opérateurs Pn (p) et Qm (p) appartiennent au corps îft. Donc


leur quotient R (p) appartient également au corps 9JL L’opérateur
127
R (p ) est appelé opérateur rationnel. A toute fraction rationnelle
P (z)
R (z) = est associé l ’opérateur rationnel R (p ). Cette cor­
respondance établit un isomorphisme entre le corps des fractions
rationnelles et celui des opérateurs rationnels. Le corps des opéra­
teurs est contenu dans 931, donc c’est un sous-corps de 931.
Voyons quelques exemples. Posons F{t) = ev,t dans (5.22). On
aura pe^1— p e ^ p ou pe^ — \xe'lt = p, d’où (p — \x)e^t = p et
(p — (.i) = p. Donc,

P — ix
(5.43)

Multipliant la dernière égalité par l ’opérateur — = t, on obtient


t
1 e^-l
= t * e'u<= j e ^ u d u —
P — p
o H- *
Donc.
— il— . eixt _ i _ (5.44)
p —p
Les formules (5.43) et (5.44) entraînent
P—h _ P X = e»t — j ( e ' l t — i ) ,
P—P P—H- p — \x
p—X (5.45)
p —p (i
Donc de (5.44) et (5.45), il suit que les opérateurs rationnels de
la forme -----r-
p —X
et —------
p —jx
sont des fonctions de M.
Le produit de (5.43) par (5.44) donne
|X i___4 4
P = e^ ------1 = _L (eixt * eixt _ e\xt)
{p m32 p (X V ’
Or
t
= A f ea(t-u)+ixu(}u = d (^ent) _ ei*t _j_
az #/ clz
o
Donc,
p = — (|x t e ^ ) = te»*.
(p —p)2 P’
Prouvons

p _ tne^1
(5.46)
(p —p)n+1 ni
128
En effet, (5.46) est valable pour un certain n ; en la multipliant
par —-— , on obtient
* p — |X ’

éV1* «•**—1 1
( t ne % e*1 t ne ^) .
(p — fx)n+2 n ! P (xn !
Or
pi +l eV-t \
= — n -\-1 +
*=£( n -fl ) 1 ’

donc
tn+lgV-t
-j-
(p -^ )n+2 P ~ (n + 1 ) 1 '
Ainsi, la formule (5.46) vaut n 1 , or elle est valable pour
n = 0 , donc, elle le sera pour tous les n entiers positifs.
Une question se pose : quelles sont les fractions rationnelles
R (2 ) dont l ’opérateur correspondant R (p) se ramène à une fonc­
tion? La réponse est fournie par le théorème suivant.
Théorème 4. Une condition nécessaire et suffisante pour qu'un
opérateur R {p) = —— se ramène à une fonction est que le degré du
polynôme P (p) soit inférieur ou égal a celui de Q (p ).
D é m o n s t r a t i o n . Condition nécessaire. Soit n le degré
du polynôme de P (p), m celui de Q (p), n ^ m. Factorisons ces
polynômes
P(p) = a n(p — k 1) {p —K) ••• (p —*-!»);
Q {p) — Pm iP |^i) (P ^2) • • • {P
où À,l5 À2, . . . , ; p,i, p.2, . . . , p,m sont respectivement les zéros
(y compris les zéros multiples) de P {p) et Q(p). On a
f l / v _ P(P) _ «n p — K p — K p — K _________ 1________
Q (P) Pm P M'iP ^2 P M'n (P M'n+l) **• (P H'/n)
On voit que l ’opérateur R (p) est le produit d’un nombre fini d’opé-
P ____ ^ |

rateurs de la forme - et . Or (cf. (5.44), (5.45)) les opéra­


teurs de ce type appartiennent à l ’anneau M, i.e. l ’opérateur R (p)
appartient à M . Donc R {p) se ramène à une fonction de M . Donc,
la condition n ^ m est suffisante pour que l ’opérateur R (p) soit
réductible à une fonction.
Condition suffisante. Supposons que R (p) est une fonction.
Montrons que n ^ m. Si n ;> m, alors R (p) peut être mis sous la
forme
R (p ) = N ( p ) + R , (p ),
où N (p) est un polynôme de degré supérieur à zéro et R x (p) un
opérateur rationnel dont le degré du numérateur est inférieur ou
9 -0936 129
égal à celui du dénominateur. D ’après ce qui précède R x (p ) est
une fonction. Donc l ’opérateur N (p) = R (p) — Rx (p) se ramène
à une fonction, or du théorème 1 il résulte que le degré de N (p)
est nul, i.e. N (p) est une constante. Ceci contredit l ’hypothèse
n >> m. Ainsi, n ^ m. ■
Si donc n ^ m, il existe une fonction (p (t) telle que R (p) =
= cp (£) où tp (t) £ M. Les valeurs de R (p) f (£), où / (t) est une
fonction quelconque de L, se calculent par la formule
t
Æ (p )/(* ) = ^ j q>(* — T ) / ( T ) < * r , (5.47)
o
Si les racines pij, |x2, . . ., pim du dénominateur Q (p) sont sim­
ples et Q (0 ) =jt= 0 , alors
m
P (P) _ J_ P (0) i VI ah
pQ(p) P Q(0) "r p —Hfc ’
fc=i

lirn ( p - P ' h ) P ( p ) = lim
P (p) P(P-h)
Q(p)-Qi ^h) VkQ' (M-ft)
v k p Q (p ) p P—Vh
Par conséquent,
m
P (P) _ P (0) P
Q(P) Q( 0) + 2 VhQ' (fAft) P—IM
m
P( 0 ) PjP'h) •exp (p,ft£).
<?( 0) +2 VhQ' (Pk)
h=i
Et l ’on a

h= 1 J < n £ r e x P ( M ) - (5 -48)

Si Ç ( 0 ) = 0 , cela signifie que Q (p) = pQi (p) où Qx (0 ) =^= 0 . En


utilisant (5.48), on trouve ^ = cpi (t), d’où l ’on déduit
t
cp(£) = — (pi (t) = \ (pi (u) du.
P v
0

Le cas des racines multiples est plus complexe. Si par exemple


[x = ptj est une racine multiple de multiplicité r, la décomposition
P(P) en fractions élémentaires fait apparaître des fractions de
de PQ(P)
J r
la forme , et cp (t) contiendra des termes A rtr xe^il. Dans
(p - Vi)r
130
le cas général la fo n ctio n cp ( t) sera donc de la form e

<P(t) = 2 A r A*.
kt r

Ce cas est traité plus en détail dans la résolution d’une équation


différentielle au § 1 0 (point 1 ).
5. Opérateurs transformables-Laplace. Désignons par S l ’ensemble
des fonctions / (t) dont l ’intégrale de Laplace
oo

f * ( z ) = j / (t) e~zt dt (5.49)


o
est absolument convergente, par S * l ’ensemble des fonctions à varia­
ble complexe z = x -f- iy, représentables par l ’intégrale (5.49), où
/ (t) 6 S. On a vu au chapitre premier, § 2 , que l ’ensemble S *
était composé de fonctions analytiques dans les demi-plans Re z >» y.
Le nombre y dépend en général du choix de la fonction /* (z). Visible­
ment S* est un espace vectoriel. Par ailleurs, le théorème de Borel
(propriété 9, § 2) entraîne que si /* (z) £ S * et g* (z) Ç S * , leur
produit /* (z) g* (z) appartiendra également à S *, i.e. S* est un
anneau pour les opérations ordinaires d’addition et de multipli­
cation.
Définition 1. Un opérateur a £ ÜQfi est transformable-Laplace
F{t)
si existe un représentant (F (t), G (t)) tel que a = G(t) et les intégrales
de Laplace des fonctions F (t) et G (t) soient convergentes, i.e. existent
les intégrales
C O
F* (z) = lim F (t) e~zt dt = J F (t) e zt dt ;
(D-*oo 1
0 o
(ù oo

G (t) e~zt d t = J G (t) e~zt dt. (5.50)


o
Les propriétés de l ’intégrale de Laplace (cf. propriété 6 , § 2)
entraînent que si l ’intégrale de Laplace de la fonction F (t) est
t
convergente, celle de la fonction Fx {t) = j* F (u) d u = t X F (t)
o
l ’est absolument. Par ailleurs, il est évident que a = — ■= \•
Donc, si l ’opérateur a = est transformable-Laplace, sans
* , , MO
nuire a la généralité, on peut toujours considérer que les intégra­
les (5.50) sont absolument convergentes. Nous en conviendrons dans
la suite.
Théorème 5. L'ensemble des opérateurs transformàbles-Laplace
constitue un corps, noté (S).
9* 131
F
D é m o n s t r a t i o n . Supposons que l ’opérateur a = tt
Gr 6 ^
est transformable-Laplace et a ^ O . Il est évident alors que l ’opé-
1 G
rateur y = y est également transformable-Laplace. Si, par ail­
leurs, % = CTrT
x et a 2 = ^
Cr2 sont deux opérateurs transformables-
Laplace, leur somme ax a2 et leur produit ax % a2 seront égale­
ment des opérateurs transformables-Laplace. En effet,

ax-\- a2 — Fj ¥: G
G2~f~F2 ¥: Gx
t* G 2
OU
t i
- j f j Fj. ( t — u) G2 ( u) du + j F2 ( t — u) Gx ( u ) du
0____________________ 0______________
-j- u2 — t
— j Gi (t— u) G2 (u) du

t t
^ F \ ( t — u) G2 (u) d u -( - J F 2 (t — u)Gxu(du)
0 0
t
J Gx (t—u) G2( u) du
0

Les intégrales de Laplace de Fx (t), F 2 (t), Gx (t) et G2 (t) sont abso­


lument convergentes. En vertu du théorème de Borel, l ’intégrale
de Laplace du produit de convolution de telles fonctions sera égale­
ment absolument convergente. Donc, l ’intégrale de Laplace des
fonctions
t
Fx ( t — u) G2 ( u ) F2 (t — u) Gx (u) du,
o
t
R (t) = J Gi (t — u) G2 (u) du
o
le sera et l ’opérateur ax + a2 est transformable-Laplace.
De façon analogue, l ’égalité
t t
-JT j Fx ( t — u) F2 ( u ) du ^ Fi (*—u) F2 (u) du
w 0 0
a2—----- 1----------------------- t
J @i (* — u) G2 ( u ) du ^ @i (t— u) G2 {u) du
0 0

132
entraîne que l ’opérateur a1 -X- a2 est transformable-Laplace. Le
corps 231 (S) est manifestement un sous-corps du corps 231.
Presque tous les problèmes relevant du calcul opérationnel sont
rattachés au corps 231 (S). Aussi le lecteur intéressé par le calcul
opérationnel en tant qu’outil de résolution des problèmes pratiques
peut-il se limiter à la seule étude du corps 231 (S).
p
Définition 2. Soit a = -g 6 231 (5). La fonction de la variable
complexe z = x iy


oo
-zt
F* (z) = j" F (t) e zt dt et G* (z) = f G (t) dt,
o 0

est la transformée de Laplace de Vopérateur a =


Prouvons que la définition de la fonction a (z) est indépendante
du choix du représentant (F (t), G (t)). En effet, si
_ F (t) _ F ! (t) F* (z)
G( t ) Gi {t)
et G* (z) }
ou

F*(z)= j F, (t ) é - « d t , <r2* d t ,
0
la condition
t t
F -X- Gi = Fi % G ou j F (t — u)Gi (u) du = j Fi (t — u)G (u) du
o o
entraîne (cf. théorème de Borel — propriété 9, § 2)
F* (z) G* (z) = F* (z) G* (z) ou at (z) = a (z)
Donc, la fonction a(z) est définie de façon unique par l ’opéra­
teur aÇ 231 (S).
Ainsi, à tout opérateur a 6 931 (S) correspond une fonction a (z)
définie par (5.51). Cette correspondance entre a et a (z) est souvent
notée
a==a(z). (5.52)
Désignons par 231 (S) l ’image du corps 231 (S) par l ’applica­
tion (5.52) ; les éléments de 231 (S) sont les fonctions a (z) =
où F* (z) et G* (z) sont représentables par des intégrales de Laplace
absolument convergentes.
133
Théorème 6 . L'application (5.52) de 501 (S) dans 501: (S) est une
bifection qui associe à la somme des opérateurs a1 -f- a 2 la somme des
fonctions ax (z) -}- a2 (z)-> au produit des opérateurs ax X a2 le produit
ordinaire des fonctions ax (z) a2 (2 ), le zéro et l'unité de 501 (S), au
zéro et à l'unité de 501 (S).
D é m o n s t r a t i o n . Soient ai £ 501 (S), a.2 (j 501 (S) et ai = ai (z),
a2==a2 (z). Prouvons les relations
di + a2 == ai (z) â2 (z) et ai % a2= ai (z) a2 (z).
On a
t t
J F1 (t — ü) G2 (u) d u -f- J F2 (t — u) G1 (u ) d u
ai -f- a2— Fi •)£ ^2 4~ F2 Gi O O
^1 @2
t
G1 ( t — u) G2 ( u ) du
O
Pour représentant de l ’opérateur ai-}~a2 prenons le couple
t t t
( j Fi (t — u) G2 ( u ) du-\- j F2 (t — u) Gi (u) du, j Gi (t —u) G2(u) du'j,
0 0 0

que nous noterons brièvement (H (t), R(t)). Le théorème de Borel


entraîne
00

j H (t) <r2*dt = F* (z) Gt (z) + Ft (z) G\ (z),


O
00

J R (t) e~zt dt = G* (z) G* (z).


0
On a donc
„ A_n ^ F*{z)G\{z) + F%{z)Gl{z) _ Ff(z) F%{z) - -
01 + ^2 . G*(z)G*(z) G*{ z) ^G*{ z) ai{z) + a2 {z).
De façon analogue,
^ Fi (t —u) F2 ( u ) du
a v n _ Fi ^ F2__ 0
1 * a2 — Gï^ Fz— t

J Gi (t—u) G2{u) du

d’où il vient

a* * °« =*= = a‘ w a‘ <z>-
L’application (5.52) associe manifestement l ’élément nul de
501 (S) à l ’élément nul de 501 (S) et à aucun autre. Prouvons ceci par
134
l ’absurde. Supposons que a = 0, alors j F (t) e~zt dt = 0 et en
o
vertu de la propriété 8 (§ 2), de l ’intégrale de Laplace, la fonction
F (t) == 0, t Ç [0, oo[, i.e. a = 0. Ceci prouve la bijectivité de
l ’application (5.52).
Enfin si a = 1, alors
oo
J e~zt dt

J e~zi dt
0
i.e. à l ’unité du corps SUt (S) correspond l’unité du corps SDt (S). ■
Le théorème démontré affirme l’isomorphisme des corps SUl(S) et
SUt (S). La structure du corps SUt (S) est évidente. Ses éléments sont
des fonctions de la variable complexe a (z). Chacune d’elles est un
quotient de fonctions représentables par des intégrales de Laplace
absolument convergentes.
Etudions les propriétés de cet isomorphisme.
Propriétés d e l ’i s o m o r p h i s m e SUt (S) == SUt (S).
1. L'image de Vopérateur p = — t par Visomorphisme SUt (S) =
= (S) est la fonction a (z) = z.
D é m o n s t r a t i o n . En effet, on a
J e~zt dt
1 0
P t • 00
J te~ztdt
0
donc.
P = Z. ■ (5.53)
2. Si un opérateur a est réductible à une fonction de S

a = I f l = f ( t ) i S, (F( 0) = 0),
on a
f(t) = zf»{z) = T{z)- (5 . 5 4 )
D é m o n s t r a t i o n . En effet, en supposant Re z > y, on
obtient (cf. (2 . 2 0 ))
OO
| F (t) e~zt dt
a. P(t) , 0_________
t OO

^ te~zt dt 0
0

135
f=oo oo
= —zF (t) e-zt + z j F' (t) e~zt dt = z ^ f (t) e~zt dt.
t= 0 0 0

3. Si ■ç l*j === ^ 1*1 = a (z) l'image de Vopérateur ,a > 0 ,


( z) (PO

^ " (ir
P >> 0 est le quotient i.e.
a G*
(t ) ’

F{at) . ^ * (ir )
(5.55)
' «0.(4-) ‘

En particulier, on a
p*
F (at) ________
(-=•) (5.56)
«<«) G. ( ± . )

Démonstration. Faisons le changement de variables ctt=u,


OO

dt = — du dans l ’intégrale [ F (at) e~tz dt


o
oo 00 __ zw

De façon analogue,
oo

j 6 (p ï)^ * = y 6 *(f)

P*
(ir)
On a, donc, ===—
G(P0 * a q*

/ T 7 ,.
4. La relation -f Ffj-
o • L* 0
= f -
) [ entraîne eatF(t)
—s f.F*(z—a)
, ou
G(0 G*(z) ^ * 6 (0 G*(z—p)
a et P sont des nombres quelconques et eatF (t), e^Gÿ) représen­
tent le produit ordinaire de fonctions, et notamment

ea7 ( 0 = ^ — f / (£ “ a)- (5.57)

136
D é m o n s t r a t i o n . On a
OO W

j e™F (t) e~zt dt = F* {z — a) et j e&G (t) e~zt dt = G*(z — P),


o o
d’où résulte (4). ■
5. Si F(t) = 0 pour £-< 0 et G ( t ) = 0 pour £<< 0, et si aZ^ïO,
la relatton -— j- == ^ = a (z) entraîne
^ e - azF*(z)
(5.58)
G (t-W ' e-K*G*(z) { '•

D é m o n s t r a t i o n . On a
OO OO

j F (t — a) e~zt dt = j F (t — a) e~zt dt, t — a = u,


0 a
donc
OO OO

j ^ ( ÿ _ a ) e-*t d t = ^ F (u) e-*(a+u)du = e - zaF*(z)


0 0
et, de façon analogue,
oo

f G(t — Ç>)e-ztdt = e-rtG*(z).


o
r F (t -4*oc)
Pour l ’opérateur ^ , aZ^O, on aura
a
az [F* (z)— \ F(t)e~ztdt]
F(t + a) _ o
(5.59)
G(f + 6 ) " 3
epz [G* (Z) _ J G (t) e~zt dt]
0
En effet,
oo oo a
J F (t-\- a) e~zt d t = j F (u) e~z^u~a^du = eza ^F* (z) — j F (u) é-Z ‘ d t ) .
0 a 0
On obtiendrait le même résultat pour l ’autre intégrale.
6. La relation G(t) == G* (z) entraîne

d / F* (z) \ _^ — tF(t) . F(t) . tG (t)


<2z l G*(z) ) G(t) ' + G(t) * G(t) *
(5.60)

On remarquera que tF (t) ou tG (t) désignent le produit ordi-


tG{t) , t
naire de fonctions, donc l ’opérateur G(t) ne se ramene pas a —
r•

137
Démonstration. On a

d (/ F* (z) \ _ —
dz F* (z) _ . . 4 - G*z

F* (z) dz
dz VG* (z) ) G* (z) G* (z) G*(z) ’
OO

or -^-F*(z) = — j tF (t) e~zt dt (cf. propriété 7, § 2). Cette propriété


o
entraîne (5.60). En particulier, si l ’opérateur ■g ^ se ramène à une
fonction (cf. (5.54)) de F, on aura

z - t { ^ r L ) = - t^ t '>- ■ <5-61)
7. Supposons que F (t) possédé une dérivée F' (t) = f (t) Ç S. On a
F' {t) = z J { z ) - z F { 0). (5.62)
Démonst rati on. (5.54) entraîne
OO OO

F' ( t ) = z j f ( t ) e~ztdt = z j e~ztdF(t) = — zF(0) +


0 0
OO

+ z2 j F (t) e~zt dt = zF (z) — zF (0). ■


o
De façon analogue, on démontrerait la formule plus générale
Fin)(t)==znF ( z ) - z nF ( 0 ) - z ^ - D F ' ( 0 ) — . . . —zF(n- 1) (0 ). (5.63)
Les corps UJt (S) et (S) sont isomorphes. L’image de l ’opérateur p
par cet isomorphisme est la fonction a (z) = z. Donc, l’image de
tout polynôme de l’opérateur p, en l ’occurrence P (p) = 2 akPh
h
est un polynôme ordinaire p (z) = 2 akzhi i-e-
h

P(P) = 'S «ftPft= = 2 ahzk = P(z). (5.64)


h h

L’image de tout opérateur rationnel R (p) = sera la fraction


rationnelle R (z) = -, i.e.
' Ç(z)
Æ(f )= f Æ(z)- (5.65)
La comparaison des formules (5.63) et (5.23) de la dérivée Fm (t)
donne
F (n) (t) = pnF (t) — pnF (0) — . . . - p F (n' 1)(0)==
==znF ( t ) —znF( 0 )— . . . —zF(n-1) (0). (5.66)
138
Soit a = ^ (S). Dans ce cas a == a (z) (cf. (5.51)). Il est
donc naturel de noter l’opérateur a = a (p). Donc, à toute fonction
a (2 ) de la variable complexe z appartenant au corps (S) est
associé l’opérateur a (p). C’est précisément à cet opérateur a £ 311
qu’est associé a (z) par l’application 201 == (£). Ainsi dans le
corps on a mis en évidence un sous-corps d’opérateurs 9 ÏÏ (S)
représentables par des fonctions de l ’opérateur p :

a = a{p)^p a(z). (5.67)

Les premiers et seconds membres des formules (5.64), (5.65), (5.66)


et (5.67) sont identiques à la différence près que la lettre z figure
dans les seconds membres et la lettre p dans les premiers. En fait
la lettre p représente l ’opérateur —, la lettre z est une variable
c
complexe, a (p) un opérateur, a (z) une fonction de la variable
complexe z. Mais la distinction entre (S) et (S) n’est pas
essentielle dans la plupart des cas par suite de leur isomorphisme.
Pour cette raison on peut noter l ’opérateur p et la variable com­
plexe z par une même lettre. Dans la suite on écrira p au lieu de z.
Dans nombre de cas la représentation de l ’opérateur — £ et de la
variable complexe z par une même lettre simplifie l ’exposé. Ainsi p
représente l ’opérateur — dans le corps et le nombre complexe
£

o + it dans le corps (S). Donc, tous les opérateurs transfor-


mables-Laplace i.e. les éléments du corps ïft (S) peuvent être mis
sous la forme

J e~J>lF (t) dt
a = a(p) = — -------------- . (5.68)
J e~PiG (t) dt
O
En particulier, toute fonction f (t) £ S (cf. (5.54)) s’écrit

f ( t ) = f (P) (5.69)

L’expression / (p) est dite image opérationnelle de la fonction


/ (t). Ici

/ (P) = P j / (t) e~pt dt. (5.70)


0

139
LV

E x e m p l e s , 1. Soit f ( t ) = ta , trouver f ( p ) = p J ta e~Pt dt.

u
Supposant que p est réel et effectuant le changement pt= u, t= — ,
P
on obtient

T ( p ) = j {t Y tr u iu = i r I
En vertu du principe de prolongement analytique, la dernière égalité vaut pour
complexe, pourvu que Re p > 0, donc
,«= f , - « r ( l + a) ou - ^ = v-±-+— , (5.71)
Si a est égal à un entier, cette égalité se transforme en (5.18).
2. On donne
'0 si £<X
e{X) = r \ { t ; X) = {^
1 si t ^ X.
OO

Trouver p j rj (i ; X) e~Pt dt.


0
On a visiblement
OO OO

P J Tl (t ; X) e~Pl dt = p J e~Pt dt = e ~ p*\


0 X
donc
■q {t ; X) = e~p%. (5.72)
D’où il suit aussitôt
ti {t ; X) * ti {t ; p) = ti (f ; X + p).
Cette égalité a été démontrée au § 5 (cf. (5.10)) par une autre méthode.
Calculons le produit e ~ p ^ f (t) = e ~ p^ (t), X ^ 0 . A cet effet faisons le
produit de convolution des fonctions e ~ p ^ = r] {t ; X) et / (f). On a
0, si t < X,
t
J r i ( £ - u ; X)f(u) du= J / ( i - u ) t | ( u ; X) du= < f / ( f _ u)dUj si t > x,
0 o I J

On voit que le produit de convolution appartient à l’anneau M . Donc,

'0 si t < X ,
X)l^ du = { n t - x Y X
sl t >X
et finalement
,-pXf (t) = / ^’ s* t ^ (5.73)
J ' ' \ f (t —X), si t >X.
140
3. Soit / (t) = ln t. Trouver f (p) = p j* ln te~P* dt.
o
Pour calculer cette intégrale, utilisons l’égalité (5.71) qui entraîne

donc
d j~ T (l + q) -] T '(1) ln p
ln te~Pt dt-
1 da >1+« J a = P ’
OU

p j ln te~Pt dt= —C—ln p,

où T' (1) = —C est la constante d’Euler; en définitive, on obtient


ln t = —C — ln p. (5.74)
4. Soit / (t) = ln2 t, trouver f (p).
De toute évidence,

j ln2 te-P* dt =
d2 r r(l + « ) -| _ T" (1 ) 2V (p) ln (p) ln*p
da2 L P1+a Jœ= 0 P P + P 1
0
71*
or T' (1) = —C et r" (l) = C2-f donc
71*
f(P) = — +(C + lnp)°. (5.75)
Si a = n entier, on déduit aisément
tn .............. , .. ln p
—n rI T («
v + !)' — ln t 1} = —pn-î (5.76)

n (» + !) —■
ln t)2— («4-1)1 = —^ (5.77)
ou
r r (z)
V (z ) : T (z)
5. Montrer que
>Kln* t = tn ( l n f - ^ (« 4 - l ) - 0 24 - | — ^ i^ + 1)]. (5.78)
On a
t
tn * ln2 ( 0 = - J - j (* -£ ) ln2£ dl.

Puisque
71*
tn = J ^ > ln2 f = - ^ - + (C + l n p )2

141
il vient
n ! 3T2 , C2n I , 2n I C ln p n I ln2 p
->n ->n ->n

En remplaçant les images opérationnelles des fonctions par les originaux (cf.
(5.76), (5.77)), on obtient l’égalité (5.78).
6. Démontrer l’identité
n n n

^ + ( 2 | ) 2.
fc=l

On a = J te~kt dt, donc


0
oo

Sn =2 j [1_(1 -e~t)n]dt,

en faisant 1 — e~* = £, on obtient


1
5n = - 2 j ( l - | n ) i n ( l _ 6 ) - ^ - = n j ^ ln2 (1 -g ) <£,

ou

Sn= n j
0
Si l ’on pose
*
/n(*) = *n * l n 2 * = - |- j (i-£ )M n 2|d£,

on a, de toute évidence, f n (1) = Sn, donc (cf. (5.78))


JlZ
S» = («+ l) + c )2- •*' (» + l).
Gomme
n n

id (» + d = -c + 2 t , ^ (» + i)= 4 — 2
k2
ft=i fc=i
on obtient, en définitive,

;" = ( 2 t ) 2+S
h=i h=l
7. Soit
ln a — si 0 < t ^ 1,
(Pa (0 — < t
r(i+ tf) ’ si t > î.
0
Montrer que l’image opérationnelle de q>a (t) est telle que
tp0 (p) = p
dipo+i (P) (5.79)
dp
142
On a
X
-<Pa (P)— ___1___ f in^le-p**= - 1 j te~Pt d ^ ln*7"*"1 =
T(l + a) J * T (2 + a)

1
r (2 -f-a) Jj ln'+* lte - P i , U - TJ^ w j t'-PHn'+'lit.
r( 2 +a)
o o
OU

<Po (p) _ cpg+1 (P) | d (po+1 (p)


P P "1~ ^ dp p
d’où suit la formule (5.79).
8. Soit
n

s » ( ® ) = - 2 ( - 1)', ( t ) ‘P ’ ' ° >0' n = 1 ’ 2'


k=i
Montrer que

*„«, + !) = 2 (5.80)
ft=i
On a
1 1
j
A-ff r (o)
donc
oo

En posant 1 —e-t = £, il vient = et


1-1

0
ou

5 " < ° > = t< iw i0 |n-lln° ( t ^ -K


d ’où
1

s " (0 )= T ô T ^ r 1 (1 ~ 5)n' 1 lnC t <i|-


0
Soit la fonction
t
On (a, t) = ~ j («-!)" (Pa (6) dg, (5.81)

143
où cpa (£) est définie dans l’exemple 7.
De toute évidence,
Sn (tf) = (<L !)• (5.82)
De (5.81) il suit
®n (<L t) = *^-?o (P), (5.83)
d’où
—iOn ( a- f l , 0 p^ f p7i+i <Pc+i(/>) j .
'OU

Les relations (5.79) et (5.83) entraînent


-t<Dn (<r + l, t) = -4> n+1 (a + 1 , 0 + ,
OU

®n+1 (a + l, 0 = -— ^ -^ . (5.84)
De (5.84) pour t= 1 et de (5.82) il suit

s n+1 (a + l ) - S n (a + 1)- ^ ^ ,
ou
Sh (a + l ) - ^ . ! (a + 1) = .
Comme 5 1(a) = l, il vient
n n

2 [sS(<j+i)-s»-,(ff+i)i=2 -n^-.
ft=2 ft=2
OU

•S„(a + 1 ) - 1 = 2
k= 2
ou encore
n

s„<°+i> = 2
ft=l
On remarquera que S &(0) = 1, donc
n

s»(‘)=h=i
ST’
d ’où
n h n n
1 1 / V I 1 \ , 1 V I i

j . » - S 2 H ( S 7 ) + t 2 £2
ft=i r=l ft=i A= 1
(comparer avec l’exemple 6).
144
Pour clore ce paragraphe, trouvons l ’image opérationnelle d’une
fonction périodique / (t). Supposons que « >» 0 est la période, i.e.
f {t + t u o) = f (t), 0 < t < o), n = 1, 2, 3, . . .
Considérons l’intégrale
A
j f (t) e-# dt ;
0
soit n un entier tel que o)7i^ ^ 4 <C (/i + 1) «. On a dans ce cas
A n(ù A
j / (0 e~pt d t = j f (t) e~pt d t + j f (t) e-pt dt =
0 0 no)
n k-cù A

= S j / (f) + j / (f) * =
ft= l(k -i)c o ncù
n cù A

= 2 j + j f(t)e~ptdi =
h= 1 0 nœ
cù n A

= j / (0 <TP* ( 2 + j / {t) e~pt dt =


0 h= 1 nœ

= — — J/ (0 * + j / (<) «r” 1 * .
0 ncù

Posons R e p ^ e > 0 et 4 ^-oo, donc n —^oo et l ’on a


A (n+l)(ù (n + l)(ù
| j f (t) e~pt dt ^ ^ I/ (0 I * dt^. j' | f (t) | e~zt dt =
J
n cù n cù 71 Cù

(ù Cù

= \ 1 / (*) | e- 8(f+nû)) ^ < e - 8rtCÙj | / (*) | dt.

D’où il suit que lorsque R e p ^ e > 0


A
lim \ f (t) e~pt dt = 0 .
A -* o o J
ncù
Or lorsque R ep ^ e> » 0 on a lim e -ntùp = 0, et
A -^ o o

J / (t) erv* dt
6_________
e~pt dt = ■
1 — e ~ ap

10-0936 145
Donc, la fonction périodique / (t) est transformable-Laplace et
son image opérationnelle est
CD

p J / (t ) e~Pt dt
T(p ) = \ _ e- ar -fV)

Inversement, si l ’image opérationnelle d’une fonction f (t) est


CD
p J / (t) e~Pt dt

T( p ) = .

alors cette fonction est périodique, de période co. En effet, la der­


nière égalité entraîne

(1 _ e-<»v)f(t) = p i / (*) e- p<


l
J
=* ^ ) *
{ 0
S! ^ CÙ*
si £>co;
par ailleurs (cf. (5.73))
f f (t), si £<cù,

Pour t (o on a f (t) — f ( t — co) = 0, ou en remplaçant t par


t -f- co >> co on obtient / (t + co) — / (t) = 0 pour toutes les valeurs
de t > 0 en lesquelles / (t) est continue. Donc, la fonction / (t)
est périodique et de période co.

§ 6. Eléments d’analyse opérationnelle


1. Limite d’une suite d’opérateurs. Séries d’opérateurs. Une suite
d’opérateurs an (f ÎDt est par définition convergente vers un opérateur
p
a = —Ç si existe des représentants (Fn, Gn) tels que
Gr

1) an = - § ! - ;
2) les suites Fn (t) et Gn (t) convergent respectivement vers
F (t) et G (t) uniformément sur tout intervalle fini [0, T)
lim Fn (t) —F (t) et limGn (t) = G(t).
n-*oo n -*oo

F
L’opérateur a = —
Gr
s’appelle limite de la suite d’opérateurs an
et se note
lim an = a. (6 . 1 )
n-^oo

146
Prouvons que la définition de la limite est indépendante du
choix des représentants (Fn (t), Gn (t)). En effet, soit

\ i m F n {t) = F{t)', lim Gn (t) = G(t) (6 .2 )


n-^oo n-*oo

et la convergence est uniforme sur tout intervalle fini [0, T]. De (6.2)
il vient
t t
j F n ( t - u ) G n (u) du = Fn (t — u)G^{u) du,
0 0
ou

(6.3)

Lorsque n oo, la convergence uniforme sur [0, £] des suites


f n (u) = Fn (t — u)Gn {u) et Jn (u) = Fn (t — u) Gn (u)
en traîne
t t
f F (t — u) G (u) du = j F (t — u)G (u) du.
o o
Comme les fonctions F, F, G, G appartiennent à M, il vient
t t
j F (t — u) G (u) du = -jjj- j F (t — u)G (u) du,
o o
F E
d’où a = — = — , ce qu’il fallait démontrer. Donc, toute suite
G G
convergente possède une seule limite.
Si une suite / de fonctions fn (t) 6 L converge uniformément
sur tout intervalle [0, T) vers une fonction / (£), cette suite sera
convergente au sens opérationnel défini plus haut. En effet, on a
t
an = , où Fn (t) = j f n (u) du ;
0
t
a— , où F (t) = j / (u) du.
o
De toute évidence, la convergence de Fn (t) vers F (t) est uniforme,
donc la suite d’opérateurs an converge vers l ’opérateur a.
La convergence ordinaire en analyse classique est un cas parti­
culier de la convergence au sens opérationnel. On s’en assure sur
JO* 147
des exemples simples. En effet, la suite de fonctions fn (t) = cos nt
est divergente au sens classique alors qu’elle converge vers zéro
au sens opérationnel. La suite
sin nt
an
n
= — -±
t
— = cos nt.

tend vers zéro, puisque lim sm nt- = 0 et la convergence est


n-*oo n
uniforme sur tout intervalle [0, T].
De même la suite de fonctions n sin nt sera convergente. En effet,
on a
sin nt
1—cos nt n
n sin nt = t = a n>
t >K t

lim (ê = sm nt \ = t et la convergence est uniforme. Donc,


n -* -o o ' M r
1
lim an = lim n sin nt = t t = T = P-
n-* oo
Considérons encore la suite
1
np _ n' t 1
nent = p—n 1 1 — nt
— n
n

R e m a r q u e . Toutes les opérations sont effectuées dans le


corps fflt. Par exemple, en multipliant le numérateur et le dénomi-
î
n ~r
nateur de la fonction j------ par F (t) = t , on obtient

j
La suite Gn (t) = — — t converge uniformément vers la fonc­
tion G (t) = —t lorsque n oo. Donc la suite d’opérateurs an =
= -y ~~— sera convergente. Il est évident que
n ^
lim an = lim nent = — - = — p.
n -> o o n-+ oo 1
Donc, la suite nent converge vers l ’opérateur —p.
P r o p r i é t é s f o n d a m e n t a l e s d e l a l i m i t e d’u n e
s u i t e d’o p é r a t e u r s
1. Si une suite d'opérateurs an, n = 1, 2, 3, . . . converge vers
une limite, chacune de ses suites partielles converge vers la même limite.
148
Démonstration. Soit lim an = a. Gela signifie que
?Z->oo

lim Fn = F (t), lim Gn = G (t), «n = ^ , a = jr • Si a » ,


n -* o o ? x -* o o ^ *

A: = 1, 2, 3, . . . est une suite partielle de an, les suites partielles


correspondantes de fonctions FUh (t) et GUh (t) seront, on le sait,
convergentes respectivement vers les fonctions F (t) et G (t). La con­
vergence sera uniforme sur tout intervalle [0, T). Donc, lim anrt =
= a.M
2. Si les suites d'opérateurs an et bn, n = 1, 2, 3, . . . convergent
respectivement vers a et b, les suites an + bn et an -X- bn convergent
respectivement vers a -f- b et a X- b, i.e.

lim (an + bn) = a-{-b, (6.4)


n -> o o

lim (an X bn) = a X b. (6.5)


n -> o o

F
.. Soit a n = n , bn = ^ - , a = et 6 = 4 .
Gn Gn G G
Par hypothèse, on a

lim Fn (t) = F (t), lim Gn (t) = G (t).


n~>oo n-*oo

lim Fn (t) = F (t ) et lim Gn (t) = G (t)


n -* o o n -> o o

et la convergence est uniforme sur tout intervalle [0, T). On obtient


ainsi l ’égalité

n | Fn _ Fn X G n + Fn X G n
un J ün— rGn ^i G — I ‘ ~
n Gn X Gn
Posons

H n ( t ) = j [Fn (t — u)Gn (u) + Fn (t — u) Gn (u)] du,

Rn (t) = j Gn (t — u)G (u) du ;

de toute évidence
Huit)
an + 671 =
Fn ( 0
La convergence uniforme des suites Fn (t), Gn (t), Fn (t) et Gn (t)
149
entraîne la convergence uniforme des suites Hn (t) et R n (t) et
t
lim H n (t) — f [F(t — u ) G ( u ) + F { t — u)G(u))du = H {t),
n -> o o J

t
lim R n (t) = ^ G (t — u) G (u) du — R (t;
n -> o o

On aura donc

lim fa
lim !M
onj H (t) Tt
A “ ^ - ^ GG+ F ^ G F ', F
G ,
n-*oo

De façon analogue, on obtient pour le produit des opérateurs an * bn

$ Fn (t — u) Fn (u) du
an ■X- bn~ FnXFn _ 0
Gn ¥: Gn J Gn (t — u) G (u) du

d’où
t _ t _
lim ^ Fn {t-—u) Fn (u) du F (t —u) F (u) du
7 1 - * OO

lim an X b n = t _ t _
lim J Gn (t—u)Gn (u)du J G (f —u) G {u) du
n-+ 00

_d_ £
J ^ (f — u) F (u) du
F XF
==a ^ b.
d G *G
— ^ G (£—u) G (u) du

3, L'existence de lim an = a, lim bn = b 0, =^= 0


7l- ) - o o n -> o o

entraîne celle de
lim (-—- H f -
n -» o o O n / b

D é m o n s t r a t i o n . En effet, si la suite d’opérateurs =


= ~ - converge vers l ’opérateur 6 = -g- et b ^ O (donc, F (t) 0)
Gn _
il est évident que la suite d’opérateurs - sera conver­
Fn (t)
gente et
G (t)
La deuxième propriété (cf. (6.5)) entraîne maintenant lim =
7l->00 Tl
a
y*
4. Si c est un opérateur quelconque et lim an = a, alors
n -* o o

lim can = ca. Ceci découle immédiatement de (6.5).


n -> o o
Le calcul opérationnel étudie également les séries d’opérateurs.
On appelle série d'opérateurs l ’expression
ai "H a2 H- * • • H- H- • • •» 6 (6 -6 )
Une série d’opérateurs est donnée si l ’on connaît son termegénéral an.
La série d’opérateurs (6 .6 ) est convergente si existe au sens opération­
nel la limite de ses sommes partielles
Sji = d- # 2
La limite
lim Sn = lim (oj + aa + . . . + an) = S (6.7)
n -v o o n -> o o

est appelée somme de la série. On note


ai -j- æ2 H~ • • • H~ y . . . — S. (6 *8 )
Au §4 on a étudié la fonction rj | t; X | = e~?%.Son graphe
est donné sur la figure 20. On rappelle que
. f 0 si t<cX,
e~P%= \
1 si t ^ X .
Considérons la série d’opérateurs

2 (6.9)
fe= 0
où a k est une suite arbitraire de nombres et X^ des nombres réels
positifs formant une suite monotone croissante tendant vers l ’infi­
ni, i.e.
0 = X0<C. < • • • < Xk. .. et lim Xk = oo.
k -> o o
La série (6.9) sera toujours convergente au sens opérationnel.
Prouvons que la suite de sommes partielles
aùe-^P + a le - >-<’‘ + . .. = S„ (p)
est une suite convergente. On a

Sn(P) = i
fc= 0
OU

0, si X,
T|i (t ; X) = j ji (u ; X) du = j ^

151
et

Fn ( t ) =
2 afeîli (*; 'Xk)-
h=Q
La suite de fonctions Fn (t) ÇM est uniformément convergente sur
tout intervalle [0, T) lorsque n oo. En effet, choisissons n0
tellement grand que Xn >» T. Alors de î]! (t ; Xn) = 0, n > n0,
pour 0 ^ t T <C Xn , il suit que Fn (t) = Fn (t) pour tous les
n > w0 et t G [0 , r].
Il est aisé de calculer la somme de la série (6 .8 ). Figeons t. Comme
e~p% = 0 pour t < X et e~p% = 1 pour t X, on trouve sans peine

S
ft= 0
= S (6.10)
où, au second membre, la sommation est étendue à tous les indices k
tel que Xh ^ t. Par exemple, si t £ [0, A.J, on a 2 a k = a o*
%k^t
La fonction donnée par la série (6.10) appartient à la classe des
fonctions en escalier.
Définition 1. Une fonction f (t), t £ [0, <x>[,' est en escalier si la
section 1 0 , oo[ peut être partagée en un nombre fini ou dénombrable
d'intervalles disjoints à l'intérieur desquels la fonction f (t) reste cons­
tante.
Considérons l ’opérateur e~p%- — e~pvy où 0 X «< pi <C oo. De
soute évidence,
r 0 si t£[0,X[;
e~p%— 6 ' ^ = | 1 si ££[A,, pi}; (6 .1 1 )
U si pi^£.
Le graphe de cette fonction en escalier est donné sur la figure 24.
*

;L t

Fig. 24

Soit maintenant (p (t) une fonction en escalier quelconque. Pour


donner (p (t) il faut en indiquer les valeurs sur tous les intervalles
k = 0, 1, 2, . . . ; A,0 = 0 <C A/j < A<2 . . . <C Xn <C • • •♦
lim Xn = oo.
n~>oo

152
Posons (p (t) = \ih pour 1 ) , < K Xh+1 ; k = 0, 1, 2, . . . En se
servant de (6 . 1 1 ), on écrit sans peine l ’image opérationnelle de
(p ( t ) :
oo

<p(i)= 2 (6 . 1 2 )
f t=0

Donc, l ’ensemble des fonctions en escalier s’identifie à celui des


séries d’opérateurs de la forme (6 . 1 2 ).
Dans les applications on rencontre souvent des séries dans les­
quelles Xh forment une progression arithmétique Xh = kh, k =

— 0 , 1 , 2 , . . . .L a fonction (p (t) s’écrit alors


oo oo

<p(*)= 2 $ k (e-k h p - e - ' h+1)np) = ( i - e - hp) 2 ^he~hhp ;


h= 0 ft=û
donc
oo

<p(*) = (l ~ e - hp) 2 Pfte-hhp. (6.13)


h= 0
Exemple : soit la fonction (fig. 25)

1
<p(£) = 2 e hhv= 1_ e-hp •
fe= 0
On a
(1 — e~hv) e~h.p e~hp
( l _ e-ftp) 2 ke~hkP {i — e - h v f 1_ e-h v '
k=0
d’où
e~hP
1 — e~hP —k pour hk^.t<C.h{k-\- 1 ).

2. Fonctions opérationnelles. Dans le corps on peut envisager


des opérateurs dépendant d’un paramètre, appelés fonctions opéra­
it
tionnelles. Nous étudierons ici des opérateurs dépendant d’un para­
mètre réel. Si un opérateur a = dépend d’un paramètre A, £
6 [a, |3], on notera a = a (À,). La fonction opérationnelle a (À,) est
déterminée par son représentant (F, G). Les fonctions F et G dépen­
dent de X, i.e. dans le cas général F = F (t; X) et G = G (£; X) ;
la fonction G (t ; X) n’est identiquement nulle pour aucune valeur
de X.
Exemples:

1) gW= r , si XÇ [0 , oo[;
f 0 pour £ < A,;
2) fc )-| , t> X f fce[0i «,[.

1
3) a(X) = ^ é r = t 1 —Xt
e%t, X est un

nombre complexe.
Si a est un opérateur quelconque de on peut toujours exhiber
une fonction Q (t) de l ’anneau initial M, telle que le produit a -X- Q
appartienne également à cet anneau. Si maintenant a = a (X), dans
le cas général la fonction Q (t) dépendra aussi de X.
Définition 2. Une jonction opérationnelle a (X), X Ç ]a, |3[ apparte­
nant au corps (M) ou (S ) est réductible sur l'intervalle ]a, J3[
si existe une fonction Q (t) £ M (resp. Q (t) £ S ), Q (t) -^k0 et Q (t)
ne dépend pas de X, telle que pour tous les X £ ]a, (3[ le produit
Q(t) * a ( % ) = tp(£; X) (6.14)
appartienne à Vanneau M {resp. S),
La somme et le produit de fonctions réductibles sur l ’intervalle
Ja, £[ sont de nouveau des fonctions réductibles. Montrons cette
assertion pour l ’anneau M. La démonstration est analogue pour
l ’anneau S.
Si ax (X) et a2 {X) sont des fonctions réductibles sur un intervalle,
il existe dans M des fonctions Qx (t) et Q2 (t) telles que
Qi (t) ai {X) = <pt (£ ; X) et Q2 (t) X a2 {X) =
= <Pa( f î M É i l f , % £ ) a t p [ ;
d’où
Qi ¥: Q2 ¥: [&i (X) -f- a2 (X)] — {Q2 ■)£ cpi) -f- (<?i -X- 92) ÇM
pour tous les X Ç ]a, f}[. Donc, la somme ax (A,) + a2 (A,) est une
fonction opérationnelle réductible.
De façon analogue l ’égalité
Qi x Q 2 i a i Q ) X a 2 i t y ) = {Q ^ q>i) X (Qi x- (P2) £ M
154
entraîne que le produit de deux fonctions réductibles est une fonction
réductible.
1
Mais si a (À,) est une fonction réductible, ne l ’est pas forcé­
ment. En effet, soit la fonction opérationnelle
si t < K
e(^) = r](ï ; M = | 1
si
De toute évidence, e (À,) est une fonction réductible sur la section
X 6 [0, oo[, plus exactement
0 si t <C X,
t X e (X) — Tji
t — X si t ^ X .

Donc, Q{t) = t, et manifestement e (X) = ^ ^

La fonction inverse ne sera pas réductible pour


e (X) ^ % (i ,* X)
XÇ[0, oo[. En effet, si elle était réductible, il existerait une fonc­
tion Q( t ) ÇM, Q (t)=?k 0 telle que

I? (f) * 7^ 7 = <P XÇ[0 , oo[.


ou
t
-J - J r\1{t — u;X)y(u;X)du
Q(t) = e {X) X cp (t ; X) o

ou
t
Q (t) = 4 r ] — X)q>(u\ X) du, X £ [0, oo[.
o
Figeons t (t = t0) et supposons que X >» t0. On a alors
*0
= rj {t0— u; X) cp (u; X) du = 0,
o
Donc, Q {t) = 0 pour tous les t ^ 0. Il n’existe donc pas de fonc­
tion Q (£) Ç M non nulle et telle que Q (t) et n’est
pas réductible sur la section ]0, oo[. Les opérations et notions fonda­
mentales d’analyse se généralisent facilement aux fonctions opéra­
tionnelles réductibles, en vertu de la règle générale suivante.
Une fonction opérationnelle réductible a (X) est continue dans
l'intervalle ]a, |3[ si existe une fonction Ç (£) Ç ilif telle que cp (t ; X) =
= Q (0 -X a (X) est une fonction continue de deux variables t et X
dans la section ]0 , oo L ^ € ]«, PL
155
On se sert de la notion de limite d’une suite d’opérateurs pour
introduire celle d’une fonction opérationnelle.
Définition 3. Une fonction opérationnelle a (X) possède une limite
au point X = X0 si pour toute suite Xn convergente vers X0 existe
lim a (Xn) indépendamment du choix de la suite Xn. On note
n->oo
lim a (X) = b.
%-+%0
Corollaire. Si une fonction opérationnelle a (X) est continue sur
un intervalle ]a, (}[, pour tout £ ]a, |3 [ existe
lim a (X) = a (A,0).

Ce corollaire découle immédiatement de la définition d’une


fonction opérationnelle réductible continue.
Une fonction opérationnelle réductible a (X) est par définition
continûment dérivable sur un intervalle la, p[ si la fonction <p (£; À,)
est dérivable par rapport à X et 6 M est une fonction continue

en t et X dans les domaines t ^ 0, X £ la, |3[. L’opérateur


dcl(
s’appelle dérivée continue de a (X) et se note a' (À,) ou — ; donc,

<6-15)
Prouvons que la définition de la dérivée est indépendante du
choix de Q (t). En effet, si cpx (£; X) = Q1 (t) -X- a (À,), il est évident
que
Q ■X- cpi = Qi -X (p,
ou bien
L l
j Q (t — u) <pi (u ; X) du = -rg j Qi (t — u) cp (u ; X) du.
o o
Comme dA
- et 4^-
OA
sont continues en t et X, il vient

du = -]L j Q ( t - u )

i i
d d
d'h dt
J Qi (£ — u) cp (u ; X) du = j Qi (t — u) ô(p ^ du.

On a donc
1 ^ dtp _ _ 1 _
L = Qi x/ iîE.
Q * i îd% * dX * (?! * dX ~~ Q dX ’
156
Et la définition de la dérivée est indépendante du choix de la fonc­
tion Q. La dérivée d’une fonction opérationnelle réductible possède
les propriétés de la dérivée ordinaire.
Propriétés de l a d é r i v é e continue d’u n e
fonction opérationnelle
1. Si des jonctions opérationnelles a (X) et b (X) possèdent sur un
intervalle la, Pt des dérivées continues, leur somme et leur produit
possèdent sur cet intervalle des dérivées continues telles que

[a (X) + b (X)]' = a' (X) + b' (X), (6.16)


[a (X) * b (À,)]' = a' (X) * b (X) + a (X) * b' (X). (6.17)

En effet, par hypothèse, il existe des fonctions Q1 (t) G M et


Q2 (t) G M telles que
Qi (*) * a (X) = (Pi (t ; X) GM , Q2 (t) * b (t) = cp2 (t ; X) G M ,

et existent les dérivées et En multipliant les égalités pré­


cédentes respectivement par Q2 et Q1 et posant Q = Qi (t) Q2 (t),
on aura
Q X a (X) = Q2 (t) X (pi (t ; X) = ^ (t ; X) GM ,

Q ¥: b (X) = Ç 1 (t) -)(• (p2 (£ ; ^) = ^2 (^ î ^) G

Par hypothèse, existent les dérivées - et appartenant à M et


continues en t et X; t G [0, oo[, X G ] a, J3[, donc les fonctions
'Pi (£; X) et ^P2 (£,* X) possèdent aussi des dérivées et dX
continues pour t G[0 , oo[, À-Gla, |3[ et telles que

e t 4(5À
^. = <?l
V 1 (Vt/) */\ a<P2
Q% ‘
On a ainsi
Q * ( a ( X ) + b ( X)) = W i (t ; X) + ' P2 ( f , X) = W ( t ; X ) £ M
et

Pour prouver (6.17), formons le produit

Q X Q * [ a ( X ) * b ( X ) ] = y l ( t ; X ) * W 2 ( t ; X).
157
Posons Q-¥;Q = Q 2’, il vient

[a (X) * b (X)]’ = - ^ IJC-1V, * V J =


t
= -& -& ■ - k l x) d u =
o
t
J__d_ (t—u ; X)
dX (u ; dw +
<?2 dt l
0

1 d
Q2 dt * Y a+

+ * lSH — * i r - * & * q>2 +

+ <?1 * cpi * <?2 * - ^ 1 ] = ^ 7 * * ^2+

f — * q ) i + - ^ * - | £ - = a ' M * &(*) + «(*) * &' (X). ■

2. .Si ime fonction opérationnelle réductible a (X) est constante


sur un intervalle ]a, p[, i.e à toute valeur X Ç la, p[ est associé le même
opérateur a, alors a' (X) = 0. Inversement, si a' (X) = 0 pour tous
les X Ç ]a, p[ la fonction opérationnelle a (X) est constante sur l'inter­
valle la, p[.
En effet, si a (À,) est constante sur ]a, p[ on aura = 0. Donc,

a' (X) = 0 et, inversement, si a' (X) = 0, ^


dX
= 0, X 6 la, PL donc cp

ne dépend pas de X. L’égalité a (À,) = cp entraîne que a (X) est


constante sur l ’intervalle ]a, p[. ■
3. Si c est un opérateur quelconque ne dépendant pas de X et a (X)
une fonction opérationnelle possédant une dérivée continue dans l'in­
tervalle la, p[, alors [c ■)£ (À,)]' = c -)j a' (X).
Cette propriété découle des propriétés 1 et 2.
\
4. Si les fonctions opérationnelles a (À,) possèdent des dérivées
continues, alors
( 1 y a' (X)
\ a (X) ) a2 (X) *
où a2 (X) = a (À,) a {X).
158
y
En effet, une dérivation de l ’identité 1 = -)£ a (À,) par rap­
port à X et la propriété 1 donnent
1
a(X) + ‘Ï W * a' W -
ou
«' « .
(^ )= a,(X) (X)
5. Si des fonctions opérationnelles a (X), b (X) et b(X) possèdent
sur un intervalle ]a, |3[ des dérivées continuesf alors
/ a (X) y _ a' (X) b (X) —a (X) b' (X)
\ b (X) J ~ b( X) Xb (X)
(6.18)
En effet, les propriétés 1 et 4 impliquent

( T $ ) ' - a' W w + fl(X) ( w ) ' =


_a' ( X) a(X)b' (X) _ a' (X)b(X) — a (X) b' (X) —
— b(X) b*(X) ~ b*(X) ' “
6. Si une fonction opérationnelle f (X) possède une dérivée continue
f (X) sur un intervalle ]a, (3[, et cp (À,) est une fonction numérique conti­
nûment dérivable définie sur ]pi, v[ et prenant ses valeurs dans Vinter-
valle ]a, p[, alors la fonction composée F (X) = f [(p (A,)] possède une
dérivée continue et
F' (X) = /' [cp (X)] (p' (X).
Il existe en effet une fonction Q (t) 6 M telle que g (X ; t) =
= Q {t) f (^) possède une dérivée De toute évidence,
g [cp (X); t] = Q ( t ) * f [(p (X)] — Q(t) % F (X),
donc
r (x ) = q,- ( i ) = f i<p (X)] <p- (X). ■

Les dérivées continues d’ordre supérieur se déterminent comme


d’habitude :
m = [ / w , n m = if(n- i} ( w ,
on suppose que les seconds membres ont un sens.
L ’intégrale définie de fonctions opérationnelles réductibles con­
tinues peut être introduite de la même façon que la dérivée.
Il existe toujours dans Vanneau M une fonction Q (t) telle que
P P
j Q -X- a, (X) dX = O (t) £ M ; l ’intégrale j a (X) dX est par définition
a a
P
Vopérateur i.e. j a (X) dX = .

159
P
Cette définition est correcte. L ’intégrale J a (X) dX est indépen-
a
dante du choix de la fonction Q (t). En effet, si P (t) est un opé­
rateur tel que
P P
f P(t) X a (X) (t),
a a

alors
Y (t) _ O (t)
P (0 <?(0 •
En effet, en posant
Q X a {X) = (£; 'X) et P a (À,) = f (i; X),
on obtient
Q (t) * V (f; X) = P ( 0 * <p (ï ; X),
OU
t t
f Q (t — u) Y (u ; X) du = J P (£ —u) cp(u ; X) du,
o o
d’où
t t
j Q (t — u)W (u ; X) du = [ P (t — u) cp (u ; X) du.
o o
Intégrant sur X entre a et p, on obtient
P t P t
j dX ^Q (t — u) 'F (u ; X) du = j"dX ( P (t — u) cp(u ; X) du.
a 0 a 0
Intervertissant l ’ordre d’intégration
t P t p
Q (t — u) du j W(u; X) d X= h P (t — u) du | cp(u ; X) dX,
0 a 0 à

\ Q (t — u) W (u) du = f P (t — u)® (u) du,


J0 *o1
donc
Q X ^ = P >K O . ■

Au passage nous avons démontré l ’égalité


P P
j Q (t) x V {t ; X) dX= Q (t) x j 'F (t ; X) dX. (6.19)
a a

160
L’intégrale de la fonction opérationnelle possède toutes les
propriétés d’une intégrale ordinaire, savoir
a
j a (X) dX = 0,
a
P P
c -X: a ( X ) dX = c -)£ j a (X) dX
*a a
(c est un opérateur quelconque ne dépendant pas du paramètre X) ;
P <x
j a ( X ) d X = — j* a (A.) d X ,
a P
P v y
j a (X )d X = j a(X )dX ,
a a
P p p
j [a (^) + b (X)] d X = j a (X) d X -j- j b (X) dX.
a a a
Si des fonctions opérationnelles possèdent des dérivées continues,
alors
P P
[ a' (X) X b (X) dX = a (|3) b (|3) — a (a) % b (a) — j a (X) ->£ b f (X) dX.
*a a
Si une fonction numérique cp (X), définie sur l ’intervalle ]fx, v[,
prend ses valeurs dans l ’intervalle ]ct, p[, (p (pi) = a, <p (v) = |3 et
possède une dérivée continue cp' (X), alors
V (p(V )

J /[<p(X)]q>'(^)<^ = j b ( X ) d X .
H <P(jx)
De façon analogue, on peut généraliser aux intégrales de fonctions
opérationnelles les autres notions de la théorie de l ’intégrale définie.
oo
En particulier, la définition de l’intégrale impropre j f (X) d X ,
o
An
comme la limite, lorsque n — oo, de la suite d’opérateurs j /(X) dX
o
ne dépendant pas du choix de la suite de nombre A n -)-oo,
Soit la fonction e (X) = q ( t; X). Calculons sa dérivée e' {X).
On a
0 si t < c X ,
t* ¥: e{X) = 'ï\2 {t \X) (t— a)2 si X, 2
11-0936 161
donc
dr\A‘ ; » I 0 P °ur * < X’
dX 15 l —(t — X) pour t ^ X .
t
où r]i (t ; A,) = j r] (u; X) d u et, par conséquent,
o
—de—(X) -_ e „/ n( a\ j_- r\1 ( t ; X ) _
j-2 - 1t %(«;&)
- ,

or 7t = p et -^ %t L—- = t] {t ; X) = e ( X ) , donc
e' (ty = — p e (X). (6.20)
D’autre part, on a montré (cf. (5.10)) que
e (X) e (jx) = e (X + fx). (6.21)
Jusqu’ici la fonction opérationnelle e (X) était définie pour
X > 0. Définissons maintenant e (X) pour X <C 0 en posant
e ( — ^) = T J ï y ’ X>0.
Montrons que dans ce cas l ’égalité (6.21) est réalisée pour tous les X
et fx réels.
En effet, pour X < 0 et |x <; 0, on a
«(*■)«(!») = e ( _ X) * e(_|») = « ( - M * « ( - | * ) "

= é - ( - X - (1) = e (x + P)-
Si X > 0 et (x -< 0, on distinguera deux cas. 1) X + fx > 0, il vient
(cf. (5.10))
« W *W = TT^T = nV! - w = ”(l ; ^ — (H- ri.
2) A,-(-(x<;0, on a

= -Ix-,,)— (*+ !*>•


Donc, l ’égalité (6.21) est valable pour tous les X et j.i réels. La fonc-
tion n ’est pas réductible, par conséquent, l ’égalité (6.20)
n’a pas de sens pour X -< 0. Mais on peut définir formellement la
e\X)
dérivée de , X > 0, en posant Dans
(îfl)) = - e{X)^e(X)
ce cas (6.20) entraîne

( e (X) ) = e (X) * 1 (X) = P V(X) '


162
Les propriétés de e (A) avec A <Z 0 énumérées ici suggèrent la nota­
tion
e (A) = e~Xp (6.23)

pour tous les k réels.


Au § 5 on a montré (cf. (5.73)) que

f 0 si £ < A ;
6 P = { /(* — A) si t ^ k .

Pour k <C 0 en général e~p^f (t) est un opérateur. Au lieu de e - r t / (i)


avec k <C 0 il est plus commode de considérer ep^ f (t) avec k > 0 .
Pour que l ’expression ep%f (t) soit réductible à une fonction, il est
nécessaire et suffisant que f (t) soit nulle sur l ’intervalle [0 , À,].
t
Plus exactement, j* / (u) du = 0 pour tous les t £ [0, A]. En effet,
o
si ep%f (t) = (p (t) est une fonction, alors / (t) = e~pX<p (t) et / (t) = 0
(cf. (5.73)) pour t £ [0, A[. Inversement, si f (t) = 0 pour t 6 10, AJ,
alors
0 si f £ [0 , k[
e~p (6.24)
f(t) si £>A

pour tous les t > 0. Donc, ep%f (t) = f (t -f- A,) est une fonction et

ep^f (*) = /(* + A) (6.25)


pourvu que
i
J f (u)du = 0 pour tous les t £ [0, A],
o
Soit / (t) 6 L. L’expression a (k) = (A) est visiblement une
A
fonction opérationnelle. Calculons l ’intégrale j e~%pf (A) dk.
o
Comme
f 0 si t «< A
t ¥:
a^ i (t — k) f (k) si t ^ k ,

la fonction t a (k) = (p (t; A) appartient à l ’anneau M pour tous


les A 0. La définition de l ’intégrale d’une fonction opérationnelle
ü* 163
entraîne
A A

j e- ' wf (X) dX = Y * j <P(*î k ) d X =


0 0
' t

p j (t — X) f (X) dX si t QO, A[,


o
= J A
P f (t — X)f(X)dX si t ^>A,
l o

j" e~^vf (X) d X = j / (X) dX si t £] 0, A [.


o o
On a donc
A
p j e~vXf (X) dX = f (t) si £0 0, .4[,
o
Supposons maintenant que
A j <C A 2 <C A g • • • <C <-C -^ti+i • • •»
n
lim An — oo et an = p e~%vf (X) dX.
n - > oo

Montrons que la suite an est convergente lorsque n ->-oo. En effet,


soit ]0, T [ un intervalle quelconque fixe et n0 tel que A n >» T.
Pour tous les n >> n0 on a alors
t

^ - = « * a B= f f ( X) dl , tQ0,Tl,
0
d’où résultent la convergence et l ’égalité
lim an = f (t).
?l-> oo

On constate que la limite ne dépend pas du choix de la suite A x <C


< ^ A 2 <C . . . <C A n . . . Donc, existe l ’intégrale impropre

p j e-v^f (X) dX = f (t). (6.26)


o
On a mentionné plus haut (cf. § 5 pt. 2) que l ’opérateur est une
extension de la notion de fonction. Pour cette raison, dans certains
cas, il est commode de conserver la notation a = a (t) pour les
opérateurs même si, désormais, la notion de valeur d’un opérateur
en un point de la section [0, oo[ n’a plus de sens. Par exemple,
164
récriture a (0 ) ou, plus généralement, a (t0), où t 0 est un nombre,
n’a pas de sens. Cette écriture conventionnelle est souvent utilisée
pour l ’opérateur p :
p = à (t). (6.27)
Dans ce cas, compte tenu de (5.73), l ’opérateur pe-to peut être
représenté par
pe-^v = ô (t - X). (6.28)
L’égalité (6.26) s’écrit alors
oo

J ô(t — X)f{X)dX = f(t). (6.29)


b
L’opérateur ô (t) est appelé fonction impulsionnelle ou ô-fonction
de Dirac. On peut définir formellement la dérivée ô' (t) de la fonc­
tion impulsionnelle en posant ô' (t) = p 2. On introduit de même
formellement les dérivées ô(n) (t) de tout ordre. Ainsi, la dérivée
d’ordre n de la fonction ô (t) est l ’opérateur
pn+i = ô<n>£. (6.30)
Cherchons l ’opérateur
i,n+ie-Xp= g c n ,^ _ ^ > (6 .31)
oo

Calculons j f(X)àm (t — X) dX. De toute évidence,


o
oo OO t
j 6 ^ { t ~ X ) f { X ) d X = pn+i j e- ^f{X) dX = p n+1 f f (X) dX,
0 0 0
ou

j f(X)à(n)( t - X ) d X = pnf { t ) , f { t ) £ L. (6.32)


o
Si / (t) est n fois dérivable et f(rt) (t) Ç L , de (5.66) il suit
p nf (t) = n (t) + Pnf (0 ) + P^ r (0 ) + . . . + p /^ -1) (0 ),
ou
pn f (t) = Pn) (t) + Ô(n-1) {t) f (0 ) + ô<n- 2>(t) /' (0 ) + . . . + ô (*) /<"-*> (0 ) ;
(6.33)
ainsi donc, si / (n) (£) ÇL, alors

î f {X) ô<n>(t — X)dX = f ‘n>(t) + ô'71"1) (t) f (0) -f . . . + ô (t) fin~1} ( 0 ).


V
o
(6.34)
165
En particulier, si / (0) = 0, /' (0) = 0, . . . . (0) = 0, alors

j f(X) ô(n>( t - X ) dX = f (n>(*). (6.35)


o

§ 7. Opérateurs réductibles à des fonctions


1. Opérateurs réguliers. Un opérateur a ç est par définition
régulier s’il est associé dans le corps (S) à une fonction a (p )
régulière au voisinage d’un point à l ’infini. Les opérateurs réguliers
forment une classe très vaste et très importante pour les applica­
tions. De toute évidence, la somme et le produit de deux opérateurs
réguliers sont des opérateurs réguliers. Un opérateur régulier est
toujours réductible à une fonction. Ceci découle du théorème sui­
vant.
Théorème 1. Soit a (p) un opérateur régulier, i.e. au voisinage
oo
du point à Vinfini | p | > R on a alors
“ <*>- S î r
k=o F
oo oo
(7.1)
k=0
La série entière converge sur tout intervalle [0, A], i.e. le rayon de
convergence est infini.
oo

D é m o n s t r a t i o n . La fonction "V. — est représentable par


ft=i
une intégrale de Laplace (cf. § 2, théorème 2).

h= 1 0ft=i
donc
oo oo
ah _’V
Z i ph- 1 — Zj (k — 1)!
h= i h=i
la série converge pour tous les t , d’où, en multipliant par —,
P
oo oo

Zi ph — Z j k\ ’
h=t h=i
par conséquent,

« - « ü » - 2 £ = 2 3 r
h=0 h=0
166
Théorème 2. Si la somme

?;Fn ( p) =P( p) , (7.2)


0
où Fn (p), n = 0, 1, 2, . . . est une suite d'opérateurs réguliers, est
uniformément convergente vers F (t) dans le domaine | p | > R, alors
F (p) est un opérateur régulier et
oo

F(p) = ^ F n (t), (7.3)


0
ou
F«(t) = F(p).
La série (7.3) est uniformément convergente sur tout intervalle [0, A],
D é m o n s t r a t i o n . Toute fonction Fn (p) est régulière dans
le domaine | p \ > R. La convergence uniforme entraîne que la
fonction F (p) est régulière dans le domaine | p | > R. Si CRl est
un cercle centré en p = 0 , on sait que
tk 1 Ç ePt dp
k\ ~2n7 J ph+1

En remplaçant par ^
f - fe— dans l ’égalité (7.1) et en sup-
CBl p
posant que le rayon R i de CRl est plus grand que R, on obtient

éû 1 d p - ‘ (*)• (7-4)

Appliquant cette formule à Fn (p ), on obtient

<7-5)
cRi
et en vertu de la convergence uniforme de la série (7.2)
oo oo
2 '.w - k îÎ 2 ^ ' ^ .
0 CRi 0

ou

2 * .< * )= 5 3 1
0 cRi
167
Reste à démontrer la convergence uniforme de la série (7.3)
sur l ’intervalle [0,^4]. Soit e > 0 ; il existe alors un N tel que

I F F n ( p ) l < s e - R*A , \ p \ ' ^ R 1> R .


h=N

Donc de (7.5) et de la dernière inégalité on déduit


°o
^ r> /+\ 1 f e~R'A e | ePl | 2nRxz
2 K m ) — ST— Ld(p < 2 ï ï s : < e-
n=N 'R,

et | Fj ^ 'n (0 l “< 8 Pour tous les £Ç[0, A). La convergence unifor-


n=N
me est démontrée. |
E x e m p l e s . De toute évidence l ’opérateur e p est régulier.
On a

e p
= 20 - ! D«

La série est convergente pour | p | > 0, donc


^ oo

e“ = 2 ( - i r g $ - = J , ( 2 V Û ) .
0
De façon analogue, on a
x _
e p = J 0 (2 V — Xt) = J 0( i 2YXt ) = I 0(2 V u ) .

On établit de même sans peine que


V

^re'“ = ( | ) 2 / v(2 V Ü ) , (7.6)

-Le7 = (j-)T / V(2 V u ) . (7.7)

L’opérateur p est visiblement régulier et pour


y p2 -i-x2
0 on a

X2
= ( i+ ^ ) ' 2 = 2 ( - T ) ( ^ r =
k=0 k
V 1

168
ou

P _ Z - T ( - T - l ) - - - { - T - k+ i ) < ^ h
Y Da i 1,2 2j Æll-2-3 ... fc(fc-f-l) ... (2k — i)2k
^~ k=0
U \ 2ft
_ x i ( — l)ft 1 -3-5 . (2k— 1) (Àf)2fe
Zj 2h-k I-1 -3 . (2k—l)-2kk ! S (k\)> = J o (toj;
fc=0 fe=0
donc —— p = J g (Xt). On reconnaît l ’image opérationnelle de la
y p2 +
fonction de Bessel d’ordre zéro.
Au § 12 on démontrera
7 = p (V F + > ? - p ) n = *“/ „ (W).
Le premier membre est un opérateur régulier (cf. (12.12)). On démon­
tre cette formule en appliquant la méthode précédente.
2 . Calcul de certains opérateurs. En calcul opérationnel on a affaire
à des opérateurs se ramenant en principe à la forme a (p ) (cf. § 6 ).
Mais d’abord il faut indiquer des critères de réductibilité d’un
opérateur a (p) et, si réductibilité il y a, le moyen de trouver cette
fonction. Ce problème est souvent résoluble de façon approchée,
i.e. on ne peut calculer que des valeurs isolées de la fonction.
Une condition nécessaire et suffisante pour qu’un opérateur a (p)
soit réductible à une fonction cp (t) Ç S est que a (p) et <p (t) vérifient
la relation

a (P) = P j <P{t)e pt dt, Re p > y. (7.8)


o
Donc, l ’opérateur a (p) se ramène à une fonction (p (t) si la fonction
de la variable complexe - p - est représentable par une intégrale
de Laplace absolument convergente. Au § 2 on a énuméré les condi­
tions suffisantes pour qu’une fonction analytique donnée dans
R e z > y soit représentable par une intégrale de Laplace. S’il est établi
qu’un opérateur a (p) se ramène à une fonction, pour trouver cette
dernière dans le cas général il faut se servir du théorème d’inversion
de l ’intégrale de Laplace
Y + io o

v(f)=éiê
[ i r ‘ TtdP- <7-9)
Y—ioo
Si l ’on peut dériver sous le signe d’intégration on a
y + i° ° _

(7.10)
Y-200
169
Pour obtenir une expression commode au calcul de la fonction cp (£)
il faut déformer le chemin d’intégration dans les formules (7.9)
et (7.10). Parfois en appliquant le lemme de Jordan et le théorème
des résidus on peut obtenir cp (t) sous la forme d’une série.
Théorème 3. Supposons que 1) a (p) est une fonction régulière
en toute région finie du plan de la variable complexe p sauf en un
ensemble de points p 1, p 2, . . ., p n (| p 1 | < | p 2 | < . . . < | p n | <
<C . . .) qui sont les pôles de la fonction et que R ep n «< y 0 pour
P
tous les n ;
2 ) existe la limite

Y+ioo _ y+zoo _
J_ I' a (p)
lim f a- M e* ' d p = ± , f aM ept d p, 7 > 7 o ;
(0 -* oo
2ni J P * 2m J p
y —zoo y —zoo

3) existe une suite de contours simples cn s'appuyant sur la droite


Re p = y aux points y + iPn* 7 — (Ces contours sont contenus

dans le demi-plan Re p <C 7 et ne passent pas par les pôles pn.) Chaque
contour cn renferme l'origine des coordonnées et les n premiers pôles
Pi* P2> • • -, Pn (fig. 26).
4) pour tous les t > 0

lim T ? M ertdp = 0 ;
n-*<x> J P ^
cn
alors la valeur de Vintégrale est égale à la série convergente
‘Y+ioo— 00
él [ •-Ps'dp-ZrAt),
y —ioo n= 0

où r.n (t) est le résidu de la fonction ^i£lept au point p = p n (n =


P
= 1 , 2 , . . .) et r0 (t) le résidu au point 0 .
170
R e m a r q u e . Si la fonction —— vérifie les conditions du
P
lemme de Jordan, il semble naturel de prendre pour contours cn
des arcs de cercle.
Si existent des suites de nombres positifs (5n et Ô7i et un nombre
Q > 0 tels que
l ) l i m p n = oo, l i m ôn = 0 ;
n^oo n^oo

2) g(q ± iftn) a (—
|x |< p n
o ± t6 n < Ô n, — +

pour contours cn on peut prendre celui de la fig. 27.


E x e m p l e s . 1 . L ’opérateur]/p e~%V'p, X > 0 . La fonction J (p) =
= — est visiblement bornée dans le demi-plan Re p >
>Y o> 0 et l ’intégrale

1
r----- e %
*"|/0 -("îX d%<C_ o o .
1
—o
Y oJr it

donc (cf. théorème 2 , § 2 ) la fonction / (p) est représentable par une


intégrale de Laplace. Ainsi l ’opérateur Vpe~^Vp est réductible

-fi,7* îfin y + LJ3n

y
0 a

~fin ifin y--ifin


Fig. 27

à une fonction. Cette fonction prend une valeur égale à l ’intégrale

1 v+r°° e-kVv+tp
dp, y>0.
2 jiî J 1f -p
y -io o

171
Pour calculer cette intégrale faisons le changement de variables

V TP x w. On a
2 V 't
7+200 /— 7+2oo /_/ — %\2
è !
7 -io o
î
7 — io o
‘ { m ) ' “ ‘' « ' w ) -
bl
4t f
1 ---- 4t— \ ewi dw ;
jiîi ly/ t J

la droite Re p = y se transformant en l ’hyperbole L , et

4<
y p e -».V? = - f _ c ,
ni y t

où C - [ ew* dw est une constante. Pour déterminer Ct posons X= 0


L
(cf. § 6 , pt. 2, corollaire). Alors Y P —----- 7 = mais
hj y £

V ? - p* = <~T i
r 1__ L \
( H - )
on a donc /=_ = —%-r=. ou C = i Y n ; et
1/r ni ni l / T

11 -—
4< (7.11)
1 ^ V îit

2. L’opérateur ^ r= = = e- ^P,p2+1, ^ > 0. Gomme Re y p 2 + 1 );

> 0 lorsque Re p >• 0 , la fonction / (p) e-iVp2+i remplit les


y p2+ i
conditions du théorème 3, § 2 . Donc, l ’opérateur — p2 e-lVp2+i
V pa+ i
est réductible à une fonction qui prend une valeur égale à l ’intégrale
1 K+r°° e-\{VWTl-v)
e(<-£)p
2ni* A —J7 oo Y p*+ 1
Posons
,-I (V p 2+ i - p)
CD(p) =
y p®+ 1
172
La fonction CD (p ) possède deux points singuliers : p = i et p = —i.
Joignons-les par une coupure. Dans ce cas CD (p) sera régulière et
univalente dans le plan muni de cette coupure. La fonction w =
= V p 2 + 1 — P applique le plan de la variable complexe p avec
la coupure dans le disque unitaire du plan de la variable complexe w.
Donc
_ el
W p 24 - 1 I l / p 2+ l I *
Et O (p) remplit les conditions du lemme de Jordan. Ce dernier
entraîne que pour t <C l l ’intégrale est nulle, et pour t >■ l
Y+ioo
1 e-ÉVV+i e-i( V V + i -p)
2ni 1
ept dp 1
-2 n l J
V p 2 4-1
e«-i)p d p ,
y —zoo C

où c est un contour quelconque fermé contenant la coupure du plan


de la variable p. Si dans la dernière intégrale on fait le changement
de variable w = ^ p 2 -\r i — p, il vient
1 e- i ( V p«+ l-p)
2ni î V p 2 4 -1

où r est un cercle quelconque | w | = const. En posant z = w t

on déduit l ’égalité
J_ f duL = J _ [ e~ Vi2-t*T(z- T ) j z
2ni J e w 2ni J z
r r
it
2n j* e - i V t * - ¥ cosdq).
-n
n
1 r
Or on sait que (cf. [34]) que ] e~ixcos(p d(p = J 0(x)t donc
-71
0 , si
— P *-£VW 1 (7.12)
V Pa4-1 J o { V t 2— l 2), si * >
3. L’opérateur ln (l4 -p ). Considérons l ’intégrale

y —ioo

Prouvons qu’elle est convergente et ramenons-la à une forme


qui en facilite le calcul. Traçons dans le plan de la variable p = reicp
une coupure joignant le point p = — 1 au point à l ’infini en suivant
173
la partie négative de l ’axe réel. Dans le nouveau plan, la fonction
sera une f0lic^ 0n régulière univalente prenant les valeurs
ln | 1 —r|-j-^ï n4. In | 1 —r| —ni
—r et —r
sur les bords de la coupure.

1w

0
X
— —

Fig. 29

Soit un contour fermé L (fig. 28). De toute évidence

èû \
L

Or la fonction O (p ) = -n remplit les conditions du lemme


de Jordan. En supposant maintenant que R oo, on s’assure que

éû [
y —io o r
où r est le contour de la figure 29. En tendant ce contour sur les
bords de la coupure, on obtient
JL_
2ni !üii±£> e”‘ dP = é û ] lD (r^ ;1)+- ,ti e-'{ dr +

ln (r— e _ r( d
r

oo
r e~u
d’où il suit que ~ j ^ ept dp \ — d u , et
r t

ln (1 -J-p) = j ~ du = — E i( — t). (7.13)


t

174
h H~\/
4. L’opérateur c * -JL £ £ ] 0 , H» Pour le calculer on se servira
ch Z1/ p
__ _ icp
du théorème 3. Soit Re p > 7 ! > 0 , p = rei(v, alorsy/~p = ] / r e 2

etcpÇ J — - j - , y [ , d’où

R e l/p = l / r c o s - |- > l / r ^ — = } / " -y > [ /" -y ,


ou a donc

ch^l^ p ,- 1 4 .- “26 ■+ . 4 2 ' |


g(S-l)Vp ^
ch 11f p 1 +e
-2lVp
1 +c
D’où il suit que pour ££[0, l[ l ’intégrale
-Y+ioo
ch 11 f p evt dp
— f
2jiî JJ. ch 11/'p P
Y—200
est absolument convergente. La deuxième condition du théorème
““ ch. H*1
3 est réalisée. Les points singuliers de la fonction / (p) = —-----—
ch l V
y pv
1 \ 2 j^2
( k —y J -jp , k =

= 1, 2, . . . Donc, la première condition du théorème 3 est égale­


ment remplie. Montrons que la troi­
sième condition l ’est aussi. Plus
exactement montrons que sur les
paraboles (fig. 30)
2 an
r=
1 —cos tp
sin22 +-
9■

OU
nn
an ——
on a l ’inégalité
ch \ V P +ri.
ch l Y P
En effet, des calculs directs montrent
que si le point p = reup est situé sur
la parabole, en utilisant l ’identité | ch (x + iy) |2 = sh2# + c o s 2 y,
on obtient
ch I V p 2 sh2 anl ctg y J + cos2 anl
< 1.
ch l Y P sh2 ^anl ctg y J + 1

175
En désignant par cn l ’arc de parabole NAM, il vient comme dans
la démonstration du lemme de Jordan que lorsque £ £ [0, l[ et
t> 0
ePt
lim f ch 6 Vp dp - 0 .
P
en ch l Y P
Ainsi, toutes les conditions du théorème 3 sont remplies. Par consé­
quent,
Y+ioo
c ht Vp ePt
P * p = S rh (*).
Y—ÎOO chi y p k=0
où r0 (t) est le résidu au point z = 0 , et rh (t) de résidu au point p h.
Tous calculs faits, on obtient

chA Vri
r h 1. 1 f n
ch l Y P
= 1+ i-
n
^
ÿ ^
2k—
— 11
(»"?)’■£ cos &(f-P
2Z
, (7.14)
h=l

3. Transformation d’Efros. Il y a parfois intérêt à se servir du


théorème 5, § 2 pour établir si un opérateur donné a (p) est réduc­
tible à une fonction et pour le calcul de cette fonction. Ce théorème
entraîne le
Théorème 4. Si Vopérateur a (p) est représentable par une fonction
composée

« (p )= / > # [ - — - ] . (7.15)
où Vopérateur h (p) est réductible à une fonction h (t) Ç S , et H (z)
est une fonction analytique dans le disque | z | ^ p, H (0 ) = 0 , alors
a (p) est réductible à une fonction a (t) £ S.
D é m o n s t r a t i o n . En effet, par hypothèse, la fonction
est représentable par une intégrale de Laplace absolument

convergente. D ’où il suit que la fonction H [ — est représentable


par une intégrale de Laplace absolument convergente, i.e.
_ oo

a (p) = pH [ - ~ ] = P J a(t) e~pt dt,


o
et l’intégrale est absolument convergente pour Re p >» y, donc
l’opérateur a (p) se ramène à une fonction.
1 1
Soit la fonction G (z) = ^zrz — y » °ù £ est un paramètre
complexe. Il est évident que G {z) est analytique dans le domaine
| z | <C | £ | = p, donc l ’opérateur ---- =--------— se ramène à une
P
176
fonction. Posons

P P_ Ph(,p) = K ( t ; Ç). (7.16)


h(p) ^ i(tp —h{p))
l-
P

En multipliant les deux membres de l ’égalité par — üT (£) et inté­


grant sur le cercle | £ | = p, on aura
pH(t) dt

2 ni Ji 2s r j jk v . q b m
ltl= P £-
h(p) Itl=p ltl= P

Or H (0 ) = 0 , donc la formule de Cauchy (1.20) donne

K ( t ; Q H ( Q d l = a(t). (7.17)

Cette formule peut être appliquée au calcul de la fonction a (t).


— 1
Un exemple simple est h (p) = 1 ; alors pH est un opérateur
régulier. On a
_i

¥
et

ph { \ ) - 4 ü j
J.
En posant -£- = z, on obtient

*(p ) = p h {j ) = 4 ü I
ISI-i-
Cette égalité s’identifie à (7.4).
Voyons un autre procédé de calcul d’une fonction par son image
opérationnelle.
Théorème 5. Si un opérateur a(p) est représentable par a(p) =
oo
(g (p))
et a) (p) = p j O (t) e~pt dt et j | O (t) | e~yot dt<C oo,
0
pq (p)
o o
où y0 >> 0 ; b) q (p) est une fonction analytique dans le demi-plan
R ep >> Y o 0 et vérifiant la condition R eç(p )^ Y 0, alors Vopéra-
1 2-09 36 177
teur a(p) se ramene à une fonction appartenant a S :

a (P ) = \ L (t ; g) O (g) dg, (7.18)


0
ou

L( t ; l) = — e - ^ P \ (7.19)

D é m o n s t r a t i o n . Les conditions a) et b) entraînent la


convergence uniforme et absolue dans le demi-plan Re p ^ y 0 de
l ’intégrale
1 ^t> (q (p)) = f e-l9(p>® (|) d%.
< (7.20)
? (p)
En effet,
oo oo

j e-|g(P)(D(g)dg|^ j e~i Re9(p) | (D (^) | ^ ^

< j e-lvo IO {l) Idl < oo, (7 .2 1 )


o
donc l ’intégrale (7.20) est une fonction analytique dans le demi-plan
Re p ^ y0. L’inégalité
(g (p)) j e - i v o | <D | ( g ) | d ?
? (p)

entraîne que la fonction ^ - q. ^ est uniformément bornée dans


7 (P )
le demi-plan Re p ^ y0, donc existe l’intégrale (cf. théorème 3, § 2)
Y + io o __

1_ ( ®(g (p)) e P t d p = a (t),


2n i J p 2q ( p ) y v
y —ioo
et

P j a (0 dt = ^ p qj( p^) = a(p). (7.22)


0

Ainsi, l ’opérateur a (p) se ramène à la fonction a (t). Pour calculer


a (i) on remarquera que quel que soit g £ [0 , oo[, l ’opérateur — e ' ^ p)
P
se ramène à la fonction
1 y+Ç°° e-l7(P)+P*
L (f < ? ) = w 1 ----- S-----
(7.23)
Y - to o

178
„ I« (P )
puisque la fonction n2 ? £ [0 , oo[, remplit toutes les conditions
du théorème 3, § 2 et, par conséquent, elle est représentable par une
intégrale de Laplace absolument convergente. En particulier,
l ’intégrale (7.23) est absolument convergente et eu égard à (7.20)
et (7.21), il vient
oo Y + i° ° A
) L (i ; |) O ® d i = lim 4 - j ^ J ,-Spw>o ® =
Y “ ÎOO 0
Y-f-i°° oo
1
2m 1 fdp\e-^®(%)d% =
y -io o 0

Y-Moo —
e p t Q (g ( p ) ) d p __
=—
2ni Jt q (p )
—1- = a (t).
p2'
y-ioo
Comparant avec (7.22) il vient

î)V(i)dl,

d’où l ’on tire

® (v (P)) = p q (p) ) L ( t ; ?) <î>© d l ; (7.24)

multipliant les deux membres par l ’opérateur &(p), on a

b (p) O (q (P)) = P& (p) 2 (p) j L (t ; £) O (£)


o
Si l ’on pose pb (p) q (p) L (t ; £) = T'(2 ; £), on obtient
oo

~b(p) ® (q (p)) = j Y (t ; £) O (l) dl.


o
En général, cette intégrale est convergente au sens opérationnel
(cf. § 6 ). L’égalité (7.24) définit la transformée d'Efros.
1 1
E x e m p l e s . 1. Soit q (p) = —, De toute évidence, Re — ;> 0
si Re p ;> 0. Donc, = 0. En vertu de (7.6) il vient

L ( t \ t) = je~~* = y r - J t ( 2 V t î )
et
oo ^ ___

® (-) =
0

12 * 179
En appliquant aux deux membres de la dernière égalité l ’opéra-
t
1 ---
teur pl n et compte tenu de ce que p l nL (t ; £) = ——e f =
n
= { j Ÿ J n(2 VU) , il vient
oo 2L
P- ® ( 1 ) = j ® (a/„ (2 y il) ( j ) 2 i%.
0

2. Soit q(p) = Y p. De (7.11) on déduit


I2
41
^ - syî= ÿW
donc,
ü
± e- i Vp = L( t ; = L kt
pY p Y nt
d’où
i -4?-.
7 k It* -'
ou
oo £2

® ( K p) = j - p L - ^ c (7.25)

1 r / 1 \
3. Soit q(p) = —-=~. Pour calculer l ’opérateur O ( —— ) il est
VP 'V P
plus facile de déterminer d’abord —j à partir du premier

exemple, et ensuite fl) ^ j/ ^ y j = O ^ ^ j à l ’aide du deuxième.


On obtient, en définitive,
oo go oo ___

® ( w ) =ÿ k S e^ d|î®(u)'/i(21/|“) /!■**•
4. Soit <7 (p) = p+ . On a

H t, a = 1 (p+ i ) = i 2 ! J = 1 e- i Pj 0 ( 2 y t|),
P P P
ou (cf. (5.73))
f 0 pour t •<
i («; 5) = j i / o (2 p 0 l i r

180
donc,

Jo ( 2 l / £ ( î - E ) ) C p ( i ) d S ,

ou
O ( p_(-— \ t
/ = j / . (2 VW^ï)) ® (i) <* (7.26)
p+ - 0

§ 8. Développements asymptotiques
1. Suites et séries asymptotiques. Soient donnés une fonction
/ (t) définie sur la, P[ et un point t0 appartenant à l ’adhérence de ce
domaine, i.e. à l ’intervalle [a, pi. Les cas a = —oo ou P = +oo
ne sont pas exclus. La notation / (t) = O (cp (i)) signifie que la
valeur absolue de la fonction f (t) dans l’intervalle la, p[ n’est
pas supérieure au produit d’une constante par la valeur absolue
de tp (£). Il existe donc un nombre Q tel que pour toutes les valeurs
de t 6 la, p[, I / (0 I ^ Q I <p (t) \• La notation f (t) = O ((p (t)),
t —>-i0 signifie que l’égalité | / (£) | ^ (? | cp (£) I est réalisée en un
voisinage du point tQ. Si, quel que soit e > 0 , il existe un voisinage
du point t0 tel que pour tous les t contenus dans ce voisinage on ait
| f (t) | <; e | <p (£) | ; on écrit alors f (t) = o (q) (t)), t -h»£0. Si dans
l’intervalle la, p[, t t0, qi (t) ne s’annule pas, alors la condition
/ (t) = o (tp (t)), t - + t 0 signifie que lim ^^ ■= 0 et la condition
t - t 0 ‘P " '
f (t) = O (q) (t)), t ^ - t 0 que le quotient C^p^(t) ■, t - + t 0, reste borné.
Citons quelques formules pour les symboles O et o :
O (O (cp)) = O ((p),
O (o (q))) = o ((p),
O (q)) O (V) = O (q>n
O (q)) o ǥ) = o (<pV),
O (q>) + O (q)) = O (q)),
o (cp) + o (cp) = o (cp).
Une suite finie ou infinie de fonctions cp (i) est une suite asympto­
tique lorsque t ->-£0, t £ lec, PI si les fonctions cpn (t) sont définies
sur ]a, p[ et pour t ^ - t 0 on a
<Pn+i = o (cpn). ( 8 . 1)

181
Exemples de suites asymptotiques :
a) <Pn(0 = (t — t0)n, t ~+t 0 ;
b) <Pn(t) = t - %n, oo ; £ —>-

c) <Pn (t) = e~ntt~Kn, i^-o o où


^1< ••• < < ^n+1 < • *• ; a = 0, (3= oo.
Dans la suite nous ne considérerons que des suites asymptotiques
cpn (t) données dans le domaine 10, oo[(a = 0, P = c»). Nous omet­
trons de mentionner ce domaine à chaque fois. Si, étant donnée une
fonction / (t ), on peut exhiber une suite asymptotique (pn (t) telle
que lorsque t - + t 0 et N quelconque l’on ait
N
f (0 = S a?i(P»i (f) 4- O (cp^+i), (8 .2 )
71=1

on dit que / (t ) se développe en une série asymptotique et l’on note


oo

/ (t) ~ S “ n V u , t t0. (8.3)


1
Comme (p^+j = o ( y N ), on a O ((p^+i) = O (o ((pN )) = o (<pw) et le déve­
loppement (8.2) peut s’écrire
N
f ( t ) = 2 ancpn (0 + o(9a0. (8.4)
n~ 1
N
La somme 2 an(pn s’appelle développement asymptotique de la
î
fonction / (t) jusqu’au TV-ième terme compris. Un développement
asymptotique composé d’un seul terme se note
/ (0 ~ a i<Pi (*)> t (8-5)
et s’appelle représentation asymptotique de la fonction f (t). La nota­
tion (8.5) signifie donc que / (t) = a ^ (t) + (t )). Si qq (t) n’est
pas nulle au voisinage du point £0, alors (8.5) entraîne lim — ^r- =
t1\ /
= «i- ,
Il est aisé de voir que la fonction / (t), cpn (t) et t0 étant donnes,
admet un développement unique, i.e. les coefficients an de la série
(8.3) sont uniques. Supposons, en effet, qu’outre (8.3) existe le
développement

/(i)« 2 &n<Pn(0 > t ^ t 0.


n=l
oo

On aurait alors o « s K — bn) cpn (*), t - + t 0. Supposons que les


n—i
différences a n - bn ne sont pas toutes nulles. Soit a m — b m la
182
première différence non nulle. Par définition du développement
asymptotique (cf. (8.4)), on a
~ iP'm bm)
0 (^) “h 0 ((Pm)> t ^0 )
d’où en divisant par am — bm
q’m (£) 0 {(prn)i % ^0 ’
ce qui contredit l’hypothèse. Donc, an = bn pour tous les n.
2. Développement asymptotique de l ’original lorsque t — oo.
Les séries asymptotiques sont largement appliquées au calcul appro­
ché des fonctions pour des valeurs de l ’argument proches de £0.
Lorsqu’on résout un problème par une méthode du calcul opérationnel
on a souvent à calculer des valeurs approchées de la solution lorsque
t 0 et t — oo. Dans ces cas on a intérêt, si cela est possible,
à développer la solution en une série asymptotique.
Traitons en détail le cas t — oo. Ici il faut construire le dévelop­
pement asymptotique de la fonction f (t) d’après son image opéra­
tionnelle / (p ).
Théorème 1. S u p p o s o n s que 1 ) la f o n c tio n f (t) =
O -f- X(û _ _

= Jim 2 ST j t-SElept d p , £ £ ] 0 , oo[, 2 ) la f o n c t i o n r e m p l i t les


a-i(ù _
c o n d itio n s d u le m m e de J o r d a n , 3) la f o n c t i o n — ^ p o s s è d e u n n o m b r e f i n i
de p o i n t s s in g u li e r s q u i s o n t des p ô le s ou des p o i n t s de r a m i fic a tio n , 4)
q u ’a u vo isin a g e des p o i n t s p = p 0 de p l u s g r a n d e p a r t i e réelle la f o n c t i ­
on se décom pose e n séries de la f o r m e
oo
2 CV(Po) ( p — Po)Xx , — oo < X0 < X t < . . . < < . . .,
v= 0
lim Xn = oo et | p — p 0 | <C l 0 où c v et X v d é p e n d e n t de p 0. L a
n->oo
f o n c t i o n f (t) a d m e t alors le d é v e l o p p e m e n t a s y m p t o t i q u e
oo

f (t) « 2 eP.‘ 2 4 (8.6)


Po v=0
où 2 i n d i q u e que la s o m m a t i o n a l i e u s u r les p o in t s s i n g u l i e r s p 0.
Po
Re ma r que . Si Xv = n est un entier non négatif, alors
__ 1----- = 0
r(-Xy) u-
D é m o n s t r a t i o n . Désignons par p 0 les points singuliers
de la fonction à partie réelle maximale. Il peut exister un ou
plusieurs tels points. Désignons par p k , k — 1, 2, . . ., n les autres
points singuliers de la fonction . Par hypothèse, n est fini.

183
Considérons un contour fermé (fig. 31) constitué du segment AB
et de l ’arc de cercle L. Prenons le rayon R du cercle si grand que les
points singuliers de la fonction soient contenus à l’intérieur du
P
contour AB + L. A partir des points p k, k = 0, 1, 2, . . n

traçons des coupures disjointes dont les angles d’inclinaison a h


JT
sont tels que | a h | <C ji (fig. 32). Dans la suite on verra qu’on
a intérêt à prendre les angles d’inclinaison si possible égaux à
ou proches de ces valeurs. Sur la figure 32 ces coupures sont repré­
sentées en pointillé. Traçons autour de chaque point singulier
Phi k = 0, 1, 2, . . ., « u n contour cPk composé d’une droite venant
de l ’infini suivant le bord inférieur de la coupure, d’un cercle yPk
de rayon pfe et de centrep h et d’une droite partant à l ’infini suivant
le bord supérieur de la coupure (fig. 33). Désignons par CR le con­
tour Bc0mQc'0 . . . chmhCk . . . AB. La fonction llEL ne possède pas
P
de points singuliers à l ’intérieur de ce contour. Donc, l ’intégrale
i r l ( p ) _ eptd 0'
2ni J p^
CR
Passons à la limite lorsque R ->-oo. En vertu des hypothèses
1) et 2 ) du théorème, on aura

^>=2 -àr ) (8-7)


fc=° cPk
A remarquer que si p k est un pôle il n’est pas nécessaire de pro­
céder à des coupures. Dans ce cas le contour cPfe est remplacé par le
cercle et l ’intégrale correspondante sera égale au résidu de la
fonction à intégrer en ce pôle.
184
Etudions en détail l ’intégrale

cPh
où Cpk est le contour de la figure 33. Désignons par Tj le bord supé­

rieur de la coupure, et par T2 le bord inférieur. Il vient

sM I f - * , * p = î z r l I ¥ - * , *p +

+
I r - ePtdP + ~ à r I— -e^t dp. I
r2 yPk
ur les bords des coupures rI \x et T 2 on a respectivement
Ja<2uk, dp = e1<IfedX
p = p k-j-i Xe1

dp eia* dX
sur le cercle
P = Pk + Pfe«icp; dp = p ke ln d ( p ,
i r.
OO ___ i <-y

1 T f (P k ~ r X e ^t(pk +Xeîa ‘
j I M - ept dp
2»‘ p
l{ Pk+
n + uu' *l«*
*
°Pk
1 r J ( W+ Àe,(“*~2,1) e W k+^ Hat - ^ e iak i l +
Ul ph Ph + Xei a h
2 JT _
I 1 f / (pk-\-Pfegî<p) J(pfe+pfeeî<p)
2jxi ... InJ<P

185
Majorons chacune de ces intégrales lorsque t ->oo, La fonction
^ vérifiant les conditions du lemme de Jordan, elle sera pour
le moins uniformément bornée sur le bord de la coupure, i.e. il existe
une constante Ç telle que sur rxet r2, l’on ait hSEL ^.Q, On a alors

j | | dl =
2n
r, pfc
tpu cos a h
= _ 9 _ e t R e p h r e a Co s a k d X = e ft JRepfe
2n J 2n t cos af,
Pft
En vertu du choix de a k, cos a h <; 0 et l’intégrale de la dernière
égalité est convergente. Nous avons ainsi prouvé que lorsque t —>- oo
i r L i P i eptd p = 0 { e t ^ p h+tPhcoSahy (8 tg)
Ci*Tll J
r,
De façon analogue, lorsque t oo, on obtient pour la deuxième
intégrale
_ i_ | /(P) dp = 0 (e Re ph+tQ* cos {afe"2ît)) = 0 ( Re pfe+ipft cos afe).
* 1 r2 P
S’agissant de la troisième intégrale, sa majoration implique des
raisonnements plus subtils. On remarquera pour l’instant que
2JI
i_ f I M . ept
«t dp < R e p fe r COS (P
Pk dip <
23Ti J) p 2n
yh
< pfcÇe*R e = <? (e Re p*+(p*). (8.9)
Donc, lorsque t — oo on a la majoration générique

2 jti -^ £ L <?pf d p = 6> (e * (Re pft+p*)), ( 8 . 10)


"pft
où Ph peut être choisi aussi petit que l ’on veut. D’où il suit que
la décomposition asymptotique de / (t) est définie par les intégra­
les t | —^p> ept dp dont la partie réelle Re p h est la plus
cpk
grande. Pour cette raison voyons plus en détail les intégrales
j - ^ ept dp. Posons p co sa 0 = —o0 de sorte que a0 >* 0. Lors-

186
que £->oo, (8.8) et (8.9) entraînent

j' B f - é ^ d p - ^ - \ M . ^ d p + 0(e~^). (8.11)


CPo YPo
Soit p0 < l0. Dans ce cas, à l’intérieur et sur le cercle on aura
le développement (cf. condition 4)
oo N- 1
/ (p)
p = 2 cv {P — Po)Xv = 2 cv {p — Po)Xv + (P —po)Xn R n (p ),
v=0 v= 0

et la fonction R n (p ) = S c» (p — Po) v N est bornée sur | p —p0| ^


v=N
<;p0. Donc, il existe un Qt tel que \ R n (p)\^.Qi, |p —p0 |^Po-

De toute évidence, on a
, _ N- 1
e-Pot
2ni
J I ^ - e ”‘ d p = 2 cv - ^ - J (p - p a)K é ‘t dp +
v= 0
vPo kPo

+ i 2 iïr j ( P ~ P o)Xn R N( p ) e p t dp. (8.12)


vPo
Majorons les intégrales
p-Pot (* K j.
~ 2 lü~ ) (P —Po) v ep t dp lorsque *->■ oo.
Yp„
Faisons le changement p — p 0 = zeia°. Le cercle yPo (fig. 34, a)
du plan (p) se transforme en le cercle yPo (fig. 34, b) du plan (z)
de même rayon p0 mais de centre à l ’origine des coordonnées du
plan (2 ). Quant à la coupure, elle passera par la partie positive
de l ’axe réel du plan (2 ). En effet, puisque arg (p — p 0) est tel que
a 0 — 2 n < arg (p — p 0) < a 0,
il est évident que arg 2 = arg (p — p 0) e~ia variera dans les limites
—2 Jt <C arg 2 < 0
187
et
1
2ni j (p — Po)%Veï>t~Pot dp = ~ - j z Xveia,,Xvetzeiaoeia° dz. (8.13)
vPo rPo

Considérons maintenant le contour TPq formé du cercle yp ,


des deux bords de la coupure joignant le point (0 , 0 ) au point (p0, 0 )
et du cercle c e de rayon petit e > 0 et centré en l ’origine des coor­

données (fig. 35). La fonction z'^etzeta0 ne possédant pas de points


singuliers à l ’intérieur du contour 7^ , il vient
f zK etzeiao dz = 1 f z\ etze^o fc
2m J 2m ,J ’
'Po
où rPo est le contour de la figure 36. Supposons que A,v- f - l > 0 .
L’intégrale j z %vetzeta° dz tend vers zéro avec e. En effet, posant
ce
z = sei(p, — 2 jt<< cp-< 0 , il vient de toute évidence
0
j zK gtzeiao f a ^ e, K + l j cos (a 0+cp) ^cp ^

^ ~2n
^.2neteEkv+1 — 0 lorsque e —>-0 ,
donc
p °

-êü j zKetI‘'a° dz = -éü \ r^e<’‘,a"dr +


'Po
- 2nik* Po
Ç r K e ~ 2niK etreiao d r = — C 2 m V~^1 j rKvetreia°dr. (8.14)
Po 0

188
oo

Comme cosa 0 < ;0, l ’intégrale j rx^etre'ia° dr est convergente et

oo Po oo

j r K e trel a o = ^rK e trel a odr-j- j r%vetreiao^


Po
OO oo
Posons teta»= emw, il vient R ew ;> 0 et J rx^etreXa<> dr = J r%^>e~Wr dr.
° o
Si w est réel et positif, en faisant le changement de variables
wr = £, dr = — , on trouve
7/î *

J0 J0 Vw 1 w^+ ' j 5 5 J-*+t


En vertu du principe de prolongement analytique, l ’égalité
oo

f r \ - wr dr = — (\ +^ ^
o w ‘v
est valable pour les valeurs complexes de w pourvu que Tinté-

'K JX JC
f r ve~WT existe et de plus — ^ < arg w <C -r-, donc

j r\ etre^o dr = r (i+ x v) r(i+ > .v)


^ei(a„-n)j f i+Xv^iCao-n) d+^v)
0
et
Po OO

f r\ etre<« Ær = r(i-f^v)
r,,(‘ + ^ v* , , - f r dr.
fl l +/iv îtao-11) (l+^v) )
o t e p 0

189
Compte tenu de (8.14) et (8.13), il vient
e -Pot
j (p —p0)Xv ept dp = r (1 + ^-v) eia»(1+V ( i _ e~2niK)
2ni +^v i(OCo—ïC) (1 +À, )
Yp0
,a 'Zui'k *a0(l-{-À, )
(1 — e v) e v
j r Xv e treîa° dr. (8.15)
2ui
Po
La dernière égalité peut être simplifiée à l ’aide de la formule
r <z >r ( l - z ) = ~ . Il vient

_ sin JtXvr (1-f-Xy)


r ( - ^ ) r ( i + X v ) = - lîïï^ > o u T I 4 x-r = JT

Tous calculs faits dans le premier terme du second membre de (8.15),


on obtient

v t U
YPo

( i _ e~2ni7\ ) eia°(-l+K ) j00 r K e trei a <


>d r ^
2 ni
Po
d ’où
-p*1
e -p »t r x .
1 ÏÏT j ( P - P o ) v eP,‘l P = *1 +\ t ( - ^ v)
Yp„
- 2niX °f
1 j r V " * “o ^ (g.16)
2 ni
Po

Désormais on peut se passer de la condition Àv -f- 1 = 0. En effet,


l ’égalité (8.16) obtenue sous la condition Àv + 1 > 0 est, d’après
le principe de prolongement, valable pour toutes les valeurs de Àv
telles qu’existent les premier et second membres de (8.16). En parti­
culier, pour toutes les valeurs réelles de Àv. D ’après la formule (8.16),
pour étudier le comportement de l ’intégrale
e-p0t r % .
~ 2 ^ r J (p ~ p °ï Ve dp l°rsque oo,
VPo

il faut majorer l ’intégrale

j r \ e tre i a o ^ r#

Po

190
On a de toute évidence

j r K e t r e ir*o d r | ^ j r \ | e tre te o | =

Po Po
°° tpo cos a 0 ~
tPq °° tr
= 1 r%vetr cos a»dr <Ce 2 ' et
\ r^v
Po Po

or p0 cosa 0 = —a0, ao> 0 . Donc, lorsque J^-co,

etrela° dr = 0 (e 2 ). (8.17)
Po

Et de (8.16) et (8.17) il vient, lorsque i-> o o ,

-^ r = + o ( e ' ^ - . (8.18)
Z%1 VJ t + vr ( - x v)
'Po

Pour obtenir le développement asymptotique de l ’intégrale


(cf. (8 . 1 2 ))
,-v.t r- 7(p) -pt
2 jiî 1 “ y ~ eptdP>
'Po
lorsque £ oo, il faut étudier le comportement de l ’intégrale
, - P oQ
tt P 7
2n— J (P — Po) N R N ( p ) e pt dp.
Yp„
Supposons que iV est choisi si grand que %N + 1 > 0. En procédant,
comme précédemment, on obtient
,-Po*
J (P — Po) N ^ n (P) ept d p =

= —
j Z%XRN (pQ-Lzeiao) etzPao^i+^N) dz =
*
Ypo
= — - j zVffjy ( p 0 + zeia°) eioc°(1+^ ezeioco dz =
Po

ia0(l+Xv) _ P»
2 n i — [-1 (p + reia<>) dr +

+ j r K*e 2ai%Netreia°RN { p 0 -{-reiao - 2ni) dr J


Po

191
Comme | R N (p) | ^ Q i , | p — Pol^Po» il vient

\ (P — Po)Kn R n (p ) ept dp
J
\o
Po 00
f
-ffl j ^ N g t r cos a 0 f r^^etr eos a °d r ___
n J n J
ta
- —
-
f! A v c°s “■dr = —9lF (1 1+AJV
■+' O (i
V
2 /) = O (y ->2V+1
r i - r )/ .
n J ( — t cos a 0)
Po

Donc, lorsque £—>-oo, on a

yf- j (p -p o )iK f l « ( p ) ^ , d p = o ( - i y r r ) . (8.19)


'Po
Compte tenu de (8.12), (8.18) et (8.19), il vient

2 ni I^ v‘ dP = ï x + i
v= 0 ^ V ^ ( ^v) , + 0 ('Â ï+ r ) ;
~Po
et, par conséquent,
N-l
_ i _ j ü £ L ep<dp = ep,t 2 (8 .20)
uPo
vTo
En déduisant la formule (8.20) nous n’avons nulle part utilisé
la condition que la partie réelle des points singuliers p 0 était la plus
grande. La formule (8.20) est donc valable pour toute intégrale
1 r T (P) ept
oVt d p ,
2ni- Ij p
cPk
et de (8.7) il suit immédiatement que le développement asymp­
totique de f (t) lorsque £->-oo est donné par les intégrales
- j L^ELgP* dp, où la partie réelle des points p 0 est la plus grande.
CPo
En sommant sur tous les points p0, on obtient

Po LPo
ou compte tenu de (8 .2 0 )

Po v=0

192
E x e m p l e . Trouver le développement asymptotique de la fonction
t
f ( t ) = e -a t j eah ^ d h « > 0,

lorsque t oo. Pour trouver l ’image opérationnelle de cette fonction on remar­


quera que
t ix= T (l + p) et e_ a t _ — P_
P~\~a
On a donc l ’égalité
r (l + p ) P _ à f e-a(i-|)t|x .t
pV-{p + a ) ~ dt ) ë
d’où

e-at f e» l |» < i 4 = r ( 1 + l*) = / ( p ).


J P^P + a)

Il est évident que la fonction ^^ = — ^ — possède deux points sin-


P p ' ^ i p + a)
guliers: un pôle, p = —a, et un point de ramification, p = 0. Comme a > 0 ,
p = p 0= 0 sera le point singulier de plus grande partie réelle. Le développement
de au voisinage de ce point sera visiblement

f(P) r(i+iu) i r(i-f-^i) î î


y
r(i+n)(—l)6/ -1-**
^1 -f* [x p d il (L n.k+1
l+ f „-0

Donc, Xh = k - î - i i , ch= r(1 + ^)(— p0= 0; et


7ft+l

1
/(() = e-«< j «•«!>* « « 2 T (l + p-Æ )
0 h=0

A K ' ah+Hh~V-
h= 0

3. Limites. Un problème important du calcul opérationnel est


l ’étude des propriétés de la fonction / (£), t £ [0, oo[ au moyen de son
image opérationnelle / (p). On établira ici un lien entre le comporte­
ment de la fonction et celui de son image opérationnelle au voisi­
nage des points 0 et oo.
oo

Soit / (t) 6 S et / (p) = p j f(t) e-P* dt son image opérationnelle.


o
On a les théorèmes suivants.
13 -0 936 193
Théorème 2. S i e x iste lim / (t), alors e x iste lim / (g) e t
|—0
£ -►— (J ”►oo

lim / (Z) = lim / (a).


£-► + 0 a - > oo

Théorème 3. S i e x iste lim / (t ), uZors e;zZsZ<? lim / (a) eZ


£-►00 CT-^-fO

lim / (Z) = lim / (a).


£-► + 00 a -> + 0
Démonstration des théorèmes 2 et 3. Par
00

hypothèse, existe un g0 > 0 tel que l ’intégrale p j / (Z) e ~ vt d t =


_ 0

= / (p ) est absolument convergente pour tous les g ^ g 0, p =


= g -J- î t . Supposons qu’existe lim f (t) = f (4- 0) et Re p =
£-►+0
= g ^ g 0. Choisissons un e > 0 et soit ô >■ 0 tel que | / (Z) —
— / ( + 0) | <C lorsque O^Z^Ô. Etudions la différence
00 00

gj f ( t ) e~otdt — f (-}-0) = g j [f (t) — / ( + 0)] e~at dt —


0 0
ô 00

= 0 \ [ / ( 0 - / ( + 0 )]e -<rt* + o j If (t) — f ( + 0)] e~°*dt =


0 ô
ô 00

=
} [ f ( t ) - f ( + 0)1 e - ^ d t + oe-o* j [ / ( ? + Ô ) - / ( + 0)]e-«5di.
0
0 0
La convergence absolue de la dernière intégrale entraîne que lorsque
g — 00 l ’intégrale
00

j [/(i+ s )-/(+ o )]e -« E d i


0

est bornée et de plus lim oe~ô° = 0, donc à ô > 0 fixe on peut


a 00

toujours exhiber un N tel que pour tous les g> N l ’on ait

Ge"ô<J j [/(g + ô) —/ ( + 0)]e-°6fZ;


0

Pour tous les g> N on aura alors

g \ / (Z) e~at dt — / ( -f- 0) ^G e~at dt < 8,


J t
0

194
La démonstration dn théorème 3 se fait par analogie. Par hypo-
g

thèse, il existe un N tel que | / (t) — / ( + oo) | <; — pour tous les
t > N. L’égalité
N
g j / (t) e~at dt — f ( + oo) = a j [f(t) — f ( + oo)] e~atdt-{-

+ aj — f { + °o))e' atdt
N
entraîne
ou N
o J [f (t) e~at — f { + °o)]dt j | f Y) — / ( + °°) | dt -f-
o
JV
+ a f — e~at d t ^ G j” |/(£) — / ( + oo) | d t
2 '
n o

Choisissons ô >> 0 tellement petit que pour tous les g £ ]0, ô] l ’on
ait
N

o ] 1 /(0 —/ ( + o o ) | * < - | - .
0
On obtient alors

gj f(t )e~otdt — / ( + oo) < y d - y = 8 pour g Ç]0, ô]. ■


o
Sachant l ’image opérationnelle / (p) de la fonction / (t), on peut,
à l ’aide des théorèmes 1 et 2, calculer lim / (t) = f ( + 0) et
t-+o
lim f (t) = f ( + oo) si bien sûr ces limites existent à priori.
oo

La réciproque n’est pas vraie, i.e. l ’existence de lim / (g)


O-+00
et lim / ( g) n ’entraîne pas généralement celle de lim f (t) et lim / (t).
o-+0 t-*-0 t-»-4-oo
1
C0S~2t
En effet, soit /(£) = — ■. Il est évident que / ( - f-0) n’existe
y nt
pas. Par ailleurs f (p)=--]/pe~^p c os Yp. Donc, lim /( o :) = 0.
Autre exemple. Posons / (t) = sin t. On constate que / ( -J- oo)
n’existe pas. Mais f (p) = —JY t - et lim J (g) —0.
P “r 1 a-^+oo
Enonçons sans le démontrer le théorème suivant.
13* 195
Théorème 4. S i une fonction f (t ) est minorée, i.e. existent un
nombre p o s i t if c tel que / (£) -f- c > 0 p o u r tous les t ^ O et Vune
des limites
T
lim 4 r [ f (t) dt ou lim g] (g ),
T -►-f*0 0 J a--f-0

alors existe Vautre lim ite et


T
lim —- [ f (t ) d t = lim g ] (g ).
T-> oo ^ cr-^-j-O

Un théorème équivalent vaut pour le cas où T 0 et a oo.


Le théorème 4 dérive de la théorie générale des théorèmes taubé-
riens [23],

§ 9. Calcul opérationnel pour fonctions à argument entier


1. Fonctions à argument entier. Dans ce paragraphe on étudiera
des fonctions à argument entier prenant des valeurs entières posi­
tives y compris zéro. Pour appliquer la théorie du calcul opération­
nel à de telles fonctions, il est nécessaire de les prolonger à toute
la section [0, oo[. Il existe plusieurs méthodes de prolongement.
Pour notre part nous ferons appel à la fonction [£] *), i.e. la partie
entière de t. Cette fonction est très importante en théorie des nom­
bres.
A toute fonction f (k), k = 0, 1, 2, . . . associons la fonction
f (1^1) définie sur la section [0, oo[. De toute évidence, f ([f]) =
= / {k), k = 0, 1 , 2, . . . pour k ^ . t < k + 1 . Si le graphe de la
fonction / (k) est de la forme représentée sur la figure 37, celui de la
fonction f ([£]) sera de la forme représentée sur la figure 38. La fonc­
tion f ([£]) est en escalier et égale à f (k) pour k ^ . t <i k -\- 1, k =
-= 0, 1, 2, . . . A toute fonction cp (t), t £ [0, oo[ on peut faire cor­
respondre une fonction en escalier cp ([£]). Les graphes de ces fonctions
sont données sur les figures 39. Dans la suite on écrira simplement
f [£] et cp [£]. De telles fonctions définissent des fonctions à valeurs
entières f (k) et cp (k). Ces fonctions sont souvent données sous forme
d’une suite a 0, a l5 a 2, . . ., a k, . . . . On écrit alors f [t] = a ^ .
En théorie des nombres il existe d’intéressantes fonctions à va­
leurs entières, définies pour tout nombre positif entier. Il s’agit de
1) t (n), le nombre de diviseurs de n. Ainsi t (3) = 2 ; t (15) = 4,
t (720) = 30 ;
2) s (n), la somme des diviseurs de n ; s (3) = 4; s (15) = 24,
5 (720) = 2418 ;
3) fi (n), la fonction de Môbius; fx (1) = 1, fx (n) = 0 si n est
divisible par le carré d’un nombre différent de l ’unité, et jx (n) =
*) p] est le plus grand entier non supérieur à t.
196
= (—l)fe dans le cas contraire, k désigne le nombre de diviseurs
primaires de n. Par exemple, fx (2) = —1, p (4) = 0, fx (5) = —1,
(x (10) = 1, etc. On démontre que la somme 2 jx (d) étendue à tous
d/ n

Fig. 39
les diviseurs d de n est nulle si n >• 1 et égale à l ’unité si n = 1.
Donc, 2 I11 (d) = 0 si n > 1. Par exemple, 2 M - (^) = M- (1) +
d /n d/ 10
+ ix (2) + \1 (5) + [X (10) = 1 _ 1 _ 1 - f 1 = 0 ;

197
4) (p (n) la quantité de nombres inférieurs à n et simples avec n.
Trouvons l ’image opérationnelle de / U]. Compte tenu des pro­
priétés de l’opérateur e~hP = tj (t; k) on déduit
0, si t < i k ,
e~kv — e"(ft+1)P= | 1, si k ^ . t -< &+ 1,
0, si
on a donc
CO
tl t) = S
h=0
OU

f[t) = ( l - e - P ) | f ( k) e- ^. (9.1)
h=0
La série (9.1) est toujours convergente au sens opérationnel. Si p
est un nombre complexe, au lieu de (9.1), on aura
oo oo fc-|-1
j f[t]e~pt d t = ' 2 i p J f[t\e~pt dt =
0 h= 0 h
OO ft-f-1 00
= S pf(k) j =
h=0 h k=Q
oo

= (1 -^ )2 f(k)e-hr = f(p) *),


k=0

/ m = 7 0 > ) = ( l - <rP) h=
S 0 f(k)e-*r.

Pour assurer la convergence de la série (9.2), il faut imposer à la


fonction f (k) des conditions supplémentaires. Il suffit par exemple
de supposer que
I f(k) | « ? e v \ (9.3)
Q et y étant des nombres constants pour la fonction donnée / (k).
2. Opérateur des différences progressives V et ses applications.
Introduisons la notation
1 — e~p = s. (9.4)
L’égalité sf U] = f lt\ — e~Pf [t] entraîne (cf. (5.73)):
f [t] — f [ t — 1] pour 1,
sf[t] = (9.5)
( /(O) pour *Ç[0, *[.
*) On n’introduit pas ici de notation spéciale pour désigner la transforma­
tion de Laplace-Carson pour les fonctions en escalier.
198
On supposera que / (k) est définie au point k = —1. Si / (—1) = 0,
l ’égalité (9.5) s’écrit
sf U] = f lt\ — f [t — 1], / (—1) = 0. (9.6)
La formule (9.1) peut se mettre sous la forme
oo

/[*] = « S f(k)e~hp = f ( p )• (9-7)


h=0
Supposons que

£[*] = « 2 g(k)e^hp = g(p),


h= 0

alors en désignant par s~x l ’opérateur — inverse de s, on aura

(P) g(p) = s 2 / (k) e~hp 2 g (m) e~mp =


k=0 77 2= 0

= ! S 2 fWg(m).
n=0 k+m=n
Comparant cette égalité avec (9.7) on déduit

s' lf (P) g ( p ) = 2
h+m=[t]
/ (k) £ M = h2= 0 / (M—*) 8 (k),
OU

_ t'I w
f(p) g{p) = s 2 /([« ) -* )? (* ) = » S /(* )? (!* )-* )• (9-8)
ft= 0 ft= 0

La formule (9.8) sert au calcul du produit de fonctions d’un argu­


ment entier
[t]
/[£ ]* £ [ * ] = « 2 f([t] — k) g(k). (9.9)
k=0
De (9.7) il vient

*•*/[«)= 2 f W e - h» = 2 /(*),
ft=0
ou
[t]
(9-io)
h=0

Donc, l ’opérateur s-1 désigne la sommation. En particulier, lorsque


/ [f] = 1 il résulte de (9.10)

7 = f*+ l].
199
\
Calculons l ’opérateur — . Considérons à cet effet les puissances
factorielles
i(0) = 1, i<ft> = i ( i + l ) ( i + 2 ) . . . (£ + &— 1). (9.11)
Calculonss [i}<n). Comme i(Tl) = 0 pour i = —1 et n ^ 2, il vient
de (9.6) pour n >* 1
5 [i](n> = [£]<n> — [i — l ] (n> = [il ([il + 1) ([il + 2) . . .
• . • ([il n — 1) — [i — 11 ([i — Il H- 1) ([i — 1] 4~ 2) . . .
• . . ([i — 1\ -\~ n — 1) = [i] ([i] ~b 1) . . . ([i] ~\~ n — 1) —
— ([il — 1) [il ([il H- 1) . . . ([il H- ti — 2) = [i] ([i] 4* 1) . . .
. . . ([il 4- n — 2){[i] 4~ n — 1 — [i] 4" 1} = ti [i]<n-1) ;
s [£]<n > = n [i]<n-1). (9.12)
Une application successive de cette formule donne
sn-i _ n j

La dernière formule a été déduite sous l ’hypothèse que n > 1.


Elle est valable visiblement pour n — 1. Compte tenu de

m=*h=S0 ^ = ‘7 1 ^ = 4 .
on obtient
sn~l [£]<") = n i - Ç - ,
ou
sn [i]n = n \e~v ;
d’où
e~P [*]<»>
sn n! ’
ou, enfin (cf. (5.73))
eV [t]W _ ePe~P[t-f-l]< n >
sn n! n]
î.e.
1 _ [i4~l]n [*4*1] [*4~2] .. • [£4~»1 (9.13)
sn n! n
De (9.13) et (9.9), il vient
m
1 [*+l —fc]<n>
sn f[t] = s 2 n! /<*). (9.14)
h= 0
ou
[i]
1
sn+l / m = 2 (9.15)
k=0
200
Au premier membre on a une (n + l)-uple somme. Exprimons-la en
fonction d’une somme simple :
M fc2 hi [t]
[i+ l —
2 ••• 2 2 / ( * > = 2 n! /(*)•
hn= 0 ki =Q k—0 k=0

La formule (9.13) donne


Kn [f+ 1]W
S (t )’ = 2 n !
n= 0 n —0
OU

(P] + 1 ) ([^] 4~ 2) • • • ([£] -j- n)


+r=2
n=0
1*2- . . .n
(9.16)

Pour déterminer le domaine de convergence de la série factoriel­


le (9.16), on remarquera que
([*] + !) (P]4~2) — (M+ rc) r (»+ !+ [<])
1-2-3 . . . n r(n+i) r ([*]+!) *
où r (z -f- 1) = zT (z) est la fonction gamma. Considérons la formule
asymptotique de T (x) pour les grands x

T{x) = V x 2 e~x (1 -f- e),


où e ->-0 lorsque x oo *). Pour les grands n, on aura alors

r (»+!+[*]) (»+!+[*!)n+[t]+T e-(n+l+[i]) (1+ e)


r (»+D n+—
(rc+ 1) 2e-(«+i) (1 + 8)

= ( ! + i r | T ) n+1 ( ! + —^t ) 2 (rc + l + [£])[V W ( l + e ) .


Or lorsque « oo,

donc
r(»+i+W)
r7»7i7 =(» + l + ra)[ll(l + e) =
= („ + l ) W ( l + _ l £ L . ) [,1(l + e),

") Plus exactement z —O lorsque x oo.

201
ou
r (h+ i +[*]) (9.17)
r l = (» + l)1,] (! + *)•
D ’où l ’on conclut que la série (9.16) sera convergente pour | X K l .
En vertu de (9.17) on aura, en effet,
XnR + l](n)
n\

où Q est un nombre. Mais la série 2! J^|n {n 4- l)ft est convergente


7 1 = Û

pour tous les k lorsque | X | < 1. Il est aisé de vérifier que pour
IM<1
V K M 4-l)(M + 2) . . . ( [ t ] + n) n \-([t]+ l)
^ 1-2 . . . »
71=0

donc

s— X
= ( 1 - X ) -[H-l] (9.18)

En dérivant (9.18) par rapport à X, on trouve


» t*+11 ([* +11 + l) ••• ([<4-ll + (fc— 1)) ( l - ? Q ~ [t+1]~ft
(s — X)h+l k I
ou
[f+i] •• • [t4* k] ( i - X ) - [ t+ i+ ft]
*,|<1. (9.19)
{s—X)b+1 k !

R e m a r q u e . La condition | X | *< 1 n’est pas essentielle,


dans la suite on la remplacera par X =4= 1 (cf. (9.24)). Si l ’on fait
appel à l’image opérationnelle de la fonction eWl, on peut obtenir
des formules qui dans nombre de cas seront plus commodes que (9.18)
et (9.19). De (9.7) il vient
l — e~P
eMt] = ( l _ e-P) ^
h= 0
OU
eP — i
em = (9.20)
eP— eK
En dérivant par rapport à X, on obtient
[£]£*-[*] = — ilf — ou [£] eMW-i) —_ f
(eP — eK)2 ( e P - e K)2

Par analogie on a
M ( M - l ) • • • ( [ » ] - * + 1 ) .* » ] - » =

202
ou
eV 1 _ [*1 ([*] D • • • ([*] —Æ~M) cx\t.-k', C9 21)
(ep _ efc)fc+1 k ! ' ' ‘ '

On utilisera les formules (9.20) et (9.21) pour résoudre des équations


aux différences.
Soit / (t) une fonction définie pour tous les t. L’expression / (t) —
— f {t — 1) s ’appelle différence progressive du premier ordre. On notera
cette opération par le symbole V :
Vf (t) = f i t ] — f i t — 1].
La différence Vn/ [il est donnée par l ’égalité
vT7 lt] = v (vn~7 lt]).
Ainsi,
V2/ [i] = fi t ] — f i t — i] — { f i t — 1] — f i t — 2]} =
= / [i] — 2/ lt — 1] -\- f i t — 2]
V3/ [il = f lt] — 3/ U — 1] + 3 f i t — 2] — f i t — 3],
En raisonnant par récurrence on démontre sans peine que
V’7M = / m - « / [ t - l ] + f [ t —2] — . . . + ( — 1)"/ [t —re] ;
O0
V”/ [ i ] = 2 ( - ‘)‘ ( î ) / [ * - * ] • (9-22)
h=0
Etablissons les formules qui expriment Vn/ [il en fonction de s.
Lorsque / (—1) = 0, on a (cf. (9.6))
sf [i] = fi t ] — f i t — i] = V f [*].
Donc, dans le cas général
5 (/ lt] - f [ - 1 ] ) = Vf [il. (9.23)
On peut se servir de cette équation pour généraliser les formules (9.18)
et (9.19) à tous les 1, i.e. lever la condition | X | <C 1. Posons
/ [i] = (1 — ^)"[t+1] — 1 dans (9.23). De toute évidence, / (—1) = 0,
donc
s [ ( l - ^)”[i+1]- l ] = V { ( l - t y ' [t+1]- l } =
= (1 — k)~[t+i] — (1 — k) ~W= (1 — ty -[t+1] —
— (1— X) (1—k)~[t+11,
OU

5(1 — 5 = ( l _ X ) ‘ [t+1](l — 1+k),


ou encore
(s—k) (1 _A,)"[t+11 = 5,
203
d’où
S -P + i]
s—X = (!-* ) À=jM. (9.24)

Soit / f ï ] = ( l — e p) 2 f{k)e hp = f(p). Exprimons l ’image opé-


fe=0
rationnelle des fonctionsf[t%) et par l ’intermédiaire de
j (p), oùA, est un nombreréel positif et n un entier positif.
On a f[t%] = f(k), pour . Donc (cf. (9.7)),

oo ph p(f c-f-l ) p OO ph

im = S /(*)(«"*■ ‘ ) = (1
ft=0 fc=0
ou

/[tfj=7(x)- <9-25)
De (9.1), il vient
oo oo
/[ÿ + »] = (l —e-p) S f ( k + n)e-ph = (i — e~p) 2 f (v) e-p(v-«) =
k=0 V =7l

n - 1

= (1 — e p) { 2 / (v) e~pv •e33» — 2 / (v) e~pv • =


V=0 v=0
n- 1
= («”"/(?)-(! -«■p) S V=0
/ (v) e("-v)p),
î.e.
_ n —1

/ [ i + w] = e np/(p ) — (1 — e~p) 2 / (v) e(n~v)p. (9.26)


v=o

Exhibons quelques formules opérationnelles faisant intervenir


l ’opérateur s. Comme s = 1 — e~p, i.e. e~p = 1 — s on tire de (9.1)

/ m = * 2 (1 -« )* /(* )• (9.27)
fe=0
Posons /(* ) = -jT on a

>-w = , v Id -»)W * Se(i-s)k^


[(] ! Zl il
h=0
d’où

se~s^= (9.28)
W! ‘
204
Multipliant la dernière égalité par / (A,) et intégrant entre 0 et oo,
on obtient
oo
/(*) = * j e- *f ( k) dK (9.29)
0
Cette formule est valable si l’intégrale du second membre existe.
Elle peut être utilisée pour la déduction de formules opérationnelles
contenant l ’opérateur s. En effet, on reconnaît au premier membre
l ’expression de la transformée de Laplace-Carson pour laquelle
existe d’importantes tables d’intégrales.
Posons / (%) = Xve~^%dans (9.29). Il vient
oo

s j e-(*+»W d'k — j g -d + ^ l+ v ^ ^ [x > - 1,


0 0
ou
sr (v+ i) _______________
r (W + v + i) , n > — 1.
(s + f A)V+1 [t]!(l + p)W+v+1
ou encore
r ([^1+v+i) (9.30)
(s-f-p)v+1 [t]\ r (v+ i) (i—p)PJ+v+ i . P > -1 *

En particulier, de (9.30) il vient pour p. = 0 et v = rc— ^

r ([<]+»—Y + 1)
n - —
[(11r (» — | + i )
or

r ^ ] + w — 2"+ 1 ) — ( ( £ ) + w— 2 )^ —

= (m+ ^-4) (m+ »—|) ... (»+y)r(» +y).


donc

l _ ( » + ! ) K ? ) ... ( * + W — y )
(9.31)
n- MI

Posant f(X) = L n ( t ) = ( l — y ) ”» L n (t) — est un polynôme de


OO

Laguerre dans (9.29), il vient s j r ALn ( ^ ) d = ( l ---- i - ) n ;or

205
(cf. (9.13))
n n
n\ _1 n \ [*+ 1]V .
sx vI ’
v=0 v=0

par ailleurs,
oo oo

0 0
Une intégration par parties donne
oo

j e ~ ^ mL n (X) dX = [tj flf] - 1 ) . . . ((f) - n +


0

Donc,
^1 _ ± j n= i ) v ^ j f*+l]v = (-!)"[*] ([*]-!)• ••([*]-*+ !)
V=û

(9.32)
d’où
00 Xn ( l —y ) ' 1
= v ( - i ) wm ( M - D ... (ui - m -d
2 ~\ — n n
n— 0 n —0

[il
_ Xi (—l)n [i] ([i] —1) . • • ([<] —» + !) _ £ (X)*
Zj n! 72 I [<] w>
n= 0
or
00 Xn
(llïT * ‘4 )
2 —
n=Q
par conséquent

e s —e
(À,). (9.33)
À
> M - ^-j-M
»
Compte tenu de (9.8), l ’égalité e s e s = e s entraîne
PI
e-l^+filLm (X-f-|x) = s S e-t-Lm-kity e-v-Lk (\L)t
k=Q
ou, puisque l ’opérateur — désigne la sommation (cf. (9.10))
[t] Pi
S (^ ~f~H1) = 2 (^) Lh (p-)- (9.34)
fc=0 k=0

206
L’égalité (9.33) peut à son tour servir à déduire de nouvelles
formules. Par exemple, de (9.33) il vient
oo
dX dX
lA 1 V x’
or
oo K
K Tw = ^ A “w = V J r ( 4 - ) = ^ .
0 V:
r " 0 V
Pour n — 0, il vient de (9.31)
-î/T_1-3-5 ... (2 [ t ] - 1)
V 1-2-3 — ’
donc
f xt / i \ dX 1 - 3 * 5 . . . ( 2 [ f ] — 1)
\ e ' xL H] (X) —= = ----------------- 1 - yn.
J LJK ' l A \t]
U] !2l*l

Etablissons une nouvelle formule. Posons / (X) = e dans


(9.29), on obtient
OO fc oo

- A —f- dX 1
s \ e *
1o [t]
0
On sait que
00 l [^]
j e~*'~~X[t1' 1dX = 2%~K[t] (2 1 /f),

donc
[t]

sK 0( 2 V 4 ) = X 2^ V ü
(9.35)
U]
Si dans l ’intégrale

f K v ( a V t 2+ z2) ( t 2+ z2) 2 t 2 n + i dt==


J0
= 2> V i-iV +ix-vr (1 + p,) K v^ t (az),
Re p, > —1, a >> 0,
on fait le changement de variables t2 -f- z2 = £, 2£cfe = <2£, l ’on
pose z2 = X, a = 2 ]/ a, et l ’on tienne compte de l ’égalité if v (z) =
207
= K_v (z), on obtient
oo v
f Æv ( 2 1 / S l ) l ^ ( l - l f d i =
•J
X
l + ll
----- — - V

= (v ) 2 ^T ^ + i ( 2 V ' ^ ) r ( l + | i ) . (9.36)
De (9.35), l ’on déduit
°o OO [J]

5 j K„ ( 2 / i ) a - l f d |= -ji,- f Kl,J (2 F l ) l “ ( i- X ) “ di.


% X
De (9.36) il vient
i+n
r(n-n)5(4-) 2 ^i+n(2 V * s ) =
[i] 1+M.
(4 -) K lt]+u+l( 2 V x ) T ( l + n ) ,
M1
d’où
[tl
i r n - ^ i + i * ( 2 / â J ) = 4 [t]\
f r ^ [t]+ i+ n (2 V x ). (9.37)

De toute évidence cette formule s’identifie à (9.35) pour |x = —1.


En particulier, si fx = ---- ^ dans (9.37), on obtient
_3_ _ W
s ^ K i (2 Y X s ) = _ ± l _ K i (2lA),
T [t]\ lt]+—
T" '—
or
n
JL -z r (re-f-l + fc) 1
2Z ^ k !T (n4-l —k) (2z)* *
h= i
donc
[«] [t]
]/ 5 <0 - 2 . FX2 r »-i/r £V l r|r([*] + * + &) 1
([(|+ 1- tH 4y i r
— _ £ _ .j, [J
ou en posant 2] / X = £, on a ] / l = -2-, ( ] / X) = ^ 2= ^ 2 -^ et

Yse-tV* = 2 ~[f¥ t] P ^ r (m+i+fe) i


[i] ! Zj k\T ([*] + ! —k) 2*gfe »

208
ou
[*]
Y s e ~ ^ s =- g ë Vi r([t] + l + fe) o-([q+ft)e([t]-ft) (9.38)
[i] I ^ A: ir (M+ l —fc) s
h=0
En intégrant cette égalité sur £ entre 0 et oo, on obtient

, _J_ V r ([<] + ! + &)


[t]\ A k\ 2&+k *
h=0
d’où l ’on déduit en posant t — n pour tout n

•SCI (ra+ &) !


Zi /c!2fe = 2nn !
fc=0

Si l ’on multiplie (9.38) par e ^ e t qu’on intègre sur on obtient


oo

[/ S ^ =
0
= V r(]t] + l+<=)2~([tl+,‘> F n^lli-k
A k ir([i] + l —/c) [t] ! J s

ou
Vs _ y. r([f] + l + fe)2~[t]- fer ( m + l~A:)
1/ H - * fe= 0 W!fci rai H- i - / t ) ( i +M[tl+1- ft ’
ou bien
Vs ^ r([f]+i+fe) 2- ^ - fe (9.39)
l/î+x (l+^)ft]”fe+1 *
ou encore
1/5 1
l / ’g+ A- 1 A.
y;
Mais de (9.30), il vient

r (w+y-H) ([*!+-) ( m + | - i ) ... ( l + | ) ^


[f]ir (-+ i) [t][

i ( 1+ t ) ( 2 + y ) ••• ( w + y )
sv /2 [t] !

14-09 36 209
Donc, lorsque | A, | < 1 , on a

2 (~!)v(* + y) (2+ y ) ••• ([*] + y) ^v=


v=0

_ (2-f-v) (2‘2-\- v) ... (21^14-v)


' > 2[^ ~

v= 0

[i]
r (Ui-f-i+Æ) 1
= 2 k ! (1 + X)t<]"ft+1 2ft+ft] *
h=0
ou

2 ( - 1 ) ” (2 + b )(2-2 + b) . . . (2[(| + »)l" =


n=0
[i]
= xn r ( [ f ] + ft + l)
(9.40)
h=0 v ' '
En substituant m a t dans cette formule, on obtient
m
2 ( - 1 ) » (2 + *) (2-2 + i) . . . (2m + k)Xk = 2 k\ 2h {i —'X
~)™-*1-*
ft=0 fe=0
Si l ’on pose —X = 1 — s, où 5 = 1 — e p, on obtient
00 771

* 2 (2 + A)(2-2 + * ) . . . ( 2 m + f t ) ( l - s ) t = 2 ' 'J - , ■

Comparant avec (9.27), il vient


m
2 L V - h-----(2 + 10) (2*2+ [t]) . . . (2 /7 1 + [£])» (9.41)
h= 0
ou, compte tenu de (9.13),
771
_ (m+k) !
2 (^ t fcT[m-Æ)T: ' = + [t]) (2• 2 + [t]) . .. (2m + [f [). (9.42)
ft=0
La formule (9.33) peut être établie de façon analogue à partir
de la fonction génératrice pour les polynômes de Laguerre. On sait
que (cf. [15])
%Z
Î-Z
2 L ^ ( X ) z k= z |< L (9.43)
(1 —z)a+1
h—0
210
Utilisons cette égalité pour généraliser (9.33) aux polynômes / “ (X),
a >> —1. Dans (9.43), remplaçons z par 1 — s, où s = 1 — e~v
cf. (9.4)). On aura dans ce cas

2 »
h=0
(ou
b.
s 2 e->-Lia\ X ) ( l - s ) k = ± e s

k=0 s
Une comparaison de la dernière égalité avec la formule (9.27) donne
immédiatement
1 e
— (9.44)
.a
* = e - * L $ (X).

De façon analogue, on pourrait établir de nombreuses formules


similaires à (9.44). Compte tenu de
1
2 Pk(cos@)zk = —=
"1/ 1 —2z cos 0 -\-zf lz l < !
fe=0
et en posant z = 1 — s, on obtient
s
= P m (cos 0),
J/ (1—s)2—2 (1—s) cos 0-(-l
ou
= P[f] (cos 0). (9.45)
/ / 0 \'Z
Ÿ f s — 2 sin2 -7pJ -|-sin2 0

De façon analogue, l’égalité

2 s m m s = t _ 2: Z % + ^ I«|<1
k=0
entraîne
(1 — s) s sin 0
/ @ \ 2
= sin © [U.
( s — 2sin2-^-J -fsin 2 0

Or 1 — s = e v et, de plus, ev sin © U] = sin © U -f- 1], ceci


découle de l’égalité sin © [U = 0 pour <C 1 (cf. (6.24)), donc
s sin 0 [t + 1]
sin 0
(9.46)
^s —2 sin2 j -j- sin2 0

14* 211
De (9.45), (9.46) et (9.9) il vient
m
sin 0 \t + Il
sin 0 = 2 P[t]-h (cos 0) Pk (cos ©).
h=0
S’agissant des polynômes de Tchebychev, en se servant de
oo

Tn (k) = 2(1—2ÀZ+ Z)2 »


n= 1
comme précédemment, on obtient

(9.47)

On sait que les polynômes de Bernoulli Bn (X) sont définis par

^=T = 2 *„(*)-£. | z | < 2n,


n= 0
Bn = Bn (0) sont les nombres de Bernoulli. En posant z = 1 — s,
on obtient
s (1 —s) e- %s t Bn (X) e- K ( l - s ) n,
e1-s—1 = ‘2 n
n=0
d'où
-K
s(l —s) e Xs_ ^[t] (X) e
el~s—1 (9.48)
[t]
lWp- i»
En multipliant (9.48) par 5e~Ms= - ^]7p— » il vient

s(l —s)e“^+^)s ^ ^ (^) ^ ^


e1-s —1 =
h=û
2 ([t] —k) ! A-!
OU
m
# [< ](* + 9 ) “ 2 (9.49)
ft=0

Démontrons maintenant quelques propriétés des polynômes de


Bernoulli. De (9.48), l ’on déduit
*m(*) ,(l_,)e*<l->
ei - s _ l » (9.50)
[tJ!
X + 1
S ( e ( l + K ) ( l - S ) — g .-v -fl-s ))
B[t] (X) dX = = 5e(1- s>*, (9.51)
U) el~s—1

212
compte tenu de (9.28), il vient
X~j-~1
| Bm ( X ) d k = x Cl,

OU
£-f 1
j Bn (X) dX = xn. (9.52)

La dernière égalité entraîne


Bn (x + 1) - Bn (x) = nxn~\ (9.53)
On obtient une autre expression pour les polynômes Bn {x)
par dérivation de (9.50) par rapport à X:
_/A s ( l — s) _ B[t] (x) _ B[t] (X) _
U] —O — ei - s_i “ j U] ' ' U] '
B\ t - 1] (^)
U—IJ 1
donc
B{t] (M = [£] (M>
ou
5 ; (^) = n 5 n_i (A,), n = 1, 2, 3 , ---- (9.54)
L’exposé de ce paragraphe pourrait être considéré comme le
calcul opérationnel pour les fonctions de la forme / U] == / (Ul).
On obtiendrait un autre exemple identique en envisageant l ’ensem­
ble des fonctions de la forme f([e1]), où f(t) est définie quel que soit
t 6 [1, oo[. Si l’intégrale de Laplace-Carson existe pour la fonction
/ (el), on obtient
[o c 00 00 n-fl

p j 1(\et))e-», i t = p j / ( [ * J ) - ^ r = 2 p j /(«) — =
0 1 n = 1 n

= 2 / w ( ^ - 7 ï ï w ) = /(1)+2 ,{n) T 11 •
n=l n=2
De façon analogue, la fonction / ([ef]) admet l’image opérationnelle

/([*']) = / ( ! ) + 2 ■ (9-55)
n=2
Posons f (n) — f (n — 1) = an, n = 2, 3, 4, . . . et = f (1) ;
il vient
[f]
/(W)= S (9.56)
k=i

213
et
oo [«*]
/([«‘« - S (9.57)
ft=l 7 1 = 1

Les séries (9.57) sont appelées séries de Dirichlet. Si le paramètre p


est considéré comme un opérateur, la série (9.57) sera toujours con­
vergente et sa somme, visiblement égale à
[ef]
S £ = 2 «*• (9.58)
n= 1 h=1
La dernière égalité entraîne en particulier

Ie') = S = £(/>>• (9.59)


71=1
où C (p) est la fonction dzêta de Riemann.
Si l’on pose = p. (&), où p (&) est la fonction de Mobius, on
obtient
[«*]
2
n=l k=l
[x]
où M (x ) = 2 p (k). On sait que lorsque Rep>l, la série
k=l
P (ra) 1
nV
est convergente et sa somme égale à ■^^ , donc
n=l
[«*]
P(rc) _ 1
2 nP 1 (P)
2 v - ( k ) = M (e‘). (9.60)
71=1 h= 1

Il est standard par ailleurs [22] que lorsque Re p > 1, on a

£(P) IM«)I_ et Ç(s-D


Ç(2p) = 2
n=l
nP C(s)
__ 9 ( n )
Zj
n=l
ns ’

donc

HP) (9.61)
£ (2PJ = 2 Im-(w)I
n=l

et
[*f]
U p - 1)
= 2 <p(n)- (9.62)
t(p) 71=1

214
oo

Soit ® (P) = 2 %r ■ » vient (cf. (5.73))


7 1 = 1

00 oo

n = 1 n = l ln n ^ t

où la sommation est étendue à tous les n entiers tels que ln n ^ t.


Donc,
le*i
(P) g ( t ) = 2 ang (t — ln n). (9.63)
71=1

Par souci de simplicité, on écrira / [e*l au lieu de / ([e*]).


Soit
oo OO

« »[«*]-S
h=i h=l
il vient
OO oo oo oo

/ [ « • ] * * [ * ,] - 2 & * 2 & = 2 2
h= 1 m= 1 k = l m=l
OU
oo

/[ e ‘I * * [ « ' [ = 2 ^ ' (9-64)


71=1

c » = 2 «).&»■ (9-65)
fe /7 1 £

&/«. signifie que & est un diviseur de rc et 2 que la sommation est


h/n
étendue à tous les diviseurs de n.
De (9.64) il suit que l’ensemble des fonctions de la forme / [e*]
constitue dans931un anneau que nous noterons D. De toute évidence,
toute fonction de D est une fonction en escalier qui reste constante
sur les intervalles

ln k <z t <z ln (k + 1), k = 1, 2, 3, . . .

De (9.59) et (9.64), il vient


*(") 7 (9,66)
le'] * [«‘] = S2( P ) = 2 nV
71— 1

215
pour le produit de k facteurs, on a

[* '] * [e‘] * . . . * [ « ' ] = 2 = S* (P)- O -97)


n= 1

Ici Tft (rc) est le nombre de représentations du nombre n par un


produit de k facteurs (les produits constitués des mêmes facteurs,
mais disposés dans un ordre différent, sont considérés comme dif­
férents). On remarquera que %h (1) = 1 pour tous les k.
E x e m p l e s . 1. Montrer que

P{J+l
£ ( P- r ) = j Br (l)dl. (9.68)
1
Ou a (cf. (9.57))
oo [«*]

Î W - S £nV - S » r-
71= 1 71=1

Compte tenu de (9.52) il vient


[e*] n+i [«*]+!
t(P-r)= ^ j Br (l )dl = j Br (l)dl.
n~ 1 n
(9.52) entraîne

Br (* + 1)= ^ ( £) * * ( * ) .
k=0
(9.54) entraîne
r- 1

2 ( k ) Bh w - rxT
ft=0
donc de (9.68) il suit
r— 1 [el + 1 r - 1 [e*] + l

2 l )=■- 2 ( l ) Bh O i£= j rf-MS;


h= 0 1 k= 0 1
et
r- 1

2 t ( p - v ( kr )=([etD+i ) r- i - (9.69)
ft=0

On aurait d ’ailleurs pu déduire cette formule en calculant directement


nco r~ 1

77=1 k= 0
216
2. Trouver l’image opérationnelle de la fonction {e*} ({a;} est la partie’
fractionnaire de x ) .
De toute évidence, {e1} = el — |V] d’où (cf. (9.59)) il vient

{e*} = (9.70)
P— 1 ■£ (p)-
3. Trouver l ’image opérationnelle de la fonction {e*}2.
On a
{ety = e2t — 2et [e*] + [e*]2 ;
or (cf. (9.69)) ([e0 + l)2= £(p) + 2£ (p —1) + 1, donc [ e t }2 = £ (p) + 2t,(p— i) —
-2 £ (p ) = 2£ ( p - l ) - £ ( p ) et
2p
( nt\2 . p — 2 p — 1 £ (p—l ) + 2£ (p —1) —S (p ).
ou
(e02= P . 2£(p—1) (9.71)
p —2 p—1 ■C(p).

4. Trouver l’image opérationnelle des fonctions [ke*] et {Ae*}- On a


oo oo

[Xet]=[ei+lnk]= p j [et +ln%]e-pt dt = p j dl =


u ln %
oo 0
= AnP j [c6]fi"PÊ dl + pXv j [e^]e~p^dl = XPi(p), si A( !<->. 1[
0 ln %

Si A£[«, rc+ 1[, il vient


0 K
[y] d y
y p+1 J y p+1
ln % 1 1 n
n -l fc+i
k dy dy

— S 1' ] ' ft ijp+1 '


h= n
e calcul des intégrales donne

[y]dy xu k VI &—1
J yP+l 24 J ^AP- 2 »
&P 1 nV »
XP
2
AJ

kp
1 ft=l h= 2 fc=l
donc
[Ae<]=AP£(p), si A.€ [0, 1[ ;
M
[Ae*] = AP£(p)-AP 2 + si A > 1 . (9.72)
ft=l
On obtient visiblement l ’égalité
M
<fc<)=fc, -lX e‘]--ÿ^ --k > î< j> ) + fc> 2 (®-73)
fc=l
217
qui peut encore s ’écrire
[M
<U,>= 7 Z T + W + ^ ( V J ____t
kP 3 (p>) (9.74)
ft=i
5. Trouver l ’image opérationnelle de la fonction M {Xe*). On a
OC OO %
P i « <W>~‘*-»P j ^ ^ - ^ p î^ dy =

rxj x
Xp r M( y ) d y „_ M O /),...
£(/>) lPP j — Jp«------>-pP j - ÿ Z T * » ’
1 [M
le calcul des intégrales donne
IX]
Xp M (k)
l M(Xe*) e~pt d t =
£ (p) ■xp 2 kP
M(X)\
h= 1
donc
[X]
M {î.e0 = ( ^ 5 ~ 2 ^ - ) + M «• (9.75)
fc= l
Soit maintenant la fonction
O (À.) = 2 Æ=l, 2, d>(À) = 0 pour À.= l, (9.76)
h^.%
de façon analogue, on obtiendrait
[>-]
® M = Xp ( 2 9 - ) + ® W . 1 6 ] 0 , oo(. (9.77)
k=l ft= i

Une autre méthode de démonstration consiste à vérifier directement l’éga


lité
OO [>]
J . - p ® ( l e ‘) = 2 J r - 2 (9.78)
A=1 h=l
D’un côté on a
X-P®(Xet) = e-plnk®( Xet ) ={ ®) t S! [ < ln
v ' v ’ lO fe4)) si t > ln X.
De l ’autre,
oo [>,] [X]
3 î ? - 2 | + * W " » r t + » W - 2 Ü".
A=1 ft= l ft= l
or
X-P®(J.)=e- P lnl®W= - { 0 ^ ) si *t >< îlnn ^'
si X,
218
et
w ah _ NU üfi — (1 y,
2 *a k ~ ^(eO» ^ e* < X, i.e. [t < ln X,
S /cP /cP ] h^ e
si e* > X, i.e. £ > ln X,
k=ï k <X 1<Ï>(?0,

ce qui démontre (9.78), et partant (9.77).


6. Prouver que
OO [oc]
6.r
2 2 ' “ <*>'•
k= 1 k=i
En supposant que X Ç]0, 1] dans (9.73), on aura
Xp
{ l e ‘y. -XPt(p), (9.79)
P—1
d’où
OO OO OO

k=i h= 1 h=l
ou
Z(p) .
2 m « { 4 } - S(2) £(2p)’
ft=i
[e<]
or (cf- (9*61)) I ^ j ' = S I M-WU donc
fc=l
[«*]
2 < ‘ w { p } = r a - 2 0 “ *>i-
h= 1 fe=l
7. Montrer que si cp (n) est le nombre de nombres inférieurs à n e t simples
avec «, on a
[X] oo
<9-80>
k= 1 k=l
1
Dans (9.79), posant X= —f multipliant par
u (A:) et sommant on obtient
Æ K
oo oo
fX(Æ) Z (p)
2 ^ { 4 } - ' 2 k2 Ê(P + 1)
ft=i ft=i
ou (cf. (9.62))
oo OO
y P(ft) f et ) _ t _6__ Y (p (n)
^ k \ k ) jx2 -Zj nnV
h= 1 n = 1

d’où résulte l’égalité (9.80) et de là l ’égalité


[*] [*]
v <P(k)_ ^ p. (k) r^'l
Zi k Zl k \ k ]■
h= 1 ft= l

219
3. Equations aux différences finies. Dans les équations aux
différences finies on étudie généralement l ’opérateur aux diffé­
rences
A /M = f i t + 1] - fi t ). (9.81)
L’expression À/ M = / U + 1] — / M s’appelle différence du pre­
mier ordre, l’expression
A2/ [il = A (/ [t + 1] - / M) = / lt + 2] - 2/ [t + 1] + / M
différence du second ordre, ou différence seconde. Il est aisé d’établir
par récurrence que la différence d’ordre n a pour expression
n

A7 lt) = A (A"-1/ [t)) = 2 (- i )"~k ( l ) / [ « + *) =


k=0
n
= 2 ( ~ n h {l) flt + n-k). (9.82)
h=0
On appelle équation aux différences d'ordre n une expression contenant
la variable inconnue, l’opérateur aux différences et la fonction
inconnue, ici x M,
F {[*], z M, Ax M, . . ., Anx lt]} = 0. (9.83)
Une solution de (9.83) est une fonction qui transforme (9.83) en
identité.
Si dans l ’équation (9.83), on exprime les différences à l’aide des
valeurs de la fonction inconnue, calculées avec la formule (9.82),
cette équation ne contiendra plus que x M, x [£ -f- 1], . . ., x [£ + n].
Par exemple, l’équation
Azx M — 2A# M -f x M = / M
devient
x U -f 3] — Sx U + 2] + x U -f- 1] + 2x M = / [t].
L ’équation
A3x M + 3A2z M + 3Az M + x M = / M
s’écrit quant à elle
x U -f 3] = / M.
D’une façon générale, une équation aux différences d’ordre n, après
substitution aux différences de leurs expressions (9.82), s’écrit
x U -f n] = O {M, x M, x U -f 1], . . ., x U -f n — 1]}. (9.84)
La solution de cette équation dépend des n valeurs initiales x (0),
x (1), . . ., x (n — 1). Si ces valeurs sont connues, on peut définir
de proche en proche x M pour tout t à partir de l’équation (9.84).
Par exemple, en posant t = 0, on trouve x (n). Sachant x (1), x (2), ...
. . ., x (n), à partir de (9.84), on définit pour t = 1 x (n -f 1), . . .
220
. . x {n -f- 2), etc. Les conditions initiales de l’équation aux
différences (9.83) sont données sous la forme de valeurs prises par
les différences
x (0), t e (0), tex (0), . . t e ^ x (0).
Les équations aux différences linéaires à coefficients constants
se résolvent facilement par la méthode opérationnelle si sont don­
nées les conditions initiales. Soient les équations
anAnx Ul + an_jAn“1# U] + . . . + ax t e U] + a0x [£] =
= /[*], tfn=^0; (9.85)
bnx [£ H- ti\ -\- bn—
]X [£ —
(- yi — 1] —
(- . . . —
(- h-yX [£ —
(- 1] -f-
+ b0x U] = / [£], bn 0; (9.86)
avec les conditions initiales
x (0), t e (0), A2x (0), . . ., An- ^ (0) (9.87)
pour l’équation (9.85), et les conditions
x (0), x (1), . . x (n — 1) (9.88)
pour l ’équation (9.86).
Résolvons l ’équation (9.85) avec les conditions (9.87). Cherchons
l ’image opérationnelle de Ahx [£]. De (9.26) il vient pour n = 1

f [ t + i) = ePf 0)
f[t + l) = e v j ( p ) - ( e v - î ) f ( 0 ) ;
on a f (t) = f (p ) ; donc
A /m = /R + i]- /m = (^-i)7(R )-(^-i)/(0).
Et
Af[t] = ( e ? - l ) ( f ( p ) - f ( 0 ) ) . (9.89)
d’où
A2/ [t] = (ep- î ) [ e p~ l ) (/ (p) - f (0)) - A/ (0)],
ou
A2/ [t] = (ep - i f f i p ) - (<* - 1)2/ (0) - (t* - 1 ) A/ (0).
En appliquant de proche en proche (9.89), on obtient l’image opé­
rationnelle

Akf [t] = (ep - 1 ) V {p) - (eP - 1)kf (0) - (ep - 1 )*"*A/ (0) -
- (ep - l)ft-2A2/ (0) - . . . - (eP - 1 ) Ah~lf (0). (9.90)
221
En notant
ep - 1 = r, (9.91)
(9.89) s’écrit
r [/ U] — / (0)] = A/ [i]. (9.92)
En posant / U] = (1 + À.)[*] — 1 dans (9.92), on obtient
r [(1 + X)m - 1 ] = (1 + À)[<+1] — (1 + X)[t] = (1 + X)[t]+1 - (1 + X f \
d’où il vient
r ( l + l ) ,,1- r = ( l + l ) ™ ( l + l - l ) 1
OU
( r - X ) ( l + X)[,1 = r;
et
—r—X = ( l + ^)[<] X ^=— 1. (9.93)
En dérivant k fois par rapport à X, on obtient
r __ f*]([*] — !).■.([<] — k + i ) tA n [i-fc], (9.93)
k ! (1 + À)
( r — X ) h+i

OU

( ' ' > ) ( ! * * - 1 . (9.94)


(r—
Si X = —1, alors r + 1 = ep et au lieu de (9.94) on aura
( 0 si t > k ;
eV — 1
= e- ftP _ e-(ft+l)P = < 1 si t£[k, k + 1[ ;
(r + l)fc+1
. 0 si k -\-1
En posant ep — 1 = r dans (9.90) et compte tenu de f (p) = f [il,
il vient
Ahf [<] = rhf [i] — rhf (0) — rh~lAf (0) — . . . - rAn~lf (0). (9.95)
En se servant de la dernière formule, remplaçons A par r dans (9.85):
an {rnx [i] — rnx (0) — rn_1 Ax (0) — . . . — rAn~xx (0)} +
+ an-i {rn~xx [il - r ^ x (0) - rn~2 Ax (0) - . . . - rAn~2x (0)} +

+ ax {rx [£] — rx (0)} + aQx [i] = / [il.


Posant
L (r) = anrn + xn^1rn~1 + . . . + dxr + a0,
on a
L (r) x[t] — x (0) (L (r) — a0) — Ax (0) (L (r) — a0 —a Ar) ~ —

— . . . — An_1a;(0) [L (r) — a0— — . . . — an-1rn' i]-^ î- = / [£],

222
d’où
L ( r ) { x ( t ) - x (0) - .A f f i 0> } + c0 + ^ +

i c n-x
H" *** T" r n- i =/m .
Ici
cQ—x (0) clq-J- Aæ (0) -j- . . . -f- An (0) &n~\ ;

n- 1
ch = S Amo: (0) am_ft ; fc = 0, 1, 2, (ra— 1), (9.96)
m=k
donc
n- 1

(r) fc=0

la solition de (9.85) s ’écrit


Tl 1
à kx (0) 1 Cft ) . (9.97)
X ^ = 1T( F) 1W+ 2 ( rh L (r) r ft
k=0

C’est une somme de deux fonctions:


n - 1

xi [t] = T j ^ f [ t ] et x2[ t } = 2 ( a ^ o ) - - ^ - ) - ^ .
fc=0
De toute évidence, xx [i] est la solution de (9.85) qui vérifie les
conditions initiales nulles.
Il est aisé de prouver à partir de l ’opérateur L (r) que [i] =
= L, (r)
. , / [i] s’annule pour t = 0, 1, 2, . . ., (n — 1). En effet,
fti rn - i
l ’opérateur L ^ ■, ainsi qu’il suit du développement de L ^ en
fractions élémentaires, est réductible à une fonction (cf. (9.94)).
yU
Supposons que L ^ = O [i], il vient

X t M = T i r / m = '^r ï 9 :r / m = '?r ® ((1 * n t ] -


On a (cf. (9.9))
[<]
® [t] X f [t] = s 2 ® — k]f(k), où s = 1 — e~p ;
ft=0
r = ep — 1 — e p s ,
223
donc
M _ [«]
* iM = -£r 2 ® [ < - * ] / ( * ) = - ^ r ^ 1 ® [ « - * ] / ( * ) .
h=0 fc=0
[<]
Or sJl— ^ ® U— &]/(&) = ^ [£] est une fonction (cf (9.13) et (9.9)),
fc=0

donc Xi [t] = e~npX¥ [t], d ’où il suit en vertu des propriétés de


l ’opérateur e~np
xi (0) = 0, xi (1) = 0, . . ., x1 (n — 1) = 0. (9.98)
1
Pour trouver xx U], il faut décomposer en fractions élémentaires.
L(r)
Soit
m vft" l
1 ^ftiV
L(r) 2 2 (r - l k ) V+l
J

où Xk, k = 1, 2, . . ., m sont les racines de l ’équation L (r) = 0


comptées avec leurs multiplicités vl5 v2, . . ., vm. Donc, vx +
+ v2 + . . . + vm = n. Eu égard à (9.94), il vient alors
m vfe_1
r _ V V I Ahvr _
Lw - £ , è 0 ( - w ,+1 "
m
= 2 2 ^ . v C '1) (1 + ^ ) [ ,- v) = <p W . (9 -9 9 )
ft= l V=1

et.

Or (cf. (9.9))
[<]
(p [t] X f [t] = s 2 <P — k]f (k), où 5 = 1 — e~p = e~p (ep — 1) = e~pr ;
fc=0
donc,
[<]
(t) = T w f w y e ~ pr ^ <f>[t — k]f{k),
k=0

ou, compte tenu de (9.98),


0 si t Ç [0, n — 1] ;
1 [f-1]
f[t] = (9.100)
L(r)
S <p[i l —k]f(k) si t ^ n .
ft=0

224
Le second terme
n- 1
Ch \ 1
(9.101)
* < /•)= 2 (Aft* ( 0 ) L(r) / rft ’
ft= 0
de (9.97) est visiblement solution de l ’équation aux différences
homogène associée
a n A nx L] + (Zn.jA” -1 L] + . . . + a x àx L] + a Qx L] = 0 ,
avec les conditions initiales données. La recherche de cette solu­
tion se ramène au calcul de l ’opérateur rationnel R (r). On peut
effectuer ce calcul à l ’aide des règles exposées au § 5 pour les opé­
rateurs rationnels R (p ), en prenant, certes, soin de remplacer p
par r, i.e. en utilisant les formules (9.93) et (9.94).
E x e m p l e 1. On demande la solution de l’équation aux différences
troisièmes A3x [d — A2a; [d — 8Ax [d + 12a: [d = / [d, qui vérifie les condi­
tions x (0) = 0, Aa: (0) = 0, A2a: (0) = 0.
On a
L (r) = r3 — r2 — 8r + 12 = r3 + 3r2 — 4r2 — 12r + 4r + 12 =
= r2 (r + 3) — 4r (r + 3) + 4r (r + 3) = (r + 3) (r — 2)2.
Donc,
1 __ A B | c
r + 3 + r —2 + (r — 2)2 '
De toute évidence,
A = lim r + 3
1 1
C = lim (r 2)2
r-> - 3 L( r) 25 ’ r-*2 L(r) 5;
d (r —2)2 .. d 1
5 = lim
r->-2 dr L (r) ~ d r r + 3 ~ 25 •
Et

L (r) 25 (r + 3) 25 (r —2) ^ 5 (r —2)2


Or (cf. (9.94))

r + 3 = (l_3)M = ( _ 2)m, r —2
3t<]
et

(r
par conséquent,
<pid î
25 ( ( - ^ - ÿ ^ + l ^ - 1!
et (cf. (9.100)), pour t ^ 3, la solution cherchée s’écrit
[t-i] [t-i]
*[<]= 25
25 ^2 {( —2 ) C * ~ ^ 3^“ 1 -*^>" / (A
v'vr)+-|-
15 2 [ * - 1 - * ! 3[*-2- ft]/(*).
fc=0 k=0

Exemple 2. Trouver la solution de l’équation


A2a: [d — 3Aa: [d + 2a: [d = 0
vérifiant les conditions x (0) = 1, Aa; (0) = —1.
15-0936 225
De toute évidence,
L (r) = r2— 3r -f- 2 = (r — 1) (r — 2) ; a2 = 1, = —3, a 0 = 2;
c0 = x (0) a0 + B x (0) = 2 + 3 = 5; ct = B x (0)a0 = —2;

* = R (r) = ( 1“ Tôô" ) + ( ” 1+ TTrf ) 7 ’


ou
.^ i'L (r) — 5r — Z,(r) + 2 r3— 4r2 ra — 4r
^ r ( r —1) (r — 2) — (r—1) (r — 2 ) ’
r2—4r 4 £
r (r—1) (r —2) “ r — 1 + r —2
et
4 = lim —— ^- = 3; B = lim —— \ - = —2.
r-t 1 r - 2 r-2 r “ 1
Donc
r —4 3 2
( r —l ) ( r —2) _ r — 1 r —2 »
d’où
x [*] = —^ ------ ^ — = 3.2^1 — 2 .3t<].
J r —1 r —2

Considérons maintenant l’équation (9.86). En vertu de (9.26)


et du fait que x [t] = x (p ), il vient
o:[£ + /c] = eftM £] — (1 —O [s(0) eftp + a; (1) e(ft-DP + . . .
. . . + x { k — i ) e p]. (9.102)
Portant cette expression dans (9.86), on obtient
bn {enpx [i] - (1 - e~p) ( x (0) enp + x (1) e<"- Dp +
+ j;(2)e(n- 2)P+ . . . + x ( n — l)e p)} +
+ bn_ i {e(n_ Dp# [£] — (1 —e~p) x (0) e<n" Dp _j_
- j - x (1) e(n ~ 2)p - j - x (2) e(n-3)P_)_ . . . -f- x ( n —2) ep)} +

+ b2 {e2Px [t] - (1 - e~p) (a; (0) e2P + x (1) ep)} +


+ fet (epa; [*] — (1 — e~p) x (0) ep) +
+ b0x [ t } = f [ t ] ,

(bnenp + bn^ n- Dp + . . . -f b ^ 4- fo0) x [*] =

= (1 - e~p) {bnenp + bn_ ie<«- DP + . . . + b2e2p +


+ V p) x (0) + (bne(n~D)p + bn_ie( "- Vp + . . . + V P) * (1) +

+ {bne2P+ bn.iep) x(n — 2 ) + bnepx ( » — !)} + / [*].


226
Soit
M (ep) = bn enp + &„_!*(»- *>P+ . . . + V p + b0 ;
M 0 (ep) = bnenp + bn. xe ^ - i ) v + b xep ;
M i (ep) = bne <'n~ i '>p -f- b n. xe ^n~2)p -j- . . . -f- b2ep ;

M h (ep) = b ne(n - h)p + b n_ . . . + b h+lep ;

M n . i (ep) = b nep .
il vient
71- 1
M (e») x [<] = (1 - e-*) S M k (<?) x ( k ) + f [*].
h=0
La solution est donc de la forme
71—1
Mfe (eP)
x [ÿl —'M IpV\ /
m (eP) + ( 1 —e v) 2 M (eP)
x(k). (9.103)
fc=l

En décomposant les fractions rationnelles propres et

1^1 en fractions élémentaires, on trouve sans peine la solution


x [i]. Posons
( i - e - p) M k (eP)
M (eV)
il vient
n—1
x M = lü liï)fW + 2 % [*]*(*) (9.104)
fe= 0
Le premier terme W est la solution de l ’équation (9.86)
qui vérifie les conditions initiales nulles, cpfe [i] la solution de l ’équa­
tion homogène
bnx [i -f- iï\ -j- bn-ipc \t -\- n — 1] -f- . . . -J- b^x \t -f- 1] -f- & i ] 0»
qui vérifie la condition (pft (m) = 0 si m k et cpft (k) = 1.
E x e m p l e 3. Trouver la solution de l ’équation x [ t 2] — 2x [ t 1] +
•f æ [<] = sin œ [<] qui vérifie les conditions initiales nulles x (0) = x (1) = 0.
On a
x[t\= M(eP)
^ /.«v-sinmW,
ou
M (eP) = e2P—2eP+l = (eP —l)2 ;
M (eP)
15* 227
L’équation (9.94) donne pour k = 1 et X=0
--------- = —= { ^ \ = fil
M(eP) r V I/ 1 J’
Donc
«]
1 1 S
x [t] = -p[- sin© [£j = y U] >t< sin œ [*] = -y 2 ^ s i n ©&,
h=0
ou si l ’on souvient que ~^ = e~P
Di r*-i]
x[t] = e~P ^ U—A]sin©A = ^ U—1—A] sin ©A, £ > 1. (9.105)
fc=0 ft=0

On peut trouver la solution x (t) d’une autre manière, en l’occurrence, trou­


ver l’image opérationnelle de la fonction sin co [*]. On a
oo
. r i = (l
sinœ[£] /a —e~P) 2vij smcùke~kP
7 h'n= -r-----
(eP— 1) sin co
——------r
e2P—2cPcosœ + l ’
k=0
donc
1 sin ©
x\t] = sin © [*]:
(eP— i y (eP— 1) (e2P—2eP cos ©+ 1)
A B
eP— i eP— ei(ù ' eP— e -i(o »
d ’où
sin © 1—cos ©-f- i sin ©
A-. 2(1 —cos©) ’ B=
4t (1 —cos©) *
1 —cos ©— i sin ©
C=
Ai (1 —cos ©)
Calculons
[i] [ i- 1]
e~P eP—1
■e~P 2 eX[h]= 2 eKk' t > i i
eP—e 1—e p eP—e^ h= 0 fe=0
pour t 1, il vient alors
[<-i]
r, sin© f n (1—cos ©) sin A©+ sin © cos A©
vi
X — 2(1 —cos©) |. ' 2 (1 —cos ©) ]. (9.106)
ft= 0
Il est clair que (9.105) et (9.106) expriment la même fonction.
On a de toute évidence (cf. (9.4), (9.91))

s = 1 —e v =
r+ 1 ’
i — S=
1+ r’ (9.107)

et (9.107) entraîne

}V) = r y. /(fr) (9.108)


fc=0
(r + l)ft

228
g(k) , alors
Si g[t] = r 2
k=0 ( r + l ) ft+1
oo n

7J=0 ' ' ' ft= 0

d’où
[<]
7 / [*1 * g[t] = e~v 2 / ( ^ 1 — f y g ( k) Pour t < i
h~0
et
[t-i]
f f [ t ] * g [ t ] = 2 i f ^ - ^ ~ k) g ( k) P°ur t > l - (9-109)
h=0

Calculons
1 ( —1)nrn
r + 2 / [*] = 2 2n+i /m -
71=0

On a (cf. (9.90))
n- 1
rn = A 7 [i] + 2 rn~hA.hf (0), (9.110)
h=0
donc

t ± s-m = 2 t a " /w +
? i= 0 n= 1 h= 0

OU
OO OO

1 ( ~ l ) w
r+ 2 / m = 2 2n+1 An/ m + 2 Ak/ ( 0 ) 2 2n+1
71=0 k= 0 7l=fe-fl
oo

( ~ l ) n A 7 [0 r ( —l)feA7 (0)
2n+1 r + 2 ■*—I 9ft+1 y
71=0 h=0
ou encore

7 ^ 2 -= 2 + + [ A"/W - 7 + A”/ ( ° ) ] •

229
Comme r + 2 = ( — 1 )M, il vient

^ p r /[* ]= 2 1j J 1 [ A 7 [ i ] - ( - l ) I'IA”/(0)). (9.111)


n= 0

Posons g[i] = ( — 1)0] = —


r—
j—
u
dans la formule (9.109)

u - 1] [i-i]
7 ^ 2- f [ t ] = 2 f ( [ t - n - k ) ( - i ) h= 2 ( - i ) [<- 1]- fem =
fc=0 k= 0
[/-i]
= ( - i )[<-ii ^ ( - i )kf(k).
k= 0

La dernière égalité et (9.111) entraînent

[i- 1]
2 i(i)-l‘= S (9.112)
fc=0 n= 0 n—0

Si le second terme de droite tend vers zéro lorsque t ->-oo, alors

ZJ
S / ( * ) ( - ! ) » - S Lri g f f m (9.113)
ft=0 ?i= 0

La formule (9.112) est un cas particulier de l ’égalité

[<-U
2
h=0 v 1
(1 +mX)^+1 = 2
n—0
(i+ ^ ) - [,,2
n= 0
^n+l •
— (9.114)

La démonstration de cette égalité s’effectue comme précédem­


ment. En posant g [il = (1 -j- À,)tt] = —
r—A
dans (9.109), on obtient

n -ij
7£ r /[< )= 2 / ( [ * - ! ] - * ) (!+>•)*,

7^ r /W =d +^ 2 (T^ r - (9-115)

230
Compte tenu de (9.110), il vient

r^ / r a = - 2 ^ r /w =
2=0
oo n - 1

A n f [ t ] 1
= ~ y. Xn+1 2 i Xsn+l
r 2 A"/ (0 ) =
71=0 n= 1 ft=0

A71/ [0 __ rn-h
= - 2 ^ - 2 A*/(0) 2 Tôîr>
72=0 h=0 n = h + 1

donc,
OO OO
A n / \ t ] A ft/ ( 0 )

7 é r /w = - 2 Xn+1 t^ t 2 XM ’
72=0 fc=0

OU

An/[«]
- é r / m - d + ^ S ^fc+i
- ^ - S^ An+1
k= 0 72=0

Il est évident que la dernière égalité et (9.115) entraînent (9.114).


oo

Si lim (1 + A)~t<] 2 ~\nii^ = 0> de (9.114) suit la formule d ’Euler


<-►oo 72=0
^

f(k) sr\ Anf (0 )


(9.116)
(1 + A) h+1
^ 2 xn
fc = 0 V 72=0

Si maintenant l ’on pose A, = r dans (9.116) et que l ’on tienne


1 /[* 1 \
compte de ce que -p^-= I I (cf. (9.94)), on obtient

/[* ]-'• 2 — - ^ = 2 ( l„ a - / ( 0 ). O -iiv)


— 0 72— 0

De façon analogue, en posant X = p dans (9.114), il vient


UU IAJ

,-t ^ f M th V An/7 (U
(0)J +n
k! 2j n! 1 ’
fe=0 72=0

et en remplaçant dans cette dernière t par —

2 - j r - < T A ( 2 1/* ) = 2 f - t n.
h = Q 7 i= 0

231
1 1
Supposons que -r-
A
= 1 -------,
p
alors
1
__ a___ et __ —
^ p -1 ’ p -1 ’ l+ \ 2 /> - l 1+ ^
J_
2
1
P 2
Par ailleurs.
h
t
2
L, 2 - 1_ H ________
1 l 1 1
P T \ P 2

Si maintenant À,= dans (9.116) on a

V f(k)
i{k) = y^ 2_ (t 2 / (fc)
1 --------- r 2h
1+x £ <*+«* i P 2 T
2

h=0
et
oo
~ oo oo

2 A "/( 0 ) ^ = 2 A7(0)(i — - ) " = 2 A " /(0 )i„ (t);


71=0 71=0 72=0

donc,
oo OO
oo t

<p( < )= 2 An/ ( 0 ) i „ ( i > = 2 (9.118)


72=0 A= 0
CHAPITRE III

APPLICATIONS DU CALCUL OPÉRATIONNEL


AUX PROBLÈMES D ’ANALYSE

§ 10. Application du calcul opérationnel à la


résolution d’équations différentielles
1. Equations différentielles ordinaires linéaires à coefficients
constants. Soit l ’équation différentielle ordinaire, linéaire d’ordre
n, à coefficients constants
(£) -f- un-iX^n ^ {t) -f- . .. H- &\X (t) -f- ŒqX (t) = / (t), (1 0 . 1 )
* € [ 0 , oo[,
avec les conditions initiales
x (0 ) = x0, x' (0 ) = xv . . ., x ^ - V (0 ) = xn^. (1 0 .2 )
En appliquant la formule
xW(t) = p hx (t) — p kx (0 ) — p h~ix' (0 ) — . . . — p x ^ - v (0 ),
(10.3)
on peut mettre l’équation (1 0 . 1 ) sous la forme

L (P) bn-i
— xQ— y - — • • • - y f ] = / W - èo ~ n7l-l »

L (P ) —p n+ a n -iP n 1+ • • • + ao >"
n- 1
bfo ^i 3's@/s—h 0, 1 ’ . . . ^ Tl 1),
s=ft
d’où il vient
n- 1
x (t) = 1 xn bu
+ (10.4)
L (p) f(t) L{p) 2
h=Q
Cette formule donne la solution de l ’équation (10.1). On voit aussi­
tôt que le second membre de (10.4) est une fonction n fois dérivable
qui vérifie les conditions initiales.
La première partie de la solution (10.4), soit
r m -M îL (10.5)
Xi i l > ~ L (p)

233
est la solution de l’équation non homogène (1 0 . 1 ), qui vérifie les
conditions initiales milles, la seconde partie, i.e.
71—1
( 10. 6)

est la solution de l ’équation homogène associée, qui vérifie les con­


ditions initiales (10.2). Si Xj, X2, . . ., Xn sont des zéros simples
de L (p), il vient
n
L(p) = {p—K) (p —K) ••• ( p —K ) = II (p —K)>
p=l
1
et la fonction z (p)= ~ j ^ y se décompose en fractions élémentaires

*w - w = VS= 1 t ^ t - (ia 7 )
Multipliant (10.7) par (p — Xp,), on obtient
P—K
~LW Ch + ( p - ^ ) 2 pl \ v »

où le symbole « prime » qui affecte la somme veut dire que la som­


mation n’est pas étendue aux termes pour lesquels p, = v. Le pas­
sage à la limite, lorsque p — Xu, donne
_,. P V __ i . 1 1
^ p i?n L (P) “ p i ?[X----------
L ( p ) - L--------
{ X v)
P
Le développement de z (p) en fractions élémentaires s’écrit donc

z ( p) = 1 =V 1_____
KP} L (p) ^ (p —Xv) L' (Xv) •
V— 1

En vertu de (5.44), on a
n V _<
Z^ = S XVL' (Xv) ’
V=1

d’où il résulte, compte tenu de (5.47),


t
{t) = z ( p ) f ( t) = ~ j f J z (t — x)f(x)dx =
0

= S T S l ï V / (T) d x - (10-8)
V=1 0

234
Si L (p ) possède dez zéros multiples,
^2 ••• A<r, ^rH-l» Xr+2 , • • • > hjit
alors
L(X) = (p — Xl)r (p — Xr+l)(p — Xr+2) . . . (p — Xn) = (p — U f Lr (p),

r {p) = (P ^r+l) (P ^T+2) • • • (P ^n) »
et la fonction z (p) est représentée par la somme de fractions élé­
mentaires
c\r
2W - T Ù f - T=xT + ~ p -h ' ■ + • • • + (p-x,)-- +
■'r+i
+ ■p — Xr+i + P hn ’
OU

Cl v
z(p) = S + 2^ ^P — K (10.9)
L{ p ) £1 (p — Xi)v
v = l vr iy v=r+l

Le produit de (10.9) par {p — X1)r donne


r- 1
(p-Xjr = 1
L (P) L r (p) — c lr S c lv ( P — ^-i) 4"
v=l

+ (P—^l)r 3 ( 10. 10)


P—
v=r+l
D ’où il résulte, lorsque p — À-i,

Clr — S ( I I) LriXJ ' ( 10 . 11)

De façon analogue, en dérivant (10.10) (r — p,) fois (p = 1, 2, . . .


. . ., r — 1 ) et en faisant tendre p vers on obtient
4r-^l) (xj)
gm = (r_ ^ , (h-= 1» 2’ • • • . r - i ) » ( 10. 12)

ou
sr (p) =
M/>) •
De (10.11) et (10.12), il suit
~{r- v)
C\v — (r —v) ! (v = 1, 2 , .. ., r). (10.13)

235
On déterminerait de même les coefficients c v. Le produit de (10.9)
par (p — Xp,) (p = r + 1 , r + 2 , . . n) donne
n
P ci v cv
(p—K) S + Cp, -f- (p — Xu)
L (P) v= 1 ( p - K ) v P ’
v=r+ 1

où le symbole « prime » signifie comme toujours que la sommation


ne s’étend pas aux termes pour lesquels p, = v. En faisant p =
on obtient
P 1 1
lim lim L ( p ) - L ( X p)
~l W L'(K) ’
P
donc,
_ 1 1
'v ~ L' ( XV)
v — r “I- 1 , r -{- 2 , , n. (10.14)

En vertu de (5.43) et (5.46), il vient

Z(P) = z w = j ^ 2 - ^ T r f * + i S' L' (Xv ) (io-i5)


0 v=1 0 v=r-fl

Enfin, la formule (5.47) entraîne


t
Xi (t) = Z (p) f (t) = [ z(t — x)f(T)dT =
0
r t

= eKit 2 (v —lj~ j {t — x y - i e- ^xf(x)dx +


v=l

+ S L' (Xv) \ e V f ( T) dx- (10.16)


v=r-fl 0

En particulier, si est un zéro simple de L (p), i.e. r = 1, alors


Cn = LT,
, \(AjJ. et (10.16) entraîne (1 0 .8 ).
Etudions maintenant l ’équation homogène associée (10.1) avec
les conditions initiales (10.2). En posant
xo = x1 = x2 = . . . = xn_2 = 0 , xn_1 = 1

dans (1 0 .2 ), on déduit de (1 0 . 6 )

(10.17)

236
Pour la définition de la fonction ^F (p) = ^F (t), en vertu de (5.43),
(10.7), (5.46), (10.9), il vient

v (i) = S L' (Xv) (10.18)


V=1
ou
n .V - 1 K.t
+ 2 L' (Xv) (10.19)
■i)
v=l v=r+1

De toute évidence, la fonction T (t) vérifie les conditions


W (0 ) = T (0 ) = W" (0 ) = . . . = ¥<n~2>(0 ) = 0 , ¥ <n"1>(0 ) = 1. (1 0 .2 0 )

En mettant l ’expression (10.6) sous la forme


n - 1

X* W = ~ T {ÏÏ 2 x h { p n~h + aiP71-*"1-F a 2p n - k ~ 2 + . . . + a n_ft_1p),


; fc= 0
(ao = 0)

et en utilisant (10.3) et (10.20), on obtient la solution de l’équation


homogène qui vérifie les conditions initiales (10.2)
n - 1

*2 (t) (t) + (t) + . . . + 0„.M Y (t)}. (10.21)


h= 0

E x e r c i c e . Supposons que le circuit de la figure 40 a une résistance i?,


une inductance L et une capacité C. Ces éléments montés en série sont soumis à
l ’action d’une f.é.m. E = E0 sin coi. La valeur initiale du courant est i (0) = i0.
La charge initiale du condensateur q (t) est q (0) = q0. On demande i (t).
En vertu des lois de Kirchhoff le courant i (t) se détermine à partir de l’équa­
tion intégro-différentielle

di
■Ri ?o 4- j i (t) dx J = E0 sin où
dt C
dont l’image opérationnelle est
E0(ap
Lp[HP) — io] + Ri (P) + 4 " P'2 - f - CO2 9

d ’où

i (p) = Ep^p2 Li0p2 ______ go (P)______


+
(p* + a>*)(Lp* + Rp-1-^r) Lp*+Rp C + *
( 10 . 22)

237
Les opérateurs figurant dans la dernière égalité peuvent être exprimés à l’aide
de fonctions élémentaires:

Li0P2
Lp* + Rp + ±

________i0Rp________

2Z,[ ( p + 2ir) + ϡ]


L

Fig. 40

ou
1 R2
(ùi LC 4L2

En particulier, si
R2
= 0, alors
LC 4L2
Li0p2 inR
ip exp t exp
Lp2+ Rp + —
(-éO 2L

R2
Pour < 0, on a
LC 4L2

Lipp
Lp2-\rRp+—
r = i »exp( — 2r t ) c h( l / / i Ê ? ~ ~ n r *)—

ipR i?2
exp
4L2 LC
2L l / * 2.
K 4L2
4 L2 LC

R2
et pour > 0
LC 4L2

LipP 2 ! R \ i0R ( R \ .
r = exp ( — 2 L ‘ ) C0S 2 L^ 6XP ( —2L ‘) Sln
Lp2+ Pp + —

238
Donc, la forme de la solution dépend de la relation qui lie R, L et C. Pour le
dernier terme du second membre de (10.22), on a
?oP % exp sin (o0t.
C (l,p2+ i? p -j-i-) LCtOn

E0(ùp2
L’opérateur admet le développement
(p2 +(o2) +

______ Æ0œp2___________ p (ap+b) p (cp + d)


(p2+ CD2) (Lp2+ i?p + ^ ) *+* Lp>+Rp + ±
d ’où
Æ0cop2= p(ap+b) ^Lp2+ iîp + - i-j + p (c p + d ) (p2+ co2).

En égalant les coefficients en les mêmes puissances de p, on obtient


h n
— + d œ 2= 0; aR-\-bL-\-d = 0 — -\-bR-\-c(ù2= E0(ù; aL-\-c = 0.
d’où
(ùE0R
a— E°X , t : i?2+ X2 ’ c = E0XL d=
EnR
i?2+ X2 i?2+ X2 ’ œC(i?2+ X2)
ou
1
X — (oL —
(ùC •
Soit
Z = R-\-iX, 0 = argZ = arctg ( — ) ,
alors
a= E0 sin 0
----------- , = (.ùE0 cos
fr -- 0 E0L sin 0-------------
---- --------------- , E0 cos 0
------
d= —
IZ \ ’ IZI ’ [Z, (oC | Z | *
Et, on obtient les égalités
Encop2 coEocos0p P2Eqsin 0
o » + —>
p2E0L sin 0 E0 cos dp
+■
ZI (Ep2 + Rp + ~r ) (OCIZI ( l P2 + RP+ -L)
et
B
E 0cop2 t
■= sin (a>t — 0) -|- ^ 0T- sin (0) e 2L coscù0t —
(p2+ (02) (Lp2+ /? p + J _ )

E0R sin 0 £ ocos0 \ 2L 1


sin œ0£.
-( 2 LœnI ZI ' cocùnCL 1X 1 / e
239
La solution de l ’équation intégro-différentielle est

Ht): p|^-sin (coi —6 )+ ^ j0+ -p^--sin 0 ) e 2L co say +

/ g0 i0R E0R sin 6 Eocos 0 \


sin (ù0L
' \ LC(ù0 2L(ù0 2Lœ0 | Z | (ù(ù0CL \ Z \ )

2. Systèmes d’équations différentielles ordinaires linéaires à


coefficients constants. Soit le système d’équations différentielles
ordinaires linéaires du premier ordre, à coefficients constants (aih),
résolu par rapport aux dérivées premières
dcc
^ «11«-1 CL\2X2 ~(~ • • • ~l~ «ln^n »

= «21«h + «22«-2 ~h • • • “h a2vxrt (10.23)

dxn
dt «nixi “h &n2x2~l~ • • • "I- ^nn^nt

^ € ]0, oo[.
On sait que tout système d’équations différentielles résolu par
rapport aux dérivées supérieures des fonctions inconnues se ramène
à un système d’équations de la forme (10.23). On cherchera la solu­
tion du système (10.23) qui vérifie les conditions initiales
xi \t=Q = x°1, x2\t=o = xl, . . xn\t=o = Xn. (10.24)
Le système (10.23) peut encore s’écrire
n

-^ -= 2 * = 1 . 2 , . . . , n. (10.25)
s= 1
A l ’aide de la formule (10.3), ramenons le système (10.25) à un sys­
tème d’équations algébriques
n
Pxh ( p ) = ' E aksXi (p) + px%, k = 1, 2, (10.26)
S= 1
La forme développée du système (10.26) est
(«Il — p) x i ( p ) + a 12*2 (p) + •• . + ^lnx n (p) = ~ Px i,
&2ixl (p) + («22 — p) x2 (p) + • • • + « 2 nxn (p) = ~ Px 2 (10.27)

« n l^ l (P) + « n2 «- 2 ( / ? ) + . . . + ( « n n ~ P) xn (p) = ~ Px n .
240
Soit
#11 —P #12 #ln

#21 #22 —P • • • a Zn
A (p) = (10.28)

&n i CLn 2 • • • &nn P


le déterminant du système (10.27), Aks (p ) le mineur de l ’élément
situé à l ’intersection de la Æ-ième ligne et la s-ième colonne, i.e. le
déterminant obtenu par suppression de la P-ième ligne et la s-ième
colonne et multiplié par (—l) ft+s.
La solution du système d’équations (10.27) est de la forme

0 ^hs (P) „ • •4• y it>#


9n (10.29)
x, ( p ) = — p 2 x* A (P) } O 1f
&- 1 ,
Pour connaître x8 (t) il faut trouver la fonction

^ s (0 = ^ftS( p ) = (10.30)

La fonction (t) se déduit sans peine du développement de (p)


en fractions élémentaires. Ce développement implique à son tour la
connaissance des racines de l ’équation caractéristique
A (p) = 0. (10.31)
En définitive, on a
n
Xa ( t ) = 2
k=i
4^fts(0» *= 2, . . . , rc. (10.32)

La méthode développée peut être appliquée à l ’intégration d’un


système non homogène d’équations différentielles linéaires du pre­
mier ordre, à coefficients constants, de la forme
n
- ^ f - = 2 aksXs + fk (t), k = 1, 2, .. ., n. (10.33)
S= i
On demande la solution du système (10.33) qui vérifie les conditions
initiales (10.24). L’image opérationnelle est
71
pxk (p) = p 4 + 2 a hsXs (p) + îk (p). (10.34)
S= 1

Comme précédemment, on compose la solution du système d’équa­


tions linéaires (10.34)

(10.35)

16-0936 241
ou

k =\ k= 1
Compte tenu de (10.32), il vient
n t
Xs (0 = 2 [ (0 + [ fk (T) %s (t - T) d%J . (10.37)
fc=i b
De façon analogue, on pourrait considérer un système plus général
d’équations différentielles linéaires de la forme
71

d2xk , u dxk
+ bVk ^ ■+ cvhXk j — / v (0 » (10.38)
2 ( &vk
k =i
dt2

v = 1 , 2 , . . . , n,
avec les conditions initiales
Xk (0) = a h, x'h (0) = pft, k = 1, 2, . . ., n. (10.39)
L’image opérationnelle du système (10.38), avec les conditions
(10.39), est un système d’équations algébriques en les fonctions in­
connues xk (p) :
n n
2 vkP2~t~ bvkP ~t~ Cvft) Xk (p) — /v (p) -f- 2 KftP2 bvkp) CX>k-f- «vftPpft,
ft=l ft=l
v= 1, 2 , . . . , n. (10.40)
Une fois qu’on a trouvé la solution de ce système, on obtient la
solution du problème posé par passage à l’original.
E x e m p l e 1. Trouver la solution du système de deux équations diffé­
rentielles ordinaires linéaires

(10.41)
- ^ r = — ax + g (t),

vérifiant les conditions initiales


x (0 ) = 0, y (0 ) = 0. (10.42)
L’image opérationnelle du système (10.41) avec les conditions (10.42) est
p 7 { p ) — ay_ (p ) = j _ (p),
ax (p) + p y (p) = g (p).
Trouvons la solution de ces équations. On a
Pf(p) + ag(p) —af(P)-\-Pg (P)
z (P) = p z -{- a2 y (p) = pi _|_az
En appliquant les formules opérationnelles
a? --sin at, P2 cos at.
p1-(- a2 P2 + «2

242
on obtient la solution cherchée

x(t) j" [/ (x) cos a (t —x) + g (x) sin a (t —x)] dx,

y (t) = j [—f (x) sin a (t —x) + g (x) cos a (t —x)] dx.


0
E x e m p l e 2. On demande la solution du système de trois équations
ordinaires linéaires
dx .
- i f = - x+y+z'
dy
(10.43)
dt ■x—J/ + *,
dz
= x+y + z
dt
avec les conditions initiales
x (0) = 1, y (0) = 0, z (0) = 0. (10.44)
L’image opérationnelle du système (10.43) avec les conditions (10.44) est
(P + l) *(p)—y (P)—■
2 (P) = P.
—*(p) + (P + l) ÿ (P)~z(P) = 0,
— x ( p) — y (p)-Kp—i ) z (p) = o,
d’où il suit
1 p 1 p
* (p )= 43- p +
p l 1 2 p + 2 1 6 p —2 ’

y(p) = 4-
3 p +P l 2 p + 2 +1 6 p —2 ’
r,_x 1 p i 1 p
Z(P) “ 3 p + l -*- 3 p —2 *
La formule (5.43) donne la solution désirée:

x(t)= y er* + ~ e~n + -g" e2t-

y (t) = Y e~t ~ Y e~l t J r T e‘l t,

z (0 = - i - e - ‘+ i - e+

3. Equations différentielles ordinaires linéaires à coefficients


variables. Dans certains cas, on peut appliquer le calcul opération­
nel à la résolution d’équations différentielles ordinaires linéaires
à coefficients variables
x(7l) (t) + ai (t) x(7l-1) (t) + a2 (t) x(n~2) (t) + . . . + an (t) x{t) = f (t).
(10.45)
16* 243
On se limitera au cas où toutes les fonctions at (t) sont des polynô­
mes. Pour trouver l’image opérationnelle de l ’équation, il suffit
visiblement d’écrire celle de la fonction thx(n) (t). On sait que

(10.46)
En appliquant cette formule à la fonction tx (t), on obtient
x (p)
t2x (t) = ( — l ) 2 p JL
dp2 (10.47)
]■
De façon analogue, on obtient aisément
d3 r x (p)
(10.48)

(10.49)
dh
En développant l’opérateur dans la dernière formule, on aura

'k\ (k — v) ! - (V) , _ N
!**<0 = 2 ( ~ 1 )V( ; ft-v x (P) =
v_0 v, V / P

2 = <10-50)
v= 0
Pour obtenir l ’image de la fonction thx^r) (t), il faut, dans (10.50),
substituer à x (p) l ’image de la fonction x ( t ) = p rx (p) —
— p rx (0 ) — p r~1xt (0 ) — . . . — px(-r~i'>(0 ) :

i V ’ (i) = 2 ( ~ 1v)<v>* 1 [pr-r (p )-p ^ ( 0 ) - : - - p » :<’'-1| (o>l2 ).. (10.51)


v=0
Avec les conditions initiales nulles
x (0) - ~ x (0) = . . . = a:(r-1) (0) = 0 , (10.52)
la formule (10.51) s’écrit
t ht f r U t ) = y ( ~ P ) v kl [ p Tx (p)]v
(10.53)
' ' — 1 v !Dh
v=0 F
A titre d’exemple, considérons l’équation de Tchebychev-l’Her-
mite
x" (t) — tx' (t) + nx (t) = 0 (n est un entier non négatif).
On cherchera la solution qui vérifie les conditions initiales sui­
vantes
x (0 ) = 1 , x' (0 ) = 0 si n = 2 k,
x (0 ) - 0, x' (0 ) = 1 si n = 2k + 1 .
244
En faisant k = 1 et r — 1 dans (10.51), on obtient
dx (p)
tx' ( t ) = — p dp *
Donc, l ’image de l ’équation Tchebychev-l’Hermite est

P2 \_x (p) — x (0 ) — — z' (0 )] + p + nx {p) = 0,

ou
dx (p)
dp = — (p
\ 1 +' yp ) x{p) + px (0 ) + a;' (0 ) ;
d’où suit la solution
p2 7)2
x{p) = c p ne 2 4- p ne 2 j" [pa; (0) -f a:7 (0)] pne 2 dp. (10.54)

Premier cas: n = 2/c, i.e. w est pair, x (0) = 1, x' (0) = 0:


p2
x(p) = cp ihe 2 -f P 2ke 2 ^ p 2h+le 2 dp.
Posons
p2
I h = J p2h+ie 2 dp.
Une intégration par parties donne
_p2_ _p3_ _P2. „
j p2h+ie 2 dp = \ p2hd (e 2 ) = p2he 2 — j 2 kp2h~ie 2 dp,
i.e.

/* = P%he 2 - 2*/*.,.
Donc,
2 k
h = - Ç S ( — l)s 2 ssf (* jp * -» ,
«-o \s/
et

a; (p )= cp -V ~ + 2 ( - 1)*2 *sl^j i- 2«

La fonction / (p) = /(<? + ït) = cp~2he 2 n’est pas bornée


lorsque t ^ - o o à a fixe. En effet,
n2 (a2 -x 2+2iax) x2 -a 2 , ,
£ * = n2k = -----
p2k e
245
donc
p2 X2 - q2
o o lorsque t —v o o .
n2k p l2ft
D’où il suit que la fonction / (p) n’est pas représentable par une
ntégrale de Laplace lorsque c =^= 0 ; donc c = 0 et la solution est
h
t2s
*(0 = 2 ( - l ) ‘ 2 ss! ( * ) (2s) ! •
s= 0 /
On démontre que x (t) est un polynôme de Tchebychev-l’Hermite
à un facteur constant près.
Deuxième cas : n = 2k H- 1, i.e. n est impair, x (0) = 0, x' (0) =
= 1. On procède comme précédemment. De (10.54) il suit
_ _T&_ JP^_
x (p) = cp~ne 2 + P~ne 2 J Pne 2 dp,
f —
où n —2/c + l. Or, l ’intégrale j p2h+ie 2 dp vaut /&, donc c ~ 0 et
la solution est
kh
xm = 2 ( - 1) ' 2'* 1 n (■ ( 2 s + 1) ! )
s= 0 '
4. Equations différentielles à argument retardé. Soit l ’équation
différentielle à argument retardé à coefficients constants
?l- 1
x(Tl) ( t ) = a,k xik) (t — hk) + g (t), 0 < £ < o o , 0. (10.55)
fc=0
Pour simplifier, on supposera que les conditions initiales sont
nulles, i.e. on cherchera la solution de l ’équation (10.55) qui vérifie
les conditions
x (0 ) = x' (0 ) = . . . = a:*"-1) (0 ) = 0 . (10.56)
On suppose par ailleurs que
x (t) = x' (t) = . . . = Æ<n-1) (£) == 0 lorsque t < 0 .
En tenant compte de
x(k) (t — hk) = pke~hhPx (t),
cherchons l ’image de l ’équation (10.55) :
n- 1
P nx ( t ) = 5! Aftpar (*) + £(*).
ft= 0
d’où
x(t) =
Pn ~ 2 ahPke ^
h= 0
246
Posons
n- 1 , „
S atPKe-h»-P
h=ù
ù)(p) =
il vient alors
x(t) = ? (t)
1
(10.57)
1 —Cù(p) •
Pour prouver que (10.57) est la solution de l ’équation (10.55) qui
vérifie les conditions initiales (10.56), il suffit de montrer que l’opé-
rateur ----- r-r est réductible à une fonction. Il existe visiblement
1 —œ(p)
une constante Q, telle que pour tous les p du demi-plan R
^ oQ>» 0 on a
M p )I < T 7 T < 1-

Mettons l ’opérateur 1 —© (p)


sous la forme

1. — (ù(p)
, - L, . , ~ yr, . <
0 +-w + ^ E r] , vIJ.
1— co (p) (10.58)
x '

L’opérateur [1 -f co (p)] se ramenant de toute évidence à une fonction,


il suffit de montrer que l ’opérateur se ramène à une fonc­
tion, ou ce qui revient au même, que la fonction de la variable com­
plexe p = a -f ix

p[l/ f—
<p>,‘ ..
fi>(p)] (10.59)
V '
est représentable par une intégrale de Laplace. En effet, dans le
ICO(p)]*
demi-plan Re p ^cr 0 >> 0, la fonction p ( l — (ù(p)) est analytique
et vérifie l’inégalité

[(O (p)]*
p ( l — (0 (p)) <

donc la fonction (10.59) tend uniformément en arg p vers zéro lors­


que j p j — oo et l ’intégrale
[co (p)P
p (l —CO(p)) dx (p = <j -f- ix)

est convergente. En vertu du théorème 3 (§ 2 ) il suit que la fonction


p es^ rePpésentable par une intégrale de Laplace abso-
lument convergente. Donc, l ’opérateur ^ ^ ■est réductible à une

247
fonction et la solution est donnée par la formule
oc

771=0
OU
7 1 - 1

S atf ke- hk*


k=0
(ù(p) =
y
La fonction x (t) est n fois dérivable et
z (0 ) = x' (0 ) = . . . = x71- 1 (0 ) = 0 .
5. Equations différentielles aux dérivées partielles. Soit l ’équa­
tion différentielle aux dérivées partielles
m n
sn / x d ^ v u (x, t) , , .
ZJ 2 a»v{x) dx\xdtv —f ( x’ 0 » (10.60)
JLI= 0 v= 0
dont les coefficients a^v (x) sont des fonctions numériques de la
variable x.
La formule
d»+ v u{x, t) = d»u(X, t) _ d»u (x , 0)_
d x » d tv p dx» p dx*

v ! dll+1u(x, 0) iu ( 0)
— 5 # ï t -------------------------------------------------------- ■
“ p
ramène l ’équation (10.60) à la forme
Tn m n v -1

|LL=0 JLI=0 V= 1 k=0


«U = a » f a , p) = 2 a ixv {?) PV.


v=0
Désignant le second membre de cette équation par <D (,x, p) et con­
sidérant u (x , t) comme une fonction opérationnelle de x, i.e.
u (x , t) = u (x , p) = u (x), on aura
amu<m>(x) -f um_1w<m-1) (x) + . .. -f a0u (x) — CD(x, p ), (10.61)
où les coefficients aft sont également des fonctions opérationnelles
de x. Donc, l ’intégration de l ’équation (10.60) se ramène à celle
d’une équation différentielle opérationnelle linéaire. L’équation
(10.61) qui est l ’image opérationnelle de l ’équation (10.60) s’appelle
équation opérationnelle ou équation transformée.
Pour résoudre l’équation (10.61) il y a intérêt à utiliser l ’iso-
m orphisme des corps 3)1 (S) et 3)t (S ). Dans le corps 3)ï (S) l ’équation
248
transformée (10.61) devient une équation différentielle ordinaire
linéaire, d’ordre w, dont les coefficients et les seconds membres
dépendent du paramètre p , qui est complexe. Ces équations ont
été bien étudiées. Soit u (x; p ) une solution de l ’équation. Si pour
des valeurs données de x 6 la, Pt la solution u (x , p) £ $0 } (S), cela
—- l
veut dire que u (x , p), où p = —, est solution de (10.60) dans le
corps $0 1 .
Pour appliquer le calcul opérationnel à l ’intégration des équations
aux dérivées partielles, il faut :
1° remplacer l’équation primitive par sa transformée. Les con­
ditions aux limites seront changées en des conditions aux limites
transformées que devra vérifier la solution u (x , p) de l ’équation
transformée (10.61).
2 ° trouver la solution u (x, p) de l ’équation transformée vérifiant
les conditions aux limites transformées.
3° étudier la solution obtenue afin d’établir son appartenance
au corps $01 (S). Si u (x, p) Ç$0! (S) il faut procéder à une étude
supplémentaire pour voir si la solution u (x , t) = u (,x, p) est
généralisée ou si elle peut être ramenée à une fonction possédant
des dérivées partielles par rapport à a: et t jusqu’à la dérivée
9 dxmfcn ^ incluse. Cette dernière circonstance signifiera que
u (x , t) est solution de l ’équation aux dérivées partielles primitive
au sens classique.
4° trouver la fonction u (x, t) = u (x , p). L’étude du 3° est
souvent simplifiée si le 4° est réalisé.
5° prouver que la solution u (x , t) vérifie les conditions initiales
et aux limites données.
Soit à titre d’exemple les équations
p (x) ut = p0 (z) uxx + p1 (x) ux H- p2 (x) u ; (10.62)
P (*) utt = p0 Or) uxx+ px (x) ux H- p2 (x) u,(10.63)
x 6 [0, Z[, t > 0, où p (x), p0 Or), px Or), p2 {x) sont des fonctions
continues sur l’intervalle ]0, Z] et p (x) >» 0. La solution u (x, t)
doit posséder sur ]0, Z], t > 0, des dérivées partielles continues jus­
qu’au deuxième ordre inclus et vérifier les conditions initiales
lim u (x, t) = q>(x), ;r£]0, Z], (10.64)
-+o
dans le cas de l ’équation (10.62) et
lim u (x, £) = (pOr), lim ut (x, t) = x¥(x), æÇ]0, Z], (10.65)
t~+o t-+o
dans le cas de l ’équation (10.63), ainsi que les conditions aux limites
lim u Or, t) = f(t), aux (l, £)-fùu( (Z, t) = cu(l, t) (10.66)
0

249
pour Z ;> 0, où cp (x) et Y (x) sont des fonctions continues par mor­
ceaux données ; / (Z) appartient à S et est continue pour Z >> 0 ;
a, b et c des constantes données.
On cherchera la solution de ces équations sous la forme u (x, t) =
= u (x, p). Les équations transformées (10.62) et (10.63) s’écrivent

Po(x) - ^ + Pi(x) ^ + lte(x) — PP(x)]ü== -p(x)P<V{x) ; (10.67)

Po <*) “1 F " + Pi (*) + fPz (x ) — P2P (*)] “ =


= —p2p (x) cp(x) — pp (x) (x). (1 0 . 6 8 )
Les conditions aux limites deviennent
| w ( + 0 , p ) = J ( p ) , où J{p) = f { t ), | ( 1 0 69)

\ a u x (l, p) + bp[u(l, p) — cp(/)] = eu (Z, p).)


Théorème 1. Soit u (x , p) la solution de Véquation (10.67) ou
(10.68) vérifiant la condition (10.69). Supposons par ailleurs que
1 ) les opérateurs u (x, p ), ux (x, p) et uxx (x , p) sont réductibles
à des fonctions pour x £ 1 0 , l] ;
2 ) existe un nombre <j0 tel que lorsque t -> oo, Von ait

u (x, p) = O (e^ ) , w* (x ; p) = O (e°o*), uxx (x, p) = 0 (ea°*)


uniformément en x sur tout intervalle [e, Z] ;
3) existe un entier k ^ 0 ZeZ gue cZcms Ze corps -Ul (S)
| p~ku(x, p) | <C Q = const pour tous les x: 0 ^ a :^ e < ;Z , Re p >
> Oi > a0 ;
4) eajisZe lim u (x, p) = g (Z), Z> 0, g (Z) eZaraZ une fonction
t-+oî _
continue pour t > 0 eZ bornée lorsque Z 0. .<4Zors u (a:, t) = u (x, p)
est la solution de Véquation (10.62) ou (10.63) gui vérifie les conditions
initiales et aux limites données.
D é m o n s t r a t i o n . Prouvons tout d’abord que les hypothè­
ses du théorème entraîne l ’existence des dérivées ux (x , Z) et uxx (a:, Z)
pour a: £ 10, Z]. En effet, supposons que ux (x , p) = v (a:, Z). Il
vient
oo

u (a;, p) —p j u (x, t) e~pt dt ; (10.70)


o

(a;, p) = p j v (x, t)e~pt dt, (10.71)


o
et, de plus, en vertu de l ’hypothèse 2 ) les intégrales sont absolument
et uniformément convergentes en x £ [e, Z] lorsque Re p > a0.
250
Donc la deuxième intégrale peut être intégrée sur x entre e et Z.
oc y
u ( x ; p) — u (e, p) = p [ ( f v {y, t) d y } e~pt dt, Re p > a0,
0 e
OU
oc X

u ( x , p) = p \ [w (e, t) + j V (y, t) d y j e~pt d t , Re p > cr0.


0 e
Comparant la dernière intégrale avec (10.70), on obtient
X

u (x, t) = u ( s , z) + j U (y, t)dy,


e
d’où il suit que la solution u (,x , t) est dérivable par rapport à # et
ux (x, t) = v ( x , t) = ux ( x; t), x £ ] 0 , l]. (10.72)
Si maintenant l ’on pose u xx (x , p) = w (x , t) et que l ’on tienne
compte de l ’hypothèse 2) du théorème et de (10.71), ainsi que de
(10.72) dans laquelle il importe de remplacer u (x, t) par u x (x, t)
et v (,x, t) par w (x , t), on obtient
uxx (x, t) = w (.x , t) = u xx (x, p ) x 6 10, Z], (10.73)
ce qui prouve l ’existence des dérivées u x (x , t) et u xx (x , t). De
(10.72) et (10.73), il suit
Po^xx {x, t) + pi (x) u x (x , Z) + p2 (x) u (x , Z) =
= Po^xx (x, p) + pi (x) u x (x, p) + p2 (s) u (x, p) ,
ou, compte tenu de l ’équation transformée ( 1 0 .6 8 ),
Po ( x ) u x x (x, t) + pj ( x ) u x ( x , t) + p2 ( x ) u ( x , Z) =
= P(s) P2 [ u (x, P ) ~ <Ç(x) — T(a;)] =
—p ( x ) p 2 [ u( x, t) — q>(x) — t ' ¥( x) ] . (10.74)
De (10.73), (10.72) et la deuxième hypothèse du théorème, on déduit
que la somme
Po (x) u xx (;x , Z) + px (x) u x (x , Z) + p2 (ir) u (x, t)
appartient à S pour x £ ]0, Zl, donc la fonction
p (x) p 2 [u (x, Z) — (p (z) — f ¥ (z)]
appartient à S ; or p (x) > 0 pour x £ 10, Z], donc l ’opérateur
p2 [u (x, t) — (p (x) — f ¥ (#)]
se ramène à une fonction de S lorsque x £ 10, Z]. Posons
p 2 [u (x , Z) — cp (x) — f ¥ £r)l = q (x , Z) £ 5,

251
il vient
t
u (x , Z) — cp (x) - t x¥(x) = - ^ - q (x, Z )= j (t — l)q(x', l) dî'
0

Donc la fonction u (x , 0 est deux fois dérivable par rapport à


pour x 6 ]0, Z] et
u (x, 0) = (p (x) ; ut (x , 0) = ¥ (a;), a; Ç ]0, Z],
De (10.74), il suit que lorsque Z>» 0 et x Ç ]0, Z], on a
Po (^) u x x (%, t) + Pi (x) u x (x , Z) + p2 (s) w (x, t) = p (z) u tt.
On a donc montré que
u (x y t) = u (x, p) (10.75)
est la solution de l ’équation (10.53) qui vérifie les conditions (10.65).
A partir de (cf. (10.69))
aux (l, P) + bp [u (Z, p) — cp (Z) = eu (Z, p)
et des égalités (10.72) et (10.75) pour x = Z, on déduit que
aux (Z, t) + but (Z, t) = eu (Z, Z),
i.e. les conditions aux limites sont réalisées pour x = l.
Reste à étudier le comportement de la solution lorsque x - > 0 .
Posons
lim u (x, t) = g (Z).
*-► + 0

En vertu de la quatrième hypothèse du théorème, cette limite existe


et est une fonction continue pour Z >» 0, et g (Z) est bornée lorsque
Z — 0. Il reste donc à démontrer seulement que g (Z) = / (Z), Z > 0.
Or ceci découle immédiatement de la condition u (+ o , p) = / (p)
(cf. (10.69)) et de l’hypothèse 3) du théorème. En effet, cette hypothè­
se implique la continuité de la fonction opérationnelle u (x , p)
pour x 6 [0, Z]. D ’où il vient
limw(ar, p) = u ( o, p) = 7 (p) = 7 (t), i-e. g(t) = f(t).
oc —> 0

R e m a r q u e . Pour démontrer que / (Z) = g (Z) on peut ne


pas faire intervenir la notion de fonction opérationnelle continue
mais utiliser directement les hypothèses 3) et 4) du théorème. En
effet, pour les grands n, on a
a -fïo o t

4û j J i w P - e’, , d p = i é ï ) T i c - s r 1^ b*- 0 °-76>


C I - 7 oc 0

la dernière intégrale étant uniformément et absolument convergente


en x —>-0. Donc, on peut passer à la limite lorsque x — et on
252
obtient
1
_ J ___ r f ( t - ï ) " - ' g (l) di.
2ni (n —1) ! !i
0

ou

o
f
J
0
J
f( t - r ‘s © 4
d’où / (t) = g (t) pour tous les t >» 0 .

§ 11. Application du calcul opérationnel à la résolution


de quelques problèmes de physique mathématique
1. Circuits électriques. On étudiera des circuits électriques cons­
titués d’un nombre fini de branches. Chaque branche sera composée
d’une résistance R, d’une capacité
C et d’une inductance L, montées
en série (fig. 41). Les points de con­
cours des branches sont appelés
nœuds du circuit. Les inductances
respectives des branches sont né­
gligées. Dans la suite, en principe
on supposera qu’à l ’instant initial 1
t = 0 , les courants et les charges
sont nuis.
On sait que si une f.é.m. E est
appliquée à l ’instant t = 0 dans un
circuit composé d’une résistance R ,
d’une inductance L et d’une capa- Fig. 41
cité C, montées en série, le cou­
rant i est déterminé à tout instant à partir du système d’équations
( 11. 1)
L l k + Ri + 1 - = E ’ ^ - = i’ c11-1)
où Q = Q (t) est la charge du condensateur. En posant i (0) = 0
et Q (0 ) = 0 et en remplaçant dans ( 1 1 . 1 ) la dérivation par l’opé­
rateur p, on obtient le système d’équations
(Lp + B) i + -2- = E, pQ = i,
d ’où
[Lp + R + - ~ ) l ^ E .
Si l ’on pose
Z (p) —Lp -f R + - q-
253
on obtient
Z (p) i = E. (11.2)
L’opérateur Z (p) est appelé résistance opérationnelle ou impédance
du circuit de la fig. 42. S’agissant d’un circuit arbitraire on appellera
résistance opérationnelle entre A
R et B l ’opérateur Y (p ), tel que
y (p) i(t) = e, r> o, (11.3)
~ E
BS?
où i = i (t) est le courant débité
H 1----- par l’application delaf.é.m. E aux
c points A et B à l ’instant t = 0.
Fig. 42 On suppose qu’à l’instant initial
les courants et les charges sont
nuis. L’équation (11.2) se déduit à partir des lois de Kirchhoff.
Première loi de Kirchhoff : la somme algébrique de tous les courants
aboutissant à un nœud du circuit est nulle.
Deuxième loi de Kirchhoff : la somme algébrique des chutes de
tension dans les branches d'un circuit fermé est nulle.
Si l ’on a deux circuits électriques de résistances opérationnelles
respectives Y 1 (p) et Y 2 (p), on peut construire un nouveau circuit

b)
A Y i ( P ) Yz(P) B
O-- - i------1— r— i— o
Yi(P)
Yi(p) £/ A2 V2 (p) Bz A —i------ 1— B
1----- 0 o------ 1 i----- o O—_ Y2 (p) ------ o
] *

Fig. 43

en les montant en série ou en dérivation (fig. 43, a, b).


M o n t a g e e n d é r i v a t i o n . Si aux extrémités A et B
de ces circuits on applique une f.é.m. E , on aura

Y i (p ) i l = E; t1 = -ÿ i1(p) E ; Y 2(p)i2 = E ; i2 = ■ E,
donc,

et
= E, ou y± (p) y 2 (p) p
1 1 Y i (P) + Y2(P)
ŸÂP) y 2 (p)
Ainsi, la résistance opérationnelle Y (p) d’un circuit constitué
de deux branches en dérivation, de résistances opérationnelles res-
254
pectives (p ) et Y 2 (p ), est égale à
Y 1 (P) Y 2 (p) 1 1 1
Y (p) (11.4)
Y i( P ) + Y«(P) ’ Y(p) y i (P) ~ y 2 (P) *
Les quantités^-—- ^ ^ , sont appelées conductances opéra-
Y ( P ) ' Y i ( P ) ' Y 2 (p) ?? , . .
tionnelles du circuit. Donc, dans un montage en dérivation la con­
ductance du circuit est égale à la somme des conductances opéra­
tionnelles de chaque branche.
M o n t a g e e n s é r i e . La deuxième loi de Kirchhoff donne
Yi (P) i + Y 2 (p) i = E ou (Y1 {p) + Y 2 (p)) i = E.
Donc, la résistance opérationnelle Y (p) d’un circuit formé de deux
branches en série, de résistances opérationnelles respectives Y x (p)
et Y 2 (p), est égale à leur somme, i.e.
y (p) = r , (P) + (p). (ii.5)
En d’autres termes, dans le montage en série, la résistance opéra­
tionnelle du circuit est égale à la somme des résistances opération­
nelles de chaque branche.
Ces deux règles permettent souvent de calculer très rapidement
la résistance opérationnelle de circuits complexes. Soit par exemple
Yj (p)

à déterminer la résistance opérationnelle du circuit de la figure 44.


Entre les points 1 et 2, la résistance opérationnelle est visiblement
égale à Y-, (p ) Y g (p ) Donc la résistance opérationnelle de la
Y i (p ) - \ - Y 2 (p )
branche 1-2-3 vaut
Y 1 ( p ) Y z (P)
+ Yz (p).
Y \ (P) ~\~ Y 2 (p)
La résistance opérationnelle de la branche 1-4-3 est Y \ { p ) + Y 5 (p),
celle de la branche 1-3 est égale à
Yx (P) Y , ( p )
-\- Y 3 (p)) (Y4 (p) + ^ 5 ( p ))
Y i (p) + Y 9 (p)
Y- i (p) Y? (p)
-\~Y3 (p) - \ - Y b (p)
Yx-VYtip)
255
La résistance opérationnelle de la branche AB vaut donc

( y~iy~i(p(p)) +y y22(p)(p) + n ( p ) ) ( ^ ( p ) + n ( p ) ) ^ ( p ).
Yi (p) y,(p)
Y i (P) + *L(P)
4 - n ( p ) + n ( p ) + n (p)
Les circuits ne sont pas tous forcément une combinaison de
montages en dérivation et en série. La résistance opérationnelle du
circuit de la fig. 45 ne peut pas être calculée avec les règles précé­

dentes. Un tel circuit est dit quadripolaire. On distingue ici deux


bornes d’entrée (7 et 2) et deux bornes de sortie (3 et 4). Il faut se
servir des lois de Kirchhoff pour déterminer la résistance opération­
nelle aux bornes d’entrée ou de sortie.
Les valeurs et les sens des courants sont déterminés à l ’aide de
la première loi de Kirchhoff. On a visiblement i = -j- j2. La
deuxième loi de Kirchhoff donne
ZiA ~f~ Z2 (L h) “1“ ’A’i (L 0 = 2>
Z0iQ — Z[i2 Z1i1 = 0.
Ajoutons l ’équation
i = i i + ^2
aux deux précédentes. Le système de trois équations ainsi obtenu
nous donne ix, i 2 H- On a i2 — i — donc,
%ih H" ^ 2 (h ~ h) + ^ 2 (h — — i) = Z[ (i — ix) ;
Z0i0 — Z\ (i — ix) + Z1i1 = 0
ou
{Z\ + Z 2 + Z2~\- Zj) L — (Z2 -f- Z2) io = {Zi -f- Z2) i ;
(Zj + Z\) ii -f- Z0i0= Zji.
256
Le déterminant du système est
Zi + Zx-f- Z 2 -f- Z2— (^2 H- Z2)
A=
z, + z; z0
donc, par conséquent
Zi + Z2— (Z2+ Z2)
Zi zn
h=
Z0 (Zj + Z 2) + Zj (Z9 + Z'2)
( 11 . 6)
Z q (Z, + z i + z 2 + Z'2) + (Z, + Z{ ) (Z 2 + ZJ) ^'’
. z x+ z i + z 2 + z ; z ;+ z 2
Zt + ZJ Zi

,z j (Zx + ~r Zg+ Z^-iZ^ZQ iZj + Z,)


z 0 (Z 1 + Zi + Z 2 + Zi) + (Z 1 -|-Z i) (Z 2 + Z ')
i: (11.7)
i2 —1 — ii —
_ Z 0 (Z) + Zj + Z 2 + Zj) + (Z, + Zi) (Zp + Z2) - Z 0 (Z( + ZP) - Zj (Z, + Z£)
Zo (Zi + Zi-f- Z 2 -f- Z 2) -(- (Z 2 -f- Zi) (Z2 -[-Z2)
___________Z0 (Zx-\- Z2) 4 - Z] (Z, 4 - Z2)_____________ .q\
Zo (Zi + Z i-|-Z 2 -t-Z2) -f- (Zj^-pZi) (Z 2 4-Z i)

Sachant ix, i2 et i 0, il est aisé de calculer la résistance opérationnelle


entre deux nœuds quelconques du circuit. Considérons le cas parti­

culier simple : Z2 = Z 1 = Z et Z2 = Z \ = Z ' (fig. 46). Il vient.


Z 0 (Z-\-Z')-\-Z' (Z-\-Z') Z 0 + Z-
1 2Z0 (Z + Z /) + (Z + Z ' ) 2 2 Z 0 + Z + Z, t ’
(11.9)
_ Z0 (Z + Z') + Z (Z + Z') z0+ z ( 11 . 10)
2 2Z0 (Z + Z ') + (Z + Z ' ) 2 2Z 0 + Z + Z ' ’
. _ 2Z' (Z + Z ') — (Z + Z ' ) 2 ._ Z' — Z
(11.11)
lo — 2Z 0 (Z + Z') + (Z + Z ' ) 2 2Z0 + Z + Z' l '
17-0936 257
Pour calculer la résistance opérationnelle entre 1 et 2, désignons
par E la tension entre ces nœuds. En vertu de la deuxième loi de
Kirchhoff, on a sur le circuit 1 -4 -2
Z i x + Z ' {ix — i Q) = E ,
d’où, en substituant à ix et i 0 leurs expressions (11.9) et (11.11),
Z ( Z 0 + Z') .- | Z ' ( Z 0 + Z ' ~ Z ' + Z ) F
2Z0-\-Z-\-Z' "*■ 2Z 0 + Z + Z'
ou
Z (Zq— Z* ) —
f~Z1 (Zp-f-Z) . __ p
2Z 0 + Z + Z' l~ a ’

Donc, la résistance opérationnelle du circuit 1 -2 vaut


Z ( Z u-\-Z’) + Z' (Z 0 + Z)
Y (P ) = ( 11. 12)
2Z.. + Z + Z '

Remarquons en conclusion que dans le circuit de la fig. 46, on a la


relation suivante entre les courants i, i 0, ix et i 2 :

; _ H~Éq et (11.13)
1 2

Ces égalités résultent de (11.9), (11.10) et (11.11). A remarquer que


si l’on tient compte de la disposition symétrique des résistances opé­
rationnelles Z , Z ' et Z 0 dans le circuit de la figure 46, on peut déduire
immédiatement la relation (11.13). En effet, —i1 = — i0 — i
et i 2 = h — ^0 ) d’où suit l’équation (11.13).
Considérons maintenant un circuit plus complexe (fig. 47). Les
valeurs et les sens des courants ix, i 2, . . ., i N , i N+1 sont choisis
en vertu de la première loi de Kirchhoff. La deuxième loi nous donne
N -f- 1 équations pour la détermination des inconnues R, i 2, . . .
. . ., i N , Cv+i- Considérons la n-ième branche du circuit électrique.
Soient E n la tension aux bornes d’entrée 1 et 2 et Y n (p ) la résistance
opérationnelle du circuit branché aux bornes 3 et 4. Ceci posé, le
schéma de la zz-ième branche coïncide avec celui de la fig. 46, sauf
qu’il faut remplacer Z par Z n , Z ' par Z'n et Z 0 par Y n (p ).
De (11.13) on déduit la valeur des courants dans les diverses
branches du circuit :
—— dans le circuit 1-3 ; ln ~^n+1 dans le circuit 2-3.

ln + ^ ln+i c| ans ]e circuit 1 -4 et lp- dans le circuit 4-2.


Ayant ceci en vue on peut former sans peine l’équation des courants
(cf. fig. 47).
258
La deuxième loi de Kirchhoff donne dans le circuit fermé
-l~%n-l'^n -1~^n~^n~^n~^n -1
( l "z l + ‘n ) Zn_t _ ( ‘’L-- ) Zn - 1 + ( ‘n+2‘ "»» ) Z» +

~i~ ( •” ~2~l>+1) Z« ~ °-
De façon analogue, on a clans les circuits A-l.r 31~21-B et 4N-2N-3N-4N :
-f- h + z; ( i ^ p ) + z , (ii± ^ î) + A i, = e -,

z ; ( ^ =7- *' ) - z N ( ) - z ; i N+t = o.


On a donc
(Zn-l ^n- l) Li-1 “1“ (Zn- 1H~ Zn- j -f- Zn -)- Zn) în -j-
+ ( Z n - Z n ) i n+i = o, 72= 2, 3, 4, ...,7 V . (11.14)
Par ailleurs,
(Zi + Z; + 2Z0) ii + (Zi - Z\) i2 = 2E ; (11.15)
(ZN Z'N iN -(- (ZN -f- Zjy + 2Z0) ijv+i = 0. (11.16)
Pour déterminer in, il faut résoudre l ’équation aux différences (11.14)
avec les conditions aux limites (11.15) et (11.16). Voyons en détail
h Zj 4j in.f ln-i Zn.j 4n-i in 1n Zn hn in+j ln+j Zn+i ^n+i tv 4/ ^fî

le cas particulier où les coefficients de l’équation aux différences


sont constants. Supposons que
Zh = Z, k = i, 2, . . ., TV; Z'h = Z', k = 1, 2, . . ., TV.
Les équations (11.14), (11.15) et (11.16) s’écrivent alors
(Z - Z') in.i + 2 (Z + Z % + (Z - Z') in+1 = 0; (11.17)
(Z + Z' + 2Z0) i, + (Z - Z') 7g = 2E ; (11.18)
(Z - Z') 7jy + (Z + Z' + 2Z;) i N+1 = 0. (11.19)
17* 259
On cherchera la solution de l ’équation (11.17) sous la forme in = A n .
En portant in = A n dans (11.17) et en simplifiant par A 11" 1, on
obtient
(Z —Z ')+ 2 (Z + Z') A-j-(Z— Z') A2—0; 4 2+ 2 § ± | U + l = 0 ,
d’où
Z + Z’
A= Z —Z’
-1 =

4ZZ' — (Z + Z ') ± 2 1 / ZZ'


= -£ ± £ 1 + 1 /
Z —z' ^ V (z —Z'Y (Z-Z')

= Q /z + i / z ')2 .
Z — Z'
, = _________( i / z - i / z 7) 2 y z - V z 7.
1 ( i / z + y z o ( y z - y z') y z + i/z ' ’
^ = _________( y z + y z 7) 2 ^ y z + v z 7
2 ( Y z + y z 7) ( Y z — Y z 7) y z - y z 7‘

La solution générale est donc

y^ = Y Y + m i y 7e
+ Y ) \
V z'+ V z' \V z'-V z>
Portons cette solution dans (11.18) et (11.19) pour déterminer les
opérateurs M 1 et M z. On obtient le système d’équations en M x
et M %:
[(Z + Z' + 2Z0) A, + (Z - Z') A\] Mi +

+ [(Z + Z' + 2Z0) -42 (Z —Z7) ^.gl M 2—27?;

[(Z - Z') + (Z + Z' + 2z;> +1 ] Af, +

+ [ (Z -Z ')14 f + (Z + Z' + 2Zi) A f+1]M , = 0. (11.20)


Voyons à titre d’exemple le cas où (cf. fig. 47)

Z o = ^ -; z = - |_ ; Z' = 2PÀ; z; = \.
On a alors

Vïpx y 2p 2p_ l
2P + 1
Ai = A2— 2p — 1*
v m + Y Y 2p+l

260
Les équations (11.20) s’écrivent:

[ ( ^ + 2' 0 “ ( 1 M ) + ( 2 ^ - 2p) (I J T i Ï ] M ' +

+ [ ( i + 2p) ( | ^ ! ) + ( ^ - 2 P) ( g ^ ) > * = 4 - Æ'

[ ( ^ - 2p) ( f f + 0 + ( 2 F + 2 p + 2 ) (I fq r l) +

+ [ ( i - 2p) ( i i - î r + ( i + 2p + 2 ) d ^ r +i ] ^ = ° -
On remarquera que le coefficient en est nul dans la dernière
équation. En effet,
v+i
( i - M i i ï - î r + ( i + 2p + 2 ) ( f e - î )
( Z p - i \N+l r (1 —4p2) (2p + l) 1
\ 2p + l / L 2 p (2 p —1 ) 2p
f2 p + 2 =
/ 2 p —i yv+ i r (2 p + l) (2 p + l) . l + 4p2 + 4p
\ 2p + l j L 2p ' 2p

N+i - ( 2 p + l )2 + (2 p + l )2
2P
donc M 2 = 0. Calculons Afx:
r (3 + 4p2)(2 p --l) (1 4p2) (2p 1)2~| m 2
L 2 p ( 2 p + l) ~r 2 p ( 2 p + l )2 \ 1Vli X ’

i d + î ) [ 3 + V - 4 p 2+ 4 p - l ] ^ =

= i ( f T ï ) 2 <1 + 2 ^ M ‘ = T £ ;
^ (2 p -l)M i= 4 , d’où
Et
i _ n/r An _ 22pE
pÆ /(2p
2 p — i1 \ n _
_ 22ÆpEp (2p — 1i \ n~ i
/ 2p —
71 ^ (2 p—1) \2p + l j X (2p+ l) \2p + l /
p— 1 \ n —1
.Sp
-

*0-4) K
En utilisant la formule ^1 = — j = L n (t ), on obtient
t 1\ n
1 \n P 2
e 2Ln(t )=- 1 1- “1 1
p+ p+— / P+ T \ p + T
261
donc, la solution cherchée est de la forme
E —-
in (^) = X Ln~i (t) e 2 , 71 = 1, 2, . . N, N + i.

2. Problèmes de physique mathématique. Appliquons les mé­


thodes du calcul opérationnel à la résolution de quelques problèmes.
P r o b l è m e 1. Trouver la distribution delà température dans une tige
semi-infinie, x £ ]0, oo[ sachant que la température de l ’extrémité gauche est
constante et égale à zéro et la température initiale égale à l ’unité.
On demande la solution de l ’équation de la chaleur

(11.21)
‘ > 0 )'
qui vérifie les conditions
u= 0 pour x = 0 , £ > 0 (11.22)
(11.23)
73

H
*O

O
V
£2
II

Il
L’image de l ’équation (11.21) est
d2u — .
— - = Pu — p (® > 0 ) (11.24)
avec la condition
u(x, p) = 0 pour ,x= 0 (11.25)
La solution générale de (11.24) est
ü{x, p) = l-\-Aex^/ p ^r Be-x^/l\ (11.26)
où les « constantes » A et B dépendent généralement de p et se déterminent à
partir des conditions aux limites. La limitation de la solution lorsque .x^-oo
entraîne que .4 = 0. De (11.25) il vient 0 = 1-|-P. Donc,

u{x, p) — i —e

Dans ce cas le théorème d ’inversion donne (cf. § 2)


0+iX ,- V p
“ (i- ,) = “ “ - à r \ ( t ~ ^ i r ~ } eP‘ dp' ( i i 27)
o-i x
1
On sait que (cf. §2) l ’inverse de — est la fonction / (t) = 1 pour t > 0.

Déterminons l’inverse de la fonction — e x i.e. calculons l’intégrale


P

O+IX

J-. 1 [ e~x Vp el}t dp, O> 0 .


2ni J p
G - IX

262
La fonction “ e % est analytique sur le plan tout entier des p sauf en
l’origine des coordonnées, donc elle est univalente et analytique dans le plan
muni d’une coupure le long de la partie négative de l’axe réel. En vertu du théo­
rème de Cauchy on peut remplacer l’intégra­
tion le long de la droite (a — ix, a -f- ix) par
une intégration le long d’une courbe quel­
conque d’extrémités o + ix ne coupant pas la
coupure. En particulier, il est commode d’éten­
dre l’intégration au contour de la figure 48;
ce qui donne
cr-f i t
I
j+ ]+ (11.28)
J AC CD DE EF FB

Montrons que les intégrales j et j tendent


AC FB
vers zéro lorsque x —>■oo. On a
yp , —x Re y p
( —jx < arg p < jx),
IP I

donc — —< arg ] / p < — et par conséquent Re ] / p > 0 ; pour a > 0 , il


vient alors
,-s Vp
IP I '
En vertu du lemme de Jordan, lorsque i > 0 et R oo, l’intégrale de la fonc-
, —x " l / p + p f
cion étendue aux arcs A C et FB tend vers 0.
Calculons les intégrales étendues aux droites CD et EF. Sur ces droites y p
vaut i y | p | et —il,/\ p | respectivement. En posant p = | p | on aura
R i R 1/ 2
I 1 = —2 i 1p - 1 sin (ap^) e ~ tp d p = —4i f sin ^ (11.29)
J J J j £
CD EF r ,3/2

donc existe la limite


OO

lira { j H- \ } (y Ÿ P ept j dp = — *ti j g ~ ^ * <% . (1 1 30)


R -> oo CD EF

Finalement
icp
n ’«P
yp+pt e x ^ &e " +eeîCPse1cpi dcp_
J-
f 2 + e e i(P
dp = i dtp.
DE DE
- j- JX
£ei(p
-ît
363
Et
jt itp
liml f = lim fJ <- x V e e 2 -f- eeicP.i dcp= 2 ju. (11.31)
?’->-0l J e-*0
DE -n

En groupant (11.28), (11.29), (11.30) et (11.31), il vient


0 -fiT 1 OO

Î j e x V i - * P 2+ tP) d r = l - l -
o-ir 0
En vertu de (11.27), la solution du problème est

u(x, t) = -|- | (11.32)


o
Mettons cette solution sous une autre forme. En dérivant (11.32) par rap­
port à i on obtient
OO

.1 e~**c o (11.33)
o
Cette intégrale peut être calculée à l’aide de la théorie des résidus [19]. Soit la

fonction
f { z ) = e ~ tz\

dont l’intégrale le long de l’axe réel se calcule à l’aide de l’intégrale de Poisson


“ / —

| e~ui du = — • (11.34)
0
Sur la droite %=h, on a
e-t(o+ih)2__ ethze-toz ^cos gtho—isin 2 tho).
La partie réelle de la dernière expression se distingue de la fonction à intégrer
d’un facteur constant lorsque h ■ . Pour cette raison étendons l ’intégration
2t
au contour de la figure 49. En vertu du théorème de Cauchy on aura

(11.35)
M + H = ° '
T II III IV

264
ou
R
R VT

J-J
I -R
? dl =
V* J dl',

x2 R
e *e
-R
II
Sur les segments II et IV, où x = -±R, on a
x*_
\e-t* ^e-tlR*-*) e-tR\
c
donc, en supposant i > 0, on trouve \ 0 lorsque R oo. Dans (11.35), en
I I ,J IV
passant à la limite lorsque i ? ^ o o , et utilisant (11.34), on obtient
__ .X2 oo
VK ~ 1T
V* J
d’où, en comparant les parties réelles,
OO __
e
-/&2cos zEO 4/
t > 0.
T
(11.36)
0
En vertu de (11.36), l’égalité (11.33) devient
_i iîl
du (ni).. 2 e“ 4f
(11.37)
ÔÆ
Tenant compte de ce que u (0 , t) — 0 et intégrant l’équation (11.37), on obtient
1 sc
(x, — 2
ht dy.
j" e /lt
0
Le changement de variables ç = —-r=- ramène la dernière égalité à la forme
V^t
__ l/2Ï _ _|2_
u (x, t) — 1 —e~x ^P = J / — j e 2 d\ =
0
X

2
(11.38)
Vu •/
0
D’où il suit visiblement que u (0, t) = 0, u (x, 0) = 1.
A remarquer que le calcul opérationnel permet de déduire très facilement
l’égalité (11.38). En effet, la formule (7.11) donne
1 Al
V pe-^P = it
~\f nt
265
or

(11.39)

P r o b l è m e 2 . Trouver la distribution de la température dans une tige


semi-infinie x £]0, oo[ sachant que la température de l’extrémité de la tige varie
selon la loi u (0 , t) = cp (i), et la température initiale est nulle.
La température u (x, t) doit vérifier l’équation
d u _ d2u
dt a dx2 ’
æ>0, t> 0, (11.40)
et, de plus,
u = 0 pour t = 0 , x >■ 0 (11.41)
u = cp (t) pour x = 0 , t > 0 . (11.42)
La forme opérationnelle du problème est
d2ll P—
—- — — u = 0r\ ,
dx2 a
(11.43)
u (x, p) = cp (p) pour a; = 0 , (11.44)
d’où il vient, puisque u (x, p) est bornée lorsque x oo

_ -xVÏL
u ( x , p) = c p ( f) e
On a

-* V I
= e rfc ( ~7= ~^= 1—Grf ( ~7=r) , (11.45)
\2 Y ai> V2 Y a t r ’
doue

u (x.;. t) = - f- f erfe ( ----------- X ) cp (x) dx=


' dt J \2 V a ( t - x ) /
t
erfe (oo) cp (x) + \ -4— I erfe ----------- j’ cp (t) dx =
J dt i V2 V a ( i - x )
t
_ s P cp(^) / 4a (t-T) dx.
(11.46)
2 }/ cm J —
v u
266
Le changement de variables
x
1=
2 ] / a(t —t )
ramène (11.46) à la forme
-£2 d t (11.47)
U{X' t]~ V n J (P )
2l/aZ
Il est aisé de voir que
CO

u(x, 0) = 0 , u (0 , t) = (p (t) 2 \ e~&<Tç, = y(t).


]/
v jx J0
P r o b l è m e 3. Trouver la distribution de la température dans une tige
de longueur Z, dont la surface latérale n’est pas conductrice, sachant que la tem­
pérature est nulle aux extrémités, et la température initiale égale à une fonc­
tion / (a;).
Il faut intégrer l’équation différentielle
du â2u
=a £ 6 ] 0 , l [, t £ ] 0 , oo [ (11.48)
0t dx2 ’
avec la condition initiale
u {x, 0 ) = / (x) (11.49)
et les conditions aux limites
u (0, t) — u (Z, t) = 0. (11.50)
Dans le domaine transformé, le problème (11.48), (11.49) et (11.50) se ra­
mène à la résolution de l’équation différentielle
d2u p —p

-7
dx2*> a^ — a 7 (^)
v
avec les conditions aux limites
u( 0 , p) = u(l, p) = 0 .
La solution est

=_
.« (x , />) = - ]1 // l J r i,/~ p
| j / © S h [ j / - £ - ( * - |) 4 +
b

+
8,1 ( V ^ T 1) °
La dernière égalité peut se mettre sous la forme

“ (*> P) = ] / -f j sh( b ^ 4 f /(6)sh[]/ t < '- b 4 +

sh l/"-L(Z_a:)‘| 1 r—
+
sh( V i ‘)
267
Posant | /
r —P = q, on obtient

oo
q sh {qx) sh [q (l — £)] _ 2 ^ / knx \ \
Sh (ql) l 2 j Sm ( l j \ l )X
h=l
X <r l[.
k2n2

qsh[g(l — x)] Sh (ql)


sh (ql)
UU
2 vi • / k^tx \ . / Jckx \
= T 2 sm — ) sm ( — ) A:2xc2 , 1 6 ]0 , x[.
k=i I2
Compte tenu de la formule
rfi
hïnlat
k2H2 k2u2a
= e ~
l2 ~T2
il vient
oo /i.2jx2at
12
u (x, t ) - — 2 sin ( - ^ - ) j /(£) sin ( - ^ - ) (H-51)
k=l
P r o b l è m e 4. A l’extrémité d’une tige (x = 0), la température est
toujours nulle, à l’autre extrémité (x = l) elle varie comme cp (i), i.e. u (l, t) =
= cp (t). Trouver la température de la tige sachant que la surface latérale n’est
pas conductrice et que la température initiale est nulle.
On demande de résoudre l’équation

~^r=a"i^ ~ ’ zt’ ^ ]°> °°[’ (11.52)

avec la condition initiale


u (a;, 0) = 0, (11.53)
et les conditions aux limites
u (0 , t) = 0 , u (l, t) = cp (£). (11.54)
La forme opérationnelle de ce problème est
d2u
^ u= 0 ,
dx2 a

u( 0 , p) = 0 , u (l, p) = cp (p),
d’où
sh
( V j x )
u(x, p) = cp(p)
sh
( / T')
268
et

d I*
u (x, t) = -jp \ cp (t)¥ (a :, t —%) d%,

ou

sh( v ^ - H
T (z, t) =
(/? * ) ’

sh f x\
Pour calculer l ’opérateur ------------= ----- il faut le décomposer en fractions
sh { V i r l) _
élémentaires. La fonction méromorphe ^ ^ où possèdent des
/cTt
pôles simples aux points qk — + i ——1 k = i , 2, 3, ... Son développement
b
en fractions élémentaires est

sh qx _ x ( 2 ^ ( —l)fe o.^ ( knx


sin
¥(*. t) = sh ql l -t k=\
2 m q2+
le'2TC2
l2

JL+ A v ( ~ 1)fc / knx \ p


(11.55)
i r u ^1 k SH1 ( — ) k2nza
k=l V1
et
oo h^u^at
x 2 ^ ( —l)k e2 . / kflx \
*<*• * ) - f + - S — T- s sin ( i )>
h=1
donc,
fe2 î I 2 a< «fe2jl2(7,c
, s le , , . ^2 O
d XI ( —i)h sin
. /( —
knx )\ r- „ j 9(T)c i» dt.
“<*• i) = T ' p(()+ — - * 2
fc=i
(11.56)
On sait que
x . 1 . „ , 1
— = sin a;----—sin 2 x-|-— sin 3 a;—... , a: £ ] —rc, ji[
^ o O
donc

a: 2 (— l)h . / fcJta: \ A . . 7 7,
1 >, Sin —-— j = 0 , X £] —I , l \
l n s—i k
fc=1
269
Eu développant l’opérateur — clans (11.56), pour x =£ l, on obtient, compte tenu
de la relation précédente,
oo k2jx2al t h^n^ax
. . 2na sr\ 7 , . vr . / kJtx \ ï*
a(x, t ) = -----— 2 j k{ — l)h sm ^— — j cp (T) e l'i clx.
h= I ü
(11.57)
P r o b l è m e 5. Calculer la température d’un fil homogène fin, de section
constante, chauffé par un courant électrique d’intensité constante. La tempéra­
ture est nulle aux extrémités, celle du milieu ambiant est constante.
Mettons le problème en équation. On sait que 1) la chaleur rayonnée est
proportionnelle à la surface et à la différence de températures; 2 ) la quantité de
chaleur dégagée par un fil traversé par un courant d’intensité i est proportion­
nelle à î2 et à la longueur de ce fil. Donc, il faut résoudre l’équation
dU
dt
:h — r,------- bu-\-a,
" d d'­
æ£]0 ,i[, t >0, (11.58)
où k, a et b sont des constantes, avec les conditions aux limites
u (0 ; t) = u (i, t) = 0 , t > 0 , (11.59)
et la condition initiale
u (x, 0 ) = 0 , x £]0 , /[. (11.60)
L’équation transformée s’écrit
, d2u
■(b —
|—p ) u-—
|—a —0
dxl
avec la condition
u (0 , p) — u (/, p) = 0 .
Si
P-\-b
« -V k
la solution de l ’équation transformée est

c1" » ( t ~9
u(x, p)-.
P+ b
-
Cet opérateur vaut
/r b
* (t-* ) v
u.(x, t) = — <( 1 -
2 £ k
{ \~ tt2 l'I JXjX
exp | — | b-\- k-j^- j t j sin —-— 1J
4a
n y r n;2 ,, , "i (11.61)
?!.=(J (2 n + l) Ù+ /C— (2 /z-hl )2

Problème 6. On demande la solution de l’équation de la chaleur


f)7/
:a 4dx2
4 -+ /(0 , *6]0,î[, *>0, (11.62)
dt
270
qui vérifie les conditions initiales et aux limites nulles
u (x, 0) = u (0, t) = u (l, t) = 0 . (11.63)
Le problème se ramène à l’intégration de l’équation différentielle
dhi
dx2 ~ u= —f (P)
avec les conditions aux limites
u (0 , p ) =u (l, p) = 0 .
On a

u(x, p) f(p)
sh
(V -jr!) " sll( l v 1)-*!.]'7
sh
(/- £ 0
En vertu de (11.55), il vient
sh ( \ f JL A °° hîai,tt
s \V a l X , 2 ^ ( - l) f t 12 . / Àm.-r \
"TT \ il " jnx 2^-J
j /c s in ( — )
/t=l
- ï 1)
Remplaçons x par l — x:
oo k~3X%at
sh[ V i =(i-—c)j— = i- X 22 sn
SJ 11 /ï su
//c \
l knx
L n. 2 j k e ,n ( — )*
sh h=l
(/-fO
donc,

s in !—î—JC?' I (2??i+ 1y2n'~at


l ‘J
71 — e
2//7.+ 1
7 /1 = Ü

et
7X/X
sin J ( 2 /u —
|—1) J)2ji2rU
X
^ n S 2/n+l
7?l=0
* J)2jt2f/r
X j c l* I(T)dT. (11.64)
0
P r o b l è m e 7. Sur un cylindre infini de rayon a, la température est
maintenant constante (u0 = 1 ) . On demande la température en un point quel­
conque du milieu extérieur à l’instant t, sachant qu’à l’instant initial la tempé­
rature de ce milieu est nulle.
271
Le problème se ramène à la résolution de l ’équation différentielle

(«-65)
avec la condition initiale
u = 0 pour t — 0 et r Ç] a, oo[, (1 1 .6 6 )
et les conditions aux limites
u = 1 pour r = a, t > 0 et lim u (r, t) = 0 , t > 0. (11.67)
L équation transformée s’écrit
d2u 1 du
dr2 r dr
La solution doit satisfaire les conditions
u= 1 pour rT=a et lim » (r, p) = 0 ,
7' OO

Cette équation admet deux solutions linéairement indépendantes K0 (vr) et


I 0 (vr), où
v= ! P_ ( 11. 68)
k *
La solution générale est donc cxK0 (vr) -f- c2/ 0 (vr). Cherchons la solution qui
vérifie les conditions aux limites, i.e.
u(r, p) — Ko (vr)
K0 (va)
on a choisi la branche de la racine (1 1 .68 ) pour laquelle lim K q (vr) = 0 , i.e.
î’ H " f o o

] /p > 0 si p est un réel positif et arg p = 0 . Si donc l’opérateur ^°~r ’ \ i où v est


K 0 [va)
le même que dans (1 1 .6 8 ), vérifie les hypothèses du théorème 1, § 10, la
solution du problème sera la fonction
y -fîo o

Kq (vr) eP*
u(r, t) = - K0 (va) p dp, y > 0. (11.69)
2 xii
y — i oo

La fonction ■==——\ est analytique dans le plan complexe muni d’une cou-
K0 (va)
pure le long de la partie négative de l’axe réel. Pour les grandes valeurs de | p |,
on a la représentation asymptotique ([2], chapitre VII)
Ko (V’’) ^ e v(r-a)
IC0 (va) V r
où v est le même que dans (11.68). L’intégrale (11.69) est uniformément conver­
gente sur les intervalles [r — a, 0[ et [0, T], de variation de e et t donc la fonc­
tion u (r, t) est continue sur ces intervalles. Mettons l’expression (11.69) sous
une forme commode aux calculs. A cet effet, considérons l’intégrale
1 K0 (vr) _Tt dp
2 xii Ko (va) p (11.70)

où L est le contour de la figure 48. La fonction à intégrer remplissant les condi­


tions du lemme de Jordan, on déduit de (11.70), lorsque R o o , que

K0 (vr) ePt
“ <r' ,) = -2ÏÏT J
K0 (va) p
r
272
où r est le contour de la fig. 50. En étendant le contour T aux bords de la cou­
pure et tenant compte de la singularité du point p = 0 , on obtient
uu
1 r J 0 (av) Y 0 (rv) — J0 (rv) Y 0 (av) e~9t
u(r, t) — i dp, v
n J 0 (av) + Y o (av)

Pour déduire cette expression, on s’est servi des formules


l. Jt
K0(ze 2 ) = —nt [J0(z) — iY o (z)],
.n
K0 (ze 2 ) = ni [ / 0 (z) -(- t Y 0 (z)].

La fonction u (r, t) peut visiblement être mise sous la forme


oo
—thaï J o (r(Y) Y o (ao^) J p (ao&) Y 0 dcc
')= 1+ 7T i e J\(aa)-\-Y%(aa) a (11.71)
0
La continuité de u (r, t) découle aussitôt de son expression lorsque r ->- a. En

effet, pour t > 0, on a


lim u (r, t) — 1 .
7--I-0
P r o b l è m e 8 . Trouver la distribution d’un gaz dans l’espace sachant
qu’à l’instant initial la température est constante (w0 — 1 ) à l’intérieur et par­
tout nulle à l’extérieur d’un cylindre infini de rayon r = a.
La fonction cherchée u (r, t), où r est la distance à l’axe du cylindre et t
le temps, est solution de l’équation
du ( d2u 1 du\
dt \ dr2 r dr / ’
(11.72)
avec les conditions initiales
f 1 si 0 ^ r
u( 0, r) = (11.73)
l 0 si r > a
et les conditions aux limites lorsque t > 0
lim u (r, t) = const,
0
lim u (r, f) = 0 . (11.74)
Y—
►oo
Posons u (0, r) cp (r). L’équation transformée s’écrit
d2u 1 du p - p
-------- !---------- 7 - u = ------ j - cp ( r ) .
dr2 r dr le Je
1 8-09 36 273
La solution cherchée est unique, puisqu’elle est bornée aux extrémités de la
section ]0, oo[. La fonction de Green de l ’équation homogène associée est
n ^ f ~ I o M K 0(vp) Pour r £ [0, p],
G (r p)= <
—A (vp) K 0 (vr) pour p < r,
où v2 = —. La solution cherchée s’exprime à l’aide de la fonction de Green com-
/C
me suit
V oo
ü(r, p) = — K0(vr) j I 0 (vp)q>(p)p dp+ -£-/„ (vr) j K 0 (vp) cp(p) p dp,
0 r
où v est le même que dans (11.68). Remplaçons (p (r) par son expression. Tous
calculs faits à l ’aide de formules de récurrence connues pour les fonctions I v (z)
et Iiv (z) et compte tenu de l’identité

Ko (z) A (z) —K1 (z) A (z) = -j-


il vient
u(r, p) = i — A Av) Kt (av), pour r £ [ 0 , «[,

u (r, p) = - ^ - ( av) K0 (r, v), pour r > a.

Choisissons la branche de la racine "j/" — pour laquelle j / > 0 SI


argp = 0. Munissons le plan de la variable complexe d’une coupure le long
de la partie négative de l’axe réel.
En appliquant les formules asymptotiques pour / v (z) et Kv (z) il vient
pour les grands | p |
n | e- ( a - l) v ± .e -(a + l)v ^
A (rv) Kx (av) ~ j /" 2nvr 2a v
1 K t a- ( l - a ) v — ~(a+l)v
A (^) K0 (rv) ~ 1/ 2 j x v « 2 rv q - le }.

où les signes supérieurs correspondent au cas — < arg p < et les


3 31 jx / n
inférieurs à < a r g p < ~ 2- et v = | / — , Rev > 0 . Il est clair que la

fonction ■u ^ ^ remplit les conditions du lemme de Jordan, et dans


P
l ’intégrale
7+?00
1 i' u(r, p)
u ePl d p
(r’ l)~ 2ni j
7-100

on peut remplacer le contour rectiligne par un contour du type de Hankel (cL


fig. 48). Etendant ce contour aux bords de la coupure et compte tenu de
^ îiz ni
I 0 (e±~ z ) = J 0(z) et Kl (e±~ z ) = - ^ - [ J 1(z) + t Y1(z)},

274
on déduit que pour tous les r
a r s "1
u(r, 0 = j J 0 (rv) J i (œv) — dp,
2k
0
où v = J,* ou encore
k

u(r, 0 = a j J 0(rl)Jl (al)e-ik^ d l - (11.75)


0
d’où il suit que lorsque t oo, les fonctions u (r, t), ur (r, t) et urr (r, t) sont
uniformément bornées en r. Lorsque t > 0
lim u (r, t) = 0 ,
r -* oo
puisque | J 0 (r£)| < 1 et lim /„ (r£) = 0.
V —> oo
On remarquera que
OO

lim u (r, t) = a f J l (a|) e~ht^2


r-0 J
0
Le calcul de la dernière intégrale est aisé. En effet, si
OO

9 (t) — a j J x (a|) e~****<%,


0
on montre sans peine que

d’ou
a2
cp (t) = 1 —e 4 ht

et

u ( 0 , t) = l —e .
P r o b l è m e 9. Un fil métallique AB de longueur 21, de diamètre 2a
(fig. 51), placé dans un milieu homogène infini est traversé par un courant d’in­
tensité /. On demande de trouver la
distribution de la température le long de
ce fil à chaque instant t en tenant comp­ 1
te de la chaleur rayonnée dans le mi­
lieu ambiant. La température du fil et L
du milieu ambiant est nulle à l’instant l
------------
initial (t = 0). Les extrémités du fil
sont maintenues à une température cons­ / 0 B jc
tante nulle.
On résoudra ce problème sous les
hypothèses suivantes: Fig. 51
1 ) la température du fil dépend uni­
quement du point considéré et du temps :
Tx = Tx (x, t), x Ç [—l, l], i.e. nous supposons que la température du fil est
constante en tous les points de la section perpendiculaire à l ’axe du fil;
2 ) le milieu ambiant est anisotrope, i.e. la chaleur se diffuse uniquement
dans des plans perpendiculaires à l’axe du fil. Donc, la température du milieu
18* 275
ambiant T2 dépend de x, r et t :
T 2 = T2 { x , r, t) x 6 [—Z, Z], > a.
Il s’agit donc de résoudre les équations [5] :
â2Tx 2naX2 / dT2 \ 0,24I 2R Tici 52\ (11.76)
dx2 A,x/ \ 57* /,>=<z A,x/
et
c2? 2 = d2T2 , 1 dT2
k2 dt dr2 1 7* <??• ’ (11.77)

où Xx, cx et 7 x sont respectivement le coefficient de conductibilité thermique in­


térieur, la capacité thermique spécifique et la densité du fil, À.2, c2, y2 les mê­
mes coefficients pour le milieu ambiant, / l’aire de la section du fil, R la résis­
tance d’une unité de longueur du fil.
X X
Posons k = — — et kx = — — et au lieu de T-, et T2 introduisons les
?ici ÏVü
fonctions u (x, t) et ux (x, r, t) :
0,2412Rk 0,24I 2Rk
et T2= -
l~ Kf Kf Ul’
le système s’écrit alors
du d2u
dt ° dx2
(11.78)
' ) r=a+ 1 '
d2ux . 1 âux \
(11.79)
il

dr2 r dr ) ’

2nk2k
Kf '
Les solutions u (x, t) et ux (x, r, t) doivent réaliser les conditions initiales
u (x, 0) = 0, x 6 [—Z, Z] (11.80)
ux (x, r, 0 ) = 0 , r ^ a, (11.81)
et les conditions aux limites
u (—Z, t) = u (Z, t) = 0, t > 0, (11.82)
ux (x, a, t) = u (x, t), (11.83)
lim ux (a;, r, t) = 0. (11.84)

Ecrivons les équations pour ux (x, r, t) et u (x, t) sous la forme opérationnelle :

(11.85)

( 11 . 86)
La solution doit vérifier les conditions aux limites
ul \r=a = u et lim ux= 0 , (11.87)
7* -►oo

u(Z, p) = u ( —Z, p) = 0. ( 11 . 88)


276
De (11.85) et (11.87) il vient

ux (x, r, p) = u( x , p ) (11.89)
/ tt) ’
donc,

<9uj ../T ^ ..
dr r=a = — 1 1/
f -r------------------
!Ci >.---- ~ u (x, p) ;
K /i)
et (11 .86 ) s’écrit

d?u p «a / T B " ( i aV t ) (11.90)


dx2 k ■+ le ? k » (*» P)= —-p .

Posons

h (p) = p ioA, (11.91)


i ) ’
(11.90) s’écrit alors
d2u /z. (p) — 1
dzr2 A: ^ /c *

La solution de cette équation avec la condition (1 1 .88 ) sera

ch x ft (P)
1 k
u (x, p)
h(p) h (P)
ch l V
Pour calculer
U (x, p) = U (x, t)
on se servira de la transformation d’Efros (cf. § 7, pt. 3). Soit

ch x
/ î •= ^ (*, p) ;
* ' V T
de toute évidence.

F [ x , fe(p)] d r
^(2, P) /z(p) j Y (g, *)<P(s, (11.92)

277
ou
cp^, t) = F (x, p) et ¥ (ç, t) = ^— e ^h(p).

Si q alors
= / T

cli
cp (x, £) = 1-
e^ + e'^
e J g _ p e-/g

cl1 l V ~ T
e- ( l - x ) q i e- a + X ) q
= 1 -------------------C---------------= 1 — (e-(i-3C)g-}-e-<i+3C)g)-}-
1 -}-e_2ig

-{- (e-(3 ^-^)g-j-e“(3 i+a:)g)— ... = 1 —erfc ( —-— ^Lr-\ -4-erfc ( ——- x_ ■\ —
' 2V ht l \ 21/ h t /
t ( -----—
— erfc 31-- ^—\i -fI erfc
f / -----—
3i— \-x \
(11.93)
V 2 1 f ht ! \ 2 Y kt /
ou

e r f c i= —^r=r \ e u2du = e -XV?\


y » f
La série (11.93) est facile à manipuler pour £ petit. Pour les grands £ on a inté­
rêt à se servir du développement (cf. (7.14))

(-D 71 1 \ 2 Jl2ÿ
< P ( 'T ' , ) = ~ 2
n=[
2n — 1
exp
i2 X

(2n—1 ) Kx
X COS
21 (11.94)
Montrons que les conditions du théorème 5, § 7, sont réalisées. De (11.94)
il suit
oo

| | q>(ar, î) I it < - j - 2 ■= const.


- ('- t )3
Il est évident que l’on peut prendre 7 0 nul (cf. § 7, théorème 5). Reste à prouver
que
Re [h (p)] > 0, (11.95)
si R e p > 0. Considérons à cet effet l’intégrale
1 f (i V' z ) 1 dz H [ v (i V p ) 1
— (11.96)
2ni Jf # o 1} (* ] A ) i V 2 z~ p Hol i (iV'p) i V p '
où L est le contour fermé de la fig. 52, et le point p se trouve à l’intérieur du
contour. Le développement asymptotique (cf. [2])
nv
_ 2_ T"
# ? > « = ] / ttz e argzÇ ] —re,

278
entraîne que pour les | 2 | suffisamment grands et arg 2 Ç [—jx, jx], on a
(‘ i s d „ , (11971
O V i) ' ( ’
donc, dans (11.96), on peut passer à la limite lorsque B 00 et l’on aura
1 H?> (i V p ) __ 1 (• H?> (i V'z) 1 dz
i \ / p Hl0v (i ]/ p) 2 îii j f / a > ( n / 2) i ] / ; 2 - P ’

où l’intégration est étendue à un contour du type C (fig. 53). En étendant ce con­

tour aux extrémités de la coupure, on obtient

1H?' (iVp) = 1 r t H?' {V p) / / p ( - i / p ) ’\ 1 _ dp


iV~P Hç>(tVp) 2ni ] 1 h ?>(V p) h ^ ( - V p)J V p
OO _ _
-1 r ( h ? > ( V p) n y ( V p) 1 i_ #
J l ( V p) ( V p) f V p p+p *

Pour déduire cette expression, on s’est servi de la formule (cï. [26], page 983)
f f < » ( - z ) = - e ~ vnH<*> (2).

En remplaçant I ip et par leurs expressions à l’aide des fonctions de Bessel


H{} > (2) = J v (2) + i Y v (2), H ' ? (z) = J v (z) - ; F V (z) ,
on obtient

1 (i V p ) ^
iV P (i V p)
= j_ r /o(i/p)yi(i/p)-/,(i/p)yi,(i/p) i <» .
00 __ __ _ __

HJ /s(Vp)+y?(i/p) V p p+ p’
or

^0 (z) ^1 (z) J 1 (z) ^ (z) “ KZ ’

279
donc

i gj11(i v p) 2_ F_ _ _ _ _ i_ _ _ _ _ _ dp (11.98)
tVp Hÿ'UVp) " “* ] n(vp)+YHVp) p(p+<>) '
Soit

S (p) = ia y T v 'f)'
'Cl H»’ ( i a V ^ t ) '

De toute évidence, h (p) = p -j- kS (p) (cf. 11.91)). Pour démontrer (11.95),
il suffit donc de prouver que Re [S (p)] ^ 0 lorsque Re p ^ 0. Cette propriété
découle immédiatement de (11.98), puisque

________ 1___________ p dp
(11.99)
Jo (Vp) + *1 (1/p) P+ P "P"

et Re ^ ~p p ~ j > 0 pour Re p > 0 et p ^ 0. On a visiblement prouvé plus que


n’exigeait (11.95), notamment que Re [h (p)] > e pour Re p > e. De là découle
la convergence absolue et uniforme de l’intégrale (cf. (11.92)) ;

i T evt-%h(P) d
*(*’ *>= ! ET [ -----— 7 > °’ (ll,l0 0 )
y-ioo

donc, dans (11.92), l’o p é r a te u r p e u t être introduit sous le signe d’intégra­


tion. De (11.92) il suit alors

u(x, t)= j Q (E,, t ) y(x, QdE,. (1 1 . 1 0 1 )


0

Calculons l’intégrale (11.100). De toute évidence,


y-\- ioo

e(5* ‘) = -25T j . (11.102)


-y —ioo

Si t — £ < 0, on a Q (£, t) — 0, puisque e- ^ s(P)+PO-!) tendra vers zéro lors­


que | p | o o et | arg p | < -^- et, de plus, | e-^ës(P)+P(f - 0 | ^ i lorsque
JT
| arg p | — . Supposons maintenant que t—£ > 0. A l ’intérieur du contour
U*

(cf. fig. 54 ), la fonction — e- 2£s (P)+0 -ë)P ne présente pas de singularités.


L’intégrale étendue aux arcs BC et DA tend vers zéro lorsque oo. Ce qu’on
établit sans peine à l’aide de la formule (11.97). Donc, l’intégrale (11.100) vau-
280
dra
1 f r - A .6 S ( p ) + p ( t - £ ) dP
2ni J p
C

, - X l S(pe1Jt) - p ( t - £ ) f e -A|S(peijt) - p ( t - s ) _ ^ _ | ;

On remarquera que

---- H{ v ( - a ] / ' —- ) / E { 2>( a

: , > T „ 1 , A
H!?’ \ ■
( - / «
/ T

(■ /■ f:)
Posons pour les x réels
(11.103)
En vertu de
//;■' m = - h ( r ) - - ( Y , un),
Ho1’ (x)--=J2 (x) + iY0 (x),
il vient
a‘lA (A + ^ i (AHA A') —iYo (Al _
„ , rx | f r /rs
“ w + “’ w = ------------/ s w + y § w ------------ --
g i a (g) a ( g ) + y ~ i (g) y 0 ( g ) ] + j g [ j 0 { x ) y 1 (x ) — y 0 (a) a (x)] ,
A(A + n (g)
or
A (as) Y x (x) — J 1 (x) Y 0 (x) =
Kx ’

donc
g [J q (g) j i ( g ) + y ~ o (g) a (g)]

A (g)+y?(g)
__2_______1

Si l’on se sert des formules asymptotiques des fonctions


J 0 (a;), J x (æ), Y"0 (x) et Y x (x) lorsque x — oo

,i!) Les fonctions u (x) et v (x) ont été calculées dans [7].
281
(cf. § 12 ), on peut prouver que
w (z) ~ — lorsque x oo
v (x) ~ —x lorsque x oo.
Donc on aura

s (pc‘”) = “ { a V { ; ) - ü’ ( “ V ît)-
L’expression définitive de l’intégrale (11.100) lorsque t — £ > 0 sera

o
(11.104)
En vertu de (11.101) la solution peut être mise sous la forme intégrale
t
u (x, «)= J <P (x, £)dg +

- t^u a ■I) dp
Jl <P(«, l) sin
~9~'
(11.105)
où cp (x, t) est donnée dans (11.93) ou (11.94).
Le calcul de l’intégrale (11.105) appelle quelques remarques. Si l’on se
sert de la deuxième expression de la fonction cp (x, t) (cf. (11.94)), on peut inté­
grer sur £ et des calculs peu compliqués donnent

iUt t\ 4 ( —1 )n (2 n —l)axx
<*• , ) = - i r S i r r r cosJ— 21 x
71=1

. ( !n 1 \2 k n 2 ï
l-exi. { - ( y ) — VI -------
(j — lL ))n (2n — î) nx
X — cos —------ ^ ------ X
1 \2 kn 2 JV XJ 2/1—1 21
("- t ) l2 n—1

-t (A.u(i/)+w) -----%u(y)—coJ sin [iXv (//)]—

— \v (ÿ)cos[*A,ü(ÿ)]| +a(ÿ)
X
dy
U2—ku (//) —coj2+[Xt; (i/)]2
thjyï
1 \2 kn2
CO <x(y) = e a2 Kv(y). (11.106)
- ( " - t ) l2
On peut utiliser celte formule lorsque l est petit devant j/"i, i.e. i > i2 ;
on peut alors admettre que exp j~—t ^ —J« 0 et compte tenu

282
de ce que

LL v ( ~ 1)n (2n—1) nx 1 l2— x2


COS
JT 2» —1 21 1 \2 /m2 2k
n=l (* 4 ) r2
lorsque | x \ ^ 1, obtenir

l2— x2 8 71 ( —l)n cos (2/1—1) MX X


2/v Zj 2« —1 21
n=l
Xv (y) exp —t y/2J
di/
X (11.107)
o -£r 'J'1—Xv(y) — ( » — g") -7 5 —] + [ ^ ( i /)]2 ÿ

Nous ne nous étendrons pas plus sur la formule obtenue, car dans la pratique,
ce sont ou bien l ’état stationnaire qui découle aisément de la dernière égalité,
ou bien le régime non établi, qui présentent le plus d’intérêt. Etudions le ré­
gime non établi.
On supposera donc que t est petit. Si ]/7 <C l et | x \ < 61, 0£ JO, 1[, alors
l+ x 3l + x
— > 1, t = - » 1 , etc.
2 V kt " 2 Y kt
Donc, dans (11.93) (£ ^ t), on peut considérer que tous les termes, sauf le pre­
mier, sont nuis, d’où
cp (x, i) s ; 1.
Dans des calculs plus fins, on prendra

<P(x, t) » 1 —erfc ( 1 L. ) = erf ( — L_ )


V 21 kt 1 V 21 kt !
Ainsi, lorsque t l2 on peut toujours indiquer un voisinage du zéro | x | < 0Z,
0 6 l 0 , 1[
dans lequel la valeur de u (x, t) dépendra uniquement du temps dans
les limites de la précision donnée. En posant cp (x, £,) = 1 dans (11.105) et en in­
tégrant sur |, on obtient
u (.t , t) æ u (t) = t- X
n
uu Uu(y) (y) J sin[Xtv (y)] — Xu (;/) cos [Xiu (//)]| -\-a(y) d
dij
X
1 Xu (y) +[Xu(î/)2]
(11.108)
Il est aisé de calculer u (x, t) à l’aide des tables de valeurs de u (x) et v (x).
Une remarque à ce propos. Les limites d’intégration doivent être fractionnées
comme suit: ]0, cc[, ]«, (5[ et ](3, oo[. Si a est pris tel que dans l’intervalle
/c
]0 , a[ la quantité ——— soit négligeable alors, un calcul aisé montre que la
fonction figurant sous le signe somme dans (11.108) sera égale à
Xt2 v (y)

283
Donc, l ’intégrale envisagé vaut sur cet intervalle
a a
f JÜÊ-dy.
J n ,} y
o o
Sur l ’intervalle ][5, oo[ on se servira de l ’expression asymptotique des fonctions
u (x) et v (x), soit: u (x) ^ et v (a;) ^ —x.
Indiquons pour conclure comment calculer la température du milieu am­
biant. De (11.89) il vient

( * / £ )
ih (x, r, t) ■ u ,(a:, t)t).
(“ y •£ )
Soit

( ”' l / -f )
v J îU -= < S > (r , t), (11.109)
t )
donc

{x, r, t) = — j {r, t— l) u(x, Q d£. ( 11 . 110)

ju
Trouvons la valeur de l’opérateur (11.109). On sait que H,01) (iz) = K0(t),

Posons 1 / —- = v. Il vient
r kx
(D(r, t) K0 (vr)
Ko (va) '

La fonction v° , v = 1/ —- est analytique dans le plan complexe muni


±\- Q (Vfl) */Cj
d’une coupure le long de la partie négative de l’axe réel. Pour les grandes va­
leurs de r on a le développement asymptotique (cf. [34])

— e~v{r~a\ argpG [ —n, n].


K o ( V f l) r ’
D’où il suit
_j_ r .K_oj ? ï L ep t *pL =o
2 ni J Jf0 (va)

(L est le contour de la fig. 54). La fonction à intégrer remplit les conditions du


lemme de Jordan, donc lorsque R oo
1 K o (vr) eP
cp(r, i) 2 ni J K0 (va) p dp,
C

284
où C est le contour de la fig. 53. En étendant le contour C aux bords de la cou­
pure et en tenant compte de la singularité du point p = 0 , on obtient
OO
0?(r, t) = 4__ L f Jo(av) Yo (rv) ~ J0 (rv) Y0 (av) e-P* dp, (11.111)
« J ^0 (ov) + y§ (av) P
0
où v = | / ^ " . Pour arriver à ce résultat nous nous sommes servi des
égalités (cf. [34 ])
.n
19 TT7
K0(ze 2 ) = ---- - { / 0 (z)-fY 0 (z)},
.n
“^9 TT7’
Z 0(2e “)= { / 0 (z) -f iY 0(z)} .
Sachant <£> (r, t), on peut à partir de (11.110) déterminer Uj (x, r, t). Ce problè­

me comporte des calculs volumineux, mais faciles.


P r o b l è m e 10. Trouver la solution de l ’équation des ondes
d2u 1 d2u
x> 0, t > 0, ( 11. 112)
Jx2 ~c2~ dt2 ’
qui vérifie les conditions
u (x, t) = 0 pour x = 0 , t > 0 (11.113)
u (x, t) = <p0 (a;)pourt= 0 , x > 0 , (11.114)
u't (x, if) = (a;) pour if = 0 , x > 0 (11.115)
Ce problème se ramène à la résolution de l’équation

- j j r — % r u = — * r V o (*)— £-<Pi(*) (11.116)


avec les conditions
u (x, p) = 0 pour a; = 0 (11.117)
u (a:, p ) 0 lorsque x-^-oo et Re p > 0 (11.118)
Cherchons la solution à l’aide de la fonction de Green G (|, x). Celle-ci vérifie
285
les conditions
— — £ - g = o, o< x < |, | < * < oo, (11.119)

6(5, 0)= lim G(|, i) = 0, ( 11 . 120)


&-*oo
Gfê, £ -0 ) = G(Ê, M-0), ( 11 . 121)

G'(l, l + 0 ) - G ' ( l , | - 0 ) = - l , ( 11. 122)


donc
_2i x JL
G (£,*) = 4e c + 5 c c , x £ [ 0 , &,
_P_ . _P_ .

G (1, x) = Ce c X + D c c *, x£]Z, oo[,

où A, B, C et D sont des coefficients constants qui se définissent à partir des


conditions aux limites. Du comportement de G (Z, x) lorsque x oo, il suit
que D — 0. Les conditions (H .120), (11.121) et (11.122) nous conduisent au
système d’équations suivant en A, B et C:
G(l, 0) = 4 + 5 = 0 ,
-Ü-É
G( l , l - 0 ) = Ae c +Bec = G fc, Z+ 0) = Ce c ,

~?-S -fi
C'(l, l + 0 ) - C ' ( l , l - 0 ) = - - ^ C e a +-^Ae C ~ ^ B e c = -l;
d’où

^ ^--Ls
v fe p »
yj _ ^ C 21) O /-r c ^. ^ 1 u~ s\
2^-e . B 2fe » C ~2p” e ~e )-
Donc, la fonction de Green est
c (x+^> T (*"*>
—e ] lorsque x £ [0, £[,
- W [e
G(1, *) =
c -7 -(aî+6) T a ~x)
~2 ^~ Ie —e 1 lorsque x£]Z, oo[.

La solution de l’équation (11.116) qui vérifie les conditions aux limites (11.117),
(11.118) est
ou
U(x, p ) = J G (Z, x) Çotèl + T T <Pi ( I ) ] dfe=

= 7 7 \ [e e ~e ] cpo (Ê)dÊ+

p f r - T (6-*) - T (^ >
2c [e —e ] tpo (£) +

286
X P
- - ( ï +e)
—e ]<Pi (1) dl +
2c J Ie
0
oo V v
1 r “T (l~x) ^+ë)
~t ~2ôT7 j ie
le —e
— e ]fP i(l)^ =

°o x/c

— ■Y j 9o (a-’+ cr)) e~p^dr\ + - Y j cp0 (x — ci]) e“ PT1 dï) —


0
oo
i r
— Y j 9 o ( c n — x ) e pr] dr\ + - y | cpx ( æ + c t)) e pn dy\ ,
x/c 0

X /C oo
j
+ "2" J
_ i r _
91 (* —CT)) e~vn dr\----y \ cPi («1 —x) e~m dr\,
0 x/c
En posant
(x) ®0 = cp0 (x) pour x ;> 0
4>o («) = —epo (—«) pour x < 0,
®i (x) = cpx (x) pour x^ 0,
<t*i (x) = —cpi (—x) pour x < 0,
on aura quel que soit x
®o ( — x ) = ~ CI)o (*)i ( — ac)= — Ox (as),
donc
OO oo

ü(x, P) = -7T j (a' + CTl) e" PTldll + -|- [ ®o (* —c,»l) e~m *1 +


0 0
OO oo

• f y j <Dx (^’ + cil) e “ pT1 di ) - | — j Oj {x — cri) e -îr n drp

0 o
et
t
U(x, 0 = -^- j^ o (^-rci)+® ° {x — cf)-\-~ j <!>! (x — ex) di. (1 1 .1 2 3 )
-t
P r o b l è m e 11. Trouver les oscillations propres d’une corde fixeé
à ses extrémités.
L’équation différentielle des oscillations de la corde est
dhi _ 1 dhi
dx2 cl dt2
(11.124)
avec les conditions initiales
u (x, 0) = / (x) (11.125)
ut (x, 0) = g (x) (11.126)
et les conditions aux limites
u (0 , t) = u (l, t) = 0. (11.127)
287
Ce problème se ramène à la résolution de l’équation

avec les conditions


u (0, p) = u (Z, p) = 0. (11.129)
La fonction de Green de l ’opérateur du premier membre de (11.128) avec les
conditions aux limites (11.129) s’écrit

c
pour x^B„
p
g a, *)=
‘4 4 )
sh ( - 7 - ) sh[ ’7 (i“ ;r)] pour x >
sh
(f)
D’où il vient
iL
u (*.p>= j G(£,*) [ - £ / (?) - — ,-r(S) ]<!■!=
0
» s h ( A U h r _ p £ z ii]
-j-ffffl- '■ 4 , - - - - - U +
(4) sh

< shr £ £ i J L i Sh ( - ^ )
+j f/ffl-1—c, ,4 Kc 1dl+
*(4)
s h ( J i ) shp l p ï >
+7 '» ■

sh
(4)
dl.
+ - ] ‘®
x sh
(4)
En posant — = z, on obtient

shz£shz (Z—x) sjsh (zhQ sh [zh (Z—x)] z2


~ * 21 ( d sh zl \ z2 - z 2 ’
— sh zZ h=i zh ( z J z=
z
1 ih^l
où Zk sont les zéros de l’équation — sh zZ= 0, i.e. z ^ = —-—, Zc= l, 2, 3, ...»
z Z

288
donc
OO
shz£shz(Z—x) 2 vi , n l , / A-rcS \ . kn(l —x)
I ", ,— ~ ~ ~ t 2 ( - 1)'1 sin ( - r ) sin i î-2. /C2J12
— sh zl h= 1
z ~lr ~
uu
2 vi . / /fJtE \ . / knx \ ( knct \
= T 2 sm ( — ) sin ( — ) cos (— )•
h= 1
De façon analogue, on a
shzJZ—•|) sh zz 2 ^ .. / knx \ .
2 vi t knç, \ / knct \
— sh z l
= t 2 sin ( x~) sin l- r ) (cos î )’
z h= i
oo r
sh z (Z—£) sh zx 2c . ( knx \ . / kn£ \ (* / knct \
■sh h — 2 sin ( — ) sin ( — ) J 008 ( — ) * =
h=l 0
oo
0 1 . / knx \ . / /cji£ \ . / knct \
= 2 2 - s î sm ( — ) sm ( — ) Sln ( i )•
ft=i
Ainsi

“ (*. «) = j 2 sio j /(l)s m (-^ )4 +


ft= 1 o
/ /m e Z \
îm ( — )
+ kne j Sfflsin (1 1 .1 3 0 )
Z
P r o b l è m e 12. Une impulsion 5 est appliquée sur une corde infinie
de densité p, reposant sur un appui souple de coefficient de fléchissement k.
Trouver l ’équation du mouvement de la corde.
On demande la solution de l ’équation différentielle
d2u m d%U, , . , . r,
9 —,--- T — + k uixi 0 = 0 (1 1 .1 3 1 )
d£À dx
qui vérifie les conditions initiales
u (x%0) = u’t (x, 0) = 0 (1 1 .1 3 2 )
et les conditions aux limites
- 2^ ( 0 , *)= 4 -ô(z)*). (1 1 .1 3 3 )

Cette équation traduit l’équilibre entre la tension de la corde T et l’impul­


sion S au point x = 0. On admet que la flèche de la corde est nulle lorsque
x -> oo.
La forme opérationnelle du problème (11.131), (11.132) et (11.133) est

Sp
««(0, p) = 2T

*) ô (Z) est la fonction delta de Dirac.


1 9 -0 9 3 6 289
y a2
En appliquant la formule de Sonine
r , K-n ( V u2 + T2p) 1 / 1 /0 2 + 1 \ n - m - 1 _______
J ■'m(a) / ■ * t 'li» = 7 ( " T 1 ) K n - m - i (T l / P H rï ) ,
0 (u2+ t2) 2
qui est connue en théorie des fonctions de Bessel, on obtient pour m = 0
et, n = —.
1

ou
udu
j g-p /u«+T* / 0(U) l/p2+l
l/ u 2 + -r2 / p 2+ l
En faisant la substitution u2 = fi — T2, il vient
uu w

JT J0
f
f e"Pf/ 0 (]/f2—t 2) dT= e~PnF (T, ri = -- 1 — g -x V p + ï
/ p 2+ l

Donc, la solution cherchée est


Sa
U(x, 1) = < Tr YaV - pout " > *’ (11.134)
0 pour at < x.

P r o b l è m e 13. Trouver l’intensité i et la tension u d’un courant tra­


versant une ligne infinie (x > 0) dont la capacité, la résistance et la fuite sont
uniformément distribuées et valent respectivement C, R et G par unité de
longueur. L’inductance L = 0 (la ligne présente des fuites). Une tension égale
à l ’unité est appliquée à l’origine de la ligne (æ= 0). La tension et l’intensité
initiales (t = 0) sont nulles.
Le courant i et la tension u se déduisent à partir du système d’équations
-----~ =
dx
Ri,
(11.135)
dl n du
ôx ~ Gu+C et
avec les conditions
u (x, 0 ) = i (x , 0 ) = 0 , (11.136)
u (0 , t) = 1 . (11.137)
La forme opérationnelle du système d’équations (11.135) est
du
■iR,
dx
(11.138)
dl »(G + pC).
dx
En élim inant les fonctions i et u entre les équations (11.138), on ob tien t
d2u dP-i
= y2u, (11.139)
dx2 dx2 =v%

y 2 = R (G + pC).
La solution générale de la première équation est
u (x, p) = Ae~ yx + Beyx , (11.140)
où A et B sont des constantes quelconques qui se déterminent à partir des con­
ditions aux limites. En portant (11.140) dans (11.138) on trouve i :

7= ] / " ~ ^RPC {Ae~y x — Beyx). (11.141)

Le comportement de u et i à l’infini entraîne la nullité du coefficient B (Re


y > 0) dans les équations (11.140), (11.141). Ceci explique la disparition de
l ’onde réfléchie. La solution des équations opérationnelles (11.135) est donc
u(x, p) = Ae~x ^ RiG+pc\ (11.142)
7(.T, p) = A y r e-xVRiG+pc) ' (11.143)
De la condition aux limites (11.137), on déduit que A = 1, donc
ü( x , p) = e~xV 1[dV v + “, (11.144)

ï (*, p) = j / - £ VJ+~a e-*VficVp+H, (11.145)


G
ou a — —
Appliquons la formule (11.64) au calcul des opérateurs (11.144) et (11.145).
Il vient (cf. 11.38):
e- V 5 =erfc
/___ t /___
e-V « (P + « = e -a l erfc (_L y ±. | + a j e-«S erfc ( . i j / j ^
0
(11.146)
Le calcul de l ’intégrale de (11.146) nous conduit à l’expression
<l-V 5 ï+ S = i . [ ' , - V S eric ( i . j / | _ / s ) +

(11.147)
La formule (cf. (7.11)
a
y - pe- V ap = —L ^ e ' TT
V Ht
19* 291
entraîne la formule

y~p-\-ae Va(p+a)_e orf e — -j-o, f e~a^ & _ d\. (11.148)


y ni J y
Le calcul de l’intégrale de (11.148) donne

y ^ ÿ ^ e-V^(p+a) = _ L - <f +
y Kt

- ev ™ eti c ( ± l / ' l + y â t ) } . (11.149)

En définitive, àpartir des formules (11.144) et (11.145) et compte tenu de (11.147)


et (11.149), on obtient les expressions suivantes pour la tension et le courant

»<*• (> = 4 { r “V 5 5 eric( ^2 V*7 r - / l , ) +


_^_exVRG erfc / xVRC - j / .
:)}, (11.150)
' 2 Vt ^ * C
__ x 2RC G
., n i f C 1 ~ ~ --- ~C ,
‘ (X’ ‘) = L T T ÿ l 5 e +
4
t
l2 F / 6 R. /Le-«VSc erfc (( £ V RC
.i
2 yi

. y exV RG erfc 1/"RC


/!')}• (11.151)
( i2 1 / f
P r o b l è m e 14. Trouver l’équation des oscillations longitudinales
d’une tige dont une extrémité est encastrée et l’autre soumise à une force F =
= sin (ùt dirigée le long de l ’axe de la tige.
Soit u (x, t) le déplacement longitudinal de la section de la tige à une distan­
ce x de l’extrémité encastrée. Soit l la longueur de la tige.
Le problème consiste donc à intégrer l’équation
d2u _ 2 d2u
dt2 U dx2 ’
zÇO], l [ t > 0, (11.152)
avec les conditions initiales
u (x, 0) = u\ (x, 0) = 0 (11.153)
et les conditions aux limites
u (0, t) = 0, Eu't (l, t) = sin coi. t > 0, (11.154)
où a et £ sont des constantes. L’équation transformée s’écrit
d ïu
p2u = a2
dx2
(ùp
avec les conditions u(0, p) = 0 et Eux (l, p) = De toute évidence,
p2 + co2
292
la solution de l ’équation transformée vérifiant ces conditions est l ’opérateur

u(x, p) = » * (-£ )
p2 -f-co2
ch ( 4)
En calculant cet opérateur, on obtient
• ( <ù x \ ^
Sin\ ~ ) . . , 26 v ( —l)n sin knx
U(x’ û)2 sin (ùt ■
+ m (O2— k\a2
sin knat, (11.155)
cos
2 kjl
(-£) 72=1

JX / 1 \
où kn —— f n — J . On suppose qu’il n’y a pas de résonance, i.e. (û =j=- akn.
P r o b l è m e 15. Trouver l ’équation des oscillations transversales d’une
tige homogène de longueur infinie, oscillant librement sous une impulsion S,
appliquée au point x — 0, perpendiculairement à son axe.
Les oscillations libres d’une tige homogène obéissent à l’équation
d2u •2 diu n
dt2 " teJ-= 0 ’ (11.156)
où u (x, t) est l ’écart de l ’axe de la tige pendant les oscillations transversales,
f i J

/ ---- la vitesse de propagation


k
U
de la déformation, EJ la rigidité à la flexion (p, la masse d’une unité de lon­
gueur, E le module d’élasticité, J le moment d’inertie de la section droite
par rapport à l ’axe neutre de la section, qui est perpendiculaire au plan d’os­
cillations).
Supposons que les conditions initiales définies par la distribution initiale
des écarts transversaux et des vitesses sur l ’axe de la tige ont pour expressions
u(a:t 0) = 0 (11.157)
u't (x, 0) = 0 (11.158)
La condition aux limites est
< (0 ,0 = 0, (11.159)
(H .160)
Pour raison de symétrie, on considérera la section de droite de la tige
x £ ]0, oo[. La forme opérationnelle des équations (11.157) à (11.160) est
diu
dxi c
u = 0, (11.161)
u'x (0, p) = 0 , (11.162)
S
ux3 (0, p)=
2EJ •
(11.163)
1
Si l’on pose ——= 4ct4 l ’équation (11.161) devient

di u
dx*
(a ]/"2p)4 u = 0. (11.164)

*) Ici ô (0 est la fonction delta de Dirac.


293
La solution générale de (11.164) est
ü (x, p) = Clex <:1+*> a y P + ^e* ce V p +
+ ege* <"1+i>a ŸP + Cte* <! “*>a Vp, (11.165)
où cx, c2, c3 et c4 sont des constantes arbitraires qui se déterminent à partir
des conditions aux limites. Le comportement de la solution, lorsque x -*■ oo,
entraîne la nullité des constantes cx et c2 et la solution (11.165) s’écrit
u (x, p) = e~ax ^ p (A cos ax]/~p-[-B sin ax ']/' p)•
Après détermination des constantes A et B à partir des conditions (11.162)
et (11.163), la solution s’écrit
1 e-ax f/p (cos ax l/p + sin ax~\f x). (11.166)
u (x ’ 8EJa3,f
RK. p
Pour achever la résolution il reste à calculer l ’opérateur
1
e- a x ]/p
(cos ax ~\f p-{-sin ax "[/"p), (11.167)
V p
Soit l ’expression connue
(11.168)
X
Si l’on pose " = * (1 + 0 dans l ’intégrale
ly t

2 Vt
erf e ¥ dl, (11.169)
' 2 1/ 1 ) l/ n J
on obtient
x (l+ i)

erf [x (l + 0] = r7 = \ 4 (11.170)
y si J
v o
Le changement de variables

+ *1
ramène l ’intégrale (11.170) à la forme
2x

erf [x (l + i)] = - i —(1 + 0 | « 2 dr\ =


V n %
>
0
2x
V ît
= (1 + 0 j {cos ( i l , * ) - * s i n ( i i , * ) } d T , .
o
Les intégrales
u u
C (u) = J cos ( i x2) dx et S (u) = J sin ( i x2) dx (11.171)

294
s’appellent intégrales de Fresnel. La méthode la plus simple de calcul de valeurs
de ces intégrales fait intervenir les fonctions de Bessel. En posant z = - j - ,
on obtient
Z Z

C(z) = 4j- ^ | / /"~ c o sz d z = -|- j" / t (z)dz,


0 0 “T
Z
2 . . 1
--- sinz dz = — dz ;
nz 2 K
0 2
(z
)
donc,
erf [x (1 —
{—i)]—(1 + 0 (11.172)

Posant X = 1 + i dans (11.168), on obtient en vertu de (11.172)


e~Vp (cos y p —i sin V p) = 1 —erf ( ^ y 'f ) =

(11.173)

d ’où il suit après comparaison des parties réelles et imaginaires


. - v 7 6 mV7 _ 1 _ c ( _ ^ ) - s ( _ y , (H .i74)

e- V ? sin ^ = C (_ 2 = )_ S ( j = ) ; (11.175)

par conséquant
V^sin (a V ^ ) = C ( - S = ) - S ( - £ = ) . (11.176)
ntt \y ntt

Une intégration sur a de la dernière expression donne

f e a ^^sin (a. ]/ p ) d a = ------ ~r=- e a (sin a l7 p - ) - c o s a ] //>) =


J v 2Y p

=1 c (ï% ) M * (v%) to=ac (# ) —


“ a5( î+ ) + l (7 = )“
“ V î e sin ( I r ) - l //r- k cos ( w ) ■
En faisant a = i, il vient

j i 7= e- V p ( s i n l / J + c o s 1 / p ) = | / - L (sm -i- + c < + ) +

1 1
En utilisant la dernière formule on ramène l’opérateur u (x, p) de (11.166)
à la fonction
, Sx f l , / f / . a 2# 2 . a 2a:2 \ .
u(x' ‘^ î 4ËE JTa ?i ï\[cc;r
i ï ^ V 7 ( smi r + c o s— ) +
jit2 JW
sin- -cos
+ > (î ?b ) - U 7 3 ) - ! f e t e l ' ') +
+ £ (T) —C (T) | »
, <xx
ou T= — .
Vnt
Si dans le problème que nous venons de voir, on applique instantanément
à la tige une force Ç, qui restera constante, on obtient l ’équation des oscillations
transversales de la tige en remplaçant S par — . En effet, les conditions sont
P
les mêmes à la seule différence que

K*3(0’ *) = l f 7
et
«*3 (0 , />)= 2EJ
^ ’
donc
u (*, P) = 8Æ /a3 1_e~ax Vp (cos ctx Y~p-(-sin ax V p)
pVp
et
a2x2
sm-a,*x
2~2
•COS ’
u<i- « > - * &
0
21 )+
a2x2
+5( ? i H ( Vv k ) ) Æ= ^ { I *+
t
a 2x 2

+ H s ( ÿ W ) - c ( v ^ ) l ir}- ] / DIT ' (11-178)


§ 12. Applications du calcul opérationnel à la
théorie des fonctions spéciales
1. Fonctions cylindriques. On appelle cylindriques des fonc­
tions qui sont solutions de l ’équation différentielle de Bessel
t2x" (t) + tx’ (t) + (t 2 - n2) x (t) = 0 , (1 2 . 1 )
où n est un entier. On cherchera la solution par la méthode opéra­
tionnelle. Supposons que la solution x (t) appartient à £ et que
oo

x (p) = p j x (t) e ~pt dt, p= o ît. ( 12. 2)


0

296
Dans ce cas (cf. (5.66))
x{t) = x(p),
x' (t) = px (p) — pxo, (12.3)
x" (t) = p zx (p) — p?xQ— pxi,
où x 0 = x (0 ) et Xi = x' (0 ).
Eu égard à (cf. (5.61))

w ( fT L) = w l x (t ) e ~p , d t = - ) t* ( t) e- Tidt’
il vient
tx (t)= -p ± (^ i). (12.4)

(12.5)
De (12.3), (12.4), (12.5) on déduit
tX'(t) = - P ± [ é i Ê = m l = _ dx (p)
( 12 . 6 )
dp L p J ^ dp

t V (t) = P ^ [ pl'X(p)- f x° - px' ] = p ^ [ p x (p) 1. (12.7)


En appliquant les formules (12.5), (12.6), (12.7) et (12.2), on peut
passer de l ’équation (1 2 . 1 ) à l ’équation en l ’opérateur x(p):

p £ ï { p ^ ( p ) ) - P ÊJ - + p £ î { d f } ) - n ^ ( p ) = °,
OU

( 0 dx(p) d*x(p)\ dx (p) , _ T 2x(p) 2 dx (p)


P \ Z ~d^~ + P ~ d ^ - ) ~ P ~ d f + P dp +

+ y w ] - n2* ^ = 0 ’
ou encore
(l + t f i^ + { p - j r ) ^ + ( j r - n * ) x ( p ) = 0 ( 1 2 .8 )
Dans cette équation différentielle, p = o + ix est un nombre com­
plexe. Pour la résoudre, faisons le changement de variables p =
= sh z, x (p ) = th zw :
dp
1 + p2 = 1 -f- sh2 z = ch2 z, dz ch z.
dx (p) d(th.z-w) dz _ / w , , dw \ 1 ___ w th z dw
dp dz dp \ ch2 z ' ^ dz J ch z ch3 z ch z dz ’
d2x (p) 3 sh zw 2 dw th z sh z dw , th z d2w \ i
dp2 = ( ch4 z + ch3 z dz ch2 z dz + 4 -z=
” ch z dz2 \/ ch
297
3w sh z dw thz-shz du) th z d2u;
ch5 z ch4 z dz ch3 z dz ch2 z dz2 *
dx (p) ( J2 - _ re2 \ ~ / ^ = _ ^3w shz
sh z ■
(i dp 1 \ p2 / ch3 z
du; du; d2w , / i 2 \ ( w , th z du;
ch2 z dz
•th2z dz th z - | ^ + ( sh z - i h v ) ( s h ch z dz / ^

+ ( s h - "2) th z“, = th z dz2 1


sh z th z 2 th z
\c h 2 z
th 2 z- ch z sh z ch z ^
) —
dz -f
r
3 sh z , sh z 2 2 th z
n thzj w =
( ch3 z ch3 z sh z ch3 z ^ sh2 z
= th z ^ — n2 th
On obtient donc l ’équation
d2u)
— nzw = 0
dz2"
d’où l ’on tire
iv = cxen z + c#-**.
Il faut maintenant revenir aux anciennes variables p et x (p ). On a
p — sh z = -— — ou ez — e z = 2p,
d’où
e2Z— 2 pez — 1 = 0 ;
donc
ez = p ± V p 2-f-1.
On peut distinguer une branche univoque de la fonction Y p 2 + 1
dans le plan de la variable complexe p = o' + it, muni d’une cou­
pure le long du segment cr = 0, | t | <C 1. On conviendra que
Y p 2 + 1 représente la branche de la fonction, qui prend des valeurs
positives lorsque p est réel. Or, si p est réel, z le sera de même donc
ez > 0 , et entre les deux racines de l ’équation (1 2 . 8 ) il faut choisir
ez — p + V p 2 + 1. (12.9)
On a
sh z
th z =
y i + c h 2z i/ 1 -j-p2
donc

:r(p )= th zu; = c 1 - ÿ = = (p + Y p2 + l ) n +

+ C2 (p+yy+D y
y i+ p 2

298
Lorsque rc = 0, la solution de l ’équation (1 2 .8 ) s ’écrit
x(p) —J 0 (t)»
]/V + i
Cette fonction a été examinée au § 7. Lorsque n > 0 l ’expression
(P + Y P* + l)n tend vers l ’infini avec | p |. Donc cx = 0. Posons
c2 = 1 , il vient
-n
x(p) = ( V p 2+ i + p )
T /V + i
En remarquant que

V P2 + 1 + P =
V p 2 4-1—P ’
on déduit
x{p) = O V + i-p )”
V p 2- H
La régularité de l ’opérateur x (p) découle aussitôt de l ’égalité

X
(/ ’) ~ 7 r ( 1 + 7 r ) 2 ”•
En se servant de cette égalité on peut développer x (p) suivant les
puissances de — pour | p | > 1. On se limitera aux premiers termes.
P
On se servira de la formule du binôme de Newton
(1 + x f = 1 + - f x + a (1g ~ 1> + (12.10)

qui, on le sait, est valable pour tout a réel et | x | <C 1. On obtient

+ 3 1
2 = i _ J _ + JL
\ ^ p2 ) 2p2 ^ 8

donc
1 3 1
£ “T Q X
(1+^ ) 2 (1 + V i + y ) ~ i i 2P* • s p *

8 pi
1 3 1
= 2 -n ( l T
2p2 ' 8 piQ
\ * 1 2V lt>/>4

= 2"n ( 1 _ é î + T ' ^ " ) [ 1 “ n ( 2 4 5' ~ î ^ ! + - - - ) +


« (ai-{-1 ) / I 1 \2
+■ n \ 2 V —ïëp 4
299
et

3 1
( l + ^ ) ' 2 (l + j / l + ^ P = 2- [ l 2p2 8 p4

«• n n n ( n -\-1 1
22p2 +1 16p4 1 8p4 ' 1-2 24p4

_ n_n r a _n-\-2 12-f-6» + n (n-\- 1) ■ ~] .


~ L 22-p2 "t‘ 1 •2 •24 •p4 ' ’ * *J

= 2~n £ 1 — 71"t 2 l (” + 3) (ra+ 4) +


22p2 1 2! 24p4 ]•
par conséquent,
_____ P_ ( V p 2+ i — p ) n = — n+ 2
x(p) = 2T
Ipn 2 «+2pn+2 ”1”
1/ V + l
I fo+3) (ft-1-4) ( 12. 11)
2! 2n+4pn+4 +
Donc,
n
x (P> = 7 ^ q r i ( W + l - p )

est une fonction. On l ’appelle fonction de Bessel d’ordre n et on la


note Jn (t). En définitive, la solution de l ’équation (12.1) est

Jn (t) § = r ( V p ! + i ~ p ) n= F (P)- ( 12 . 12)


lV +1
De (1 2 . 1 1 ) il suit
t \ n+li
(4-)n (t P ,( t )
Jn (t) = n\ 1! (ra + 1)! +1 2! (» + 2)!
Des calculs plus fins donnent
t \n + 2k
* (-W t )
Jn ^ = S /cl (u+fc)! (12.13)
k=0
La série (12.13) est commode pour le calcul de J n (t) pour des petites
valeurs de t. Si t est grand, plus exactement t n, on a intérêt
à appliquer les résultats du § 8 pour déduire la série asymptotique
de J n (t).
Calculons le premier terme de ce développement, i.e. trouvons
la représentation asymptotique de Jn (t) lorsque t -»-oo. La fonction

F (p) 1
P l / p ^ + ï
O V + 1-p )”

300
remplit les conditions du théorème du § 8 . Elle possède deux points
singuliers p 1 = i et p 2 = —i , qui sont des points de ramification
dont les parties réelles sont nulles. Comme F (p) est un opérateur
régulier, F^ - remplit les conditions du lemme de Jordan. Pour
construire le développement asymptotique de Jn (n) lorsque t oo,
il faut calculer les premiers coefficients du développement de —jp-
dans les séries
i ( 2)

^ = 2 et IS É . =2 c™ {p + i f f .
v=0 v=0
On a (cf. (12.10))

V W + î = V ~ i V p + î = (p-i)T | / ( 1 + ^ ) 2 i=

=V2i(P- ^ ( i + E = L f = v 2 ï ( P- i F (i+4-(£5i)+
+ 1-2 (^ r+ -)=
± 0 0
= ]/2 i |^(/> — i) 2 ( p —i ) 2 + -32 "(P 0 2 + • • •] » (12.14)

2 _
VV + 1 = Tl /72 is ( p _ i ) "T ( 1 + r)~
1
2 3
= w [ (p-i) 2 -ir te -v 2 ~ w32 ( p ~ ^ 2 + • • • ] • (12-15>
^ ( p ) au '
p
on remarquera que
? (P) 1 n" . ( - i)n
p 1/ p2+ l i/y + i
En remplaçant et + 1 par leurs développements (12.14)
y rp2+ 1
et (12.15), on obtient

1
~\f2i
( (P~i)2 + ^ - ( P ~ 0 2 + •••)]*=
301
2 + n {-i)n ( ~ — ^r +

I n (n~ D 2i \ ( —0 n /_ 2,
+ 1-2 — ) - ÿ W (P~ ] + "' '
Donc,

( 1 ) _ (— . _ ( 2 ) _ 4 k 2 — 1 ( — i)n
c° — F IT ’ 2 - * V 2 (•
1
Comme = 0 , il n’est pas nécessaire de calculer les coefficients
__ Jti
et 4 2). Pour calculer ]/2 i il faut prendre i = e 2 , donc Y 2i =
jti
= Y 2e 4 et
/J ti A Jti 1 /u n . Jt \ .
c<„ = e(T - ^ - T ( 2)- T = ^ - (- + - K

/J ti t A Jti (u n . Jt \
4 k2— 1 \ T + ni' n ~ T 4k2— 1 ■ ( t + X /
4" — e —e
4<y 2 4i l/ 2
Le développement de-^-— -au voisinage du point p = —i se déduit
de façon analogue. On aura
( Jtn , Jt \ .
? —+TD
^
c (o2) = —
V — 2i 1/2
( Jtn n \ .
"X^X/*
C2 _ 4Ï ]/X 2 7 = ~ 4i 1/ 2 *

Le premier terme du développement asymptotique est


. /. Jtn Jt \ . /. Jtn Jt \
iU 1)
e^c e-«ci2)
0 2 T / + e M *"T"X/
Y nY2V 't

2 / , JtK n \
“ F -^ -cos (* 2 4 )•

Donc, lorsque t~*~ 0 0 ,

(12.17)

302
Le second terme est
. / un U \ . / Un U \

4 ^ 2 __ \ e ' 2 11 — e 2 ^

r ( - i ) ' 3/2=^ 2 r ( - i ) ^ •

Or r ( ——) = —2 ] / n , donc
c« c(2D + fi-»ic(22) _ 1/ " T 4n2- l ( + nn n \,
T *3/2 K ni 8t S1 r 2 4 / ’

et

^ = / ï h ( ‘- y - r ) - i ï i s i “ ((- f - ! ) + ' " ] =

En appliquant les méthodes du calcul opérationnel, on peut


établir de nombreuses relations faisant intervenir les fonctions de
Bessel. Soit l ’opérateur p ( j / p 2 + 1 — p)n. L’égalité
p ( V /)2 + l - r f w= — r ( l + / l + ^ - ) " n
entraîne la réductibilité de cet opérateur à une fonction lorsque
n > 0.
Cherchons cette fonction. Soit
p ( V p 2+ i —p)n= y ( t ) ,
alors
p — (V p2+ l — p ) n = — *q>(0>
ou
pn ( V p) n~ 1 ( ^ = p f ) =
ou encore

—7 7 - = = - ( y p 2 + 1 —p)n= — £<p (*)•


V p2+ 1
Donc, (£) = £(p (£), d’où
p { V ¥ + î - p ) n= - J n ( t ) . (12.19)
Par ailleurs,

Jn-i W+^n+i (0 = y p2_|_ t ( y P2+ l —p ) 71 1+ ( y p2 + 1 — p)n+1] =

° T f r r Ù W î ^-p)” + ( ^ - 4

303
d ’où

J 71- 1 ( t ) + J 71+1 ( t ) ----


v m ( v p2+ 1 ~ p r ~ 1+Ÿ ^ — °
= 2 p ( ] / p 2+ l — p)n ;
et (cl (12.19))
2n
J n—1 ( 0 + J n+1 (0 — — J n (0 ( 12 . 20)

On peut obtenir une autre formule de récurrence pour les fonc­


tions de Bessel à partir de la différence

J n -1 (t) — J n+i (0 = =74=5 ( V ¥ T î - p T


1/ P 2 + 1 1/ P 2 + 1 —P
2 p2 ( i / P2 + i _ p ) »
i/y + i
Or lorsque w > 0, on obtient
( l / p 2 + i - p ) n = P/ „ (t) = J*(t),
V p%+ i
donc
Jn - 1 (*) — /n+i ( 0 = 2 / ; (0 - ( 12 . 21)

La formule (12.21) est valable pour « = 0:


/ ; (o = - A (o. ( 12. 22)

L’équation différentielle de Bessel (12.1) est du second ordre,


elle admet donc deux solutions linéairement indépendantes. En
théorie des fonctions de Bessel on démontre que cette équation
admet une solution dont le développement asymptotique lorsque
t -+ oo est j/*-J^-sin [ t — ~ — • Cette solution notée Y n(t) s’ap­
pelle jonction de Neumann-Bessel du second genre. Parfois au lieu de
Y n (t) on rencontre la notation N n (t). Donc, lorsque n ->■ oo

Y n (t)~ V (12.23)
De (12.23) et (12.17) suit l ’indépendance linéaire des fonctions
Jn (t) et Y n (t). Ainsi, toute solution de l’équation (12.1) est suscep­
tible d’être représentée par une combinaison linéaire q /^ (£) +
+ c^Yn (t). On prouve que le point t = 0 est singulier pour Y n (t).
Ceci vient du fait que t = 0 n’est pas un point régulier pour l ’équa­
tion (12.1). Par analogie avec l ’égalité cos (p ± i sin cp = e±i(Pt
on peut introduire les solutions de l ’équation ( 1 2 . 1 ):
(7) = J n (t) + i Y n (t)
H ^ ( t ) = J n ( t ) - i Y n (t). (12.24)
304
Les fonctions cylindriques H™ (t) et H™ (t) s’appellent fonctions
de Hankel.
Toutes les fonctions cylindriques étudiées ici sont prolongeâmes
dans le domaine complexe, i.e. on peut envisager les valeurs de
Jn (t), Y n (t),(t) etH (n (t) pour les valeurs complexes de t. En par­
ticulier, de (12.13) il vient
it \ n+2h OO / t \n+2h
It ]
Jn (U) = 2 k\ (ra-f-Zc)! k\ (n + fc)!
h= oo fe=0
La série de droite est désignée par I n (t) :

a r h (12.25)
•MO = 2 k\ (rc+fc)l
fe=0

C’est une fonction cylindrique appelée fonction de Bessel de i.


On a
inn
(12.26)
Si dans l ’équation (1 2 . 1 ), on fait le changement t = i%, on obtient
dx _ dx d x _ 1 dx d*x__ i d2x
dt dx dt i dx 1 dt2 i2 dx2’
et l ’équation s ’écrit
d2xdx
(t 2 + n2) x = 0. (12.27)
*2 ^ + T dx
Cette équation est vérifiée par la fonction Jn (it), donc I n (t) sera
solution de l’équation (12.27).
Soit K n (t) la deuxième solution de (12.27). Elle vaut
inn
K n (t) = ^ - e *
La fonction cylindrique K n (t) est parfois appelée fonction de Mac
Donald.
L’équation (12.27) peut être résolue par la méthode opération­
nelle comme l ’équation (12.1). Dans ce cas, l ’image opérationnelle
de I n (t) est
/„(< )--4 = (12.28)
V p2— 1
On obtient le développement asymptotique de I n (t) lorsque t oo
en se servant de (12.28). Les points singuliers seront p x = 1 et
p 2 = —1* On ne retiendra que p = 1. Le développement au voisinage
de ce point est analogue à (12.6). Tous calculs faits, lorsque t — k, o o

on obtient
In(t) (12.29)
1/2nt V 8* + ’ ' *]
20—0936 305
Donnons sans le démontrer le développement asymptotique de
K n (t) lorsque t — oo ;
Kn(t)~e-‘ ] / £ ( l i2 iz ± + . . . ) . (12.30)
Dans les applications on se sert souvent des fonctions cylindri­
ques avec leurs modifications, notamment les fonctions
V oo

/ v( 2 1 / î ) = ; 2 2
/c!r(v+&+i) (12.31)
k=0
V oo
th
/ v ( 2 1/ ï ) = f2 2
fc!r(v+/c+i) (12.32)
ft= 0
et
r v(2yï), k ., (2 y t). (12.33)
De (12.31) il vient
Jf t + V 1
t 2 i A 2 V~t )= 2
fc=0
Æ !T(V + A:+ 1) =2 fc=0
A:! p h + v ’
^
1
d’où t 2 I v (2 ÿ t ) = ~ e p .
De là suit (cf. (5.56)

—\ J_ .T
(4 ) 2 / v ( 2 1/<*) = • £• «’ . (12.34)
P^
de façon analogue,

( t ) 2 A.(2 . (12.35)
2. Polynômes de Laguerre. Au § 5 (5.7) on a introduit les poly­
nômes de Laguerre
n
i „ w = 2 ( - dè ( I ) 4 . (12.36)
fc=0
n
ou k . Si l ’on remplace — par dans (12.36), on
k\(n —k) - A:!
obtient l ’image opérationnelle des polynômes de Laguerre:
n
L „w = 2 ( - D kU ) i r -
h=0
ou encore
i „ w = ( i - - ) n. (12.37)

306
L’égalité (12.37) peut servir à la définition des polynômes de La-
guerre. En vertu de la propriété 4 du § 5, il vient
^ W = ^ ( l - ^ ) n= ( ^ î ) n+1. (12.38)
Si l ’on met cette égalité sous la forme
6 lLn (0 = P W(p_j_i)»+i,
et eu égard à (cf. (5.46)
P / t^e-t \
(p_|_l)n+i — [ n\ ) ,

et à (5.23), on obtient

<12-39)
De (12.37) il suit
t
L n+i( t ) = ( i —---)n+1 = ( l —^
- y ) L n ( t ) = L n(t )— | Ln (u) du.
0
Donc,
t
L n (t) — L n+l (t) = j Ln (u) du. (1 2 .4 0 )
o
(12.38) entraîne
W - i „ « ) = ( ^ î ) n- ( ^ ï ) n+, =

t
= j e~uLn (u) du,

î.e.
t
e~l (Ln. t ( t ) — L n (t)) = j e~uL n (u) du. (1 2 .4 1 )

De l ’égalité

- 7 ( ‘- 7 r - ' ï ( ‘ - T r
il suit (cf. (5.61)) compte tenu de f(t) = f(p)
l
4 ^ - = j / ( » ) du--tUf); (12.42)

20* 307
on a

n [Ln (0 = L n-1 (0) = — P [ j L n (u)du — tLn (t) J ,


o
d’où il vient
= (12.43)

Les polynômes de Laguerre sont solutions de l ’équation diffé­


rentielle
tx" (t) + (1 - t) x' (t) + nx(t) = 0 (12.44)
Pour le prouver, cherchons l’image de l ’équation (12.44). Supposons
que x (t) = x (p ). On a

x' (t) = px (p ) — pxo ; x" (t) = p2x (p) —p 2xo— p x u


XQ=:X(0), Xi — x' (0 ),

(*) = — p [ e l l M r t o f ï ] = - PJ - [p x o,,]+ pXo.

Donc (12.44) entraîne


d _ dcc—
—P [p x(p)] + px0 + px (p) — px0+ p j £ - \ - n x (p) = 0,

ou
P ( 1 - P ) ^ - + «5(P) = °. (12.45)
Séparons les variables

J§M= _ re(_L+ i \ rfp>


*Q?) \ P 1 -P / 7
d’où
ln x (p) = —n ln p -f- n ln (1 — p) + ln c
— / i \n
ou x (p) = c ^1 — —j , où c est une constante.
Donc x (t) = cLn (t) est solution de l’équation (12.44).
Soit m un entier tel que m £ [0, n\. Calculons l ’intégrale

(12.46)

308
en se servant de (12.39). Une intégration par parties donne
oo

j tmL n (t ) e~* dt =
o
_ tm d n -1 ( t n e- t \ “f°° _ f ° +TO. t d ^ ( t» e ~ J
~ »! d t”- 1 ( »! / I m ) t dt»-1 [ »! ) d t'
t= 0 0
Si n = 0, L 0 (t) = 1 et l ’intégrale (12.46) se calcule sans peine.
Elle vaudra
oo

| dt = m\
o
AT
Supposons que n >» 0. Alors lim -j—(£ne- *) = 0 pour r 6 10, n — 1].
*-►0 a t
Ceci s’établit aisément si l ’on applique la formule de Leibnitz pour
calculer la dérivée d’ordre r du produit £ne-<. De toute évidence,

et

f tmL n (t) e * d t = - m \ (-£ )* • (12.47)


0 0
D’où il suit

f tmL n (t) e-‘ dt = ( -


0
1r £ f
0
(<”«-') dt,

donc
OO

j tmL n (t) dt = 0, si m Ç [0, n], (12.48)


o
et pour m —n
OO

j tnL n (t)er*dt = ( — l ) n n\ (12.49)


o
De (12.48) et (12.49) on déduit l ’une des plus importantes propriétés
des polynômes de Laguerre. Entre deux polynômes quelconques
Ln (t) et Lk (t) on a les relations

Ln (t) Lh (t) ë~f dt = 0, n=£k, (12.50)


o

j L\{t)e~l dt = 1. (12.51)
o
309
On sait que les égalités (12.50) et (12.51) traduisent le fait que la
suite des polynômes de Laguerre
£„(*) = i ,
L l (t) = l - t ,
L1(t) = ± - ( 2 - 4 t + t*),

£a(0 = -j- ( 6 - 1 8 f + 9«2—t3).

forme sur la section i Ç [0 , oo[ un système orthonormé de poids


p (£) = e - 1. (12.50) découle de (12.48). En effet, si n k, sans nuire
à la généralité on peut admettre que k <Z n. Or L* (t) est un poly­
nôme de degré k , donc en vertu de (12.48) il vient
oo

j Lh(t) Lniÿe-* dt=*0, k e n


o
Pour prouver (12.51) on remarquera que la définition du polynôml
Ln (t) entraîne
£ n (0 = ( l —y ) '( ''TÏ *
où Qn_i (t) est un polynôme de degré inférieur à n. De (12.48) et
(12.49), il vient
OO 00

j L n (t)Ln (t) = j tnL n (t) dt-\-


o o

+ f Qn- 1 (t) L n (t) <r*dt = £ £ £


0
J
0
tnL n (t) e* dt = (- 1)n{n7 1)n^ = l.

De la théorie générale des systèmes orthogonaux complets (cf. [27])


on sait que si
OO

«n = j / (t) Ln (t) e~* dt, (12.52)


o
sont les coefficients de Fourier de la fonction / (t) et que celle-ci
soit telle que

\f(t)\ze-*dt<oo, (12.53)
0
alors la série

n= 0
s (12.54)

310
converge en moyenne vers la fonction / (t) avec nn poids e~*. Cela
veut dire que la limite
n
lim ] / (0 — 2 ak^h ( 0 e *(11 = 0. (12.55)
7 l-* 0 0
h= 0

Moyennant certaines conditions supplémentaires (cf. [27]), on a la


relation
2 anL n (t) = f(t). (12.56)
n= 0
Enfin de (12.55) et compte tenu de (12.50) et (12.51), il vient
oo oo

2 < * n = f l / M P e-'dt, (12.57)


n= 0 0
oo

ce qui entraîne la convergence de la série 2 an•


71=0
Une généralisation de (12.57) est Végalité de Parseval

2 anK = ] / (0 g (t) e * dt, (12.58)


71=0 0

K = ] g {t) Ln (t) e* dt; j \g (0 I2 e”*d t c OO.

0 o

La série 2 anbn est absolument convergente. En effet, l'inégalité


72=0

de Cauchy-Bouniakovski entraîne

2 1 «A l< V 2 <4 y 2 %<°°.


71=0 * 72=0 " 72=0

OO OO

Or les séries 2 an et 2 sont convergentes, donc la série


71=0 71=0
oo

2 a-rfin l ’est absolument. Les formules (12.56) et (12.52) peuvent


72=0

être utilisées pour développer la fonction donnée / (£) en série sur


les polynômes de Laguerre.
A titre d’exemple cherchons le développement en série sur les
polynômes de Laguerre de la fonction f (t) = e~at, a > — On a
OO OO

an= j e - atL n (t)e-* d t = f Ln (t) e - (1+a)*dt ;


o b
311
compte tenu de (12.37), il vient
1 /. 1 \n
an ( 1 + a) ’
donc,

“> - T <12-59>
L’égalité (12.57) devient ici
oo 1 \2n
oo /^----- ;—\
\ ‘ - 2a,- t d t = 2 [- w -
71=0
OU

1
(l + a)2 Zj \ l
l + 2a 1+ a / ‘
y ( i ___î_\2n
n= 0
La véracité de cette égalité s établit immédiatement. En effet,
l
si dans (12.59) on pose k = 1 — , on obtient
u 00

t =t «' '"x 2
n= 0
Autre exemple : cherchons le développement en série sur les
polynômes de Laguerre de la fonction logarithmique
00

an = j ln t Ln (t) e d t = ^ j ln t (iV*) d*.


0 0

Une intégration par parties pour donne

an = — "TTf j * 1 ^^=
0

- _ ( - < ) - ‘ ( -
n\
f 1 ( - l ) l F
J
t- n tne. , d t = _ 1
n

et pour n = 0

a0= j ln te'1dt = T' { l ) = —C


0

C = 0,057721 est la constante d’Euler ; donc,


OO
L n £ = — <7— g ImVL' (12.60)
Tl— 1

312
Pour développer / (£)en série sur les polynômes de Laguerre, on
peut se servir de l ’image opérationnelle de ces derniers. L’idée de la
méthode consiste à remplacer la fonction / (£) par son image opé­
rationnelle
J (*) = f (P) (12.61)
et à développer la fonction / (p ) en série sur les puissances de
( H t)-
Si on obtient ce développement, i.e.

/(P) = 3 < * » ( ! - ; ( 1 2 . 6 2 )
n= 0
en revenant à l ’original on déduit le développement de

/ ( £ ) = § anL n (t).
n= 0
Indiquons maintenant une méthode pour développer f (t) en
série sur les polynômes de Laguerre. La formule

___ ^ / ___ a \ n H- ( P 1) ••• (P n ~l~l) T (f\

n= 0
entraîne pour p = n (n est un entier)

k= 0
Si désormais f (t) = f (p) et f (p) est un opérateur régulier, alors
pour | p | > p0
/« =
2 -j£ = 2 - r f (12-63)
n= 0 n= 0

et la série de puissances converge pour tous les ^ Ç [0, oo[ (cf. § 7),
donc,
oo n

f (/) = 2 «» 3 ( - 1)* ( l ) L h (t). (12.64)


n= 0 h=0
Cette série peut être ramenée à la forme
oo

/m = 2 (12.65)
n= 0
où O (t) = antn et le rayon de convergence de la dernière série
71=0

est supérieur à un, i.e. p0 >» 1. Cette réduction se réalise le plus


aisément si (12.63) est mis sous la forme symbolique
-£ - = (1 ~ L ( t W . ( 12. 66)

313
Pour calculer (1 — L (t))n avec la formule du binôme de Newton
il faut remplacer (L (t))h par L h (t). Ceci posé, on peut mettre (12.64)
sous la forme

/ « = S a „ ( l - L ( i ) ) ” = ® ( l -£(<))•
n= 0
Par ailleurs, le second membre de (12.65) est égal à
“ ( — l)n 0 <rî) (1) r m ( - t ( i ) ) n D<n)(l)
2j n ! L n \t) — Z j »!
n—0 n=0
d’où suit l ’égalité (12.65). Dans les calculs on s’est servi de la for­
mule de Maclaurin

n=0

Supposons, par exemple, que / (t) = 7 0 (2 Y t ) = 2


71=0

(cf. pt. 1) ; il vient

71=0

donc
<D (l) = e.
et de (12.65), il suit

h (2 V t ) = 2 ( '- 1 ) ” TT L * (0- (12.67)


71=0

Prouvons que les polynômes de Laguerre peuvent être mis sous la


forme intégrale
oo

L„ (t) = ^j- f e - 5 |V , (2 VW) C ( 1 2 .6 8 )


0

A cet effet, on remarquera que


_ _ l_
J „ ( 2 V t \ ) = e' r ,
par conséquent, (cf. (12.38))
oo oo /
j f e( i+ V ) | ” d | =
0 0

^! Tl ! | T / H
= ( l _ | _ ± ) n+1~ (p-f-l)n+1 Z'n ^ * "

314
Pour clore ce paragraphe, considérons les polynômes généralisés
de Laguerre Lffi (t), oc >» —1. Ces polynômes se déduisent à partir
de la relation

(/) = r (a t i ‘+1>- ( 1 - 7 )" • (12.69)


On a
n n
fh+a
T (1 - 7)”= S ( - 0 * ( l ) 7 ^ r = S ( - 0 * ( l ) r (a+ , +T)
fc=0 v fc=0
donc,
n
f*
t f >( Q - r ( g t " + 1 >- 2 ( - D t U )
k= 0
r(a+k+l)
Comme
T (et -f- h -p 1 ) = (ot -f- 1 ) (ot -f- 2 ) . . . (oc -j- k) T (1 -f- oc),
on obtient
n
« + a \ (—
4 ? ’w - s c t “ ) k\ • (12.70)
fc= 0

De (12.69) et compte tenu de (5.57), il résulte

- y * r(o)M r(a+rc+l) P / , ___ 1_\ n


e i L,n { i ) — TTTâ+T \ L n_Li / •
(P+D
ou
n+1
(t) = r ( a + ”+1) — - (- | T ) (12.71)
' ' »! (p+1) ' P+ 1 '
L’égalité
e ~ atta
(12.72)
(p+a )a + 1 T ( a + 1)
entraîne pour o c> — 1

r ,taL £ ) (t) = r(ot't~"+-1


1
> £
( P+ l )n+0C+1
r(a + » + l) n e ffn+a _ 1 dn / _<.n+ou
?i! 1 r(rt + a + l ) ~ ret di« ^ '*

On a donc montré que

(12.73)
n! dCn
315
On montre que les polynômes généralisés de Laguerre sont des
solutions particulières de l ’équation différentielle du second ordre.
tx" (t) + (1 + a — t) x' (t) + nx (t) = 0 .
Cherchons la fonction génératrice des polynômes de Laguerre. A cet
effet, multiplions les deux membres de (12.69) par Xn, | X | <C 1
et sommons sur n entre 0 et oo :

ta 2 (0 = 4 -2 r ( g t i i+1> ( 1 - ? ) " r -
n= 0 P n= 0
On remarquera que la somme de la série
oo
2 r (q + r c + l) z n
n!
n= 0
se calcule sans peine. En effet,
oo oo

sr\ r (a -j-rc + l) zn = Y a a) "V ( ° ^ + l ) ( a + 2) ... zn _


^-! n\ \ ' ) zj 1 *2 . .. n
n= 0 n=0
OO

= r(i+ a > 2 ( - i ) ' ( ' l» " “ ) ! ‘ : = r ( 1 + a ) ( 1 ~ ! r , ’ “ '


n= 0
donc

2 r(4 î +1) [ 4 1
p1+ar(l + q) _ r(l + a)p1+a
(p-Xp+*)‘+“

et
r(a+l)p
f l nü a) ( 0 = ------
2 r nl +a *
«-o c -« lw [ f + - 4 ]
L’égalité (12.72) entraîne
_ _A_
ta e 1-*>
r(a-j-l) ’

par conséquent,
tx
e 2 v l ? ’ (o 1- X
72=0
(i —x)1+a
316
et
t%
1 -À
2 r 4 " ’ (0 =
n= 0
(i-^ ) l+a

En utilisant l’expression des polynômes généralisés de Laguerre


à l ’aide de la fonction génératrice (cf. [27]), on s’assure immédiate­
ment moyennant une intégration par parties que

f l*l8> (t) = ± j <* *L dt = 0


0 0

pour k = 0 , 1, 2, n — 1 . D ’où il suit (cf. (12.70))

j (t) Zia) (*) dt = 0


pour m ^ k. On a donc prouvé l ’orthogonalité des polynômes géné­
ralisés de Laguerre (t) sur la section [0, oo[ avec un poids
p (t) = tae~t, a ;> —1 .
Soit à calculer l ’intégrale suivante pour m = n:
oo

j Z4a) (t) L<


n ) (t) dt.
o
En remarquant que (cf. (12.70))

et compte tenu de (12.75), il vient


oo oo

f
J
= ^'
f tnL™ (t) f e ’ *dt ;
J
0 0

une ra-uple intégration par parties donne, eu égard à (12.73),

j Lp>(t)ir(t)<v* j in («n+V ‘) A =

= ( -n yî Jf «"+V ‘ <ft = nct+”+1)


n! ;
donc,

+ 1) (12.75)

317
De la théorie générale de développement des fonctions en série
sur des polynômes orthogonaux, on sait que si une fonction / (t),
t 6 [0, oo[, est telle que
oo
[ If (t) | 2 f 4e~l dt<^oo
o
et le système de polynômes orthogonaux est complet, alors la série
de Fourier sur ce système est

S
7 1 = 0
“n L ^ V ) , (12.76)

où les coefficients de Fourier

(() i V ‘ dt
an = —------------------------ , (12.77)

0
convergent en moyenne vers la fonction f (t). Gela signifie que pour
les sommes partielles

&n (0 = S (t)
7 1 = 0

on a
oo

lim l \ f ( t ) - S N (t)\2tae~t dt = 0. (12.78)


iV -o o *

Les polynômes généralisés de Laguerre l4a) (t), n = 0, 1, 2, . . .


forment un système complet. Voir démonstration dans [27]. De
(12.78) il résulte que si la série (12.76) est convergente au sens ordi­
naire, elle le sera vers la fonction f (t) au point de continuité de cette
dernière. Donc, moyennant quelques restrictions sur f (t), restric­
tions que nous omettrons par manque de place (cf. [27]), on a le
développement

/ ( « ) = Ü anL ^ ( t ) . (12.79)
7 1 = 0

Si l ’on pose

A n= j f ( t ) L ^ (t) f ' e ' 1 dt, (12.80)


o
il vient, de toute évidence (cf. (12.75)),
n!
et
oo
(a)
/( O — 2 r(« + a + l ) Antin''(t (12.81)
71=0

Les polynômes L n ) (t) peuvent être représentés par une intégrale


de fonctions de Bessel par analogie à (12.68) ; plus exactement

e-H 2 L<?> (t) = -Ij- \ J a (2 V tî) ? * 2 (12.82)


0
Pour démontrer (12.82), on se servira de l ’égalité
_ _I o_
~ = ( j ) 2 •/«(z/ü), « > -i. (12.83)

Soit l ’intégrale
00 | a 00 a
r e-6|»+«^_e- y d| = (T f e- lf +T /a(2-|/(|)d|. (12.84)
0 P 0
On a

F ^ dl = -^-- F gn+V 6 ( 1+ p‘) dl =


o p p î
___ r (rc-f-a-fl) T ( n + a + l) / p \« + i

" pf » ( i + l ) n + a + ‘ (p + if ' p + ‘ ' •

et, en vertu de (12.71),

f «"65n+“ - 4 - e ' i d l = n ! « -‘«“Zi® (f).


Jo p
La dernière égalité et (12.84) entraînent visiblement (12.82). Si­
gnalons encore une formule importante faisant intervenir les poly­
nômes z 4 a) ( 0 :
oo i nnr(o
.a
&) /f\ __
sr (/z—
71=0
05
|— oc—i—î ^ 2 Ja (2VM), (12.85)

Pour la démontrer, multiplions les deux membres de (12.69) par


Xn
=-,—:— --rr et sommons sur n entre 0 et oo:
r(»+ct+l)
1 \n
(<) ex _ Jl
r (re-f-ct-f-1) = 4-2 n ■=— e p ,
Pa
71=0 71=0

319
Cette égalité et (12.83) impliquent (12.85).
Pour a — 0 il vient de (12.85)
oo

^ - ^ - = / 0 ( 2 T/M). ( 1 2 .8 6 )
71=0

Calculons pour l ’exemple l ’intégrale définie


oo

j J„(2
0
De (12.86) on a

/ 0(2]/î|) = e-6 2 ;,(2 ^ )= ri2


71=0 71=0

En remplaçant les fonctions J 0 (2 ]/£g) et J 0 (2 y^T]) par leurs dé­


veloppements en série sur les polynômes orthogonaux de Laguerre
et en intégrant, on obtient
oo

J 0 ( 2 V i l ) J o ( 2 V ^ Ù e - ‘ dt = e - ^ 2 TTTF= e - ^ I 0 (2 V ¥ \ ) \
0 71=0

donc

j J „ ( 2 Ÿ t i ) J 0( 2 Ÿ trî)e-‘ dt = e-<-i+*)Ia( 2 V l vi ) . (12.87)


0

Si dans (12.80), on remplace Z4a) {t)ta e~l par l ’intégrale


a

(t ) « v ' = - £ J (2 V~%><$.
alors

^ „ = j / ( f ) j “ d t - L . j / a ( 2 i / f i ) i n+“ e-i<n.

Supposons que
w
j | f(t) Ita/2d t < oo. ( 12. 88)

Dans l ’intégrale double, on peut alors intervertir l ’ordre d’inté­


gration, et

A, = j / « (2 / * ! ) / (*)*•

320
En effet, sous les hypothèses admises (et. (12.88)), l ’intégrale

F © = j (%t)^ / « (2 V % ) f (t) dt (12.89)


o
converge absolument ; donc,

An = j' JS r r F ® di- (12.90)


0
De (12.81) et (12.85) on a formellement

n\L£Ht) ^ T
7f ({t)) = YZ -r (re+a+i)
1 n w ■= Z
Y J[ r (n+ a + l) ^ (6 ) dg =
n=0 n= 0 0
oo oo
i n4 a) ( 0
- ^ ® 2 t £ & * -
n=0

w a
= f ( ® ’ ^ J«(2 V ü ) F(ï) d t

Si / (t) vérifie la condition (12.88) et qu’au point t la série (12.81)


converge, (12.89) entraînera

j a (2Yti)F (\)di (12.91)


o
sous reserve que
00 T e ~ h nL ( a ) (t) 1° 00 l nL ^ U t )
2 j - („+ : + (^ ( lK = ) « -V © 2 r ( 4 ‘c + i ) dl ■ <i2 -92>
n= 0 0 0 n= 0
On peut donner une forme plus symétrique à (12.89) et (12.91) en
a
posant f (t) fi = <p (£). On a alors
_ a_ °° _
® (l) = f 2F ( l ) = \ j u ( 2 V t l ) < ? ( t ) d t
0
et de (12.91) on déduit
a_ °° a_ _ 00 _
<P(0 = /(*)*2 = j r 2 /« ( 2 / $ ) *■(£)#== J <D(g)/a(2V^)dg;
o o
donc, si
oo

<!>(£) = j < p (0^ a(2]/ *g)d*, a > —1 , (12.93)


o
2 1 -0 9 3 6 324
alors

<p(/) = f <D(|) Ja (2 V tï) dl. (12.94)


«/
0
Les transformations intégrales (12.93) et (12.94) appartiennent
à une classe de transformations appelées transformations de Fourier-
Bessel. Ces transformations sont très importantes en pratique. Les
intégrales de Fourier-Bessel sont étudiées plus en détail dans [2].
Ici nous n’avons donné que la déduction formelle des formules
(12.93) et (12.94) sans mentionner les conditions exactes que doit
remplir la fonction <p (t) pour que (12.93) et (12.94) aient lieu.
3. Relations fonctionnelles contenant quelques fonctions spé­
ciales. Voyons des exemples d’application du calcul opérationnel
à la déduction de quelques formules contenant des fonctions spé­
ciales.
Soit

r (i+ n ) ^ ■

i- ( i- ^ r = 2 (-i)”( n ( i - - r - (« .e s )
n=0
La série (12.95) est convergente pour 1 — — < 1. Si l’on pose
[P I y
p = g + ix, on obtient P— 1
< 1 OU (O — l ) 2 + T2 <c C72 + T2,
1
d’où 1 - 2ff < 0. Donc, lorsque Re p = g , la série (12.95)
est convergente. De (12.95) il vient (cf. § 7, théorème 2)

W = g ( - 1 ) “ M>‘
r (i+n) Wz ', + 1> Ln (t). (12.96)
n= 0
En remplaçant p par s — 1, il vient
t*
^
T (s) - = 2 ( - 1>n (S 1 )(i . 2 2. L n,(S B>£ n(0- (12.97)
71=1
On montre que la série (12.97) est convergente pour i Ç ]0, oo[ et
1 1 t S'"1
Re s > . On admettra que Re s ;> -j . Dans ce cas / (t) = r ^
vérifie (12.53). La série (12.97) en la variable complexe s s’écrit:

2 ( - 1 ) " (S~ I)(15~ 2)-;;,(S~ " > an. (12.98)


?i= 0
Les séries (12.98) sont appelées séries d'interpolation de Newton.
En multipliant (12.97) par / (t) e~l et en intégrant entre 0 et oo,
322
on obtient pour Re î > y
oo
® (s) = j t ’- ' f (t ) e-' dt =

n ( s — 1) ( s — 2) . . . (s— n)
= 2 ( - 1) 1-2 . -. n an, (12.99)
n—0
ou

an= \ f ( t ) L n (t)e 1dt. ( 12. 100)

et la fonction / (t) vérifie la condition (12.53). L’égalité (12.99)


f8-l
est un cas particulier de l ’égilaté (1 2 . 1 0 0 ) lorsque g (t) = -=-
Re s> --y . En effet, g (t) vérifie la condition (12.53) et

(t) e-< dt = ^ J (i^ i) *.


0 0
Une intégration par parties (cf. (12.47)) donne
j-. ( \ ) n (s 1) (s 2) . . . (s n) T .s-n-i+np-t
n~ T (s) n i J1 6
dt.

or

\ f -' e-1dt = T(s),

donc
h — / '«Ntt ( g — l ) ( g — 2) (s — n)
Un~ K 1} 1-2 ...»
Par conséquent, si la fonction / (t) remplit la condition (12.53) la
série (12.99) est absolument convergente pour Re s >» -y. On a ainsi
démontré le
Théorème. Si

et

J< l / ( *) | 2e l d t C oo,
0

21* 323
la fonction O (s) se décompose dans le demi-plan Re s^> -^-en une série
d'interpolation de Newton absolument convergente (12.99).
Appliquons ce théorème à la décomposition de l ’intégrale
oo
1 r f8-* ts~le"*
dt.
T (s) j 1+e* •/ 1 + e~*
0
On a ici
1
f ( t ) = - 1 + et
et
f L n (t) e-i ^n(*)- dt ;
«n =
1 1+ e~i 1 + e*

donc,
oo oo oo
1 j* ts l dt __ / i (s 1) (s 2) . . . (s n) f L n (t)
T (s) J i + e * K V 1.2 . . . » J l + e* ^
0 1 n= 0 0 '
Res> y .
Par ailleurs, si Re s > l , alors
1 r 1
r (S) i !+«-* * = 2 ( - 1 )» F(s) j" £s n< 1dt =
n= 0 o

= S i w =?(!)(1- n

Re s > 1,
71= 1
\
est la fonction dzêta de R iem ann. Donc, pour R e s > y
oo oo

(1 - 2 —) J (s) = 2 ( - 1 )" ( * - + + > + < * .- -"> j (1 2 . 1 0 1 )


n= 0 0 '6
Autre exemple. Soit la fonction
oo

/ (0 = — Ei ( — t) = j ~ du.
t
324
On a
7(p) = l n ( l + p) (cl. 7.13))

ln ( l + p ) = l n [ l - | ( l - i ) ] + ln2p.
Comme
/y»2 /y*2 -Y*77
ln (l-,)= -* -|—
il vient
/ i \«
“ ( i ~ —)
l n ( l + p ) = ln 2 p - 2 J„
n= 1
En tenant compte de (12.37) et de

ln jd= (1) — ln £ = — C — ln

on obtient, en définitive,
oc

ln(l+p) = l n 2 - C - I n i - 2 - % ^
7 1 = 1

OU
oo oc

— Ei ( — i) = ]' ~ ~ d i t = l n 2 — C —Int — 2 % — • (12.102)


t 71=0

oo
1 1
Comme L n (0 ) = 1 et 2 j ~2^ïï~ — ln y = ln 2 , on peut mettre
(1 2 .1 0 2 ) sous la forme
oo

—E i ( - * ) = - C - l n H 2 Ln (° 2^ — • (12.103)
77=1

Cette série est commode pour calculer les valeurs de la fonction


—Ei (—t) pour de petites valeurs de U > 0 .
Supposons maintenant que / (£) = J 0 (2 ]/7). Prenons le cas
plus général, f (t) = J Q (2 ]/ Ai), où À. est un réel quelconque fixe.
On a
__ _ K_
J 0 (2 y H) = e p .
325
Ainsi,

J 0 (2 Y Xt) = e
n=0
d’où

2
/ , ( 2 y »)=«-*
knT i (t) • ( i 2 .io 4 )
n= 0
A noter qu’en faisant À, = —1 dans la dernière égalité, on obtien­
drait la formule (12.67).
Citons encore quelques exemples de déduction de formules con­
tenant des polynômes de Laguerre, de Legendre et des fonctions
de Bessel.
Exemple 1. Prouver l ’égalité
N-, Ln (t) t
Zj n+ l (12.105)
71 = 0

De (12.59), on déduit par une intégration sur X


OO 1

L n (t) fI __ /( Xt \ dX
t
2
Tl=0
n -\-1 \ exv( - — x)r - X ‘

Xt du
Posons u il vient X = ; dX- et 1 — X- et
l —X 1+ u (1 + U)2 1+ u ’

V L n (t ) _ r e t r j j dt.
2j „ +l - J 1+ u dw - e J 6
n= 0

Exemple 2. Montrer que


OO

2 £n(f)£n(Ê) = «eô(i-Ê).
n= 0
La convergence de la série équivaut visiblement à la convergence opérationnelle.
On a

2 Ln {t)Ln {l) = ^ ( l - _ ) n Ln (D
n= 0 n= 0
et ^cf. (12.59), où il faut remplacer X par 1 ----t* j

2 L n ( t ) L n (l) = p e - p^ = e^ô(t-l).
n= 0
Exemple 3. Démontrer que

/ 1 -P71(•£) -^71( 0 : <12-106>


71=0
1/2(1-a:)
326
où P n (x ) sont des polynômes de Legendre.
On sait que

Y W n (x) = - L —
^ / 1 - 2U + ;
71=0
1
en faisant X — 1 ------- , on obtient
P
1 P
1/1 2 U + A .2 y ^ p2_ 2pi z+ (p _ iy

V 2 p 2 ( l — x) — 2 p ( l — x)-\-l 1 /2 (1 — x) 2 ,
/ ( p— r ) i _ 4 ( l — x)
La relation

/ (a*),
Y p2-j - a 2
entraîne
„Pi f (ctt) — P p-p
________________ _____________
0V P -p l/"(p —|l)2 + a2 |/( p _ p )2 + a2'

fl 1 . 1 t f i + X
Donc, lorsque
P = T et a=~ V — x

__ e “_____ t J__ | / ~ 1 ~t~x \


(
V 2(l~x) /■ / 1 v2 1 + x - Y2 [ \ = J) ° \ 2 y (!-*)/•
K l/ 2 / 'r 4 (1 —x)

Exemple 4. Montrer que

(f+£ï oo /° ( - y ) Æ0 ( - y ) P°ur K L
2 ^ -^71 ( 0 Ln (|) (12.107)
2 1
n=0 K+ - y /ü ( t ) /f° ( 4 ) pour 5 > i *

En appliquant l ’égalité de Parseval aux polynômes P n (x) et eu égard à

+i
1
\ ny) dx--
-i , 1 *
n+T
il vient de (12.106)

+ 1 +1
2 Ln ^ Ln _■e
j '• ( r / r ± f ) '• / / / O î^ -
7i=0 n~^~~2 -1

327
I£ ji'l ^
■ = y , d’où x= '-r ------
1— x ÿ 2- \ - i y
2 , 4ÿ dy
1— x —
ï+ F et ix= T + W ’ et
+i
j' '• '• ( i / ^ ) i - = j '• ( I ) '• ( ¥ ) 7 T F •
-1 0

Or, on sait que la dernière intégrale (cf. [26] page 693) vaut 2 / 0 j K0X

(-— ) lorsque 1 < £ et 2 /0 7f0 ("f") l° rs9ue 1 > t. En particulier,


(12.107) entraîne pour 1 = 0 et t = g

,
2
1=0 «H—g*
A'
M t )-

^ (0
( i )
n—0 n~r~2
Exemple 5. Montrer que
exp > .l
V. i n p n{x)Ln{t) =
2Xx+w J / ayï=x*
]/" l — 2 \ x -f- V2
n= 0
pour | A, | < 1 .
On a la relation opérationnelle

2 i »i „( i ) Pnw = 2 [*• ( 1 - y ) ] " p'*(I)=


n= 0 n= 0

K p2 (1—2U+A,*) — 2Ap {A — x) -f-A2


1
/ l —2Aa;+A2 , /" À ( k — x) A2 ('l —2Az + A2) — A2 (1 — x f
l / [ - T è 2 Az+A2 i (1 —2Az+A2)2
/ A ( A— x \
6XP \ 1—2Az + A2 j /lt(Y Ï= 7*)\
/ l —2Az + A2 J ° \ l — 2Xx~\-l2 ) ■
Pour A = x, il suit de (12.108) que
OO

2 x"Pn (x> L" (')= y î ~ p J° ( y £ * ) ■ (12.109)


n= 0
328
Exemple 6. Prouver que
OO 1

j K0{t)Ln {t)e-idt= \i dx. (12.110)


V i-
x
En multipliant (12.109) par et en intégrant entre 0 et 1, on
~)f 1 — x2
obtient
1 1
VI r , , (' xn+1P 7I (x) , f r / ta \ x dx

«=0
2 "o ' ~ o ^ '1'
Dans la dernière intégrale, en faisant le changement
x
"t,
~\f 1 —xz
d’où il vient

dx = dl et 1 — x2 :
d + 6*)372 1 +S 2 *
on obtient (cf. [26], page 692)
1 OO

\ j ( tx ) x dx — (’ y ('/£’) __ [{ (t ) .
J0 0 l Tv / Ï Z ^ i J 1 — X2 - J J°m
0
l+ l2 0 {t) ’
donc,
O
O 1

i.e. les coefficients de Fourier de la fonction K 0 (t) sur le système L 0 (t ),


1
r- xn+1p n (x)
Lx (t ), . . Ln (t), . . . sont déterminés par l ’intégrale \ f - ==~ dx*
J0 1/1
y — X2
Exemple 7. Calculer la somme de la série

2 W„WP„( ÿ) , im < i .
n= 0
Dans (12.108), en appliquant l ’égalité de Parseval aux polynômes de La-
guerre, on trouve
OO _i_

2 W'lP n i x ) P n (ÿ) = [ ( l - 2 U + X2) ( 1 - 2 ^ + ?i2) 2 X


n= 0

x U p I7 -1 i ^
À 0^—y) X
x J P H - 2 U + À2 + 1 - 2 ^ +à2 "j "“Vî —zkx+w

X J\
l aV i-y*
0 (\ l1-—2 2Xy
l y -f-
+ X2l*)

329
Or, on sait que
OO
Ç e" axJ v ((3a;) J v (yx) dx - 1 ^ / a 2 + P2 + 72\
76 ^ l ^ /*

(cf. [26], page 723). Si v = 0 on a

Ç _J_(chr,) = 2e 2 K( e ~^) ,
2
ou en posant ch r] = t

Q j (i) = 2(* + l / ^ 2- l ) K (i + l / > - l )

où K (t) est une intégrale elliptique complète du premier genre. En remplaçant k2


par À., on obtient de toute évidence la solution cherchée.
E x e m p l e 8. Montrer que

y y »' L n (t)e-i_ ff r ^du. ( 12. 111)


n+ 1 J u J u
n—0
1-k
pour t > 0 et | k | < 1 .
On a la relation opérationnelle
p \ n+1

donc
kp
2 ^ < 0 —~ 1» ( 1 ■- ~ ç i ) = 1° ( i + p) - 1° <1 + < 1 ~ Mp) ■=
n= 0
uu v-*->

= -Ei(<) + E i ( r- t x ) = j Ç d u- ] ‘- 1 iu.
t
1-k

Exemple 9. Trouver la somme de la série V, ^ n ^ .


^-1 n- \ - 1
71=0
De (12.111) il suit
00 00 OO U

?i=0
1 L P P
En substituant 1------ à k , on obtient -r - = —— = el , e~Pu = e t r\ (t — u),
p k p —1 p —1 '
donc
UU UU LW
^ Ln (t)L*®e- _ et f £ 2 rf„_e«f £2 ,, (ï _ u)
n -\-1 J a J w
71=0

330
et

et + ^ J du pour t <
Y L v (0 Ln (|)
( 12. 112)
y1 K+l |
71=0 ï*+6 ^\ dn pour t > £.
I
Exemple 10. Montrer que
°o °o

2 f K, (2 V I ) i"<-pS<iE=-2i f -fr1®*' ^ , (12.113)


0 0
pour Re p > 0 .
On sait que
t t dt
2 K0

par conséquent,
OO OO OO £
p — T -P i
2 f /f« { 2 V \ ) l ne' "p | d£ = f
J J
0 0

dt tne~t
= «!1 i ------ — n+l = n\ dt.
t .1 (1 + pt)n
0
M '+ 'f)
En intégrant n fois par parties, on obtient
dn
00 °° (tne~t) 00
2 i K (2 ’l/'Ë )
Z \ A 0[ l V ü l e ?n e ” p ‘ d&— ^
A l - pn Jl* ^ n ____________dd tt —
- j\ 1+ dt.
0 0 0
De (12.113), on déduit la formule plus générale:

00 00 L ( ^\ V JC
e dç
2 j K q ( 2 V U ) l ne ~Pl dl = — ri j ^ P (12.114)
0 ü
Exemple 11. Prouver la formule
V
TJ —
\2
TT - s k (‘”K ° (2 1 /« •)) = 2 ( - l)v ( ") K , (2 V t l ) . (12.115)
v=ü
De (12.114) il vient
™ n OO
6
— -2 -

n\ f l he p dl
-J- j X0(2 y X 6 )|-p > > « e -^ < i|= 2 (-l)‘ (" ) j
p kk ! (^-j-£)*
k=0

331
or

~ e p = ( - ) 2 Jk ( 2 V t l ) et p ^ e - P Z = &n ) ( t - l ) .

D’autre part, la fonction / (|) = ICQ (2 ]+ XI) | n est telle que / (0) = /' (0) = . . .
• • • = P 1' 1 (0) = 0, donc (cf. [10], formule (16.19), page 174)
OO

+ ( X0 (2 l/X l)E»ô"((-|)<i| = ^ r ^ - [ « 11(2 l/S)<"J.


o
Par ailleurs,
V
oo — __

0 2
donc

v= 0

Exempl e 12. Soit M n = Ln( — ) = 2 ( — 4)ft ( k ) J k Ÿ ÿ ’ Montrer 9ue


fc=0
oo

2 = (2 1 / ï f ) ,
n=0
où £ > 0.
1
Dans (12.105), en remplaçant t par — et X par ^ , on obtient

(i+ i)(i- T Ir )’
2 (ttf)""»W = — 4 - « ,+5 ' = ( H - B « p
7 1 = 0
1+ 5
OU

2 (l + î).». M„(0 = / O(2 l/< 1 )-


?7=0
Exemple 13. Montrer que

(12.116)

Remarque. Il est évident que

332
Cette égalité est évidente pour n = 0. Supposons qu’elle est valable pour
•un certain n et prouvons qu’elle l ’est pour n -f- 1. Supposons que / (p) = / (t)
et B = — t — , Moyennant des restrictions adéquates sur / (t), on obtient.
oo oc oc

p | Bf {t) e~vi dt = p j -jç- ( t f (t)) e~Pt dt = p 2 ^ t f (t) e~Pt d t =


b o o
oo oo

= — p2- ^ j f (0 e-vt d t = — p2 - ^ - [ —/ (0) + />[/(*) e - p t d t j = — p2 ~ 7 ( P ) .


o b
d’où

df (p) (12.117)
# / (*) = —P2 dp '

En faisant /(£) = ( — l)nLn. (£) n ! dans (12.117) et eu égard à L n (t) e~l =


P \ n+1 -i • *
7+ r) • 11 vient
d / p \« + 1
B [( — 1)nn ! L n (t) e-f] = — ( — 1)nn ! p2
dp \ P + 1 /

= ( ~ l)n+1 ( n + 1) ! ( )'n+2 = ( - 1 ) " (n + 1) ! L n+1 (t) e~* ;


donc
B [Bnei \ = ( - 1)n+i (n + 1 ) ! L n+1 (t ) e~f

E x e m p l e 14. Montrer que l ’image de la fonction PlL n (t) est


- i f PS ( - t ) , °ù P ! {X) = - L j >!L lxn (1 _*>»).
On a la relation opérationnelle

qui entraîne
n

k=0

ft+l+ n
fe=0
D’un autre côté,

Pî w - T T - ^ - S ( - ‘)* ( l ) *“ * - 2 < - « * ( l ) ( T ) *bi


fc=0 fe=o
donc,

— Pi ( y ) (12.118)

333
Si l ’on introduit les polynômes de Legendre Pn (x ), il est aisé de voir que
( 1)TCP n (2x 1) = P% (x)
et

(12.119)
Exempl e 15. Montrer que

2 <-*>* ( I ) ( Ht k ) L> w - 2 (l ) (12-12°)


k=0 k=0

où L ^ ) = —— L n.
dth
De (12.118) il vient

1 dn
(t)) = Pi ( - « * ( l ) ( nt k) i l - j ) k =
k—0

h= 0
Le calcul du premier membre nous fournit la solution cherchée.
E x e m p l e 16. Montrer que

2 <-«* i ; ) r n 2 <-*>* c ) c t )-£•


h= 0 k=l
( 12. 122)
Cette identité découle immédiatement de la suivante

p» (})• (12.123)

Exemple 17. Trouver la somme de la série

T, ^nLn ( 0 P* (x)‘
n= 0
On se servira des formules
oo

( - 1 ) » P n (2x - 1 ) = P% (x) et 2 Xnp* (*) = O - 2Xx + **)


n=0
On a donc

2 l nP*( x) = (l + 2 X ( 2 x - i ) - \ - X 2) - = ( l - 2 X + X2+ 4Xx)


71=0
334
et
00 _
2 X*Ln { t ) P % { x ) = [ 1 - 2 à ( i - 1 ) + X 2 ( i - 1 ) 2+ 4 ^ ( l — - ) ] 2=

= p ( p 2 — 2 X p 2 - \ - 2 X p + X 2p 2 — 2 X 2p - \ - X 2 - \ - 4 x X p 2 - 4 x X p ) 2=

= p[p2 (1 —2 X+ X2 + 4^) + 2 p(X —X2 —2 Xa:) + X2] 2=

1 _ 1
___„ I 12 I 2 ( „2 P X— X2— 2xX , X2 \ 2
p( X + x teX) [ P + 2P l _ 2^ + X2+ 4 U + l - 2 À + X 2+4X .r) —

- p <*•- 2X+ y + 4fa>" * [ ( p + r - z i T x ^ - Txy ) 2+

X2 ( i - 2 X + X 2 - \ - 4 X x ) - ( X - X 2 - 2 X x ) * - ] 2
(1 —2X+X2+4Xæ)2 J

= P (1_ 2x+ r - + ^ r s [ ( p + r i â X f » + b ) 1+

4 À 2z ( l - ; r ) H 2
+ ('l —2 X+X2 + 4^æ)2J »
d’où il suit

2 (0 (æ)—
n=0
1 t{ X - X 2 - 2 x h ) _______
- (l - a + x * + « * ) ' * / ■ - » + * ■ + « * 7| . (12.124)

Exemple 18. Calculer l ’intégrale

2 f « . ( 2 y i ) j | ^ / u(2 i / i ( ) d |.

De (12.113), il vient (cf. exemple 10)

°° 00

2 j JC„ (2 1 / 1 ) 1”/ p d| ="l p" j ~ T £-«~I 4 .


0 0 T
335
ou
oc oc

2 j K Q(2 V l ) 6 » / 0 (21/ïf) <£ = »!/>* j Ln ( | ) e - ^ + 1> 4 =

1
- • ■ ' T Î T ( ‘- 7 T T ) ' - - ’ ^ [ T | T ( - 7 T T n -
=n
d*n (1 -f-1),n+l
Par ailleurs,

T F 7 ( < - r i r ) ’ - ik =; 0« - i , ( : ) y ï 1ï '^
donc

dn t71 _ ^ ( i)b ( n \ ( f c + 1 ) (fc + 2) . .^k ± n )


dtn ( l + 0 Tl+1 ' \ k ) (l_^)n+fc+l

or

p* « = ïrr 2 ( “ D* ( l ) ("]"*) **•


ft= 0
donc

2 j g , (2 1/1) ^ / , (2 V i t ) i t = Pt ( ?^ T ) . (12.125)
CHAPITRE IV

CALCUL OPERATIONNEL À DEUX VARIABLES

§ 13. L’intégrale de Laplace à deux dimensions


et ses propriétés fondamentales
1. Intégrale de Laplace à deux dimensions. Les propriétés fon­
damentales de l ’intégrale de Laplace à deux dimensions présentent
de nombreux points communs avec celles de l ’intégrale à une dimen­
sion. D’autre part, l ’intégrale de Laplace à deux dimensions, autant
que le calcul opérationnel à deux variables, possèdent de nombreux
traits spécifiques que l ’on ne retrouve pas dans le cas unidimension­
nel. Considérons une intégrale de Laplace à deux dimensions et
énonçons ses propriétés fondamentales dans le but de justifier le
calcul opérationnel à deux variables. L’intégrale
w ou

F(p, <2) = %p.q{f(x, y )}= * j j e-p*-wf(x, y) dxdy, (13.1)


0 0

où p = g + iM’, q = t + iv sont des paramètres complexes, s’appelle


intégrale à deux dimensions ou transformée de Laplace. La relation
inverse de (13.1) sera notée
H x , y ) = X Z ' y {F{p,q)). (13.2)

L’intégrale (13.1) est absolument convergente si existe la limite


a b
lim f l | e~px-qyf(x, y) | d x d y = f f e~ax- x» | f (x, y) | dxdy, (13.3)
biz o o 0 0

où Re p = cr, Re q = t. Dans la suite on supposera l ’existence de


nombres réels or et t, tels que (13.3) soit convergente. L’hypothèse
de la convergence de (13.1) facilite grandement l ’exposé pour la
raison suivante. Par analogie avec le cas unidimensionnel (cf. § 2),
on aurait pu penser que si l ’intégrale (13.1) est convergente pour
un certain couple de valeurs des paramètres p 0 et q0 elle le sera pour
tous les Re p > o0, Re q >» x0. Mais ceci n’a pas lieu pour une
intégrale de Laplace à deux dimensions comme le montre l ’exemple
suivant.
2 2-09 36 337
Soit
0pour æ £[ 0 , 2 ], i/£[ 0 , 2 ] et pour x ^ 2 , y ^ 2 ,
exZ pour x £ ] 2 , oo ], y £ [ 0 , 1 [,
/(*> y)=~- — ex* pour x £ ] 2 , oo [, yç.[ 1 , 2 [ ,
pour a:Ç [0 , 1 [, y £ ] 2 , oo [,
— ey* pour x £ [ i , 2 [, y £ ] 2 , oo [.
Pour a > 2 , 6 ^ 2 , on a
a 6 a 6

1 i f (x, y ) d x d y = 0 , lim f l f ( x , y ) d x d y = 0,
*1 J a-»-00 «i^ v-ft
a -> o o
0 0 6-000 0 0
i.e. existe F(0, 0) = 0. D’autre part, pour a ^ 2 , b ^ 2, on a
a b

F (p, q; a, ft) = j j «-»>*-«»/ (x, y) dx dy =


0 0
2
e~qy dy — ex2 | e~qy dy J +
-J
2
e~vxd x - e y 2 j e~pxdx~\ =
i
a o

= -i-(i — e~q)2 J e~px+x2 dx-\-—-(i — e- p ) 2 j e~qv+y2dy.

d’où il suit que si p et q ne sont pas simultanément nuis,


lim F (p, q ; a, b) n’existe pas. La propriété 3 de l’intégrale de
a - * oc
oc

Laplace (cf. § 2) ne se généralise pas au cas bidimensionnel, car la


convergence de l ’intégrale

j e ptf (i) dt
o
T
entraîne que les intégrales partielles j e- ^f (t) dt sont bornées quel
b
que soit 0 , alors que la convergence ordinaire de l ’intégrale
(13.1) n’implique pas la limitation des intégrales partielles
a b

F(P, 9; b)=- j ) e~px~qyf(x, y ) d x d y , (13.4)


o o
338
quels que soient a^ O , b^O. Pour que les propriétés de la trans­
formation de Laplace à une dimension se transposent au cas bidi­
mensionnel, il est nécessaire d’exiger que pour un couple au moins
de valeurs des paramètres p et q (dans la suite nous la désignerons
par le point (p , q)) soient réalisées les conditions suivantes :
1) l ’intégrale (13.4) est bornée au point (p, q) par rapport aux
variables 0 , 6 ^ 0 , i.e.

I F (p, q\ a, b) \ C M (p , q)
pour tous les a^ O , 6 ^ 0 , où M (p , q) est une constante positive
ne dépendant ni de a ni de b ;
2 ) au point (p, q) existe la

lim F (p, q; a, b) = F(p, q).


CL-+oo
b~*oc
Si les conditions 1) et 2) sont remplies simultanément, on dit
que l’intégrale de Laplace (13.1) est à convergence bornée au point
(p, q). Si l’on admet la convergence absolue de l ’intégrale (13.1),
il n’est pas indispensable d’introduire la notion de convergence
bornée puisque la première inclut automatiquement la seconde.
En effet,
a b a b
|j j e px~qyf (x, y) dx dy | < j j \ e px qyf (x, y) \ dx dy
0 0 0 0

e px qyf (x, y) | dx dy.


H'
0 0

Les propriétés de l’intégrale de Laplace à deux dimensions à con­


vergence bornée sont énoncées dans l ’ouvrage [9],
Théorème 1. Si Vintégrale (13.1) est absolument convergente au
point(pQ, q0), elle le sera en tous les points (p, q) tels que Re ( p — p Q)l^
> 0 , Re (q — qo) ^ 0 .
D é m o n s t r a t i o n . Par hypothèse, l ’intégrale (13.1) con­
verge absolument pour p = p Q et q = g0, donc, l ’intégrale
oo oo

j” j | e~P°x- q°yf (x, y) | dx dy c oo,


o o
ou

1 \ e~a°x~Xi>v | / (x, y) | dx dy c °°-


J J
0 0
Supposons que
Re (p — p0) = a — ^ 0 et Re (g — q0) = i; — t 0 ^ 0 ,
99* 339
il vient

J j | e-**-«f(x, y) ] dxdy = j J e-ox-xy | y) | dxdy =

a b
e-(.a-a0)x-(x-x0)ye-a„x-T0y | f (x, y) | dxdy ^

a b oo oo
e-aax-x0y | f (z, y) \ dx dy^. j* ^ e~c°x~x<>u | f (x, y) | dxdy «< oo.
o o
D’où suit la convergence de l ’intégrale
oo oo
er**-*«f(x, y ) \ d x d y s z j <J„X-X0y | j (_xt y) | dx dy. ■
0

Théorème 2. Si une fonction f (x, y) est telle que


| f (x, y) \ ^ M e hx+hy
quels que soient x ^ O et y ^ . 0 , où M, h et k sont des constantes posi­
tives, l'intégrale de Laplace (13.1) est absolument convergente en tous
les points (p, q) tels que Re p > h, Re q k et Von a

I F{P, Q) I < {a—h) (t — k) »


où Re p = a, Re q = x. En effet,
00 oo 00 oo

1i e~px~qv ix ' y) dx dy |^ 1 j | e-(o+i\L)x-(x+iv)yf y) | dx dy^.


o o 0 0
OO oo

j M e-°^ e^ dxdy= • "


Ô0
D o m a i n e d e c o n v e r g e n c e . Le domaine de conver­
gence ne peut plus être représenté de façon aussi suggestive que dans
le cas unidimensionnel. On remarquera que la convergence ou la
divergence de l ’intégrale (13.1) pour toutes les valeurs réelles de
(p, q) entraîne respectivement la convergence ou la divergence pour
toutes les valeurs complexes de (p, q). Ceci posé on ne considérera
que des valeurs réelles de p et q. En vertu du théorème 1, si l ’inté­
grale (13.1) est absolument convergente pour a = cr0, x = x0,
elle le sera dans le domaine a ^ o 0, x ^ x 0. L’ensemble B de tous
les points (a, x) en lesquels l ’intégrale (13.1) est absolument con-
340
vergente s ’appelle naturellement domaine de convergence absolue de
l ’intégrale (13.1).
Considérons dans le ax-plan des variables réelles (fig. 55) la
famille de droites
T = (7 + X, X 6 ]—OO, oot,
où X est un réel. Choisissons dans cette famille la droite qui cor­
respond à X = et repérons sur elle les points de convergence et de
divergence de l ’intégrale (13.1). En
vertu du théorème 1 , pour toute
valeur fixe X = A,0, il existe une
valeur finie a 0 = a (A,0) telle que
l’intégrale (13.1) est convergente
pour tous les a > cr0 et x = cr + X0
et divergente pour u < a 0, x =
a + X0. En faisant varier X on
obtient dans le ax-plan un ensem­
ble de points (a) défini par les
équations paramétriques
f a = a(X),

On démontre [9] que l ’ensemble des points (a) est une courbe
continue non croissante qui partage le ax-plan en deux régions :
l’une, D lf définie par

a>a(^),
( A£] — oo, OO[),
x = a (X') -f- X,
l ’autre, Z)2, par
| a<a(X),
(XÇ] — oo, oo [).
1 x = a (X) + X
L’intégrale (13.1) est convergente dans D i et divergente dans D2-
Sur la courbe a elle est soit convergente soit divergente. La courbe
continue non croissante a s ’appelle caractéristique de convergence
de l ’intégrale de Laplace. Pour p, q complexes, on considère un
domaine D composé de points (p , q) tels que Re p et Re q appar­
tiennent à D x. Si l ’intégrale (13.1) est convergente sur la caractéristi­
que de convergence (a), on rapporte à l ’ensemble D les points (p, q)
pour lesquels Re p et Re g sont situés sur cette caractéristique.
Trois cas sont donc possibles :
1) l ’intégrale (13.1) est convergente sur le plan réel tout entier;
2) l ’intégrale (13.1) n’est nulle part convergente;
3) l ’intégrale (13.1) converge à l ’intérieur et diverge à l ’exté­
rieur d’un domaine fermé ou ouvert.
Exhibons quelques exemples.
341
1) / (x , y) = eax+by (a et b sont .des réels). Il vient
oo oo

0 0
Cette intégrale est absolument convergente pour Re p = g > a,
Re q = t > b. La frontière du domaine de convergence est composée

des droites a = a, x = b (fig. 56).


f e" pour x < y ,
2 ) f ( x , y ) = { ea
pour x > y ,
où a est réel. On a
oo y oo ix.j

F (g , t) = j" e~xy dy j e~ax+ax dx-\- j e~oxdx j e~xy+aydy =

a -fx
ax(a-fx—a) *
Le domaine de convergence est représenté sur la figure 57 (a = 1).
3) / (x, y) = I 0 (2 Yxy). On a
oo oo

F (cr, x) = j j e~ox~xyI 0 (2 xy) dx dy. (13.5)


0 0
Comme
_ A
j I Q{ 2 y K t ) e - ^ d t = ^ e ^

on déduit
. y_
F (a, x) = j e~xy —e° dy = GX— 1

342
Le domaine de convergence est limité par l ’hyperbole œt = 1
(fig. 58).
2. Propriétés de l ’intégrale de Laplace à deux dimensions.
Nous ne nous étendrons pas sur les propriétés de l ’intégrale de La­
place à deux dimensions, celles-ci peuvent être déduites par analogie
avec l ’intégrale à une dimension. Nous nous limiterons aux résultats

finaux suivants. La définition de l ’intégrale (13.1) entraîne aussitôt


les propriétés suivantes:

« ,.,{ /( < « . P y » = ^ ( - £ . f ) , (13-6)


^p,q{^~ax~&yf ( ^ y)} = F{p + <*, ? + P)> (13.7)
où a et p sont des nombres complexes quelconques. Dans les deux
cas p et q sont choisis tels que l ’intégrale de Laplace converge. Par
ailleurs,
%-]y { e - w - ^ F ( p , q)} =
0 pour æ £[ 0 , a [ ou i / £[ 0 , p [,
(13.8)
f ( x — a, y — P) pour x > a , z/ >P,
a et P sont supposés réels et positifs.
Le produit de convolution de deux fonctions se définit comme suit
x y
H * , y ) = j j M l . n )/» (* —!!> y — T))di<2T). (13.9)
Ü0
Si l ’intégrale (13.1) est absolument convergente, la propriété fonda­
mentale du produit de convolution a lieu, i.e.
q {fi 1/)} ^p,q {fi (x -> ^/)} = fFVtq {/ (x, y)}. (13.10)
Enonçons encore une propriété reliant une fonction de deux
variables / (x, y) et une fonction d’une variable g (t) avec leurs
343
transformées de Laplace :
oo oo
F { p , q) = £ p, q { f ( x , y) } = e p!c~n f(x, y ) d x d y ;

G( P) =X{ g( t ) } =
J e~ptg (t) dt

les intégrales sont absolument convergentes :


m i n (x, y)
%xl{G(p + q) F (p, g )}= j g (u) f (x — u, y — u) du. (13.11)
o
L’intégration est effectuée sur u entre 0 et la plus petite des deux
valeurs (réelles et positives) de x et y. Soit l ’expression
m i n (oc, y )

%P, 9 = { | g ( u ) f ( x — u , y — u)du} =

oo oo m in (x , y )
e px Wg (u) f (x — uy y — u)dx dy du. (13.12)

Comme u, x — u et y — u ne prennent que des valeurs positives


dans le domaine d’intégration et que l ’intégrale triple (13.12) est
absolument convergente, le changement de variables £ = x — ut
r} = y — u, donne
oo oo m in ( xy y)
] ] I e~px~qvg (u) f (x— u, y — u ) d x d y d u =
oo o
oo OOO O
e-PÏ-qr\-(p+q)ug f <2£ dv\ du = G (p + q) F (p, q).
0 0 0

En intégrant par parties, on trouve les transformées de Laplace


des dérivées
OO
<4
dy j e~pxf'x (x, y)dx =
o
OO oo

= ) e~qy{e~pxf(x, y) ("o 9 + p j e~pxf(x, y) dx} dy=*


o o
oo
= p f > , q ) - j «-«■'/(0, y)dy, (13.13)

344
j e - r * d x \ e-*%(x, y)dy =
0 0
oo oo

{
= 1 e-px e-qvf (x , y) |y=~ + Q e~qvf (*, j y) }
dy dx =
o o
oo

= i P (P, q) - j e-T*f (*, 0) dx, (13.14)


0
oo oo

j e~px dx j e~qVfXy (x, y) dy = pqF (p , q) —


0 0
oo oo

- f «-«“/ i (x, 0) d x - f (0, y) d y - f (0, 0), (13.15)


0 0
oo oo

f e~px dx j e~qyf y y (x , y) dy =
0 0
oo

= q2F(p, q) — j e~px{qf(x, 0) + /y(z, 0)}d;t, (13.16)


0
oo oo

j e-w dy \ e-»Yxx (x, y) dx =


0 0
oo

= p*F(p, q ) - j e - w { p f ( 0, y) + /i( 0 , y)}dy, (13.17)

j e-qv dy j e pxf‘ÿ (x, y) dx = p nF (p, q) —


0 0
oo

- j e - * {pn~'f (0 , y) + (0 , 0 ) + . . . + /£:,*’ (0 , y)} dy =

oo n - 1

= (P, î) - ]' e-" 2 P"-'*-1/® (0, y) dy, (13.18)


0 fc—0
ou uu

j e-»* dx j e-»»#? (*. y) dy = (p, ?) -


345
oo

- f r" (x, 0 )+ (x, 0 )+ ... + f p p (x, 0 )} dx =


0
oo m - 1

= qmF(p, q ) - j 2 (*, 0) dx, (13.19)


0 fe=0
oo oo

f e~px dx \ (x , y) dy = p nqmF (p , q ) —
0 0
7 i - 1 m — 1 oo m - 1

- 2 2 P n - r - i q m - k - ' f ' $ >(0, 0) + j e-»* 2 (x , 0) dx +


r= 0 fc.=0 0 h=0
oo n - 1

+ f e-v 2 (0, y) dy. (13.20)


0 r= 0

Dans les formules (13.13) à (13.20), on suppose que toutes les inté­
grales impropres sont absolument convergentes.
Enonçons sans les démontrer les propriétés d’analyticité et d’uni­
cité de l ’intégrale de Laplace (13.1) :
1 . Dans le domaine de convergence absolue de Vintégrale (13.1),
la fonction F (p , q) est une fonction analytique de p et q et
oo oo
Qm+n
dpm dqn F( P, q ) = ( ~ i r +nj j e-px-«yxmynf (x, y ) d x d y , (13.21)

et l'intégrale (13.21) est absolument convergente.


2. Soient Fx (p , q) et F 2 (p , q) les transformées de Laplace des fonc­
tions fx (x, y) et / 2 (x , y). Si au point (p 0, q0) les deux intégrales sont
absolument convergentes et
Fi (Po + ni, q0 + mk) = F 2 (p 0 -f ni, q0 -f mk),
où l > 0 , k > 0 et n = 0 , 1 , 2 , . . . ; m — 0 , 1 , 2 , . . ., aZors
/i (#> ï/) = / 2 (#> y) en t°u$ les points (x, y) de continuité de fx et f 2.
R e m a r q u e . La transformée de Laplace F (p , q), si elle n’est
pas identiquement nulle, ne peut posséder qu’un nombre fini de
zéros aux points (p, q) : p = p 0 -f- ni, q = q0 + mk, où Z et k
sont des constantes réelles et m et n parcourent la série des nombres
naturels de 0 à l ’infini.
Pour clore ce paragraphe, arrêtons-nous sur le théorème suivant
utilisé dans la démonstration de la formule d’inversion.
Théorème 3. Si l'intégrale (13.1) est absolument convergente pour
Re p > o 0 et Re q > x0, alors lim F (cr -f- Zjx, x + iv) = 0 et
jJ L ^ io o
V — ±o o

la convergence est uniforme pour tous les o (dj^ £ [o, cr0[, T (xx £
€ [t , x 0[.

346
Démonstration. La convergence absolue de l ’intégrale
(13.1) et l ’inégalité
oo A

I F (p, < Ù ~ F a b (p, ?) K [ | e-°i*-x'V [ / (x, y) | dxdy +


B 0
B
+ j j e - ai*-xM | f(x, y) \ d x d y + ij j* *-* 1*-™ j / (^ y) j dxdy,
A 0 A B
OU
A B
J e~px~qyf(x, y) dx dy,
F A B ( P i Q) — j
o
entraînent que, quel que soit e > O, il existe un N (e), tel que pour
A ^ N et B~> N l ’on a
I F (p, ?) ~ F AB (p , q) | < e
uniformément en p., v et o ^ o x, Donc, il suffit de démontrer
le théorème pour la fonction FAB(p, q) h A et B quelconques fixes.
Si / (x, y) possède des dérivées partielles premières et une dérivée
seconde mixte intégrable, il est aisé d’établir le théorème 3 au moyen
d’une intégration par parties. On remarquera que pour tout e > 0
on peut toujours exhiber une fonction fx (x, y) possédant des déri­
vées partielles premières et secondes continues et telle que
A B
j j | f(x, y) — fi(x, y) I e - a^x- x^ dxdy
0 0
d’où suit le théorème 3 dans le cas général. ■
3. Inversion de l ’intégrale de Laplace à deux dimensions. Le
théorème d’inversion suivant est aussi important que dans le cas
de l ’intégrale à une dimension.
Théorème 4. Supposons qu'une fonction f (x, y) possédé des déri­
vées partielles premières f'x (x, y) et fy (x , y) et une dérivée partielle
seconde mixte f xy (.x, y) et qu'existent des constantes positives Q, kx
et k%telles que pour tous les x Ç ]0 , oo[ et y Ç ]0 , oo[ l'on ait

I / (*, y) I < Qeh*x+k*v, | f xy (x, y) | < Qehix+h*y. (13.22)


Si
oo oo

p (p , 9 ) = l’ j e~px~qyf (x, y) dx dy, (13.23)


0 0
alors
(J-f-iCD! T + t 0 ) 2

/ (x, y) = Jim — yr j j épx*qyF (p, q) dp dq,


c r-ic o , T -i< a 2

347
ou
« j+ i° o x + io o

i ( x , v ) = - -fi? j j e^F(p,q)dpdq, (13.24)


O -ioo T - ioo

où o^>ki, t fc%.
D é m o n s t r a t i o n . En posant p = o- + ip, q = T -f- iv
en tout point x = a, (a 6 1 0 , oo[), y = b (b £ ]0 , oo[), on aura
cr+iû)! x+ico,
W j j ^ F i p , g)d p d ç ~
a-icoi x-ico*

COl (ù9
= j ^ e (o+itl)a+(Z+iv)bp (g _|_ x _(_ jv) dp, d v =
-C 0 l -CD*

Cû, CO,
=="4 ïï2’ ) \ ^f ( x , y ) d x d y J j" e(ff+i,A)(a-x)+(T+iv^b“1/) dp dv =
0 0 - 0 ) 1 -CO 2

oo oo
„aa+xb

4it2 j j / (x, V) ?in y j p ?»dxdy. (13.25)


0 0

Soit la fonction
G (x, y) = f (x, y) — f (a, y) — f (x, b) + / (a, 6 ).
De toute évidence,
Gxy (X, y) = fxy (X, y) = g (x , y) (13.26)
et
» y
£ ( # , 1/ ) = ^ j g ( u , v ) d u d v . (13.27)
a 6

Par ailleurs, la fonction g (u, v) vérifie (13.22), donc la fonction


(C)(x y) _ 9 .(X» y ) (13.28)

est continue pour tous les æÇ]0, oo 1, y £ J0, oo [. De (13.22)


et (13.26) il résulte que pour tous les x~> a et y > b on aura
k y
<P(*. ») I < ( x - a ) Q( , , - t ) j j e^+ ^dudv,
a b
d’où
| 9 (x, y) | <C QehiX+h:iV.
348
De façon analogue, pour x > a , y <Cb et x < a , y > b , il vient

I 9 (#> y) | <C Qeh*x+h'b et | cp (x, y) | <C ÇeM+M.

Enfin, lorsque x ^ a et y ^ b , on a
I 9 (æ, y) | ^ Q e hia+h2b

donc pour tons les x £ ] 0 , oo [ et y £ ] 0 , oo [

| (p (x, y) | ^.Qiehix+h*v, (13.29)


où Qi = Qehia+h2b.
En tenant compte de la fonction cp (x , y) introduite dans (13.28),
on peut mettre (13.25) sous la forme suivante
CT+tO)! T+i(02
j é r 1 î ^ F ( P, q ) d p d q =
cr-icoi x —io)2
O
cra+x& ç <• p
O00
= —^5— j \ \ cp(x, y) e~ax~xy sin (Oi (x — a) sin co2 (ï/ — b)dxdy-\-
o o

+ f
0 0
j / ( a , y) « - « * - » »> «fa,rfy +

+ [ f / ( X , ft) “■_(*--> 5in rfz dy _


0 0

- j f / ( a , i>) sin ^ ~ a) sin “’_ ! r 6 ) «fcrrfy}. (13.30)


0 0
Etudions le comportement des intégrales figurant dans les acco­
lades lorsque % -h» oo, cd2 —>• oo. Supposons a >• et x > fc2;
l ’inégalité (13.29) entraîne alors la convergence absolue de l ’inté­
grale
oo oo
j [ I <P(3> 0) I e~ax- %y dxdy,
0 0

donc, (cf. théorème 3, pt. 2)


00 00
lim \ \ cp(x, y) e~ax~%y sin cù! {x — <z)sintù2(i/ — b) dxdy = 0.
<û,-oo J J
0)2-*>oo u u
S’agissant des trois intégrales restantes, on peut leur appliquer la
théorie de l ’intégrale de Fourier pour des fonctions d’une variable.
En vertu de la condition (13.22), pour a > kx et x >» k2 existent
349
les intégrales
00 00

j \ f ( x , b ) \ e ~ axdx; j \ f (a, y) \ e~xy dy,


o o
et, de plus, les fonctions / (x , b) et / (a, y) sont dérivables respecti­
vement par rapp ort à. x et y, donc existent les limites
oo

lim ( f (x, b) e~qxSln d x = nf (a, b)e~aa,


© .-o o J x a
o
OO
lim 1 / (a, y) e~xy sm b) dy = nf (a, b) e~xb.
©, —oo J J/— 6
Par ailleurs,
lim \ e-axs}n(ùi ( x——dx == 7 te~oa,
G)l->O
OK x—a

lim [ e~xy sin ——dy = ne~xb.


©,—oo •' y b
D’où il résulte que les trois intégrales étudiées convergent. Leurs
limites sont égales à un même nombre n2/ (a, b) e~aa~xb. Donc,
lorsque (ü! —>■ oo, û) 2 — existe la limite
a + i© i T + iû)2

„U“ PÏÏÎF I 1 ^ F ( p , q ) d p d q = f ( a , b ), (13.31)


©‘- “ a~î<Ù*X- Î(Ù2
C.Q.F.D.
La formule (13.31) a été prouvée sous l ’hypothèse que a >> 0
et b > 0. Si a <C 0 et b <C 0, de (13.25) il suit immédiatement que
la limite est nulle dans (13.31). Lorsque a < 0 et 6 > 0 ou a > 0
et b <C 0, il est aisé de voir que la limite (13.31) est également nulle.
Enfin si a = 0 et b > 0 ; a > 0, b = 0 ou a = 0, b = 0, la limite
sus-citée est respectivement égale à
-<r/( + 0, k)> ~nf{a, + 0)
et
[/ (0 , + 0) + / (+ 0 , 0 ) — / (0 , 0 ) 1.

§ 14. Définitions et théorèmes fondamentaux


du calcul opérationnel à deux variables
1.Opérateurs. La justification actuelle du calcul opérationnel
à deux variables repose sur les propriétés de certains anneaux de
fonctions et de corps d’opérateurs. La théorie du calcul opérationnel
qui est basée sur l ’application de l ’intégrale de Laplace à deux dimen-
350
sions, découle de la théorie générale comme un cas particulier lors
de l ’étude des opérateurs transformables-Laplace.
Soit M % l ’ensemble de toutes les fonctions F (x, y) réelles ou
complexes de deux variables réelles x et y, définies dans le domaine
R (x £ [0, oo[, y £ [0, oo[), continues en x et y dans le domaine
Rab (x 6 [0 , a], y Ç [0 , 6 ]) et représentables par
x y x y
F( x, y ) = j j f(x, y ) d y d y + j g(x)dx-\~ j k( y) dy + F(0, 0). (14.1)
0 0 0 0

Soit Z/2 l ’ensemble de toutes les fonctions / (x , y) définies dans


R (x £ [0, oo[, y £ [0, oo[) et absolument intégrables sur tout rec­
tangle fini R ab (x £ [0, a], y £ [0, 61); l ’ensemble de toutes
les fonctions g (x) définies sur la section [0 , oo[ et absolument inté­
grables sur tout intervalle fini [0, a]. Si la fonction F (,x, y) Ç M %
alors existent les dérivées partielles

— (£ ~— = J f(x, y) d y + f ( x , 0 ),
0

- g V " - - j /(*> y)cfo + / ( 0 , 1/),


0

Inversement, si g (x, y) £ L2, (æ) £ (y) 6 la fonction


x y x y
G( x , y ) = ^ j g(x, y ) d x d y + j g i ( x ) d x + \ hi (y)dy + G(0, 0) (14.2)
0 0 0 0

appartient à M 2 et

~ £ ~'^)= j *(*» y) dy + ë(x, 0 ),


0

- {dyJ - = j £(*> y ) ^ + g ( 0 , y),


0

d r dG{ x, yy i _ a r as (s, y) ] _ , x
L J ~ dæ L J —ë \ x , y ) .

L’ensemble M a est un espace vectoriel dans lequel la somme et le


produit par un nombre sont définis de façon naturelle.
351
On appelle produit de deux fonctions F (x, y) et G (xy y) de M 2
l ’expression
H (x, y) = F (x, y) * G (x, y) =
* y
= f J F (* — & y — n) G ( t r\)dtdr), (14.3)
o b
qui, moyennant une dérivation de l ’intégrale, se représente par
H (x , y) = F (.x, y ) * G (x, y) =
X y
= \ \ ônry F (x —^ y —'(])G (^ *1) ^ * 1 +
b b

+ ^ ± . F ( x - l , 0)G(î,y)<i5 +
b
2/
+ j ~ ^ F (°' y — vi)G (x, Ti)dri + F(0, 0) G( x y y). (14.4)
b

P r o p r i é t é s f o n d a m e n t a l e s du p r o d u i t
1. Si F (xy y) Ç M a et G (x , y) £ M 2, aZors
# (a:, y) = F (x, y ) * G (x, y) 6 Afa.
2. Le produit est commutatif, Z.e,
F (z, Z/)>KG (a:, y) = G (x , ij) * F (x, y).
3. Le produit est associatif, Z.e.
(a:, Z/)>KG (x, y ) ) * H (x, y) = F (x, y) *( G (x, y ) * # (ar, y)).
4. Le produit est distributif relativement à l'addition, Z.e.
^ {x, y ) * (G (x, y) + H (.x, y)) =
= F (x, y) XG (x , p) + F (z, y ) * # (z, y).
5. FZ F (x, y)^.G (x , y) = 0 ^ueZs que soient x Ç [0, oo[, y £
£ [0, oo[ eZ F (a:, y) 0, alors G (x , y) = 0 pour tous les x £ [0, oo[,
y £ [0 , oo[. [23].
L’ensemble M 2 est un anneau commutatif d’intégrité pour la
somme et le produit (14.3). En introduisant la notion de couples
comme au § 3, on peut étendre M %à un corps de quotients. L’expres­
sion (F (x , y), G (x , y)), où F (x, y) et G (x, y) =£ 0 appartiennent
à M o , s’appelle couple. Deux couples (F (x, y), G (x, y)) et
(F± (x, y), (x , y)) sont équivalents si F^.G1 = F ^ G . La notion
d’équivalence (cf. § 3) partage l ’ensemble des couples (F, G) en
F
classes. La classe contenant le couple (F, G) est notée -g • Par défi-

362
F F
nition, -77
Cr- = -r--
Cri si et seulement si F^.G1 = La somme et le
F
produit des symboles -g se définissent comme suit
F F, F ^ G i + F ^ G . F F, _ F * Fx .
G ‘1~ G l ~ G^G j_ 1 G ^ ’ ^ ,ü '
G Gi ^ 0.
F
L’ensemble de tous les symboles -g est un corps commutatif 9)îa
dont les éléments sont appelés opérateurs. Souvent les opérateurs
sont désignés par une seule lettre, par exemple a = -^-, &= — ,
etc. Pour simplifier l ’écriture on notera par ab le produit des opé-
F S<r R F
rateurs a et b. Ceci étant ab = a b = g ^ H . Le symbole -g-
désigne la division dans
P r o p r i é t é s f o n d a m e n t a l e s d e l ’a d d i t i o n
et de l a m u l t i p l i c a t i o n d a n s
1 ) ab = ba;
2 ) (ab) c = a (bc) ;
3) a (b + c) = ab -f- ac.
L’ensemble des opérateurs de la forme — peut être identifié
à Ma puisque à chacun d’eux est associée une fonction F (x, y) Ç
6 ikf2. L’opérateur est noté 1 et appelé fonction unité. L’opérateur

est noté 0. Les constantes appartiennent au corps ^012. L’équation


F (x , y ) * X (x, y) = G (x, y),
où F (a:, y) et G (x , y) sont des fonctions données de M %et X (x, y) Ç
£ ikf2, n’admet pas forcément une solution. Dans le corps 3312
toute équation ax = b (a =£ 0 ) possède la solution x = a~1b = — .
Par définition du produit (14.3), il vient
x y x
z * F(x, y) = g f ^ j J {x — l ) F ( l , T])c^dri= j F(l, y)dl, (14.6)
0 0 0
x y y
y * F (z, y) = - | ^ j ] (y — r])F(^, r ])^ d r i= j F(a:, r])^ri, (14.7)
0 0 0
x y

xy * P ( x , = J | (* — l)(y — r |) f (?, T])dldt) =

F (i, ri) dl dn. (14.8)


0 0

23-0936 353
Les fonctions x, y et xy sont caractérisées par le fait que leur produit
par une fonction arbitraire / (,x, y) équivaut à une intégration selon
les formules (14.6), (14.7) et (14.8). Pour cette raison les fonctions
x, y et xy seront appelées opérateurs d'intégration et désignées par
i_
x = —= p 1 ; y = ~~ = q~l ; xy = — = p~iq~i î (14.9)
P pq
donc,
X

p lF (x , y) = j F (|, y) dl , (14.10)
0
V
q~lF (x, y ) = j F {x, r))rfr), (14.11)
0
x y
p-'q-'F (.x, y) = \ j F (I, Tl) dl dr). (14.12)
o o

Désignant par p -n, q~m et p~nq~m les produits respectivement


des n opérateurs p -1 >fcp-1;*. . des m opérateurs g- 1 >i<g- 1 >K. • •
. . . >Kg- 1 et des nm opérateurs/?-1*:/?-1^ . • . * /? - 1 * g - 1 * g -1* . . .
. . . * q-1, à l ’aide des formules (14.6), (14.7) et (14.8), on obtient

p-n p (*’ î } n)
0 0

= 7 ^ ijT j ( * - v r lf v) (i4-i3)
0

0 0
y
= (ffr = ï) y j (y — T))m_i F (*» Ti ) ( i 4 . i 4 )
0

A - f (*. V) = — ; f f f (i, r,) d l (14.15)


0 0

Les opérateurs p, g, /?g 6 3tt2> inverses des opérateurs d’intégra­


tion p -1, g- 1 et p - 1g-1, sont très importants dans le calcul opération­
nel à deux variables. On les appelle opérateurs de dérivation. Dans
5F (x y)
(14.10) et (14.11), en substituant respectivement — ——L et

354
^ à ^ (x * y)’ on obtient

— , = pf (*» y ) - p F ( ° ’ y)< ( i4 -i6 )

aF % ÿ) - ? f (*, !/)-? /? (z, 0) (14.17)

De façon analogue, à l ’aide de (14.16) et (14.17) il est aisé d’obtenir


les formules des dérivées secondes

y ) - P * F ( 0, (14.18)

a*Fl X
yl y) = ? F (x, y) - q2F (x, 0) - q , (14.19)

e/‘F
dl % V) = MF (x, y) - pqF (0, y) - pqF (x, 0) + pqF (0, 0). (14.20)

On suppose l ’existence de toutes les dérivées entrant dans les formu­


les (14.16) à (14.20).
Appliquons maintenant (14.16) et (14.17) à la fonction dérivable
F (æ, y) = F {x + y). Dans ce cas particulier — fe’-^ = dF ^ ^ —
= F' (x-\-y) donc (14.16) et (14.17) entraînent
(p — q)F(x + y) — pF (y) -f- qF (x) = 0,
d’où
F ( x + y ) -- PF M ~ f <X) . (14.21)
r ï
En appliquant les mêmes expressions à la fonction
F (y — x) lorsque y > x ,
(14.22)
0 lorsque
on obtient
F (y — x) lorsque æ £[ 0 , y[,
~ irF (14.23)
p+q 0 lorsque yÉ [ 0 , a:],
ou encore pour raison de symétrie
0 lorsque x Ç [0 , y]
-f-F (14.24)
p+q F (x — y) lorsque ï/£[0, x[.
2. Opérateurs transformables-Laplace. Soient S 2 l ’ensemble
des fonctions f (x , y) Ç L2, telles que l ’intégrale de Laplace à deux
dimensions
OO00
n*. e-zx-Çyf (Xl y) dxdy (14.25)

23* 355
converge absolument et S £ l ’ensemble des transformées de La-
place (14.25). Si un opérateur a Ç 9Ul2 admet un représentant
(F (x, y), G (x , y)) tel que F (x, y) 6 S 2 et G (x, y) 6 5 2, cet opé­
rateur est dit transformable-Laplace. La fonction

«(*. o = c«( *; o ■ (i4 -26>



oo oo
a= F
g %\ l] * S) = J J e - zx-tof (a;, y)
0 0
oo oo

G*(z, 0 = j j e-*x-tog(x, y) dx dy
o o
F{ x, y)
s’appelle transformée de Laplace de l ’opérateur a = Cette
G (x, y) '
transformation est notée par le symbole
a ~ a (z, £). (14.27)
L’ensemble de tous les opérateurs du corps 9J12 transformables-
Laplace est désigné par 9ft2 (St) et celui des transformées de Laplace
par m 2 (S2).
Théorème 1. La transformation (14.27) établit entre les ensembles
UJt2 («S'a) et 9Qft2 («S2) une correspondance biunivoque qui associe à la
somme des opérateurs a b la somme des fonctions a (z, £) -f- b (z, £),
au produit des opérateurs ab\ le produit ordinaire des fonctions
a (z, £) b (z, £), au zéro et à Vunité de 90d2 (5 2) le zéro et Vunité
de ÜF2 (S2).
Si f (x, y) € 5 2, alors
/ (xt y) = ziF* (z, l) = 7 (*, l). (14.28)
Donc, dans le corps $ft2 on peut exhiber un sous-corps 9ÏÏ2 («S2) iso­
morphe à -i0ï2 (5 2) et dont les éléments sont des fonctions a (z, £)
de deux variables complexes.
L’expression
oo oo

/ (z, £) = zl e~zx~tyf(x, y ) d x d y (14.29)

s’appelle intégrale à deux dimensions ou transformée de Laplace-Carson.


La fonction / (z, £) est V image, la fonction / (x, y) Voriginal. Dans
la suite on désignera par x et y les variables de l ’original, et par p
et q celles de l’image. Comme dans le calcul opérationnel à une
variable, l’isomorphisme des ensembles $ l 2 (5 2) et 9JÎ2 (S2) nous
permet de ne pas faire de distinction entre les opérateurs p et q
et les nombres complexes z et £. Donc, dans l ’ensemble 9tt2 («S2)
356
p et q désigneront des opérateurs et dans l ’ensemble (^ 2) des
nombres complexes. Au lieu de (14.29) on écrira
/ (3 , y) = 7 (/>, q). (14.30)
La transformée de la fonction unité r] (x, y), i.e. la fonction, égale
à l ’unité pour tous les couples de valeurs positives de x et y et nulle
lorsque l ’un au moins des arguments est négatif, est l ’unité. La
transformation de Laplace-Carson (14.29) se distingue de la trans­
formation (13.1) seulement par le facteur pq. Donc, tous les théo­
rèmes et propriétés de la seconde valent visiblement pour la pre­
mière.
Règle d e s i m i l i t u d e . Si f (p, q) = f (x, y), alors

7 ( “ » - y ) = / ( a s , by) (14.31)
quels que soient a et b positifs.
Théorème de t r a n s l a t i o n de l ’i m a g e . Si
F (P, q) = / (x, y), alors
7 7 7 7 7 — 7 ( p + a, q + b) = e~ax~bvf(x, y) (14.32)

quels que soient a et b.


Théorème de t r a n s l a t i o n d e l ’o r i g i n a l .
L’original de e~ap~bpF (p, q) n’existe que pour des valeurs réelles
et positives de a et 5, plus exactement, si / (p, q) = f (x , p), alors
0 pour x<Ca ou y < b ,
( 4.33)
f (x — <2 , y —b) pour a, y >» 5.
I m a g e d e s i n t é g r a I e s. Si / (p, q) = / (x, y), on a les
relations suivantes

j K l , y ) < * = - j U p , q), (14.34)


0
y
j f(x, h) dv\ = — J (P, ?), (14.35)
0
x y

j ] / (S, 'H) d\ dy\ = /" (p, q), (14.36)


0 0

r /(i, y) t a, ?) (14.37)
J 6 1

F /(*» n) / (p. ,n) (14.38)


J il * 1,
y
357
v q _

dl drj, (14.39)
x y 0 0
ÊT)
oo
j f ( i - y) rfg= j rts. o dl, (14.40)
V
oo ...
(14.41)

(14.42)
0 0 P 9

On suppose que toutes les intégrales impropres sont convergentes.


I m a g e d e s d é r i v é e s . L’existence de l ’image d’une
fonction n’entraîne pas obligatoirement l ’existence des images de
ses dérivées. Mais si ces images existent, on les trouve comme dans
le cas unidimensionnel, sauf qu’il est nécessaire de connaître un plus
grand nombre de valeurs initiales. Soit, par exemple, à trouver l ’ori­
ginal de la fonction pf (p, q). Une intégration par parties donne
00
p T ( P » q) = P q \ e - w { — e-p*f(x, y)\!S >} d y +
0

+ pg J j e - p x - q y rdf ( * ’ V). d x d y %
dx
o o
d’où il suit que si pour tous les y >• 0 , on a f (0 , y) = 0 , alors
df(x, y) (14.43)
pf (p. ?>=■ dx .
De façon analogue, si pour les x > 0, / (æ, 0) = 0, alors

j7 cp. 3 ) = - ^ — . (14.44)

Supposons que / (0, y) = f x (y) = fx (q). Il vient


/ G®, y) — h (y) = 7 ( p , q) —h (q)-
En dérivant par rapport à x , on obtient

y)- = p ( f ( p , < ù - h (?)]• (14.45)

De façon analogue, si / (z, 0) = /2 (x) = f 2 (p), alors

â n g*; v) = t f f ( p , ç ) - h ( p ) \ - (14.46)

358
Les formules (14.45) et (14.46) obtenues à l ’aide de la transformation
de Laplace-Carson sont une autre forme d’écriture des formules
(14.46) et (14.17).
On obtiendrait un grand nombre de relations opérationnelles
renfermant les dérivées en effectuant une dérivation par rapport
à un paramètre. En dérivant par exemple p fois l ’égalité (14.31)
par rapport à a ou 5, puis en faisant a = b = 1, on obtient
df ( x, y) d f ( p , g)
dx P dp ’
(14.45)
d2f ( x , y) _ d2f ( p , g)
dx dy dp dq
(14.48)
On suppose que la fonction / (x , y) est dérivable sur l ’ensemble de
définition tout entier et que ses dérivées admettent des images.
Théorème d e m u l t i p l i c a t i o n . Si f i (p, q) =
= f i (^, y) et f i (/>» q) = f %(æ, y), on a la relation opérationnelle
suivante (cf. (13.10)):
Je y
j ] f i ( x —l, y — r ù f i d , n)dldr\ = - ~ J i (p, q ) û { p , q). (14.49)
o o
Substitution linéaire des variables p
e t g. Les propriétés précédentes s’apparentent beaucoup à celles du
calcul opérationnel à une variable. L’ensemble de toutes les opé­
rations sur les fonctions de deux variables est toutefois bien plus
important que sur les fonctions d’une variable. Il est des opérations
qui n’ont pas d’analogue dans le cas unidimensionnel, par exemple,
les opérations qui jamènent une fonction / (p, q) à la fonction
/ (Pi P) ou . Donc, les possibilités du calcul opé­
rationnel sont bien plus vastes. Examinons quelques exemples.
Soit m = min (x, y) et M = max (æ, y) et supposons que la
fonction / (t) est transformable-Laplace. Cherchons l ’image de
/ (m), i.e.

f(p* q ) = p q j j e-Px-wf (m) dx dy.


0 o
Traçons la bissectrice x = y du premier quadrant et calculons cette
intégrale dans la région x >* y où f (m) = f (y) et dans la région
x < y, où f (m) = f (x) :
W W w oo

f(Pi q) = pq j* e~^yf(y)dy j e~px dx-\- pq j e~pxf (x) dx j e~wdy =


X

= (p-\-q) j e-(p+q)uf (u) du.


o
359
En posant

f(p) = P j *~pxf {x)dx,


o
on aura
f (m) = J (p + q). (14.50)
Des calculs analogues montrent que
/ (AO= 7 (P) + 7 (g) - 7 (p, g). (14.51)
De (14.50) et (14.51), il vient

/ (M) + / (m) = f (p) + / (g). _ (14.52)


Cherchons maintenant l ’original de la fonction ^ que l ’on
rencontre fréquemment dans la résolution des équations à dérivées
partielles. Soit

f ( p , g ) = / ( ^ q) = f ( x , y), l f ( x , q) = q \ e - w f ( x y y) dy) .
o
Comme
P
= e-*x.
p+q

le théorème de multiplication (14.49) donne


_ X
ü ^ - Û - - ^ — T(p, q)dl.
p+q p p+q

Le théorème de translation sur la variable q entraîne

t x f 0 p°ur y<%'
Ê) pour
d’où il suit que
min (a:, y)
j y-l)d l; (14.53)

et, en particulier,
min(3c, y)
(14.54)

On remarquera .enfin qu’il est parfois nécessaire de trouver les


originaux de fonctions telles que / (/>, p), / (]//>, /?), etc. Soit par
360
exemple à trouver l ’original de / (p, p). On a
oo oo
/ (p* p) = p n e-p(t+r\)f (g, <q) dr)

Introduisons la nouvelle variable x = £ + rj ; il vient


OO X

j 7 (P, P )= f e-*x dx j f ( l , x — l ) d t
0 0
Donc,
1_
f(P, P) = j f i ? — l, Qd t . (14.55)
P
o
I m a g e d e f (x -f- y). L’image opérationnelle d’une fonction
/ (x + y) a été donnée par la formule (14.21). Cherchons maintenant
l ’image de cette fonction à l ’aide d’une transformation intégrale.
Le changement de variable x + y = u donne
oo oo

/(p> ç) = p ç j j e-px-wf (x-\- y) dxdy =


0 o
oo U

= pq j e~puf (u) du j e^v~^v dy =


o o

= — 1 (e-<
*u — e - pu) f ( u ) d u = - ÿ - & —TlSÉL
p —q J v ti\i p q
0
donc,
f ( x + y) = - . (14.56)
Par exemple,

s in (z + ÿ ) = F H lP + 2L _ , cos (x + ÿ ) = (p/ ^ 4 i y.

q exp ( _ ± ) _ p e l p ( - i - )
J 0( 2 V x + y) =
q—p
I m a g e d e f ( \ x — p |). Si l ’on suppose que / (x) est nulle
pour les valeurs négatives de l ’argument, on peut trouver l ’image
d’une fonction f (x — y). Soit
f(x~y) pour x>y,
0 pour x<y.
361
Calculons
00

q) = PQ j e - w d y j e~px f (x — y) dx.

En posant x — y = u, on obtient

M * . y) = /i(p» = (14.57)
Soit maintenant
, . . f f ( y — x) pour
f i (x * y) | o pour y<lx;
en raison de la symétrie avec (14.57), il vient

(14.58)
f i y ) = h { p , q) =
p + q /(?)•

En groupant (14.57) et (14.58), on obtient

M*» y) + f i ( x* y) = f ( \ x — y 1) = ^ - pi[rf~(p)t (14.59)


Les formules (14.57) et (14.58) ne sont autres que les relations (14.23)
et (14.24) déjà connues.
I m a g e d e / (xy). Pour calculer l ’image d’une fonction
/ {xy), il faut se servir de l ’intégrale
-pi - -r <*£
f « (^.= 2 ff„ ( 2 / PÎ);
o
alors

j* j* e-pa-si/y (#y) d x d y = j* — dx j e »/(i)di=


oo o o
uu

= 2 j .ff»( 2 1 / ^ 1 ) / © ^ ,

d’où il suit

f{xy) = 2pq\) K 0 ( 2 Y p q l ) f (l) d%. (14.60)


o
il e m a r q u e. La relation opérationnelle (14.50) entraîne
que l ’ensemble de toutes les fonctions f (m ) est un anneau, i.e.
dans l ’ensemble de fonctions / (p , q) on peut exhiber un sous-anneau
de fonctions / {p + q) qui sont en fait des fonctions d’une variable.
Donc, les fonctions / ( p + q) s’identifient aux fonctions d’une va-
362
riable f (B). Ici, eu égard à (14.3), il vient
h(m) = f (m) >Kg(m) =
x y
= j / lmin(;z — y — r])] g [min (g, Tl)]d£dTi =
o o
' v
î { y — ^)g{^)dy\ = h{y) pour x>y
= | o (14.61)
f{x — l ) g { l ) d l = h{x) pour x<y.
V 0
L’expression (14.61) est un produit de convolution ordinaire. Mais
il peut arriver que l ’on obtienne un autre opérateur si l ’on considère
d’autres combinaisons des arguments. En particulier, si l ’on étudie
l ’anneau de fonctions / (xy), en vertu de (14.60), on aura
oo

/M = T(pq) = 2pq j Ko (2 V p & ) f (l) dg.


o
Donc, les fonctions / (x , y) = f (xy) forment également un anneau,
puisque en posant pq = B , on obtient de nouveau une fonction
d’une variable f (B). Tous calculs faits à l ’aide de (14.3), on obtient
x y

h (x , y) = f(xy) * g ( x y ) = - d T d ï j j / [ ( z - S ) ( ï / - ' n ) ] é f( ^ ) dl *1 =
0 0
K1
= ~dFdiïl j f [ x y ( i — u)(l — v)]g(xyuv)xydudv. (14.62)
0 0
r ,
En développant l ’opérateur on constate que la fonction
h ( x, y) dépend uniquement du produit xy. En posant xy — t ,
on obtient
h(t) = f(t) * g(t) =
1 1

= 4 t { t 4 t î \ f [ H t — u) ( i — v) ] g ( tuv) t d u d v } =
o o
t î
= î (14.63)
0 0

L’introduction du produit (14.63) conduit à un nouveau calcul


opérationnel étroitement rattaché à l ’équation de Bessel [8 ]. L’ana­
logue de la transformation de Laplace sera ici la t r a n s f o r m a -
363
tion de Meijer
00

f(B)= 2 ]' K ^V M )l(l)d l. (14.64)

En conclusion citons encore une formule pour la transformation


de Laplace-Carson à deux dimensions:
min (ne, y)
®(z, y)= j f(z-i)g(y-l)K (l)dl,

alors
w

® (P, q ) = 7 ( p ) g (9) | (l) d\. (14.65)

On suppose que toutes les intégrales impropres sont absolument con­


vergentes. On a
oo oo min (ae,y)
ï ( p , <1)=P<1 j j e-**-"dxdy j / (x — g) g{y — £)K(Q dl =
0 0
oo

= pq j e-wdy j e~pxdx j / (x — g) g (y — g) K (l) +


y
oo

+ pq j e~pxdx j e~w j f (x — %) g ( y — Q K (Q dl =
0 X
oo y
= pq j e - w d y j g(y — %) K (Q dl j e~pxf ( x — l) d x +
0 0 y
oo X 00
+ e~pxdx j f ( x — l ) K ( l ) dl j e~wg(y — £) dy =
0 0 x
y
= pq j e-K>dy j e - * g (y — %)K $)<% j e-**f(u)du-(-
0 0 v-l
oo X oo

-hpq j e~pxdx j e~&f (x — g) K (£) dl j e~pvg (v) dv =


x-t
OO

= pq j e-&+tâK (l) dl j e~wg (y) dy j e~puf (u) du +


0 0 y
oo oo oo

pq j e~^p+q^K (g) d£ j e~pxf (x) dx ^ e~qvg (v) dv ;


X

364
donc
oo oo oo
7 (p, q) = pq j e-<P+MK d) d%| \ dy j e-w-**g ^ / (,x) dx +
0 0 y
00 oo

+ ] dx j c-P * -» / (x) g (y) dy} =


0 x
uu w w

—pq j e-<P+MK(l)dl j j e - v x - q y j ( ^ g (p) c fo d l/.


0 0

§ 15. Application du calcul opérationnel à deux


variables à la résolution de quelques problèmes d’analyse
1 . Calcul d’intégrales. Les intégrales à calculer sont considérées
soit comme des originaux soit comme des images. Par ailleurs, on
peut introduire sous le signe d’intégration un paramètre arbitraire
pour certaines valeurs duquel on obtient l ’intégrale cherchée. On
peut utiliser enfin les formules du calcul opérationnel à une variable
déduite des formules respectives du calcul opérationnel à deux va­
riables en remplaçant l ’un des deux arguments de l ’image par la
valeur de l ’autre. Ainsi, en vertu de (14.55), on a

~ = j f( x — sa s) ds. (15.1)

Donc, si l ’on connaît Limage / (p, q) de la fonction / (x , y) et l’ori­


ginal de la fonction , on peut calculer l ’intégrale (15.1). Le
changement s = x sin 2 cp ramène les intégrales (15.1) à des inté­
grales définies renfermant des fonctions trigonométriques ; on a
Jt
x 2
9 (x) = j f (x — s, s)ds = 2x ^ f(xcosz q>, x sin 2 9 ) sin 9 cos 9 dq>.
0 0
(15.2)
Calculons quelques intégrales (15.1) renfermant des fonctions de
Bessel. Compte tenu de la correspondance opérationnelle

ber ( 2 ] / xy) = p2g2


p %q 2 + 1 *

on obtient

P8 ber (2x cos 9 sin 9 ) sin 9 cos 9 d<p. (15.3)


P4 + 1

365
n/l“ l
Désignons par f { x \ n) la fonction d’image — -r , h = 1 2, ...
P "1 ^
» • «) i«e«

p»_j_ i — P J £ P3C/ (*^ » dxy k —


~1 , 2, • ••, (15.4)
o
Il est aisé de montrer en développant l ’expression (15.4) sur les
1 j
puissances de — que

•^t f - i \ v Æ
nv+n- ft
t(x-, k , » ) = 2 ( (J + B _ t)l . (15.5)
v=0
ih-l
Désignons par h (x; k, n) la fonction d’image pn_^ k —1, 2, . . .

. . ,, n, i.e.
nA |f
■n = p \ e~pxh(x ; n) Ær, &= 1 , 2 , .. , 72 (15.6)
p i
0
et
^nv+n-fc
/>(ar, 72) =
2 (rev + 7î — A:) 1*
v=0
(15.7)

Les égalités (15.3), (15.4) et (15.5) entraînent


TC
2
x j ber (x sin t) sin t d t s= / (x ; 3, 4) =
0
1 / , Æ . X , , X
— r= r C h — rrzr S1Q ----- — + s h 7=-> COS
y 2 v 1 /2 1 /2 ^ y 2 T T )'
De façon analogue, la formule
bei ( 2 Y x ÿ ) = — jjpj-

permet de calculer l ’intégrale


Jl
2
a; j* bei {x sin t) sin t d t = f { x \ 1, 4).
o
Utilisons maintenant la relation opérationnelle

366
En vertu de (15.1) et (15.2), on aura
A
| ber ( Y 2x sin i) dt = nJ0 j.
b
Compte tenu de la relation

Jo(4ï)= j«(V x)h (V x),


il vient
a
j ber V 2a; sin t) dt = nJ0 ( ] / x) I 0 (Y x).
o
La formule
P3g F l— — 1 * xZy \
P3 g+1 0 3 \ 3 » 3 ’ 1 ’ 27 j »
nous permet d’aboutir au résultat suivant

f o F . f x . -§-■1; - 3- 4>-
0

Pour le calcul des intégrales, au lieu de (15.1), on peut se servir


d’autres relations opérationnelles analogues, par exemple
oo X ,*

±f(V p, l— / 4(*"« / (5, f) <fr, (15.8)


0 0 v
_ oo X

t ( V p2 p) - f * f » c 4(*-*>/($, 0 ^* (15.9)
VP i | 2

En appliquant (15.8) à la relation


b er( 2 T ^ ) = 7 ^ r .

on obtient sans peine


~ * , <» _

\ d s \ —— = <?" ber (2]A*)<fr = / (a:; 2, 3).


o o 11 ^ Æ *
On rappelle qu’il est possible de calculer des intégrales en introdui­
sant sous le signe d’intégration un paramètre arbitraire pour cer­
taines valeurs duquel on obtient l’intégrale cherchée. Illustrons
ceci sur l ’exemple simple de l ’intégrale
oo

ds
j sin xs cos s 7~*
o
367
Soit le paramètre auxiliaire y défini comme suit
ds
F (x, y ) = j sin xars
s cos ys
ys — .
0
Les formules
ps
sin xs =
+, sa
a »* cos ay s = —j V t ,
9 +«2 ’
donnent

F ( r v ) ~ [ ps q2 ds - n q
y } ~ J p2 +.s2 ?a+ sa s ~ 2 p+ 9 •
0
En passant à l ’original dans le second membre, on aura
{ 0 pour x C y t
jt g
p + q
2 JL
Y Pour
2
Si y = 1, il vient
oo
ds -s- pour a :> 1 ,
sin xs cos s (15.10)
fo si pour a:*<l. vl 0
Pour conclure ce paragraphe, montrons l ’égalité suivante
00 r2+ £ 2
J (Ar) / , (X|) A a - A. e- T T /o ( |L ) . (15.11)

L’intégrale (15.11) s’appelle intégrale de Weber. En posant A, =


= 2 Y p-, on obtient
OO T2 + Ç 2

J ( 2r K ? ) / , ( 2| V v ) dix = e
0
Si maintenant r2 = æ, £2 = y, = 0 (r > 0, £ ;> 0), on trouve
x+y
^ e - e v - J ' ^ V X » ) J a( 2 Y yv) d r = ± e ~ /„ ( - ^ 2 L ) . (15.12)
0
La dernière égalité se démontre aisément à l ’aide du calcul opéra*
tionnel à deux variables. Utilisons les relations opérationnelles

e p = J 0 (2 Y M-æ)* (15.13)

e «= / 0 {2Ÿ\iy). (15.14)
Ces relations entraînent
[Jt fl

e p <1 = J 0 (2 Y \ i x ) / 0 ( 2 W y ) - (15.15)
368
En multipliant (15.15) par et intégrant sur p entre G et oo,
on obtient
oo
\ e ~ ^ J 0 ( 2 V n x ) J 0( 2 V |*y) dp = ----- . (15.16)
° T+T+e
Reste maintenant à trouver l ’original de
i _ pg
± 4 _ ± + 0 0 P? + P + <7 *
p g
On rappelle que
'» ( 2VTy) = 1 ^ r .

D’où l ’on déduit, en vertu du théorème de translation de l ’image


(14.32), que

e - x-vIQ( 2 Ÿ x y ) P (p+l)(g+l) _ Pg
( P + l) ($ + 1 ) [(p+i)(?+i)—i] pq+p+g '
(15.17)
X V
En substituant x à -q- et y à dans (15.17) et en appliquant la
règle de similitude (14.31), on obtient

p Q T ( 2 1 /" xy \ ___ @ 2p q ________ Q p q __ /a c a q\


0\ 0 / @2Pg + @P + ©g ®Pg + P + g * ' ' '
(15.16) et (15.18) entraînent (15.12) et (15.11).
2. Développements bilinéaires. En théorie de corrélation et,
en particulier, en théorie des processus markoviens stationnaires,
on rencontre souvent des développements de la forme

p ( x) p ( y ) 2 <s>n(x)<f>n(y)kn = f ( x t y ), (15.19)
71=0

où | X | <C 1 , p (%) est le poids avec lequel les fonctions cpn forment
un système orthonormé sur l ’intervalle [a, b\. Pour faire la somme
des séries (15.19) il y a parfois intérêt à appliquer les méthodes du
calcul opérationnel à deux variables. Explicitons tout d’abord la
forme bilinéaire
oo

e-" » 2 y), (15-20)

(15.21)

" .-09 36 369


sont des polynômes de Laguerre. Montrons que
f f e~*
j J -f-dt pour x<yt
_ i y (15.22)
/(*> y) = oo
r
\ -j-dt pour x ^ >y .

Compte tenu de la relation opérationnelle


1 \ n —
( l - y~P ) ” = / (/<) = £„(*) (15.23)

et en vertu du théorème de translation de l ’image


_ J L _ J ( p + X) = e - * * f (X), (15.24)
1 \ 71
( 1 ------ 1

(15.25)
i1 ( i r r ) n +1 = ^
En remplaçant x par y et p par qt on obtient
(15.26)
{ - ï h ) n+l
(15.25) et (15.26) entraînent
e - * - yL n (x) L n ( y ) = |_ (p + 1^ ç + 1) ]
Donc,
pq
2 Ln (j>> = f (*. y ) = ln [ l
n= 0 (P + l) (5 + 1)
OU
f(x, y) = ln (p -f- 1 ) + ln (g -f- 1 ) — ln (p + g + 1 ). (15.27)
Par ailleurs, la formule (14.51), où
oo

/(*) = j -Ç-dt,
X

et les relations opérationnelles


oo

ln(p + l ) = j ± L d t , (15.28)
X
oo

ln ( « + i ) = j dt (15.29)

370
donnent
/ (M) = ln (p + 1) + ln (q + 1) — ln (p + q + 1), (15.30)
où M = max (x , y). De toute évidence les égalités (15.27), (15.30)
et la formule (14.50) entraînent
/ oo

pour
I^ r*
X
ln (p + <?+ !) = oo
(15.31)

J 4 * pour x>y.

Les égalités (15.27), (15.28), (15.29) et (15.31) impliquent (15.22).


Montrons encore une formule contenant des polynômes de La-
guerre, plus exactement,
Hx+y)

71=0

X h { 2 Y - t y-)> m < i- (15.32)

De (15.23) il suit visiblement


1 \n
(l-J-r-infe). (15.33)
donc
oo oo

2 L n (x)Ln ( y ) X - = 2 [ ( l — M ( 1 —
71=0 71=0

OU

pq
2 L n (x)Ln (y)Xn= - r1±—X
: , X , , , X (15.34)
n=0 w + -ï= T < » ’+ « > - — r r

Pour calculer l ’original du second membre, utilisons la formule

pq — e b x + a y j Q (2 ]/(c — ab) xy). (15.35)


pq— ap— bq -\-c

L’égalité (15.32) découle de (15.34) et (15.35).


Calculons maintenant la somme d’une série plus générale

f y)— 2 nI Nh+n, m (x) N %+n, p. {y) » (15.36)


71=0

2 v=^ 0 , - l , - 2 ,
24 * 371

1
2 n~ 2
Nkt m {%) T {2m | 1 ) m (*^) =
_ t

= ~^2m+ 1 ) 'Fl ( 4 ~ - ” + m' 2 m + 1 ; X)* <15'37>


1 £
M htm(x) = xm 2e~ 2 i^»i (-g— A+ m, 2 w i + l ; a:)
étant des fonctions de Whittaker\

tFt (a, b-, ^) = l + 7 7 ï - ^ + z' +


une série hyper géométrique de Kummer.
La série (15.36) est convergente pour toutes les valeurs réelles
de x et y et des valeurs (réelles ou complexes) quelconques du para­
mètre Xt telles que | X | < 1 .
Si l ’on admet que
0 < Re v < Re m-\— , 0 <C Re v <C Re p - f - y , | A.j C 1, (15.38)
la sommation de la série (15.36) peut être ramenée à la sommation
de la série plus simple

/» <*. V) = S r (2v + k) N , (x) N v_ , (y). (15.39)


fe=0 2 2
Cette sommation peut être effectuée à l ’aide de la formule suivante
pour les iV-fonctions de Whittaker
t
\ N h, m { t — x) N w , m' CO dx = N
r‘ fc + ft , T n - \ - T ï l
i(t).
-f- —
(15.40)
0 2
La formule (15.40) se déduit aisément si l ’on tient compte du fait
que la fonction N hi m (t) possède une transformée de Laplace simple

#{^ft, m(*)}= •/f e~ptNh, m (t) dt = (Rem >-4-).


o
(15.41)
En vertu de (15.40), on a

Nh + r, m (x) ~ j N h-v, m -v (x — Q N ^ ^ _ i (Q d%,


0 ’ 2
?/
^x+r.n(y)= _f ^x-v, |i-v(.y —Tl) ^ v+r v_ i (rl)^*
o ’ 2

372
Donc, si les conditions (15.38) sont remplies, on aura
x y

f {%* U) — J J N k-v,m -v(% — v, jli- v X

0 0
(y— Tl) M S, T|)didti. X (15.42)
Eu égard à (15.39) et (15.41), il vient
oo oo
(
Zp,q{fo(x> ^ ) } = J J e- ^- wf oi x, y) dx dy =
0 0

“ 2 7 f T( 2 v + r) lV M ,J
r=0
[('+ t )(«+4-)Ji w
La série du second membre est convergente pour | % | <C 1, Re p ;> 0,
Re q >» 0. Quelques transformations simples donnent
%P, q{fo(X, y)} =

= r(2v)(i-x)-2v[(P+ i - - i ± i ) ( ï + ^ - f r r ) (À f J 2-
En se servant de l ’égalité
m
~
Zp, q {(XV) 2 J rn{ 2-y cxy)} = rt+-|l+T * R e m > — 1 ,
(pq — c)m+1
et de la formule (13.7), on obtient
Z p, q{fo(x > y)} =

Jll " v . . . i l M ( x+y ) j ( 2 "\/~Xxy ^1


= - ï = r Z p , q { ( z y ) v 2e 2 1 - X
donc,

U ( ^ ï ) = S 7 î r <2 V + N , + r, v - * <*> N . + r , , . < ( » ) -


r=0 2 ’ 2

J " v , . v - 4 - - 4 42 41-k
- ( * + ,> .
i —x ( x y ) / 2v - i ( ^ — 2) . (15.43)
En particulier, en posant 2v = a + 1 et compte tenu de

N m + n + -, , m '
(x)1 = T1 n(.J ■
* £ e x 2, r
2m ~ \-n -\-\)
(x),
' n

N « ! i 2me2 r (2 m) / s
- m - n - -1 t m r ( 2 m+ » + l) Ln (x )*
72 = 0, 1, 2,
373

sont des polynômes de Laguerre, on déduit à partir de (15.43)

Jl r(■+?+!)

= (t =t ) 2 «' ^ (x+v>i « ( )• <15-44)

A remarquer qu’on obtiendrait la formule (15.32) en faisant a = 0


dans (15.44). Si les conditions (15.38) sont réalisées, les formules
(15.42) et (15.43) entraînent
oo

/ (*, y) = 2 TT r (2v + r) Nh + r■m (*) N x + r>* ( y ) =

1
x y; - -v
— ^ j ^ ^ Aft_v, m -v E) A f t _ v , |o ,- v ( ï / ù) X
0 0

|X|<1. (15.45)

3. Equations différentielles. Les méthodes du calcul opérationnel


à deux variables sont efficaces pour résoudre des problèmes aux
limites pour des équations différentielles à dérivées partielles. Comme
dans le calcul opérationnel ordinaire, la résolution se décompose en
trois étapes:
1. Composition de l ’équation opérationnelle.
2 . Résolution de l ’équation opérationnelle.
3. Passage de la solution de l ’équation opérationnelle à la solu­
tion cherchée.
Dans la première étape on peut être confronté aux difficultés
spécifiques du calcul opérationnel à deux variables, difficultés
liées au fait que des conditions aux limites « subsidiaires » non don­
nées dans la position du problème, peuvent être nécessaires. Dans
la deuxième étape, il faut éliminer ces conditions « subsidiaires » en
se servant des propriétés de la solution de l ’équation opérationnelle.
Dans la troisième étape enfin, il faut passer de la solution de l’équa­
tion opérationnelle à la solution cherchée, soit à l ’aide de tables de
formules opérationnelles (cf. [9], [10]), soit à l’aide des formules
d’inversion. Bornons-nous à l ’examen d’équations différentielles
aux dérivées partielles à coefficients constants et à deux variables
indépendantes x et y qui sont supposées réelles et positives.
374
1°. Examinons tout d’abord l ’équation linéaire du premier ordre
y)» * € ] 0 , oo[, 1/ 610, oo[. (15.46)
Pour appliquer le calcul opérationnel et trouver l ’image opération­
nelle de — et 4 ^-, il faut se donner les valeurs de la fonction u (x , y)
d x d y
pour x = 0 et y = 0 , i.e.
u (0 , y) = a (y) et u (xt 0 ) = b (x).
Supposons que
u {x, y) = u ( p , q ) t f ( x , y ) = ~f(p,q), a(y) = a(q), b(x) = b(p).
(15.47)
Dans les notations (15.47), l’image opérationnelle de (15.46) s’écrit
p { ü (p , q) — a(q)} + q{u(p, q) — H p )} = H p , y),
d’où

“ (P- = h t + + j h 1 <*)■
Les formules (14.23) et (14.24) donnent
p - J 0 pour x > y,
' [ a ( y —x) pour x<Z y\
g -b f 0 Pour x < y t
P+P \ b ( x —y). pour x > y .
Compte tenu de (14.53), on obtient la solution cherchée
s V
b(x—yj)-\- j f{x—5, y —s) ds pour x > y ,
u (x , y) = o
OC
a (y—x)-\-^f(x—5 , y—s) ds pour x < i y .
\ o
D ’où il suit que lorsque a (0) = b (0), la fonction u (x t y) est définie
et continue dans le domaine R (x 6 [0 , oo [, y 6 [0 , oo [) et dériva­
ble pour y ^>x et y <C x. Les fonctions a (y) et b (x) sont indépen­
dantes l’une de l’autre. La méthode de résolution implique que les
fonctions soient transformables-Laplace. A noter que l ’existence et
l’unicité d’une solution analytique de l ’équation (15.46) sont défi­
nies par ses valeurs sur l ’axe x = 0 , i.e. seulement par a (y). Ce­
pendant la donnée de b (x) ne contredit pas ce fait, puisqu’on ob­
tiendrait une solution qui n’est pas analytique sur la droite y = x.
2 °. Soit donnée l ’équation

y), s £ ] 0 , oo[, y e i o , o o [ . (15.48)

375
Ici les fonctions a (y) et b (x) ne peuvent pas être choisies indépen­
damment l ’une de l ’autre. En effet, dans les notations (15.47) l ’ima­
ge opérationnelle de l ’équation (15.48) est
P {u (Pf <l) — â(q)}—q { u ( p t q) — b(p)} = f(p, q),
d’où

ü(p, g) = 7^ ’ (15.49)

L’image opérationnelle de la solution cherchée doit être une


fonction analytique pour toutes les valeurs des paramètres p et g,
telles que Re p > a, Re q > P, où a et P sont des constantes dûment
choisies. Donc, le numérateur de la fraction (15.49) doit être nul
pour p = qf ce qui donne
pa{p) — pb(p) + f ( p t p) = 0. (15.50)
En passant à l ’original, on obtient la relation suivante entre les
fonctions a {x) et b (x):

a(x) — b(x) + ^ f ( x —s>s)ds = 0. (15.51)


o
Donc, la méthode opérationnelle permet d’éliminer les conditions
initiales subsidiaires. La relation (15.51) est la « condition de com­
patibilité » des conditions initiales. Si elle est remplie, la fonction
u (p, q) est l ’image opérationnelle de la solution cherchée. En por­
tant la valeur de b (p), tirée de (15.50), dans (15.49), on obtient

û ( p ,q ) = é S 2 h ^ i L É + ÜELÛ + S m j ) (15.52)
p—q p—q p ( p — q) v '
En vertu de (14.21) ou (14.56), l ’original de la première fraction est
la fonction a (x + y). Si l ’on met la deuxième fraction sous la forme

Y H p ' q)ï h ’
on trouve aisément son original par rapport à q. En effet, soit
J L . = epy; f ( p t q) = f i ( p t y)t

le théorème du produit de convolution donne


y
j H p <i ) ^ , = ePV j e~vif <P’ s)ds• <15-53>
0
D’autre part, puisque
— °o
{ e-pvh (P, y) dy,
o
376
il vient

l i Ei l l = epy f e-Psf (p, s) ds. (15.54)


g— p p J
o
Les égalités (15.53) et (15.54) entraînent

Comme s — y > O, le théorème de translation de l ’original implique


0 pour x > s — y ,
e -P(s-V)f
1 (P» 5) = { f ( x Jr y — 5 , 5 ) pour x > 5 — y. (15.55)

En groupant les formules (15.54) et (15.55), on aura


x+y

f^ ^ - J ( p l Fq)= j H x + y ~ s) d s = j f(x — st y + s)ds.

Donc, la solution cherchée est

u(x, y) = a(x + y)-\- j f ( x — s, y + s) C?5.

On remarquera que la solution de l ’équation (15.48) aurait pu


être exprimée à l ’aide de la fonction b (x).
3°. Etudions l ’équation des vibrations de la corde
y)* °° I» y 610, 00 [. (15.56)
Pour appliquer la méthode opérationnelle, donnons-nous les valeurs
u ( 0 , y) = a(y) = a(q)f

( I r L o =c <ÿ>=c"(î)*
(15.57)
u (x , 0 ) = b (x) = b (p),

{■W)y-<, = d W = S W -
On a comme toujours
u (.x, y) = u (p, q) ; / (x, y) = J (p, q). (15.58)
Par ailleurs, pour conserver à la fonction u (x f y) sa continuité en
l ’origine des coordonnées, on supposera que a (0) = b (0). Dans les
notations (15.57) et (15.58), l ’équation opérationnelle s’écrit
p2{u (p> y) —a(q)}—pè(q)—q2{u(p, q ) ~ b (p ) } + ^ ( p ) = / ( p , q).
377
d ’où

u (p, q) = f (p> q ) + p c (g)— gd (p) + p2a (g)— g W (p )


(15.59)
p2—q2
Utilisons l ’analyticité de la fonction u (p, q) pour établir lesquelles
des fonctions a, bt c et d seront indépendantes entre elles. Pour
p = q, le numérateur de (15.59) doit être nul. Donc,
/ (P> P) + pc (P) ~ pd (p) + p2{a (p) — b (p)} = 0.
Mettons cette égalité sous la forme

/J~ + -c { p)_ d { p ) + p {a (p) - a (0 )> - p (b {p) - b (0 )} = 0 . (15.60)

En passant aux fonctions, on aura

j f (x — s, s) ds — c(x) — d (x ) -f- { a (x) — b (# )} = 0 ,


o
d’où il suit que l ’une des quatre fonctions a, bt c et d est définie
par les autres. On constate que dans l ’égalité (15.59), on peut passer
des opérateurs aux fonctions sans calculer préalablement a (p),
b (p), c (p) et d (p) et sans recourir à la formule d’inversion. En
effet, en retranchant le second membre de (15.60) multiplié par qt
du numérateur du second membre de (15.59), on aura
u (p , q) = + pc <p) +
Vjr p (p2—qz) p2— q2
, f pa (g) —ga (p)1 , gb(p) (15.61)
P 1 PZ— Q2 / P+ ? *
Les formules (14.53) et (14.56) donnent
min(oc, y)

E?- f*Z.%- ~ = j c(x + y — 2s) ds.

En mettant la troisième fraction de (15.61) sous la forme


\'pâ(q) — q a ( p ) _ 1 pa(q) — pa (p) 1 p
Pl P1— q'2, ~ 2 p-q "*"2 p-\-q a(q)
Vï/ — 2
pa (p)
et en utilisant les formules (14.56), (14.57) et (14.58), on obtient
— {a (x + y) -h a (y — x)} pour y > x ,
Pa (q) —qa (p)
P2— q2 2 {a(x-hy) — a(x — y)} pour y x.
On a enfin pour la quatrième fraction

J & iÊ . = e -PU-b ( p ) = [ b { X ~ y) P ° Ur X > y '


p+ g \ 0 pour x < i y .
378
Donc, la solution cherchée s’écrit
min(3c, y) x-s min(xt p)
u(x,y)= j dx j / {x — s — t y y — s + t)dt+ f x
0 0 0

* ( - T ^ i y — x) pour x < y,
c { x Jr y — 2s)ds + -i r a(x + y ) + { i
[o (x — y) — - ^ a —y) pour a: > y.
(15.62)
4°. Etudions l ’équation de la chaleur
d2u
= - du
^ -, * €s- ]i n0 , oo[,r y £ ] 0 , oo r[. (15.63)

Supposons que u (x, y) vérifie la condition initiale


u (x, 0) = a (x) = a (p ) (15.64)
et l ’une des deux conditions aux limites
u (0 , y) = b (y) = ~b (q) (15.65)
OU

(15.66)

La forme opérationnelle de l ’équation (15.63) est

P2[ü(p, q) — b(q)]=pc(q) — q[ü(p, q) — a (p)] = ~f (p, g),


d’où
“ / \ _ / (P. <7) — q a ( p ) + p c (ç) + P 2b (g) (15.67)
\yi a/ p2 —q
Le dénominateur de la fraction de (15.67) possède deux racines:
p = Y q et p = — Y q. On se limitera à l ’étude de la racine p = Y q.
A remarquer qu’en vertu de l ’analyticité de w (p, q), le numérateur
de (15.67) doit posséder p = Y q pour racine sinon cette analyticité
serait violée pour p 2 = q. Donc,

f{V~q, q ) —q a { y q ) + y ÿ c (q)+qb(q) = 0. (15.68)


Cette relation lie les fonctions a (x), b (x) et c (x), de sorte que deux
seulement peuvent être choisies arbitrairement. Soit, par exemple,
à calculer la fonction b (x), a (x) et c {x) étant connues. Tirons b (p)
de (15.68)

H p ) = -
f (Vp, p ) , ~ t i / - (15.69)
P

379
La formule (15.8) entraîne
oo x
f(Vp, p )_
= f ds f ■ . -11 *~4(*-*)/(.<?, ndt. (15.70)
J J V n ( x — t) 1 y ’
o o
On sait que

a (]/ p) = - ^ = \ e kxa{s)ds. (15.71)

Les formules

c = ] / p l' e~psc (s) ds


V p i
et
0 pour x <Cs,
epsV P = pour x >» s,
y n \ x — s)

entraînent
X
C ip ± = I c (« ) J .
(15.72)
V P
p J l / n (a : — s)

En portant (15.70), (15.71) et (15.72) dans (15.69), on obtient

“ i s2
b ( x ) = — \ ds ) — ■
/ -- p. 4<x-t>/(s, t)dt-\-
J J nx i / — t
o o


=. \ e kx a (s) ds f - . c> )- - ds. (15.73)
V n x J J V n ( x - s )

On calculerait de façon analogue n’importe quelle fonction a (x),


b (x) et c (x), lorsque les deux autres sont connues.
5°. Calculons enfin la solution u (x, y) de l ’équation
d 2u du
dx 2 dy
* € ] 0 , oo[ , 2/ Ç ] 0, oo [, (15.74)

qui vérifie les conditions


u (x , 0 ) = 0 , (15.75)
u (0, 0) = t f 0, (15.76)
( id ui \\ - f l ( !i ü
du
) =o (15.77)
V dy / x= 0 \ dx / x= 0

380
et qui tend vers 0 lorsque x — oo et y ->■ oo. Au lieu de u (x , y)
nous allons chercher son image opérationnelle
v-v w

u {?■> Q) = P<7 j J e~px~qvu (,x, y) dx dy. (15.78)


o o
On a
â2u
dx2
= p 2u (p, q) p 2u (0 , q) —pux (0 , q), (15.79)

^~ = qu {p, q)—qu{p, 0 ), (15.80)

OU u(0,q) = q J e ^ u i 0 , y) dy, (15.81)


o
oo
M 0 ,? ) = ?J e-*v { ^ ) x_ 0 dy. (15.82)
0
00
u (p, 0 ) = p j e pxu (x, 0 ) dx. (15.83)
o
Les égalités (15.80), (15.75) et (15.83) entraînent
du —. .
— = q U (P i q) . (15.84)

Pour obtenir l ’image opérationnelle de l ’équation (15.74), donnons-


nous des conditions aux limites « subsidiaires » :
u (0 , y) = b (y) (15.85)
du
(15.86)

Les égalités (15.79) et (15.80) donnent alors


p 2u (p , q) — p 2b (q) — pc {q) = qu (p, q),
d’où il suit
p{ pb( q) - { - c ( q) }
u (p, q) = (15.87)
p 2— q
Compte tenu de la condition (15.75), on déduit
oo oo

q ]0 e~qv [ j f ) x= o dy = q2 î0 e~9Vu ( ° ’ y ) d y — yu (°. ° ) = qb ( q ) — fin*

La dernière égalité donne, eu égard aux conditions (15.77) et (15.86),


qb{q)—q$Q= ac {q),
381
d’oü il suit
-c (q) = î £ t ± z M (15.88)
En portant (15.88) dans (15.87), on obtient
7. _ p ( a p jrq)b{q)—pq®o
(15.89)
“ {P' q)----------a t f - q ) ■
Comme dans le cas précédent, l ’analyticité de la fonction u (p, q)
entraîne
{“ V q + q )ï> ( q ) — q®0 = 0,
d’où
b (?) = ------2^2 ----- (15.90)

En portant (15.90) dans (15.89), on obtient


u(p, q) = üQ— pq (15.91)
V q ( V q + a) { p + V q ) '
La relation opérationnelle
P = e -ax
p~\~a
entraîne
u(x, q) = ft0 — >- ÿqx. (15.92)
V q ( V 9 + fl)
Compte tenu de l ’égalité
g _ g I l______ i__ \
1Y q ( V q + a) û ' 1f q Vq+a)
et des relations opérationnelles
V q e- aV*=%(a, y), (15.93)
0- a Yq
= x(a, y) — aeaa+a2y erfc (p ^ = + a l / y ) , (15.94)

ou

~~Tv 00 1
X(a, y) = 7 T==-, erfc (t ) = — - l e~fd \ = 1 — -jr= f e"?
y ■Sty y JI J v n i

on obtient la solution cherchée


u (x, y) = 0 0 | eax+a*v erfc ( r= + a Y y ) } . (15.95)

Il est évident que u (,x, y) 0 lorsque a: oo et y -> oo.


382
§ 16. Calcul opérationnel de fonctions de deux arguments entiers
1. Corps d’opérateurs. Le calcul opérationnel de fonctions de
deux variables entières peut être conçu comme au § 9 pour le cas
d’une variable. Une autre méthode de justification du calcul opéra­
tionnel de fonctions d’argument entier consiste à introduire l ’analo­
gue discret du produit de convolution. C’est cette approche que l ’on
développera ici ; l ’exposé n’est pas rattaché aux paragraphes précé­
dents.
Soit S l ’ensemble de toutes les fonctions / (x, y) d’arguments
entiers non négatifs x e t y à valeurs complexes ou réelles. Les fonc­
tions seront notées f (x, y ) o u f ( m , ri), f (jx, v), oùz, y, m, n, jx, v
sont des entiers non négatifs. L’ensemble S est un espace vectoriel
pour les opérations ordinaires d’addition et de multiplication par
un nombre.
On appelle produit de convolution des fonctions / (x, y) et g (x, y)
de S, la fonction
x y

h(x, y ) = 2 2 f ( x —v ’ y — H-)-
v = 0 jx= 0

Il est aisé de vérifier que le produit de convolution est commutatif,


associatif et distributif relativement à l ’addition.
Désignons par V* et Vy des opérateurs linéaires définis sur l ’en­
semble S par
V*/ {x, y) = f (x, y) — / (x — 1, y),
Vyf (x, y) = f (x, y) — f (x, y — 1 ), 1 .
Si x = 0 ou y = 0 on supposera que
V*/ (x, y) |jc=o = / (0, y)
Vy/ (x , y) |y= 0 = / (x, 0).
Munissons l’ensemble S du produit.
Définition 1. On appelle produit des fonctions f (x, y) et g (x, y)
de S, la fonction
X y

h(x, ^ ) = v * Vy 2 2 f ( x ~ v ’ y - v ) 8 ( x, H-)-
v = 0 |J,=0

On a, de toute évidence,
h(0, 0) = / (0 , 0 ) 1?(0 , 0 ),
X X—1

h(x, 0)= 2 /(ff — v» 0 )g(v, 0)— 2 f { x — 1 — v, 0 ) g (v, 0 ),


v=0 v=0

x = i , 2, 3, • *

383
M°>y) = S / (°» y — —2 /(°, y—1—p)£(0, jli),
fA= 0 (i= 0
y = i, 2, 3, . . . ,
* y
h(x, y ) = 2 2 /(■r“ v»y—M
-) g K M
-)—
v = 0 |a,=0
1 y

—2 S / ( ^ — 1 —v, y — | i)-
V=0 JLt=0
x y- 1

“ 2 2 / ( * — v. ÿ - ! — |X) +
v = 0 p,=0
ac-1 y -1

+ 2 2
v = 0 |x=0
x = 1, 2 , 3, . . . ; y= 1, 2, 3, . . . .
On notera ce produit par * , i-e.
/ (*, y) * g (x, y) = h (x, y). (16.1)
Propriétés fondamentales du produit
1. Le produit est commutatif, i-.e.
/ (*, y) -K g (*, y) = g (x, y) * / (x, y).
2. Si f (x, y) = c est une constante,
c * g{Xy y) = cg{ xy y).
3. Si la fonction f (x , y) dépend seulement de x , j.e. / (a:, y) =
= / (a:) et g (x, y) seulement de y, i.e. g (x, y) = g (y), on a
/ (x, y) * g (x, y) = f (x) g (y).
Dans ce cas le produit de convolution est confondu avec le produit
ordinaire de fonctions.
Cette propriété découle immédiatement de la définition du
produit.
4. Si f (x, y) = f (a;) et g (x, y) £ S est une fonction quelconque,
le produit f (x)^ g (x, y) = h (x , y) est de la forme
MO, y) = / ( 0 ) g ( 0 , y), y= 0 , 1 , 2 , -----
X OC — 1

Ma?, y) = 2 f ( x —v) g ( v ’ y) — 2 / ( * —i —■
v )£(v, y),
v=0 v=0
a: = 1 , 2 , 3, .. . , y = 0, 1,2, . . . .
384
La dernière relation donne, en particulier,
0 pour x = 0; y = 0, 1 , 2 , ... ,
X- 1
x % g (x, y) = < pour æ= 1, 2, 3, . . . ; y = 0, 1, 2, . . . .
2 s (v>y)
v=0
(16.2)
De façon analogue, on a
0 pour y = 0 ; x = 0, 1 , 2 , ... ,
y * g (x, y) = < y -1
2 y) pour y = l, 2 , 3, . . . ; x= 0, 1,2, . . . ,
M-=0
(16.3)
et enfin 1276 5
x- 1 y - 1

2 2 2 ( v’ V) Vonv ^ > 1 , z / > l , (16.4)


x y * g (x , y) = v = 0 jx=0
0 dans les autres cas.

5. L e p r o d u i t est a s s o c ia tif, i.e .


[f (x, y) * g (x , y)] * h (x, y) = / (x, y) * [g (,x , y) * (z, y)].
6 . L e p r o d u i t est d i s t r i b u t i f , Le.

[/ (z, ÿ) + g (x, y )1 X h ( x , y ) = f (;x , y) * & (z, y) + g (x, y ) * h (x , y).


L’ensemble £ muni de la somme ordinaire de fonctions et du
produit (16.2) est un anneau commutatif. Cet anneau est un anneau
d’intégrité. Ce qu’on notera par la propriété suivante.
7. S i
f (,x , y) * g (x , y) = h (,x , y) = 0

où x et y so n t n o n n é g a t i f s et g (x, y) u n e f o n c t i o n n o n i d e n t i q u e m e n
n u l l e , a/ors / (a;, y) = 0 yueZs que s o ie n t x e t y.
D é m o n s t r a t i o n . Soit m et n un couple d’entiers, tels
que g (im , ra) =5^ 0 et g (p , q) — 0 pour tous les p £ [0 , ml, y 6 Z
6 [0 , n \ et p + q <C + «.* (Si m = n = 0, l’ensemble de couples
(p, q) est vide.) Supposons que
/ (x , y) * g (z, y) = h (x, y ) = 0 , æ>0, y > 0,
alors
x y

2 2 * (v , M-)= 0» z>0, y>0.


v = 0 fi= 0

25-0936 385
D’où il suit que si l’on remplace h (x , y) par le produit f {x, y )>£
^ g (x i y) et l’on effectue les calculs nécessaires, on obtient
x y
2 2 H x~ v’ y — ^ = 0, t/> 0 , (16.5)
v = 0 jx= 0

ou compte tenu de la définition du couple (m., n)


X y

2 2 / ( * - v. y - n ) s K f^ )= ° (16-6)
v= m |x = n

En posant x = m , y = n , on obtient / (0, 0) g (m, n) = 0, d’où


/ (0, 0) = 0. En faisant y = n dans (16.6), on déduit
X

2 f ( x — v, 0) g(v, 7i) = 0 (16.7)


v=m
Supposons que / (x , 0) = 0 pour x £ ] 0, p [ . Alors pour x = p + m
on déduit de (16.7) que / (p, 0) g (m, n ) = 0, d’où / (p, 0) = 0.
Donc, pour tous les x ^ 0 , on a / (x , 0) = 0. En posant y = n -f- 1
dans (16.6), on trouve
x n+1
2 2 f (x ~ v»w+ i - - ^ ) £ ( v , p )=
v = m \l=n
x x

= 2 f ( x — v i i ) £ ( v >^ ) + 2 / ( * — v>° ) ^ ( v» ^ + i ) =
v=m v=m
x

= 2 f ( x ~ v > i ) g (v> ^ ) = o .
V =m

En reprenant les raisonnements précédents, on conclut que la


fonction / (#, g) = 0 pour tous les x ^ 0 et quel que soit g, i.e.
est identiquement nulle, g
Notons R ( S ) l’extension de l’anneau S à un corps de quotients
et appelons opérateurs ses éléments. Le corps R ( S ) contient, en
1 1
particulier, les opérateurs — et — . Introduisons les notations

cr
y *
(16.8)
Voyons à quelles conditions doit satisfaire une fonction / (a:, y) £ S
pour que le produit cr ^ / (x, y) appartienne également à S . Soit
cr X f ( x t y) = h ( x t y) £ 5,
alors la fonction
l
f i.x i y ) == (x, y) 5=3 x ' ^ . h (X) y)*
386
D’où il suit (cf. (16.2)) que / (0, y) = 0 lorsque y = 0, 1, 2, .
Inversement, si cette condition est remplie, on obtient
X“ 1

/(* . y ) = 2 I /( v + i , y ) — f ( v , y)}.
v=0

En supposant que / (v -f- 1, y ) — / (v, y ) = h (v, y ) , on obtient


X- 1

/(*, y ) = 2
v=0
M*. i/)>
donc
f (x, y ) = x * h (x, y )
d’où
h (x, y) = g >fc / (x , î/) 6 *5.
De façon analogue, on conclut que le produit x / (#, z/) appartien­
dra à l’anneau 5 si seulement / (z, 0 ) = 0 pour x = 0 , 1 , 2 , . . .
Donc, on est conduit au
Théorème 1. U n e c o n d i t i o n nécessaire et s u f f i s a n t e p o u r que le
p r o d u i t G * / (x, y ) a p p a r t i e n n e à S est que f (0, y ) = 0 q u e l que
soit y . D e fa ç o n a n a lo g u e , u n e c o n d i t i o n nécessaire et s u f f i s a n t e p o u r
que le p r o d u i t x >j< / {x, y ) a p p a r t i e n n e à S est q u e f (x, 0) = 0 q u el
que soit x .
2. Calcul d’opérateurs. Posons
f ( x - f l , y) — f ( x , y ) = A J ( x , y ), (16.9)
f { x , y + i ) — f ( x , y ) = A yf ( x , y ), (16.10)
on obtient
o * [ f ( x , y ) — H 0» y)] = A J ( x , y ),
(16.11)
x * [ f ( x , y) — f { x , 0 )] = Ay/(;r, y ).
Les égalités (16.9), (16.10) et (16.11) entraînent
gx * [/ (x, y) — f (x, 0) — / (0, y) -f / (0, 0)] = A*Ayf (x, y)
(16.12)
Si f (x, 0) = / ( 0, y) pour tous les x ^ 0 , y ^ 0 , on obtient la
relation
gx * f (x, y) = A XA yf (x, y ). (16.13)
De (16.11) on déduit que
G * [ A J (x, y) — A J (0, y)} = A%f (x, y),
d’où il vient, compte tenu de (16.11),
g { g [f (x, y ) — f (0, y)] — A J (0, y )} = A%f (x, y),
ou
A J (x, y) = G*f (x, y) — G2f (0, y) — g A J (0, y ). (16.14)
î>ü* 387
De façon analogue,
A}/ (x , y ) = t 2/ (x , i/) — t 2/ (x, 0 ) — xAy/ (x , 0 ). (16.15)
Les égalités (16.14) et (16.15) entraînent
(A| + AJ) / (*, i/) = (cr2 -f t 2) / (ar, y) — cr2/ (0, y) —
— t 2/ (z, 0) — crAx/ (0, y) — tA „/ (a:, 0). (16.16)
Posons
x(n'>= x ( x — 1) ( x — 2) . . . (x — re-f 1), ar(°>=l, 0(°> = 1,
y {m) = y { y — l)(y—2) ... (y—m+ l), y<°>= i, 0<°>= 1.
Dans ces notations on obtient A3C a;(n)=«.r(n-1). Comme a:(n)|a;=o=0,
lorsque n > 0 , on déduit de (16.11) que
ü x (n) = A xX(n) = nx(n ~ D
d ’où
c^ar*”) = n \
ou
An)
-71 ni
(16.17)
et visiblement
1 _ ÿ(m)
xm ~ m\ * (16.18)
Définition 2. S u p p o s o n s q u e
1 pour x ^ m , y ^ n,
‘Hm, n (*> */) = { 0 dans les a u t r e s c a s ,
1 pour x ^ k
lift («) = 1 0 pour x < i k , T)0 { x ) = = i .
On a visiblement
^)m. n (a?, y) T]m {%) T]^ (y).
La propriété 3 entraîne
'Hmi n ( ^ ) = 'Hm (a?).X^In. (i/)*
Il est aisé de vérifier que
I1 m(a;)x-î1mi(;r) = 'nm+m1 (a:), (16.19)
donc
'Hm. n (a?> y)^Tjmi, ni(ar, y ) = rjm( x ) Xr]mi (x) Xî]n (ï/) rjni (y) =
= r]m + m 1 (a?) -X î ] n + n , ( ï / ) = T ]m + m lt n + n t ( ^ , J /) ,
î.e.
V i n (a-) i/) ^ 11ni1, n t (a^, l/) — îlm + m ,, n + n t (%, i/)* ( 1 6 .2 0 )

388
On a, par ailleurs,
( 1 -f a) Tji (x ) = r)i (x ) -f crrii (x) = T]i (x ) -f AxT)i ( x ) = T)i ( 1 + a:),

or
T]i(a:+l) = l, ar = 0 , 1 , 2 ,
ainsi,

%W = T+F- (16.21)
En tenant compte de la formule (16.19), on déduit
ï]m (*) = 'Hi (*) * rji (x) * . . . * T]i ( x ) = T]”1 (x ),
donc,
^lm (^) — (16.22)
(l + a)m *
De façon analogue, on a
1
iln (y) = (l+ T f ’
par conséquent,
1
11m. n y) (16.23)
(l+ a)m(l+x)n •
Considérons la série double

ax f(v, M-)______
(l + a ) ( l + x) 2A i ZJ
2
v = 0 |j,= 0
(1 + CT)V(1 + T ) n
'
oo oo
i
= 2
v = 0 |X=0
2 /<v' (l + a)v (l+^a)v+1
r ) /( ' (1+x)M
' (l + x),4+1 ) ] -
= v2= 0 (x=
2 /(v,
0
p ) [ tiv. u (^, y) — Tiv+i.ti(». y) —
Tlv. u + i (^» y) H~ iiv + i. n + i (X) y)] —/ (^> y)
î.e.
a% /(v» P)
7 (cr, t) = (l + a)(l+t) 2 2 (H -n u -* )* *
= /(*, y)- (16.24)

Etablissons quelques formules analogues à celles du calcul opéra­


tionnel à deux variables (cf. § 14).
a) Soit la fonction
0 pour x ^ = y,
f ( x ) pour x = y ,
389
où / (x ) est une fonction donnée de l’argument entier x . On a
oo
OT STI f (v)
f(x, T )- (1+ 0)(1+ T ) S o ( 1 + a ) v (1 + T ) v -

ax /(V)
1 +o+T +ar 2 (l+ a + x + ax )v ’
Comme

/» = t +
t C
t 2 „^ (l+
/<v) (16.25)
T v=o '
a)v
'
il vient
ax 0 si x=^=y,
a+ x + ax / (a + T+ aT) ~ 1( /(, ,# ). S1 x = y '
a-t-T-i-ax (16.26)

En particulier, la formule (16.26) entraîne pour f (x)= = 1


crx _ | 0 pour x = £ y ,
xy (16.27)
a + T+ aT 1 1 pour x = y
b) Supposons maintenant que m = min {x, y), et / (x) est une
fonction donnée.
Posons / (x , y) = f (m ). Il vient
00 V
ax fvi vi f(\x)
f(m ) =
(l + a)(l+x) l ^ o {2 2
(l + a)v (l + x+ +
OO OO

/(y)
+ "2 2" , (l+ o rr(l+ vu}
v>=0 ( A = V + 1 ' / \ \x p
/
00 00
ax
____________ f y . ^(m-2 . y !_____l
(l+ff)(l + x) (l + x)*1 (l + a)v

/ (v) ^ 1 1 _ ax /v f(\i)
+ £20 (4+ a)v n^ + 1 —
(1 +
) = (l + a)(l + x)
4 - T),AJ
x+ J {S (1 + a)iX( 1 + x)U
+

i ^ f (M-) V 1 / (v) 1
"r Z jn m
H =0 v
j_ Tvix Z j
( l + *' r v = ( A + l.('1 + 0 ) + 2n
v=0
(1
'
+ <J)V
'
" ,
p ,= v + l
(1
'
+ X)vH }

ax /<!*) /(^ )
(l + a)(l + x) {Cs^ 0(l + a)M ô ’i + jS^
'(l + x)M 0 a (l + a)^ (1 + x ) 1-1 +

/(y) a+x-j-ax ^ _ /(y)


+v? 0 T (1+ a)v (1+ T)v
} = 1 + a+ x + ax Zi (i + a+T+aT)v *

390
En tenant compte de (16.25), on obtient
/ ( a + T + ar) = / (m). (1 6 .2 8 )

c) Supposons que la fonction / (x, y) = / (x + y )• On a


oo oo

i ( x 4 -1 /1 = _____ —_____ y y ____ /(v + F*)


_________ _
n ] (H -oM H -*) ^V = 0ftlà ( l + a r(l+ T )^
|X=0
OO
1
_ (l o)
+ (1 + T)
i=0
2
v+n=l v ~
J (1 + ct)v (1 + x)*1
' v ~

i
= '( i + o ) ( i + t) 2 / W 2
1 + a \i+ i
1
ax
____________ ^ -(* £ )
/ (0_______________
(l + a ) ( l + x) Z i . 1+a
*=° 1 1 1+T

ax
(1 + a) (t — a) w L (î + aÿ' 1 +x)i+
(l + ° 0 -

T“ a , ^ ^ [ ( 1 + ff)l+1 (l + x)*+1] ’
En tenant de nouveau compte de l’égalité (16.25), on obtient
o / L, ^ * / ( a ) = / ( a . + ÿ)- (16.29)

Signalons encore deux relations fonctionnelles générales suscep­


tibles d’être utiles dans le calcul des opérateurs. Posons
7 K t) = /(+ y ), g (a, T) = g (z, y ).

On obtient alors (cf. (16.24))


(1 + a) (1 + x) -
CTT /(* > T) g ((T, T) =
oo oo oo OO

/(V> l^)g(Pt g) _
= (1 + a) (1 + x) 2- J 2Z J SSj
Z ( 1 _ J _ CT) V + P ( 1 + T)H+<Z
V = 0 U = 00 p = 0 q = 0 v
oo oo n m
1
_____ ax_____ \T1 \ n _____________
(1 + a) (1 + X) Z J Z i H + a )n (1+ X )« 2 2 f(n ~ m ~~9)& (p> ?)■
n=0 m=0 v / v p=0 g=0/»=
/ ^=n
D’où il suit
* ^
(l + a H l _+ x ) ^ T) - ( CT) T) = 2 2 / — 'V ' V — l * ) S ( v * I-1)- (1 6 -8°)
v = 0 |-i=0

391
De façon analogue, on établit que
x-1 y - 1

S S /(* —v—1, y— 1 —n)g(v, n)


ax
(16.31)
pour x 1 , î/ ^ 1 ,
0 dans les autres cas.
En supposant que / (x, y) = ( 1 + a)* et / (a;, y) = (1 + P)y dans
les formules (16.11), on obtient
o [(1 + a)x — 11 = [(1 + æ)*+1 — (1 + a)x1 = a (1 + a)x.
ou
(cr — a ) (1 + a)x = cr.

En procédant de façon analogue on obtiendrait la formule


(T - P ) (1 + P )y = T.
Donc,

a —a = (! + «)*, (16.32)
x
xq = (iiP F . (16.33)
Une dérivation des dernières égalités par rapport à a et p donne
B(w>
ni
(1 + a ) x~n, (16.34)
(o- a )n+1
.(«)
— + » -•
(16.35)

En supposant que î { x ) — ~ ^~ dans (16.24), on obtient

/ (c) = _ 4 _ e 1+<’ = Ü
a+ 1 æ! '
D’où il suit
far M.T
ax _ 1+a 1+t _ c-X-u.
(1+o)(1 + t ) * ~ x \ y \ 6
(16.36)
Sous réserve de la convergence des intégrales, la formule (16.36)
entraîne
oo ha jit
ax 1+a 1+ t
O (À, p,) d k dp, =
(l + a)(l + x) H
0 0
oo oo

+ 7 j j n )d X ^ . (16.37)
0 0
392
Si l’on pose O (X, p) = O (Àp) dans (16.37), le premier membre
de (16.37) se ramène à la forme

Tr+ W + V { ° [ 2 1z = g = ]

et le second à

f l *2” K *-y (2 V f) (1) d i .

Dans les deux cas on s’est servi de l ’égalité

0
On a, donc

( l + o )<(rtl + T ) j ®(i)Æ c[ 2 | / - (1 + a)o r(1l + t) ] d | =


o
x+y
= -7 T F T j ® ® 5 2 ^ (2 V I) d l (16.38)

OU

j ° [ (1+ °a,1+T> t ] K , , ( 2 V t ) d t =
0

= -JYÏÎ j 4) (l) K x. v (2 V i ) d l (16.39)


0
Les formules (16.37) et (16.38) peuvent être utilisées pour dresser
les tables de valeurs des opérateurs / (cr, t ). Posons

«■£ = £ ,.(5), <f ■? = £„ (n). (16-4°)


On a visiblement
T , t N _ -CI l ( - l ) n ?" 1 _ (-1 )" ? " *<">
L>x — Zj n| an — Zi ni 'ni
tt=0 n=0

Etant donné que x est un entier et x <n> = 0 lorsque n >* x , l’expres­


sion du polynôme de Laguerre de puissance x s’écrit:
oo
( —l)nl n xn
Lx (i)= n! 7TT-
71=0

393
On sait [2] que ces polynômes forment un système orthonormé de
poids e ~ t sur l’intervalle ]0, o o [ . Cette propriété découle immédiate­
ment de la formule (16.26). En effet,
fO, x ^ = y ,
f l x© l , © a - f r • ■■' '’ 6 d i =
1 1 , x = y.
o o

R e m a r q u e . La propriété 3° du produit dans l’anneau S


est essentielle.
Soit l’expression (cf. (16.39))

( 1 ),
0 0

oo oo
F ( p , $ )= j Ç/ (S* T])e-P*-«tidgdrj.
0 0
1 1 \
( — , — J en se servant des tables
de la transformation de Laplace à deux dimensions. On a
OO oo

t ) = î J L x ( t ) L y ( r \ ) f ( î , r\)d%dr\. (16.41)
0 0
Il est aisé d’établir que

-±re T = L x (£; r), (16.42)


1 -2 (16.43)
— e T= L y (r); s),
°o e g
J £ , ( r)L„(î; r ) ? e - l d \ = f ± e' ' *!•>-»<$ =
0 0
_ r(r-j-l)ar _J 0 X ~ = ^yy
(a+ T + ar ) r+1 j T (1 -f-r) x ( r), x = y.
L’égalité (16.41) s’écrit:
OO oo

t) - JJ
0 0
L r ) L » (1 ’ (16-44)

Il existe une autre méthode de calcul des valeurs de / (cr, t ).


Supposons comme toujours que [£] représente la partie entière de |.
Si [£] = v et [î]1 = p, alors / ([£], [^1) = / (v, p) pour l 6
£ [v, v + 1[, T) 6 [p, p + 1[. Cherchons la transformée de Laplace-
394
Carson de la fonction / ([£], [r)])
oo oo
F ( P, ?) = P ïî Ç/ ([El. [t)])«-ps-m<*iA)-
0 0
oo oo v+1 H-fl
= w S 2 J I e-PÊ-fltidgdr| =
V = 0 JUL=0 V p,
OO 00
= (ep—1 ) (eq— 1 ) 2 S /(v, (x) e-P<v+ 1 >e-«f*+1).
v=0 n=0

En se servant des formules (cf. (16.21))


ep = rjt (x) = 1 + a (16.45)

e - « = n ,( y ) = T T 7 ^ (16.46)
on ramène la dernière égalité à la forme

/ (v. p) __ ~
^(P> ?) (i + a) ( l + T ) 2 S /1 + cr) v (1 + T)- = /(cr, t). (16.47)
v = 0 U=0 v v '

Cette formule permet de calculer les valeurs des opérateurs / (cr, t)


à l’aide de la table de la transformée de Laplace à deux dimensions
et des égalités (16.45).
Penchons-nous sur un autre exemple maintenant. Soit

1 (l + a - f 2 ) l q ; g
(16.48)
(1^2 + ct j/H—1)£+1 V'
On a

y , (,-w m 2 - ^ = 0 T y _ (î+ g -v ^ M i+ t-K g *


2 j * w » I h 2 j ( J / 2 + a V " 2 — l ) f l +1 ( / 2 + t J/"2— l)* * 1

ox
(V2+oV2-l)(V2+%V2-i) 1 _(l + q —1/~2) ( 1 + t — ]/~2)
( / 2 + a V 2 —1) ( / 2 + T / 2 —1)
_ ax f 1, 3 = 0 ,
“ a + T + ax “ \ 0, z ^ ï/.

Si donc l ’on assimile le produit scalaire à l ’expression

( U 5), C O ) = 2 U ; ) U / ) 2*',
3=0

395
le système de polynômes Z0(£), h f ë ) , •••» Zn (£) sera un système
orthonormé. Explicitons les polynômes l n (£). On a

lx ©= (?+i-V 2)1
,, 1 \ {+1
2 2 '( ° +1
' " ï 72T )
V
Comme

a + 1—1/2 1 /2 “ ( l / 2 ' " w )


°+1~ W
A
a + 1-
^2 1/2
1 vient
1/2 -------------- —

i« (i) = | i - 1 /2
0 + 1 - / r / ^ ( ° + ‘ - wV 2 ) '
Donc,

or
\x-k .
(o-a)*« - T T < 1 + “ )J ’
la formule (16.34) entraîne

4 r ( ‘- ‘+ i 7 r r -
(— w ) ft+1
Ainsi,

z, (È) = (_ iy t _*ÎL Z_L_


1/2 U/ A1 ( w )' 1/2
ou
«+1 g
(16.49)
fe=0
De ce qu’on a démontré il suit que les polynômes
7 l- f 1 71

i<fe>
u d = 2 ~ s (-i)‘ Q A!
fe=0
396
vérifient la condition
1 si m = n ,
S ln(j)lmU)2-j = (1 6 .5 0 )
j= 0
0 si m ^ - n .

Prouvons, enfin, que

S* 2 * m n ) ( - i ) v - ( - D ,* =
v=0 n=0

= 2 £ 0, 0) — x
n=0 m =0

oo oo

- (1 - >w s 2 I= L ^ y f (*. 0) -
7 2 = 0 771=0

OO OO

2 2 i i ^ A ”»A“ / ( 0 . ») +
7 2 = 0 771=0

OO OO

+ ( - l)w +w s S {7 n Z T AÏA- / fa. y). (16.51)


7 2 = 0 772=0

Dans le cas d ’une variable, cette formule s’écrit


t-1
k_ v ( — l)n An/ (0) t \\ ( l)n A
Anf(t).
n
S / ( * ) ( - i ) ft= 2 2n+i - ( - ! ) '2 2n+i
h= 0 72=0 72=0

( 1 6 .5 2 )

En appliquant cette formule par rapport à j/, on obtient


y—i
2 /(*» mo ( — 1)ti=
|m=0

= 2
772=0
- ( - ! ) - 2
772=0
- * ■ (1 6 .5 3 )

En appliquant cette même formule par rapport à a: à la fonction

® ( * ) = 2 /( * , n ) ( - i ) B.
n=o
397
on obtient

2 2 f ( v - r t ( - i ) v( - i )B= 2 2 m
v = 0 pi=0 n=0 jx=0

- ( - i f 2 2 /(* • r t f - i ) 11-
n=0 jLt=0

On déduit la formule (16.51) en remplaçant dans la dernière éga-


v-1
lité les sommes 2 Par leurs expressions (16.53).
n=o
3. Calcul de quelques intégrales définies renfermant des polynô­
mes de Laguerre.
1. Montrons que pour n ^ m, on a

J £» © im (25) «-« i 5 = ( - l ) ’,+" ( n ) 2" (16.54)


0
Remarque. Pour n > m l’intégrale est visiblement nulle. On a
(cf. (16.40))
_JL 2i
Lx (t) = e~a et Ly (21) = t x
donc,
? , ? -s(-+ fn )
\ £*© £„(25)e-»li5= ) « ' 4,
0 0
ou
(TT (JT
2Q+ T+ QT
0 (l + a ) ( T + 7 - :ïï)
Compte tenu de l ’égalité (cf. (16.32) et (16.33))
2 \v / 1 — a \éi
2a - ( • - t W - I tS - ) ' .
1+ a
on obtient
OO

f £ .( 5 ) £ » (26)«-s 4 - ( - 1)l' - r | T ( l - T 2T ) ,' =

ft=0
Eu égard à la formule (cf. (16*24), (16.29))
q____ ( 0 si x k,
(a + l) ft \ 1 si x = k,
398
on déduit la relation cherchée pour y ^ x
00

j Lx ( i ) L y (2l)e-l<% = ( - i ) x+'' ( 1 ) 2 * -
0
2. Prouvons que pour n ^ . m , on a

J £» ® M 4 ) « - « * - 2 - ( ? ) . (16.55)
o
De façon analogue à ce qui précède, on obtient
a-r a / t
J Lx(l) Ly ( \ ) e - t d l = —
—+ t (1+ a) 1+ 0 \ t+
2(1 + a)
_ a g \ y- 2 - » ° ( i I___ 1-__\ V__
1+ a V 2 (1 + a) / 1+ a \ 1 + a j ~

=2"ÿ S (fc) d + V ^ ^ d ) pour *>*• ■


k=0
3, Montrons que
oo m in (m , n )

j£ ,( 0 £ » ( S ) .- * « - ( - i) - ( i- .) . 2 ( + + ) * ( ! ) ( £ )
0 fe=0
(16.56)
pour a =£ 1, a > 0,
Comme dans les cas précédents, on obtient
oo
j £*(<*!) Lÿ (2 i) e -S d£ = - ^ -
1 + O—
1“ (Z

- (_ ^ S (_ 1}*( J
ft=0

= (-!)y 2 ( - 1)ft(2fl)f t( ^ ) ( 1- fl)a:"ft^ 7 - =

= (-1)" S (-* )* ( l = 7 ) h { I ) i l ) t1- 0)'-


h= 0
4. Montrons que
OO m in (n , m)

j Ln {a\)Lm = 2 ( fe ) ( k ) ah^ ~ a)n~h (16.57)


fc=0
pour a =£ 1, a > 0.
399
En effet,

a X
x ( a t ) L y ( 1 .) e " ^ | = • —- — ( i — - —
(T—
J—CL
1 °
a+a \ 2 (a+ a)/
X~f~2 (a + a)

a
- .riii+
°
~ a+a L2 \ + 0 —1” CL
1
o. Montrons que
oo
[ L n ( a l ) L m a ) e ^ d l = a m ( " ) (1 - a ) n - m

pour n >• m.
En effet,
OO

0 T + '5 + r
= m" =av i' + 1> (1 - „ ) * - « .
(a + a)y+i y\ 1 '
6. Montrons que
m in (m, n)
n \ l m \ (a —l)m+n-2fc
J L n (I) L m (S) e al d |= 2 { k) { k ) am+n+1 1
0 ■ "
En effet,

ax ax
f Lx ( l ) L y { l ) e ~ a l d l ^
J
o a+T+aaT (1+aa) ( T+ î + ; )

i ^ ( i- ï ^ r = î ^ [ ( ‘— )(‘+ ^ î j W ) r -
Donc,
U
^ L x ( l ) Ly {l)e a^d%— { i a ) 2 ( A: ) (a —l)fe (l + aa)k+1 '
0 h= 0
Comme
1
( l + a a ) ft+1 a ft+1 O H )-* .
il vient

0 h= 0
CHAPITRE V

QUELQUES PROBLÈMES D’INVERSION NUMÉRIQUE


DE LA TRANSFORMÉE DE LAPLACE

§ 17. Inversion de la transformée de Laplace à l ’aide


de polynômes orthogonaux sur un intervalle fini
P o s i t i o n d u p r o b l è m e . Dans les cas où pour une
raison quelconque il est impossible de restituer analytiquement
la fonction / (t) si l’on en connaît l’image opérationnelle / (p ), il
semble naturel de poser le problème de l’inversion approchée de la
transformée de Laplace. Supposons que la fonction inconnue / (Q
est intégrable sur tout intervalle fini [0, T ] et / (£) £ L 2 (P (t) ; 0, oo),
i.e.
oo

j P(t)l/(*)l2* < ° ° . (17.1)


0
où P (£), est une fonction non négative sur [0 , ooj et, de plus,
OO
j P (t) d t < oo. (17.2)
o
La transformée de Laplace O (p) de la fonction P (t) / (t) est
oo
® (P) = J (t) f (t) d t . (17.3)
0
On demande la fonction / (t). En faisant le changement x = e“t
dans l’intégrale (17.3), on obtient

0(p)= j x p (ù (x) cp (x) d x . (17.4)

<P(z) = /( — Inz), C ü (x ) = - - ( ~ r1-n x )

En vertu de (17.1) et (17.2), l’égalité intégrale (17.4) est vérifiée


dans le demi-plan Re p ^ 0, donc, en donnant à la variable p succes­
sivement les valeurs 0, 1, 2 , 3, . . ., on obtient les « moments de
noafi 401
base »
1
ixh = CD(k) = j cù (x) x h(p (z) d x : k = 0, 1, 2 .. (17.5)
o
de la fonction cp (x).
Le problème initial peut désormais être formulé ainsi: restituer
la fonction cp (x) d’après ses moments de base (17.5). C’est le problème
classique des moments de Hausdorff. Un cas particulier est le sui­
vant: étant donnés les (n + 1 ) premiers moments de base
p0> pi], . . ., pin de la fonction cp (x) construire un polynôme qn (x) =
n
— 3 c hxh de degré 7î, tel que ses (n + 1 ) premiers moments de
base coïncident avec ceux de la fonction cp (x), i.e. tel que l ’on ait

(&) = j tû (x) x hq n (x) d x = pift, k £ [0 , n \ (17.6)


o
Nous allons étudier le problème initial sous cette formula­
tion.
En termes de calcul opérationnel, la fonction qn {e~l) possède la
propriété suivante : la transformée de Laplace de la fonction
P (t) Qn (<?-<) prend aux points p = 0 , 1 , 2 , . . n les mêmes va­
leurs que la fonction CD {p ), transformée de Laplace de la fonction
cherchée (3 (t) f (t). Dans ce sens, la fonction qn (e~l) est considérée
comme la solution approchée de l’équation (17.3).
Plus bas on étudiera les méthodes de construction du polynôme
qn (x ) pour les fonctions 0 (x) les plus importantes.
Signalons deux propriétés du polynôme qn (x) :
1. L e p o l y n ô m e qn (x) est u n i v o q u e m e n t d é f i n i p a r les c o n d itio n s
(17.6). Les égalités (17.6) représentent un système de (n + 1) équa­
tions algébriques linéaires en les ( n -|~ 1 ) coefficients c0, cl 5 . . ., cn
do polynôme qn (x). Le déterminant de ce système est un déterminant
de Gram, non nul en raison de l’indépendance linéaire des fonctions
1, x , x 2, . . ., x n . Donc, le système (17.6) admet une solution
c 0 , c 1 , . . ., cn unique, i.e. le polynôme qn (x) existe et est défini
de façon unique par les conditions (17.6).
2 . D a n s la classe des p o l y n ô m e s de degré n o n s u p é r ie u r à n, le
p o l y n ô m e qn (x) réalise le m i n i m u m de la f o n c tio n n e l le
1

J (^ 0 ? G > • • -• » G i) ~ j ta ( x) cp ix ) — 2 c^xh dx (17.7)


0 h.= 0
En effet, le système normal déduit des conditions de minimum
de la fonctionnelle (17.7) s’écrit
I n
dJ —2 [ (x) xh dx — 0 ,
0 (p (x) — 2 Cixi
dcit J
0 î= ()
402
ou
1 1
J co {x) x k q n (x) d x = j" 0 (x) x k cp (x) d x , k £ [0 , n]
o o
i.e. ce système coïncide avec (17.6). Cela veut dire que le polynôme
qn (x) qui remplit les conditions (17.6) réalise l’extrémum lié de la
fonctionnelle (17.7). Montrons que qn (x) réalise le minimum absolu
de la fonctionnelle (17.7) dans la classe des polynômes de degré non
supérieur à n.
Soit P n (x ) un polynôme arbitraire de degré non supérieur à
à n (P n (x) qn (x)). Mettons-le sous la forme P n (x) = qn (x) +
4- sn (x). On a
î î
J <0 (x) [cp (x) — P n (a: ) ] 2 d x = j 0 (x) [9 (x) — qn (.x)]z d x —
b 0
1
r ,
-2 0 (x) [9 (x) —qn (a:)] &n (x) d x -f j œ (x) &n (x) d x .
1 0

En vertu de (17.6), le second terme est nul, donc,


1 1
j co (2 ) [ 9 (a;) —P n (,x ) ] 2 d x > j 0 (a;) [ 9 (x) —q n (a:)]2 d x .

Penchons-nous sur quelques cas particuliers de la fonction de ba­


se 0 (a:).
P o l y n ô m e s d e J a c o b i. La fonction de base 0 (x) est
co (x) — x a (1 — a:)13, a >> —1 , (1 — —1 .
Considérons les p o l y n ô m e s de J a c o b i P n " (x) :

(x) ■= --- |— x ~ a ( 1 —a;)P -j— { x a +n (1 - x ) ^ n} ; (17.8)

(a)
*n (x ) — { 1)

... (/z-pcc-pP-bk) h (17.9)


( a - |- l) (a q -2 ) . . . ( a + /c )


n P a \ _ (rc-f-a) ... (1 -f-oc)
n j n!
le terme de la somme correspondant à k — 0 , est supposée égal à 1 .
26* 403
Ces polynômes sont orthogonaux
î
| x a ( 1 —x)P P \ i ’ P) (x ) P\%’ (x) d x = 0 , n= ^m (17.10)

ru — 1 x a ( 1 —x)$ [P^n' ^ {x)]2 d x =


V
0
r ( « + a + i) r ( « + p H - i)
+ n ! (2 /z -}- oc-j- f i 1) T (/z-p-cx-f-jj-l-l)
(17.11)
La dernière intégrale s’appelle carré de la n o r m e de base du p o l y n ô m e
P^n' (^)- On cherchera le polynôme qn (x) sous la forme d’un déve-
oppement sur les polynômes de Jacobi:

«»<*) = 2 (17.12)
fe=0

Les polynômes de Jacobi étant orthogonaux, on calculera les coeffi­


cients a h à l’aide de la formule

a h = j jP (1 —x)V qn (x ) P h C’|3) (x) d x . (17.13)

En désignant par a[h) le coefficient en x 1 du polynôme P)Ç i a.


? 'A) (x)
!V (.y.
et tenant compte de la condition (17.6), on peut mettre (17.13) sous
la forme
dh = S cc\k)CD{i). (17.14)
i= 0

Cette formule peut servir au calcul des coefficients a h du polynôme


Qn (x ) j puisque les nombres ap> sont connus et les quantités O (i)
données.
Interprétons l’approximation de la fonction (p (x) par le polynôme
qn (x ). En vertu de (17.6), la formule (17.14) peut encore s’écrire
i
ah = j x^ (1 —a:)13 P ^ ’ P) (x) (p (x) dx»
o
Cela signifie que le polynôme qn (x) n’est autre que la somme
rc-ième tronquée du développement de (p (x) en série généralisée de
Fourier sur les polynômes de Jacobi. En faisant tendre n —> - c o ,
on obtient le développement de la fonction cherchée cp (x):

<p(z) ^ S —' h~ P h( ' {Jj)(x), (17.15)


k=0
404
ou, en t

f (t ) = 7 4 *. p ^ P>(*-*). (17.16)
^ ?h
k=0
Le dernier développement est la fonction cherchée. Les coefficients a k
se calculent avec les formules (17.14).
Voyons maintenant quel est le développement de la transformée
de Laplace <p (p) qui correspond à celui de la fonction f (t) en série
(17.16). A cet effet, développons la fonction x p, Re p >• 0 sur les
polynômes de Jacobi. Utilisons la formule (17.8) pour calculer les
coefficients de Fourier de la fonction x v
î
F k ( p ) ~ j x a ( 1 —x) Px v P \ i ' (x) clx.
0
Une k-uple dérivation par parties donne

F ^ - r ( p + a + 1 ) r ( ^ + B+ 1) P \ (IL 17)
h{P) r ( * + H - a + P+ 2) U J*
A remarquer que la fonction F h (p) est la transformée de Laplace
de la fonction
e - ( * + D t (1 _ e - t f p £*• P) (<?-*).

La fonction x v se détaille donc comme suit


°° / \
rp = V f (P + K+ l ) r (/c + PH- 1) ( p \ p(a.P) (17.18)
^
k=o
rhr ( A + p + a + p + 2 ) / k U ''
{)

Compte tenu des développements (17.15) et (17.18) et de l’égalité


généralisée de Parseval, il vient
i
O (p) = j x a ( l — x)$ x p (p (x) d x =
o
oo
r (p+q+i) ( 2 k -f- ce -f- p -f-1 ) x
F ( p + a + p + l)
ft=0
r(A; + a + p + l)_p ( p — 1) . . . (p — A’-f-l)______________
r(fc + a + l ) (p + a + p + 1 ) . . . ( H - a + p + f c + 1) Uh
(17.19)
La série (17.19) est absolument et uniformément convergente dans
le demi-plan Re p ^ 0 ; il est aisé de s’en assurer à l’aide de l’inégali­
té de Schwarz-Bouniakovski. Cette série est une série d’interpolation
sur des fonctions homographiques spéciales, donc, on peut l’utiliser
à l’approximation de la transformée de Laplace O (p).
En particulier, le développement (17.19) suggère une autre métho­
de de calcul des coefficients a h du développement (17.15), (17.16):
405
en supposant p = 0, 1, 2, . . ., dans (17.19), on obtient un système
triangulaire infini en les coefficients cherchées a h, soit

n If (/z+ a-|-P + 1) <P(rc) =


oo

V (2 fe + « + P + i) r(2 > z + a + P + i)r(/c + « + P + i)r(n + q + i)


^ (n —h ) ! r (n -j- k -{- ot Pd- 2 ) T (n -J- <x -j- P 1 ) r (k -j- ce 1 ) ^
ft=0
Le calcul sur machine des coefficients a h à l’aide de ce système
est parfois plus avantageux qu’avec la formule (17.14).
Il existe une autre méthode de construction du polynôme qn (x ).
Elle consiste à chercher qn (x) sous la forme

Qn {x) = S O (k) W hi n (k ) (17.20)


h= 0
où lFft, n {x) sont des polynômes de degré n tels que
0 pour s k
j x a ( 1 —.x)p n {x) d x = | 0 < s, k tt,
0
n v 1 pour s = k ,
v

Tout polynôme {x), k Ç [0, n) donné par ses (n + 1) premiers


moments
pour i =t= k ,
0

^H [ 1 pour i = k,
(i = 0 , 1 , „.., 72),
est défini de façon univoque, donc, le développement (17.20) est
unique. Si l’on dispose des tables des polynômes *Ffe)n {x), le calcul
des voleurs du polynôme qn (x) à l’aide de la formule (17.20) est le
plus commode.
Q u e l q u e s p r o p r i é t é s c o n s t r u c t i v e s des
p o l y n ô m e s xFft, n {x)
i. S u p p o s o n s que le p o l y n ô m e (x) est de la forme

T » .„ ( ï) = S «i."»*™. * 6 1 0 .» ] .
771=0

L e s co efficients d u p o l y n ô m e s o n t sy m é tr iq u e s , i.e.
„(«) _ ^771,
u'h , m
nW)
Ceci découle du fait que
i
éff ,n = j x“ (1 - x)l> «P», „ (x) Wm, n (x) d x =
0
. L e d é v e lo p p e m e n t des p o l y n ô m e s ^F ^Q ;) s u r les p o ly n ô m e s
2
de J a c o b i est de la f o r m e .’
<X( m )
n , „M - S P ^ n U), * 6 [ 0 ,» ], (17.21)
771
m=h
406
puisque
1
pour k ^ m ,
j x a ( 1 —x)V xY k) n (x) P\n ’ p) (x) d x = |
0 pour h >» m ,
o ù a)ln) est le c o effic ien t e n x h d u p o l y n ô m e ^ (i). De (17.21) il
suit que les polynômes n (x) sont reliés par les relations de récur­
rence
a (n)
IV » (*) = 'IV ( X) + — Pn' S) ( X) , * e [0 , n - \ ) ,
‘n
rv(n)
n (X) = p f ' W(x),
1n

donc, les coefficients des polynômes xFfe, n (x) se calculent à l’aide


des formules de récurrence
(n) (n.)
(n) (n-1) , u*h -m i r rn -,0 ,n
m— Vi -| ” ? h Ç [0? 72 i] ]
1n

{n) a™*™
&nt m —

Les cas particuliers des polynômes de Jacobi jouent un rôle


important dans les applications. Il s’agit des polynômes de Legendre
et des polynômes de Tchebychev du premier et du second genre»
Voici la liste des principales formules correspondant à ces cas.
A. [3 = 0. Le facteur P (£) de la relation intégrale (17.3) s’écrit
P (t) = e -(a+ 1)t.
Au développement cherché de la fonction

H t) = 2 ( 2 k + a + l ) a k P f - a){e-t)
h= 0
correspond le développement de la transformée de Laplace ® (p)
en la série d’interpolation

O) (P) = 2 (2/c+ a + l) ah.


/i= 0

Les coefficients a h de ces développements se calculent à l’aide


du système triangulaire
r (2n -j— cc-f-1 )
yn
2/c-|-a.-|-l 12/2 -f- oc -j- 1
fi !r (n -j-ce— i ) o (n) =
(— h—0
2n -f- a -\-1 n — k
Q-h, n 0 j 1 ,2 ,

Les polynômes h'fc, n (x) sont de la forme


n
i-m , o e -f-1 / n \ (n - \-m -\-a s
¥ s, „ ( x ) = d ii.„ y . ( - ! ) » - X
m — h - 1- c e —J— 1 (-) n
m=0
407
ou
h ( n \ ( n- \ -k cl\
d n,h = ( — l ) ”- (ra-t-fc + a + l) | ^ j-

B. a = |3 = 0 (p o l y n ô m e s de L e g e n d r e ). On a |3 (£) = e-i.
Au développement cherché de la fonction

/ (<)= s ( 2 k + i ) a hI \ ( e - < ) ,
k= 0
où P k (t) sont les polynômes de Legendre, correspond le développe­
ment de la transformée de Laplace O (p) en la série de la forme
(D(p) = y (2/c + l ) ___ p.(p - 1) (P-fe + D ah■
(P) 2 j W -l-V ( P + i ) (P+ 2) . . . (p + A +i)
h=ü
Les coefficients a k se calculent à l’aide du système triangulaire

72= 0, 1, 2,

Les polynômes ¥ ;{( n (x) s ’écrivent

Vft. „ ( x ) H - r ( « + H i ) ( 1 ) X

m -f- n - f- 1
X X
m -f- k -f-1

C. a = (3 = ---- ^ (p o l y n ô m e s de T c h e b y c h e v d u p r e m i e r genre).
On a (3 (t) = e - M - 1 (1 — e-*)"172-
Les polynômes de Tchebychev du premier genre T n (x) s’écrivent :
2JC ” ( " + ! ) »»» (n — k — 1) x h
r .W = ( - i ) “ 2 t ( - ! ) * ( * ) - ,2/c—i, ,i
Au développement de la fonction
oo

^ ) = 4 ' [ a° + 2 2 ahT k{e~l) \ (17.22)


fc=i
correspond le développement de la transformée de Laplace CD (p)
en la série
1 F (P+ 2 ) f , o ^ p ( p - l ) ... (p -A + 1)
0 (p ) = r(p + l) l oi~ (p+ l)(p+ 2) ... (p+ ft) &kj.
Vn
k=i
(17.23)
408
Les coefficients ah se calculent à l ’aide du système triangulaire:

22n~1CD(n) —4 ” j a° 2 a*> ;2 = °> !» 2> ■-

D. a = p = -ÿ- { p o ly n ô m e s de T c h e b y c h e v d u second genre). On


a |3 (l) = g-3/2-t ( 1 — e’f)1/2. Les polynômes de Tchebychev du
second genre U n (x ) sont de la forme
U (X) = ____( ^ l) ^ 2" (2/i + l) Il___ y / i \ k ( n _ \ 2kx
n[ } (n + 2)(;i + 3) ... (2/i + l) V k ) X
h= 0
w 2fe(tt + 2) . . . (n+Zc + 'J) r h
A (2/c + l ) ü
Au développement de la fonction

/W = i - 2 akUh (e-‘) (17.24)


h= 0
correspond le développement de la transformée de Laplace O (p )
en la série
4 r ( p+ 4 - ) r ( t )
O (p ) = X
Jt T(P + 1)

(17.25)
f c=0

Les coefficients a h s’obtiennent à partir du système triangulaire:

22"®w = S 4 r f K K » = o . u 2 ...........
â= o ' '
On remarquera que dans les calculs il est plus commode de se
servir de la forme trigonométrique :
T n (x) = cos n [arc cos ( 2 x —1 )] ;
T7 / N sin [(« + 1 ) arc cos (2x —1)]
n {X)~ 2V x(\-x) “ •
En posant 2 x — 1 = cos 0 (0 Ç [0, ax]) et compte tenu du fait
, 0 ^
que x - e , i. e. t = — 2 ln cos-g-, on peut mettre les développe­
ments (17.22) et (17.24) respectivement sous la forme
oo
0 \ 1
/( — 2 ln cos — ) = — a0 + 2 ^ afecos/c0 j ;
h= i
oo

f (— 2 lncos = - ^ - 0 - 2 afcSin(A;+l)0 .
h= 0
409
Exemples
R e m a r q u e 1. Dans ce qui précède il était question de
restituer une fonction / (if) sachant la transformée de Laplace CD (p )
de |3 (t ) / (t ). En réalité on connaît le plus souvent la transformée
de Laplace F (p) de la fonction / (t) elle-même avec une certaine
abscisse de convergence absolue y a non forcément nulle
oo

F (P) = j e~vtf {t) d t, Yo€[Re p , y a]. (17.26)


n
Les méthodes précédentes de restitution de la fonction f (t)
peuvent être alors utilisées de la façon suivante :
1. Se servir de (2.14) pour mettre (17.26) sous la forme

h F (Yo + p h ) = Je
r -A°L / t v
>‘ d t (17.27)
0
quel que soit h >» 0. Le paramètre h peut être pris égal à T unité
de mesure de la variable t. Pour restituer la fonction / ^ j d’après
sa transformée de Laplace (17.27) il est naturel de se servir des formu-
Voi j

les de calcul relatives à la fonction pondérée (3 (t) = e h ^cas: |3=0


et a = - j p - ~ —0 . Pour moments = O (k ) il importe de prendre
\xh = h F (y Q + h k ) , k = 0, 1, 2, » » .
2. On peut restituer cette fonction avec les polynômes de Le­
gendre. Pour cela il suffit d’utiliser le fait que les paramètres y0 >*
> y a et h >» 0 sont arbitraires. Posons y0 = h. Pour fonction de base
on aura alors P (t) = e~l (cas a = p = 0). Les coefficients de Fourier
«h du développement de / (t) sur les polynômes de Legendre P n (e~l)
se définissent à partir du système triangulaire (cas a = p = 0 ),
où les moments de O (k) sont les nombres = h F [h (k H- 1)1.
A signaler que cette approximation ne dépend pas de l’ordre de
croissance exponentielle de la fonction / (t) et que le paramètre h
est toujours arbitraire, mais borné inférieurement par y a . Quel doit
être le paramètre h ? Supposons qu’il faille approcher la fonction / (t)
sur l’intervalle [0, T \ . Comme x = e~ht applique l’intervalle [0, 21]
sur l’intervalle e = e~ht ^ x <C 1 , il est naturel de prendre h tel que
l’intervalle [e, 1 ] représente la plus grande partie de l ’intervalle
10, 11. Ainsi, en posant h = y- >» ya, on aura s = e~n .
3. La relation opérationnelle (17.26) étant donnée, pour obtenir
le développement de la fonction / (t) dans la classe des polynômes
orthogonaux par rapport à la fonction de base (3 (i), il faut mettre
(17.27) sous la forme
h F (yo + p h ) = |3 (0 tp (t ),
410
ou
cp(0 = [p (i)“1] / ( — ) e “ h .
On approchera la fonction cp (t ) par la fonction qn (e~l) d’après le
schéma qui correspond à la fonction de base (5 (t). On obtient alors
l’approximation suivante
, # v JaL
f ( x ) ^ P ( 0 * h Qn (*"*)•
Ainsi, pour les fonctions de base correspondant aux polynômes de
Tchebychev du premier et du second genre on aura respectivement
pour h = y0 > y a
oo
/ ( ~ T l ncos~ r ) = jxsfn~Q~ [ a° + 2 2 ^ c o s /c e j ; (17.28)
h= 1
oo
/(— ln cos ^ ttfeSin (/r + 1) @. (17.29)
7i=0
Les coefficients a h de ces développements s’obtiennent à partir des
systèmes triangulaires correspondants; pour moments de O (k)
on prendra
p,/t = h F (h (k + 1)), k = 0, 1, 2, . . .
Le développement (17.29) n’est autre que le développement de
Fourier en série de sinus de la fonction

^ ( - T Incosi r ) -
Dans le développement (17.28), le facteur ~s~n~Q' est susceptible d’in­
fluer sur l’erreur de calcul pour les valeurs de © proches de zéro.
Donc, le développement (17.28) peut être utilisé pour les approxi­
mations « locales » i.e. pour des approximations impliquant le cal­
cul de la fonction / (t) en un point t = t 0 et en son voisinage. Dans
ce cas le paramètre h peut être choisi tel que x = e~ht envoie le
n en x = 21 minimisant ainsi l’action du facteur —
point t u
1
—10rrr,’ i.e.
sin
2 2
h = lu — . A signaler que lorsque h = ln —- la quantité t 0 n’est
assujettie à aucune restriction et que lorsque y a >* 0 la méthode
décrite ne réussit qu’à la condition que t 0 6
R e m a r q u e 2. Dans tous les cas considérés, les coefficients
des systèmes triangulaires d’équations algébriques linéaires en a h
croissent très vite avec k . Pour atténuer leur influence sur l’erreur
de calcul il faut, soit prendre (dans la mesure du possible) des don­
nées initiales /JLk exactes, soit avec un grand nombre de décimales
vraies.
A titre d’illustration voyons deux exemples.
411
1, Restituer à l ’aide des polynômes de Legendre la fonction définie par
la transformée de Laplace

f'<p)= T { ' r ( T ) - ' î' ( J ;T i ) } ' ReP> - 1


En posant h — 1 on aura pour moments p^ de la fonction cherchée
= F (le), le = 0, 1, 2, . . .
Calculons p^ = F (k). On a
p, = F (0) = ~ { 'F(O) - Y ( - y ) } = ln 2 î

F (1) = -|-{VF (1) —T (0)} = 1 —in 2.


Pour p = 2k il vient
Hr

(£)-▼ <*»- 2 | + ’1' (0)


771= 1
et
h

v ( - t ± ) - t ( * - t ) = 2 2 ~ é = î+
m= 1
donc,
h
R2ft = F (27c) = ln 2 — ^ 2/n (2/?i— 1)
771=1

De façon analogue, lorsque p = 2k + 1, on obtient


lhh+i = F{2k + l) = ~2j~pi----F ( m
Les valeurs de la transformée de Laplace F (p) sont consignées dans le
tableau 1.
Tableau 1

\ h
0 1 2
"■h \ \

Exactes Ln 2 1 —ln 2
■” 24
Approchées 0,69314718 0,30685282 0,19314718

Suite

3 4 5 6

Exactes A _ ln2 47 In9 i 37


l n 2 _ ~Ï2 60 2 n 60
Approchées 0,14018615 0,10981385 0,0901186153 0,076480514

Résolvons le système triangulaire en a&.(cas des polynômes de


Legendre) respectivement pour les valeurs exactes et approchées
412
de |i/{ = F (k). Ceci nous permettra d’illustrer le caractère de l’accumulation
des erreurs d’arrondi affectant le calcul des valeurs de F (k).
Les résultats des calculs sont consignés dans le tableau 2.
Tableau 2

\ h
0 1 2
ah

Exactes ln 2 2 —3 ln 2 13 ln 2—9
Approchées 0,69314718 -0,07944154 0,01091334
0,69314718 —0,07944154 0,01091334

Suite

3 4 5 15

131 445 34997


Exactes ^ —63 ln 2 321 lu 2 - ^ f - 8989 i n 2 —
Cj 30
-1683 ln 2
18621
30
Approchées —0,00160568 0,00024478 —0,00003728 0,00000102
—0,00160564 0,00024478 —0,00003852 0,00001022

A l’examen de ce tableau on constate que les erreurs d’arrondi affectant le


calcul des quantités commencent à influer sérieusement sur aôet a6. Ces erreurs
seront encore plus importantes pour les au suivants.
La fonction cherchée est définie par la série
f (t) » 0,69315 P0 (e~t) — 0,07944 P1 (g-*) +
+ 0,01091 P 2 (e-t) — 0,00161 P3 (<H) + 0,00024 P4 (g-*) —
— 0,00004 P 5 (g-1').
2. Restituer à l ’aide de la série trigonométrique (17.29) (cas des polynô­
mes de Tchebychev du second genre) la fonction de transformée de Laplace

F{p) = v w r = r
Posons Yo = h = 1. Les résultats des calculs sont consignés dans le ta­
bleau 3.
A l’examen du tableau on remarque que les coefficients a„ décroissent pas
assez vite.
La série (17.29) étant une série de sinus de la fonction / ^ —2 ln cos-^-j 5
on peut se servir des méthodes générales d’amélioz’ation de la convergence. Ain­
si, on sait que si la fonction / ^—2lncos-^-j est suffisamment de fois dérivable
et s’annule aux extrémités de l ’intervalle [0, ax] les coefficients au de son déve­
loppement en série de sinus sont de l’ordre de o • Si donc
lim pF (p) = lim / (t) = lim pF (p)= Lim f(i) = f00
p ->oo t->0 ►0 t ——
J—
oo

413
Tableau B

k Uh = F(k+ 1) ah

0 0,70710678 0,70710678
4 0,44721360 0,37464084
2 0,31622777 0,02554706
3 0,24253562 0,22453064
4 0,19611614 0,03847102
5 0,16439899 0,11649724
6 0,14142136 0,05787642
7 0,12403473 0,06251408

et que les limites soient finies, on peut améliorer la convergence de la série de


sinus. A cet effet, il suffit de considérer la transformée de Laplace

h ~f f (t) /ooM"(/o foo) e


*’i (/') = P (P) —
P+
0
puisque la fonction f1 lncos-^-j est nulle aux extrémités de l ’intervalle
(0, jt]. Pour l’exemple considéré on a

lira —- P --------I, lim ■ ?..— ^=0


p-+co y p 2-\-i p-+o ] /p 2+ i

donc, on peut s’attendre à une amélioration de la convergence du développement


de l’original de la transformée de Laplace

Fy " jT p q ri P+ l

Les résultats des calculs sont consignés dans le tableau 4.

Tableau 4.

= F (ft + t) uh

0 0,20710678 0,20710678
1 0,11388027 0,04130752
2 0,06622777 —0,14111966
3 0,04253562 0,09119744
4 0,02944947 —0,06153000
5 0,02154185 0,03079388
6 0,01642136 —0,01362944
7 0,01292362 —0,00056472

444
Le développement cherché s’écrit
f ^ —2 ln cos j — cos2 -y-+ —■(0,2071 sin 0 +
+ 0,0413 sin 2© — 0,1411 sin 30 + 0,0912 sin 40 +
-h 0,0615 sin 50 + 0,0308 sin 60 — 0,0136 sin 7© —
— 0,0006 sin 80 + . . .)•
Les matrices du système triangulaire correspondant aux cas des polynômes
de Legendre (a = |3 = 0), des polynômes de Tchebychev du premier genre
[ « = (3 = — ^ ) » des polynômes de Tchebychev du second genre ^ a = P = 4")
sont consignées respectivement dans les tableaux 5, 6 et 7.
Tableau 5

H ai a2 03 a4 05 o, q ai as <19

1 î
2 î î
6 2 3 î
20 5 9 5 1
70 14 28 20 7 î
252 42 90 75 35 9 l

924 132 297 275 154 54 il î


3 432 429 1 001 1 001 637 273 77 13 î
12 870 1430 3 432 3 640 2 548 1260 440 104 15 î
48 620 4 862 11 934 13 260 9 996 5 508 2 244 663 135 17 1
184 756 16 796 41 990 48 450 38 760 23 256 10 659 3705 950 170 19

Tableau 6

uh ao a\ 02 “3 <Z4 05 ao ai cts 09 aïo

1/2 î
2 i i
8 3 4 1
32 10 15 6 1
128 35 56 28 8 l
512 126 210 120 45 10 1
2 048 462 792 495 220 66 12 i
8192 1 716 3 003 2 002 1 001 364 91 14 i
32 768 6435 11 440 8 008 4 368 1 820 560 120 16 1
131 072 24 310 43 758 31 824 18 564 8 568 3 060 816 153 18 1
524 288 92 378 167 960 125 970 77 520 38 760 15 504 4845 1140 190 20 1

415
Tableau 7

>Lh ao ai a2 <*3 a4 as ag a? as (l\.

1 i
4 2 î
16 5 4 î
64 14 14 6 1
256 42 48 27 8 î
1 024 132 165 110 44 10 i
4 096 429 572 429 208 65 12 î
16 384 1430 2 002 1638 910 350 90 14 î
65 536 4 862 7 072 6 188 3 808 1 700 544 119 16 î
262 144 16 796 25194 23 256 15 504 7 752 2 907 798 152 18 1
1.048 576 58 786 90 440 87 210 62 016 33 915 4 364 4655 1120 189 20

§ 18. Inversion de la transformée de Laplace à l’aide de


séries sur les polynômes généralisés de Laguerre
Soit donnée la transformée de Laplace

F ( p ) = j s pt f ( t ) d u (18.1)
o
Supposons que la fonction inconnue / (t) réalise la condition
oo
j e~l | / (t) |2rit c oo, (18.2)
o
_a
La fonction g (t) = t f (t) est alors représentable par une série
généralisée sur les polynômes de Laguerre (cf. 9)
co

g f f l - S «» F f c + i + D (18-3>
A=0

Les polynômes généralisés de Laguerre s’écrivent

U w (t)=
k

i 9) (+\_ ^ r (/c+ à+ 1) (—t)m


Uh 9 9 — ZJ F(k + X+ \) m\ ( n — m)l>
m= 0
ft> -l).
416
Ces polynômes sont orthogonaux, i.e.
co
\ (t) L%> (t ) d t = 0, m,
«7
0

]' e - H H L P ( t ) ? d t = T ( k \ ) + 1 > .
0
La transformée de Laplace F (p ) est une fonction analytique dans
le demi-plan Re p ^ > - ^1- . En effet, en vertu de l’inégalité de Schwarz-
Bouniakovski on a

j e~ptf ( t ) d t ^ ^ t Ke~te ~ (-V{G v ~ Rf | g (t) | dt ^


1 oo
H i V tr 2 (Beî’- 1 )| à J 2 iaéT* I g ( t ) 2 ,

D’où l’on déduit que l’intégrale (18.1) est absolument et uniforme-


ment convergente dans le demi-plan Re p >» y sous la condition
(18.2) ; donc la fonction F (p) est analytique dans le demi-plan
Re p > —.
Déterminons les coefficients a h de la manière suivante. Dévelop­
pons la fonction e~(P-1)f en série sur les polynômes de Laguerre.
Puisque

j (t) dt = —j—-y- (18.4)


o
il vient

k=0
Mettons l ’intégrale (17.1) sous la forme

F ( p ) = j t xe le <p X)ig ( t ) d t .
o
D’où, compte tenu de (17.3), (17.4) et de l’égalité généralisée de
Parseval,
oo

'< '> = 2 *
k=0 ^

1/2 27-0936 417


Soit le changement = z:
P
oo
1
F (t ) = 2 a* d - z ) ' (18.5)
Zk + i
k= 0

A remarquer que la fonction F ( 1 ) est analytique clans le


Z 1 \ ZJ
disque \ z — 1 | <C 1, puisque la fonction F (p ) est analytique dans
1
le demi-plan Re p >* -y,Li
et l’application p = —1Z envoie le demi-
plan Re p >* y dans le disque \ z — 1 | < 1. De (18.5) il suit que
les coefficients a h du développement (18.3) sont ceux du développe­
ment de la fonction ^ p ^_Lj en série de Taylor au voisinage du
point z = 1, i.e. dans le cas général les coefficients a h peuvent être
calculés avec la formule
cF f i
( ~ l ) ft
h1 dzk \ 2?v+l
(18.6)
1
Le plan des z étant l’image du plan des p par l’application —
les points singuliers de la transformée de Laplace F (p) les plus
éloignés de l’origine des coordonnées se transforment en le voisinage
de l’origine des coordonnées z = 0 , ce qui réduit le rayon de conver­
gence de la série (18.5) et d’une façon générale influe sur la vitesse
de décroissance des coefficients a h.
En résumé, si la transformée de Laplace F (p) présente des singu­
larités dont les parties réelle ou imaginaire sont élevées, le dévelop­
pement de la fonction inconnue / (t ) sur les polynômes de Laguerre
sera peu efficace en raison de sa faible convergence, et inversement,
si la transformée de Laplace F (p) possède une seule singularité en
l’origine des coordonnées p = 0 ou si ses singularités sont proches
de l ’origine des coordonnées, il faut s’attendre à une assez rapide
convergence du développement sur les polynômes de Laguerre.
Exemple : à l’aide des polynômes de Laguerre cherchons la
fonction / (t ) d’image
<7+ ln p
F (P) P
C est la constante d’Euler).
Suivant la méthode exposée il nous faut développer la fonction
1
— F /( —1 \J en série de Taylor au voisinage du point z = 1. On a
oo
- l ) ft

■bF ( - r ) = l n z - c = - c + S
k=i
418
D onc,

t ( t) = - c - 2
Lh (t) = ln t.
h=Q

§ 19. Inversion de îa transformée de


Laplace à l ’aide de séries de Neumann
1. La transformation de Laplace nous permet de nous assurer
sans peine que
T v -1 ____
1
j (t — 2 J v- i (2 Y ax) ch =
r(n + i)
o
a+i v + m. ___
=a 2 t 2 / V+(X( 2 Y a t ) , R ev>0, R e p > —1 . (19.1)
Posons a = ~ et effectuons le changement % = t x 2 sous le signe
d’intégration; puis mettons (19.1) sous la forme
î
j (1 —x 2) Mx vJ v-i (t x ) d x = J v+Vi (t). (19.2)
r ( M - i)
Cette intégrale équivaut à la première intégrale définie de Sonine
(théorie des fonctions de Bessel).
Soit / (z) une fonction analytique au voisinage de l’origine des
coordonnées, i.e.

/(*) = 2 / ft(°) k ! z |< p. (19.3)


fe=0
Pour 11 1-< 2p, on a alors
X UU

t j x ^ J v-i { t x ) f \ J ^ { i — a:2 ) J ^ = 2 f h (Q)J h+v(t), v>0. (19.4)


h=Q
Les séries

Sv (t) S Q'h'ïh+v (0» v 0 (19.5)


h=Q
s’appellent séries de N e u m a n n [21.
A l ’aide de (19.4) on s’assure sans peine que toute série de Neu­
mann (19.5) peut être associée à une série entière
th (19.6)
fit) = 2 a* k ! U | < P»
h=Q
et que
27* 419
a) la somme g v (t) de la série de Neumann (19.5) est reliée à celle
de la série (19.6) à l’intérieur de son disque de convergence par la
relation intégrale

g v (t) = t î x * J v-i (tx) f £-- (1 — X 2) J dx ; (19.7)

h) la fonction gv (t ) est régulière dans le domaine d’analyticité


de la fonction / ( y ) » i*e* ^es sécularités de la fonction g v (t) sont
déterminées par celles de la fonction / ( “jr) i
c) le domaine de convergence de la série (19.5) est identique
à celui de la série de Maclaurin de la fonction / ^ y ) .
Citons un exemple d’application de la formule (19.4). Supposons
que / (z) — cp (¥z) où ¥ est une fonction indépendante de z. Comme

/<*> (z) = ¥ V ft) (^z).


(19.4) peut s’écrire
1 oo
t j x vJ v—
i (tx) cp ( ¥ -^ - (1 —X2) ) d x = 2 (P<fe) (0) (k+v) (t).
0 /{=û

En particulier, en posant ¥ = t, on obtient

2 Cp(ft) (0) t h + vJ k+v (t) = t v+'[ J X VJ v_i (tx) cp [4 p (l — X 1) dx


k~0 0

qui est l’analogue de la relation fonctionnelle (19.4) pour les séries


de la forme
oo
2 a ht h+vJ h+v(t).
h=Q

Posons par exemple ¥ = — , ¥ = ; on aura respectivement

S <p‘'" (0) ( - ^ - ) h+V J h + v ( t ) = — r r j


fc=0 ■ t
(19.8)

y <pfR> ( o ) ( - f ) ft+v/ ft+v( i ) = — f xv/ v _l( te ) ( p ^ (1 _ 2:2)“ d x .


h= 0 b
(19.9)
420
Si 9 (ÿ) = cos z/ dans (19.8), il vient
oo 1
S ( - i ) * ( T ) !,t,U W = - r J * v v_ , ( t e ) x
fc=0 0

Xcosj^-^-('l —a:2) J d x (19.10)


Cette série définit la f o n c t i o n de L o m m e l U v (oo, t). On a obtenu
simultanément la représentation de cette fonction. Si cp (y) = sin y
i
j J x vJ v- 1 (tx) sin (1 —a:2)J d x = U v+i (co, t).
1 0

R e m a 1' q u e 1. La formule (19.4) n’est valable que pour


v >■ 0. Pour v = 0 on peut se servir de la variante suivante de cette
formule
00 1
g (*) = 2 a h J k (l) = a oJ 0 (*) + 1 \ x J o {tx) f \ \ { 1 —a:2) j d x ,
k=û 0

ak+l J .k
/ oo = 2 h!
ft=0
R e m a r q u e 2. L’exposé précédent reste en vigueur pour
les séries analogues dans lesquels les fonctions de Bessel J de la
variable réelle sont remplacées par des fonctions de Bessel / de
l ’argument imaginaire. La formule (19.4) s’écrit alors
1 00
t j x v ï v - i (tx) f [ — ( 1 — x 2) d x = y t f k' (0 ) I h+V (t ).
0 h= 0

2 . Développons la fonction / (t) en série de Neumann. Supposons


00
que [ / (t ) e~vi dt — F (p ) et que la fonction F (p ) est analytique
0
au voisinage de l ’infini. On cherchera le développement de la fonc­
tion F (p ) sous la forme
(1/ > _ n a- p ) n (19.11)
F (P) = 2 an \ n y pï + j-l
n=0
La substitution ] /p 2 -|-À,2—p — u ramène l ’expression (19.11) à
X1-|- u2
2u
(19.12)
71=0

421
et le problème consiste alors à développer la fonction (19.12) en une
série entière an voisinage du point u = 0. Ce développement existe
puisque par hypothèse la fonction F (p ) est régulière au voisinage
du point à l’infini. Soit p le rayon de convergence de la série (19.12).
La série (19.11) est absolument et uniformément convergente dans
le domaine défini par
| p | > max 1 1 , (19.13)
p (l+ V ' 2 )
Gomme
J v (kt) = p ( V + —p)v Rev v > — ,
v ’V T + w
et que les termes de la série (19.11) sont réguliers dans le domaine
(19.13), le théorème de décomposition des opérateurs réguliers
(cf. § 7) entraîne
oo
/(*) = (19.14)
n=0
et la série est uniformément convergente sur tout intervalle [0, T].
Les coefficients a n du développement (19.14) peuvent être calculés
eu vertu de (19.12) avec la formule
_ dn f X2 - f u 2 jp / À2 — u 2 \ (19.15)
n n ! dun \ 2u \ 2 u} J u = 0
Si la fonction / (t ) possède un point de ramification en l’origine des
coordonnées, il est plus commode de la chercher sous la forme

/ ( O 2 Q 'n 'fn + v ( h t ) .
71=0

Les coefficients a n sont alors donnés par la formule


_ Xn+ V rfn f fci-f-u2 jp ( K2— U2
n ! dun \ 2uv+i 1 ( 2u / ) u= 0
Dans certains cas on peut cherche! la fonction / (t) sous la forme
oo
f ( t ) = 2 a nt n+vJ n + v( t) - (19.16)
71=0

On sait (cf. [10]) formule (9.299) que


r ( 2 n + 2 v+ l)
*v+ "/v+ n (*) = ■
2n+vr (»+v+i) n+v+T
(p2+1)
Donc, l ’image de f (t) est
oo
F (d)- f y fl r(2n + 2 v+ l) ___i _
KP)~ , v + i - £ n 2n + v r ( r t + v + 1 ) (P2 + 1 ) ’
2 n= 0
(P2-1-1)
422
Et les coefficients an se calculent à l ’aide de la formule
i 2n+vr ( / 2 + v + i ) dn f -1 „ i — u n
n n1 r(2/i + 2v+ l)
du" l V+_L l V U ) f u=(l-
u 2
R e m a r q u e 1. Dans tous ces développements, le paramètre X
était arbitraire. Dans les calculs, on peut le faire varier à loisir.
R e m a r q u e 2 . On pourrait obtenir des développements
analogues sur les fonctions de Bessel de l’argument imaginaire.
Il est clair que ces formules d’inversion de la transformée de
Laplace ne sont pas universelles et lie peuvent être utilisées le plus
efficacement que dans la classe des fonctions F (p ) dont il est relati­
vement aisé de déterminer les coefficients de la série de Maclaurin,
moyennant un changement approprié de la variable p .
Cherchons la fonction / (t ) dont la transformée de Laplace est

F (p) = CD(p) e-a(l/p2+^ p )= j e pif ( t ) d t , a>-0„


o
où CD (p) est une fonction arbitraire, analytique au voisinage du
point à l’infini.
Dans ce cas il y a intérêt à procéder comme suit. En posant
LXJ
IV X2-\~U2 f1s / À.2 — u 2\ _ -ÿl a n „7
(19.19)
2 iiv + 1 \ 2u J -^-1 Xn
?i=0
on obtient
^2+ ^ 2 P / X2 — u? \ _ y n au
2uv + i \ 2u / - 2 j %n u e ■
n=0
Si l’on utilise la relation opérationnelle

â (t + 2a 0) ~ J v (X Y t 2 + 2 a 0t ) = - ^ P2± } 2~ È 1 g - a o i V ï ^ - p ) t
Xv V p2 4- ^2
on obtient le développement
OO 71-}-V

/« = 2 ( t- F s r ) ~ (x y tZ+ 2« 0 •
71=0

Soit cp (z) la fonction définie par la série entière


oo

?(<> = 2 “n - f r
71=0

(les coefficients a n sont déterminés par le développement (19.19));


en vertu de (19.8) la fonction cherchée / (t) peut être représentée sous
423
la forme intégrale
V- 1 1

^ ) = -^ (7 T 2 l) 2 j TV/v-i ( k t l ^ 2 + 2 a O (p [ - L ( 1 _ t 2) ] dx.
o
Si la transformée de Laplace est
oo
i?(p) = <D(p)e-a(Vp5+Xa-p)= j* / (t) e~pt d t,
0

contrairement à ce qui précède il faut effectuer le changement u =


= p — ] / p 2 — X2.
Si
OO

À.2 — u 2 7i2+ a2
2u
(19.20)
2uv+1
71=0

en appliquant la relation opérationnelle

t * {t + 2 a 0) ~ ~ I v (X Ÿ t * + 2 a 0t) = P ^ y P*~ ^ P ~

on obtient
71+V
£
f(t)= 2 an ( t-\-2a
( x V t * + 2at )
n=0
et
v-l 1

/ ( 0 = - ~ r ( t + '2ar ) 2 j tv/ v ( t a ] / > + 2a* ) cp (1 - T2) ] dx,


0


oo

9 W = S “. - J T
71=0

(les coefficients a n sont donnés par (19.20)).


Signalons enfin que le calcul de la fonction / (t) dans le cas géné­
ral où
F (p) = CP (p) e~ V w z+bp+c # a >> 0,
peut être ramené à l’un des cas décrits selon le signe du discrimi­
nant du trinôme du second degré

ap2+ ôp + c = a [ ( p + - |r ) + 4ü<4 J ]•
424
§ 20. Formule du trapèze pour l’intégrale de Riemann-Mellin
Une autre méthode de calcul approché d’une fonction / (t) dont
oo
on connaît la transformée de Laplace F (p) = j e~ptf (t ) dt con-
o
siste à établir les formules de quadrature de l’intégrale de Riemann-
Mellin
y-f ioo

fW = ~êü J
y —i.oo
eVtp{P)dP» V>7a- (20.1)

Le plus élémentaire d’entre elles est la formule des trapèzes.


Divisons l ’intervalle d’intégration en intervalles partiels de
longueur h par les points
ph y -}- /c = 0 , Jz 1 , ° • •
i k h ,

et appliquons la formule des trapèzes. On obtient


oo oo

e ' ytf ( t ) = J F j e”'t F {y + ^ ) ch ^ 2 n 2 eihhtF ( y + i k h ) . (2 0 .2 )


—oo h= —oo
Le second membre de la formule d’approximation (20.2) est une série
2n
trigonométrique de période (on suppose que F (y -f- iX) décroît
et tend vers zéro lorsque X ± oo avec une vitesse suffisante pour
que cette série converge). Au premier membre de (20.2) on reconnaît
la fonction e - v l f (t ) qui en général n’est pas périodique. Donc, à h
fixe, la formule des trapèzes ne présente de l ’intérêt que pour t 6
£ JO, . Pour se faire une idée de sa précision, il faut établir
quelle fonction de l’argument t a pour développement la série trigo­
nométrique (2 0 .2 ).
A cet effet procédons comme suit. Supposons que la fonction cp (t)
est absolument intégrable sur l’intervalle [0 , oo] et telle que pour
t £ [0 , l ] la série fonctionnelle

u (it) — cp (t -(- kl) t] (t -f- k l ) (2 0 .3 )


h = —oo
est uniformément convergente ; t] (t ) est la f o n c t i o n u n i t é de H e a v i s i d e .
La fonction u (t ) est visiblement périodique et de période l.
Supposons par ailleurs que CD (p) est la transformée de Laplace de
(p (t) t] (t). Calculons les coefficients de Fourier de la fonction u (t)
j- 2 jt ^ °° { 2n

an = — \e 1 ln u ( t ) d t = — yj j e 1 %U cp ( t - \ - n l ) rj (t + kl ) X
0 h= —oo 0
(h+i)l 2n .
------ i n x
X d t = 4- V, 1 CP (x ) T) (x ) d x =
h = —oo

2 8-0936 425
1
00
r
2jx
------:— i n x '\
00
r
2-—ni n. x
e 1 cp (a;) T| (a:) d x — —j— \ e 1 cp(x ) clx -
— 00 0

= T ® (in r ) ' n=0’ i ' 1; * 2 - - -


Si donc la série (20.3) est uniformément convergente sur l ’inter­
valle [ 0 , — J , h = - ^ L , et que sa somme puisse être développée
2 tc p
en série de Fourier, on aura pour t £] 0,

) —JH 2 ®(inh)eAnht
(PW+ 2 <P(*+ 'irÆ (20.4)
h= i
Lorsque t = 0 cette égalité est l ’analogue de la formule de somma­
tion de Poisson relativement à la transformation unilatérale de
Laplace, plus exactement

2 *(t-*)=îh- 2 ®<‘»a>
ft= 0 7 1 = — OO

(sous réserve que la série du second membre soit convergente).


Posons cp(t) = e ~ vt f (t) ; il vient <f) (p ) = F (y + p ) . Comme
dans le cas général
I/ (t) |< M e y “*,
où y a est l ’abscisse de convergence absolue de l’intégrale de Laplace,
on a
| cp (t -f- kl) | = | e~y^t+hl'>f (t -f- kl) j <C M g-tY-vogu ( y a.
Donc, la série (20.3) est uniformément convergente sur tout inter­
valle [0, T],
Si la somme de cette série remplit les conditions de développe­
ment en série de Fourier, l’égalité (20.4) peut s’écrire
00 2 JT. 00

i>(«) = / « + 2 + = 2 e (y+ihh>tF ( y + i k h ).
k = 1 h = — 00

(20.5)
Le second membre coïncide avec celui de la formule (20.2). Donc
l’erreur e (t) affectant la formule approchée
N

f ~ 2 e ^ +ihht^F {y -j- ikh)


h = ~ N

est la somme de deux erreurs :


8i = 8i (t) due à l’élimination des termes de la série trigono-
métrique d’indice supérieur à N , et
s 2 = s 2 (/.) due à la négligence de

h= 1
La dernière erreur peut être majorée ainsi
2n .
e ----r (y- ■ïo)
e2 (t) 2rt
~ F (V“ Va>

Dans les calculs, il est souvent préférable d’améliorer la conver­


gence des séries trigonométriques (2 0 .2 ) par une méthode analogue
à celle de A. Krylov. Examinons un cas particulier de cette méthode.
Supposons que la fonction / (t) est continue avec ses dérivées
d’ordre 1 à n et que la re-ième dérivée est transformable-Laplace,
Posons
P nF ( p ) - p - ' - ' f (0) - p « - r ( 0 ( 0 ) = R n ( p ) . (20.6)
De toute évidence R n (p) est la transformée de Laplace de f n) (t).
Supposons que F (y -f- iï]) décroît lentement vers zéro lorsque r] —
- > ± oo et, partant, que la série trigonométrique converge lente­
ment. En vertu des relations opérationnelles (20.6), la fonction F (p)
peut s’écrire:

?n=0
La formule (2 0 .2 ) devient alors
71 — 1

/w * 2 ^ tm+ è 2 *n+lhh)t B(l(y +


{l t m n ■
ikh)1 (20.7)
771= 0 k = - t

Dans ce cas la série trigonométrique converge plus rapidement,


car R n (p) est la transformée de Laplace de la fonction f n) (t) et,
par conséquent, en vertu d’un théorème connu (cf. 4, propriété 1 1 )
R n (y + ît]) —> - 0 lorsque r] ± oo, i. e. les coefficients de la série
trigonométrique (20.7) ont pour ordre
ÇV-H/cft) / l \ k H- o o .
(y+ikh)n \ {y + ikh)n} ’
Dans les cas où le chemin d’intégration Re p est proche de l’axe
imaginaire ou confondu avec lui, la méthode d’amélioration de la
convergence doit être modifiée. Il vient
71—1 oo
f(f> ^ 2 “« .-T r + A 2 ( y = ik h ),
771= 0 h — - OO

28* 427

m n

« » = S ( T ) / “ >< n ^ n ( P )= ÎF — 2 (;)*»-»(/> )•
/i=0 /t=0
La proximité du paramètre y de zéro n’entraîne aucune complica­
tion.
Les valeurs des fonctions R ) t (p ) en les points complexes p =
= y + i k h se calculent le plus aisément avec la formule de ré­
currence
R h (p ) = p R k - 1 {p) = / ( n - 1 (0), R 0 (p) = F (p).
Si les quantités / (0), /' (0), . . / (Tl+1)) (0) ne sont pas connues
à priori, il est parfois commode de les calculer à l’aide des formules
lim p F (p) = / (0) ; lim p R t (p) = f (0), . . .
P -M » p->09

. . . , lim p R n- { (p) = /(n_1) (0 ).


p->oo
Dans les cas où la transformée de Laplace F (p ) est analytique au
voisinage du point à l’infini, la dérivée f h) (0 ) s’obtient à l’aide
de la formule

En conclusion signalons que les méthodes proposées par Tykho-


nov [311 pour la résolution d’équations intégrales de Fredholm de
première espèce s’appliquent à l’inversion de la transformation de
Laplace.
L’inversion de la transformée de Laplace
oo
C e~x t q> (t) d t = F (x), x Ç : \ x Q, -f-oo [, (20.8)
e/
0

est un problème non correct.


En effet, premièrement, l’équation (20.8) n’admet pas de solution
pour toute fonction F (x) continue ou continûment différentiable ;
si par exemple, F (x) n’est pas analytique l’équation (20.8) n’admet
pas à fortiori de solution. Deuxièmement, si existe une solution cp (t)
correspondant à F (x), toute perturbation (de la forme représentée
sur la figure 59) d’amplitude M élevée, sur un intervalle A suffisam­
ment petit, entraîne une variation aussi petite que l’on veut de
l ’intégrale (20.8). Donc, toute perturbation d’ordre (ô) pour une
métrique de L 2 (ou une métrique uniforme ou même une métrique
de C (U)) du second membre entraîne une perturbation aussi grande
que l’on veut de la solution pour une métrique uniforme.
Le problème étant non correct, le calcul exact d’un original dont
l’image est donnée approximativement ne fournit pas la solution
428
approchée du problème (du moins pour une métrique de C , ce qui est
important dans de nombreux problèmes).
Cependant ce problème peut être résolu au moyen d’un « algo­
rithme régularisant », dont le principe a été avancé par A. Tylthonov
en 1963 [31]. C’est un algorithme spécial dépendant d’un paramètre a,
associant à toute fonction F (x) une fonction Za (t ) ; si de surcroît
F (x) approche F (x) avec une erreur ô pour une métrique de L 2,

ip(t)

Fig. 59

on constate en concordant les valeurs du paramètre a avec ô ( a =


= a (ô)) que Z a (t) est une approximation uniforme de cp (t) :
I Za (£) — (p (t) | <c e (ô) ; ceci étant si 8 - > 0 , alors e (ô) 0.
Les algorithmes régularisants sont utilisés en programmation.
Ils constituent une méthode efficace de résolution du problème (20.8).
APPENDICE

Quelques formules de calcul opérationnel *)

~f (P) = P J e f (i) dt f i t )
0

1 /(P) cp (0
2 7 (ap) ^ (t )
3 p [7 (p)— cp (0)

4 p n
t f r f C)
fc=0

5 P —P \ e^cp (at)
a /
t
6 /(P)
j cp (t) d x
P
0

7 7 ( p )
pn
( 0 pour t < a
8 e - a p j (p)
\ cp ( t — a ) pour t > a

Ta0 pour t < —6


9 < a
cp ( a t — b ) pour t > —
a
10 e aP \ l (P)—P J e"Pu cp (a) d u J cp ( f + a), a :> 0
0
cp (f) est une fonction périodique
de période a > 0

*) P o u r les n o ta tio n s des fo n c tio n s sp éciales v o ir [ 1 2 J, f 2 6 ] 3

430
Suite

n° f (P) = P ^ e (f) dt fit)


Ô
a
p [ e-Pfcp (t)dt
H 0________
1 — e~aP (<P (0 = 9 (* + «))

12 J 0 (2]/ tx) cp (t) dx

13 f sin Cf.(T) *7
0

14 1 sli 21/ tx
J

Y nx
-Cp(T)dT
/ \ j

15 f cos { 2 Yt x ) / \ j
\ Y~,
» __
16
y HT
f ^ (2/ l T) 9 (T) dT
J

- Jv (2Yi x)
17 v cp (t) dx,
.T
Re v > — 1

18 ^ J Q( 2 Y ( t — t) t)cp(t) dx
v
0
oo

19 f ( V P) Y r j exp( - y ) < p M *
0

20 V p f ( Y p) _ L _ j Texp( _ y ) 9 W d,
0
1— v oo _y_
1 , / a:2 \ 2 ,
21
T ïïT 1 e x p l - ^ r d* x
0
oo V

x j Jv {2Y^ÿ)y 2 9 (y) dy

431
Suite

nD / (P) = P^e & f (f) dt Ht)


Q

22 ^ h V p * + i) [ J q{Y t2—X2) cp(t) dx


o
t
23 P T
p2—1 / W p2 —i) | M l/ *2~ ^2) 9 (t) dT
0

24 + p f / (VP2+ !) ^ y in r? 1 9(T)liT

25
9(,,+(i (T)JT
t
26 /(vV+D cp (0 — j cp ( Y *2 — T2) J 1 (t) dx
V p2+ i 0
t
27 -j7 = = 7 rt/p ^ T ) 9(0 + J cp(l/*i2—T2) / x (T)dT
0
t
28 j^ 7 j7 ^ 7 (p + /F ) J 9* (t, é—t) cp(t) dx
0
t
?
29 _ 7 (p + / p) j %(T, *—*) 9 (T) dT
P+ VP 0

30 f ( ln p) r *V(I) dt + <P (0)


rfê+i)
0
oc

31 7 (ln p) tx - cp (t ) d x
In p
0
r(x+i)
oo

32 P tx - i - cp (x) dx
f (ln P)
ln p J0 r(T)
ÜU
VT- 1
P 7 (ln pv) q) (x) dx
33
ln pv Ir (vt)

dn / / (P) ï
34 y dpn \ p y
(-l)^cp(i)

432
Suite

OO
n° f (P) — P e pt f ( 0 dt f (o
0

/ d \n / d \ n
35 / (P) ( ‘i r )
t t t

36 . . . £ 1 £ cp (£) (d£)n
' - M ü r r a H
0 0 0
t
d
37 7 (p ) i (p ) \ cp (£ — t ) g ( t ) dT
dt J
OO OO 0
<P ( 0
38 - (dp)n
4 - 1 T tn
P P
OO t
39 f ,<z) * \ 9 <T) dT
J 2 J T
V 0
V - OO
40 r *<*> * f 9(T) d*
J z J T
0 t
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34. Watson G., A treatise on the theory of Bessel Functions, 1945.
IN D E X

Abel, théorème 26 — , caractéristique 341


Abscisse de convergence de l’intégra­ Couples équivalents 80, 108, 352
le de Laplace 45 Corps 80
Anneau — de quotients 82
— commutatif 79
— de fonctions 103
— d’intégrité 80 Demi-plan de convergence de l’inté­
— de Mikusinski 106 grale de Laplace 45
— unitaire 79 Dépendance fonctionnelle 76
Anneaux isomorphes 80 Dérivabilité d’une fonction 16
Application Dérivation
— bijective 77 — d’une intégrale de Laplace 48
— identique 78 — d’une intégrale double de La­
Argument d’un nombre complexe 11 place 346
Axe de convergence 45 Dérivée continue d’une fonction opé­
rationnelle 156
Bernoulli, nombres 212 Dévelopement
Bessel — asymptotique 182
— , fonction 300, 305 — bilinéaire 369
— — , représentation asymptoti­ Différence
que 182 — de deux éléments 77
Borel, théorème 54 — du premier ordre 220
Branches d’une fonction 33 — progressive du premier ordre 208
— du second ordre 220
Caractéristique de convergence 341 Dirac, ô-fonction 165
Carré de la norme 404 Dirichlet
Cauchy — , formule pour intégrale double
— , inégalités 24 91
— , théorème 21, 34 — , série 212
Cauchy-Bouniakovski, inégalité 311 Diviseurs de zéro 80
Cauchy-Riemann, conditions 17 Domaine
Circuit quadripolaire 256 — borné 14
Classe de fonctions sommables 83, 94 — de convergence d’une série en­
Classes d’équivalence 80 tière 26
Conditions de Cauchy-Riemann 17 — de convergence absolue d’une
Conductances opérationnelles 255 intégrale de Laplace à deux
Constante d’Euler 312, 418 dimensions 341
Convergence — de définition d’une fonction 76
— absolue de l’intégrale de La­ — harmonique 17
place 46 — d’un plan complexe 13
— bornée de l’intégrale de Lapla­ — simplement connexe 14
ce 339 — de valeurs 76
436
Efros, transformée 179 — exponentielle d’un nombre com­
Egalité de Parseval 311 plexe 11
Ensemble Formule
— de définition d’une fonction 11 — de Dirichlet 91
— — d’un opérateur 78 — d’Euler 19
— de variation d’une fonction 11 — fondamentale de Cauchy 23
Ensembles isomorphes 77 — intégrale de Fourier 61
Equation Fourier, formule intégrale 61
— à argument retardé 246 Frontière d’un domaine 13
— de Bessel 296
— de la chaleur 262, 370
— aux différences 220 Hankel, fonctions 305
— différentielle ordinaire 233 Heaviside, fonction unité 425
— — des polynômes de Laguerre
308
— des ondes 285 Image 60, 77, 356
— opérationnelle 248 — des dérivées 358
— de Tchébychev-l’Hermite 245 — des intégrales 357
Espace vectoriel 77 — opérationnelle 139
Euler — — d’une fonction périodique 146
— , constante 312, 418 Impédance d’un circuit 254
— , fonction gamma 89 Inégalité de Cauchy-Bouniakovski 311
— , formule 19 Inégalités de Cauchy 24
Extension d’un anneau 80 Intégrale
— d’une fonction de variable com­
plexe 19
— de Fourier 62
— indéfinie 62
Ponction Intégrale
— analytique 17 — de Laplace 41
— — , théorème d’unicité 25 — — absolument convergente 46,
— de Bessel 300, 305 337
— Ç de Riemann 324 — — à deux dimensions 337
— entière 28 — — , abscisse de convergence 45
— en escalier 152 — — , axe de convergence 45
— exponentielle 18 — — , inversion 60
— gamma 89 — — , propriétés 42-43
— harmonique 17 — de Poisson 264
— holomorphe 17 — de Weber 368
— impulsionnelle 165 Inverse d’un élément 80
— de Lommel 421 Inversion
— de MacDonald 305 — de l’intégrale de Laplace 60
— méromorphe 31 — — — à deux dimensions 347
— de Môbius 196 Isomorphisme 77, 80
— monogène 17 — de corps 135
— multivalente 11, 32
— de Neumann-Bessel 304
— opérationnelle 154 Jacobi, polynômes 403
— — réductible 154 Jordan, lemme 37, 40
— périodique 145
— rationnelle 12
— régulière 17 Kirchhoff, lois 254
— unité de Heaviside 89, 353, 425 Kummer, série hypergéométrique 372
— univalente 11
— de Whittaker 378
— conjuguées 18 Laguerre
— égales 83 — , polynômes 107, 306, 398, 416
— de Hankel 305 — — , généralisés 315
Forme Laplace, transformée 41, 317, 356
— bilinéaire 369 Laplace-Carson, transformée 356
437
Laurent — — essentiel 31
— , série 30 — — isolé 30
— — , partie principale 30 Poisson, intégrale 264
— — , partie régulière 30 Pôle d’ordre m 30
— théorème 30 Polynômes
Legendre, polynômes 408 — de Bernoulli 212
Lemme de Jordan 37, 40 de Jacobi 403
Limite — de Laguerre 107, 306, 398, 416
— d’une Jonction 14 — — généralisés 315
— — opérationnelle 156 — de Legendre 408
— d’une suite de nombres comple­ — de Tcbébycbev du premier genre
xes 13 408
— — d’opérateurs 146 — — du second genre 409
Logarithme 34 Problème classique des moments de
Lois de Kirchhoff 254 Hausdorff 402
Lommel, fonction 421 Produit
— de convolution 84, 88, 383
— — , propriétés 90-91
MacDonald, fonction 305 — de fonctions 106, 352
Mikusinski, anneau 106 — de deux opérateurs 78
Module 11 Prolongement analytique 25
Propriétés
— de l’intégrale de Laplace 34S
Neumann, série 419 — de l’isomorphisme des corps 135-
Neumann-Bessel, fonction 304 — de la limite d’une suite d’opé­
Newton, séries d’interpolation 322 rateurs 148-149
Nombres de Bernoulli 212 — des parties finies des intégrales
117
— du produit 353
Opérateur 108, 353 — de la somme 353
— de dérivation 113, 354
— d’intégration 113, 356
— inverse 78 Rayon de convergence 26
— inversible 78 Règle de similitude 357
— linéaire 78 Riemann, fonction £ 324
— nul 81 Représentant 80
— rationnel 128 Représentation
— régulier 166 — asymptotique 182
— transformable-Laplace 133, 356 — — de la fonction de Bessel 300
— unitaire 78, 81 — de fonctions par l’intégrale de?
Opération linéaire 43 Laplace 66
Ordre Résidu 35
— de connexité d’un domaine 14 Résistance opérationnelle 254
— d’un pôle 31
— du zéro 28
Original 60 Sens de parcours 14
Série
— asymptotique 182
Parseval, égalité 311 — convergente 146, 151
Partie — de Dirichlet 214
— finie d’une intégrale 116 — entière 25
— principale d’une série de Lau­ Série
rent 30 — factorielle 201
— régulière d’une série de Lau­ — hypei'géomé trique de Kummer
rent 30 372
Point — de Laurent 30
— frontière 13 — d’opérateurs 151
— à l’infini 13, 32 — — , convergente 151
— de ramification 33 — de Taylor 25, 27
— singulier artificiel 31 — uniformément convergente 25
438
Séries Symboles O, o 181
— d’interpolation de Newton 322
— de Neumann 419
Somme Unité de l’anneau 79
— intégrale 19
— d’opérateurs 78
— d’une série d’opérateurs 151 Voisinage d’un point 13
Sous-anneau 79
Suite
— asymptotique 181 Weber, intégrale 368
— bornee 13 Weierstrass, théorème 27
— convergente 13 Wkittaker, fonction 372
— de nombres complexes 13
— d’opérateurs 146
— — , convergente 146 Zéro d’une fonction 28
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Notre abresse : Editions Mir,


2, Pervi Rijski péréoulok,
Moscou, 1-110, GSP, U.R.S.S.

Imprimé en Union Soviétique

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