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Chapitre 6 : Développements limités

6.1 Développement limité d'ordre n au voisinage de 0


Dénition 6.1. Soient n ∈ N et f une fonction dénie au voisinage de 0, sauf peut-être
en 0. On dit que f admet un développement limité d'ordre n au voisinage de 0, s'il
existe des constantes a0 , . . . , an telles que
f (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + o (xn )
Partie régulière du DL Reste du DL
| {z } | {z }

où o(xn ) est une fonction dénie au voisinage de 0 appelée reste du DLn (0). Elle tends
vers 0 lorsque x tend vers 0 plus rapidement que le dernier terme de la somme, i.e.
o(xn )
lim = 0.
x→0 xn

Remarque 6.1. On écrit aussi


f (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + xn (x)

ou  est une fonction dénie sur un voisinage de 0 telle que lim (x) = 0.
x→0

Exemple 6.1. Voici le graphe de la fonction ex et ses développements à l'ordre 1, 2 et 3.


Remarque 6.2. La fonction f peut ne pas être dénie au point x = 0 et admettre un
développement limité au voisinage de 0. Considérons la fonction f dénie sur R∗ , par
f (x) = 1 + x + x2 + x4 sin(1/x),
admet un DL2 (0). En eet, on a
f (x) = 1 + x + x2 + x2 (x) ,
avec (x) = x2 sin(1/x) → 0 quand x → 0 mais f n'est pas dénie au point 0.

Proposition 6.1. (Unicité de la partie régulière d'un DLn (0) ) Si f admet un DLn (0),
alors ce développement est unique.
Preuve. Supposons qu'il existe des réels a0 , . . . , an , b0 , . . . , bn et deux fonctions 1 et 2
tels que
f (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + xn 1 (xn ),
avec lim 1 (x) = 0
x→0

f (x) = b0 + b1 x + · · · + bn xn + xn 2 (xn ),
avec lim 2 (x) = 0.
x→0
Par soustraction, on obtient

(a0 − b0 ) + (a1 − b1 )x + · · · + (an − bn )xn = xn (2 (x) − 1 (x)) (6.1)

Par passage à la limite quand x tend vers 0, on obtient

a0 − b0 = 0.
L'équation (6.1) devient

(a1 − b1 )x + · · · + (an − bn )xn = xn (2 (x) − 1 (x)) ,


ou bien
(a1 − b1 ) + · · · + (an − bn )xn−1 = xn−1 (2 (x) − 1 (x)) (6.2)
En prenant de nouveau la limite quand x tend vers 0, on obtient

a1 − b1 = 0.
En poursuivant l'opération n fois, on obtient

an − bn = 2 (x) − 1 (x) ,
d'où
an − bn = lim (2 (x) − 1 (x)) = 0,
x→0
c'est à dire an = bn et 1 (x) = 2 (x) . 
Proposition 6.2. La partie régulière d'un développement limité d'une fonction paire (
resp. impaire) est paire ( resp. impaire).
Proposition 6.3. Soit f une fonction admettant un DLn (0). Alors f admet un DLk (0)
pour 0 ≤ k ≤ n.
Preuve. Soient k ∈ N tel que 0 ≤ k ≤ n et
f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + · · · + an xn + xn (x) .

Alors

f (x) = a0 + a1 x + · · · + ak xk + ak+1 xk+1 + · · · + an xn + xn (x)


= a0 + a1 x + · · · + ak xk + xk (ak+1 x1 + · · · + an xn−k + xn−k (x))
= a0 + a1 x + · · · + ak xk + xk 1 (x) ,

avec
1 (x) = ak+1 x1 + · · · + an xn−k + xn−k (x) → 0 quand x → 0.
Exemple 6.2. Soit
f (x) = 2 + x + 3x2 + 5x3 + 2x4 + o(x4 ) .
On a :

f (x) = 2 + x + 3x2 + 5x3 + o(x3 )


= 2 + x + 3x2 + o(x2 )
= 2 + x + o(x)
f (x) = 2 + o(1)

6.1.1 Formule de MacLaurin avec reste de Young


Théorème 6.1. Soient n ∈ N, 0 ∈ [a, b] et f une fonction dénie sur [a, b] à valeurs
dans R. Si f (n) (0) existe, alors pour tout x dans [a, b], on a
x 0 x2 xn (n)
f (x) = f (0) + f (0) + f 00 (0) + · · · + f (0) + xn (x)
1! 2! n!
où lim (x) = 0.
x→0

Corollaire 6.1. Si f (n) (0) existe, alors f admet le développement limité (unique) donné
par
x 0 x2 xn (n)
f (x) = f (0) + f (0) + f 00 (0) + · · · + f (0) + xn (x)
1! 2! n!
avec lim (x) = 0.
x→0

Le corollaire résulte de l'application de la formule de MacLaurin avec reste de Young et de


l'unicité du développement limité.

Corollaire 6.2. Si f est n-fois dérivable en x = 0 et si f admet le DLn (0)


f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + · · · + an xn + o(xn ) .
Alors
f 0 (0) f (n) (0)
a0 = f (0) , a1 = , . . . , an = .
1! n!
Ce corollaire permet le calcul des dérivées à partir d'un développement limité.

Remarque 6.3. L' existence de la dérivée nième d'une fonction f au point x = 0 entraine
l'existence du DLn (0). La réciproque est fausse ; un développement limité peut exister sans
que la formule de Maclaurin soit applicable.

6.1.2 Développements limités usuels obtenus par la formule de MacLau-


rin
1. f (x) = ex =⇒ f (n) (x) = ex =⇒ f (n) (0) = 1,

x x x2 xn
e =1+ 1! + 2! + ··· + n! + o(xn)

2. f (x) = sin x ⇒ f (n) (x) = sin(x + ) ⇒ f (2n+1) (0) = (−1)n et f (2n) (0) = 0
2

3 5 2n+1
sin x = x − x3! + x5! + · · · + (−1)n (2n+1)!
x
+ o(x2n+2)

3. f (x) = cos x ⇒ f (n) (x) = cos(x + ) ⇒ f (2n+1) (0) = 0 et f (2n) (0) = (−1)n ,
2

x2 x4 n x2n
cos x = 1 − 2! + 4! + ··· + (−1) (2n)! + o(x2n+1)
4. Pour α ∈ R, la fonction fα dénie par fα (x) = (1 + x)α est de classe C ∞ sur ] −1, ∞[
et on a :

∀n ∈ N, ∀x ∈] − 1, ∞[, f (n) (x) = α(α − 1)(α − 2) · · · (α − n + 1)(1 + x)α−n


Par conséquent

∀n ∈ N, f (n) (0) = α(α − 1)(α − 2) · · · (α − n + 1) .


On déduit
α(α−1) 2 α(α−1)···(α−n+1) n
(1 + x)α = 1 + 1!α x + 2! x + ··· + n! x + o(xn )
1
Remarquons que pour α = :
2

1 + x = 1 + 21 x − 18 x2 + 1 3
16 x + · · · + (−1)n−1 1.3...(2n−3) n n
2.4...(2n) x + o(x )

1
Pour α = − :
2

√1
1+x
= 1 − 12 x + 38 x2 − 5 3
16 x + · · · + (−1)n 1.3...(2n−1) n n
2.4...(2n) x + o(x )

Pour α = −1 :

1
1+x = 1 − x + x2 − x3 + · · · + (−1)n xn + o(xn )
1
Pour trouver le DLn (0) de la fonction 1−x , en remplaaant x par −x, on obtient

1
1−x = 1 + x + x2 + x3 + · · · + xn + o(xn )

6.1.3 Opérations sur les développements limités


Théorème 6.2. Soient f et g deux fonctions admettant des DLn (0) et λ ∈ R alors
les fonctions λf + g et f g admettent des DLn (0) et il en est de même pour f /g si
lim g(x) 6= 0. De plus :
x→0
1) La partie régulière du DLn (0) de λf est la multiplication du scalaire λ par la
partie régulière du DLn (0) de f .
2) La partie régulière du DLn (0) de f + g est la somme des parties régulières des
DLn (0) de f et g .
3) La partie régulière du DLn (0) de f g est le produit des parties régulières des DLn (0)
de f et g et en ne gardant que les termes de degré inférieur ou égal à n.
4) La partie régulière du DLn (0) de f /g est le quotient à l' ordre n de la division
suivant les puissances croissantes de la partie régulière du DLn (0) de f par la
partie régulière du DLn (0) de g.
Exemple 6.3. Si f (x) = 1 + 7x + 8x2 + o(x2 ) et g(x) = 6 + 2x + 5x2 + o(x2 ) alors
(f + g)(x) = 7 + 9x + 13x2 + o(x2 ) ,

(f g)(x) = 6 + 44x + 67x2 + o(x2 ) .



Exemple 6.4. Calculer le DL2 (0) de f (x) = ex 1 + x. On a
1
ex = 1 + x + x2 + o(x2 ),
2
√ 1 1
1 + x = 1 + x − x2 + o(x2 ) .
2 8
On calcule le produit des parties régulières, on obtient
1 1 1 3 7 1 1
(1 + x + x2 )(1 + x − x2 ) = 1 + x + x2 + x3 − x4 (6.3)
2 2 8 2 8 8 16
Nous calculons le DL à l'ordre 2, donc on néglige tous les termes de degré supérieur ou
égal à 3, par conséquent, on trouve
√ 3 7
ex 1 + x = 1 + x + x2 + o(x2 ) .
2 8
Remarque : Le polynôme de degré 4 obtenu dans l' expression ( 6.3) n' est pas un

développement limité à l' ordre 4 de ex 1 + x. Pour en obtenir, il faut déterminer les

DL4 (0) de ex et 1 + x, calculer le produit des parties régulières et garder que les termes
de degré inférieur ou égale à 4, i.e.

1 1 1
ex = 1 + x + x2 + x3 + x4 + o(x4 ) ,
2 6 24
√ 1 1 1 5 4
1 + x = 1 + x − x2 + x3 − x + o(x4 ) .
2 8 16 128
Donc
√ 3 7 17 11 4
ex 1 + x = 1 + x + x2 + x3 + x + o(x4 ).
2 8 48 128
Exemple 6.5. Division suivant les puissances croissantes de x Calculer le DL3 (0) de la
1
fonction x 7→ . On a
1−x
1 1−x

1 − x 1 + x + x2 + x3 + o(x3 )
x

x − x2
x2
− 2
x − x3
x3
Donc
1
= 1 + x + x2 + x3 + o(x3 ).
1−x
Exemple 6.6. Calculer le DL3 (0) de la fonction f (x) = ex
cos x . On a
x2 x3
ex = 1 + x + + + o(x3 )
2 6
et
x2
cos x = 1 − + o(x3 ) .
2
On a, par la division suivant les puissances croissantes de x
x2 3 2
1+x+ + x6
2 1 − x2
− 2
1 − x2 1 + x + x2 + 23 x3 + o(x3 )
x + x2 + 16 x3

x − 21 x3
x2 + 32 x3

x2
2 3
3x
Donc
ex 2
= 1 + x + x2 + x3 + o(x3 ).
cos x 3

6.1.4 Développement limité d'une fonction composée


Théorème 6.3. Soient f et g deux fonctions admettant chacune un DLn (0) de parties
régulières respectives Pn et Qn . Si lim g(x) = 0, alors la fonction f ◦ g admet un DLn (0)
x→0
dont la partie régulière est obtenue en tronquant au degré n le polynôme composé Pn ◦Qn .
Exemple 6.7. Considérons l'exemple précédent et calculer le DL4 (0) de
ex
f (x) = .
cos x
On a
1 1
= 1 1
cos x 1− 2 x + 24 x4 + o(x4 )
2

et
1
= 1 − u + u2 − u3 + u4 + o(u4 ) .
1+u
1 1
On pose u(x) = − x2 + x4 , on a u(0) = 0 et
2 24
1
u2 (x) = x4 + o(x4 ) ,
4
u3 (x) = u4 (x) = o(x4 ) ,
donc
1 1 1 5
= 1 2 1 4 4
= 1 + x2 + x4 + o(x4 ) .
cos x 1 − 2 x + 24 x + o(x ) 2 24
Puisque
1 1 1
ex = 1 + x + x2 + x3 + x4 + o(x4 ) ,
2 6 24
on a
ex 1 1 1 1 5
= (1 + x + x2 + x3 + x4 )(1 + x2 + x4 ) + o(x4 )
cos x 2 6 24 2 24
2 1
= 1 + x + x2 + x3 + x4 + o(x4 )
3 2
Exemple 6.8. Déterminer le DL3 (0) de f : x 7→ ecos x .
On a
1
cos x = 1 − x2 + o(x3 ) ,
2
donc
1
f (x) = exp(1 − x2 + o(x3 )) .
2
On a aussi
1 1
eu = 1 + u + u2 + u3 + o(u3 ).
2 6
1
Remarquons qu'on ne peut pas prendre u(x) = 1 − x2 , puisque u(0) 6= 0. Donc, on écrit
2
la fonction f sous la forme suivante
1 2
+o(x3 )
f (x) = e1 e− 2 x ,
1
Posons u(x) = − x2 , on a u(0) = 0 et on trouve u2 (x) = u3 (x) = o(x3 ), par conséquent ;
2
1
f (x) = e(1 − x2 ) + o(x3 ) .
2

6.1.5 Intégration d'un développement limité


Théorème 6.4. Soient n ∈ N, I un intervalle non trivial de R contenant le 0 et f :
I → R une fonction dérivable telle que f 0 admet un DLn (0) de partie régulière
Pn (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn
Alors f admet un DLn+1 (0) de partie régulière donnée par
Z x
Pn+1 (x) = f (0) + Pn (t)dt + o(xn+1 )
0
a1 an n+1
= f (0) + a0 x + x2 + · · · + x
2 n+1
Preuve. Posons g(x) = f (x) − Pn+1 (x), on a
g(0) = 0 et g 0 (x) = f 0 (x) − Pn (x) = o(xn )

Donc, on prouve que g(x) = o(xn+1 ). Puisque g 0 (x) = o(xn ) donc

g 0 (x)
lim = 0 ⇔ ∀ > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ I, |x| < α ⇒ |g 0 (x)| < (n + 1)|x|n .
x→0 xn

Fixons un réel x vériant la relation précédente et considérons la fonction ϕ dénie sur R


par

tn+1

si t ≥ 0,
ϕ(t) =
−(−t)n+1 si t < 0,
ϕ est une fonction dérivable sur R et ϕ0 (t) = (n + 1)|t|n , ∀t ∈ R. En particulier pour
tout t dans I avec 0 < t < x, on a |g 0 (t)| ≤ ϕ0 (t). Puisque g(0) = 0, le théorème des
accroissements nis généralisés appliqué à g et ϕ entre 0 et x montre qu'il existe un réel c
compris entre 0 et x tel que
g(x) g 0 (c)
| | = | 0 | ≤ 1.
ϕ(x) ϕ (c)
Par conséquent |g(x)| ≤ |x|n+1 , pour tout x ∈ I tel que |x| < α. Par conséquent g(x) =
o(xn+1 ) , ainsi f (x) = Pn+1 (x) + o(xn+1 ).

Exemple 6.9. Soit f (x) = ln(1 + x). La fonction f est dérivable sur ] − 1, +∞[ et
1
f 0 (x) = .
1+x
En utilisant les DLn (0) des fonctions usuelles, on a
1
f 0 (x) = = 1 − x + x2 − x3 + · · · + (−1)n xn + o(xn ).
1+x
Puisque f (0) = ln(1) = 0, on obtient par intégration
1 (−1)n n+1
ln(1 + x) = x − x2 + · · · + x + o(xn+1 ) .
2 n+1
En remplaçant x par −x, on trouve :
1 1
ln(1 − x) = −x − x2 − · · · − xn+1 + o(xn+1 ) .
2 n+1
6.1.6 Développement limité au voisinage d'un point x0
Dénition 6.2. Soit f une fonction dénie au voisinage de x0 , sauf peut-être en x0 . On
dit que f admet un développement limité d'ordre n au voisinage de x0 si la fonction
g(y) = f (y + x0 ) admet un développement limité d'ordre n au voisinage de 0. On a

g(y) = f (y + x0 ) = a0 + a1 y + · · · + an y n + y n 1 (y) ,

avec lim 1 (y) = 0, c'est à dire


y→0

f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + · · · + an (x − x0 )n + (x − x0 )n (x) ,

avec x→x
lim (x) = lim 1 (x − x0 ) = 0. On peut écrire aussi
x→x
0 0

f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + · · · + an (x − x0 )n + o((x − x0 )n ) .

Remarque 6.4. En utilisant le changement de variable y = x − x0 , on se ramène du


voisinage de x0 au voisinage de 0.
Exemple 6.10. Déterminer le DLn (1) de f : x 7→ ex .
On pose y = x − 1 ⇒ x = y + 1. On a :
y2 yn
f (x) = f (y + 1) = ey+1 = eey = e[1 + y + + ··· + + o(y n )]
2 n!
(x − 1)2 (x − 1)n
= e[1 + (x − 1) + + ··· + + o((x − 1)n )]
2 n!
Exemple 6.11. Déterminer le DL4 (2) de f : x 7→ ln x.
Posons y = x − 2, on a x = y + 2. On obtient
f (x) = f (y + 2) = ln(2 + y) .

On a :
1 1 1
ln(1 + u) = u − u2 + u3 − u4 + o(u4 ).
2 3 4
En décomposant la fonction f sous la forme suivante :
 y 
f (y + 2) = ln(2 + y) = ln 2(1 + )
2
y
= ln 2 + ln(1 + )
2
y
On pose u = , on a u(0) = 0, par conséquent,
2
y
f (y + 2) = ln 2 + ln(1 + )
2
y 1 y 1 y 1 y
= ln 2 + ( ) − ( )2 + ( )3 − ( )4 + o(y 4 )
2 2 2 3 2 4 2
1 1 1 1
= ln 2 + y − y 2 + y 3 − y 4 + o(y 4 ) .
2 8 24 64
Enn,

1 1 1 1
f (x) = ln 2 + (x − 2) − (x − 2)2 + (x − 2)3 − (x − 2)4 + o((x − 2)4 )
2 8 24 64

6.1.7 Formule de Taylor-Young


Théorème 6.5. Soient f une fonction dénie sur [a, b] à valeurs dans R et x0 ∈ [a, b].
Si f (n) (x) existe, alors pour tout x dans [a, b], on a

(x − x0 ) 0 (x − x0 )2 00 (x − x0 )n (n)
f (x) = f (x0 ) + f (x0 ) + f (x0 ) + · · · + f (x0 ) + (x − x0 )n (x)
1! 2! n!

avec x→x
lim (x) = 0.
0

6.1.8 Développement limité au voisinage de l'inni


Dénition 6.3. On dit que la fonction f : I → R avec I est un intervalle de la forme
]a, +∞[ ou ] − ∞, a[ admet un DLn (+∞), (resp. DLn (−∞)) si et seulement si l' appli-
cation
1
f0 : {y ∈ R∗+ , ∈ I} → R
y
1
y 7→ f ( ) ,
y
admet un DLn (0) .
x 1 1
Exemple 6.12. Déterminer le DL4 (+∞) de f : x 7→ . On pose y = ⇒x=
x−1 x y
on a 1
1 y 1
f( ) = 1 = .
y y −1 1−y
1
Par la suite, calculons le DL4 (0) de l'application y 7→ pour voir que
1−y
1 1
f( ) = = 1 + y + y 2 + y 3 + y 4 + o(y 4 ) ,
y 1−y
Par conséquent
1 1 1 1 1
f (x) = 1 + + 2 + 3 + 4 + o( 4 )
x x x x x
6.1.9 Développement limité généralisé
Soit f une fonction dénie au voisinage de 0. Si f n'admet pas un développement limité
au voisinage de 0 mais la fonction x 7→ xα f (x), (α > 0) admet un DLn (0), c'est à dire, il
existe un polynôme tel que la fonction f s'écrit sous cette forme :

xα f (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + o(xn ) .

Par conséquent
a0
f (x) = + a1 x1−α + · · · + an xn−α + o(xn−α ).

Exemple 6.13. Calculer le développement limité généralisé d'ordre 3 au V (0) de f (x) =


cotan(x). La fonction f dénie sur R∗ n' admet pas de développement limité au V (0) car
lim cotan (x) = ∞. On a
x→0
1 1
cotan(x) = = 1 3 2 5
tan x x + 3 x + 15 x + o(x5 )
!
1 1
=
x 1 + 13 x2 + 2 4
15 x + o(x4 )
Calculons le développement limité de :
1
1 2 2 4 ,
1+ 3x + 15 x + o(x4 )
on a :
1
= 1 − u + u2 − u3 + u4 + o(u4 ) .
1+u
On pose u(x) = 13 x2 + 152 x4 , on a u(0) = 0 et
1
u2 (x) = x4 ,
9
u3 (x) = u4 (x) = o(x4 ) ,
donc
1 x2 x4
=1− − + o(x4 ).
1 + 31 x2 + 2 4
15 x + o(x4 ) 3 45
Enn,
x2 x4
 
1 4
cotan(x) = 1− − + o(x )
x 3 45
1 x x3
= − − + o(x3 ) .
x 3 45
6.1.10 Partie principale
Soit f une fonction admettant un DLn (0)

f (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + o(xn ) ,

et soit p le plus petit entier tel que ap 6= 0. Alors on dit que ap xp est la partie principale
de f au voisinage de 0. On écrit
f (x) ∼ ap xp .
0

On dit que f est équivalente à ap xp au voisinage de 0.

Exemple 6.14.
x2 1 1
sin x ∼ x, 1 − cos x ∼ , ∼ .
0 0 2 sin x 0 x

6.1.11 Applications des développements limités


1. Calcul de limites
Soient f et g deux fonctions admettant un DLn (0)

f (x) = ap xp + o(xp ) et g(x) = bk xk + o(xk ) ,

alors
f (x) ∼ ap xp
0
et
g(x) ∼ bk xk
0

Par conséquent
f (x) ap xp
lim = lim .
x→0 g(x) x→0 bk xk

shx − sin x
Exemple 6.15. Calculer lim .
x→0 x3
Calculons la partie principale de x 7→ shx − sin x : on a
ex − e−x x2 x3 x2 x3
 
1
sh x = = 1+x+ + − (1 − x + − ) + o(x3 )
2 2 2 6 2 6

x3
=x+ + o(x3 ) ,
6
et
x3
sin x = x − + o(x3 ) .
6
Donc
x3
shx − sin x = + o(x3 )
3
et
x3
shx − sin x ∼ .
0 3
On a : 3
x
shx − sin x 3 1
lim 3
= lim 3
= .
x→0 x x→0 x 3

2. Équation de la tangente à une courbe


Soit f une fonction dénie au voisinage de 0 et continue en 0. On suppose que f admet un
DL(0) du type :
f (x) = a0 + a1 x + ak xk + o(xk ), k ≥ 2, ak 6= 0.
Alors la courbe de f admet au point (0, f (0)) une tangente d'équation

y = a0 + a1 x.
L'étude de la position de la courbe par rapport à la tangente revient à étudier le signe de
ak xk , c'est a dire le signe de f (x) − y .
Exemple 6.16. Soit f (x) = ex . Son DL2 (0) est donné par :
x2
f (x) = 1 + x + + o(x2 ) .
2
Alors la fonction f admet au point (0, e0 ) une tangente d' équation
y = 1 + x.
x2
De plus, puisque > 0, alors la courbe de f se trouve au-dessus de la tangente.
2
Exemple 6.17. Soit f (x) = sh(x). Son DL3 (0) est donné par :
x3
f (x) = x + + o(x3 ) .
6
Donc la fonction f admet au point (0, 0) une tangente d' équation
y = x.
x3
De plus, au voisinage de 0, on a f (x) − y = , donc
6
1. si x > 0 ⇒ g(x) − y > 0 ⇒, alors la courbe de f se trouve au-dessus de la tangente ;
2. si x < 0 ⇒ g(x) − y < 0, alors la courbe se trouve au-dessous de la tangente.
On déduit que la tangente à la courbe de f en (0, 0) change de position au V (0) pour x
positif et x négatif par conséquent le point (0, 0) est un point d' inexion.
3. Branches innies
Soient I un intervalle non borné et f une fonction dénie sur I à valeurs dans R. On
suppose que f admet au V (+∞) (resp. V (−∞)) un DL généralisé de type

ak 1
f (x) = a0 x + a1 + k
+ o( k ), k ≥ 1, ak 6= 0.
x x
Alors la fonction f admet au V (+∞) (resp. V (−∞) ) une asymptote d'équation

y = a0 x + a1 .
ak
De plus le signe de indique la position de la courbe de f par rapport à cette asymptote.
xk
Exemple 6.18. Déterminer les équations des asymptotes au voisinage de ±∞ et leurs
positions par rapport à la courbe de la fonction
p
f (x) = x2 − 3x + 2.
1
Pour déterminer son DL(∞) , on pose y = , on a x = y1 , on obtient
x
r s p
1 1 3 1 − 3y + 2y 2 1 − 3y + 2y 2
f( ) = 2
− +2= = .
y y y y2 |y|

Au voisinage de +∞ : on remarque que y est au V (0+ ) donc y > 0, et on a


p
1 1 − 3y + 2y 2
f( ) = .
y y

On calcule le DL(+∞) de f à l' ordre 1 ( au moins) en la variable y. Puisque la fonction


1 − 3y + 2y 2 est divisée par y donc on calcule son DL(0) à l' ordre 2 ( au moins).
p
y 7→
En utilisant le DL(0) des fonctions usuels :
√ 1 1
1 + u = 1 + u − u2 + o(u2 ) ,
2 8
posons u = −3y + 2y2 , u(0) = 0 et u2 = 9y2 + o(y2 ). On a :
1 1 1 1
f ( ) = [1 + (−3y + 2y 2 ) − (9y 2 ) + o(y 2 )]
y y 2 8
1 3 1
= [1 − y − y 2 + o(y 2 )]
y 2 8
1 3 1
= − − y + o(y) .
y 2 8
Revenons à x pour voir que :
3 1 1
f (x) = x − − + o( )
2 8x x
Ainsi, l'équation de l'asymptote au voisinage de +∞ est donnée par
3
y =x− .
2
1
Aussi, f (x) − y = − < 0 (x est positif, puisqu'il est au voisinage de +∞), donc la
8x
courbe de f se trouve au-dessous de l'asymptote.
Au voisinage de −∞ : lorsque x → −∞, on a y → 0− donc y < 0, ainsi
p
1 1 − 3y + 2y 2
f( ) = .
y −y
En faisant les mêmes calculs et en divisant cette fois par −y, on obtient
3 1 1
f (x) = −x + + + o( )
2 8x x
Par conséquent, l'équation de l'asymptote au voisinage de −∞ est donnée par
3
y = −x + .
2
1
De plus, f (x) − y = < 0 (on est au voisinage de −∞, donc x est négatif), par
8x
conséquent, la courbe de f se trouve au-dessous de l'asymptote.

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