Je Crois aux
VISIONS
LE, TEMOIGNAGE SAISISSANT D'UN HOMME
DONT LA VIE EY LE MINISTERE ONT ETE
PUISSAMENT MARGUES PAR DES VISIONS DE
PAR KENNETH E-HAGIN
“Tue orgh: 1 BELIEVE IN VISIONS (French)
Table des Matiéres
‘Comment Dieu me Releva d'un Lit de Mort
pour précher ’Evangile . 7
4B
Monte par ici! «
Si Penseigne du doute .
‘Comment Satan influence nos vies
aujourd'hui a
Je suis venu répondre a ta pride .....s... 101
La visite de Nange 103
Un visiteur & Phopital « 107
Le Hleuve de louange . BT
Le message de ange - MalChapitre 1
“omment Dieu me releva
d'un lit de mort pour précher V’évangile
“Il est mort”. Telle fut la déclaration du médcin
accoucheur lorsque je naquis prématurément le 20 aoa
1917, dans une maison du lotisement N° 900 de la ruc
“East Stand fer” A Mckinney au Texas
Ma grand-méte était présente. Elle m’a raconté que
jene donnais pas designe de vie. Le médecin me croyant
mort me déposa au pied du it. Puis avec I'aide de grand-
sire, il repritles soins auprés de Maman dont état était
grave. Elle avait ét€ trés malade durant les semaines
précédant ma naissanee.
‘Trois quarts dheure plus tard, ma mére se trouvant
‘mieux, le médecin dit qu'il devat aller chercher du maté-
riel 4 Son cabinet. Aprés son départ, Grand-mére me
ramassa dans intention de me mettre ailleurs. Décelant
soudain un signe de vie, elle me lava, m'enfila une petite
robe, mais elle dut utiliser une couche de fortune car”
JFaurais disparu tout entier dans une couche de taille
normale. Quand elle me pesa, je faisais un peu plus de
eux livres avec la couche et la petite robe ; sans les
vétements, je n’atteignais pas deur livres.
Maintenant, en dépit des progrés de la médecine, des
techniques plus avancées et des couveuses utilisées pour
les prématurés, les chances de survie d'un bébé de moins
de deus livres sont pratiquement nulls. IIn'y avait pasde
couveuses époque et je suis né & la maison, mes
chances étaient done inexistantes
“Le bébé est mort”
Peu de temps aprés, le médecin était de retour.
1Grand-mére lui demanda comment alimenter le
nouveau-né. “Le bébé est mort” répondit-il, je l'ai déja
examiné”. Quand elle lui répliqua que j’étais vivant,
qu'elle m’avait lavé et habillé, i] saisit dans sa poche un
échantillon d’alimentation pour nourrisson en disant :
“donnez-lui cela, le sachet durera plus longtemps que le
bébé”.
Grand-mére appréta ces aliments et me les donna.
Le paquet terminé, elle me nourrit avec du lait. Elle me
donnait la becquée avec un compte-gouttes et disait
n’avoir jamais vu quelqu’un de si minuscule, A peine plus
grand que son peigne. Parfois, racontait-elle, une seule
goutte de lait dans la bouche suffisait 4 m’étrangler et a
m’étouffer a en devenir bleu.
Je n’ai pas eu une enfance normale car je suis né avec
une malformation cardiaque qui m’interdisait les activités de
mon Age. Sans étre complétement handicapé, mes possi-
bilités étaient limitées. Je ne pouvais ni courir ni jouer
comme les autres enfants.
En ce temps-la, on n’allait pas a lécole avant sept
ans. J’appris cependant & lire a six ans. Mon frére allait
déja en classe et jutilisais ses livres. Puisque je ne pouvais
me servir de mon corps, et bien ! je me servais de mon
intelligence.
Dés mes débuts scolaires, je me rendis compte de la
tendance des enfants a exploiter la faiblesse des autres.
Pétais convaincu que cela leur démontrait leur propre
force. Incapable de lutter pour me défendre, car j‘en
aurais aussitét perdu le souffle a en perdre connaissance,
je résolus de trouver une compensation
Ily avait justement un élave de trois ans plus 4gé que
les autres parce qu’il avait triplé la classe. C’était le dur de
la récréation. Quand il se précipitait sur 'un d’entre nous,
il ’assommait instantanément. Sachant que je ne pouvais
me battre, il semblait prendre plaisir 4 me provoquer. Je
dénichai, un jour un morceau de chevron de cinquante
centimétres de longueur environ. Et lors de l’attaque
suivante, je m’en saisis, m’élancai sur lui et le frappai A la
téte. I] en perdit connaissance pendant quarante minutes
et apprit dés lors A me laisser tranquille. Quand on ne
peut pas se battre, il faut bien se défendre d’une maniére
ou d'une autre. C’est ce que j'ai fait. Mon frére plus agé
Vapprit également & ses dépens : il m’est arrivé de le
frapper A la téte avec un marteau et de lui faire perdre
connaissance pendant trois quarts d*heure
Les années passaient. Je demeurais trés petit pour
mon ge. Mon frére me disait que je ne serais jamais plus
grand que ce voisin 4gé de 56 ans qui pesait a peine 40
kilos et avait la taille d'un gamin de 10 ans. Quand il
voulait obtenir quelque chose de moi, il me menagait en
ces termes : “a 12 ans tu deviendras une fille si tu refuses
de m’obéir !” Bien entendu, il prenait ses distances lors-
qu'il tenait de tels propos et se sauvait en courant ! Il
savait que j’étais prét a le frapper avec tout ce qui me
tombait sous la main !
Jétais encore trés jeune lorsque mon pére aban-
donna ma mére avec ses enfants, lui laissant toute la
responsabilité matérielle et morale de la famille. A Page
de 9 ans, je vins habiter chez mes grands-parents mater-
nels. La santé de ma mére n’était pas brillante, elle avait
besoin de soutien pour nous élever.
Cloué au lit d V'age de 15 ans
A 15 ans, plus exactement 4 mois avant mes 16 ans, jedus garder le lit définitivement. Cinq médecins s’étaient
penchés sur mon cas. L’un d’eux avait exercé a la clinique
Mayo. Grand-pére, sans étre trés riche, avait une certaine
aisance. Il avait acquis un bout de propriété pendant la
crise économique lorsque les terrains ne valaient pas
grand’chose. Si les médecins de la clinique Mayo avaient
été en mesure de me soigner, c’est 14 qu'il m’aurait
envoyé. A leurs dires, tout au moins, leur confrére de
Mayo était l'un des meilleurs médecins d’ Amérique. Et si
celui-ci déclarait qu’il n’y avait rien a faire dans mon cas,
un voyage a Mayo était purement et simplement de l’ar-
gent perdu. Ils étaient unanimes & affirmer qu'il n’y avait
aucun espoir et que je n’avais pas une chance sur un
million de vivre. A s’en tenir a la science médicale, per-
sonne dans mon état n’avait vécu, a leur connaissance,
au-dela de 16 ans.
Jour aprés jour, semaine aprés semaine, je restais
étendu sur mon lit de souffrance, me demandant pour-
quoi j’en étais 1a. Je savais que mon ceeur fonctionnait
mal sans comprendre exactement en quoi, car les méde-
cins ne m’avaient rien précisé. J’appris plus tard que
jravais deux graves malformations cardiaques. La paraly-
sie gagnait progressivement tout le corps. Je me revois
encore avec un verre d’eau a cété de mon lit ! je voulais
boire et me demandais pourquoi je ne parvenais pas a
l’atteindre. Aprés 45 minutes de concentration et d’ef-
forts je réussis 4 le toucher de la main, mais il me fut
impossible de le soulever. L’un des médecins affirmait
que j’étais menacé de paralysie générale.
Je passais par des périodes d’inconscience totale.
Trois semaines pouvaient s’écouler sans que je me rende
compte de rien. Ma mére et ma grand-mére m’alimen-
taient et prenaient soin de moi.
Sétais aussi désemparé qu'un bébé. J’en arrivai au
point de ne presque plus les entendre. Elles m’ont raconté
par la suite qu’elles avaient beau mettre la bouche tout
prés de mon oreille et crier a pleine voix, j’entendais a
peine, comme si elles étaient trés loin de moi. J*étais, je ne
sais trop oll, quelque part entre le domaine du réel et de
Vimaginaire.
J'ai €té en enfer
Au cours de la premiére soirée de cette période ott je
me suis vu condamné définitivement au lit, j'ai donné
mon cceur au Seigneur et je suis né de nouveau. C’était un
samedi, trés exactement le 22 avril 1933 a dix-neuf heures
quarante, Cela se passait dans une chambre exposée au
midi et située au n° 405 de la rue du Collége du Nord &
Mckinney au Texas.
Un peu avant cet événement, mon cceur avait cessé
de battre et mon esprit -I'homme spirituel qui vit dans
mon corps- avait quitté mon corps. Au moment oii la
mort m’avait saisi, Grand-mére, mon plus jeune frére et
Maman étaient assis dans la chambre. J’eus a peine le
temps de leur dire au revoir. Mon étre intérieur s’était
précipité hors de mon corpset l'avant abandonné étendu,
mort et glacé, les yeux fixes. J’étais descendu, descendu,
descendu, jusqu’a ce que les lumiéres de la terre s'estom-
pent dans le lointain. Je ne dis pas que j’étais évanoui. Je
ne dis pas non plus que j’étais inconscient. Je suis stir quejétais bien mort. J’avais le regard fixe, mon coeur ne
battait plus, je n’avais plus de pouls.
Les Ecritures disent, a propos des perdus, qu’ils sont
“sjetés dans les ténabres extéricures ott il ya des pleurs, des
lamentations et des grincements de dents’. (Mt 25:30).
Plus je descendais, plus il faisait noir, jusqu’a Pobscurité
complate. Impossible de distinguer ma main a proximité
de mes yeux... Plus je descendais, plus il faisait chaud et
plus atmosphere devenait suffocante. Finalement, bien
au-dessous de moi, je discernai des lumiéres vacillantes
sur les murs des cavernes des damnés. Elles provenaient
des feux de lenfer. Un globe géant de flammes ourlé de
blanc m’attira, comme un aimant attire le métal.
Je ne voulais pas aller la, mais mon esprit était attiré
vers ce lieu exactement comme le métal saute sur ’aimant
Impossible d’en détacher le regard ! La chaleur me saisissait
en plein visage. Bien des années se sont écoulées depuis...
je revois la scéne aussi nettement qu’alors. Cest aussi
frais dans ma mémoire que si cela venait de se produire.
J’arrivais done a entrée de l'enfer. Les gens deman-
dent : “A quoi ressemble la porte de l’enfer?” je ne saurais
répondre. Pour la décrire, il faudrait avoir un point de
comparaison. Ainsi, par exemple, comment expliquer
quoi ressemble un arbre a quelqu’un qui n’en a jamais vu
de sa vie?
Parvenu ala porte de lenfer, je fis halte, momenta-
nément car je ne voulais pas entrer ! Il s’en fallait de
quelques centimetres ou d’un pas de plus pour que je sois
définitivement perdu et que je ne puisse jamais plus sortir
de cet épouvantable lieu !
S’étais presque au fond de labime, lorsque je pris
conscience de la présence d'une sorte d’étre spirituel a
mes cétés, Je ne l'avais pas encore remarqué car j’étais
incapable de détourner mon regard des feux de lenfer.
Mais au moment oi je m’arrétai, cette créature m’agrippa
le bras pour me faire entrer.
A cet instant se fit entendre une voix. Elle venait de
trés loin au-dessus des ténébres, au-dessus de la terre,
au-dessus des cieux. Je ne sais si cette voix était celle de
Dieu, de Jésus ou d’un ange... Je ne voyais pas la per-
sonne qui parlait et ne comprenais pas ce qu’elle disait,
(elle ne parlait pas en anglais) mais sa parole résonnait
partout en ce lieu des damnés et le secouait comme une
feuille au vent, obligeant cette créature a lacher prise. Je
n’eus pas a faire demi-tour : une puissance invisible me
saisit. me tira de la fournaise et me ramena dans la pénom-
bre de ces ténébres absorbantes.
Je remontai ensuite au niveau supérieur de Vabime et
revis les lumiéres de la terre. J‘'apergus la maison de mes
grands-parents et retournai dans ma chambre en traver-
sant le mur
C%était aussi réel pour moi que toutes les fois ot j'en
avais franchi la porte, avec cette différence que mon
esprit n’avait pas besoin de porte. Je réintégrai mon corps
aussi facilement qu'un homme enfile son pantalon le
matin, par le chemin que j’avais emprunté en sortant: par
la bouche.
Je me mis a parler A Grand-mére. “Mon gargon,
répondit-elle, je croyais que tu étais mort !”
Mon arrigre grand-pére était médecin. Elle avait
travaillé avec lui et avait acquis une certaine expérience a
propos de la mort en effectuant, a l’occasion, des toilettesmortuaires, “Et pourtant, m’a-telle confié plus tard, j'en
ai appris bien davantage avec toi. Tu étais mort. Tu
navais plus ni pouls ni battements de coeur et ton regard
était fixe’.
“Je vais mourir’”
“Grand-mére, dis-je, je vais mourir de nouveau. Je
suis en train de mourir, Ou est ma mére ”
“Ta mére est dehors”, répondit-elle. Et je !entendis
alors prier pleine voix sous le porche oti elle faisait les
cent pas.
“OU est mon frére 7” demandais-je.
“IL est parti a toute allure chez les voisins, pour
appeler le médecin” répondit-elle. Quand on est prét a
sen aller, on a besoin de la présence de quelqu'un. Ona
peur ! ““Grand-mére, dis-je, ne me laisse pas ! J’ai peur de
mourir pendant ton absence ! Il me faut quelqu’un pres
de moi. Ne me laisse pas seul !"’ Grand-mére me prit dans
ses bras.
Sajoutai : “Dis au-revoir 4 Maman de ma part.
Dis-lui que je !'aime. Dis-lui combien j’ai apprécié tout ce
qu'elle a fait pour moi et pour chacun de nous. Dis-lui
que si j’ai fait venir des rides sur son visage ou si elle s'est
fait des cheveux blancs A cause de moi, je le regrette
vraiment et lui en demande pardon”,
Et comme je me sentais glisser : “Grand-mére ! Je
m’en vais de nouveau ! tu as été une seconde mére pour
moi, quand la santé de Maman s'est détériorée. Je t'aime,
tu le sais. Maintenant je m’en vais et, cette fois-ci, je ne
reviendrai pas”. Je l'embrassai et lui dis au-revoir.
Je savais que jétais en train de mourir sans étre prét
a rencontrer Dieu.
Mon ceeur cessa de battre pour la seconde fois, Cette
expérience est aussi vive pour moi qu'elle était a l'’épo-
que, il ya un demi-siécle. Je sentis l'arrét de la circulation
sanguine et I'engourdissement de mes orteils qui gagnait
progressivement les pieds, les chevilles, les genoux, les
hanches, l'estomac et le coeur. Je m’élancai hors de mon
corps ct recommengai & descendre, descendre, descen-
dre... Oh ! je sais ! cela n'a duré que quelques secondes,
mais cela me semblait une éternité !
Je descendai done dans les ténébres jusqu’a ce que
s’évanouissent les lumiéres de la terre. Et, tout en bas, la
méme expérience se renouvela : une voix parla du ciel et
mon esprit quitta une seconde fois ces licux et rentra dans.
ma chambre et dans mon corps. Varrivai cette fois au
pied du lit, c’était la seule différence avec lexpérience
précédente.
Je m’adressai encore 4 Grand-mére : **La prochaine
fois, je ne reviendrai plus. Ow est Grand-pére? Je veux lui
dire au-revoir”. “Mon enfant, répondit-elle, tu sais que
Grand-pére est allé du cété est de la ville encaisser des
loyers”. “Oh oui! je m’en souviens maintenant. Je Pavais
oublié. Dis-lui au-revoir de ma part. Je n’ai jamais su ce
que c’était que d’avoir un pére. Mais Grand-pére a été
pour moi ce qui se rapproche le plus de Midée que je m’en
fais. 1] m’a donné une maison quand je nen avais aucune.
Dis-lui ma reconnaissance. Dis-lui que je l'aime bien.
Dis-lui au revoir pour moi”.
Je lui confiai un dernier message pour ma sceur et
mes deux fréres et mon caur cessa de battre pour la
troisiéme fois. Je sentis encore la circulation du sang10
s'arréter ct je m’élangai hors de mon corps et recommen-
gai A descendre
Les deux autres fois, je m’étais dit : Non ! cela ne
marrive pas vraiment 4 moi. Ce n'est pas possible que ce
soit vrai ! Ce doit étre une hallucination, Mais cette fois-la
je pensai : C'est la troisiéme fois que cela arrive et désor-
mais, je ne reviendrai plus !" Les ténébres m'envelop-
paient de toute part, plus épaisses que celles de la nuit la
plus noire
1 horreur de Venfer
II n'est pas de mots pour décrire Phorreur de l'enter.
Les gens traversent l’existence si satisfaits d’eux-mémes,
si insouciants... comme s‘ils n’auraient jamais a affronter
Venter. Mais la Parole de Dieu et mes propres expériences
mont enseigné le contraire. J'ai expérimenté la nuit noire
de linconscience, mais nulle obscurité n'est comparable
celle des “téndbres extérieures”.
Lorsque je descendis pour la troisigme fois, mon
esprit se mit a hurler ; “Dieu, j'appartiens a I'Eglise ! je
suis baptisé d'eau !"" Jattendais la réponse... Mais il n'y
eut pas de réponse, sice n'est l’écho de ma propre voix qui
se moquait de moi. Pour échapper a l'enfer et parvenirau
ciel, il ne suffit pas en effet d’étre membre d'une église ou
baptisé d'eau... “Il faut naitre de nouveau” dit Jésus (Jn
3:7). Je crois certes, a la valeur du baptéme d'eau, mais
seulement apres la nouvelle naissance. Je crois également
qu'il faut fréquenter une église, mais seulement aprés a
nouvelle naissance. Si vous vous contentez d'aller a
Péglise et d’étre baptisé d'eau, sans étre né de nouveau,
vous irez en enfer
"
Je criai de nouveau encore plus fort : “Dieu ! j'ap-
partiens a 'Eglise ! je suis baptisé d’eau !" J’attendais la
réponse... Mais rien ! Excepté I’écho de ma voix dans les
ténebres...
Si je me mettais aujourd’ hui a pousser de semblables
cris d’épouvante devant une assemblée, je ferais une peur
horrible a tout le monde ! Je n’hésiterais pourtant pasa le
faire si cela pouvait permettre aux gens d’éviter enfer et
aller au ciel. Je hurlai done : “DIEU ! DIEU ! SAP-
PARTIENS A L'EGLISE ! JE SUIS BAPTISE D'EAU!
L’écho de ma voix était la seule réponse.
Je me trouvai encore au fond de l'abime. Je sentai
de nouveau la chaleur me saisir en plein visage. Je parvins
a entrée, aux portes de l'enfer. La méme créature me prit
le bras, F'avais lintention d'engager le combat pour ne
pas entrer, mais je réussis seulement & freiner un peu la
descente. Cette créature me saisit done parle bras. Alors,
Dieu merci! La méme voix retentit. Je ne sais qui c’était.
Je ne vis personne. J'entendis simplement cette voix.
Signore ce qu'elle a dit mais, en tous cas, Venfer se mit
trembler et cette créature me lacha le bras.
Je fus comme aspiré en arriére. Je fus tiré en arriére
loin de entrée de enfer et je pénétrai dans la pénombre.
Puis je fus tiré en haut, la téte la premigre
Tandis que je remontai a travers l'obscurité, je me
mis a prier. Mon esprit, 'homme intérieur, est un étre
éternel, c'est "homme spirituel. Je commengai donc &
prier : “Oh Dieu ! Je viens A toi, au nom du Seigneur
Jésus-Christ. Je te demande de me pardonner et de me
purifier de tout péché”.
Sarrivai sur le c6té de mon lit. La seule différence2
entre ces trois expériences,c’est que la premiérefois, je me
retrouvai sous le porche de la maison, la deuxiéme au
pied du lit, et la troisigme sur Mun des cdtés du lit
En réintégrant mon corps, ma voix saisit la priére, en
plein milieu d’une phrase et la poursuivit, Car favais
commencé & prier en esprit. I! n'y avait pas alors la
densité de circulation actuelle. Cela se passait en 1933 et
lon était en pleine dépression. Mais on m’a dit que ma
voix et celle de Maman sous|e porche portaient tellement
qu'il y eut un encombrement de circulation de chaque
coté de la maison, On m’entendait prier A Pintérieur de ka
maison et I’on entendait aussi Maman prier a pleine voix
sous le porche
Je jetai un coup d’eeil sur la pendule: il ait dix-neut
heures quarante. C'est a cette heure exactement que je
suis né de nouveau par la grace de Dicu en réponse aux
prigres de ma mére.
Je me sentais tellement bien ! On aurait dit qu’un trés
lourd fardeau s*était détaché de ma poitrine. J’étais heu-
reux et joyeux en esprit, merveilleusement a Vaise. Pour-
tant, je ne me portais pas mieux physiquement. On avait
appelé les médecins, Ils avaient averti ma famille que
jallais mourir. Je pensais méme que cela se produirait au
cours de la nuit. Mais cette pensée ne me tracassait plus.
Je savais que j'étais prét !
Cette expérience de retour a la vie n'est pas nouvelle:
Jésus a ressuscité trois personnes : Lazare, la fille de
Jairus et la fille dela veuve. Lapétre de Pierrea ressuscité
Dorcas, l'apétre Paul a ressuscité un jeune homme. D’au-
tres ensuite, tout au long de histoire de I’Eglise, ont fait
de semblables expériences.
13
Ce qu'il y ade meilleur au monde
Au moyen de cette expérience, le Seigneur ma
conduit a la connaissance du salut. N’est-ce pas ce qu'il y
ade meilleur au monde? J’étais plein de reconnaissance
la pensée d’étre juste aux yeux de Dieu ! Si je devais
mourir avant le matin, désormais ce serait pour étre avec
Lui!
Toutes les nuits, une fois les lumigres éteintes et ma
famille couchée, je restais seul avec mes pensées. Je réflé-
chissais et priais beaucoup, je m’en souviens parfaite-
ment. Je remereiais Dieu de m’avoir sauvé et d’étre son
enfant.
Je lui disais : “Je vais m’endormir en souriant et en te
louant. De cette maniére, si je meurs pendant la nuit, on
me retrouvera le sourire aux lévres et le ceeur plein de
louanges”. Tout en bénissant ainsi le Seigneur, je som-
brais dans le sommeil. Je n’ai jamais eu besoin de somni-
feres. Il en est de méme aujourd'hui.
La Bible dit que Dieu “comble son bien-aimé qui
dort”. (Ps 127/2) Je suis son bien-aimé, comme l'est
ailleurs tout chrétien. Chacun peut s'approprier ce ver-
set, en remercier le Seigneur et s‘endormir en paix. Ainsi,
plus besoin de tranquillisants !
Le lendemain matin, je fus réveillé par les rayons du
soleil caressant mon lit. Aussitét, je louais Dieu. Je le
remerciais pour la lumiére d'un nouveau jour. J'avais a
coeur de rendre grace pour le soleil, les arbres et les fleurs.
pour les prés et pour les feuillages. Je le remerciais pour le
chant des oiseaux, pour toutes ces petites choses si éton-
nantes, si merveilleuses, si belles !14
Je n’avais jamais entendu personne louer Dieu de
cette maniére, mais quand on a le coeur en harmonic avec
le Seigneur, quand on se sent prét pour le ciel, on déborde
inévitablement de louange. Je ne savais encore rien de la
guérison divine. Je ne savais pas que Dieu répondait a ce
genre de prigre. Mais je remerciais le Seigneur de m‘avoir
fait échapper a la mort et a Penfer !
‘A midi, Grand-mére m’apportait le déjeuner sur un
plateau, Je remerciais Dieu pour cette nourriture. “Sei-
gneur, disais-je, d'ici la tombée de la nuit, je ne serai plus
ici. Je vais sans doute mourir cet aprés-midi. Mais je suis
tellement content d’étre sauvé, tellement content que tu
ne m’aies pas laissé aller en enfer ! tellement content de
rétre pas resté prisonnier au fond de Pabime !*
Puis venait le soir et de nouveau, la solitude et l'obs
curité. Je louais encore et toujours le Seigneur. Je lui
disais une fois de plus que je mourrais probablement
pendant la nuit et je le remerciais encore d’étre sauvé et
prét a le rencontrer, Je m’endormais en souriant et en le
bénissant. Il en fut ainsi jour aprés jour, semaine apres
semaine, mois aprés mois.
A la fin de cette année, lorsque le temps se mit &
fraichir, mon état s‘améliora un peu. Grand-mére arrivait
& m’asseoir dans mon lit, elle calait ensuite sa Bible
devant moi. Je raconte souvent que j‘étais alors un jeune
baptiste lisant la Bible méthodiste de sa grand-mére
Au début, je pouvais a peine tenir dix mitiutes, aprés
quoi je ne voyais plus clair. Les jours suivants, j'arrivais 4
lire pendant dix ou quinze minutes. Au bout de quelques
15
semaines, je pouvais prolonger la lecture une heure de
suite. Et finalement, je parvins a lire aussi longtemps que
je le désirais.
; Jravais fréquenté lécole du dimanche les années
précédentes. Je ne sais plus quand j'y suis allé pour la
Premiére fois. Il me semble avoir prié toute ma vie. Je ne
peux méme pas me rappeler ma premiere lecture de la
Bible. Mais jusqu’a cette soirée du samedi 22 avril ot
Dieu me donna un apercu de enter, je n’étais certaine-
ment pas né de nouveau. On peut ainsi étre “religieux”
sans étre un enfant de Dieu “né de nouveau”. Aprés la
nouvelle naissance” la Bible que l'on a pu lire toute sa
vie, parait soudain différente. En lisant la Bible de Grand-
mére, j'ai découvert que Jésus-Christ est le méme hier
aujourd'hui et pour toujours. :
Comme les médecins avaient décrété que je pouvais
mourir d'un moment a l'autre, je commengai par le Nou-
veau Testament en me disant : “puisque je peux mourir
dans dix minutes, utilisons bien ces dix minutes ou le
temps qui me reste a vivre, et commencons par la”.
Le verset qui a changé toute ma vie
Je parcourus ainsi tout |'Evangile de Matthieu puis
commengai la lecture de Marc ott je découvris ce verset
qui allait transformer ma vie : “Par conséquent, je vous le
dit, tout ce que vous demandez dans la priére croyez que
vous I’avez recu et cela vous sera accordé”. (Me 11:24)
Sans aucun doute, le salut est ’événement le plus
important qui soit. Mais imaginez un peu les désirs bra-
lants que l'on peut éprouver quant 4 la santé, la guérison
etla vie, si l'on n’a pas eu d’enfance normale, si l'on a été16
malade toute sa vie, si l'on est cloué au lit pendant des
mois en sachant que ce sera bientét un lit de mort...
Moi qui révais d’étre bien portant et fort ! Et voila
que dans ce verset des Ecritures, Jésus disait : “Tout ce que
vous demandez en priant, croyez que vous l'avez recu et cela
vous sera accordé !”” C’était comme si on allumait une
lumiére resplendissante dans une piéce obscure. Savez-
vous combien il fait noir, méme en plein jour, quand on
est enfermé entre quatre murs, a fixer désespérément le
plafond avec un sentiment de radicale impuissance ?
Jignorais alors ce que dit le psalmiste : “Ta Parole
est une lampe a mes pieds et une lumiére sur mon sentier”.
(Ps 119:105) Mais, sans connaitre ce verset, j’en fis l’expé-
rience. Toute ma chambre sembla soudain envahie de
lumiére et cette Iumiére brillait en moi. Je n’oublierai
jamais cette expérience ni cette Parole de |’Ecriture. Elles
sont définitivement gravées dans mon ceeur.
Le démon, bien entendu, me guettait pour semer le
doute dans mon coeur. II se manifesta sur le champ. Je ne
soupgonnais pas que c’était lui, Je n’avais a l’époque nile
discernement spirituel ni la connaissance de la Bible
nécessaires pour le reconnaitre.
Subtilement donc me vint la pensée que ces mots :
“tout ce que vous demandez” s’appliquaient uniquement
aux choses spirituelles et ne concernaient pas le domaine
physique. Peut-étre signifiaient-ils simplement : “tout ce
que vous demandez sur le plan spirituel ?”
Ainsi s’éteignit cette merveilleuse lumiére. Le doute
avait soufilé la chandelle de la foi. Je me trouvais de
nouveau dans lobscurité pour avoir accepté les pensées
7
suggérées par Satan. Je croyais ce qu'il me racontait : “Il
n'y a plus d'espoir pour toi. Tu vas mourir,.."
Je décidai de faire venir mon pasteur pour lui
demander la signification de ce verset de Marc. Quand je
repense cela maintenant, je mesure combien il est
insensé de demander & quelqu’un si Jésus a bien dit la
vérit Mais tout cela était tellement nouveau pour moi'et
j'avais une telle confiance en mon pasteur ! Il aurait pu
me dire n’importe quoi, je l’aurais cru. Je ressemblais &
bien des personnes qui se fient aux hommes plurét qu’a
jeu. .
Vivons de la Parole de Diew
_,__Je m'efforce d'apprendre aux gens auprés desquels
Fexerce mon ministére & ne pas accepter n’importe quoi
sous prétexte que c'est moi qui le dis. Ce n’est pas une
garantie. Si je ne peux prouver l’authenticité de ce que
Jaffirme par la Parole de Dieu, alors ne le croyez pas ! Ne
lacceptez pas ! Personne n’a le droit d'imposer ses thé-
ories ou ses doctrines favorites a qui que ce soit. Pour ma
part, je me garde d'imposer mes convictions aux autres.
Vivons la Parole de Dieu !
Je désirais tant parler de ce verset 4 mon pasteur...
J’appelai Grand-meére et la priai d’aller le chercher. I]
habitait prés de chez nous. Elle se rendit donc au presby-
tere et le fit demander. Elle lui exprima mon désir de le
voir. Le pasteur répondit qu'il était trés occupé ce jour-la,
mais qu'il viendrait le surlendemain. Elle lui suggéra de
venir de bonne heure parce que j’étais alors plus en forme.
Passé dix heures du matin, je tombais dans une sorte de18
torpeur pour le reste de la journée. II promit de venir vers
huit heures et demie.
Savais été trés assidu a I’école du dimanche, les
années précédant mon invalidité et pourtant, ce pasteur
n’était pas venu me voir une seule fois, depuis que j’étais
malade.
Quand arriva le mardi, jour fixé pour la visite tant
attendue, j’étais impatient de poser les questions qui me
tenaient tant a coeur. Huit heures trente passa, puis vint
neuf heures... J°attendais anxieusement. Neuf heures
trente, dix heures... Toujours personne : Il n’a jamais
donné signe de vie, bien que je sois resté alité une année
encore aprés cet incident. Jétais effondré sous le coup de
la déception.
‘rai réalisé par la suite qu’il valait mieux qu'il ne
vienne pas car il m’aurait induit en erreur. Au lieu de
susciter en moi la foi pour ma guérison, i! aurait bien au
contraire renforcé les doutes que j'avais déja a ce sujet.
Comme mon pasteur n’était pas venu, Grand-mére
alla en chercher un autre en qui elle avait grande
confiance, dans un autre quartier de la ville. Elle le mit au
courant de ma situation et de mon désir de le rencontrer.
Il s’engagea également a venir. Mais lui non plus ne tint
pas sa promesse. J'étais de nouveau en larmes aprés cette
seconde désillusion. Ce fut pourtant, cette fois encore,
une bénédiction. (Ainsi pleurons-nous dans bien des cir-
constances qui nous sont finalement profitables. Nous ne
comprenons pas sur le moment. Mais nous ne pleurerions
pas si nous pouvions pénétrer l'avenir).
Une de mes tantes, membre d’une autre église, m’as-
sura que son pasteur, lui, viendrait. Quant a moi, j'étais
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bien sdir, cette fois qu'il ne viendrait pas plus que les deux
autres. Ma tante était responsable de ’école du dimanche
de son église. Pendant les années ot j’en avais “age, entre
neuf et onze ans, je faisais partie de son groupe. Naturel-
lement, je connaissais son pasteur et je n'avais pas man-
qué une réunion.
Voici le consolateur de Job
Jentendis un jour frapper a la porte. Quelqu’un de
ma famille alla ouvrir. A instant ott jentendis la Voix du
visiteur je reconnus celle de ce pasteur. Mon ceeur bondit
de joie ! J'allais enfin comprendre le sens de ce fameux
verset. Le pasteur saurait stirement dissiper la confusion
qui régnait dans mes pensées. Et si cette Parole de I’Ecri-
ture correspondait bien & ce que je croyais, eh bien !
Jallais sortir de mon lit !
A cette époque on n’autorisait la présence que d’une
personne a la fois dans ma chambre. Le pasteur entra
done seul. Je ne le vis réellement qu’au moment ot il se
pencha sur moi. Alors seulement son visage entra dans
mon champ de vision.
__ Partiellement paralysé de la gorge et de la langue,
j'étais incapable de parler distinctement et j'avais tant de
choses a dire ! I] me fallait parfois un long moment pour
articuler quelques syllabes. Mon cerveau semblait ne pas
fonctionner correctement. II m’arrivait de bafouiller pen-
dant dix minutes avant de parvenir a poser une question.
Ce jour-la, je remuai donc la bouche et les lévres
essayant d’articuler quelque chose. Je m’efforgai de pro-
noncer le nom du pasteur, de lui demander de prendre ma20
Bible, de Pouvrir a Pévangile de Mare au chapitre [Tet au
verset 24 et de m'expliquer ce que cela voulait dire, Mais
les mots ne voulaient pas sortir, je n’arrétais pas de
bégayer.
‘Avant méme que j'aie réussi a balbutier quoi que ce
soit, le pasteur me jugeant incapable de m'exprimer.
déclara d'une voix onctucuse et condescendante en me
tapotant la main: “Sois simplement patient, mon gargon,
d'ici quelques jours, TOUT sera fini”. Et laissant retomber
ma main, il quitta ma chambre
Alors qu'il n’avait nullement prié pour moi, le pas-
teur se mit ensuite a prier avec ma famille réunie dans la
salle de séjour. Je ne sais pourquoi mon ouie devint trés
sensible a ce moment-la et je saisis distinctement chacune
de ses paroles. II ne priait pourtant pas bien fort, “Pére
céleste, disait-il, nous te demandons de bénir cette chére
grand-mére et ce cher grand-pére qui seront bientot en
deuil de leur petit-fils. Prépare leurs cocurs en vue de cette
heure sombre qui approche”.
A ces mots, je me sentis comme le méchant petit
gargon puni et mis au coin par son maitre. L’écolier peut
bien paraitre supporter la punition, mais au fond, il ne
Faccepte pas. J’étais révolté comme lui. Je ne pouvais
m’exprimer audiblement, mais intérieurement je m’écriai
“Mais je ne suis pas encore mort !”
Jentendais le pasteur poursuivre sa priére : “Bénis le
caur brisé de cette mére sur le point de perdre son fils”.
Maman qui avait conservé une petite lueur d'espoir, la
perdit alors et fondit cn larmes
at
Organisation de mon enterrement
Apreés le départ du pasteur, Grand-mere vint me
demander s‘il ne conviendrait pas que ce soit lui qui
préside mon enterrement puisqu’ll était le seul A étre venu
me voir. Facquies
“Quels cantiques désires-tu pour cette cérémonie ?”
demanda-t-elle. “Je n'ai aucune préférence, répondis-je,
ils peuvent bien chanter tout ce qui leur plaira”. Elle en
suggéra deux ou trois. “Parfait, parfait...” fis-je. Elle me
parla méme des porteurs de cercueil et proposa quelques
hommes. “D'accord, d’accord...” répétai-je. Et pour
comble, Maman me demanda ou j’aimerais étre enterré!
Puis toutes deux me quittérent.
Le soleil resplendis
ma chambre !
ait dehors et il faisait si noir dans
Tout cela m'avait complement anéanti. Je gisai
immobile sur mon lit trente jours durant, abandonnant la
partie, attendant la mort. Ce mois passé, je repris la
lecture de la Bible. Impossible de me détacher de ce
versct: “Tout ce que vous demandez en priant, croyez que
vous avez recu et cela vous sera accordé”.
Finalement, poussé 4 bout, je m’enhardis et fis cette
prire : “Seigneur, j'ai fait appel & deux pasteurs sans
aucun succés, Je troisiéme est venu mais il aurait mieux
valu qu'il ne vienne pas ! Sur terre tu as promis : Tout ce
que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez recu
et cela vous sera accordé. Eh bien ! je vais désormais te
prendre au mot. Je vais prendre ce verset a la lettre. Je
veux étre guéri et si 'Evangile dit vrai, je vais sortir de
mon lit, Je vais vivre ! Je ne mourrai pas ! Sinon, si je ne22
sors pas de mon lit, alors la Bible n'est pas vraic et je la
jette a la poubelle ! Je ne plaisantais pas du tout
Jétais tout a fait décidé a me lever. Mais je ne savais
pas encore comment mettre ma foi en action, comment
mettre ce verset en pratique. Car on peut toujours pleu-
rer, prier, faire impossible. Tant qu'il n'y a pas la foi,
cela ne changera rien. Jésus ne dit pas seulement
“prier”, le mot clé de ce verset est ; “eroyez”.
Les sentiments et la foi
A cette époque, je ne comprenais pas bien ce qu’est la
foi, Je priais et priaissans résultats. J’étais convaincu que
Dieu m'entendait. J’étais rempli de bons sentiments...
Les battements de mon ceur n’en devenaient pas plus
normaux pour autant !
Ce que j'ignorais, c'est que nous devons marcher par
la foi et non par les sentiments. Nous devons nous en tenir
aux promesses de la Parole de Dieu sans nous arréter aux
circonstances extérieures.
‘Ace moment, je fis quelques progrés et réussis 4 me
servir de mes mains, Grand-mére me soutenait parfois
dans mon lit un court instant et je parvenais a toucher eta
sentir mes jambes. Mais je n’avais que la peau sur les os.
Jétais maigre comme un clou |
Cette légére amélioration ne pouvait me satisfaire
Je soupirais : “Seigneur, je croyais que tu me guérirais™.
Vétais stir que Jésus m’avait entendu mais je n’en voyais
pas le résultat. Je sais maintenant que le fait de se sentir
mieux aprés la priére ne signifie pas que Dieu nous a
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entendu. De méme, le fait de ne pas se sentir mieux ne
signifie pas non plus qu’ll ne nous a pas entendu !
Nous ne devons pas nous fier 4 ce que nous ressentons
mais en revenir toujours a la Parole de Dieu. Ainsi luttai-
je pendant des mois.
Les premiers jours de 1934 amenérent chez nous une
activité intense. Grand-pére possédait plusieurs maisons
en ville et décida de déménager. I! avait averti les loca-
taires de l'une de ces maisons, qu’il avait désormais l'in-
tention de Phabiter personnellement. Aprés le départ de
ces derniers, Grand-pére fit retapisser les piéces et nous
fames bientdt préts a emménager. Les déménageurs
embarquérent tous les meubles en terminant par ma
chambre. A ce moment l'ambulance vint me chercher.
Pendant le trajet, l'un des brancardiers fit cette
remarque :
: “J'ai entendu dire que tu es au lit depuis prés d'un
an?
— Neuf mois exactement, dis-je
— Si cela te fait plaisir, on peut t’emmener faire un
tour dans le quartier résidentiel pour que tu jouisses un
peu du paysage”.
J’étais si heureux de cette occasion de voir ce qui me
manquait depuis tant de mois ! Ainsi les plus petites joies
que nous trouvons d’habitude tellement normales, sont-
elles extrémement précieuses qui ena été privé pendant
longtemps.
Jarrivais 4 remuer la téte pour regarder par la fené-
tre pendant que nous roulions lentement a travers la ville.