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CHAPITRE VII : Les stratégies et les moyens de la lutte contre la pollution


Introduction
L'activité humaine, qu'elle soit industrielle, urbaine ou agricole, produit une grande
quantité de substances de toutes natures qui sont à l'origine de différents types de
pollutions. Néanmoins, ces vingt dernières années, une véritable prise de conscience
collective des enjeux écologiques s'est opérée. De ce fait, les métiers de
l'environnement et plus particulièrement ceux de la lutte contre la pollution
connaissent un véritable essor et engagent la responsabilité de tous et répondent à des
enjeux écologiques et de santé publique majeurs.

VII-1.La lutte contre la pollution de l’eau :


Le but ultime de la lutte contre la pollution de l’eau est de réduire à zéro le rejet de
polluants, mais il n’est généralement pas possible d’atteindre complètement cet
objectif en raison de son coût. Les méthodes adoptées de préférence consistent à
imposer des limitations aux rejets de déchets de manière à protéger raisonnablement
la santé humaine et l’environnement.
VII-1-1. La création de stations d'épuration
Conscient des dégâts causés par le rejet de ses déchets dans la nature, l'homme
construit des stations d'épuration qui permettent de traiter les eaux usées après leur
utilisation. Les eaux usées sont, en premier lieu, débarrassées des déchets solides par
dégrillage (matières les plus grosses), par dessablage (matières les plus lourdes) et par
dégraissage (matières les plus légères). L'élimination de la pollution organique
dissoute dans l'eau peut, par ailleurs, s'effectuer grâce à des bactéries qui digèrent les
matières polluantes et les transforment en boues. Un décanteur recueille les boues qui
sont recyclées. On peut ainsi restituer une eau épurée à la nature.
VII-1-2 L’épuration biologique.
C’est le procédé le plus utilisé pour restaurer la qualité de l’eau en la débarrassant de
ses principales impuretés, pourvu qu’elles soient biodégradables et ne contiennent pas
de toxiques. L’épuration biologique consiste à mettre la matière organique contenue
dans les eaux usées au contact d’une masse bactérienne active en présence d’oxygène.
Composée essentiellement de bactéries et de protozoaires celle-ci va se nourrir de la
matière organique et la dégrader. Elle reproduit dans des réacteurs spécifiques un
phénomène qui se serait déroulé naturellement dans les rivières.
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VII-1.1.3 L’épuration physico-chimique : Lorsqu’un effluent contient des toxiques, il


ne doit pas être introduit dans un traitement biologique car il en détruirait les
microorganismes. La plupart des effluents rejetés par l’industrie chimique et de
l’industrie des métaux contiennent des toxiques et font l’objet d’un traitement
particulier. Les réactifs utilisés sont adaptés à la nature de chaque substance toxique à
neutraliser (Par l’ajout de réactifs coagulants et de polyélectrolytes, on provoque une
réaction ionique qui favorise la floculation. Les précipités sont recueillis par
décantation sous forme de boues). Dans le cas d’effluent domestique, un traitement
physico-chimique peut être appliqué à l’amont du traitement biologique pour
précipiter le phosphore, ou réduire la charge de pollution liée aux matières en
suspension.
VII-1.2.Les pollutions diffuses par les activités agricoles :
VII-1.2.1.L’élevage :
Pour protéger l’environnement, la méthode consiste à récupérer les déjections
animales en fosse étanche et à les épandre sur les terres agricoles en respectant
certaines règles : - distances par rapport aux habitations, - hors périodes pluvieuses, -
en satisfaisant les besoins des plantes, sans excès, - en évitant les terrains en pente ou
en bordure de cours d’eau…
VII-1.2.2.Les grandes cultures :
Apports d’éléments nutritifs (azote, phosphore…) sous forme d’engrais. On limite les
Excès de nitrates et leur entraînement par les pluies : - en épandant les engrais au
moment précis des besoins de la plante - en respectant les doses conseillées et en
tenant compte des autres apports (issus des élevages) - en utilisant certaines
techniques culturales (ex : couvert végétal en hiver) destinées à piéger les nitrates
pendant la période d’arrêt de la végétation et de forte pluviométrie :
avant lhiver, les vgtaux utilisent pour leur croissance les nitrates prsents
dans le sol
en fin dhiver, aprs enfouissement, la dcomposition des plantes libre
lazote
qui sera disponible pour la prochaine culture.
Les pesticides sont toxiques à des doses très faibles. Entraînés par percolation avec les
eaux d’infiltration ou par ruissellement du fait de l’érosion, ils représentent un risque
important de contamination des nappes souterraines et des cours d’eau. Leur
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récupération étant impossible, le seul remède reste l’utilisation de produits choisis


parmi les moins dangereux et apportés au bon moment en quantités limitées. La
recherche agronomique, qui développe des variétés plus résistantes aux maladies, doit
également aider à réduire certains traitements.
VII.1.2.3. Les décharges d’ordures ménagères et de déchets industriels :
Chaque habitant produit en moyenne 1 kg par jour de déchets ménagers qui
contiennent de 45 à 50 % de matière organique. Malgré le développement de
nouvelles techniques d’élimination (tri, récupération, recyclage, incinération,
compostage etc.), la technique la plus utilisée reste encore la mise en décharge.
La réglementation exige que les déchets industriels les plus dangereux soient traités
dans des centres spécialisés. Les autres déchets sont également le plus souvent mis en
décharge. On peut limiter la quantité des jus de percolation des décharges par :
vacuation slective des eaux de pluie ou de drainage des terrains avoisinants
pour éviter leur contact avec les déchets ;
limitation de la surface du front de dcharge expos aux pluies ;
recouvrement  lavancement du front de dcharge par de la terre avec pente
pour l’évacuation des eaux de pluie vers l’extérieur ;
limitation de la couche de dchets pour rduire la pression en fond de
décharge.
VII-2.La lutte contre la pollution de l’air :
La lutte contre les pollutions de l’air, de l’échelle local à l’échelle planétaire passe par
une diminution des émissions. La gestion de la qualité de l’air vise à préserver la
qualité de l’environnement par la définition du degré de pollution toléré, en laissant
aux pouvoirs locaux et aux pollueurs le soin de formuler et d’appliquer les mesures
nécessaires pour que ce degré ne soit pas dépassé. Des progrès très importants ont été
accomplis dans le domaine des rejets industriels, grâce à des normes de plus en plus
sévères.
VII 2-1. L’inventaire des émissions; la comparaison avec les normes d’émission
Un inventaire d’émission est une évaluation de la quantité d’une substance polluante
émise par un émetteur donnée pour une zone géographique et une période de temps
donnée. Donc, L’inventaire des émissions est une liste très complète des sources dans
une zone donnée et des émissions de chacune d’elles, estimées avec autant de
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précision que possible pour toutes les sources ponctuelles, linéaires et dispersées
(diffuses).
En comparant ces émissions aux normes fixées pour une source donnée, on obtient
une première idée des mesures antipollution possibles dans le cas où ces normes ne
sont pas respectées.
VII-2-2. L’inventaire des concentrations de polluants atmosphériques; la
comparaison avec les normes de qualité de l’air
L’inventaire des concentrations de polluants atmosphériques intègre les résultats de la
surveillance des polluants de l’air ambiant sous forme de moyennes annuelles, de
percentiles et de tendances de ces quantités. Les composés mesurés pour un tel
inventaire sont:
dioxyde de soufre;

oxydes d’azote;
particules en suspension;
monoxyde de carbone;

ozone;

mtaux lourds (Pb, Cd, Ni, Cu, Fe, As, Be);


hydrocarbures polycycliques aromatiques: benzo[a]pyrène, benzo[e]pyrène,
benzo[a]anthracène, dibenzo[a,h]anthracène, benzo[ghi]pérylène, coronène;
composs organiques volatils: n-hexane, benzène, 3-méthylhexane, n-heptane,
toluène, octane, éthylbenzène, xylène (o-, m-, p-), n-nonane,
isopropylbenzène, propylbenzène, n-2-/3-/4-éthyltoluène, 1,2,4-/1,3,5-
triméthylbenzène, trichlorométhane, 1,1,1-trichloroéthane,
tétrachlorométhane, trichloroéthylène, tétrachloroéthylène.
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VII-2-3.Les mesures anti-pollution ; leur coût
Pour les installations industrielles, les mesures antipollution consistent en
dispositifs d’épuration de l’air qui soient bien conçus, bien installés, qui
fonctionnent efficacement et qui soient bien entretenus; ce sont les collecteurs
ou séparateurs qui sont «des appareils servant à séparer un ou plusieurs des
éléments d’un milieu gazeux dans lequel, ils sont en suspension ou avec lequel
ils sont mélangés: particules solides (filtre et séparateur de poussières),
particules liquides (filtre et séparateur de gouttelettes) et gaz (purificateur de
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gaz)».
La lutte contre les odeurs qui peuvent tre identifies chimiquement repose sur
la maîtrise de l’agent ou des agents chimiques dont elles émanent (par
exemple, par absorption ou par incinération). Lorsqu’une odeur n’est pas
définie chimiquement ou que l’agent l’émet à des niveaux extrêmement
faibles, on peut recourir à d’autres techniques, notamment pour la masquer
(par un agent plus fort, mieux accepté et inoffensif) ou pour la contrecarrer
(par un additif qui contrarie ou neutralise partiellement l’odeur désagréable).
Pour lutter contre la pollution par les missions des vhicules automobiles, on
peut adopter des programmes efficaces d’inspection et d’entretien obligatoires
pour le parc de voitures existant, imposer des convertisseurs catalytiques
(recyclant les vapeurs d’essence en substances moins nocives) dans les
nouvelles voitures, remplacer résolument les automobiles utilisant des
carburants par des voitures fonctionnant à l’énergie solaire/électrique,
réglementer la circulation routière et se doter d’une bonne politique des
transports et d’aménagement du territoire.
Lutilisation modre des nergies fossiles et la vulgarisation de lusage
des
énergies renouvelable comme l’énergie solaire, éolienne ou hydrique .Les
carburants pollueurs (diesel, essence) peuvent être remplacés par des
carburants plus propre tels que le gaz du pétrole liquéfié (GPL), ou le gaz
naturel comprimé (GNC).Ces nouveaux combustible émettent en effet un plus
faible taux de matières polluantes (monoxyde de Carbone notamment).
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VII-2-4. Les conventions internationales :
Ces conventions partent de l’observation que les polluants dans l’air peuvent
parcourir plusieurs milliers de kilomètres avant de se déposer et causer des dommages
(acidification, eutrophisation, ozone, troposphérique, rejets accidentelles de
substances potentiellement dangereuse).Exemple : La convention sur la pollution
transfrontière longue distance à Genève en 1979 .Elle a été suivie de plusieurs
protocoles, dépendant de cette convention et fixant des objectifs :
– Protocole d’Helsinki sur le soufre (1985)
– Protocole de Sofia sur les NOx (1988)
– Protocole de Genève sur les COV (1991) - EMEP
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– Protocole d’Oslo sur le soufre (1994)


– Protocole d’Aarhus sur les métaux lourds et les POP (1998)
– Protocole de Gothenburg sur la réduction de l’acidification (1999)
La convention prévoit que les signataires ont une obligation d’évaluer leurs émissions
annuelles de SO2, NOx, NMVOC, CH4, CO, NH3, certains métaux lourds et les
POPs, en distinguant les émissions en fonction des catégories d’émetteurs.
VII-3.La lutte contre la pollution des sols :
Des mesures très concrètes de prévention peuvent être prises pour éviter la pollution
des sols, dont on peut songer à l’application de quelques mesures suivantes :
Rduire les dchets: en réduisant l'usage de produits nocifs pour
l'environnement
L’aménagement des sols en terrasse ou la présence de végétation toute l’année
(qui évite de laisser le sol nu lors de fortes pluies ou des saisons pluvieuses) permet de
limiter l’érosion.
L’apport raisonné d’éléments minéraux (ex : azote, phosphore, potassium…)
améliore ou entretien la fertilité des sols.
La rduction voire la suppression des traitements phytosanitaires rduit la
contamination des sols, l’irrigation maîtrisée du sol limite la salinisation des sols.
La rduction du labour du sol permet de stocker du carbone, amliore la vie
biologique des sols et limite l’érosion.
Le recours  des fertilisants organiques (ex : composts, fumier) permet d’entretenir
la matière organique des sols.

Les citoyens ont donc galement leur rle  jouer pour limiter la pollution des sols.
Au-delà de raisonner l’usage des engrais chimiques pour le jardinage (c’est-à-dire ne
mettre que ce dont les plantes ont besoin).
Le recyclage des dchets solides : La loi rglemente le rejet des dchets nocifs pour
l'environnement (le sol, l'air, l'eau, la faune et la flore). Les déchets triés sont donc
valorisés ou traités dans des centres adaptés. La valorisation des déchets par recyclage
permet de réaliser des économies de matières premières et de contribuer à la
sauvegarde de l'environnement. Ainsi, les batteries des voitures fournissent près de la
moitié du plomb recyclé. Les résidus agricoles qui proviennent de l'élagage des
arbres, de l'entretien des pelouses des terrains de sport représentent un volume très
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important. Ces résidus sont broyés, transformés en compost et utilisés pour fertiliser le
sol des cultures.

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