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LES ESPACES NATURELS PERIURBAINS

Sandra HUPPE

Etudiante à

L’ Institut National d’Horticulture

Option Paysage, Spécialité Ingénierie du Territoire

Rapport du stage effectué du 2 juillet au 29 décembre 2006


à la Direction de la nature et des paysages, bureau des paysages
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PREFACE

Les réflexions portées sur les territoires urbains et périurbains ne peuvent être
dissociées de celles menées sur les espaces agricoles et naturels. En effet, il convient
de porter un égal intérêt à l’ensemble du territoire, qu’il soit urbain ou rural, visant un
rééquilibrage de valeurs entre les espaces bâtis et les espaces agricoles et naturels.
Aujourd’hui, nous ne devons plus opposer urbain et rural mais adopter une
approche globale du territoire dans la protection, la gestion et l’aménagement des
paysages.
La reconquête des paysages urbains et périurbains passe notamment par une
remise en valeur des espaces naturels. Aussi, les territoires périurbains doivent-ils
ménager des espaces de respiration à intégrer dans la planification urbaine et
rurale.
La Fédération Européenne Des Espaces Naturels et Ruraux Métropolitains et
Périurbains (Fedenatur), créée en 1997, constitue un réseau d'échanges, à l'échelle
européenne, entre les gestionnaires de « parcs naturels périurbains ». Elle concerne
les espaces urbains et périurbains qui présentent une qualité environnementale et
qui sont protégés par une réglementation à caractère urbanistique ou
environnemental.
Il a paru utile d’avoir une meilleure connaissance de ces espaces et de leurs
modalités de gestion. Aussi, il a été demandé à Sandra Huppe, étudiante à l’Institut
National d’Horticulture, dans le cadre de son stage professionnel, de mener une
analyse de quinze parcs les plus représentatifs par la multifonctionnalité de leurs
usages.
Ce rapport reflète l’analyse et l’appréciation de Sandra Huppe mais constitue une
contribution utile à une meilleure connaissance de ce type de planification en
territoire périurbain.

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SOMMAIRE

Préface………………………………………………………………………………………………………………………….........3

Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………..7

I– ETUDE DE LA MULTIFONCTIONNALITE DES ESPACES NATURELS


PERIURBAINS DU RESEAU FEDENATUR

A- Première approche des espaces naturels périurbains…………………......... 11


1- Présentation du contexte général
2- Critères de sélection des espaces naturels périurbains du réseau
Fedenatur

B- Fiches thématiques des parcs sélectionnés…………………………………. ..........14


1- en Belgique………………………………………………………………………………………… ... 15
2- en Espagne……………………………………………………………………………………………. 17
3- en France………………………………………………………………………………………………..25
4- en Italie…………………………………………………………………………………………………. 37
5- au Portugal……………………………………………………………………………………………..43

C- Synthèse………………………………………………………………………….............................45
1- Le contexte général
2- Les fonctions des espaces naturels périurbains
3- Le paysage

II- LES EPACES NATURELS PERIURBAINS : ETAT DES LIEUX

A- Quelques définitions…………………………………………………………………..................48
1- De la ville à la métropole
2- Les espaces naturels
3- Suburbain, périurbain ou métropolitain ?

B- Caractères et typologies des espaces naturels périurbains.................49


1- Des notions générales nécessaires à une bonne appréhension des
espaces naturels
2- Exemple de classification typologique des espaces naturels

C- Implantation des espaces naturels périurbains dans les métropoles..52

D- Fonctions et valeurs des espaces naturels périurbains……..…………… .....54


1- Nature des fonctions rencontrées
2- Des fonctions en réponse à des besoins

E- Gestion des espaces naturels périurbains……………………………………...........56


1- Le choix de l’organisme gestionnaire
2- Les organismes gestionnaires des espaces naturels périurbains
3- Une coopération des instances publiques pour une gestion concertée
4- L’exception bruxelloise

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III- LES THEMATIQUES AU CŒUR D’UNE REFLEXION CONCERTEE

A- Dynamiser les espaces naturels périurbains par l’élaboration de


projets locaux……………………………………………………………………………...................59
1- La notion de gouvernance
2- L’application de ce nouveau mode de gouvernement des villes
3- Les projets locaux

B- Financer des espaces naturels périurbains……………………………………. ........61


1- Les lignes directrices
2- La participation d’organismes financiers à la gestion des espaces
naturels périurbains : l’exemple de « la Caixa » et le réseau de parcs
naturels de la députation de Barcelone
3- Exemple de politiques de financement des espaces naturels périurbains
du réseau Fedenatur

C- Faire converger les intérêts de chacun ...............................................69


1- Dépasser des difficultés en prenant en compte la richesse des espaces
2- Faire connaître et reconnaître la diversité des fonctions
3- Valoriser les convergences d’intérêt

IV – LES ESPACES NATURELS PERIURBAINS , DES OUTILS DU PLAN DE


RECONQUETE DES ESPACES URBAINS ET PERIURBAINS

A- Les espaces naturels périurbains et le paysage urbain…………………... ....71


1- Quand l’écologie menace les paysages reconnus
2- Qualité paysagère des espaces naturels périurbains et qualité du cadre
de vie
3- La place des espaces naturels périurbains dans le plan de reconquête

B- Un enjeu majeur pour une métropole durable………………………………. ........72


1- La notion de ville durable
2- Paysage et ville durable

Conclusion…………………………………………………………………………………………………………………………… 75

Annexes……………………………………………………………………………………………………………………………...77

Bibliographie………………………………………………………………………………………………………………………..88

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INTRODUCTION

« Le phénomène périurbain est notamment la conséquence directe d’un étalement


urbain lié à la croissance de la population citadine, à l’évolution de la demande en
matière d’habitat, de commerces et à l’accroissement des infrastructures de
déplacement. Les paysages se sont toujours transformés, mais c’est la rapidité et
l’importance de cette transformation qui ont conduit aujourd’hui à des situations de plus
en plus contestées, entraînant notamment une perception négative de la périurbanisation
et un manque de lisibilité des villes. Les facteurs d’évolution des paysages ne relève pas
d’une seule responsabilité mais de la responsabilité de l’ensemble des acteurs individuels
et collectifs, privés et publics qui interviennent sur ces territoires. » (1)

Face à ce constat, la Direction de la nature et des paysages a engagé une réflexion sur la
reconquête des paysages urbains et périurbains. Ce plan transversal pose les bases de
concepts d’aménagement à développer tels que le rééquilibrage des valeurs entre les
espaces bâtis et les espaces agricoles et naturels, l’approche globale du paysage à
l’échelle du territoire ou encore la conduite de politiques ayant trait au paysage qui
s’inscrivent dans une démarche de développement durable tout en associant au
maximum les populations. Pour répondre à cette demande, les orientations du plan
s’articulent selon six axes :

- Définir des « d’objectifs de qualité paysagère »


- Ménager des « espaces naturels urbains »
- Réhabiliter les entrées de ville
- Gérer l’espace de manière économe
- Concilier l’aménagement des espaces publics avec les trames écologiques
- Améliorer l’insertion de la publicité et des enseignes dans le cadre de vie urbain

Le deuxième axe, qui vise à ménager des « espaces naturels urbains », définit ces
espaces comme étant des « des territoires de mixité répondant au moins à cinq
fonctions principales : maintien de l’espace agricole, contribution à la prévention des
risques naturels (inondations notamment), développement d’activités de récréation,
valorisation de la biodiversité et préservation de la qualité de la ressource en eau. » (1)

L’objectif de cette étude est de mieux comprendre les caractéristiques de ces espaces
encore récents afin d’analyser les enjeux de cette multifonctionnalité et leur rôle potentiel
dans la reconquête des paysages urbains et périurbains. Dans cette optique, différents
espaces naturels périurbains seront étudiés dans le cadre du réseau européen de La
Fédération Européenne Des Espaces Naturels et Ruraux Métropolitains et Périurbains qui
compte des membres à travers cinq pays sud européens. Si un intérêt particulier sera
porté à l’étude de la multifonctionnalité, d’autres thématiques d’ordre plus général seront
abordées afin de mieux cerner les particularités de ces espaces en plein développement.

Présentation de FEDENATUR

La Fédération Européenne Des Espaces Naturels et Ruraux Métropolitains et Périurbains


(FEDENATUR) a été créée fin 1997 suite au 2ème Symposium sur les espaces naturels en
zones métropolitaines et périurbaines, qui a eu lieu à Barcelone en 1995, s’inspirant lui-
même du Sommet de Rio de 1992.

(1) : Reconquête des paysages urbains et périurbains, Projet, Direction de la nature et des paysages, 2006.

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Ayant constaté l’importance stratégique des espaces naturels périurbains sur le plan
écologique, social et économique mais aussi la fragilité et la difficulté de gestion de ces
milieux, il est apparu nécessaire d’établir un réseau d’échanges européen entre les
différents organismes gestionnaires d’espaces naturels périurbains. Ce réseau inclut «
les espaces urbains et périurbains qui possèdent une qualité environnementale et qui
sont protégés par une réglementation à caractère urbanistique ou environnemental
correspondant à la législation des différents Etats européens ». (1)

L’adhésion au sein du réseau est possible pour :


- Les «organismes titulaires de compétences directes dans la gestion des espaces
naturels et ruraux métropolitains et périurbains. […], la surface minimale d’espace
géré sera de 200 Ha. Des espaces de moindre dimension pourront s’associer entre
eux pour atteindre la superficie minimale requise : ils acquerront ainsi la
possibilité d’être membres avec une représentation unique et voix délibérative».

- « Tout organisme n’étant pas gestionnaire des Espaces Naturels périurbains,


ayant des intérêts à la conservation des Espaces Naturels et Ruraux Métropolitains
et Périurbains. Ces membres n’auront pas voix délibérative ». (1)

Outre le fait de pouvoir bénéficier d’un réseau d’échange de connaissance et


d’expérience, notamment avec la mise en place de séminaires techniques ou la rédaction
de fiches de bonnes pratiques (Annexe 1 : exemple de fiche de bonne pratique), le
réseau permet aux différents gestionnaires de s’impliquer dans des projets à l’échelle
européenne et d’être représentés à travers l’European Habitat Forum auprès de la
Commission européenne.

Le réseau Fedenatur compte aujourd’hui 26 membres répartis en Belgique, Espagne,


France, Italie et Portugal.

Les vingt six membres du réseau Fedenatur

(1) : www.fedenatur.org

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Belgique Bruxelles 1- Forêt de Soignes

Espagne Barcelone 2- Espai rural de Gallecs


Barcelone 3- Parc de Collserola
Barcelone 4- Xarxa de Parcs Naturals
Cabrera de Mar 5- Parc Serralada Litoral
Cordou 6- Parque Natural Los Villares RENPA*
Grenade 7- Dehesa del Generalife RENPA*
Jaén 8- Parque Natural Monte de la Sierra RENPA*
Málaga 9- Parque Natural Montes de Málaga RENPA*
Puerto de Santa María 10- Dunas de San Antón RENPA*
(Cádiz)
Seville 11- Parque Natural La Corchuela RENPA*
Vitoria-Gasteiz 12- Anillo Verde

France Bobigny 13- Espaces Verts - Seine-Saint Denis


Le Mans 14- Arche de la Nature
Lille 15- Parc de la Deûle
Strasbourg 16- Forêts Rhénanes périurbaines
Trappes 17- Base de Loisirs de St. Quentin
Vaulx en Velin (Lyon) 18- Grand Parc de Miribel Jonage

Italie Milan 19- Parco Agricolo Sud Milano


Moncalieri 20- Parco Fluviale del Po Torinese
Rome 21- RomaNatura
Santa Margherita Ligure 22- Parco Naturale di Portofino
(Gênes)

Sarzana 23- Parco di Montemarcello-Magra


Sesto San Giovanni (Milan) 24- Parco Nord Milano

Sirolo 25- Parco Naturale del Conero

Portugal Lisbonne 26- Parque Florestal de Monsanto

* RENPA : Red Espacios Naturales Protegidos Andalucía (Réseau de Espaces Naturels


Protégés d’Andalousie

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Le partenariat avec le programme METROPOLE NATURE

«Le Schéma de Développement de l’Espace Communautaire (SDEC) approuvé à Potsdam


en 1999 visait "un développement spatial équilibré et durable du territoire de l’Union
européenne". Le document restait cependant informel et sans objectifs clairement
spatialisés.

Aussi, la Commission européenne a-t-elle pris conscience de la nécessité de contribuer à


l’émergence de projets européens de nature transnationale et interrégionale, dépassant
les cadres nationaux et régionaux classiques des politiques européennes. C’est dans cet
objectif qu’elle a lancé en 1997 le programme d’initiative communautaire Interreg IIC,
poursuivi pour 2000-2006, avec plus de moyens financiers, par l’initiative Interreg IIIB.
La problématique y est relativement simple : comment faire émerger dans un certain
nombre d’espaces transnationaux des stratégies et des approches communes visant à
internationaliser les dynamiques de développement de ces espaces et à mieux
coordonner la gestion transnationale des territoires ? » (1)

Le programme METROPOLE NATURE a été élaboré dans le cadre de l’initiative


européenne Interreg IIC et poursuit son action sur le thème des espaces naturels
périurbains au sein du programme Interreg IIIB.
Fedenatur est un des partenaires de Métropole Nature ; la fédération européenne avait
déjà mené deux études pour l’Interreg IIC :

- mieux connaître les espaces naturels périurbains en zones métropolitaines :


Recensement et typologie des espaces naturels péri urbains
- appréhender les politiques publiques qui leur sont appliquées : Les espaces
naturels péri urbains dans les politiques métropolitaines.

Cette première approche abordait des thématiques qui ont été approfondies dans le
cadre du programme Interreg IIIB :

- l’intégration des enjeux de développement durable dans la planification


stratégique et dans la démarche de projet d’espaces naturels péri urbains,
- la construction d'un système de suivi et de contrôle des fonctions remplies par les
espaces naturels péri urbains dans l'équilibre écologique et environnemental des
zones métropolitaines,
- la recherche de réponses adaptées aux enjeux de gouvernance urbaine pour la
gestion de ces espaces (quelles procédures et quels dispositifs élaborer).

Cette approche des espaces naturels périurbains par le programme Métropole Nature et
ses partenaires constitue un atout indéniable. Plus que de poser les bases d’un travail
d’étude effectué en amont, il met en place des politiques d’action concrètes, fruit de la
mutualisation d’expériences et ce à l’échelle européenne.

(1) : www.metropolenature.org

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I - ETUDE DE LA MULTIFONCTIONNALITE
DES ESPACES NATURELS PERIURBAINS DU
RESEAU FEDENATUR

Parce que le réseau Fedenatur regroupe des espaces naturels périurbains


à travers l’Europe et effectue un travail de fond important sur le fonctionnement
et le développement de ces structures aussi bien à l’échelle locale qu’à l’échelle
européenne, il est paru intéressant d’effectuer une première approche de ces
espaces par l’intermédiaire de ce réseau.

A- Première approche des espaces naturels périurbains

1- Présentation du contexte général

Un des axes d’orientation pour la reconquête des paysages urbains et périurbains mis en
place au cours du premier semestre 2006, s’intitule « Ménager des espaces naturels
urbains ». Il met l’accent sur la caractérisation de ces espaces naturels étroitement liés
au milieu urbain qui doivent être avant tout « des territoires de mixité répondant au
moins à cinq fonctions principales : maintien de l’espace agricole, contribution à la
prévention des risques naturels (inondations notamment), développement d’activités de
récréation, valorisation de la biodiversité et préservation de la qualité de la ressource en
eau. » (1)

Outre les objectifs de qualité paysagère et d’amélioration du cadre social, les différentes
fonctions remplies par ces espaces naturels permettent une réduction du coût de gestion,
garantissant ainsi en grande partie la pérennité de ces lieux de vie et de développement
urbain. Aussi, il a été décidé de sélectionner quelques uns des parcs membres du réseau
Fedenatur afin de déterminer quelles étaient les fonctions les plus représentées et en
quoi elles participaient au développement de ces espaces.

2- Critères de sélection des espaces naturels périurbains du réseau


Fedenatur

Afin de sélectionner les parcs naturels périurbains du réseau européen Fedenatur sur leur
caractère multifonctionnel, il a été mis en place un outil de sélection pour cinq fonctions
correspondant à celles citées précédemment : écologique, sociale, économique, risques
naturels et ressources naturelles. Pour chaque fonction étudiée, un indice de une à trois
étoiles a été attribué de la manière suivante :

- une étoile si le parc satisfaisait le premier degré fonctionnel énoncé


- deux étoiles si le parc satisfaisait les premier et deuxième degrés fonctionnels
énoncés
- trois étoiles si le parc satisfaisait les premier, deuxième et troisième degrés
fonctionnels énoncés.

(1) : Reconquête des paysages urbains et périurbains, Projet, Direction de la nature et des paysages, 2006.

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Les critères de sélection utilisés ont été les suivants :

Fonction écologique

conservation de la biodiversité faunistique et floristique, conservation de la


¤ diversité des milieux
classement du milieu naturel ou d’une partie du milieu naturel, entretien de
¤¤ l’espace en accord avec la notion de développement durable
infrastructure et équipe permanente de gestion environnementale, centre
¤¤¤ d’étude environnementale ou toute autre infrastructure dédiée à
l’environnement et au développement durable

Fonction sociale

¤ activités de loisir de base (activités sportives, détente)


activités de loisir et activités de sensibilisation à l’environnement,
¤¤ infrastructures d’accueil du public (point d’information, équipements
sportifs)
¤¤¤ activités pédagogiques développées, personnel encadrant, infrastructures
dédiées à l’éducation environnementale, rôle en terme d’insertion sociale

Fonction économique

¤ production générant des revenus


¤¤ production et système de développement économique, associations
¤¤¤ présence de plusieurs secteurs économiques, générant des emplois dans ces
différents secteurs

Fonction de gestion des risques naturels

¤ gestion indirecte des risques


¤¤ gestion et aménagement conçus pour limiter les risques
¤¤¤ aménagement à grande échelle, équipe de suivi permanent

Fonction de gestion des ressources naturelles

¤ économie des ressources en eau et énergétiques


mise en place de systèmes de purification de l’eau, production au moins
¤¤ pour une partie des besoins du parc d’énergie renouvelable (éolienne,
panneaux solaires)
infrastructures spécifiques à grande échelle (protection des zones de
¤¤¤ captage, purification de l’eau pour réseau d’eau potable de
l’agglomération…)

Une attention toute particulière a été portée à l’étude de ces fonctions, pour chacun des
parcs et en fonction des informations bibliographiques auxquelles il était possible
d’accéder. Chaque espace naturel périurbain étudié a été évalué sur un total de 15 ; le
tableau ci dessous reprend la grille d’évaluation établie pour les espaces sélectionnés,
c’est à dire ayant obtenu au moins six étoiles (soit 15 parcs sur 26 membres du réseau).

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Pays Espaces Naturels Fonctions Bilan
Périurbains Ecologique Sociale Economique Gestion des Gestion des
risques ressources
Pays B
Forêt de Soignes ¤¤ ¤¤ ¤¤ il 6
a
Anillo Verde ¤¤¤ ¤¤¤ ¤ n 7
Espai Rural de Gallecs ¤¤¤ ¤¤ ¤¤ ¤¤ ¤ 11
Parc de Collserola ¤¤ ¤¤¤ ¤¤¤ 6 7
Parc Naturel Montes ¤ ¤ ¤¤ ¤¤¤ ¤ 8
Anillo
de Verde
Malaga ¤¤¤ ¤¤¤ ¤ 7
Arche de la Nature ¤¤¤ ¤¤¤ ¤
1 7
Base de Loisirs de St ¤¤ ¤¤¤ ¤¤ ¤
1 8
Quentin ¤¤ ¤¤¤ ¤¤¤ 7
Parc de la Deule ¤¤ ¤ ¤ ¤¤ ¤ ¤¤ ¤¤ ¤ ¤ ¤ ¤¤ ¤ ¤¤ ¤ ¤ 8 13
Espaces Verts de ¤¤¤ ¤¤¤ ¤ 7
Seine St Denis ¤¤¤ ¤¤¤ ¤ 7
Forêts Rhénanes ¤ ¤¤ ¤ ¤ ¤¤¤¤ ¤¤¤ ¤ ¤¤ ¤¤ ¤ 8 10
Grand Parc de
¤ ¤¤¤¤ ¤ ¤¤¤¤ ¤ ¤¤¤
¤ ¤¤ ¤ ¤ ¤¤¤
Miribel-Jonage
¤¤¤ ¤¤¤ 1 15
Parco di ¤¤¤ ¤¤¤ ¤ 3 7
Montemarcello-Magra ¤¤¤ ¤¤¤ ¤
¤¤ ¤¤ ¤¤¤ ¤
Roma Natura ¤¤¤ ¤¤¤ ¤¤ ¤ ¤¤ 11
Parco Nord Milano ¤¤ ¤¤¤ ¤ 6
Parcque Florestal de ¤¤ ¤¤ ¤¤ ¤ 6
Monsanto

Bilan 2.2 2.4 1.4 1 0.8 8.1

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B- Fiches thématiques des parcs sélectionnés

Les fiches suivantes présentent les quinze parcs des réseaux Fedenatur cités dans la
grille de sélection ci dessus. Après avoir brièvement replacé ces espaces dans leur
contexte géographique et historique, les fonctions qu’ils remplissent ont été identifiées et
explicitées. En fonction de la disponibilité des informations, des précisions ont été
apportées sur le financement des parcs, les outils de planification utilisés et les actions
directes menées sur le paysage.

Les quinze parcs pour lesquels une fiche thématique a été établie

BELGIQUE
- Forêt de Soignes

ESPAGNE
- Anillo Verde
- Espai Rural de Gallecs
- Parc de Collserola
- Parque Natural Montes de Malaga

FRANCE
- Arche de la Nature
- Base de Loisirs de St Quentin
- Espaces Verts de Seine St Denis
- Forêts Rhénanes Périurbaines
- Grand Parc de Miribel-Jonage
- Parc de la Deûle

ITALIE
- Parco di Montemarcello-Magra
- Parco Nord Milano
- Roma Natura

PORTUGAL
- Parque Florestal de Monsanto

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FORET DE SOIGNES

Pays : Belgique
Région : Bruxelles
Métropole attenante : Bruxelles
Incidence humaine : 2 millions d’hts
Superficie : 4383 ha

Organismes gestionnaires :
Aminal (Région flamande)
Division de la Nature et des Forêts (Région wallonne)
Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement (Région Bruxelles Capitale)
Donation Royale (Bois des Capucins)

Historique

La particularité de la Forêt de Soignes vient de son organisation dite en hêtraie


cathédrale. Les arbres les plus âgés encore exploités ont été plantés à l'époque
autrichienne, il y a plus de 200 ans, période durant laquelle le reboisement de la région
consiste en la replantation systématique de hêtres. Les boisements existants, alors
composés essentiellement d’un mélange de feuillus, s’en trouvent profondément
modifiés, laissant place à ce paysage caractéristique de hêtraie dite « cathédrale ». Sous
le régime hollandais, 60% de la forêt sont presque systématiquement défrichés après
avoir été vendus à des propriétaires privés. Les 40 % restants sont rachetés par l’Etat
Belge en 1843 et constituent l’actuelle forêt de Soignes.

Lors de la régionalisation de 1984, la forêt est répartie entre les trois régions du pays qui
se partagent aussi la gestion de ce territoire: 56% sont gérés par la région flamande,
38% par la région de Bruxelles Capitale et 6% par la région wallonne. On notera la
gestion des 347 hectares du Bois des Capucins par la Donation royale.
Les objectifs en terme de gestion visent à la préservation de la forêt tout en conciliant les
fonctions inhérentes à celle-ci : sociale (qualité paysagère, récréation, sensibilisation,
éducation environnementale…), écologique (biodiversité, protection des ressources
naturelles…) et économique (production de bois, emplois…)

Composition

- 80% de la surface de cette forêt est plantée en hêtres d’où son paysage caractéristique
de hêtraie « cathédrale », d’immenses futaies constituent un monument naturel à valeur
historique et paysagère. La fonction économique de la forêt a façonné le paysage actuel.
Mais ce monument naturel est en péril : les arbres sont vieux et une grande partie de la
forêt est à régénérer. La sylviculture est toujours présente mais n’est plus une priorité.
La préservation des ressources et richesses naturelles a pris le pas, d’ où l’abondance de

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 15


classements de certains espaces (Zone Spéciale de Conservation, Natura 2000, réserves
naturelles nationales, réserve forestière, FSC)
- Les cinq réserves naturelles nationales sont cinq zones humides situées dans les vallées
(du Vuilbeek, des enfants noyés, le vallon de trois fontaines et celui de rouge cloître)
intéressantes en tant que réserve d’eau de qualité.

Les acteurs

- les quatre organismes gestionnaires


- les exploitants forestiers
- les nombreuses associations organisatrices d’activités en forêt
- les mouvements de jeunesse
- les usagers

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique et floristique
conservation des milieux (cinq réserves naturelles composées de zones humides situées
dans la vallée de Vuilbeek, la vallée des Enfants Noyés, le vallon de Trois Fontaines et
celui de Rouge-Cloître).
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Diminution du bruit
La forêt de Soignes est classée « site d’importance communautaire » par le réseau
Natura 2000 depuis 2002, désignation, par les trois Régions gestionnaires, comme zone
spéciale de conservation selon la Directive européenne "Habitats".

Fonction sociale
Détente, activités sportives, pêche de loisir
Important travail de sensibilisation du public : centre d’accueil du public, activité auprès
des écoles, visites guidées à thème menées par une équipe de biologistes, expositions
permanente et temporaires, publications, site Internet clair et complet…
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Participation à l’équilibre social de la ville
Patrimoine culturel et historique

Fonction économique
Sylviculture : politique de maintien ou non de l’activité économique sylvicole selon les
organismes gestionnaires
Tourisme

Fonction gestion des ressources


Gestion durable de la forêt : depuis quelques années, la gestion forestière s'est enrichie
du concept de certification de gestion durable et responsable des forêts (certification
FSC, ou PEFC). Il s'agit de privilégier le commerce du bois issu de forêts dont la gestion
répond à des critères de durabilité et prend en compte des aspects sociaux et
écologiques. La partie flamande de la Forêt de Soignes a ainsi été certifiée FSC depuis
1997. La Région bruxelloise, a mis en oeuvre un pré audit allant également vers une
certification FSC.

Fonction gestion des risques naturels


Régulation des débits, Protection des sols contre l’érosion

Actions sur le paysage


Régénération de la hêtraie, Diversification des essences

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ANILLO VERDE
(Anneau Vert de Vitoria-Gasteiz)

Pays : Espagne
Région : Pays basque
Métropole attenante : Vitoria Gasteiz
Incidence humaine : 220 000 hts
Superficie : 450 Ha (tous parcs réunis)

Organisme gestionnaire : Centro de Estudios Ambientales (CEA)- auntamiento de


Vitoria-Gasteiz

Historique

Face à la dégradation générale des espaces périurbains constatée par les membres de
l’agglomération de Vitoria-Gasteiz, une première idée émerge au début des années 90 :
concevoir et mettre en valeur un réseau d’espaces naturel autour de la ville. S’appuyant
sur la loi de 1986 relative à la mise en place d’un plan général d’aménagement urbain,
leurs objectifs étaient de créer un réseau d’espaces permettant de :
- promouvoir la conservation des enclaves naturelles périurbaines et la
restauration écologique d’autres espaces périphériques récupérables
- intégrer les parcs périurbains dans la trame urbaine en les connectant au milieux
naturels alentours
- aménager les espaces périurbains pour encourager l’utilisation par le public
- promouvoir la sensibilisation et l’éducation environnementale
Dès 1992, les premières actions consistent en la réhabilitation écologique des gravières
de Zabalgana. En 1996, l’organisation des premières activités d’éducation
environnementale est une réussite, 1400 personnes y participent. L’intégration, en 1999,
de l’Anneau Vert dans le plan général d’aménagement urbain de Vitoria-Gasteiz est un
premier pas vers la reconnaissance de cet espace mais c’est 2002 qui constituera la
véritable date charnière. En effet, elle marque la création du nouveau parc de Zadorra en
partie financé par le Ministère de l’Environnement, mais surtout le classement du parc de
Salburua comme Zone Humide d’Importance Internationale par la convention de Ramsar.

Composition

L’Anneau Vert est composé d’un ensemble de parcs et zones d’intérêt écologique et
paysager autour de l’agglomération. Une grande diversité de milieux caractérise ce
réseau : les zones humides de Salburua, chênaie de Zalbalgana, les prairies du parc
d’Armentia ou encore les berges du fleuve Zadorra. L’Anneau Vert est qualifié par ses
gestionnaire de zone tampon entre le milieu urbain et les espaces ruraux alentours.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 17


Financements

Le financement du réseau est assuré en grande partie par des subventions de la région
Pays Vasco, l’Union Européenne ou de l’Institut National pour l’Emploi (INEM) complétées
par des fonds privés alloués par l’organisme bancaire de la Caja des Ahorros de Vitoria
et Alava et les revenus générés par le CEA.

Les acteurs

Le CEA, organisme gestionnaire


Les associations et usagers
Les équipes techniques
Le service de sécurité
L’équipe scientifique

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Réhabilitation d’anciennes zones industrielles (gravières)
Restauration des espaces (rives, zones humides, reforestation)
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Diversité des milieux : zones humides, bois, prairies, berges,vergers, jardins potagers…
Un centre d’études environnementales et de nombreuses infrastructures (centre
bioclimatique, serres, centre d’information, observatoire de la nature, observatoire des
oiseaux sauvages)
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Le Parc de Salburua est classé Zone Humide d’Importance Internationale par la
convention de Ramsar. Le projet de l’Anneau Vert a été sélectionné comme « BEST » au
troisième concours international des bonnes pratiques de Dubai.

Fonctions sociales
Récréatives : activités sportives, aménagement de zones de détente
Sensibilisation : activités scolaires de visites guidées, expérimentation, observation de la
nature sur des thèmes variés : la déforestation, l’eau, les oiseaux sauvages, la
biodiversité, les énergies renouvelables, les plantes aromatiques…
Emploi / bénévolat : Programme de volontaire environnemental, insertion sociale par des
formation en techniques agricoles et horticoles écologiques pour les personnes sans
emplois de plus de 55 ans.
Recherche scientifique
Paysage/qualité du cadre de vie
Intégration dans la trame urbaine, équilibre social de la ville

Fonction économique
Tourisme

Fonction gestion des ressources


Economie des ressources en eau, régénération des cours d’eau, économie d’énergie par
utilisation d’énergie renouvelable

Outils de planification : loi de 1986, agenda 21 local Plan General de


Ordenacion Urbana de 1986

Actions sur le paysage


Réelle volonté d’intégration des infrastructures et bâtiments au paysage (architecture et
aménagement pensé pour un minimum d’impact visuel).

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 18


ESPAI RURAL DE GALLECS
(Espace Rural de Gallecs)

Pays : Espagne
Région : Catalogne
Métropole attenante :
Mollet del Valles,
Parets del Valles,
Montmelo

Incidence humaine : 200 000 hts


Superficie : 526 ha

Organisme gestionnaire : Consorcium de l’Espai Rural de Gallecs

Historique

En 1968, le Plan Directeur de l’Espace Métropolitain de Barcelone prévoyait la création de


nouvelles villes sur les plaines agricoles de Gallecs pour accueillir des citadins toujours
plus nombreux. Un projet de ville pouvant accueillir 130.000 habitants et imposant
l’expropriation de 1500 hectares de terrain appartenant aux communes voisines devait
voir le jour mais les habitants et les communes concernés, organisés en association,
firent pression pour annuler le projet de ville nouvelle.
En 1981, après de longues négociations, un accord fut signé entre la ville de Mollet et la
région catalane (Generalitat de Catalunya) afin de définitivement enterrer le projet de
création de ville nouvelle sur les terrains de Gallecs, mais autorisant l’extension urbaine
plus au sud (aujourd’hui les quartiers de Can Borrel et Santa Rosa) tout en conservant la
zone agricole centrale. Afin de pallier toute nouvelle tentative d’urbanisation, un syndicat
mixte a été créé et l’Espace Rural de Gallecs classé.

Composition

L’Espace Rural de Gallecs est principalement composé de terrains agricoles destinés à la


céréaliculture (blé, avoine, tournesol) et au maraîchage. On notera la présence de
quelques parcelles de vigne et de parcelles boisées accueillant une végétation
typiquement méditerranéenne (chênes verts, pins…).
L’église Santa Maria de Gallecs (IX ème S) et la tour Malla (Xème S) sont les deux
principaux édifices qui constituent le patrimoine architectural du parc.

Les acteurs

L’organisme gestionnaire et les partenaires du parc


Les agriculteurs
Les associations et les usagers
Le service technique et les ingénieurs conseil

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 19


Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Eurosite inscrit au programme LIFE
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Restauration des connecteurs biologiques
Restauration des zones humides
Préservation des haies

Fonction sociale
Détente
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Patrimoine culturel et historique
Sensibilisation : éducation environnementale, programmes pour tous les âges, visites
guidées, journées techniques ouvertes au public. Différents supports d’information
(plaquettes, CD-ROM, revues…), fêtes et évènements ponctuels (journée de l’Arbre, de
l’Environnement…)
Emploi/formation : formation pour les agriculteurs : pratiques respectueuses de
l’environnement, publication d’une revue technico-agricole, visite du parc agricole sud
Milan
Participation à l’assemblée générale Fedenatur à Lisbonne.

Fonction économique
Tourisme
Image de marque des agglomération et entreprises
Renforcement de l’activité agricole, création de leur propre marque/label = Producte de
Gallecs (participation à la vie économique locale), présence d’ingénieurs et de techniciens
agricoles, développement d’une stratégie marketing pour la vente des produits agricoles
à haute valeur ajoutée. Mise en place du premier marché interrégional transfrontalier
franco-espagnol.

Fonction de gestion des risques


Mise en place d’un programme de gestion des risques d’incendie.

Fonction de gestion des ressources


Utilisation des énergies renouvelables (éolienne)
Gestion durable de la forêt
Economie des ressources en eau pour l’irrigation

Outils de planification
Plan de gestion agricole
Plan territorial général de Catalogne

Actions sur le paysage


Reforestation, pression urbaine et industrielle
Mise en place d’un plan de protection des espaces naturels visant à dynamiser les
fonctions écologiques et paysagères basée sur la connexion des espaces naturels : Via
Verda. Travail sur l’identité paysagère (analyse de la fragmentation paysagère), la
planification urbaine.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 20


PARC DE COLLSEROLA

Pays : Espagne
Région : Barcelone
Métropole attenante : Barcelone
Incidence humaine : 3 000 000 hts
Superficie : 8000 ha

Organisme gestionnaire : Consorci del Parc de Collserola

Historique

Le parc de Collserola a été créé en 1986. Dès 1987, la mise en place d’un plan
urbanistique spécial d’aménagement et de protection des milieux naturels (PEPCO) au
sein du parc de Collserola a permis la construction d’infrastructures dans le but d’utiliser
rationnellement l’espace sans mettre en danger les ressources naturelles.

Composition

Les zones forestières composées d’essences telles que le pin blanc ou le chêne vert
prédominent. Le climat typiquement méditerranéen est favorable au développement de
vastes espaces de maquis ou de garrigue, quelques aires agricoles,
Le patrimoine historique et culturel constitue un véritable atout : grottes datant de 6000
ans av J-C, ermitages romans, fermes des XVème et XVIème siècle.

Les acteurs

L’organisme gestionnaire et ses partenaires


Les associations et les usagers
L’équipe technique du parc
Les entreprises implantées sur le site
Les agriculteurs

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique (efforts
particuliers sur protection de la faune et flore méditerranéenne)
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 21


Fonction sociale
Récréative : Un parc d’attraction, activités sportives, détente
Sensibilisation : centres d’information, centre de documentation, centre d’éducation
environnemental, exposition, visite guidée
Pêche de loisir
Chasse
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Patrimoine culturel et historique
Participation à l’équilibre social de la ville
Fonction de gestion des risques

Fonction économique
Tourisme
Quelques terrains agricoles, chasse sur une partie du territoire
Forte implantation du tertiaire : tour telecom qui sert aussi de mirador 360°,
restauration…
Sylviculture
Image de marque des agglomérations et entreprises

Outils de planification :
PEPCO de 1987

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 22


PARQUE NATURAL MONTES DE MALAGA
(Parc naturel Montes de Malaga)

Pays : Espagne
Région : Andalousie
Métropole attenante : Malaga
Incidence humaine : 553 000 hts
Superficie : 5000 ha

Organisme gestionnaire : Red Espacios Naturales Protegidos Andalucía (RENPA) =


Réseaux des espaces naturels protégés d’Andalousie

Historique

La ville de Malaga était soumise, depuis des siècles, aux crues violentes et imprévisibles
de la rivière Guadalmedina. En 1919, un projet de « correction hydro forestier » est
élaboré par D. Miguel Bermejo, ingénieur originaire de Montes. Approuvé en 1927 puis
appliqué en 1930, la première phase consiste en la plantation de 4800 ha de pins et la
construction de digues, de voies de circulation d’eau privilégiées et de bassins de
rétentions.
Depuis, grâce à l’entretien régulier des installations de canalisation et de rétention d’eau,
les crues sont maîtrisées. Les terrains agricoles autrefois abandonnés sont cultivés à
nouveaux ou ont été plantés et jouent un rôle important dans la protection des sols
contre l’érosion. Le parc a été créé en 1989 et classé espace naturel protégé.

Composition

Le parc naturel Montes de Malaga se situe dans une zone montagneuse très
abrupte où l’altitude varie de 97 à 1032 m. Une forêt de pins occupe l’essentiel de la
superficie du parc. Les chênes verts, liège et rouvres abondent dans la partie nord. Les
sols agricoles (céréales, maraîchage et cultures traditionnelles) se situent sur les terrains
les moins pentus et de faible altitude du nord ouest.

Les acteurs

L’organisme gestionnaire et les partenaires régionaux


Les agriculteurs et cultivateurs
Les entreprises de service implantées dans le parc
Les associations et le public

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 23


Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Régulation des débits
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Protection du sol contre l’érosion
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique et floristique (espèces
protégées : caméléons)
Espace naturel protégé depuis 1989

Fonction sociale
Activités sportives, détente
Patrimoine culturel et historique
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités éducatives

Fonction économique
Production agricole : très traditionnelle : vigne, amandes, olives, figues + maraîchage
+un peu de céréales
Sylviculture, bois de chauffage +liège
Tourisme, camping, restaurants
Production énergétique, barrage en aval

Fonction de gestion des risques


Gestion des risques d’inondation : mise en place de bassin, réservoirs
Gestion des risques d’incendie, création de couloirs coupe feu, mise en place d’une
équipe de suivi permanente
Protection contre l’érosion qui représente un réel risque par une gestion adaptée de la
forêt

Fonction de gestion des ressources naturelles


Récupération de l’eau

Outils de planification
Planes de Ordenacion de los recursos Naturales
Planes rectores de Uso y Gestion
Planes de desarollo integrales
Programas de fomento

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 24


L’ARCHE DE LA NATURE

Pays : France
Région : Pays de la Loire
Métropole attenante : Le Mans
Incidence humaine : 190 000 hts
Superficie : 450 ha

Organisme gestionnaire : Le Mans Métropole Communauté Urbaine

Historique

En 1994, l’acquisition de nouvelles surfaces aux abords des 250 ha de forêt gérés par
l’ONF a été l’occasion de réfléchir à la mise en valeur de cet espace situé à 10 minutes
du centre ville.
La collectivité a souhaité réaliser plus qu’un simple espace de loisir, de la est née la
volonté d’adopter une démarche écologiquement responsable afin de promouvoir les
valeurs du développement durable.

Composition

L’Arche de la nature compte 350 ha de forêt dont 60 % de résineux. Les berges de la


rivière (l’Huisne), des chemins bocagers et les prairies ont été réaménagés afin de
recréer un paysage traditionnel du Maine. Un verger de pommiers a été planté afin de
conserver la diversité des variétés anciennes.
De même, l’ancienne usine des eaux, la ferme de la prairie et une écurie traditionnelle
ont été réhabilitées afin d’organiser des activités pour le public.

Les acteurs

La collectivité gestionnaire,
Les associations partenaires (d’insertion, environnementales) et le public
Les animateurs du parc,
Les cavaliers verts,
L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
L’Office National des Forêts
Les professionnels et syndicats professionnels

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 25


Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique (conservation
d’espèces agricoles en voie de disparition) et floristique, conservation des milieux
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Fixation de faune sauvage en partenariat avec l’oncfs
Une partie de la forêt est classée en réserve naturelle

Fonction sociale
Détente
Observation de la nature
Participation à l’équilibre social de la ville
Paysage/qualité du cadre de vie
Sensibilisation : nombreuses activités pédagogiques, expositions, stages, visites guidées,
fêtes thématiques, Maison de l’eau au bord de l’Huisne, ferme traditionnelle : ferme de la
prairie
Communication : le Journal de l’Arche

Fonction économique
Tourisme, image de marque des agglomérations et des entreprises
Production traditionnelle (verger, miel …)

Actions sur le paysage


Création de paysages, volonté de retrouver les paysages traditionnels locaux,
réhabilitation de l’ancienne usine.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 26


BASE DE LOISIRS DE ST QUENTIN

Pays : France
Région : Ile de France
Métropole attenante : St Quentin en
Yvelines
Incidence humaine : 150 000 hts
Superficie : 600 ha

Organisme gestionnaire : Syndicat mixte de la base de loisir de l’étang de St Quentin

Historique

La base de loisir de St Quentin a été créée en 1969 autour du plus grand étang d’Ile de
France qui constitue une véritable infrastructure naturelle d’assainissement et un
réservoir contre les inondations. Ce parc a été élaboré dans le but d’offrir un grand
espace naturel de qualité et de proximité, de proposer des équipements sportifs et de
loisir, de préserver l’environnement de toute urbanisation et d’améliorer la qualité de
l’eau, faire découvrir au public les espaces naturels et le monde rural.

Composition

L’étang de la base de loisir est véritablement le cœur de cet espace naturel autour duquel
s’étendent de vastes prairies et quelques parcelles boisées. On notera que l’étang
constitue le dernier maillon d’un réseau de bassins et de rigoles construit sous Louis XIV
entre 1675 et 1685 pour alimenter les fontaines et jeux d’eaux du Château de Versailles.

Les acteurs

Le syndicat mixte gestionnaire et ses partenaires


Les équipes techniques du parc
Les associations et le public
Les structures sportives et de tourisme

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Réserve naturelle nationale de 90 ha, ZPS, espèces protégées (végétale et animale :
triton)

Fonction sociale
Détente, activités sportives nombreuses (sports nautiques sur étang + piscine,
équitation, VTT, golf, parapente, escalade, accro branche)
Sensibilisation : ferme pédagogique, visites guidées
Observation de la nature

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 27


Participation à l’équilibre social de la ville
Patrimoine culturel et historique
Paysage/qualité du cadre de vie
Pêche de loisir

Fonction économique
Tourisme (hébergement, camping)

Fonction de gestion des risques


Gestion des risques d’inondation

Fonction de gestion des ressources naturelles


Assainissement des eaux dans l’étang

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 28


ESPACES VERTS SEINE ST DENIS

Pays : France
Région : Ile de France
Métropole attenante : Paris
Incidence humaine : 1,4 millions hts
Superficie : 790 ha (tous parcs réunis)

Organisme gestionnaire : Conseil général de Seine St Denis

Historique

A la création du Département, le territoire de la Seine-Saint-Denis, situé en proche


périphérie de Paris souffrait d’une importante carence en espaces verts. Dix parcs
départementaux ont été créés, parfois de toute pièce, pour certains par des paysagistes
de renom (Michel Courajoud, Alain Provost), sur des espaces délaissés de l’agriculture ou
de l’industrie :

1- L’Ile-Saint-Denis (23 h) 6- La Fosse Maussoin (8 h)


2- Villetaneuse (12 h) 7- La Haute-Ile (65 h)
3- La Courneuve (400 h) 8- Jean Moulin Les Guilands (26 h)
4- Le Sausset (200 h) 9- Romainville (8 h)
5- Le bois de la Tussion (25 h) 10- La Bergère (23 h)

Chacun d’entre eux possède une personnalité propre adaptée aux demandes et besoins
de la population. Deux parcs se démarquent : celui de la Courneuve et celui du Sausset,
issus de conceptions novatrices proposant une nature plus « sauvage ».
Le parc de la Courneuve se situe actuellement sur cinq communes du nord ouest du
département. L'idée de réaliser une promenade publique sur le site date de 1934, mais il
faut attendre 1954 pour qu'un avant-projet soit réalisé, et 1960 pour que débutent les
premières plantations. En raison de l'étendue du parc, les travaux sont réalisés par
tranches, ouvertes au public au fur et à mesure de leur achèvement. En 1970, le
paysagiste Alain Provost, lauréat du concours, conçoit la deuxième phase de construction
du parc. Les principaux objectifs sont :
- la réalisation d’un parc de détente et de loisirs propice au dépaysement et à la
relaxation,
- l’isolement et la protection contre le bruit occasionné par la circulation,
- la rupture de la monotonie des terrains plats,
- l’intégration de zones d’animation qui ne détruisent pas l’ambiance du parc.
Le parc du Sausset a été conçu par Claire et Michel Corajoud, lauréats du concours de
maîtrise d’œuvre et réalisé au début des années 80.

Composition

Parc du Sausset : Quatre lieux dominants s'articulent autour de la gare : une scène
forestière, une scène agricole, une scène bocagère, une scène de parc urbain avec un

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 29


étang et un marais. La maîtrise des masses végétales et les espaces qu'elles limitent,
constituent les paysages.

Parc de la Courneuve : La principale perspective s’organise autour d’une chaîne de lacs


s’étageant suivant un dénivelé de 40 m. Autour du plan d’eau s’articulent différents
points d'attraction: la roseraie, la vallée des fleurs, les jardins d’odeurs, la plazza
complètent le projet en multipliant les offres de promenades.

Les acteurs

Le département et ses partenaires


L’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine
Les associations sportives et de protection de la nature
Les usagers

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Maintien d’un patrimoine écologique : préservation de la biodiversité faunistique et
floristique, entretien adapté (ex : un fauchage annuel remplace les tontes systématiques)
Une partie du parc de la Courneuve est classé Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique
Faunistique et Floristique.
Concept de gestion des espaces qui consiste en un aménagement adapté à l’ouverture
des parcs au public tout en conservant les écosystèmes. Partenaire pour la mise en place
de ce système de gestion = Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine.
Reconstitution de milieux sauvages, corridors écologiques
Piégeage du carbone et production d’oxygène
Stabilisation du microclimat

Fonction sociale
Détente
Activités sportives
Observation de la nature
Activités pédagogiques ouvertes à tous : ateliers thématiques (apicultures, gestion de
l’eau…), animations, visites guidée, expositions. Accueil de groupes scolaires dans le
centre d’éducation.
Communication autour du parc : sites Internet très clairs et très complets
Paysage/qualité du cadre de vie
Contribution à l’équilibre social de la ville : des comités d’acteurs réunissent les habitants
et les partenaires associatifs pour la prise de décisions relatives à la vie des parcs en
terme de gestion et d’aménagement.
Evènemments et fêtes ponctuelles : manifestations sportives et culturelles, fête des
parcs au mois de juin.

Fonction économique
Tourisme
Image de marque des agglomérations et des entreprises

Fonction de gestion des risques


Réalisation d’un certain nombre d’ouvrages (canalisation et couverture de la Vieille mer,
création de bassin d'orage avec extension possible vers des zones inondables) afin de
lutter d'une part contre la pollution, et d'autre part afin de réguler le débit des eaux en
direction des zones urbanisées.

Actions sur le paysage


Notion d’intégration paysagère à la trame urbaine très développée.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 30


LES FORETS RHENANES PERIURBAINES

Pays : France
Région : Alsace
Métropole attenante : Strasbourg
Incidence humaine : 452 000 hts
Superficie : 1380 ha

Organisme gestionnaire : Forêts rhénanes – services des espaces verts

Historique

Les forêts rhénanes périurbaines sont les vestiges des forêts alluviales de la fin du
tertiaire. Suite à la dégradation croissante et à la fréquentation en baisse de ces espaces,
un plan de mise en valeur a été élaboré et l’île du Rohrschollen a été classée réserve
naturelle en 1997. Un partenariat entre la collectivité et EDF a été instauré afin de
conserver et promouvoir la qualité de ces sites.

Composition

Les forêts rhénanes périurbaines sont composées de trois principaux massifs : la forêt de
Robertsau (493 ha), la forêt du Neuhof (600ha) et l’île du Rohrschollen (310 ha). Cet
espace naturel est caractérisé par l’importance de son réseau hydrographique constitué
d’anciens bras du Rhin, de plans d’eau aménagés, de zones humides et de cours d’eau
phréatique. On y trouve une grande diversité d’essences forestières (chênes, hêtres) et
d’essences propres aux zones humides (frênes, peupliers, saules).

Financements

Le financement du parc est assuré par ville de Strasbourg, le département et EDF.

Les acteurs

La ville de Strasbourg
L’équipe des espaces verts de Strasbourg
Les associations et le public
EDF : un partenariat important, axé sur le développement durable, a été instauré avec
EDF afin d’intégrer la centrale à la réserve naturelle.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 31


Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Maintien d’un patrimoine écologique : préservation de la biodiversité faunistique et
floristique, rares reliques des forêts alluviales rhénanes (monument naturel)
Dépollution
Piégeage du carbone et production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
L’île du Rohrschollen classée réserve naturelle depuis 1997
Un scientifique chargé de définir et d’élaborer les plans de gestion

Fonction sociale
Détente/activités sportives
Observation de la nature
Pêche de loisir
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités pédagogiques (visites guidées, parcours pédagogiques avec panneaux
didactiques…)
Sensibiliser le public sur la compatibilité entre développement économique et protection
et réhabilitation d’un milieu naturel aux portes d’une grande ville.
Participe à l’équilibre social de la ville

Fonction économique
Tourisme
Image de marque des agglomérations et des entreprises
Production et stockage d’eau potable
Production d’énergie

Fonction de gestion des risques


Gestion des risques d’inondation

Fonction de gestion des ressources naturelles


Gestion des cours d’eau phréatique et ressources en eau potable
Utilisation des énergies renouvelables.

Actions sur le paysage


Réalisation de parcours paysagers

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 32


PARC DE MIRIBEL JONAGE

Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Métropole attenante : Lyon
Incidence humaine : 2 millions d’hts
Superficie : 2200 ha

Organisme gestionnaire : SEGAPAL, société d’économie mixte


Propriétaire foncier : SYMALIM, syndicat mixte

Historique

Le syndicat mixte Symalim a été créé dès 1964. Mais il faudra attendre 10 ans avant de
voir le début du creusement du premier plan d’eau. Le Parc se développe au fur et à
mesure et ouvre son premier centre sportif en 1979. C’est aussi cette année que sera
créée la ségapal qui sera désormais l’organisme gestionnaire du parc. En plus des trois
objectifs évoqués lors de la création du parc (protection et valorisation du patrimoine
naturel, protection contre les crues et offre d’un espace de loisirs), la construction de la
prise d’eau de secours de l’agglomération lyonnaise en 1988 permet l’alimentation en
eau potable de la région si besoin est.
Le parc atteint une dimension européenne en 1996 avec le lancement d’un programme
européen de restauration des milieux naturels (life).

Composition

Le parc de Miribel-Jonage est situé sur une plaine alluviale entre les canaux de Miribel et
de Jonage. L’identité de ce parc est fondée sur l’eau (350 ha de plans d’eau) : production
d’hydroélectricité, captage d’eau potable, protection contre les crues, loisirs aquatiques,
pêche… Le reste de la superficie comprend des terrains agricoles (400 ha) et des
boisements.

Financements

Le financement du parc est en partie assuré par ses revenus propres. Les
subventions allouées par les communes associées, l’Agence de l’eau, la communauté
urbaine de Lyon, les départements du Rhône et de l’Isère, la région Rhône/Alpes, l’Etat
et l’Europe.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 33


Les acteurs

La Segapal, la Symalim et leurs partenaires


Les équipes techniques du parc
Les agriculteurs
Les associations et le public

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Maintien d’un patrimoine écologique : préservation de la biodiversité faunistique et
floristique
Reconstitution de milieux sauvages
Amélioration des paysages agricoles
Dépollution
Piégeage du carbone et production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Protection d’espaces naturels : site Natura 2000

Fonction sociale
Détente/activités sportives, une base de loisir
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités pédagogiques (visites guidée, expositions permanentes, temporaires,
itinérantes, …)
Fête du Parc, marché nature, actions éco volontaires, conférences
300 personnes en insertion sociale tous les ans

Fonction économique
Préservation de l’agriculture périurbaine (400 ha d’espaces agricoles), valorisant les
pratiques agro-environnementales
Tourisme
Image de marque des agglomérations et des entreprises
Production et stockage d’eau potable

Fonction de gestion des risques


Régulation des débits
Protection des sols contre l’érosion
Régulation des pollutions

Fonction de gestion des ressources naturelles


Protection des ressources en eau avec protection des sources de captage

Outils de planification
Agenda 21 local

Actions sur le paysage


Création de parcours paysagers, aménagements paysagers avec le concours de
paysagistes.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 34


PARC DE LA DEULE

Pays : France
Région : Nord Pas de Calais
Métropole attenante : Lille
Incidence humaine : 1,6 millions d’hts
Superficie : 350 ha

Organisme gestionnaire : syndicat mixte des espaces naturels Lille métropole


Propriétaires fonciers : Privés (dont agriculteurs) et public (collectivité)

Historique

Dès 1968, il est envisagé de créer un équipement périurbain de loisir à proximité de Lille.
Les études de définition pilotées par les services de l’Etat ont lieu de 1972 à
1976 pendant lesquelles le projet du parc de la Deûle est inscrit dans le Schéma
Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de Lille (1973). Le concours pour la création
du parc lancé par la collectivité est remporté en 1995 par le paysagiste Jacques Simon
dont le projet répondait particulièrement aux objectifs fixés :
- protection des ressources en eau
- conservation de la biodiversité
- développement d’activité éco traditionnelles en agriculture et préserver
l’agriculture périurbaine
- valorisation des paysages
Le parc de la Deûle est déclaré d’utilité publique en 1999.
L’ouverture d’un centre d’interprétation de la faune et de la flore est prévue pour 2007 et
celle d’un centre d’information sur l’agriculture périurbaine et l’alimentation pour 2008-
2009.

Financements

Le financement du parc est majoritairement assuré par des subventions allouées par Lille
Métropole Communauté Urbaine, les communes associées, l’Agence de l’Eau, l’Etat et la
région Nord Pas de Calais à travers un contrat de plan Etat/Région, le département du
Nord et l’Europe

Les acteurs

L’organisme gestionnaire et ses partenaires


Les équipes techniques et les éco-gardes

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 35


Les agriculteurs
Les associations qui organisent des activités au sein du parc et le public

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Maintien d’un patrimoine écologique : préservation de la biodiversité faunistique et
floristique (centre consacré à la faune et à la flore)
Gestion différenciée des espaces
Reconstitution de milieux sauvages, corridors écologiques
Amélioration des paysages agricoles
Dépollution
Piégeage du carbone et production d’oxygène
Stabilisation du microclimat

Fonction sociale
Détente/activités sportives, une base de loisir
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités pédagogiques (visites guidée, expositions permanentes, temporaires,
itinérantes, …)

Fonction économique
Préservation de l’agriculture périurbaine, mise en place de pratiques agro-
environnementales
Tourisme
Image de marque des agglomérations et des entreprises
Production et stockage d’eau potable

Fonction de gestion des risques


Régulation des débits
Protection des sols contre l’érosion
Régulation des pollutions

Fonction de gestion des ressources naturelles


Protection des ressources en eau avec protection des sources de captage

Outils de planification
SD, SCOT, PLU

Actions sur le paysage


Opération d’insertion paysagère et de diversification des exploitations agricoles
Prix du Paysage 2006
Objectifs de l’équipe de paysagistes Jacques Simon/JNC International
Faire en sorte qu’on ne lise pas le travail d’un paysagiste
Tout relier vers la Deûle qui constitue une épine dorsale
Faire de ces territoires dégradés des espaces de qualité avec une forte exigence
environnementale

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 36


PARCO DI MONTEMARCELLO-MAGRA
(Parc de Montemarcello-Magra)

Pays : Italie
Région : Ligurie
Métropole attenante : La Spieza
Incidence humaine : 90 000 hts
Superficie : 4320 ha

Organisme gestionnaire : Ente Parco di Montemarcello Magra

Composition

Le parc de Montemarcello-Magra comprend les collines qui séparent la partie sud


orientale du golf de La Spieza de la plaine du Magra, le cours inférieur du fleuve Magra et
le cours de la rivière Vara. On y rencontre une grande diversité de milieux : les zones
humides du Val de Magra, les vastes forêts du val de Vara, les cultures d’oliviers en
terrasses du Tellaro, les falaises de calcaire du Caprione…
La flore est typiquement méditerranéenne, le ciste blanc, espèce rare, est implanté dans
le parc.
Le patrimoine historique du parc est très riche. La nécropole à incinération d’Ameglia
date du IVème s. avant J.-C. Toutes les communes à l’intérieur du parc possèdent des
centres historiques qui remontent à l’époque médiévale. Certains d’entre eux conservent
en bon état d’imposantes forteresses (Sarzanello, Sarzana), et des châteaux (Calice al
Cornoviglio, Lerici).

Les acteurs

L’organisme gestionnaire et les partenaires du parc


Les cultivateurs, pêcheurs professionnels
Les associations sportives, de protection de la nature et les usagers
Les professionnels du tourisme

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Espèces protégées comme le ciste blanc, le martin pêcheur, la penduline
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Restauration des connecteurs biologiques
Restauration des zones humides
Zones de repos et de nidification importantes pour les oiseaux migrateurs

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 37


Fonction sociale
Détente, randonnées
Activités sportives, activités liées à l’eau très développées (tous les sports d’eau
compatibles avec l’environnement, pêche, activités éducatives…)
Sensibilisation : éducation environnementale (un centre d’études environnementales,
partenariat avec les écoles locales), programmes pour tous les âges, visites guidées.
Fêtes et évènements ponctuels (en automne, la Canoalonga fluviale, une manifestation
née pour promouvoir les sports fluviaux, au printemps, séries de randonnées ayant pour
thème la découverte des produits locaux…)
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Riche patrimoine culturel et historique

Fonction économique
Tourisme
Renforcement de l’activité agricole, culture d’oliviers. Pratiques agro-environnementales
Mise en valeur des produits typiques.

Outils de planification :
Programme A.P.E. : mise en place d’un plan de développement durable appliqué aux
domaines sociaux, économiques et écologiques de la région.
Fait partie du programme européen Métropole Nature, pôle de Ligurie

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 38


PARCO NORD MILANO
(Parc Nord de Milan)

Pays : Italie
Région : Lombardia
Métropole attenante : Milan
Incidence humaine : 1.5 millions d’hts
Superficie : 600 ha

Organisme gestionnaire : Consorzio Parco Nord Milano (Consortium du Parc Nord de


Milan)

Historique

L’idée de création d’un parc urbain date de 1967 et commence à prendre forme dès 1970
avec la création du consortium du parc Nord de Milan qui sera l’organisme gestionnaire
de cet espace. La première phase consiste en l’élaboration d’un plan d’aménagement de
gestion du parc entre 1973 et 1982. La première phase de travaux dure deux ans entre
1986 et 1988, la réhabilitation du terrain (alors des décharges et friches industrielles)
reste une opération délicate durant laquelle les boisements sont remaniés et une partie
de la surface est replantée. Par la suite, la mise en place d’infrastructures pour l’accueil
du public constitue une étape clé. Elle permettra entre autre la mise en place de 30 Km
de chemins et pistes cyclables et la restauration d’anciennes fermes qui constituent
aujourd’hui le cœur du parc.
Les objectifs de la création de ce parc sont : d’offrir au public un poumon vert au cœur
même de la ville, de créer un espace dédié aux activités récréatives, éducatives et
culturelles compatible avec la protection de l’environnement. Il est important que cet
espace soit en constante évolution, en réponse à la demande et aux besoins de la
population.

Composition

Le Parc Nord de Milan est composé de zones vertes anciennement industrielles ou


terrains en friche. Les zones vertes recouvrent maintenant une surface de plus de 300
hectares et comportent de nombreuses forêts sauvages, prairies, collines, routes bordées
d’arbres. Sur le plan culturel et historique, le parc comprend deux villas respectivement
des XVI ème et XVIII ème siècles entièrement rénovées.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 39


Les acteurs

L’organisme gestionnaire et les partenaires du parc


Les associations sportives, de protection de la nature et les usagers
L’équipe de gardes forestiers et le corps spécial d’éco-gardes volontaires

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Réhabilitation d’anciennes décharges et friches industrielles et création d’un espace
naturel intégré à une zone fortement urbanisée
Gestion différenciée des milieux
Protection de la biodiversité faunistique et floristique
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Diminution des nuisances sonores

Fonction sociale
Détente
Activités sportives
Sensibilisation : centre d’éducation à l’environnement, partenariat avec les groupes
scolaires de l’agglomération. Fêtes et évènements ponctuels (fête des Cerfs-volants, fête
du parc, journées de promotion de l’environnement, festivals de musique…)
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités culturelles au sein du Petit Théâtre de plein air
Collaboration avec les instituts universitaires de la région

Fonction économique
Tourisme
Marchés traditionnels
Location de salles pour conférences et séminaires…

Fonction de gestion des risques naturels


Fonctions gestion des ressources naturelles :
Economie des ressources en eau pour l’irrigation
Gestion d’une partie des ressources en eau potable de la ville de Rome. Travail sur la
qualité des eaux du réseau hydrographique de la région.
Ouverture d’une maison de la rivière pour sensibiliser le public sur l’eau en général et
plus particulièrement sur les questions de gestion des ressources en eau.

Action sur le paysage


Création du parc de toute pièce, aménagement d’espaces à thème

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 40


ROMANATURA

Pays : Italie
Région : Lazio
Métropole attenante : Rome
Incidence humaine : 2.5 millions d’hts
Superficie : 14.000 ha

Organisme gestionnaire : Ente Regionale Gestione Aree Naturali Prottete Comune di


Roma

Historique

RomaNatura a été fondée en 1997 suite à l’adoption du “ Piano delle Certezze ” (Plan des
Certitudes) qui soumet 64% des terrains communaux (équivalents à 80.000 sur un total
de 129.000 hectares) à des règlements très stricts en matière de protection de
l’environnement. RomaNatura est géré par un organisme régional ayant en charge un
système de 14 Aires Naturelles Protégées qui se trouvent sur le terrain municipal de
Rome. La plupart ce sont des aires rurales qui appartiennent à "l’Agro Romano", un type
de paysage culturel de la région romaine. Le système de RomaNatura est connecté avec
d’autres espaces vertes intérieures et extérieures formant un réseau écologique avec un
total de 69 aires protégées à la Région du Lazio. RomaNatura a été chargée de 14.000
hectares, l’équivalent de la zone occupée par la ville entière de Bologne.

Composition

Les espaces de Roma Natura sont majoritairement composés de terrains agricoles :


céréaliculture, oliveraies, maraîchage… Les 14 000 hectares offrent aussi des bois et des
zones humides sur lesquels sont répertoriés plus de mille espèces végétales et 5000
espèces animales.
Le patrimoine culturel et historique est extrêmement riche, on ne compte plus les ruines
antiques, villas et château. Le site le plus atypique reste la ville médiévale de Galeria
Antica dont les ruines sont couvertes d’un épais tapis de végétation.

Les acteurs

L’organisme gestionnaire et les partenaires du parc


Les agriculteurs
Les associations sportives, de protection de la nature (WWF) et les usagers
Les équipes de gardes forestiers et de gardes du parc.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 41


Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Protection stricte des espaces naturels et des paysages sur lesquels veillent l’équipe de
gardes du parc. De plus, mise en place en 1999 d’un corps de gardes forestiers
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Restauration des connecteurs biologiques
Restauration des zones humides

Fonction sociale
Détente, parcours de randonnée
Activités sportives
Sensibilisation : éducation environnementale, visites guidées, fermes éducatives, centre
d’études environnementales avec mise à disposition d’un laboratoire pour les groupes
scolaires. Fêtes et évènements ponctuels (en septembre, organisation du « Metropoli
Agricola » pour la promotion de l’agriculture bio et traditionnelle et la présentation des
mesures agro-environnementales appliquées)
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Riche patrimoine culturel et historique
Recherche scientifique : partenariat avec les universités de la région pour les sujets de
recherche et de thèses ayant trait à l’environnement.

Fonction économique
Tourisme
Renforcement de l’activité agricole, culture d’oliviers, maraîchage. Pratiques agro-
environnementales. Edition d’un atlas des produits traditionnels (vins, fromages, olives…)
et création d’un label et de boutiques de vente de produits traditionnels pour le
développement rural.

Fonction gestion des ressources naturelles :


Economie des ressources en eau pour l’irrigation
Gestion d’une partie des ressources en eau potable de la ville de Rome. Travail sur la
qualité des eaux du réseau hydrographique de la région.
Ouverture d’une maison de la rivière pour sensibiliser le public sur l’eau en général et
plus particulièrement sur les questions de gestion des ressources en eau.

Outils de planification
Plan des Certitudes de mai 1997
Plan d’aménagement des réservoirs naturels
Agenda 21 local

Actions sur le paysage


Mesures de protection du paysage au sein du plan d’aménagement des réservoirs
naturels
Entretien des bassins, des buttes et des haies qui participent à l’épuration des eaux
superficielles.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 42


PARQUE FLORESTAL DE MONSANTO
(Parc Forestier de Monsanto)

Pays : Portugal
Région : Lisboa
Métropole attenante : Lisbonne
Incidence humaine : 2.5 millions d’hts
Superficie : 900 ha

Organisme gestionnaire : Dept. Estrutura Verde, Câmara Municipal de Lisboa

Historique

Le parc est situé au sud-ouest de Lisbonne, sur une des sept collines de la ville qui a
donné son nom au site de Monsanto. Dès 1888, un projet de boisement des alentours de
Lisbonne est envisagé afin d'avoir une ressource en bois assez proche pour alimenter la
capitale. Les premières plantations sylvicoles ont commencé en 1934 sur les collines
déboisées de Monsanto. Ces premières idées ont, aujourd’hui, pris de l’envergure et ont
donné naissance à des espaces boisés assez denses, avec quelques équipements de
loisirs et des observatoires. De nos jours, le conseil municipal, à travers son département
d'environnement, a défini un nouveau document qui met en application de nouveaux
concepts de planification et de gestion afin d'améliorer le rôle écologique du parc et sa
promotion auprès des habitants.

Composition

Avec près de 1 000 ha d'espaces boisés dans le centre de la ville, il représente un site
unique pour l'émergence d'une ceinture verte. Sa position centrale par rapport à la ville
le rend très intéressant pour l’agglomération et la région. La végétation est composée
majoritairement de pins, de chênes liège et de chênes pédonculés

Les acteurs

L’organisme gestionnaire et les partenaires du parc


Les associations sportives, de protection de la nature (WWF) et les usagers
Les équipes de gardes forestiers et de gardes du parc.

Les fonctions remplies par l’ENP

Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Réintroduction de l’écureuil roux en 1993

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 43


Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat

Fonction sociale
Détente, parcours de randonnée
Activités sportives
Sensibilisation : éducation environnementale, centre culturel, expositions temporaires et
permanentes, visites guidées.
Observation de la nature grâce à l’observatoire
Paysage/qualité du cadre de vie

Fonction économique
Tourisme

Fonction de gestion des risques naturels


Système de lacs/réservoirs afin de gérer les crues violentes d’un affluent du Tage et
d’éviter une érosion trop importante des sols
Plan de régénération établi de façon à limiter au maximum l’érosion des sols

Actions sur le paysage


Régénération de la forêt

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 44


C- Synthèse

Malgré un échantillon limité à quinze parcs au sein de cinq pays européens, des
tendances apparaissent et permettent de formuler des remarques sur les caractéristiques
des parcs étudiés et les fonctions qu’ils remplissent.

1- Le contexte général

Sur le plan historique, le parc le plus ancien est certainement la forêt de Soignes qui est
implantée qui existe depuis plusieurs siècles. Cependant, la mise en place de structures
de gestion telles qu’on les entend aujourd’hui, prenant en considération les valeurs et les
besoins actuels, ne sont apparues, et ce pour tous les parcs sans exception, qu’à partir
de la fin des années 1960. Les acteurs impliqués dans la gestion des parcs sont à chaque
fois très nombreux (annexe 2 : Mémorandum pour la concertation) et les associations
locales jouent un rôle particulièrement actif dans la dynamisation de ces espaces.

La composition physique des parcs révèle une grande diversité des milieux pour chacun
d’entre eux et ce, même dans les espaces fortement conditionnés par le climat et le
relief. Très peu d’informations ont pu être dégagées en ce qui concerne le financement
des parcs ou encore la nature des propriétaires fonciers, indications qui auraient pu être
intéressantes dans le cadre de l’étude de la gestion des espaces naturels périurbains. Les
parcs du réseau Fedenatur sont tous nés de besoins de l’agglomération attenante à court
ou moyen terme : besoin de faire face aux crues d’un fleuve, besoin en ressources
énergétiques, besoin de faire face à une urbanisation mal maîtrisée, besoin de préserver
la ressource en eau ou encore besoin de répondre à une demande en espaces naturels de
plus en plus forte de la part de la population. Ces besoins variés confèrent aux espaces
des fonctions toutes aussi diverses.

2- Les fonctions des espaces naturels périurbains

Les fonctions écologiques et sociales sont manifestement les fonctions les plus
développées des espaces naturels périurbains du réseau Fedenatur. Hormis les fonctions
de nature globale qui ne demandent aucune démarche particulière (piégeage du
carbone/production d’oxygène, stabilisation du microclimat), les actions concernent le
plus souvent la protection du patrimoine écologique comprenant aussi bien la
conservation de la biodiversité faunistique et floristique que celle des milieux (fonction
rencontrée dans tous les parcs); la réhabilitation d’anciennes zones industrielles ou en
friche, la restauration des connecteurs biologiques vont dans ce sens. Ces démarches
sont, pour la moitié des parcs du
réseau Fedenatur, à l’origine d’un
classement des espaces à l’échelle
régionale (Réseaux des Espaces
Naturels Protégés d’Andalousie…)
ou européenne (Natura 2000,
Life…)

En plus des fonctions récréatives et


de détente, les fonctions sociales
les plus développées et qui
demandent le plus d’investissement
sont les actions de sensibilisation et
d’éducation environnementale. Très
prisées par la population, elles sont
un moyen de communication très
Fonction sociale du parc de la Courneuve
Photo Agence Babylone efficace auprès d’un très large
public. Les parcs redoublent

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 45


d’imagination pour élaborer de nouveaux centres (information, documentation,
expérimentation, éducation environnementale…), de nouvelles activités autour de
l’environnement, du patrimoine culturel et historique ou de nouveaux supports de
communication. Les activités de recherche sont assez peu développées (cinq parcs sur
quinze). Le rôle que peuvent jouer les parcs en matière de réinsertion sociale est souvent
mis en avant et se développe de plus en plus. La position stratégique des espaces
naturels périurbains par rapport à la ville les place au cœur des fonctions de participation
à l’équilibre social de la métropole et de participation à la qualité de cadre de vie
(paysage, coupure verte dans le tissu urbain), fonctions qui à elles seules justifient
souvent, pour la population, la création de ces parcs.

Si les fonctions économiques laissent une grande place au tourisme, les deux tiers des
espaces naturels périurbains mettent un « point d’honneur » à la conservation de zones
agricoles, à la mise en place de pratiques agro environnementales et à la production de
produits traditionnels avec parfois la création d’un label. Afin de trouver des fonds
complémentaires dans le but d’assumer financièrement les investissements nécessaires
au développement des parcs, de plus en plus de partenariat avec des entreprises privées
voient le jour. Ces entreprises bénéficient d’une valorisation de leur image de marque
très porteuse auprès de la population.

Le développement des fonctions de gestion des risques naturels est généralement


proportionnel aux risques naturels encourus. Alors que les risques naturels sont
principalement des risques de crues et d’inondation en France, ceux gérés par les parcs
d’Espagne, d’Italie et du Portugal sont plus les risques d’incendie. Le parc naturel Montes
de Malaga fait figure d’exemple en la matière : il doit gérer les risques de crues de la
rivière Guadalmedina (entretien de bassins, réservoirs et canaux de passage privilégié de
l’eau), les risques d’incendie très présents dans la région andalouse (création de couloirs
coupe feu, mise en place d’une équipe de surveillance permanente) et les risques
important d’érosion du sol du au relief abrupt de cette zone (gestion adaptée de la forêt).

Les fonctions de gestion des ressources naturelles concernent principalement l’eau et


sont très peu développées. La majorité des actions menées dans ce domaine concerne
une économie des ressources en eau grâce à des systèmes d’irrigation adaptés. Seuls les
parcs de la Deûle et de Miribel-Jonage traitent les problématiques de production d’eau
potable à l’échelle de l’agglomération et possèdent des infrastructures de protection des
champs captants.

3- Le paysage

Le paysage en tant que tel est assez


peu pris en compte dans les
aménagements et la gestion des
espaces naturels périurbains. On lui
reconnaît une valeur sociale, citée par
chacun des parcs, pour laquelle il est
toujours considéré comme participant
à la qualité du cadre de vie. Mais très
peu d’opérations se détachent lorsqu’il
s’agit d’identifier des actions concrètes
menées au sein de ces espaces dans le
but d’améliorer ou de maintenir une
qualité paysagère. On notera Aménagement du parc du Sausset
cependant les efforts accomplis afin Photo Agence Babylone
d’intégrer les équipements et
infrastructures de l’Anneau Vert de
Victoria-Gasteiz, les analyses de fragmentation paysagère de l’Espace Rural de Gallecs

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 46


en Catalogne, la création de paysages traditionnels locaux de l’Arche de la Nature du
Mans ou encore la création des paysages des parcs du Sausset, de la Courneuve, de la
Deûle et de Miribel-Jonage en France et du parc Nord Milano en Italie. Si l’action sur le
paysage se limite encore trop souvent au développement de la fonction écologique, des
ébauches de mesures de protection du paysage commencent à voir le jour dans les
nouveaux plans d’aménagements des espaces ce qui constitue en soi les bases d’un
véritable travail sur le paysage.

Le parc de la Deûle Le parc de la Deûle

Cette première approche, axée sur l’étude de la multifonctionnalité de


espaces naturels périurbains, a permis de dégager des informations quant au
rôle surtout écologique et social de ces espaces. Il convient d’étudier les
caractéristiques de ces espaces à prendre en compte dans la gestion de ces
fonctions.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 47


II – LES ESPACES NATURELS
PERIURBAINS : ETAT DES LIEUX

Les espaces naturels périurbains n’ont pas de statut défini en Europe et la


diversité de leurs caractères, de leurs fonctions ou encore de leurs valeurs ne
facilite en rien l’élaboration d’une classification simple. Il est proposé
d’apporter quelques éclaircissements sur ces espaces afin de mieux comprendre
leur composition et le rôle qu’ils tiennent au sein des métropoles.

A - Quelques définitions

Face à la multitude des termes existants pour qualifier les « zones urbaines », leur
composition, leurs articulations ou encore leurs fonctions respectives, il n’est pas
étonnant de voir les différents acteurs de l’aménagement s’y perdre, novices ou non.
Quel sens mettre derrière quelle notion ? La tache serait aisée s’il ne s’agissait que d’un
simple exercice stylistique, mais nous en sommes bien loin. Outre le filtre culturel qui
brouille déjà considérablement les pistes - la simple définition de village, ville ou
métropole varie largement d’un pays à une autre - les avis divergent souvent en raison
de la constante évolution des concepts auxquels nous faisons appel (durabilité des
aménagements, pluralité des fonctions…) et dont dépendent ces définitions.

1- De la Ville à la Métropole

Il est difficile de trouver une définition type de l’espace urbain. « Grandes cités entourées
d’une couronne de communes périphériques », « villes diffuses articulées par une série
de pôles urbains étroitement liés entre eux » ou encore « territoire dispersé à faible
densité » sont autant d’expressions visant à définir nos grands centres urbains.
Les termes utilisés sont toujours liés à un contexte précis, souvent loin d’être
généralisable à l’échelle d’un Etat et encore moins à l’échelle européenne. Dès lors
quelles sont les propriétés fondamentales communes aux métropoles qui pourraient nous
permettre d’esquisser un début de définition ?
Les métropoles possèdent des spécificités qui les différencient des autres villes. Ce sont,
comme toutes les villes des espaces « de concentration de richesses humaines et
matérielles ». Cependant, les aires de répartition de ces biens sont beaucoup plus vastes
et généralement plus découpés, créant des espaces moins homogènes aussi bien
physiquement que fonctionnellement.

2- Les espaces naturels

On ne peut parler, stricto sensu, d’espace naturel dès lors qu’il a été créé ou modifié par
l’homme. Cependant, des espaces naturels tels que définis ci dessus n’existent plus
aujourd’hui en Europe, il est donc plus pertinent d’opter pour une définition plus large et
plus adaptée à notre contexte comme celle énoncée dans le Guide Métropole Nature, fruit
des travaux du programme INTERREG IIIB :

« Notre définition des espaces naturels […] englobe les milieux naturels […] (montagnes,
marais, garrigues), les boisements, mais aussi les parcs urbains, délaissés industriels et
zones agricoles. Ainsi défini, « l’espace naturel » correspond à l’ensemble des surfaces

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 48


non urbanisées ni entièrement artificialisées (infrastructures de transport, industrie…). »
(1)

3- Suburbain, périurbain ou métropolitain ?

Un des premiers termes utilisé pour désigner les espaces situés autour de la ville était le
mot « suburbain ». Sous la plume assassine de Guy de Maupassant (Annexe 3 : texte de
Guy de Maupassant), le préfixe « sub » était employé dans son sens strict : « sous »,
qualitativement en dessous de la ville. Mais il semble que ce terme était généralement
employé dans un sens plus neutre pour qualifier les espaces situés « avant » la ville, les
espaces où la ville n’était pas encore totalement constituée. Le « suburbain » a peu à peu
laissé place au « périurbain », expression explicitant mieux la notion de couronne de
transition entre un espace urbanisé et un espace rural. Cependant, pour la majorité des
métropoles européennes que nous étudions, ces zones de transition qui ceinturent la ville
n’existent plus véritablement. Il s’agit plus de conurbation, c’est à dire d’ensembles
urbains constitués de plusieurs noyaux distincts. De plus, les métropoles sont de vastes
ensembles qui peuvent contenir des espaces non urbanisés dont des terrains agricoles.
On ne peut plus parler de « ceinture », l’opposition du rural à l’urbain est désormais une
notion obsolète.
Sachant que les espaces naturels étudiés sont majoritairement inclus aux
métropoles, et que le travail des organismes gestionnaires va plus dans le sens d’une
véritable intégration de ces espaces à la trame urbaine que d’une simple relégation aux
portes de la ville, le terme « d’espace naturel métropolitain » semble être, aujourd’hui,
le plus adapté et le moins exclusif. Nous continuerons cependant d’employer le terme
« périurbains » afin d’éviter toute confusion par la suite. Les difficultés terminologiques
souvent rencontrées sont, une fois de plus, mises en avant. De suburbain, nous sommes
passés successivement à périurbain puis métropolitain, jusqu’à ce qu’un nouveau
paramètre fasse évoluer la définition de ces espaces en constante mutation.

B- Caractères et typologies des espaces naturels périurbains

Caractériser les espaces naturels nous permet de mieux les appréhender dans leur
globalité. Il n’existe pas de méthode clef mais des éléments indicateurs qui combinés
permettent d’analyser et de classer les espaces naturels périurbains dans toute leur
diversité.

1- Des notions générales nécessaires à une bonne appréhension des


espaces naturels

Les espaces naturels ne peuvent être abordés complètement par une seule approche
thématique. Il est nécessaire de prendre en compte toutes leurs dimensions, aussi bien
naturelles que socio-économiques ou administratives, afin de ne pas biaiser l’étude
menée. Les travaux de cartographie thématique grâce aux Systèmes d’Information
Géographique (SIG) sont souvent la première étape d’un travail de fond qui met en relief
des données.

Tenir compte de toutes les échelles d’actions donne de précieux indices sur l’articulation
des différents espaces. Alors qu’une étude à l’échelle de l’agglomération ou de la région
renseigne, par exemple, sur la provenance du public fréquentant le parc, une étude à
l’échelle des sites du parc permet de mettre en évidence les pôles de fréquentation
accrue. Ces deux études sont complémentaires et nécessaires à la mise en place d’un
programme de gestion des flux de fréquentation.

(1) : www.metropolenature.org

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 49


Ce travail à différentes échelles ne peut être pertinent que s’il est possible de dépasser le
cadre des limites administratives. Les espaces naturels ne correspondent évidemment
pas à ces limites. S’y cantonner mènerait inévitablement à un manque de coordination et
donc à des difficultés pour les structures gestionnaires.

Enfin, comprendre la configuration actuelle des espaces naturels passe par l’étude de
certains facteurs qui posent les bases de l’organisation du territoire. Ainsi, le cadre
physique (relief, répartition des terrains inondables…) explique dans la majorité des cas
les limites de l’urbanisation tout comme la pression foncière particulièrement forte au
centre de la métropole explique la position des espaces naturels par rapport à la ville.

2- Exemple de typologies des espaces naturels

Le programme de recherche-action Métropole Nature inscrit dans le cadre d’INTERREG


IIIB, propose, dans son guide méthodologique, plusieurs typologies applicables aux
espaces naturels périurbains.

a- Une typologie descriptive

Partant du constat qu’il n’existe plus d’espace totalement naturel non influencé par
l’homme mais que les villes, même les plus urbanisées, possèdent des éléments naturels,
les équipes de Ligurie et de Barcelone du programme Métropole Nature ont mis en place
un outil d’évaluation de la naturalité des espaces. En effet, opposer le rural à l’urbain tout
comme le naturel à l’artificiel n’a, aujourd’hui, plus de sens. Ils ont donc choisi de classer
les espaces sur la base d’un triptyque Ville/Espace agricole et Rural/Nature.

Les principales typologies des espaces de Métropole Nature


http://www.fedenatur.org/docs/docs/182.pdf

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 50


Ainsi, des indicateurs comme l’occupation des sols, la proximité au centre urbain ou
encore la fréquentation, permettent d’établir un système triangulaire de classification qui
met en évidence quatre principaux types d’espaces.

- Les espaces naturels urbains : « surfaces non construites (sauf ponctuellement),


généralement de petite superficie, à la végétation largement d’origine anthropique
(plantations) et connaissant une forte fréquentation. »

- Les espaces naturels d’influence urbaine : « territoires souvent plus vastes, plus
éloignés de la ville ; la végétation y est peu anthropisée. La fréquentation peut être forte,
mais souvent inégalement répartie. Les influences rurales sont faibles : pas ou peu
d’agriculture ou de sylviculture productive. »

- Les mosaïques périurbaines : « espaces souvent vastes, marqués par la


juxtaposition des surfaces naturelles, agricoles et bâties (habitat résidentiel, équipements
de loisirs, infrastructures…). »

- Les espaces agricoles périurbains : « secteurs ruraux, dominés par l’agriculture ou


la sylviculture productive. Les espaces naturels (bois, rivières…) représentent des
surfaces plus ou moins importantes. L’influence urbaine se traduit par la pression
foncière pour la construction, la fréquentation de loisirs. » (1)

Cette typologie offre un panel assez complet des espaces naturels périurbains existants
et se base sur des caractéristiques accessibles à une majorité de personnes. Elle permet
de reconnaître et de se représenter facilement les espaces. Cependant, la simplification
et l’homogénéisation des espaces de cette typologie descriptive en font un outil de
compréhension et non de réflexion.

b- Une typologie opérationnelle

Une autre typologie a été élaborée en considérant les problématiques de valorisation et


gestion que pouvaient rencontrer les espaces naturels périurbains. Elle aboutit aussi à la
mise en place de quatre catégories faisant, cette fois-ci, appel à des caractéristiques
nettement plus fonctionnelles.

Les espaces locaux et micro-locaux : « des surfaces ‘naturelles’ existent partout dans
les surfaces urbaines : jardins, bords de route, petits bois… Ces milieux peu
spectaculaires peuvent représenter un enjeu d’aménagement en offrant aux citadins une
nature de proximité. Certains sites de petite dimension (quelques hectares ou dizaines
d’hectares) peuvent faire l’objet de projets locaux d’importance sociale et écologique. »

Les espaces de liaison : « certains espaces, éventuellement banals, présentent un


intérêt particulier en tant que liaison biologique ou sociale entre des espaces de plus
grande dimension. »

Les « massifs » : « la plupart des aires métropolitaines possèdent de grands espaces


naturels homogènes : massifs montagneux, grande région agricole… »

Les espaces de gestion : « dans certains cas, l’unité des sites n’est pas constituée par
la nature, mais par l’existence d’un projet de mise en valeur, d’une structure pour la
gestion (par exemple, les parcs naturels dans les trois pays du programme Métropole
Nature) » (1) (2)

(1) : http://www.fedenatur.org/docs/docs/182.pdf
(2) : Espagne, France et Italie

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 51


Plus pratique sur le plan de la fonctionnalité des espaces, cette typologie pourrait
constituer un outil clé de mutualisation car il permet, par exemple, de mieux cibler les
difficultés d’ordre gestionnel.
Il existe une multitude de typologies utilisables. Aucune n’est exhaustive mais toutes
sont adaptées à un public donné ou à un angle d’étude donné. La multiplicité des
qualificatifs utilisés rend parfois ce travail de classification des espaces difficile, c’est
pourquoi il est indispensable de toujours employer une typologie adaptée au sujet
d’étude et au public concerné.

C- Implantation des parcs dans les métropoles

L’implantation des espaces naturels périurbains au sein des métropoles diffère


considérablement d’un parc à un autre et conditionne un grand nombre d’orientations
des politiques de gestion appliquées aux espaces : accès et liaisons à la métropole,
gestion de la fréquentation, communication et retombée en terme d’image pour les
entreprises partenaires, gestion des fonctions écologiques... Cette diversité est due aux
contextes historiques et/ou géographiques.

Le parc naturel Montes de Malaga en


Andalousie se situe en dehors de la
métropole. Ceci est du au relief abrupt
de la zone montagneuse qui ceinture la
ville et qui a freiné l’extension de
l’urbanisation concentrée sur la côte.

Implantation du parc naturel Montes de Malaga en Andalousie

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 52


Le Grand Parc de
Miribel-Jonage se situe
en plein cœur de la
métropole. Il est bordé à
l’ouest par le bâti
résidentiel de la ville de
Lyon et à l’Est par les
terrains agricoles
grignotés de l’agglomé- Implantation du Grand Parc de Miribel-Jonage dans l’agglomération
ration Lyonnaise (d’où Lyonnaise
l’élaboration d’une poli-
tique de maintien des
terrains agricoles péri-
urbains au sein de
l’agglomération).

Le parc forestier de
Monsanto se situe en
plein cœur de la capitale
Portugaise. Planté au
siècle dernier afin de
couvrir les besoins en
bois de chauffage de
Lisbonne, il doit son
maintien à sa fonction
encore nécessaire après
que les alentours
immédiats ont été
urbanisés et constitue,
aujourd’hui, un espace
stratégique dans la mise
en place d’un réseau
d’espace naturels métro-
politains.

Implantation du parc forestier de Monsanto dans


l’agglomération Lisboète

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 53


D- Fonctions et valeurs des espaces naturels périurbains

De par l’étendue de leur superficie et la diversité de leur composition, les espaces


naturels périurbains remplissent de multiples fonctions. Certaines sont liées, d’autres
tendent au contraire à s’opposer. Cette pluralité des fonctions se trouve au cœur même
des politiques de gestion et de financement et doivent être à la base des projets
développés au sein de ces espaces.

1- Nature des fonctions rencontrées

Les espaces naturels rendent de multiples services à la collectivité sur le plan social,
environnemental et économique. Si les fonctions écologiques sont les premières citées
par les usagers interrogés (en particulier la conservation de la biodiversité), la position
stratégique des espaces naturels périurbains intégrés à la ville fait des fonctions sociales
et économiques des éléments porteurs essentiels. Si les activités de loisir ou l’éducation
environnementale sont aujourd’hui des composantes incontournables, des concepts
moins courants comme la préservation des espaces ruraux au sein des grandes
métropoles ou encore la gestion des ressources en eau potable tendent à se développer.

Une étude de FEDENATUR, portant sur 23 parcs européens, a identifié au moins 35


fonctions différentes (annexe 4 : Liste des fonctions identifiées par Fedenatur ) réparties
en quatre catégories : naturelles, sociales, économiques et celles basées sur la notion de
« milieux récepteurs ». Chaque site accueille en moyenne 27 fonctions.
Les fonctions dites naturelles sont majoritairement de nature globale (protection du
patrimoine écologique et géologique, piégeage du carbone, production d’oxygène,
stabilisation du microclimat), et comprennent les fonctions relatives à la gestion des
risques comme la régulation des débits, la régulation des pollutions et des nutriments ou
encore la protection des sols contre l’érosion.

Le lac de la base de loisir de St Quentin au coeur des fonctions écologique, sociale, économique et de gestion
des risques naturels
Photo Agence Babylone

Parmi les fonctions sociales, on notera les fonctions récréatives, pédagogiques et


culturelles (détente, sport, pêche et chasse, éducation environnementale, observation de
la nature, mise en valeur du patrimoine culturel et historique) et des fonctions plus
générales directement liées à la ville comme la participation du paysage à la qualité du
cadre de vie et ses effets sur la santé, la participation des espaces naturels à l’équilibre
social de la ville ou encore l’effet de coupure verte dans le tissu urbain.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 54


En ce qui concerne les fonctions économiques, on peut distinguer
- les activités de production : agriculture, élevage, sylviculture, préservation des
ressources d’eau potable, production d’énergie
- les activités de service : tourisme, implantation d’infrastructures tertiaires (relais
télécoms)
- les retombés en terme d’image des agglomérations et des entreprises

Certaines activités utilisent le caractère libre des espaces naturels alors considérés
comme milieux récepteurs ; elles ne valorisent pas ces espaces mais portent atteinte à
leurs autres fonctions. Il s’agit des stockages et dépôts, de la multiplication des voies de
transport, des activités de transport d’énergie et/ou de fluides.

2- Des fonctions en réponse à des besoins

Dans l’absolu, il est impossible d’établir un classement de l’importance des différentes


fonctions inhérentes à un parc. En effet, une fonction ne prévaut sur une autre que dans
un contexte précis défini notamment par les attentes des usagers et des collectivités. La
mise en évidence de besoins à court terme a souvent été à l’origine de la création des
espaces naturels périurbains devenus aujourd’hui nécessaires car ils constituent une
réponse adaptée à ces besoins.
Le parc de la Deûle a, par exemple, été en grande partie pour répondre aux besoins en
eau potable de la métropole lilloise, les parcs du réseau d’espaces verts de Seine Saint
Denis pour faire face à un déficit en espaces verts du département et maintenir un
équilibre social. L’importance des fonctions dépend de l’importance des besoins. Ces
besoins sont différents selon les métropoles. La mise en place du parc naturel Montes de
Malaga est aujourd’hui indispensable de par son rôle primordial dans la gestion des crues
de la rivière Guadalmedina qui menace chaque année l’agglomération.

Ces besoins sont aussi perçus différemment selon les usagers. Des enquêtes menées
auprès des habitants de la métropole par le pôle de Grenoble (1) a montré tout le poids
que pouvaient avoir les filtres culturels dans la diversité des perceptions que le public a
de la nature. Lorsque les usagers font part de leur besoin de nature, un grand nombre de
représentations se cache derrière cette notion :

• La nature récréative (loisirs),


• La nature, bien culturel (histoire,
culture),
• La nature garante de la biodiversité,
• La nature paysage (cadre de vie),
• La nature nourricière (agriculture),
• La nature protectrice (réduction du
bruit, des inondations...),
• La «mère nature» (lieu de
contemplation, de ressourcement).

Pour cette raison, il est nécessaire de


rester à l’écoute des différents acteurs
afin de pouvoir proposer des réponses La Nature comme cadre de vie (parc du Sausset)
adaptées à leurs besoins. C’est Photo Agence Babylone
justement l’interaction des différentes
fonctions et leur adéquation à la demande des acteurs, public et partenaires, qui
confèrent aux espaces naturels périurbains toute leur valeur et en font des lieux d’une
réelle richesse à développer.

(1) : www.metropolenature.org

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 55


E- Gestion des espaces naturels périurbains

1- Le choix de l’organisme gestionnaire

Le choix d’un organisme de gestion est un point d’une importance capitale pour la
création et le développement d’un espace naturel périurbain. De la pérennité de la
structure de gestion dépend la pérennité du parc. Accueil du public, maintenance des
équipements, entretien ou encore surveillance sont des points auxquels il est nécessaire
de porter une attention permanente.
Face à la diversité des espaces, il n’existe pas de solution unique. Les risques d’une
gestion trop éclatée avec de multiples organismes et à une échelle trop locale pose de
nombreux problèmes. Outre le fait d’aboutir à une gestion ponctuelle (gestion focalisée
sur les fonctions récréatives ou écologiques, manque de recul, difficulté
d’investissements en matériel ou formations, coût excessif car absence d’économie
d’échelle), une gestion trop éclatée entraîne souvent un manque de cohérence à l’échelle
de la métropole (concurrence directe d’espaces voisins, organisation déstructurée de
l’espace…). A l’inverse une gestion centralisée peut présenter des risques de lourdeurs
administratives ou financières et demande une volonté politique particulièrement forte,
capable de surmonter les réticences des acteurs locaux dépossédés d’une partie de leur
pouvoir. Cependant, entre centralisme et manque de cohérence, il existe une grande
palette d’options pour une gestion globale et adaptée aux espaces.

2- Les organismes gestionnaires des espaces naturels périurbains

Sur 26 parcs membres de FEDENATUR, 25 sont gérés par des organismes publics. Ce
qui différencie majoritairement la nature des organismes de gestion reste la superficie du
parc périurbain et l’échelle d’action.
Seuls les parcs situés sur une seule commune sont gérés par des organismes municipaux
(Centre d’Etudes Environnementales de l’ Anneau Vert de Vitoria Gasteiz, ou les services
espaces verts des villes de Strasbourg et Lisbonne pour les Forêts rhénannes
périurbaines et le Parc forestier de Monsanto). Pour les espaces naturels périurbains de
plus grande superficie – ce qui représente la grande majorité des membres du réseau - la
gestion est assurée par des syndicats mixtes (ou des structures équivalentes appelées
« consortium » en Espagne et Italie) créés spécifiquement pour cette mission. Ils sont
composés de différents organismes publics avec parfois la participation de chambres
professionnelles. Le Consortium du Parc de la Serralada Litoral, en Catalogne, est, par
exemple, composé de quatorze communes, deux cantons et de la députation de
Barcelone ; le service gestionnaire du Parc de la Deûle dans le Nord-Pas-De-Calais est,
quant à lui, composé de quarante communes et de la communauté urbaine de Lille
(Annexe 5 : Tableau de comparaison des organismes gestionnaires des espaces naturels
périurbains du réseau Fedenatur). La complémentarité des membres de ces syndicats
permet d’avoir une approche à la fois globale et proche du terrain.
Plus la superficie augmente et plus les acteurs intervenant à grande échelle se
multiplient. Pour les espaces de plusieurs milliers d’hectares ou les réseaux de parcs, les
organismes gestionnaires sont régionaux : RENPA en Andalousie, députation de
Barcelone, Province de Milan ou encore Etablissement régional de gestion des systèmes
et des espaces naturels protégé de la ville de Rome.

3- Une coopération des instances publiques pour une gestion concertée

Les avantages à faire coopérer plusieurs structures travaillant à différentes échelles dans
les syndicats mixtes ou consortium sont multiples.
En effet, le travail en intercommunalité est souvent indispensable à la préservation
d’espaces naturels qui s’étendent sur plusieurs communes, il permet par exemple de se
libérer des contraintes de frontières administratives si une extension du parc est

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 56


envisagée. Plus encore, les structures de coopération intercommunales encouragent la
concertation et la négociation dans le cas d’intérêts locaux contradictoires. Ce système
concerté est le garant de la mise en place d’une solution durable aux problèmes de
gestion rencontrés.
Sur le plan financier, la création d’un syndicat mixte est très intéressante car elle assure
la mise en place d’une politique de financement équitable avec l’application de règles de
répartition des financements communautaires, concertées et approuvées par tous les
membres. La présence d’organismes publics dans un syndicat mixte est un réel
avantage : elle permet de bénéficier des services offerts par les collectivités. Cette
gestion met à disposition des crédits d’investissement moins difficiles à mobiliser que des
crédits de fonctionnement. Cependant, si la gestion par les collectivités est à même de
faciliter la mise en place de ces parcs, la difficulté de bénéficier de crédits venant de
d’autres institutions ou du privé rend le fonctionnement du parc tributaire de l’évolution
des priorités des politiques des collectivités notamment sur le plan social.

4- L’exception bruxelloise

La forêt de Soignes située en Belgique dans la région de Bruxelles constitue une


exception. Trois organismes régionaux distincts se partagent la gestion de la forêt : 56 %
sont gérés par la l’AMINAL flamande, 38 % par la Division de la Nature et des Forêts
wallonne et 6 % par l’IBGE de la région Bruxelles-Capitale. Ces trois organismes
gestionnaires sont les services administratifs respectifs chargés de l'environnement des
trois régions belges. L’implantation de la forêt sur trois régions au caractéristiques
humaines, politiques et législatives différentes complexifie quelque peu sa gestion. Les
risques de cette gestion tripartite apparaissent surtout en terme de financement
(déséquilibre potentiel des revenus directs et des subventions allouées à la forêt par
chacun des trois organismes) et concernant la fréquentation de la forêt par le public
(manque de lisibilité dû à des règlements internes distincts). Cependant les lois et les
codes forestiers sont, en grande partie, semblables et l’apparition des premières
directives européennes en terme d’écologie et de paysage (comme la classification
Natura 2000) ont permis aux trois régions de s’accorder sur la protection des espaces
naturels et la conservation de la biodiversité. Depuis quelques années, un nouveau projet
de classification est apparu : la « certification de la gestion durable et responsable des
forêts », certification FSC ou PEFC visant à « privilégier le commerce du bois issu de
forêts dont la gestion répond à des critères de durabilité et prend en compte des aspects
sociaux et écologiques ». Dès lors, en regard des positions européennes en terme de
politique régionale et interrégionale, il pourrait être intéressant de créer le premier
organisme de gestion interrégional d’espace naturel périurbain ?

La diversité des espaces naturels périurbains est considérable et l’adaptation


aux besoins des agglomérations des politiques de gestion et des projets menés
est toujours à la base de l’évolution de ces espaces. Cependant certaines
actions comme le financement ou la dynamisation des parcs sont communes à
tous les espaces naturels périurbains et sont le fruit d’une mutualisation de
leurs expérience et d’une réflexion concertée.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 57


LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 58
III- LES THEMATIQUES AU CŒUR D’UNE
REFLEXION CONCERTEE

Certaines thématiques au cœur d’actions difficiles à mettre en œuvre font


l’objet d’une réflexion particulière entre les membres des différents réseaux
d’espaces naturels périurbains. La mutualisation des expériences de chacun a
permis l’élaboration de solutions qui, loin d’être définitives, permettent
d’avancer sur des sujets aussi divers que le maintien du dynamisme des
espaces naturels périurbains ou encore les stratégies de financement mises en
œuvres.

A- Dynamiser les espaces naturels périurbains par l’élaboration de


projets locaux

La gestion et le financement sont des notions clés mais le dynamisme et le


développement du parc passe aussi par l’élaboration de projets de développement locaux
dont la mise en place repose sur le concept de gouvernance.

1- La notion de gouvernance

Le gouvernement urbain est par définition la façon dont la ville et son aménagement sont
dirigés. La notion de gouvernance constitue une nouvelle approche du gouvernement des
villes, elle est explicitée dans le guide méthodologique de Métropole nature :

« - Le territoire-cadre de ce gouvernement n’est pas un cadre figé et défini


juridiquement, mais il est entendu comme une construction sociale qui n’est pas donnée
a priori. Le territoire des politiques est l’espace défini par les acteurs eux-mêmes et le
produit d’un «champ» de relations à base territoriale.
- L’ensemble des acteurs qui interviennent de façon conjointe et combinée sur ce
territoire est appelé à construire et produire des politiques publiques. Ces acteurs
peuvent ainsi suivant les cas, soit travailler sur des aires spécifiques du territoire
métropolitain, soit définir des politiques de secteur : planification territoriale, mobilité,
environnement, développement économique...
- Cette construction passe par des méthodes (concertation….) qui permettent d’élaborer
une vision partagée, de construire un consensus et qui conduiront la définition de
projets, à l’élaboration de politiques locales. » (1)

2- L’application de ce nouveau mode de gouvernement

Après cette prise de conscience, les pouvoirs publics ont essayé de préserver et valoriser
les espaces naturels, par exemple par une meilleure prise en compte dans la planification
urbaine ou la création de parcs. Mais cela s’est souvent révélé insuffisant car aucune
mesure d’application concrète n’était mise en oeuvre, ce qui entraînait une dégradation
continue des espaces.

(1) : http://www.fedenatur.org/docs/docs/182.pdf

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 59


Le relatif échec de ces actions tient à plusieurs facteurs :
- la création d’espaces sans relais à l’échelle locale, sans implication des
associations locales et des usagers et sans réflexion partagée sur le devenir à long
terme.
- la mauvaise analyse des enjeux et des besoins, une absence de vision à l’échelle
de la métropole
- la faible valorisation des espaces qui se dégradent et sont peu considérés

Face à cela, mener une réflexion à l’échelle métropolitaine constitue une réponse
adaptée. En effet, cette échelle est la seule qui permette d’avoir assez de recul pour avoir
une vision globale de l’espace et mener une politique cohérente. Sachant qu’il n’existe
pas encore d’institution à cette échelle, la seule solution est la collaboration des services
concernés pour un dialogue approfondi et des objectifs communs.
Dès lors, ces objectifs deviennent les garants de la pérennité des espaces naturels sous
forme de projets locaux.

3- Les projets locaux

On peut définir un projet local comme étant toute démarche visant à doter un espace
naturel d’un dessein, opérations ambitieuses ou mesures très simples. Chaque projet est
mis en place en réponse à un besoin spécifique au parc ; les objectifs à atteindre peuvent
être très divers : protéger les espaces des agressions, restaurer les espaces (anciennes
zones industrielles, carrières, décharges..), valoriser les espaces et les ouvrir au public…

Les projets de valorisation des sites peuvent mettre en jeu un nombre très important
d’acteurs. Pour éviter des actions ou décisions incohérentes, il convient que le projet soit
piloté par un seul organisme qui coordonnera l’action des différents acteurs. Des
associations locales, à l’initiative des projets, n’ont souvent pas les moyens suffisants
pour les porter, aussi, le pilotage est assuré par des collectivités publiques. Le pilote doit
être connu et reconnu de l’ensemble des acteurs. Il est important d’associer des acteurs
représentatifs, ouverts et motivés à l’élaboration et à la mise en œuvre du projet. La
concertation exige beaucoup de temps et de patience et il est difficile de mener un
démarche constructive avec beaucoup d’acteurs mais la mise en place d’une concertation
à deux niveaux est envisageable : un comité très large pour permettre la circulation de
l’information et la validation de la démarche en soutien à des ateliers de travail plus
spécifiques, réunis en comités plus restreints, pour un travail de fond plus efficace.

Métropole nature a établi un mémorandum pour la concertation dressant une liste certes
non exhaustive mais très complète des acteurs potentiels associables aux projets locaux
(Annexe 2 : Mémorandum pour la concertation ). On citera les services de l’Etat, les
institutions telles que les agences de l’eau, l’Office National des Forêts et bien d’autres,
les collectivités locales, les professionnels, les acteurs individuels, les usagers, les ONG
ou encore les experts.
Il existe bien sur des freins à la réussite des projets aussi bien dans le montage
institutionnel que dans la concertation ou la dynamique du projet mais le respect du
cheminement et un soin tout particulier apporté aux étapes clés (information de la
population, diagnostic, formulation des objectifs, définition des actions, répartition des
responsabilités…) permettront de ne pas mettre en péril l’aboutissement du projet.

La valorisation des espaces naturels périurbain doit être le fruit d’une volonté de la
métropole et de la mise en place de projets locaux concrets et partagés, construits dans
une gouvernance large et approfondie. Afin d’être légitimes et opérationnels, ces projets
impliquant de nombreux acteurs doivent passer par des phases de concertations longues
et souvent coûteuses mais justifiées car elles constituent les clés de la réussite du
territoire de demain.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 60


B -Financer des espaces naturels périurbains

Tous les espaces naturels périurbains sont subventionnés par les collectivités publiques.
Les fonds publics alloués financent les parcs en proportions plus ou moins importantes,
mais dans tous les cas, ces subventions sont de plus en plus difficiles à obtenir. Les
difficultés en terme de financement touchent tous les parcs. Ce thème a été développé
lors de d’une réunion technique du réseau Fedenatur à Rome en octobre 2005 intitulée :
« Le financement des parcs périurbains : comment impliquer les acteurs clés des parcs
dans le financement de ceux-ci ? »

1- Les lignes directrices

a - Financer tous les espaces

Il existe différents systèmes de gestion mais un seul but commun : assurer la pérennité
des espaces notamment en réussissant à financer leur fonctionnement voir mieux, leur
développement. Les subventions publiques contribuent très largement au financement
des parcs. Cependant, l’importance croissante des objectifs sociaux entraîne une
réduction de l’engagement environnemental et ceci à toutes les échelles - aussi bien
locales que nationale ou européenne- et pour tous les espaces, y compris les zones
protégées. Ce phénomène est d’autant plus dommageable qu’il a tendance à se
généraliser alors même que la surface des espaces à financer, protégés ou non,
augmente régulièrement. Les flux financiers actuels sont insuffisants pour soutenir
l’expansion des parcs. Il est donc nécessaire de rechercher des solutions afin de financer
durablement les espaces naturels périurbains, y compris ceux qui ne bénéficient pas du
classement en zones protégées.

b - Atteindre la durabilité

Le financement d’un parc ne concerne pas seulement les fonds dont il dispose, il implique
la capacité à mobiliser des fonds. La notion de durabilité financière inclut non seulement
la quantité (le montant des fonds récoltés) mais aussi la qualité, la forme, les délais, le
public cible, l’utilisation et les sources de financement ; elle est définie en ces termes par
l’organisme régional RomaNatura :

« La durabilité financière […] peut être définie comme la capacité à assurer des
ressources financières stables, suffisantes et à long terme, et non seulement les allouer
dans des formes et des délais appropriés, afin de garantir la couverture des coûts de
gestion des zones protégées (aussi bien directes qu’indirectes) et la gestion optimale
avec références aux objectifs de conservation et institutionnels. Elle doit être perçue non
seulement en terme quantitatif mais aussi qualitatif.
L’évaluation et l’accomplissement de la durabilité financière exigent la présence de
plusieurs conditions :
- construire un « portefeuille » composé de sources diversifiées,
- gérer et administrer les fonds de sorte à promouvoir l’efficience et l’efficacité
entre les coûts et la gestion,
- identifier les obstacles au niveau du marché, des prix, des décalages politiques et
institutionnels qui représentent une entrave à la durabilité des zones protégées,
- produire des ressources moyennant des plans et des processus de gestion et à
travers des professionnalismes appropriés pouvant faire appel à diverses sources
de financement,
- posséder une vision complète des coûts et des bénéfices. » (1)

Afin d’atteindre cette durabilité financière, les parcs du réseau Fedenatur, tentent de
mettre en place des mécanismes financiers innovants.

(1) : http://www.fedenatur.org/docs/docs/191.pdf

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 61


c -L’importance de l’information dans les mécanismes de
financements des espaces naturels périurbains

L’information peut contribuer de façon non négligeable à l’acquisition d’une plus grande
autonomie financière des parcs. Les espaces périurbains ont un rapport spécifique avec
l’information, différent de celui des zones protégées éloignées des grandes villes. En
effet, un parc métropolitain est soumis à davantage de « bruit » informatif. Il peut être
intéressant d’utiliser tous les systèmes informatifs à disposition pour appeler l’attention
et susciter l’intérêt d’éventuels interlocuteurs financiers : journaux, revues généralistes
ou spécialisées, vidéos, radio, télévision, Internet. L’attraction de fonds naît de la
capacité que chacun possède pour générer un intérêt envers le concept de conservation
environnementale aussi bien que pour les aspects culturels et naturels qu’elle présente.
Les retombées positives en terme d’image de marque des agglomérations et des
entreprises sont souvent à la source de ces intérêts.

2- La participation d’organismes financiers à la gestion des espaces


naturels périurbains : l’exemple de la « Caixa » et le réseau de parcs
naturels de la députation de Barcelone

a- Le contexte général

Le Réseau de parcs Naturels de la Province de Barcelone comprends 12 parcs qui


s’étendent sur 1.000 km², ce qui représente 13 % du territoire de la province protégé.
Cent municipalités sont concernées par ce réseau de parcs dont 80 % de la superficie
appartiennent à des propriétaires privés. Le budget annuel ordinaire du réseau s’élève à
35 millions d’euros.
La Caixa d’Estalvis i de Pensions (Caisse d’Epargne et de Pensions) de Barcelona « la
Caixa » est la première Caisse d’Epargne d’Europe et le troisième organisme financier
d’Espagne. Sur le plan juridique, elle est définie comme une fondation agissant selon les
critères du marché mais destinant ses bénéfices à des interventions sociales. Au cours
des cinq dernières années, « la Caixa » a consacré 915 millions d’euros à son œuvre
sociale qui finance et soutient des activités de caractère social, éducatif, culturel et
scientifique.
En mars 2005, un accord de collaboration a été signé entre « la Caixa » et la députation
de Barcelone afin de créer un Plan de gestion intégrale pour la conservation du Réseau
de Parcs Naturels. Ce plan a été établi pour une durée de cinq ans et comprend entre
autre la création d’une commission de suivi entre les deux organismes, la rédaction d’un
programme de développement de l’accord et surtout un apport de 15 millions d’euros,
soit 3 millions d’euros par an, par « la Caixa »

b- Les objectifs de l’accord

La finalité générale de l’accord consiste au développement et à l’exécution du plan de


gestion intégrale afin de garantir la stabilité et la maturité du réseau de parcs en
améliorant son état de conservation et en réduisant sa fragilité faces aux perturbations.
Plus concrètement, quatre principaux objectifs ressortent de l’accord de collaboration :
- agir structurellement sur les systèmes naturels, en insistant sur les aspects de la
conservation, l’utilisation publique et la revitalisation socio-économique
- améliorer les instruments de planification et générer de nouveaux outils pour la
gestion des parcs, dans le cadre du réseau Natura 2000
- développer et exécuter des projets d’amélioration des habitats et des systèmes
naturels et de gestion active des espaces
- exécuter les projets avec la participation d’un maximum de personnes en danger
d’exclusion sociale.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 62


c- Les moyens mis en œuvre pour atteindre ces objectifs

Afin d’atteindre ces objectifs, trois grandes lignes d’intervention ont été fixées.
Tout d’abord, la mise en place des plans de gestion intégrale passe par la conception de
documents cadre de planification pour chaque parc du Réseau qui peuvent contenir des
documents de planification spécifiques (plans de conservation, d’utilisation publique, de
développement socio-économique…). On citera, par exemple, le plan de gestion des
ressources hydrologiques et d’aménagement des ressources naturelles de la Vallée de
Olzinelles ou le plan directeur d’aménagement de la Vallée de l’Horta. De plus, dans le
cadre du Réseau Natura 2000, des manuels de gestion des habitats sont élaborés sous
forme de guides pour la gestion des principaux habitats du réseau de parcs qui proposent
des lignes directrices, des méthodologies et des indicateurs de suivi et d’évaluation.

Une liste de 33 projets de conservation et d’amélioration ont été inscrits au programme


de travail 2005-2006. Ces projets concernent des fonctions très diverses et sont adaptés
aux besoins immédiats de chacun des parcs. Les projets couvrent des champs aussi
larges que l’amélioration des réseaux routiers de prévention des incendies, l’amélioration
sylvicole de pinèdes et de chênaies, la réhabilitation de décharges, la réalisation de
travaux d’amélioration de l’accessibilité ou encore la réalisation d’aménagements
paysagers.
Le volet de l’insertion sociale constitue le troisième axe majeur du plan de gestion
intégrale. Il prévoit notamment des accords d’embauche entre entreprises d’insertion
socio-professionnelle et entreprises du marché ordinaire.

Détail des lignes d’intervention du Plan de gestion intégrale des systèmes naturels du réseau de parcs
http://www.fedenatur.org/docs/docs/265.pdf

Cet accord d’un réseau de parcs avec un organisme financier comme la « Caixa » est
bien plus qu’une source de revenus complémentaires, il impose l’élaboration d’un plan de
gestion et l’application d’outils concrets adaptés. Ce plan permet de répondre
efficacement aux besoins immédiats des différents parcs du réseau, et ce, dans tous les
domaines : écologique, social, économique, gestion des risques naturels, gestion des
ressources naturelles.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 63


3- Exemple de politiques de financement des espaces naturels
urbains du réseau Fedenatur

a- L’obtention de fonds complémentaires publics et privés


pour le financement du parc de Collserola

¤ Présentation du contexte financier

Le parc de Collserola est situé au cœur de l’agglomération de Barcelone. Les 8000


hectares de superficie du parc se situent sur neuf communes et sont gérés par le
Consortium du parc de Collserola. Les organes de gouvernement du Consortium sont
l’Assemblée et la Commission Exécutive, dont font partie des représentants de 2
administrations supra-locales : la Communauté des communes (Mancomunitat de
Municipis) de l’Aire Métropolitaine de Barcelone (32 municipalités associées librement) et
la Députation de Barcelone (Province) ainsi que les 9 communes présentes dans le Parc.
Parmi les nombreux équipements propres au parc, le consortium doit gérer :

- 1 Bâtiment siège des services techniques


- 1 Centre d’information (dans le bâtiment des services techniques)
- 1 Station biologique / centre de récupération de la faune
- 1 Centre logistique / entrepôt
- 1 Centre d’éducation environnementale
- 150 Km de chemins forestiers
- 123 Km d’itinéraires signalisés (1 250 éléments de signalisation et fermetures
de chemins)
- 92 Km de franges sans végétation (faible combustibilité) le long des chemins
forestiers
- 13 tours de surveillance d’incendies (sur tout le domaine urbain)
- 13 réservoirs d’eau pour hélicoptères d’extinction d’incendies
- 9 aires de pique-nique
- 10 miradors et 4 zones d’accès au parc

Les services techniques sont formés de 83 employés fixes et de 12 employés temporaires


pour renforcer la campagne de prévention des incendies :

- Direction : 2 personnes
- Conseil juridique : 1 personne
- Administration et embauche : 13 personnes
- Projets, travaux et entretien : 8 personnes
- Accueil de public, divulgation et éducation à l’environnement : 15 personnes
- Milieu naturel : 41 personnes
- Information territoriale et urbanisme : 3 personnes

Le budget propre approuvé en 2005 a été essentiellement versé par les deux
administrations supra-locales que sont la communauté de commune et la députation de
Barcelone ; il a permis d’assurer le fonctionnement ordinaire et un investissement limité.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 64


Revenus ordinaires du parc de Collserola entre 2001 et 2005, prévisions pour 2006
http://www.fedenatur.org/docs/docs/265.pdf

Si les 5 168 028 € alloués en 2005 constituent un montant relativement élevé pour un
espace naturel protégé, les frais d’entretien qu’entraîne le nombre d’équipements et de
services ne laissent que peu de place aux nouveaux investissements pourtant
nécessaires. Le Consortium a donc établi de nouvelles stratégies de financement dans le
but d’obtenir des fonds complémentaires publics et privés qui, même sans avoir
l’importance du financement de base apporté par les entités supra-locales, constituent
des aides très importantes pour mener à bien des projets qui, sans cela, ne pourraient
être réalisés.

Le graphique ci-dessous présente l’évolution budgétaire de 2001 à 2005 et la prévision


pour 2006. Sont inclues dans ces chiffres les interventions qui ont été directement
financées par les municipalités ou les entreprises collaboratrices, mais qui ont été
réalisées sur la proposition et sous la direction du Consortium.

Evolution des frais du parc de Collserola entre 2001 et 2005, prévisions pour 2006
http://www.fedenatur.org/docs/docs/265.pdf

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 65


Ce graphique montre une relative stabilité des frais de personnel, de biens et services qui
augmentent régulièrement de 2001 à 2006 (respectivement de 2,9 à 3,4 millions d’euros
et de 1,3 à 1,8 millions d’euros) ; les investissements constituent la partie tampon du
budget.

¤- L’obtention de fonds complémentaires consacrés aux


investissements

Afin d’obtenir les revenus complémentaires consacrés aux investissements, le


Consortium s’est adressé, d’une part, aux entreprises avec lesquelles le parc peut
s’identifier et, d’autre part, à celles auxquelles cette collaboration peut apporter une
image positive en matière de protection de l’environnement. Les projets financés en 2005
grâce à cette collaboration avec les entreprises sont, par exemple :
La passerelle surélevée « Passeig de les Aigües » Montant : 250.000 €
Entreprise : AGBAR, propriétaire de la distribution de l’eau potable, et qui possède
d’importantes canalisations au sein du parc.
Le bassin pour hélicoptères d’extinction d’incendies. Carrière de Santa Creu
Montant : 36 000 €
Entreprise : CEMEX, concessionnaire de deux carrières situées dans le parc. Le bassin
s’est intégré au plan de restauration de la carrière
L’imperméabilisation du Barrage de Vallvidrera Montant : 37 000 €
Entreprise : GISCOSA, spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de tissu
butylique pour la création de réserves et de réservoirs d’eau destinés à l’agriculture, etc.
La cession de véhicules 4x4 NISSAN NAVARA Montant : 9 000 €
Entreprise : NISSAN, possède une importante usine à Barcelone et elle cède ce véhicule
pour qu’il soit testé et évalué en situation réelle.

En ce qui concerne les municipalités, la stratégie est basée sur l’élaboration de projets
dont le développement possède tant un intérêt social que politique et qui peuvent être
fortement souhaités et appréciés par les citoyens eux-mêmes. Très souvent, ces projets
sont financés à 50% par le Consortium et la municipalité. Les projets financés en 2005
grâce à cette collaboration avec les municipalités sont, par exemple :
La restauration du barrage de Vallvidrera Montant : 465 000 €
Mairie de Barcelone (District V)
L’ouverture du chemin forestier de l’ermitage de Sant Medir Montant : 315 000 €
Mairie de Sant Cugat del Vallès
La restauration de la Pépinière de Can Borni (Arboretum) Montant : 307 000 €
Mairie de Barcelone (Plusieurs institutions)
La requalification paysagère de la Vallée de Sant Just Montant : 315 000 €
Mairie de Sant Just Desvern

Les accords avec les administrations et organismes à but non lucratif pour l’exécution de
plans pour l’emploi, pour la formation ou la réinsertion sociale sont autant de ressources
complémentaires. Ce sont des activités financées en externe mais dont le rendement du
travail peut être appliqué au parc lui-même, comme le sont les travaux de gestion
forestière, repeuplements, propreté, entretien, etc.
L’obtention de fonds complémentaires publics et privés permet de financer nombre de
projets ponctuels nécessaires au développement du parc qui ne pourraient être réalisés
autrement, ces ressources extraordinaires externes doivent néanmoins être complétées
par des mesures additionnelles internes pour une gestion optimale de répartition des
frais.

b- La collaboration d’un syndicat mixte et d’une société


d’économie mixte : l’exemple du Grand Parc de Miribel-
Jonage

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 66


¤- Présentation du contexte financier

Le Grand Parc de Miribel-Jonage, situé aux portes de l’agglomération lyonnaise, s’étend


sur près de 2 200 hectares. 3,8 millions de visiteurs sont accueillis chaque année dans ce
parc dont les quatre grandes vocations sont la préservation des ressources en eau
potable, la restauration du champ d’expansion des crues, la préservation et la
valorisation du patrimoine naturel et le développement des loisirs de plein air.

En 2000, un montage juridique original a été élaboré entre le SYMALIM et la SEGAPAL. Le


SYMALIM est le syndicat mixte propriétaire composé de 16 collectivités membres
financeurs (Grand Lyon depuis 1995, Conseils Généraux de l’Ain et du Rhône, villes de
Lyon et Villeurbanne, 11 communes riveraines), le comité syndical rassemble 27 élus.

Organigramme du SYMALIM
http://www.fedenatur.org/docs/docs/267.pdf

Sa mission consiste en :
- la définition des orientations stratégiques,
- l’arbitrage politique, technique et financier,
- la maîtrise d’ouvrage des études et travaux,
- le contrôle de gestion déléguée.

La SEGAPAL est la société d’économie mixte gestionnaire, une société privée au capital
de 230 000 € avec des fonds publics (les actionnaires sont : le SYMALIM à 51%, deux

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 67


Conseils Généraux, deux Banques: la Caisse d’Epargne et la Caisse des dépôts et
consignation, des Sociétés Privées : CDT, CAFAL)

Organigramme de la SEGAPAL
http://www.fedenatur.org/docs/docs/267.pdf

Sa mission consiste en :
- la gestion globale du site (sécurité, entretien, animation)
- la maîtrise d’ouvrage déléguée des études et travaux
- la gestion du personnel de la société (70 personnes)

Le montage juridique consiste en l’optimisation de la gestion du parc par une


procédure de Délégation de Service Public avec la mise en place d’une convention de
Régie intéressée transversale, ce qui entraîne le transfert du risque financier sur le
syndicat et la création d’un budget annexe d’exploitation avec une meilleure lisibilité.

¤- La maîtrise de l’exploitation et des investissements

Deux millions d’euros sont consacrés chaque année aux études et travaux. Ceux-ci sont
recentrés sur deux priorités : le maintien en l’état du patrimoine et l’accomplissement
des missions statutaires. Une démarche «étude action» consistant en l’établissement
d’études pré-opérationnelles sert à qualifier et calibrer les aménagements. La SEGAPAL a
développé quatre services (commercial, communication, évènementiel et étude) qui sont
autant d’outils de développement du parc.
La couverture de ces investissements est assurée par trois types de recettes :
- les participations statutaires des collectivités membres
- les subventions spécifiques
- le recours à l’emprunt et/ou à l’autofinancement

Le statut de l’organisme gestionnaire permet entre autre une participation financière des
entreprises privées beaucoup plus aisée et un accès moins contraignant à l’emprunt qui
assure entre autre l’aboutissement des projets d’investissement en cours.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 68


Cette collaboration public/privé au sein même de la structure gestionnaire organisée en
société d’économie mixte en partenariat avec un syndicat mixte porteur s’avère une
option intéressante car elle assure une plus grande stabilité financière du parc et permet
de débloquer des fonds d’investissement plus facilement, condition nécessaire au
développement des espaces naturels périurbains.

Les parcs doivent faire face à cette préoccupation constante que représente la recherche
de nouvelles ressources financières. Afin de devenir de moins en moins dépendants des
subventions qui leur sont allouées, ils ont su mettre en place de nombreux partenariats
au sein même des structures de gestion ou avec des organismes externes. La solution
pour beaucoup consiste à mobiliser des ressources venant des activités privées
(sponsoring, communication, vente de produits dérivés, location d’espaces, de locaux…),
ce qui ne constitue pas encore une solution à long terme mais s’en approche. Un travail
conséquent est fourni dans le but d’obtenir de nouvelles ressources ; pour être efficace,
n’oublions pas qu’une analyse approfondie des dépenses doit toujours être menée en
parallèle.

C- Faire converger les intérêts de chacun

La superposition dans un même espace de plusieurs fonctions peut être à l’origine


d’intérêts divergents. Certains conflits sont basés sur une réelle opposition des activités
proposées (installation de sport mécanisés et protection des écosystèmes), d’autres sont
des conflits entre personnes n’ayant pas le même point de vue en ce qui concerne la
protection de la nature (opposition des chasseurs et des « écologistes ») ; l’important est
de savoir gérer ces désaccords afin de ne pas paralyser la vie du parc.

1- Dépasser les difficultés en prenant en compte la richesse des espaces

La richesse des espaces naturels périurbains a été vue


précédemment en terme de fonctions et d’usages de ces
espaces. Elle peut être à la source des conflits mais bien
plus souvent à l’origine d’une solution durable. L’une des
premières étapes est d’établir un diagnostic de la situation
actuelle des espaces gérés afin de mettre en évidences les
fonctions remplies mais aussi de connaître les acteurs, les
relations qu’ils entretiennent et les espaces sources de
conflits potentiels. Le pôle de Grenoble du programme
métropole nature a ainsi établi un diagnostic des
dysfonctionnements et des conflits de la plaine de Crolles
qui s’est avéré un outil pour imaginer une gestion concertée
de la plaine. Il est nécessaire, dans ce type de démarche,
d’associer tous les acteurs concernés, voir d’élargir le cercle
habituel de la concertation en impliquant, lorsqu’ils existent, Carte des principales zones de
des acteurs porteurs de chacune des fonctions de l’espace. conflits ou dysfonctionnements
de Crolles (Grenoble)
http://www.fedenatur.org/docs
/docs/182.pdf

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 69


2- Faire connaître et reconnaître la diversité des fonctions

Il est important de faire partager une culture commune entre les différents acteurs
impliqués. Ceci est l’occasion de mettre en avant des fonctions qui ne paraissent pas
évidentes au premier abord mais qui peuvent être partagées par tous les acteurs. Ce
sont des fonctions comme l’amélioration de la qualité de vie (paysage, coupure verte
intégrée à la trame urbaine, qualité de l’air, diminution du bruit, apport en terme de
santé public…) qui doivent être reconnues et portées à la connaissance du public, mais
aussi des autres acteurs, par différentes actions de sensibilisation (journées de
découvertes, journaux locaux ou non, fascicules, site Internet…). Il est essentiel que ces
actions de sensibilisation, adaptées aux perceptions et aux intérêts de chacun, touchent
tous les acteurs afin que tous reconnaissent les valeurs fondamentales de ces espaces.

Les espaces naturels périurbains participent au caractère même de la ville. Cette


dimension identitaire donne du sens aux sites et contribue à leur valorisation aux yeux
du publique. L’affirmation du caractère d’un d’un site permet de lui donner une
signification qui dépassera les problématiques locales et les intérêts particuliers. Ce n’est
qu’en faisant comprendre à tous l’intérêt et la richesse de ces espaces qu’un terrain
d’entente pourra être trouvé afin de résoudre les conflits potentiels.

3- Valoriser les convergences d’intérêt

L’identification des convergences d’intérêt permet aussi d’apaiser les tensions entre
acteurs ouvertement opposés. La mise en place de projets communs peut être un bon
moyen de dépasser les conflits.
Certaines pratiques ont des impacts négatifs sur les fonctions prioritaires des espaces. Un
exemple de projet commun peut être de trouver des adaptations afin de rendre ces
pratiques compatibles avec les vocations prioritaires du parc. De nombreuses
expériences montrent que cette adaptation est possible : mise en place de mesures agro-
environnementales (Parc de la Deûle, Parco Sud Milano…), de mesures sylvo-
environnementales (Forêt de Soignes), prise en compte de la biodiversité dans la
restauration des carrières ou la gestion des bases de loisirs, prise en compte de l’activité
agricole lors de l’ouverture au public d’un territoire…

Ainsi, il est très souvent possible de dépasser les conflits qui peuvent apparaître entre les
différents acteurs d’un même espace naturel. Une phase de diagnostic, élaborée par
tous, permet de cerner les difficultés rencontrées. Il existe des moyens de dépasser les
conflits : ils passent par l’information, la sensibilisation, le sentiment d’appartenance à un
territoire ou encore la mise en place de projet communs et aboutissent à la valorisation
de ces espaces.

Que ce soit pour répondre à des problématiques concernant le financement des


parcs ou le dynamisme et le développement des espaces, la multiplicité des
fonctions est toujours une notion clé. Quand bien même elle peut constituer un
frein car à l’origine de conflits potentiels entre différents acteurs, la pluralité
des fonctions se trouve aussi à l’origine des solutions qui peuvent être
apportées. Développer la fonctionnalité des espaces naturels périurbains dans
des domaines aussi diversifiés et complémentaires que l’économie, l’écologie ou
encore l’équilibre social est certainement un pilier de leur réussite actuelle et
future.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 70


IV – LES ESPACES NATURELS PERIURBAINS, DES
OUTILS DE RECONQUETE DES PAYSAGES
URBAINS ET PERIURBAINS

Les espaces naturels périurbains de par leur implantation au sein des


métropoles possèdent un rapport aux paysages urbains assez particulier, au
croisement des considérations écologiques et de la demande sociale. C’est
justement ici que se situe le défit en matière d’action sur le paysage.

A- Les espaces naturels périurbains et le paysage urbain

1- Quand l’écologie peut menacer les paysages reconnus

Les chapîtres précédents ont montré que la qualité des paysages était considérée comme
indissociable d’une haute qualité environnementale. Cependant, il peut arriver que
l’application de mesures à vocation environnementales aille à l’encontre de la
préservation de paysages, parfois reconnus à l’échelle européenne. En Belgique par
exemple, la particularité de la Forêt de Soignes vient de son organisation dite en hêtraie
cathédrale. Les arbres les plus âgés encore exploités ont été plantés à l'époque
autrichienne, il y a plus de 200 ans, période durant laquelle le reboisement de la région
consiste en la replantation systématique de hêtres. Les immenses futaies constituent un
monument naturel à valeur historique et paysagère particulière et reconnue. La fonction
économique de la forêt a façonné le paysage actuel. Mais ce monument naturel est en
péril : les arbres sont vieux et une grande partie de la forêt est à régénérer.

La sylviculture est toujours présente mais n’est plus une priorité. La préservation des
ressources et richesses naturelles a pris le pas, surtout dans la partie Flamande de la
forêt. La Région flamande a opté dès 1983 pour une gestion forestière marquée par des
objectifs écologiques. Ainsi, les gestionnaires flamands ont choisi de privilégier la
diversification de la structure des peuplements, au détriment de la hêtraie homogène
omniprésente, et de préserver les valeurs naturelles. Ceci pose dès lors une question
essentielle : quelle valeur attribuer aux paysages face à l’application de mesures
environnementales garantes du classement de certains espaces et donc des subventions
européennes qui sont liées à ces classements ?

2- Qualité paysagère des espaces naturels périurbains et qualité du cadre


de vie

L’exemple de la forêt de Soignes soulève un point intéressant mais reste tout de même
un cas peu représentatif des parcs périurbains. Qualité paysagère et fonction écologique
sont souvent, et à juste titre, intimement liées mais il convient de ne pas limiter les
travaux ayant trait au paysage aux simples actions d’amélioration et de développement
des fonctions environnementales, comme c’est souvent le cas. Le paysage doit être traité
à part entière. La qualité paysagère des espaces naturels périurbains est évoquée par les
usagers des parcs à travers la qualité du cadre de vie, notion à laquelle ils sont
généralement très sensibles et qui est au cœur d’une demande sociale de plus en plus
forte. Les espaces naturels périurbains, en tenant compte des besoins exprimés par le
public (par exemple par la mise en place d’études qualitatives) et en associant un

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 71


maximum d’associations locales aux actions menées, garantissent une implication des
usagers dans le maintien de la qualité de leur cadre de vie et dans l’amélioration des
paysages de ces espaces qui deviendront un peu « les leurs ».

3- La place des espaces naturels périurbains pour la reconquête des


paysages

Un des six axes énoncés pour la reconquête des paysages urbains et périurbains était de
« ménager des espaces naturels urbains ». Les Espaces Naturels Périurbains, tels que
présentés précédemment, répondent parfaitement à cet objectif et sont des outils qui
permettent la mise en oeuvre de cet axe. Ce sont des espaces physiquement intégrés à
la trame urbaine qui rompent la classique opposition rural/urbain. Loin d’être des espaces
vides au milieu du « plein urbain», ces territoires de mixités répondent à de multiples
fonctions toutes adaptées aux besoins des agglomérations. De façon générale, la nature
urbaine et périurbaine est trop rare pour être gérée de façon spécialisée pour telle ou
telle activité. Les projets de territoires doivent toujours chercher à concilier les fonctions
compatibles entre elles sur un même site. Les politiques publiques sous-estiment encore
bien souvent l’importance des espaces naturels métropolitains; elles acceptent, voire
encouragent leur urbanisation. Les conséquences de la perte de surfaces naturelles ne
sont pas évaluées mais sont pourtant considérables.

La volonté de reconquérir les paysages urbains et périurbains permettrait de pallier à des


actions dommageables comme la destruction d’espaces naturels non aménagés, mais
très fréquentés par le public. Conduits sous la responsabilité d’organismes de gestion qui
intègrent les collectivités locales avec les principaux acteurs du paysage concerné, leur
élaboration s’effectue dans un processus de concertation et de dialogue permettant de
mieux prendre en compte la demande sociale, de les valoriser et de faire reconnaître
cette valeur, condition sine qua non à leur pérennisation.

B - Un enjeu majeur pour une ville durable

1- La notion de ville durable

1992 est l’année de la conférence de Rio qui jette les bases du développement durable
(défini comme étant un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs, c'est-à-dire, un
développement socialement équitable, économiquement viable et écologiquement
vivable) comme principe de développement et crée le programme des Agendas 21 pour
une application à l’échelle locale.
Le projet de ville durable ne peut se
concevoir en dehors de son contexte
et des mutations qui affectent le
développement de l’habitat, déve-
loppement qui s’effectue à une échelle
et un rythme sans précédent.

« Face aux tendances actuelles de


l’urbanisation, on peut définir la ville
durable en trois temps : c’est une ville
capable de se maintenir dans le
temps, de garder une identité, un sens
collectif, un dynamisme à long
terme.[…] La ville durable doit pouvoir Vue du parc de la Courneuve sur la ville
Photo Agence Babylone
offrir une qualité de vie en tous lieux
et des différentiels moins forts entre

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 72


les cadres de vie.[…] Une ville durable est, en conséquence, une ville qui se réapproprie
un projet politique et collectif, renvoyant à grands traits au programme défini l’Agenda
pour le XXI ème siècle (Agenda 21) adopté lors de la Conférence de Rio […]. »

L’élaboration d’Agenda 21 a permis la création de nouveaux parcs naturels périurbains


comme, par exemple, l’Anneau Vert de Vitoria-Gasteiz.

2- Paysage et ville durable

La ville, c’est aussi le paysage. Cependant, les acteurs locaux à l’origine des Actions 21
ne semblent pas tous le considérer.

« Les Français aiment leurs paysages… C’est ce qu’a révélé un concours photographique
lancé en 1992, auprès du grand public, par le Ministère de l’Environnement. L’analyse
des 9000 réponses met en évidence que les français associent aux paysages l’idée de
beauté. Ils idéalisent les paysages d’autrefois, leurs paysages d’enfance, et leurs lieux de
vacances. Parallèlement, ils manifestent leur inquiétude et s’insurgent contre le
développement, qu’ils jugent intempestif, de l’urbanisation et des grands équipements.
Le cadre de la vie quotidienne, pour eux, n’est pas un paysage. En somme, la majorité
des français semble prête à subir la banalité de l’environnement familier, mais souhaite
en contre partie que les « beaux paysages » soient conservés en l’état. » (1)

La perception de la ville par les habitants est révélatrice d’un véritable déséquilibre sur le
plan de l’aménagement urbain de ces dernières décennies. De ce fait, l’opposition de
l’urbain (le disgracieux) à la nature (le beau, le paysage) est encore très ancrée dans les
mentalités. Si certains paysages contemporains comme les entrées de villes n’ont pas
toujours été traités en accord avec les politiques d’amélioration des paysages, c’est
justement en ces lieux qu’il faut concentrer les efforts et non pas se contenter de
conserver les sites « déjà beau ». Un des rôles des espaces naturels périurbains, forts de
leur position stratégique au sein des métropoles, pourrait bien être de faire prendre
conscience à la population que la ville, c’est aussi le paysage et qu’il peut être beau ou
dorénavant traité de manière à le redevenir.

Le parc de la Deûle Le parc de la Deûle

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 73


LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 74
CONCLUSION

L’étude des espaces naturels périurbains a révélé un grand nombre d’informations


concernant les spécificités de ces espaces nouveaux.

Ce sont tout d’abord des espaces stratégiques qui font partie intégrante des grandes
métropoles européennes aussi bien sur le plan environnemental que social ou
économique. Ils concentrent l’intervention d’un grand nombre d’acteurs d’où le rôle
important de la concertation qui permet de déboucher sur des projets partagés. Les
politiques en faveur des espaces naturels périurbains doivent devenir globales aussi bien
dans l’espace (appréhension des territoires à l’échelle métropolitaine), que dans
l’implication des acteurs ou l’application d’outils adaptés afin de répondre aux besoins de
l’agglomération. La considération globale de ces espaces ne doit cependant pas occulter
le caractère fondamental du niveau local, où se joue bien souvent la réussite du projet.

La connaissance et la reconnaissance par tous des espaces naturels périurbains


constituent une base incontournable de leur valorisation qui, associée à une
dynamisation par l’intermédiaire des projets locaux et à une politique de gestion et de
financement adéquat, sont les clés de la pérennisation de ces espaces. Or, la
multifonctionnalité des parcs est à la base de toutes ces notions clé. En développant les
fonctions, on accroît la richesse de ces espaces à tous les niveaux et sur tous les plans ;
on assure leur maintien et plus encore, leur développement. Dans cette optique, ils
doivent être pris en compte dans les politiques transversales (environnement mais aussi
transports, habitat, économie, vie sociale…) et non sectorielles.

Pour ces raisons, les espaces naturels périurbains sont de véritables outils pour la
reconquête des paysages urbains et périurbains. Ils se situent au cœur d’enjeux majeurs
du développement urbain durable à venir et sont une composante essentielle des
solutions envisageables en réponse aux mutations de l’habitat humain.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 75


LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 76
ANNEXES

Annexe 1 : exemple de fiches de bonne pratique


http://www.fedenatur.org/docs/docs/37.pdf

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 77


Annexe 2 : Mémorandum pour la concertation

Extrait du Guide Méthodologique de Métropole Nature


http://www.fedenatur.org/docs/docs/182.pdf

Le choix des acteurs à associer sur chaque site dépend du contexte local. La liste ci-
dessous donne une illustration de la diversité des acteurs potentiels, fondée sur le
système français.

Services de l’Etat

En fonction des problématiques : services chargés de l’environnement, de l’agriculture,


de l’industrie, du tourisme, de la santé publique, des questions sociales, des routes, de la
sécurité publique, de l’éducation nationale, de l’emploi…
Sécurité : Tribunal de grande Instance (Procureur de la République), Police,
Gendarmerie, Pompiers...

Institutions

Agence de l’eau
Armée (terrains militaires)
Conseil Supérieur de la Pêche
Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
Office National des Forêts
Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement
Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres
Electricité de France, Gaz de France
Organismes chargés des fleuves et des voies navigables
Société d’Aménagement Foncier et d’Equipement Rural
Sociétés autoroutières

Collectivités locales

- Acteurs locaux : Communes


Syndicats de communes
Syndicats de gestion des parcs naturels

- Acteurs supra-locaux : Région


Conseil Général
Communauté urbaine

Professionnels

- Acteurs : Agriculteurs
Pêcheurs professionnels
Exploitants forestiers
Extracteurs (mines)
Professionnels du tourisme
Entreprises de gestion des espaces naturels

- Représentants : Chambres d’agriculture


Syndicats
Centre Régional de la Propriété Forestière
Offices du tourisme

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 78


Acteurs individuels

- Propriétaires des terrains :


Personnes habitants sur le site ou ses marges
Associations de défense

- Habitants de la métropole.

Usagers

- Acteurs locaux : Associations sportives (randonnée, vélo, escalade, nautisme…)


Association locale de chasse
Association locale de pêche
Représentants des loisirs non organisés
- Acteurs supra-locaux : Fédérations sportives
Fédération des chasseurs

ONG

- Protection de la nature : Associations de défense du patrimoine culturel


Associations de quartier, associations à but social

Experts

- Sociétés savantes : Experts individuels

- Universités : Ecoles spécialisées

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 79


Annexe 3 : Texte de Guy de Maupassant

« Le train filait entre deux lignes de ces affreuses petites maisons blanches,
pareilles à des cabanes à lapins en plâtre, qui sont la joie des propriétaires suburbains.

Et je les voyais, les possesseurs de ces bicoques, debout devant leurs portes,
regardant passer le train. Ils avaient l’air triomphants. Ils se montraient aux voyageurs,
comme pour : « Tenez, c’est ma maison, là derrière moi. Regardez. »

Je les regardais, alignées interminablement le long de la voie, ces propriétés, ces


hideuses petites baraques en moellon du pays, réchampies en plâtre, minces comme du
carton, prétentieuses comme le chapeau de la dame du capitaine, conçues par
l’architecte de banlieue, être inconnu, fléaux mystérieux du bon goût, qui a fait de toute
la campagne qui entoure Paris un musée des horreurs unique au monde.

Dans le jardin, grand et carré comme un mouchoir de poche, deux peupliers


rongés par les chenilles ont l’air d’être piqués en terre, tout pareils aux arbres peints des
boîtes à jouets de Nuremberg. Au milieu du gazon jaune, qui semble déteint au soleil,
une boule de métal poli réfléchit, déformés, plus hideux encore que nature, la maison,
les maîtres et les visiteurs. Devant cette boule de la consolation (car elle ne peut servir
assurément qu’à consoler les gens de leur laideur en leur montrant qu’ils auraient pu être
encore plus affreux) – devant cette boule, dis-je, murmure un jet d’eau en forme de
clysopompe. »

Guy de Maupassant - 1884

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 80


Annexe 4 : Liste des fonctions identifiées par Fedenatur
http://www.fedenatur.org/docs/docs/182.pdf

Fonctions naturelles

• régulation des débits (citée dans 15 parcs/23)


• régulation des pollutions et des nutriments (9/23)
• piégeage du carbone (23/23)
• production d’oxygène (23/23)
• stabilisation du microclimat (23/23)
• protection des sols contre l’érosion (14/23)
• diminution du bruit (14/23)
• patrimoine écologique et géologique (23/23)

Fonctions sociales

• détente (23/23)
• sport (20/23)
• pêche de loisirs (12/23)
• chasse (9/23)
• observation de la nature (20/23)
• activités éducatives (23/23)
• participation à l’équilibre social de la ville (18/23)
• effet de coupure verte dans le tissu urbain (15/23)
• effet d’identité citoyenne (16/23)
• effet du cadre de vie sur la santé (14/23)
• paysage (21/23)
• patrimoine culturel et historique (20/23)
• recherche scientifique (16/23)

Activités économiques

• production et stockage d’eau potable (11/23)


• agriculture, élevage (16/23)
• sylviculture (10/23)
• pêche professionnelle (4/23)
• tourisme (21/23)
• carrières, mines (10/23)
• production énergétique (7/23)
• image de marque des agglomérations et des entreprises (17/23)

Espaces naturels «milieux récepteurs»

Certaines activités utilisent le caractère libre des espaces naturels ; elles ne valorisent
pas ces espaces mais peuvent porter atteinte à leurs autres fonctions.

• stockages et dépôts (14/23)


• voies de transport (17/23)
• transport d’énergie et de fluides (13/23)
• télécommunications (13/23)
• activités stratégiques et militaires (6/23)

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 81


Annexe 5 : Tableau de comparaison des organismes gestionnaires des espaces
naturels périurbains du réseau Fedenatur

Situation Parc Organisme gestionnaire Composition Nature de


géographique l’organisme
gestionnaire
BELGIQUE Forêt de Soignes - AMINAL Organisme
Bruxelles administratif de la
région flamande
- Division de la Nature et chargé de
des Forêts l'environnement.

Organisme
- IBGE (Institut administratif de la
Bruxellois pour la région wallonne
Gestion de chargé de la nature et
l’Environnement) des forêts.

Organisme
administratif de la
région de Bruxelles-
Capitale chargé de
l'environnement et de
l'énergie.

ESPAGNE Anneau vert de CEA (Centro de Estudios Organisme


Pays basque Vitoria Gasteiz Ambientales = Centre administratif
d’Etudes municipal
Environnementales)

ESPAGNE Espace Rural de Consorci del Espai Rural - 2 communes Etablissement public
Catalogne Gallecs de Gallecs à caractère associatif
local (syndicat
mixte)

ESPAGNE Parc de Collserola Consorci del Parc de - 9 communes Etablissement public


Catalogne Collserola à caractère associatif
local (syndicat
mixte)

ESPAGNE Parc Serralada Consorci del Parc - 14 communes Etablissement public


Catalogne Litoral Serralada Litoral - 2 cantons supramunicipal
- députation de (syndicat mixte)
Barcelone
ESPAGNE Parcs d’Andalousie RENPA (Red de Organisme
Andalousie (6 parcs) Espacios Naturales administratif
Protegidos de Andalucía dépendant de la
= Réseau des Espaces Direction Générale
Naturels Protégés du Réseau d’Espaces
d’Andalousie) Naturels Protégés et
Services
Environnementaux
(Dirección General
de la Red de
Espacios Naturales
Protegidos y
Servicios
Ambientales) du
Conseil de
l’Environnement

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 82


FRANCE Arche de la Nature Le Mans Métropole - Communauté de Etablissement public
Pays de la Communauté Urbaine communes : 9 de coopération
Loire communes dont Le intercommunale
Mans

FRANCE Base de Loisirs de Syndicat mixte de la Base - Non renseigné Etablissement public
Ile de France St -Quentin de Loisirs de l’étang de de coopération
St-Quentin intercommunale

FRANCE Parc de la Deûle Syndicat mixte Espace - 40 communes Etablissement public


Nord-Pas-de- naturel Lille Métropole - Lille de coopération
Calais Métropole Communaut intercommunale
é Urbaine

FRANCE Espaces Verts de Conseil Général de la Assemblée


Ile-de-France Seine St Denis Seine-st-Denis délibérante
administrative
départementale
FRANCE Forêts Rhénanes Forêts rhénanes, service Organisme
Alsace Périurbaines des espaces verts administratif
municipal
FRANCE Grand parc de Segapal Les actionnaires : Société d’économie
Rhône-Alpes Miribel Jonage - Le SYMALIM: 51% mixte : société
- 2 Conseils Généraux privée au capital de
- 2 Banques: 230 000 avec des
. Caisse d’Epargne fonds publics
. Caisse des dépôts et
consignation
- Des Sociétés Privées :
CDT, CAFAL

ITALIE Parco agricolo sud Provicia di Milano - 5 communes Organisme


Lombardie milano - Province de Milan administratif régional

ITALIE Parco di Ente Parco di - 18 communes Etablissement public


Ligurie Montemarcello Montemarcello Magra - Province de La spieza de coopération
Magra - Région de la Ligurie intercommunale

ITALIE Conero Consorzio Parco Naturale - 3 communes Etablissement public


Marche Regionale del Conero - Province d’Ancone de coopération
intercommunale
ITALIE Portofino Ente Parco di Portofino - 3 communes Etablissement public
Ligurie de coopération
intercommunale
ITALIE Parco Nord milano Consorzio Parco Nord - 6 communes Etablissement public
Lombardie Milano - Province de Milan de coopération
intercommunale

ITALIE Roma Natura Ente Regionale Gestione - Ville de Rome Etablissement public
Lazio Aree Naturali Prottete - Province de Rome de coopération
Comune di Roma - Région de la Lazio intercommunale

PORTUGAL Parque florestal de Dept. Estrutura verde, Organisme


Lisbonne Monsanto camara municipal de administratif
Lisboa municipal

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 83


Annexe 6 : Outils de planification dans les différents pays

Extrait du Guide Méthodologique de Métropole Nature

« La prise en compte des espaces naturels métropolitains s’inscrit dans une organisation
politique et administrative spécifique à chaque pays.

L’ESPAGNE

L’organisation du territoire

Depuis la constitution votée en 1978, l’Etat espagnol est organisé administrativement en


17 communautés autonomes (= régions) et deux villes autonomes (Ceuta et Melilla),
ayant toutes un parlement propre et un gouvernement autonome, qui, dans le cas de la
Catalogne, est appelé Generalitat. Le degré d’autonomie de chaque communauté varie
selon l’ancienneté historique de la région ; le Pays Basque, la Catalogne, l’Andalousie et
la Galice bénéficient de l’autonomie la plus développée. Certaines compétences sont
gérées dans tous les cas par le gouvernement central.

Chaque région est divisée en une ou plusieurs provinces (50 au total), gouvernées par
les Diputatiò. Le pouvoir de celles-ci est plus économique que politique. Elles ne sont pas
élues au suffrage universel direct ; les représentants sont désignés par les communes. La
Catalogne est divisée en quatre provinces: Girona, Barcelona, Tarragona et Lleida.

A partir de la loi d’organisation territoriale de la Catalogne (approuvée par le Parlement


Catalan en 1986), la Catalogne devrait être divisée en 7 régions dont une serait la région
métropolitaine de Barcelone (3200 Km2 ; 4,2 millions d’habitants). Cependant, cette
réforme n’a pas été mise en place.

Dans le cas de la Catalogne, chaque province est subdivisée encore en ‘comarques’


(cantons) Les conseils comarcaux, n’ont ni un pouvoir économique ni un pouvoir politique
réel. Celle de Barcelone est divisée en 11 ‘comarques’.

Enfin, au niveau territorial inférieur, on trouve les communes qui peuvent s’organiser
volontairement en Mancomunitat (communautés de communes). Les communes sont
représentées par les maires et les adjoints. Dans le cas de l’aire métropolitaine de
Barcelone, 31 communes forment la Mancomunitat de Barcelone (MMAMB ou AMB,
membre du projet InterregIIIB Métropole Nature).

L’État légifère au niveau du parlement central et approuve des « lois de base ». Par
suite, chaque parlement autonome peut ou appliquer cette loi ou en adopter une autre,
qui devra respecter la loi nationale.

La planification

La planification est de la compétence de la communauté autonome (région) pour son


territoire. La communauté autonome peut développer des plans généraux d’ordination
territoriale affectant une ou plusieurs communes qui sont obligatoirement consultées. Le
cas de la ville de Barcelone est particulier puisque la Generalitat (gouvernement de la
Catalogne) a produit la Charte de Barcelone qui permet de gérer directement le
développement urbanistique, sur les limites de son territoire.

Les infrastructures (autoroutes, routes, chemins de fer) affectant plusieurs


Communautés autonomes sont de la compétence du gouvernement central, de même
que le réseau de ports et aéroports commerciaux.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 84


Les différents documents de planification :
- Loi du Sol (de l’Etat, loi de base) 1998 Etablit les définitions juridiques des régimes du
sol
- Loi d’Urbanisme (Catalogne) 2002 :
- Plans Territoriaux des 7 régions catalanes)
- Plans Généraux d’Ordination Municipale (dont les Plans Partiels de
développement du sol urbanisable et les Plans d’ordination sectoriels)
- Loi d’Espaces Naturels

Des problèmes surgissent parce que certains plans sont antérieurs à l’approbation de la
nouvelle loi d’urbanisme (2002). D’autres problèmes découlent du changement de
définitions des régimes du sol décrété par le gouvernement central.

LA FRANCE

L’organisation du territoire

On décrit le système décentralisé français (depuis 1982) comme un système à trois


niveaux territoriaux : La Région (22), le département (100), la commune (environ 36
000). Chaque niveau est gouverné par un conseil élu au suffrage universel (conseil
régional, conseil général, conseil municipal). A chaque niveau territorial sont attribuées
des « compétences » (attribution juridique de pouvoirs délégués par l’Etat aux niveaux
décentralisés), qui sont les mêmes dans toute la France. Pour le niveau régional, les
principales compétences sont le développement économique, la formation professionnelle
et l’aménagement du territoire. Pour le département, ce sont les affaires sociales et le
développement rural. Pour la commune, l’urbanisme et la gestion du territoire communal.

Pour tenter de gérer politiquement et spatialement de façon cohérente le territoire


urbanisé («aire urbaine», «territoire métropolitain »), on a progressivement développé
un système de gestion intercommunale. Ces syndicats intercommunaux ne constituent
pas des niveaux politiques (pas d’élection au suffrage universel), mais ils prennent de
plus en plus d’importance. Toutes les compétences concernant la planification sont
progressivement déléguées par les communes au niveau intercommunal.

La création d’un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) est un acte


volontaire des communes qui décident du type de syndicat à créer. Il existe plusieurs
EPCI : la Communauté Urbaine (une dizaine), la Communauté d’Agglomération, la
Communauté de Communes.

La planification

Des textes récents ont introduit une nouvelle démarche pour l’aménagement du
territoire, tentant de transformer les anciens outils d droit d’occupation des sols en outils
de réflexion pour l’organisation et la gestion de l’espace.

Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT). Le SCOT (évolution du Schéma Directeur)


est un document d’aménagement sur le moyen et long terme permettant à un
groupement de communes de prévoir une stratégie globale d’aménagement et de
renouvellement pour une unité physique (une vallée, un massif montagneux), une
agglomération urbaine…. Ce document doit viser à limiter l’extension urbaine par une
restructuration des espaces, mettre l’accent sur ce qui donne une cohérence à l’espace
délimité, harmoniser plusieurs politiques sectorielles. Il ne fixe pas la destination
générale des sols et peut être complété par un schéma de secteur. Un SCOT approuvé

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 85


devient opposable et s’impose à différents documents, dont le Plan Local d’Urbanisme,
les programmes Locaux de l’Habitat, les Plans de Déplacement urbains…

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU, évolution du Plan d’Occupation des Sols). Le PLU est un
document fixant les règles d’occupation du sol. Il traduit un projet de développement et
de mise en valeur d’une commune ou d’un groupement de communes. Le PLU repose sur
un diagnostic préalable et doit présenter un Projet d’Aménagement et de Développement
durable (PADD) définissant les orientations générales d’aménagement retenues pour
l’ensemble de la commune ou du groupement de communes (quartiers à restructurer ou
à réhabiliter, fonctions de centralité à développer, traitement spécifique de certains
espaces, nouveaux sites urbains…). L’organisation de la structure urbaine est privilégiée
par rapport à la notion de constructibilité des sols.
Le PLU doit être compatible avec le SCOT et quelques autres documents d’aménagement
du territoire dont les prescriptions d’aménagement des parcs nationaux et les chartes des
parcs naturels régionaux. Le règlement et les documents graphiques du PLU sont
opposables à toute personne publique ou privée pour les travaux de construction.

Le Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire (SRADT) : La Loi


sur l’Aménagement du Territoire (LOADDT) attribue un rôle majeur à la planification et à
l’organisation du territoire en définissant des rôles respectifs à l’Etat et aux collectivités
territoriales. L’échelle nationale et l’échelle régionale sont articulées à l’échelle
européenne (SDEC).
Les SRADT élaborés par les Conseils Régionaux assurent, d’une part, la mise en
cohérence au niveau régional de la politique de développement et d’aménagement du
territoire élaborée par l’Etat (Schémas de services collectifs) et traduisent, d’autre part,
les orientations générales de la Région dans lesquelles s’inscrivent les projets de
développement du territoire à l’échelle infra régionale (pays, parcs, agglomérations….).

L’ITALIE

L’organisation du territoire

L’Italie est divisée en régions, provinces et communes. Le système italien est un système
décentralisé qui donne un pouvoir normatif aux Régions. Ces pouvoirs ont été renforcés
au fil du temps, en particulier par plusieurs textes législatifs de 1997.
Introduite en 2001, la nouvelle version du chapitre 5 de la constitution italienne (la partie
qui concerne les pouvoirs et les responsabilités des autorités locales) ne donne pas
seulement des pouvoirs législatifs au gouvernement central mais aussi aux régions. Elle
liste les sujets pour lesquels le pouvoir est détenu exclusivement par le gouvernement
central et ceux où les législations régionales s’intègrent dans des principes généraux
fixés par le gouvernement central. L’aménagement et l’environnement font partie de
cette seconde catégorie.
Il y a deux sortes de Régions en Italie : les régions « ordinaires » (15) et les Régions à
statut spécial (5) dont le pouvoir législatif et l’autonomie sont plus étendus.

Cette réalité institutionnelle empêche de dresser un tableau général de la situation


italienne. On peut donner l’exemple de la Région ligure où l’on constate que: Selon la loi
régionale ligure (LR 12/95) les “Parcs” (sortes de syndicats intercommunaux institués par
les Régions) se voient attribués des compétences en matière de protection et de gestion
de l’environnement et des compétences sur la planification.
Les communes, à l’inverse, exercent toutes les fonctions administratives et de service à
la population sur le territoire communal, sauf retrait exprès de compétences par l’Etat.

Dans le domaine environnemental, les communes peuvent initier en interne leurs propres
instruments de planification sur certaines zones (par exemple, le Parco delle Muri e dei

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 86


Forti dans la commune de Gênes) sans avoir la compétence expresse de développement
économique sur cette zone.

La planification urbaine

La législation nationale sur les autorités locales donne aux provinces la responsabilité de
préparer les plans coordonnés qui constituent le cadre des plans locaux adoptés par les
municipalités.

Au niveau local, les Plans de Régulation Générale (PRG) sont établis depuis le premier
Acte d’Aménagement Urbain de 1942. Le PRG est l’outil des autorités locales pour
déterminer les droits et les devoirs concernant les fonctions urbaines et les usages (par
le moyen du zonage) et pour diriger le développement futur (le plan urbain général doit
orienter la ville de demain).
Des réformes législatives récentes, initiées par différents gouvernements régionaux, ont
introduit de nouveaux instruments de planification au niveau local, changeant la nature
et les fonctions du vieux PRG.

En ce qui concerne la Région ligure, la loi régionale (LR 12/95) a défini les compétences
des Parcs Naturels Régionaux en matière de planification. Un premier plan vise à définir
par zonage les protections : réserves totales, zones contiguës, zones de développement,
etc., alors que le Plan pluriannuel socio-économique (PPSE) est celui qui régule et définit
éventuellement les projets socioéconomiques et promeut les activités de développement
socio-économiques des communes résidentes qui participent à cette élaboration.
Ces deux instruments s’imposent à tous les autres instruments de planification existant
sur ce territoire.

LES ESPACES NATURELS PERI URBAINS 87


BIBLIOGRAPHIE

Documents

Guide des plans de paysage, des chartes et des contrats, Paris, Ministère de
l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, 132 p, 2001.

LE PARC NATUREL PERIURBAIN : ENJEUX, USAGE ET MODALITE DE MISE EN ŒUVRE ;


L’exemple du Parc de la Deûle dans l’agglomération lilloise, CERTU, 2005.

Plans de paysage, repères 1993, Direction de l’Architecture et de l’Urbanisme, Ministère


de l’Equipement, du Logement et des Transports, 1993.

Villes et développement durable, des expériences à échanger, troisième recueil, Ministère


de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, 2001.

Villes, densités urbaines et développement durable, Actes, Ministère de l’Aménagement


du Territoire et de l’Environnement, 1999

Villes durables européennes, rencontres professionnelles, les actes du colloque, agence


d’urbanisme de la Communauté urbaine de Lyon, 1996.

Sites Internet

Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables :


www.ecologie.gouv.fr

Conseil de l’Europe : www.coe.int

Réseau Fedenatur : www.fedenatur.org

Programme métropole nature : www.metropolenature.org

Observatoire régional de l’environnement Poitou-Charentes : www.observatoire-


environnement.org

Forêt de Soignes (Belgique, Bruxelles) : www.foret-de-soignes.be/


www.vub.ac.be/APNA/ICZO/MW.FR/PublicFR.html
http://soignes-zonien.net/

Anillo Verde (Espagne, Pays basque) : www.vitoria-gasteiz.org


http://habitat.aq.upm.es/dubai/00/bp355.html

Espai Rural de Gallecs (Espagne, Catalogne) : www.espairuralgallecs.net

Parc de Collserola (Espagne, Catalogne) : www.parccollserola.net

Parc Serralada Litoral (Espagne, Catalogne) : http://rives.revues.org/document50.html

Dehesa del generalife (Espagne, Andalousie) :


http://www.juntadeandalucia.es/medioambiente/espacios_naturales/planificacio
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www.parquesnaturales.com, www.granada.org

Parque natural Montes de Malaga (Espagne, Andalousie) :


http://www.ingenia.es/vendeja/
http://parquesnaturales.consumer.es/documentos/andalucia/montes_malaga/inde
x.php
http://montesdemalaga.galeon.com/

Arche de la Nature (France, Pays de la Loire) :


http://www.communautes-urbaines.com/Download/initiative_LEMANS_tous.pdf
www.arche-nature.org

Forêts Rhénanes périurbaines (France, Alsace) :


http://www.aufildurhin.com/fr/pdf/inauguration.pdf

Grand Parc de Miribel Jonage (France, Rhône-Alpes) : www.grand-parc.fr/

Parc de la Deûle (France, Nord-Pas-de-Calais) : www.lillemetropole.fr

Base de loisirs de St Quentin (France, Ile de France) :


www.bases-loisirs-iledefrance.fr
http://www.pidf.com/page/p-73/art_id-406/idf-LOIIDFSRV0000011

Espaces Verts - Seine St Denis (France, Ile de France) :


http://www.parcs93.info/fr/index.php

Parco agricolo sur milano (Italie, Lombardie) :


http://www.parks.it/parco.sud.milano/
http://www.provincia.milano.it/parcosud/

Parco Fluviale del Po Torinese (Italie, Piemonte) :


http://www.parks.it/parco.po.to/
www.parcodelpo.eu

Parco Naturale di Portofino (Italie, Ligurie) :


http://www.parks.it/parco.portofino/

Parco Nord Milano (Italie, Lombardie) :


http://www.parconord.milano.it/

Parco di Montemarcello-Magra (Italie, Ligurie) :


www.parcomagra.it

Parco Naturale del Conero (Italie, Marcha) :


www.parcoconero.it

Roma Natura (Italie, Lazio) :


www.romanatura.roma.it

Parque florestal de Monsanto (Portugal, Lisbonne) :


http://www.cm-lisboa.pt/pmonsanto/
http://www.cidadevirtual.pt/p.e.monsanto/visita.html

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