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Sandra HUPPE
Etudiante à
Les réflexions portées sur les territoires urbains et périurbains ne peuvent être
dissociées de celles menées sur les espaces agricoles et naturels. En effet, il convient
de porter un égal intérêt à l’ensemble du territoire, qu’il soit urbain ou rural, visant un
rééquilibrage de valeurs entre les espaces bâtis et les espaces agricoles et naturels.
Aujourd’hui, nous ne devons plus opposer urbain et rural mais adopter une
approche globale du territoire dans la protection, la gestion et l’aménagement des
paysages.
La reconquête des paysages urbains et périurbains passe notamment par une
remise en valeur des espaces naturels. Aussi, les territoires périurbains doivent-ils
ménager des espaces de respiration à intégrer dans la planification urbaine et
rurale.
La Fédération Européenne Des Espaces Naturels et Ruraux Métropolitains et
Périurbains (Fedenatur), créée en 1997, constitue un réseau d'échanges, à l'échelle
européenne, entre les gestionnaires de « parcs naturels périurbains ». Elle concerne
les espaces urbains et périurbains qui présentent une qualité environnementale et
qui sont protégés par une réglementation à caractère urbanistique ou
environnemental.
Il a paru utile d’avoir une meilleure connaissance de ces espaces et de leurs
modalités de gestion. Aussi, il a été demandé à Sandra Huppe, étudiante à l’Institut
National d’Horticulture, dans le cadre de son stage professionnel, de mener une
analyse de quinze parcs les plus représentatifs par la multifonctionnalité de leurs
usages.
Ce rapport reflète l’analyse et l’appréciation de Sandra Huppe mais constitue une
contribution utile à une meilleure connaissance de ce type de planification en
territoire périurbain.
Préface………………………………………………………………………………………………………………………….........3
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………..7
C- Synthèse………………………………………………………………………….............................45
1- Le contexte général
2- Les fonctions des espaces naturels périurbains
3- Le paysage
A- Quelques définitions…………………………………………………………………..................48
1- De la ville à la métropole
2- Les espaces naturels
3- Suburbain, périurbain ou métropolitain ?
Conclusion…………………………………………………………………………………………………………………………… 75
Annexes……………………………………………………………………………………………………………………………...77
Bibliographie………………………………………………………………………………………………………………………..88
Face à ce constat, la Direction de la nature et des paysages a engagé une réflexion sur la
reconquête des paysages urbains et périurbains. Ce plan transversal pose les bases de
concepts d’aménagement à développer tels que le rééquilibrage des valeurs entre les
espaces bâtis et les espaces agricoles et naturels, l’approche globale du paysage à
l’échelle du territoire ou encore la conduite de politiques ayant trait au paysage qui
s’inscrivent dans une démarche de développement durable tout en associant au
maximum les populations. Pour répondre à cette demande, les orientations du plan
s’articulent selon six axes :
Le deuxième axe, qui vise à ménager des « espaces naturels urbains », définit ces
espaces comme étant des « des territoires de mixité répondant au moins à cinq
fonctions principales : maintien de l’espace agricole, contribution à la prévention des
risques naturels (inondations notamment), développement d’activités de récréation,
valorisation de la biodiversité et préservation de la qualité de la ressource en eau. » (1)
L’objectif de cette étude est de mieux comprendre les caractéristiques de ces espaces
encore récents afin d’analyser les enjeux de cette multifonctionnalité et leur rôle potentiel
dans la reconquête des paysages urbains et périurbains. Dans cette optique, différents
espaces naturels périurbains seront étudiés dans le cadre du réseau européen de La
Fédération Européenne Des Espaces Naturels et Ruraux Métropolitains et Périurbains qui
compte des membres à travers cinq pays sud européens. Si un intérêt particulier sera
porté à l’étude de la multifonctionnalité, d’autres thématiques d’ordre plus général seront
abordées afin de mieux cerner les particularités de ces espaces en plein développement.
Présentation de FEDENATUR
(1) : Reconquête des paysages urbains et périurbains, Projet, Direction de la nature et des paysages, 2006.
(1) : www.fedenatur.org
Cette première approche abordait des thématiques qui ont été approfondies dans le
cadre du programme Interreg IIIB :
Cette approche des espaces naturels périurbains par le programme Métropole Nature et
ses partenaires constitue un atout indéniable. Plus que de poser les bases d’un travail
d’étude effectué en amont, il met en place des politiques d’action concrètes, fruit de la
mutualisation d’expériences et ce à l’échelle européenne.
(1) : www.metropolenature.org
Un des axes d’orientation pour la reconquête des paysages urbains et périurbains mis en
place au cours du premier semestre 2006, s’intitule « Ménager des espaces naturels
urbains ». Il met l’accent sur la caractérisation de ces espaces naturels étroitement liés
au milieu urbain qui doivent être avant tout « des territoires de mixité répondant au
moins à cinq fonctions principales : maintien de l’espace agricole, contribution à la
prévention des risques naturels (inondations notamment), développement d’activités de
récréation, valorisation de la biodiversité et préservation de la qualité de la ressource en
eau. » (1)
Outre les objectifs de qualité paysagère et d’amélioration du cadre social, les différentes
fonctions remplies par ces espaces naturels permettent une réduction du coût de gestion,
garantissant ainsi en grande partie la pérennité de ces lieux de vie et de développement
urbain. Aussi, il a été décidé de sélectionner quelques uns des parcs membres du réseau
Fedenatur afin de déterminer quelles étaient les fonctions les plus représentées et en
quoi elles participaient au développement de ces espaces.
Afin de sélectionner les parcs naturels périurbains du réseau européen Fedenatur sur leur
caractère multifonctionnel, il a été mis en place un outil de sélection pour cinq fonctions
correspondant à celles citées précédemment : écologique, sociale, économique, risques
naturels et ressources naturelles. Pour chaque fonction étudiée, un indice de une à trois
étoiles a été attribué de la manière suivante :
(1) : Reconquête des paysages urbains et périurbains, Projet, Direction de la nature et des paysages, 2006.
Fonction écologique
Fonction sociale
Fonction économique
Une attention toute particulière a été portée à l’étude de ces fonctions, pour chacun des
parcs et en fonction des informations bibliographiques auxquelles il était possible
d’accéder. Chaque espace naturel périurbain étudié a été évalué sur un total de 15 ; le
tableau ci dessous reprend la grille d’évaluation établie pour les espaces sélectionnés,
c’est à dire ayant obtenu au moins six étoiles (soit 15 parcs sur 26 membres du réseau).
Les fiches suivantes présentent les quinze parcs des réseaux Fedenatur cités dans la
grille de sélection ci dessus. Après avoir brièvement replacé ces espaces dans leur
contexte géographique et historique, les fonctions qu’ils remplissent ont été identifiées et
explicitées. En fonction de la disponibilité des informations, des précisions ont été
apportées sur le financement des parcs, les outils de planification utilisés et les actions
directes menées sur le paysage.
Les quinze parcs pour lesquels une fiche thématique a été établie
BELGIQUE
- Forêt de Soignes
ESPAGNE
- Anillo Verde
- Espai Rural de Gallecs
- Parc de Collserola
- Parque Natural Montes de Malaga
FRANCE
- Arche de la Nature
- Base de Loisirs de St Quentin
- Espaces Verts de Seine St Denis
- Forêts Rhénanes Périurbaines
- Grand Parc de Miribel-Jonage
- Parc de la Deûle
ITALIE
- Parco di Montemarcello-Magra
- Parco Nord Milano
- Roma Natura
PORTUGAL
- Parque Florestal de Monsanto
Pays : Belgique
Région : Bruxelles
Métropole attenante : Bruxelles
Incidence humaine : 2 millions d’hts
Superficie : 4383 ha
Organismes gestionnaires :
Aminal (Région flamande)
Division de la Nature et des Forêts (Région wallonne)
Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement (Région Bruxelles Capitale)
Donation Royale (Bois des Capucins)
Historique
Lors de la régionalisation de 1984, la forêt est répartie entre les trois régions du pays qui
se partagent aussi la gestion de ce territoire: 56% sont gérés par la région flamande,
38% par la région de Bruxelles Capitale et 6% par la région wallonne. On notera la
gestion des 347 hectares du Bois des Capucins par la Donation royale.
Les objectifs en terme de gestion visent à la préservation de la forêt tout en conciliant les
fonctions inhérentes à celle-ci : sociale (qualité paysagère, récréation, sensibilisation,
éducation environnementale…), écologique (biodiversité, protection des ressources
naturelles…) et économique (production de bois, emplois…)
Composition
- 80% de la surface de cette forêt est plantée en hêtres d’où son paysage caractéristique
de hêtraie « cathédrale », d’immenses futaies constituent un monument naturel à valeur
historique et paysagère. La fonction économique de la forêt a façonné le paysage actuel.
Mais ce monument naturel est en péril : les arbres sont vieux et une grande partie de la
forêt est à régénérer. La sylviculture est toujours présente mais n’est plus une priorité.
La préservation des ressources et richesses naturelles a pris le pas, d’ où l’abondance de
Les acteurs
Fonction écologique
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique et floristique
conservation des milieux (cinq réserves naturelles composées de zones humides situées
dans la vallée de Vuilbeek, la vallée des Enfants Noyés, le vallon de Trois Fontaines et
celui de Rouge-Cloître).
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Diminution du bruit
La forêt de Soignes est classée « site d’importance communautaire » par le réseau
Natura 2000 depuis 2002, désignation, par les trois Régions gestionnaires, comme zone
spéciale de conservation selon la Directive européenne "Habitats".
Fonction sociale
Détente, activités sportives, pêche de loisir
Important travail de sensibilisation du public : centre d’accueil du public, activité auprès
des écoles, visites guidées à thème menées par une équipe de biologistes, expositions
permanente et temporaires, publications, site Internet clair et complet…
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Participation à l’équilibre social de la ville
Patrimoine culturel et historique
Fonction économique
Sylviculture : politique de maintien ou non de l’activité économique sylvicole selon les
organismes gestionnaires
Tourisme
Pays : Espagne
Région : Pays basque
Métropole attenante : Vitoria Gasteiz
Incidence humaine : 220 000 hts
Superficie : 450 Ha (tous parcs réunis)
Historique
Face à la dégradation générale des espaces périurbains constatée par les membres de
l’agglomération de Vitoria-Gasteiz, une première idée émerge au début des années 90 :
concevoir et mettre en valeur un réseau d’espaces naturel autour de la ville. S’appuyant
sur la loi de 1986 relative à la mise en place d’un plan général d’aménagement urbain,
leurs objectifs étaient de créer un réseau d’espaces permettant de :
- promouvoir la conservation des enclaves naturelles périurbaines et la
restauration écologique d’autres espaces périphériques récupérables
- intégrer les parcs périurbains dans la trame urbaine en les connectant au milieux
naturels alentours
- aménager les espaces périurbains pour encourager l’utilisation par le public
- promouvoir la sensibilisation et l’éducation environnementale
Dès 1992, les premières actions consistent en la réhabilitation écologique des gravières
de Zabalgana. En 1996, l’organisation des premières activités d’éducation
environnementale est une réussite, 1400 personnes y participent. L’intégration, en 1999,
de l’Anneau Vert dans le plan général d’aménagement urbain de Vitoria-Gasteiz est un
premier pas vers la reconnaissance de cet espace mais c’est 2002 qui constituera la
véritable date charnière. En effet, elle marque la création du nouveau parc de Zadorra en
partie financé par le Ministère de l’Environnement, mais surtout le classement du parc de
Salburua comme Zone Humide d’Importance Internationale par la convention de Ramsar.
Composition
L’Anneau Vert est composé d’un ensemble de parcs et zones d’intérêt écologique et
paysager autour de l’agglomération. Une grande diversité de milieux caractérise ce
réseau : les zones humides de Salburua, chênaie de Zalbalgana, les prairies du parc
d’Armentia ou encore les berges du fleuve Zadorra. L’Anneau Vert est qualifié par ses
gestionnaire de zone tampon entre le milieu urbain et les espaces ruraux alentours.
Le financement du réseau est assuré en grande partie par des subventions de la région
Pays Vasco, l’Union Européenne ou de l’Institut National pour l’Emploi (INEM) complétées
par des fonds privés alloués par l’organisme bancaire de la Caja des Ahorros de Vitoria
et Alava et les revenus générés par le CEA.
Les acteurs
Fonction écologique
Réhabilitation d’anciennes zones industrielles (gravières)
Restauration des espaces (rives, zones humides, reforestation)
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Diversité des milieux : zones humides, bois, prairies, berges,vergers, jardins potagers…
Un centre d’études environnementales et de nombreuses infrastructures (centre
bioclimatique, serres, centre d’information, observatoire de la nature, observatoire des
oiseaux sauvages)
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Le Parc de Salburua est classé Zone Humide d’Importance Internationale par la
convention de Ramsar. Le projet de l’Anneau Vert a été sélectionné comme « BEST » au
troisième concours international des bonnes pratiques de Dubai.
Fonctions sociales
Récréatives : activités sportives, aménagement de zones de détente
Sensibilisation : activités scolaires de visites guidées, expérimentation, observation de la
nature sur des thèmes variés : la déforestation, l’eau, les oiseaux sauvages, la
biodiversité, les énergies renouvelables, les plantes aromatiques…
Emploi / bénévolat : Programme de volontaire environnemental, insertion sociale par des
formation en techniques agricoles et horticoles écologiques pour les personnes sans
emplois de plus de 55 ans.
Recherche scientifique
Paysage/qualité du cadre de vie
Intégration dans la trame urbaine, équilibre social de la ville
Fonction économique
Tourisme
Pays : Espagne
Région : Catalogne
Métropole attenante :
Mollet del Valles,
Parets del Valles,
Montmelo
Historique
Composition
Les acteurs
Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Eurosite inscrit au programme LIFE
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Restauration des connecteurs biologiques
Restauration des zones humides
Préservation des haies
Fonction sociale
Détente
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Patrimoine culturel et historique
Sensibilisation : éducation environnementale, programmes pour tous les âges, visites
guidées, journées techniques ouvertes au public. Différents supports d’information
(plaquettes, CD-ROM, revues…), fêtes et évènements ponctuels (journée de l’Arbre, de
l’Environnement…)
Emploi/formation : formation pour les agriculteurs : pratiques respectueuses de
l’environnement, publication d’une revue technico-agricole, visite du parc agricole sud
Milan
Participation à l’assemblée générale Fedenatur à Lisbonne.
Fonction économique
Tourisme
Image de marque des agglomération et entreprises
Renforcement de l’activité agricole, création de leur propre marque/label = Producte de
Gallecs (participation à la vie économique locale), présence d’ingénieurs et de techniciens
agricoles, développement d’une stratégie marketing pour la vente des produits agricoles
à haute valeur ajoutée. Mise en place du premier marché interrégional transfrontalier
franco-espagnol.
Outils de planification
Plan de gestion agricole
Plan territorial général de Catalogne
Pays : Espagne
Région : Barcelone
Métropole attenante : Barcelone
Incidence humaine : 3 000 000 hts
Superficie : 8000 ha
Historique
Le parc de Collserola a été créé en 1986. Dès 1987, la mise en place d’un plan
urbanistique spécial d’aménagement et de protection des milieux naturels (PEPCO) au
sein du parc de Collserola a permis la construction d’infrastructures dans le but d’utiliser
rationnellement l’espace sans mettre en danger les ressources naturelles.
Composition
Les zones forestières composées d’essences telles que le pin blanc ou le chêne vert
prédominent. Le climat typiquement méditerranéen est favorable au développement de
vastes espaces de maquis ou de garrigue, quelques aires agricoles,
Le patrimoine historique et culturel constitue un véritable atout : grottes datant de 6000
ans av J-C, ermitages romans, fermes des XVème et XVIème siècle.
Les acteurs
Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique (efforts
particuliers sur protection de la faune et flore méditerranéenne)
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Fonction économique
Tourisme
Quelques terrains agricoles, chasse sur une partie du territoire
Forte implantation du tertiaire : tour telecom qui sert aussi de mirador 360°,
restauration…
Sylviculture
Image de marque des agglomérations et entreprises
Outils de planification :
PEPCO de 1987
Pays : Espagne
Région : Andalousie
Métropole attenante : Malaga
Incidence humaine : 553 000 hts
Superficie : 5000 ha
Historique
La ville de Malaga était soumise, depuis des siècles, aux crues violentes et imprévisibles
de la rivière Guadalmedina. En 1919, un projet de « correction hydro forestier » est
élaboré par D. Miguel Bermejo, ingénieur originaire de Montes. Approuvé en 1927 puis
appliqué en 1930, la première phase consiste en la plantation de 4800 ha de pins et la
construction de digues, de voies de circulation d’eau privilégiées et de bassins de
rétentions.
Depuis, grâce à l’entretien régulier des installations de canalisation et de rétention d’eau,
les crues sont maîtrisées. Les terrains agricoles autrefois abandonnés sont cultivés à
nouveaux ou ont été plantés et jouent un rôle important dans la protection des sols
contre l’érosion. Le parc a été créé en 1989 et classé espace naturel protégé.
Composition
Le parc naturel Montes de Malaga se situe dans une zone montagneuse très
abrupte où l’altitude varie de 97 à 1032 m. Une forêt de pins occupe l’essentiel de la
superficie du parc. Les chênes verts, liège et rouvres abondent dans la partie nord. Les
sols agricoles (céréales, maraîchage et cultures traditionnelles) se situent sur les terrains
les moins pentus et de faible altitude du nord ouest.
Les acteurs
Fonction écologique
Régulation des débits
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Protection du sol contre l’érosion
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique et floristique (espèces
protégées : caméléons)
Espace naturel protégé depuis 1989
Fonction sociale
Activités sportives, détente
Patrimoine culturel et historique
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités éducatives
Fonction économique
Production agricole : très traditionnelle : vigne, amandes, olives, figues + maraîchage
+un peu de céréales
Sylviculture, bois de chauffage +liège
Tourisme, camping, restaurants
Production énergétique, barrage en aval
Outils de planification
Planes de Ordenacion de los recursos Naturales
Planes rectores de Uso y Gestion
Planes de desarollo integrales
Programas de fomento
Pays : France
Région : Pays de la Loire
Métropole attenante : Le Mans
Incidence humaine : 190 000 hts
Superficie : 450 ha
Historique
En 1994, l’acquisition de nouvelles surfaces aux abords des 250 ha de forêt gérés par
l’ONF a été l’occasion de réfléchir à la mise en valeur de cet espace situé à 10 minutes
du centre ville.
La collectivité a souhaité réaliser plus qu’un simple espace de loisir, de la est née la
volonté d’adopter une démarche écologiquement responsable afin de promouvoir les
valeurs du développement durable.
Composition
Les acteurs
La collectivité gestionnaire,
Les associations partenaires (d’insertion, environnementales) et le public
Les animateurs du parc,
Les cavaliers verts,
L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
L’Office National des Forêts
Les professionnels et syndicats professionnels
Fonction écologique
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique (conservation
d’espèces agricoles en voie de disparition) et floristique, conservation des milieux
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Fixation de faune sauvage en partenariat avec l’oncfs
Une partie de la forêt est classée en réserve naturelle
Fonction sociale
Détente
Observation de la nature
Participation à l’équilibre social de la ville
Paysage/qualité du cadre de vie
Sensibilisation : nombreuses activités pédagogiques, expositions, stages, visites guidées,
fêtes thématiques, Maison de l’eau au bord de l’Huisne, ferme traditionnelle : ferme de la
prairie
Communication : le Journal de l’Arche
Fonction économique
Tourisme, image de marque des agglomérations et des entreprises
Production traditionnelle (verger, miel …)
Pays : France
Région : Ile de France
Métropole attenante : St Quentin en
Yvelines
Incidence humaine : 150 000 hts
Superficie : 600 ha
Historique
La base de loisir de St Quentin a été créée en 1969 autour du plus grand étang d’Ile de
France qui constitue une véritable infrastructure naturelle d’assainissement et un
réservoir contre les inondations. Ce parc a été élaboré dans le but d’offrir un grand
espace naturel de qualité et de proximité, de proposer des équipements sportifs et de
loisir, de préserver l’environnement de toute urbanisation et d’améliorer la qualité de
l’eau, faire découvrir au public les espaces naturels et le monde rural.
Composition
L’étang de la base de loisir est véritablement le cœur de cet espace naturel autour duquel
s’étendent de vastes prairies et quelques parcelles boisées. On notera que l’étang
constitue le dernier maillon d’un réseau de bassins et de rigoles construit sous Louis XIV
entre 1675 et 1685 pour alimenter les fontaines et jeux d’eaux du Château de Versailles.
Les acteurs
Fonction écologique
Patrimoine écologique : conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Réserve naturelle nationale de 90 ha, ZPS, espèces protégées (végétale et animale :
triton)
Fonction sociale
Détente, activités sportives nombreuses (sports nautiques sur étang + piscine,
équitation, VTT, golf, parapente, escalade, accro branche)
Sensibilisation : ferme pédagogique, visites guidées
Observation de la nature
Fonction économique
Tourisme (hébergement, camping)
Pays : France
Région : Ile de France
Métropole attenante : Paris
Incidence humaine : 1,4 millions hts
Superficie : 790 ha (tous parcs réunis)
Historique
Chacun d’entre eux possède une personnalité propre adaptée aux demandes et besoins
de la population. Deux parcs se démarquent : celui de la Courneuve et celui du Sausset,
issus de conceptions novatrices proposant une nature plus « sauvage ».
Le parc de la Courneuve se situe actuellement sur cinq communes du nord ouest du
département. L'idée de réaliser une promenade publique sur le site date de 1934, mais il
faut attendre 1954 pour qu'un avant-projet soit réalisé, et 1960 pour que débutent les
premières plantations. En raison de l'étendue du parc, les travaux sont réalisés par
tranches, ouvertes au public au fur et à mesure de leur achèvement. En 1970, le
paysagiste Alain Provost, lauréat du concours, conçoit la deuxième phase de construction
du parc. Les principaux objectifs sont :
- la réalisation d’un parc de détente et de loisirs propice au dépaysement et à la
relaxation,
- l’isolement et la protection contre le bruit occasionné par la circulation,
- la rupture de la monotonie des terrains plats,
- l’intégration de zones d’animation qui ne détruisent pas l’ambiance du parc.
Le parc du Sausset a été conçu par Claire et Michel Corajoud, lauréats du concours de
maîtrise d’œuvre et réalisé au début des années 80.
Composition
Parc du Sausset : Quatre lieux dominants s'articulent autour de la gare : une scène
forestière, une scène agricole, une scène bocagère, une scène de parc urbain avec un
Les acteurs
Fonction écologique
Maintien d’un patrimoine écologique : préservation de la biodiversité faunistique et
floristique, entretien adapté (ex : un fauchage annuel remplace les tontes systématiques)
Une partie du parc de la Courneuve est classé Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique
Faunistique et Floristique.
Concept de gestion des espaces qui consiste en un aménagement adapté à l’ouverture
des parcs au public tout en conservant les écosystèmes. Partenaire pour la mise en place
de ce système de gestion = Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine.
Reconstitution de milieux sauvages, corridors écologiques
Piégeage du carbone et production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Fonction sociale
Détente
Activités sportives
Observation de la nature
Activités pédagogiques ouvertes à tous : ateliers thématiques (apicultures, gestion de
l’eau…), animations, visites guidée, expositions. Accueil de groupes scolaires dans le
centre d’éducation.
Communication autour du parc : sites Internet très clairs et très complets
Paysage/qualité du cadre de vie
Contribution à l’équilibre social de la ville : des comités d’acteurs réunissent les habitants
et les partenaires associatifs pour la prise de décisions relatives à la vie des parcs en
terme de gestion et d’aménagement.
Evènemments et fêtes ponctuelles : manifestations sportives et culturelles, fête des
parcs au mois de juin.
Fonction économique
Tourisme
Image de marque des agglomérations et des entreprises
Pays : France
Région : Alsace
Métropole attenante : Strasbourg
Incidence humaine : 452 000 hts
Superficie : 1380 ha
Historique
Les forêts rhénanes périurbaines sont les vestiges des forêts alluviales de la fin du
tertiaire. Suite à la dégradation croissante et à la fréquentation en baisse de ces espaces,
un plan de mise en valeur a été élaboré et l’île du Rohrschollen a été classée réserve
naturelle en 1997. Un partenariat entre la collectivité et EDF a été instauré afin de
conserver et promouvoir la qualité de ces sites.
Composition
Les forêts rhénanes périurbaines sont composées de trois principaux massifs : la forêt de
Robertsau (493 ha), la forêt du Neuhof (600ha) et l’île du Rohrschollen (310 ha). Cet
espace naturel est caractérisé par l’importance de son réseau hydrographique constitué
d’anciens bras du Rhin, de plans d’eau aménagés, de zones humides et de cours d’eau
phréatique. On y trouve une grande diversité d’essences forestières (chênes, hêtres) et
d’essences propres aux zones humides (frênes, peupliers, saules).
Financements
Les acteurs
La ville de Strasbourg
L’équipe des espaces verts de Strasbourg
Les associations et le public
EDF : un partenariat important, axé sur le développement durable, a été instauré avec
EDF afin d’intégrer la centrale à la réserve naturelle.
Fonction écologique
Maintien d’un patrimoine écologique : préservation de la biodiversité faunistique et
floristique, rares reliques des forêts alluviales rhénanes (monument naturel)
Dépollution
Piégeage du carbone et production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
L’île du Rohrschollen classée réserve naturelle depuis 1997
Un scientifique chargé de définir et d’élaborer les plans de gestion
Fonction sociale
Détente/activités sportives
Observation de la nature
Pêche de loisir
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités pédagogiques (visites guidées, parcours pédagogiques avec panneaux
didactiques…)
Sensibiliser le public sur la compatibilité entre développement économique et protection
et réhabilitation d’un milieu naturel aux portes d’une grande ville.
Participe à l’équilibre social de la ville
Fonction économique
Tourisme
Image de marque des agglomérations et des entreprises
Production et stockage d’eau potable
Production d’énergie
Pays : France
Région : Rhône-Alpes
Métropole attenante : Lyon
Incidence humaine : 2 millions d’hts
Superficie : 2200 ha
Historique
Le syndicat mixte Symalim a été créé dès 1964. Mais il faudra attendre 10 ans avant de
voir le début du creusement du premier plan d’eau. Le Parc se développe au fur et à
mesure et ouvre son premier centre sportif en 1979. C’est aussi cette année que sera
créée la ségapal qui sera désormais l’organisme gestionnaire du parc. En plus des trois
objectifs évoqués lors de la création du parc (protection et valorisation du patrimoine
naturel, protection contre les crues et offre d’un espace de loisirs), la construction de la
prise d’eau de secours de l’agglomération lyonnaise en 1988 permet l’alimentation en
eau potable de la région si besoin est.
Le parc atteint une dimension européenne en 1996 avec le lancement d’un programme
européen de restauration des milieux naturels (life).
Composition
Le parc de Miribel-Jonage est situé sur une plaine alluviale entre les canaux de Miribel et
de Jonage. L’identité de ce parc est fondée sur l’eau (350 ha de plans d’eau) : production
d’hydroélectricité, captage d’eau potable, protection contre les crues, loisirs aquatiques,
pêche… Le reste de la superficie comprend des terrains agricoles (400 ha) et des
boisements.
Financements
Le financement du parc est en partie assuré par ses revenus propres. Les
subventions allouées par les communes associées, l’Agence de l’eau, la communauté
urbaine de Lyon, les départements du Rhône et de l’Isère, la région Rhône/Alpes, l’Etat
et l’Europe.
Fonction écologique
Maintien d’un patrimoine écologique : préservation de la biodiversité faunistique et
floristique
Reconstitution de milieux sauvages
Amélioration des paysages agricoles
Dépollution
Piégeage du carbone et production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Protection d’espaces naturels : site Natura 2000
Fonction sociale
Détente/activités sportives, une base de loisir
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités pédagogiques (visites guidée, expositions permanentes, temporaires,
itinérantes, …)
Fête du Parc, marché nature, actions éco volontaires, conférences
300 personnes en insertion sociale tous les ans
Fonction économique
Préservation de l’agriculture périurbaine (400 ha d’espaces agricoles), valorisant les
pratiques agro-environnementales
Tourisme
Image de marque des agglomérations et des entreprises
Production et stockage d’eau potable
Outils de planification
Agenda 21 local
Pays : France
Région : Nord Pas de Calais
Métropole attenante : Lille
Incidence humaine : 1,6 millions d’hts
Superficie : 350 ha
Historique
Dès 1968, il est envisagé de créer un équipement périurbain de loisir à proximité de Lille.
Les études de définition pilotées par les services de l’Etat ont lieu de 1972 à
1976 pendant lesquelles le projet du parc de la Deûle est inscrit dans le Schéma
Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de Lille (1973). Le concours pour la création
du parc lancé par la collectivité est remporté en 1995 par le paysagiste Jacques Simon
dont le projet répondait particulièrement aux objectifs fixés :
- protection des ressources en eau
- conservation de la biodiversité
- développement d’activité éco traditionnelles en agriculture et préserver
l’agriculture périurbaine
- valorisation des paysages
Le parc de la Deûle est déclaré d’utilité publique en 1999.
L’ouverture d’un centre d’interprétation de la faune et de la flore est prévue pour 2007 et
celle d’un centre d’information sur l’agriculture périurbaine et l’alimentation pour 2008-
2009.
Financements
Le financement du parc est majoritairement assuré par des subventions allouées par Lille
Métropole Communauté Urbaine, les communes associées, l’Agence de l’Eau, l’Etat et la
région Nord Pas de Calais à travers un contrat de plan Etat/Région, le département du
Nord et l’Europe
Les acteurs
Fonction écologique
Maintien d’un patrimoine écologique : préservation de la biodiversité faunistique et
floristique (centre consacré à la faune et à la flore)
Gestion différenciée des espaces
Reconstitution de milieux sauvages, corridors écologiques
Amélioration des paysages agricoles
Dépollution
Piégeage du carbone et production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Fonction sociale
Détente/activités sportives, une base de loisir
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités pédagogiques (visites guidée, expositions permanentes, temporaires,
itinérantes, …)
Fonction économique
Préservation de l’agriculture périurbaine, mise en place de pratiques agro-
environnementales
Tourisme
Image de marque des agglomérations et des entreprises
Production et stockage d’eau potable
Outils de planification
SD, SCOT, PLU
Pays : Italie
Région : Ligurie
Métropole attenante : La Spieza
Incidence humaine : 90 000 hts
Superficie : 4320 ha
Composition
Les acteurs
Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Espèces protégées comme le ciste blanc, le martin pêcheur, la penduline
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Restauration des connecteurs biologiques
Restauration des zones humides
Zones de repos et de nidification importantes pour les oiseaux migrateurs
Fonction économique
Tourisme
Renforcement de l’activité agricole, culture d’oliviers. Pratiques agro-environnementales
Mise en valeur des produits typiques.
Outils de planification :
Programme A.P.E. : mise en place d’un plan de développement durable appliqué aux
domaines sociaux, économiques et écologiques de la région.
Fait partie du programme européen Métropole Nature, pôle de Ligurie
Pays : Italie
Région : Lombardia
Métropole attenante : Milan
Incidence humaine : 1.5 millions d’hts
Superficie : 600 ha
Historique
L’idée de création d’un parc urbain date de 1967 et commence à prendre forme dès 1970
avec la création du consortium du parc Nord de Milan qui sera l’organisme gestionnaire
de cet espace. La première phase consiste en l’élaboration d’un plan d’aménagement de
gestion du parc entre 1973 et 1982. La première phase de travaux dure deux ans entre
1986 et 1988, la réhabilitation du terrain (alors des décharges et friches industrielles)
reste une opération délicate durant laquelle les boisements sont remaniés et une partie
de la surface est replantée. Par la suite, la mise en place d’infrastructures pour l’accueil
du public constitue une étape clé. Elle permettra entre autre la mise en place de 30 Km
de chemins et pistes cyclables et la restauration d’anciennes fermes qui constituent
aujourd’hui le cœur du parc.
Les objectifs de la création de ce parc sont : d’offrir au public un poumon vert au cœur
même de la ville, de créer un espace dédié aux activités récréatives, éducatives et
culturelles compatible avec la protection de l’environnement. Il est important que cet
espace soit en constante évolution, en réponse à la demande et aux besoins de la
population.
Composition
Fonction écologique
Réhabilitation d’anciennes décharges et friches industrielles et création d’un espace
naturel intégré à une zone fortement urbanisée
Gestion différenciée des milieux
Protection de la biodiversité faunistique et floristique
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Diminution des nuisances sonores
Fonction sociale
Détente
Activités sportives
Sensibilisation : centre d’éducation à l’environnement, partenariat avec les groupes
scolaires de l’agglomération. Fêtes et évènements ponctuels (fête des Cerfs-volants, fête
du parc, journées de promotion de l’environnement, festivals de musique…)
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Activités culturelles au sein du Petit Théâtre de plein air
Collaboration avec les instituts universitaires de la région
Fonction économique
Tourisme
Marchés traditionnels
Location de salles pour conférences et séminaires…
Pays : Italie
Région : Lazio
Métropole attenante : Rome
Incidence humaine : 2.5 millions d’hts
Superficie : 14.000 ha
Historique
RomaNatura a été fondée en 1997 suite à l’adoption du “ Piano delle Certezze ” (Plan des
Certitudes) qui soumet 64% des terrains communaux (équivalents à 80.000 sur un total
de 129.000 hectares) à des règlements très stricts en matière de protection de
l’environnement. RomaNatura est géré par un organisme régional ayant en charge un
système de 14 Aires Naturelles Protégées qui se trouvent sur le terrain municipal de
Rome. La plupart ce sont des aires rurales qui appartiennent à "l’Agro Romano", un type
de paysage culturel de la région romaine. Le système de RomaNatura est connecté avec
d’autres espaces vertes intérieures et extérieures formant un réseau écologique avec un
total de 69 aires protégées à la Région du Lazio. RomaNatura a été chargée de 14.000
hectares, l’équivalent de la zone occupée par la ville entière de Bologne.
Composition
Les acteurs
Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Protection stricte des espaces naturels et des paysages sur lesquels veillent l’équipe de
gardes du parc. De plus, mise en place en 1999 d’un corps de gardes forestiers
Piégeage du carbone/production d’oxygène
Stabilisation du microclimat
Restauration des connecteurs biologiques
Restauration des zones humides
Fonction sociale
Détente, parcours de randonnée
Activités sportives
Sensibilisation : éducation environnementale, visites guidées, fermes éducatives, centre
d’études environnementales avec mise à disposition d’un laboratoire pour les groupes
scolaires. Fêtes et évènements ponctuels (en septembre, organisation du « Metropoli
Agricola » pour la promotion de l’agriculture bio et traditionnelle et la présentation des
mesures agro-environnementales appliquées)
Observation de la nature
Paysage/qualité du cadre de vie
Riche patrimoine culturel et historique
Recherche scientifique : partenariat avec les universités de la région pour les sujets de
recherche et de thèses ayant trait à l’environnement.
Fonction économique
Tourisme
Renforcement de l’activité agricole, culture d’oliviers, maraîchage. Pratiques agro-
environnementales. Edition d’un atlas des produits traditionnels (vins, fromages, olives…)
et création d’un label et de boutiques de vente de produits traditionnels pour le
développement rural.
Outils de planification
Plan des Certitudes de mai 1997
Plan d’aménagement des réservoirs naturels
Agenda 21 local
Pays : Portugal
Région : Lisboa
Métropole attenante : Lisbonne
Incidence humaine : 2.5 millions d’hts
Superficie : 900 ha
Historique
Le parc est situé au sud-ouest de Lisbonne, sur une des sept collines de la ville qui a
donné son nom au site de Monsanto. Dès 1888, un projet de boisement des alentours de
Lisbonne est envisagé afin d'avoir une ressource en bois assez proche pour alimenter la
capitale. Les premières plantations sylvicoles ont commencé en 1934 sur les collines
déboisées de Monsanto. Ces premières idées ont, aujourd’hui, pris de l’envergure et ont
donné naissance à des espaces boisés assez denses, avec quelques équipements de
loisirs et des observatoires. De nos jours, le conseil municipal, à travers son département
d'environnement, a défini un nouveau document qui met en application de nouveaux
concepts de planification et de gestion afin d'améliorer le rôle écologique du parc et sa
promotion auprès des habitants.
Composition
Avec près de 1 000 ha d'espaces boisés dans le centre de la ville, il représente un site
unique pour l'émergence d'une ceinture verte. Sa position centrale par rapport à la ville
le rend très intéressant pour l’agglomération et la région. La végétation est composée
majoritairement de pins, de chênes liège et de chênes pédonculés
Les acteurs
Fonction écologique
Patrimoine écologique : Conservation de la biodiversité faunistique et floristique
Réintroduction de l’écureuil roux en 1993
Fonction sociale
Détente, parcours de randonnée
Activités sportives
Sensibilisation : éducation environnementale, centre culturel, expositions temporaires et
permanentes, visites guidées.
Observation de la nature grâce à l’observatoire
Paysage/qualité du cadre de vie
Fonction économique
Tourisme
Malgré un échantillon limité à quinze parcs au sein de cinq pays européens, des
tendances apparaissent et permettent de formuler des remarques sur les caractéristiques
des parcs étudiés et les fonctions qu’ils remplissent.
1- Le contexte général
Sur le plan historique, le parc le plus ancien est certainement la forêt de Soignes qui est
implantée qui existe depuis plusieurs siècles. Cependant, la mise en place de structures
de gestion telles qu’on les entend aujourd’hui, prenant en considération les valeurs et les
besoins actuels, ne sont apparues, et ce pour tous les parcs sans exception, qu’à partir
de la fin des années 1960. Les acteurs impliqués dans la gestion des parcs sont à chaque
fois très nombreux (annexe 2 : Mémorandum pour la concertation) et les associations
locales jouent un rôle particulièrement actif dans la dynamisation de ces espaces.
La composition physique des parcs révèle une grande diversité des milieux pour chacun
d’entre eux et ce, même dans les espaces fortement conditionnés par le climat et le
relief. Très peu d’informations ont pu être dégagées en ce qui concerne le financement
des parcs ou encore la nature des propriétaires fonciers, indications qui auraient pu être
intéressantes dans le cadre de l’étude de la gestion des espaces naturels périurbains. Les
parcs du réseau Fedenatur sont tous nés de besoins de l’agglomération attenante à court
ou moyen terme : besoin de faire face aux crues d’un fleuve, besoin en ressources
énergétiques, besoin de faire face à une urbanisation mal maîtrisée, besoin de préserver
la ressource en eau ou encore besoin de répondre à une demande en espaces naturels de
plus en plus forte de la part de la population. Ces besoins variés confèrent aux espaces
des fonctions toutes aussi diverses.
Les fonctions écologiques et sociales sont manifestement les fonctions les plus
développées des espaces naturels périurbains du réseau Fedenatur. Hormis les fonctions
de nature globale qui ne demandent aucune démarche particulière (piégeage du
carbone/production d’oxygène, stabilisation du microclimat), les actions concernent le
plus souvent la protection du patrimoine écologique comprenant aussi bien la
conservation de la biodiversité faunistique et floristique que celle des milieux (fonction
rencontrée dans tous les parcs); la réhabilitation d’anciennes zones industrielles ou en
friche, la restauration des connecteurs biologiques vont dans ce sens. Ces démarches
sont, pour la moitié des parcs du
réseau Fedenatur, à l’origine d’un
classement des espaces à l’échelle
régionale (Réseaux des Espaces
Naturels Protégés d’Andalousie…)
ou européenne (Natura 2000,
Life…)
Si les fonctions économiques laissent une grande place au tourisme, les deux tiers des
espaces naturels périurbains mettent un « point d’honneur » à la conservation de zones
agricoles, à la mise en place de pratiques agro environnementales et à la production de
produits traditionnels avec parfois la création d’un label. Afin de trouver des fonds
complémentaires dans le but d’assumer financièrement les investissements nécessaires
au développement des parcs, de plus en plus de partenariat avec des entreprises privées
voient le jour. Ces entreprises bénéficient d’une valorisation de leur image de marque
très porteuse auprès de la population.
3- Le paysage
A - Quelques définitions
Face à la multitude des termes existants pour qualifier les « zones urbaines », leur
composition, leurs articulations ou encore leurs fonctions respectives, il n’est pas
étonnant de voir les différents acteurs de l’aménagement s’y perdre, novices ou non.
Quel sens mettre derrière quelle notion ? La tache serait aisée s’il ne s’agissait que d’un
simple exercice stylistique, mais nous en sommes bien loin. Outre le filtre culturel qui
brouille déjà considérablement les pistes - la simple définition de village, ville ou
métropole varie largement d’un pays à une autre - les avis divergent souvent en raison
de la constante évolution des concepts auxquels nous faisons appel (durabilité des
aménagements, pluralité des fonctions…) et dont dépendent ces définitions.
1- De la Ville à la Métropole
Il est difficile de trouver une définition type de l’espace urbain. « Grandes cités entourées
d’une couronne de communes périphériques », « villes diffuses articulées par une série
de pôles urbains étroitement liés entre eux » ou encore « territoire dispersé à faible
densité » sont autant d’expressions visant à définir nos grands centres urbains.
Les termes utilisés sont toujours liés à un contexte précis, souvent loin d’être
généralisable à l’échelle d’un Etat et encore moins à l’échelle européenne. Dès lors
quelles sont les propriétés fondamentales communes aux métropoles qui pourraient nous
permettre d’esquisser un début de définition ?
Les métropoles possèdent des spécificités qui les différencient des autres villes. Ce sont,
comme toutes les villes des espaces « de concentration de richesses humaines et
matérielles ». Cependant, les aires de répartition de ces biens sont beaucoup plus vastes
et généralement plus découpés, créant des espaces moins homogènes aussi bien
physiquement que fonctionnellement.
On ne peut parler, stricto sensu, d’espace naturel dès lors qu’il a été créé ou modifié par
l’homme. Cependant, des espaces naturels tels que définis ci dessus n’existent plus
aujourd’hui en Europe, il est donc plus pertinent d’opter pour une définition plus large et
plus adaptée à notre contexte comme celle énoncée dans le Guide Métropole Nature, fruit
des travaux du programme INTERREG IIIB :
« Notre définition des espaces naturels […] englobe les milieux naturels […] (montagnes,
marais, garrigues), les boisements, mais aussi les parcs urbains, délaissés industriels et
zones agricoles. Ainsi défini, « l’espace naturel » correspond à l’ensemble des surfaces
Un des premiers termes utilisé pour désigner les espaces situés autour de la ville était le
mot « suburbain ». Sous la plume assassine de Guy de Maupassant (Annexe 3 : texte de
Guy de Maupassant), le préfixe « sub » était employé dans son sens strict : « sous »,
qualitativement en dessous de la ville. Mais il semble que ce terme était généralement
employé dans un sens plus neutre pour qualifier les espaces situés « avant » la ville, les
espaces où la ville n’était pas encore totalement constituée. Le « suburbain » a peu à peu
laissé place au « périurbain », expression explicitant mieux la notion de couronne de
transition entre un espace urbanisé et un espace rural. Cependant, pour la majorité des
métropoles européennes que nous étudions, ces zones de transition qui ceinturent la ville
n’existent plus véritablement. Il s’agit plus de conurbation, c’est à dire d’ensembles
urbains constitués de plusieurs noyaux distincts. De plus, les métropoles sont de vastes
ensembles qui peuvent contenir des espaces non urbanisés dont des terrains agricoles.
On ne peut plus parler de « ceinture », l’opposition du rural à l’urbain est désormais une
notion obsolète.
Sachant que les espaces naturels étudiés sont majoritairement inclus aux
métropoles, et que le travail des organismes gestionnaires va plus dans le sens d’une
véritable intégration de ces espaces à la trame urbaine que d’une simple relégation aux
portes de la ville, le terme « d’espace naturel métropolitain » semble être, aujourd’hui,
le plus adapté et le moins exclusif. Nous continuerons cependant d’employer le terme
« périurbains » afin d’éviter toute confusion par la suite. Les difficultés terminologiques
souvent rencontrées sont, une fois de plus, mises en avant. De suburbain, nous sommes
passés successivement à périurbain puis métropolitain, jusqu’à ce qu’un nouveau
paramètre fasse évoluer la définition de ces espaces en constante mutation.
Caractériser les espaces naturels nous permet de mieux les appréhender dans leur
globalité. Il n’existe pas de méthode clef mais des éléments indicateurs qui combinés
permettent d’analyser et de classer les espaces naturels périurbains dans toute leur
diversité.
Les espaces naturels ne peuvent être abordés complètement par une seule approche
thématique. Il est nécessaire de prendre en compte toutes leurs dimensions, aussi bien
naturelles que socio-économiques ou administratives, afin de ne pas biaiser l’étude
menée. Les travaux de cartographie thématique grâce aux Systèmes d’Information
Géographique (SIG) sont souvent la première étape d’un travail de fond qui met en relief
des données.
Tenir compte de toutes les échelles d’actions donne de précieux indices sur l’articulation
des différents espaces. Alors qu’une étude à l’échelle de l’agglomération ou de la région
renseigne, par exemple, sur la provenance du public fréquentant le parc, une étude à
l’échelle des sites du parc permet de mettre en évidence les pôles de fréquentation
accrue. Ces deux études sont complémentaires et nécessaires à la mise en place d’un
programme de gestion des flux de fréquentation.
(1) : www.metropolenature.org
Enfin, comprendre la configuration actuelle des espaces naturels passe par l’étude de
certains facteurs qui posent les bases de l’organisation du territoire. Ainsi, le cadre
physique (relief, répartition des terrains inondables…) explique dans la majorité des cas
les limites de l’urbanisation tout comme la pression foncière particulièrement forte au
centre de la métropole explique la position des espaces naturels par rapport à la ville.
Partant du constat qu’il n’existe plus d’espace totalement naturel non influencé par
l’homme mais que les villes, même les plus urbanisées, possèdent des éléments naturels,
les équipes de Ligurie et de Barcelone du programme Métropole Nature ont mis en place
un outil d’évaluation de la naturalité des espaces. En effet, opposer le rural à l’urbain tout
comme le naturel à l’artificiel n’a, aujourd’hui, plus de sens. Ils ont donc choisi de classer
les espaces sur la base d’un triptyque Ville/Espace agricole et Rural/Nature.
- Les espaces naturels d’influence urbaine : « territoires souvent plus vastes, plus
éloignés de la ville ; la végétation y est peu anthropisée. La fréquentation peut être forte,
mais souvent inégalement répartie. Les influences rurales sont faibles : pas ou peu
d’agriculture ou de sylviculture productive. »
Cette typologie offre un panel assez complet des espaces naturels périurbains existants
et se base sur des caractéristiques accessibles à une majorité de personnes. Elle permet
de reconnaître et de se représenter facilement les espaces. Cependant, la simplification
et l’homogénéisation des espaces de cette typologie descriptive en font un outil de
compréhension et non de réflexion.
Les espaces locaux et micro-locaux : « des surfaces ‘naturelles’ existent partout dans
les surfaces urbaines : jardins, bords de route, petits bois… Ces milieux peu
spectaculaires peuvent représenter un enjeu d’aménagement en offrant aux citadins une
nature de proximité. Certains sites de petite dimension (quelques hectares ou dizaines
d’hectares) peuvent faire l’objet de projets locaux d’importance sociale et écologique. »
Les espaces de gestion : « dans certains cas, l’unité des sites n’est pas constituée par
la nature, mais par l’existence d’un projet de mise en valeur, d’une structure pour la
gestion (par exemple, les parcs naturels dans les trois pays du programme Métropole
Nature) » (1) (2)
(1) : http://www.fedenatur.org/docs/docs/182.pdf
(2) : Espagne, France et Italie
Le parc forestier de
Monsanto se situe en
plein cœur de la capitale
Portugaise. Planté au
siècle dernier afin de
couvrir les besoins en
bois de chauffage de
Lisbonne, il doit son
maintien à sa fonction
encore nécessaire après
que les alentours
immédiats ont été
urbanisés et constitue,
aujourd’hui, un espace
stratégique dans la mise
en place d’un réseau
d’espace naturels métro-
politains.
Les espaces naturels rendent de multiples services à la collectivité sur le plan social,
environnemental et économique. Si les fonctions écologiques sont les premières citées
par les usagers interrogés (en particulier la conservation de la biodiversité), la position
stratégique des espaces naturels périurbains intégrés à la ville fait des fonctions sociales
et économiques des éléments porteurs essentiels. Si les activités de loisir ou l’éducation
environnementale sont aujourd’hui des composantes incontournables, des concepts
moins courants comme la préservation des espaces ruraux au sein des grandes
métropoles ou encore la gestion des ressources en eau potable tendent à se développer.
Le lac de la base de loisir de St Quentin au coeur des fonctions écologique, sociale, économique et de gestion
des risques naturels
Photo Agence Babylone
Certaines activités utilisent le caractère libre des espaces naturels alors considérés
comme milieux récepteurs ; elles ne valorisent pas ces espaces mais portent atteinte à
leurs autres fonctions. Il s’agit des stockages et dépôts, de la multiplication des voies de
transport, des activités de transport d’énergie et/ou de fluides.
Ces besoins sont aussi perçus différemment selon les usagers. Des enquêtes menées
auprès des habitants de la métropole par le pôle de Grenoble (1) a montré tout le poids
que pouvaient avoir les filtres culturels dans la diversité des perceptions que le public a
de la nature. Lorsque les usagers font part de leur besoin de nature, un grand nombre de
représentations se cache derrière cette notion :
(1) : www.metropolenature.org
Le choix d’un organisme de gestion est un point d’une importance capitale pour la
création et le développement d’un espace naturel périurbain. De la pérennité de la
structure de gestion dépend la pérennité du parc. Accueil du public, maintenance des
équipements, entretien ou encore surveillance sont des points auxquels il est nécessaire
de porter une attention permanente.
Face à la diversité des espaces, il n’existe pas de solution unique. Les risques d’une
gestion trop éclatée avec de multiples organismes et à une échelle trop locale pose de
nombreux problèmes. Outre le fait d’aboutir à une gestion ponctuelle (gestion focalisée
sur les fonctions récréatives ou écologiques, manque de recul, difficulté
d’investissements en matériel ou formations, coût excessif car absence d’économie
d’échelle), une gestion trop éclatée entraîne souvent un manque de cohérence à l’échelle
de la métropole (concurrence directe d’espaces voisins, organisation déstructurée de
l’espace…). A l’inverse une gestion centralisée peut présenter des risques de lourdeurs
administratives ou financières et demande une volonté politique particulièrement forte,
capable de surmonter les réticences des acteurs locaux dépossédés d’une partie de leur
pouvoir. Cependant, entre centralisme et manque de cohérence, il existe une grande
palette d’options pour une gestion globale et adaptée aux espaces.
Sur 26 parcs membres de FEDENATUR, 25 sont gérés par des organismes publics. Ce
qui différencie majoritairement la nature des organismes de gestion reste la superficie du
parc périurbain et l’échelle d’action.
Seuls les parcs situés sur une seule commune sont gérés par des organismes municipaux
(Centre d’Etudes Environnementales de l’ Anneau Vert de Vitoria Gasteiz, ou les services
espaces verts des villes de Strasbourg et Lisbonne pour les Forêts rhénannes
périurbaines et le Parc forestier de Monsanto). Pour les espaces naturels périurbains de
plus grande superficie – ce qui représente la grande majorité des membres du réseau - la
gestion est assurée par des syndicats mixtes (ou des structures équivalentes appelées
« consortium » en Espagne et Italie) créés spécifiquement pour cette mission. Ils sont
composés de différents organismes publics avec parfois la participation de chambres
professionnelles. Le Consortium du Parc de la Serralada Litoral, en Catalogne, est, par
exemple, composé de quatorze communes, deux cantons et de la députation de
Barcelone ; le service gestionnaire du Parc de la Deûle dans le Nord-Pas-De-Calais est,
quant à lui, composé de quarante communes et de la communauté urbaine de Lille
(Annexe 5 : Tableau de comparaison des organismes gestionnaires des espaces naturels
périurbains du réseau Fedenatur). La complémentarité des membres de ces syndicats
permet d’avoir une approche à la fois globale et proche du terrain.
Plus la superficie augmente et plus les acteurs intervenant à grande échelle se
multiplient. Pour les espaces de plusieurs milliers d’hectares ou les réseaux de parcs, les
organismes gestionnaires sont régionaux : RENPA en Andalousie, députation de
Barcelone, Province de Milan ou encore Etablissement régional de gestion des systèmes
et des espaces naturels protégé de la ville de Rome.
Les avantages à faire coopérer plusieurs structures travaillant à différentes échelles dans
les syndicats mixtes ou consortium sont multiples.
En effet, le travail en intercommunalité est souvent indispensable à la préservation
d’espaces naturels qui s’étendent sur plusieurs communes, il permet par exemple de se
libérer des contraintes de frontières administratives si une extension du parc est
4- L’exception bruxelloise
1- La notion de gouvernance
Le gouvernement urbain est par définition la façon dont la ville et son aménagement sont
dirigés. La notion de gouvernance constitue une nouvelle approche du gouvernement des
villes, elle est explicitée dans le guide méthodologique de Métropole nature :
Après cette prise de conscience, les pouvoirs publics ont essayé de préserver et valoriser
les espaces naturels, par exemple par une meilleure prise en compte dans la planification
urbaine ou la création de parcs. Mais cela s’est souvent révélé insuffisant car aucune
mesure d’application concrète n’était mise en oeuvre, ce qui entraînait une dégradation
continue des espaces.
(1) : http://www.fedenatur.org/docs/docs/182.pdf
Face à cela, mener une réflexion à l’échelle métropolitaine constitue une réponse
adaptée. En effet, cette échelle est la seule qui permette d’avoir assez de recul pour avoir
une vision globale de l’espace et mener une politique cohérente. Sachant qu’il n’existe
pas encore d’institution à cette échelle, la seule solution est la collaboration des services
concernés pour un dialogue approfondi et des objectifs communs.
Dès lors, ces objectifs deviennent les garants de la pérennité des espaces naturels sous
forme de projets locaux.
On peut définir un projet local comme étant toute démarche visant à doter un espace
naturel d’un dessein, opérations ambitieuses ou mesures très simples. Chaque projet est
mis en place en réponse à un besoin spécifique au parc ; les objectifs à atteindre peuvent
être très divers : protéger les espaces des agressions, restaurer les espaces (anciennes
zones industrielles, carrières, décharges..), valoriser les espaces et les ouvrir au public…
Les projets de valorisation des sites peuvent mettre en jeu un nombre très important
d’acteurs. Pour éviter des actions ou décisions incohérentes, il convient que le projet soit
piloté par un seul organisme qui coordonnera l’action des différents acteurs. Des
associations locales, à l’initiative des projets, n’ont souvent pas les moyens suffisants
pour les porter, aussi, le pilotage est assuré par des collectivités publiques. Le pilote doit
être connu et reconnu de l’ensemble des acteurs. Il est important d’associer des acteurs
représentatifs, ouverts et motivés à l’élaboration et à la mise en œuvre du projet. La
concertation exige beaucoup de temps et de patience et il est difficile de mener un
démarche constructive avec beaucoup d’acteurs mais la mise en place d’une concertation
à deux niveaux est envisageable : un comité très large pour permettre la circulation de
l’information et la validation de la démarche en soutien à des ateliers de travail plus
spécifiques, réunis en comités plus restreints, pour un travail de fond plus efficace.
Métropole nature a établi un mémorandum pour la concertation dressant une liste certes
non exhaustive mais très complète des acteurs potentiels associables aux projets locaux
(Annexe 2 : Mémorandum pour la concertation ). On citera les services de l’Etat, les
institutions telles que les agences de l’eau, l’Office National des Forêts et bien d’autres,
les collectivités locales, les professionnels, les acteurs individuels, les usagers, les ONG
ou encore les experts.
Il existe bien sur des freins à la réussite des projets aussi bien dans le montage
institutionnel que dans la concertation ou la dynamique du projet mais le respect du
cheminement et un soin tout particulier apporté aux étapes clés (information de la
population, diagnostic, formulation des objectifs, définition des actions, répartition des
responsabilités…) permettront de ne pas mettre en péril l’aboutissement du projet.
La valorisation des espaces naturels périurbain doit être le fruit d’une volonté de la
métropole et de la mise en place de projets locaux concrets et partagés, construits dans
une gouvernance large et approfondie. Afin d’être légitimes et opérationnels, ces projets
impliquant de nombreux acteurs doivent passer par des phases de concertations longues
et souvent coûteuses mais justifiées car elles constituent les clés de la réussite du
territoire de demain.
Tous les espaces naturels périurbains sont subventionnés par les collectivités publiques.
Les fonds publics alloués financent les parcs en proportions plus ou moins importantes,
mais dans tous les cas, ces subventions sont de plus en plus difficiles à obtenir. Les
difficultés en terme de financement touchent tous les parcs. Ce thème a été développé
lors de d’une réunion technique du réseau Fedenatur à Rome en octobre 2005 intitulée :
« Le financement des parcs périurbains : comment impliquer les acteurs clés des parcs
dans le financement de ceux-ci ? »
Il existe différents systèmes de gestion mais un seul but commun : assurer la pérennité
des espaces notamment en réussissant à financer leur fonctionnement voir mieux, leur
développement. Les subventions publiques contribuent très largement au financement
des parcs. Cependant, l’importance croissante des objectifs sociaux entraîne une
réduction de l’engagement environnemental et ceci à toutes les échelles - aussi bien
locales que nationale ou européenne- et pour tous les espaces, y compris les zones
protégées. Ce phénomène est d’autant plus dommageable qu’il a tendance à se
généraliser alors même que la surface des espaces à financer, protégés ou non,
augmente régulièrement. Les flux financiers actuels sont insuffisants pour soutenir
l’expansion des parcs. Il est donc nécessaire de rechercher des solutions afin de financer
durablement les espaces naturels périurbains, y compris ceux qui ne bénéficient pas du
classement en zones protégées.
b - Atteindre la durabilité
Le financement d’un parc ne concerne pas seulement les fonds dont il dispose, il implique
la capacité à mobiliser des fonds. La notion de durabilité financière inclut non seulement
la quantité (le montant des fonds récoltés) mais aussi la qualité, la forme, les délais, le
public cible, l’utilisation et les sources de financement ; elle est définie en ces termes par
l’organisme régional RomaNatura :
« La durabilité financière […] peut être définie comme la capacité à assurer des
ressources financières stables, suffisantes et à long terme, et non seulement les allouer
dans des formes et des délais appropriés, afin de garantir la couverture des coûts de
gestion des zones protégées (aussi bien directes qu’indirectes) et la gestion optimale
avec références aux objectifs de conservation et institutionnels. Elle doit être perçue non
seulement en terme quantitatif mais aussi qualitatif.
L’évaluation et l’accomplissement de la durabilité financière exigent la présence de
plusieurs conditions :
- construire un « portefeuille » composé de sources diversifiées,
- gérer et administrer les fonds de sorte à promouvoir l’efficience et l’efficacité
entre les coûts et la gestion,
- identifier les obstacles au niveau du marché, des prix, des décalages politiques et
institutionnels qui représentent une entrave à la durabilité des zones protégées,
- produire des ressources moyennant des plans et des processus de gestion et à
travers des professionnalismes appropriés pouvant faire appel à diverses sources
de financement,
- posséder une vision complète des coûts et des bénéfices. » (1)
Afin d’atteindre cette durabilité financière, les parcs du réseau Fedenatur, tentent de
mettre en place des mécanismes financiers innovants.
(1) : http://www.fedenatur.org/docs/docs/191.pdf
L’information peut contribuer de façon non négligeable à l’acquisition d’une plus grande
autonomie financière des parcs. Les espaces périurbains ont un rapport spécifique avec
l’information, différent de celui des zones protégées éloignées des grandes villes. En
effet, un parc métropolitain est soumis à davantage de « bruit » informatif. Il peut être
intéressant d’utiliser tous les systèmes informatifs à disposition pour appeler l’attention
et susciter l’intérêt d’éventuels interlocuteurs financiers : journaux, revues généralistes
ou spécialisées, vidéos, radio, télévision, Internet. L’attraction de fonds naît de la
capacité que chacun possède pour générer un intérêt envers le concept de conservation
environnementale aussi bien que pour les aspects culturels et naturels qu’elle présente.
Les retombées positives en terme d’image de marque des agglomérations et des
entreprises sont souvent à la source de ces intérêts.
a- Le contexte général
Afin d’atteindre ces objectifs, trois grandes lignes d’intervention ont été fixées.
Tout d’abord, la mise en place des plans de gestion intégrale passe par la conception de
documents cadre de planification pour chaque parc du Réseau qui peuvent contenir des
documents de planification spécifiques (plans de conservation, d’utilisation publique, de
développement socio-économique…). On citera, par exemple, le plan de gestion des
ressources hydrologiques et d’aménagement des ressources naturelles de la Vallée de
Olzinelles ou le plan directeur d’aménagement de la Vallée de l’Horta. De plus, dans le
cadre du Réseau Natura 2000, des manuels de gestion des habitats sont élaborés sous
forme de guides pour la gestion des principaux habitats du réseau de parcs qui proposent
des lignes directrices, des méthodologies et des indicateurs de suivi et d’évaluation.
Détail des lignes d’intervention du Plan de gestion intégrale des systèmes naturels du réseau de parcs
http://www.fedenatur.org/docs/docs/265.pdf
Cet accord d’un réseau de parcs avec un organisme financier comme la « Caixa » est
bien plus qu’une source de revenus complémentaires, il impose l’élaboration d’un plan de
gestion et l’application d’outils concrets adaptés. Ce plan permet de répondre
efficacement aux besoins immédiats des différents parcs du réseau, et ce, dans tous les
domaines : écologique, social, économique, gestion des risques naturels, gestion des
ressources naturelles.
- Direction : 2 personnes
- Conseil juridique : 1 personne
- Administration et embauche : 13 personnes
- Projets, travaux et entretien : 8 personnes
- Accueil de public, divulgation et éducation à l’environnement : 15 personnes
- Milieu naturel : 41 personnes
- Information territoriale et urbanisme : 3 personnes
Le budget propre approuvé en 2005 a été essentiellement versé par les deux
administrations supra-locales que sont la communauté de commune et la députation de
Barcelone ; il a permis d’assurer le fonctionnement ordinaire et un investissement limité.
Si les 5 168 028 € alloués en 2005 constituent un montant relativement élevé pour un
espace naturel protégé, les frais d’entretien qu’entraîne le nombre d’équipements et de
services ne laissent que peu de place aux nouveaux investissements pourtant
nécessaires. Le Consortium a donc établi de nouvelles stratégies de financement dans le
but d’obtenir des fonds complémentaires publics et privés qui, même sans avoir
l’importance du financement de base apporté par les entités supra-locales, constituent
des aides très importantes pour mener à bien des projets qui, sans cela, ne pourraient
être réalisés.
Evolution des frais du parc de Collserola entre 2001 et 2005, prévisions pour 2006
http://www.fedenatur.org/docs/docs/265.pdf
En ce qui concerne les municipalités, la stratégie est basée sur l’élaboration de projets
dont le développement possède tant un intérêt social que politique et qui peuvent être
fortement souhaités et appréciés par les citoyens eux-mêmes. Très souvent, ces projets
sont financés à 50% par le Consortium et la municipalité. Les projets financés en 2005
grâce à cette collaboration avec les municipalités sont, par exemple :
La restauration du barrage de Vallvidrera Montant : 465 000 €
Mairie de Barcelone (District V)
L’ouverture du chemin forestier de l’ermitage de Sant Medir Montant : 315 000 €
Mairie de Sant Cugat del Vallès
La restauration de la Pépinière de Can Borni (Arboretum) Montant : 307 000 €
Mairie de Barcelone (Plusieurs institutions)
La requalification paysagère de la Vallée de Sant Just Montant : 315 000 €
Mairie de Sant Just Desvern
Les accords avec les administrations et organismes à but non lucratif pour l’exécution de
plans pour l’emploi, pour la formation ou la réinsertion sociale sont autant de ressources
complémentaires. Ce sont des activités financées en externe mais dont le rendement du
travail peut être appliqué au parc lui-même, comme le sont les travaux de gestion
forestière, repeuplements, propreté, entretien, etc.
L’obtention de fonds complémentaires publics et privés permet de financer nombre de
projets ponctuels nécessaires au développement du parc qui ne pourraient être réalisés
autrement, ces ressources extraordinaires externes doivent néanmoins être complétées
par des mesures additionnelles internes pour une gestion optimale de répartition des
frais.
Organigramme du SYMALIM
http://www.fedenatur.org/docs/docs/267.pdf
Sa mission consiste en :
- la définition des orientations stratégiques,
- l’arbitrage politique, technique et financier,
- la maîtrise d’ouvrage des études et travaux,
- le contrôle de gestion déléguée.
La SEGAPAL est la société d’économie mixte gestionnaire, une société privée au capital
de 230 000 € avec des fonds publics (les actionnaires sont : le SYMALIM à 51%, deux
Organigramme de la SEGAPAL
http://www.fedenatur.org/docs/docs/267.pdf
Sa mission consiste en :
- la gestion globale du site (sécurité, entretien, animation)
- la maîtrise d’ouvrage déléguée des études et travaux
- la gestion du personnel de la société (70 personnes)
Deux millions d’euros sont consacrés chaque année aux études et travaux. Ceux-ci sont
recentrés sur deux priorités : le maintien en l’état du patrimoine et l’accomplissement
des missions statutaires. Une démarche «étude action» consistant en l’établissement
d’études pré-opérationnelles sert à qualifier et calibrer les aménagements. La SEGAPAL a
développé quatre services (commercial, communication, évènementiel et étude) qui sont
autant d’outils de développement du parc.
La couverture de ces investissements est assurée par trois types de recettes :
- les participations statutaires des collectivités membres
- les subventions spécifiques
- le recours à l’emprunt et/ou à l’autofinancement
Le statut de l’organisme gestionnaire permet entre autre une participation financière des
entreprises privées beaucoup plus aisée et un accès moins contraignant à l’emprunt qui
assure entre autre l’aboutissement des projets d’investissement en cours.
Les parcs doivent faire face à cette préoccupation constante que représente la recherche
de nouvelles ressources financières. Afin de devenir de moins en moins dépendants des
subventions qui leur sont allouées, ils ont su mettre en place de nombreux partenariats
au sein même des structures de gestion ou avec des organismes externes. La solution
pour beaucoup consiste à mobiliser des ressources venant des activités privées
(sponsoring, communication, vente de produits dérivés, location d’espaces, de locaux…),
ce qui ne constitue pas encore une solution à long terme mais s’en approche. Un travail
conséquent est fourni dans le but d’obtenir de nouvelles ressources ; pour être efficace,
n’oublions pas qu’une analyse approfondie des dépenses doit toujours être menée en
parallèle.
Il est important de faire partager une culture commune entre les différents acteurs
impliqués. Ceci est l’occasion de mettre en avant des fonctions qui ne paraissent pas
évidentes au premier abord mais qui peuvent être partagées par tous les acteurs. Ce
sont des fonctions comme l’amélioration de la qualité de vie (paysage, coupure verte
intégrée à la trame urbaine, qualité de l’air, diminution du bruit, apport en terme de
santé public…) qui doivent être reconnues et portées à la connaissance du public, mais
aussi des autres acteurs, par différentes actions de sensibilisation (journées de
découvertes, journaux locaux ou non, fascicules, site Internet…). Il est essentiel que ces
actions de sensibilisation, adaptées aux perceptions et aux intérêts de chacun, touchent
tous les acteurs afin que tous reconnaissent les valeurs fondamentales de ces espaces.
L’identification des convergences d’intérêt permet aussi d’apaiser les tensions entre
acteurs ouvertement opposés. La mise en place de projets communs peut être un bon
moyen de dépasser les conflits.
Certaines pratiques ont des impacts négatifs sur les fonctions prioritaires des espaces. Un
exemple de projet commun peut être de trouver des adaptations afin de rendre ces
pratiques compatibles avec les vocations prioritaires du parc. De nombreuses
expériences montrent que cette adaptation est possible : mise en place de mesures agro-
environnementales (Parc de la Deûle, Parco Sud Milano…), de mesures sylvo-
environnementales (Forêt de Soignes), prise en compte de la biodiversité dans la
restauration des carrières ou la gestion des bases de loisirs, prise en compte de l’activité
agricole lors de l’ouverture au public d’un territoire…
Ainsi, il est très souvent possible de dépasser les conflits qui peuvent apparaître entre les
différents acteurs d’un même espace naturel. Une phase de diagnostic, élaborée par
tous, permet de cerner les difficultés rencontrées. Il existe des moyens de dépasser les
conflits : ils passent par l’information, la sensibilisation, le sentiment d’appartenance à un
territoire ou encore la mise en place de projet communs et aboutissent à la valorisation
de ces espaces.
Les chapîtres précédents ont montré que la qualité des paysages était considérée comme
indissociable d’une haute qualité environnementale. Cependant, il peut arriver que
l’application de mesures à vocation environnementales aille à l’encontre de la
préservation de paysages, parfois reconnus à l’échelle européenne. En Belgique par
exemple, la particularité de la Forêt de Soignes vient de son organisation dite en hêtraie
cathédrale. Les arbres les plus âgés encore exploités ont été plantés à l'époque
autrichienne, il y a plus de 200 ans, période durant laquelle le reboisement de la région
consiste en la replantation systématique de hêtres. Les immenses futaies constituent un
monument naturel à valeur historique et paysagère particulière et reconnue. La fonction
économique de la forêt a façonné le paysage actuel. Mais ce monument naturel est en
péril : les arbres sont vieux et une grande partie de la forêt est à régénérer.
La sylviculture est toujours présente mais n’est plus une priorité. La préservation des
ressources et richesses naturelles a pris le pas, surtout dans la partie Flamande de la
forêt. La Région flamande a opté dès 1983 pour une gestion forestière marquée par des
objectifs écologiques. Ainsi, les gestionnaires flamands ont choisi de privilégier la
diversification de la structure des peuplements, au détriment de la hêtraie homogène
omniprésente, et de préserver les valeurs naturelles. Ceci pose dès lors une question
essentielle : quelle valeur attribuer aux paysages face à l’application de mesures
environnementales garantes du classement de certains espaces et donc des subventions
européennes qui sont liées à ces classements ?
L’exemple de la forêt de Soignes soulève un point intéressant mais reste tout de même
un cas peu représentatif des parcs périurbains. Qualité paysagère et fonction écologique
sont souvent, et à juste titre, intimement liées mais il convient de ne pas limiter les
travaux ayant trait au paysage aux simples actions d’amélioration et de développement
des fonctions environnementales, comme c’est souvent le cas. Le paysage doit être traité
à part entière. La qualité paysagère des espaces naturels périurbains est évoquée par les
usagers des parcs à travers la qualité du cadre de vie, notion à laquelle ils sont
généralement très sensibles et qui est au cœur d’une demande sociale de plus en plus
forte. Les espaces naturels périurbains, en tenant compte des besoins exprimés par le
public (par exemple par la mise en place d’études qualitatives) et en associant un
Un des six axes énoncés pour la reconquête des paysages urbains et périurbains était de
« ménager des espaces naturels urbains ». Les Espaces Naturels Périurbains, tels que
présentés précédemment, répondent parfaitement à cet objectif et sont des outils qui
permettent la mise en oeuvre de cet axe. Ce sont des espaces physiquement intégrés à
la trame urbaine qui rompent la classique opposition rural/urbain. Loin d’être des espaces
vides au milieu du « plein urbain», ces territoires de mixités répondent à de multiples
fonctions toutes adaptées aux besoins des agglomérations. De façon générale, la nature
urbaine et périurbaine est trop rare pour être gérée de façon spécialisée pour telle ou
telle activité. Les projets de territoires doivent toujours chercher à concilier les fonctions
compatibles entre elles sur un même site. Les politiques publiques sous-estiment encore
bien souvent l’importance des espaces naturels métropolitains; elles acceptent, voire
encouragent leur urbanisation. Les conséquences de la perte de surfaces naturelles ne
sont pas évaluées mais sont pourtant considérables.
1992 est l’année de la conférence de Rio qui jette les bases du développement durable
(défini comme étant un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs, c'est-à-dire, un
développement socialement équitable, économiquement viable et écologiquement
vivable) comme principe de développement et crée le programme des Agendas 21 pour
une application à l’échelle locale.
Le projet de ville durable ne peut se
concevoir en dehors de son contexte
et des mutations qui affectent le
développement de l’habitat, déve-
loppement qui s’effectue à une échelle
et un rythme sans précédent.
La ville, c’est aussi le paysage. Cependant, les acteurs locaux à l’origine des Actions 21
ne semblent pas tous le considérer.
« Les Français aiment leurs paysages… C’est ce qu’a révélé un concours photographique
lancé en 1992, auprès du grand public, par le Ministère de l’Environnement. L’analyse
des 9000 réponses met en évidence que les français associent aux paysages l’idée de
beauté. Ils idéalisent les paysages d’autrefois, leurs paysages d’enfance, et leurs lieux de
vacances. Parallèlement, ils manifestent leur inquiétude et s’insurgent contre le
développement, qu’ils jugent intempestif, de l’urbanisation et des grands équipements.
Le cadre de la vie quotidienne, pour eux, n’est pas un paysage. En somme, la majorité
des français semble prête à subir la banalité de l’environnement familier, mais souhaite
en contre partie que les « beaux paysages » soient conservés en l’état. » (1)
La perception de la ville par les habitants est révélatrice d’un véritable déséquilibre sur le
plan de l’aménagement urbain de ces dernières décennies. De ce fait, l’opposition de
l’urbain (le disgracieux) à la nature (le beau, le paysage) est encore très ancrée dans les
mentalités. Si certains paysages contemporains comme les entrées de villes n’ont pas
toujours été traités en accord avec les politiques d’amélioration des paysages, c’est
justement en ces lieux qu’il faut concentrer les efforts et non pas se contenter de
conserver les sites « déjà beau ». Un des rôles des espaces naturels périurbains, forts de
leur position stratégique au sein des métropoles, pourrait bien être de faire prendre
conscience à la population que la ville, c’est aussi le paysage et qu’il peut être beau ou
dorénavant traité de manière à le redevenir.
Ce sont tout d’abord des espaces stratégiques qui font partie intégrante des grandes
métropoles européennes aussi bien sur le plan environnemental que social ou
économique. Ils concentrent l’intervention d’un grand nombre d’acteurs d’où le rôle
important de la concertation qui permet de déboucher sur des projets partagés. Les
politiques en faveur des espaces naturels périurbains doivent devenir globales aussi bien
dans l’espace (appréhension des territoires à l’échelle métropolitaine), que dans
l’implication des acteurs ou l’application d’outils adaptés afin de répondre aux besoins de
l’agglomération. La considération globale de ces espaces ne doit cependant pas occulter
le caractère fondamental du niveau local, où se joue bien souvent la réussite du projet.
Pour ces raisons, les espaces naturels périurbains sont de véritables outils pour la
reconquête des paysages urbains et périurbains. Ils se situent au cœur d’enjeux majeurs
du développement urbain durable à venir et sont une composante essentielle des
solutions envisageables en réponse aux mutations de l’habitat humain.
Le choix des acteurs à associer sur chaque site dépend du contexte local. La liste ci-
dessous donne une illustration de la diversité des acteurs potentiels, fondée sur le
système français.
Services de l’Etat
Institutions
Agence de l’eau
Armée (terrains militaires)
Conseil Supérieur de la Pêche
Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
Office National des Forêts
Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement
Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres
Electricité de France, Gaz de France
Organismes chargés des fleuves et des voies navigables
Société d’Aménagement Foncier et d’Equipement Rural
Sociétés autoroutières
Collectivités locales
Professionnels
- Acteurs : Agriculteurs
Pêcheurs professionnels
Exploitants forestiers
Extracteurs (mines)
Professionnels du tourisme
Entreprises de gestion des espaces naturels
- Habitants de la métropole.
Usagers
ONG
Experts
« Le train filait entre deux lignes de ces affreuses petites maisons blanches,
pareilles à des cabanes à lapins en plâtre, qui sont la joie des propriétaires suburbains.
Et je les voyais, les possesseurs de ces bicoques, debout devant leurs portes,
regardant passer le train. Ils avaient l’air triomphants. Ils se montraient aux voyageurs,
comme pour : « Tenez, c’est ma maison, là derrière moi. Regardez. »
Fonctions naturelles
Fonctions sociales
• détente (23/23)
• sport (20/23)
• pêche de loisirs (12/23)
• chasse (9/23)
• observation de la nature (20/23)
• activités éducatives (23/23)
• participation à l’équilibre social de la ville (18/23)
• effet de coupure verte dans le tissu urbain (15/23)
• effet d’identité citoyenne (16/23)
• effet du cadre de vie sur la santé (14/23)
• paysage (21/23)
• patrimoine culturel et historique (20/23)
• recherche scientifique (16/23)
Activités économiques
Certaines activités utilisent le caractère libre des espaces naturels ; elles ne valorisent
pas ces espaces mais peuvent porter atteinte à leurs autres fonctions.
Organisme
- IBGE (Institut administratif de la
Bruxellois pour la région wallonne
Gestion de chargé de la nature et
l’Environnement) des forêts.
Organisme
administratif de la
région de Bruxelles-
Capitale chargé de
l'environnement et de
l'énergie.
ESPAGNE Espace Rural de Consorci del Espai Rural - 2 communes Etablissement public
Catalogne Gallecs de Gallecs à caractère associatif
local (syndicat
mixte)
FRANCE Base de Loisirs de Syndicat mixte de la Base - Non renseigné Etablissement public
Ile de France St -Quentin de Loisirs de l’étang de de coopération
St-Quentin intercommunale
ITALIE Roma Natura Ente Regionale Gestione - Ville de Rome Etablissement public
Lazio Aree Naturali Prottete - Province de Rome de coopération
Comune di Roma - Région de la Lazio intercommunale
« La prise en compte des espaces naturels métropolitains s’inscrit dans une organisation
politique et administrative spécifique à chaque pays.
L’ESPAGNE
L’organisation du territoire
Chaque région est divisée en une ou plusieurs provinces (50 au total), gouvernées par
les Diputatiò. Le pouvoir de celles-ci est plus économique que politique. Elles ne sont pas
élues au suffrage universel direct ; les représentants sont désignés par les communes. La
Catalogne est divisée en quatre provinces: Girona, Barcelona, Tarragona et Lleida.
Enfin, au niveau territorial inférieur, on trouve les communes qui peuvent s’organiser
volontairement en Mancomunitat (communautés de communes). Les communes sont
représentées par les maires et les adjoints. Dans le cas de l’aire métropolitaine de
Barcelone, 31 communes forment la Mancomunitat de Barcelone (MMAMB ou AMB,
membre du projet InterregIIIB Métropole Nature).
L’État légifère au niveau du parlement central et approuve des « lois de base ». Par
suite, chaque parlement autonome peut ou appliquer cette loi ou en adopter une autre,
qui devra respecter la loi nationale.
La planification
Des problèmes surgissent parce que certains plans sont antérieurs à l’approbation de la
nouvelle loi d’urbanisme (2002). D’autres problèmes découlent du changement de
définitions des régimes du sol décrété par le gouvernement central.
LA FRANCE
L’organisation du territoire
La planification
Des textes récents ont introduit une nouvelle démarche pour l’aménagement du
territoire, tentant de transformer les anciens outils d droit d’occupation des sols en outils
de réflexion pour l’organisation et la gestion de l’espace.
Le Plan Local d’Urbanisme (PLU, évolution du Plan d’Occupation des Sols). Le PLU est un
document fixant les règles d’occupation du sol. Il traduit un projet de développement et
de mise en valeur d’une commune ou d’un groupement de communes. Le PLU repose sur
un diagnostic préalable et doit présenter un Projet d’Aménagement et de Développement
durable (PADD) définissant les orientations générales d’aménagement retenues pour
l’ensemble de la commune ou du groupement de communes (quartiers à restructurer ou
à réhabiliter, fonctions de centralité à développer, traitement spécifique de certains
espaces, nouveaux sites urbains…). L’organisation de la structure urbaine est privilégiée
par rapport à la notion de constructibilité des sols.
Le PLU doit être compatible avec le SCOT et quelques autres documents d’aménagement
du territoire dont les prescriptions d’aménagement des parcs nationaux et les chartes des
parcs naturels régionaux. Le règlement et les documents graphiques du PLU sont
opposables à toute personne publique ou privée pour les travaux de construction.
L’ITALIE
L’organisation du territoire
L’Italie est divisée en régions, provinces et communes. Le système italien est un système
décentralisé qui donne un pouvoir normatif aux Régions. Ces pouvoirs ont été renforcés
au fil du temps, en particulier par plusieurs textes législatifs de 1997.
Introduite en 2001, la nouvelle version du chapitre 5 de la constitution italienne (la partie
qui concerne les pouvoirs et les responsabilités des autorités locales) ne donne pas
seulement des pouvoirs législatifs au gouvernement central mais aussi aux régions. Elle
liste les sujets pour lesquels le pouvoir est détenu exclusivement par le gouvernement
central et ceux où les législations régionales s’intègrent dans des principes généraux
fixés par le gouvernement central. L’aménagement et l’environnement font partie de
cette seconde catégorie.
Il y a deux sortes de Régions en Italie : les régions « ordinaires » (15) et les Régions à
statut spécial (5) dont le pouvoir législatif et l’autonomie sont plus étendus.
Dans le domaine environnemental, les communes peuvent initier en interne leurs propres
instruments de planification sur certaines zones (par exemple, le Parco delle Muri e dei
La planification urbaine
La législation nationale sur les autorités locales donne aux provinces la responsabilité de
préparer les plans coordonnés qui constituent le cadre des plans locaux adoptés par les
municipalités.
Au niveau local, les Plans de Régulation Générale (PRG) sont établis depuis le premier
Acte d’Aménagement Urbain de 1942. Le PRG est l’outil des autorités locales pour
déterminer les droits et les devoirs concernant les fonctions urbaines et les usages (par
le moyen du zonage) et pour diriger le développement futur (le plan urbain général doit
orienter la ville de demain).
Des réformes législatives récentes, initiées par différents gouvernements régionaux, ont
introduit de nouveaux instruments de planification au niveau local, changeant la nature
et les fonctions du vieux PRG.
En ce qui concerne la Région ligure, la loi régionale (LR 12/95) a défini les compétences
des Parcs Naturels Régionaux en matière de planification. Un premier plan vise à définir
par zonage les protections : réserves totales, zones contiguës, zones de développement,
etc., alors que le Plan pluriannuel socio-économique (PPSE) est celui qui régule et définit
éventuellement les projets socioéconomiques et promeut les activités de développement
socio-économiques des communes résidentes qui participent à cette élaboration.
Ces deux instruments s’imposent à tous les autres instruments de planification existant
sur ce territoire.
Documents
Guide des plans de paysage, des chartes et des contrats, Paris, Ministère de
l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, 132 p, 2001.
Sites Internet