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Pathologies

L’Institut Pasteur
le Réseau International
des Instituts Pasteur

Les hépatites virales

« Le savoir est le
patrimoine de l’humanité »
Louis Pasteur
La lutte contre
les maladies infectieuses
L’Institut Pasteur contribue à la prévention et au traitement
des maladies, notamment infectieuses, par la recherche, la
formation et des actions de santé publique.
Les maladies infectieuses provoquées par des pathogènes (virus, bactéries, parasites
ou champignons) tuent chaque année 13 millions de personnes dans le monde.

> La mobilisation des chercheurs


L’Institut Pasteur et le Réseau International consacrent une grande partie de leurs res-
sources à la recherche sur ces pathologies infectieuses (Sida, tuberculose, paludisme…)
et émergentes (SRAS, grippes, dengue, hépatites, fièvre du Nil occidental…).

> La diffusion du savoir


GLOSSAIRE
Afin que les résultats de ces travaux bénéficient aux populations concernées, l’Institut
Virus : agent infectieux Pasteur a noué des partenariats étroits avec des institutions de recherche dans ses
invisible au microscope
domaines d’activité et avec de grands acteurs institutionnels nationaux et interna-
optique. Se distingue des
bactéries par le fait qu’il tionaux, publics ou privés. L’objectif est de contribuer à l’amélioration de la santé
ne possède qu’un seul humaine par la recherche fondamentale, la surveillance et l’alerte, ainsi que par le
type d’acide nucléique
ARN ou ADN.
développement de nouveaux outils de diagnostic et la mise au point de médica-
ments et de vaccins.
Bactérie : micro-orga-
nisme unicellulaire sans
noyau, visible seulement
au microscope, dont les
deux principales formes
sont sphérique (coque) ou
allongée (bacille).
Parasite : organisme ani-
mal ou végétal qui vit aux
dépens de son hôte.
Champignon : organisme
unicellulaire filamenteux
qui se multiplie dans
un milieu favorable en
pouvant entraîner des
maladies (aspergillose,
mycose...).

Pathologies & les hépatites virales


Les hépatites virales
Les hépatites virales sont des maladies infectieuses du tissu hépa-
tique qui peuvent évoluer vers la cirrhose ou le cancer du foie.

À SAVOIR > Des maladies largement répandues


Dans le monde, les On connaît à ce jour cinq virus à l’origine d’hépatites, A, B, C, D (ou delta) et E. Chaque
hépatites chroniques année, plus de 10 millions de cas d’hépatite A sont recensés dans le monde. C’est l’une des
concernent : premières causes d’hépatites aiguës dans les pays industrialisés. L’hépatite E, à l’origine de
•3
 70millions de symptômes similaires, est pour sa part moins fréquente dans les pays du Nord.
personnes pour le VHB Quant au virus de l’hépatite B, on estime qu’un tiers de la population mondiale
• 170
millions de l’a déjà contracté. Les porteurs chroniques représenteraient de 5 % à 15 % de la
personnes pour le VHC population dans les pays en développement et 1 % en Amérique du Nord et en Eu-
Elles courent un risque rope occidentale. Les personnes infectées par ce virus sont également susceptibles de
élevé de décès par cirrhose contracter l’hépatite D.
ou cancer du foie, maladies
qui sont à l’origine d’un
L’hépatite C, moins fréquente mais parfois plus sévère, toucherait 3 % de la popu-
million de décès lation mondiale.
chaque année dans le
monde.
> Les enjeux de la recherche
À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement contre les hépatites aiguës. L’ef-
ficacité des antiviraux utilisés dans les cas chroniques est parfois mise à mal. Et
seules les hépatites A, B et D(elta) peuvent être prévenues par la vaccination. Les
recherches menées au sein de l’Institut Pasteur et du Réseau International ont pour
La co-infection objectifs d’améliorer les outils de diagnostic précoce et de développer de nouveaux
hépatites-VIH traitements ou vaccins.
De nombreuses personnes
séropositives pour le VIH
sont également porteuses
Carte de prévalence de l’hépatite B
des virus B, Delta et/
Source : OMS 2005
ou C. Avec un système
immunitaire affaibli, elles
courent un risque accru
de lésions hépatiques ou
de cancer du foie. Ces
co-infections posent en
outre des problèmes
d’interactions entre les Prévalence chez l’adulte
traitements.
Élevée ( > 8 %)

Intermédiaire (2 - 7 %)

Basse ( < 2 %)

Pathologies & les hépatites virales


Le VHC a été identifié en 1989. Jusqu’alors,
il était désigné comme « non A non B ».

En France, tout diagnostic d’hépatite A et


d’hépatite B aiguë (symptomatique) doit faire
l’objet d’une déclaration obligatoire aux
autorités sanitaires.
Des pathologies multiples
Isolés à partir de la deuxième moitié du XXe siècle, cinq virus hépatiques ont été identifiés à ce
jour. Désignés par les lettres A, B, C, D (ou delta) et E, ils diffèrent par leur mode de transmis-
sion et leur pathogénécité potentielle.

> Des points communs…


Tous les virus hépatiques pénètrent dans les hépatocytes - cellules du foie - et s’y multiplient. Le système immunitaire détruit
alors les cellules infectées, provoquant une inflammation du foie. Lorsqu’ils sont observables, les symptômes durent plusieurs
semaines. Ils peuvent être confondus avec une grippe (fièvre, douleurs articulaires et musculaires, fatigue, perte d’appétit) ac-
compagnée de douleurs abdominales, nausées, vomissements… Parfois se manifestent des signes induits par l’inflammation
du foie : ictère de la peau et/ou des yeux (coloration jaune), urines foncées, selles décolorées.

> … et des caractéristiques spécifiques


Les virus se distinguent par de multiples critères : modes de transmission, durées d’incubation, potentiel évolutif...

Virus Voies de transmission Vaccin Incubation Passage à la chronicité Co-infection

Hépatite A, VHA Oro-fécale Oui 30 - 40 J Non -

Hépatite B, VHB Sanguine, sexuelle, mère-enfant Oui 40 - 180 J Adultes : 5 %, Aggravé par hépatite D
nouveaux-nés : 90 %

Hépatite C, VHC Sanguine Non 30 - 180 J 50 - 85 % Fréquente avec VIH

Hépatite D ou delta Sanguine, sexuelle Vaccin hépatite B 30 - 90 J Oui Hépatite B nécessaire

Hépatite E, VHE Oro-fécale Non 20 - 60 J Non -

> Formes chroniques et complications


La plupart des hépatites se traduisent sous formes bénignes qui évoluent favorablement. Néanmoins, plusieurs virus (B, C) peu-
vent conduire au développement d’une maladie chronique. Des années plus tard, le patient peut être atteint de fibrose hépatique,
de cirrhose voire de cancer du foie. L’infection, lorsqu’elle est associée à une autre pathologie du foie (VIH ou deuxième virus à
tropisme hépatique), majore également les risques d’évolution défavorable. Enfin, il existe des cas, rares mais presque toujours
fatals, d’hépatites fulminantes (A, B, E).

> Vaccins et traitements


Depuis 1992, il existe un vaccin contre l’hépatite A recommandé aux adultes non immunisés et aux enfants de plus de un an
voyageant en zone d’endémie. On dispose également depuis 1981 de vaccins anti-hépatite B (et D) très efficaces, dont l’un,
GenHevac B, a été mis au point par l’Institut Pasteur. Les formes chroniques d’hépatites B et C, responsables de fibroses
importantes, peuvent être traitées par des antiviraux spécifiques (tenofovir) pour le VHB et par une association interféron-
ribavirine pour le VHC, avec un taux de guérison de 40 à 80 %. Il n’existe pas de vaccin contre le VHC, ni de médicament
particulier pour le traitement des hépatites aiguës (traitement antiviral précoce préconisé).
Pathologies
À SAVOIR
La recherche
L’Agence Nationale
de Recherches
sur le Sida et les L’Institut Pasteur et le Réseau International contribuent, à travers
hépatites virales de nombreux projets de recherche, à la lutte contre les hépatites
(ANRS) est le principal
établissement français virales et leurs complications.
chargé de l’animation
et du financement > La recherche fondamentale
des recherches sur le
sida et les hépatites
A l’Institut Pasteur de Lille, les équipes cherchent à comprendre les mécanismes
B et C. L’agence est moléculaires d’entrée, de réplication et d’assemblage des virus de l’hépatite C dans
également engagée dans la cellule-hôte et à déterminer les récepteurs cellulaires cibles. L’Institut Pasteur
des programmes de
recherche dans les pays en
Hellénique a, quant à lui, identifié une nouvelle protéine virale qui serait impliquée
développement. dans l’interaction avec la cellule-hôte.

> Le diagnostic et ses outils


Les hépatites virales, fréquemment asymptomatiques, confrontent les scientifi-
ques à des difficultés de diagnostic. Plusieurs équipes à Paris, Dakar, Bangui et
au Cameroun collaborent à l’identification des marqueurs de l’infection par le
VHB dans la petite enfance. L’Institut Cantacuzène, laboratoire de référence des
hépatites virales en Roumanie, standardise les procédures de diagnostic afin de
rationaliser les résultats parfois contradictoires des tests actuels.

> L’entrée du VHC dans les cellules humaines


Les chercheurs de l’Unité des Hépacivirus
Mise au point d’un vaccin contre
et Immunité Innée à l’Institut Pasteur ont
l’ hépatite B à l’Institut Pasteur.
démontré le rôle des microtubules, com-
posantes clé du « cytosquelette  » des cel-
lules, dans l’entrée du virus de l’hépatite
C et l’infection qui s’ensuit. Par ailleurs,
GLOSSAIRE
d’autres études sur les mécanismes d’en-
Carcinogénèse : conver- trée du VHC dans les cellules hépatiques
sion d’une cellule normale Cellules de foie humain infectées par le virus
en cellule cancéreuse. ont permis d’identifier un inhibiteur natu-
de l’ hépatite C. Les microtubules des cellules
rel d’infection qui agit sur les lipoprotéines apparaissent en vert, les noyaux en bleu et les
Cytosquelette: struc-
ture dynamique dans la associées aux particules virales. particules du virus en rouge.
cellule qui sert à main-
tenir sa forme et qui lui
confère l’essentiel de ses
propriétés mécaniques La collaboration pasteurienne sur le VHC
(transport intracellulaire,
mitose ou division de la Un programme international de recherches sur le VHC, mené sur plusieurs
cellule, motilité …). continents, est actuellement en cours au sein du Réseau. Coordonné par
l’Institut Pasteur Hellénique, il mobilise des équipes au Cambodge, à Ho Chi Minh
Ville au Vietnam, à Saint-Pétersbourg en Russie et au Cameroun.
Pathologies
Un nouveau site de recherches en Égypte
L’Égypte est l’un des pays où la prévalence de l’hépatite C est la plus élevée.
Depuis 2001, un réseau de collaborations franco-égyptiennes sur l’hépatite y
est soutenu par l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les hépatites
virales (ANRS). Impliquant plusieurs équipes de l’Institut Pasteur, il a abouti à
la création en 2007 d’un site de recherches dédié de l’Unité Epidémiologie des
maladies émergentes installé au Caire. Les recherches portent sur l’étude de la
transmission du virus, l’évaluation des traitements et l’infection aiguë (diagnostic,
élimination spontanée du virus, facteurs de risques). www.hepegypt.org
Des chercheurs à la Ain Shams University
au Caire collaborent avec l’Institut Pasteur
sur les hépatites virales.

> Les mécanismes de l’immunité


Les chercheurs de l’Institut Pasteur du Maroc travaillent sur la prédisposition
génétique à l’infection par le VHB et le VHC. Ils étudient aussi la réponse
immunitaire aux différentes protéines du virus chez des sujets infectés et la
persistance du virus lors d’infections chroniques. Les chercheurs mesurent en
outre l’impact de la recombinaison génétique des virus B et C sur l’évolution et la
prise en charge thérapeutique des formes chroniques.
D’autres scientifiques tentent d’identifier les déterminants immunologiques de la Coupe histologique d’un foie atteint d’une
guérison spontanée ou encore d’évaluer le rôle de certaines cellules immunitaires hépatite C active.
chez des sujets exposés au VHC et non infectés.

VHA à Madagascar
> Les recherches épidémiologiques
L’IP Madagascar a
Au Maroc et en Tunisie, les chercheurs tentent actuellement d’évaluer l’impact de
démontré que quasiment
la vaccination sur l’épidémiologie de l’hépatite B, dix ans après les débuts d’une toutes les personnes de
campagne de vaccination de grande envergure dans ces deux pays. plus de 10 ans vivant à
Antananarivo ont été
En partenariat avec des équipes en Algérie et en Iran, ils étudient aussi exposées au VHA, en dépit
l’épidémiologie peu connue de l’hépatite E dans la région, pour évaluer de façon de l’amélioration récente
plus précise le risque de flambée épidémique. des conditions d’hygiène.

Chez les femmes enceintes, en particulier au troisième trimestre, ce virus peut être
à l’origine d’une hépatite fulminante.
La recherche
d’un vaccin contre
Les mécanismes de la carcinogénèse le VHC
À Paris, des chercheurs étudient les mécanismes moléculaires du Des chercheurs de
développement du cancer du foie, chez l’homme et dans des modèles animaux. l’Institut Pasteur et de
Les membres du laboratoire associé au CNR pour les hépatites virales B, C et l’Institut Pasteur en Iran
Delta recherchent notamment les protéines exprimées spécifiquement en cas explorent des pistes de
de carcinome hépatique. biologie fondamentale qui
Au Maghreb, plusieurs Instituts sont associés dans la recherche clinique sur pourraient mener à la mise
les causes et facteurs du carcinome hépatocellulaire ainsi que les mécanismes au point d’un vaccin contre
génétiques impliqués dans la carcinogenèse. l’hépatite C.

Pathologies
Perspectives
Le centre de vaccination à l’Institut
Pasteur de Bangui, où sont disponibles les
Les recherches en cours dégagent de nouvelles pistes pour amélio- vaccins contre les hépatites A et B.
rer autant la prévention que les traitements des hépatites virales.

> Trouver un vaccin contre l’hépatite C


La diversité génétique du VHC fait obstacle depuis de nombreuses années à
l’élaboration d’un vaccin efficace. Toutefois, plusieurs équipes ont réussi à mettre
en évidence des constantes dans cette diversité, grâce au développement d’outils L’hypothétique
bio-informatiques appliqués aux structures des protéines du VHC et à l’analyse de virus F : on pense qu’un
virus non encore identifié
la variabilité du génome viral. Ces travaux – menés à Paris, Ho Chi Minh Ville, serait associé avec
Saint-Pétersbourg, en Grèce, en Iran et en Roumanie – ouvrent des perspectives certains cas d’hépatite
prometteuses pour l’élaboration d’un vaccin. fulminante qui ne seraient
liés à aucun des virus
de l’hépatite. Sans
> Améliorer le traitement des formes chroniques transplantation du foie, la
plupart de ces cas ont une
Un nouveau candidat-vaccin thérapeutique, conçu par le Laboratoire de Pathogénèse
issue fatale. La liste des
des virus de l’hépatite B à l’Institut Pasteur, est actuellement en cours d’essai clinique virus hépatiques pourrait
(phase II) sous l’égide de l’ANRS. Il combine un vaccin ADN et des antiviraux. encore s’allonger à l’avenir.
L’Unité d’Épidémiologie des Maladies Émergentes coordonne par ailleurs un essai
randomisé testant l’efficacité d’une stratégie thérapeutique similaire au Sénégal.
Enfin, à Paris, une équipe étudie les différentes étapes du cycle des virus de
l’hépatite C : elle cherche à obtenir des virus chimères entre le VHC et un virus
responsable d’une hépatite chez de petits primates, en vue de faciliter l’évaluation
dans un modèle animal d’antiviraux ciblant le VHC.

Les Instituts travaillant sur les hépatites dans le Réseau International


•  entre Pasteur du Cameroun
C • Institut Pasteur d’Ho Chi Minh Ville, Vietnam
• Institut Pasteur d’Algérie • Institut Pasteur d’Iran
• Institut Pasteur de Bangui, RCA • Institut Pasteur de Lille, France
• Institut Cantacuzène, Roumanie • Institut Pasteur de Madagascar
• Institut Pasteur de Dakar, Sénégal • Institut Pasteur du Maroc
• Institut Pasteur – Fondation Cenci Bolognetti, Italie • Institut Pasteur de Saint-Pétersbourg, Russie
• Institut Pasteur Hellénique • Institut Pasteur de Tunis, Tunisie

Les Unités travaillant sur les hépatites à l’Institut Pasteur


•U  nité d’Epidémiologie des maladies émergentes •L  aboratoire de Pathogénèse des virus de l’hépatite B
• Unité Hépacivirus et Immunité Innée • Laboratoire associé au CNR des Hépatites B, C et
• Unité d’Immunopathologie virale Delta - INSERM U785

Pathologies
L’Institut Pasteur :
une présence mondiale
Fondation privée reconnue d’utilité publique, l’Institut Pasteur
L’Institut Pasteur
et le Réseau exerce trois missions au service de l’intérêt général depuis sa
International
travaillent en étroite création, en 1887 : recherche, santé publique et formation.
collaboration avec l’OMS.

À la source de plusieurs disciplines – microbiologie, immunologie, biologie


moléculaire – il est l’un des centres de recherche biomédicale les plus reconnus
au monde.
CONTACTS :
25 - 28, rue de Docteur Roux Il est au cœur d’un Réseau International d’une trentaine d’Instituts sur les cinq
75724 Paris Cedex 15 continents qui, pour la plupart, sont des entités indépendantes relevant chacune
Tél : +33 (0)1 40 61 36 92 des autorités de leur pays.
Fax : +33 (0)1 45 68 89 52
E-mail : dai@pasteur.fr
Ces Instituts associés dans des partenariats et des collaborations en matière de
Site Internet :
www.pasteur.fr
recherche scientifique, de formation et de missions de santé publique partagent les
www.pasteur-international.org mêmes valeurs et objectifs.

Crédit photos : Institut Pasteur • Conception : www.e l t o n.fr • Septembre 2009

Fondation reconnue d’utilit é publique habilit ée à recevoir dons et legs

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