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1. OBJECTIF
Les propositions faites dans ce rapport ont pour but de créer un document de
références fixant les règles d’examen de tous les sites potentiels pour
l’implantation d’une station d’épuration donnée, conformément aux lois et
règlements en vigueur. Ce document sera mis à la disposition des services de
l’ONEP et bureaux d’études concernés. Une structure opérationnelle et
relationnelle sera proposée pour discuter les sites retenus et faire un choix.
2. TEXTES DE REFERENCE
Les rapports de Mission II ont été approuvés par le Ministère de l’Intérieur. Les
conclusions de ces rapports seront donc prises en compte dans le présent
document.
Cette analyse sera fondée sur les priorités fixées par le Schéma Directeur
National en matière de procédés de traitement :
- d’un milieu récepteur : oueds, canaux, lacs, océan, pour rejeter les eaux épurées à
moindre coût, tout en tenant compte de la sensibilité de ce milieu
- d’une zone agricole pour la réutilisation optimale en irrigation des eaux épurées et
éventuellement, pour l’épandage agricole des boues stabilisées
. compte tenu des indications fournies par les populations locales (agriculteurs,
bergers, etc…), recueillies avec un sens critique
- pour les odeurs, les limites retenues à proximité de la station sont en général :
Niveau en dB 50 40 45
A
Situation :
- dans un endroit ensoleillé, pour obtenir les températures les plus élevées
possibles (amélioration de l’efficacité du traitement) et pour minimiser les
inconvénients en cas de gel.
4.2. Topographie
adaptée aux contraintes de construction des ouvrages, elle doit donc être à peu près
plane, avec des pentes faibles et régulières (quelques %), ce qui exclut tout secteur de
géomorphologie bouleversée et bien sûr, toute forme en cuvette accumulant les eaux
de ruissellement pluvial
d’altimétrie si possible compatible avec une évacuation gravitaire des eaux usées par
des collecteurs de profil en long respectant les pentes limites d’autocurage (à titre
indicatif, 0,5 ‰ en amont, 0,3 ‰ en aval), tout en notant qu’une partie de ces
collecteurs existe déjà dans la plupart des cas.
La zone explorée pour détecter les sites potentiels d’une station d’épuration
doit faire l’objet d’une étude géologique et hydrogéologique globale,
identifiant les structures et différentes couches sous-jacentes, les nappes
éventuellement présentes avec leurs caractéristiques générales (sens et gradient
d’écoulement), les voies de cheminement éventuelles des pollutions, par
exemple par systèmes de failles et de diaclases.
par enquête auprès des services chargés de leur contrôle et des organismes
chargés de leur exploitation
le débit caractéristique d’étiage DCEj , débit d’étiage non dépassé j jours par
an ; on se réfère soit au DCE 30 soit au DCE10, suivant vulnérabilité du milieu
de rejet (oued, océan ou plan d'eau).
Les valeurs du DCE30 et du DCE10 ne sont facilement accessibles que s’il existe à proximité
du site une station hydrométrique exploitée depuis plusieurs années, ce qui permet une
analyse statistique des relevés dans la mesure où elle n’a pas déjà été faite. Sinon, il faut :
faire des jaugeages ponctuels en étiage
si l’on veut apprécier les fluctuations sur une longue durée, il faut soit se
reporter à une station plus en amont ou en aval, ou à défaut, faire une
évaluation par comparaison avec des stations sur des bassins versants
similaires (structure géologique et contexte hydrogéologique, indice de
compacité, indice de pente, perméabilité, couvert végétal) : dans les deux cas,
il faut faire appel à un hydrologue confirmé connaissant bien la région.
Pour la qualité, des analyses chimiques et bactériologiques seront faites en étiage ;
leurs résultats seront comparés avec celles qui auraient éventuellement été déjà faites.
4.3.3. Plans d’eau
Pour des plans d’eau intérieurs (lacs, réservoirs, étangs,..), l’impact du rejet dépend
des conditions d’alimentation et de restitution :
si un débit de restitution existe tout au long de l’année, des valeurs de DCE30
et DCE10 peuvent être calculées, mais ceci n’est significatif que si le temps de
séjour dans le plan d’eau est très court ; sinon, si le volume du plan d’eau est
important comparé à celui du rejet, le temps de séjour est lui-même important
et le plan d’eau joue alors le rôle de bassin de stabilisation, ce qui nous ramène
au cas ci-après
4.3.4. Océan
le niveau des marées obtenu à partir de marégraphes dans les ports les plus
voisins équipés de tels enregistreurs
Les puits, forages, captages, qui mobilisent l’eau des nappes pour l’alimentation en
eau potable des populations, sont entourés de périmètres de protection immédiats,
rapprochés et éloignés. Dans ces périmètres sont définies des règles strictes, qui
doivent être bien sûr rigoureusement respectées lors de la détermination des sites
potentiels de stations d’épuration. Généralement, une telle station doit être implantée à
l’extérieur de ces périmètres.
Des prises d’eau en rivière sont aussi utilisées par des stations de traitement d’eau
potable : les sites potentiels doivent être en aval de ces prises à une distance de 2 à 300
m à titre indicatif. Si des sites sont envisagés en amont, une étude particulière devra
fixer des normes de rejet compte tenu de la distance séparant le site de la prise. Cette
distance devra être telle que l’autoépuration dans le cours d’eau maintienne en étiage
une qualité de l’eau à la prise identique à la qualité initiale. Une distance minimum de
1 km est citée à titre très indicatif : elle doit être en fait estimée en fonction du degré
d'épuration garanti de la STEP (en priorité) et de la capacité d'autoépuration du cours
d'eau (appréciée avec prudence).
Les sites seront prévus de façon que les rejets d’eau épurée n’aient aucun impact sur
la qualité de ces milieux aquatiques, soit du fait de leur position, soit du fait de leur
éloignement.
- valeurs guides : < 100 coliformes fécaux et streptocoques fécaux par 100 ml,
valeurs impératives : < 2000 coliformes fécaux par 100ml (Directive CCE n°
76/160 pour les eaux de baignade)
à limiter au maximum la traversée d’agglomérations par les camions transportant les
boues en décharge ou en tout autre lieu (usine d’incinération, cimenteries, ….)
à interdire de telles traversées par des tracteurs agricoles avec remorques évacuant
les boues pour un épandage agricole.
Les sites potentiels doivent évidemment être à l’abri des inondations, mais il convient
de fixer la fréquence pour laquelle cette protection est assurée. Le niveau décennal
N10 sera conseillé comme niveau minimal requis. Mais la qualité d’un site sera
d’autant meilleure que la station et si possible, le radier du collecteur de rejet, seront
protégés pour un niveau de fréquence plus faible N20, N50, N100. De même, s’il
s’agit d’une station importante, il est préférable de retenir N50 ou N100. C’est un
critère de choix essentiel dont l’évaluation doit être la plus précise possible :
Une méthode pragmatique simple d’estimation des niveaux de crues est d’examiner
les rapports écrits et de recueillir les témoignages oraux (agents de services
techniques, riverains, agriculteurs,…) concernant les crues historiques ; les niveaux
ont souvent laissé des traces sur les ouvrages, les maisons et même parfois les rives.
Cette enquête exige bien sûr un examen critique des informations recueillies pour ne
retenir que des données fiables.
Mais il est très difficile d’attribuer une fréquence à ces évènements historiques : les
fréquences de crues ne coïncident pas forcément avec celles d’intensités
pluviométriques maximales ni avec celle de hauteurs de pluies maximales. De plus, les
intensités ne sont souvent pas connues (peu de pluviographes) et les hauteurs de
précipitation en quelques postes pluviométriques ne sont pas suffisantes (distribution
spatiale sur le bassin).
Si une station hydrométrique existe sur le cours d’eau à proximité des sites envisagés
et si sa durée d’exploitation est suffisante (au moins une dizaine d’années), une
analyse statistique permet d’évaluer correctement le débit décennal Q10 et, par
référence à la courbe de tarage de la station, de calculer le niveau décennal N10. Il
convient toutefois de s’assurer que la courbe d’étalonnage est régulièrement vérifiée.
Si la période de mesures de la station est trop courte, une extension d'échantillon peut
être tentée
Pour les fréquences supérieures à Q10, notamment Q50 et Q100, , la méthode du
GRADEX (EDF) ou la méthode AGREGEE (CEMAGREF), qui s'en inspire
fortement et qui donne des résultats voisins, peuvent être utilisées. Mais, on se trouve
alors dans une partie peu précise et souvent même extrapolée de la courbe de tarage :
les niveaux N50 et N100 doivent être contrôlés par le calcul, ce qui est délicat (voir ci-
dessous).
S’il n’existe qu’une station éloignée (plusieurs km) en amont ou en aval, on peut
tenter de relier les débits au droit des sites potentiels avec ceux de la station, ce qui
suppose une bonne appréciation, sur la partie intermédiaire de bassin, des variations
des facteurs conditionnant le ruissellement (intensité pluviométrique, indice de pente,
indice de compacité, densité de drainage, perméabilité des sols, couvert végétal). Ces
résultats peuvent être comparés avec des valeurs mesurées sur des bassins, où les
critères de similitude sont satisfaits.
Une fois estimés les débits, il faut en déduire les niveaux, donc calculer les lignes
d’eau dans les cours d’eau. C’est une opération délicate et approximative, car
l’écoulement est en régime varié (variations de pente, de profil en travers), parfois
brusquement variés (ressauts hydrauliques), avec des courants transversaux. Il est
important de bien connaître le profil en long du lit et les profils en travers jusqu’à un
niveau de débordement apprécié par un premier calcul grossier, ceci sur une distance
minimum conseillée de 1 à 2 km en amont des sites potentiels. Le calcul doit être
conduit de préférence à partir d’une singularité (pont, seuil,…). Un lever
topographique sera nécessaire. Ce calcul doit être fait par un spécialiste d'hydraulique
fluviale.
En l’absence de toute station hydrométrique sur le cours d’eau, on peut essayer de
comparer le bassin versant étudié avec des bassins versants présentant une bonne
adéquation des critères de similitudes, comme indiqué ci-dessus, à condition qu’il en
existe. Sinon, la seule donnée disponible est la hauteur de pluie, parfois l’intensité
pluviométrique : une difficile transformation pluie – débit est nécessaire.
Pour résoudre ce problème, des formules régionales ont été établies en France par le
CEMAGREF, en Afrique tropicale par l’ORSTOM (Rodier, Rodier – Auvray) et par
le CIEH (Puech – Chabi Gonni). Ces formules concernent de petits bassins versants
jusqu’à 200 km2, pouvant parfois être étendues à plusieurs centaines de km2. Elles
donnent un ordre de grandeur du débit décennal Q10 et le passage au débit centennal
Q100 passe par un coefficient régional plus ou moins approximatif. Ces formules ne
sont pas à priori directement transposables au Maroc.
- la méthode qui a permis d’estimer les débits et les niveaux de crue
- le mode d’évaluation des intervalles d’incertitude de ces paramètres
doivent être clairement exposés dans le mémoire d’étude hydrologique. Une telle
étude est délicate et doit être confiée à un hydrologue expérimenté ayant une bonne
connaissance des bassins versants du Maroc.
4.6.1. Lagunage
Il est aussi conseillé de faire des mesures sur sols en place dans les 2 à 3,00 m sous le fonds
des bassins, par prélèvement d’échantillons intacts, de façon à pouvoir apprécier la diffusion
d’une pollution par des fuites éventuelles.
Si la perméabilité est un peu trop élevée, une amélioration par traitement sur site (en général,
à la bentonite) peut être envisagée : des essais sont alors à faire sur matériaux après
traitement. Si un matériau d’apport doit être approvisionné, un ou des sites d’emprunt doivent
être identifiés par des essais analogues : l’éloignement du site d’emprunt est un critère qui
valide ou non les sites potentiels de station d’épuration (économie du projet).
En cas de présence d’une nappe sous les lagunages, même si pour le moment elle n’est pas
exploitée pour l’eau potable, une distance minimale est nécessaire entre le fonds de la lagune
et le niveau supérieur PHE de la nappe : à titre tout à fait indicatif, on citera 2,00 m si la
perméabilité de cet horizon est Kv < 10-6 m/s et 3,00 m si Kv > 10-6 m/s.
Les sondages de reconnaissance doivent aussi permettre de tracer la carte du toit du rocher
sous l’emprise des lagunes. Ceci est vrai pour tous les procédés, mais encore plus pour les
lagunes qui demandent des terrassements sur une surface importante.
4.6.2. Infiltration – Percolation
Des études récentes ont conduit à proposer les caractéristiques plus générales
suivantes :
- 0,25 mm < d10 < 0,40 mm (ou 250 µ < d10 < 400 µ)
Ces valeurs sont différentes des précédentes pour les sables dunaires :
Par contre elles sont pratiquement satisfaites pour les sables de maçon. Le BURGEAP,
qui a réalisé beaucoup de traitements de ce type propose des sables reconstitués de 0/4
mm.
Il faut retenir que toutes ces valeurs restent cohérentes : l’analyse granulométrique
des matériaux disponibles sur site devraient s’insérer dans ce faisceau de conditions.
Mais, il se peut que le volume mobilisable soit insuffisant, compte tenu d’une
épaisseur minimum de matériau d’infiltration estimée à :
Il se peut aussi que le matériau filtrant disponible s’écarte sensiblement du faisceau
de conditions précitées. Dans ce cas, il est possible :
Ceci peut constituer un critère de sélection entre les différents sites potentiels
sur lesquels les conditions peuvent varier, mais aussi remettre en cause la
faisabilité économique du procédé.
- tracer la courbe succion – teneur en eau , ce qui est possible dans des
laboratoires tels que celui de la SCP en France, ceci pour préciser les doses
Il est inutile de refaire ces essais avec des sables bien connus.
En cas de présence d’une nappe sous le massif d’infiltration une épaisseur minimale
doit être respectée entre la base du massif et le niveau supérieur de la nappe. Ce
minimum sera de 2,00 m en période de hautes eaux (PHE),
Il est aussi nécessaire de vérifier la perméabilité Kv des horizons non saturés sous la
base du massif d’infiltration jusqu’à la surface de la nappe.
Pour les procédés intensifs, les charges de fondation peuvent être grossièrement
évaluées pour :
Ces contraintes restent modérées et seront le plus souvent compatibles avec les
capacités portantes des sols rencontrés, qui peuvent le plus souvent être appréciées
directement sur le terrain par un spécialiste de mécanique des sols connaissant bien la
région. Si ce dernier l’estime nécessaire, des essais pourront être exécutés sur sa
recommandation en fonction de la nature de terrains et des équipements disponibles à
proximité (essais à la table, pénétromètrestatique, pressiomètre, …). La présence de
rocher à faible profondeur conduira à une cartographie du toit sur le site.
Pour le lagunage, le débit des apports (eaux usées + pluies) doit être au mois égal au
débit des pertes (évaporation + infiltration). En général, une valeur de Kv de 10-8 m/s
permet de satisfaire cette condition en régime d’évaporation méditerranéen. Il est
toutefois préférable de la vérifier, d’autant plus que le climat sera plus aride. Si on est
amené à réaliser une station avec une perméabilité plus forte (10-7 m/s), cette
vérification devient impérative.
la pluviométrie, qui peut être connue à partir des postes pluviométriques, dont la
densité est le plus souvent suffisante, pour l’estimer dans la zone des sites, tout en
notant qu'en période d'évaporation maximale, la pluviométrie est souvent négligeable
l’évaporation qui n’est mesurée que sur des stations météorologiques (évaporomètre
de Piche, Bac Colorado) ou agro-météorologiques (cases lysimétriques mesurant
l’ETP, qui peut être reliée à l’évaporation par des coefficients) ; comme la variation
spatiale de cette donnée reste limitée, la densité des stations météo ou agro-météo est
généralement suffisante.
Pour tous les procédés biologiques, la température est une donnée qui conditionne les
rendements épuratoires. Des relevés sur des durées assez longues sont en général
disponibles. Le vent est aussi une donnée à recueillir (cf. § 4.1).
4.8. Protection de l’Environnement
La station ne doit pas se remarquer dans le paysage dont elle ne doit pas altérer les lignes
structurantes. Son impact peut donc être très variable suivant les sites étudiés dans une même
zone. Il faut toutefois tenir compte que l’insertion dans le paysage peut être modifiée, par
exemple, par des plantations d’arbres à feuilles persistantes (en principe pas de feuillus à
moins de plusieurs dizaines de mètres de bassins non couverts) ; mais les arbres plantés ne
doivent pas eux-mêmes faire "tache" dans le paysage, dont l’homogénéité doit être préservée.
Ces sites et monuments sont protégés par des lois, décrets et arrêtés, qui s’appliquent à
l’intérieur des périmètres qu’ils définissent et à leurs abords. Le recensement des sites
potentiels d’une station est limité par les prescriptions réglementaires correspondants. L’avis
du service administratif responsable doit être habituellement requis pour les sites de station
d’épuration à proximité de ces zones.
Ce sont les parcs nationaux, parcs régionaux, zones humides, réserves ornithologiques,
…., en général constitués d’une zone proprement dite et d’une zone périphérique,
affectés chacune de règles propres de conservation. Les sites potentiels de stations
d’épuration doivent évidemment les respecter. Les services administratifs responsables
de ces zones doivent aussi être consultés pour s’assurer de la compatibilité des sites
envisagés avec les règles les concernant.
C’est en fait le choix du site de réutilisation des eaux épurées qui est alors concerné, quand ce
choix n’est pas imposé. C’est un facteur indirect de choix des sites potentiels pour la station,
dans la mesure où celle-ci doit être à la fois proche :
- du site de réutilisation des eaux épurées, pour en minimiser les coûts
- du milieu naturel où devront être rejetées les eaux épurées non réutilisées.
4.9.1. Réutilisation en irrigation
l’acceptation par les agriculteurs d’utiliser les eaux épurées pour l’irrigation, qui
peut être facilitée par des actions de sensibilisation
la compatibilité de la qualité des eaux épurées avec les cultures pratiquées
la capacité des agriculteurs à s’organiser pour créer les installations collectives si
elles n’existent pas déjà, et ensuite les gérer et les entretenir, ce qui est facilité si les
agriculteurs sont déjà irrigants
l’aptitude des sols à l’irrigation, si elle n’est pas déjà connue (topographie,
caractéristiques pédologiques, hydrodynamiques, bilans de fertilisation)
la réponse des cultures à l’irrigation et le coût global (investissement + exploitation),
qui conditionne la rentabilité du projet, ce qui peut conduire à modifier le système de
culture si ceci est accepté par les agriculteurs.
Cette réutilisation concerne l’arrosage des espaces verts urbains, des golfs, le lavage
des rues et caniveaux. C’est encore un critère de proximité du site de la station avec la
zone de réutilisation. Ceci suppose bien sûr l’acceptabilité de l’usage d’eau épurée par
le gestionnaire et les usagers. Les recommandations espagnoles citées en annexe I
donnent des valeurs à respecter pour les différents paramètres concernant ces usages
[ catégorie (1) usages urbains ].
La qualité exigée pour les eaux de process dépend évidemment du type d’industrie. La
teneur en sels admissible peut varier d’une dureté 0 (déminéralisation totale), à une
dureté de 5 à 10 ne demandant qu’un simple adoucissement ou jusqu’à 20 et plus. Une
élimination de toutes les molécules organiques peut être indispensable ou seulement
des plus grosses. Certains métaux peuvent être proscrits.
La composition exigée est fixée par l’industriel. Si elle n'est pas satisfaite par la STEP,
le traitement complémentaire de l’eau épurée incombera. L’eau épurée devra toutefois
respecter des critères parasitologiques et bactériologiques. Il est proposé d’adopter les
valeurs suivantes : 0 œuf d’helminthes et kystes de Giardia par 100 ml, < 100
coliformes fécaux par 100 ml, critères DBO5 / DCO / MES / pH analogues à ceux des
eaux en usage urbain tels que définis par les recommandations espagnoles.
Si la nappe est une ressource en eau potable, des normes strictes doivent être fixées
telles que les normes californiennes (Title 22): turbidité < 2 NTU, < 2,2 coliformes
totaux par 100 ml, tout en vérifiant l'impact sur les autres paramètres de potabilité
réglementaires. Ceci exige un traitement secondaire efficace vis-à-vis des nitrates et
un traitement tertiaire avec filtration et stérilisation ; ce n’est envisageable qu’en cas
de pénurie de ressource en eau potable ou pour l'irrigation de cultures à haute valeur
ajoutée.
4.10. Devenir des boues
les conditions d'utilisation des boues par les agriculteurs, entérinées par des
conventions officielles entre l'exploitant de la STEP et les agriculteurs.
5. RECOMMANDATIONS
5.1. Lors de toute étude de site, examiner systématiquement tous les facteurs de choix de la
liste donnée en annexe II, sauf si à l'évidence, ils ne s'appliquent pas (par exemple, ce qui
concerne l'océan s'il s'agit d'un rejet en oued).
5.2. Un programme d'études préliminaires devra être établi après inventaire des documents et
données disponibles concernant les différents facteurs. Il ne faut pas restreindre ces études
pour des raisons de coût : les pollutions que peuvent engendrer des sites mal choisis, ou les
dégâts causés à la station par mauvaise appréciation de certains points conditionnant sa
pérennité, conduiront en général à des dépenses vis-à-vis desquelles les économies faites sur
les études préliminaires seront marginales.
5.3. Les études préliminaires doivent être exécutées de préférence par des spécialistes des
différents domaines concernées, et non par l'ingénieur chargé de l'avant-projet et du projet.
Elles sont un préalable obligatoire et leurs résultats sont nécessaires pour l'étude correcte de
l'avant-projet et du projet.
Cette structure devrait être organisée au niveau géographique de la Wilaya, auquel sont
représentés tous les services administratifs intervenant dans le choix des sites de stations
d’épuration. Ce serait un Comité, qui pourrait inclure à titre délibératif :
- un représentant du Wali, président du Comité
En tant que de besoin, il pourrait être adjoint des membres à titre consultatif :
- un ou des experts désignés pour leur compétence sur certains points délicats du
dossier (rejet en milieu marin, réutilisation en recharge de nappe, réutilisation en
irrigation, etc…..)
- un représentant du futur gestionnaire de la station, s’il est déjà désigné et s’il est
différent du maître d’ouvrage et de l’ONEP.
A défaut d’unanimité, les décisions du Comité seraient prises à la majorité des 2/3 des voix
délibératives (ou autre pourcentage à définir). Les décisions du Comité s’imposeraient à
l’ensemble de ses membres, sauf méconnaissance des dispositions des lois, décrets et
règlements, qui entraînerait la nullité de plein droit des décisions prises.
La création de tels Comités devrait faire l’objet d’une décision du Ministère de l’Intérieur.
ANNEXE II
Des recommandations, non encore adoptées en 1996 comme normes par le Gouvernement
des Baléares, ont été préparées pour les valeurs des principaux paramètres et fréquences
de contrôle. Dans tous les cas, le nombre d’oeufs d’helminthes doit être <1/100ml sauf en
cas d’irrigation souterraine (2) ou de consommation en cuit (pas de limite). Les différents
usages de l’eau concernent :
(1) les usages urbains : arrosage des parcs publics, golfs, cimetières, nettoyage des rues,
service incendie (traitement étudié sur le pilote)
(2) l’irrigation souterraine des parcs, jardins, vergers
(3) l’irrigation des cultures alimentaires consommées en cru, sans traitement avant
consommation (irrigation de surface ou par aspersion); une période de 15 jours est imposée
entre la récolte des fruits et légumes et leur consommation
(4) l’irrigation des végétaux consommés toujours cuits tels que la pomme de terre, le navet,
l’irrigation des pâturages, fourrages, bois et forêts
Les valeurs recommandées (paramètres et fréquences) sont les suivantes :
Pour la catégorie (1), eaux urbaines, deux contraintes supplémentaires sont imposées: <5
UNT en turbidité et <0,3 mg/l de chlore résiduel après 30 minutes de contact.
Les normes californiennes (Title 22) sont extrêmement sévères : turbidité < 2 NTU, < 2,2
coliformes totaux par 100ml .
G.MONCHALIN 7 avril 2003
Expert ECTI
ANNEXE II
LISTE DES POINTS A EXAMINER
1.Emprise foncière
persistants, caduques)
1.2.indiquer la distance des habitations les plus proches, les directions des
vents dominants avec leur fréquence (rose des vents si disponible à
proximité)
2.Topographie
4.1.Recenser les points d'eau potable publics et privés ainsi que les points
d'abreuvement du bétail; pour les points d'eau utilisés pour un réseau de
distribution public, respecter les règles définies pour la création des
périmètres de protection immédiats, rapprochés et éloignés
4.3.Recenser les zones de baignade, de pratique des sports nautiques, les zones
conchylicoles, les secteurs de pêche, les fermes aquacoles; justifier pour les
zones repérées leur éloignement du point de rejet pour éviter tout impact
sur leur activité
5.2.Déterminer les lignes d'eau pour ces débits, les niveaux décennaux /
centennaux aux différents points de rejet envisagés, indiquer le degré de
précision ou l'intervalle de confiance de chacune de ces valeurs, justifier les
méthodes
7.Convenance climatique
8.Protection de l'environnement
8.4 Justifier du respect des règles édictées pour la protection de ces sites (zone
de protection rapprochée et éventuelle zone périphérique)
10.2. Expliquer les dispositions qui seront prises dans le traitement des boues
pour respecter toutes les contraintes imposées par l'utilisation agricole.