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Tout savoir sur les allocations familiales

en Côte d’Ivoire.
 SOULEYMANE SANGARE

 13 MAI 2019

 2 COMMENTS
Avez-vous déjà entendu parler des allocations familiales ?

Qu’est-ce que c’est ? Comment ça marche ? Quelques interrogations très


légitimes que l’on pourrait bien avoir.

Dans cet article je donne quelques éléments de réponses et comme toujours


en termes simples et accessibles à toutes et à tous !

NOTION D’ALLOCATION
FAMILIALE.
L’allocation familiale est une prestation ou plus simplement une somme
d’argent. Elle est payée aux travailleurs déclarés à une «caisse » et qui ont
des enfants «à charge». En plus de cela le travailleur rempli d’autres
conditions d’ordre administratif.

Avant de poursuivre, je trouve nécessaire de définir plus simplement « une


caisse » et un enfant «à charge ».

Le lexique
« Une caisse » est une administration constituée par un État pour assurer le
service public de la prévoyance sociale. Elle est constituée dans le but de payer
des sommes d’argent en cas de certaines situations délicates :

 d’accidents du travail et de maladies professionnelles ;


 de maternité ;
 de retraite, d’invalidité et de décès.
Un enfant est dit « à charge » lorsqu’il a entre plus d’un (1) an et moins de
quatorze (14) ans d’âge. Toutefois, cette limite d’âge est portée à :
 18 ans pour l’enfant placé en apprentissage ;
 21 ans s’il poursuit ses études ou si, par suite d’infirmité ou de maladie, il
ne peut exercer un travail rémunéré.
La réalité ailleurs
En France, l’âge limite est de 20 ans. Au Maroc la limite est fixée à 21
ans. Rappelons que le Maroc a trop tranche (12, 18 et 21 ans).

La CNPS verse ces allocations pour les enfants «à charge» :

 des allocataires issus de mariages inscrits à l’état civil ;


 de la femme de l’allocataire, issus d’un précédent mariage lorsqu’il y a eu
décès régulièrement déclaré ou divorce judiciairement prononcé, sauf si
ces enfants sont à la charge du premier mari ou si celui-ci contribue à leur
entretien ;
 adoptés ou légitimés par l’allocataire, conformément aux dispositions du
code civil ;
 des mères célibataires salariées si celles-ci ont la charge de leur enfant
sans l’aide du père. Une ordonnance de puissance paternelle, délivrée par
le tribunal, atteste cette situation.
Qui sont donc les bénéficiaires des allocations familiales?

LES BÉNÉFICIAIRES.
Le bénéficiaire est soit la mère, le père ou simplement la personne ayant la
charge des enfants.

Le détenteur de la puissance paternelle dans le mariage perçoit les


allocations familiales. Une puissance paternelle toujours dévolue par défaut
exclusivement au mari.

Le Directeur Général de la CNPS, dans la note de service


N°75/DG/CNPS/2019 du 06 mai 2019, informe que désormais la femme
mariée salariée qui sollicite le bénéfice des allocations familiales n’a plus à
rapporter la preuve de l’exercice de la puissance paternelle.

Cette note fait suite à la loi n°2013-33 du 25 janvier 2013 relative au mariage en
son article 58 (nouveau), qui ne fait plus référence à la notion de chef de famille
dévolue au mari qui lui donne l’exercice exclusif de la puissance paternelle
dans le mariage. Ce texte établit une égalité entre les époux dans la
contribution aux charges du ménage et des enfants mineurs.

Partant de ce qui précède, il est peut-être temps de revoir le cas des salariés
affiliés dont le mariage n’est pas enregistré à l’état civil. Je reviendrai plus en
détail sur le sujet.

LE MONTANT DES ALLOCATIONS


FAMILIALES.
Avant d’aller plus loin dans cette partie, je signale que toute personne qui
perçoit une allocation familiale est appelée ALLOCATAIRE.

Le montant des allocations familiales s’élève à 5.000 F par enfant et par mois
en Côte d’Ivoire. Ce montant est payable par trimestre.

Exemple : Prenons ainsi le cas d’un allocataire qui a trois (3) enfants. A la
fin d’un trimestre il perçoit : 5.000 X 3 (enfants) X 3 (mois) soit 45.000 F CFA.

En France, pour une famille de trois enfants à charge, l’allocation familiale


est de 301,61 euros par mois, dans certains cas. Converties en francs CFA,
le montant est de 197.555.

Au Maroc, pour une famille de trois enfants à charge, l’allocation familiale est
de 600 Dirham Marocain . Depuis mai 2007, l’assuré perçoit directement le
montant. Le nombre d’enfant n’excède cependant pas six (6). Un (1) Dirham
Marocain vaut à 60,64 francs CFA (Afrique de l’ouest).

Maintenant que vous savez le montant, il est bon de connaitre les modes de
perception.

LES MODES DE PAIEMENT DES


ALLOCATIONS FAMILIALES.
Le mode de perception diffère selon que l’allocataire soit employé par un
particulier ou par une société.
En effet, si un particulier embauche l’allocataire alors les allocations sont
payées au guichet de l’agence CNPS dont dépend l’employeur.

En outre, si une société embauche l’allocataire alors les allocations sont


payées dans la société. Dans ce cas, après chaque paiement, l’employeur
retourne le bordereau de paiement à la CNPS. Les émargements, des
salariés ayant perçu leurs allocations, figurent sur ces bordereaux.
L’employeur reverse à la CNPS, le montant total des allocations non versées
aux bénéficiaires.

Pour boucler cette partie j’informe les conjoints d’assurés décédés qu’ils
perçoivent leurs allocations à l’agence de la CNPS dont relevait le défunt.

Mais alors, les allocataires remplissent quelles conditions pour l’obtention


des allocations?

LES CONDITIONS DE PAIEMENT


DES ALLOCATIONS FAMILIALES.
Pour bénéficier du paiement des allocations l’assuré rempli les conditions
suivantes :

D’abord il consacre un temps minimum à son travail ;

Ensuite il est marié légalement. S’agissant des femmes célibataires, elles


produisent une ordonnance de puissance paternelle ;

Et enfin il a au moins un enfant à sa charge.

Une fois les conditions remplies, l’assuré fourni certains documents.

LES DOCUMENTS A
PRODUIRE.
Afin de bénéficier des allocations familiales, l’assuré fourni les documents
suivants :
 attestation de travail remplie par son employeur (chaque semestre) ;
 par enfant de moins de 6 ans ou infirme un certificat médical (chaque 6
mois) ;
 pour les enfants scolarisés, un certificat de scolarité (chaque année) ;
 certificat d’assiduité et contrat d’apprentissage pour chaque enfant en
apprentissage (chaque année) ;
 document (certificat) de vie et d’entretien pour l’ensemble des enfants à
charge (chaque année) ;
 ordonnance de puissance paternelle (pour les mères célibataires
salariées).

CONCLUSION
Pour finir, je m’adresse à vous mesdames. Vous êtes veuve d’un allocataire
décédé en activité? Vous pouvez bénéficier des allocations familiales même
si vous n’exercez aucune activité.

Je reviens sur le cas des assurés dont le mariage ne figure pas dans les
livres de l’état civil. Les employeurs cotisent pour ces personnes. Les
cotisations ne dépendent donc pas de la situation matrimoniale. Il est temps
de se pencher sur ce coté de notre sécurité sociale. Nous sommes africains
et nous ne devons pas rejeté notre tradition. Si ce mariage n’est pas valide
alors pourquoi nous le faisons tous.

Je pense humblement qu’il faut étudier le cas afin de rectifier cette injustice
financière. Bien-sûr qu’il faut des documents qui attestent ces célébrations.
Aujourd’hui, les mariages coutumiers sont couplés avec les mariages
religieux. Les organisateurs produisent des documents pour attester de
l’authenticité du mariage.

N’hésitez à poser vos questions en commentaires si vous en avez. Vous


pouvez aussi laisser vos contributions pour enrichir les informations ou tout
simplement aimer et partager l’article à toutes vos connaissances.

A bientôt !

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