Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2. Dans le texte, l’auteure, Cécile Daumas, expose des avis « pour » et « contre » Dolto.
Remplissez le tableau avec des informations pertinentes tirées du texte.
1 Claude Halmos
1 Aldo Nouri et
Didier Pleux
2 Manon Pignot
3 Caroline
Eliacheff
3 Aldo Nouri et
Didier Pleux
3 Manon Pignot
4 Caroline
Eliacheff
5 Association
psychanalytique
internationale
Idées quant à
l’éducation de
l’enfant
4. Exposez les idées de Françoise Dolto qui sont exposées dans le paragraphe 4 :
1. ……………….............................................................................................................................................................
…………………………………………………………………………………………………………………………………
2. ………………………………………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………………………………….
5.
a. Quelles sont les conséquences de l’émission Lorsque l’enfant paraît (1976-1978) en ce
qui concerne l’éducation des enfants ? (Parapraphe 6)
……………………………………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………………………..
6. Quels sont les éléments remarquables, selon Claude Halmos, du talent psychanalytique
de Dolto ? (Paragraphe 7)
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
8.
a. Caractérisez le lien entre Françoise Dolto et Jacques Lacan, selon la formulation faite par
Élisabeth Rudinesco. (Paragraphe 9)
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
b. Expliquez le sens de cette phrase en explicitant la signification de l’articulateur « autant…
autant… » :
« Autant Lacan est un maître à penser dont l’œuvre est traduite et commentée dans le monde entier,
autant Dolto, qui était en France bien plus populaire que lui, est restée plus "terroir" »
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
9. Expliquez a)le projet de Yann Potin et b) le but de son projet. (Paragraphe 10)
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Déjà faites…
Publications de
Françoise Dolto
À paraître…
11.
a. En considérant vos réponses précédentes et l’information générale donnée par le texte,
remplissez le tableau :
Françoise Dolto
Date de naissance et de
mort
Formation professionnel et
académique
Publications de Dolto
Françoise Dolto en 1988, année de sa disparition. Elle a transmis son savoir sur France Inter de 1976 à 1978. Photo U.
Andersen. Aurimages
Trente ans après sa mort, la célèbre psychanalyste pour enfants est toujours objet de polémiques
et de déformations, voire d’oubli. Entre suprématie des neurosciences et tendances réactionnaires,
l’histoire de son héritage clinique et intellectuel est encore à écrire.
[1] Mais qui veut (encore) la peau de Françoise Dolto ? Trente ans après sa mort, la psychanalyste pour enfants
a ce génie d’être toujours polémique. Cette semaine dans le Point, le pédiatre Aldo Naouri et le psychologue
Didier Pleux critiquent de nouveau celle qu’ils tiennent pour responsable de l’avènement de l’enfant-roi. Dans
son essai qui vient de paraître chez Flammarion (1), la psychanalyste Caroline Eliacheff accuse justement les
détracteurs de la thérapeute disparue le 25 août 1988 à l’âge de 79 ans «d’assassinat idéologique». Celle qui
a transmis son savoir au grand public via l’émission de radio culte Lorsque l’enfant paraît ou à travers son livre
le plus populaire le Cas Dominique serait-elle passée de mode ? «Françoise Dolto n’a pas du tout la place
qu’elle devrait avoir, estime la psychanalyste Claude Halmos (2). Son enseignement serait pourtant d’un grand
secours pour les parents et enfants d’aujourd’hui.» Claude Halmos vise ici les préceptes de l’éducation
bienveillante qui, selon elle, culpabilise les parents et coupe les enfants de la vie réelle. Alors que le but de
l’éducation, c’est justement de pouvoir vivre dans le monde tel qu’il est avec ses exigences et ses violences…
[2] Personnage clé de l’histoire de la psychanalyse française, Françoise Dolto s’est retrouvée emportée ces
dernières années par les critiques et le désamour portés à la discipline. Et de ce fait, détrônée aujourd’hui par
les neurosciences, voie privilégiée pour mieux comprendre l’enfant. Le ministre de l’Education, Jean-Michel
Blanquer a délaissé l’inconscient freudien pour une autre approche de l’enfance, celle de la «science de la
conscience» défendue par Stanislas Dehaene, neuroscientifique à succès qui sort le 5 septembre pour la
rentrée scolaire un nouveau livre chez Odile Jacob : Apprendre ! Les Talents du cerveau, le défi des machines.
Pour le psychologue cognitif, professeur au Collège de France et président du Conseil scientifique de
l’éducation nationale, le nouveau siège de la réussite scolaire se situe dans le cerveau. Françoise Dolto, sa
«poupée fleur», objet thérapeutique qu’elle avait inventé, et les dessins d’enfant qu’elle excellait à analyser
auraient-ils été rangés trop rapidement aux rayons d’une histoire jugée trop ancienne ? Pour l’historienne
Manon Pignot, «elle n’est pas tant oubliée, que dévoyée. La grande vulgarisation dont elle fait l’objet au faîte
de sa gloire dans les années 70 a entraîné une simplification de ses théories, une forme de caricature».
[4] Pour comprendre cet avant-après Dolto, il faut le replacer dans la France des années 50 où l’éducation se
fait encore au martinet, où l’enfant est encore considéré comme un être inabouti, souvent mis de côté. «Je
préconise, écrit-elle, l’abandon de la médecine que j’appelle «vétérinaire», telle que je la vois pratiquer quand
il s’agit d’enfants. Je préconise l’abandon du dressage au cours du premier âge en lui substituant le respect dû
à un être humain réceptif du langage» (3). Pour elle comme pour Lacan, la loi de l’homme est la loi du langage
à laquelle parents et enfants sont soumis. «Etre de communication, l’enfant a droit au respect comme à la
vérité de son histoire, aussi douloureuse soit-elle», rappelle Caroline Eliacheff. Peu à peu, une révolution
s’opère dans les têtes. «Elle a aidé le XXe siècle à mieux élever les enfants», juge l’essayiste dans son livre.
En janvier 1963 à l’hôpital Trousseau, à Paris. Elle a fondé avec Jacques Lacan l’Ecole freudienne de Paris en 1964.
(Photo Michele Brabo. Opale. Leemage)
«Génération Dolto»
[6] Car Françoise Dolto est une «psychanalyste dans la cité», selon les mots de Caroline Eliacheff. «Elle s’est
inscrite dans le social comme peu de ses confrères l’ont fait, s’adressant avec constance au plus grand nombre,
à ceux qui sont aux prises avec la vie réelle, qu’ils soient professionnels ou parents.» Ce sera la fameuse
émission, devenue culte, Lorsque l’enfant paraît à laquelle elle participe sur France Inter de 1976 à 1978,
animée par le jeune Jacques Pradel ! Un succès fulgurant. «Ces émissions sont arrivées au moment où, dans
l’après-68, les parents voulaient élever différemment leurs enfants. Elle a modifié radicalement leur vision, ils
étaient prêts à l’entendre», explique Caroline Eliacheff. Sa voix, tranquille et déterminée, décrivant des cas
concrets de difficultés éducatives, bouleverse un ordre établi depuis des générations. «Chaque après-midi,
souligne Claude Halmos, elle met à mal la hiérarchie communément admise entre un enfant posé comme
psychologiquement sous-développé ("tu comprendras plus tard", "tu parleras quand tu seras grand") et un
adulte qui lui serait par essence supérieur.» D’une certaine façon, tous ceux nés depuis les années 70 sont des
enfants Dolto. Sans vraiment s’en rendre compte ? «Les trentenaires ne savent pas ce qu’ils lui doivent,
remarque Caroline Eliacheff, alors que leurs parents sont de la "génération Dolto" qui l’a écoutée à la radio et
a essayé tant bien que mal de "faire du Dolto".»
«A la limite de la prémonition»
[7] Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de méthode doltoienne. Elle ne donnait pas de conseils, elle
ne voulait pas être un gourou, les parents devaient trouver la solution eux-mêmes. A la fin des années 70, la
psychanalyste aux immenses lunettes qui lui mangent le visage devient une institution. Au faîte de sa
notoriété, sa fille Catherine l’appelle le «grand Bouddha vivant». Elle fascine, trop sûrement. L’animateur
Jacques Pradel, qui présente son émission sur France Inter, se souvient d’une «fulgurance à la limite de la
prémonition» (Télérama, 2008). Cette qualité lui vient d’une particularité tout à fait étonnante : en
grandissant, l’humain perd généralement son rapport à l’enfance, elle non. Son écoute exceptionnelle devient,
chez les professionnels, légendaire. «Elle avait cette capacité - unique - d’écouter les enfants comme si elle
était elle-même encore une enfant, explique Claude Halmos, qui a travaillé avec elle. Cette faculté d’entendre
l’importance et le sens du moindre de leurs gestes et de leurs phonèmes. Ce talent singulier lui a permis de
reconstituer avec précision ce que chaque étape de leur développement leur faisait éprouver dans leur corps
et leur tête. Ce qu’à chaque moment de leur vie ils pouvaient, à l’insu des adultes, sentir, penser, imaginer.»
Pour la psychanalyste, la grande œuvre de Dolto est d’avoir constitué, telle une ethnologue, «une encyclopédie
de la clinique de l’enfant» tout à fait inédite. «Je m’y réfère encore aujourd’hui, ces observations sont toujours
aussi justes, estime la spécialiste. Grâce à cet apport considérable sur le bébé et son évolution, elle a posé une
théorie de la construction de l’enfant. Et chaque étape, comme le sevrage du sein ou du biberon, se passe
seulement au prix d’un manque, d’une perte à la fois pour l’enfant et pour le parent ; voilà pourquoi c’est si
difficile.»
[8] Paradoxalement, s’adressant au plus grand nombre, elle «est peu reconnue comme théoricienne», souligne
Caroline Eliacheff. Si on salue le génie clinique de la femme, on souligne souvent sa faiblesse théorique. «Elle
a constitué une théorie au ras de son expérience, explique Claude Halmos. Mais elle n’a pas réellement
conceptualisé et généralisé ce savoir. Son travail s’est surtout diffusé par sa parole, sur sa personnalité et cela
s’efface.» Via la supervision, elle a formé des légions de psychanalystes et son séminaire sur le dessin d’enfant
était une institution où se rendaient également des juges, des assistantes sociales… Psychanalyste dans la cité,
elle crée le concept des Maisons vertes, sas inédit entre la famille et la société, avant l’entrée à l’école
maternelle. Elle est celle qui donne «un statut social» à l’enfant, estime Claude Halmos.
[9] Pionnière et innovante, elle s’est faite, comme souvent pour ces femmes exceptionnelles, hors des circuits
académiques. Médecin de formation, elle n’a pas suivi de carrière hospitalo-universitaire, qui est le temple de
la transmission du savoir et la renommée. Sur les bancs de la fac aujourd’hui, elle est moins enseignée qu’un
Lacan qui a davantage intellectualisé son savoir. Pourtant, Lacan et Dolto «vont ensemble» : ils participent de
la même aventure intellectuelle, rappelle l’historienne de la psychanalyse Elisabeth Roudinesco (4). «Françoise
Dolto est la deuxième grande figure du freudisme français. Elle a réinventé l’approche psychanalytique des
enfants, après Melanie Klein et Anna Freud. Amie de Lacan avec lequel elle a fondé l’Ecole freudienne de
Paris (1964), elle formait avec lui un couple flamboyant. Elle était à l’écoute de tout ce qu’il y avait d’infantile
en lui mais elle s’inspirait de son génie théorique. Beaucoup de psychanalystes de ma génération ont été
analysés ou supervisés par l’un et par l’autre. Autant Lacan est un maître à penser dont l’œuvre est traduite et
commentée dans le monde entier, autant Dolto, qui était en France bien plus populaire que lui, est restée plus
"terroir".» Manque aussi un travail biographique de référence qui la ferait exister historiquement et
internationalement. «Dans le monde anglophone, elle a peu d’audience, précise Elisabeth Roudinesco. Son
œuvre est très peu traduite et le fait qu’il n’existe aucune biographie est un vrai handicap. Il faudra qu’un jour
un historien se mette au travail, sinon elle n’aura guère d’héritiers.»
[10] Loin des polémiques idéologiques, l’enjeu aujourd’hui est de «mettre en histoire» une femme qui a été
médecin, analyste, auteure, investie dans la société. Chargé d’études documentaires aux Archives nationales,
Yann Potin a convaincu l’institution et les ayants droit - dont sa fille Catherine Dolto - d’accueillir les archives
de la thérapeute. «Le fonds est en cours de classement, explique l’historien. Il existe très peu d’archives de
psychanalystes et plus encore de praticiens, il s’agit là d’un fonds scientifique d’une œuvre multiple et
singulière. Il y a aussi bien les lettres reçues dans le cadre de l’émission Lorsque l’enfant paraît que les dossiers
de suivi des enfants qu’elle recevait à sa consultation gratuite à Trousseau. Le but fondamental de la création
de ce fonds aux Archives nationales est qu’il soit partageable et étudiable dans les années à venir.»
[12] Issue d’une famille catholique de droite, Françoise Dolto est cette femme complexe qui allie réflexes
traditionnels liés à son milieu bourgeois et à son époque, élans libertaires, foi chrétienne et défense des écoles
alternatives. Dans quelques années, une biographie rappellera sûrement la façon dont un jour, lors d’un
premier entretien avec un enfant de 3 ans, elle s’était présentée : «Je suis madame Dolto. Je suis psychanalyste
et je dis la vérité de la vie aux enfants.»
(2) Auteure de Dessine-moi un enfant, Livre de poche. Elle publie dans Psychologies magazine de septembre
un article titré : «Françoise, reviens ! Ils sont devenus fous…»
(3) Citation tirée de Françoise Dolto : une journée particulière, Flammarion, 2018.