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UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

EFFETS DU BASCULEMENT DES FONDATIONS SUPERFICIELLES


SUR LE COMPORTEMENT SISMIQUE DES MURS DE REFEND EN
BÉTON ARMÉ

ANTOINE LE BEC

DÉPARTEMENT DES GÉNIES CIVIL, GÉOLOGIQUE ET DES MINES

ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE MONTRÉAL

MÉMOIRE PRÉSENTÉ EN VUE DE L’OBTENTION

DU DIPLÔME DE MAÎTRISE ÈS SCIENCES APPLIQUÉES

(GÉNIE CIVIL)

DÉCEMBRE 2009

© Antoine Le Bec, 2009.


UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

ÉCOLE POLYTECHNIQUE DE MONTRÉAL

Ce mémoire intitulé :

EFFETS DU BASCULEMENT DES FONDATIONS SUPERFICIELLES SUR LE


COMPORTEMENT SISMIQUE DES MURS DE REFEND EN BÉTON ARMÉ

Présenté par : LE BEC Antoine

en vue de l’obtention du diplôme de : Maîtrise ès sciences appliquées

a été dûment accepté par le jury d’examen constitué de :

M. LÉGER Pierre, Ph.D., président

Mme KOBOEVIC Sanda, Ph.D., membre et directeur de recherche

M. TREMBLAY Robert, Ph.D., membre et codirecteur de recherche

M. LEBOEUF Denis, Ph.D., membre


iii

DÉDICACE

À mon frère, Nicolas,


À mes parents, Pascale et Vincent,
À mes grands-parents, Marguerite et André.
iv

REMERCIEMENTS

Je souhaite remercier tout d’abord mes directeurs de recherche, Professeur Sanda Koboevic, ing.,
Ph.D., et Professeur Robert Tremblay, ing., Ph.D., pour avoir dirigé mes travaux de recherche.
Leurs conseils, leur temps et leur soutien m’ont permis de mener à bien ce projet de maîtrise. Je
voudrais aussi les remercier pour leur support financier.

Je désire ensuite remercier Professeur Pierre Léger, ing., Ph.D., et Professeur Denis LeBoeuf,
ing., Ph.D., d’avoir accepté respectivement d’être président et membre de mon jury de maîtrise,
et d’avoir consacré du temps à l’évaluation de ce mémoire.

Je voudrais aussi remercier Professeur Denis LeBoeuf, ing., Ph.D., pour son expertise
géotechnique.

De manière générale, j’aimerais remercier tous les professeurs du Groupe de Recherche en génie
des Structures (GRS) de l’École Polytechnique de Montréal pour la qualité de l’enseignement
reçu.

Je remercie l’École Polytechnique de Montréal et l’École Spéciale des Travaux Publics de Paris
pour m’avoir permis de faire cette maîtrise dans le cadre d’un accord de double diplôme.

Je souhaite finalement remercier les membres de ma famille, spécialement, mon frère, Nicolas,
mes parents, Pascale et Vincent, et mes grands-parents, Marguerite et André, pour leur soutien
moral et leur compréhension. Je remercie également Kim, pour sa présence, ses conseils et son
aide. L’amour de ces personnes m’a permis de mener à bien ce projet.

À vous tous, mes plus sincères remerciements.


v

RÉSUMÉ

L’objectif principal de ce mémoire était d’étudier, pour l’est du Canada, l’influence du


basculement des fondations superficielles sur le comportement sismique des murs de refend en
béton armé.

Pour ce faire, nous avons considéré un bâtiment en béton armé de dix étages, situé sur un site de
catégorie C, à Montréal, QC. Le système de résistance aux forces sismiques de ce bâtiment
comprend six murs de refend simples et a été dimensionné pour un facteur combiné de
modification des forces sismiques RdRo égal à 5,6 en utilisant une approche de conception par
capacité, le tout conformément aux exigences du Code National du Bâtiment du Canada (CNBC)
2005 et de la norme canadienne de béton CSA A23.3-04. Les fondations superficielles supportant
ces murs ont été conçues pour trois niveaux d’efforts dus aux charges latérales : efforts
correspondant aux charges sismiques élastiques divisées par un facteur RdRo égal à 2,0, efforts
correspondant à la résistance nominale en flexion des murs à leur base et efforts correspondant
aux charges sismiques élastiques divisées par un facteur RdRo égal à 5,6.

Un modèle numérique, basé sur le concept de « Beam on Nonlinear Winkler Foundation », a


ensuite été développé afin de pouvoir étudier le phénomène d’interaction sol – structure (ISS). Ce
modèle, capable de simuler le comportement plastique du sol ainsi que les non-linéarités
géométriques engendrées par le décollement de la fondation, a ensuite été validé à l’aide d’une
étude paramétrique. Une sélection d’accélérogrammes historiques et synthétiques pertinents a été
faite. Les accélérogrammes historiques ont été calibrés selon différentes méthodes afin de les
rendre compatibles avec le spectre de conception du CNBC 2005.

Trois séries d’analyses sismiques ont été effectuées. Des analyses statiques incrémentales non-
linéaires 2D de type « pushover » ont d’abord été menées sur un des murs de refend du bâtiment
afin de déterminer ses caractéristiques intrinsèques. Des analyses dynamiques temporelles non-
linéaires 2D ont ensuite été réalisées sur le même mur de refend. Ces analyses dynamiques ont
montré que, d’une manière générale, plus les dimensions des fondations sont petites, plus elles
sont sujettes au décollement, ce qui a pour effet de réduire les efforts qui se développent à la base
des murs. Plus précisément, ces analyses ont permis de vérifier la pertinence des exigences du
CNBC 2005 et celles de la norme CSA A23.3-04 quant à la conception des fondations
superficielles. Tout d’abord, lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour des
vi

charges sismiques élastiques divisées par RdRo égal à 2,0, le mur va plastifier avant que la
fondation ne décolle et il n’est donc pas nécessaire de tenir compte de l’ISS puisque la fondation
demeure encore trop massive pour basculer. Lorsque le mur repose sur une fondation conçue
selon une approche de dimensionnement par capacité, il arrive dans certains cas que la fondation
soit sujette au décollement avant que le mur ne plastifie. Le basculement de la fondation a pour
conséquence de faire plastifier le sol et ainsi entrainer des déformations permanentes. Dans le cas
présent cependant, les tassements observés n’étaient pas excessifs. Outre ces conséquences
négatives, le décollement de la fondation permet tout de même de réduire significativement les
efforts à la base du mur. Finalement, lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour
des charges sismiques élastiques divisées par un facteur RdRo égal à 5,6, la majorité de l’énergie
du séisme est dissipée grâce au décollement de la fondation, ce qui a pour effet d’endommager
fortement le sol sous la fondation et, donc, de menacer l’intégrité du mur et de sa fondation à
cause des tassements permanents importants.

La troisième série d’analyses comprenait quatre types d’analyses dynamiques temporelles non-
linéaires : analyses 2D, analyses 2D avec amplification des accélérogrammes afin de tenir compte
de la torsion du bâtiment ainsi que de la torsion accidentelle, analyses 3D en appliquant
uniquement la composante principale majeure des séismes et analyses 3D en appliquant les deux
composantes des séismes. Ces analyses ont été menées dans le but de valider le recours à une
modélisation 2D d’un mur de refend faisant partie d’une structure 3D. De façon générale,
l’analyse 2D avec amplification des séismes donne lieu à une surestimation importante des
déplacements de la structure et des efforts s’y exerçant, comparés à ceux prédits par les analyses
2D, 3D unidirectionnelles et 3D bidirectionnelles. Ensuite, les analyses 3D unidirectionnelles et
3D bidirectionnelles ont montré que l’application de la composante principale majeure d’un
séisme suffit pour étudier le comportement global d’un bâtiment. Finalement, on peut conclure de
la comparaison des différentes analyses réalisées que le recours aux analyses 2D pour analyser le
comportement sismique de murs de refend provenant d’un bâtiment 3D est tout à fait acceptable.
vii

ABSTRACT

The main objective of this thesis was to study the effect of foundation rocking on the seismic
behaviour of reinforced concrete shear walls for eastern Canada.

A 10-story reinforced concrete building located on a site class C, in Montreal, QC, was
considered. The seismic force resisting system of the building consisted of six simple shear walls
and was designed using a combined seismic force modification factor RdRo equal to 5,6. The
design complied with capacity design principles and was performed according to the
requirements of the National Building Code of Canada (NBCC) 2005 and the Canadian concrete
standard CSA A23.3-04. The shallow foundations supporting the shear walls were designed for
three levels of lateral loads: elastic seismic lateral loads divided by RdRo = 2,0; forces
corresponding to the nominal flexural strength of the walls at their bases; and elastic seismic
lateral loads divided by RdRo = 5,6.

A numerical model based on the concept of Beam on Nonlinear Winkler Foundation was
developed to study the soil – structure interaction (SSI). This model can simulate the plastic
behaviour of the soil as well as the geometric non-linearity caused by the lift off of the
foundation. The model was then validated using a parametric study. Historical and artificial
representative ground motion time histories were selected for the seismic analysis. The historical
accelerograms were scaled using different methods to make them compatible with the NBCC
2005 design spectrum.

Three series of seismic analyses were performed. Nonlinear incremental static (pushover)
analyses were first conducted on one of the shear walls of the building in order to assess its
characteristics. 2D nonlinear dynamic time history analyses were then performed on the same
shear wall. The dynamic analyses showed that smaller foundations generally lead to more
pronounced rocking response, which reduced force demand at the wall bases. More specifically,
the suitability of the provisions of NBCC 2005 and CSA A23.3-04 for the design of shallow
foundations was examined. First, the wall was found to yield at its base without lift off when
supported on a foundation designed for elastic seismic lateral loads divided by RdRo = 2,0. In this
case, it is not necessary to consider SSI because the foundation is too massive to rock. When the
wall rests on a foundation sized using a capacity design approach, the foundation lifts off before
the wall yields. Foundation rocking then results in soil yielding and permanent deformations.
viii

However, these settlements were not found to be excessive. In addition, foundation rocking can
significantly reduce the force demand at the wall base. Finally, when the wall is built on a
foundation designed for elastic seismic lateral loads divided by RdRo = 5,6, most of the
earthquake energy is dissipated through foundation rocking, which has the effect of significantly
damaging the soil under the foundation and therefore threaten the integrity of the wall and its
foundation because of large permanent settlements.

In the third series of analyses, four different nonlinear dynamic time history analyses were
performed to validate the use of a 2D model of a shear wall forming part of a 3D building: 2D
analyses; 2D analyses with amplification of the accelerograms to reflect in-plane torsional
response of the building including accidental torsion; 3D analyses using only the major principal
component of the ground motion; and 3D analyses using both principal components of the
ground motions. The results showed that 2D analyses with amplification of accelerograms for
torsional response generally greatly overestimated the displacements and forces acting in the
structure compared to those predicted by the 2D analyses, the 3D unidirectional analyses and the
3D bidirectional analyses. The comparison between 3D unidirectional and bidirectional analyses
showed that applying the major principal component of a ground motion is sufficient to study the
overall behaviour of the building. Finally, it was concluded that the use of 2D analyses to analyze
the seismic behaviour of shear walls forming part a 3D building is quite acceptable.
ix

TABLE DES MATIÈRES

DÉDICACE ................................................................................................................................... III

REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... IV

RÉSUMÉ ........................................................................................................................................ V

ABSTRACT .................................................................................................................................VII

TABLE DES MATIÈRES ............................................................................................................ IX

LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................... XIII

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... XIX

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS ........................................................................... XXX

LISTE DES ANNEXES ............................................................................................................ XLII

INTRODUCTION ........................................................................................................................... 1

1.1 Problématique................................................................................................................... 1

1.2 Objectifs et méthodologie ................................................................................................ 3

1.3 Organisation du mémoire ................................................................................................. 4

CHAPITRE 1 REVUE DE LITTÉRATURE ............................................................................. 6

1.1 Interaction sol-structure.................................................................................................... 6

1.1.1 Interaction sol-structure dans les codes de construction .............................................. 6

1.1.2 Études antérieures sur le soulèvement des fondations superficielles ......................... 10

1.1.3 Études expérimentales de l’interaction sol – structure ............................................... 14

1.2 Murs de refend en béton armé ........................................................................................ 16

1.2.1 Conception parasismique dans le CNBC 2005 .......................................................... 16

1.2.2 Conception parasismique des structures en béton armé – CSA A23.3-04 ................. 22

1.2.3 Amortissement dans la superstructure........................................................................ 25

1.3 Logiciel OpenSees®........................................................................................................ 28


x

CHAPITRE 2 DIMENSIONNEMENT DE LA STRUCTURE ............................................... 30

2.1 Présentation du bâtiment ................................................................................................ 30

2.1.1 Géométrie du bâtiment ............................................................................................... 30

2.1.2 Charges gravitaires ..................................................................................................... 31

2.2 Analyse dynamique du bâtiment .................................................................................... 33

2.2.1 Modélisation ETABS® ............................................................................................... 33

2.2.2 Vérification de la période de vibration du bâtiment ................................................... 36

2.2.3 Vérification de la sensibilité du bâtiment à la torsion ................................................ 37

2.2.4 Résultats ..................................................................................................................... 37

2.3 Dimensionnement des murs de refend ........................................................................... 38

2.3.1 Dimensionnement de la rotule plastique .................................................................... 39

2.3.2 Dimensionnement hors de la rotule plastique ............................................................ 47

2.4 Dimensionnement des fondations .................................................................................. 54

2.4.1 Éléments de géotechnique pour l’Île de Montréal ..................................................... 55

2.4.2 Dimensionnement des fondations .............................................................................. 56

2.4.3 Dimensions des fondations......................................................................................... 65

2.5 Conclusions .................................................................................................................... 67

CHAPITRE 3 MODÉLISATION DE LA STRUCTURE ........................................................ 68

3.1 Modélisation de l’interaction sol-structure (ISS) ........................................................... 68

3.1.1 Objectifs et hypothèses du modèle ISS ...................................................................... 68

3.1.2 Description du modèle ISS ......................................................................................... 69

3.1.3 Matériau QzSimple1 ................................................................................................... 71

3.1.4 Propriétés de la fondation ........................................................................................... 83

3.2 Modélisation des murs de refend (MR)......................................................................... 85


xi

3.2.1 Introduction ................................................................................................................ 85

3.2.2 Description du modèle MR ........................................................................................ 85

3.3 Étude paramétrique : validation du modèle ISS ............................................................. 97

3.3.1 Présentation du modèle .............................................................................................. 97

3.3.2 Analyses et résultats ................................................................................................. 101

3.4 Étude paramétrique : validation du modèle MR .......................................................... 117

3.4.1 Présentation du modèle ............................................................................................ 117

3.4.2 Analyses et résultats ................................................................................................. 118

3.5 Conclusions .................................................................................................................. 124

CHAPITRE 4 SÉLECTION ET CALIBRATION D’ACCÉLÉROGRAMMES................... 127

4.1 Introduction .................................................................................................................. 127

4.2 Séismes historiques retenus .......................................................................................... 127

4.2.1 Description des séismes historiques retenus ............................................................ 128

4.2.2 Directions principales majeures et mineures ............................................................ 134

4.2.3 Modification des spectres d’accélération ................................................................. 139

4.3 Séismes artificiels retenus ............................................................................................ 150

4.4 Conclusions .................................................................................................................. 152

CHAPITRE 5 ANALYSES ET RÉSULTATS ...................................................................... 156

5.1 Comportement du mur de refend M2 : analyses pushover........................................... 157

5.1.1 Description des analyses .......................................................................................... 157

5.1.2 Résultats et discussions ............................................................................................ 159

5.1.3 Conclusions .............................................................................................................. 161

5.2 Comportement du mur de refend M2 : analyses dynamiques 2D ................................ 165

5.2.1 Dimensionnement des fondations selon le CNBC 2005 .......................................... 166


xii

5.2.2 Méthode de calibration des séismes historiques ...................................................... 185

5.3 Comportement du mur de refend M2 : analyses dynamiques 2D VS analyses


dynamiques 3D ............................................................................................................ 189

5.3.1 Description des analyses .......................................................................................... 189

5.3.2 Résultats et discussions ............................................................................................ 193

5.3.3 Conclusions .............................................................................................................. 234

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ......................................................................... 236

Synthèses et conclusions .......................................................................................................... 236

Recommandations .................................................................................................................... 240

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................... 242

ANNEXES .................................................................................................................................. 250


xiii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1 : Équations proposées dans le FEMA 356 pour le calcul des constantes de
rigidité des ressorts élastiques pour des semelles rigides [Source : (American Society of
Civil Engineers (ASCE), 2000)] ............................................................................................ 10

Tableau 1.2 : Combinaisons de charges à considérer pour la conception parasismique des


bâtiments, selon le CNBC 2005 ............................................................................................. 17

Tableau 1.3 : Évaluation de Mv dans le cas où le SRFS est composé de murs de refend
simples, selon le CNBC 2005 ................................................................................................ 20

Tableau 1.4 : Coefficients de modification de force Rd et Ro pour des SRFS composés de


murs de refend simples en béton armé, selon le CNBC 2005 ................................................ 20

Tableau 1.5 : Exigences minimales pour l'armature des murs ductiles non couplés ..................... 24

Tableau 2.1 : Charges axiales cumulées reprises par les murs de refend....................................... 32

Tableau 2.2 : Poids sismique par étage .......................................................................................... 36

Tableau 2.3 : Torsion accidentelle à chaque étage du bâtiment ..................................................... 36

Tableau 2.4 : Périodes des modes de vibration latérales du modèle n°2 ....................................... 37

Tableau 2.5 : Efforts de conception pour les murs de refend obtenus de l'analyse dynamique ..... 38

Tableau 2.6 : Section d’armature pour les six murs de refend dans la zone de la rotule
plastique ................................................................................................................................. 42

Tableau 2.7 : Efforts de conception dans la zone de la rotule plastique et moments résistants
des sections d’armature pour les six murs de refend .............................................................. 42

Tableau 2.8 : Paramètres pour la vérification de la ductilité des sections d’armature dans la
zone de la rotule plastique ...................................................................................................... 44

Tableau 2.9 : Paramètres pour la vérification de la résistance au cisaillement des sections


d’armature dans la zone de la rotule plastique ....................................................................... 47

Tableau 2.10 : Calcul du facteur γf pour chaque mur de refend, pour chacune des
combinaisons de charges axiales ............................................................................................ 49
xiv

Tableau 2.11 : Moments de renversement à considérer pour le dimensionnement hors de la


rotule plastique ....................................................................................................................... 49

Tableau 2.12 : Sections d’armature pour les six murs de refend hors de la zone de la rotule
plastique ................................................................................................................................. 50

Tableau 2.13 : Cisaillement à considérer pour la vérification des sections d’armature hors de
la rotule plastique ................................................................................................................... 50

Tableau 2.14 : Résistance au cisaillement des sections d’armature hors de la rotule plastique..... 50

Tableau 2.15 : Propriétés géotechniques nécessaires pour caractériser un sol .............................. 55

Tableau 2.16 : Propriétés des profils de sol étudiés ....................................................................... 56

Tableau 2.17 : Efforts de conception correspondant à la résistance nominale en flexion des


sections d’armature à la base des murs de refend .................................................................. 56

Tableau 2.18 : Efforts de conception correspondant à RdRo de 2,0 ............................................... 57

Tableau 2.19 : Efforts de conception correspondant à RdRo de 5,6 ............................................... 57

Tableau 2.20 : Calcul du coefficient Cf .......................................................................................... 65

Tableau 2.21 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant aux
résistances nominales en flexion des sections d’armature à la base des murs de refend –
profil de sol INF ..................................................................................................................... 65

Tableau 2.22 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant à un
facteur RdRo égal à 2,0 – profil de sol INF............................................................................. 65

Tableau 2.23 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant à un
facteur RdRo égal à 5,6 – profil de sol INF............................................................................. 66

Tableau 2.24 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant aux
résistances nominales en flexion des sections d’armature à la base des murs de refend –
profil de sol SUP .................................................................................................................... 66

Tableau 2.25 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant à un
facteur RdRo égal à 2,0 – profil de sol SUP ............................................................................ 66
xv

Tableau 2.26 : dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant à un
facteur RdRo égal à 5,6 – profil de sol SUP ............................................................................ 67

Tableau 3.1 : Constantes c, n et Cr utilisées pour définir la loi de comportement du matériau


QzSimple1............................................................................................................................... 74

Tableau 3.2 : Calcul des rigidités globales du système [Source : (Mylonakis et al., 2006)] ......... 78

Tableau 3.3 : Paramètre a0 et rapport L/B pour toutes les fondations dimensionnées à la
section 2.4............................................................................................................................... 79

Tableau 3.4 : inertie des sections brute (Ig) et fissurée (Icr) des fondations – calcul de αf ............. 84

Tableau 3.5 : Propriétés du béton non confiné ............................................................................... 91

Tableau 3.6 : Propriétés du béton confiné ...................................................................................... 92

Tableau 3.7 : Propriétés de l’acier d’armature ............................................................................... 94

Tableau 3.8 : Poids sismique par étage repris par les murs de refend – modélisation 2D ............. 96

Tableau 3.9 : Caractéristiques géométriques des éléments « poutre » élastiques représentant


le mur de refend M2 ............................................................................................................... 98

Tableau 3.10 : Paramètres du modèle ISS...................................................................................... 99

Tableau 3.11 : Propriétés des éléments « poutre » modélisant la fondation du mur de refend .... 100

Tableau 3.12 : Paramètres du modèle ISS pour l'étude portant sur l'espacement des ressorts .... 102

Tableau 3.13 : Périodes de vibration du mur de refend pour les différentes conditions
d’appuis ................................................................................................................................ 103

Tableau 3.14 : Cisaillement maximum à la base du mur de refend pour les six configurations
de ressorts ............................................................................................................................. 107

Tableau 3.15 : Moment maximum à la base du mur de refend pour les six configurations de
ressorts .................................................................................................................................. 108

Tableau 3.16 : Déplacement horizontal maximum au sommet du mur de refend pour les six
configurations de ressorts ..................................................................................................... 109
xvi

Tableau 3.17 : Décollement et tassement maximums de la base du mur de refend pour les six
configurations de ressorts ..................................................................................................... 110

Tableau 3.18 : Décollement et tassement maximums de l’extrémité gauche de la fondation


pour les six configurations de ressorts ................................................................................. 111

Tableau 3.19 : Rapport q/qult maximum dans le ressort à l’extrémité gauche de la fondation
pour les six configurations de ressorts ................................................................................. 112

Tableau 3.20 : Périodes de vibration des trois premiers modes de vibration du mur de refend
en fonction du nombre de points d’intégration le long des éléments « poutre ».................. 118

Tableau 3.21 : Cisaillement maximum à la base du mur de refend pour différents nombres de
points d’intégration .............................................................................................................. 121

Tableau 3.22 : Moment maximum à la base du mur de refend pour différents nombres de
points d’intégration .............................................................................................................. 121

Tableau 3.23 : Déplacement horizontal maximum au sommet du mur de refend pour


différents nombres de points d’intégration........................................................................... 122

Tableau 3.24 : Déformations maximales en compression dans les fibres de béton Bcgs1 et
Bcds1 à la base du mur de refend, pour différents nombres de points d’intégration ............. 123

Tableau 3.25 : Déformations maximales en traction dans les barres d’armature Acgs1 et Acds1
à la base du mur de refend, pour différents nombres de points d’intégration ...................... 124

Tableau 4.1 : Caractéristiques de l’enregistrement sismique de Nahanni retenu pour l'étude ..... 130

Tableau 4.2 : Durée de l’accélérogramme modifié (séisme de Nahanni) retenu pour l’étude ..... 130

Tableau 4.3 : Caractéristiques des enregistrements sismiques du Saguenay retenus pour


l’étude ................................................................................................................................... 132

Tableau 4.4 : Durée des accélérogrammes modifiés (séisme du Saguenay) retenus pour
l’étude ................................................................................................................................... 133

Tableau 4.5 : Résumé de la décorrélation des enregistrements sismiques historiques ................ 137

Tableau 4.6 : Facteurs de calibration des enregistrements pour correspondance avec l’APH
d’un site de catégorie A à Montréal (Note : APH site catégorie A Montréal = 0,334g) ...... 139
xvii

Tableau 4.7 : Caractéristiques des dépôts de sol modélisés dans SHAKE2000 .......................... 141

Tableau 4.8 : Valeurs d'accélération spectrale des spectres des accélérogrammes modifiés
selon la méthode APHA correspondant à la période fondamentale des profils de sol......... 143

Tableau 4.9 : Ratios des spectres horizontaux pour chaque site retenu sur différentes plages
de périodes............................................................................................................................ 146

Tableau 4.10 : Valeurs d'accélération spectrale des spectres des accélérogrammes modifiés
selon la méthode SPTMA correspondant à la période fondamentale des profils de sol ...... 148

Tableau 4.11 : Données caractéristiques des séismes artificiels retenus pour les analyses ......... 151

Tableau 4.12 : Ensembles de séismes utilisés pour les analyses 2D ............................................ 155

Tableau 5.1 : Données caractéristiques du mur de refend M2 obtenues des analyses pushover . 163

Tableau 5.2 : Comportement en flexion du mur de refend M2 obtenu des analyses pushover ... 165

Tableau 5.3 : Périodes de vibration du mur de refend pour les quatre conditions d’appuis ........ 167

Tableau 5.4 : Facteur d’amplification (αT) des efforts dans le mur M2, dû à la torsion du
système ................................................................................................................................. 191

Tableau 5.5 : Périodes de vibration des trois premiers modes de vibration du mur M2 et du
bâtiment pour les différentes conditions d’appuis................................................................ 194

Tableau 5.6 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de refend
M2 encastré à sa base, pour l’analyse 2D ............................................................................ 203

Tableau 5.7 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de refend
M2 encastré à sa base, pour l’analyse 2D amplifiée ............................................................ 203

Tableau 5.8 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs de
refend du bâtiment, supposés encastrés à leur base, pour l’analyse 3D unidirectionnelle ... 203

Tableau 5.9 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs de
refend du bâtiment, supposés encastrés à leur base, pour l’analyse 3D bidirectionnelle ..... 203

Tableau 5.10 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de refend
M2 reposant sur une fondation dimensionnée pour Mn, pour l’analyse 2D – Profil de sol
INF ....................................................................................................................................... 218
xviii

Tableau 5.11 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 2D
– Profil de sol INF ................................................................................................................ 219

Tableau 5.12 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de refend
M2 reposant sur une fondation dimensionnée pour Mn, pour l’analyse 2D amplifiée –
Profil de sol INF ................................................................................................................... 219

Tableau 5.13 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 2D
amplifiée – Profil de sol INF ................................................................................................ 220

Tableau 5.14 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs de
refend du bâtiment, reposant sur des fondations dimensionnées pour Mn, pour l’analyse
3D unidirectionnelle – Profil de sol INF .............................................................................. 220

Tableau 5.15 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 3D
unidirectionnelle – Profil de sol INF .................................................................................... 221

Tableau 5.16 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs de
refend du bâtiment, reposant sur des fondations dimensionnées pour Mn, pour l’analyse
3D bidirectionnelle – Profil de sol INF ................................................................................ 221

Tableau 5.17 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 3D
bidirectionnelle – Profil de sol INF ...................................................................................... 222
xix

LISTE DES FIGURES

Figure 1.1 : Méthode simplifiée proposée dans le FEMA 356 et dans l’ATC-40 pour
représenter l’interaction sol-structure [Source : (American Society of Civil Engineers
(ASCE), 2000)] ........................................................................................................................ 9

Figure 1.2 : Ossature du logiciel OpenSees [(Mazonni et al., 2005)] ............................................ 29

Figure 1.3 : Le module Domain [(Mazonni et al., 2005)] .............................................................. 29

Figure 1.4 : Le domaine Analysis [(Mazonni et al., 2005)] ........................................................... 29

Figure 2.1 : Vue en plan d’un étage typique du bâtiment (dimensions en mm) ............................ 31

Figure 2.2 : Vue en plan d'un étage typique du modèle n°1 (modèle ETABS) ............................. 35

Figure 2.3 : Vue 3D du modèle n°1 (modèle ETABS) .................................................................. 35

Figure 2.4 : Vue en plan d'un étage typique du modèle n°2 (modèle ETABS) ............................. 35

Figure 2.5 : Vue 3D du modèle n°2 (modèle ETABS) .................................................................. 35

Figure 2.6 : Spectre de calcul pour un site de catégorie C, à Montréal.......................................... 36

Figure 2.7 : Trois premiers modes de vibration du bâtiment ......................................................... 37

Figure 2.8 : Disposition de l'armature dans un mur de refend ....................................................... 40

Figure 2.9 : Détail de l'armature concentrée pour chaque mur de refend ...................................... 51

Figure 2.10 : Détail de l'armature distribuée pour chaque mur de refend ...................................... 52

Figure 2.11 : Murs de refend M1 et M6 : efforts dynamiques et efforts de conception ................ 52

Figure 2.12 : Murs de refend M2 et M5 : efforts dynamiques et efforts de conception ................ 53

Figure 2.13 : Mur de refend M3 : efforts dynamiques et efforts de conception ............................ 53

Figure 2.14 : Mur de refend M4 : efforts dynamiques et efforts de conception ............................ 54

Figure 2.15 : Notation utilisée pour les dimensions de la fondation .............................................. 57

Figure 2.16 : Pressions de calcul et longueur efficace de la semelle ............................................. 59

Figure 2.17 : Pressions de dimensionnement ................................................................................. 60

Figure 2.18 : Vérification de la section pour le cisaillement ......................................................... 62


xx

Figure 2.19 : Ancrage des barres d'armature du mur de refend dans la fondation ......................... 64

Figure 3.1 : Modes de vibration considérés pour le modèle ISS.................................................... 69

Figure 3.2 : Schéma de principe du modèle ISS ............................................................................ 70

Figure 3.3 : Définition des grandeurs caractéristiques du modèle ISS .......................................... 70

Figure 3.4 : Éléments en série permettant de représenter la loi de comportement non-linéaire


globale du matériau QzSimple1 .............................................................................................. 71

Figure 3.5 : Loi de comportement du matériau QzSimple1 : a) allure de la loi de


comportement b) influence des constantes c, n et Cr sur l’allure de la loi de
comportement [Adaptée de : (Raychowdhury, 2008)] ........................................................... 73

Figure 3.6 : Réponse cyclique du matériau QzSimple1 [Adaptée de : (Boulanger, 2000b)] ......... 74

Figure 3.7 : Détermination du coefficient k  pour le calcul de la rigidité verticale dynamique


[Source : (Mylonakis et al., 2006)] ........................................................................................ 80

Figure 3.8 : Coefficient c pour le calcul de l'amortissement radial [Source : (Mylonakis et
al., 2006)] ............................................................................................................................... 82

Figure 3.9 : Coefficient c


 pour le calcul de l'amortissement radial [Source : (Mylonakis et

al., 2006)] ............................................................................................................................... 82

Figure 3.10 : Discrétisation en fibres d'une section typique du mur de refend .............................. 86

Figure 3.11 : Modèle MR du mur de refend : a) mur de refend représenté par un ensemble
d’éléments « poutre » non-linéaires b) élément « poutre » divisé en plusieurs sections
droites, elles-mêmes discrétisées en plusieurs fibres ............................................................. 87

Figure 3.12 : Loi de comportement du béton : a) en compression b) en traction [Adaptée de


(Martinelli et al., 2009)] ......................................................................................................... 89

Figure 3.13 : Loi de comportement du béton en tension : modèle de Collins et Vecchio


(1986) ..................................................................................................................................... 91

Figure 3.14 : Loi de comportement du matériau Concrete02 [Adaptée de : (McKenna et al.,


2008)] ..................................................................................................................................... 92
xxi

Figure 3.15 : Courbe contrainte-déformation de l'acier d'armature [Source : (Menegotto et


al., 1973)] ............................................................................................................................... 93

Figure 3.16 : Loi de comportement de l’acier d’armature ............................................................. 94

Figure 3.17 : Loi de comportement en cisaillement ....................................................................... 95

Figure 3.18 : Dimensions du mur de refend M2 et de sa fondation dimensionnée pour Mn et


pour le profil de sol INF ......................................................................................................... 98

Figure 3.19 : Schéma du modèle numérique ................................................................................ 100

Figure 3.20 : Séisme artificiel M7,0 @ 30 km : a) accélérogramme b) spectre d’accélération ... 101

Figure 3.21 : Six configurations de ressorts testées au cours de l’étude paramétrique ................ 103

Figure 3.22 : Profil des contraintes sous la fondation .................................................................. 106

Figure 3.23 : Cisaillement à la base du mur de refend en fonction du temps .............................. 107

Figure 3.24 : Moment à la base du mur de refend en fonction de sa rotation .............................. 108

Figure 3.25 : Déplacement horizontal du sommet du mur de refend ........................................... 109

Figure 3.26 : Déplacement vertical de la base du mur de refend (centre de la fondation)........... 110

Figure 3.27 : Déplacement vertical de l'extrémité gauche de la fondation .................................. 111

Figure 3.28 : Ratio entre la charge q qui s'exerce dans le ressort à l'extrémité gauche de la
fondation et sa capacité portante ultime (qult) en fonction du déplacement vertical du
bord gauche de la fondation ................................................................................................. 112

Figure 3.29 : Déplacement vertical de la base du mur de refend en fonction de sa rotation ....... 113

Figure 3.30 : Déplacement horizontal du sommet du mur de refend en fonction du temps ........ 115

Figure 3.31 : Ratio entre la charge q qui s'exerce dans le ressort à l'extrémité gauche de la
fondation et sa capacité portante ultime (qult) en fonction du déplacement vertical du
bord gauche de la fondation ................................................................................................. 116

Figure 3.32 : Détail des résultats observés lors de l’étude paramétrique portant sur le modèle
MR ........................................................................................................................................ 118

Figure 3.33 : Cisaillement maximum sur la hauteur du mur de refend ........................................ 120
xxii

Figure 3.34 : Moment maximum sur la hauteur du mur de refend .............................................. 121

Figure 3.35 : Déplacement horizontal maximum du mur de refend ............................................ 122

Figure 3.36 : Déformation maximale en compression de la fibre de béton Bcgs1 ......................... 122

Figure 3.37 : Déformation maximale en compression de la fibre de béton Bcds1 ......................... 123

Figure 3.38 : Déformation maximale en traction de la barre d'armature Acgs1............................. 123

Figure 3.39 : Déformation maximale en traction de la barre d'armature Acds1............................. 124

Figure 4.1 : Régions où ont été ressentis les deux séismes qui ont touché la région de
Nahanni en 1985 [Source : (Commission Géologique du Canada, 2008)] .......................... 129

Figure 4.2 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 270° – site 03 – Nahanni ..... 130

Figure 4.3 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 360° – site 03 – Nahanni ..... 131

Figure 4.4 : Emplacements des stations d’enregistrement actives lors du séisme du Saguenay
[(Commission Géologique du Canada, 2008)] ..................................................................... 132

Figure 4.5 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 063° – site 08 – Saguenay ... 133

Figure 4.6 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 333° – site 08 - Saguenay .... 133

Figure 4.7 : Directions d'enregistrement (x, y et z) des accélérogrammes et directions


principales (1, 2 et 3) ............................................................................................................ 135

Figure 4.8 : Directions d'enregistrement (x, y et z) des accélérogrammes et directions


principales (1, 2 et 3), dans le cas où la composante verticale du séisme est négligée ........ 135

Figure 4.9 : Principe de la décorrélation ...................................................................................... 137

Figure 4.10 : Spectres correspondant aux accélérogrammes bruts et aux accélérogrammes


principaux dans les deux directions horizontales – site 03 – Nahanni ................................. 138

Figure 4.11 : Spectres correspondant aux accélérogrammes bruts et aux accélérogrammes


principaux dans les deux directions principales horizontales – site 08 – Saguenay ............ 138

Figure 4.12 : Principe du modèle SHAKE2000 : a) modélisation des profils de sol b) courbes
développées par Seed et Idriss (1970) .................................................................................. 141
xxiii

Figure 4.13 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode APHA – site 03 – Nahanni : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP ............................................................................................ 143

Figure 4.14 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode APHA – site 08 – Saguenay : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP ............................................................................................ 144

Figure 4.15 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMA – site 03 – Nahanni : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP ............................................................................................ 148

Figure 4.16 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMA – site 08 – Saguenay : a)
profil de sol INF b) profil de sol SUP .................................................................................. 149

Figure 4.17 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMC – site 03 – Nahanni .................. 150

Figure 4.18 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMC – site 08 – Saguenay ................ 150

Figure 4.19 : Spectres des séismes artificiels retenus pour les analyses ...................................... 152

Figure 5.1 : Profil de chargement pour les analyses pushover ..................................................... 158

Figure 5.2 : Courbe V – δh typique [Adaptée de : (Applied Technology Council (ATC),


2009)] ................................................................................................................................... 159

Figure 5.3 : Analyse pushover du mur de refend M2 avec base fixe ........................................... 162

Figure 5.4 : Analyse pushover du mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour RdRo = 2,0 ............................................................................................. 162

Figure 5.5 : Analyse pushover du mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn ......................................................................................................... 162

Figure 5.6 : Analyse pushover du mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour RdRo = 5,6 ............................................................................................. 162
xxiv

Figure 5.7 : Évolution de la ductilité du système en fonction des conditions d'appuis et du


profil de sol, pour les deux profils de charges...................................................................... 164

Figure 5.8 : Évolution de la sur-résistance (Ω) du système en fonction des conditions


d'appuis et du profil de sol, pour les deux profils de charges .............................................. 164

Figure 5.9 : Déplacements initiaux des fondations pour chaque profil de sol (en mm)............... 166

Figure 5.10 : Évolution du nombre d’accélérogrammes faisant décoller le centre de la


fondation en fonction du niveau pour lequel elle a été dimensionnée, pour les deux
profils de sol ......................................................................................................................... 169

Figure 5.11 : Déplacement vertical maximum du centre de la fondation correspondant aux


50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximumale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF ..................... 170

Figure.5.12 : Déplacement vertical maximum du centre de la fondation correspondant aux


50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP .................... 170

Figure 5.13 : Déplacement vertical maximum de l’extrémité gauche de la fondation


correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF .... 171

Figure 5.14 : Déplacement vertical maximum de l’extrémité gauche de la fondation


correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP ... 171

Figure 5.15 : Déplacement vertical maximum de l’extrémité droite de la fondation


correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF .... 171

Figure 5.16 : Déplacement vertical maximum de l’extrémité droite de la fondation


correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP ... 171
xxv

Figure 5.17 : Ratio Q/Qult maximum à l’extrémité gauche de la fondation correspondant aux
50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF ..................... 174

Figure 5.18 : Ratio Q/Qult maximum à l’extrémité gauche de la fondation correspondant aux
50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP .................... 174

Figure 5.19 : Ratio Q/Qult maximum à l’extrémité droite de la fondation correspondant aux
50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF ..................... 175

Figure 5.20 : Ratio Q/Qult maximum à l’extrémité droite de la fondation correspondant aux
50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP .................... 175

Figure.5.21 : Tassement maximum au centre de la fondation correspondant aux 50ème, 84ème


percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles d’accélérogrammes,
pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF ....................................................... 175

Figure 5.22 : Tassement maximum au centre de la fondation correspondant aux 50ème, 84ème
percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles d’accélérogrammes,
pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP ...................................................... 175

Figure 5.23 : Tassement maximum de l’extrémité gauche de la fondation correspondant aux


50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF ..................... 176

Figure 5.24 : Tassement maximum de l’extrémité gauche de la fondation correspondant aux


50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP .................... 176

Figure 5.25 : Tassement maximum de l’extrémité droite de la fondation correspondant aux


50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF ..................... 176
xxvi

Figure 5.26 : Tassement maximum de l’extrémité droite de la fondation correspondant aux


50ème, 84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP .................... 176

Figure 5.27 : Déplacement au sommet du mur (%Htot) correspondant aux 50ème, 84ème
percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles de séismes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF .................................................................... 181

Figure 5.28 : Déplacement au sommet du mur (%Htot) correspondant aux 50ème, 84ème
percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles de séismes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP.................................................................... 181

Figure 5.29 : Moment à la base du mur (normalisés par Mn) correspondant aux 50ème, 84ème
percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles de séismes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF .................................................................... 182

Figure 5.30 : Moment à la base du mur (normalisés par Mn) correspondant aux 50ème, 84ème
percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles de séismes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP.................................................................... 182

Figure 5.31 : Cisaillement à la base du mur (normalisés par Vr) correspondant aux 50ème,
84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles de séismes,
pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF ....................................................... 182

Figure 5.32 : Cisaillement à la base du mur (normalisés par Vr) correspondant aux 50ème,
84ème percentiles et à la valeur maximale de chacun des deux ensembles de séismes,
pour les quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP ...................................................... 182

Figure 5.33 : Comparaison entre les valeurs maximales caractéristiques du mur de refend M2
enregistrées pendant le séisme de Nahanni (site 03) calibré selon les différentes
méthodes de calibration – Profil de sol INF ......................................................................... 187

Figure 5.34 : Comparaison entre les valeurs maximales caractéristiques du mur de refend M2
enregistrées pendant le séisme de Nahanni (site 03) calibré selon les différentes
méthodes de calibration – Profil de sol SUP ........................................................................ 187
xxvii

Figure 5.35 : Comparaison entre les valeurs maximales caractéristiques du mur de refend M2
enregistrées pendant le séisme de Saguenay (site 08) calibré selon les différentes
méthodes de calibration – Profil de sol INF ......................................................................... 188

Figure 5.36 : Comparaison entre les valeurs maximales caractéristiques du mur de refend M2
enregistrées pendant le séisme de Saguenay (site 08) calibré selon les différentes
méthodes de calibration – Profil de sol SUP ........................................................................ 188

Figure 5.37 : Analyse 3D unidirectionnelle : configurations du CM étudiées ............................. 192

Figure 5.38 : Analyse 3D bidirectionnelle : configurations du CM étudiées ............................... 193

Figure 5.39 : Déplacement au sommet du mur de refend M2 avec base fixe pour toutes les
analyses – Séisme 01 ............................................................................................................ 204

Figure 5.40 : Cisaillement à la base du mur de refend M2 avec base fixe pour toutes les
analyses – Séisme 01 ............................................................................................................ 204

Figure 5.41 : Moment à la base du mur de refend M2 avec base fixe pour toutes les analyses
– Séisme 01 .......................................................................................................................... 204

Figure 5.42 : Déplacement au sommet des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 –
Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle...................................... 205

Figure 5.43 : Cisaillement à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 –
Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle...................................... 205

Figure 5.44 : Moment à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 – Analyse
dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle .................................................... 205

Figure 5.45 : Déplacement au sommet des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 –
Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle........................................ 206

Figure 5.46 : Cisaillement à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 –
Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle........................................ 206

Figure 5.47 : Moment à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 – Analyse
dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle ...................................................... 206
xxviii

Figure 5.48 : Déplacement au sommet du mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF .............. 222

Figure 5.49 : Cisaillement à la base du mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF .............. 223

Figure 5.50 : Moment à la base du mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF .............. 223

Figure 5.51 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche de la fondation de M2


dimensionnée pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF .............. 223

Figure 5.52 : Déplacement vertical du centre de la fondation de M2 dimensionnée pour Mn,


pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF .................................................... 224

Figure 5.53 : Déplacement vertical de l’extrémité droite de la fondation de M2 dimensionnée


pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF ..................................... 224

Figure 5.54 : Déplacement au sommet des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
unidirectionnelle – Profil de sol INF .................................................................................... 225

Figure 5.55 : Cisaillement à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
unidirectionnelle – Profil de sol INF .................................................................................... 225

Figure 5.56 : Moment à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
unidirectionnelle – Profil de sol INF .................................................................................... 226

Figure 5.57 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche des fondations dimensionnées pour
Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle –
Profil de sol INF ................................................................................................................... 226

Figure 5.58 : Déplacement vertical du centre des fondations dimensionnées pour Mn –


Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle – Profil
de sol INF ............................................................................................................................. 227
xxix

Figure 5.59 : Déplacement vertical de l’extrémité droite des fondations dimensionnées pour
Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle –
Profil de sol INF ................................................................................................................... 227

Figure 5.60 : Déplacement au sommet des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
bidirectionnelle – Profil de sol INF ...................................................................................... 228

Figure 5.61 : Cisaillement à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
bidirectionnelle – Profil de sol INF ...................................................................................... 228

Figure 5.62 : Moment à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
bidirectionnelle – Profil de sol INF ...................................................................................... 229

Figure 5.63 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche des fondations dimensionnées pour
Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle –
Profil de sol INF ................................................................................................................... 229

Figure 5.64 : Déplacement vertical du centre des fondations dimensionnées pour Mn –


Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle – Profil de
sol INF .................................................................................................................................. 230

Figure 5.65 : Déplacement vertical de l’extrémité droite des fondations dimensionnées pour
Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle –
Profil de sol INF ................................................................................................................... 230

Figure 5.66 : Comparaison entre les valeurs maximales de Mf, Vf, δh, δvg, δvc et δvd pour le
mur de refend M2 avec base fixe et le mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn, obtenues des analyses 2D, 2D amplifiée, 3D unidirectionnelle
et 3D bidirectionnelle – Séisme 01 – Profil de sol INF ....................................................... 233

Figure 5.67 : Comparaison entre les valeurs maximales de Mf, Vf, δh, δvg, δvc et δvd pour le
mur de refend M2 avec base fixe et le mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn, obtenues des analyses 2D, 2D amplifiée, 3D unidirectionnelle
et 3D bidirectionnelle – Séisme 02 – Profil de sol INF ....................................................... 234
xxx

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

A Aire tributaire; surface de contact de la fondation avec le sol

Acv Surface de la section de béton résistant au cisaillement

Aeq Aire des éléments « poutre » représentant le mur de refend

Af Aire des éléments « poutre » représentant la fondation

Ag Aire de la section brute

ai(t) Composante d’un séisme enregistrée par un sismographe selon son axe i

a

t Valeur moyenne de l’accélérogramme selon la direction i, sur la durée td

APH Accélération de pointe horizontale (PGA)

As Aire des barres d’armature

Av Aire des barres d’armature de cisaillement

a0 Coefficient pour le calcul de kz, k  , Cz et Cθy

B Largeur de la fondation

B Largeur de la face comprimée de la section du mur de refend

bc Largeur du noyau de béton confiné

bw Largeur du mur de refend

Bx Rapport au niveau x de la structure qui détermine la sensibilité à la torsion

C Matrice d’amortissement
xxxi

C Distance entre la fibre la plus comprimée de la section du mur de refend et l’axe


neutre ; contrainte de cohésion; cohésion du sol

Cd Ratio entre la force de succion maximale et qult (matériau QzSimple1)

Cf Coefficient fonction de la forme et de la flexibilité de la fondation

Cr Ratio q  ⁄q  (matériau QzSimple1)

C
 Paramètre traduisant à la fois le déficit de rigidité rotationnelle du système et le
couplage entre la rigidité verticale et la rigidité rotationnelle

crad Amortissement radial dans le sol (matériau QzSimple1)

Crad z Amortissement associé au mode de translation verticale de la fondation par ressort

Crad θy Amortissement associé au mode de basculement de la fondation par ressort

ct Distance entre la fibre la plus tendue et le centre de gravité de la section

Cz Amortissement radial global associé au mode de translation verticale de la


fondation

cz Amortissement radial surfacique associé à l’amortissement Cz

c Coefficient pour le calcul de Cz

Cθy Amortissement radial global associé au mode de basculement de la fondation

cθy Amortissement radial surfacique associé à l’amortissement Cθy

c
 Coefficient pour le calcul de Cθy

D Distance entre la fibre la plus comprimé et le centre de gravité de la zone des


barres d’armature longitudinales tendues; débord de la fondation

dB Débord de la fondation dans la direction transversale


xxxii

db Diamètre des barres d’armature

Dépic Distance entre la station d’enregistrement et l’épicentre

dL Débord de la fondation dans la direction longitudinale

dlig Diamètre des ligatures

DnX, DnY Dimensions en plan du bâtiment dans les directions X et Y

dv Hauteur effective de cisaillement

D0 Taux d’amortissement dans le sol

E Modules d’Young statique du sol

E’ Modules d’Young dynamique du sol

E Excentricité de la charge axiale

Ec Module élastique du béton armé

Ect Module du béton tenant compte du raidissement en tension

eend Espacement entre les ressorts des zones d’extrémité de la fondation

Eeq Module élastique des éléments « poutre » représentant le mur de refend

Ef Module élastique des éléments « poutre » représentant la fondation

emid Espacement entre les ressorts de la zone centrale de la fondation

Es Module élastique de l’acier d’armature

F Force sismique à chaque étage de la structure

Fa Coefficient d’accélération pour le site considéré


xxxiii

f Résistance en compression du béton armé

fct Résistance maximale en traction du béton

f
 Résistance ultime en compression du béton armé

FMFSE Force sismique latérale

Fr Facteur de réduction de la charge vive

fu Résistance ultime de l’acier d’armature

Fv Coefficient de vitesse pour le site considéré

fy Limite élastique de l’acier d’armature

G Module de cisaillement

Gmax Module de cisaillement dynamique du sol

H Hauteur de la fondation

hn Hauteur du bâtiment

hrotule Hauteur de la rotule plastique

hw Hauteur du mur de refend (également noté Htot)

Icr Inertie correspondant au début de la fissuration de la fondation

IE Coefficient de risque sismique du bâtiment

Ieq Inertie des éléments « poutre » représentant le mur de refend

If Inertie des éléments « poutre » représentant la fondation

Ig Inertie de la section brute de la fondation


xxxiv

Iy Moment d’inertie de la surface de contact sol – fondation par rapport à y

K0 Matrice de rigidité initiale

Kend Rigidité des ressorts des zones d’extrémité de la fondation

kend Rigidité surfacique des zones d’extrémité de la fondation

Kend ext Rigidité des ressorts à chaque extrémité de la fondation

kfar Facteur tiré des travaux expérimentaux de Vijayvergiya (1977)

Kin Rigidité élastique initiale de l’élément élastique (matériau QzSimple1)

Kmid Rigidité des ressorts de la partie centrale de la fondation

kmid Rigidité surfacique de la zone centrale de la fondation

Kr Facteur de résistance

Kz Rigidité statique globale liée au mode de translation verticale de la fondation

K  Rigidité dynamique globale liée au mode de translation verticale de la fondation

kz Rigidité surfacique associée à la rigidité Kz

k  Paramètre pour passer de Kz à K 

Kθy Rigidité statique globale liée au mode de basculement de la fondation

K  Rigidité dynamique globale liée au mode de basculement de la fondation

kθy Rigidité surfacique associée à la rigidité Kθy

k  Paramètre pour passer de Kθy à K 

L Longueur de la fondation
xxxv

ld Longueur de développement des barres d’armature

Le Longueur efficace de la fondation

Lend Longueur des zones d’extrémités de la fondation

Lmid Longueur de la zone centrale de la fondation

lu Hauteur inter-étage

lw Longueur du mur de refend

M Matrice de masse

Mcr Moment de fissuration

Mdec. Moment à la base du mur de refend correspondant à l’initiation du décollement de


la fondation

Mdes Moment de renversement à considérer pour déterminer la section d’armature du


mur de refend hors de la rotule plastique

Mf Moment de renversement s’exerçant sur le mur de refend

Mmax Moment maximum à la base du mur de refend

Mn Résistance nominale en flexion pour le moment de renversement de la section du


mur de refend

Mp Résistance probable en flexion pour le moment de renversement de la section du


mur de refend

Mr Résistance pondérée en flexion pour le moment de renversement de la section du


mur de refend

Mr fondation Résistance pondérée en flexion de la fondation


xxxvi

MR Rapport de masse

Mv Facteur pour tenir compte de l’influence des modes supérieurs sur le cisaillement
à la base de la structure

Mw Échelle de magnitude du moment sismique

mx Masse à l’étage x de la structure

My Moment à la base du mur de refend correspondant au début de la plastification

N Charge de compression non pondérée agissant de façon permanente


perpendiculairement au plan de cisaillement; Nombre d’étages du mur de refend

N60 indice de pénétration standard moyen

Nc Terme de cohésion

Nend Nombre de ressorts dans les zones d’extrémité de la fondation

Nmid Nombre de ressorts dans la zone centrale de la fondation

Nq Terme de profondeur

Nγ Terme de surface

Pf Charge axiale

P0 Charge axiale due au poids propre de la fondation

qe Pression due aux efforts repris par la fondation

qf Pression maximale exercée par la fondation sur le sol

qs Contrainte verticale due au poids des terres autour de la fondation

qult Capacité portante ultime du sol


xxxvii

q0 Pression due au poids propre de la fondation; Charge qui correspond à la première


plastification du sol (matériau QzSimple1)

R Facteur de modification de force

R Facteur d’écrouissage de l’acier d’armature

Rd Coefficient de modification de force lié à la ductilité de la structure

Ro Coefficient de modification de force lié à la sur-résistance de la structure

Ry Facteur pour tenir compte des caractéristiques réelles de l’acier d’armature

S Espacement entre les barres d’armature; tassement de la fondation

S(Ta) Accélération spectrale de calcul pour la période du mode fondamental de vibration

Sa(Ta) Accélération spectrale avec un amortissement de 5%, estimée pour une période de
retour de 2 500 ans

Sa1 Spectre de pseudo-accélérations selon la direction principale horizontale majeure

Sa2 Spectre de pseudo-accélérations selon la direction principale horizontale mineure

si Tassement immédiat

Sc, Sq et Sγ Facteurs de forme

sc Tassement de consolidation

ss Tassement de consolidation secondaire

Ta Période du mode fondamental de vibration de la structure

Ta empirique Période de vibration empirique de la structure

td Durée de l’accélérogramme
xxxviii

Tinf. 5% Instant où 5% de l’énergie totale du signal est atteinte

TP Capacité de succion du sol

Tsup. 95% Instant où 95% de l’énergie totale du signal est atteinte

V Force sismique latérale minimale à la base de la structure

Vc Résistance au cisaillement fournie par le béton

Vd Force sismique latérale de calcul à la base de la structure

Vdes Cisaillement de conception de la section du mur de refend

Ve Force sismique latérale élastique à la base de la structure

Vf Cisaillement s’exerçant sur le mur de refend

VLa Vitesse de Lysmer

Vmax Cisaillement maximum à la base du mur de refend pendant les analyses pushover

VPH Vitesse de pointe horizontale (PGV)

Vr Résistance de la section du mur de refend pour le cisaillement

Vr fondation Résistance de la section de la fondation pour le cisaillement

Vr joint Résistance au cisaillement au niveau des joints de construction

Vs Résistance au cisaillement fournie par les barres d’armature

vs Vitesses des ondes de cisaillement

W Poids sismique

Zm Paramètre traduisant la dégradation de la résistance du béton pour des


déformations supérieures à ε
xxxix

z0 Déplacement pour lequel survient la plastification (matériau QzSimple1)

z50 Déplacement pour lequel 50% de qult est mobilisée (matériau QzSimple1)

αf Ratio d’inertie de la fondation, égal à Icr/Ig

αT Facteur d’amplification due à la torsion

αw Facteur de réduction utilisé pour obtenir les propriétés de rigidité effective de la


section du mur de refend

Β Facteur pour tenir compte de la résistance en cisaillement du béton armé fissuré

γc Poids volumique du béton armé

γf Ratio entre Mr de la section du mur de refend au sommet de la rotule plastique et


Mf à reprendre également au sommet de la rotule plastique

γt Masse volumique totale du sol

γw Facteur de sur-résistance égal au rapport entre Mn base de la section et Mf qui


s’exerce au niveau de la section

δave Déplacement moyen aux extrémités de chaque étage de la structure

δh Déplacement horizontal au sommet du mur de refend

δh ult Déplacement au sommet du mur de refend correspondant à 80% de Vmax

δh y Déplacement au sommet du mur de refend correspondant au début de la


plastification

δmax Déplacement maximum aux extrémités de chaque étage de la structure

δv Déplacement vertical de la fondation


xl

ε Déformation en compression du béton armé correspondant à f

εct Déformation pour laquelle survient la fissuration du béton en tension

ε Déformation maximale au niveau de la fibre la plus comprimée de la section du


mur de refend

εu Déformation ultime de l’acier d’armature

εy Déformation axiale dans les barres d’armature

Θ Angle d’inclinaison des contraintes diagonales de compression par rapport à l’axe


longitudinal de la section du mur de refend

 Angle de frottement interne du sol

θic Capacité en rotation de la section du mur de refend

θid Rotation inélastique de la section du mur de refend

θprinc. Angle de rotation des accélérogrammes bruts pour obtenir les accélérogrammes
principaux

Κ Paramètre traduisant le degré de confinement du béton

Λ Facteur pour tenir compte de la faible densité éventuelle du béton

Μ Coefficient de friction

µT Ductilité du système mur – fondation

Ν Coefficient de Poisson

ξi Taux d’amortissement associé au mode i.

Ρ Ratio d’armature, égal à As/bd


xli

ρh Ratio des spectres horizontaux correspondant aux accélérogrammes principaux

ρij Facteur de corrélation entre les deux composantes horizontales d’un séisme

ρs ratio entre le volume d’armature transversale de confinement et le volume de


béton confiné

ρv Ratio d’armature de cisaillement

σ Contrainte axiale dans le béton

σii Variance de l’accélérogramme enregistré selon la direction i

σy Contrainte axiale dans les barres d’armature

 Coefficient de résistance du béton

 Coefficient de résistance de l’acier d’armature

!,# Déplacement horizontal au niveau x du mur correspondant à son mode


fondamental

Ω Sur-résistance du système mur – fondation

Ω Pulsation de la sollicitation

ωi Pulsation du mode de vibration i


xlii

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I ANALYSE DU BÂTIMENT……………………….……………………... 250

CARACTÉRISTIQUES GÉOTECHNIQUES POUR L’ÎLE DE


ANNEXE II
MONTRÉAL……………………………………………………….……… 261

ANNEXE III VALIDATION DU MODÈLE ISS……………………………………...… 266

ANNEXE IV SÉLECTION ET CALIBRATION DES ACCÉLÉROGRAMMES…….... 280

ANNEXE V ANALYSES ET RÉSULTATS………………………………………….... 291


1

INTRODUCTION

1.1 Problématique

Lors de missions post-sismiques, il a été observé à plusieurs reprises que certaines structures aux
formes élancées se sont étonnement bien comportées pendant des séismes de forte magnitude
(Psycharis, 1981). Ces missions ont tout d’abord mis en évidence que la souplesse du sol a
permis aux fondations de décoller, augmentant ainsi les périodes de vibration des structures pour
les conduire vers une zone plus favorable du spectre de réponse. Elles ont ensuite prouvé que les
non-linéarités générées à l’interface sol – fondation et dans le sol ont joué un rôle important.

Aujourd’hui, les chercheurs s’accordent sur le fait que les mécanismes couplés du décollement
des fondations et de la plastification du sol tendent à isoler la structure vis-à-vis du mouvement
incident et permettent une dissipation de l’énergie sismique, ce qui a pour effet de limiter les
efforts dans les structures. Par contre, ces non-linéarités génèrent des déplacements relativement
élevés qui peuvent conduire, dans certains cas, à la mise hors service des ouvrages, soit par
rupture des fondations, soit par incapacité des structures à résister à de tels déplacements.

Malgré les observations des effets bénéfiques du décollement des fondations sur le comportement
global des structures sous chargement sismique, les normes canadiennes ne permettaient pas,
jusqu’à récemment, ce type de comportement. L’édition 1995 du Code National du Bâtiment du
Canada (CNBC) (CNRC, 1995) exigeait en effet que la résistance en flexion des fondations soit
supérieure à la résistance nominale en flexion des sections de murs afin de s’assurer que les
dommages ne surviennent pas au niveau de la fondation. Selon les exigences de la norme
canadienne de béton A23.3-M95 (Association canadienne du ciment, 1995), il n’était cependant
pas nécessaire de dimensionner les fondations superficielles pour des efforts supérieurs aux
efforts élastiques divisés par un facteur de 1,3. Cette réduction permettait de tenir compte de la
dissipation d’énergie sismique au niveau de la fondation lorsque celle-ci bascule. Au début des
années 2000, Anderson (2003) a mené une série d’analyses temporelles dynamiques non-linéaires
sur des murs de refend en béton armé de diverses hauteurs reposant sur des fondations
superficielles pouvant basculer. Ces travaux ont confirmé que si le décollement des semelles de
fondation est permis, leurs dimensions peuvent être réduites comparativement à ce qui était
2

requis dans le CNBC 1995. Il a démontré que les déplacements horizontaux de structures de sept,
quinze et trente étages, reposant sur des fondations dimensionnées avec un facteur de
modification des efforts sismiques, R, égal à 2,0, demeurent presque inchangés comparativement
à ceux obtenus lorsque les mêmes murs sont encastrés à leur base. Par contre, l’utilisation d’un
facteur R plus élevé peut conduire à un comportement du mur qui ne soit pas compatible avec les
exigences de conception. Sur la base de cette étude, l’édition 2005 du Code National du Bâtiment
du Canada (CNRC, 2005) permet maintenant d’avoir recours au basculement des fondations
comme mécanisme de dissipation d’énergie sismique, en limitant les efforts de conception des
fondations aux efforts dus aux charges sismiques élastiques divisées par un facteur combiné de
modification RdRo égal à 2,0. Cette étude était cependant limitée à des structures localisées à
Vancouver, C-B, dans l’ouest du Canada, région qui présente des conditions tectoniques et
géotechniques très spécifiques et surtout très différentes de celles des régions de l’est du Canada,
caractérisées par des séismes riches en haute fréquence. L’étude était aussi basée sur un modèle
simplifié de mur de refend élastique et linéaire, reposant sur une fondation représentée par une
modélisation de type Winkler où les ressorts sont supposés élastiques et sans aucune résistance en
traction. Aucun amortissement visqueux ni radial n’avait été introduit dans la fondation, ce qui
rendait probablement l’étude conservatrice.

Dans le cadre de sa maîtrise à l’École Polytechnique de Montréal, Kamèche (2009) a développé


un outil d’analyse qui permet de reproduire le phénomène de basculement des fondations. Il l’a
ensuite utilisé pour réaliser une étude paramétrique visant à étudier le basculement des murs de
refend en béton armé situés à l’est et à l’ouest du Canada. Dans son modèle, les murs de refend
sont représentés par des structures élastiques et linéaires qui se comportent essentiellement
comme des systèmes à deux degrés de degré de liberté et qui reposent sur des fondations
supposées infiniment rigides et représentées par une modélisation de type Winkler. Trois murs de
refend de cinq, dix et vingt étages, situés à Montréal et Vancouver, ainsi que leurs fondations, ont
été dimensionnés selon les exigences du CNBC 2005 pour divers facteurs de modification des
charges sismiques. Leur réponse a été évaluée en utilisant des analyses dynamiques temporelles
élastiques. Cette étude a montré que le décollement des fondations peut avoir un effet important
sur le comportement sismique des structures : il peut conduire à la réduction des déformations
dans les structures ainsi qu’à la réduction du déplacement latéral total, dépendamment des
caractéristiques des bâtiments et de l’excitation. Le décollement des fondations a plus d’effets sur
3

les déplacements latéraux à l’Ouest qu’à l’Est. Les résultats ont même mis en évidence le fait
que, dans les régions de l’est du Canada, le déplacement latéral maximum peut être réduit à
mesure que les dimensions des fondations diminuent. À la vue de ces résultats, Kamèche arrive à
la conclusion qu’il serait possible d’augmenter le facteur de réduction des efforts pour la
conception des semelles de fondation dimensionnées selon les exigences du Code National du
Bâtiment du Canada et de la norme canadienne de béton puisque cela permettrait de réduire les
dimensions des semelles de fondation, sans pour autant nuire au comportement global des murs.

1.2 Objectifs et méthodologie

L’objectif principal de ce mémoire de maîtrise est d’étudier l’influence du décollement des


fondations sur le comportement sismique de murs de refend en béton armé utilisés dans un
bâtiment multi-étagé situé dans l’est du Canada.

Afin d’atteindre cet objectif, nous avons dimensionné le système de résistance aux forces
sismiques (SRFS) d’un bâtiment de dix étages en béton armé, situé à Montréal, QC, et localisé
sur un site de catégorie C. Les six murs de refend supposés ductiles et composant le SRFS ont été
conçus selon les exigences du CNBC 2005 et de la norme CSA A23.3-04. Les fondations des
murs ont été dimensionnées pour divers niveaux de charges latérales afin de pouvoir étudier
l’influence de leur basculement sur le comportement des murs. Elles ont été conçues pour : 1) des
efforts correspondant aux charges sismiques élastiques divisées par un facteur RdRo de 2,0, soit
les efforts maximums à considérer pour leur dimensionnement selon le CNBC 2005, 2) selon une
approche de conception par capacité, c'est-à-dire pour des efforts correspondant à la résistance
nominale en flexion des murs à leur base; et 3) pour des efforts correspondant aux charges
sismiques élastiques divisées par un facteur RdRo égal à 5,6.

Nous avons ensuite développé un modèle basé sur la méthode proposée par l’ATC-40 (Applied
Technology Council (ATC), 1996) pour tenir compte de l’interaction entre le sol et la structure.
Le modèle permet de tenir compte du décollement des fondations ainsi que de la plastification du
sol à mesure que les cycles de chargement – déchargement se succèdent. Ce modèle a été validé à
l’aide d’une étude paramétrique couvrant les différents paramètres influençant le comportement
des fondations superficielles. Le comportement non-linéaire en flexion des murs de refend a été
représenté à l’aide de modèles multifibres.
4

Avant de mener les analyses dynamiques, une sélection d’accélérogrammes pertinents a été faite.
Nous avons choisi d’étudier tout d’abord le comportement sismique du bâtiment en considérant
des accélérogrammes enregistrés pendant des séismes historiques intra-plaques majeurs survenus
au Canada. Ces accélérogrammes ont été calibrés selon différentes méthodes afin de les rendre
compatibles avec le spectre du CNBC 2005 pour un site de catégorie C, à Montréal. Des séismes
artificiels également compatibles avec le spectre du CNBC 2005 ont été retenus. Seuls les
mouvements sismiques horizontaux ont été considérés afin de simplifier les analyses et
l’interprétation des résultats.

Pour finir, nous avons réalisé des analyses statiques incrémentales non-linéaires 2D et des
analyses dynamiques temporelles non-linéaires 2D d’un des murs de refend du bâtiment. Des
analyses dynamiques temporelles non-linéaires 3D ont aussi été effectuées sur le bâtiment au
complet. Les résultats des analyses non-linéaires temporelles 2D du mur de refend soumis à tous
les accélérogrammes retenus ont permis d’examiner le comportement sismique des murs de
refend avec fondation basculante situé à l’est du Canada et d’évaluer la pertinence des exigences
du CNBC 2005 quant à la conception des fondations. Ces analyses ont également permis de
suggérer des méthodes de calibration des séismes historiques afin de les rendre compatibles avec
un spectre cible. Une étude détaillée du comportement du mur de refend soumis à deux
accélérogrammes historiques lors des analyses temporelles 2D et 3D a permis de mieux
comprendre l’interaction qui existe entre les murs de refend lorsque le phénomène de
basculement survient et de valider le recours aux analyses 2D pour prédire le comportement
sismique de murs dans un bâtiment 3D.

1.3 Organisation du mémoire

Après avoir défini la problématique et les objectifs de cette étude, ainsi que la méthodologie pour
y répondre, nous présentons dans le deuxième chapitre une revue de littérature des études
antérieures menées sur le phénomène de basculement des fondations ainsi qu’une description de
la façon dont l’interaction sol – structure est prise en compte dans les codes de construction nord-
américains. Ce chapitre est également l’occasion de présenter les exigences du CNBC 2005 ainsi
que celles de la norme CSA A23.3-04 pour la conception parasismique des murs de refend
5

ductiles en béton armé. Une introduction au logiciel d’analyse OpenSees, utilisé dans ce projet, y
est également faite.

Le troisième chapitre commence par une description des caractéristiques du bâtiment en béton
armé étudié dans ce projet. Le dimensionnement des murs de refend composant le SRFS du
bâtiment ainsi que celui des fondations est ensuite présenté.

Le quatrième chapitre explicite les détails de la modélisation utilisée pour représenter, d’une part,
le phénomène d’interaction sol – structure et, d’autre part, le comportement des murs de refend.

Le cinquième chapitre présente, dans un premier temps, les accélérogrammes historiques qui ont
été retenus pour les analyses ainsi que les différentes méthodes de calibration utilisées pour
rendre leur spectre d’accélération compatible avec celui du CNBC 2005 pour un site de catégorie
C, à Montréal. On décrit aussi dans le chapitre les accélérogrammes artificiels qui ont été retenus
pour les analyses dynamiques.

Le sixième chapitre présente les résultats des analyses statiques incrémentales non-linéaires 2D
de même que les analyses dynamiques temporelles non-linéaires 2D et 3D qui ont été menées sur
un des murs de refend (analyses 2D) ainsi que sur le bâtiment au complet (analyses 3D). Les
résultats des analyses dynamiques temporelles 2D du mur de refend soumis à tous les
accélérogrammes décrits au cinquième chapitre y sont présentés. Le comportement du mur de
refend soumis à deux accélérogrammes historiques, lors d’analyses 2D et 3D y est également
présenté.

Enfin, le dernier chapitre résume les résultats de cette étude et propose une réponse à la
problématique. On y propose aussi quelques recommandations concernant d’éventuels projets de
recherche futurs portant sur la même thématique.
6

CHAPITRE 1 REVUE DE LITTÉRATURE

Ce chapitre présente une revue de littérature des éléments nécessaires à la compréhension et au


développement de la problématique. La section 1.1 présente tout d’abord la façon dont
l’interaction sol – structure est prise en compte dans les codes de construction nord-américains.
Un résumé d’études antérieures pertinentes sur le soulèvement des fondations superficielles est
également exposé dans cette section. La section 1.2 présente ensuite les clauses du CNBC 2005
ainsi que celles de la norme CSA A23.3-04 à respecter pour la conception parasismique des
structures en béton armé. Un résumé d’études expérimentales menées sur l’amortissement dans
les structures en béton armé est également présenté. Finalement, la section 1.3 introduit le logiciel
OpenSees utilisé dans ce projet de maîtrise pour mener les analyses dynamiques.

1.1 Interaction sol-structure


1.1.1 Interaction sol-structure dans les codes de construction

Dans la majorité des codes de construction actuels, les charges sismiques de conception à
considérer pour dimensionner les structures sont calculées en négligeant l’interaction sol –
structure (ISS) ; la réponse dynamique est obtenue en supposant qu’elles sont encastrées à leur
base. Cette hypothèse a été adoptée par les codes sur la conviction que l’ISS joue un rôle toujours
favorable en diminuant les forces d’inertie agissant sur les structures. Ce postulat s’avère exact
pour la majorité des bâtiments et des environnements sismiques mais il conduit à des
dimensionnements souvent trop conservateurs et qui ne s’inscrivent pas dans l’approche de
conception sismique par performance. De plus, des observations post-séismes ont mis en
évidence que l’ISS pouvait être préjudiciable pour certains édifices construits sur des sols non-
conventionnels (Gazetas & Mylonakis, 1998). Dans le but d’optimiser le dimensionnement des
bâtiments ou de prédire, de façon plus réaliste, leurs comportements sismiques, les codes de
constructions internationaux commencent à introduire des clauses permettant de tenir compte de
l’ISS dans la phase de conception.

Le Code National du Bâtiment du Canada 2005 (CNRC, 2005) suppose que les bâtiments
reposent sur des sols stables et résistants (sites de catégorie C). Cependant, il reconnait que, dans
la plupart des cas, les édifices sont construits sur des fondations flexibles et que l’ISS modifie
7

leurs caractéristiques dynamiques. Tout d’abord, les périodes naturelles de vibration des
structures, incluant les fondations, sont plus élevées. Ensuite, l’amortissement est plus important.
Enfin, l’ISS peut modifier le signal sismique incident ainsi que la réponse de la structure. Sa prise
en compte tend à réduire les efforts se développant dans la structure mais l’augmentation de la
flexibilité de cette dernière conduit à une augmentation des déplacements. C’est pour cette raison
que le CNBC 2005 conseille de tenir compte de l’ISS lors de l’étude de structures non-
conventionnelles. Une analyse détaillée du problème peut être menée en utilisant des méthodes
basées sur les éléments finis.

Pour ce qui est de la conception des fondations, le CNBC 2005 stipule que, dans le cas où le
soulèvement des fondations est utilisé comme mécanisme de dissipation d’énergie sismique, les
efforts de conception n’ont pas besoin d’être supérieurs à ceux correspondant à R % R & ⁄2 fois ceux
obtenus d’une analyse dynamique modale ou d’une analyse statique équivalente.

Bien que le CNBC 2005 reconnaissance l’influence de l’ISS sur le comportement des structures,
aucune procédure n’est explicitement présentée afin d’en tenir compte lors d’analyses
dynamiques.

Contrairement au CNBC 2005, l’ATC-40 (Applied Technology Council (ATC), 1996) et le


FEMA 356 (American Society of Civil Engineers (ASCE), 2000) proposent une méthode
simplifiée pour tenir compte de l’ISS : la rigidité de l’interface sol – structure et les non-linéarités
associées au soulèvement des fondations sont représentées à l’aide d’une modélisation de type
Winkler. La méthode est illustrée à la figure 1.1.

Soit kz et kθy (équations [1.1] et [1.2]), les rigidités surfaciques associées aux rigidités verticale
(Kz) et rotationnelle (Kθy), calculées à l’aide des formules proposées par Gazetas (1991) et
résumées dans le tableau 1.1.
K
k (
BL
[1.1]

K 
k  (
I
[1.2]

Si la différence entre kz et kθy est faible, les deux normes conseillent d’utiliser la rigidité
surfacique la plus grande. Dans le cas contraire (rigidités surfaciques kz et kθy fortement
couplées), elles proposent d’avoir recours à une distribution non uniforme de la rigidité verticale
8

des ressorts. La fondation se retrouve alors divisée en deux régions : une zone à chaque extrémité
de la fondation pour modéliser l’effet de la rigidité rotationnelle et une zone centrale à laquelle
est associée la rigidité verticale. Pour le calcul de la rigidité surfacique de la zone centrale (kmid),
la fondation est supposée comme étant infiniment longue (le rapport L/B tend vers l’infini). Cette
condition, introduite dans l’équation [1.1], permet d’obtenir l’expression de kmid (équation [1.3]).
0,73G,2#
k ,-% (
1 4 ν B
[1.3]

Où ν est le coefficient de Poisson du sol et Gmax est son module de cisaillement dynamique. Pour
ce qui est de la rigidité surfacique des zones d’extrémités (kend), les deux normes supposent que
leur longueur vaut B/6. Cette condition, introduite dans l’équation [1.1], permet d’obtenir
l’expression de kend (équation [1.4]).
6,83G,2#
k 67% (
1 4 ν B
[1.4]

Finalement, cette variation de la rigidité le long de la fondation procure implicitement au système


une rigidité rotationnelle. En plus de cette variation de la rigidité verticale, le long de la
fondation, les deux normes conseillent de rapprocher les ressorts dans les zones d’extrémité dans
le cas où les systèmes étudiés sont fortement dominés par le basculement des fondations.
9

Figure 1.1 : Méthode simplifiée proposée dans le FEMA 356 et dans l’ATC-40 pour représenter
l’interaction sol-structure [Source : (American Society of Civil Engineers (ASCE), 2000)]
10

Tableau 1.1 : Équations proposées dans le FEMA 356 pour le calcul des constantes de rigidité
des ressorts élastiques pour des semelles rigides [Source : (American Society of Civil Engineers
(ASCE), 2000)]

1.1.2 Études antérieures sur le soulèvement des fondations superficielles


À l’instar de la méthode proposée par l’ATC-40 ou le FEMA 356, la façon la plus populaire de
modéliser le phénomène d’ISS est sans aucun doute celle qui repose sur l’approche introduite par
Winkler (1867) : le sol peut être représenté par un nombre fini de ressorts suffisamment
rapprochés et indépendants les uns des autres. De nombreuses publications dans la littérature
scientifique décrivent diverses méthodes utilisées pour modéliser le basculement de fondations
superficielles reposant sur un sol élastique ou inélastique. Une description de certaines de ces
publications est faite dans cette section.
11

Housner (1963) a été le premier à s’intéresser au phénomène de basculement des fondations après
avoir observé que des châteaux d’eau avaient résisté aux forts séismes ayant frappé le Chili en
mai 1960 alors que certaines structures en béton armé avaient été fortement endommagées.
Étudiant le comportement d’un bloc rigide reposant sur un sol également rigide, il a développé
des équations analytiques permettant d’évaluer la dissipation d’énergie cinétique qui survient
pendant les cycles de basculement du bloc. Il a ensuite utilisé ces équations pour évaluer la
stabilité du bloc rigide soumis à divers chargements dynamiques. Il est arrivé à la conclusion,
d’une part, que le basculement des fondations peut améliorer le comportement sismique des
structures et, d’autre part, qu’il existe un facteur d’échelle qui fait que certaines structures
peuvent ne pas basculer sous chargement sismique alors que d’autres moins élevées le peuvent.

Meek (1975) a étudié le comportement sismique d’un système flexible à un degré de liberté
attaché à une fondation superficielle, rigide et sans masse, pouvant basculer. La fondation repose
sur un sol indéformable n’ayant aucune résistance en traction afin de permettre à la fondation de
se soulever. L’étude analytique de ce système a permis d’identifier deux effets du soulèvement
des fondations sur le comportement de la structure : le basculement des fondations permet de
réduire les déformations maximales en cisaillement comparativement aux déformations obtenues
lorsque la structure est encastrée à sa base. Par contre, l’impact de la fondation sur le sol après
chaque cycle de basculement génère des contraintes dynamiques dans la structure et dans la
fondation qui peuvent conduire à la rupture. Par la suite, Meek (1978) a développé des équations
permettant de décrire le comportement dynamique du noyau central d’un bâtiment multi-étagé
dont la fondation repose sur un sol infiniment rigide n’ayant aucune résistance en traction.
Considérant l’exemple d’un bâtiment de 10 étages soumis à un séisme, la résolution des
équations a permis de mettre en évidence que le basculement de la fondation peut conduire à une
importante réduction du moment de renversement et du cisaillement à la base du noyau central.
Cette réduction des efforts s’accompagne cependant d’une augmentation des déplacements.
Comme lors de l’étude du système à un seul degré de liberté, Meek est arrivé à la conclusion que
l’impact de la fondation sur le sol après chaque cycle de basculement génère des contraintes
dynamiques dans le noyau et dans le sol. Ces contraintes, peu préjudiciables pour le noyau,
peuvent engendrer des problèmes géotechniques majeurs comme, par exemple, la liquéfaction du
sol sous la fondation.
12

Psycharis et Jennings (1983) ont étudié le comportement dynamique d’un bloc rigide reposant sur
une fondation flexible pouvant ainsi basculer. Deux modèles de fondation ont été testés : un
premier modèle où la fondation est représentée par un nombre discret de ressorts verticaux,
placés en parallèle avec des amortisseurs visqueux et un deuxième modèle où seulement deux
ressorts sont utilisés (un à chaque extrémité du bloc), toujours placés en parallèle avec des
amortisseurs visqueux. À partir des équations décrivant le comportement dynamique du bloc
reposant sur les deux modèles de fondation, ils ont tout d’abord développé des relations
d’équivalence entre les équations associées aux deux modèles afin de pouvoir représenter, à
l’aide du modèle avec deux ressorts, le même comportement qui celui obtenu avec la
modélisation de type Winkler. Considérant par la suite le modèle avec deux ressorts, ils sont
arrivés aux conclusions suivantes : tout d’abord, le comportement dynamique du bloc pouvant
basculer est non-linéaire mais sa réponse peut néanmoins être décomposée en une séquence de
réponses linéaires. Ensuite, plus le soulèvement du bloc est important, plus la période de
basculement est grande. Pour des mouvements de grandes amplitudes, cette augmentation est
essentiellement proportionnelle à l’amplitude de l’excitation. D’autre part, le basculement du bloc
entraîne une vibration verticale du bloc lorsque celui-ci est excité horizontalement. Enfin, les
études menées n’ont pas permis de mettre clairement en évidence l’impact bénéfique du
soulèvement des fondations pour la structure ; cela dépend des paramètres du système ainsi que
des caractéristiques de l’excitation. Par la suite, Psycharis (1983) a étudié le comportement
dynamique d’un système à plusieurs degrés de liberté reposant sur une fondation pouvant
basculer. Le sol sous la fondation est représenté par deux ressorts, placés en parallèle avec des
amortisseurs visqueux. La réponse du système soumis à une sollicitation sismique a permis de
mettre en évidence que l’augmentation de l’angle de rotation de la fondation n’est pas
linéairement proportionnelle à l’intensité de la sollicitation. Pour ce qui est de la réduction des
efforts dans la structure, il est arrivé à la même conclusion que l’étude précédente, à savoir que le
soulèvement des fondations n’a pas toujours un impact bénéfique pour la structure.

Chopra et Yim (1985) ont étudié le comportement sismique d’un système à un degré de liberté
fixé à une fondation pouvant basculer. Trois conditions d’appuis ont été considérées : le sol est
tout d’abord supposé rigide et sans aucune résistance en traction, il est ensuite supposé flexible et
représenté par deux ressorts linéaires élastiques sans résistance en traction placés en parallèles
avec des amortisseurs visqueux et, pour finir, il est toujours supposé flexible et représenté par un
13

nombre discret de ressorts linéaires élastiques sans résistance en traction, placés en parallèle avec
des amortisseurs visqueux. Chopra et Yim ont développé les équations décrivant la réponse du
système pouvant basculer. Ils ont également développé une méthode simplifiée qui permet
d’évaluer le cisaillement maximum pouvant se développer à la base de tels systèmes. L’étude a
ensuite été étendue à des systèmes à plusieurs degrés de liberté (Yim et Chopra, 1985) reposant
toujours sur une fondation pouvant basculer. Le sol est supposé flexible et représenté par deux
ressorts linéaires élastiques sans résistance en traction placés en parallèles avec des amortisseurs
visqueux. L’étude de la réponse sismique d’un tel système a permis de mettre en évidence que la
réponse maximale d’un système à plusieurs degrés de liberté peut être évaluée en considérant que
la flexibilité du sol ainsi que le soulèvement de la fondation n’ont d’influence significative que
sur le mode fondamental de vibration du système.

Nakaki et Hart (1987) ont étudié le comportement dynamique d’un mur de refend reposant sur un
nombre discret de ressorts verticaux, placés en parallèle avec des amortisseurs visqueux. Les
ressorts n’ont aucune capacité en traction. Le comportement non-linéaire du mur de refend est
représenté à l’aide d’une loi de comportement hystérétique dont la rigidité se dégrade à mesure
que les cycles de chargement-déchargement se succèdent. Les résultats de cette étude ont mis en
évidence une augmentation de la demande en ductilité au niveau du mur de refend lorsque la
fondation se soulève comparativement à la demande pour le même mur de refend avec base fixe.

Filiatrault et al. (1992) ont étudié le comportement sismique du noyau central d’un bâtiment de
21 étages, dimensionné selon les exigences du CNBC 90, reposant sur une fondation superficielle
qui n’est pas en mesure de développer la capacité en flexion du noyau. La réponse sismique du
noyau a été étudiée à l’aide d’analyses dynamiques non-linéaires qui tiennent compte du
comportement non-linéaire du noyau, de la fondation et du sol ainsi que de la possibilité de
soulèvement de la fondation. Le comportement non-linéaire de la fondation est représenté à l’aide
d’éléments treillis ayant un comportement plastique en tension et flambant de façon élastique en
compression. La plastification du sol sous la fondation est donc représentée par la plastification
des éléments treillis en tension alors que le soulèvement de la fondation est modélisé par le
flambement de ces éléments en compression. Les résultats de cette étude ont démontré que le
déficit de résistance de la fondation n’est pas préjudiciable pour le comportement sismique du
noyau. Bien au contraire, ce déficit permet à la fondation de basculer sous sollicitations
sismiques, ce qui cause une réduction des efforts à la base du noyau. Le basculement de la
14

fondation entraîne, par contre, une augmentation des déplacements latéraux du noyau,
déplacements qui demeurent cependant dans les limites tolérées par le code.

Allotey et El Naggar (2003) ont développé une solution analytique permettant de décrire la
réponse statique d’une fondation rigide reposant sur un modèle de sol de type Winkler. Les
équations développées par les auteurs, qui tiennent compte à la fois de la plastification du sol et
du soulèvement de la fondation, permettent de caractériser la courbe moment – rotation décrite
par la fondation sous chargement statique. Une autre étude menée par Allotey et El Naggar
(2008) a permis de développer un modèle de fondation de type Winkler qui permet de reproduire
le comportement dynamique d’une fondation superficielle. Le modèle proposé dans cette étude
repose sur une loi de comportement hystérétique, composée de plusieurs segments linéaires et qui
se dégradent au fur et à mesure que se succèdent les cycles de chargement – déchargement. Le
modèle a ensuite été implémenté dans le logiciel SeismoStruct.

Harden et al. (2005) proposent une méthodologie afin de reproduire la réponse non-linéaire de
fondations superficielles soumises à des chargements dynamiques. Ils ont développé un modèle
de fondation basé sur une représentation de type Winkler qu’ils ont validé en réussissant à
reproduire numériquement les résultats provenant d’études expérimentales menées sur des
fondations superficielles placées en centrifugeuse et soumises à des chargements cycliques et
dynamiques. Une attention particulière a été portée au modèle numérique afin qu’il soit capable
de reproduire les déformations permanentes résultant du basculement des fondations. Basée sur
cette étude, des suggestions ont ensuite été faites par Harden et al. afin d’introduire la notion de
soulèvement des fondations dans une approche de conception par performance (Harden et al.,
2006).

1.1.3 Études expérimentales de l’interaction sol – structure


Une modélisation performante de l’ISS passe par une bonne connaissance du comportement
dynamique d’une fondation superficielle en interaction avec le sol sur lequel elle repose. Dans
cette optique, un certain nombre d’essais ont été menés ces dernières années. Dans ce qui suit, les
résultats issus de trois campagnes d’essais ayant permis de caractériser le comportement
dynamique de fondations superficielles reposant sur des massifs de sol pulvérulents sont
présentés.
15

Une série d’essais a été menée dans le cadre du projet européen TRISEE afin de caractériser le
comportement non-linéaire d’une fondation superficielle reposant sur un massif de sable et
soumise à des chargements sismiques. Le détail des essais ainsi que les résultats sont résumés
dans les travaux de Pedretti (1998) et Negro et al. (2000). L’analyse des courbes moment –
rotation obtenues sous sollicitations sismiques a tout d’abord permis d’observer le caractère
dissipatif du sol. Il a d’ailleurs été remarqué que cette dissipation d’énergie est d’autant plus
importante que le sable est lâche. Ensuite, l’allure en « S » de ces courbes pour les sables dits
denses a permis de conclure au soulèvement de la fondation lors des cycles de chargement –
déchargement. Dans le cas des sables dits lâches, cet effet n’apparaît pas. Au lieu de voir la
fondation se soulever, la faible résistance du sol conduit à son poinçonnement. L’analyse des
déplacements verticaux de la fondation a mis en évidence, d’une part, qu’ils s’accroissent de
façon significative avec les cycles de chargement et, d’autre part, qu’ils sont de plus en plus
importants plus le sable est mou.

Dans le cadre des projets européens ICONS-TMR et ECOEST II (Combescure & Chaudat,
2000), des essais sismiques sur table vibrante ont été réalisés. La série de tests intitulée CAMUS
IV consiste à étudier le comportement sismique d’un bâtiment de cinq étages à échelle 1/3,
constitué de deux voiles de béton armé supportant six planchers et dimensionné selon le code
sismique français PS92. Le bâtiment est posé simplement sur un bac de sable ancré à une table
vibrante. Le but de ces essais était d’étudier l’influence de conditions souples provenant, d’une
part, de la faible raideur du sable et, d’autre part, des phénomènes de décollement et de
glissement libres de se développer à l’interface sur le comportement sismique d’une telle
structure. Le rôle bénéfique du soulèvement de la fondation a clairement été mis en évidence lors
de ces essais. Grâce à l’effet combiné du décollement et de la plasticité du sol, les efforts
(moment et cisaillement) à la base du bâtiment ont été réduits comparativement à ceux qui
avaient été obtenus pour la même structure avec base fixe et pour la même sollicitation sismique.
En contrepartie, des déplacements relatifs (rotation, glissement, soulèvement et tassement) plus
importants ont été mesurés. L’enfoncement du bâtiment a été très visible ainsi que la formation
de zones de refoulement de sable de part et d’autre des fondations.

Gajan et al. (2005) ont mené une série de tests en centrifugeuse (accélération de 20g) sur le
comportement cyclique et dynamique de fondations superficielles supportant des murs de refend
soumis à des charges verticales et latérales. Cette étude expérimentale avait pour but d’étudier les
16

effets des dimensions de la fondation, de sa hauteur d’encastrement dans le sol, du type de sol et
du facteur de sécurité (FS) sur la réponse du système mur – fondation. Les résultats des tests ont
permis de caractériser le comportement non-linéaire de fondations superficielles reposant sur un
sol subissant des pressions de confinement élevées. D’une part, les relations moment – rotation
obtenues mettent en évidence une quantité importante d’énergie dissipée au niveau de la
fondation. Cette dissipation d’énergie peut conduire à une réduction des efforts dans la structure
mais s’accompagne également de déformations permanentes dans le sol qui peuvent devenir
préjudiciables. D’autre part, la pente de ces courbes devient moins raide à mesure que la rotation
de la fondation augmente, mettant ainsi en évidence une réduction de la rigidité en rotation du
système due au soulèvement de la fondation. Pour ce qui est des tassements, ils ont tendance à
augmenter avec une diminution du facteur de sécurité (FS) ou avec une diminution de la densité
relative du sol mais aussi avec une augmentation de l’amplitude des rotations. Enfin, des
observations expérimentales ont mis en évidence un refoulement et une densification du sol en
périphérie de la fondation à mesure que le système bascule.

1.2 Murs de refend en béton armé


1.2.1 Conception parasismique dans le CNBC 2005
Les objectifs du CNBC 2005 en matière de conception parasismique sont les suivants :

- Protéger la vie et la sécurité des occupants du bâtiment et du public lorsque le bâtiment


est soumis à des secousses de forte intensité
- Limiter les dommages au bâtiment pendant des secousses d’intensité faible et modérée
- Garantir que les bâtiments de protection civile continuent d’être occupés et fonctionnels
après de fortes secousses, même si les bâtiments subissent des dommages minimes.

Afin d’atteindre ses objectifs, le CNBC 2005 a adoptée une période de retour de 2% en 50 ans
pour déterminer l’intensité des secousses sismiques à considérer pour l’évaluation des efforts
sismiques. Avec une telle probabilité de dépassement, les bâtiments dimensionnés selon les
exigences du CNBC 2005 ont peu de chance de s’effondrer, même s’ils subissent des dommages
structuraux et non structuraux importants.
17

1.2.1.1 Exigences générales


Le CNBC 2005 exige que le cheminement des forces utilisé pour transférer les forces d’inertie
générées par un séisme au sol soit clairement défini lors du dimensionnement des structures. Les
éléments structuraux se trouvant le long de ce cheminement des forces composent le système de
résistance aux forces sismiques (SRFS) et doivent être dimensionnés de façon à reprendre 100%
des charges sismiques. Les éléments ne faisant pas partie du SRFS doivent être capables de
subirent les déformations produites par un séisme tout en conservant leur capacité verticale à
reprendre les charges de gravité.

1.2.1.2 Combinaisons de charges


Dans le CNBC 2005, les charges à considérer pour le dimensionnement des structures aux états
limites ultimes sont exprimées sous forme de combinaisons de charges. Ces combinaisons de
charges regroupent des charges dites principales et d’autres dites concomitantes. Elles sont
résumées dans le tableau 1.2.

Tableau 1.2 : Combinaisons de charges à considérer pour la conception parasismique des


bâtiments, selon le CNBC 2005

Combinaisons de charges
Charges concomitantes
1,0D ; 1,0E
Charges principales

1,0D ; 1,0E + 0,5L ; 0,25S
Où D correspond à la charge morte, E correspond à la charge sismique, L correspond à la charge
vive et S correspond à la charge de neige.

1.2.1.3 Méthodes d’analyse


Deux méthodes d’analyse sont proposées dans le CNBC 2005 pour déterminer les efforts
sismiques à considérer pour le dimensionnement des structures. La méthode d’analyse par défaut
dans la version actuelle du code est la méthode dynamique. La méthode de la force statique
équivalente (MFSE) peut également être utilisée à condition que les structures répondent à
certaines conditions relatives au risque sismique de la zone de construction, à leur hauteur, à leur
période fondamentale de vibration ou encore à la régularité de leur système structural.
18

Indépendamment de la méthode d’analyse utilisée, une force sismique latérale minimale à la base
des structures doit être calculée avant de mener une analyse.

1.2.1.4 Force sismique latérale minimale (V)


Dans le CNBC 2005, la force sismique latérale minimale à la base V se calcule à l’aide de
l’équation [1.5] :
S T2 MB IC S 2,0 MB IC
V( WE W
R%R& R%R&
[1.5]

Où S(Ta) est l’accélération spectrale de calcul pour la période du mode fondamental de vibration
latérale du bâtiment (Ta), Mv est un facteur pour tenir compte de l’influence des modes supérieurs
sur le cisaillement à la base du bâtiment, IE est le coefficient de risque sismique du bâtiment, W
est le poids sismique du bâtiment, Rd est un facteur de modification de force lié à la ductilité qui
traduit la capacité d’une structure à dissiper de l’énergie à travers son comportement non-linéaire
et enfin Ro est un facteur de modification de force lié à la sur-résistance qui traduit la résistance
en réserve qui existe dans une structure conçue selon les exigences du CNBC 2005. À noter que
si Rd est supérieur à 1,5, la force sismique latérale minimale peut être limitée à la valeur donnée
par l’équation [1.6] :
2 S 0,2 IC
VF W
3 R%R&
[1.6]

Le produit S(Ta)MvIEW dans l’équation [1.5] représente la force sismique latérale élastique
maximale (Ve) à la base d’un système élastique ayant comme période fondamentale Ta. Diviser
cette force Ve par le facteur combiné de modification des forces sismiques RdRo permet de
réduire les efforts sismiques de conception et ainsi « forcer » la structure à répondre de façon
inélastique.

1.2.1.4.1 Période empirique du bâtiment (Ta)

Le calcul de la période empirique des bâtiments (Ta) dans la direction d’application de la charge
sismique est fait à l’aide d’équations qui dépendent du matériau de construction ainsi que du
système de résistance aux forces sismiques (SRFS). Pour des bâtiments dont le SRFS est
composé de murs de refend en béton armé, la période empirique est donnée par l’équation [1.7] :
19

LN
T2 6,H-I-J6 ( 0,05 h7 M [1.7]

Où hn correspond à la hauteur du bâtiment, en mètres. Le CNBC 2005 permet également


d’utiliser une méthode de mécanique pour estimer Ta. Cependant, cette période mécanique ne
peut pas être supérieure à 2 fois Ta empirique calculée avec l’équation [1.7].

1.2.1.4.2 Accélération spectrale de calcul (S(Ta))

L’accélération spectrale de calcul, S(Ta), permet de définir le spectre de calcul. Elle se calcule
grâce à l’équation [1.8] :

S T2 ( F2 S2 T2 ou FB S2 T2 selon la valeur de T2 [1.8]

Où Sa(Ta) est l’accélération spectrale avec un amortissement de 5%, estimée pour une période de
retour de 2 500 ans et Fa et Fv sont respectivement les coefficients d’accélération et de vitesse
pour le site considéré.

1.2.1.4.3 Coefficient de mode supérieur (Mv)

Le produit S(Ta)IEW dans l’équation [1.5] représente la force sismique latérale maximale à la
base d’un système élastique à un degré de liberté (SDOF) ayant comme période fondamentale Ta.
Le fait d’utiliser uniquement cette force et le facteur combiné de modification des forces
sismiques RdRo pour calculer la force sismique latérale minimale à la base du bâtiment équivaut
à faire l’hypothèse que la réponse dynamique d’un bâtiment à multiples degrés de liberté
(MDOF) peut être estimée en considérant uniquement la réponse associée à son premier mode de
flexion (Ta). Pour des bâtiments multi-étagés, cette hypothèse n’est que partiellement vraie. En
effet, les modes supérieurs ont pour effet d’augmenter la force sismique latérale à la base du
bâtiment par rapport à celle à la base d’un système élastique à un degré de liberté. Cette
amplification est prise en compte dans le CNBC 2005 grâce au coefficient de mode supérieur Mv
introduit dans l’équation [1.5]. Le tableau 1.3 permet de déterminer Mv lorsque le SRFS est
composé de murs de refend simples.
20

Tableau 1.3 : Évaluation de Mv dans le cas où le SRFS est composé de murs de refend simples,
selon le CNBC 2005

Sa(0,2) / Sa(2,0) SRFS Ta ≤ 1,0 Ta ≥ 2,0


< 8,0 Murs de refend simples 1,0 1,2
≥ 8.0 Murs de refend simples 1,0 2,5

1.2.1.4.4 Coefficient de priorité sismique (IE)

Pour adapter le degré de protection à l’importance de l’ouvrage et à son utilisation, le CNBC


2005 considère un coefficient de priorité sismique IE.

1.2.1.4.5 Facteurs de réduction de force (RdRo)

Le facteur de modification de force Rd dans l’équation [1.5] est un facteur lié à la ductilité. Pour
les SRFS en béton armé conçus selon les exigences de la norme canadienne de béton, la valeur de
Rd varie entre 1,0 et 4,0. Le facteur de modification de force Ro dans l’équation [1.5] est, quant à
lui, un facteur lié à la sur-résistance. Les valeurs de Ro spécifiées par le CNBC 2005 pour les
SRFS composés de murs de refend simples en béton armé ainsi que les valeurs de Rd pour les
mêmes SRFS sont spécifiées dans le tableau 1.4.

Tableau 1.4 : Coefficients de modification de force Rd et Ro pour des SRFS composés de murs de
refend simples en béton armé, selon le CNBC 2005

Type de SRFS Rd Ro
Murs de refend à faible ductilité 1,5 1,3
Murs de refend simples à ductilité moyenne 2,0 1,4
Murs de refend simples ductiles 3,5 1,6
21

1.2.1.5 Analyse dynamique des bâtiments


La méthode d’analyse par défaut dans le CNBC 2005 pour déterminer les efforts de conception
des bâtiments est la méthode dynamique. Deux types d’analyses sont suggérés : l’analyse
dynamique linéaire et l’analyse dynamique non-linéaire. Dans le premier cas, l’analyse doit être
fondée sur la méthode modale du spectre de réponse ou la méthode temporelle linéaire par
intégration numérique utilisant un modèle structural en accord avec certaines exigences du
CNBC 2005. Dans le deuxième cas, une étude spécifique doit être effectuée.

L’analyse linéaire privilégiée est la méthode modale du spectre de réponse puisqu’elle est
relativement simple et directe à mener. Le CNBC 2005 exige que les accélérations spectrales
utilisées dans cette méthode soient les accélérations spectrales de calcul S(Ta). Le nombre de
modes de vibration à considérer doit être tel qu’au moins 90% de la masse dans chacune des
directions d’application de la charge sismique soit mobilisée. Aucune recommandation n’est faite
concernant la méthode à utiliser pour combiner les réponses obtenues des différents modes de
vibration.

Si la méthode temporelle linéaire par intégration numérique est utilisée, le CNBC 2005 exige que
les enregistrements sismiques soient compatibles avec le spectre de réponse construit à partir des
valeurs d’accélération spectrale de calcul. Cette exigence s’applique également dans le cas où
l’analyse retenue est non-linéaire. Selon le commentaire du CNBC 2005, un accélérogramme est
dit compatible si son spectre est égal ou supérieur au spectre de calcul du site considéré sur la
plage de périodes pertinentes pour le problème traité. Cette compatibilité peut être obtenue en
calibrant ou modifiant les accélérogrammes ou en générant des accélérogrammes artificiels ayant
des amplitudes et des fréquences consistantes avec les observations sismiques faites dans les
régions concernées.

Les effets dus à l’asymétrie des bâtiments et à la torsion accidentelle doivent être pris en compte
lors de la détermination des efforts sismiques. Les moments de torsion dus à l’excentricité entre
le centre de masse (CM) et le centre de rigidité (CR) des bâtiments sont généralement pris en
compte de façon satisfaisante dans des analyses dynamiques en trois dimensions. Par contre, la
torsion accidentelle, qui fait référence aux moments de torsion non anticipés qui peuvent survenir
dans les bâtiments ainsi que ceux dus aux mouvements de rotation du sol, doit être ajoutée de
façon artificielle lors des analyses. Le CNBC 2005 propose deux méthodes pour en tenir compte :
22

une qui repose sur une approche statique et une autre qui utilise une approche dynamique.
Quelque soit la méthode utilisée, le principe est le même : la torsion accidentelle est simulée en
déplaçant le CM. À noter que la méthode qui repose sur l’approche dynamique ne peut être
utilisée que dans le cas de structures qui ne sont pas sensibles à la torsion (Bx < 1,7).

La force de cisaillement élastique à la base du bâtiment (Ve) obtenue d’une analyse dynamique
linéaire doit être multipliée par le facteur IC ⁄R % R & afin de tenir compte du comportement
inélastique de la structure. La force de cisaillement inélastique ainsi obtenue (Vd) peut alors être
comparée à la force de cisaillement V calculée grâce à l’équation [1.5]. Les modèles numériques
étant généralement plus flexibles que les bâtiments réels, il est possible que Vd soit inférieur à V.
Cependant, afin d’assurer un effort de cisaillement minimum pour la conception des bâtiments, le
CNBC 2005 exige que Vd soit pris égal à 0,8V dans le cas où il serait inférieur à 80% de V. Cette
règle est applicable uniquement dans le cas des structures régulières. Pour les structures
irrégulières, Vd doit être pris égal à V dans le cas où il serait inférieur à 100% de V.

1.2.2 Conception parasismique des structures en béton armé – CSA A23.3-04


Cette section présente un résumé de la philosophie adoptée par la norme canadienne de béton
CSA A23.3-04 (Association canadienne du ciment, 2006) pour la conception parasismique des
murs de refend en béton armé. Les étapes de dimensionnement sont présentées en détail au
chapitre 2.

Les murs de refend sont classés en trois catégories selon leur niveau de ductilité : les murs de
refend de type conventionnels (faible ductilité), dimensionnés pour un Rd = 1,5, les murs de
refend moyennement ductiles, dimensionnés pour Rd = 2,0 et les murs de refend ductiles,
dimensionnés pour Rd = 3,5.

Les murs de refend de faible ductilité doivent être dimensionnés comme des murs de refend
conventionnels. Les seules exigences spécifiques à la conception parasismique concernent la
résistance pour le cisaillement : les murs doivent avoir une résistance suffisante pour éviter toute
rupture fragile en cisaillement.

Les murs de refend ductiles et moyennement ductiles doivent être dimensionnés selon l’approche
de conception par capacité. Pour les murs faisant partie d’un SRFS ne présentant pas
d’irrégularité de type 1, 3, 4, 5 ou 6 selon le CNBC 2005, le dimensionnement est basé sur
23

l’hypothèse qu’une rotule plastique va se former à la base des murs. Le reste des murs au-dessus
de la rotule plastique doit être dimensionné de façon à rester dans le domaine élastique. Le
dimensionnement par capacité des murs de refend en béton armé doit se faire selon les étapes
suivantes :

- Détermination de la hauteur de la rotule plastique


- Vérification de la stabilité latérale de la rotule plastique
- Dimensionnement pour la flexion de la rotule plastique
- Vérification de la ductilité en rotation de la rotule plastique
- Dimensionnement pour le cisaillement de la rotule plastique
- Dimensionnement pour la flexion de la zone élastique au-dessus de la rotule plastique
- Dimensionnement pour le cisaillement de la zone élastique au-dessus de la rotule
plastique

 Pour les murs de refend ductiles, la hauteur de la zone de la rotule plastique doit être au moins
égale à 1,5 fois la longueur du mur le plus long du SRFS. Pour les murs moyennement ductiles,
aucune recommandation n’est faite.

 Pour les murs de refend de sections rectangulaires, il existe un risque d’instabilité latérale dans
la région de la rotule plastique lorsque surviennent de grandes déformations plastiques et
cycliques. Pour éviter tout voilement local des murs, il faut donc s’assurer que les zones
comprimées ne soient pas trop élancées. Dans la norme, la stabilité latérale de la rotule plastique
est garantie en vérifiant que l’épaisseur d’extrémité des murs de refend n’est pas inférieure à 10%
de la hauteur libre des étages.

 L’armature longitudinale de la rotule plastique servant à reprendre les efforts de flexion est
répartie en armature concentrée, placée aux extrémités des murs, et en armature distribuée, placée
dans la partie centrale. Elle doit respecter les exigences du tableau 1.5. En plus de ces exigences,
il faut placer des étriers dans les zones d’armature concentrée afin de se prémunir contre le
flambement des barres. L’armature distribuée peut également être ligaturée dans certains cas de
figure.
24

Tableau 1.5 : Exigences minimales pour l'armature des murs ductiles non couplés

Rotule plastique Zone élastique


Armature distribuée
Quantité ρ ≥ 0,0025 ρ ≥ 0,0025
Espacement ≤ 300 mm ≤ 450 mm
Ancrage horizontal L’armature transversale doit L’armature transversale doit
des barres être prolongée dans les zones être prolongée dans les
d’armature concentrée de zones d’armature
façon à pouvoir développer concentrée
1,25fy
Armature concentrée
Endroit requis Aux extrémités des murs de Aux extrémités des murs de
refend refend
Quantité As ≥ 0,0015bwlw As ≥ 0,0010bwlw
As ≤ 0,06 l’aire de la zone As ≤ 0,06 l’aire de la zone
d’armature concentrée d’armature concentrée
1,5 ld et pas plus de 50% des 1,5 ld et 100% des barres
Chevauchement des
barres d’armature dans une d’armature dans une même
barres
même zone zone

 Les murs de refend doivent présenter une ductilité locale importante à leur base de façon à
garantir la ductilité globale admise pour le dimensionnement. Il faut vérifier que la ductilité en
rotation des sections (θic) est supérieure à sa rotation inélastique anticipée (θid). La rotation
inélastique anticipée des sections se calcule grâce à l’équation [1.9]. Elle doit être au moins égale
à 0,004 pour assurer une ductilité minimale aux sections des murs. La capacité en rotation de la
section (θic) est calculée à l’aide de l’équation [1.10].
δ[ R % R & 4 δ[ γ]
θ-% ( E 0,004
h] 4 l] ⁄2
[1.9]

Où δh est le déplacement horizontal au sommet du mur de refend sous les charges sismiques et γw
est un facteur de sur-résistance égal au rapport entre la résistance nominale en flexion (Mn base) de
la section et le moment qui s’exerce au niveau de la section (Mf). Il doit être dans tous les cas
supérieur à 1,30.
ε l]
θ- ( 4 0,002
2c
[1.10]

Où εcu est la déformation maximale au niveau de la fibre la plus comprimée de la section prise
égale à 0,0035 et c est la distance entre la fibre la plus comprimée de la section et l’axe neutre.
25

D’après l’équation [1.10], moins l’axe neutre pénètre dans la section plus la rotation permise est
élevée.

 Le dimensionnement des murs de refend pour le cisaillement est très important puisque pour
que le mécanisme plastique reste stable, il faut impérativement exclure tout risque de rupture non
ductile comme celle due à l’effort tranchant. La vérification de la résistance à l’effort tranchant
de la rotule plastique doit donc être effectuée en considérant le cisaillement maximum qui peut
survenir. Cette valeur doit être déduite de la résistance probable en flexion de la section (équation
[1.11]). Toutefois, dans le cas où cette valeur de Vdes serait supérieure à la force élastique Ve
(RdRo = 1,0) c’est Ve qui doit être utilisé pour la conception.
MH _2 6
V%6 ( V
M` _2 6 `
[1.11]

 Le dimensionnement au-dessus de la rotule plastique doit être effectué avec le souci de garantir
que cette zone des murs de refend ne subisse aucune plastification durant un séisme. Pour cette
raison, le dimensionnement n’est pas basé sur les moments de flexion obtenus de l’analyse
dynamique mais sur une enveloppe de moments plus stricte. Les moments qui s’exercent hors de
la rotule plastique, obtenus de l’analyse dynamique, doivent être augmentés du ratio (γf) entre la
résistance pondérée en flexion de la section du mur au sommet de la rotule plastique (Mr) et le
moment pondéré obtenu de l’analyse dynamique également au sommet de la rotule plastique.

 Le dimensionnement pour le cisaillement au-dessus de la rotule plastique se fait selon la même


procédure que celle utilisée pour le dimensionnement dans la rotule plastique. La valeur du
cisaillement à considérer doit être déduite du moment amplifié utilisé pour dimensionner les murs
de refend au-dessus de la rotule plastique. Avec cette majoration de l’effort tranchant, toutes les
précautions sont prises de manière à exclure une rupture non ductile en cisaillement dans la zone
élastique des murs de refend.

1.2.3 Amortissement dans la superstructure


En dynamique des structures, l’amortissement est l’une des propriétés les plus importantes
puisqu’elle traduit la capacité d’un bâtiment à dissiper de l’énergie. Il est fonction de divers
paramètres comme les propriétés intrinsèques des matériaux, les caractéristiques géométriques de
la structure ou encore le niveau d’excitation à laquelle cette dernière est soumise. Cependant, son
26

expression demeure très complexe et par conséquent difficile à modéliser. Dans la pratique,
l’amortissement est souvent assimilé à un amortissement de type visqueux. La raison est la
simplicité mathématique avec laquelle ce dernier est représenté. Les matrices d’amortissement
visqueux peuvent se construire de diverses façons. Dans le cas de l’amortissement de Rayleigh, la
matrice d’amortissement visqueux est supposée proportionnelle à la matrice de masse et à la
matrice de rigidité du système. Pour ce qui est de l’amortissement visqueux équivalent, la matrice
d’amortissement est construite en assignant à chaque mode de vibration de la structure un ratio
d’amortissement modal, exprimé en pourcentage de l’amortissement critique. L’utilisation de ces
modèles d’amortissement nécessite la connaissance des ratios d’amortissement des différents
modes de vibration de la structure. Une valeur de 5% est usuellement utilisée pour réaliser les
analyses dynamiques élastiques de bâtiments soumis à des sollicitations sismiques. Cependant,
comme nous allons le voir par la suite ou comme le stipule Wilson (2002), cette valeur a peu de
signification pour la plupart des bâtiments en béton armé. Un résumé de résultats de programmes
expérimentaux qui fournissent des renseignements sur les propriétés dynamiques des bâtiments
ayant comme système de reprise des charges latérales des murs de refend en béton armé est faite
dans cette section.

Kwan & Xia (1995) ont étudié les performances sismiques de murs de refend en béton armé. Un
spécimen à échelle réduite, composé de deux murs de refend reliés entre eux par des dalles et
dimensionné de façon à représenter des bâtiments typiques de 4 étages, est testé. Le spécimen est
soumis à une série de sollicitations sismiques dont l’intensité augmente graduellement. Les
propriétés dynamiques du spécimen sont analysées entre chaque série. À mesure que le système
se dégrade (de initial à la rupture), la fréquence de vibration du premier mode diminue (de 7,4 Hz
à 4,8 Hz) alors qu’au contraire, l’amortissement modal augmente (de 1,2% à 2,0%).

Kazaz et al. (2005) ont mené un programme expérimental sur table vibrante visant à tester un
spécimen réduit représentant un bâtiment de 5 étages en béton armé. Le spécimen est composé de
deux murs de refend placés en parallèle et reliés entre eux par des dalles. Plusieurs modèles
numériques ont été développés parallèlement à ses essais expérimentaux. Les modèles qui
reproduisent le mieux les résultats expérimentaux sont ceux dont l’amortissement est modélisé
par un amortissement de Rayleigh avec 2% d’amortissement critique dans les deux premiers
modes de vibration.
27

Panagiotou (2008) présente les résultats d’une analyse paramétrique portant sur l’amortissement
de Rayleigh. Dans le cadre d’une campagne d’essais sur table vibrante menée sur un mur de
refend en béton armé de 7 étages à l’Université de Californie à San Diego (UCSD), il a
développé des modèles numériques afin de discuter les résultats expérimentaux. Considérant un
amortissement de Rayleigh proportionnel à la rigidité initiale du système, il est arrivé à la
conclusion qu’1% d’amortissement critique dans le premier mode de vibration et 1 ou 2% dans le
deuxième mode permettent de bien reproduire les résultats expérimentaux.

Martinelli et Filippou (2009) présentent les résultats d’une étude numérique menée dans le cadre
d’une compétition organisée par l’Université de Californie à San Diego (UCSD) et l’Association
du Ciment Portland (PAC) visant à prédire le comportement sismique du mur de refend en béton
armé de 7 étages testé en Californie et dont les caractéristiques ainsi que le détail des essais sont
présentés dans la thèse de Panagiotou (2008). Pour cette étude, Martinelli et Filippou ont
représenté le mur de refend à l’aide d’éléments « poutre » 2D, dont les sections sont discrétisées
en fibres. Un amortissement de type Rayleigh a été utilisé pour les analyses dynamiques non-
linéaires. La matrice d’amortissement a été supposée proportionnelle à la matrice de masse et à la
matrice de rigidité initiale du système. Les constantes α et β ont été calculées de telle sorte que
les deux premiers modes de vibrations aient, comme ratio d’amortissement modal, 1% de
l’amortissement critique. La comparaison des résultats numériques et des résultats expérimentaux
a permis de valider la modélisation multifibre pour représenter le comportement sismique des
murs de refend en béton armé. Indirectement, la concordance entre les résultats numériques et les
résultats expérimentaux a permis de valider le type d’amortissement utilisé ainsi que le ratio
d’amortissement critique imposé aux modes de vibration.

Ile et al. (2008) ont mené une étude sur table vibrante d’un système composé de trois murs de
refend en béton faiblement armé représentant une structure de 6 étages. Deux des murs de refend
sont placés en parallèle et sont contreventés par le troisième mur de refend qui comporte des
ouvertures. Le comportement global et local du spécimen, observés expérimentalement, sont
validés par deux modèles numériques : un modèle 3D raffiné utilisant les éléments finis et un
modèle plus simple utilisant des éléments avec fibres. Quelque soit le modèle numérique
considéré, un amortissement de Rayleigh proportionnel à la rigidité initiale du système est utilisé
pour reproduire les résultats expérimentaux : α et β sont calculés de telle sorte que les deux
28

premiers modes de vibrations aient comme ratio d’amortissement 1% de l’amortissement


critique.

1.3 Logiciel OpenSees®


Le logiciel utilisé dans ce projet de maîtrise le logiciel « open-source » OpenSees (Open System
for Earthquake Engineering Simulation) (McKenna et al., 2008). Son développement est soutenu
par le centre de recherche PEER (Pacific Earthquake Engineering Research). Le code source
ainsi que le manuel d’utilisateur sont disponibles sur http://opensees.berkeley.edu. Ce logiciel,
qui repose sur la méthode des éléments finis, permet d’évaluer le comportement sismique de
systèmes structuraux ou encore de traiter des problèmes liés à la géotechnique. Il permet de
travailler dans le domaine linéaire ou non-linéaire et de mener des analyses statiques de type
push-over, des analyses statiques de type cyclique ou encore des analyses dynamiques
temporelles.

Le logiciel OpenSees est construit autour de modules (objects) qui permettent de créer le modèle
à analyser (ModelBuilder object), d’évaluer la réponse du modèle pendant l’analyse (Recorder
object), de spécifier le type d’analyse à mener ainsi que la procédure à suivre pour résoudre les
équations (Analysis object). Ces trois modules interagissent entre eux par le biais d’un quatrième
module (Domain object – figure 1.4). Cette ossature est schématisée à la figure 1.2.

Le module ModelBuilder permet de construire le modèle représentant la structure étudiée, à


l’aide de nœuds, d’éléments et de conditions aux frontières qui permettent de décrire
adéquatement la réalité. Concrètement, les objets (objects) à définir pour caractériser le modèle
sont les suivants : les nœuds, les éléments, les sections, les matériaux, les masses, les charges, le
type de transformations géométriques et les contraintes. Une fois ces objets construits, ils sont
ajoutés dans le module Domain.

Le module Recorder sert à définir les grandeurs pertinentes à étudier pour évaluer le
comportement sismique du modèle et à les mesurer pendant l’analyse. Ces grandeurs sont écrites
dans des fichiers à chaque pas de temps de l’analyse.

Le module Analysis (figure 1.4) sert à spécifier le type d’analyse à mener ainsi que la procédure à
suivre pour résoudre les équations. L’utilisateur a le choix entre plusieurs algorithmes de
29

résolution. Il peut également choisir la façon dont sont construites les matrices caractéristiques du
modèle.

À noter que toutes les hypothèses de modélisation, les caractéristiques des éléments utilisés pour
les diverses analyses, les hypothèses associées à leur fonctionnement ainsi que les équations
régissant les lois de comportement utilisés pour décrire le comportement des éléments sont
décrites dans les chapitres suivants.

Domain Analysis

Recorder

Figure 1.2 : Ossature du logiciel OpenSees [(Mazonni et al., 2005)]

Domain

Element Node MP_Constraint SP_Constraint LoadPattern TimeSeries

Material ElementLoad NoadLoad SP_Constraint

Figure 1.3 : Le module Domain [(Mazonni et al., 2005)]

Analysis
Solver

Chandler Numberer AnalysisModel SolnAlgorithm Integrator SystemOfEqn

Plain Plain Static EquiSolnAlgo StaticIntegrator BandGeneral


Penalty RCM Transient Linear LoadControl BandSPD
Lagrange VariableTransient NewtonRaphson DispControl ProfilSPD
Transformation ModifiedNewton ArcLength SparseGeneral
NewtonLineSearch MinUnBalDispNorm UmfPack
Broyden SparseSymmetric
BFGS TransientIntegrator
KrylovNewton Newmark
HHT

Figure 1.4 : Le domaine Analysis [(Mazonni et al., 2005)]


30

CHAPITRE 2 DIMENSIONNEMENT DE LA STRUCTURE

L’objectif de ce chapitre est de présenter les étapes qui ont permis de dimensionner le bâtiment
étudié, dont les caractéristiques sont présentées à la section 2.1. La méthodologie suivie pour
l’analyse dynamique est décrite à la section 2.2. Les étapes du dimensionnement des murs de
refend sont récapitulées à la section 2.3 alors que celles du dimensionnement des fondations sont
présentées à la section 2.4.

À noter que sauf indication contraire, toutes les clauses mentionnées dans ce chapitre font
référence au CNBC 2005.

2.1 Présentation du bâtiment


2.1.1 Géométrie du bâtiment

Le bâtiment étudié compte dix étages. La hauteur des étages courants est de 2,95 m, celle du rez-
de-chaussée de 3,45 m, pour une hauteur totale de 30 m. Le bâtiment, en forme de U, mesure 72
m de long dans la direction X (DnX) et 54 m de long dans la direction Y (DnY). Chaque étage a
une superficie de 2 808 m2 et un périmètre de 312 m. Les charges de gravité sont reprises par un
système poteaux – poutres. Les poteaux sont régulièrement espacés de 6 m dans chacune des
deux directions principales du bâtiment. Le système de résistance aux forces sismiques (SRFS)
est composé uniquement de murs de refend simples, trois dans chacune des deux directions
principales du bâtiment. Les six murs de refend mesurent 6 m de long (lw) et ont une épaisseur
(bw) de 0,3 m. Ils sont désignés par la suite par les symboles M1 à M6. Enfin, l’épaisseur des
dalles de chaque étage a été posée égale à 0,220 m. Une vue en plan d’un étage typique du
bâtiment est illustrée à la figure 2.1.
31

.
Figure 2.1 : Vue en plan d’un étage typique du bâtiment (dimensions en mm)

2.1.2 Charges gravitaires

Les charges gravitaires utilisées pour l’analyse du bâtiment sont celles exigées par le CNBC
2005. Une charge vive de 1,90 kN/m2 a été utilisée pour tous les étages. La charge morte due aux
éléments structuraux a été calculée en considérant le poids des dalles des étages, des poteaux et
des murs de refend. Le poids volumique du béton armé (γc) a été pris égal à 23,50 kN/m3. Pour
tenir compte du poids des cloisons, nous avons utilisé une charge morte de 1,00 kN/m2 à tous les
étages. Le poids des façades a été pris en compte en supposant une charge surfacique de
1,20 kN/m2 en périphérie du bâtiment. Une charge morte additionnelle de 1,00 kN/m2 a été
ajoutée au toit pour tenir compte des équipements ainsi qu’à tous les étages pour tenir compte des
planchers, des plafonds et des équipements. Enfin, une charge de neige de 2,40 kN/m2 a été
utilisée au toit.

Pour le calcul de la charge axiale reprise par les murs de refend, nous avons considéré les deux
combinaisons de charges suivantes, en accord avec la clause 4.1.3.2 :

- 1,0D ; 1,0E (combinaison de charges n°1)


- 1,0D ; 1,0E ; 0,5L ; 0,25S (combinaison de charges n°2)
32

À noter que pour la combinaison de charges n°2, un facteur de réduction a été appliqué à la
charge vive, en accord avec la clause 4.1.5.9. Ce facteur de réduction se calcule à l’aide de
l’équation [2.1] :

9.8
FI ( 0,3 ; a
A
[2.1]

Où A correspond à l’aire tributaire de l’élément considéré.

Les murs de refend en périphérie du bâtiment, c’est-à-dire les murs M1, M2, M3, M5 et M6, ont
une aire tributaire de 54 m2 alors que le mur M4, qui se trouve au centre du bâtiment, a une aire
tributaire de 72 m2. Le tableau 2.1 présente, pour chacune des combinaisons de charges évoquées
précédemment, la charge axiale cumulée reprise par chaque mur de refend. À noter que pour le
dimensionnement des murs de refend (section 2.3) et des fondations (section 2.4), nous avons
retenu la combinaison de charges axiales la plus critique. Les détails des calculs de la charge
axiale sont présentés à l’annexe I (tableau I.1 et I.2).

Tableau 2.1 : Charges axiales cumulées reprises par les murs de refend

M1, M2, M3, M5 et M6 M4


Combinaison Combinaison Combinaison Combinaison
de charges n°1 de charges n°2 de charges n°1 de charges n°2
(kN) (kN) (kN) (kN)
Toit 445 477 574 617
Étage 10 948 1 019 1 206 1 297
Étage 9 1 450 1 557 1 837 1 973
Étage 8 1 953 2 093 2 469 2 647
Étage 7 2 456 2 627 3 101 3 319
Étage 6 2 958 3 161 3 733 3 990
Étage 5 3 461 3 693 4 364 4 659
Étage 4 3 964 4 225 4 996 5 328
Étage 3 4 466 4 756 5 628 5 996
Étage 2 4 979 5 298 6 270 6 675
RDC 5 048 5 366 6 338 6 743
33

2.2 Analyse dynamique du bâtiment

Le bâtiment a été analysé à l’aide de la méthode par défaut du CNBC 2005 qui est la méthode
dynamique. L’analyse de la structure a été faite dans le domaine linéaire et selon la méthode
modale du spectre de réponse (clause 4.1.8.12). En accord avec les exigences de la clause 4.1.8.8
et étant donné que le SRFS du bâtiment est orienté selon un système d’axes orthogonaux X et Y
(figure 2.1), la structure a été analysée indépendamment dans chacune de ces deux directions. À
noter que la procédure suivie pour l’analyse du bâtiment est celle qui a été présentée à la section
1.2.1.

2.2.1 Modélisation ETABS®


Le bâtiment a été modélisé dans le logiciel d’analyse de structures ETABS (CSI, 2008). Nous
avons, dans un premier temps, réalisé deux modèles de la structure afin de vérifier les termes de
l’alinéa 7 de la clause 4.1.8.3 qui stipule que les éléments qui ne font pas partie du SRFS n’ont
pas besoin d’être modélisés si la rigidité qu’ils apportent ne diminue pas la période fondamentale
du modèle de plus de 15%. Le modèle n°1 représente à la fois les murs de refend, les dalles et les
poteaux (figures 2.2 et 2.3) alors que le modèle n°2 représente uniquement les murs de refend et
les dalles (figures 2.4 et 2.5). Dans les deux modèles, le béton armé a été modélisé par un
matériau ayant comme poids volumique 23,50 kN/m3. En accord avec les exigences de la clause
4.1.8.3, nous avons considéré ses propriétés fissurées. Nous avons donc appliqué à son module
élastique (Ec), calculé à l’aide de l’équation [2.3], le facteur de réduction (αw), donné à la clause
21.2.5.2 de la norme CSA A23.3-04 (équation [2.2]). Dans le cas présent, ce facteur a été pris
égal 0,7 (αw vaut environ 0,7 quelque soit le mur de refend et la combinaison de charges), ce qui
a donné un module élastique (Ec) égal à 17 250 MPa.
P`
α] ( 0,6 ;
f Ag
 [2.2]

Où Pf est la charge axiale à la base du mur de refend, f est la résistance en compression du béton,
prise égale à 30 MPa et Ag est l’aire de la section brute.

E ( 4500hf [2.3]
34

En supposant un coefficient de Poisson (ν) égal à 0,2, le module de cisaillement (G) a été pris
égal à 7 190 MPa (équation [2.4]). Les dalles ont été représentées par des éléments « coque » et
ont été considérées comme des diaphragmes rigides. Les murs de refend ont été représentés par
des éléments « plaque ». Enfin, les poteaux ont été représentés par des éléments « poutre ».
E
G(
2 1 ; ν
[2.4]

Le poids sismique (W), appliqué au niveau de chaque dalle du bâtiment et supposé réparti, a été
calculé selon les spécifications de la clause 4.1.8.2. Il inclut l’ensemble des charges mortes
définies à la section 2.1.2 ainsi que 25% de la charge de neige. Dans le cas présent, le poids
sismique total est de 231 032 kN. Les détails pour le calcul de W sont présentés à l’annexe I
(tableau I.3). Le tableau 2.2 présente le poids sismique par étage.

La torsion accidentelle a été prise en compte dans le modèle en ajoutant un couple de torsion au
niveau du centre de masse (CM) de chaque dalle du bâtiment équivalent à i0,1D7 F, où F est la
force sismique par étage, déterminée selon la MFSE et Dn est la dimension en plan du bâtiment
perpendiculaire à la direction de la force sismique. Le couple de torsion est donné au tableau 2.3.
Les détails des calculs de F et de la torsion accidentelle sont présentés à l’annexe I (tableaux I.5
et I.6).

Huit modes de vibration ont été retenus pour l’analyse de façon à mobiliser au moins 90% de la
masse de la structure. Un amortissement modal de 5% a été imposé à tous les modes de vibration.

Le spectre de calcul utilisé pour les analyses est illustré à la figure 2.6. Il correspond au spectre
donné par le CNBC 2005 pour un site de catégorie C, à Montréal.

La réponse probable du bâtiment a été obtenue en utilisant la combinaison quadratique complète


(CQC).
35

Figure 2.2 : Vue en plan d'un étage typique Figure 2.3 : Vue 3D du modèle n°1
du modèle n°1 (modèle ETABS) (modèle ETABS)

Figure 2.4 : Vue en plan d'un étage typique Figure 2.5 : Vue 3D du modèle n°2
du modèle n°2 (modèle ETABS) (modèle ETABS)
36

Spectre de calcul - site de catégorie C (Montréal)


0,7
0,6

0,5

Sa (g)
0,4
0,3
0,2
0,1

0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
T (s)
Figure 2.6 : Spectre de calcul pour un site de catégorie C, à Montréal

Tableau 2.2 : Poids sismique par étage Tableau 2.3 : Torsion accidentelle à
chaque étage du bâtiment
Poids sismique par étage
(kN) Mx torsion acc My torsion acc
Toit 23 279 (kNm) (kNm)
Étage 10 23 055 Toit ± 7 586 ± 10 114
Étage 9 23 055 Étage 10 ± 4 387 ± 5 849
Étage 8 23 055 Étage 9 ± 3 909 ± 5 211
Étage 7 23 055 Étage 8 ± 3 430 ± 4 573
Étage 7 ± 2 952 ± 3 936
Étage 6 23 055
Étage 6 ± 2 473 ± 3 298
Étage 5 23 055
Étage 5 ± 1 995 ± 2 660
Étage 4 23 055
Étage 4 ± 1 516 ± 2 022
Étage 3 23 055
Étage 3 ± 1 038 ± 1 384
Étage 2 23 315 Étage 2 ± 566 ± 754
RDC RDC

2.2.2 Vérification de la période de vibration du bâtiment


La période fondamentale du modèle n°1 (sans torsion possible autour de l’axe vertical Z) vaut
2,94 s alors que celle du modèle n°2 vaut 2,99 s (également sans torsion). Comme il y a moins de
2% d’écart entre les périodes de vibration des deux modèles, nous avons utilisé le modèle n°2
pour la suite de l’analyse. Le tableau 2.4 résume les périodes des modes de vibration latérales du
modèle n°2 (avec torsion autour de l’axe vertical Z). Les trois premiers modes de vibration sont
illustrés à la figure 2.7.
37

Tableau 2.4 : Périodes des modes de vibration latérales du modèle n°2

Mode de Période T
vibration (s)
1 3,19
2 2,99
3 2,79
4 0,55
5 0,51
6 0,48
7 0,22
8 0,20

a) Mode n°1 b) Mode n°2 c) Mode n°3


Figure 2.7 : Trois premiers modes de vibration du bâtiment

2.2.3 Vérification de la sensibilité du bâtiment à la torsion


Selon la clause 4.1.8.11, la sensibilité du bâtiment à de la torsion est évaluée en appliquant les
forces obtenues de la MFSE à une distance 0,1D7 du centre de gravité de chaque dalle et en
calculant le rapport B entre le déplacement maximum (δmax) et le déplacement moyen (δave) aux
extrémités de chaque étage (équation [2.5]). À la vue des résultats présentés à
l’annexe I (tableau I.8), le bâtiment n’est pas sensible à la torsion.
δ,2#
B# (
δ2B6
[2.5]

2.2.4 Résultats
Comme nous l’avons précisé à la section 1.2.1.5 et en accord avec la clause 4.1.8.12, le
cisaillement (Vd) à la base du bâtiment, obtenu de l’analyse dynamique, a été calibré sur la force
38

sismique latérale V, calculée à l’aide de l’équation [1.5] (clause 4.1.8.11). L’accélération


spectrale de calcul S(Ta) a été évaluée à partir du spectre de calcul donné à la figure 2.6, en
prenant Ta égale à 1,28 s (2 x Ta empirique) pour les raisons expliquées à la section 1.2.1.4.1. Le
coefficient Mv permettant de tenir compte des modes supérieurs a été interpolé à l’aide du tableau
1.3. Dans le cas présent, le facteur S(1,28)Mv vaut 0,134. Le coefficient de priorité sismique IE à
être pris égal à 1,0. Nous avons supposé que les murs de refend sont ductiles. Nous avons donc
pris Rd égal à 3,5 et Ro égal à 1,6. Finalement, l’équation [1.5] donne une force sismique latérale
minimale de 5 528 kN. Les détails des calculs sont présentés à l’annexe I.

Étant donné que la structure étudiée est régulière, Vd a été calibré de tel sorte qu’il soit égal à
80% de V, soit 4 423 kN. Finalement, les efforts de conception pour chaque mur de refend sont
présentés dans le tableau 2.5. Les détails des efforts obtenus de l’analyse dynamique pour chaque
direction orthogonale X et Y sont présentés à l’annexe I (tableaux I.10 à I.14).

Tableau 2.5 : Efforts de conception pour les murs de refend obtenus de l'analyse dynamique

M1 – M6 M2 – M5 M3 M4
Vf Mf Vf Mf Vf Mf Vf Mf
(kN) (kNm) (kN) (kNm) (kN) (kNm) (kN) (kNm)
Étage 10 464 1 369 665 1 962 539 1 590 703 2 074
Étage 9 667 3 330 891 4 575 692 3 616 928 4 795
Étage 8 665 5 252 853 6 949 589 5 209 846 7 004
Étage 7 555 6 701 843 8 720 522 6 000 784 8 660
Étage 6 496 7 491 996 10 134 625 6 349 916 9 393
Étage 5 632 7 696 1 120 11 399 709 6 399 1 040 10 059
Étage 4 889 7 754 1 234 12 668 788 6 354 1 173 10 720
Étage 3 1 155 8 564 1 487 14 394 1 016 6 691 1 467 11 787
Étage 2 1 356 10 784 1 792 17 479 1 305 8 335 1 816 14 512
RDC 1 451 14 696 1 972 22 841 1 475 11 983 2 019 19 785

2.3 Dimensionnement des murs de refend

À noter que sauf indication contraire, les clauses de la section 2.3 font référence à la norme
canadienne de béton CSA A23.3-04.

La philosophie adoptée par le CSA A23.3-04 pour la conception parasismique des murs de refend
ductiles est basée sur le concept de dimensionnement par capacité. En accord avec la
39

méthodologie décrite à la section 1.2.2, les sections 2.3.1 et 2.3.2 présentent les étapes suivies
pour le dimensionnement des murs de refend.

2.3.1 Dimensionnement de la rotule plastique

2.3.1.1 Hauteur de la rotule plastique

Selon la clause 21.6.2, l’élément ductile (rotule plastique) est placé à la base de chaque mur de
refend et s’étend sur une hauteur au minimum égale à 1,5 fois la longueur du mur (lw) (équation
[2.6]) pour des bâtiments qui ne présentent pas d’irrégularité de type 1, 3, 4, 5 ou 6 (article
4.1.8.6 du CNBC 2005). Dans le cas présent, la rotule plastique a donc une hauteur théorique
(hrotule) égale à 9 m. Cette hauteur se trouve cependant entre le deuxième et le troisième étage du
bâtiment. Pour des raisons pratiques, elle a été prolongée jusqu’au troisième étage du bâtiment.

hI&6 ( 1,5l] [2.6]

2.3.1.2 Stabilité latérale de la rotule plastique

Dans la région de la rotule plastique, il existe un risque d’instabilité latérale pour les murs de
refend de section rectangulaire lorsque de grandes déformations plastiques et cycliques
surviennent. Afin de se prémunir contre ce phénomène, la clause 21.6.3 exige de vérifier que
l’épaisseur du mur (bw) soit supérieure à 10% de la hauteur inter-étage (lu) (équation [2.7]). Dans
le cas présent, lu vaut 2 730 mm. La stabilité latérale est donc assurée puisque bw vaut 300 mm.
l
b] E
10
[2.7]

2.3.1.3 Armature minimale

La norme impose des exigences concernant l’armature minimale à placer dans la région de la
rotule plastique. Ces exigences concernent l’armature verticale concentrée et distribuée, qui
reprennent les efforts de flexion, ainsi que l’armature horizontale, qui reprend les efforts de
cisaillement.
40

Armature horizontale

Armature verticale
distribuée
Figure 2.8 : Disposition de l'armature dans un mur de refend

La clause 21.6.6 concerne l’armature verticale concentrée. Celle-ci doit être placée à chaque
extrémité du mur de refend et doit comprendre au moins quatre barres, réparties en au moins
deux rangées (clause 21.6.6.1). L’aire correspondant à la quantité d’armature verticale concentrée
(As) doit être supérieure à 0,15% de l’aire du mur (clause 21.6.6.4 – équation [2.8]). Le diamètre
des barres (db) ne peut pas dépasser 10% de l’épaisseur (bw) du mur (clause 21.6.4.4 – équation
[2.9]). Cependant, le ratio d’armature verticale concentrée ne doit pas excéder 0,06 (clause
21.6.4.3 – équation [2.10]).
A E 0,0015b] l] [2.8]
d_ F 0,1b] [2.9]
A
F 0,06
A&76 &767Ié6
[2.10]

Afin d’éviter le flambement des barres, la clause 21.6.6.9 impose de ligaturer l’armature verticale
concentrée si l’espacement entre les barres excède 150 mm. Les ligatures doivent être telles que
leur diamètre soit au moins égal à 30% de celui des barres d’armature verticale concentrée
(clause 7.6.5.1). Elles doivent être mises en place comme des frettes et leur espacement ne doit
pas dépasser, dans la zone de la rotule plastique, la plus petite valeur entre 6db, 24dlig et 0,5bw.
Enfin, pour ce qui est du chevauchement des barres d’armature verticale concentrée, la clause
21.6.6.7 stipule qu’il ne peut y avoir plus de 50% de l’armature verticale qui se chevauche au
même endroit. De plus, pour chaque étage du bâtiment, une portion de mur de hauteur au moins
égale à la moitié de la hauteur de l’étage doit être libre de tout chevauchement. Le
chevauchement des barres d’armature doit se faire sur une longueur au moins égale à 1,5 fois la
longueur de développement (ld) (clause 21.6.4.1). La longueur ld se calcule conformément à la
clause 12.2.3, à l’aide de l’équation [2.11] :
41

f
l% ( 0.45k! k l k L k M d_
hf′
[2.11]

Où k1, k2, k3 et k4 sont des facteurs donnés à la clause 12.2.4, fy est la limite élastique de l’acier
d’armature, db est le diamètre des barres qui se chevauchent et f est la résistance en compression
du béton.

La clause 21.6.5 concerne l’armature verticale et l’armature horizontale distribuées. Le ratio


d’armature doit être supérieur à 0,0025 (clause 21.6.5.1 – équation [2.12]). L’espacement des
barres ne doit cependant pas excéder 300 mm (clause 21.6.5.2).
2A_
E 0,0025
b] s
[2.12]

Le chevauchement des barres d’armature verticale distribuée doit se faire sur une longueur au
moins égale à 1,5 fois la longueur ld (clause 21.6.4.1 - équation [2.11]), comme pour les barres
d’armature dans la zone concentrée. L’armature verticale distribuée doit être ligaturée selon les
exigences de la clause 21.6.6.9 si l’aire correspondant à la quantité d’armature verticale est
supérieure à 0,5% de l’aire de la section brute ou si elles ont un diamètre supérieur à celui des
barres 15M. Enfin, l’armature horizontale doit être ancrée d’une longueur ld dans la zone où se
trouve l’armature concentrée de façon à pouvoir développer 1,25 fy (clause 21.6.5.5).

2.3.1.4 Détermination des sections d’armature

Pour chaque mur de refend, nous avons déterminé une section d’armature qui respecte d’une part
les exigences concernant l’armature minimale (section 2.3.1.3) et d’autre part qui a une résistance
pondérée en flexion (Mr) à chaque étage de la rotule plastique supérieur au moment (Mf) agissant
au même étage (tableau 2.5). Pour les efforts axiaux provenant des deux combinaisons de charges
présentées à la section 2.1.2, nous avons calculé la résistance pondérée en flexion (Mr), la
résistance nominale en flexion (Mn) et la résistance probable en flexion (Mp) de la section à l’aide
du logiciel Response-2000® (Bentz & Collins, 2000). Le béton a été représenté par la loi de
comportement de Popovics, Thorenfeldt et Collins (Collins & Mitchell, 1991). Sa résistance en
compression f ) a été prise égale à 30 MPa alors que la déformation en compression (ε )
correspondante a été posée égale à 0,00196 m/m. Les caractéristiques de l’acier d’armature ont
été prises conformément à la clause 21.2.7.1, qui stipule que l’acier doit être soudable et répondre
42

aux exigences de la norme canadienne CSA-G30.18. Son module élastique (Es) a été pris égal à
200 000 MPa et sa limite élastique (fy) a été posée égale à 400 MPa.

Considérant les deux combinaisons de charges, nous avons sélectionné, dans la zone de la rotule
plastique, les sections présentées au tableau 2.6. Pour chaque mur de refend, l’armature verticale
concentrée (AVC), les ligatures, l’armature verticale distribuée (AVD) ainsi que l’armature
horizontale distribuée (AHD) sont précisées. Le tableau 2.7 récapitule les moments de
renversement au niveau de chaque étage de la zone de la rotule plastique ainsi que les moments
résistants des sections d’armature à ces mêmes étages.

Tableau 2.6 : Section d’armature pour les six murs de refend dans la zone de la rotule plastique

AVC AVD
Ligatures AHD
14-15M @ 150 mm 32-10M @ 250 mm
M1 – M6
10M @ 100 mm 10M @ 250 mm
10-25M @ 175 mm 34-10M @ 250 mm
M2 – M5
10M @ 150 mm 10M @ 220 mm
14-15M @ 150 mm 32-10M @ 250 mm
M3
10M @ 100 mm 10M @ 190 mm
10-20M @ 175 mm 34-10M @ 250 mm
M4
10M @ 120 mm 10M @ 210 mm

Tableau 2.7 : Efforts de conception dans la zone de la rotule plastique et moments résistants des
sections d’armature pour les six murs de refend

M1 – M6 M2 – M5
Mf Mr 1* Mr 2** Mf Mr 1 Mr 2
(kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm)
Étage 3 8 564 18 388 18 950 14 394 22 523 23 072
Étage 2 10 784 19 374 19 953 17 479 23 494 24 073
RDC 14 696 19 489 20 085 22 841 23 623 24 209

M3 M4
Mf Mr 1 Mr 2 Mf Mr 1 Mr 2
(kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm)
Étage 3 6 691 18 388 18 950 11 787 21 219 21 848
Étage 2 8 335 19 374 19 953 14 512 22 299 22 943
RDC 11 983 19 489 20 085 19 785 22 417 23 065
* résistance pondérée en flexion de la section calculée en considérant la combinaison de charges axiales n°1
** résistance pondérée en flexion de la section calculée en considérant la combinaison de charges axiales n°2
43

À noter que le dimensionnement des murs M1, M3, M4 et M6 est gouverné par les exigences
d’armature minimale.

2.3.1.5 Vérification de la ductilité de la section

Une fois la section d’armature de chaque mur déterminée, il faut tout d’abord s’assurer que la
section est assez ductile (clause 21.6.7). La ductilité en rotation de la section (θic) doit par
conséquent être supérieure à sa rotation inélastique anticipée (θid). Selon la clause 21.6.7.2, la
rotation inélastique anticipée de la section se calcule grâce à l’équation [2.13]. Elle doit être au
moins égale à 0,004 pour assurer une ductilité minimale aux sections des murs.
δ[ R % R & 4 δ[ γ]
θ-% ( E 0,004
h] 4 l] ⁄2 [2.13]

Où δh est le déplacement horizontal au sommet du mur de refend sous les charges sismiques et γw
est un facteur de sur-résistance égal au rapport entre la résistance nominale en flexion (Mn base) de
la section et le moment qui s’exerce au niveau de la section (Mf). Il doit être dans tous les cas
supérieur à 1,30.

Selon la clause 21.6.7.3, la capacité en rotation de la section (θic) est calculée à l’aide de
l’équation [2.14] :
ε l]
θ- ( 4 0,002
2c
[2.14]

Où εcu est la déformation maximale au niveau de la fibre la plus comprimée de la section prise
égale à 0,0035 et c est la distance entre la fibre la plus comprimée de la section et l’axe neutre.

Le tableau 2.8 récapitule, pour chacun des six murs de refend, les paramètres pertinents pour la
vérification de la ductilité des sections.
44

Tableau 2.8 : Paramètres pour la vérification de la ductilité des sections d’armature dans la zone
de la rotule plastique

δh Mf base Mn base1* c1
γw1 θid1 θic1
(mm) (kNm) (kNm) (mm)
M1 – M6 33,67 14 696 22 414 1,53 1 035 0,0051 0,0081
M2 – M5 47,96 22 841 27 576 1,30 1 066 0,0076 0,0078
M3 25,67 11 983 22 414 1,87 1 035 0,0040 0,0081
M4 41,53 19 785 25 766 1,30 1 184 0,0066 0,0069

δh Mf base Mn base2** c2
γw2 θid2 θic2
(mm) (kNm) (kNm) (mm)
M1 – M6 33,67 14 696 23 056 1,57 1 070 0,0050 0,0078
M2 – M5 47,96 22 841 28 200 1,30 1 098 0,0076 0,0076
M3 25,67 11 983 23 056 1,92 1 070 0,0040 0,0078
M4 41,53 19 785 26 539 1,34 1 237 0,0066 0,0066
* l’indice 1 fait référence à la combinaison de charges axiales n°1
** l’indice 2 fait référence à la combinaison de charges axiales n°2

2.3.1.6 Vérification de la résistance au cisaillement de la section

Pour que le mécanisme plastique décrit précédemment reste stable, il faut exclure tout risque de
rupture non ductile en cisaillement. La vérification de la résistance à l’effort tranchant (clause
21.6.9) de la rotule plastique doit donc être effectuée en considérant le cisaillement maximum qui
peut survenir. Cette valeur doit être déduite de la résistance probable en flexion de la section
(équation [2.15]). Toutefois, dans le cas où cette valeur de Vdes serait supérieure à la force
élastique Ve, c’est Ve qui doit être utilisé pour la conception.
MH _2 6
V%6 ( V
M` _2 6 `
[2.15]

Avant de calculer la résistance de la section du mur de refend pour le cisaillement, la clause


21.6.9.6 exige de vérifier, dans la région de la rotule plastique, que le cisaillement (Vf) qui
s’exerce sur la section ne dépasse pas la valeur calculée à l’aide de l’équation [2.16], excepté si la
rotation inélastique de la section (θid) est inférieure à 0,015. Dans ce cas, la résistance de la rotule
plastique pour le cisaillement doit être interpolée entre la valeur donnée par l’équation [2.16] et la
valeur donnée par l’équation [2.17] qui correspond à une rotation inélastique de la section (θid) de
0,005.
45

V` ,2# ( 0,10 f′ b] dB [2.16]


V` ,2# ( 0,15 f′ b] dB [2.17]

Le calcul de la résistance de la rotule plastique des murs de refend pour le cisaillement se fait en
considérant les clauses 11.3.3, 11.3.4 et 11.3.5. La résistance globale au cisaillement (Vr) de la
section est la somme de la résistance au cisaillement fournie par le béton (Vc) et de la résistance
au cisaillement fournie par l’armature (Vs).
VI ( V ; V [2.18]
Avec
 AB f dB cotθ
V (
[2.19]
s

Où  est le coefficient de résistance de l’armature égal à 0,85, Av est l’aire de l’armature de


cisaillement, fy est la limite élastique de l’acier d’armature égale à 400 MPa, dv est la hauteur
effective en cisaillement, θ est l’angle d’inclinaison des contraintes diagonales de compression
par rapport à l’axe longitudinal de la pièce et s est l’espacement entre les armatures de
cisaillement et

V (  βhf′ b] dB [2.20]

Où  est le coefficient de résistance du béton égal à 0,65, β est un facteur pour tenir compte
de la résistance en cisaillement du béton fissuré, f est la résistance en compression du béton
prise égale à 30 MPa et dv est la hauteur effective en cisaillement.

Selon la clause 21.6.9.6, Le facteur β est pris égal à zéro excepté si la rotation inélastique de la
section (θid) est inférieure à 0,015. Dans ce cas, le facteur β est interpolé entre 0,00 et 0,18
correspondant à une rotation inélastique de la section (θid) de 0,005. L’angle θ doit être pris égal à
45° sauf si l’effort axial de compression s’exerçant sur la section du mur est supérieur à la valeur
calculée à l’aide de l’équation [2.21]. Dans ce cas, l’angle θ doit être interpolé entre la valeur
calculée à l’aide de l’équation [2.21] et la valeur de l’équation [2.22] correspondant à θ égal à
35°.
θ ( 0,10f′ Ag [2.21]
θ ( 0,20f′ Ag [2.22]

Où Ag est l’aire de la section brute de béton.


46

D’après la clause 2.3, la hauteur effective de cisaillement dv est prise égale à 0,9 fois d qui
représente la distance entre la fibre la plus comprimée et le centre de gravité de l’armature
longitudinale tendue. La clause 21.6.9.3 stipule cependant que dv ne doit en aucun cas être
inférieure à 0,8 fois la longueur du mur de refend (lw).

La clause 21.6.9.4 demande de vérifier la résistance au cisaillement au niveau des joints de


construction (Vr joint). Cette résistance se calcule à l’aide de l’équation [2.23], donnée à la clause
11.5. Comme l’armature verticale distribuée est uniforme sur toute la hauteur de la rotule
plastique, la situation la plus critique pour le cisaillement se trouve à la base de celui-ci.

N
VI n&-7 ( AB o λ pc ; µ qρB f ; st
Ag
[2.23]

Où Acv est la surface de la section de béton résistant au cisaillement, λ est un facteur pour tenir
compte de la faible densité éventuelle du béton (égal à 1,0 pour un béton de densité normale), c
est la contrainte de cohésion égale à 0,5 MPa et µ est le coefficient de friction pris égal à 1,0 sous
l’hypothèse que la surface qui reçoit le béton frais a été nettoyée et bouchardée, ρv est le ratio
d’armature de cisaillement et N est une charge de compression non pondérée agissant de façon
permanente perpendiculairement au plan de cisaillement.

Le tableau 2.9 récapitule, pour chacun des six murs de refend, les paramètres pertinents pour la
vérification de la résistance des sections pour le cisaillement.
47

Tableau 2.9 : Paramètres pour la vérification de la résistance au cisaillement des sections


d’armature dans la zone de la rotule plastique

Mf base Mp base1* Vdes base1 dv θ1 Vr1 Vr joint1


γp1 β1
(kNm) (kNm) (kN) (mm) (°) (kN) (kN)
M1 – M6 14 696 24 521 1,67 2 421 4 943 40 0,18 2 550 5 036
M2 – M5 22 841 30 928 1,35 2 670 5 029 37 0,13 2 728 5 036
M3 11 983 24 521 2,05 3 018 4 943 40 0,18 3 066 5 036
M4 19 785 27 998 1,42 2 857 5 031 38 0,15 2 914 5 875

Mf base Mp base2** Vdes base2 dv θ2 Vr2 Vr joint2


γp2 β2
(kNm) (kNm) (kN) (mm) (°) (kN) (kN)
M1 – M6 14 696 25 127 1,71 2 481 4 943 39 0,18 2 580 5 243
M2 – M5 22 841 31 519 1,38 2 721 5 029 37 0,13 2 767 5 243
M3 11 983 25 127 2,10 3 093 4 943 39 0,18 3 098 5 243
M4 19 785 28 744 1,45 2 933 5 031 37 0,15 2 974 6 138
* l’indice 1 fait référence à la combinaison de charges axiales n°1
** l’indice 2 fait référence à la combinaison de charges axiales n°2

2.3.2 Dimensionnement hors de la rotule plastique

Le dimensionnement hors de la rotule plastique doit être effectué avec le souci de garantir que
cette portion du mur de refend ne subisse aucune plastification durant les sollicitations sismiques.
C’est pour cela que la clause 21.6.2.2 stipule que le moment et le cisaillement pour lesquels la
partie des murs de refend hors de la rotule plastique doit être dimensionnée soient augmentés du
rapport entre la résistance pondérée en flexion (Mr) de la section au sommet de la rotule plastique
et le moment pondéré obtenu de l’analyse dynamique (Mf) également au sommet de la rotule
plastique.

2.3.2.1 Exigences minimales concernant l’armature

La norme impose également des exigences concernant l’armature minimale à placer dans la zone
au-dessus de la zone de la rotule plastique.

La clause 21.6.6 concerne l’armature verticale concentrée. L’armature verticale concentrée doit
comprendre au moins quatre barres, réparties en au moins deux rangées (clause 21.6.6.1), comme
dans la zone de la rotule plastique. L’aire correspondant à la quantité d’armature verticale
48

concentrée doit être cette fois-ci supérieure à 0,10% de l’aire de la section du mur (clause
21.6.6.3 – équation [2.24]). Tout comme dans la zone de la rotule plastique, le diamètre des
barres ne peut pas dépasser 10% de l’épaisseur (bw) du mur (clause 21.6.4.4 – équation [2.9]) et
le ratio d’armature verticale concentrée ne doit pas excéder 0,06 (clause 21.6.4.3 – équation
[2.10]).

A E 0,0010b] l] [2.24]

Tout comme dans la zone de la rotule plastique, l’armature verticale concentrée doit être ligaturée
si l’espacement entre les barres excède 150 mm, afin d’éviter le flambement. Les ligatures
doivent être telles que leur diamètre soit au moins égal à 30% de celui des barres d’armature
verticale concentrée (clause 7.6.5.1). Selon les exigences de la clause 21.6.6.8, elles doivent être
mises en place comme des frettes et leur espacement ne doit pas dépasser la plus petite valeur
entre 16db, 48dlig et bw. Tout comme dans la zone de la rotule plastique, le chevauchement des
barres d’armature doit se faire sur une longueur au moins égale à 1,5 fois la longueur de
développement (ld) (clause 21.6.4.1). La longueur ld se calcule conformément à la clause 12.2.3, à
l’aide de l’équation [2.11].

La clause 21.6.5 concerne l’armature verticale et l’armature horizontale distribuées. Le ratio


d’armature doit être supérieur à 0,0025 (clause 21.6.5.1 – équation [2.12]), comme c’est le cas
dans la zone de la rotule plastique. L’espacement des barres ne doit cependant pas excéder cette
fois-ci 450 mm (clause 21.6.5.1). Le chevauchement des barres d’armature verticales distribuées
doit se faire sur une longueur au moins égale à 1,5 fois ld (clause 21.6.4.1 - équation [2.11]),
comme pour les barres d’armature dans la zone concentrée. Les barres d’armature verticales
doivent être ligaturées selon les exigences de la clause 21.6.6.8. L’armature horizontale doit être
ancrée d’une longueur ld dans la zone où se trouve l’armature concentrée (clause 21.6.5.4).

2.3.2.2 Détermination et vérification des sections d’armature

Pour chaque mur de refend, nous avons déterminé une section d’armature qui respecte d’une part
les exigences concernant l’armature minimale (section 2.3.2.1) et d’autre part qui a une résistance
pondérée en flexion (Mr) à chaque étage au-dessus de la rotule plastique supérieur au moment de
renversement agissant au même étage. D’après la clause 21.6.2.2, les moments de renversement
qui s’exercent hors de la rotule plastique, obtenus de l’analyse dynamique, doivent être
49

augmentés du ratio (γf) entre la résistance pondérée en flexion de la section du mur au sommet de
la rotule plastique et le moment à reprendre également au sommet de la rotule plastique. Le
tableau 2.10 présente, pour chaque mur de refend et pour chaque combinaison de charges axiales,
le détail du calcul du facteur γf alors que le tableau 2.11 donne les moments de renversement
(Mdes) à considérer pour déterminer la section d’armature hors de la rotule plastique.

Tableau 2.10 : Calcul du facteur γf pour chaque mur de refend, pour chacune des combinaisons
de charges axiales

Mf Mr1 Mr2
γf1 γf2
(kNm) (kNm) (kNm)
M1 – M6 7 754 17 408 17 917 2,25 2,31
M2 – M5 12 668 21 525 22 047 1,70 1,74
M3 6 354 17 408 17 917 2,74 2,82
M4 10 720 20 059 20 677 1,87 1,93

Tableau 2.11 : Moments de renversement à considérer pour le dimensionnement hors de la rotule


plastique

M1 – M6 M2 – M5 M3 M4
Mdes1 Mdes2 Mdes1 Mdes2 Mdes1 Mdes2 Mdes1 Mdes2
(kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm)
Étage 10 3 073 3 163 3 334 3 415 4 356 4 483 3 881 4 000
Étage 9 7 476 7 695 7 774 7 962 9 907 10 196 8 972 9 249
Étage 8 11 791 12 136 11 807 12 094 14 271 14 688 13 106 13 509
Étage 7 15 044 15 484 14 817 15 176 16 438 16 919 16 204 16 704
Étage 6 16 818 17 309 17 219 17 637 17 394 17 903 17 576 18 117
Étage 5 17 278 17 783 19 369 19 838 17 531 18 044 18 822 19 402
Étage 4 17 408 17 917 21 525 22 047 17 408 17 917 20 059 20 677

Les détails concernant l’armature concentrée et l’armature distribuée pour chaque mur de refend
sont donnés au tableau 2.12. À noter que la section d’armature n’est pas forcément la même sur
toute la hauteur de la zone hors de la zone de la rotule plastique.
50

Tableau 2.12 : Sections d’armature pour les six murs de refend hors de la zone de la rotule
plastique

Zone élastique 1 Zone élastique 2


AVC AVD AVC AVD
ligatures AHD ligatures AHD
14-20M @ 150 32-10M @ 250 14-15M @ 150 32-10M @ 250
M1 – M6
10M @ 300 10M @ 250 10M @ 260 10M @ 250
10-25M @ 175 34-10M @ 250 10-20M @ 175 34-10M @ 250
M2 – M5
10M @ 300 10M @ 250 10M @ 300 10M @ 250
14-20M @ 150 32-10M @ 250 14-15M @ 150 32-10M @ 250
M3
10M @ 300 10M @ 250 10M @ 260 10M @ 250
10-20M @ 175 34-10M @ 250 10-15M @ 175 34-10M @ 250
M4
10M @ 300 10M @ 250 10M @ 300 10M @ 250

La résistance pour le cisaillement a été vérifiée pour chaque section d’armature selon la
procédure présentée à la section 2.3.1.6. Le cisaillement à considérer pour la vérification des
sections est récapitulé au tableau 2.13 alors que le tableau 2.14 récapitule la résistance au
cisaillement des sections d’armature.

Tableau 2.13 : Cisaillement à considérer pour la vérification des sections d’armature hors de la
rotule plastique

M1 – M6 M2 – M5 M3 M4
Vdes1 Vdes2 Vdes1 Vdes2 Vdes1 Vdes2 Vdes1 Vdes2
(kN) (kN) (kN) (kN) (kN) (kN) (kN) (kN)
Étage 10 774 793 900 918 1 103 1 130 995 1 021
Étage 9 1 113 1 140 1 206 1 230 1 416 1 451 1 313 1 348
Étage 8 1 110 1 137 1 155 1 177 1 205 1 235 1 197 1 229
Étage 7 926 949 1 141 1 163 1 068 1 095 1 109 1 139
Étage 6 828 848 1 349 1 374 1 279 1 311 1 296 1 331
Étage 5 1 055 1 081 1 517 1 546 1 451 1 487 1 472 1 511
Étage 4 1 483 1 520 1 671 1 703 1 612 1 652 1 660 1 704

Tableau 2.14 : Résistance au cisaillement des sections d’armature hors de la rotule plastique

M1 – M6 M2 – M5 M3 M4
Zone élastique 1 2 869 2 962 2 869 2 922
Vr (kN)
Zone élastique 2 2 869 2 962 2 869 2 922
51

Le détail des sections d’armature sur toute la hauteur des murs de refend sont récapitulées aux
figures 2.9 et 2.10. Les efforts dynamiques obtenus de l’analyse sismique du bâtiment ainsi que
les efforts de conception pour chacun des six murs de refend sont donnés aux figures 2.11 à 2.14.

Figure 2.9 : Détail de l'armature concentrée pour chaque mur de refend


52

Figure 2.10 : Détail de l'armature distribuée pour chaque mur de refend

Figure 2.11 : Murs de refend M1 et M6 : efforts dynamiques et efforts de conception


53

Figure 2.12 : Murs de refend M2 et M5 : efforts dynamiques et efforts de conception

Figure 2.13 : Mur de refend M3 : efforts dynamiques et efforts de conception


54

Figure 2.14 : Mur de refend M4 : efforts dynamiques et efforts de conception

2.4 Dimensionnement des fondations

À noter que sauf indication contraire, les clauses de la section 2.4 font référence à la norme
canadienne de béton CSA A23.3--04.

Les fondations ont été dimensionnées pour trois ni


niveaux d’efforts dus aux charges latérales afin
de pouvoir étudier l’influence de leur soulèvement sur le comportement des murs de refend. Elles
ont tout d’abord été dimensionnées selon une approche de conception par capacité, en accord
avec la clause 21.11.1.2. Elles ont donc été conçues pour des efforts correspondant aux
résistances nominales en flexion des sections d’armature situées
ées à la base des murs.
murs Elles ont
ensuite été dimensionnées pour des efforts correspondant à un facteur combiné de modification
RdRo de 2,0, efforts qui correspondent aux efforts maximums à considérer pour le
dimensionnement des fondations selon le CNBC 2005. Elles ont finalement été dimensionnées
pour des efforts correspondant à un facteur combiné de modification RdRo de 5,6 afin d’étudier le
comportement de fondations dimensionnées pour le même facteur combiné de modification RdRo
que les murs.

La méthodologie suivie pour le dimensionnement des fondations est présentée à la section 2.4.2.
Avant cela, les caractéristiques de sol pour lesquels les fondations ont été dimensionnées sont
présentées à la section 2.4.1
55

2.4.1 Éléments de géotechnique pour l’Île de Montréal


Dans cette étude, nous avons supposé que le bâtiment analysé est situé à Montréal, sur un profil
de site de catégorie C. Selon le CNBC 2005, un tel profil correspond à des vitesses d’ondes de
cisaillement (vs) comprises entre 360 m/s et 760 m/s ou encore un indice de pénétration standard
moyen (N60) supérieur à 50. Ces caractéristiques sont représentatives de propriétés géotechniques
spécifiques qu’il faut connaitre, d’une part, pour dimensionner les fondations et, d’autre part,
pour que la modélisation de l’ISS soit la plus pertinente possible. Elles sont listées au tableau
2.15. Afin de couvrir la plage assez large des sols correspondant à des profils de sol représentatifs
de site de catégorie C, nous avons décidé d’en définir deux : le profil de sol INF, qui correspond
à la limite inférieure des profils de sol représentatifs de site de catégorie C et le profil de sol SUP,
qui correspond à la limite supérieure. Les propriétés de ces deux profils de sol ont été choisies
après consultation des travaux de Prest et Hode-Keyser (1977) portant sur la caractérisation des
sols composant l’Île de Montréal.

Les propriétés des deux profils de sol étudiés dans ce projet sont résumées dans le tableau 2.16.
Les détails ayant conduit à ces choix sont présentés à l’annexe II.

Tableau 2.15 : Propriétés géotechniques nécessaires pour caractériser un sol

Propriétés géotechniques Symbole


Masse volumique totale γt
Angle de frottement interne 
Coefficient de Poisson ν
Module de cisaillement dynamique Gmax
Modules d’Young statique et dynamique E et E’
Vitesse de propagation des ondes de cisaillement vs
56

Tableau 2.16 : Propriétés des profils de sol étudiés

Profil de sol INF Profil de sol SUP


Indice de pénétration standard (N60) ≈ 50 (N60) ≈ 90
Coefficient de Poisson ν = 0,3 ν = 0,25
Vitesse moyenne des ondes de
vs = 360 m/s vs = 550 m/s
cisaillement
Masse volumique γt = 2100 kg/m3 γt = 2300 kg/m3
Angle de frottement interne  = 41°  = 43°
Module d’Young statique E = 160 MPa E = 410 MPa
Module d’Young dynamique E’ = 700 MPa E’ = 1780 MPa
Module de cisaillement dynamique Gmax = 270 MPa Gmax = 710 MPa

2.4.2 Dimensionnement des fondations

Les fondations ont été dimensionnées pour les efforts donnés aux tableaux 2.17 à 2.19,
considérant les combinaisons de charges axiales données au tableau 2.1. Le tableau 2.17 donne,
pour les deux combinaisons de charges axiales, les efforts correspondant à la résistance nominale
en flexion des sections d’armature situées à la base des murs de refend, le tableau 2.18 donne les
efforts correspondant à un facteur combiné de modification RdRo de 2,0 alors que le tableau 2.19
donne les efforts correspondant à un facteur combiné de modification RdRo de 5,6.

À noter que la norme canadienne de béton exige que les fondations soient conçues pour les
efforts les plus faibles entre les efforts correspondant aux résistances nominales en flexion des
sections d’armature situées à la base des murs supportés et les efforts correspondant aux charges
sismiques élastiques divisées par un facteur RdRo égal à 2,0. Dans le cas présent, les fondations
auraient donc été dimensionnées pour les efforts du tableau 2.17 et nous aurions anticipé que
pendant un séisme, les murs plastifieraient avant que les fondations ne décollent.

Tableau 2.17 : Efforts de conception correspondant à la résistance nominale en flexion des


sections d’armature à la base des murs de refend

M1 – M6 M2 – M5 M3 M4
Combinaison Mn base (kNm) 22 414 27 576 22 414 25 766
de charges n°1 RdRo correspondant 3,7 4,6 3,0 4,3
57

Tableau 2.18 : Efforts de conception correspondant à RdRo de 2,0

M1 – M6 M2 – M5 M3 M4
Mf base (kNm)
41 149 63 955 33 552 55 398
RdRo = 2,0

Tableau 2.19 : Efforts de conception correspondant à RdRo de 5,6

M1 – M6 M2 – M5 M3 M4
Mf base (kNm)
14 696 22 841 11 983 19 785
RdRo = 5,6

La démarche suivie pour le dimensionnement des fondations est présentées aux sections 2.4.2.1 à
2.4.2.7. À noter que pour le dimensionnement des fondations, la combinaison de charges axiale la
plus critique a été prise en compte, à savoir la combinaison de charges n°1.

2.4.2.1 Hypothèses de dimensionnement

Afin qu’il y ait une certaine homogénéité entre toutes les fondations, le dimensionnement devait
respecter les hypothèses suivantes :

- Les débords dans la direction longitudinale (dL) et dans la direction transversale (dB)
devaient être égaux (dL = dB = d)
- L’armature de flexion devait être composée de barres 35M au maximum et espacées de
150 mm au minimum.

La notation utilisée par la suite est explicitée à la figure 2.15.

Figure 2.15 : Notation utilisée pour les dimensions de la fondation


58

2.4.2.2 Calcul de la capacité portante ultime du sol

D’après le Manuel Canadien des Fondations (Canadian Geotechnical Society, 2006), la capacité
portante ultime (qult) associée à une fondation superficielle reposant sur un sol uniforme est
calculée à l’aide de l’équation [2.25] :
1
q  ( cN S ; q NJ SJ ; γ BNu Su
2
[2.25]

Où c est la cohésion du sol, Nc, Nq et Nγ respectivement les termes de cohésion, de profondeur et


de surface, Sc, Sq et Sγ sont des facteurs de forme, qs est la contrainte verticale due au poids des
terres autour de la fondation, B est la largeur de la fondation et γt est le poids volumique du sol.

Dans le cas présent, nous avons posé les hypothèses suivantes :

- la nappe phréatique est située en profondeur


- le terme de cohésion est négligé (sols granulaires)
- le terme de profondeur est négligé car les fondations sont superficielles

Finalement, la capacité portante ultime (qult) a été calculée à l’aide de l’équation [2.26].
1
q  ( γ BNu Su
2
[2.26]

Avec

Nu ( 0,0663e,!vlwx
y
[2.27]

B
Su ( 1 4 0,4
L
[2.28]

2.4.2.3 Détermination des dimensions des fondations

Les dimensions d’une fondation doivent être telles que la pression maximale (qf) exercée sur le
sol soit inférieure à la capacité portante ultime pondérée q  du sol (inéquation [2.29]). Dans
le cas présent, le facteur de pondération  a été pris égal à 0,5, d’après les recommandations du
Manuel Canadien des Fondations.

q ` F q  [2.29]
59

La pression (qf) exercée sur le sol est due aux efforts repris par la fondation (qe) ainsi qu’au poids
propre de la fondation (q0). Deux cas de figures se présentent pour le calcul de qe. En effet,
lorsque le mur de refend transmet à la fondation un moment de renversement (Mf) et une charge
axiale (Pf), la force résultante ne passe plus par le centre de gravité de la fondation. Elle se
retrouve excentrée d’une quantité e, calculée à l’aide de l’équation [2.31]. Si e est inférieure à
L/6, alors la force résultante demeure dans le noyau central de la fondation et dans ce cas, le sol
est comprimé sur toute la longueur de la fondation. Cependant, si e est supérieure à L/6, alors la
force résultante ne s’exerce plus dans le noyau central de la fondation et dans ce cas, le sol est
comprimé uniquement sur une longueur Le, calculée à l’aide de l’équation [2.30]. Tout cela est
illustré à la figure 2.16. Finalement, pour le calcul de qe, nous avons supposé que le profil des
contraintes est uniforme et égal à P` ⁄BL ou P` ⁄BL6 .

L6 ( L 4 2e [2.30]

M`
e(
P` ; P
[2.31]

Où Mf est le moment de renversement transmis par le mur de refend, Pf est l’effort axial transmis
par le mur de refend et P0 est le poids propre de la fondation.

e z LN6 e { LN6

Figure 2.16 : Pressions de calcul et longueur efficace de la semelle


60

L’équation [2.29] devient alors :


q ` F q  [2.29]

| q  ; q 6 F 0,5q 
P`
| Hγ ; F 0,5q 
BL6 ~
* dans le cas présent, la force résultante est toujours à
l’extérieur du noyau central de la fondation

P`
| Hγ ; F 0,5q 
B L 4 2e
P`
| Hγ ; F 0,5q 
M`
B L 4 2 €
P` ; P
P`
| Hγ ; F 0,5q 
M`
b] ; 2d q l] ; 2d 4 2
P` ; P s
[2.32]

Les dimensions de la semelle sont finalement obtenues par résolution de l’inéquation [2.32].

2.4.2.4 Vérification de la résistance à la flexion

Le calcul de l’armature de flexion a été fait en supposant que la semelle se comporte comme une
poutre. Les contraintes qui s’exercent sur la semelle sont uniquement dues aux charges
transmises par la structure (qe). Le profil de ces contraintes est supposé uniforme et égal à
P` ⁄BL6 . Tout cela est illustré à la figure 2.17.

Figure 2.17 : Pressions de dimensionnement


61

Pour le calcul du moment par rapport au droit du mur (Mf fond.), dû à qe, deux cas de figures se
présentent :

- soit la longueur efficace Le est inférieure au débord dL et dans ce cas, Mf fond. se calcule à
l’aide de l’équation [2.33] :

L6N
M` `&7%. ( q 6 L6 B d‚ 4 2ƒ [2.33]

- soit la longueur efficace Le est supérieure au débord dL et dans ce cas, il faut prendre en
compte uniquement la contrainte qui s’exerce sur la partie en porte-à-faux. Mf fond. se
calcule alors à l’aide de l’équation [2.34] :
d‚N
M` `&7%. ( q 6 d‚ B 2 [2.34]

Une fois le moment Mf fond. connu, nous avons calculé la quantité d’armature de flexion en
suivant les étapes suivantes :

- nous avons tout d’abord calculé le facteur de résistance Kr (équation [2.35]) en faisant
l’hypothèse que la résistance pondérée en flexion de la fondation (Mr fondation) est égal au
moment Mf fond..
MI `&7%2-&7
KI (
Bhl-6
[2.35]

- nous avons ensuite déduit de Kr le ratio d’armature (ρ) nécessaire à l’aide de la Table 2.1
de la norme CSA A23.3-04
- enfin, nous avons calculé la quantité d’armature (As) à l’aide de l’équation [2.36]

A ( ρBh-6 [2.36]

Avec

h-6 ( 0,9 H 4 hI6&BI6,67 4 d_ [2.37]

Nous avons également vérifié que la section n’est pas fragile à la fissuration. Pour cela, il faut
vérifier que la résistance pondérée en flexion de la fondation (Mr) est supérieur à 1,2 fois le
moment de fissuration (Mcr). Mcr se calcule à l’aide de l’équation [2.38].

MI ( 0,6λhf I⁄c [2.38]


62

Où I est le moment d’inertie de la section par rapport à un axe horizontal passant par son centre
de gravité, ct est la distance entre la fibre la plus tendue et le centre de gravité de la section et λ
est un facteur pour tenir compte de la faible densité éventuelle du béton. Ici, nous avons utilisé
1,0 puisque le béton utilisé a une densité normale.

Ensuite, nous avons vérifié l’armature minimale (As min) exigée par la clause 7.8.1. As min se
calcule à l’aide de l’équation [2.39].

A ,-7 ( 0,002Ag [2.39]

2.4.2.5 Vérification de la résistance à l’effort tranchant

Pour la vérification de la résistance à l’effort tranchant, nous avons supposé d’une part, que la
rupture de la semelle est de type « poutre » et d’autre part, que la section critique se situe à une
distance hutile (figure 2.18) du droit du mur et que toute la largeur de la semelle participe à la
résistance.

L’effort tranchant à reprendre pour la fondation a été calculé à l’aide de l’équation [2.40].

V` `&7%. ( q 6 B d‚ 4 h-6 [2.40]

Figure 2.18 : Vérification de la section pour le cisaillement


63

D’après la clause 11.3.3, la résistance pondérée (Vr fondation) de la section pour le cisaillement est
calculée à l’aide de l’équation [2.41]. Cette valeur de Vr fondation calculée à l’aide de l’équation
[2.41] ne peut cependant pas excéder la valeur donnée par l’équation [2.45].
VI ( V ; VH F 0.25 f b] dB [2.41]

Avec, d’après la clause 11.3.4,

V ( λ βhf BdB [2.42]

Où β se détermine à l’aide de la clause 11.3.6 et dv est la hauteur effective pour la vérification


de la résistance pour le cisaillement qui se calcule à l’aide de l’équation [2.44].

Et, d’après la clause 11.3.5,

 AB f h-6
V (
s tan θ
[2.43]

Où θ se détermine lui aussi à l’aide de la clause 13.3.6.

dB ( max 0.9h-6 ; 0.72h [2.44]


VI F 0.25 f b] dB [2.45]

Dans le cas où la section de béton n’est pas suffisante pour reprendre tout le cisaillement, nous
avons ajouté des étriers pour reprendre l’effort de cisaillement excédentaire. Nous avons pris des
barres 10M et utilisé des ligatures toutes les deux barres longitudinales. L’espacement entre les
étriers est déterminé en fonction de la quantité Vf moins Vc à reprendre. À noter cependant que la
clause 11.3.8 stipule que l’espacement (s) doit respecter l’équation [2.46].

s F min 600 mm ; 0.7dB [2.46]

2.4.2.6 Ancrage des barres d’armature

Des barres d’ancrage doivent être utilisées pour transmettre les efforts de la semelle au mur. En
conception parasismique, la clause 21.11.2.3 stipule que les barres d’armature des zones
concentrées de la section de mur doivent être prolongées jusqu’au bas de la semelle en les
repliant à 90° (figure 2.19).
64

Figure 2.19 : Ancrage des barres d'armature du mur de refend dans la fondation

Ces barres vont permettre de transmettre les efforts de compression qui excèdent ceux transmis
directement par contact ainsi que les efforts de traction qui peuvent se développer dus à la
présence du moment de renversement. De plus, ces barres d’armature vont permettre de résister
au cisaillement qui pourrait survenir à la base du mur.

2.4.2.7 Vérification du tassement de la fondation

La vérification du tassement de la fondation est faite selon les exigences du Manuel Canadien des
Fondations. Nous avons vérifié que les tassements de la fondation sont inférieurs à 25 mm. Dans
le cas général, le tassement des fondations est la somme du tassement immédiat (si), du tassement
de consolidation (sc) et du tassement de consolidation secondaire (ss) (équation [2.47]).

s ( s- ; s ; s [2.47]

Dans les sols granulaires, le tassement total comprend uniquement le tassement immédiat. Ce
tassement se calcule à l’aide de l’équation [2.48], basée sur la théorie de Boussinesq :
1 4 νl
s- ( q ` B C`
E
[2.48]

Où qf est la pression moyenne exercée par la fondation sur le sol, égale à P` ; P ⁄ LB , ν est le
coefficient de Poisson du sol, E est le module de Young du sol et Cf est un coefficient sans
dimension qui est fonction de la forme et de la flexibilité de la fondation. Ce dernier se calcule
par interpolation linéaire à partir des valeurs données dans le tableau 2.20.
65

Tableau 2.20 : Calcul du coefficient Cf

L/B Cf
1,5 1,06
5,0 1,70
10,0 2,10

2.4.3 Dimensions des fondations

Les dimensions des fondations des six murs de refend, pour chacun des deux profils de sol
définis à la section 2.4.1, pour la combinaison de charges la plus critique, à savoir la n°1, sont
données aux tableaux 2.21 à 2.26.

2.4.3.1 Profil de sol INF

Tableau 2.21 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant aux
résistances nominales en flexion des sections d’armature à la base des murs de refend – profil de
sol INF

Pf Mf L B H qadm Tassements
Armature
(kN) (kNm) (m) (m) (m) (kPa) (mm)
M1 – M6 5 048 22 414 10,00 4,30 0,95 485 21-30M @ 200 mm 4,14
M2 – M5 5 048 27 576 10,60 4,90 1,10 545 30-30M @ 160 mm 4,05
M3 5 048 22 414 10,00 4,30 0,95 485 21-30M @ 200 mm 4,14
M4 6 338 25 766 10,10 4,40 0,95 495 23-30M @ 190 mm 4,97

Tableau 2.22 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant à un facteur
RdRo égal à 2,0 – profil de sol INF

Pf Mf L B H qadm Tassements
Armature
(kN) (kNm) (m) (m) (m) (kPa) (mm)
41-35M @ 160 mm
M1 – M6 5 048 41 149 12,40 6,70 1,15 716 3,76
avec étriers
61-35M @ 150 mm
M2 – M5 5 048 63 955 15,00 9,30 1,20 954 3,68
avec étriers
30-35M @ 190 mm
M3 5 048 33 552 11,40 5,70 1,15 622 3,91
avec étriers
57-35M @ 150 mm
M4 6 338 55 398 13,30 7,60 1,20 799 4,34
avec étriers
66

Tableau 2.23 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant à un facteur
RdRo égal à 5,6 – profil de sol INF

Pf Mf L B H qadm Tassements
Armature
(kN) (kNm) (m) (m) (m) (kPa) (mm)
M1 – M6 5 048 14 696 9,20 3,50 0,85 405 10-30M @ 370 mm 4,45
M2 – M5 5 048 22 841 10,10 4,40 0,95 495 22-30M @ 200 mm 4,10
M3 5 048 11 983 8,90 3,20 0,75 374 8-30M @ 430 mm 4,59
M4 6 338 19 785 9,60 3,90 0,90 445 14-30M @ 280 mm 5,22

2.4.3.2 Profil de sol SUP

Tableau 2.24 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant aux
résistances nominales en flexion des sections d’armature à la base des murs de refend – profil de
sol SUP

Pf Mf L B H qadm Tassements
Armature
(kN) (kNm) (m) (m) (kPa)
(m) (mm)
M1 – M6 5 048 22 414 9,60
3,90 0,90 732 24-30M @ 160 mm 1,72
32-30M @ 150 mm
M2 – M5 5 048 27 576 10,30 4,60 1,10 847 1,66
avec étriers
M3 5 048 22 414 9,60 3,90 0,90 732 24-30M @ 160 mm 1,72
25-30M @ 155 mm
M4 6 338 25 766 9,60 3,90 0,90 732 2,10
avec étriers

Tableau 2.25 : Dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant à un facteur
RdRo égal à 2,0 – profil de sol SUP

Pf Mf L B H qadm Tassements
Armature
(kN) (kNm) (m) (m) (m) (kPa) (mm)
42-35M @ 150 mm
M1 – M6 5 048 41 149 12,20 6,50 1,15 1 147 1,52
avec étriers
61-35M @ 150 mm
M2 – M5 5 048 63 955 15,00 9,30 1,20 1 568 1,48
avec étriers
31-35M @ 170 mm
M3 5 048 33 552 11,10 5,40 1,15 975 1,60
avec étriers
58-35M @ 150 mm
M4 6 338 55 398 13,00 7,30 1,20 1 269 1,76
avec étriers
67

Tableau 2.26 : dimensions des fondations pour reprendre les efforts correspondant à un facteur
RdRo égal à 5,6 – profil de sol SUP

Pf Mf L B H qadm Tassements
Armature
(kN) (kNm) (m) (m) (m) (kPa) (mm)
M1 – M6 5 048 14 696 8,60 2,90 0,85 563 8-30M @ 390 mm 1,96
24-30M @ 160 mm
M2 – M5 5 048 22 841 9,60 3,90 0,95 732 1,71
avec étriers
M3 5 048 11 983 8,40 2,70 0,75 528 7-30M @ 420 mm 2,01
M4 6 338 19 785 9,00 3,30 0,90 631 12-30M @ 280 mm 2,27

2.5 Conclusions
Ce chapitre nous a permis de présenter les caractéristiques du bâtiment de 10 étages en béton
armé, situé à Montréal (site de catégorie C), étudié dans ce mémoire de maîtrise ainsi que les
étapes ayant conduit au dimensionnement du système de résistance aux forces sismiques,
composés de six murs de refend simples ainsi qu’à la conception des fondations.

Le bâtiment a tout d’abord été analysé à l’aide de la méthode modale du spectre de réponse, en
accord avec les exigences du CNBC 2005. Les murs de refend ont été supposés ductiles : Rd a
donc été pris égal à 3,5 et Ro égal à 1,6.

Une fois les efforts obtenus, les murs de refend ont été dimensionnés selon une approche de
conception par capacité, en accord avec les exigences de la norme canadienne de béton CSA
A23.3-04. La conception a été basée sur l’hypothèse qu’une rotule plastique va se former à la
base des murs pendant que le reste des murs au-dessus de la rotule plastique reste dans le
domaine élastique.

Finalement, les fondations sur lesquelles reposent les murs de refend ont été dimensionnées pour
différents niveaux de sollicitations dus aux charges latérales. Elles ont été conçues :

- pour des efforts correspondant aux résistances nominales en flexion des sections
d’armature situées à la base des murs supportés;

- pour des efforts correspondant aux charges sismiques élastiques divisées par un facteur
RdRo égal à 2,0;

- pour des efforts correspondant aux charges sismiques élastiques divisées par un facteur
RdRo égal à 5,6.
68

CHAPITRE 3 MODÉLISATION DE LA STRUCTURE

Ce chapitre décrit tout d’abord, à la section 3.1, le modèle utilisé pour représenter l’interaction
sol – structure. Les détails de la modélisation des murs de refend sont ensuite présentés à la
section 3.2. Aux sections 3.3 et 3.4 sont finalement présentés les résultats d’études paramétriques
visant à valider ces deux modèles.

À noter que le nom des éléments OpenSees utilisés est écrit en italique.

3.1 Modélisation de l’interaction sol-structure (ISS)


3.1.1 Objectifs et hypothèses du modèle ISS
L’objectif du modèle ISS est de représenter le comportement non-linéaire d’une fondation
superficielle, supposée partiellement rigide, reposant sur un massif de sol pulvérulent. Ce modèle
doit être capable de simuler le comportement plastique du sol ainsi que les non-linéarités
géométriques engendrées par le décollement de la fondation.

Plusieurs hypothèses ont été faites concernant le comportement du modèle ISS. Premièrement,
nous avons supposé un comportement 2D de la fondation (figure 3.1) : seules les translations
selon les axes x (horizontal) et z (vertical) ainsi que la rotation autour de l’axe y (horizontal) sont
possibles. Cependant, nous avons supposé que le coefficient de frottement du sol au contact avec
la fondation est suffisamment grand pour qu’il n’y ait pas de glissement horizontal possible. Pour
des bâtiments élancés ou de grandes hauteurs, cette hypothèse est raisonnable puisque les effets
de la translation horizontale de la fondation sur la réponse de la structure sont négligeables devant
ceux dus à son basculement (Jennings & Bielak, 1973). Dans le cas présent, la fondation possède
donc uniquement deux modes de vibration : la translation verticale selon l’axe z et la rotation
autour de l’axe y. Deuxièmement, nous avons fait l’hypothèse qu’il existe sous la fondation une
fine couche drainante qui dissipe les pressions interstitielles, éliminant ainsi l’effet de succion
(section 3.1.3.5) et permettant le décollement le long de l’interface. Troisièmement, nous avons
supposé que la fondation repose sur le sol afin que l’encastrement de la fondation n’entrave pas le
phénomène de basculement. Nous avons donc négligé le terme de profondeur (Nq) pour le calcul
de la capacité portante ultime (section 2.4.2.2) ainsi que les coefficients d’encastrement pour le
calcul des rigidités verticale et rotationnelle du sol (section 3.1.3.4).
69

z
y y

θy
x x
∆z

Mode de translation verticale selon z Mode de basculement autour de y

Figure 3.1 : Modes de vibration considérés pour le modèle ISS

3.1.2 Description du modèle ISS


Le modèle utilisé pour tenir compte de l’ISS repose sur le concept de « Beam on Nonlinear
Winkler Foundation » (BNWF) (Harden et al., 2005). La fondation de chaque mur de refend est
modélisée par une poutre élastique reposant sur un nombre fini de ressorts non-linéaires. La
poutre est composée d’un ensemble d’éléments « poutre » élastiques unidimensionnels
(elasticBeamColumn element), ayant trois degrés de liberté par nœuds afin de représenter les
déformations horizontales, verticales et en rotation. Chaque ressort non-linéaire, indépendant des
autres, est modélisé par un élément unidimensionnel de longueur nulle (zeroLength element)
auquel est associé le matériau non-linéaire QzSimple1 (Boulanger, 2000b). Ce matériau, décrit à
la section 3.1.3, suit une loi de comportement qui permet de représenter à la fois le comportement
inélastique du sol (non-linéarité due au matériau) et le décollement des fondations (non-linéarité
géométrique). Le modèle est donc capable de représenter le tassement permanent de la fondation
et le phénomène de basculement. Son comportement hystérétique permet de tenir compte de la
dissipation d’énergie qui survient pendant ces modes de vibration. Il est également possible de
tenir compte de la dispersion des ondes (amortissement radial).

La fondation dans le modèle ISS se compose d’une partie centrale, de longueur Lmid, et d’une
zone à chaque extrémité, de longueur Lend. Les ressorts de la partie centrale sont espacés de emid
alors que les ressorts des zones d’extrémité de eend. En accord avec FEMA 356, les ressorts aux
extrémités sont plus rapprochés que ceux dans la partie centrale de façon à bien capturer le
phénomène de basculement de la fondation. La rigidité des ressorts aux extrémités de la
fondation (Kend) est différente de celle des ressorts de la partie centrale (Kmid) de façon à
représenter une répartition non-uniforme des contraintes sous la fondation (contraintes aux
70

extrémités plus importantes qu’au centre) lorsque celle-ci est soumise à des charges axiales. À
noter que le ressort à chaque extrémité de la fondation a une rigidité, Kend ext, qui lui est propre car
il a une surface tributaire réduite de 50% par rapport à celle des autres ressorts des zones
d’extrémité. Cette variation de la rigidité permet également de reproduire implicitement la
rigidité rotationnelle du sol. La procédure suivie pour le calcul de la rigidité des ressorts est
présentée à la section 3.1.3.4.

Le modèle ISS utilisé dans les analyses est schématisé à la figure 3.2 alors que les paramètres
définis dans cette section sont illustrés à la figure 3.3.

Superstructure
elasticBeamColumn
element

fondation

sol

Figure 3.2 : Schéma de principe du modèle ISS

emid eend 0,5eend

Lmid Surface tributaire


L end Lend des ressorts

Lend Lmid Lend


eend 0,5eend emid 0,5emid

Kend ext K end Kmid


c end ext c end c mid

Figure 3.3 : Définition des grandeurs caractéristiques du modèle ISS


71

3.1.3 Matériau QzSimple1


Le matériau QzSimple1 a été implémenté dans OpenSees par Boulanger (2000b). Le principe
général de ce matériau repose sur l’hypothèse que le sol peut être subdivisé en deux zones : une
zone à proximité de la fondation, nommée champ proche, et une autre plus éloignée, nommée
champ lointain. Le champ lointain correspond à la région dans laquelle l’interaction entre le sol et
la structure est négligeable ; le comportement de cette zone est influencé uniquement par la
propagation des ondes sismiques et la dissipation d’énergie est de type radiale (amortisseur
visqueux). Le champ proche représente la partie du milieu en interaction avec la fondation ;
toutes les non-linéarités (géométrique, matérielle) y sont concentrées.

Le comportement non-linéaire global (q-z) du matériau QzSimple1 est représenté à l’aide de trois
éléments en série (figure 3.4) :

 Un ressort élastique (q-ze) en parallèle avec un amortisseur visqueux (champ lointain)


 Un ressort rigide-plastique (q-zp) (champ proche)
 Un élément « gap » (q-zg) représenté par un ressort non-linéaire (qd-zg) et un ressort
bilinéaire élastique (qc-zg) en parallèle (champ proche)

elasticBeamColumn
elements

Ressort
Ressort
bilinéaire
non-linéaire
élastique
c g (qd-zg)
Champ (q -z )
proche
Ressort
zeroLength
rigide-plastique
element
(q-zp)

Amortisseur Ressort
visqueux élastique
Champ e
(q-z )
lointain

Figure 3.4 : Éléments en série permettant de représenter la loi de comportement non-linéaire


globale du matériau QzSimple1
72

La loi de comportement associée à ce matériau est non-symétrique et est caractérisée d’une part,
par une charge ultime en compression et d’autre part, par une réduction de la force de rappel à
mesure que la fondation se soulève, force qui finit par tendre vers zéro. Les équations pour la
décrire sont similaires à celles servant à décrire la loi de comportement du matériau PySimple1,
présentée dans les travaux de Boulanger et al. (1999).

Au début des cycles de chargement, l’élément plastique est rigide et il le demeure tant que la
charge q qui s’exerce sur l’élément reste dans la plage 4CI q  z q z CI q  , Cr étant le ratio
q  ⁄q  (q0 représente la charge qui correspond à la première plastification du sol et qult sa
capacité portante ultime). Seul l’élément élastique est actif et la loi de comportement est décrite
par l’équation [3.1] :

q ( K -7 z 6 [3.1]

Où Kin est la rigidité élastique initiale de l’élément et q est la charge correspondant au


déplacement ze.

Dès que la charge q dépasse la charge de première plastification q0, l’élément plastique devient
alors actif et son comportement est décrit par l’équation [3.2] :
cz‹
q ( q  4 q  4 q  H
7
cz‹ ; Œz 4 z Œ
H [3.2]

Où qult est la résistance ultime du matériau, z50 est le déplacement pour lequel 50% de qult est
mobilisée, z est le déplacement pour lequel survient la plastification (q = q0) et c et n sont des
H

constantes qui contrôlent la forme de la courbe q-zp. La charge q maximale atteinte devient le
nouveau seuil de plastification de référence du sol q0. Ce seuil va être augmenté à chaque fois que
la charge q exercée va dépasser la charge q0 précédente. Le ratio Cr va donc également
augmenter. La plage de q pour laquelle l’élément plastique reste rigide peut donc se déplacer et
augmenter continuellement à mesure que les cycles et que la plastification progresse. Cette plage
a une valeur maximale égale à 2Crqult. Le matériau QzSimple1 est par conséquent très intéressant
dès que nous considérons des chargements cycliques puisqu’il garde « en mémoire » les
contraintes qui ont été appliquées aux cycles précédents.

L’élément « gap » est la combinaison d’un ressort suivant une loi bilinéaire élastique (qc-zg) placé
en parallèle avec un ressort ayant un comportement non-linéaire (qd-zg). Le premier ressort est
relativement rigide en compression et extrêmement flexible en traction (soulèvement) alors que le
73

second ressort est non-linéaire et sert à modéliser la succion éventuelle du sol sur la fondation
lors du soulèvement. Leurs comportements respectifs sont décrits par les équations [3.3] et [3.4].
z‹ z‹
q ( 1,8q  p 4 t
z‹ ; 50 z 4 z g z‹ 4 50 z 4 z g
 [3.3]

où z et z représentent les déplacements maximums (respectivement positif et négatif)


atteints, dans la zone du champ proche (zp + zg), au cours des cycles de chargement précédents.
Ils sont initialement posés égaux à z50/100 et –z50/100, respectivement.
z‹
q% ( C% q  4 ŽC% q  4 q%  7
z‹ ; 2Œz g 4 z Œ
g [3.4]

où Cd est le ratio entre la force de succion maximale et qult.

Les constantes c, n et Cr caractérisant l’allure de la loi de comportement du matériau sont tirés


des travaux de Vijayvergiya (1977) et de Reese et O’Neill (1988) et sont récapitulés dans les
travaux de Boulanger (2003). Pour un sable, c est prise égale à 12,3, n est prise égale à 5,5 et
enfin Cr est prise égale à 0,3. Pour une argile c, n et Cr valent respectivement 0,35, 1,2 et 0,2.
L’allure de la loi de comportement du matériau QzSimple1 est illustrée à la figure 3.5 a). La
différence entre la loi de comportement associée à un sable et celle associée à une argile est
illustrée à la figure 3.5 b). La figure 3.6 illustre la réponse cyclique du matériau.

1200 1 1,0
2
qult 0,8
800
q (kN/m)

0,6

q50 0,4
400 Argile (Reese & O ’Neill, 1988)
q0 1 Élément élastique actif Sable (Vijayvergia, 1977)
2 Élément plastique actif 0,2

0 0
0 4
0 z 0 z50 4
z (mm) 8 12 z/z50 8 12

a) b)
Figure 3.5 : Loi de comportement du matériau QzSimple1 : a) allure de la loi de
comportement b) influence des constantes c, n et Cr sur l’allure de la loi de comportement
[Adaptée de : (Raychowdhury, 2008)]
74

soulèvement tassement
1,0

tension compression
0,5

q/qul t
0

-0,5
-20 -10 0 10 20
z/z
Figure 3.6 : Réponse cyclique du matériau QzSimple1 [Adaptée de : (Boulanger, 2000b)]

Les paramètres à définir dans OpenSees pour caractériser le matériau QzSimple1 sont les
suivants :

 Le type de sol, c’est-à-dire un sol pulvérulent (sable) ou cohérent (argile)


 La capacité portante ultime du sol (qult)
 Le déplacement pour lequel 50% de la capacité portante ultime du sol est mobilisée (z50)
 La capacité de succion du sol sur la fondation (TP)
 L’amortissement radial dans le sol (crad)

Les sections 3.1.3.1 à 3.1.3.6 détaillent les paramètres retenus pour les analyses.

3.1.3.1 Type de sol modélisé


Les caractéristiques des profils de sol (section 2.4.1) utilisées pour le dimensionnement des
fondations sont représentatives des sols granulaires rencontrés à Montréal. Nous avons par
conséquent utilisé les constantes de Vijayvergiya (1977), définies pour un sable, afin de préciser
l’allure de la loi de comportement du matériau QzSimple1. Les constantes c, n et Cr utilisées sont
récapitulées dans le tableau 3.1.

Tableau 3.1 : Constantes c, n et Cr utilisées pour définir la loi de comportement du matériau


QzSimple1

c 12,3
n 5,5
Cr 0,3
75

À noter que par la suite, le terme « plastification du sol » signifie que la pression q exercée dans
le sol est supérieure à 30% de qult.

3.1.3.2 Capacité portante ultime du sol (Qult)


La capacité portante ultime du sol (qult), associée aux dimensions de chaque fondation conçues à
la section 2.4, a été calculée à l’aide de l’équation [2.26]. Elle est égale à deux fois la capacité
portante admissible (qadm), présentée, pour chaque fondation, aux tableaux 2.21 à 2.26. La valeur
de capacité portante ultime (Qult) associée à chaque ressort a été calculée à l’aide de l’équation
[3.5]. La valeur de qult est multipliée par la surface tributaire de chaque ressort.
Q ( q  . B. e- [3.5]

Où ei représente l’espacement entre les ressorts (emid, eend ou eend/2 suivant la position du ressort
sous la fondation – figure 3.3) et B est la largeur de la fondation.

3.1.3.3 Déplacement z50


Le paramètre z50 représente le déplacement pour lequel 50% de la capacité portante ultime est
mobilisée. Connaissant la rigidité élastique initiale du sol Kin (Kmid, Kend ou Kend ext suivant la
position du ressort sous la fondation – figure 3.3), il est possible de calculer z50 puisque la
capacité portante ultime du sol (Qult) est également connue. Le paramètre z50 est calculé à l’aide
de l’équation [3.6].
Q
z‹ ( k `2I
K -7
[3.6]

où kfar est un facteur tiré des travaux expérimentaux de Vijayvergiya (1977), pris égal à 1,39 dans
le cas présent et Kin est la rigidité initiale des ressorts explicitée à la section 3.1.3.4.

3.1.3.4 Rigidité initiale des ressorts (Kin)


3.1.3.4.1 Théorie

De nombreux résultats de travaux expérimentaux menés sur le comportement sous chargements


cycliques des fondations superficielles ont mis en évidence que, lorsque le phénomène de
basculement survient, le sol a tendance à se tasser et à se densifier aux extrémités des fondations
(section 1.1.3). Cela s’explique par le fait que lorsqu’une des extrémités se soulève, l’autre se
76

retrouve fortement chargée. La rigidité aux extrémités de la fondation se retrouve donc plus
élevée que celle au centre. Afin de prendre en compte ce comportement dans une modélisation de
type Winkler, il est possible d’associer le degré de densification du sol au degré de couplage qui
existe entre la rigidité verticale et la rigidité rotationnelle du système. La méthode simplifiée
proposée par FEMA 356 (section 1.1.1) permet de tenir compte de ce phénomène.

À partir de cette méthode, Harden et al. (2005), ont développé une façon plus rigoureuse pour
estimer kmid et kend. Alors que dans FEMA 356, la longueur Lend des zones d’extrémité est
constante et égale à B/6, la méthode proposée par Harden et al. suppose que Lend est fonction du
ratio B/L. Cette méthode part de l’hypothèse que la longueur Lend est contrôlée par la valeur de la
rigidité rotationnelle qui n’est pas fournie par la rigidité surfacique verticale, autrement dit par
leur degré de couplage. Soit C

un paramètre traduisant à la fois le déficit de rigidité
rotationnelle du système et le couplage entre la rigidité verticale et la rigidité rotationnelle,
calculé à l’aide de l’équation [3.7].
K
K  4 BL I
C

(
K 
[3.7]

Où BL est l’aire de la fondation et Iy est son inertie rotationnelle.

Si C

est nul, Kz et Kθy ne sont pas couplés. Dans ce cas, la rigidité de chaque ressort est
constante sur toute la longueur de la fondation et égale à k (équation [3.8]).
K  K 
k( (
BL I
[3.8]

Dans le cas contraire, une rigidité supérieure est nécessaire aux extrémités pour que la rigidité
rotationnelle globale du système soit correcte. L’expression de Lend est donnée à l’équation [3.9].
Le développement mathématique permettant d’aboutir à cette expression est détaillé dans Harden
et al. (2005).
!N
1 4 C
 L
L67% ( 0,5L 4 L q s
8
[3.9]

Une fois que Lend est connue, les rigidités surfaciques verticales des zones d’extrémités et de la
zone centrale peuvent être calculées de façon à ce que les rigidités verticale et rotationnelle du
système soient équivalentes à celles du sol (équations [3.10] et [3.11]).
77

K
k ,-% (
BL
[3.10]

K K 
k 67% ( ; C

BL I
[3.11]

Dans notre cas, les rigidités Kz et Kθy étant fortement couplées, nous avons choisi la méthode de
Harden et al. pour calculer les rigidités des ressorts dans la partie centrale et aux extrémités de la
fondation (équations [3.10] et [3.11]). Le calcul des rigidités Kz et Kθy est explicité à la section
3.1.3.4.2.

3.1.3.4.2 Calcul des rigidités initiales des ressorts

Les rigidités Kz et Kθy (équations [3.10] et [3.11]) ont été calculées à l’aide des équations
développées par Gazetas (1991) et présentées dans Mylonakis et al. (2006). Ces équations sont
données au tableau 3.2. Kz et Kθy ont été calculées respectivement à l’aide des équations [3.15] et
[3.16]. Ces équations sont cependant valides uniquement dans le cas d’analyses statiques. Pour
pouvoir être utilisées dans des analyses dynamiques, elles doivent être multipliées par des
coefficients k  et k  (équations [3.12] et [3.13]). Ces coefficients sont fonction du rapport entre
la longueur et la largeur de la fondation (L/B), du coefficient de Poisson du sol (ν) ainsi que d’un
paramètre a0, calculé à l’aide de l’équation [3.14].

K  ( k  K  [3.12]

K  ( k  K  [3.13]

ωB
a (
v
[3.14]

Où ω est la pulsation de la sollicitation, B est la largeur de la fondation et vs est la vitesse de


propagation des ondes de cisaillement.
78

Tableau 3.2 : Calcul des rigidités globales du système [Source : (Mylonakis et al., 2006)]

Rigidité surfacique statique

Mode de y
vibration B x

2G’L A .•‹
K ( q0,73 ; 1,54 “ l ” s
14ν 4L
Translation
[3.15]
verticale selon z

3G’ ,•‹ L .!‹


K  ( I “ ”
Basculement
14ν  B
[3.16]
autour de y

Dans le cas présent, le rapport L/B varie entre 1,6 et 3,1, avec une valeur moyenne de 2,3. Pour le
calcul du paramètre a0, il faut connaitre la pulsation (ω) de la sollicitation. Considérant les
spectres des accélérogrammes enregistrés pendant le séisme ayant frappé la région du Saguenay
(Québec, Canada) en 1988 (Commission Géologique du Canada, 2008), nous avons fait
l’hypothèse que la fréquence dominante des sollicitations sismiques pouvant se produire au
Québec est de l’ordre de 10 Hz. Sous cette hypothèse, le facteur a0 varie dans le cas présent entre
0,3 et 1,6, avec une valeur moyenne de 0,7. Le rapport L/B ainsi que le paramètre a0 associés à
chaque fondation, pour chacun des deux profils de sol considéré dans l’étude, sont résumés au
tableau 3.3.
79

Tableau 3.3 : Paramètre a0 et rapport L/B pour toutes les fondations dimensionnées à la
section 2.4

PROFIL DE SOL PROFIL DE SOL


INF SUP
L B L B
L/B a0 L/B a0
(m) (m) (m) (m)
M1 – M6 10,0 4,3 2,3 0,8 9,6 3,9 2,5 0,4
M2 – M5 10,6 4,9 2,2 0,9 10,0 4,6 2,2 0,5
Mn

M3 10,0 4,3 2,3 0,8 9,6 3,9 2,5 0,4


M4 10,1 4,4 2,3 0,8 9,6 3,9 2,5 0,4
M1 – M6 12,4 6,7 1,9 1,2 12,0 6,5 1,9 0,7
MRdRo = 2,0

M2 – M5 15,0 9,3 1,6 1,6 15,0 9,3 1,6 1,0


M3 11,4 5,7 2,0 1,0 11,0 5,4 2,1 0,6
M4 13,3 7,6 1,8 1,3 13,0 7,3 1,8 0,8
M1 – M6 9,2 3,5 2,6 0,6 8,6 2,9 3,0 0,3
MRdRo = 5,6

M2 – M5 10,1 4,4 2,3 0,8 9,6 3,9 2,5 0,4


M3 8,9 3,2 2,8 0,6 8,4 2,7 3,1 0,3
M4 9,6 3,9 2,5 0,7 9,0 3,3 2,7 0,4

Le facteur k ′ se détermine graphiquement à l’aide des abaques donnés dans Mylonakis et al.
(2006). Malheureusement, aucun abaque n’est disponible pour les coefficients de Poisson (ν) des
sols étudiés dans le cas présent (0,3 pour le profil de sol INF et 0,25 pour le profil de sol SUP).
Nous avons donc raisonné sur l’abaque correspondant à un ν le plus proche de ceux des sols
étudiés, soit un ν de 0,4 (figure 3.7). Considérant la valeur moyenne du paramètre a0 et de L/B, le
facteur k ′ correspondant est très proche de 1,0. Nous avons donc fait l’hypothèse que k ′ est égal
à 1,0 dans le cas présent.

Le facteur k  est, quant à lui, calculé à l’aide de l’équation [3.17]. Cette équation, fonction
également du paramètre a0, est valable pour un coefficient de Poisson inférieur à 0,45.

k  ( 1 4 0,30a [3.17]

Les équations présentées au tableau 3.2 sont valides uniquement pour des fondations se trouvant
en surface. Pour tenir compte de leur encastrement dans le sol, les équations [3.15] et [3.16]
doivent être multipliées par des coefficients développés par Gazetas (1991). Dans le cas présent,
et ce dans le but de pouvoir observer le basculement des fondations, nous avons supposé que les
80

fondations étaient à la surface du sol. Par conséquent, aucun coefficient n’a été appliqué aux
rigidités K  et K  pour tenir compte de l’encastrement des fondations.

Figure 3.7 : Détermination du coefficient k  pour le calcul de la rigidité verticale dynamique


[Source : (Mylonakis et al., 2006)]

Une fois les rigidités globales K  et K  calculées, la rigidité surfacique associée à chaque zone
de la fondation est calculée à l’aide des équations [3.10] et [3.11] (où Kz et Kθy doivent être
remplacées par K  et K  ). La rigidité associée à chaque ressort du modèle ISS est ensuite obtenu
en multipliant la rigidité surfacique par la surface tributaire du ressort (équation [3.18], [3.19] et
[3.20]).

K ,-% ( k ,-% Be,-% [3.18]

K 67% ( k 67% Be67% [3.19]


e67%
K 67% 6# ( k 67% B
2
[3.20]

3.1.3.5 Capacité de succion du sol


Il est possible de donner aux ressorts une faible résistance en traction afin de traduire la capacité
de succion du sol sur la fondation. Dans le matériau QzSimple1, cette résistance en traction est
définie comme un certain pourcentage de la capacité ultime du sol (0% à 10% de Qult).

Dans le cas présent, nous avons négligé l’effet de succion du sol (section 3.1.1), après avoir
cependant testé l’influence de ce paramètre sur la réponse de la structure lors de l’étude
paramétrique présentée à la section 3.3.
81

3.1.3.6 Amortissement radial


Il existe deux types d’amortissement dans un sol : un amortissement interne dû au comportement
hystérétique du sol (amortissement hystérétique) et un amortissement dû à la dispersion des
ondes sismiques (amortissement radial). Dans le modèle ISS, l’amortissement hystérétique est
pris en compte à travers la loi de comportement non-linéaire du matériau QzSimple1 alors que
l’amortissement radial est pris en compte à l’aide de l’amortisseur visqueux placé dans le champ
lointain du matériau QzSimple1 (figure 3.4).

L’amortissement radial a été calculé à l’aide des équations proposées par Gazetas (1991) et
présentées dans (Mylonakis et al., 2006). L’amortissement radial associé au mode de translation
verticale (Cz) de la fondation a été calculé à l’aide de la formule [3.21].

C ( ρV‚2 BLc [3.21]

où ρ est la masse volumique du sol, VLa est la vitesse de Lysmer égale à 3,4v ⁄Žπ 1 4 ν , BL
est la surface de contact de la fondation avec le sol et c est un coefficient déterminé à l’aide de
l’abaque de la figure 3.8. Ce coefficient est fonction du paramètre a0 et du rapport L/B explicités
à la section 3.1.3.4.2. Considérant la valeur moyenne du paramètre a0 et du rapport L/B, le facteur
c correspondant est très proche de 1,0. Nous avons donc fait l’hypothèse que le coefficient c est
égal à 1,0 par la suite.
82

Figure 3.9 : Coefficient c


 pour le calcul
Figure 3.8 : Coefficient c pour le calcul
de l'amortissement radial [Source :
de l'amortissement radial [Source :
(Mylonakis et al., 2006)]
(Mylonakis et al., 2006)]

L’amortissement radial associé au mode de basculement (Cθy) de la fondation a été calculé à


l’aide de l’équation [3.22].

C ( ρV‚2 I c
 [3.22]

Est Iy est le moment d’inertie de la fondation par rapport à son axe de rotation et c
 un

coefficient déterminé à l’aide de l’abaque de la figure 3.9. Ce coefficient est fonction du


paramètre a0 et du rapport L/B explicités à la section 3.1.3.4.2. Considérant la valeur moyenne du
paramètre a0 et du rapport L/B, le facteur c
 correspondant est très proche de 0,5. Nous avons

donc fait l’hypothèse que c


 est égal à 0,5 par la suite.

Une fois les amortissements globaux Cz et Cθy calculés, il faut les répartir entre chaque ressort du
modèle ISS. Pour cela, nous avons, dans un premier temps, ramené Cz et Cθy à des
amortissements surfaciques, à l’aide des équations [3.23] et [3.24].
C
c (
BL
[3.23]

C
c (
I
[3.24]
83

L’amortissement associé ensuite à chaque ressort du modèle ISS est obtenu en multipliant
l’amortissement surfacique par la surface tributaire du ressort (équations [3.25] et [3.26]).
CI2%  ( c Be- [3.25]
CI2%  ( c Be- [3.26]

Où ei représente l’espacement entre les ressorts (emid, eend ou eend/2 suivant la position du ressort
sous la fondation – figure 3.3) et B est la largeur de la fondation.

Dans le cas présent, cz ne peut pas être égal à cθy puisque les coefficients c et c
 ne sont pas

égaux, Or, comme il est impossible d’assigner dans le modèle ISS un amortissement différent
suivant le mode de vibration de la fondation pendant l’analyse dynamique, la seule façon de
représenter à la fois cz et cθy est de faire varier l’amortissement assigné à chaque ressort le long de
la fondation (selon une méthode similaire à celle adoptée pour le calcul de la rigidité des
ressorts). Le problème de cette solution est qu’elle n’a pas vraiment de sens physique. Nous
avons préféré opter pour une valeur d’amortissement constante le long de la fondation en
reproduisant uniquement dans le modèle ISS l’amortissement associé au mouvement de
basculement de la fondation. Ce choix a été motivé par le fait que cette étude a pour but
d’analyser l’impact du basculement des fondations sur le comportement des murs de refend.
L’étude paramétrique présentée à la section 3.3 nous a permis de valider cette hypothèse.

3.1.4 Propriétés de la fondation


La fondation est modélisée par un ensemble d’éléments « poutre » élastiques unidimensionnels,
comme illustré à la figure 3.2. Plusieurs hypothèses portant sur l’inertie des ces éléments ainsi
que sur les restrictions imposées aux nœuds ont été faites. Tout d’abord, nous avons fait
l’hypothèse, à la section 3.1.1, que la fondation dans le modèle ISS est élastique. Les propriétés
(If, Ef et Af) des éléments « poutre » composant la fondation ont été calculées afin de représenter
les propriétés fissurées du béton. L’inertie (If) des éléments est égale à un certain pourcentage (αf)
de l’inertie de la section brute (Ig) de la fondation. Pour déterminer le coefficient (αf), nous avons
examiné les courbes P-delta obtenues de Response-2000 pour toutes les sections de semelle
déterminées à la section 2.4. Nous avons ensuite calculé, pour chaque fondation, le rapport entre
l’inertie correspondant au début de la fissuration (Icr) et l’inertie de la section brute (Ig). La valeur
de αf pour chaque fondation est donnée au tableau 3.4. Il varie entre 0,15 et 0,41, avec une valeur
84

moyenne égale à 0,27. Le module élastique (Ef) des éléments est calculé à l’aide de l’équation
[2.3], en supposant une résistance maximale en compression du béton (f ) égale à 30 MPa. Enfin,
l’aire de la section (Af) est égale à l’aire de la section brute (Ag) de la fondation.

Tableau 3.4 : inertie des sections brute (Ig) et fissurée (Icr) des fondations – calcul de αf

PROFIL DE SOL INF PROFIL DE SOL SUP


Ig Icr Icr/Ig Ig Icr Icr/Ig
9 4 9 4 9 4 9 4
(.10 mm ) (.10 mm ) (αf) (.10 mm ) (.10 mm ) (αf)
M1 – M6 307 72 0,23 237 70 0,29
M2 – M5 543 140 0,26 510 147 0,29
Mn

M3 307 72 0,23 237 70 0,29


M4 314 78 0,25 237 72 0,31
M1 – M6 849 287 0,34 824 291 0,35
MRdRo = 2,0

M2 – M5 1 339 466 0,35 1 339 466 0,35


M3 722 215 0,30 684 219 0,32
M4 1 094 426 0,39 1 051 429 0,41
M1 – M6 179 28 0,16 148 22 0,15
MRdRo = 5,6

M2 – M5 314 75 0,24 279 79 0,29


M3 113 17 0,15 95 15 0,16
M4 237 44 0,18 200 37 0,19

Ensuite, nous avons fait l’hypothèse, toujours à la section 3.1.1, que la fondation est partiellement
rigide. Dans le modèle ISS, nous avons supposé que la portion de poutre dans la partie centrale
de la fondation (de longueur Lmid) a une rigidité en flexion infinie, à cause de la présence du mur
de refend. Par conséquent, la rotation de chaque nœud de la partie centrale a été liée à la rotation
du nœud à la base du mur de refend (commande EqualDOF) de façon à ce que la fondation ait un
comportement monolithique sur la longueur Lmid. Dans les zones d’extrémités de la fondation,
aucune contrainte quant à la rotation des nœuds n’a été appliquée.

Pour finir, nous avons décidé de négliger le glissement de la fondation selon l’axe x (section
3.1.1). Pour cela, le déplacement horizontal (selon x) de chacun des nœuds de la fondation a été
bloqué.
85

3.2 Modélisation des murs de refend (MR)


3.2.1 Introduction
Pour effectuer l’analyse dynamique non-linéaire d’une structure, il faut choisir d’une part de
quelle façon vont être modélisés les éléments structuraux et d’autre part avec quelles lois de
comportement hystérétiques. Il existe principalement deux types de modèles non-linéaires pour
représenter les éléments structuraux, classés selon leur degré de complexité et de raffinement :
d’une part les modèles globaux et semi-globaux (modèles multifibres et modèles multicouches),
basés sur des éléments « poutre » et d’autre part les modèles complets qui s’appuient sur des
éléments finis. Les principes généraux de ces modèles sont présentés dans le livre de Mazars et
Millard (2004). Dans le cas présent, nous avons décidé de modéliser les murs de refend à l’aide
d’un modèle multifibre (appelé modèle MR par la suite), décrit à la section 3.2.2.1. Ce type
d’approche a l’avantage de générer des problèmes de taille raisonnable (comparativement aux
modèles qui s’appuient sur les éléments finis) tout en reproduisant de façon très satisfaisante le
comportement des éléments (comparativement aux modèles simplifiés globaux), à condition
toutefois que la discrétisation, les conditions aux limites ainsi que les lois de comportement
soient bien appréhendées. Les lois de comportement du béton et de l’acier d’armature utilisées
pour les analyses sont présentées à la section 3.2.2.2.

3.2.2 Description du modèle MR


3.2.2.1 Modélisation des éléments structuraux
Chaque mur de refend composant le SRFS du bâtiment à l’étude est représenté à l’aide du modèle
MR. Le principe général de ce modèle multifibre 3D est schématisé à la figure 3.11 : le mur de
refend est représenté par un ensemble d’éléments « poutre » non-linéaires
(nonlinearBeamColumn element) (figure 3.11 a)). Chacun de ces dix éléments « poutre » (un par
niveau) est divisé en plusieurs sections droites (figure 3.11 b)). Chaque section est discrétisée en
fibres (section Fiber) dans chacune de ses deux directions principales y et z. Dans le cas présent,
les fibres sont carrées et mesurent 20 mm de côté. Des fibres individuelles sont ajoutées dans
chaque section afin de tenir compte de l’armature. Cette approche nous a ainsi permis de
reproduire les sections de murs déterminées au chapitre 2 (figure 3.10). À noter que la
86

transformation géométrique utilisée pour les éléments « poutre » est de type formulation exacte
(Corotational).

béton confiné

barre d’armature
Figure 3.10 : Discrétisation en fibres d'une section typique du mur de refend

La formulation d’une modélisation multifibre est présentée dans les travaux de Spacone et al.
(1996) et ceux de Moulin et al. (2003). Le principe général est le suivant : l’intégration des
contraintes développées dans les fibres de chaque section permet de calculer les résultantes des
efforts internes dans chaque section. Les sections sont disposées en un certain nombre de points
de Gauss le long de chaque élément « poutre ». L’interpolation des efforts et des déformations
permet de calculer les déplacements, les rotations et les efforts nodaux. Dans OpenSees,
l’intégration se fait selon la méthode quadratique de Gauss-Lobatto. Le nombre de points
d’intégration le long de chaque élément « poutre » a fait l’objet d’une étude dans ce projet, dont
les résultats sont présentés à la section 3.4. À noter que le modèle MR permet de prendre en
compte l’interaction My-Mz-N.

Plusieurs études, comme celle de Martinelli et Filipou (2009), ont montré que la modélisation
multifibre est très appropriée pour représenter le comportement hystérétique de murs de refend en
béton armé. Elle permet, par exemple, de tenir compte du changement de position de l’axe neutre
des sections à mesure qu’elles se fissurent. Cependant, elle sous-entend plusieurs hypothèses
quant au comportement des sections. D’une part, chaque fibre satisfait l’hypothèse cinématique
de Bernoulli qui stipule que les sections droites et planes avant déformation demeurent droites et
planes après déformation. Sous cette hypothèse, le glissement entre les fibres n’est pas possible,
ce qui signifie que le modèle MR ne peut pas tenir compte des effets du glissement entre le béton
et l’armature sur le comportement global des murs de refend. D’autre part, cette modélisation ne
permet pas de tenir compte directement d’autres phénomènes caractéristiques qui surviennent
dans des éléments en béton armé comme la fissuration ou encore le raidissement en tension
(« tension stiffening »). Dans le cas présent, nous avons modifié les paramètres de la loi de
comportement du béton (section 3.2.2.2.1) selon le concept de non-linéarité progressive
(« smeared crack model ») afin que le modèle tienne quand même compte de ces phénomènes.
87

nonlinearBeamColumn
element

z
y
section Fiber
béton confiné (Concrete02)
béton non confiné (Concrete02)
barre d’armature (Steel02)

a) b)
Figure 3.11 : Modèle MR du mur de refend : a) mur de refend représenté par un ensemble
d’éléments « poutre » non-linéaires b) élément « poutre » divisé en plusieurs sections
droites, elles-mêmes discrétisées en plusieurs fibres

3.2.2.2 Lois de comportement des matériaux


3.2.2.2.1 Courbe contrainte-déformation du béton

Les exigences de conception parasismique imposées par la norme canadienne de béton CSA
A23.3-04, pour le dimensionnement des bâtiments en béton armé, visent à fournir aux éléments
structuraux une ductilité suffisante pour qu’ils puissent se déformer dans le domaine non-linéaire
lorsque survient un séisme. Dans le cas des murs de refend, ces déformations non-linéaires
doivent se concentrer dans la zone de la rotule plastique. Dans cette région, les murs doivent par
conséquent être assez ductiles. Pour cela, la norme CSA A23.3-04 exige de placer une quantité de
ligatures suffisante dans les zones d’armature concentrée afin de confiner le béton et donc de
fournir une ductilité adéquate à la section. Au-dessus de la rotule plastique, la norme exige
également une quantité minimale de ligatures dans ces zones afin d’assurer quand même une
certaine ductilité aux sections. Dans ces conditions, il est important de tenir compte du
confinement du béton lors d’analyses dynamiques non-linéaires afin de pouvoir prédire
correctement leur comportement sismique. Dans le modèle MR, les fibres de béton au cœur des
zones d’armature concentrée ont des propriétés qui représentent un béton confiné alors qu’en
périphérie de ces zones et dans la zone d’armature distribuée, les propriétés des fibres sont celles
d’un béton non confiné.

Dans le modèle MR, le comportement en compression du béton est représenté par le modèle
développé initialement par Kent et Park (1971) puis modifié par Park et al. (1982). Ce modèle,
88

représenté à la figure 3.12 a), est composé d’une portion parabolique ascendante jusqu’à ce que la
déformation atteigne la déformation correspondant à la résistance maximale en compression du
béton (ε ) puis d’une portion linéaire descendante pour des déformations supérieures. L’allure du
modèle représentant le comportement du béton confiné est la même que celle décrite
précédemment. Le degré de confinement du béton est caractérisé par le paramètre κ, calculé à
l’aide de l’équation [3.32]. La résistance maximale en compression du béton confiné f

est
supérieure à la résistance maximale en compression du béton non-confiné f et est atteinte pour
une déformation ε supérieure à ε . La dégradation de la résistance du béton pour des
déformations supérieures à ε est prise en compte à l’aide du paramètre Zm, calculé à l’aide de
l’équation [3.33]. Le modèle suppose que le béton confiné a une résistance résiduelle égale à f

.
Dans le cas présent, la résistance maximale en compression du béton armé non-confiné (f ) a été
prise égale à 27 MPa. Cette valeur correspond à 90% de la résistance théorique de 30 MPa
utilisée dans le chapitre 2 pour l’analyse dynamique modale du bâtiment ainsi que pour le calcul
de la résistance en flexion des sections de murs, comme l’exige la clause 10.1.6 de la norme CSA
A23.3-04. Le module élastique initial (Ec) du béton associé à cette valeur de 27 MPa a été calculé
à l’aide de l’équation [2.3] et vaut 23 383 MPa. La déformation (ε ) pour laquelle la résistance
maximale en compression du béton est atteinte est calculée à l’aide de l’équation [3.27] et vaut
0,0023 m/m. Pour ce qui est des propriétés du béton non confiné à la rupture, nous avons

supposé, d’une part que la résistance ultime en compression (f ) est nulle, et d’autre part que la
déformation ultime (ε ) est égale à 0,0035 m/m afin d’être en accord avec la valeur considérée
pour le dimensionnement des murs. Alors que les propriétés du béton non confiné sont constantes
sur toute la hauteur des murs de refend et sont identiques quelque soit le mur considéré, il n’en
est rien pour les propriétés du béton confiné. En effet, ces propriétés dépendent de la quantité de
ligatures présente dans les zones d’armature concentrée. La résistance maximale en compression

(f ) du béton confiné ainsi que la déformation correspondante (ε ) sont calculées à l’aide des

équations [3.28] et [3.29]. La résistance ultime du béton confiné (f ) a été calculée à l’aide de
l’équation [3.30] et la déformation correspondante (ε ) à l’aide de l’équation [3.31]. Les
propriétés en compression du béton non confiné sont résumées au tableau 3.5 et celles des bétons
confinés sont résumées au tableau 3.6.
89

σ
σ
f ’cc
f ’c fct
Zm Béton confiné Ect

f ’cuc
ε
ε ’c ε ’c c ε ’cu ε ’cuc ε
a) b)
Figure 3.12 : Loi de comportement du béton : a) en compression b) en traction [Adaptée
de (Martinelli et al., 2009)]

2f
ε (
E
[3.27]

f

( κf [3.28]

ε ( κε [3.29]

f

( 0,2κf
 [3.30]

1 f

ε ( κε ; q1 4  s
Z, κf
[3.31]

ρ f
κ(1;
f
[3.32]

Où ρs est égal au ratio entre le volume d’armature transversale de confinement et le volume de


béton confiné, fy est la limite élastique de l’armature transversale et f est la résistance maximale
en compression du béton.
0,5
Z, (
3 ; 0,29f 3 b
; ρ ™ s 4 κε
[3.33]
145f 4 1000 4

Où bc correspond à la largeur du noyau de béton confiné et s est l’espacement vertical entre deux
lits de ligatures.

Le comportement en tension du béton est représenté dans le modèle MR à l’aide d’une loi
bilinéaire illustrée à la figure 3.12 b). La courbe est composée d’une portion élastique linéaire
jusqu’à ce que la contrainte atteigne la résistance maximale en traction du béton (fct) puis d’une
90

portion linéaire descendante ayant une pente égale à Ect pour tenir compte du raidissement en
tension. Les propriétés de la loi bilinéaire ont été déterminées à partir du modèle développé par
Collins et Vecchio (1986), représenté par la courbe rouge à la figure 3.13. Avant l’apparition des
fissures, la contrainte en tension dans le béton suit une relation linéaire, décrite par l’équation
[3.34] :

σš
 ( E ε
š
0 z ε z εš
 [3.34]

Où εš
 correspond à la déformation pour laquelle survient la fissuration.

Vecchio (2000) propose la formule donnée à l’équation [3.35] pour le calcul de la résistance
š
maximale à la traction du béton (f ):

f
š
( 0,65 f ,LL [3.35]

Après l’apparition des fissures, la résistance résiduelle du béton est décrite par l’équation [3.36].
f
š
σš
 ( , εš
 { ε
š
1; h500εš
[3.36]


La loi bilinéaire utilisée dans le modèle MR, illustrée par la courbe pointillée bleue à la figure
3.13, est inspirée du modèle décrit précédemment. La déformation (εct) pour laquelle survient la
fissuration correspond au point d’intersection entre la courbe décrite par l’équation [3.34] et celle
décrite par l’équation [3.36]. Elle se calcule en résolvant l’équation [3.37]. La résistance associée
à cette déformation se calcule ensuite en utilisant l’équation [3.38]. La pente (Ect) de la portion
linéaire descendante, donnée par l’équation [3.39], est égale à la pente de la tangente à la courbe
décrite par l’équation [3.36] au point d’abscisse ›š
 , correspondant à la déformation de

fissuration du modèle de Collins et Vecchio. Les propriétés en tension du béton non confiné sont
résumées au tableau 3.5 et celles des bétons confinés sont résumées au tableau 3.6.
91

Collins & Vecchio


f ct Modèle MR

Ect
Ec

ε CV
ct
ε
ε ct
Figure 3.13 : Loi de comportement du béton en tension : modèle de Collins et Vecchio (1986)

0,65 f ,LL


E ε (
1 ; h500ε
[3.37]

f ( E ε [3.38]


5√5f
š
E ( l
q1 ; 10√5™›š
 s ™›
š
[3.39]

Tableau 3.5 : Propriétés du béton non confiné

ž Ÿž ž 



Ÿž  fct Ect
-3 -3
(MPa) (.10 m/m) (MPa) (.10 m/m) (MPa) (MPa)
27 2,30 0 3,50 1,63 1 645
92

Tableau 3.6 : Propriétés du béton confiné

Ÿžž Ÿž ž
žž

ž ž
 fct Ect
(.10-3 κ Zm (.10-3
(MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
m/m) m/m)
M1 – M6 36 3,03 1,32 22 7 39,50 1,77 1 711
plastique
Rotule

M2 – M5 32 2,73 1,19 44 6 20,90 1,71 1 674


M3 35 2,99 1,30 23 7 37,50 1,76 1 689
M4 33 2,84 1,23 32 7 27,50 1,73 1 670
M1 – M6 30 2,53 1,10 97 6 10,80 1,68 1 675
élastique 1
Section

M2 – M5 30 2,51 1,09 103 6 10,30 1,68 1 684


M3 30 2,52 1,10 101 6 10,50 1,68 1 680
M4 30 2,51 1,09 102 6 10,30 1,68 1 684
M1 – M6 30 2,57 1,12 82 6 12,30 1,68 1 658
élastique 2
Section

M2 – M5 30 2,51 1,09 102 6 10,30 1,68 1 684


M3 30 2,55 1,11 86 6 11,19 1,68 1 666
M4 30 2,51 1,09 102 6 10,30 1,68 1 684

Dans le modèle MR, le béton est représenté par le matériau Concrete02. Ce matériau, développé
dans le cadre du programme FEDEAS (Filippou, 1996), suit la loi de comportement non-linéaire
illustrée à la figure 3.14. Les paramètres permettant de caractériser le comportement ont été
présentés précédemment. Le paramètre λ a été pris égal à 0,1.

λE c f ct
Ect
ε

(ε cu’ ;f cu’ )

E c=2f ’c /ε ’c
(ε ’c ;f ’)
c

Figure 3.14 : Loi de comportement du matériau Concrete02 [Adaptée de : (McKenna et al.,


2008)]
93

3.2.2.2.2 Courbe contrainte-déformation de l’acier d’armature

L’acier d’armature est représenté par le matériau Steel02. Ce matériau suit une loi de
comportement non-linéaire (figure 3.15) formulée par Menegotto et Pinto (1973) puis modifiée
par Filippou (1983) afin de tenir compte de l’écrouissage isotrope des barres d’armature.
σ

(ε0 ;σ0 ) (εr;σ r)

E0
εy ε

Figure 3.15 : Courbe contrainte-déformation de l'acier d'armature [Source : (Menegotto et al.,


1973)]

La loi de comportement de Menegotto et Pinto (1973) est décrite par l’équation [3.40]. Cette
équation décrit un ensemble de cycles dont les courbes représentatives sont situées entre deux
asymptotes de pente E0 et E1, qui se coupent aux points de coordonnées (σ0 ; ε0) et (σr ; εr),
comme illustré sur la figure 3.15. Chaque demi-cycle présente une portion élastique linéaire puis
une portion non-linéaire qui traduit l’écrouissage de l’acier. Le rapport entre la pente
d’écrouissage et la pente d’élasticité est noté b (b ( E!⁄E). R est un paramètre qui traduit le
passage de la partie élastique à la partie non-linéaire et qui permet de représenter l’effet
Bauschinger. Il est fonction du facteur ξ qui est égal à la différence entre la déformation
maximale atteinte lors des cycles précédents (εr max) et ε0, normalisée par la différence entre ε0 et
εr. Enfin, R0 est la valeur du paramètre R pendant le premier demi-cycle et cR1, cR2, des
constantes sans dimension qui dépendent des propriétés mécaniques de l’acier d’armature. Il
convient de remarquer que cette loi de comportement permet de tenir compte des déformations
survenues dans l’acier d’armature au cours des cycles précédents. Ce modèle de Menegotto et
Pinto (1973) permet de reproduire, de façon très acceptable, les résultats expérimentaux.
Cependant, son principal inconvénient est de ne pas pouvoir modéliser l’écrouissage isotrope
(Filippou et al., 1983). Cette forme d’écrouissage a cependant été négligée dans nos modèles.

ε~
σ ( 1 4 b
~
; bε~
1 ; ε~ !⁄
[3.40]
94

Avec
ε 4 εI
ε~ (
ε 4 εI
[3.41]

σ 4 σI
σ~ (
σ 4 σI
[3.42]

cR! ξ
R ( R 4
cR l ; ξ
[3.43]

Pour les caractéristiques de l’acier d’armature, nous avons suivi les recommandations de la
norme CSA G30.18-M92. Le module élastique (Es) est pris égal à 200 000 MPa, le facteur
d’écrouissage (r) est pris égal à 0,005 et la déformation ultime (εu) à laquelle est atteinte la
résistance ultime (fu) de 570 MPa est posée égale à 0,130 m/m. La limite élastique de l’acier (fy),
prise égale à 400 MPa pour le dimensionnement, a été augmentée du facteur Ry (égal à 1,1) pour
tenir compte des caractéristiques réelles de l’acier. Les propriétés sont résumées au tableau 3.7 et
à la figure 3.16. Pour les valeurs des paramètres décrits précédemment, nous avons utilisé les
recommandations faites dans le manuel d’utilisateur d’OpenSees, soit R0 = 18, cR1 = 0,925 et cR2
= 0,15 (Menegotto et al., 1973).

Tableau 3.7 : Propriétés de l’acier d’armature

Module élastique Es = 200 000 MPa


Limite élastique fy = 440 MPa
Facteur d’écrouissage r = 0,005
Déformation ultime εu = 0,130 m/m
σ

fu

E0

εy εu ε
Figure 3.16 : Loi de comportement de l’acier d’armature
95

3.2.2.2.3 Comportement en cisaillement

Le comportement des sections en cisaillement a été supposé linéaire élastique et représenté dans
le modèle MR par la courbe illustrée à la figure 3.17. La pente de la courbe est donnée par le
produit entre le module de cisaillement du béton, calculé à partir du module élastique équivalent
du béton, et l’aire de la section du mur, pondéré d’un facteur pris égal à 0,7 afin de tenir compte
de la fissuration du béton (section 2.2.1).

0,7GA

Figure 3.17 : Loi de comportement en cisaillement

3.2.2.3 Charge axiale


La charge axiale reprise par chacun des six murs de refend, que ce soit dans le modèle 2D ou 3D,
est celle correspondant à la combinaison de charge n°1, qui correspond à la combinaison de
charge la plus critique pour le dimensionnement des murs et de leur fondation respective
(chapitre 2). La charge axiale cumulée reprise par chacun des six murs est donnée au tableau 2.1.

3.2.2.4 Poids sismique


Pour la modélisation 2D, nous avons fait l’hypothèse que lorsque les efforts sismiques sont
appliqués dans la direction X du bâtiment, seuls les murs M1, M4 et M6 participent à la reprise
des charges latérales alors que lorsqu’ils sont appliqués dans la direction Y, seuls les murs de
refend M2, M3 et M5 y participent (figure 2.1). Dans ces conditions, nous avons assigné 1/3 du
poids sismique total (tableau 2.2) à chacun des murs. Le poids sismique repris par chacun des six
murs considérés individuellement est donné au tableau 3.8. Le rapport de masse MR, qui
correspond au rapport entre la charge axiale Pf reprise par le mur de refend et le poids sismique W, est
également donné, pour chacun des six murs de refend, au tableau 3.8. MR vaut en moyenne 0,07 pour
les murs M1, M2, M3, M5 et M6 et 0,08 pour le mur M4.
96

Tableau 3.8 : Poids sismique par étage repris par les murs de refend – modélisation 2D

Rapport de masse (MR)


Poids sismique M1, M2, M3,
M4
par étage (kN) M5 et M6
Toit 7 750 0,06 0,07
Étage 10 7 691 0,07 0,08
Étage 9 7 691 0,07 0,08
Étage 8 7 691 0,07 0,08
Étage 7 7 691 0,07 0,08
Étage 6 7 691 0,07 0,08
Étage 5 7 691 0,07 0,08
Étage 4 7 691 0,07 0,08
Étage 3 7 691 0,07 0,08
Étage 2 7 770 0,07 0,08
RDC

Dans la modélisation 3D, nous avons appliqué à chaque niveau le poids sismique donné par le
tableau 2.2. À noter que nous avons également appliqué à chaque niveau une inertie rotationnelle,
calculée à partir du poids sismique donné par le tableau 2.2, de façon à reproduire les modes de
torsion du bâtiment.

3.2.2.5 Amortissement
D’après la section 1.2.3, nous avons choisi de représenter l’amortissement dans la superstructure
à l’aide du modèle de Rayleigh, proportionnel à la matrice de masse et à la matrice de rigidité
initiale du système (équation [3.44]). Les constantes α et β, déterminées respectivement à l’aide
des équations [3.45] et [3.46], ont été calculées de façon à ce que les deux premiers modes de
vibration de la superstructure aient comme taux d’amortissement 1%. Quelque soit la série
d’analyses temporelles menées (2D ou 3D), les constantes α et β sont les mêmes pour toutes les
conditions d’appuis et ont été calculées en considérant les périodes de vibration du modèle avec
base fixe.
¢ ( α£ ; β¤ ¥ [3.44]

Où C est la matrice d’amortissement, M est la matrice de masse, K0 est la matrice de rigidité


initiale, α et β sont des coefficients arbitraires.
97

ω- ωn
α(2 ωn ξ- 4 ω- ξn
ωln 4 ωl-
[3.45]

ω- ωn ξn ξ-
β(2 l 4
ωln 4 ω- ω- ωn
[3.46]

Où ωi est la pulsation du mode i et ξi est le taux d’amortissement associé au mode i.

3.3 Étude paramétrique : validation du modèle ISS


Prédire correctement le comportement sismique d’un mur de refend en tenant compte de
l’interaction sol-structure à l’aide du modèle ISS, décrit à la section 3.1, nécessite que les
paramètres qui le caractérisent soient définis adéquatement. Nous avons donc réalisé une étude
paramétrique sur certains de ces paramètres afin d’étudier leur influence sur la réponse globale de
la structure. Nous avons tout d’abord testé l’influence de l’espacement entre les ressorts afin de
voir à partir de quel espacement la réponse converge vers une réponse unique. Nous avons
ensuite observé les effets de l’amortissement radial afin de voir, d’une part s’il a une influence
significative sur la réponse de la structure, et d’autre part si l’hypothèse de considérer la valeur
d’amortissement associée au basculement de la fondation est acceptable. Enfin, nous avons
regardé l’impact du paramètre de succion sur le comportement de la structure.

3.3.1 Présentation du modèle

L’étude paramétrique a été menée en considérant le mur de refend M2 et sa fondation


(modélisation 2D), dimensionnée pour la résistance nominale en flexion de la section d’armature
(Mn), pour le profil de sol INF. Le mur de refend M2, d’une hauteur totale de 30,0 m (10 étages),
a une longueur (lw) égale à 6,0 m et une épaisseur (bw) égale à 0,3 m. La fondation mesure 10,6 m
de long (L), 4,9 m de large (B) et 1,1 m de hauteur (h). Ces dimensions sont récapitulées à la
figure 3.18. La capacité portante ultime du sol (qult) est égale à 1 090 kPa.
98

6,0 m

10,6 m
6,0 m
0,3 m 4,9 m

Vue en plan

1,1 m
10,6 m
Élévation
Figure 3.18 : Dimensions du mur de refend M2 et de sa fondation dimensionnée pour Mn et pour
le profil de sol INF

3.3.1.1 Modélisation de la superstructure


Le mur de refend M2 a été modélisé à l’aide d’éléments « poutre » élastiques
(elasticBeamColumn Element) de façon à ce qu’aucune plastification ne survienne dans le mur et
ne vienne fausser les observations de l’étude paramétrique. Les propriétés géométriques (surface
Aeq et inertie Ieq) des éléments ont été calculées à partir des sections de mur déterminées au
chapitre 2 (section 2.3). L’acier d’armature a été transformé en section de béton équivalente. Le
module élastique équivalent (Eeq) a été pris égal à 70% du module élastique (Ec), de façon à
considérer les propriétés fissurées du béton (section 2.2.1). Finalement, les propriétés utilisées
sont résumées au tableau 3.9.

Tableau 3.9 : Caractéristiques géométriques des éléments « poutre » élastiques représentant le


mur de refend M2

Ieq (mm4) Aeq (mm2) Eeq (N/mm2)


Zone de la rotule plastique
5,947E+12 1,901.106 16 419
(niveau 1 à niveau 3)
Zone élastique 1
5,936.1012 1,899.106 16 628
(niveau 4 à niveau 5)
Zone élastique 2
5,744.1012 1,871.106 16 624
(niveau 6 à niveau 10)

Les éléments « poutre » modélisant le mur de refend sont de masse nulle. Nous avons supposé
que le poids sismique ainsi que la charge axiale due au poids propre de la structure sont
99

concentrés au niveau de la dalle de chaque étage (figure 3.19). Le poids sismique assigné à
chaque étage est donné au tableau 3.8 tandis que la charge axiale est donnée au tableau 2.1.

3.3.1.2 Modélisation de l’ISS


L’interaction sol-structure a été modélisée à l’aide du modèle ISS, présenté à la section 3.1. Les
propriétés du matériau QzSimple1 ont été déterminées en accord avec la section 3.1.3. Les
rigidités K  et K  associées au profil de sol INF, pour les dimensions de la fondation illustrées à
la figure 3.18, ont été calculées à l’aide des formules [3.12] et [3.13]. Les valeurs pour
l’amortissement radial Cz et Cθy ont été calculées à l’aide des formules [3.21] et [3.22]. La
longueur des zones d’extrémités de la fondation a été déterminée à l’aide de l’équation [3.9]
après avoir calculé le degré de couplage entre K  et K  à l’aide de l’équation [3.7]. Toutes ces
grandeurs sont récapitulées dans le tableau 3.10 ainsi que les valeurs des paramètres utilisés pour
les calculer.

Tableau 3.10 : Paramètres du modèle ISS

VLa 557 m/s


a0 0,43 [3.14]
Kz 6,51.106 kN/m [3.15]
¦ § 1,00
¤ § 6,51.106 kN/m [3.12]
Kθy 1,35.108 kN.m [3.16]
¦ ¨© 0,87 [3.17]
¤ ¨© 1,17.108 kN.m [3.13]
ž§ 1,00
Cz 6,07.104 kN.s/m [3.21]
ž¨© 0,50
Cθy 2,84.105 kN.m.s [3.22]
¢ª«
¤ 0,48 [3.7]
Lend 1,04 m [3.9]
Lmid 8,52 m
Les propriétés des éléments « poutre » modélisant la fondation sont résumées dans le tableau
3.11. Le module élastique (Ef) a été calculé à l’aide de l’équation [2.3], en supposant une
résistance maximale en compression du béton f égale à 30 MPa. Le moment d’inertie a été pris
égal à 26% du moment d’inertie de la section brute (section 3.1.4) de la fondation afin de simuler
100

les propriétés fissurées du béton. Enfin, l’aire de la section est égale à l’aire de la section brute de
la fondation.

Tableau 3.11 : Propriétés des éléments « poutre » modélisant la fondation du mur de refend

If 1,412.1011 mm4
Ef 24 650 N/mm2
Af 5,390.106 mm2
Une charge axiale (P0) a été assignée à chaque nœud de la fondation (figure 3.19) de façon à tenir
compte de son poids propre. L’intensité de la charge axiale est fonction de la surface tributaire du
nœud. Le poids volumique du béton (γc) a été pris égal à 23,50 kN/m3. Les éléments « poutre »
sont de masse nulle.
Pf toit
Pf 10 W10
Zone Pf 9 W9
élastique 2 Pf 8 W8
Pf 7 W7
Pf 6 W6
Zone W5
Pf 5 ElasticBeamColumn
élastique 1
Pf 4 W4 Element
Ieq / A eq / E eq
Zone Pf 3 W3
rotule
plastique Pf 2 W2P
0 mid P0 end
Pf RD C P0 mid P0 end ext
zeroLength Element
QzSimple1 Material
q ult / z50 / TP / c
ElasticBeamColumn
Element
If / Af / Ef
Figure 3.19 : Schéma du modèle numérique

3.3.1.3 Paramètres des analyses


 L’amortissement dans la superstructure a été pris en compte à l’aide d’un amortissement de
Rayleigh. Un taux d’amortissement arbitraire de 3% a été supposé pour les modes de vibration 1
et 3, puisque le mur reste élastique. Nous avons supposé que la matrice d’amortissement est
proportionnelle à la masse et à la rigidité initiale de la structure.

 Les analyses menées pour cette étude paramétrique sont des analyses temporelles.
L’accélérogramme utilisé correspond à un séisme artificiel de magnitude M7,0, qui surviendrait à
101

une distance de 30 km du site, généré avec le modèle stochastique d’Atkinson (2009) (figure
3.20).

 La méthode de Newmark est utilisée pour l’intégration des équations de mouvement, avec un
pas de temps constant égal à 0,001 s et des constantes γ et β respectivement égales à 0,25 et 0,5
(méthode de l’accélération moyenne). Les équations d’équilibres non-linéaires sont résolues à
l’aide de l’algorithme de Newton. Le nombre maximal d’itérations est 50 et la tolérance pour la
convergence est de 1.10-5.

Accélérogramme Spectre d'accélération


0,5
Spectre acélérogramme artificel M7,0 @ 30km
0,4 1,0
Spectre site cat. C - CNBC 05
0,3
0,8
0,2

0,1
0,6
Sa (g)

Sa (g)

-0,1
0,4
-0,2

-0,3 0,2

-0,4

-0,5 0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Temps (s) Période (s)

a) b)
Figure 3.20 : Séisme artificiel M7,0 @ 30 km : a) accélérogramme b) spectre
d’accélération

3.3.2 Analyses et résultats


3.3.2.1 Étude de l’espacement des ressorts
Le premier objectif de cette étude paramétrique est d’expérimenter l’influence de l’espacement
entre les ressorts sur la réponse de la structure. Pour cela, nous avons testé six configurations de
ressorts, présentées à la figure 3.21, dont les caractéristiques sont récapitulées au tableau 3.12. La
configuration 1 correspond à une modélisation grossière de l’ISS. L’espacement (eend) entre les
ressorts dans les zones d’extrémité de la fondation est égal à 40% de la longueur des zones
d’extrémité (Lend) alors que l’espacement (emid) entre les ressorts dans la zone centrale est égal à
33% de la longueur de la zone centrale (Lmid). Au contraire, la configuration 6 correspond à une
modélisation raffinée de l’ISS. L’espacement (respectivement eend et emid) entre les ressorts est
102

égal à 8% de la longueur de la zone considérée (respectivement Lend et Lmid). Les autres


configurations (2 à 5) sont des modélisations de l’ISS dont le raffinement tend vers celui de la
configuration 6.

Tableau 3.12 : Paramètres du modèle ISS pour l'étude portant sur l'espacement des ressorts

Zone centrale de la fondation Zones d’extrémité de la fondation


emid % Kmid eend % Kend Kend ext
Conf. Nmid Nend
(mm) Lmid (N/mm) (mm) Lend (N/mm) (N/mm)
1 3 2841,49 33 1,75.106 3 415,11 40 4,91.105 2,45.105
2 5 1704,90 20 1,05.106 5 230,61 22 2,73.105 1,36.105
3 7 1217,78 14 7,48.105 7 159,66 15 1,89.105 9,43.104
4 9 947,16 11 5,82.105 9 122,09 12 1,44.105 7,21.104
5 11 774,95 9 4,76.105 11 98,83 10 1,17.105 5,84.104
6 13 655,73 8 4,03.105 13 83,02 8 9,81.104 4,91.104

Afin d’observer la réponse dynamique globale de la structure, nous avons tout d’abord comparé,
pour chaque configuration, l’évolution en fonction du temps des grandeurs suivantes : le
cisaillement qui se développe à la base du mur, le déplacement au sommet du mur, le
déplacement vertical à la base du mur et le déplacement vertical de l’extrémité gauche de la
fondation. Ensuite, nous avons comparé, toujours pour chaque configuration, le moment à la base
du mur en fonction de la rotation à sa base, le déplacement vertical à la base du mur en fonction
de la rotation à sa base et le rapport de la charge qui se développe dans le ressort à l’extrémité
gauche de la fondation sur la capacité ultime de ce ressort en fonction du déplacement vertical de
l’extrémité gauche de la fondation.

À noter que pour cette partie de l’étude, aucun amortissement ni succion n’a été considéré dans le
modèle ISS.
103

Lend Lmid Lend

Configuration 2

Configuration 3

Configuration 4

Configuration 5

Configuration 6

Figure 3.21 : Six configurations de ressorts testées au cours de l’étude paramétrique

3.3.2.1.1 Analyse modale

Les périodes de vibration des trois premiers modes (Erreur ! Source du renvoi introuvable.) du
ur de refend M2 associée à chaque configuration de ressorts évoquée à la section précédente sont
résumées dans le tableau 3.13. La période du premier mode avec base fixe est également donnée.

Tableau 3.13 : Périodes de vibration du mur de refend pour les différentes conditions d’appuis

T1 flexible T2 flexible T3 flexible


Mode 1 Mode 2 Mode 3
/ T1 fixe / T2 fixe / T3 fixe
Base fixe 2,92 s 0,46 s 0,16
Configuration 1 3,30 s 1,13 0,51 s 1,11 0,18 1,13
Configuration 2 3,19 s 1,09 0,50 s 1,09 0,18 1,13
Configuration 3 3,15 s 1,08 0,50 s 1,09 0,18 1,13
Configuration 4 3,14 s 1,07 0,50 s 1,09 0,18 1,13
Configuration 5 3,14 s 1,07 0,50 s 1,09 0,18 1,13
Configuration 6 3,13 s 1,07 0,50 s 1,09 0,18 1,13

Validons dans un premier temps le modèle 2D du mur de refend M2 avec base fixe en comparant
la période de son mode fondamental (T2D = 2,92 s) à celle du deuxième mode de vibration du
modèle 3D du bâtiment utilisé pour le dimensionnement (T3D = 2,99 s) (section 2.2.2) qui
104

correspond à un mode de translation pure selon l’axe Y (le mode fondamental du bâtiment étant
un mode de torsion). Dans l’absolu, les deux périodes de vibration devraient être identiques. Ici,
il apparait que le modèle 2D est plus rigide que le modèle 3D. Cela s’explique en partie par le fait
que les propriétés élastiques (Eeq et Ieq) (tableau 3.9) du modèle 2D ont été calculées en tenant
compte de la présence d’armature. Cela a eu pour effet d’augmenter sensiblement (près de 10%)
l’inertie de la section de mur par rapport à celle des murs du modèle 3D, calculée en considérant
uniquement la section de béton même si le module élastique utilisé dans le modèle 3D est
légèrement supérieur (un peu moins de 5%) à celui du modèle 2D. Malgré cette légère différence
entre T2D et T3D (un peu plus de 2%), nous pouvons affirmer que le modèle 2D est en adéquation
avec le modèle 3D.

Regardons dans un deuxième temps la période du mode fondamental du mur de refend avec base
flexible. Nous remarquons que, quelque soit la configuration de ressorts considérée, la période de
vibration du mode fondamental du mur (T1 flexible) est plus grande que celle du mode fondamental
du mur avec base fixe (T1 fixe). Le ratio T! ¬6#-_6⁄T! ¬-#6 varie entre 1,13 (configuration 1) et 1,07
(configuration 6). Plus l’espacement entre les ressorts est faible, plus le modèle est « rigide ».
Nous pouvons conclure que d’un point de vue modal, le modèle ISS converge vers un
comportement unique à partir de la configuration 4. Selon cette remarque, le ratio
T! ¬6#-_6⁄T! ¬-#6 pour le mur de refend M2 avec base flexible est de l’ordre de 1,07. Validons ce
ratio en le comparant à celui calculé à l’aide de la formule développée par Veletsos et Meek
(1974) (équation [3.47]) :

­
T k khl
( a1 ; ;
T k k
[3.47]

­ est la période fondamentale de la structure avec base flexible, T est la période fondamentale
Où T
de la même structure avec base fixe, k est la rigidité latérale des éléments composant le SRFS, ku
est la rigidité horizontale du sol, kθ est la rigidité rotationnelle du sol et h est la hauteur totale des
éléments composant le SRFS. Étant donné que l’équation [3.47] a été développée pour des
systèmes à un seul degré de liberté, il convient de transformer notre système à plusieurs degrés de
liberté en un système équivalent à un seul degré de liberté. Pour cela, nous avons supposé que le
poids sismique repris par le mur est concentré au 2/3 de sa hauteur totale. Pour le calcul de la
105

rigidité latérale (k) du mur nous avons supposé que seul 2/3 de sa hauteur totale participe à sa
résistance latérale (équation [3.48]) :
3EI
k(
Ž2N3 h] 
L [3.48]

Nous avons utilisé les valeurs à la base du mur de refend (tableau 3.9) pour obtenir le module
élastique (E) et le moment d’inertie (I) du mur. Ayant supposé qu’il n’y a pas de glissement
horizontal du mur de refend (section 3.1.1), nous avons supposé que la rigidité horizontale (ku) du
sol est infinie. Sous cette hypothèse, l’équation [3.47] devient :

­
T khl
a
® 1;
T k
[3.49]

Dans le cas présent, k = 5,23.107 N/m, h = 20,0 m et kθ = 1,17.1011 N.m, ce qui donne un ratio
­ égal à 1,08. La formule de Veletsos et Meek valide donc la valeur obtenue numériquement.
T/T

Regardons finalement les périodes des deuxième et troisième modes de vibration du mur de
refend avec base flexible. Nous remarquons que, quelque soit la configuration de ressorts
considérée, les périodes de vibration des deuxième et troisième modes de vibration du mur sont
plus grandes que celles des deuxième et troisième modes de vibration du mur avec base fixe. Le
ratio Tl ¬6#-_6⁄Tl ¬-#6 vaut 1,11 pour la configuration 1 et 1,09 pour les autres configurations
alors que le ratio TL ¬6#-_6⁄TL ¬-#6 est constant quelque soit la configuration et vaut 1,13. À la vue
de ces ratios, nous pouvons dire que d’un point de vue modal, l’espacement entre les ressorts n’a
pas d’influence significative sur les modes supérieurs de vibration du mur de refend puisque les
ratios Tl ¬6#-_6⁄Tl ¬-#6 et TL ¬6#-_6⁄TL ¬-#6 sont constants quelque soit la configuration considérée.

3.3.2.1.2 Profil des contraintes sous la fondation

Les profils des contraintes sous la fondation du mur M2 lorsque celui-ci est soumis uniquement
aux charges de gravité, pour les configurations de ressorts 1, 4 et 6, sont donnés à la figure 3.22.
Les profils des contraintes associés aux configurations 4 et 6 ont la forme d’une « selle »
(« saddle-shaped pressure distribution »), caractéristiques des sables denses ((Murzenko, 1965),
(Smoltczyk, 1967)).
106

Profil des contraintes sous la fondation


0
Config. 1
Contrainte (kPa) -50 Config. 4
Config. 6
-100

-150

-200

-5000 -4000 -3000 -2000 -1000 0 1000 2000 3000 4000 5000
Position sous la fondation (mm)

Figure 3.22 : Profil des contraintes sous la fondation

3.3.2.1.3 Analyse des résultats

Les figures 3.22 à 3.28, qui représentent les réponses associées aux configurations de ressorts 1, 4
et 6, permettent d’observer l’impact de l’espacement entre les ressorts sur la réponse globale de la
structure. Dans une optique de conception, seule la réponse maximale de la structure nous
intéresse. Nous avons donc comparé, pour chaque grandeur, l’écart entre les réponses maximales
associées à chaque configuration de ressorts (tableaux 3.13 à 3.18). À noter que nous avons
considéré la réponse associée à la configuration 6 comme référence puisque cette configuration
correspond à la modélisation la plus raffinée de l’ISS.

La figure 3.23 représente la variation du cisaillement à la base du mur de refend en fonction du


temps. Le tableau 3.14 donne, pour chaque configuration, la valeur du cisaillement maximum
ainsi que l’écart avec le cisaillement maximum associé à la configuration 6. Cet écart n’excède
jamais 4%. Quelque soit la configuration, nous pouvons donc dire que le cisaillement maximum à
la base du mur est bien prédit.
107

Cisaillement à la base du mur de refend


9 000

Cisaillement (kN) 6 000

3 000

-3 000 Config. 1
-6 000 Config. 4
Config. 6
-9 000
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)

Figure 3.23 : Cisaillement à la base du mur de refend en fonction du temps

Tableau 3.14 : Cisaillement maximum à la base du mur de refend pour les six configurations de
ressorts

Cisaillement
% d’écart
max (kN)
Configuration 1 5 146 3,5%
Configuration 2 5 160 3,2%
Configuration 3 5 431 1,8%
Configuration 4 5 305 0,0%
Configuration 5 5 385 1,0%
Configuration 6 5 332

La figure 3.24 représente le moment qui se développe à la base du mur de refend en fonction de
la rotation à sa base. Nous remarquons tout d’abord très clairement la forme en S caractéristique
d’un fort décollement de la fondation. Le moment à la base du mur tend vers une valeur
maximale à mesure que le basculement de la fondation survient. Les cycles présentent des
boucles d’hystérésis bien marquées, signe de la dissipation d’énergie non négligeable. Nous
notons ensuite que la configuration 1 diverge nettement des autres configurations. Pour les autres
configurations, la rotation est sensiblement la même que celle associée à la configuration 6. Cette
tendance se confirme si nous analysons la réponse maximale donnée, pour chaque configuration,
au tableau 3.15. Plus le modèle sol – structure est flexible, moins le moment qui se développe à la
base du mur est important. Le moment maximum à la base du mur de refend associé à la
configuration 1 est presque 9% inférieur à celui associé à la configuration 6. Pour les autres
108

configurations, le moment à la base est sensiblement le même que celui associé à la configuration
6.

Moment vs rotation à la base du mur de refend


40 000
Config. 1
Config. 4
20 000 Config. 6

-20 000

-40 000
-0,008 -0,004 0 0,004 0,008
Rotation (rad)

Figure 3.24 : Moment à la base du mur de refend en fonction de sa rotation

Tableau 3.15 : Moment maximum à la base du mur de refend pour les six configurations de
ressorts

Moment %
max (kNm) d’écart
Configuration 1 25 983 8,6%
Configuration 2 27 771 2,3%
Configuration 3 28 568 0,5%
Configuration 4 28 205 0,8%
Configuration 5 28 334 0,4%
Configuration 6 28 434

La figure 3.25 représente le déplacement horizontal au sommet du mur de refend en fonction du


temps. Le déplacement est exprimé en pourcentage de la hauteur totale du mur de refend. Le
tableau 3.16 récapitule la valeur maximale associée à chaque configuration. Nous remarquons
que la courbe représentant le déplacement au sommet du mur associée à la configuration 1 est
légèrement déphasée par rapport à celles associées aux autres configurations. Cela est dû au fait
que le modèle sol – structure est plus flexible étant donné la modélisation grossière de l’ISS. Par
109

contre, le déplacement maximum associé à la configuration 1 diverge très peu par rapport à ceux
associés aux autres configurations.

Déplacement horizontal du sommet du mur de refend


-0,90
Déplacement horizontal (%Htot )

0,45

Config. 1
-0,45
Config. 4
Config. 6
-0,90
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)
Figure 3.25 : Déplacement horizontal du sommet du mur de refend

Tableau 3.16 : Déplacement horizontal maximum au sommet du mur de refend pour les six
configurations de ressorts

Déplacement
% d’écart
max (% Htot)
Configuration 1 0,80 3,6%
Configuration 2 0,84 1,2%
Configuration 3 0,83 0,0%
Configuration 4 0,83 0,0%
Configuration 5 0,83 0,0%
Configuration 6 0,83

La figure 3.26 représente le déplacement vertical de la base du mur de refend, au centre de la


fondation, en fonction du temps. L’évolution du déplacement vertical montre très bien le
développement simultané du décollement et de la plastification dans le sol. Nous observons un
important décollement, mais également un tassement résiduel en fin de sollicitation qui est non
négligeable (de l’ordre de 5 mm). Pour ce qui est de la réponse maximale, elle est résumée pour
chaque configuration dans le tableau 3.17. Pour le décollement, il semble qu’il faille un modèle
suffisamment raffiné pour que la réponse tende vers une réponse unique. Les configurations 1 et
3 sous-estiment de près de 8% le décollement maximum alors que le décollement maximum
associé aux configurations 4 et 5 est très proche, toujours par rapport à celui obtenu avec la
configuration 6. Pour le tassement du mur de refend, la valeur associée à la configuration 1 est
110

surestimée de plus de 16% alors que celle associée à la configuration 2 est sous-estimée de près
de 10%, toujours par rapport au tassement prédit par la configuration 6. Le tassement associé aux
autres configurations est très proche de celui évalué par la configuration 6.

Déplacement vertical de la base du mur de refend


50
Déplacement vertical (mm)

40 Config. 1
Config. 4
30
Config. 6
20
10
0
-10
-20
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)
Figure 3.26 : Déplacement vertical de la base du mur de refend (centre de la fondation)

Tableau 3.17 : Décollement et tassement maximums de la base du mur de refend pour les six
configurations de ressorts

Décollement Tassement
% d’écart % d’écart
max (mm) max (mm)
Configuration 1 16,17 7,8% 3,32 16,1%
Configuration 2 17,81 1,5% 2,59 9,4%
Configuration 3 16,18 7,8% 2,98 4,2%
Configuration 4 17,61 0,4% 2,94 2,8%
Configuration 5 17,65 0,6% 2,86 0,0%
Configuration 6 17,54 2,86

La figure 3.27 représente le déplacement vertical de l’extrémité gauche de la fondation en


fonction du temps. Comme illustré à la figure 3.26, l’évolution du déplacement vertical montre
très bien le développement simultané du décollement et de la plastification dans le sol. En
comparant les figures 3.27 et 3.28, nous remarquons que l’amplitude du déplacement vertical
(aussi bien le décollement que le tassement) est beaucoup plus importante à l’extrémité de la
fondation qu’au centre mais que le centre décolle plus fréquemment que l’extrémité. Ce
phénomène s’explique par le fait que dans le cas présent, le sol s’est fortement tassé à l’extrémité
gauche. Cela est confirmé par la figure 3.28 qui montre que le sol a été chargé à plus de 70% de
sa capacité ultime à cette extrémité. Dans ces conditions, le moment de renversement requis pour
111

soulever le centre de la fondation doit être nettement moins important que celui nécessaire pour
soulever l’extrémité gauche de la fondation. Pour ce qui est de la réponse maximale, elle est
résumée pour chaque configuration dans le tableau 3.18. Le décollement maximum de l’extrémité
gauche de la fondation associé à la configuration 1 est surévalué de près de 15% par rapport à
celui associé à la configuration 6. La différence entre le décollement maximum à l’extrémité de la
fondation associé aux autres configurations n’excède jamais 1% de celui associé à la
configuration 6. Le tassement prédit par la configuration 1 est cette fois-ci sous-estimé de près de
14% alors que le tassement prédit par les autres configurations est très proche de celui associé à
la configuration 6.

Déplacement vertical de l'extrémité de la fondation


50
Déplacement vertical (mm)

40 Config. 1
Config. 4
30
Config. 6
20
10
0
-10
-20
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)

Figure 3.27 : Déplacement vertical de l'extrémité gauche de la fondation

Tableau 3.18 : Décollement et tassement maximums de l’extrémité gauche de la fondation pour


les six configurations de ressorts

Décollement Tassement
% d’écart % d’écart
max (mm) max (mm)
Configuration 1 46,11 14,8% 15,41 13,5%
Configuration 2 40,45 0,7% 17,01 4,5%
Configuration 3 39,92 0,6% 18,27 2,6%
Configuration 4 40,15 0,0% 17,57 1,3%
Configuration 5 39,85 0,8% 17,60 1,2%
Configuration 6 40,16 17,81

La figure 3.28 représente le ratio entre la charge q qui s'exerce dans le ressort à l'extrémité gauche
de la fondation et sa capacité portante ultime (qult) en fonction du déplacement vertical du bord
gauche de la fondation. Cette figure permet tout d’abord d’illustrer le comportement cyclique du
112

matériau QzSimple1. Tant que la charge q reste inférieure à 30% de qult, le matériau demeure
élastique. Dès lors que cette limite est dépassée, la rigidité du matériau se dégrade pour tendre
vers une rigidité nulle à mesure que q tend vers qult et des déformations permanentes
apparaissent. Cette figure montre également des cycles qui présentent des boucles d’hystérésis
bien marquées, signe de la dissipation d’énergie non négligeable qui survient. Cette dissipation
d’énergie est d’autant plus grande que la contrainte dans le sol est grande. Nous pouvons
également observer une rigidité quasi-nulle de l’élément en traction. La charge q maximale est
présentée pour chaque configuration dans le tableau 3.19. Nous remarquons qu’elle est sous-
estimée de plus de 6% avec la configuration 1 par rapport à celle avec la configuration 6. La
charge maximale atteinte pour les autres configurations est sensiblement identique à celle de la
configuration 6.

q/qult vs déplacement vertical de l'extrémité de la fondation


-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
-0,6
q/qult

-0,7
-0,8
-0,7
Config. 1
-0,8
Config. 4
-0,9
Config. 6
-1,0
-20 -10 0 10 20 30 40
Déplacement vertical (mm)

Figure 3.28 : Ratio entre la charge q qui s'exerce dans le ressort à l'extrémité gauche de la
fondation et sa capacité portante ultime (qult) en fonction du déplacement vertical du bord gauche
de la fondation

Tableau 3.19 : Rapport q/qult maximum dans le ressort à l’extrémité gauche de la fondation pour
les six configurations de ressorts

q/qult max % d’écart


Configuration 1 0,699 5,8%
Configuration 2 0,729 1,8%
113

Configuration 3 0,748 0,8%


Configuration 4 0,737 0,7%
Configuration 5 0,738 0,5%
Configuration 6 0,742

Finalement, la figure 3.29 représente le déplacement vertical de la base du mur de refend en


fonction de la rotation à sa base. Nous observons le tassement de la base du mur à mesure que le
basculement de la fondation survient.

Déplacement vertical vs rotation de la base du mur de refend


20
Déplacement vertical (mm)

10

Config. 1
Config. 4
Config. 6
-10
-8 -4 0 4 8
Rotation (rad) x 10
-3

Figure 3.29 : Déplacement vertical de la base du mur de refend en fonction de sa rotation

En conclusion, nous pouvons tout d’abord affirmer que les configurations 1 et 2 ne permettent
pas d’évaluer la réponse globale de la structure de façon précise. Ensuite, la réponse associée à la
configuration 3 peut également, dans certains cas, être mal évaluée. Finalement, nous pouvons
dire qu’il n’y a plus de différence significative entre les comportements globaux prédits par les
configurations 4 à 6. Ces observations nous permettent de conclure que la réponse de la structure
est bien évaluée à partir du moment où l’espacement entre les ressorts (emid ou eend) est inférieur
ou égal à 12% de la longueur de la zone considérée (Lmid ou Lend). Dans ces conditions, nous
avons décidé, pour la suite des analyses, que l’espacement (emid ou eend) entre les ressorts du
modèle ISS ne soit jamais supérieur à 12% de la longueur de la zone considérée (Lmid ou Lend).
Pour ce qui est de la suite de l’étude paramétrique, nous avons retenu la configuration 4.
114

3.3.2.2 Étude de l’amortissement radial


Le deuxième objectif de cette étude paramétrique est double : d’une part, il faut voir si la
présence d’amortissement radial a une influence importante sur la réponse de la structure et
d’autre part, de valider le fait de considérer la valeur d’amortissement associée au basculement de
la fondation pour le reste des analyses. Dans cette optique, nous avons tout d’abord assigné au
modèle ISS la valeur d’amortissement radial associée au mode de basculement de la fondation
(Cθy) puis celle associée au mode de translation verticale de la fondation (Cz). La réponse globale
du mur de refend associée à ces deux cas de figures a été comparée à celle correspondant au
modèle ISS sans amortissement. Les grandeurs observées sont les mêmes que celles énumérées à
la section 3.3.2.1. Elles sont présentées en annexe III, aux figures III.1 à III.7 et les valeurs
maximales sont résumées aux tableaux III.1 à III.6. L’écart entre les réponses maximales a été
calculé en prenant comme référence la réponse non-amortie.

L’analyse des résultats nous permet d’affirmer que la présence d’amortissement dans le modèle
ISS (Cz ou Cθy) n’a que très peu d’impact sur la réponse de la structure. En effet, l’écart entre les
valeurs maximales associées à Cz et celles non-amorties n’excède jamais 3% et celui entre les
valeurs associées à Cθy et celles non-amorties, 2%. Il n’y a jamais plus de 2% d’écart entre les
valeurs maximales associées à Cz et celles associées à Cθy. Par contre, en regardant les courbes,
nous remarquons qu’il existe un déphasage entre les courbes amorties et non-amorties (pour
grandeurs tracées en fonction du temps). Nous notons tout d’abord que les courbes amorties ont
une fréquence moyenne légèrement plus élevée que celle des courbes non-amorties et d’autre part
que les courbes amorties associées à Cz (qui correspond à la réponse la plus amortie) ont une
fréquence plus élevée que les courbes associées à Cθy. La raison de ce comportement, qui semble
à première vue surprenant, est la suivante : l’amortissement radial est modélisé dans le matériau
QzSimple1 par un amortisseur visqueux. Dans ces conditions, plus la valeur d’amortissement est
élevée, plus l’amortisseur visqueux s’oppose au mouvement de la fondation ; la réponse de la
structure tend alors vers la réponse avec base fixe. C’est ce qui est illustré aux figures 3.30 et
3.31. À la figure 3.30, la courbe en noire représente le déplacement au sommet du mur de refend
avec base fixe, alors que les courbes : grise, pointillée noire et rouge représentent respectivement
le déplacement au sommet avec base flexible non amortie, amortie avec Cz et amortie avec Cθy.
Les courbes en pointillées rouges représentent le déplacement au sommet avec base flexible pour
des valeurs d’amortissement extrêmement élevées (20 fois Cθy, 100 fois Cθy et 800 fois Cθy).
115

Nous observons que plus la valeur d’amortissement est élevée, plus la réponse tend vers la
réponse avec base fixe. La présence d’amortissement visqueux a pour effet d’augmenter la
résistance en compression du sol, entravant tout mouvement de basculement à mesure que sa
valeur augmente. À la figure 3.31, nous observons la présence d’une force de rappel dans les
ressorts lorsque la fondation se soulève. Plus la valeur d’amortissement radial est grande, plus
cette force de rappel est importante.

À la vue de ces résultats et de l’observation des graphiques, nous pouvons conclure que
l’amortissement radial n’a pas une influence notoire sur le comportement globale de la structure.
Dans ces conditions, le fait de choisir de représenter l’amortissement radial par sa valeur associée
au basculement de la fondation (Cθy) plutôt que par celle associée au mouvement de translation
verticale de la fondation (Cz) n’a pas d’influence majeure sur la réponse du système. Malgré tout,
nous avons choisi, d’une part, de le prendre en compte pour le reste des analyses et, d’autre part,
de considérer la valeur associée au mouvement de basculement de la fondation pour le définir.

Déplacement horizontal du sommet du mur de refend


-1,30
Déplacement horizontal (%Htot )

0,65

-0,65
base fixe
-1,30 sans amort.
0 4 8 12 16 20 24
cz
Temps (s)
c θy
Figure 3.30 : Déplacement horizontal du sommet du mur de 20xc θy
-1,30
0,650
refend en fonction du temps -1,30 100xc θy
-0,65
Temps800xc
(s)
θy
116

q/qult vs déplacement vertical de l'extrémité de la fondation


1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
q/qult

0
-0,2
sans amort.
-0,4 cz
-0,6 c θy
-0,8 100xc θy
-1,0
-30 -15 0 15 30 45 60 75 90
Déplacement vertical (mm)

Figure 3.31 : Ratio entre la charge q qui s'exerce dans le ressort à l'extrémité gauche de
la fondation et sa capacité portante ultime (qult) en fonction du déplacement vertical du
bord gauche de la fondation

3.3.2.3 Résistance en traction du sol


Le troisième objectif de cette étude paramétrique est de comprendre quelle est l’influence du
paramètre de succion sur le comportement global de la structure. Dans cette optique, nous avons
tout d’abord assigné au modèle ISS une capacité de succion (TP) égale à 5% de la capacité
portante ultime (qult) du sol puis une capacité de succion égale à 10% de qult. La réponse globale
du mur de refend associée à ces deux cas de figures a été comparée à celle correspondant au
modèle ISS sans capacité de succion. Les grandeurs observées sont les mêmes que celles
énumérées à la section 3.3.2.1. Elles sont présentées en annexe III, aux figures III.8 à III.14 et
leurs valeurs maximales sont résumées aux tableaux III.7 à III.12. L’écart entre les réponses
maximales a été calculé en prenant comme référence la réponse sans succion.

Nous pouvons dire que plus la capacité de succion du sol est importante, moins le phénomène de
basculement est important. Le soulèvement à la base du mur de refend est réduit de plus de 35%
lorsque TP est égale à 5% et de plus de 55% lorsque TP est égale à 10% alors que celui à
l’extrémité gauche de la fondation est réduit de 21% lorsque TP est égale à 5% et de plus de 35%
lorsque TP est égale à 10%. Plus ce phénomène de basculement est atténué, moins la réduction
117

du moment à la base du mur est importante. Le moment à la base est augmenté de plus de 25%
lorsque TP est égale à 5% et de près de 45% lorsque TP est égale à 10%. L’amplitude des
déplacements (rotation, soulèvement, tassement, déplacement horizontal) est également affectée
par la réduction du phénomène de basculement.

Rappelons que par la suite, en accord avec l’hypothèse faite à la section 3.1.1, le sol dans nos
analyses n’a aucune capacité de succion, afin de favoriser l’observation du phénomène de
basculement.

3.4 Étude paramétrique : validation du modèle MR


Nous avons mené une étude paramétrique sur l’influence du nombre de points d’intégration le
long de chaque élément « poutre » afin de voir l’influence de ce paramètre sur la réponse globale
du mur.

3.4.1 Présentation du modèle


L’étude paramétrique a été menée en considérant le mur de refend M2, supposé encastré à sa
base. Il a été représenté à l’aide du modèle MR décrit à la section 3.2.2.

 L’amortissement dans le mur a été pris en compte à l’aide d’un amortissement de Rayleigh. Un
taux d’amortissement de 1% a été supposé pour les modes de vibration 1 et 2. Nous avons
supposé que la matrice d’amortissement est proportionnelle à la masse et à la rigidité initiale de la
superstructure (section 3.2.2.5).

 Les analyses menées pour cette étude paramétrique sont des analyses temporelles.
L’accélérogramme utilisé est le même que celui utilisé pour valider le modèle ISS (figure 3.20).
À noter qu’un facteur d’amplification a été appliqué à l’accélérogramme de façon à ce qu’il fasse
plastifier la section à la base du mur, sans pour autant que les déformations soient trop
importantes.

 La méthode de Newmark est utilisée pour l’intégration des équations de mouvement, avec un
pas de temps constant égal à 0,001 s et des constantes γ et β respectivement égales à 0,25 et 0,5
(méthode de l’accélération moyenne). Les équations d’équilibres non-linéaires sont résolues à
118

l’aide de l’algorithme de Newton. Le nombre maximal d’itérations est 50 et la tolérance pour la


convergence est de 1.10-5.

3.4.2 Analyses et résultats


3.4.2.1 Étude du nombre de points d’intégration
Considérant successivement 2, 4, 6, 8 et 10 points d’intégration (2 correspond au nombre
minimum et 10 au nombre maximum de points d’intégration pour que les analyses convergent),
nous avons observé la variation des grandeurs suivantes sur la hauteur du mur (figure 3.32) : la
déformation axiale des barres d’armature aux deux extrémités de la section (Acgs1 et Acds1), la
déformation axiale des fibres de béton aux deux extrémités de la zone d’armature concentrée
(Bcgs1 et Bcds1), les efforts dans les éléments « poutre » (Mz et Vy) et le déplacement horizontal
maximum de chaque nœud.

Acgs1 Acds1
z
y
Bcgs1 Mz Bcds1
Vy
Figure 3.32 : Détail des résultats observés lors de l’étude paramétrique portant sur le modèle MR

3.4.2.1.1 Analyse modale

Les périodes de vibration des trois premiers modes de vibration du mur de refend M2 en fonction
du nombre de points d’intégration le long de chaque éléments « poutre » sont données au tableau
3.20.

Tableau 3.20 : Périodes de vibration des trois premiers modes de vibration du mur de refend en
fonction du nombre de points d’intégration le long des éléments « poutre »

Mode 1 Mode 2 Mode 3


2 points d’intégration 2,50 s 0,47 s 0,20 s
4 points d’intégration 2,41 s 0,46 s 0,19 s
6 points d’intégration 2,41 s 0,46 s 0,19 s
8 points d’intégration 2,41 s 0,46 s 0,19 s
10 points d’intégration 2,41 s 0,46 s 0,19 s
119

Expliquons tout d’abord pourquoi la période de vibration du premier mode de vibration du mur
M2 dans cette section est inférieure à celle du même mur, décrit à la section 3.3 (2,41 s ici contre
2,90 s précédemment). La différence vient du fait qu’à la section précédente, le mur a été
représenté à l’aide d’éléments « poutre » élastiques, dont les propriétés géométriques ont été
calculées à partir des sections de mur déterminées au chapitre 2 (section 3.3.1.1), mais en prenant
un module élastique équivalent (Eeq) égal à 70% du module élastique (Ec), de façon à considérer
les propriétés fissurées du béton. Dans le cas présent, la fissuration est prise en compte à travers
la loi de comportement du béton donc il n’est pas nécessaire d’en tenir compte artificiellement en
diminuant son module élastique. La pente initiale de la loi de comportement du béton est, par
conséquent, calculée en considérant 100% du module élastique, ce qui explique que le mur est
plus rigide que le mur étudié à la section 3.3. À noter que nous avons regardé la période du mur
de refend modélisé à l’aide d’éléments « poutre » élastiques en mettant 100% de Ec et dans ce
cas, la période du mur coïncide avec celle du mur modélisé avec des éléments « poutre » non-
linéaires.

Regardons ensuite les périodes des trois premiers modes de vibration du mur de refend suivant le
nombre de points d’intégration. Nous pouvons conclure que d’un point de vue modal, le modèle
MR converge vers un comportement unique dès que le nombre de point d’intégration le long de
chaque élément « poutre » est supérieur à 2.

3.4.2.1.2 Analyse des résultats

Les figures 3.33 à 3.39, qui représentent les réponses du mur pour 2, 6 et 10 points d’intégration,
permettent d’observer leur impact sur son comportement global. À noter que par la suite, nous
avons comparé, pour chaque modèle de mur, l’écart entre les réponses maximales (tableaux 3.20
à 3.24) en prenant comme référence la réponse associée au modèle avec 10 points d’intégration.

Les figures 3.33 et 3.39 représentent respectivement le cisaillement et le moment maximums sur
la hauteur du mur de refend. Les tableaux 3.20 et 3.21 donnent, pour chaque modèle de mur, les
valeurs du cisaillement et du moment maximums à la base du mur. À la vue des résultats
présentés, nous pouvons dire que, mis à part le modèle de mur avec 2 points d’intégration, tous
les modèles prédisent correctement les efforts se développant dans le mur. En considérant la
figure 3.35 et le tableau 3.23, qui représentent le déplacement horizontal maximum du mur de
refend ainsi que la valeur maximale au toit pour chaque modèle, nous pouvons tirer la même
120

conclusion. En s’intéressant par contre au comportement local du mur, nous nous rendons compte
que l’estimation des déformations dans les barres d’armature ainsi que dans les fibres de béton est
sensible au nombre de points d’intégration le long des éléments « poutre ». Cette sensibilité est
d’autant plus importante que la plastification s’est développée. En regardant les valeurs des
déformations maximales dans la fibre de béton Bcds1 (tableau 3.24), qui plastifie en compression,
excepté dans le cas où il n’y a que 2 points d’intégration, nous nous rendons compte qu’il faut un
nombre de points d’intégration maximum afin d’évaluer correctement les déformations. Par
contre, les déformations à gauche du mur, dans la fibre Bcgs1 qui reste élastique, les déformations
sont correctement estimées, excepté lorsque qu’il n’y a que 2 points d’intégration. Des remarques
identiques peuvent être tirées en considérant les déformations dans les barres d’armature Acds1 et
Acgs1 (tableau 3.25).

En conclusion de cette section, nous pouvons dire que le nombre de points d’intégration
influence surtout la réponse du mur au niveau local ; mis à part le modèle avec 2 points
d’intégration, le comportement global (efforts et déplacements) est bien évalué quelque soit le
modèle de mur. Le seul inconvénient d’un grand nombre de points d’intégration le long de
chaque élément est la durée du temps de calcul. Afin de faire un bon compromis entre précision
des résultats et économie de temps pour les analyses, nous avons choisi d’avoir recours à 6 points
d’intégration le long de chaque élément « poutre » non-linéaires (nonlinearBeamColumn
element) dans le modèle MR. À noter que les créateurs de cet élément préconisent au minimum 5
points d’intégration (Taucer et al., 1991).

Cisaillement maximum sur la hauteur du mur de refend


30
2 pts Int
25 6 pts Int
10 pts Int
20
Hauteur (m)

15

10

0
0 1 000 2 000 3 000 4 000
Cisaillement (kN)
Figure 3.33 : Cisaillement maximum sur la hauteur du mur de refend
121

Tableau 3.21 : Cisaillement maximum à la base du mur de refend pour différents nombres de
points d’intégration

Cisaillement
% d’écart
max (kN)
2 points d’intégration 3 632 16,7%
4 points d’intégration 4 363 0,1%
6 points d’intégration 4 359 0,0%
8 points d’intégration 4 355 0,1%
10 points d’intégration 4 359

Moment maximum sur la hauteur du mur de refend


30
2 pts Int
25 6 pts Int
10 pts Int
20
Hauteur (m)

15

10

0
0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000
Moment (kNm)
Figure 3.34 : Moment maximum sur la hauteur du mur de refend

Tableau 3.22 : Moment maximum à la base du mur de refend pour différents nombres de points
d’intégration

Moment
% d’écart
max (kNm)
2 points d’intégration 27 289 4,6%
4 points d’intégration 28 570 0,2%
6 points d’intégration 28 617 0,0%
8 points d’intégration 28 615 0,0%
10 points d’intégration 28617
122

Déplacement horizontal maximum du mur de refend


30

25

20
Hauteur (m)

15

10
2 pts Int
5 6 pts Int
10 pts Int
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Déplacement horizontal (%Htot )
Figure 3.35 : Déplacement horizontal maximum du mur de refend

Tableau 3.23 : Déplacement horizontal maximum au sommet du mur de refend pour différents
nombres de points d’intégration

δh (%Htot) % d’écart
2 points d’intégration 0,60 3,4%
4 points d’intégration 0,58 0,0%
6 points d’intégration 0,58 0,0%
8 points d’intégration 0,58 0,0%
10 points d’intégration 0,58

Déformation maximale en compression dans la fibre de béton Bcgs1


30
2 pts Int
25 6 pts Int
10 pts Int
20
Hauteur (m)

15

10

0
0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01
Déformation (m/m)
Figure 3.36 : Déformation maximale en compression de la fibre de béton Bcgs1
123

Déformation maximale en compression dans la fibre de béton Bcds1


30
2 pts Int
25 6 pts Int
10 pts Int
Hauteur (m) 20

15

10

0
0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01
Déformation (m/m)
Figure 3.37 : Déformation maximale en compression de la fibre de béton Bcds1

Tableau 3.24 : Déformations maximales en compression dans les fibres de béton Bcgs1 et Bcds1 à la
base du mur de refend, pour différents nombres de points d’intégration

Ÿž Bcds1 Ÿž Bcgs1


% d’écart % d’écart
(m/m) (m/m)
2 points d’intégration 0,0016 82,2% 0,0015 25,0%
4 points d’intégration 0,0036 60,0% 0,0020 0,0%
6 points d’intégration 0,0061 32,2% 0,0020 0,0%
8 points d’intégration 0,0086 4,4% 0,0020 0,0%
10 points d’intégration 0,0090 0,0020

Déformation maximale en traction dans la barre d'armature Acgs1


30
2 pts Int
25 6 pts Int
10 pts Int
20
Hauteur (m)

15

10

0
0 0,01 0,02 0,03 0,04
Déformation (m/m)
Figure 3.38 : Déformation maximale en traction de la barre d'armature Acgs1
124

Déformation maximale en traction dans la barre d'armature Acds1


30
2 pts Int
25 6 pts Int
10 pts Int
Hauteur (m) 20

15

10

0
0 0,01 0,02 0,03 0,04
Déformation (m/m)
Figure 3.39 : Déformation maximale en traction de la barre d'armature Acds1

Tableau 3.25 : Déformations maximales en traction dans les barres d’armature Acgs1 et Acds1 à la
base du mur de refend, pour différents nombres de points d’intégration

εy Acds1 εy Acgs1
% d’écart % d’écart
(m/m) (m/m)
2 points d’intégration 0,0051 45,7% 0,0058 85,4%
4 points d’intégration 0,0090 4,3% 0,0189 52,5%
6 points d’intégration 0,0095 1,1% 0,0306 23,1%
8 points d’intégration 0,0094 0,0% 0,0328 17,6%
10 points d’intégration 0,0094 0,0398

3.5 Conclusions
Ce chapitre nous a permis tout d’abord de décrire les caractéristiques des modèles numériques
utilisés pour représenter le phénomène d’interaction sol – structure (modèle ISS) et le
comportement non-linéaires des murs de refend en béton armé (modèle MR) et ensuite de valider,
à l’aide d’études paramétriques, les valeurs de certaines de ces caractéristiques.

Le modèle ISS repose sur le concept de « Beam on Nonlinear Winkler Foundation » (BNWF). La
fondation de chaque mur de refend est modélisée par une poutre élastique reposant sur un nombre
fini de ressorts non-linéaires. Chaque ressort non-linéaire suit une loi de comportement qui
permet de représenter à la fois le comportement inélastique du sol (non-linéarité due au matériau)
125

et le décollement des fondations (non-linéarité géométrique). Le modèle est donc capable de


représenter le tassement permanent de la fondation et le phénomène de basculement. Son
comportement hystérétique permet de tenir compte de la dissipation d’énergie qui survient
pendant ces modes de vibration. La fondation dans le modèle ISS se compose d’une partie
centrale et d’une zone à chaque extrémité. Les ressorts aux extrémités sont plus rapprochés que
ceux dans la partie centrale de façon à bien capturer le phénomène de basculement de la
fondation. La rigidité des ressorts aux extrémités de la fondation varie par rapport à celle des
ressorts de la partie centrale de façon à représenter une répartition non-uniforme des contraintes
sous la fondation. Cette variation de la rigidité permet également de reproduire la rigidité
rotationnelle du sol.

Une étude paramétrique portant sur différents paramètres du modèle ISS nous a permis de faire
les choix suivants :

- la longueur Lend des zones d’extrémités a été calculée à l’aide de l’expression suivante :
!N
1 4 C
 L
L67% ( 0,5L 4 L q s ;
8

- dans chacune des deux zones de la fondation, l’espacement entre les ressorts est inférieur à 12%
de la longueur de la zone considérée;

- l’amortissement radial a été représenté par sa valeur associée au mode basculement de la


fondation;

- le sol n’a aucune capacité de succion.

Le modèle MR est un modèle multifibre 3D. Chaque mur de refend est représenté par un
ensemble d’éléments « poutre » non-linéaires, divisés en plusieurs sections droites. Chaque
section est discrétisée en fibres dans chacune de ses deux directions principales. Des fibres
individuelles sont ajoutées dans chaque section afin de tenir compte de l’armature. Cette
approche nous a ainsi permis de reproduire les sections de murs déterminées au chapitre 2. Dans
le modèle MR, les fibres de béton au cœur des zones d’armature concentrée ont des propriétés qui
représentent un béton confiné alors qu’en périphérie de ces zones et dans la zone d’armature
distribuée, les propriétés des fibres sont celles d’un béton non confiné.
126

Dans le cas présent, les fibres sont carrées et mesurent 20 mm de côté, soit les dimensions
correspondant à la discrétisation la plus raffinée possible. Suite à étude paramétrique menée sur le
nombre de points d’intégration à utiliser le long de chaque élément « poutre » non-linéaires, nous
avons choisi d’avoir recours à 6 points d’intégration.

Pour les analyses non-linéaires menées au chapitre 5, la méthode de Newmark a été utilisée pour
l’intégration des équations de mouvement, avec un pas de temps constant égal à 0,001 s et des
constantes γ et β respectivement égales à 0,25 et 0,5 (méthode de l’accélération moyenne). Les
équations d’équilibres non-linéaires ont été résolues à l’aide de l’algorithme de Newton. Le
nombre maximal d’itérations est 50 et la tolérance pour la convergence est de 1.10-5.
127

CHAPITRE 4 SÉLECTION ET CALIBRATION


D’ACCÉLÉROGRAMMES

Les objectifs de ce chapitre sont de présenter les accélérogrammes historiques (section 4.2) et
artificiels (section 4.3) retenus pour analyser le bâtiment ainsi que les méthodes utilisées pour les
étalonner afin qu’ils soient représentatifs d’un site de catégorie C, à Montréal.

4.1 Introduction
Les séismes de l’Ouest du Canada ont fait l’objet de plusieurs études dans le passé, mais les
conclusions de ces dernières ne sont pas directement applicables aux séismes qu’on anticipe dans
l’est du Canada. En effet, les séismes majeurs survenus au Québec présentent des singularités
importantes, dues à la géologie du Bouclier canadien constitué de roc granitique (gneiss) très
rigide. Tout d’abord, les ondes sismiques s’atténuent très peu. Alors que dans l’Ouest, les séismes
s’atténuent très rapidement, généralement en moins de 100 kilomètres (Atkinson, 1984), ceux
dans l’Est peuvent être ressentis sur plusieurs centaines de kilomètres. Le séisme qui secoua la
région du Saguenay en 1988 fut ressenti jusqu’à Washington D.C. (États-Unis) au sud et jusqu’à
Thunder Bay (Ontario, Canada) à l’ouest. Ensuite, le mécanisme de rupture tectonique est
également fort différent. Alors que dans l’Ouest, les mécanismes responsables des séismes sont
clairement identifiés et consistent en des ruptures de failles qui s’étendent jusqu’à la surface, ils
sont, pour l’Est, plutôt basés sur des hypothèses. Enfin, le contenu fréquentiel des séismes est
différent. Les séismes de l’Est libèrent beaucoup plus d’énergie dans les hautes fréquences que
dans les basses fréquences, alors que les séismes qui frappent l’Ouest libèrent la majorité de leur
énergie dans les basses fréquences.

4.2 Séismes historiques retenus


Nous avons choisi d’étudier, dans un premier temps, le comportement sismique du bâtiment en
considérant les séismes historiques intra-plaques majeurs survenus au Canada. Ces séismes, de
part leurs modes de rupture, leur contenu fréquentiel, sont uniques et il apparait donc nécessaire
de les utiliser pour étudier la réponse sismique des bâtiments qui pourraient y être confrontés.
Cependant, ces accélérogrammes ne peuvent pas être utilisés directement. Une calibration est
nécessaire afin qu’ils soient représentatifs des caractéristiques d’un site de catégorie C, à
128

Montréal, hypothèse que nous avons faite au chapitre 2 concernant le site de construction du
bâtiment. Dans cette optique, trois approches ont été considérées pour la calibration. Elles sont
décrites à la section 4.2.3. Une présentation des caractéristiques des séismes historiques retenus
est d’abord faite à la section 4.2.1. La section 4.2.2 décrit la méthode utilisée pour décorréler les
enregistrements retenus.

Avant de poursuivre, précisons tout d’abord le sens de certains termes utilisés par la suite. Un
séisme est enregistré par des sismographes placés au niveau de stations d’enregistrement (sites).
À chaque site est associé un enregistrement qui se compose de trois accélérogrammes ou encore
de trois composantes. Les accélérogrammes sont orientés selon les directions x, y (directions
horizontales) et z (direction verticale). Le terme « accélérogrammes horizontaux »
(« composantes horizontales ») englobe donc les deux accélérogrammes selon les directions x et
y. De même que le terme « accélérogramme vertical » (« composante verticale ») fait référence à
l’accélérogramme selon la direction z. Ensuite, rappelons que les accélérogrammes présentés par
la suite sont les accélérogrammes horizontaux. Les accélérogrammes verticaux ont été négligés
pour l’étude.

4.2.1 Description des séismes historiques retenus


Sauf indication contraire, les informations qui suivent proviennent de la Commission Géologique
de Canada. Les numéros des sites d’enregistrement mentionnés correspondent à ceux utilisés par
la Commission. Les accélérogrammes proviennent du site internet de la Commission. Les
accélérogrammes horizontaux présentés dans cette section sont donnés selon les orientations
privilégiées des sismographes (x, y) et non selon les directions de propagation des ondes
sismiques (directions principales d’un séisme).

4.2.1.1 Séisme de Nahanni


La région de Nahanni a été frappée en 1985 par deux séismes de magnitude (Mw) 6,6 (5 octobre)
et 6,9 (23 décembre). Les travaux de Wetmiller et al. (1988) ont permis de mettre en évidence
que les hypocentres des deux séismes étaient situés presque au même endroit (62,190°N,
124,240°O), à une profondeur de 6 kilomètres. La figure 4.1 indique les régions où ont été
ressentis les deux séismes.
129

Figure 4.1 : Régions où ont été ressentis les deux séismes qui ont touché la région de Nahanni en
1985 [Source : (Commission Géologique du Canada, 2008)]

Nous avons décidé d’étudier uniquement l’évènement ayant la plus grande magnitude, soit celui
du 23 décembre 1985. Les accélérogrammes retenus proviennent du site d’enregistrement de
Battlement Creek (site 03). Leurs caractéristiques sont résumées au tableau 4.1. La distance entre
la station d’enregistrement et l’épicentre est notée Dépic.. L’azimut (donné par rapport au Nord) de
chaque composante est spécifié ainsi que son accélération de pointe horizontale (APH) et sa
vitesse de pointe horizontale (VPH). Enfin, les conditions de sol sur lequel le sismographe était
installé sont précisées. Ils sont présentés, ainsi que les spectres correspondant, aux figures 4.2 et
4.3. Les accélérogrammes présentés ont été modifiés par rapport aux accélérogrammes originaux
de façon à enlever le début du signal, avant l’arrivée des ondes P, ainsi que la fin du signal, où
l’amplitude des mouvements devient très faible. Pour cela, nous nous sommes basés sur la durée
de Trifunac-Brady (Trifunac & Brady, 1975) qui correspond à la durée entre le moment où 5% de
l’énergie totale du signal est atteinte (Tinf. 5%) et le moment où 95% de l’intensité du signal est
atteinte (Tsup. 95%). Nous avons enlevé la partie du signal comprise entre le temps T = 0 s et le
temps T = Tinf. 5%, temps auquel nous avons retranché deux secondes afin de s’assurer de
conserver tout le train d’ondes P. Pour ce qui est de la partie du signal au-delà du temps Tsup. 95%,
nous avons décidé de couper aux cinq secondes près supérieures. La durée des accélérogrammes
ainsi modifiés est donnée au tableau 4.2.
130

Tableau 4.1 : Caractéristiques de l’enregistrement sismique de Nahanni retenu pour l'étude

Latitude Dépic. APH VPH Conditions


N° Site Azimut
Longitude (km) (g) (cm/s) géotechniques
Battlement 62,133°N 270° 0,186 6,457
03 22 roc
Creek 123,844°O 360° 0,194 3,505
Tableau 4.2 : Durée de l’accélérogramme modifié (séisme de Nahanni) retenu pour l’étude

Durée des accélérogrammes


N° Site
(s)
03 Battlement Creek 19,0

NAHANNI NAHANNI
Site 03 - Azimut 270 Site 03 - Azimut 270
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A270
0,15 0,6 Spectre site cat. A - CNBC 05

0,10
0,5
0,05
0.4
Sa (g)

S a (g)

0,00
0,3
-0,05

0,2
-0,10

-0,15 0,1

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Temps (s) Période (s)

a) b)
Figure 4.2 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 270° – site 03 –
Nahanni
131

NAHANNI NAHANNI
Site 03 - Azimut 360 Site 03 - Azimut 360
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A360
0,15 0,6 Spectre site cat. A - CNBC 05

0,10
0,5

0,05
0.4
Sa (g)

Sa (g)
0,00
0,3
-0,05

0,2
-0,10

-0,15 0,1

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Temps (s) Période (s)

a) b)
Figure 4.3 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 360° – site 03 –
Nahanni

4.2.1.2 Séisme du Saguenay


Le 25 novembre 1988, l’est du Québec est frappé par le tremblement de terre le plus important de
la deuxième moitié du vingtième siècle survenu dans l’est de l’Amérique du Nord. D’une
magnitude (Mw) de 5,9, il a été ressenti sur plus de 3,5 millions de km2. L’épicentre (48,117°N,
71,184°O) se situait dans le nord de la Réserve faunique des Laurentides, dans la région de
Saguenay. L’hypocentre se trouvait à une profondeur de 29 kilomètres. Le séisme a été enregistré
par plusieurs stations du Réseau d’enregistrement des secousses fortes de l’Est du Canada, dont
une description est faite dans Munro et al. (1986). Les emplacements de ces stations sont montrés
à la figure 4.4.
132

Figure 4.4 : Emplacements des stations d’enregistrement actives lors du séisme du Saguenay
[(Commission Géologique du Canada, 2008)]

Nous avons uniquement examiné les enregistrements provenant des stations situées à une
distance inférieure à 100 kilomètres de l’épicentre (Dépic.), reposant sur le roc et dont au moins
une des deux composantes horizontales a une accélération de pointe horizontale (APH)
supérieure à 0,1g. Seuls les sites 08, 16, 17 et 20 répondent à ces critères. Les caractéristiques des
accélérogrammes retenus sont récapitulées dans le tableau 4.3 et présentées, ainsi que les spectres
correspondant, aux figures 4.5 et 4.6 pour le site 08 et en annexe IV pour les autres sites
(figures IV.1 à IV.6). Ils ont été modifiés par rapport aux accélérogrammes originaux de la
même façon que précédemment.

Tableau 4.3 : Caractéristiques des enregistrements sismiques du Saguenay retenus pour l’étude

Latitude Dépic. APH VPH Conditions


N° Site Azimut
Longitude (km) (g) (cm/s) géotechniques
47,655° N 063° 0,124 4,756
08 La Malbaie 92 Roc
70,153° O 333° 0,060 1,368
Chicoutimi- 48,490° N 124° 0,131 2,514
16 43 Roc
Nord 71,012° O 214° 0,107 1,551
St-André-du- 48,325° N 000° 0,156 1,795
17 64 Roc
Lac-St-Jean 71,992° O 270° 0,091 1,042
Les 47,550° N 000° 0,125 4,337
20 90 Roc
Éboulements 70,327° O 270° 0,102 2,672
133

Tableau 4.4 : Durée des accélérogrammes modifiés (séisme du Saguenay) retenus pour l’étude

Durée des accélérogrammes


N° Site
(s)
08 La Malbaie 17,0
16 Chicoutimi-Nord 21,0
17 St-André-du-Lac-St-Jean 21,0
20 Les Éboulements 12,5

SAGUENAY SAGUENAY
Site 08 - Azimut 063 Site 08 - Azimut 063
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A063
0,15 0,6 Spectre site cat. A - CNBC 05

0,10
0,5

0,05
0.4
Sa (g)

Sa (g)
0,00
0,3
-0,05

0,2
-0,10

-0,15 0,1

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Temps (s) Période (s)

a) b)
Figure 4.5 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 063° – site 08 –
Saguenay
SAGUENAY SAGUENAY
Site 08 - Azimut 333 Site 08 - Azimut 333
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A333
0,15 0,6 Spectre site cat. A - CNBC 05

0,10
0,5

0,05
0.4
Sa (g)
Sa (g)

0,00
0,3
-0,05
0,2
-0,10

0,1
-0,15

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0

Temps (s) Période (s)

a) b)
Figure 4.6 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 333° – site 08 -
Saguenay
134

4.2.1.3 Conclusion
En conclusion de cette section sur la description des séismes historiques retenus, nous pouvons
dire que quelque soit l’accélérogramme considéré, deux tendances se dégagent : d’une part,
l’énergie de chaque accélérogramme est concentrée dans les basses périodes (T < 0,5 s) et d’autre
part, les accélérations spectrales sont nettement plus faibles que celles du spectre du CNBC 2005
pour un site de catégorie A, à Montréal. À la vue de ces conclusions, la calibration des
accélérogrammes s’avère nécessaire.

4.2.2 Directions principales majeures et mineures


Lors d’un séisme, les sismographes enregistrent les signaux selon l’orientation propre de la
station. Toutefois, les ondes d’un séisme se propagent dans toutes les directions de l’espace et,
pour cette raison, la direction principale des ondes n’est pas nécessairement celle de la station.
Pour déterminer les accélérogrammes selon les directions principales du séisme, une
décorrélation des signaux doit être effectuée.

Hernández et al. (2003) se sont intéressés aux effets d’utiliser des accélérogrammes décorrélés ou
non lors d’analyses bidirectionnelles. D’après les résultats de leurs travaux, négliger la
corrélation entre les accélérogrammes provenant d’une même station d’enregistrement peut
conduire à des analyses dynamiques non conservatrices. Crestel (2007) s’est également intéressé
à la même problématique. Il conclut que, pour obtenir la réponse maximale de la structure, il faut
utiliser la direction principale majeure d’un séisme comme composante horizontale lors
d’analyses unidirectionnelles. À la vue de ces conclusions, il est nécessaire, avant d’utiliser les
enregistrements, de déterminer les accélérogrammes selon les directions principales du séisme.
La méthode suivie pour décorréler les accélérogrammes est décrite dans ce qui suit.

Soit ax(t), ay(t) et az(t) les trois composantes d’un séisme enregistrées par un sismographe selon
ses axes x, y et z. Sous l’hypothèse que les accélérogrammes sont des processus aléatoires, il est
possible de trouver un système d’axes selon lequel chaque composante devient indépendante des
deux autres (Penzien & Watabe, 1975). Dans ce cas, les accélérogrammes sont dits décorrélés et
le système d’axes est tel que la covariance entre les composantes est nulle. La figure 4.7
représente les orientations x, y et z selon lesquelles les accélérogrammes ont été enregistrés ainsi
que les axes principaux 1, 2 et 3 selon lesquels les accélérogrammes sont décorrélés. La direction
135

principale 1 est la direction horizontale principale majeure, la direction principale 2 est la


direction horizontale principale mineure et finalement, la direction principale 3 est la direction
principale verticale. Dans le cas présent, la composante verticale des séismes historiques a été
négligée puisque, d’une façon générale, cette composante n’influence pas de façon significative
la réponse structurale des bâtiments (Beyer & Bommer, 2007). Nous avons donc supposé que
l’accélérogramme selon la direction z correspond à la direction principale verticale (figure 4.8).

z z

3 3

2 1 2
x

y y

Figure 4.7 : Directions d'enregistrement Figure 4.8 : Directions d'enregistrement


(x, y et z) des accélérogrammes et (x, y et z) des accélérogrammes et
directions principales (1, 2 et 3) directions principales (1, 2 et 3), dans le
cas où la composante verticale du séisme
est négligée

Introduisons ρxy, le facteur de corrélation entre les deux composantes horizontales (Beyer et al.,
2007), calculé à l’aide de l’équation [4.1].
µ#
ρ# (
σ## σ
[4.1]

Avec

1 ±
σ## ( ° Ža# t 4 a
# t dt
t% 
[4.2]

1 ±
σ ( ° Ža t 4 a
 t dt
t% 
[4.3]

1 ±
µ# ( ° Ža# t 4 
a# t Ža t 4 
a t dt
t% 
[4.4]
136

Où σxx représente la variance de l’accélérogramme enregistré selon la direction x, σyy représente


la variance de l’accélérogramme enregistré selon la direction y, td correspond à la durée des
accélérogrammes considérés, ai(t) est l’accélérogramme selon la direction i et a

t est la valeur

moyenne de l’accélérogramme selon la direction i, sur la durée td. Dans le cas présent, td va être
pris égale à la durée totale du séisme.

Nous cherchons à minimiser ρxy, autrement dit nous cherchons à faire pivoter ax(t) et ay(t) d’un
angle θprinc. tel que le facteur de corrélation tende vers zéro. Une fois l’angle de rotation trouvé,
les accélérogrammes selon les directions principales majeure et mineure sont obtenus en
multipliant les accélérogrammes initiaux par une matrice de rotation tel que présenté par
l’équation [4.5].
a! t cos θ sin θ a# t
“ ”(² ³“ ”
al t 4sin θ cos θ a t
[4.5]

Dans ce qui suit, le terme « accélérogrammes bruts » fait référence aux accélérogrammes orientés
selon les directions x et y alors que le terme « accélérogrammes principaux » fait référence aux
accélérogrammes orientés selon les directions principales horizontales majeure et mineure. Les
calculs ont été faits selon les recommandations d’Amar Khaled (Communication personnelle,
novembre 2008). Le tableau 2.15 présente les résultats de la décorrélation des accélérogrammes
bruts. L’angle de rotation des accélérogrammes bruts pour obtenir les accélérogrammes
principaux est noté θprinc. (figure 4.9). L’APH de chaque composante brute est rappelé ainsi que
l’APH de chaque composante principale. Les spectres décorrélés ainsi que les spectres des
accélérogrammes bruts sont présentés, pour les sites 03 et 08, aux figures 4.10 à 4.11 et en
annexe IV pour les autres sites (figures IV.7 à IV.9). Nous pouvons dire que d’une façon
générale, il n’y a pas de différence notoire entre les spectres des accélérogrammes orientés selon
les directions des sismographes et ceux des accélérogrammes orientés selon les directions
principales des séismes.
137

Tableau 4.5 : Résumé de la décorrélation des enregistrements sismiques historiques

Directions
Séisme N° site Azimutinit. APHinit. θ Azimutprinc. APHprinc.
principales princ.
270° 0,186 1 249° 0,188
Nahanni 03 339°
360° 0,194 2 339° 0,181
063° 0,124 1 71° 0,126
Saguenay 08 8°
333° 0,060 2 341° 0,053
124° 0,131 1 107° 0,134
Saguenay 16 343°
214° 0,107 2 197° 0,118
000° 0,156 1 274° 0,157
Saguenay 17 274°
270° 0,091 2 184° 0,091
000° 0,125 1 288° 0,120
Saguenay 20 288°
270° 0,102 2 198° 0,102

z x
θprinc.

y
Figure 4.9 : Principe de la décorrélation
138

NAHANNI
Site 03
Spectre
0,8

0,1

Sa (g)
0,01
Spectre A270
Spectre A360
0,001 Spectre 1
Spectre 2
Spectre site cat A - CNBC 05
0,0001
0,1 1,0 4,0
Période (s)

Figure 4.10 : Spectres correspondant aux accélérogrammes bruts et aux


accélérogrammes principaux dans les deux directions horizontales – site 03 – Nahanni

SAGUENAY
Site 08
Spectre
0,8

0,1
Sa (g)

0,01
Spectre A063
Spectre A333
0,001 Spectre 1
Spectre 2
Spectre site cat A - CNBC 05
0,0001
0,1 1,0 4,0
Période (s)

Figure 4.11 : Spectres correspondant aux accélérogrammes bruts et aux


accélérogrammes principaux dans les deux directions principales horizontales – site 08 –
Saguenay
139

4.2.3 Modification des spectres d’accélération


Les trois méthodes de calibration introduites au début de la section 4.2 sont explicitées aux
sections 4.2.3.1 à 4.2.3.3.

4.2.3.1 Calibration : approche n°1 (APHA)


L’approche n°1, désignée par le sigle APHA par la suite, se fait en deux étapes.

4.2.3.1.1 Étape n°1

L’étape n°1 consiste à appliquer un facteur de calibration aux enregistrements pour qu’ils soient
représentatifs d’un site de catégorie A, à Montréal. Les facteurs de calibration sont égaux au
rapport entre l’APH (APHmoy.) du site d’enregistrement considéré et l’APH (APHsiteA) cible pour
un site de catégorie A, à Montréal. L’APHmoy. est égale à la moyenne arithmétique de l’APH de
chacun des deux accélérogrammes (APHprinc.) du site considéré alors que l’APHsiteA est
déterminée en multipliant l’APH spécifiée dans le CNBC 2005 pour un site de catégorie C,
(0,43g) à Montréal, par le coefficient de site associé à l’accélération, Fa (0,776). Dans le cas
présent, l’APHsiteA vaut 0,334g. Chaque site a un facteur de calibration qui lui est propre et qui est
appliqué aux deux accélérogrammes. Les valeurs de ces facteurs sont résumées dans le tableau
4.6.

Tableau 4.6 : Facteurs de calibration des enregistrements pour correspondance avec l’APH d’un
site de catégorie A à Montréal (Note : APH site catégorie A Montréal = 0,334g)

Facteur de
N° Directions
Séisme APHprinc. APHmoy. calibration
site principales
(APHA)
1 0,188
Nahanni 03 0,184 1,81
2 0,180
1 0,126
Saguenay 08 0,090 3,73
2 0,053
1 0,134
Saguenay 16 0,126 2,65
2 0,118
1 0,157
Saguenay 17 0,124 2,69
2 0,091
1 0,120
Saguenay 20 0,111 3,01
2 0,102
140

4.2.3.1.2 Étape n°2

L’étape n°2 consiste à faire passer les accélérogrammes à travers un dépôt de sol ayant les
caractéristiques d’un site de catégorie C, à Montréal. Cette étape a été réalisée à l’aide du logiciel
SHAKE2000® (Ordónez, 2000). Ce logiciel permet d’évaluer la réponse d’un dépôt de sol
soumis à un séisme. Le dépôt de sol est représenté par N couches supposées visco-élastiques
linéaires dont l’extension dans la direction horizontale est supposée infinie. La propagation des
ondes sismiques se fait dans la direction verticale. Ce logiciel résout l'équation de propagation
d'ondes unidimensionnelle dans le domaine fréquentiel. Les nonlinéarités du sol sont prises en
compte grâce au modèle linéaire équivalent développé par Seed et Idriss (1970). Les paramètres
élastiques du sol sont ajustés de manière itérative dans le domaine des fréquences, en ajustant à
chaque itération le module de cisaillement et le taux d’amortissement au sein de chaque couche
de sol, en fonction du cisaillement effectif calculé lors de l’itération précédente jusqu’à
convergence des résultats. Les courbes du rapport G/Gmax et du taux d’amortissement en fonction
des déformations en cisaillement développées par Seed et Idriss (1970) et utilisées pour les
analyses sont données à la figure 4.12 b). Le nombre d’itérations maximum pour obtenir un
module de cisaillement sécant et un amortissement compatible avec le niveau de déformations de
cisaillement a été pris égal à 5.

Dans le cas présent, nous avons modélisé les deux profils de sol INF et SUP considérés dans
l’étude (section 2.4.1). Chaque accélérogramme modifié à l’étape n°1 a donc été passé à travers
deux dépôts de sol ayant les caractéristiques d’un profil de sol représentatifs de site de catégorie
C, à Montréal. Le principe de la modélisation est schématisé à la figure 4.12 a). Chaque profil de
sol est composé de dix couches de 3,0 m d’épaisseur, pour une épaisseur totale de 30,0 m. Les
dix couches sont supposées identiques. Leurs propriétés sont résumées au tableau 4.7. La période
fondamentale de chaque profil de sol, obtenue du logiciel SHAKE2000, est également donnée au
tableau 4.7. Les accélérogrammes modifiés selon l’étape n°1 sont appliqués au niveau du roc.
141

Tableau 4.7 : Caractéristiques des dépôts de sol modélisés dans SHAKE2000

Profil de sol INF Profil de sol SUP


Nombre de couches 10 10
Épaisseur des couches (m) 3 3
vs (m/s) 360 550
γt (kg/m3) 2 100 2 300
D0 (%) 5 5
Période fondamentale 0,41 s 0,27 s

Profil de sol INF Profil de sol SUP Courbes G/G max


3
γt = 2100 kg/m γt = 2300 kg/m 3 1,0

vs = 360 m/s vs = 550 m/s


D0 = 5% D0 = 5% 0,8

10 3m

(G/Gmax)
0,6

9 3m
0,4

3m (Seed & Idriss 1970)


8 0,2 G/G max : Limite inférieure
G/G max : Valeurs moyennes
7 3m G/G max : Limite supérieure
0,0
0,00001 0,0001 0,001 0,01 0,1 1

6 3m Déformation en cisaillement (%)


10 m
5 3m Courbes de ratio
d’amortissement
30

4 3m (Seed & Idriss 1970)


Ratio d’amortissement (%)

Amortissement : Limite inférieure


25
Amortissement : Valeurs moyennes
3 3m Amortissement : Limite supérieure
20

2 3m
15

1 3m 10

Roc Roc 5
3
γt = 2600 kg/m γt = 2600 kg/m 3
vs = 1500 m/s vs = 1500 m/s
0,00001 0,0001 0,001 0,01 0,1 1
D 0 = 5% D 0 = 5% Déformation en cisaillement (%)

a) b)
Figure 4.12 : Principe du modèle SHAKE2000 : a) modélisation des profils de sol b)
courbes développées par Seed et Idriss (1970)

4.2.3.1.3 Conclusion

Les spectres d’accélération des accélérogrammes modifiés selon la méthode APHA, considérant
le profil de sol INF, sont présentés aux figures 4.13 à 4.14 a) pour les sites 03 et 08 et en annexe
IV pour les autres sites (figures IV.10 à IV.12 a)) alors que ceux considérant le profil de sol
142

SUP, sont présentés aux figures 4.13 à 4.14 b) pour les sites 03 et 08 et en annexe IV pour les
autres sites (figures IV.10 à IV.12 b))

Tout d’abord, nous remarquons que quelque soit le site considéré, les spectres d’accélération des
accélérogrammes à la surface des dépôts sont très fortement amplifiés pour une période comprise
entre 0,4 – 0,5 s (dépendant du site considéré) pour le profil de sol INF et de l’ordre de 0,25 s
pour le profil de sol SUP (tableau 4.8). Ces périodes correspondent respectivement aux périodes
fondamentales des profils de sol INF et SUP (tableau 4.7). Nous notons également une seconde
zone d’amplification vis-à-vis de la plage de période associée au second mode de vibration du
dépôt (environ 0,15 s pour le profil de sol INF et environ 0,09 s pour le profil de sol SUP).

Ensuite, nous remarquons que, pour la majorité des sites considérés, les spectres en surface
associés au profil de sol INF et SUP excèdent le spectre du CNBC 2005 pour un site de catégorie
C, à Montréal, sur la plage de périodes comprise entre 0 et 0,5 s environ. Les spectres en surface
pour les sites 08 et 20 (séisme du Saguenay), quelque soit le profil de sol, excèdent même le
spectre cible sur la plage de périodes comprise entre 0 et 1,0 s. Les dépassements vis-à-vis de la
période fondamentale du profil sont très importants : entre 1,2 et 2,8 fois les ordonnées du spectre
du code pour le profil de sol INF (les accélérations spectrales à la période fondamentale du profil
INF pour les spectres 2 des sites 16 et 17 du séisme du Saguenay sont cependant inférieures à
celles du spectre du code) et entre 1,5 et 4,8 fois les ordonnées du spectre du code pour le profil
de sol SUP. Tout cela est résumé au tableau 4.8. Cependant, pour les périodes plus grandes
(T > 1,0 s), les accélérations spectrales sont inférieures à celles du spectre du CNBC 2005. Les
déficiences sont plus marquées pour les enregistrements provenant des sites 16, 17 et 20
(Saguenay). Les enregistrements provenant des sites 03 (Nahanni) et 08 (Saguenay) ont des
spectres qui, après calibration, ont des ordonnées spectrales proches de celles du spectre du
CNBC 2005 autour de la période correspondant à la période fondamentale du bâtiment à l’étude
(2,5 – 3,0 s).
143

Tableau 4.8 : Valeurs d'accélération spectrale des spectres des accélérogrammes modifiés selon la
méthode APHA correspondant à la période fondamentale des profils de sol

Profil de sol INF Profil de sol SUP


Sa max Ta Sa code Sa max Ta Sa code
Amp. Amp.
(g) (s) (g) (g) (s) (g)
Nahanni Spt 1 0,62 0,41 0,45 1,40 1,53 0,27 0,61 2,51
Site 03 Spt 2 0,61 0,36 0,50 1,22 1,28 0,27 0,61 2,10
Saguenay Spt 1 1,03 0,48 0,36 2,84 2,17 0,24 0,64 3,38
Site 08 Spt 2 0,91 0,46 0,39 2,34 1,52 0,25 0,63 2,41
Saguenay Spt 1 0,85 0,37 0,49 1,74 1,42 0,25 0,63 2,25
Site 16 Spt 2 0,37 0,40 0,46 0,81 1,43 0,25 0,63 2,26
Saguenay Spt 1 0,57 0,38 0,48 1,19 1,20 0,26 0,62 1,94
Site 17 Spt 2 0,45 0,37 0,49 0,92 0,95 0,24 0,64 1,47
Saguenay Spt 1 0,99 0,29 0,59 1,69 2,60 0,33 0,54 4,83
Site 20 Spt 2 0,89 0,42 0,43 2,06 2,28 0,28 0,60 3,82

NAHANNI NAHANNI
Site 03 Site 03
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. APHA Spectre 1 - cal. APHA
Spectre 2 - cal. APHA Spectre 2 - cal. APHA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0
Sa (g)
Sa (g)

0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

a) b)
Figure 4.13 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode APHA – site 03 – Nahanni : a) profil de
sol INF b) profil de sol SUP
144

SAGUENAY SAGUENAY
Site 08 Site 08
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. APHA Spectre 1 - cal. APHA
Spectre 2 - cal. APHA Spectre 2 - cal. APHA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0
Sa (g)

Sa (g)
0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

a) b)
Figure 4.14 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode APHA – site 08 – Saguenay : a) profil de
sol INF b) profil de sol SUP

4.2.3.2 Calibration : approche n°2 (SPTMA)


L’approche n°2, désignée par le sigle SPTMA par la suite, se fait en deux étapes.

4.2.3.2.1 Étape n°1

L’étape n°1 consiste à modifier les accélérogrammes de telle sorte que leur spectre d’accélération
s’approche d’un spectre cible, pour une plage de période donnée (« spectral matching »). Dans
notre cas, le spectre cible est le spectre du CNBC 2005, pour un site de catégorie A, à Montréal.
Les accélérogrammes principaux ne peuvent cependant pas être tous calibrés sur 100% du spectre
cible puisque cela reviendrait à « annuler », au moins d’un point de vue amplitude spectrale, la
décorrélation. Pour chaque site d’enregistrement, le spectre cible a donc été étalonné par deux
facteurs différents, selon la composante principale ajustée. Les deux facteurs permettent de tenir
compte du ratio entre l’accélérogramme orienté selon la composante principale horizontale
majeure et l’accélérogramme orienté selon la composante principale horizontale mineure. À noter
que la moyenne de ces deux facteurs est égale à 1,0 afin de calibrer l’enregistrement sur 100% du
spectre cible.
145

Avant d’exposer les résultats de la calibration SPTMA, nous présentons tout d’abord la procédure
suivie par le logiciel Spectre (Leclerc, 2006) pour ajuster un spectre d’accélération sur un spectre
cible (« spectral matching ») puis nous explicitons les facteurs d’étalonnage à appliquer au
spectre cible.

4.2.3.2.1.1 Spectral Matching

Le logiciel Spectre® (Leclerc, 2006) commence par calculer le spectre d’accélération


correspondant à l’accélérogramme considéré, pour un amortissement de 5%, sur une plage de
périodes comprise entre 0,01 s et 4,00 s (0,25 à 100 Hz), avec un espacement entre les périodes
de 0,01 s. Il calcule ensuite le rapport entre le spectre cible (ici le spectre du CNBC 2005 pour un
site de catégorie A, à Montréal) et le spectre de l’accélérogramme considéré, pour chacune des
fréquences correspondant aux périodes de la plage [0,01 s ; 4,00 s]. L’accélérogramme est ensuite
transformé en une série de Fourier, pour chacune des valeurs de fréquence évoquées
précédemment, et les amplitudes associées à chaque fréquence sont modifiées par le rapport entre
le spectre cible et le spectre de l’accélérogramme. Les angles de phase demeurent inchangés. Le
signal ainsi modifié dans le domaine des fréquences est finalement ramené dans le domaine du
temps. Le processus peut-être répété jusqu’à ce que l’écart maximum entre les ordonnées du
spectre cible et du spectre de l’accélérogramme modifié soit à l’intérieur d’une limite fixée. Dans
notre projet, nous nous limitons à une seule itération (« loose spectral matching ») de façon à
conserver au maximum la signature initiale des enregistrements tout en corrigeant les principales
déficiences (surplus ou carence) en énergie sur la plage de fréquences d’intérêt.

4.2.3.2.1.2 Facteurs de calibration du spectre cible

Comme nous l’avons mentionné au début de la section 4.2.3.2.1, les facteurs d’étalonnage (pour
chaque site d’enregistrement) du spectre cible doivent permettre de tenir compte du ratio entre
l’accélérogramme orienté selon la composante principale horizontale majeure et
l’accélérogramme orienté selon la composante principale horizontale mineure. Des travaux
réalisés sur des séismes majeurs survenus le long de la Ceinture de Feu du Pacifique (López et
Al., 2006) ont permis de mettre en évidence un rapport moyen de 0,7 entre le spectre
correspondant à la composante principale horizontale majeure et le spectre correspondant à la
composante principale horizontale mineure. Les résultats présentés dans le mémoire de maîtrise
146

de Crestel (2007), concernant le rapport entre les spectres horizontaux correspondant aux
accélérogrammes principaux, pour les séismes historiques survenus au Canada, présentent
globalement une bonne similarité avec les résultats présentés dans López et al. (2006).
Cependant, individuellement, les rapports associés à chaque site d’enregistrement peuvent varier
énormément autour de cette valeur moyenne de 0,7 (Crestel, 2007). À la vue de ces résultats, il
parait nécessaire de considérer chaque site de façon indépendante pour la détermination des
facteurs d’étalonnage du spectre cible.

Définissons le ratio ρh des spectres horizontaux correspondant aux accélérogrammes principaux


comme le rapport entre Sa1 et Sa2 qui représentent respectivement les spectres de pseudo-
accélérations selon les directions principales horizontales majeure et mineure (équation [4.6]).
S2!
ρ[ (
S2l
[4.6]

Le tableau 4.9 présente, pour chaque site d’enregistrement, le ratio des spectres correspondant
aux accélérogrammes principaux. À noter que le ratio a été calculé sur différentes plages de
périodes.

Tableau 4.9 : Ratios des spectres horizontaux pour chaque site retenu sur différentes plages de
périodes

Ratios des spectres horizontaux ρh


Séisme N° site Plage de périodes considérées
[0,02 – 1,00] [0,02 – 2,00] [0,02 – 4,00]
Nahanni 03 0,88 0,76 0,66
Saguenay 08 0,37 0,35 0,43
Saguenay 16 0,53 0,60 0,54
Saguenay 17 0,72 0,78 0,75
Saguenay 20 1,05 0,90 0,89
x 0,71 0,68 0,66

La première remarque concerne la variabilité du ratio des spectres correspondant aux


accélérogrammes principaux, selon le site considéré. Selon la plage de périodes regardée, ce ratio
varie entre 0,35 à 1,05. Afin de travailler sur une plage de périodes qui englobe la majorité des
périodes de vibration du mode fondamental des structures de génie civil, nous avons retenu la
147

plage [0,02 s ; 2,00 s]. À noter que, globalement, la moyenne des ratios des spectres
correspondant aux accélérogrammes principaux est toujours proche de 0,7.

4.2.3.2.2 Étape n°2

L’étape n°2 est la même que celle de la méthode APHA décrite à la section 4.2.3.1.2.

4.2.3.2.3 Conclusion

Les spectres d’accélération des accélérogrammes modifiés selon la méthode SPTMA, considérant
le profil de sol INF, sont présentés aux figures 4.15 et 4.16 a) pour les sites 03 et 08 et en annexe
IV pour les autres sites (figures IV.13 à IV.15 a)) alors que ceux considérant le profil de sol
SUP, sont présentés aux figures 4.15 et 4.16 b) pour les sites 03 et 08 et en annexe IV pour les
autres sites (figures IV.13 à IV.15 b))

Les conclusions concernant les spectres d’accélération sont sensiblement les mêmes que celles
énoncées à la section 4.2.3.1.3. Les spectres sont fortement amplifiés pour les mêmes périodes
que précédemment, comme le montre le tableau 4.10.

Les spectres en surface associés au profil de sol INF et SUP excèdent le spectre du CNBC 2005
pour un site de catégorie C, à Montréal, sur la plage de périodes pouvant aller de 0 à 1,0 s
environ. Les dépassements vis-à-vis de la période fondamentale du profil sont très importants :
entre 1,3 et 3,0 fois les ordonnées du spectre du code pour le profil de sol INF et entre 1,9 et 4,6
fois les ordonnées du spectre du code pour le profil de sol SUP. Tout cela est résumé au tableau
4.10. Cependant, pour les périodes plus grandes (T > 1,0 s), les spectres sont inférieurs à celui du
CNBC 2005. Les déficiences sont plus marquées toujours pour les enregistrements provenant des
sites 16, 17 et 20 (Saguenay). Les enregistrements provenant des sites 03 (Nahanni) et 08
(Saguenay) ont des spectres qui, après calibration, ont des ordonnées spectrales qui correspondent
avec celles du spectre du CNBC 2005 autour de la période correspondant à la période
fondamentale du bâtiment à l’étude (2,5 – 3,0 s).
148

Tableau 4.10 : Valeurs d'accélération spectrale des spectres des accélérogrammes modifiés selon
la méthode SPTMA correspondant à la période fondamentale des profils de sol

Profil de sol INF Profil de sol SUP


Sa max Ta Sa code Sa max Ta Sa code
Amp. Amp.
(g) (s) (g) (g) (s) (g)
Nahanni Spt 1 0,94 0,46 0,39 2,42 2,61 0,30 0,57 4,55
Site 03 Spt 2 0,85 0,44 0,41 2,08 1,78 0,27 0,61 2,93
Saguenay Spt 1 0,92 0,43 0,42 2,17 2,03 0,24 0,64 3,16
Site 08 Spt 2 0,70 0,43 0,42 1,65 1,16 0,26 0,62 1,87
Saguenay Spt 1 0,90 0,38 0,48 1,87 2,31 0,29 0,59 3,95
Site 16 Spt 2 0,72 0,45 0,40 1,81 1,77 0,26 0,62 2,86
Saguenay Spt 1 1,07 0,48 0,36 2,95 2,04 0,33 0,54 3,79
Site 17 Spt 2 0,89 0,38 0,48 1,86 1,62 0,25 0,63 2,57
Saguenay Spt 1 0,74 0,29 0,59 1,26 1,86 0,30 0,57 3,24
Site 20 Spt 2 0,83 0,41 0,45 1,86 2,17 0,28 0,60 3,63

NAHANNI NAHANNI
Site 03 Site 03
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. SPTA Spectre 1 - cal. SPTA
Spectre 2 - cal. SPTA Spectre 2 - cal. SPTA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0
Sa (g)

Sa (g)

0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

a) b)
Figure 4.15 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMA – site 03 – Nahanni : a) profil de
sol INF b) profil de sol SUP
149

SAGUENAY SAGUENAY
Site 08 Site 08
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. SPTA Spectre 1 - cal. SPTA
Spectre 2 - cal. SPTA Spectre 2 - cal. SPTA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0

Sa (g)
Sa (g)

0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

a) b)
Figure 4.16 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMA – site 08 – Saguenay : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP

4.2.3.3 Calibration : approche n°3 (SPTMC)


L’approche n°3, désignée par le sigle SPTMC par la suite, est identique à l’étape n°1 de la
méthode SPTMA. La seule différence concerne le spectre cible : dans ce cas, il s’agit du spectre
du CNBC 2005, pour un site de catégorie C, à Montréal. Les spectres calibrés selon cette
approche sont représentés aux figures 4.17 et 4.18 pour les sites 03 et 08 et en annexe IV pour les
autres sites (figures IV.16 à IV.18).

L’avantage de cette méthode, par rapport aux deux autres présentées précédemment, est que les
spectres calibrés sont similaires à celui du CNBC 2005. Les fortes amplifications d’accélérations
spectrales observées pour les méthodes APHA et SPTMA ne sont plus présentes. Cependant,
nous remarquons que dès que le ratio ρh entre les spectres horizontaux est faible (ce qui est le cas
pour les sites 08 et 16 du séisme du Saguenay), un des spectres se retrouvent beaucoup plus fort
que le spectre du CNBC 2005 alors que l’autre se retrouve vraiment plus faible. L’autre
inconvénient de cette méthode est que le « spectral matching » modifie le contenu fréquentiel des
accélérogrammes. Dans ces conditions, l’utilisation de séismes historiques perd un peu de son
intérêt. Toutefois, cette méthode demeure une bonne alternative pour obtenir des
accélérogrammes dont les spectres sont compatibles avec un spectre cible.
150

NAHANNI SAGUENAY
Site 03 Site 08
Spectre Spectre
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. SPTMC Spectre 1 - cal. SPTMC
Spectre 2 - cal. SPTMC Spectre 2 - cal. SPTMC
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0
Sa (g)

Sa (g)
0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

Figure 4.17 : Spectres correspondant aux Figure 4.18 : Spectres correspondant aux
accélérogrammes dans les deux directions accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la principales horizontales, calibrés par la
méthode SPTMC – site 03 – Nahanni méthode SPTMC – site 08 – Saguenay

4.3 Séismes artificiels retenus


La faible quantité de séismes historiques valide pour le site étudié ainsi que la volonté d’utiliser
des accélérogrammes dont les spectres sont compatibles avec ceux du CNBC nous ont forcés à
utiliser des signaux artificiels générés à partir de modèles numériques. Plusieurs modèles
mathématiques permettent de produire des enregistrements synthétiques. Dans le cas présent,
nous avons utilisé les accélérogrammes développés par la méthode stochastique élaborée par
Atkinson (2009). Ce modèle permet de générer des accélérogrammes en reproduisant
séismologiquement la source d’un séisme (rupture d’une faille), tout en tenant compte de la
directivité de la faille et des effets de sites.

À partir de ce modèle, une banque d’accélérogrammes a été générée pour l’ensemble du Canada.
Pour le site étudié (Montréal, APH = 0,43g et site de catégorie C), 432 accélérogrammes sont
disponibles. On retrouve trois simulations aléatoires (trois essais) pour chacune des combinaisons
des paramètres suivants : 2 magnitudes (M6,0 et M7,0), huit azimuts autour de l’épicentre (0, 45,
90, 135, 180, 225, 270, 315 degrés) et neuf distances calculées à partir du centre de la faille (5,
10, 15, 20, 25, 30, 40, 50 et 100 km) (3 essais x 2 magnitudes x 8 azimuts x 9 distances = 432
enregistrements sismiques).
151

La sélection des accélérogrammes a été faite en se basant sur les travaux de Guilini-Charette
(2009). En résumé, la sélection des accélérogrammes a été faite en deux étapes : des scénarios
magnitude (M) – distance hypocentrale (R) les plus appropriés pour la région de Montréal ont été
déterminés, soit M6,0 - 10 km, M6,0 - 20 km, M7,0 - 30 km et M7,0 - 40 km. Ensuite, parmi
tous les séismes de ces scénarios, les dix accélérogrammes dont le spectre de réponse approchait
le mieux le spectre cible du CNBC 2005 sur la plage de périodes de 0,2 s à 2,0 s ont été
conservés. Étant donné la proximité naturelle de ces enregistrements, aucune calibration n’a été
faite. Les caractéristiques des séismes sont données au tableau 4.11 et les spectres choisis sont
présentés à la figure 4.19.

Tableau 4.11 : Données caractéristiques des séismes artificiels retenus pour les analyses

N° Atkinson M Essai Azimut (o) R (km)


1224 6,0 2 0 20
1254 6,0 2 315 20
1332 6,0 3 90 10
1342 6,0 3 45 10
1352 6,0 3 315 10
1362 6,0 3 225 10
2127 7,0 1 0 40
2156 7,0 1 315 30
2327 7,0 3 0 40
2387 7,0 3 135 40
152

Spectres d'accélération des séismes artificiels

2,0 Spectres2,0
10 séismes art.
1,5
1,0
0,5
Spectre site
0 cat. C - CNBC 05
Spectre Médian 10 séismes art.

1,5
Sa (g)

1,0

0,5

0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s)

Figure 4.19 : Spectres des séismes artificiels retenus pour les analyses

4.4 Conclusions
Ce chapitre nous a permis de présenter les accélérogrammes historiques et artificiels sélectionnés
pour les analyses temporelles dynamiques non-linéaires menées au chapitre 5.

Nous avons tout d’abord retenu deux accélérogrammes enregistrés pendant le séisme de Nahanni
(site 03) et huit accélérogrammes enregistrés pendant le séisme du Saguenay (sites 08, 16, 17 et
20).

Les deux accélérogrammes provenant de chacun des cinq sites d’enregistrements ont tout d’abord
été décorrélés. Les composantes principales majeure et mineure de chaque site d’enregistrement
ainsi obtenues ont ensuite été calibrées de façon à être représentatives d’un site de catégorie C, à
Montréal.

Trois approches ont été considérées pour la calibration.

L’approche n°1, désignée par le sigle APHA par la suite, se fait en deux étapes : l’étape n°1
consiste à appliquer un facteur de calibration aux deux accélérogrammes principaux de façon à ce
153

que l’APHmoy. du site soit égal à l’APH d’un site de catégorie A, à Montréal. L’étape n°2 consiste
à faire passer ces accélérogrammes à travers un dépôt de sol ayant les caractéristiques d’un site
de catégorie C, à Montréal. Cette étape est réalisée à l’aide du logiciel SHAKE2000®.

Les spectres d’accélération des accélérogrammes ainsi obtenus sont très fortement amplifiés au
niveau des périodes des profils de sol. Pour la majorité des sites considérés, les spectres excèdent
le spectre du CNBC 2005 pour un site de catégorie C, à Montréal, sur la plage de périodes
comprise entre 0 et 0,5 s environ alors que pour les périodes plus grandes (T > 1,0 s), les
accélérations spectrales sont inférieures à celles du spectre du CNBC 2005. Les déficiences sont
plus marquées pour les enregistrements provenant des sites 16, 17 et 20 (Saguenay). Les
enregistrements provenant des sites 03 (Nahanni) et 08 (Saguenay) ont des spectres qui, après
calibration, ont des ordonnées spectrales proches de celles du spectre du CNBC 2005 autour de la
période correspondant à la période fondamentale du bâtiment à l’étude (2,5 – 3,0 s).

L’approche n°2, désignée par le sigle SPTMA par la suite, se fait également en deux étapes.
L’étape n°1 consiste à modifier les accélérogrammes par « spectral matching » sur le spectre du
CNBC 2005 pour un site de catégorie A, à Montréal. L’étape n°2 est la même que celle de la
méthode APHA.

Les conclusions concernant les spectres d’accélération à la surface des dépôts sont sensiblement
les mêmes que celles énoncées précédemment.

L’approche n°3, désignée par le sigle SPTMC par la suite, se fait en une seule étape, qui est
identique à l’étape n°1 de la méthode SPTMA. La seule différence concerne le spectre cible :
dans ce cas, il s’agit du spectre du CNBC 2005 pour un site de catégorie C, à Montréal.

L’avantage de cette méthode, par rapport aux deux autres présentées précédemment, est que les
spectres calibrés sont similaires à celui du CNBC 2005. Les fortes amplifications d’accélérations
spectrales observées pour les méthodes APHA et SPTMA ne sont plus présentes. Cependant,
l’inconvénient de cette méthode est que le « spectral matching » modifie le contenu fréquentiel
des accélérogrammes.

Nous avons également retenu dix accélérogrammes artificiels, générés par la méthode
stochastique élaborée par Atkinson (2009). Ces accélérogrammes sont représentatifs de scénarios
154

magnitude (M) – distance hypocentrale (R) appropriés pour la région de Montréal et ont des
spectres de réponse naturellement proches du spectre du CNBC 2005 pour un site de catégorie C,
à Montréal, sur la plage de périodes de 0,2 s à 2,0 s.

Finalement, nous avons créé quatre ensembles de séismes pour les analyses menées au chapitre 5.
L’ensemble n°1 regroupent les accélérogrammes historiques correspondant aux composantes
principales majeures provenant des séismes de Nahanni et du Saguenay et calibrées selon la
méthode SPTMC. L’ensemble n°2 correspond aux dix séismes artificiels tirés des travaux
d’Atkinson. L’ensemble n°3 correspond aux composantes principales majeures provenant du site
03 (séisme de Nahanni) et du site 08 (séisme du Saguenay) et calibrés selon la méthode SPTMA.
L’ensemble n°4 regroupent les mêmes accélérogrammes mais calibrés selon la méthode APHA.
Rappelons que chaque profil de sol à des ensembles n°3 et 4 qui lui sont propres. Ces ensembles
sont récapitulés au tableau 4.12.
155

Tableau 4.12 : Ensembles de séismes utilisés pour les analyses 2D

Profil de sol N° Séisme Description


Séisme de Nahanni - Site 03 - direction
INF / SUP Séisme 01
principale majeure - calibration SPTMC
Séisme du Saguenay - Site 08 - direction
INF / SUP Séisme 02
principale majeure - calibration SPTMC
Séisme du Saguenay - Site 16 - direction
Ensemble n°1 INF / SUP Séisme 03
principale majeure - calibration SPTMC
Séisme du Saguenay - Site 17 - direction
INF / SUP Séisme 04
principale majeure - calibration SPTMC
Séisme du Saguenay - Site 20 - direction
INF / SUP Séisme 05
principale majeure - calibration SPTMC
INF / SUP Séisme 06 Séisme artificiel
INF / SUP Séisme 07 Séisme artificiel
INF / SUP Séisme 08 Séisme artificiel
INF / SUP Séisme 09 Séisme artificiel
INF / SUP Séisme 10 Séisme artificiel
Ensemble n°2
INF / SUP Séisme 11 Séisme artificiel
INF / SUP Séisme 12 Séisme artificiel
INF / SUP Séisme 13 Séisme artificiel
INF / SUP Séisme 14 Séisme artificiel
INF / SUP Séisme 15 Séisme artificiel
Séisme de Nahanni - Site 03 - direction
INF Séisme 16
principale majeure - calibration SPTMA
Ensemble n°3I
Séisme du Saguenay - Site 08 - direction
INF Séisme 17
principale majeure - calibration SPTMA
Séisme de Nahanni - Site 03 - direction
INF Séisme 18
principale majeure - calibration APHAM
Ensemble n°4I
Séisme du Saguenay - Site 08 - direction
INF Séisme 19
principale majeure - calibration APHAM
Séisme de Nahanni - Site 03 - direction
SUP Séisme 20
principale majeure - calibration SPTMA
Ensemble n°3S
Séisme du Saguenay - Site 08 - direction
SUP Séisme 21
principale majeure - calibration SPTMA
Séisme de Nahanni - Site 03 - direction
SUP Séisme 22
principale majeure - calibration APHAM
Ensemble n°4S
Séisme du Saguenay - Site 08 - direction
SUP Séisme 23
principale majeure - calibration APHAM
156

CHAPITRE 5 ANALYSES ET RÉSULTATS

Ce chapitre présente les résultats des analyses non-linéaires statiques et temporelles menées dans
le cadre de ce projet de maîtrise.

Tout d’abord, des analyses non-linéaires statiques 2D de type « pushover » ont été menées sur le
mur de refend M2 afin : 1) de déterminer ses caractéristiques intrinsèques; 2) d’anticiper son
comportement lorsqu’il repose sur des fondations dimensionnées pour trois différents niveaux
d’efforts dus aux charges latérales. Pour ce faire, les grandeurs suivantes ont été évaluées : la
ductilité, la sur-résistance, le moment de plastification ainsi que la résistance maximale de la
section à la base du mur et le moment où le décollement de la fondation est initié.

Ensuite, des analyses non-linéaires temporelles 2D ont été menées, toujours sur le mur de refend
M2, dans le but : 1) de discuter des exigences du CNBC 2005 et la norme canadienne de béton
CSA A23.3-04 quant aux efforts de conception à considérer pour le dimensionnement des
fondations superficielles; 2) de valider les méthodes de calibration des séismes historiques. Dans
cette optique, le mur M2, encastré à sa base et reposant sur trois fondations différentes, a été
soumis respectivement aux séismes faisant partie des ensembles n°1 et 2 puis aux séismes faisant
partie des ensembles n°1, 3 et 4.

Finalement, des analyses non-linéaires temporelles 2D et 3D ont été menées dans le but de
valider le recours à une modélisation 2D d’un mur de refend faisant partie d’une structure 3D.
Pour cela, nous avons comparé le comportement du mur M2 obtenu d’analyses non-linéaires
temporelles 2D, d’analyses non-linéaires temporelles 2D avec amplification des
accélérogrammes pour tenir compte des effets de la torsion dans le bâtiment, d’analyses non-
linéaires temporelles 3D du bâtiment soumis uniquement à la composante principale majeure
d’un séisme (analyses unidirectionnelles) et d’analyses non-linéaires temporelles 3D du bâtiment
soumis aux composantes principales majeure et mineure d’un séisme (analyses bidirectionnelles).
Dans cette optique, nous avons analysé le comportement du mur M2 et du bâtiment pour les
conditions d’appuis « encastrés » et « fondations dimensionnées pour Mn », et nous avons
considéré uniquement les séismes 01 et 02 faisant partie de l’ensemble n°1.

À noter que pour toutes les analyses, les murs ont été représentés dans le logiciel OpenSees à
l’aide du modèle MR alors que leurs fondations l’ont été à l’aide du modèle ISS (chapitre 3).
157

Rappelons également que les sections ne peuvent pas plastifier en cisaillement. Dans ce qui suit,
la plastification évoquée est donc celle due au moment.

5.1 Comportement du mur de refend M2 : analyses pushover

5.1.1 Description des analyses

Des analyses statiques non-linéaires 2D de type « pushover » ont été menées sur le mur de refend
M2 afin de déterminer ses caractéristiques intrinsèques. Ces analyses ont été réalisées pour les
deux profils de sol INF et SUP et pour les quatre conditions d’appuis suivantes : encastré à sa
base, reposant sur une fondation dimensionnée pour des efforts correspondant aux charges
sismiques élastiques divisées par un facteur RdRo égal à 2,0, reposant sur une fondation
dimensionnée pour la résistance nominale en flexion du mur (Mn) et reposant sur une fondation
dimensionnée pour des efforts correspondant aux charges sismiques élastiques divisées par un
facteur RdRo égal à 5,6.

En accord avec l’Eurocode 8 (Comité Européen de Normalisation (CEN), 2004), deux


distributions de charges latérales ont été considérées pour les analyses (figure 5.1) : le mur M2 a
tout d’abord été analysé en supposant une répartition uniforme des charges sur toute sa hauteur
puis en supposant une répartition triangulaire des charges, proportionnelle à la force sismique
latérale FMFSE (tableau I.5). Ces analyses ont été réalisées en contrôlant le déplacement au
sommet du mur. Pour chacun des cas étudiés, nous avons ensuite tracé le cisaillement à la base du
mur (Vf) en fonction du déplacement au sommet (δh) (figure 5.2). À partir de ces courbes et des
équations [5.1] et [5.2], définies dans l’ATC-63 (Applied Technology Council (ATC), 2009),
nous avons évalué la sur-résistance (Ω) du système mur – fondation ainsi que sa ductilité (µT).
Nous avons également déterminé les grandeurs suivantes : le moment pour lequel la plastification
de la section à la base du mur débute (My), le moment à partir duquel le centre de la fondation
décolle (Mdec.) et la résistance maximale de la section à la base du mur (Mmax).

V` ,2#
Ω(
V
[5.1]

Où Vf max est le cisaillement maximum à la base du mur (figure 5.1) et V est la force sismique
latérale (équation [1.5]).
158

µ´ (
δ[ 
[5.2]
δ[ 

Où δh ult est le déplacement au sommet du mur correspondant à 80% de Vmax dans la zone post-pic
(figure 5.2) et δh y est le déplacement au sommet correspondant au début de la plastification,
calculé à l’aide de l’équation [5.3].
V,2# g l
δ[  ( C µ l · Žmax T, T! 
W 4π
[5.3]

Où W est le poids sismique total repris par le mur, T est la période fondamentale de vibration du
mur calculée à l’aide d’une formule empirique, T1 est la période fondamentale du modèle
numérique du mur et C0 un facteur calculé à l’aide de l’équation [5.4].
∑º
! m# ¸!,#
C ( ¸!,I
∑º
! m# ¸!,#
l [5.4]

Où mx est la masse à l’étage x, !,# (!,I ) est le déplacement au niveau x (au sommet) pour le
mode fondamental du mur et N est le nombre d’étages du mur.

Profil modal
Figure 5.1 : Profil de chargement pour les analyses pushover
159

80% V max

δh y δh ult δh
Figure 5.2 : Courbe V – δh typique [Adaptée de : (Applied Technology Council (ATC), 2009)]

5.1.2 Résultats et discussions

Les figures 5.3 à 5.6 représentent, pour chaque condition d’appuis, la variation du cisaillement à
la base du mur (Vf), normalisé par la force sismique latérale totale, en fonction du déplacement
au sommet (δh). Le tableau 5.1 résume, pour chaque condition d’appuis, les périodes des trois
premiers modes de vibration du système mur – fondation (T1, T2 et T3), sa sur-résistance (Ω) ainsi
que sa ductilité (µT).

Nous remarquons tout d’abord que la période fondamentale du mur reposant sur une fondation
pouvant basculer est supérieure à celle du mur avec base fixe (augmentation de 2 à 13%). Nous
notons également que pour un profil de sol donné (INF ou SUP), la période fondamentale du
système mur – fondation augmente lorsque les dimensions de la fondation diminuent. Pour un
même niveau de dimensionnement (RdRo = 2,0, Mn ou RdRo = 5,6), la période fondamentale du
système augmente avec la souplesse du sol.

Regardons ensuite l’évolution de la ductilité du système mur – fondation (figure 5.7). Nous
notons tout d’abord une variation importante de la ductilité du système suivant le profil de
chargement considéré : la ductilité du mur est moins grande lorsque le mur est soumis au profil
modal que lorsqu’il est soumis au profil uniforme. Nous remarquons ensuite que la ductilité du
système suit la même tendance que sa période fondamentale : pour un profil de sol donné, plus la
fondation est petite, plus la ductilité du système est importante alors que pour un même niveau de
160

dimensionnement, la ductilité augmente avec la souplesse du sol. Le fait que la ductilité du


système augmente avec la capacité de la fondation à décoller confirme que le basculement des
fondations est un mécanisme de dissipation de l’énergie sismique. Concernant la ductilité du mur
avec base fixe, nous pouvons dire, d’après le tableau 5.1 a), qu’elle est comprise entre 1,9 et 3,5.

Intéressons-nous finalement à l’évolution de la sur-résistance du système mur – fondation (figure


5.8). Contrairement à la ductilité, la sur-résistance du système est plus grande pour le profil
modal que pour le profil uniforme et reste constante quelque soit le profil de sol et les conditions
d’appuis : autour de 1,1 pour le profil uniforme et autour de 1,6 pour le profil modal. Ces valeurs
sont consistantes mais inférieures à la valeur de 1,6 supposée lors du dimensionnement. La
constance de la sur-résistance du système quelque soit la condition d’appuis et le profil de sol
s’explique par le fait que cette grandeur est uniquement fonction des caractéristiques du mur qui
sont constantes lors des analyses pushover.

Le tableau 5.2 donne, pour chaque condition d’appuis, le moment à la base du mur correspondant
au début de la plastification (My), le moment pour lequel le décollement de la fondation est initié
(Mdec.) et le moment maximum que peut développer la section à la base du mur (Mmax).

En observant la variation de My, nous nous rendons compte tout d’abord qu’il est nettement plus
important lorsque le mur est soumis au profil de chargement modal que lorsqu’il est soumis au
profil de chargement uniforme (différence de 15 à 30%). Nous observons ensuite que pour un
profil de sol donné, plus la fondation est petite, plus My est faible. Par contre, pour un même
niveau de dimensionnement, My diminue avec la souplesse du sol.

Pour ce qui est de Mdec., nous observons d’une part que pour un même niveau de
dimensionnement, il est similaire quelque soit le profil de chargement et d’autre part que plus la
fondation est petite moins le moment nécessaire pour initier le décollement du centre de la
fondation est faible. Mdec. vaut environ 22 200 kNm lorsque la fondation est dimensionnée pour
Mn et se situe autour de 19 000 kNm lorsque la fondation est dimensionnée pour RdRo égal à 5,6.
Quelque soit le niveau de dimensionnement, la fondation décolle pour un moment 15 à 20% plus
faible que celui pour lequel elle a été dimensionnée au chapitre 2 (tableaux 2.17 à 2.19).

Concernant le moment maximum à la base du mur (Mmax), nous observons que quelque soit le
profil de charges et les conditions d’appuis, il est constant et proche de 28 200 kNm. D’après le
161

chapitre 2, la résistance nominale en flexion (Mn) de la section vaut 27 576 kNm, soit une
différence de l’ordre de 2% avec la valeur obtenue.

En comparant My, Mdec. et Mmax, nous pouvons anticiper que lors des analyses temporelles non-
linéaires, s’il y a plastification de la section à la base du mur, cela va survenir avant que le
décollement de la fondation ne soit initié, puisque My est inférieur à Mdec. quelque soit la
condition d’appuis et le profil de sol. Nous pouvons également prédire que même si la
plastification du mur se produit avant le décollement de la fondation, le décollement va tout de
même survenir lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour Mn ou pour RdRo égal
à 5,6 puisque Mdec. est inférieur à Mmax dans ces cas de figure.

5.1.3 Conclusions
À noter que certains résultats des analyses pushover, comme la sous-estimation de la ductilité du
système, peuvent être révélateurs de problèmes dans les analyses.

Ces analyses nous ont permis de tirer les conclusions suivantes :

1) La période du système est gouvernée par les propriétés du sol : plus le sol est souple, plus la
période du système est grande et lorsque les propriétés du sol sont constantes, la période dépend
des dimensions de la fondation : plus les dimensions sont petites, plus le système est souple;

2) La ductilité du système augmente avec sa souplesse;

3) Le basculement des fondations est un mécanisme de dissipation de l’énergie sismique;

4) Lors des analyses temporelles non-linéaires, la section à la base du mur va plastifier avant que
le décollement de la fondation soit initié quelque soit la condition d’appuis et le profil de sol;

5) Le décollement de la fondation va survenir lorsque le mur repose sur une fondation


dimensionnée pour Mn ou pour RdRo égal à 5,6.
162

Analyse pushover - M2 - Base fixe Analyse pushover - M2 - RdRo = 2,0


1.6 1.6
1.4 1.4
1.2 1.2
1.0 1.0
Vf / V

Vf / V
UNIFORME - INF
0.8 0.8 MODAL - INF
0.6 UNIFORME 0.6
UNIFORME - SUP
0.4 MODAL
0.4
MODAL - SUP
0.2 0.2
0.0 0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
δh (%Htot) δh (%Htot)

Figure 5.3 : Analyse pushover du mur de Figure 5.4 : Analyse pushover du mur de
refend M2 avec base fixe refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour RdRo = 2,0

Analyse pushover - M2 - Mn Analyse pushover - M2 - RdRo = 5,6


1.6 1.6
1.4 1.4
1.2 1.2
1.0 1.0
Vf / V

Vf / V

0.8 UNIFORME - INF 0.8 UNIFORME - INF


0.6 MODAL - INF 0.6 MODAL - INF
0.4 UNIFORME - SUP 0.4 UNIFORME - SUP
0.2 MODAL - SUP 0.2 MODAL - SUP
0.0 0.0
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0
δh (%Htot) δh (%Htot)

Figure 5.5 : Analyse pushover du mur de Figure 5.6 : Analyse pushover du mur de
refend M2 reposant sur une fondation refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn dimensionnée pour RdRo = 5,6
163

Tableau 5.1 : Données caractéristiques du mur de refend M2 obtenues des analyses pushover

Base fixe UNIFORME MODAL


T1 = 2,54 s
T2 = 0,46 s
T3 = 0,19 s
δy = 0,17% Htot 0,24% Htot
Vmax = 1 665 kN 2 405 kN
µT = 3,5 1,9
Ω= 1,1 1,6
Profil de sol INF Profil de sol SUP
RdRo = 2,0
UNIFORME MODAL UNIFORME MODAL
T1 = 2,63 s 2,59 s
T2 = 0,47 s 0,47 s
T3 = 0,20 s 0,19 s
δy = 0,18% Htot 0,26% Htot 0,18% Htot 0,25% Htot
Vmax = 1664 kN 2404 kN 1665 kN 2404 kN
µT = 3,2 1,7 3,3 1,8
Ω= 1,1 1,6 1,1 1,6
Profil de sol INF Profil de sol SUP
Mn
UNIFORME MODAL UNIFORME MODAL
T1 = 2,80 s 2,67 s
T2 = 0,49 s 0,48 s
T3 = 0,20 s 0,20 s
δy = 0,20% Htot 0,29% Htot 0,19% Htot 0,27% Htot
Vmax = 1629 kN 2353 kN 1648 kN 2381 kN
µT = 6,2 3,8 4,8 2,9
Ω= 1,1 1,6 1,1 1,6
Profil de sol INF Profil de sol SUP
RdRo = 5,6
UNIFORME MODAL UNIFORME MODAL
T1 = 2,86 s 2,72 s
T2 = 0,49 s 0,48 s
T3 = 0,20 s 0,20 s
δy = 0,20% Htot 0,29% Htot 0,19% Htot 0,27% Htot
Vmax = 1545 kN 2231 kN 1591 kN 2298 kN
µT = 14,9 9,9 10,9 7,2
Ω= 1,0 1,5 1,1 1,6
164

Évolution de la ductilité (µT) du système


15
UNIFORME - INF
UNIFORME - SUP
µT 10 MODAL - INF
MODAL - SUP
5

0
Base fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.7 : Évolution de la ductilité du système en fonction des conditions d'appuis et du profil
de sol, pour les deux profils de charges

Évolution de la sur-résistance (Ω) du système


2.0

1.5

1.0

0.5

0.0
Base fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.8 : Évolution de la sur-résistance (Ω) du système en fonction des conditions d'appuis et
du profil de sol, pour les deux profils de charges
165

Tableau 5.2 : Comportement en flexion du mur de refend M2 obtenu des analyses pushover

UNIFORME MODAL
PROFIL My Mdec. Mmax My Mdec. Mmax
DE SOL (kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm)
Base fixe
18 933 28 222 24 616 28 226
RdRo = 2,0
INF 19 293 28 224 25 132 28 227
SUP 19 200 28 224 24 965 28 227
Mn
INF 18 806 22 205 28 227 22 561 22 197 28 224
SUP 19 100 22 271 28 227 23 709 22 282 28 227
RdRo = 5,6
INF 17 482 19 367 28 227 20 000 19 392 28 227
SUP 18 128 18 656 28 227 20 851 18 673 28 227

5.2 Comportement du mur de refend M2 : analyses dynamiques 2D


Avant de commencer la description et l’analyse des résultats, il convient de définir certains
termes utilisés par la suite pour décrire le comportement de la fondation. Le terme
« soulèvement » signifie que le déplacement vertical est supérieur au tassement initial de la
fondation mais inférieur au niveau zéro du sol. Le terme « décollement » signifie que le
déplacement vertical est supérieur au niveau zéro du sol. Enfin, le terme « tassement » signifie
que le déplacement vertical est inférieur au déplacement vertical initial de la fondation sous les
charges de gravité, donné pour chaque fondation et chaque profil de sol, à la figure 5.9. À noter
que les déplacements initiaux causés par les charges de gravité ne sont pas uniformes le long de
la fondation à cause de l’hypothèse faite à la section 3.1.4 d’une fondation partiellement rigide.
Elle a une rigidité infinie dans sa partie centrale, sous le mur de refend. Par contre, elle peut se
déformer aux extrémités.
166

Profil de sol SUP


RdRo = 2,0 RdRo = 2,0
-0,671 -0,809 -0,191 -0,346

Mn Mn
-0,710 -0,884 -0,228 -0,387

RdRo = 5,6 RdRo = 5,6


-0,659 -0,922 -0,210 -0,423

Figure 5.9 : Déplacements initiaux des fondations pour chaque profil de sol (en mm)

5.2.1 Dimensionnement des fondations selon le CNBC 2005

5.2.1.1 Description des analyses

Des analyses non-linéaires temporelles 2D ont été menées, toujours sur le mur de refend M2,
dans le but de discuter des exigences du CNBC 2005 et la norme canadienne de béton CSA
A23.3-04 quant aux efforts de conception à considérer pour le dimensionnement des fondations
superficielles. Dans cette optique, nous avons étudié le comportement du mur M2 soumis aux
ensembles d’accélérogrammes n°1 et 2 définis au chapitre 4, pour les mêmes conditions d’appuis
que celles présentées à la section 5.1.

5.2.1.2 Résultats et discussion

5.2.1.2.1 Analyse modale

Les périodes de vibration des trois premiers modes de vibration du mur de refend M2 pour les
quatre conditions d’appuis sont résumées au tableau 5.3.

Validons la période de vibration du modèle OpenSees 2D du mur de refend avec base fixe. En
comparant la période fondamentale du mur dans le modèle OpenSees 2D à celle du deuxième
mode de vibration du modèle 3D ETABS du bâtiment utilisé pour le dimensionnement
(T2 = 2,99 s), période qui correspond à un mode de translation pure selon l’axe Y, il apparait que
le mur dans le modèle OpenSees est plus rigide que ce qu’il ne l’était lors du dimensionnement.
La différence entre les périodes de vibration est de l’ordre à 18%. Cela s’explique principalement
par le fait que dans le modèle ETABS, le module élastique du béton armé, calculé à l’aide de
l’équation [2.3], a été réduit de 30% afin de tenir compte de sa fissuration. Dans le modèle
OpenSees, la fissuration étant prise en compte à travers les lois de comportement assignées au
167

béton, son module élastique initial a une valeur proche de celle donnée par l’équation [2.3]. Dans
ces conditions, il est normal que l’analyse modale du modèle OpenSees donne des périodes de
vibration plus faibles que celle du modèle ETABS du bâtiment. Cette différence de
caractéristiques modales n’est cependant pas importante puisque lors des analyses temporelles
non-linéaires, la rigidité du mur dans le modèle OpenSees va continuellement diminuer à mesure
qu’il se dégrade, les périodes du mur augmentant régulièrement pendant les séismes.

Pour ce qui est des effets du basculement des fondations sur la période fondamentale du système
mur – fondation, les commentaires sont donnés à la section 5.1.

Tableau 5.3 : Périodes de vibration du mur de refend pour les quatre conditions d’appuis

T1 T2 T3
Base fixe 2,54 s 0,46 s 0,19 s
INF SUP
T1 T2 T3 T1 T2 T3
RdRo = 2,0 2,63 s 0,47 s 0,20 s 2,59 s 0,47 s 0,19 s
Mn 2,80 s 0,49 s 0,20 s 2,67 s 0,48 s 0,20 s
RdRo = 5,6 2,86 s 0,49 s 0,20 s 2,72 s 0,48 s 0,20 s

5.2.1.2.2 Comportement de la fondation

Afin de discuter de la conception des fondations selon les exigences du CNBC 2005, nous avons
analysé le comportement de la fondation en fonction de son niveau de conception. Nous avons
tout d’abord évalué, pour chaque condition d’appuis et pour chaque profil de sol, le nombre
d’accélérogrammes de chacun des deux ensembles n°1 et 2 qui causaient un décollement du
centre de la fondation (figure 5.10). Nous avons ensuite calculé, pour chaque condition d’appuis
et pour chaque profil de sol, les valeurs des 50ème, 84ème et 100ème percentiles des déplacements
verticaux maximums du centre de la fondation (δvc) et de ses extrémités (δvg et δvd), pour chacun
des deux ensembles d’accélérogrammes (figures 5.11 à 5.16).

Lorsque la fondation est dimensionnée pour des efforts correspondant à un facteur RdRo égal à
2,0, son centre ne décolle pas, et ce quelque soit le séisme et le profil de sol. Ses extrémités
décollent, mais de façon très limitée. Cela s’explique par le fait que le mur ait été dimensionné
pour un RdRo égal à 5,6 alors que la fondation a été dimensionnée pour des efforts correspondant
à RdRo égal à 2,0. Dans ces conditions, le moment Mdec. qui correspond à l’initiation du
168

décollement du centre de la fondation est nettement supérieur au moment My qui correspond au


début de la plastification de la section à la base du mur et est même supérieur au moment
maximum Mmax qui peut se développer dans cette section.

Lorsque la fondation est dimensionnée pour la résistance nominale en flexion du mur (Mn), ses
extrémités et son centre décollent régulièrement et de façon significative, quelque soit le profil de
sol. La figure 5.10 montre que le décollement du centre de la fondation survient pendant la
majorité des séismes considérés dans cette étude. Ce comportement est surprenant puisque la
fondation a été dimensionnée selon une approche de conception par capacité. Dans ces
conditions, toute l’énergie sismique doit en théorie être dissipée au niveau du « fusible » du
système, à savoir la rotule plastique située à la base du mur. Cependant, d’après les
caractéristiques du mur que nous avons obtenues des analyses pushover de la section 5.1, nous
nous attendions à ce que la fondation décolle lorsqu’elle est dimensionnée pour Mn puisque Mdec.
est inférieur au moment maximum qui peut se développer à la base du mur. Pour ce niveau de
conception de la fondation, nous avons donc deux mécanismes de dissipation de l’énergie
sismique : la plastification des matériaux au niveau de la rotule plastique et le basculement de la
fondation.

Lorsque la fondation est dimensionnée pour des efforts correspondant à un facteur RdRo égal à
5,6, elle décolle de façon encore plus marquée que lorsqu’elle est dimensionnée pour Mn, et cela
quelque soit le profil de sol. Il faut également noter qu’encore plus de séismes que précédemment
entrainent un décollement du centre de la fondation (figure 5.10). Compte tenu des observations
faites lors des analyses pushover, il est normal d’observer que la fondation décolle puisque
comme précédemment, Mdec. est inférieur à Mmax. Nous pouvions également anticiper que le
décollement surviendrait plus régulièrement et de façon plus importante puisque Mdec. est plus
faible que lorsque la fondation est dimensionnée pour Mn.

L’observation du comportement de la fondation soumise à l’ensemble des séismes historiques ou


à l’ensemble des séismes artificiels a permis de mettre en évidence que les accélérogrammes
artificiels causent plus de décollement que les accélérogrammes historiques. Il faut cependant
garder à l’esprit que l’ensemble des séismes artificiels comporte dix accélérogrammes alors que
l’ensemble des séismes historiques n’en comporte que cinq. Concernant les valeurs des 50ème et
84ème percentiles des déplacements verticaux maximums du centre de la fondation et de ses
169

extrémités, nous remarquons qu’elles sont relativement constantes entre les deux ensembles
d’accélérogrammes, et cela quelque soit la condition d’appuis. Par contre les valeurs maximales
des déplacements de la fondation sont toujours plus importantes pour l’ensemble des
accélérogrammes historiques que pour celui des synthétiques.

Évolution du nombre de séismes faisant décoller le centre


de la fondation
100% ARTIFICIELS - INF
% de séismes

80% ARTIFICIELS - SUP


60% HISTORIQUES - INF
40% HISTORIQUES - SUP
20%
0%
Base fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.10 : Évolution du nombre d’accélérogrammes faisant décoller le centre de la fondation


en fonction du niveau pour lequel elle a été dimensionnée, pour les deux profils de sol
170

Profil de sol INF - Déplacement du Profil de sol SUP - Déplacement du


centre de la fondation centre de la fondation
45 45
Déplacement (mm)

Déplacement (mm)
35 35

25 25

15 15

5 5

-5 -5
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.11 : Déplacement vertical maximum Figure.5.12 : Déplacement vertical maximum


du centre de la fondation correspondant aux du centre de la fondation correspondant aux
50ème, 84ème percentiles et à la valeur 50ème, 84ème percentiles et à la valeur
maximumale de chacun des deux ensembles maximale de chacun des deux ensembles
d’accélérogrammes, pour les quatre d’accélérogrammes, pour les quatre
conditions d’appuis – Profil de sol INF conditions d’appuis – Profil de sol SUP

Hist : 50ème Percentile


Hist : 84ème Percentile
Hist : Maximum
Synt : 50ème Percentile
Synt : 84ème Percentile
Synt : Maximum
171

Profil de sol INF - Déplacement de Profil de sol SUP - Déplacement de


l'extrémité gauche de la fondation l'extrémité gauche de la fondation
45 45
Déplacement (mm)

Déplacement (mm)
35 35

25 25

15 15

5 5

-5 -5
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.13 : Déplacement vertical maximum Figure 5.14 : Déplacement vertical maximum
de l’extrémité gauche de la fondation de l’extrémité gauche de la fondation
correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à
la valeur maximale de chacun des deux la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les ensembles d’accélérogrammes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP

Profil de sol INF - Déplacement de Profil de sol SUP - Déplacement de


l'extrémité droite de la fondation l'extrémité droite de la fondation
45 45
Déplacement (mm)

Déplacement (mm)

35 35

25 25

15 15

5 5

-5 -5
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.15 : Déplacement vertical maximum Figure 5.16 : Déplacement vertical maximum
de l’extrémité droite de la fondation de l’extrémité droite de la fondation
correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à
la valeur maximale de chacun des deux la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les ensembles d’accélérogrammes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP
172

5.2.1.2.3 Comportement du sol

Le décollement d’une fondation s’accompagne de tassements dans le sol, dont l’amplitude est
fonction de l’amplitude des décollements. Dans certains cas, ces tassements peuvent entrainer
une plastification et même une ruine du sol sous la fondation. Nous avons observé à la section
précédente que la fondation sous le mur peut décoller : analysons maintenant l’impact de ce
décollement sur l’intégrité du sol. Dans cette optique, nous avons calculé, pour chaque condition
d’appuis et pour chaque profil de sol, les valeurs des 50ème, 84ème et 100ème percentiles du rapport
de la force maximale se développant dans les deux ressorts aux extrémités de la fondation sur la
capacité ultime de ces ressorts (Q/Qult). L’évolution de ce ratio en fonction du niveau de
dimensionnement de la fondation est présentée aux figures 5.17 à 5.20. Avant de décrire les
résultats, précisons quelques valeurs caractéristiques du ratio Q/Qult : un ratio inférieur à 30%
signifie que le sol sous la fondation est demeuré élastique, un ratio supérieur à 50% signifie que
la contrainte dans le sol a dépassé sa capacité portante admissible utilisée lors du
dimensionnement de la fondation et un ratio égal à 100% signifie que le sol sous la fondation a
cédé. Nous avons également calculé, pour chaque condition d’appuis et pour chaque profil de sol,
les valeurs des 50ème, 84ème et 100ème percentiles du tassement maximum au centre de la fondation
et à ses extrémités. L’évolution de ce tassement en fonction du niveau de dimensionnement de la
fondation est présentée aux figures 5.21 à 5.26.

Lorsque la fondation est dimensionnée pour des efforts correspondant à un facteur RdRo égal à
2,0, nous avons observé que les extrémités de la fondation décollent légèrement. Cependant, ces
décollements sont trop faibles pour s’accompagner de tassements suffisamment importants pour
provoquer une plastification du sol aux extrémités de la fondation. Avec ce dimensionnement de
fondation, le sol demeure élastique et n’est pas sollicité à plus de 10% de sa capacité portante
ultime pour le profil de sol INF et 5% pour le profil de sol SUP.

Lorsque la fondation est dimensionnée pour la résistance nominale en flexion du mur (Mn), le
décollement important de son centre et de ses extrémités s’accompagne de tassements importants,
qui entrainent une plastification du sol sous la fondation et donc des déformations permanentes.
La valeur médiane du ratio Q/Qult est comprise entre 40 et 50% suivant l’ensemble de séisme
considéré. Par contre, le 84ème percentile et la valeur maximale de ce ratio sont supérieurs à 50%.
Considérant les valeurs maximales du ratio Q/Qult, le sol aux extrémités de la fondation est
173

sollicité à près de 70% de sa capacité portante ultime pour le profil de sol INF et à plus de 60%
pour le profil de sol SUP. Avec ce dimensionnement de fondation, les résultats médians montrent
que le sol sous la fondation plastifie. Concernant les tassements de la fondation, la valeur
médiane du tassement aux extrémités de la fondation est environ égale à 5 mm suivant
l’ensemble de séismes considéré et pour le sol le plus mou, la valeur maximale atteint plus de
15 mm. Au centre de la fondation, les tassements sont beaucoup plus faibles et ne dépassent pas
3 mm pour le profil de sol INF et 1 mm pour le profil de sol SUP.

Lorsque la fondation est dimensionnée pour des efforts correspondant à un facteur RdRo égal à
5,6, elle décolle de façon encore plus marquée que lorsqu’elle est dimensionnée pour Mn. Les
tassements pour ce niveau de dimensionnement de la fondation sont donc encore plus marqués.
En moyenne, le sol est sollicité entre 40 et 60% de sa capacité portante aux extrémités de la
fondation mais cette sollicitation peut atteindre 80% de Qult (valeur maximale). Dans ces
conditions, le sol plastifie aux extrémités de la fondation et des déformations permanentes
importantes se développent. Au centre de la fondation, la sollicitation, et par conséquent les
tassements, sont beaucoup plus faibles. Avec ce niveau de dimensionnement, le risque de voir le
sol sous la fondation rompre commence à être élevé.

L’observation de la sollicitation et des tassements dans le sol pour les deux ensembles de séismes
nous a permis de remarquer les mêmes tendances que lorsque nous avons regardé le décollement
de la fondation : les valeurs des 50ème et 84ème percentiles de ces grandeurs sont relativement
constantes entre les deux ensembles d’accélérogrammes, et cela quelque soit la condition
d’appuis. Les séismes artificiels donnent des valeurs toujours légèrement supérieures. Par contre
les valeurs maximales de ces grandeurs sont toujours plus importantes pour l’ensemble des
accélérogrammes historiques que pour celui des synthétiques.
174

Profil de sol INF - Q/Qult à l'extrémité Profil de sol SUP - Q/Qult à l'extrémité
gauche de la fondation gauche de la fondation
100% 100%
90% 90%
80% 80%
70% 70%

Q/Qult (%)
Q/Qult (%)

60% 60%
50% 50%
40% 40%
30% 30%
20% 20%
10% 10%
0% 0%
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.17 : Ratio Q/Qult maximum à Figure 5.18 : Ratio Q/Qult maximum à
l’extrémité gauche de la fondation l’extrémité gauche de la fondation
ème ème
correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à correspondant aux 50 , 84 percentiles et à
la valeur maximale de chacun des deux la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les ensembles d’accélérogrammes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP

Hist : 50ème Percentile


Hist : 84ème Percentile
Hist : Maximum
Synt : 50ème Percentile
Synt : 84ème Percentile
Synt : Maximum
175

Profil de sol INF - Q/Qult à l'extrémité Profil de sol SUP - Q/Qult à l'extrémité
droite de la fondation droite de la fondation
100% 100%
90% 90%
80% 80%
70% 70%

Q/Qult (%)
Q/Qult (%)

60% 60%
50% 50%
40% 40%
30% 30%
20% 20%
10% 10%
0% 0%
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.19 : Ratio Q/Qult maximum à Figure 5.20 : Ratio Q/Qult maximum à
l’extrémité droite de la fondation l’extrémité droite de la fondation
ème ème
correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à correspondant aux 50 , 84 percentiles et à
la valeur maximale de chacun des deux la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les ensembles d’accélérogrammes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP

Profil de sol INF - Tassement du Profil de sol SUP - Tassement du


centre de la fondation centre de la fondation
20 20
18 18
Déplacement (mm)

Déplacement (mm)

16 16
14 14
12 12
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure.5.21 : Tassement maximum au centre Figure 5.22 : Tassement maximum au centre


de la fondation correspondant aux 50ème, 84ème de la fondation correspondant aux 50ème, 84ème
percentiles et à la valeur maximale de chacun percentiles et à la valeur maximale de chacun
des deux ensembles d’accélérogrammes, pour des deux ensembles d’accélérogrammes, pour
les quatre conditions d’appuis – Profil de sol les quatre conditions d’appuis – Profil de sol
INF SUP
176

Profil de sol INF - Tassement de Profil de sol SUP - Tassement de


l'extrémité gauche de la fondation l'extrémité gauche de la fondation
20 20
18 18
Déplacement (mm)

Déplacement (mm)
16 16
14 14
12 12
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.23 : Tassement maximum de Figure 5.24 : Tassement maximum de


l’extrémité gauche de la fondation l’extrémité gauche de la fondation
correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à
la valeur maximale de chacun des deux la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les ensembles d’accélérogrammes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP

Profil de sol INF - Tassement de Profil de sol SUP - Tassement de


l'extrémité droite de la fondation l'extrémité droite de la fondation
20 20
18 18
Déplacement (mm)

Déplacement (mm)

16 16
14 14
12 12
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.25 : Tassement maximum de Figure 5.26 : Tassement maximum de


l’extrémité droite de la fondation l’extrémité droite de la fondation
correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à correspondant aux 50ème, 84ème percentiles et à
la valeur maximale de chacun des deux la valeur maximale de chacun des deux
ensembles d’accélérogrammes, pour les ensembles d’accélérogrammes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP
177

5.2.1.2.4 Comportement du mur de refend

Nous avons observé aux sections précédentes que la fondation décolle lorsqu’elle est
dimensionnée pour la résistance nominale en flexion de la section à la base du mur (Mn) ainsi que
lorsqu’elle est dimensionnée pour des efforts correspondant à un facteur RdRo égal à 5,6.
Analysons quel est l’effet de ce décollement sur le comportement du mur de refend. Pour cela,
nous avons calculé, pour chaque condition d’appuis et pour chaque profil de sol, les valeurs des
50ème, 84ème et 100ème percentiles du déplacement au sommet du mur (δh), du moment de
renversement (Mf) ainsi que du cisaillement à sa base (Vf). L’évolution de ces grandeurs en
fonction du niveau de dimensionnement de la fondation est présentée aux figures 5.27 à 5.32.

Lorsque la fondation est dimensionnée pour des efforts correspondant à un facteur RdRo égal à
2,0, son centre ne décolle pas. Le comportement du mur est par conséquent très similaire à celui
observé avec base fixe. Le déplacement au sommet du mur est, de façon générale, relativement
faible : il n’excède pas 1,2% de Htot quelque soit l’ensemble de séismes considéré. La valeur
médiane de δh est inférieure à 0,4% de Htot alors que le 84ème percentile est inférieur à 0,8% de
Htot. Le moment de renversement à la base du mur est de l’ordre de grandeur de la résistance
nominale en flexion (Mn) de la section à la base. Dans ces conditions, nous pouvons affirmer que
pendant la majorité des séismes, la section à la base du mur a plastifié de façon plus ou moins
importante. En comparant le moment maximum à la base du mur à celui qui se développe avec
base fixe, nous remarquons que quelque soit le séisme et le profil de sol, aucune diminution n’est
observée. Les valeurs des 50ème, 84ème percentiles ainsi que la valeur maximale sont très proches
pour les deux ensembles de séismes. Le cisaillement qui se développe à la base du mur est,
quelque soit le séisme et le profil de sol, nettement supérieur à la résistance du mur pour le
cisaillement, qui est de l’ordre de 2 700 kN (chapitre 2). Cela signifie que la demande en
cisaillement évaluée lors du dimensionnement du bâtiment a été fortement sous-estimée. D’un
point de vue performance sismique du mur, cette remarque est problématique puisque comme
nous l’avons précisé lors du dimensionnement des murs de refend, il faut absolument éviter toute
plastification en cisaillement pour que la rotule plastique demeure active. D’autre part, nous
notons que pendant un même séisme, le cisaillement est toujours légèrement supérieur pour le
profil de sol le plus raide. Nous aurions sûrement observé les mêmes tendances concernant le
moment de renversement si celui-ci n’avait pas atteint Mn. Finalement, en comparant le
178

cisaillement maximum à la base du mur avec celui qui se développe lorsque le mur est encastré à
sa base, nous remarquons que quelque soit l’ensemble de séismes et le profil de sol considérés, il
n’y a pas de réduction importante du cisaillement maximum à la base du mur. Les valeurs des
50ème et 84ème percentiles sont légèrement plus faibles lorsque le mur repose sur la fondation mais
la valeur maximale est plus élevée que lorsque le mur est encastré. Avec ce niveau de
dimensionnement de la fondation, la prise en compte de l’interaction sol – structure pour évaluer
la performance sismique du bâtiment n’est pas nécessaire.

Lorsque la fondation est dimensionnée pour la résistance nominale en flexion du mur (Mn), le
décollement de son centre et de ses extrémités est important. Ce décollement de la fondation n’a
cependant pas d’effet significatif sur le déplacement maximum au sommet du mur de refend. La
valeur du 50ème percentile de δh augmente légèrement quelque soit l’ensemble de séisme, de
l’ordre de 7%. La valeur du 84ème percentile de δh associée à l’ensemble des séismes artificiels
augmente de 8% alors que celle associée aux séismes historiques diminue de 2%. La valeur
maximale de δh pour l’ensemble des séismes artificiels augmente de plus de 20% mais celle
associée à l’ensemble des séismes historiques diminue de 2%. De façon générale, aucune
tendance ne se dégage concernant l’évolution du déplacement maximum au sommet du mur; il
est relativement constant que la fondation décolle ou ne décolle pas. Le décollement a cependant
beaucoup plus d’effet sur les efforts à la base du mur. Le moment maximum est, quelque soit le
séisme et le profil de sol, plus faible que la résistance nominale en flexion (Mn) de la section à la
base du mur, excepté les valeurs maximales qui demeurent proches de Mn. Le décollement de la
fondation entraine donc une réduction du moment à la base du mur, comparativement à celui
obtenu avec base fixe. Pour le profil de sol INF, la valeur moyenne de Mf associée à l’ensemble
des séismes historiques diminue de 27% alors que celle associée aux séismes artificiels diminue
de 20%. Pour le profil de sol SUP, la diminution de la valeur moyenne de Mf est moins
importante : 17% pour l’ensemble des séismes historiques et 11% pour l’ensemble des séismes
artificiels. La diminution des valeurs du 84ème percentile de Mf est moins importante. Pour le
profil de sol INF, cette diminution est proche de 17% pour l’ensemble des séismes historiques
alors que celle associée aux séismes artificiels est de 12%. Pour le profil de sol SUP, cette
diminution vaut respectivement 11 et 5% suivant l’ensemble de séisme. Les valeurs maximales
du moment à la base du mur demeurent proches de Mn mais diminuent cependant suffisamment
pour éviter que le moment excède Mn et donc entraine une forte dégradation du mur (excepté
179

pour le profil de sol SUP, pour l’ensemble des séismes historiques). Le cisaillement maximum
qui se développe à la base du mur est également réduit de façon significative, quelque soit le
séisme. Il reste cependant toujours nettement supérieur à la résistance du mur pour le
cisaillement. Pour le profil de sol INF, la valeur maximale de Vf est réduite de 12%, quelque soit
l’ensemble de séisme considéré, comparativement à la valeur avec base fixe. Pour le profil de sol
SUP, cette réduction est de 8% quelque soit l’ensemble de séisme considéré. Comme pour le
moment de renversement, cette diminution est plus importante pour le profil de sol INF que pour
le profil de sol SUP. De façon générale, le décollement de la fondation joue un rôle « protecteur »
pour le mur. Avec ce niveau de dimensionnement de la fondation, les efforts dans le mur vont
être réduits grâce au basculement. La performance du mur en est nettement améliorée.

Lorsque la fondation est dimensionnée pour des efforts correspondant à un facteur RdRo égal à
5,6, elle décolle de façon encore plus marquée que lorsqu’elle est dimensionnée pour Mn. Cela a
pour effet d’entrainer une légère réduction du déplacement maximum au sommet du mur par
rapport à celui obtenu lorsque la fondation est dimensionnée pour Mn : la valeur maximale de δh
est réduite de 12% pour le profil de sol INF et de 2% pour le profil de sol SUP, quelque soit
l’ensemble de séismes. Par contre, aucune tendance nette ne se dégage comparativement au
déplacement maximum obtenu avec base fixe. Pour le profil de sol INF, la valeur maximale de δh
associée à l’ensemble des séismes historiques est réduite de 18% alors que celle associée à
l’ensemble de séismes artificiels est augmentée de 8%. Pour le profil de sol SUP, la valeur
maximale de δh associée à l’ensemble des séismes historiques est réduite de 6% alors que celle
associée à l’ensemble de séismes artificiels est augmentée de 13%. Le fait que l’amplitude des
déplacements augmente entraine par contre une réduction encore plus significative du moment de
renversement à la base du mur. Il est maintenant en tout temps nettement plus faible que la
résistance nominale en flexion (Mn) de la section à la base du mur. Pour le profil de sol INF, la
valeur maximale de Mf associée à l’ensemble des séismes historiques est réduite de 18%,
comparativement à la valeur avec base fixe, alors que celle associée à l’ensemble des séismes
artificiels l’est de 24%. Pour le profil de sol SUP, cette réduction est de 13% pour l’ensemble des
séismes historiques et de 19% pour l’ensemble des séismes artificiels. Le cisaillement également
diminue de façon encore plus significative avec l’augmentation de l’amplitude du décollement de
la fondation. Pour le profil de sol INF, la valeur maximale de Vf est réduite de 19%, quelque soit
l’ensemble de séisme considéré, comparativement à la valeur avec base fixe. Pour le profil de sol
180

SUP, cette réduction est de 14% quelque soit l’ensemble de séisme considéré. Avec ce niveau de
dimensionnement de la fondation, le mur est encore plus « protégé » que lorsque la fondation est
dimensionnée pour Mn.

L’observation du comportement du mur pour les deux ensembles de séismes nous a permis de
remarquer les mêmes tendances que lorsque nous avons regardé le décollement de la
fondation ou encore les sollicitations ou le tassement dans le sol : les valeurs des 50ème et 84ème
percentiles de ces grandeurs sont relativement constantes entre les deux ensembles
d’accélérogrammes, et cela quelque soit la condition d’appuis. Les séismes artificiels donnent des
valeurs toujours légèrement supérieures. Par contre les valeurs maximales de ces grandeurs sont
toujours plus importantes pour l’ensemble des accélérogrammes historiques que pour celui des
synthétiques. Nous avons également remarqué que pendant les séismes synthétiques, plus
l’amplitude du décollement de la fondation est important plus la réduction du cisaillement et du
moment à la base du mur est grande. Par contre, ce n’est pas le cas pour les séismes historiques.
La réduction des efforts la plus importante survient pendant les séismes qui causent le moins de
décollement de la fondation. Ces remarques nous conduisent à dire qu’il n’y pas forcément
besoin d’un décollement significatif de la fondation pour réduire les efforts qui s’exercent à la
base. D’autres facteurs interviennent comme éventuellement le contenu fréquentiel de
l’accélérogramme. Il faut cependant dépasser un seuil limite puisque nous avons observé que le
faible décollement associé à la fondation dimensionnée pour RdRo égal à 2,0 n’était pas suffisant.
181

Profil de sol INF - Déplacement au Profil de sol SUP - Déplacement au


sommet du mur de refend sommet du mur de refend
1.4 1.4
1.2 1.2
1.0 1.0
δh (%Htot)

δh (%Htot)
0.8 0.8
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0.0 0.0
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.27 : Déplacement au sommet du Figure 5.28 : Déplacement au sommet du


mur (%Htot) correspondant aux 50ème, 84ème mur (%Htot) correspondant aux 50ème, 84ème
percentiles et à la valeur maximale de chacun percentiles et à la valeur maximale de chacun
des deux ensembles de séismes, pour les des deux ensembles de séismes, pour les
quatre conditions d’appuis – Profil de sol INF quatre conditions d’appuis – Profil de sol SUP

Hist : 50ème Percentile


Hist : 84ème Percentile
Hist : Maximum
Synt : 50ème Percentile
Synt : 84ème Percentile
Synt : Maximum
182

Profil de sol INF - Moment à la base Profil de sol SUP - Moment à la base
du mur de refend du mur de refend
1.1 1.1

1.0 1.0
Mf / Mn

Mf / Mn
0.9 0.9

0.8 0.8

0.7 0.7

0.6 0.6
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.29 : Moment à la base du mur Figure 5.30 : Moment à la base du mur
ème
(normalisés par Mn) correspondant aux 50 , (normalisés par Mn) correspondant aux 50ème,
84ème percentiles et à la valeur maximale de 84ème percentiles et à la valeur maximale de
chacun des deux ensembles de séismes, pour chacun des deux ensembles de séismes, pour
les quatre conditions d’appuis – Profil de sol les quatre conditions d’appuis – Profil de sol
INF SUP

Profil de sol INF - Cisaillement à la Profil de sol SUP - Cisaillement à la


base du mur de refend base du mur de refend
2.5 2.5

2.3 2.3
Vf / Vr

Vf / Vr

2.1 2.1

1.9 1.9

1.7 1.7

1.5 1.5
fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6 fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.31 : Cisaillement à la base du mur Figure 5.32 : Cisaillement à la base du mur
(normalisés par Vr) correspondant aux 50ème, (normalisés par Vr) correspondant aux 50ème,
84ème percentiles et à la valeur maximale de 84ème percentiles et à la valeur maximale de
chacun des deux ensembles de séismes, pour chacun des deux ensembles de séismes, pour
les quatre conditions d’appuis – Profil de sol les quatre conditions d’appuis – Profil de sol
INF SUP
183

5.2.1.3 Conclusions

 Ces analyses nous ont permis de tirer les conclusions suivantes concernant le comportement
général du système mur – fondation :

1) Les dimensions de la fondation influence sa capacité à décoller : plus elles sont petites, plus la
fondation est sujette au décollement;

2) L’amplitude des déplacements verticaux de la fondation est fonction de la raideur du sol : plus
le sol est raide, plus l’amplitude du décollement est important mais plus les tassements sont
faibles;

3) Le décollement de la fondation entraine une plastification du sol;

4) Le décollement de la fondation permet de réduire les efforts à la base du mur;

5) Le décollement de la fondation n’a pas d’impact significatif sur le déplacement au sommet du


mur.

 Ces analyses nous ont permis de tirer les conclusions suivantes concernant le comportement du
mur reposant sur une fondation dimensionnée pour différents niveaux d’efforts dus aux charges
latérales :

1) Lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour des efforts correspondant à RdRo
égal à 2,0, nous pouvons dire qu’il va plastifier avant que la fondation ne décolle. L’observation
de son comportement nous permet également de dire qu’il n’est pas indispensable de tenir
compte de l’ISS pour évaluer le comportement sismique 2D d’un mur reposant sur une fondation
dimensionnée pour de tels efforts puisque celle-ci demeure encore trop massive pour basculer. Le
comportement du mur est similaire à celui avec base fixe et il n’y a pas de réduction significative
des efforts à la base du mur. Avec un tel niveau de dimensionnement de la fondation, le seul
mécanisme de dissipation d’énergie sismique actif dans la structure est la rotule plastique à la
base du mur.

2) Lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée selon une approche de
dimensionnement par capacité (Mn), nous n’avons pas la garantie que la plastification survienne
dans le mur. Il semble même que la fondation soit sujette au décollement avant que le mur
plastifie. Le basculement de la fondation permet de réduire de façon significative les efforts qui
184

se développent à la base du mur, au détriment du sol sous la fondation, qui plastifie. Les
déformations permanentes engendrées dans le sol peuvent devenir préjudiciables pour le mur.
Dans le cas présent cependant, ces tassements ne sont pas excessifs. Le déplacement au sommet
du mur n’est pas affecté par le décollement des fondations. Avec un tel niveau de
dimensionnement de la fondation, nous avons deux mécanismes de dissipation d’énergie
sismique actifs dans la structure : la plastification de la rotule plastique et le basculement des
fondations. La performance du mur en est nettement améliorée. La réduction significative des
efforts à la base du mur, due au basculement de la fondation, conduirait à des économies non
négligeables lors de la conception des murs de refend en béton armé, sans pour autant menacer
leur intégrité.

3) Lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour le même facteur combiné de
modification des efforts (RdRo = 5,6), il est presque évident que la plastification va survenir dans
le sol et non dans le mur. La majorité de l’énergie du séisme va être dissipée grâce au
décollement de la fondation. Cela va avoir pour effet d’endommager fortement le sol sous la
fondation et donc de menacer l’intégrité du mur et de sa fondation à cause des tassements
permanents importants. Par contre, cela permet de réduire de façon encore plus significative les
efforts à la base du mur que précédemment.

 Ces analyses nous ont permis de tirer les conclusions suivantes concernant la comparaison entre
les séismes historiques et les séismes synthétiques :

1) Considérer des accélérogrammes provenant de séismes historiques survenus au Québec où


avoir recours à des séismes artificiels ne semble pas avoir d’influence significative lorsque nous
faisons l’analyse sismique d’une structure, à condition cependant que ces accélérogrammes soient
calibrés sur le spectre du site où la structure est construite. Les valeurs des 50ème et 84ème
percentiles de toutes les grandeurs sont relativement constantes entre les deux ensembles
d’accélérogrammes, et cela quelque soit la condition d’appuis. Les séismes artificiels donnent des
valeurs toujours légèrement supérieures. Par contre les valeurs maximales de ces grandeurs sont
toujours plus importantes pour l’ensemble des accélérogrammes historiques que pour celui des
synthétiques.

2) Considérés individuellement, les accélérogrammes provenant des sites 17 et 20 (séisme du


Saguenay) n’ont pas assez d’énergie pour solliciter le mur de refend. D’une façon générale, les
185

accélérogrammes enregistrés pendant le séisme du Saguenay sollicitent très peu le mur


comparativement à ceux enregistrés lors du séisme de Nahanni. Par contre, la réduction des
efforts à la base est beaucoup plus importante lors des évènements du Saguenay.

5.2.2 Méthode de calibration des séismes historiques

5.2.2.1 Description des analyses

Des analyses non-linéaires temporelles 2D ont été menées, toujours sur le mur de refend M2,
dans le but de discuter les méthodes de calibration des séismes historiques présentées au
chapitre 4. Considérant les accélérogrammes enregistrés pendant les séismes de Nahanni (site 03)
et du Saguenay (site 08) calibrés selon les trois méthodes SPTMC, SPTMA et APHA (séismes
faisant partie des ensembles n°1, 3 et 4), nous avons analysé le comportement du mur de refend
pour les mêmes conditions d’appuis que celles présentées à la section 5.1.

5.2.2.2 Résultats et discussion

Afin de d’évaluer l’impact des méthodes de calibration sur le comportement du mur, nous étudié
la variation des 3 paramètres de réponses suivants : le moment de renversement (Mf max) et le
cisaillement maximums (Vf max) à la base du mur et le déplacement maximum au sommet du mur
(δh max). L’évolution de ces paramètres en fonction de la méthode de calibration, pour chaque
condition d’appuis et pour chaque profil de sol, est illustrée par les figures 5.33 à 5.36. À noter
que les paramètres de réponse obtenus avec les méthodes SPTMA et APHA ont été normalisés
par ceux obtenus avec la méthode SPTMC. Les résultats obtenus de cette méthode ont été choisis
comme référence puisque les spectres de réponse générés par « spectral matching » sont très
proches du spectre cible donné par le CNBC 2005. Par conséquent, une valeur du paramètre de
réponse inférieure à 1,0 signifie que la méthode de calibration donne une réponse non
conservatrice puisqu’inférieure à celle exigée par le CNBC 2005.

D’une façon générale, nous remarquons que pour tous les cas étudiés, le moment maximum à la
base du mur est similaire, quelque soit la méthode de calibration. La différence la plus marquée
survient pour le profil de sol INF, lorsque les accélérogrammes sont calibrés selon la méthode
SPTMA et lorsque la fondation est dimensionnée pour Mn ou pour des efforts correspondant à
RdRo égal à 5,6 : dans ces deux cas de figures, le moment maximum est sous-estimé de près de
186

15% comparativement à celui obtenu lorsque les accélérogrammes sont calibrés selon la méthode
SPTMC. Dans tous les autres cas, la différence entre les moments obtenus est inférieure à 8%.
Malgré la différence importante d’énergie qui existe entre les spectres correspondant à un même
accélérogramme mais calibré selon des méthodes différentes, nous remarquons que le moment à
la base du mur est relativement constant. Cela s’explique par le fait que lorsque le mur est
encastré à sa base ou repose sur une fondation dimensionnée pour RdRo égal à 2,0, il est limité
par la résistance maximale de la section alors que lorsqu’il repose sur une fondation
dimensionnée pour RdRo égal à 5,6 ou pour Mn, il est limité par le moment qui correspond à
l’initiation du décollement de la fondation.

Les autres paramètres de réponse observés sont beaucoup plus « sensibles » à la méthode de
calibration et au séisme considéré. Dans ces conditions, analysons tout d’abord l’évolution de ces
grandeurs lorsque le mur est soumis au séisme de Nahanni. Pour ce qui est du cisaillement
maximum, nous remarquons que celui-ci est relativement constant quelque soit la méthode de
calibration, pour le profil de sol INF. Par contre, lorsque le sol se raidit (profil de sol SUP), le
cisaillement obtenu avec les accélérogrammes qui sont calibrés selon la méthode SPTMA est
surestimé de près de 48%. De plus, nous remarquons que les déplacements du mur sont nettement
inférieurs lorsque les accélérogrammes sont calibrés selon les méthodes SPTMA et APHA que
lorsqu’ils sont calibrés selon la méthode SPTMC (excepté lorsque le mur repose sur une
fondation dimensionnée pour des efforts correspondant à RdRo égal à 2,0). Les déplacements les
plus faibles surviennent lorsque les accélérogrammes sont calibrés avec la méthode SPTMA.
Pour le profil de sol INF, les déplacements du mur sont en moyenne sous-estimés de 68% pour la
méthode SPTMA alors que lorsqu’ils sont calibrés selon la méthode APHA, ils sont sous-estimés
d’environ 36%. Pour le profil de sol SUP, ils sont sous-estimés respectivement de 70% et de
23%. Toutes ces tendances sont en accord avec l’allure des spectres correspondant aux
accélérogrammes calibrés selon les différentes méthodes de calibration sur la plage de période
(2,0 s – 3,0 s) où se trouve la période fondamentale du mur : plus l’accélération spectrale est
importante, plus le mur est sollicité. Analysons maintenant la variation de ces grandeurs lorsque
le mur est soumis au séisme du Saguenay. Comme précédemment, le cisaillement maximum à la
base est relativement constant quelque soit la méthode de calibration, pour le profil de sol INF et
est surestimé de près de 34% lorsque le sol se raidit (profil SUP). Concernant les déplacements
du mur, nous remarquons également que, comme précédemment, ils sont inférieurs lorsque
187

l’accélérogramme est calibré selon les méthodes SPTMA et APHA que lorsqu’il est calibré selon
s
la méthode SPTMC. Ils sont sous
sous-estimés
estimés respectivement de près de 36% et 29%, quelque soit le
profil.

Nahanni - Site 03 - Profil de sol INF


Moment (kNm) Cisaillement (kN) δh
h (%Htot)
2.0

1.5
/ SPTMC

1.0

0.5

0.0
SPTMA APHA SPTMA APHA SPTMA APHA SPTMA APHA
Fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.33 : Comparaison entre les valeurs maximales caractéristiques du mur de refend M2
enregistrées pendant le séisme de Nahanni (site 03) calibré selon les différentes méthodes de
calibration – Profil de sol INF

Nahanni - Site 03 - Profil de sol SUP


Moment (kNm) Cisaillement (kN) δh
h (%Htot)
2.0

1.5
/ SPTMC

1.0

0.5

0.0
SPTMA APHA SPTMA APHA SPTMA APHA SPTMA APHA
Fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.34 : Comparaison entre les valeurs maximales caractéristiques du mur de refend M2
enregistrées pendant le séisme de Nahanni (site 03) calibré selon les différentes méthodes de
calibration – Profil de sol SUP
188

Saguenay
Saguenay- Site 08 - Profil de sol INF
Moment (kNm) Cisaillement (kN) δh
h (%Htot)
2.0
/ SPTMC

1.0

0.0
SPTMA APHA SPTMA APHA SPTMA APHA SPTMA APHA
Fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.35 : Comparaison entre les valeurs maximales caractéristi


caractéristiques
ques du mur de refend M2
enregistrées pendant le séisme de Saguenay (site 08) calibré selon les différentes méthodes de
calibration – Profil de sol INF

Saguenay
Saguenay- Site 08 - Profil de sol SUP
Moment (kNm) Cisaillement (kN) δh
h (%Htot)
2.0

1.5
/ SPTMC

1.0

0.5

0.0
SPTMA APHA SPTMA APHA SPTMA APHA SPTMA APHA
Fixe RdRo = 2,0 Mn RdRo = 5,6

Figure 5.36 : Comparaison entre les valeurs maximales caractéristiques du mur de refend M2
enregistrées pendant le séisme de Saguenay (site 08) calibré selon les différentes méthodes de
calibration – Profil de sol SUP

5.2.2.3 Conclusions

Ces analyses nous ont permis de tirer les conclusions suivantes concernant la méthode de
calibration des séismes historiques :

1) Laa réponse du mur de refend est sensible au choix de la méthode de calibration;


189

2) Le « spectral matching » demeure la méthode la plus directe et la plus recevable pour calibrer
un spectre sur un spectre cible et pour avoir un niveau de sollicitation en accord avec les
exigences du CNBC 2005;

3) Les autres méthodes de calibration demeurent acceptables mais nécessitent une expertise
particulière dans le domaine.

Ces conclusions plutôt générales mettent en évidence la nécessité de consacrer de futurs travaux
de recherche sur les méthodes de calibration des séismes historiques ayant frappé l’est du Canada
et d’étudier leur impact sur la réponse des structures.

5.3 Comportement du mur de refend M2 : analyses dynamiques 2D


VS analyses dynamiques 3D

5.3.1 Description des analyses

Des analyses dynamiques temporelles non-linéaires bidimensionnelles (2D) et tridimensionnelles


(3D) ont été menées dans le but de valider le recours à une modélisation 2D d’un mur de refend
faisant partie d’une structure 3D. Dans cette optique, nous avons comparé le comportement du
mur de refend M2 obtenu de quatre analyses différentes :

- Une analyse non-linéaire temporelle 2D;

- Une analyse non-linéaire temporelle 2D avec amplification des accélérogrammes afin de


tenir compte de la torsion du bâtiment ainsi que de la torsion accidentelle;

- Une analyse non-linéaire temporelle 3D en appliquant uniquement la composante


principale majeure des séismes dans la direction du mur M2;

- Une analyse non-linéaire temporelle 3D en appliquant les deux composantes des séismes
selon les deux directions principales du bâtiment.

Compte tenu des résultats de la section 5.2, nous avons fait cette comparaison uniquement pour
les conditions d’appuis suivantes : murs encastrés à leur base et murs reposant sur des fondations
dimensionnées pour la résistance nominale en flexion (Mn) des sections à leur base. Le cas où les
murs reposent sur des fondations dimensionnées pour des efforts correspondant à RdRo égal à 2,0
n’a pas été étudié puisque le comportement des murs est similaire à celui avec base fixe alors que
190

le cas où les murs reposent sur des fondations dimensionnées pour des efforts correspondant à
RdRo égal à 5,6 n’a pas été étudié puisque dans ce cas, l’intégrité du sol sous les fondations n’est
pas assurée. Concernant les profils de sol, seul le profil INF a été retenu pour les analyses avec
fondations dimensionnées pour Mn puisque c’est avec ce profil que le décollement des fondations
est le plus important. Finalement, nous avons seulement considéré les accélérogrammes
enregistrés pendant les séismes de Nahanni (site 03) et du Saguenay (site 08) et calibrés selon la
méthode SPTMC (séismes 01 et 02 du tableau 4.12).

Analyse 2D

L’analyse 2D (appelée « analyse 2D non amplifiée » par la suite) est identique à celles présentées
à la section 5.2 et a été menée sur le mur de refend M2.

Analyse 2D amplifiée

L’analyse 2D amplifiée est identique à l’analyse 2D non amplifiée, mis à part le fait que les
accélérogrammes sont augmentés d’un facteur αT. Ce facteur d’amplification a été déterminé en
faisant deux analyses modales du bâtiment à l’aide du logiciel ETABS : une où la torsion du
système est bloquée et une autre où elle est permise. Nous avons ensuite comparé les efforts dans
le mur M2 provenant des deux analyses afin de voir quelle est l’amplification due à la torsion
(αT). Le tableau 5.4 donne, pour chaque étage du mur M2, la valeur de αT pour le cisaillement
ainsi que pour le moment. Considérant l’amplification du moment à la base du mur due à la
torsion, nous avons appliqué aux séismes 01 et 02 un facteur égal à 1,9.
191

Tableau 5.4 : Facteur d’amplification (αT) des efforts dans le mur M2, dû à la torsion du système

Cisaillement Cisaillement Moment Moment


sans torsion avec torsion αT sans torsion avec torsion αT
(kN) (kN) (kNm) (kNm)
Étage 10 576 665 116% 1 698 1 962 116%
Étage 9 699 891 128% 3 722 4 575 123%
Étage 8 608 853 140% 5 227 6 949 133%
Étage 7 594 843 142% 6 067 8 743 144%
Étage 6 643 996 155% 6 406 10 134 158%
Étage 5 719 1 120 156% 6 417 11 399 178%
Étage 4 836 1 234 147% 6 363 12 668 199%
Étage 3 1 028 1 487 145% 6 738 14 394 214%
Étage 2 1 313 1 792 136% 8 343 17 479 209%
Étage 1 1 525 1 972 129% 12 023 22 841 190%

Analyse 3D unidirectionnelle

L’analyse dynamique 3D unidirectionnelle a été menée sur le bâtiment au complet. La torsion


accidentelle dans le système a été prise en compte en décalant le centre de masse (CM) de +/- 5%
de DnX (figure 5.37), comme cela est permis par la clause 4.1.8.12 du CNBC 2005, dans le cas où
le bâtiment n’est pas sensible à la torsion. Pour chaque configuration du CM, seule la composante
principale majeure du séisme a été appliquée dans la direction du mur M2 (direction Y).
Finalement, seule la configuration du CM la plus critique pour M2 a été considérée. Dans le cas
présent, cette configuration est celle où le CM est décalé vers l’ouest du bâtiment.
192

Séisme

M6 M1
NORD

CM
X
0,05DnX
M3

M5 M4 M2

DnX
Figure 5.37 : Analyse 3D unidirectionnelle : configurations du CM étudiées

Analyse 3D bidirectionnelle

L’analyse dynamique 3D bidirectionnelle a également été menée sur le bâtiment au complet. La


torsion accidentelle dans le système a été prise en compte en décalant CM de +/- 5% de DnX, puis
de +/- 5% de DnY (figure 5.38). Pour chaque configuration du CM, deux analyses ont été
menées afin de trouver la position du CM la plus critique pour M2 : une première en appliquant
la composante principale majeure du séisme dans une des directions principales du bâtiment (X
ou Y) et la composante principale mineure dans l’autre direction (Y ou X) et une deuxième en
permutant les composantes. Dans le cas présent, la configuration la plus critique pour M2 est
celle où le CM est décalé vers le nord du bâtiment et la composante principale majeure appliquée
selon la direction du mur M2 (direction Y).

À noter que pour les analyses temporelles 3D, la torsion accidentelle dans le bâtiment a été prise
en compte en décalant le centre de masse de +/- 5% de DnX alors qu’elle a été prise en compte en
appliquant un couple de torsion égal à +/- 10% de FMFSE autour du CR lors de l’analyse
dynamique modale du bâtiment. Ces deux méthodes sont suggérées par la clause 4.1.8.12 du
CNBC 2005.
193

Séisme
Composante 2

M6 M1
NORD
Y

Séisme CM 0,05DnY D nY
Composante 1 X
0,05DnX
M3

M5 M4 M2

DnX
Figure 5.38 : Analyse 3D bidirectionnelle : configurations du CM étudiées

5.3.2 Résultats et discussions

5.3.2.1 Analyse modale

Les périodes de vibration des trois premiers modes de vibration du mur de refend M2 et du
bâtiment, pour chaque condition d’appuis, sont résumées dans le tableau 5.5.

Validons tout d’abord les périodes de vibration du modèle OpenSees 3D du bâtiment. En


comparant les périodes des deux premiers modes de vibration du modèle OpenSees à celles du
modèle ETABS utilisé pour le dimensionnement, il apparait que le modèle 3D OpenSees est plus
rigide que le modèle 3D ETABS. La différence entre les périodes de vibration est cependant
inférieure à 5%. Nous pouvons donc affirmer que le modèle 3D OpenSees est en adéquation avec
le modèle 3D ETABS.

Vérifions ensuite la concordance entre le modèle OpenSees 3D du bâtiment et le modèle


OpenSees 2D du mur M2. En comparant la période de vibration du mode fondamental du mur
M2 à celle du deuxième mode de vibration du bâtiment, qui correspond à un mode de translation
selon Y, nous nous rendons compte qu’elles sont similaires. La différence entre les deux périodes
est inférieure à 2%. Ayant fait l’hypothèse que le poids sismique est uniformément réparti entre
les murs de refend du bâtiment, les caractéristiques modales de la structure sont gouvernées par
194

les rigidités des murs. Étant donné que le mur M3, qui participe à la rigidité du bâtiment selon Y
avec les murs M2 et M5, a moins d’armature que les deux autres murs, il est normal que la
période de vibration du deuxième mode de vibration du bâtiment soit légèrement supérieure à
celle du mode fondamental du mur M2.

Analysons finalement l’effet du basculement des fondations sur les périodes du bâtiment. Nous
remarquons que l’effet est le même que celui observé sur les périodes de vibration du mur de
refend M2. Le basculement des fondations entraine une augmentation des périodes de vibration
d’environ 10% par rapport à celles avec base fixe.

Tableau 5.5 : Périodes de vibration des trois premiers modes de vibration du mur M2 et du
bâtiment pour les différentes conditions d’appuis

OpenSees ETABS
Base fixe Mn Base fixe
Analyses 2D T1 2,54 s 2,80 s
T2 0,46 s 0,49 s
T3 0,19 s 0,20 s
T1 (torsion) 2,78 s 3,09 s 3,19 s
Analyses 3D T2 (translation) 2,56 s 2,86 s 2,99 s
T3 (torsion) 2,45 s 2,78 s 2,91 s

5.3.2.2 Description du comportement du mur M2 et du bâtiment

Tous les historiques des résultats présentés dans cette section ont une durée de 29 secondes.
Cette durée correspond aux 19 secondes du séisme 01, auxquelles ont été ajoutées 10 secondes
de vibrations libres.

Avant de présenter la comparaison entre les comportements du mur de refend M2 obtenus des
quatre analyses présentées au début de la section 5.3, nous décrivons en détail dans cette section
le comportement du mur M2 pour les analyses 2D et de tous les murs pour les analyses 3D. Cette
description est faite pour chacune des quatre analyses, pour les deux conditions d’appuis et pour
le séisme 01.

Le comportement des systèmes mur – fondation a été étudié en regardant l’historique des valeurs
suivantes : le cisaillement (Vf) et le moment (Mf) à la base des murs, le déplacement au sommet
des murs (δh), le déplacement des extrémités des fondations (δvg et δvd) ainsi que de leur centre
195

(δvc). En plus des historiques de ces grandeurs, nous avons regardé les rapports Q/Qult maximums
aux extrémités et au centre des fondations.

5.3.2.2.1 Base fixe

Les historiques de δh, Vf et Mf servant à caractériser le comportement du mur M2, pour les quatre
analyses, sont donnés aux figures 5.39 à 5.41. Les tableaux 5.6 et 5.7 récapitulent, respectivement
pour les analyses 2D et 2D amplifiée, le déplacement maximum (δh max) ainsi que le déplacement
résiduel (δh résiduel) au sommet du mur M2, le cisaillement maximum (Vf max) et le moment
maximum (Mf max) à la base du mur M2. Pour les analyses 3D, les historiques de δh, Vf et Mf pour
tous les murs de refend sont donnés aux figures 5.42 à 5.44 pour l’analyse 3D unidirectionnelle et
aux figures 5.45 à 5.47 pour l’analyse 3D bidirectionnelle. Les valeurs de δh max, δh résiduel, Vf max et
Mf max sont données aux tableaux 5.8 et 5.9, respectivement pour l’analyse 3D unidirectionnelle et
l’analyse 3D bidirectionnelle.

Analyse 2D

Analysons le comportement du mur M2 obtenu de l’analyse dynamique temporelle non-linéaire


2D.

Regardons tout d’abord l’allure des historiques de δh, Vf et Mf. En observant la courbe en trait
plein rouge de la figure 5.39 qui représente l’historique de δh au sommet du mur, nous
remarquons qu’au début du séisme, le mur oscille autour de sa position d’équilibre et que la
période des premiers cycles de l’historique (avant que le mur ne plastifie) est légèrement
supérieure à la période fondamentale du mur. À partir du moment où la plastification de la
section à la base du mur survient, les déformations permanentes qui s’y sont développées font
que le mur n’oscille plus autour de sa position d’équilibre initiale ; il est incliné et oscille autour
d’une nouvelle position d’équilibre. En examinant les courbes en trait plein rouge des figures
5.40 et 5.41 qui représentent respectivement l’historique de Vf et celui de Mf à la base du mur,
nous remarquons que la période de leurs cycles est similaire à celle des premiers cycles de
l’historique de δh. Nous remarquons également que pendant chacun de ces cycles, d’autres cycles
ayant des périodes de vibration beaucoup plus faibles sont présents, dus aux modes supérieurs du
mur. Ces cycles oscillent autour des cycles ayant une période proche de la période fondamentale
196

du mur. Cependant, à mesure que la section à la base du mur se dégrade, ils s’atténuent pour
finalement « disparaitre », signe qu’à la fin du séisme, le comportement du mur est gouverné
principalement par son mode fondamental.

Regardons ensuite en détail les historiques de δh, Vf et Mf. Le cisaillement Vf est très intense au
début du séisme. Il est maximal à t = 3,1 s et atteint 5 300 kN (tableau 5.6). Comme nous l’avons
déjà souligné à la section 5.2.1, le cisaillement qui se développe à la base du mur est nettement
supérieur à sa résistance, qui est de l’ordre de 2 700 kN (chapitre 2). Si le modèle MR avait pris
en compte le comportement plastique du mur pour le cisaillement, nous aurions donc observé très
tôt dans le séisme une dégradation importante de la résistance du mur. Or, comme nous l’avons
spécifié au chapitre 2, il faut absolument éviter toute rupture en cisaillement lorsque les murs sont
conçus selon une approche de conception par capacité. Ces observations nous conduisent à nous
poser la question suivante : est-ce que les méthodes d’analyse des structures suggérées par le
CNBC 2005 permettent d’évaluer adéquatement la demande en cisaillement ? L’observation de
l’historique de Mf nous permet de voir que le moment à la base du mur atteint à plusieurs reprises
des valeurs proches de Mn pendant les cinq premières secondes de l’accélérogramme avant qu’il
atteigne une valeur maximale égale à 29 000 kNm à t = 6,3 s (tableau 5.6). Cela a pour effet de
faire plastifier de façon significative la section à la base du mur. À partir de cet instant, les
déformations permanentes qui se sont développées dans la section font que le mur n’oscille plus
autour de sa position d’équilibre initiale ; le mur est maintenant incliné et oscille autour d’une
nouvelle position d’équilibre. Le mur est maintenant fortement endommagé et le moment à la
base du mur ne dépasse plus 20 000 kNm jusqu’à la fin du séisme. À t = 10,1 s, la plastification
progresse encore dans la section. Le mur se retrouve alors encore plus incliné. La dégradation de
la résistance du mur fait que le déplacement au toit augmente de façon significative jusqu’à
atteindre une valeur maximale égale à 1,18% de Htot. À la fin du séisme (t = 19,0 s), le mur se
redresse légèrement et finit par osciller librement autour d’une position qui est moins inclinée que
celle atteinte après 10 secondes de séisme mais qui ne correspond pas à la position d’équilibre
initiale. Le déplacement résiduel au sommet du mur à la fin du séisme est de l’ordre de 0,3% de
Htot.
197

Analyse 2D amplifiée

Analysons le comportement du mur M2 obtenu de l’analyse dynamique temporelle non-linéaire


2D amplifiée.

Regardons tout d’abord l’allure des historiques de δh, Vf et Mf. L’allure de l’historique de δh
(figure 5.39 – trait pointillé rouge) est similaire à celle de l’historique obtenu lors l’analyse 2D
non amplifiée. Tant que le mur ne plastifie pas, l’amplitude de δh est également similaire même si
elle est légèrement supérieure. Cependant, dès que de la résistance du mur se dégrade, le fait que
l’amplitude du séisme soit nettement supérieure à celle du séisme non-amplifié cause des
déplacements au sommet nettement plus importants. L’allure des historiques de Vf et de Mf
(figures 5.40 et 5.41 – trait pointillé rouge) est également similaire à celle des historiques obtenus
lors l’analyse 2D non amplifiée mais cette fois, leur amplitude est nettement supérieure. La
valeur de Mf max reste toutefois semblable à celle atteinte pendant le séisme non amplifié
puisqu’elle correspond à la résistance maximale de la section à la base du mur pour le moment de
renversement.

Regardons ensuite en détail les historiques de δh, Vf et Mf. Le cisaillement maximum à la base du
mur survient plus rapidement que lors de l’analyse 2D non amplifiée (t = 2,4 s) et atteint
7 446 kN (tableau 5.7). Le cisaillement qui se développe à la base du mur est encore nettement
supérieur à sa résistance. Nous notons que malgré le fait que le séisme ait été amplifié d’un
facteur égal à 1,9 et que le comportement de la section à la base du mur soit élastique en
cisaillement, Vf max est « seulement » augmenté de 40%. Nous remarquons que Mf max est atteint
au même moment et que la plastification de la section survient, comme pendant le séisme non
amplifié, à t = 6,3 s. À t = 10,1 s, la plastification progresse, comme précédemment, dans la
section. La dégradation de la résistance du mur, associée à une amplitude du séisme nettement
supérieure à celle du séisme non amplifié, fait que le δh max est cette fois-ci égal à 2,6% de Htot. À
la fin du séisme (t = 19,0 s), et ce malgré des déformations permanentes importantes dans la
section, le mur oscille autour d’une position proche de sa position d’équilibre initiale (δh résiduel est
de l’ordre de 0,09% de Htot). Cela peut être dû au fait que le séisme ait plus d’énergie que
précédemment : les accélérations importantes qui demeurent à la fin du séisme ont pu causer un
« redressement » partiel du mur.
198

En comparant les valeurs de Vf max et de Mf max à la base du mur M2 obtenues dans le cas présent
à celles obtenues de l’analyse 2D non amplifiée, nous remarquons tout d’abord que Vf max est
augmenté de 40% mais que Mf max est relativement constant. Vf max survient plus rapidement que
lors de l’analyse 2D non amplifiée mais Mf max survient au même instant. Concernant la valeur de
δh max, nous notons qu’elle est 116% plus élevée dans le cas présent que lors de l’analyse 2D non
amplifiée. δh max survient au même instant que lors de l’analyse 2D non amplifiée. Finalement, le
déplacement résiduel au sommet du mur est 30% plus important dans le cas présent que lors de
l’analyse 2D non amplifiée.

Analyse 3D unidirectionnelle

Analysons le comportement du mur M2 et des autres murs de refend obtenus de l’analyse


dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle.

Regardons tout d’abord l’allure des historiques de δh, Vf et Mf des murs se trouvant dans la
direction d’application de l’accélérogramme. D’après la figure 5.42, nous remarquons que les
historiques de δh des trois murs M2, M3 et M5 sont similaires. Ils sont cependant légèrement
déphasés : le mouvement dans une ou l’autre des directions du bâtiment est toujours initié par le
mur M2, suivi du mur M3 et enfin du mur M5. Ce déphasage est dû à la torsion dans le système.
Suivant la direction dans laquelle les murs se déplacent, l’amplitude des déplacements est plus
importante pour le mur M2 ou le mur M5. Comme pour les analyses 2D, nous observons qu’au
début du séisme, les murs oscillent autour de leur position d’équilibre et la période des premiers
cycles des historiques est légèrement supérieure à la période fondamentale du bâtiment.
Cependant, à partir du moment où la plastification des sections à la base des murs est initiée, ils
n’oscillent plus autour de leur position d’équilibre initiale. Les historiques des efforts à la base
(figures 5.43 et 5.44) de ces trois murs sont également similaires (surtout ceux de M2 et M5). La
différence principale entre les historiques est leur amplitude. Comme pour les analyses 2D, nous
remarquons que la période de leurs cycles est similaire à celle des premiers cycles de l’historique
de δh. Les cycles dus aux modes supérieurs sont également présents. Comme précédemment, ils
s’atténuent pour finalement « disparaitre » à mesure que les sections à la base des murs se
dégradent. Concernant les historiques de Mf, il faut cependant noter qu’à partir de l’instant où les
sections à la base des murs plastifient, les similitudes deviennent moins évidentes.
199

Regardons ensuite l’allure des historiques de δh, Vf et Mf des murs perpendiculaires à la direction
d’application de l’accélérogramme. Les murs M1, M4 et M6 participent également à la reprise
des efforts sismiques en raison de la torsion qui existe dans le système. Le déphasage total entre
les historiques des murs M1 et M6 et ceux des murs M4 confirme que la sollicitation est due au
mode de torsion du bâtiment. Quand le mur M4 se déplace vers l’est du bâtiment, les murs M1 et
M6 vont vers l’ouest et inversement. Même si les murs M1 et M6 participent à la reprise des
efforts sismiques, nous remarquons, en analysant les historiques de ces murs, que leur amplitude
est faible. Cela est due à une caractéristique géométrique des murs M1 et M6 : étant situés sur un
même axe perpendiculaire à la direction du séisme, la sollicitation se répartit entre les deux murs.
Nous pouvons même dire qu’elle se répartit également entre les deux murs puisque les
historiques de δh, Vf et Mf de ces deux murs sont confondus (figures 5.42, 5.43 et 5.44
respectivement). Contrairement à M1 et M6, le mur M4 est fortement sollicité pendant le séisme.
À partir du moment où le déplacement du mur M4 est initié, les efforts Vf et Mf à la base
deviennent importants (figures 5.43 et 5.44). Nous remarquons que plus le séisme progresse, plus
l’amplitude des efforts à la base du mur M4 est importante, signe que le mode de torsion
gouverne le comportement du bâtiment.

Regardons ensuite en détail les historiques de δh, Vf et Mf de tous les murs. La résistance
nominale en flexion (Mn) de la section à la base du mur M5 est atteinte très tôt dans le séisme
(t = 2,7 s) (tableau 5.8). Cela n’a cependant pas d’impact sur le déplacement au sommet du mur :
δh oscille toujours autour de sa position d’équilibre (figure 5.42). À t = 3,1 s, Vf est maximum à la
base de M5 et vaut 4 960 kN. Le cisaillement qui se développe à la base du mur est encore
nettement supérieur à sa résistance. Le mur M5 est donc sollicité très tôt pendant le séisme. À
t = 6,0 s, la résistance nominale en flexion (Mn) des sections à la base des murs M2 et M3 est
atteinte pour la première fois. À t = 6,8 s, Mf est maximum à la base des murs M3 et M5 et vaut
respectivement 29 500 kNm et 39 900 kNm (tableau 5.8). Il est important de noter que la valeur
de Mf max est 30% supérieure à Mn à la base du mur M3 et 40% supérieure à Mn à la base du mur
M5. À partir de cet instant, les murs sont fortement endommagés et oscillent autour d’une
nouvelle position d’équilibre (figure 5.42). Le déplacement du mur M4 est initié à t = 4,5 s quand
le mur M5 se déplace rapidement alors que les murs M2 et M3 se déplacent peu. Les efforts Vf et
Mf à la base du mur M4 deviennent importants (figures 5.43 et 5.44). À t = 7,6 s, Vf et Mf sont
maximums à la base des murs M1 et M6 : respectivement 2 000 kN et 10 400 kNm pour M1 et
200

1 860 kN et 9 640 kNm pour M6. Les efforts maximums qui sollicitent ces deux murs sont donc
inférieurs à la résistance de ces murs qui vaut 2 550 kN en cisaillement et 23 000 kNm en flexion.
À t = 7,7 s, le cisaillement est maximum à la base du mur M3 et vaut 4 710 kN. Cette valeur est
nettement supérieure à la résistance de la section à la base de M3 qui vaut en théorie 3 000 kN. À
cet instant, le moment est également maximum à la base du mur M4 : il vaut 26 000 kNm, ce qui
est inférieur à la résistance nominale en flexion de la section à sa base. Il est intéressant de noter
que Mf max survient lorsque le déplacement au sommet des murs M2, M3 et M5 est maximum.
Les efforts maximums à la base du mur M2 surviennent à t = 9,4 s : Vf max est égal à 4 250 kN
alors que Mf max est égal à 34 000 kNm. Le mur M2 est capable de reprendre un moment de
renversement plus de 20% supérieur à Mn à sa base. À partir de cet instant, la plastification a
encore progressé dans les murs M2, M3 et M5 : ils oscillent autour de positions encore plus
inclinées que précédemment. Entre t = 11,1 s et t = 11,5 s, le déplacement aux sommets des murs
M2, M3 et M5 est maximum : il vaut respectivement 0,97, 1,18 et 1,40% de Htot. Après cet
instant, les murs n’ont plus suffisamment de résistance pour développer des moments de
renversement importants. À t = 11,5 s, δh est également maximum au sommet de M4 et vaut
0,19% de Htot. Peu avant la fin du séisme, Vf est maximum à la base du mur M4. À la fin du
séisme (t = 19,0 s), les murs M2, M3 et M5 se redressent légèrement et finissent par osciller
librement autour d’une position qui est moins inclinée que celle atteinte après 10 secondes de
séisme, mais qui ne correspond pas à la position d’équilibre initiale (δh résiduel est légèrement
inférieur à 0,4% de Htot suivant le mur de refend). Il faut également relever que δh au sommet des
murs M1 et M6 est maximum après la fin du séisme, signe que la torsion dans le système est
omniprésente à la fin du séisme. Étant donné qu’aucun des trois murs M1, M4 et M6 n’a plastifié,
il n’est pas surprenant de voir que δh résiduel au sommet de ces murs est nul à la fin du séisme.

En comparant les valeurs de Vf max et de Mf max à la base du mur M2 obtenues dans le cas présent
à celles obtenues de l’analyse 2D non amplifiée, nous remarquons tout d’abord que Vf max est
réduit de 20% mais que Mf max est augmenté de 17%. Nous remarquons ensuite que ces efforts
maximums surviennent plus tard que lors de l’analyse 2D non amplifiée. Concernant la valeur de
δh max, nous notons qu’elle est 20% plus faible dans le cas présent que lors de l’analyse 2D non
amplifiée. Contrairement aux efforts maximums, δh max survient au même instant que lors de
l’analyse 2D non amplifiée. Finalement, le déplacement résiduel au sommet du mur est 30% plus
important dans le cas présent que lors de l’analyse 2D non amplifiée.
201

Analyse 3D bidirectionnelle

Analysons le comportement du mur M2 et des autres murs de refend obtenus de l’analyse


dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle.

Regardons tout d’abord l’allure des historiques de δh, Vf et Mf de tous les murs (figures 5.45, 5.46
et 5.47 respectivement). La principale différence avec l’analyse 3D unidirectionnelle est la
participation importante des murs de refend M1 et M6 à la reprise des efforts sismiques. Cela a
pour effet de modifier significativement les historiques des déplacements et des efforts à la base
du mur M4. Pendant les analyses 3D bidirectionnelles, les historiques des déplacements ainsi que
ceux des efforts de ces trois murs sont similaires. Ils sont même semblables tant que les murs ne
plastifient pas. L’allure des historiques des déplacements et des efforts des murs M2, M3, et M5
est par contre proche de celle des historiques obtenus pendant les analyses 3D unidirectionnelles ;
la participation des murs M1 et M6 ainsi que l’application de la composant principale mineure du
séisme entraine cependant des modifications des valeurs maximales.

Regardons ensuite en détail les historiques de δh, Vf et Mf de tous les murs. Le cisaillement
maximum survient très tôt pendant le séisme pour les murs M2 et M3. Il atteint 3 800 kN
(t = 3,1 s) pour M3 et 4 300 kN (t = 4,3 s) pour M2 (tableau 5.9). Comme lors des analyses
précédentes, le cisaillement qui se développe à la base des murs est nettement supérieur à leur
résistance, mais il semble toutefois mieux se répartir entre les murs. À t = 5,2 s, la résistance
nominale en flexion (Mn) des sections à la base des murs M4 et M6 est atteinte. Même si une
plastification importante s’est développée à la base de ces murs, l’intégrité des autres murs font
que M4 et M6 continuent à osciller autour de leur position d’équilibre initial (figure 5.45). À
t = 6,0 s, un mouvement important des murs M2, M3 et M5 s’accompagnent de moments à la
base supérieurs aux résistances nominales en flexion des sections. Au même moment, Vf est
maximum à la base des murs M1, M4 et M6 et vaut respectivement 3 951 kN, 5 124 kN et
5 060 kN (tableau 5.9), valeurs nettement supérieures à leur résistance respective. À t = 6,8 s, le
moment est maximum à la base des murs M2, M3 et M5 : il atteint respectivement 33 260 kNm,
29 700 kNm et 39 400 kNm (tableau 5.9). À cet instant, le cisaillement est également maximum à
la base de M5 (4 000 kN). Les sections à la base de tous les murs, excepté M1, ont subi des
déformations permanentes importantes et pourtant les murs continuent à osciller autour de leur
202

position d’équilibre initial (figure 5.45). À t = 8,4 s, le moment à la base de chacun des murs est
supérieur à leur résistance nominale en flexion et des déformations permanentes continuent de s’y
développer, entrainant les murs à osciller cette fois-ci autour de nouvelles positions d’équilibre. À
partir de cet instant, les historiques du moment à la base de chacun des murs ont une allure assez
particulière du fait de leur forte dégradation. À t = 9,9 s, le déplacement au sommet du mur M4
est maximum et est égal à 0,86% de Htot. Entre t = 11,5 s et t = 11,7 s, c’est au tour des murs M2,
M3 et M5 d’atteindre δh max : 1,30% de Htot pour M2, 1,28% de Htot pour M3 et 1,26% de Htot
pour M5. À t = 12,6 s, le déplacement au sommet des murs M1 et M6 est maximum et vaut
0,85% de Htot. Nous remarquons que le déplacement maximum au sommet de tous les murs
survient à peu près en même temps, lorsque les murs sont fortement dégradés et ne sont plus
assez résistants. Après cet instant, le moment à la base de tous les murs est relativement faible
(comparativement à Mn). À la fin du séisme (t = 19,0 s), les murs se redressent légèrement et
finissent par osciller librement autour d’une position qui est moins inclinée que celle atteinte
pendant le séisme, mais qui ne correspond pas à la position d’équilibre initiale. Le déplacement
résiduel est très similaire quelque soit le mur de refend et proche de 0,4% de Htot.

En comparant les valeurs de Vf max et de Mf max à la base du mur M2 obtenues dans le cas présent
à celles obtenues de l’analyse 2D non amplifiée, nous remarquons tout d’abord que Vf max est
réduit de 20% mais que Mf max est augmenté de 14%. Nous remarquons ensuite que ces efforts
maximums surviennent à peu près aux mêmes instants que lors de l’analyse 2D non amplifiée.
Concernant la valeur de δh max, nous notons qu’elle est 10% plus faible dans le cas présent que
lors de l’analyse 2D non amplifiée. Comme pour les efforts maximums, δh max survient au même
instant que lors de l’analyse 2D non amplifiée. Finalement, le déplacement résiduel au sommet
du mur est 30% plus important dans le cas présent que lors de l’analyse 2D non amplifiée.

La même analyse du comportement du mur M2 encastré à sa base a été faite pour le séisme 02.
Les graphiques présentant les historiques des grandeurs étudiées dans cette section ainsi que les
tableaux donnant les valeurs maximales de ces grandeurs sont donnés en annexe V.
203

Tableau 5.6 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de refend M2
encastré à sa base, pour l’analyse 2D

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M2 1,18 11,45 0,30 5 300 3,10 28 220 6,26 28 973 6,28

Tableau 5.7 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de refend M2
encastré à sa base, pour l’analyse 2D amplifiée

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M2 2,56 11,49 0,09 7 446 2,42 28 220 6,20 28 963 6,22

Tableau 5.8 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs de refend
du bâtiment, supposés encastrés à leur base, pour l’analyse 3D unidirectionnelle

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M1 0,05 22,49 0,00 2 000 7,64 23 000 10 400 7,64
M2 0,97 11,05 0,39 4 250 9,40 28 220 6,04 34 000 9,40
M3 1,18 11,44 0,38 4 710 7,69 23 000 6,00 29 500 6,82
M4 0,19 11,49 0,00 3 850 18,58 26 500 26 000 7,72
M5 1,40 11,46 0,36 4 960 3,10 28 220 2,70 39 900 6,79
M6 0,05 22,49 0,00 1 860 7,64 23 000 9 640 7,64

Tableau 5.9 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs de refend
du bâtiment, supposés encastrés à leur base, pour l’analyse 3D bidirectionnelle

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M1 0,85 12,62 0,37 3 951 5,99 23 000 8,44 24 623 8,46
M2 1,30 11,64 0,38 4 309 4,33 28 220 6,02 33 261 6,81
M3 1,28 11,52 0,38 3 800 3,10 23 000 5,99 29 700 6,81
M4 0,86 9,90 0,37 5 124 5,99 26 500 5,24 34 946 8,47
M5 1,26 11,48 0,39 3 968 6,81 28 220 5,98 39 372 6,81
M6 0,85 12,62 0,37 5 060 5,99 23 000 5,19 35 243 8,47
204

Déplacement horizontal au sommet du mur de refend M2 - Séisme 01 - Base fixe


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Modèle 2D

δh (%Htot )
Figure 5.39 : Déplacement au sommet du mur de refend M2 Modèle 2D - torsion
2,50
1,25
0
-1,25
-2,50
Modèle 3D - uni
avec base fixe pour toutes les analyses – Séisme 01 Temps (s) 3D - bi
Modèle

Cisaillement à la base du mur de refend M2 - Séisme 01 - Base fixe


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.40 : Cisaillement à la base du mur de refend M2 avec base fixe pour toutes les analyses
– Séisme 01

Moment à la base du mur de refend M2 - Séisme 01 - Base fixe


40 000
Mn
Moment (kNm)

20 000

-20 000
Mn
-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.41 : Moment à la base du mur de refend M2 avec base fixe pour toutes les analyses –
Séisme 01
205

Déplacement horizontal au sommet des murs de refend - Séisme 01 - Base fixe


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
M1 / M6

δh (%Htot )
Figure 5.42 : Déplacement au sommet des murs de refend avec base 2,50M2
1,25
0M3
fixe – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D -1,25
-2,50M4
Temps
M5(s)
unidirectionnelle

Cisaillement à la base des murs de refend - Séisme 01 - Base fixe


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.43 : Cisaillement à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 – Analyse
dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle

Moment à la base des murs de refend - Séisme 01 - Base fixe


40 000
Moment (kNm)

20 000

-20 000

-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.44 : Moment à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 – Analyse
dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle
206

Déplacement horizontal au sommet des murs de refend - Séisme 01 - Base fixe


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
M1
Temps (s) M2

δh (%Htot )
2,50 M3
Figure 5.45 : Déplacement au sommet des murs de refend avec base 1,25
0
-1,25 M4
fixe – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D -2,50 M5
M6
bidirectionnelle

Cisaillement à la base des murs de refend - Séisme 01 - Base fixe


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.46 : Cisaillement à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 – Analyse
dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle

Moment à la base des murs de refend - Séisme 01 - Base fixe


40 000
Moment (kNm)

20 000

-20 000

-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.47 : Moment à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 01 – Analyse
dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle
207

5.3.2.2.2 Mn

Les historiques de δh, Vf et Mf servant à caractériser le comportement du mur M2, pour les quatre
analyses, sont donnés aux figures 5.48 à 5.50 alors que ceux de δvg, δvc et δvd servant à
caractériser le comportement de la fondation sur laquelle repose le mur M2 sont données aux
figures 5.51 à 5.53. Le tableau 5.10 donne, pour l’analyse 2D, le déplacement maximum (δh max)
ainsi que le déplacement résiduel (δh résiduel) au sommet du mur M2, le cisaillement maximum
(Vf max) et le moment maximum (Mf max) à la base du mur M2 alors que le tableau 5.11 donne,
toujours pour l’analyse 2D, les déplacements maximums aux extrémités (δvg et δvd) et au centre
(δvc) de la fondation du mur M2 ainsi que les valeurs maximales des rapports entre la force
maximale se développant dans les deux ressorts sur la capacité ultime de ces ressorts aux
extrémités (Q/Qult g et Q/Qult d) et au centre (Q/Qult c) de la fondation. Pour l’analyse 2D amplifiée,
ces valeurs sont données respectivement aux tableaux 5.12 et 5.13. Pour l’analyse 3D
unidirectionnelle, les historiques de δh, Vf et Mf pour tous les murs de refend sont donnés aux
figures 5.54 à 5.56 alors que ceux de δvg, δvc et δvd de toutes les fondations sont données aux
figures 5.57 à 5.59. Le tableau 5.14 donne les valeurs de δh max, δh résiduel, Vf max et Mf max pour tous
les murs alors que le tableau 5.15 donne les valeurs de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d de
toutes les fondations. Pour l’analyse 3D bidirectionnelle, les historiques de δh, Vf, Mf, δvg, δvc et
δvd sont donnés respectivement aux figures 5.60 à 5.65. Le tableau 5.16 donne les valeurs de δh
max, δh résiduel, Vf max et Mf max pour tous les murs alors que le tableau 5.17 donne les valeurs de δvg,
δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d pour toutes les fondations.

Analyse 2D

Analysons le comportement du mur M2 obtenu de l’analyse dynamique temporelle non-linéaire


2D.

Regardons tout d’abord l’allure des historiques de δh, Vf et Mf caractérisant le comportement du


mur ainsi que celle des historiques de δvg, δvc et δvd caractérisant le comportement de la fondation
sur laquelle repose le mur. En observant la courbe en trait plein rouge de la figure 5.48 qui
représente l’historique de δh au sommet du mur, nous remarquons que son allure est différente de
celle observée lorsque le mur est encastré à sa base. Dans le cas présent, l’oscillation du mur est
régulière malgré le fait qu’une plastification soit survenue dans le système puisque nous
208

observons que pendant le séisme, le mur n’oscille pas exactement autour de sa position
d’équilibre initiale. Nous notons également que la période des cycles de l’historique ainsi que
leur amplitude augmente à mesure que se propage le séisme. Après la fin du séisme, l’amplitude
de δh est encore importante, signe que la période de vibrations libres du mur va se prolonger
longtemps. En examinant la courbe en trait plein rouge de la figure 5.49 qui représente
l’historique de Vf à la base du mur, nous remarquons que son allure est similaire à l’allure de
celui observé lorsque le mur est encastré à sa base. La différence majeure entre les deux
historiques vient de l’amplitude de Vf : dans le cas présent, le cisaillement à la base du mur est
nettement moins important que précédemment pendant le séisme mais demeure toutefois élevé
après la fin du séisme. La phase de vibrations libres du mur s’accompagne d’un cisaillement non
négligeable. En étudiant la courbe en trait plein rouge de la figure 5.50 qui représente l’historique
de Mf à la base du mur, nous remarquons que son allure est différente de l’allure de celui observé
lorsque le mur est encastré à sa base. Dans le cas présent, la période des cycles de l’historique
ainsi que son amplitude augmentent à mesure que se propage le séisme, pour tendre vers une
valeur maximale proche de la résistance nominale en flexion (Mn) de la section à la base du mur.
Nous remarquons également que les modes supérieurs ont un impact sur le comportement en
flexion du mur uniquement dans les premières secondes du séisme. Après cela, le comportement
du mur est principalement gouverné par son mode fondamental (les cycles de faible période de
vibration évoqués à la section 5.3.2.2.1 s’atténuent rapidement). Après la fin du séisme, le
moment à la base du mur commence à diminuer mais comme nous l’avons remarqué pour Vf, il
est encore important après 10 secondes de vibrations libres. En observant les courbes en trait
plein rouge des figures 5.51, 5.52 et 5.53 qui représentent respectivement l’historique de δvg,
celui de δvc et celui δvd, nous remarquons que le phénomène de basculement est de plus en plus
important à mesure que se propage le séisme. Cette augmentation de l’amplitude du phénomène
s’accompagne d’une augmentation de la période des cycles des historiques avec le temps. En
comparant les historiques de δvg, δvc et δvd, nous remarquons que le décollement est toujours
initié par un des bords de la fondation. Une fois que le décollement de cette extrémité est
suffisamment important, le centre de la fondation décolle. Ce décollement d’une partie de la
fondation s’accompagne de tassement de l’autre côté de la fondation, dont l’amplitude est
proportionnelle à l’amplitude du décollement. À mesure que les cycles de basculement
surviennent, nous notons que des déformations permanentes de plus en plus importantes se
209

développent dans le sol. Ce sont ces déformations importantes qui sont responsables de
l’amplification graduelle du déplacement au sommet du mur. Plus ce décollement est important,
plus le sol sous la fondation se dégrade et se tasse et donc plus la fondation met du temps à
retourner en contact avec le sol à mesure que les cycles se succèdent. Les forces d’inertie font
que le phénomène de basculement est de plus en plus marqué. Il faut également noter qu’à la fin
de la sollicitation, un tassement résiduel non négligeable est présent dans le sol.

Regardons ensuite en détail les historiques de δh, Vf et Mf ainsi que ceux de δvg, δvc et δvd.
Rappelons que les valeurs maximales de ces paramètres sont données respectivement aux
tableaux 5.10 et 5.11. En observant les courbes en trait plein rouge des figures 5.51, 5.52 et 5.53,
nous remarquons qu’au début du séisme (jusqu’à t = 3,0 s), les bords de la fondation se soulèvent
légèrement mais ne décollent pas, le centre demeure fixe. Malgré tout, en comparant les
historiques de Vf et de Mf avec ceux obtenus lorsque le mur est encastré à sa base, nous pouvons
affirmer que le moment qui se développe à la base ainsi que le cisaillement sont plus faibles dans
le cas présent. Les valeurs maximales de Vf et Mf sont réduites de près de 20%. L’amplitude des
déplacements au sommet du mur restent similaires à ceux du mur avec base fixe. À t = 2,7 s, le
moment à la base du mur atteint une valeur proche de 22 200 kNm, le décollement du centre de la
fondation est initié. À noter que le moment pour lequel survient le décollement de la fondation
est en accord avec la valeur théorique obtenue des analyses pushover du mur (section 5.1). Le
cisaillement est maximum au même moment que lorsque le mur est encastré à sa base, à savoir à
t = 3,1 s. Il est cependant dans le cas présent réduit de plus de 15% (4 634 kN contre 5 300 kN).
À t = 6,3 s, Mf à la base du mur encastré est maximum et dépasse la résistance nominale en
flexion de la section. Dans le cas présent, dès que le moment atteint 22 000 kNm, le centre de la
fondation décolle et Mf reste inférieur à 25 000 kNm. Le décollement de la fondation limite donc
les efforts à la base du mur, ce qui permet d’assurer l’intégrité du mur. Par la suite, et à mesure
que le séisme progresse, nous remarquons que le mur oscille régulièrement entre la droite et la
gauche, le moment à la base du mur atteint et dépasse fréquemment 22 000 kNm, ce qui a pour
effet de faire décoller le centre de la fondation. L’amplitude des déplacements au sommet
augmente à mesure que le séisme progresse ainsi que le moment à la base du mur (le cisaillement
diminue), entrainant un décollement de plus en plus important. À t = 11,5 s, δvg est maximum. La
contrainte dans le sol à droite de la fondation est aussi maximale et égale à 68% de sa capacité
portante ultime. Finalement, δh est maximum après la fin du séisme (à t = 19,4 s) et atteint 1,15%
210

de Htot. Il ne survient pas du tout au même moment que lorsque le mur est encastré à sa base mais
pourtant, δh max est similaire dans les deux cas. À t = 19,8 s, Mf est maximum et vaut 27 692 kNm.
la valeur de Mf max est similaire à celle obtenue avec base fixe même si comme pour δh max, le
moment à la base du mur n’est pas maximum au même instant. Le déplacement de l’extrémité
droite de la fondation ainsi que celui de son centre sont maximums à cet instant et la contrainte
dans le sol à l’extrémité gauche est égale à 70% de Qult. Après t = 20,0 s, les oscillations du mur
commencent à s’atténuer. Nous voyons qu’il faut quand même du temps pour que le mur arrête
de basculer puisqu’après 10 secondes de vibrations libres, l’amplitude des déplacements tant au
niveau de la fondation que du sommet est encore importante. Pour ce qui est des déplacements
permanents dans le sol, il s’est tassé de près de 15 mm aux extrémités et de près de 3 mm au
centre. Le déplacement résiduel au sommet du mur à la fin du séisme est de l’ordre de 0,07% de
Htot, contre 0,3% quand le mur est encastré à sa base. Le basculement de la fondation protège
donc bien le mur d’une importante plastification puisqu’il revient quasiment à sa position initiale
à la fin du séisme. Le léger déplacement résiduel au sommet vient de la plastification dans le sol.

Analyse 2D amplifiée

Analysons le comportement du mur M2 obtenu de l’analyse dynamique temporelle non-linéaire


2D amplifiée.

Regardons tout d’abord l’allure des historiques de δh, Vf et Mf caractérisant le comportement du


mur ainsi que celle des historiques de δvg, δvc et δvd caractérisant le comportement de la fondation
sur laquelle repose le mur. L’allure de l’historique de δh (figure 5.48 – trait pointillé rouge) est
similaire à celle de l’historique obtenu lors de l’analyse 2D non amplifiée. L’amplitude des
déplacements est également similaire, excepté au début du séisme où l’amplitude d’un des cycles
est beaucoup plus marquée (autour de t = 6,3 s). L’allure de l’historique de Vf (figure 5.49 – trait
pointillé rouge) est également similaire à celle de l’historique obtenu lors l’analyse 2D non
amplifiée mais cette fois, son amplitude est nettement supérieure. L’allure de l’historique de Mf
(figure 5.50 – trait pointillé rouge) est également proche de celle observé dans l’analyse 2D non
amplifiée, mais son amplitude est plus importante. Comme lors de l’analyse 2D non amplifiée,
Mf tend vers une valeur maximale proche de la résistance nominale en flexion (Mn) de la section
à la base du mur. L’allure des historiques de δvg, δvc et δvd (figures 5.51, 5.52 et 5.53 – trait
211

pointillé rouge) est semblable à celle des historiques obtenus de l’analyse 2D non amplifiée.
L’amplitude du décollement et du tassement est cependant plus importante que précédemment.
Comme pour δh, nous remarquons également une amplification importante d’un des cycles de
déplacement vertical (autour de t = 6,3 s).

Regardons ensuite en détail les historiques de δh, Vf et Mf ainsi que ceux de δvg, δvc et δvd.
Rappelons que les valeurs maximales de ces paramètres sont données respectivement aux
tableaux 5.12 et 5.13. Le cisaillement maximum à la base du mur survient plus rapidement que
lors de l’analyse 2D non amplifiée (t = 2,4 s) et atteint 6 903 kN. Comparativement à la valeur de
Vf obtenue avec base fixe, cette valeur est réduite de 7%. Le déplacement maximum de
l’extrémité gauche de la fondation survient également plus tôt que précédemment. À t = 7,2 s,
δvg max est maximum et la contrainte dans le sol à droite de la fondation est aussi maximale et est
égale à 70% de Qult. Comme précédemment, à mesure que le séisme progresse, nous remarquons
que le mur oscille régulièrement entre la droite et la gauche, le moment à la base du mur atteint et
dépasse fréquemment 22 000 kNm, ce qui a pour effet de faire décoller le centre de la fondation.
L’amplitude des déplacements au sommet augmentent ainsi que le moment à la base du mur (le
cisaillement diminue), entrainant un décollement de plus en plus important. Juste après la fin du
séisme (t = 19,2 s), le moment à la base du mur excède légèrement la résistance nominale en
flexion de la section et vaut 28 330 kNm. Cette valeur de Mf max est similaire à la valeur obtenue
lorsque le mur est encastré à sa base, même si le moment à la base du mur n’est pas maximum au
même instant. Le déplacement de l’extrémité droite de la fondation ainsi que celui de son centre
sont maximums à cet instant et la contrainte dans le sol à l’extrémité gauche est égale à 75% de
Qult. Comme précédemment, δh est maximum après la fin du séisme (à t = 19,8 s) et atteint 1,39%
de Htot. Cependant, comparativement à la valeur obtenue avec base fixe, δh est réduit de 80%.
Après t = 20,0 s, les oscillations du mur commencent à s’atténuer. Nous voyons qu’il faut quand
même du temps pour que le mur arrête de basculer puisqu’après 10 secondes de vibrations libres,
l’amplitude des déplacements tant au niveau de la fondation que du sommet est encore
importante. Pour ce qui est des déplacements permanents dans le sol, nous notons qu’il s’est tassé
de près de 18 mm aux extrémités et de plus de 3 mm au centre. Le déplacement résiduel au
sommet du mur à la fin du séisme est quasiment nul (0,01% de Htot).

En comparant les valeurs de Vf max et de Mf max à la base du mur M2 obtenues dans le cas présent
à celles obtenues de l’analyse 2D non amplifiée, nous remarquons tout d’abord que Vf max est
212

augmenté de 50% mais que Mf max est relativement constant. Vf max survient plus rapidement que
lors de l’analyse 2D non amplifiée mais Mf max survient au même instant. Concernant la valeur de
δh max, nous notons qu’elle est 20% plus élevée dans le cas présent que lors de l’analyse 2D non
amplifiée. δh max survient au même instant que lors de l’analyse 2D non amplifiée. Finalement, le
déplacement résiduel au sommet du mur est dans le cas présent presque nul alors qu’il vaut
0,07% de Htot lors de l’analyse 2D non amplifiée. Pour ce qui est des tassements du sol, ils sont
20% supérieurs à ceux obtenus de l’analyse 2D non amplifiée aux extrémités de la fondation. Le
tassement au centre de la fondation est cependant constant entre les deux analyses.

Finalement, la comparaison entre les résultats obtenus de l’analyse 2D amplifiée et ceux obtenus
de l’analyse 2D non amplifiée nous permet de dire que le fait d’augmenter l’accélération au sol
ne fait pas plastifier la section à la base du mur mais augmente fortement les déplacements,
surtout ceux de la fondation, entrainant une importante plastification du sol. Le moment à la base
du mur reste relativement constant malgré l’amplification du séisme. Le cisaillement est, quant à
lui, fortement augmenté.

Analyse 3D unidirectionnelle

Analysons le comportement du mur M2 et des autres murs de refend obtenus de l’analyse


dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle.

Regardons tout d’abord l’allure des historiques de δh, Vf et Mf caractérisant le comportement des
murs de refend dans la direction d’application de l’accélérogramme ainsi que celle des
historiques de δvg, δvc et δvd caractérisant le comportement des fondations sur lesquelles repose les
murs. D’après la figure 5.54, nous remarquons que les historiques des δh des trois murs M2, M3
et M5 sont similaires. Cependant, comme lorsque les murs sont encastrés à leur base, nous
remarquons qu’il y a un déphasage entre les trois historiques, dû à la torsion dans le système : le
mouvement dans une ou l’autre des directions du bâtiment est toujours initié par le mur M2, suivi
du mur M3 et enfin du mur M5. Nous remarquons que le déphasage est augmenté par le
basculement des fondations. Nous notons également que la période des cycles des historiques
ainsi que leur amplitude augmentent à mesure que se propage le séisme. Suivant la direction dans
laquelle les murs se déplacent, l’amplitude des déplacements est plus importante pour le mur M2
ou le mur M5. Les historiques des efforts à la base (figures 5.55 et 5.56) de ces trois murs sont
213

également similaires (surtout ceux de M2 et M5). La différence principale entre les historiques
est leur amplitude. En observant l’historique de Mf à la base des murs, nous remarquons que la
période des cycles ainsi que leur amplitude augmente à mesure que se propage le séisme, pour
tendre vers une valeur maximale proche de la résistance nominale en flexion (Mn) des sections à
la base des murs. Nous remarquons également que les modes supérieurs ont un impact sur le
comportement en flexion des murs uniquement dans les premières secondes du séisme. Après
cela, le comportement des murs est principalement gouverné par son mode fondamental (les
cycles de faible période de vibration évoqués à la section 5.3.2.2.1 s’atténuent rapidement). En
observant les figures 5.57, 5.58 et 5.59, qui représentent respectivement l’historique de δvg, celui
de δvc et celui δvd, nous remarquons que les fondations des trois murs ont un comportement
similaire. Comme pour δh, nous remarquons cependant qu’il y a un léger déphasage entre les
comportements des fondations. Le décollement est toujours initié par la fondation du mur M2,
suivi de la fondation du mur M3 et enfin de la fondation du mur M5. Nous remarquons également
que l’amplitude des déplacements des fondations des murs M2 et M5 est beaucoup plus
importante que celle de la fondation du mur M3. Nous notons que le phénomène de basculement
est de plus en plus important à mesure que se propage le séisme. Cette augmentation de
l’amplitude du phénomène s’accompagne d’une augmentation de la période des cycles des
historiques avec le temps. À mesure que les cycles de basculement surviennent, nous notons que
des déformations permanentes de plus en plus importantes se développent dans le sol.

Regardons ensuite l’allure des historiques de δh, Vf et Mf des murs perpendiculaires à la direction
d’application de l’accélérogramme. Comme nous l’avons déjà noté en observant le comportement
du bâtiment au complet avec murs encastrés à leur base, les murs M1, M4 et M6 participent
également dans le cas présent à la reprise des efforts sismiques en raison de la torsion qui existe
dans le système. Même si les murs M1 et M6 participent à la reprise des efforts sismiques, nous
remarquons, en analysant les historiques associés à ces murs, que leur amplitude est faible. Étant
donné que la sollicitation dans les murs est faible, nous ne relevons aucun phénomène de
basculement de leurs fondations. Cependant, comme les fondations des autres murs basculent
pendant le séisme, nous notons que les fondations des murs M1 et M6 se tassent à mesure que le
séisme se propage, « entrainées » par le tassement des fondations des autres murs. Contrairement
à M1 et M6, le mur M4 est fortement sollicité pendant le séisme. À partir du moment où le
déplacement du mur M4 est initié, les efforts Vf et Mf à la base deviennent importants. Nous
214

remarquons que plus le séisme progresse, plus l’amplitude des efforts à la base du mur M4 sont
importants. Plus Mf à la base de M4 est important, plus le basculement de sa fondation est
important.

Regardons ensuite en détail les historiques de δh, Vf et Mf ainsi que ceux de δvg, δvc et δvd pour
tous les murs. Rappelons que les valeurs maximales de ces paramètres sont données
respectivement aux tableaux 5.14 et 5.15. Jusqu’à t = 6,0 s, instant à partir duquel le décollement
du centre des fondations des murs M2, M3 et M5 devient significatif, le comportement des murs
est semblable à celui décrit lorsque les murs sont encastrés. Les historiques des déplacements au
sommet des murs ainsi que ceux décrivant le cisaillement à la base du mur sont semblables. Les
historiques du moment à la base sont également similaires. L’amplitude du moment à la base des
murs est cependant légèrement plus faible que lorsqu’ils sont encastrés. Cela vient du fait que les
bords des fondations des murs M2, M3 et M5 décollent occasionnellement de quelques
millimètres. À t = 3,1 s, Vf est maximum à la base de M5 et vaut 4 354 kN. À t = 6,0 s, le centre
de la fondation du mur M2 décolle pour un moment à la base égal à 22 100 kNm, suivi de ceux
des fondations des murs M3 et M5. Le décollement de la fondation du mur M2 survient pour une
valeur du moment de renversement similaire à celle anticipée à l’aide des analyses pushover du
mur (section 5.1). Suite au décollement des fondations, le moment à la base des murs M2 et M5
reste autour de 25 000 kNm alors que celui à la base du mur M3 dépasse à peine
20 000 kNm ; la plastification qui survient lorsque les murs sont encastrés à leur base est ainsi
évitée. À t = 7,0 s, Vf est maximum à la base des murs M1 et M6 et vaut respectivement
1 770 kN et 1 679 kN. Le moment Mf est également maximum à la base de M1 et vaut
10 432 kNm. À cet instant, les extrémités de la fondation du mur M4 commencent à décoller. À
t = 7,1 s, Vf vaut 2 741 kN à la base de M4, valeur qui correspond à la valeur maximale atteinte
pendant le séisme pour ce mur. À t = 7,9 s, Vf est maximum à la base de M3 et vaut 3 913 kN.
Par la suite, et à mesure que le séisme progresse, nous remarquons que les murs oscillent
régulièrement entre le nord et le sud pour les murs M2, M3 et M5 et entre l’est et l’ouest pour le
mur M4, le moment à la base des murs atteignant régulièrement Mdec. de leur fondation
respective. L’amplitude des déplacements au sommet des murs augmente à mesure que le séisme
progresse ainsi que le moment à la base des murs (le cisaillement diminue), entrainant un
décollement de plus en plus important. À t = 10,2 s, Vf est maximum à la base de M2 et vaut
3 666 kN. Cette valeur de Vf max est 10% inférieure à celle obtenue avec base fixe. À t = 11,1 s,
215

δvg des fondations des murs M2 et M3 est maximum. À t = 12,2 s, δvg de la fondation du mur M5
est maximum. Ces décollements important d’une des extrémités des fondations entrainent des
tassements importants de l’autre extrémité et donc la plastification du sol. Le sol sous l’extrémité
droite des fondations des murs M2, M3 et M5 atteint respectivement 67, 78 et 85 % de Qult. À
t = 11,1 s, Mf est maximum à la base de M3 et vaut 23 712 kNm. Le déplacement du centre de la
fondation du mur M3 est alors également maximum. À t = 18,7 s, Mf, δh, δvd et δvc sont
maximums pour le mur M2. Le moment à la base du mur est légèrement inférieur à Mn et vaut
27 727 kNm, le déplacement au sommet du mur est égal à 0,92% de Htot. La valeur de Mf max est
inférieure de 20% par rapport à celle obtenue avec base fixe alors que celle de δh max l’est de 5%.
Finalement le déplacement de l’extrémité droite et du centre de la fondation du mur M2 sont
maximums, entrainant une sollicitation dans le sol à l’extrémité gauche égale à 70% de Qult. Le
déplacement au sommet des murs M3 et M5 est maximum peu de temps après la fin du séisme et
est respectivement égal à 0,92% et 1,14% de Htot (t = 19,2 s et t = 20,0 s respectivement). À cet
instant, δvd et δvc de la fondation du mur M5 sont maximums et la sollicitation dans le sol sous
l’extrémité gauche de la fondation atteint 76% de Qult. δvd de la fondation du mur M3 est
également maximum et la sollicitation dans le sol sous l’extrémité gauche de la fondation atteint
également 76% de Qult. À t =22,9 s, le moment à la base du mur M5 est maximum et légèrement
supérieur à Mn. Après t = 23,0 s, les oscillations dans les murs M2, M3 et M5 commencent à
s’atténuer. Par contre, le mur M4 continue d’osciller fortement. À t = 23,8 s, le décollement de
l’extrémité gauche et du centre de sa fondation sont maximums et la sollicitation dans le sol sous
l’extrémité droite de la fondation atteint 75% de Qult. Finalement, le moment maximum à la base
du mur M4 est atteint à 26,6 s. Il vaut 27 110 kNm, soit une valeur légèrement supérieure à Mn.
Le déplacement au sommet du mur M4 est alors maximum et vaut 0,82% de Htot. C’est à cet
instant que δvd de la fondation de M4 est maximum et que la contrainte dans le sol à gauche de la
fondation atteint 75% de Qult. Après 10 secondes de vibrations libres, les murs M2, M3 et M4
oscillent autour de positions d’équilibre qui ne correspondent pas à leur position d’équilibre
initiale. Le déplacement résiduel au sommet de ces murs vaut respectivement 0,16%, 0,08% et
0,08% de Htot. Les murs M1, M5 et M6 ne présente aucun déplacement résiduel au sommet. Pour
ce qui est des déplacements permanents dans le sol, nous notons qu’il s’est tassé entre 14 et
20 mm suivant le mur considéré aux extrémités des fondations et entre 3 et 6 mm au centre.
216

En comparant les valeurs de Vf max et de Mf max à la base du mur M2 obtenues dans le cas présent
à celles obtenues de l’analyse 2D non amplifiée, nous remarquons tout d’abord que Vf max est
diminué de 20% mais que Mf max est relativement constant. Vf max survient plus tard que lors de
l’analyse 2D non amplifiée mais Mf max survient au même instant. Concernant la valeur de δh max,
nous notons qu’elle est 25% plus faible dans le cas présent que lors de l’analyse 2D non
amplifiée. δh max survient au même instant que lors de l’analyse 2D non amplifiée. Le
déplacement résiduel au sommet du mur est dans le cas présent 30% supérieur à celui obtenu de
l’analyse 2D non amplifiée. Pour ce qui est des tassements du sol, ils sont similaires à ceux
obtenus de l’analyse 2D non amplifiée.

Analyse 3D bidirectionnelle

Analysons le comportement du mur M2 et des autres murs de refend obtenus de l’analyse


dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle.

Regardons tout d’abord l’allure des historiques de δh, Vf et Mf de tous les murs. En observant les
historiques de δh, Vf et Mf ainsi que ceux de δvg, δvc et δvd (figures 5.60 à 5.65), nous remarquons
deux différences majeures avec ceux obtenus de l’analyse 3D unidirectionnelle : tout d’abord, la
participation importante des murs de refend M1 et M6 à la reprise des efforts sismiques et ensuite
l’absence totale de déphasage entre les historiques des murs M1, M4, M6 et M2, M3, M5,
quelque soit la grandeur observée. Dans le cas présent, la seule différence entre les historiques
des différentes grandeurs observées est leur amplitude.

Regardons ensuite en détail les historiques de δh, Vf et Mf ainsi que ceux de δvg, δvc et δvd pour
tous les murs. Rappelons que les valeurs maximales de ces paramètres sont données
respectivement aux tableaux 5.16 et 5.17. Jusqu’à t = 6,0 s, aucune fondation ne décolle de façon
significative. Les bords de toutes les fondations décollent cependant occasionnellement de
quelques millimètres. Même si aucun décollement significatif des fondations ne se produit, le
simple fait qu’elles puissent légèrement se soulever permette de diminuer la rigidité de
l’ensemble du bâtiment et ainsi réduire les efforts qui s’y développent. À partir de
t = 6,0 s, le décollement du centre des fondations des murs M2, M3 et M5 devient significatif. À
cet instant, Vf est maximum à la base des murs M1 et M6 et vaut respectivement 3 905 kN et
3 891 kN. Vf est ensuite maximum à la base de M2 (4 570 kN à t = 7,9 s) puis de M4 (4 317 kN à
217

t = 8,6 s). Nous remarquons que Vf max du mur M2 est 5% plus élevé que Vf max obtenu avec base
fixe. Le décollement du centre des fondations des murs M1, M4 et M6 survient à t = 8,4 s.
Malgré tout, le décollement n’est pas assez important pour éviter que le moment excède Mn des
murs M4 et M6. À t = 9,4 s, Mf est maximum à la base de ces murs et vaut respectivement
27 596 kNm et 23 655 kNm, soit des valeurs légèrement supérieures au Mn des sections à la base
de ces murs. À cet instant, Mf est également maximum à la base de M1 et vaut 22 994 kNm. δvg
et δvc des fondations de ces murs sont alors maximums et la contrainte dans le sol sous
l’extrémité droite atteint au maximum 77% de Qult. À t = 9,8 s, δh est maximum au sommet des
murs M1, M4 et M6 et vaut 0,74% de Htot. À t = 10,1 s, Vf est maximum à la base des murs M3
et M5 et vaut respectivement 3 581 kN et 4 233 kN. À t = 11,1 s, δvg des fondations des murs M2,
M3 et M5 est maximum et la contrainte dans le sol sous l’extrémité droite atteint au maximum
80% de Qult. Par la suite, et à mesure que le séisme progresse, nous remarquons que les murs
oscillent régulièrement entre le nord et le sud pour les murs M2, M3 et M5 et entre l’est et l’ouest
pour le mur M1, M4 et M6, le moment à la base des murs atteignant régulièrement Mdec. de leur
fondation respective. L’amplitude des déplacements au sommet des murs augmente à mesure que
le séisme progresse ainsi que le moment à la base des murs (le cisaillement diminue), entrainant
un décollement de plus en plus important. Le décollement de l’extrémité droite des fondations
des murs M1, M3 et M6 est maximum peut avant la fin du séisme et la contrainte dans le sol à
l’extrémité gauche des fondations atteint 70% de Qult. À t = 19,7 s, soit après la fin du séisme
(t = 19,0 s), le moment à la base des murs M2, M3 et M5 est maximum et dépasse Mn des
sections à la base de ces murs; Mf vaut respectivement 28 593 kNm, 24 530 kNm et
28 980 kNm. Le déplacement au sommet de ces murs est également maximum à cet instant; il
vaut 1,16% de Htot pour M2, 1,20% de Htot pour M3 et 1,23% de Htot pour M5. Mf max à la base du
mur M2 est réduit de 15% par rapport à sa valeur obtenue avec base fixe alors que δh max au
sommet du mur M2 est réduit de 8%. Le décollement de l’extrémité droite et du centre des
fondations de ces murs survient à cet instant et la contrainte dans le sol à l’extrémité gauche des
fondations atteint 85% de Qult. Après 10 secondes de vibrations libres, les murs M1, M4 et M6
oscillent autour de positions d’équilibre qui ne correspondent pas à leur position d’équilibre
initiale. Le déplacement résiduel au sommet de ces murs vaut 0,11% de Htot. Les murs M2, M3 et
M5 ne présentent qu’un infime déplacement résiduel au sommet. Pour ce qui est des
218

déplacements permanents dans le sol, nous notons qu’il s’est tassé entre 10 et 21 mm suivant le
mur considéré aux extrémités des fondations et entre 3 et 6 mm au centre.

En comparant les valeurs de Vf max et de Mf max à la base du mur M2 obtenues dans le cas présent
à celles obtenues de l’analyse 2D non amplifiée, nous remarquons tout d’abord que Vf max et
Mf max sont similaires. Nous remarquons ensuite que Vf max survient plus tard mais que Mf max
survient à peu près au même instant que lors de l’analyse 2D non amplifiée. Concernant la valeur
de δh max, nous notons qu’elle est également similaire à celle obtenue lors de l’analyse 2D non
amplifiée. Comme pour Mf max, δh max survient au même instant que lors de l’analyse 2D non
amplifiée. Le déplacement résiduel au sommet du mur est dans le cas présent presque nul alors
qu’il vaut 0,07% de Htot lors de l’analyse 2D non amplifiée. Pour ce qui est des tassements du sol,
ils sont 25% supérieurs à ceux obtenus de l’analyse 2D non amplifiée aux extrémités de la
fondation et 22% supérieurs au centre de la fondation.

La même analyse du comportement du mur M2 encastré à sa base a été faite pour le séisme 02.
Les graphiques présentant les historiques des grandeurs étudiées dans cette section ainsi que les
tableaux donnant les valeurs maximales de ces grandeurs sont donnés en annexe V.

Tableau 5.10 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de refend M2
reposant sur une fondation dimensionnée pour Mn, pour l’analyse 2D – Profil de sol INF

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
2D 1,15 19,44 0,07 4 634 3,10 28 220 27 692 19,78
219

Tableau 5.11 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 2D – Profil
de sol INF

Mur M2
δv max (mm) 36,93
Extrémité t (s) 11,46
gauche de la Q/Qult max 0,70
fondation t (s) 19,77
δv résiduel (mm) 15,20
δv max (mm) 11,44
t (s) 19,77
Centre de la
Q/Qult max 0,30
fondation
t (s) 27,12
δv résiduel (mm) 2,69
δv max (mm) 38,77
Extrémité t (s) 19,77
droite de la Q/Qult max 0,68
fondation t (s) 11,46
δv résiduel (mm) 14,00

Tableau 5.12 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de refend M2
reposant sur une fondation dimensionnée pour Mn, pour l’analyse 2D amplifiée – Profil de sol
INF

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M2 1,39 19,77 0,01 6 903 2,42 28220 19,11 28 330 19,19
220

Tableau 5.13 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 2D amplifiée
– Profil de sol INF

Mur M2
δv max (mm) 40,46
Extrémité t (s) 7,20
gauche de la Q/Qult max 0,75
fondation t (s) 19,19
δv résiduel (mm) 18,43
δv max (mm) 17,50
t (s) 19,19
Centre de la
Q/Qult max 0,31
fondation
t (s) 27,87
δv résiduel (mm) 3,11
δv max (mm) 54,18
Extrémité t (s) 19,19
droite de la Q/Qult max 0,70
fondation t (s) 7,20
δv résiduel (mm) 15,11

Tableau 5.14 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs de
refend du bâtiment, reposant sur des fondations dimensionnées pour Mn, pour l’analyse 3D
unidirectionnelle – Profil de sol INF

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M1 0,10 24,28 0,00 1 770 6,95 23 000 10 432 6,95
M2 0,92 18,84 0,16 3 666 10,16 28 220 27 727 18,69
M3 0,92 19,25 0,08 3 913 7,93 23 000 10,95 23 712 11,06
M4 0,82 26,59 0,08 2 741 7,13 26 500 23,34 27 110 26,66
M5 1,14 20,03 0,01 4 354 3,10 28 220 12,12 28 704 22,90
M6 0,10 24,28 0,00 1 679 6,95 23 000 10 519 24,25
221

Tableau 5.15 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 3D
unidirectionnelle – Profil de sol INF

Mur M1 M2 M3 M4 M5 M6
δv max (mm) -0,08 33,90 34,13 20,45 49,17 -0,08
Extrémité t (s) 14,55 11,06 11,11 23,80 12,17 24,25
gauche de Q/Qult max 0,32 0,70 0,76 0,75 0,76 0,32
la fondation t (s) 6,95 18,68 19,64 26,64 19,76 6,94
δv résiduel (mm) 1,54 15,56 15,34 15,21 19,24 1,45
δv max (mm) -0,93 14,48 8,50 2,23 16,89 -0,93
t (s) 0,00 18,68 11,11 23,80 19,76 0,00
Centre de la
Q/Qult max 0,15 0,30 0,37 0,39 0,34 0,15
fondation
t (s) 14,73 28,42 26,70 28,17 27,77 24,70
δv résiduel (mm) 1,05 2,71 4,88 5,87 4,78 1,04
δv max (mm) -0,03 45,21 29,71 19,98 53,79 -0,14
Extrémité t (s) 6,95 18,68 19,64 26,64 19,76 6,95
droite de la Q/Qult max 0,32 0,67 0,78 0,75 0,75 0,32
fondation t (s) 14,55 11,05 11,11 23,80 12,17 24,25
δv résiduel (mm) 1,49 13,88 16,13 14,99 19,57 1,50

Tableau 5.16 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs de
refend du bâtiment, reposant sur des fondations dimensionnées pour Mn, pour l’analyse 3D
bidirectionnelle – Profil de sol INF

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M1 0,74 9,84 0,11 3 905 5,99 23 000 22 994 9,45
M2 1,16 19,66 0,02 4 570 7,93 28 220 19,53 28 593 19,72
M3 1,20 19,75 0,01 3 581 10,15 23 000 10,86 24 530 19,69
M4 0,74 9,85 0,11 4 317 8,57 26 500 9,32 27 596 9,41
M5 1,23 19,75 0,00 4 233 10,15 28 220 19,29 28 980 19,65
M6 0,74 9,84 0,11 3 891 5,99 23 000 9,35 23 655 9,40
222

Tableau 5.17 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 3D
bidirectionnelle – Profil de sol INF

Mur M1 M2 M3 M4 M5 M6
δv max (mm) 26,34 41,88 39,33 27,87 48,77 30,68
Extrémité t (s) 9,45 11,11 11,11 9,45 11,10 9,45
gauche de Q/Qult max 0,64 0,76 0,85 0,70 0,79 0,67
la fondation t (s) 17,95 19,74 19,71 18,68 19,65 17,95
δv résiduel (mm) 9,91 19,12 21,15 12,61 20,71 10,99
δv max (mm) 5,69 18,06 14,55 4,72 20,29 6,88
t (s) 9,45 19,74 19,71 9,45 19,66 9,45
Centre de la
Q/Qult max 0,35 0,31 0,40 0,39 0,32 0,36
fondation
t (s) 27,94 27,74 27,68 27,88 27,61 27,83
δv résiduel (mm) 3,97 3,30 6,17 5,99 3,55 4,33
δv max (mm) 16,45 55,99 51,33 16,46 62,07 19,50
Extrémité t (s) 17,95 19,74 19,71 17,93 19,66 17,96
droite de la Q/Qult max 0,74 0,72 0,80 0,77 0,73 0,76
fondation t (s) 9,45 11,10 11,10 9,45 11,10 9,45
δv résiduel (mm) 14,44 16,96 20,06 17,41 18,82 15,92

Déplacement horizontal au sommet du mur de refend M2 - Séisme 01 - Mn


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Modèle 2D
δh (%Htot )

Figure 5.48 : Déplacement au sommet du mur de refend M2 Modèle 2D - torsion


2,50
1,25
0
-1,25
-2,50
Modèle 3D - uni
reposant sur une fondation dimensionnée pour Mn, pour
Temps (s) 3D - bi
Modèle
toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF
223

Cisaillement à la base du mur de refend M2 - Séisme 01 - Mn


8 000
Cisaillement (kN)
4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.49 : Cisaillement à la base du mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF

Moment à la base du mur de refend M2 - Séisme 01 - Mn


40 000
Mn
Moment (kNm)

20 000

-20 000
Mn
-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure 5.50 : Moment à la base du mur de refend M2 reposant sur une fondation dimensionnée
pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF

Déplacement vertical extrémité gauche de la fondation de M2 - Séisme 01 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure 5.51 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche de la fondation de M2 dimensionnée


pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF
224

Déplacement vertical centre de la fondation de M2 - Séisme 01 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.52 : Déplacement vertical du centre de la fondation de M2 dimensionnée pour Mn, pour
toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF

Déplacement vertical extrémité droite de la fondation de M2 - Séisme 01 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.53 : Déplacement vertical de l’extrémité droite de la fondation de M2 dimensionnée
pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF
225

Déplacement horizontal au sommet des murs de refend - Séisme 01 - Mn


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
M1 / M6

δh (%Htot )
Figure 5.54 : Déplacement au sommet des murs de refend reposant 2,50M2
1,25
0M3
sur des fondations dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse -1,25
-2,50M4
Temps
M5(s)
dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle – Profil de
sol INF

Cisaillement à la base des murs de refend - Séisme 01 - Mn


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.55 : Cisaillement à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
unidirectionnelle – Profil de sol INF
226

Moment à la base des murs de refend - Séisme 01 - Mn


40 000
Moment (kNm)
20 000

-20 000

-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure 5.56 : Moment à la base des murs de refend reposant sur des fondations dimensionnées
pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle – Profil
de sol INF

Déplacement vertical extrémité gauche des fondations - Séisme 01 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure 5.57 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche des fondations dimensionnées pour Mn
– Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle – Profil de sol
INF
227

Déplacement vertical centre des fondations - Séisme 01 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.58 : Déplacement vertical du centre des fondations dimensionnées pour Mn – Séisme 01
– Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle – Profil de sol INF

Déplacement vertical extrémité droite des fondations - Séisme 01 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.59 : Déplacement vertical de l’extrémité droite des fondations dimensionnées pour Mn –
Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle – Profil de sol INF
228

Déplacement horizontal au sommet des murs de refend - Séisme 01 - Mn


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
M1
Figure 5.60 : Déplacement au sommet des murs de refend reposant M2

δh (%Htot )
2,50 M3
1,25
sur des fondations dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse 0
-1,25 M4
-2,50 M5
dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle – Profil de
M6
sol INF

Cisaillement à la base des murs de refend - Séisme 01 - Mn


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.61 : Cisaillement à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
bidirectionnelle – Profil de sol INF
229

Moment à la base des murs de refend - Séisme 01 - Mn


40 000
Moment (kNm)
20 000

-20 000

-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure 5.62 : Moment à la base des murs de refend reposant sur des fondations dimensionnées
pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle – Profil
de sol INF

Déplacement vertical extrémité gauche des fondations - Séisme 01 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure 5.63 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche des fondations dimensionnées pour Mn
– Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle – Profil de sol
INF
230

Déplacement vertical centre des fondations - Séisme 01 - Mn


60

δv (mm) 40

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.64 : Déplacement vertical du centre des fondations dimensionnées pour Mn – Séisme 01
– Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle – Profil de sol INF

Déplacement vertical extrémité droite des fondations - Séisme 01 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure 5.65 : Déplacement vertical de l’extrémité droite des fondations dimensionnées pour Mn –
Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle – Profil de sol INF

5.3.2.3 Comparaison entre les comportements du mur de refend M2 obtenus de différentes


analyses

La validation du recours à une modélisation 2D d’un mur de refend faisant partie d’une structure
3D a été faite en comparant les comportements du mur de refend M2 obtenus des quatre analyses
présentées au début de la section 5.3. Cette comparaison a été faite pour les conditions d’appuis
« encastré » et « fondation dimensionnée pour Mn », en considérant les deux séismes 01 et 02
faisant partie de l’ensemble n°1. Les valeurs maximales des grandeurs suivantes ont été
considérées : le cisaillement (Vf) et le moment (Mf) à la base du mur M2, le déplacement au
sommet du mur M2 (δh), le déplacement des extrémités (δvg et δvd) ainsi que celui du centre (δvc)
231

de la fondation du mur M2. Ces grandeurs, normalisées par celles obtenues de l’analyse 2D non
amplifiée, sont présentées à la figure 5.66 pour le séisme 01 et à la figure 5.67 pour le séisme 02.

Tout d’abord, la description du comportement du mur M2, faite à la section 5.3.2.2, nous a
permis d’observer que d’une façon générale, l’analyse 2D amplifiée surestime beaucoup les
efforts agissant à la base du mur ainsi que les déplacements, tant au sommet du mur que ceux de
la fondation, comparativement à ceux prédits par les analyses 2D non amplifiée, 3D
unidirectionnelle et 3D bidirectionnelle. Pour Mf, il convient cependant de noter que même si le
moment à la base du mur est augmenté par rapport au moment obtenu lors de l’analyse 2D non
amplifiée, sa valeur maximale reste toutefois semblable à celle atteinte pendant le séisme non
amplifié puisqu’elle correspond à la résistance maximale de la section à la base du mur pour le
moment de renversement. En analysant en détail les figures 5.66 et 5.67, nous observons que les
rapports entre les valeurs des grandeurs obtenues de l’analyse 2D amplifiée et celles des
grandeurs obtenues de l’analyse 2D non amplifiée sont presque tous supérieurs à l’unité. Nous
remarquons tout d’abord que cette surestimation des efforts à la base du mur et des déplacements
au sommet du mur est plus importante lorsque le mur est encastré à sa base que lorsqu’il repose
sur une fondation pouvant basculer. Cela vient du fait que pour ce dernier, la majorité de
l’énergie rajouter par amplification du séisme est dissipée par le phénomène de basculement.
Nous remarquons ensuite que cette surestimation est d’autant plus importante que la structure
demeure dans son domaine élastique (séisme 02). Plus précisément, Mf max est en moyenne
surestimé de 2% lorsque le mur est encastré à sa base et de 6% lorsque le mur repose sur une
fondation dimensionnée pour Mn. Vf max est en moyenne surestimé de 55% lorsque le mur est
encastré à sa base et de 69% lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour Mn.
δh max est en moyenne surestimé de 142% lorsque le mur est encastré à sa base et de 51% lorsque
le mur repose sur une fondation dimensionnée pour Mn. Concernant le décollement de la
fondation, il est surestimé de 92% pour les extrémités et de 146% pour le centre.

Ensuite, la description du comportement du mur M2, faite à la section 5.3.2.2, pour les analyses
3D unidirectionnelle et bidirectionnelle, nous a permis d’observer un comportement général
similaire entre les deux analyses. Les historiques des grandeurs étudiées ont sensiblement la
même allure et les valeurs maximales surviennent souvent aux mêmes instants. La différence
principale entre l’analyse 2D non-amplifiée et les analyses 3D repose sur le fait que dans une
analyse 3D, les murs se supportent entre eux. Nous avons observé que même lorsqu’un mur
232

plastifie, les autres murs semblent limiter sa dégradation. Grâce au support des autres, un mur est
capable de développer un moment de renversement nettement supérieur à la résistance nominale
en flexion (Mn) de la section à sa base. Le mur endommagé possède une rigidité résiduelle, ce qui
n’est pas le cas du mur pendant une analyse 2D. C’est cette interaction entre les murs qui
explique que Mf max soit surestimé par l’analyse 3D unidirectionnelle de 14% en moyenne lorsque
le mur est encastré à sa base et de 1% en moyenne lorsque le mur repose sur une fondation
dimensionnée pour Mn et qu’il soit surestimé par l’analyse 3D bidirectionnelle de 16% en
moyenne lorsque le mur est encastré à sa base et de 4% en moyenne lorsque le mur repose sur
une fondation dimensionnée pour Mn. Nous avons également observé que lors des analyses 3D,
tous les murs participent à la reprise du cisaillement. Cela explique que Vf max soit sous-estimé
par l’analyse 3D unidirectionnelle de 10% en moyenne lorsque le mur est encastré à sa base et de
12% en moyenne lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour Mn et que Vf max
soit sous-estimé par l’analyse 3D bidirectionnelle de 5% en moyenne lorsque le mur est encastré
à sa base et 2% en moyenne lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour Mn.
Finalement, étant donné que l’interaction entre les murs augmente la rigidité globale de la
structure, il n’est pas étonnant de voir que δh max est proche de δh max obtenu de l’analyse 2D non
amplifié. En moyenne, δh max est sous-estimé par l’analyse 3D unidirectionnelle de 4% lorsque le
mur est encastré à sa base et de 2% lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour
Mn et est surestimé par l’analyse 3D bidirectionnelle de 6% lorsque le mur est encastré à sa base.
Lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour Mn, l’analyse 3D bidirectionnelle
donne en moyenne une valeur de δh max similaire à celle obtenue de l’analyse 2D non amplifié.

Finalement, la description du comportement du mur M2, faite à la section 5.3.2.2, pour les
analyses 3D unidirectionnelle et bidirectionnelle, nous a permis d’observer que l’utilisation de la
composante principale mineure d’un séisme en plus de la composante principale majeure n’a pas
d’impact majeure sur la réponse de la structure, comparativement au cas où seule la composante
principale majeure du séisme est utilisée. En comparant les valeurs maximales obtenues de
l’analyse 3D unidirectionnelle et celles obtenues de l’analyse 3D bidirectionnelle, nous nous
rendons que Mf max est surestimé par l’analyse 3D bidirectionnelle en moyenne de 2% lorsque le
mur est encastré à sa base et de 3% lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour
Mn, que Vf max est surestimé par l’analyse 3D bidirectionnelle en moyenne de 5% lorsque le mur
est encastré à sa base et 12% lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour Mn et
233

que δh max est surestimé par l’analyse 3D bidirectionnelle en moyenne de 13% lorsque le mur est
encastré à sa base et de 2% lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour Mn.

Toutes ces remarques nous permettent d’affirmer que le recours aux analyses 2D pour analyser le
comportement sismique de murs de refend provenant d’un bâtiment 3D est tout à fait acceptable.
Même si l’amplitude des déplacements et des efforts se développant dans les murs est légèrement
plus faible pendant les analyses 2D que pendant des analyses 3D, du fait principalement de la
torsion du système, nous avons vu que les analyses 2D permettent de bien prédire les instants où
va survenir la plastification des murs ainsi que l’amplitude des déplacements.

Séisme 01 - Mur de refend M2 - Profil de sol INF


Mf (kNm) Vf (kNm) δh (%Htot) δvg (mm) δvc (mm) δvd (mm)
3.5
3.0
2.5
2.0
/ 2D

1.5
1.0
0.5
0.0

Fixe Mn

Figure 5.66 : Comparaison entre les valeurs maximales de Mf, Vf, δh, δvg, δvc et δvd pour le mur de
refend M2 avec base fixe et le mur de refend M2 reposant sur une fondation dimensionnée pour
Mn, obtenues des analyses 2D, 2D amplifiée, 3D unidirectionnelle et 3D bidirectionnelle –
Séisme 01 – Profil de sol INF
234

Séisme 02 - Mur de refend M2 - Profil de sol INF


Mf (kNm) Vf (kNm) δh (%Htot) δvg (mm) δvc (mm) δvd (mm)
3.5
3.0
2.5
2.0
/ 2D

1.5
1.0
0.5
0.0

Fixe Mn

Figure 5.67 : Comparaison entre les valeurs maximales de Mf, Vf, δh, δvg, δvc et δvd pour le mur de
refend M2 avec base fixe et le mur de refend M2 reposant sur une fondation dimensionnée pour
Mn, obtenues des analyses 2D, 2D amplifiée, 3D unidirectionnelle et 3D bidirectionnelle –
Séisme 02 – Profil de sol INF

5.3.3 Conclusions
 La description du comportement du mur M2 obtenu de quatre analyses différentes nous a
permis de tirer les conclusions suivantes quant à la façon d’étudier le comportement sismique
d’un mur de refend :

1) Le recours à une modélisation 2D en utilisant des accélérogrammes amplifiés d’un facteur


obtenu d’analyses élastiques du bâtiment afin de tenir de compte de la torsion dans le système et
de la torsion accidentelle n’est pas une approche satisfaisante, puisqu’elle surestime de façon
importante les efforts se développant dans le mur ainsi que ses déplacements;

2) L’utilisation de la composante principale mineure d’un séisme en plus de la composante


principale majeure pour analyser le comportement sismique d’un bâtiment n’a pas d’impact
significatif sur sa réponse;

3) Le recours à une modélisation 2D en utilisant la composante principale majeure d’un séisme


est une approche tout à fait satisfaisante pour étudier le comportement sismique d’un mur de
refend faisant partie d’une structure 3D puisque qu’elle permet de bien prédire les instants où va
survenir la plastification du mur ainsi que l’amplitude des déplacements;
235

4) Le recours à une modélisation 3D d’un bâtiment reste la meilleure approche pour étudier son
comportement sismique puisqu’elle permet de tenir compte de l’interaction qui existe entre les
murs de refend
236

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Synthèses et conclusions
Le basculement des fondations superficielles permet de réduire les forces sismiques imposées aux
structures et il peut être utilisé comme mécanisme de dissipation de l’énergie sismique, à
condition toutefois de maîtriser les effets négatifs qu’il peut engendrer sur les fondations
(tassements permanents, rupture…) ou sur la superstructure (déplacements excessifs…).
L’édition 2005 du Code National du Bâtiment du Canada permet d’y avoir recours, en limitant
les efforts de conception des fondations aux charges sismiques élastiques divisées par un facteur
combiné de modification des forces sismiques, RdRo, égal à 2,0. Ce facteur de réduction de 2,0 a
été adopté suite à des travaux menés par Anderson (2003) sur des murs de refend en béton armé
de diverses hauteurs qui reposaient sur des fondations superficielles pouvant basculer. Ces
travaux ont cependant été réalisés pour des conditions typiques de l’ouest du Canada. Qu’en est-il
pour l’est du Canada ? Tel était la question ayant servi de point de départ à ce projet de maîtrise.

Nous avons tout d’abord dimensionné un bâtiment en béton armé situé sur un site de catégorie C,
à Montréal, QC. La conception a été réalisée selon les exigences du CNBC 2005 et de la norme
canadienne de béton CSA A23.3-04. Les six murs de refend composant le système de résistance
aux forces sismiques du bâtiment ont été dimensionnés selon une approche de conception par
capacité, avec un facteur combiné de modification des forces sismiques RdRo égal à 5,6. Les
fondations superficielles supportant ces murs ont ensuite été conçues pour trois niveaux d’efforts
dus aux charges latérales : efforts correspondant aux charges sismiques élastiques divisées par un
facteur RdRo égal à 2,0, efforts correspondant à la résistance nominale en flexion des murs à leur
base, et efforts correspondant aux charges sismiques élastiques divisées par un facteur RdRo égal
à 5,6. Ces différentes conceptions des fondations devaient nous permettre de valider l’approche
suggérée par le CNBC 2005 pour la conception des fondations superficielles.

Afin de pouvoir étudier l’impact du basculement des fondations sur le comportement sismique
des murs de refend, nous avons développé un modèle numérique capable de représenter le
phénomène d’interaction sol – structure (ISS). Ce modèle est basée sur le concept de « Beam on
Nonlinear Winkler Foundation » (BNWF). La fondation de chaque mur de refend est modélisée
par une poutre élastique reposant sur un nombre fini de ressorts non-linéaires dont le
237

comportement permet de reproduire à la fois le caractère inélastique du sol et le soulèvement de


la fondation. Le modèle est donc capable de représenter le tassement permanent de la fondation et
le phénomène de basculement. Le modèle ainsi construit a ensuite été validé à l’aide d’une étude
paramétrique. Cette étude avait pour but de caractériser certains paramètres clés du modèle et de
fournir des recommandations quant à leur définition pour les analyses finales.

Une sélection d’accélérogrammes pertinents a ensuite été faite pour mener les analyses
dynamiques du bâtiment. Un ensemble d’accélérogrammes enregistrés pendant des séismes
historiques intra-plaques majeurs survenus au Canada a été retenu. Chacun des accélérogrammes
a été calibré selon différentes méthodes afin de le rendre compatible avec le spectre du CNBC
2005 pour un site de catégorie C, à Montréal. Le recours à différentes méthodes de calibration
avait pour but de faire des suggestions quant aux méthodes à utiliser pour rendre des
accélérogrammes compatibles avec un spectre cible. Des séismes artificiels ont également été
retenus pour les analyses. Seuls les mouvements sismiques horizontaux ont été considérés afin de
simplifier les analyses et l’interprétation des résultats. Finalement, nous avons réalisé des
analyses statiques incrémentales non-linéaires 2D et des analyses dynamiques temporelles non-
linéaires 2D sur un des murs de refend (M2) ainsi que des analyses 3D sur le bâtiment au
complet.

Les résultats des analyses statiques non-linéaires 2D ont permis d’évaluer les caractéristiques
intrinsèques du mur étudié et ainsi anticiper son comportement lors des analyses dynamiques
temporelles.

Les résultats des analyses dynamiques temporelles non-linéaires 2D ont permis de tirer les
conclusions suivantes sur le comportement sismique des murs de refend avec fondation
basculante situés dans l’est du Canada :

 D’une manière générale, plus les dimensions des fondations sont faibles, plus les
fondations sont sujettes au décollement, ce qui a pour effet de réduire les efforts qui se
développent à la base des murs et, par conséquent, de les protéger contre une éventuelle
plastification.

 Pour un même niveau de dimensionnement des fondations, la réduction des efforts à la


base du mur est toujours plus importante lorsque le sol est plus flexible. Pour un même
profil de sol, la réduction des efforts est d’autant plus importante que les dimensions de la
238

fondation sont faibles. Par contre, lorsque nous comparons les deux profils de sol entre
eux, nous ne pouvons pas affirmer que le potentiel de réduction des efforts est lié au
potentiel de décollement : il arrive que pour un même niveau de dimensionnement des
fondations, le décollement soit plus important pour le profil de sol le plus raide (et donc
la fondation ayant les plus petites dimensions) alors que la réduction est la plus
importante pour le profil de sol le plus flexible.

Les résultats des analyses dynamiques temporelles non-linéaires 2D ont également permis de
conclure sur la pertinence des exigences du CNBC 2005 et celles de la norme CSA A23.3-04
pour la conception des fondations superficielles :

 Le mur plastifie avant que la fondation ne décolle lorsque la fondation est dimensionnée
pour des efforts correspondant à RdRo égal à 2,0. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de
tenir compte de l’ISS pour évaluer le comportement sismique 2D d’un mur reposant sur
une telle fondation car elle est trop massive pour basculer. Le comportement du mur est
similaire à celui avec base fixe et il n’y a pas de réduction significative des efforts à la
base du mur. Lorsqu’il y a soulèvement des bords de la fondation, il n’est pas assez
important pour provoquer une plastification dans le sol.

 Lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour la résistance nominale en
flexion des murs à leur base, il n’est pas garanti que la plastification survienne dans le
mur. Dans certains cas, la fondation est sujette au décollement avant que le mur plastifie.
Le basculement de la fondation a pour conséquence de faire plastifier le sol et d’entraîner
des déformations permanentes qui peuvent être préjudiciables pour le mur. Dans le cas
présent cependant, les tassements observés n’étaient pas excessifs. L’augmentation du
déplacement au sommet du mur n’est pas non plus très importante. Outre ces
conséquences négatives, nous avons vu que le décollement de la fondation donne lieu à
une réduction significative des efforts à la base du mur, ce qui peut conduire à des
économies non négligeables lors de la conception des murs de refend en béton armé, sans
pour autant menacer leur intégrité.

 Lorsque le mur repose sur une fondation dimensionnée pour des efforts sismiques obtenus
avec RdRo égal à 5,6, il est presque évident que la plastification va survenir dans le sol, et
non dans le mur. La majorité de l’énergie du séisme va être dissipée grâce au décollement
239

de la fondation. Cela va avoir pour effet d’endommager fortement le sol sous la fondation
et, par conséquent, de menacer l’intégrité du mur et de sa fondation en raison des
tassements permanents importants. Par contre, la réduction des efforts à la base du mur est
encore plus marquée que précédemment. A la vue ce ces résultats, cette approche de
dimensionnement des fondations est à proscrire.

Les analyses dynamiques temporelles non-linéaires 2D ont finalement permis de faire des
suggestions concernant les méthodes de calibration des séismes historiques afin de les rendre
compatibles avec un spectre cible :

 Le comportement du mur est le même lorsqu’il est soumis à des séismes artificiels ou à
des accélérogrammes provenant de séismes historiques survenus au Québec et calibrés
sur le spectre du site où la structure est construite.

 Les accélérogrammes enregistrés pendant le séisme du Saguenay sollicitent très peu le


mur comparativement à ceux enregistrés lors de séisme de Nahanni, même après
calibration. Par contre, la réduction des efforts à la base due au basculement des
fondations est beaucoup plus importante lors des évènements du Saguenay.

 Le moment à la base du mur demeure relativement constant pour un même


accélérogramme mais calibré selon les différentes méthodes considérées, même s’il y a
une différence importante d’énergie qui existe entre les spectres correspondant à chaque
méthode. Par contre, les déplacements sont nettement inférieurs lorsque les
accélérogrammes sont calibrés selon les méthodes SPTMA et APHA, lorsque comparés à
ceux obtenus avec les séismes calibrés selon la méthode SPTMC. La méthode de
calibration SPTMC serait donc la méthode à privilégier. Cependant, il est important de
garder à l’esprit que les séismes qui ont frappé l’est du Canada ont des caractéristiques
intrinsèques spécifiques. Or, en calibrant les accélérogrammes correspondant selon la
méthode SPTMC et même dans une moindre mesure selon la méthode SPTMA, nous
modifions leur contenu fréquentiel.

Par la suite, quatre différentes analyses temporelles dynamiques ont été réalisées : analyses 2D;
analyses 2D avec amplification des accélérogrammes afin de tenir compte de la torsion; analyses
3D en appliquant la composante principale majeure des séismes dans la direction du mur M2;
analyses 3D en appliquant les deux composantes des séismes selon les deux directions
240

principales du bâtiment. L’analyse détaillée du comportement du mur de refend soumis à deux


accélérogrammes historiques obtenu de ces quatre analyses a permis de comprendre l’interaction
qui existe entre les murs de refend et de valider le recours aux analyses 2D pour analyser le
comportement sismique de murs. De ces analyses, on peut résumer les constats suivants:

 D’une façon générale, l’analyse 2D avec amplification des séismes pour tenir compte de
la torsion donne lieu à une surestimation importante des efforts agissant dans la structure
ainsi que les déplacements de la structure, comparativement à ceux prédits par les
analyses 2D, 3D unidirectionnelle et 3D bidirectionnelle. Cette surestimation est d’autant
plus importante lorsque la structure demeure dans son domaine élastique.

 En comparant les comportements du bâtiment obtenus des analyses 3D unidirectionnelle


et 3D bidirectionnelle, nous avons pu constater la faible influence de la composante
principale mineure du mouvement sismique et conclure que l’application de la
composante principale majeure d’un séisme suffit pour étudier le comportement global
d’un bâtiment.

 En comparant les résultats des analyses 2D et 3D, nous avons noté que la principale
différence entre les deux analyses repose sur le fait que les murs se supportent entre eux
dans une analyse 3D. Ainsi, lorsqu’un mur plastifie, les autres murs semblent limiter sa
dégradation, ce qui confère au mur endommagé une rigidité résiduelle, ce qui n’est pas le
cas du mur seul dans une analyse 2D. Ces différences demeurent cependant faibles et le
recours aux analyses 2D pour analyser le comportement sismique de murs de refend est
tout à fait acceptable.

Recommandations
Des problématiques additionnelles ont été soulevées pendant la réalisation de ce projet de
maîtrise qui pourraient devenir des pistes de recherche pour les années futures :

 Une validation par la méthode des éléments finis du modèle ISS utilisé dans ces travaux
serait nécessaire pour s’assurer de la qualité des résultats obtenus.

 Des tests à échelle réelle visant à caractériser le comportement des murs de refend en
béton armé pouvant basculer seraient nécessaires pour examiner les effets du soulèvement
des fondations et valider les études numériques comme cette étude.
241

 Certains résultats de ce mémoire ont mis en évidence la nécessité de consacrer de futurs


travaux de recherche sur les méthodes de calibration des séismes historiques ayant frappé
l’est du Canada et d’étudier leur impact sur la réponse des structures.

 Les analyses présentées dans ce mémoire pourraient être reprises mais en incluant cette
fois la composante verticale des mouvements sismiques afin d’étudier l’influence de cette
composante verticale sur le phénomène de basculement.
242

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250

ANNEXE I
ANALYSE DU BÂTIMENT
251

Détails des calculs de la charge axiale reprise par les murs de refend

Tableau I.1 : Charge axiale reprise par les murs de refend M1, M2, M3, M5 et M6, pour les combinaisons de charges n°1 et 2

50 % 25% Combinaison de Combinaison de


Poids Poids Poids Poids Poids
charge Poids charges n°1 charges n°2
dalle murs cloisons extra plafond + Fr
vive neige Charge par étage Charge par étage
(kN) (kN) (kN) toit (kN) mécanique
(kN) (kN) (kN) (kN)
Toit 279 58 54 54 32 445 0,73 477
Étage 10 279 115 54 54 65 503 0,60 542
Étage 9 279 115 54 54 65 503 0,55 538
Étage 8 279 115 54 54 65 503 0,51 536
Étage 7 279 115 54 54 65 503 0,49 534
Étage 6 279 115 54 54 65 503 0,47 533
Étage 5 279 115 54 54 65 503 0,46 533
Étage 4 279 115 54 54 65 503 0,45 532
Étage 3 279 115 54 54 65 503 0,44 531
Étage 2 279 126 54 54 65 513 0,43 541
RDC 0 68 0 68 0,43 68
5 048 5366
252

Tableau I.2 : Charge axiale reprise par le mur de refend M4, pour les combinaisons de charges n°1 et 2

Poids 50 % 25% Combinaison de Combinaison de


Poids Poids Poids Poids
plafond + charge Poids charges n°1 charges n°2
dalle murs cloisons extra Fr
mécanique vive neige Charge par étage Charge par étage
(kN) (kN) (kN) toit (kN)
(kN) (kN) (kN) (kN) (kN)
Toit 372 58 72 72 43 574 0,67 617
Étage 10 372 115 72 72 86 632 0,56 680
Étage 9 372 115 72 72 86 632 0,51 676
Étage 8 372 115 72 72 86 632 0,48 674
Étage 7 372 115 72 72 86 632 0,46 672
Étage 6 372 115 72 72 86 632 0,45 671
Étage 5 372 115 72 72 86 632 0,44 670
Étage 4 372 115 72 72 86 632 0,43 669
Étage 3 372 115 72 72 86 632 0,42 668
Étage 2 372 126 72 72 86 642 0,42 678
RDC 0 68 0 68 0,42 68
6 338 6743
253

Détails des calculs du poids sismique W du bâtiment

Tableau I.3 : Poids sismique (W) du bâtiment

Poids
Poids Poids Poids Poids Poids 25% Poids Poids total
plafond +
dalle poteaux murs cloisons Façade Poids neige extra toit par étage
mécanique
(kN) (kN) (kN) (kN) (kN) (kN) (kN) (kN)
(kN)
Toit 14 517 562 346 2 808 552 1 685 2 808 23 279
Étage 10 14 517 1 124 693 2 808 1 104 2 808 23 055
Étage 9 14 517 1 124 693 2 808 1 104 2 808 23 055
Étage 8 14 517 1 124 693 2 808 1 104 2 808 23 055
Étage 7 14 517 1 124 693 2 808 1 104 2 808 23 055
Étage 6 14 517 1 124 693 2 808 1 104 2 808 23 055
Étage 5 14 517 1 124 693 2 808 1 104 2 808 23 055
Étage 4 14 517 1 124 693 2 808 1 104 2 808 23 055
Étage 3 14 517 1 124 693 2 808 1 104 2 808 23 055
Étage 2 14 517 1 227 756 2 808 1 198 2 808 23 315
RDC
231 032
254

Détails des calculs de la force sismique latérale minimale à la base (V)

ST M I
V W
R R

Tableau I.4 : Données pertinentes pour le calcul de V

Ta = 1,28 s
S(Ta) = 0,114 g
IE = 1,0
Rd = 3,5
Ro = 1,6
W= 231 032 kN
 ,
La valeur de Mv dépend du ratio  ,


 , ,
Dans le cas présent,  ,  ,  14,4  8


Comme Ta > 1,0, il faut interpoler entre les valeurs de Sa(1,0)Mv = 0,14 et
Sa(2,0)Mv = 0,12, ce qui donne un produit S(1,28)Mv = 0,134.

Finalement, la force sismique latérale minimale à la base vaut :

ST M I
V W
R R

0,134 1,0
V 231 032
3,5 1,6

 V  5 528 kN

2 S0,2I S2,0M I
V'(  W V'+,  W
3 R R R R
2 0,69 1,0 0,048 1,0 1,0
 V'(  231 032  V'+,  231 032
3 3,5 1,6 3,5 1,6
 V'(  18 978 kN  V'+,  1 980 kN
Donc

V = 5 528 kN
255

Détails des calculs des couples de torsion appliqués au bâtiment pour tenir compte de la
torsion accidentelle

L’effort de cisaillement à la base est réparti sur la hauteur du bâtiment selon la formule suivante :

V . F/ W( h(
F( 
∑/+/
+2 W+ h+

Avec Ft = 0 si Ta < 0,7 s et F/  0,07T V 3 0,25V sinon.

Dans le cas présent, comme Ta > 0,7s,

F/  0,07T V 3 0,25V

 F/  0,07 1,28 5 528 3 0,25 5 528

 F/  495 kN 3 1 383 kN

Le moment de renversement sur la hauteur du bâtiment est calculé à l’aide de la formule suivante
:

/+/

M(  4 F+ h+ . h( 
+2(

=
Avec J(  1,0 si h( 8 0,6h, et J(  J ; 1 . J < > @ si h( A 0,6h,
,= ?

 ,
La valeur de J dépend du ratio  ,


 , ,
Dans le cas présent,  ,  ,  14,4  8


Comme Ta > 1,0, il faut interpoler la valeur de J entre J(0,5s) = 1,0 et J(2,0s) = 0,4, ce qui donne
finalement J(1,28s) = 0,687.
256

Tableau I.5 : Calcul de la répartition de la force sismique latérale et du moment de renversement


sur la hauteur du bâtiment

Élévation
Wi h i Wi Fx Ft FMFSE Md
hi Jx
(kN) (kNm) (kN) (kN) (kN) (kNm)
(m)
Toit 30,00 23 279 698 366 910 495 1 405
Étage 10 27,05 23 055 623 631 812 812 1,00 4 144
Étage 9 24,10 23 055 555 619 724 724 1,00 10 685
Étage 8 21,15 23 055 487 608 635 635 1,00 19 360
Étage 7 18,20 23 055 419 596 547 547 1,00 29 910
Étage 6 15,25 23 055 351 585 458 458 0,95 40 060
Étage 5 12,30 23 055 283 573 369 369 0,90 50 076
Étage 4 9,35 23 055 215 562 281 281 0,85 59 631
Étage 3 6,40 23 055 147 550 192 192 0,80 68 350
Étage 2 3,45 23 315 80 436 105 105 0,75 75 908
RDC 0,69 82 914
5 528

La torsion accidentelle, pour un étage donné, est calculée en multipliant la force appliquée à cet
étage par 10% de la largeur Dn.

Tableau I.6 : Calcul de la torsion accidentelle

Mx torsion acc My torsion acc


(kNm) (kNm)
Toit 7 586 10 114
Étage 10 4 387 5 849
Étage 9 3 909 5 211
Étage 8 3 430 4 573
Étage 7 2 952 3 936
Étage 6 2 473 3 298
Étage 5 1 995 2 660
Étage 4 1 516 2 022
Étage 3 1 038 1 384
Étage 2 566 754
RDC
257

Vérification de la sensibilité du bâtiment vis-à-vis de la torsion

Figure I.1 : Position des points considérés pour le calcul du facteur de sensibilité à la torsion (B)

Tableau I.7 : Cas de chargement pour le calcul de B

FMFSE X Forces obtenues de la MFSE appliquées dans la direction


X du bâtiment, à 0,1 DnY du centre de masse
FMFSE Y Forces obtenues de la MFSE appliquées dans la direction
Y du bâtiment, à 0,1 DnX du centre de masse

Tableau I.8 : Calcul du facteur B du bâtiment

FMFSE X FMFSE Y
∆30 ∆23 δmax δave BX ∆23 ∆28 δmax δave BY
Toit 132,00 69,14 132,00 100,57 1,31 134,64 68,83 134,64 101,74 1,32
Étage 10 114,09 59,76 114,09 86,92 1,31 116,36 59,49 116,36 87,93 1,32
Étage 9 96,28 50,43 96,28 73,35 1,31 98,20 50,21 98,20 74,20 1,32
Étage 8 78,83 41,28 78,83 60,06 1,31 80,40 41,10 80,40 60,75 1,32
Étage 7 62,04 32,49 62,04 47,27 1,31 63,28 32,35 63,28 47,81 1,32
Étage 6 46,31 24,25 46,31 35,28 1,31 47,23 24,15 47,23 35,69 1,32
Étage 5 32,06 16,79 32,06 24,42 1,31 32,70 16,72 32,70 24,71 1,32
Étage 4 19,78 10,36 19,78 15,07 1,31 20,17 10,31 20,17 15,24 1,32
Étage 3 9,99 5,23 9,99 7,61 1,31 10,19 5,21 10,19 7,70 1,32
Étage 2 3,24 1,69 3,24 2,47 1,31 3,30 1,69 3,30 2,49 1,32
1,31 1,32
258

Résultats de l’analyse spectrale du bâtiment

Tableau I.9 : Cas de chargement

SPTX Spectre dans la direction X


X+ Spectre dans la direction X + Torsion accidentelle
(Mx)
X- Spectre dans la direction X - Torsion accidentelle
(Mx)
SPTY Spectre dans la direction Y
Y+ Spectre dans la direction Y + Torsion accidentelle
(My)
Y- Spectre dans la direction Y - Torsion accidentelle
(My)

Tableau I.10 : Résultats de l’analyse spectrale du bâtiment – murs de refend M1 et M6

Cas de chargement
SPTX X+ X-
M1 – M6
Vf Mf Vf Mf Vf Mf
(kN) (kNm) (kN) (kNm) (kN) (kNm)
Étage 10 432 1 276 401 1 182 464 1 369
Étage 9 617 3 090 567 2 850 667 3 330
Étage 8 599 4 816 533 4 381 665 5 252
Étage 7 474 6 028 394 5 355 555 6 701
Étage 6 403 6 545 310 5 598 496 7 491
Étage 5 529 6 445 426 5 194 632 7 696
Étage 4 777 6 175 666 4 596 889 7 754
Étage 3 1 037 6 638 919 4 711 1 155 8 564
Étage 2 1 234 8 497 1 111 6 211 1 356 10 784
RDC 1 327 11 980 1 203 9 264 1 451 14 696
259

Tableau I.11 : Résultats de l’analyse spectrale du bâtiment – murs de refend M4

Cas de chargement
SPTX X+ X-
M4
Vf Mf Vf Mf Vf Mf
(kN) (kNm) (kN) (kNm) (kN) (kNm)
Étage 10 640 1 887 703 2 074 577 1 701
Étage 9 828 4 314 928 4 795 729 3 833
Étage 8 713 6 255 846 7 126 581 5 384
Étage 7 623 7 314 784 8 660 462 5 968
Étage 6 730 7 683 916 9 576 545 5 790
Étage 5 834 7 692 1 040 10 193 628 5 191
Étage 4 950 7 561 1 173 10 720 727 4 403
Étage 3 1 232 7 935 1 467 11 787 996 4 082
Étage 2 1 572 9 939 1 816 14 512 1 328 5 366
RDC 1 770 14 354 2 019 19 785 1 521 8 923

Tableau I.12 : Résultats de l’analyse spectrale du bâtiment – murs de refend M2

Cas de chargement
SPTY Y+ Y-
M2
Vf Mf Vf Mf Vf Mf
(kN) (kNm) (kN) (kNm) (kN) (kNm)
Étage 10 539 1 589 665 1 962 413 1 219
Étage 9 691 3 613 891 4 575 493 2 657
Étage 8 588 5 206 853 6 949 324 3 470
Étage 7 521 6 051 843 8 743 200 3 364
Étage 6 625 6 347 996 10 134 255 2 565
Étage 5 708 6 396 1 120 11 399 297 1 398
Étage 4 788 6 351 1 234 12 668 343 40
Étage 3 1 016 6 688 1 487 14 394 546 -1 013
Étage 2 1 304 8 333 1 792 17 479 818 -808
RDC 1 474 11 979 1 972 22 841 979 1 126
260

Tableau I.13 : Résultats de l’analyse spectrale du bâtiment – murs de refend M5

Cas de chargement
SPTY Y+ Y-
M5
Vf Mf Vf Mf Vf Mf
(kN) (kNm) (kN) (kNm) (kN) (kNm)
Étage 10 539 1 589 413 1 219 665 1 962
Étage 9 691 3 613 493 2 657 891 4 575
Étage 8 588 5 206 324 3 470 853 6 949
Étage 7 521 6 051 200 3 364 843 8 743
Étage 6 625 6 347 255 2 565 996 10 134
Étage 5 708 6 396 297 1 398 1 120 11 399
Étage 4 788 6 351 343 40 1 234 12 668
Étage 3 1 016 6 688 546 -1 013 1 487 14 394
Étage 2 1 304 8 333 818 -808 1 792 17 479
RDC 1 474 11 979 979 1 126 1 972 22 841

Tableau I.14 : Résultats de l’analyse spectrale du bâtiment – murs de refend M3

Cas de chargement
SPTY Y+ Y-
M3
Vf Mf Vf Mf Vf Mf
(kN) (kNm) (kN) (kNm) (kN) (kNm)
Étage 10 539 1 590 539 1 590 539 1 590
Étage 9 692 3 616 692 3 616 692 3 616
Étage 8 589 5 209 589 5 209 589 5 209
Étage 7 522 6 054 522 6 054 522 6 054
Étage 6 625 6 349 625 6 349 625 6 349
Étage 5 709 6 399 709 6 399 709 6 399
Étage 4 788 6 354 788 6 354 788 6 354
Étage 3 1 016 6 691 1 016 6 691 1 016 6 691
Étage 2 1 305 8 335 1 305 8 335 1 305 8 335
RDC 1 475 11 983 1 475 11 983 1 475 11 983
261

ANNEXE II
CARACTÉRISTIQUES GÉOTECHNIQUES POUR
L’ÎLE DE MONTREAL
(Hode-Keyser & Prest, 1977)
Le socle rocheux de l’Île de Montréal se compose de roches métamorphiques datant du
Précambrien. Sur ce substrat reposent les dépôts de surface qui datent du Quaternaire,
c'est-à-dire les 125 000 dernières années de l’histoire de la formation de la terre. Ces
dépôts sont le résultat soit d’évènements de glaciation datant de la période glaciaire du
Wisconsinien, soit d’évènements datant de la période post-glaciation. Les dépôts de
surface pour l’Île de Montréal sont représentés à la figure II.1. Ceux qui vont présenter
des propriétés semblables à celles qui nous intéressent sont ceux de la période du
Wisconsinien qui se composent de sédiments provenant de l’érosion de substrats plus
anciens des régions alentours (grès, schiste, calcaire, dolomite). Ils peuvent être classés
en trois catégories selon leur ancienneté :

- Le till de Malone

- Les dépôts galciolacustres (Middle-Till Complex)

- Le till de Fort-Covington

Les travaux de Prest et Hode-Keyser ont permis de caractériser ces différents tills. Tout
d’abord, le till de Malone est un till pierreux assez dense, ayant une matrice silteuse ou
sableuse, qui repose directement sur le socle rocheux. Ses propriétés sont résumées dans
le tableau II.1. Ensuite, les dépôts glaciolacustres, qui reposent sur le till de Malone,
peuvent être également assimilés à des tills. Ils sont formés d’un mélange pierreux,
sableux et silteux intercalé entre des couches de sédiments graveleux et silteux. Enfin, le
till de Fort-Covington, qui repose sur les dépôts glaciolacustres, a un squelette granulaire
fortement semblable à celui du till de Malone mis à part le fait que celui-ci comporte une
plus grande proportion d’argile. Il Ses propriétés sont résumées dans le tableau II.2. À la
262

vue des propriétés des différents tills composant le sous-sol de l’Île de Montréal, nous
avons décidé de baser nos choix de propriétés de sol sur celles du till de Malone.

Figure II.1 : Carte des dépôts meubles de l’Île de Montréal [Adaptée de (Hode-Keyser &
Prest, 1982)]

Tableau II.1 : Caractéristiques du Till de Malone

Plage des valeurs mesurées Valeur Moyenne


Limite de liquidité 13,2 à 22,4% 15,4%
Indice de plasticité 1,8 à 4,8% 3,2%
Masse volumique 2,16 à 2,48 g/cm3 2,40 g/cm3
Teneur en eau 6 à 14% 9,6%

Tableau II.2 : Caractéristiques du till de Fort Covington

Plage des valeurs mesurées Valeur Moyenne


Limite de liquidité 24 à 38% 32%
Indice de plasticité 6 à 18% 12%
Masse volumique 1,92 à 2,48 g/cm3 2,26 g/cm3
Teneur en eau 7 à 25% 14,4%
263

 Profil de sol INF

Les propriétés du profil de sol INF ont été choisies de façon à ce que ce profil
corresponde à la limite inférieure des profils de sol de catégorie C. Dans ces conditions,
nous avons fait l’hypothèse qu’il a un N60 de l'ordre de 50 et que la vitesse moyenne de
propagation des ondes de cisaillement (vs) dans ce profil est égale à 360 m/s. À partir
des relations développées par Prest et Hode-Keyser reliant la masse volumique d’un sol
et son indice de pénétration standard, nous avons supposé que la masse volumique totale
(γt) d’un sol ayant un indice (N60) légèrement supérieur à 50 est de l'ordre de
2,10 g/cm3. L'évaluation de l'angle de frottement interne a été faite à l'aide de
corrélations empiriques. Dans la publication du U.S. Corps of Engineers (1992), il est
fait référence aux travaux de Meyerhof (1974) et aux travaux de Peck et al. (1974). Pour
un (N60) supérieur à 50, ces deux publications (tableau II.3) proposent un angle de
frottement interne BC supérieur à 41°. À la vue de ces recommandations, nous avons
posé BC égal à 41°. Le coefficient de Poisson (ν) a été pris égal à 0,3, valeur cohérente
pour un sable dense d’après les travaux de Smoltczyk (2002). Le module de cisaillement
dynamique aux petites déformations a été calculé à l’aide de l’équation [II.1]. Dans le
cas présent, Gmax est égal à 270 MPa. Le module d’Young dynamique a été déduit de la
valeur de Gmax à l’aide de l’équation [II.2]. Dans le cas présent, E’ est égal à 700 MPa.
Pour la vérification des fondations vis-à-vis du tassement, il faut connaitre le module
élastique statique du sol. Cette valeur a été déduite de la valeur du module élastique
dynamique à partir d’un tableau de correspondance donné par Smoltczyk (2002). Dans
le cas présent, E a été posé égal à 160 MPa. Finalement, les caractéristiques du profil de
sol INF sont récapitulées dans le tableau II.4.

G'(  ρvG [II.1]

E ′  21 ; νG'( [II.2]


264

Tableau II.3 : Propriétés des sols granulaires [(U. S. Army Corps of Engineers, 1992)]

Tableau II.4 : Propriétés du profil de sol INF

Indice de pénétration standard (N60) ≈ 50


Coefficient de Poisson ν = 0,3
Vitesse moyenne des ondes de cisaillement vs = 360 m/s
Masse volumique γt = 2100 kg/m3
Angle de frottement interne BC = 41°
Module d’Young statique E = 160 MPa
Module d’Young dynamique E’ = 700 MPa
Module de cisaillement dynamique Gmax = 270 MPa

 Profil de sol SUP

Les propriétés du profil de sol SUP ont été choisies afin que ce profil corresponde à la
limite supérieure des profils de sol de catégorie C. Dans l’idéal, ses caractéristiques
devraient être telles que la vitesse de propagation moyenne des ondes de cisaillement
(vs) est égale à 760 m/s. Cependant, comme nous avons cherché à prendre des
caractéristiques de sol réalistes pour Montréal, nous avons décidé de prendre comme
propriétés de cette limite supérieure celles du till le plus rencontré sur l’Île de Montréal
lors des travaux de Prest et Hode-Keyser, à savoir un Till de Malone avec γt égal à 2,30
g/cm3. À cette masse volumique, nous avons associé un angle de frottement interne (BC )
égal à 43° et un coefficient de Poisson (ν) égal à 0,25 (arbitrairement et par rapport à la
valeur ν = 0,30 pris pour le profil de sol INF). Pour ce qui est du calcul du module de
cisaillement (équation [II.1]), il est difficile de déterminer des valeurs précises puisque
265

la question qui se pose est la suivante : comment connaitre la vitesse de propagation


moyenne des ondes de cisaillement dans ce sol ? Pour un sol aussi « raide », considérer
l’indice de pénétration standard n’est pas réaliste. Cependant, les relations développées
par Hode-Keyser et Prest donnent, pour une masse volumique totale de 2,30 g/cm3, un
indice de pénétration standard de l’ordre de 90. Grâce aux travaux de Lee (1990), qui
permettent d’évaluer vs à partir de l’indice de pénétration standard, nous avons pu
associer à cette valeur de N60 une vitesse des ondes de cisaillement de l’ordre de
550 m/s. Dans ces conditions, nous avons pu calculer Gmax et E’. Dans le cas présent,
Gmax vaut 710 MPa et E’ vaut 1780 MPa. Les propriétés du profil de sol SUP sont
résumées dans le tableau II.5.

Tableau II.5 : Propriétés du profil de sol SUP

Indice de pénétration standard (N60) ≈ 90


Coefficient de Poisson ν = 0,25
Vitesse moyenne des ondes de cisaillement vs = 550 m/s
Masse volumique γt = 2300 kg/m3
Angle de frottement interne BC = 43°
Module d’Young statique E = 410 MPa
Module d’Young dynamique E’ = 1780 MPa
Module de cisaillement dynamique Gmax = 710 MPa
266

ANNEXE III
VALIDATION DU MODÈLE ISS
Étude de l’amortissement radial

Cisaillement à la base du mur de refend


9 000

6 000
Cisaillement (kN)

3 000

0
sans amort.
-3 000
cz
-6 000 c θy
-9 000
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)
Figure III.1 : Cisaillement à la base du mur de refend en fonction du temps

Tableau III.1 : Cisaillement maximum à la base du mur de refend pour la configuration 4


avec et sans amortissement radial

Cisaillement
% d’écart
max (kN)
Sans amortissement 5 305
Amortissement Cθy 5 241 1,2%
Amortissement Cz 5 190 2,2%
267

Moment vs rotation à la base du mur de refend


40 000
sans amort.
cz
20 000 c θy

-20 000

-40 000
-0,008 -0,004 0 0,004 0,008
Rotation (rad)
Figure III.2 : Moment à la base du mur de refend en fonction de sa rotation

Tableau III.2: Moment maximum à la base du mur de refend pour la configuration 4


avec et sans amortissement radial

Moment
% d’écart
max (kNm)
Sans amortissement 28 205
Amortissement Cθy 28 162 0,2%
Amortissement Cz 28 123 0,2%
268

Déplacement horizontal du sommet du mur de refend


Déplacement horizontal (%Htot ) -0,90

0,45

0
sans amort.
-0,45 cz
c θy
-0,90
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)
Figure III.3 : Déplacement horizontal du sommet du mur de refend en fonction du temps

Tableau III.3: Déplacement horizontal maximum au sommet du mur de refend pour la


configuration 4 avec et sans amortissement radial

Déplacement
% d’écart
max (% Htot)
Sans amortissement 0,83
Amortissement Cθy 0,82 1,2%
Amortissement Cz 0,82 1,2%
269

Déplacement vertical de la base du mur de refend


Déplacement vertical (mm) 50
40 sans amort.
cz
30
c θy
20
10
0
-10
-20
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)
Figure III.4 : Déplacement vertical à la base du mur de refend en fonction du temps
(centre de la fondation)

Tableau III.4: Soulèvement et tassement maximums de la base du mur de refend pour la


configuration 4 avec et sans amortissement radial

Soulèvement Tassement
% d’écart % d’écart
max (mm) max (mm)
Sans amortissement 17,61 2,94
Amortissement Cθy 17,34 1,5% 2,89 1,7%
Amortissement Cz 17,08 3,0% 2,85 3,1%
270

Déplacement vertical de l'extrémité de la fondation


Déplacement vertical (mm) 50
40 sans amort.
cz
30
c θy
20
10
0
-10
-20
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)

Figure III.5 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche de la fondation en fonction du


temps

Tableau III.5: Soulèvement et tassement maximums de l’extrémité gauche de la


fondation pour la configuration 4 avec et sans amortissement radial

Soulèvement Tassement
% d’écart % d’écart
max (mm) max (mm)
Sans amortissement 40,15 17,57
Amortissement Cθy 39,89 0,6% 17,38 1,1%
Amortissement Cz 39,59 1,4% 17,21 2,0%
271

q/qult vs déplacement vertical de l'extrémité de la fondation


-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
-0,6
q/qult

-0,7
-0,8
-0,7 sans amort.
-0,8 cz
-0,9 c θy
-1,0
-20 -10 0 10 20 30 40
Déplacement vertical (mm)
Figure III.6 : Ratio entre la charge q qui s'exerce dans le ressort à l'extrémité gauche de
la fondation et sa capacité portante ultime (qult) en fonction du déplacement vertical du
bord gauche de la fondation

Tableau III.6: Rapport q/qult maximum dans le ressort à l’extrémité gauche de la


fondation pour la configuration 4 avec et sans amortissement radial

q/qult max % d’écart


Sans amortissement 0,737
Amortissement Cθy 0,735 0,3%
Amortissement Cz 0,732 0,7%
272

Déplacement vertical vs rotation de la base du mur de refend


4
20
Déplacement vertical (mm)

10

0
sans amort.
cz
c θy
-10
-8 -4 0 4 8
Rotation (rad) -3
x 10
Figure III.7 : Déplacement vertical de la base du mur de refend en fonction de sa rotation
273

Résistance en traction du sol

Cisaillement à la base du mur de refend


9 000

6 000
Cisaillement (kN)

3 000

-3 000 suct. = 0%
-6 000 suct. = 5%
suct. = 10%
-9 000
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)

Figure III.8 : Cisaillement à la base du mur de refend en fonction du temps

Tableau III.7 : Cisaillement maximum à la base du mur de refend pour la configuration 4


avec et sans succion du sol

Cisaillement
% d’écart
max (kN)
Sans succion 5 305
TP = 5% 6 252 17,8%
TP = 10% 5 547 4,6%
274

Moment vs rotation à la base du mur de refend


40 000
suct. = 0%
suct. = 5%
20 000 suct. = 10%

-20 000

-40 000
-0,008 -0,004 0 0,004 0,008
Rotation (rad)

Figure III.9 : Moment à la base du mur de refend en fonction de sa rotation

Tableau III.8: Moment maximum à la base du mur de refend pour la configuration 4


avec et sans succion du sol

Moment
% d’écart
max (kNm)
Sans succion 28 205
TP = 5% 35 500 25,9%
TP = 10% 40 685 44,2%
275

Déplacement horizontal du sommet du mur de refend


Déplacement horizontal (%Htot ) -0,90

0,45

Config. 1
-0,45
Config. 4
Config. 6
-0,90
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)
Figure III.10 : Déplacement horizontal du sommet du mur de refend en fonction du
temps

Tableau III.9: Déplacement horizontal maximum au sommet du mur de refend pour la


configuration 4 avec et sans succion du sol

Déplacement
% d’écart
max (% Htot)
Sans succion 0,83
TP = 5% 0,73 12,0%
TP = 10% 0,70 15,7%
276

Déplacement vertical de la base du mur de refend


Déplacement vertical (mm) 50
40 suct. = 0%
suct. = 5%
30
suct. = 10%
20
10
0
-10
-20
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)
Figure III.11 : Déplacement vertical à la base du mur de refend en fonction du temps
(centre de la fondation)

Tableau III.10: Soulèvement et tassement maximums de la base du mur de refend pour


la configuration 4 avec et sans succion du sol

Soulèvement Tassement
% d’écart % d’écart
max (mm) max (mm)
Sans succion 17,61 2,94
TP = 5% 11,28 35,9% 2,94 0,0%
TP = 10% 7,52 57,3% 3,05 3,7%
277

Déplacement vertical de l'extrémité de la fondation


Déplacement vertical (mm) 50
40 suct. = 0%
suct. = 5%
30
suct. = 10%
20
10
0
-10
-20
0 4 8 12 16 20 24
Temps (s)
Figure III.12 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche de la fondation en fonction du
temps

Tableau III.11: Soulèvement et tassement maximums de l’extrémité gauche de la


fondation pour la configuration 4 avec et sans succion du sol

Soulèvement Tassement
% d’écart % d’écart
max (mm) max (mm)
Sans succion 40,15 17,57
TP = 5% 31,43 21,7% 17,86 1,6%
TP = 10% 25,81 35,7% 17,26 1,8%
278

q/qult vs déplacement vertical de l'extrémité de la fondation


-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
-0,6
q/qult

-0,7
-0,8
-0,7
suct. = 0%
-0,8
suct. = 5%
-0,9
suct. = 10%
-1,0
-20 -10 0 10 20 30 40
Déplacement vertical (mm)
Figure III.13 : Ratio entre la charge q qui s'exerce dans le ressort à l'extrémité gauche de
la fondation et sa capacité portante ultime (qult) en fonction du déplacement vertical du
bord gauche de la fondation

Tableau III.12: Rapport q/qult maximum dans le ressort à l’extrémité gauche de la


fondation pour la configuration 4 avec et sans succion du sol

q/qult max % d’écart


Sans succion 0,74
TP = 5% 0,74 0,0%
TP = 10% 0,73 1,3%
279

Déplacement vertical vs rotation de la base du mur de refend


20
Déplacement vertical (mm)

10

suct. = 0%
suct. = 5%
suct. = 10%
-10
-8 -4 0 4 8
Rotation (rad) x 10
-3

Figure III.14 : Déplacement vertical de la base du mur de refend en fonction de sa


rotation
280

ANNEXE IV
SÉLECTION ET CALIBRATION DES
ACCÉLÉROGRAMMES
Séisme du Saguenay – Accélérogrammes et spectres originaux
SAGUENAY SAGUENAY
Site 16 - Azimut 124 Site 16 - Azimut 124
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A124
0,15 0,6 Spectre site cat. A - CNBC 05

0,10
0,5

0,05
0.4

Sa (g)
Sa (g)

0,00
0,3
-0,05

0,2
-0,10

-0,15 0,1

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Temps (s) Période (s)
a) b)
Figure IV.1 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 124° - site 16 -
Saguenay

SAGUENAY SAGUENAY
Site 16 - Azimut 214 Site 16 - Azimut 214
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A214
0,15 Spectre site cat. A - CNBC 05
0,6

0,10
0,5
0,05
0.4
Sa (g)

Sa (g)

0,00
0,3
-0,05

0,2
-0,10

-0,15 0,1

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Temps (s) Période (s)
a) b)
Figure IV.2 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 214° - site 16 -
Saguenay
281

SAGUENAY SAGUENAY
Site 17 - Azimut 000 Site 17 - Azimut 000
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A000
0,15 0,6 Spectre site cat. A - CNBC 05

0,10
0,5

0,05
0.4

Sa (g)
Sa (g)

0,00
0,3
-0,05
0,2
-0,10

0,1
-0,15

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0

Temps (s) Période (s)

a) b)
Figure IV.3 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 000° - site 17 -
Saguenay

SAGUENAY SAGUENAY
Site 17 - Azimut 270 Site 17 - Azimut 270
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A270
0,15 0,6 Spectre site cat. A - CNBC 05

0,10
0,5

0,05
0.4
Sa (g)
Sa (g)

0,00
0,3
-0,05

0,2
-0,10

-0,15 0,1

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Temps (s) Période (s)
a) b)
Figure IV.4 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 270° - site 17 -
Saguenay
282

SAGUENAY SAGUENAY
Site 20 - Azimut 000 Site 20 - Azimut 000
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A000
0,15 0,6 Spectre site cat. A - CNBC 05

0,10
0,5

0,05
0.4

Sa (g)
Sa (g)

0,00
0,3
-0,05

0,2
-0,10

-0,15 0,1

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Temps (s) Période (s)
a) b)
Figure IV.5 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 000° - site 20 -
Saguenay

SAGUENAY SAGUENAY
Site 20 - Azimut 270 Site 20 - Azimut 270
Accélérogramme Spectre
0,20 0,7
Spectre A270
0,15 Spectre site cat. A - CNBC 05
0,6

0,10
0,5
0,05
0.4
Sa (g)

Sa (g)

0,00
0,3
-0,05

0,2
-0,10

-0,15 0,1

-0,2 0
0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Temps (s) Période (s)
a) b)
Figure IV.6 : Accélérogramme et spectre correspondant à l’azimut 270° - site 20 -
Saguenay
283

Séisme du Saguenay – Directions principales majeures et mineures

SAGUENAY
Site 16
Spectre
0,8

Sa (g) 0,1

0,01
Spectre A124
Spectre A214
0,001 Spectre 1
Spectre 2
Spectre site cat A - CNBC 05
0,0001
0,1 1,0 4,0
Période (s)

Figure IV.7 : Spectres correspondant aux accélérogrammes bruts et aux


accélérogrammes dans les deux directions principales horizontales – site 16 – Saguenay

SAGUENAY
Site 17
Spectre
0,8

0,1
Sa (g)

0,01
Spectre A000
Spectre A270
0,001 Spectre 1
Spectre 2
Spectre site cat A - CNBC 05
0,0001
0,1 1,0 4,0
Période (s)

Figure IV.8 : Spectres correspondant aux accélérogrammes bruts et aux


accélérogrammes dans les deux directions principales horizontales – site 17 – Saguenay
284

SAGUENAY
Site 20
Spectre
0,8

Sa (g) 0,1

0,01
Spectre A000
Spectre A270
0,001 Spectre 1
Spectre 2
Spectre site cat A - CNBC 05
0,0001
0,1 1,0 4,0
Période (s)

Figure IV.9 : Spectres correspondant aux accélérogrammes bruts et aux


accélérogrammes dans les deux directions principales horizontales – site 20 – Saguenay
285

Séisme du Saguenay – Calibration APHA


SAGUENAY SAGUENAY
Site 16 Site 16
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. APHA Spectre 1 - cal. APHA
Spectre 2 - cal. APHA Spectre 2 - cal. APHA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0

Sa (g)
Sa (g)

0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

a) b)
Figure IV.10 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode APHA – site 16 – Saguenay : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP

SAGUENAY SAGUENAY
Site 17 Site 17
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. APHA Spectre 1 - cal. APHA
Spectre 2 - cal. APHA Spectre 2 - cal. APHA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0
Sa (g)
Sa (g)

0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

a) b)
Figure IV.11 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode APHA – site 17 – Saguenay : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP
286

SAGUENAY SAGUENAY
Site 20 Site 20
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. APHA Spectre 1 - cal. APHA
Spectre 2 - cal. APHA Spectre 2 - cal. APHA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0
Sa (g)

Sa (g)
0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

a) b)
Figure IV.12 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode APHA – site 20 – Saguenay : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP
287

Séisme du Saguenay – Calibration SPTMA


SAGUENAY SAGUENAY
Site 16 Site 16
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. SPTA Spectre 1 - cal. SPTA
Spectre 2 - cal. SPTA Spectre 2 - cal. SPTA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0
Sa (g)

Sa (g)
0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

a) b)
Figure IV.13 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMA – site 16 – Saguenay : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP

SAGUENAY SAGUENAY
Site 17 Site 17
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. SPTA Spectre 1 - cal. SPTA
Spectre 2 - cal. SPTA Spectre 2 - cal. SPTA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0
Sa (g)

Sa (g)

0,5 0,5

0 0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s) Période (s)

a) b)
Figure IV.14 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMA – site 17 – Saguenay : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP
288

SAGUENAY SAGUENAY
Site 20 Site 20
Profil de sol INF Profil de sol SUP
1,5 1,5
Spectre 1 - cal. SPTA Spectre 1 - cal. SPTA
Spectre 2 - cal. SPTA Spectre 2 - cal. SPTA
Spectre site cat. C - CNBC 05 Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0 1,0

Sa (g)
Sa (g)

0,5
0,5

0
0 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s)
Période (s)

a) b)
Figure IV.15 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMA – site 20 – Saguenay : a) profil
de sol INF b) profil de sol SUP
289

Séisme Saguenay – Calibration SPTMC


SAGUENAY
Site 16
Spectre
1,5
Spectre 1 - cal. SPTMC
Spectre 2 - cal. SPTMC
Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0

Sa (g)

0,5

0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s)

Figure IV.16 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMC – site 16 – Saguenay

SAGUENAY
Site 17
Spectre
1,5
Spectre 1 - cal. SPTMC
Spectre 2 - cal. SPTMC
Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0
Sa (g)

0,5

0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s)

Figure IV.17 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMC – site 17 – Saguenay
290

SAGUENAY
Site 20
Spectre
1,5
Spectre 1 - cal. SPTMC
Spectre 2 - cal. SPTMC
Spectre site cat. C - CNBC 05

1,0

Sa (g) 0,5

0
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Période (s)

Figure IV.18 : Spectres correspondant aux accélérogrammes dans les deux directions
principales horizontales, calibrés par la méthode SPTMC – site 20 – Saguenay
291

ANNEXE V ANALYSES ET RESULTATS


Description du comportement du mur M2 et du bâtiment – Séisme 02
 Base fixe

Tableau V.1 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de


refend M2 encastré à sa base, pour l’analyse 2D

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M2 0,29 2,24 0,00 5 897 2,30 28 220 2,70 28 656 2,71

Tableau V.2 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de


refend M2 encastré à sa base, pour l’analyse 2D amplifiée

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M2 0,77 13,66 0,43 9 957 2,30 28 220 2,35 30 029 2,70

Tableau V.3 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs
de refend du bâtiment, supposés encastrés à leur base, pour l’analyse 3D
unidirectionnelle

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M1 0,02 7,07 0,00 877 2,72 23 000 6 216 2,73
M2 0,31 13,76 0,01 5 923 2,69 28 220 2,67 31 608 2,70
M3 0,29 2,24 0,01 5 811 3,03 23 000 2,65 29 643 2,70
M4 0,11 10,81 0,00 2 891 3,49 26 500 18 126 3,48
M5 0,29 2,25 0,01 7 069 3,04 28 220 2,65 40 185 2,70
M6 0,02 7,07 0,00 857 2,72 23 000 6 232 4,46
292

Tableau V.4 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs
de refend du bâtiment, supposés encastrés à leur base, pour l’analyse 3D bidirectionnelle

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M1 0,17 11,88 0,00 3 481 2,81 23 000 18 215 2,84
M2 0,29 2,24 0,00 6 410 3,03 28 220 2,66 33 548 2,70
M3 0,29 2,24 0,00 6 013 3,03 23 000 2,65 23 964 2,70
M4 0,17 11,90 0,00 3 505 3,34 26 500 21 601 11,71
M5 0,29 2,24 0,00 6 889 2,70 28 220 2,65 38 470 2,70
M6 0,17 11,88 0,00 3 672 2,82 23 000 20 105 11,71

Déplacement horizontal au sommet du mur de refend M2 - Séisme 02 - Base fixe


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Modèle 2D
δh (%Htot )

Figure V.1 : Déplacement au sommet du mur de refend M2 Modèle 2D - torsion


2,50
1,25
0
-1,25
-2,50
Modèle 3D - uni
avec base fixe pour toutes les analyses – Séisme 02 Temps (s)
Modèle 3D - bi
293

Cisaillement à la base du mur de refend M2 - Séisme 02 - Base fixe


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps
Figure V.2 : Cisaillement à la base du mur de (s) M2 avec base fixe pour toutes les
refend
analyses – Séisme 02

Moment à la base du mur de refend M2 - Séisme 02 - Base fixe


40 000
Mn
Moment (kNm)

20 000

-20 000
Mn
-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.3 : Moment à la base du mur de refend M2 avec base fixe pour toutes les
analyses – Séisme 02
294

Déplacement horizontal au sommet des murs de refend - Séisme 02 - Base fixe


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
M1 / M6

δh (%Htot )
Figure V.4 : Déplacement au sommet des murs de refend avec base 2,50M2
1,25
0M3
fixe – Séisme 02 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D -1,25
-2,50M4
Temps
M5(s)
unidirectionnelle

Cisaillement à la base des murs de refend - Séisme 02 - Base fixe


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.5 : Cisaillement à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 02 –
Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle
295

Moment à la base des murs de refend - Séisme 02 - Base fixe


40 000
Moment (kNm)

20 000

-20 000

-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.6 : Moment à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 02 – Analyse
dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle

Déplacement horizontal au sommet des murs de refend - Séisme 02 - Base fixe


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s) M1
M2
Figure V.7 : Déplacement au sommet des murs de refend avec base fixe δh (%Htot )
2,50 M3
1,25
– Séisme 02 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D 0
-1,25 M4
-2,50 M5
bidirectionnelle M6
296

Cisaillement à la base des murs de refend - Séisme 02 - Base fixe


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps
Figure V.8 : Cisaillement à la base des murs de (s)
refend avec base fixe – Séisme 02 –
Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle

Moment à la base des murs de refend - Séisme 02 - Base fixe


40 000
Moment (kNm)

20 000

-20 000

-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.9 : Moment à la base des murs de refend avec base fixe – Séisme 02 – Analyse
dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle
297

 Mn

Tableau V.5 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de


refend M2 reposant sur une fondation dimensionnée pour Mn, pour l’analyse 2D – Profil
de sol INF

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
2D 0,28 2,25 0,01 5 300 2,31 28 220 22 876 2,72

Tableau V.6 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 2D –
Profil de sol INF

Mur M2
δv max (mm) 2,22
Extrémité t (s) 3,09
gauche de la Q/Qult max 0,43
fondation t (s) 2,72
δv résiduel (mm) 4,85
δv max (mm) 0,65
t (s) 2,72
Centre de la
Q/Qult max 0,15
fondation
t (s) 4,89
δv résiduel (mm) 1,32
δv max (mm) 6,60
Extrémité t (s) 2,72
droite de la Q/Qult max 0,36
fondation t (s) 3,09
δv résiduel (mm) 2,95
298

Tableau V.7 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour le mur de


refend M2 reposant sur une fondation dimensionnée pour Mn, pour l’analyse 2D
amplifiée – Profil de sol INF

δh max δh résiduel Vf max Mn Mf max


Mur t (s) t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
M2 0,50 8,41 0,20 8 939 2,30 28 220 25 269 2,95

Tableau V.8 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs de
δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse 2D
amplifiée – Profil de sol INF

Mur M2
δv max (mm) 11,77
Extrémité t (s) 2,42
gauche de la Q/Qult max 0,55
fondation t (s) 2,96
δv résiduel (mm) 8,75
δv max (mm) 4,47
t (s) 2,96
Centre de la
Q/Qult max 0,21
fondation
t (s) 5,16
δv résiduel (mm) 1,78
δv max (mm) 18,26
Extrémité t (s) 2,96
droite de la Q/Qult max 0,49
fondation t (s) 2,42
δv résiduel (mm) 6,68
299

Tableau V.9 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les murs
de refend du bâtiment, reposant sur des fondations dimensionnées pour Mn, pour
l’analyse 3D unidirectionnelle – Profil de sol INF

δh
δh max Vf max Mn Mf max
Mur t (s) résiduel t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
(%Htot)
M1 0,08 18,72 0,00 964 2,74 23 000 9 639 20,13
M2 0,29 2,24 0,02 5 139 2,70 28 220 23 304 2,70
M3 0,28 2,25 0,02 4 672 3,03 23 000 19 708 2,71
M4 0,10 24,38 0,00 2 955 3,51 26 500 12 182 3,52
M5 0,27 2,25 0,02 5 637 2,30 28 220 24 305 2,71
M6 0,08 18,72 0,00 941 2,74 23 000 9 666 20,13

Tableau V.10 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs
de δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse
3D unidirectionnelle – Profil de sol INF

Mur M1 M2 M3 M4 M5 M6
δv max (mm) 0,00 1,05 1,86 0,00 2,62 0,00
Extrémité t (s) 3,06 3,07 1,37
gauche de Q/Qult max 0,31 0,45 0,54 0,36 0,50 0,31
la fondation t (s) 18,69 2,71 2,71 3,51 2,72 18,70
δv résiduel (mm) 1,36 5,32 6,72 2,34 6,94 1,37
δv max (mm) 0,00 1,01 1,00 0,00 2,56 0,00
t (s) 2,71 2,71 2,72
Centre de la
Q/Qult max 0,14 0,16 0,26 0,19 0,17 0,14
fondation
t (s) 20,13 2,80 6,43 8,73 3,19 20,17
δv résiduel (mm) 1,01 1,35 1,78 1,36 1,46 1,01
δv max (mm) 0,00 7,81 9,43 0,36 12,58 0,00
Extrémité t (s) 2,71 2,71 3,52 2,72
droite de la Q/Qult max 0,31 0,34 0,39 0,34 0,37 0,31
fondation t (s) 20,13 3,05 3,07 8,57 3,08 20,13
δv résiduel (mm) 1,37 2,32 2,95 1,87 3,13 1,37
300

Tableau V.11 : Valeurs maximales de δh, Vf et Mf et valeur de δh résiduel pour tous les
murs de refend du bâtiment, reposant sur des fondations dimensionnées pour Mn, pour
l’analyse 3D bidirectionnelle – Profil de sol INF

δh
δh max Vf max Mn Mf max
Mur t (s) résiduel t (s) t (s) t (s)
(%Htot) (kN) (kNm) (kNm)
(%Htot)
M1 0,12 11,92 0,00 3 029 2,84 23 000 15 387 2,86
M2 0,28 2,25 0,02 5 109 3,04 28 220 23 871 2,71
M3 0,28 2,25 0,02 4 788 3,03 23 000 19 841 2,71
M4 0,11 11,92 0,00 3 019 2,84 26 500 15 591 2,86
M5 0,28 2,25 0,02 5 373 3,03 28 220 24 118 2,71
M6 0,12 11,92 0,00 3 039 2,84 23 000 15 525 2,86

Tableau V.12 : Valeurs maximales de δvg, δvc, δvd, Q/Qult g, Q/Qult c et Q/Qult d et valeurs
de δvg résiduel, δvc résiduel, δvd résiduel pour la fondation du mur de refend M2, pour l’analyse
3D bidirectionnelle – Profil de sol INF

Mur M1 M2 M3 M4 M5 M6
δv max (mm) 0,70 2,01 2,21 0,21 1,93 0,73
Extrémité t (s) 11,72 3,08 3,08 11,73 3,07 11,72
gauche de Q/Qult max 0,37 0,47 0,55 0,36 0,48 0,37
la fondation t (s) 2,86 2,72 2,71 2,86 2,71 2,86
δv résiduel (mm) 2,56 6,18 6,92 2,51 6,44 2,61
δv max (mm) 0,00 1,75 1,13 0,00 2,04 0,00
t (s) 2,72 2,72 2,72
Centre de la
Q/Qult max 0,18 0,16 0,26 0,20 0,17 0,18
fondation
t (s) 13,28 2,86 3,19 13,23 3,51 13,28
δv résiduel (mm) 1,24 1,41 1,84 1,43 1,43 1,24
δv max (mm) 1,29 10,18 9,89 0,54 11,01 1,36
Extrémité t (s) 2,86 2,71 2,71 2,86 2,71 2,86
droite de la Q/Qult max 0,35 0,36 0,40 0,35 0,36 0,35
fondation t (s) 11,72 3,08 3,07 11,73 3,07 11,72
δv résiduel (mm) 2,14 2,84 3,19 2,23 2,80 2,16
301

Déplacement horizontal au sommet du mur de refend M2 - Séisme 02 - Mn


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure V.10 : Déplacement au sommet du mur de refend Modèle 2D

δh (%Htot )
Modèle 2D - torsion
M2 reposant sur une fondation dimensionnée pour Mn, pour 2,50
1,25
0
-1,25
-2,50
Modèle 3D - uni
toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF Temps (s) 3D - bi
Modèle

Cisaillement à la base du mur de refend M2 - Séisme 02 - Mn


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.11 : Cisaillement à la base du mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF
302

Moment à la base du mur de refend M2 - Séisme 02 - Mn


40 000
Mn
Moment (kNm)

20 000

-20 000
Mn
-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.12 : Moment à la base du mur de refend M2 reposant sur une fondation
dimensionnée pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF

Déplacement vertical extrémité gauche de la fondation de M2 - Séisme 02 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.13 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche de la fondation de M2


dimensionnée pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF
303

Déplacement vertical centre de la fondation de M2 - Séisme 02 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.14 : Déplacement vertical du centre de la fondation de M2 dimensionnée pour


Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF

Déplacement vertical extrémité droite de la fondation de M2 - Séisme 02 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.15 : Déplacement vertical de l’extrémité droite de la fondation de M2


dimensionnée pour Mn, pour toutes les analyses – Séisme 01 – Profil de sol INF
304

Déplacement horizontal au sommet des murs de refend - Séisme 02 - Mn


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
Figure V.16 : Déplacement au sommet des murs de refend reposant M1 / M6

δh (%Htot )
2,50M2
sur des fondations dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse 1,25
0M3
-1,25
-2,50M4
dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle – Profil de
Temps
M5(s)
sol INF

Cisaillement à la base des murs de refend - Séisme 02 - Mn


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.17 : Cisaillement à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
unidirectionnelle – Profil de sol INF
305

Moment à la base des murs de refend - Séisme 02 - Mn


40 000
Moment (kNm)

20 000

-20 000

-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.18 : Moment à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
unidirectionnelle – Profil de sol INF

Déplacement vertical extrémité gauche des fondations - Séisme 02 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.19 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche des fondations dimensionnées


pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle
– Profil de sol INF
306

Déplacement vertical centre des fondations - Séisme 02 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.20 : Déplacement vertical du centre des fondations dimensionnées pour Mn –


Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle – Profil
de sol INF

Déplacement vertical extrémité droite des fondations - Séisme 02 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.21 : Déplacement vertical de l’extrémité droite des fondations dimensionnées


pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D unidirectionnelle
– Profil de sol INF
307

Déplacement horizontal au sommet des murs de refend - Séisme 02 - Mn


2,50

1,25
δh (%Htot )

-1,25

-2,50
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)
M1
Figure V.22 : Déplacement au sommet des murs de refend reposant M2

δh (%Htot )
2,50 M3
sur des fondations dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse 1,25
0
-1,25 M4
-2,50 M5
dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle – Profil de
M6
sol INF

Cisaillement à la base des murs de refend - Séisme 02 - Mn


8 000
Cisaillement (kN)

4 000

-4 000

-8 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.23 : Cisaillement à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
bidirectionnelle – Profil de sol INF
308

Moment à la base des murs de refend - Séisme 02 - Mn


40 000
Moment (kNm)

20 000

-20 000

-40 000
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.24 : Moment à la base des murs de refend reposant sur des fondations
dimensionnées pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D
bidirectionnelle – Profil de sol INF

Déplacement vertical extrémité gauche des fondations - Séisme 02 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.25 : Déplacement vertical de l’extrémité gauche des fondations dimensionnées


pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle
– Profil de sol INF
309

Déplacement vertical centre des fondations - Séisme 02 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.26 : Déplacement vertical du centre des fondations dimensionnées pour Mn –


Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle – Profil de
sol INF

Déplacement vertical extrémité droite des fondations - Séisme 02 - Mn


60

40
δv (mm)

20

-20
0 5 10 15 20 25 30
Temps (s)

Figure V.27 : Déplacement vertical de l’extrémité droite des fondations dimensionnées


pour Mn – Séisme 01 – Analyse dynamique temporelle non-linéaire 3D bidirectionnelle
– Profil de sol INF

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