Contrôlabilité et observabilité
Définition 2 :
La représentation du système (10.1) est dite complètement contrôlable (par état), si chaque état de (10.1)
est contrôlable.
Définition 3 :
L’état x 0 du système
x ( k + 1) = Fx ( k ) + Gu( k ), (10.2a )
y ( k ) = Cx ( k ) + Du( k ), (10.2b)
x 0 peut être déterminé d’un ensemble fini d’observations de la sortie { y ( k )} 0 .
N −1
est dit observable, si l’état
Définition 4 :
La représentation (10.2) est dite complètement observable, si chaque état du système (10.2) est
observable.
Définition 1a :
x$ 0 de la représentation (10.1) est dit contrôlable s’il existe une séquence d’entrée {u( k )} 0 tel
N −1
L’état
que x$ 0 peut être transféré à l’origine en un temps fini N d’échantillonnage.
−N
Puisque x$ 0 = x 0 − F x d , pour n’importe quel état initial x 0 et n’importe quel état désiré x d , il
existe un unique x$ 0 . Ainsi x 0 est contrôlable si et seulement si x$ 0 est contrôlable. Contrairement à la définition
1 où l’état désiré x d est arbitraire, l’état désiré de la définition 1a est choisi à l’origine qui est fixe. Alors la
définition de la contrôlabilité de la définition 1a est plus simple.
peut montre que U de (10.6) a une solution différente de zéro si et seulement si rangQ=n, i.e. Q a n lignes
(vecteurs) linéairement indépendants. Ainsi, on a le critère de la contrôlabilité complète suivant.
Théorème 1 :
La représentation du système
x ( k + 1) = Fx ( k ) + Gu( k ), x ∈ Rn u ∈ Rr
est complètement contrôlable si et seulement si
rang Q = rang G [ FG K F N −1G = n. ] (10.8)
Définition 5 :
Une matrice M est dite de rang k, si au moins un kxk mineur de M est diffèrent de zéro, mais tous les
(k+1)x(k+1) mineurs de M sont zéro.
Si M est de rang k, alors M a k lignes ou colonnes linéairement indépendantes.
Ainsi théorème 1 implique que la représentation du système (10.1) est complètement contrôlable si et seulement
si Q de (10.8) a n colonnes ou lignes linéairement indépendantes. Si Q de (10.8) n’a pas le rang égal à n, peut elle
N −1
avoir le rang n en ajoutant plus de termes tels que F G ,K , F G avec N ≥ n ? Le point intéressant est
n
qu’on ne peut pas ! Ceci est dû au théorème de Cayley-Hamilton. Rappelons que pour une nxn matrice F, si
l’équation caractéristique est
n −1
p (λ ) = λ n + α1λ n −1+ K + α n = ∑ α n −l λ l , α 0 = 1,
l =0
alors
F n + α1 F n −1 +K+α n I = 0
F n = −α1 F n −1 −K−α n I
et
F m+ n = − F m (α1 F n −1 +K+α n I )
Alors n’importe quel vecteur F p G avec p ≥ n est linéairement dépendant des vecteurs
{G FG K F n −1G} . Alors rang Q de (10.8) ne peut pas croître en ajoutant plus de termes. Par
conséquent, si la représentation du système (10.1) n’est pas complètement contrôlable en n périodes
d’échantillonnage, alors elle ne peut jamais être complètement contrôlable.
Si la représentation du système (10.1) est complètement contrôlable alors n’importe quel état x 0 peut
être transféré à l’origine en n périodes d’échantillonnage. Pour une période d’échantillonnage N<n, malgré que
pas tous les états x 0 du système peuvent être transférés à l’origine, il y a quelques états qui peuvent être transférés
à l’origine. Dans ce qui va suivre, on étudiera quels états peuvent être transférés à l’origine en périodes
d’échantillonnage plus petites que n. Pour la simplicité du calcul, considérons le cas où r=1 de la représentation
(10.1). D’après l’expression (10.1), la classe des états qui peuvent être transférés à l’origine en une période
d’échantillonnage est donnée par
x (1) = 0 = Fx (0) + Gu(0)
i.e.
x 0 = − F −1Gu(0), (10.9)
pourvu que F n’est singulière. La loi de contrôle qui transféra x 0 à l’origine en une période d’échantillonnage est
alors
u(0) = − (G T G ) −1 G T Fx 0 . (10.10)
L’expression (10.9) implique que si x 0 peut être transféré à l’origine en une période d’échantillonnage, alors
F −1G doit être un vecteur diffèrent de zéro et x 0 doit être colinéaire avec F −1G = e1 .
Exemple 10.1 :
Considérons le système (10.1) avec
1 1
− 2 4 1
F= 1 3 et G = .
− 2
4 4
−1
Le vecteur F G est
− 4
e1 = F −1G = .
− 4
x2(k)
x x(0)
x1(k)
− 4
e1 =
− 4
x2
4
x0 =
6
64 5
e2 =
48 5
5 / 2
x(1) =
5 / 2
x1
− 4
e1 =
− 4
Puisque e1 et e2 sont linéairement indépendants, ils ne sont pas colinéaires et alors ils forment la base
4
d’un plan. N’importe quel état x 0 dans l’espace d’états à deux dimensions, cela inclus x 0 = peut être
6
obtenu de la combinaison linéaire de e1 et e2 . Alors x 0 est contrôlable en deux périodes d’échantillonnage. La
séquence correspondante de contrôle est obtenue de (10.12) ou (10.13) comme
−1
64
− 4 3
u ( 0) 5 4
u(1) = − 48 6 = 5 ,
− 4 8
5
4
avec u( 0) = 3 , x 0 = est transféré à
6
1 1 5
− 2 4 4 1 2
x (1) = Fx (0) + Gu(0) = 1 +
3 6 2 3 = 5 ,
−
4 4 2
− 4
qui est colinéaire avec e1 = et alors peut être transféré à l’origine en une période d’échantillonnage.
− 4
5
Vraiment avec u(1) = ,
8
1 1 5
− 1 5 0
x (2) = Fx (1) + Gu(1) = 12 43 25 + = .
2 8 0
−
4 4 2
5 4 0
Ainsi, la séquence d’entrée u( 0) = 3 , u(1) = transfère x 0 = à l’origine x( 2) = en deux périodes
8 6 0
d’échantillonnage.
Remarques :
On peut utiliser la décomposition spectrale pour
1. prouver le théorème de Cayley Hamilton :
Si λi est une valeur propre de la matrice F dont l’équation caractéristique est
n
p (λ ) = det( zI − F ) = λ n + α1λ n −1+ K + α n = ∑ α n −l λ l , α 0 = 1,
l =0
n
alors p (λi ) = ∑ α n −l λil = 0 . Prenons Ei la matrice constituante de la décomposition spectrale de
l =0
n n
F , alors F l = ∑ λil Ei . Multipliant p (λi ) par Ei pour avoir p (λi ) Ei = ∑ α n −l λil Ei = 0
i =1 l =0
alors
n n n
= p( F ) = 0
2. Vérifier la contrôlabilité du système :
Rappelons que pour deux matrices A et B de dimensions n × n et m × m respectivement
det( A ⊗ B) = (det( A)) (det( B)) et que
m n
n n n
G FG L F n −1G = ∑ EiG ∑λ E G i i L ∑λ i
n −1
Ei
i =1 i =1 i =1
I λ1I L λ1n−1 I
I λ2 I L λ2n−1 I
= [ E1G E2G L En G ]
M M M
I λn I L λ I n −1
n
= [ E1G E2G L En G ] (V T ⊗ I )
où V est la matrice de Van Der Monde et det(V ) ≠ 0 si λi ≠ λ j pour i ≠ j . Alors
det( G FG L F n −1G ) = det([ E1G E2G L En G ])(det(V )) n .
D’ou
rang G( )
FG L F n −1G = rang ([ E1G E2 G L En G ] ) .
Exemple 10.3 :
Considérons le système (10.20). La réponse entrée zéro due à un certain état initial x 0 est y s (0) = 1 et
y s (1) = 1 . On veut calculer x 0 .
1 0
Puisque le système (10.20) est complètement observable et R= . Alors l’équation (10.22) donne
1 0.632
−1
x1 (0) 1 0 1 1
x0 = = = .
x 2 (0) 1 0.632 1 0