Exemple 7.1 :
Considérons un système échantillonné dont l’équation caractéristique est
p( z ) = 3z 2 − 8z − 3 = (3z + 1)( z − 3) = 0 ,
Les déterminants de Schur-Cohn sont
− 3 3
∆ 0 = 1 et ∆ 1 = det = 0.
3 − 3
Puisque ∆ 1 n’est pas négatif, le système est instable.
1
En effet, les racines de p( z ) = 0 sont z1 = − et z 2 = 3 . Il est clair que z 2 = 3 se trouve à l’extérieur
3
du cercle unité. Remarquer que pour un système d’ordre n, le critère de Schur-Cohn exige le calcul de n 2kx2k
déterminants, k=1,2, ... , n. Pour de grands systèmes, cette procédure prend énormément du temps de calcul.
a 0 an a 0 a n −1
b1 = det = a 02 − a n2 , b2 = det = a 0 a1 − a n −1a n , et
a1
où
a n a0 a n
a 0 a n − i +1
bi = det = a 0 ai −1 − a n −i +1a n , pour 1 ≤ i ≤ n.
a n a i −1
et continuons la procédure jusqu'à ce qu’on atteint la ligne (2n-1) dans le tableau de Jury.
Critère de Jury :
Toutes les racines de p( z ) = 0 , de l’expression (7.3), sont à l’intérieur du cercle unité dans le plan z si et
seulement si
a. p(1) > 0,
b. ( −1) p( −1) > 0 et
n
c. les valeurs absolues des coefficients de la première colonne (coefficients de zn) du tableau de Jury
satisfassent les conditions suivantes :
a0 > an , b1 > bn , c1 > cn −1 , K.
Exemple 7.2 :
Considérons l’équation caractéristique du système de l’exemple 7.1, i.e. p( z ) = 3z 2 − 8z − 3 = 0 ,
dans ce cas n=2. Le tableau de Jury est
ligne z2 z1 z0
2n-3=1 1 3 -8 -3
Exemple 7.3 :
Considérons le système échantillonné dont l’équation caractéristique est donnée par
p( z ) = z 4 − 1.368z 3 + 0.4 z 2 + 0.08z + 0.002 = 0.
Alors p(1) = 0114 . > 0 , et p( −1) = 2.69 > 0 , (n=4 pair).
Le tableau de Jury :
ligne z4 z3 z2 z1 z0
1 1 -1.368 0.4 0.08 0.002
2 0.002 0.08 0.4 -1.368 1
3 1 -1.368 0.399 0.083
4 0.0083 0.399 -1.368 1
2n-3=5 5 0.993 -1.385 0.512
2n-2=6 6 0.512 -1.385 0.993
Alors
a 0 = 1 > a 4 = 0.002
b1 = 1 > b4 = 0.083
c1 = 0.993 > c3 = 0.512.
Il ensuit d’après le critère de Jury que ce système est stable.
Exemple 7.4 :
K
Considérons le système continu donné par sa fonction de transfert H ( s) = , pour K > 0 et
s( s + a )
Kz (1 − e − aT )
a > 0 . La fonction de transfert en z équivalente est H ( z ) = . Ainsi l’équation
( z − 1)( z − e −aT )
caractéristique du système en boucle fermée avec une contre réaction unitaire est
Kz (1 − e − aT )
1+ =0
( z − 1)( z − e −aT )
ou p( z ) = z 2 + [ K (1 − e − aT ) − (1 + e − aT )] z + e − aT = 0 .
Appliquons le test de stabilité de Jury, on a :
p(1) = K (1 − e − aT ) > 0 ⇒ K > 0
et
− aT − aT 2(1 + e − aT )
p( −1) = 2(1 + e ) − K (1 − e )>0 ⇒ K< .
1 − e −aT
Le tableau de Jury donne
ligne z2 z1 z0
1 1 K(1-e )-(1+e ) e-aT
-aT -aT
-aT
2n-2=2 2 e K(1-e-aT)-(1+e-aT) 1
Remarquer que a 0 = 1 > a 2 = e − aT . Alors selon le critère de Jury, le système est stable si et seulement
si
2(1 + e − aT )
0< K < . (7.5)
1 − e −aT
Cette relation est tracée sur la figure suivante :
4.32
4
2.63
2.21
2
stable
t
0 1 2 3 4
. Pour T = 1 et a = 1 , il ensuit de (7.5) que le système est stable pour 0 < K < 4.32. La région de
stabilité est montrée sur la figure 7.1 par la partie hachurée. Remarquer qu’aussitôt que T croit, le gain K
maximal permissive décroît. Ainsi, une plus grande période d’échantillonnage a tendance à rendre le
système moins stable. Quand T → ∞ le système serait stable pour 0 < K < 2. Il est intéressant de
K
remarquer que pour le système continu avec la fonction de transfert H ( s) = , le système est
s( s + a )
toujours stable poules contre réaction négative 0 < K < ∞. Ceci peut être vu du lieu d’Evans :
jω
K=∞
K=0 K=0
-1 -1/2 σ
K=∞
Figure 7.2 : Lieu d’Evans du système de l’exemple 7.4.
En générale, l’opération d’échantillonnage a tendance à rendre le système moins stable.
plan s jω plan z
-∞ d c jωs/2 b
b jωs/4 ejθ
c d 1
a σ a
h f h
g -jωs/4 e
e f -jωs g
(a) (b)
1
r=
plan w c j∝
→ w
plan r h j∝
∝ b j g j
c d e f
-∝ a 0 -∝ -1 0
-1
f e d c
g -j b -j
1
w=
f ←
r
a
-j∝ -j∝
(c ) (d)
Puisqu’il y a un changement de signe dans la première colonne du tableau de Routh, alors une racine de
1 1
p(r ) = 9r 3 − r = r (9r 2 − 1) = r (r − )(r + ) = 0 ,est dans le demi plan de droite du plan r,
3 3
1
r = est la racine qui se trouve dans le demi plan de droite du plan r. Ainsi, le système est instable.
3
Comme on peut aussi le distingue de l’expression de p( z ) , z = −2 se trouve à l’extérieur du cercle unité
dans le plan z. Alors il est clair que le système est instable. Une conclusion similaire peut être obtenue, en
utilisant la transformation w, avec p( w) = p(r ) r = 1 = w 3 − 9 w = 0.
w
Exemple 7.6 :
Considérons un système échantillonné dont l’équation caractéristique est
p( z ) = z 2 + [ K (1 − e − aT ) − (1 + e − aT )] z + e − aT = 0 , où a > 0.
Utilisant la transformation r, l’expression de p( z ) devient
2(1 + e − aT )
p(r ) = kr 2 + 2r + −K=0
1 − e − aT
Et le tableau de Routh donne
r2 K -K+2(1+e-aT)/(1-e-aT)
r1 2 0
r0 -K+2(1+e-aT)/(1-e-aT)
Pour que le système soit stable, il ne doit pas y avoir de changement de signes dans la première colonne du
tableau de Routh. Ainsi, la condition de stabilité est
2(1 + e − aT )
0< K < .
1 − e − aT
Remarquer que ce résultat est le même que celui obtenu par le critère de stabilité de Jury.
Si la transformation r est utilisée, l’équation de p( z ) devient
p( w) = [ 2(1 + e − aT ) − K (1 − e − aT )] w 2 + 2(1 − e − aT ) w + K (1 − e − aT ) = 0.
Il est important de remarquer que cette dernière expression aurait pu être obtenue de l’expression de p(r ) en
1
substituant r= .
w
Le tableau de Routh pour p( w) est
w2 2(1+e-aT)-K(1-e-aT) K(1-e-aT)
w1 2(1-e-aT) 0
w0 K(1-e-aT)
on conclu que les conditions de stabilité sont
2(1 + e − aT )
0< K < .
1 − e − aT
Ce résultat est le même que le précédant.
Remarquer que pour des systèmes d’ordre élevé, l’utilisation des transformations r et w exigent beaucoup de
calculs.
K=4.32 K=0.244
K=4.1
Remarquer que le lieu d’Evans se trouve à l’extérieur du cercle unité pour tous K > 4.32. Alors K=4.32
est le gain maximal permissif pour la stabilité quand T=1 et a=1. Ce résultat agrée avec celui obtenu par le
critère de Jury et le critère de Routh-Hurwitz modifié.
Rappelons que l’équation caractéristique est
p( z ) = z 2 + [ K (1 − e − aT ) − (1 + e − aT )] z + e − aT = 0 .
En écrivant le gain du système K comme une fonction de z, on a
− ( z 2 + e − aT ) + (1 + e − aT ) z
K = f ( z) = . (7.8)
(1 − e −aT ) z
Le point d’interruption ou d’éloignement du lieu d’Evans peut être obtenu par la détermination des racines
de
dK
= 0. (7.9)
dz
Les point d’éloignement peuvent aussi être obtenus comme suit :
En prenant la dérivée de p( z ) par rapport à z, on a
dK
2 z + (1 − e − aT ) z + K (1 − e − aT ) − (1 + e − aT ) = 0 (7.9)
dz
Des équations (7.7), (7.8) et (7.9), on obtient
z 2 − e − aT = 0.
Alors les points d’éloignement du lieu d’Evans sont
z = ± e − aT /2 .
Pour T=1 et a=1, on a z = ±0.606 ≈ ±0.61.
Il est important de remarquer que selon la figure 7.4 , la portion conjuguée complexe du lieu d’Evans est un
− aT /2
cercle centré à l’origine avec un rayon de e . Ceci peut être démontré analytiquement comme suit :
Prenons z = x + jy , alors l’expression de G ( z ) devient
K (1 − e − aT )( x + jy )
G( z) =
[( x − 1) + jy][( x − e − aT
) + jy ]
K (1 − e − aT )( x + jy )
=
[( x − 1)( x − e ) − y 2 ] + jy[ 2 x − (1 + e − aT )]
− aT
.
La phase de G ( z ) est
y y[ 2 x − (1 + e − aT )]
φ g = p G ( z) = arctg − arctg
x ( x − 1)( x − e −aT ) − y 2
y y[ 2 x − (1 + e − aT )]
−
x ( x − 1)( x − e −aT ) − y 2
= arctg
y y[ 2 x − (1 + e )]
− aT
. (7.10)
1+
x ( x − 1)( x − e −aT ) − y 2
Rappelons que le lieu d’evans satisfait la condition 1 + G ( z ) = 0 ou G ( z ) = −1 qui implique que
G ( z ) = 1 et φ g = (2n + 1)π . On a alors
y y[ 2 x − (1 + e − aT )]
− = 0.
x ( x − 1)( x − e − aT ) − y 2
Après simplifications, cette expression devient
x 2 + y 2 = e − aT = (e − aT / 2 ) 2 ,
qui représente un cercle de rayon e − aT /2 centré à l’origine. Pour T=1 et a=1, le rayon du cercle est 0.61 ,
comme le montre la figure 7.4.