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Le Ménestrel Journal de (... ) bpt6k56198787 PDF
Le Ménestrel Journal de (... ) bpt6k56198787 PDF
musique
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Adresser FRANCO à M. J.-L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-postes d'abonnement.
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opéra posthume de MOZART, paroles de VICTOR WILDER. Le lundi, 21 janvier, eurent lieu avec une grande pompe les fu-
nérailles du musicien. Ce fut un deuil public. Je laisse la parole à
PIANO un biographe, à un témoin, qui fut l'un des plus chers, des plus
fidèles amis d'Hérold, le pianiste Chaulieu :
Nous publierons dimanche prochain pour nos abonnés à la musique de PIANO :
la Mla
'des Hirondelles, de Mignon,
par EMILE DESGRANGES. « Un immense cortège, composé 'd'amis et d'artistes dans tous les
genres, réunis aux musiciens de l'Opéra-Comique et de l'Opéra,- le con-
duisit à l'église de Neuilly. On y exécuta plusieurs morceaux, la plupart
tirés de ses ouvrages (c'est M. Panseron qui s'était chargé de cet arrange-
HEROLD ment). La prière de Zampa produisit un tel effet que l'attendrissement fut
général.
« De l'église de
Neuilly, le cortège se dirigea par les boulevards au
SA VIE ET SES (EUVRES cimetière du Père-Lachaise, où la place d'Hérold était marquée non loin
de Méhul, son maître et son ami. Une circonstance indépendante de la
volonté des ordonnateurs du convoi l'empêcha de passer devant le théâtre
TROISIÈME PARTIE où le musicien avait acquis toute sa gloire, et où l'attendait un dernier
hommage.
XIII « L'Académie, qui se disposait à le recevoir dans son sein, se fit repré-
senter en costume aux funérailles d'Hérold par l'auteur de Montana. Le
Hérold vécut encore un mois et quatre jours après la grande vieux Berlon apporta la palme verte des Immortels pour la déposer sur la
soirée du Prévaux-Clercs. Il mourut, dans sa maison des Ternes, le tombe du chantre du Pré-aux-Clercs. Berton devait prononcer un dis-
samedi 19 janvier 1833. Le mal, accéléré par les fatigues du travail cours d*adieu, mais son émotion fut telle, qu'il ne put franchir la grille
et l'émotion du triomphe, était sans remède; mais le musicien n'a- du cimetière. En venant, au nom de l'Institut, rendre les derniers hon-
git pas accompli sa quarante-deuxième année, et son dernier ou- neurs à Hérold, le vieillard fut pris d'une émotion subite en se rappelant
vrage attestait la jeunesse et la virilité du talent : on se refusait à que, six mois auparavant, il avait conduit au môme cimetière son fils,
croire que la main ferme qui venait d'écrire un chef-d'oeuvre fût
Henry Berton, mort du choléra. »
celle d'un mourant. Égoïste dans son. plaisir en fêtant l'opéra nou- Le biographe ajoute que plusieurs discours furent prononcés sur
veau, Paris semblait peu accessible aux sérieuses inquiétudes que la tombe d'Hérold par MM. Fétis, Saint-Georges et Planard. Je relève
donnait à sa famille et à ses amis l'état alarmant de la santé du ici une légère inexactitude. Ce dernier, fort souffrant, ne put accom-
compositeur. Cette mort trop prévue, hélas ! fut donc un coup de pagner son illustre collaborateur. Le discours qu'il avait préparé
: « Sur un bruit
foudre. Quelques journaux essayèrent d'en douter parut seulement dans les journaux.
«fâcheux et mal à propos répandu, dirent-ils, le théâtre de A quatre mois de distance de cette douloureuse cérémonie, le
' l'Opéra-Comique a fait, hier, relâche. J Le jour même où parais- 16 mai, l'Opéra-Comique représentait Ludovic. C'était un dernier
sait cette note, les acteurs de l'Opéra-Comique, à la fin du
spéc- hommage d'admiration pieuse envers le grand musicien que la
ule, entouraient le buste d'Hérold recouvert d'un long crêpe, et France venait de perdre. La partition de Ludovic, dont l'ouverture
250 LE MENESTREL
et les quatre premiers morceaux seulement étaient entièrement Un grand-prêtre peut chanter à la manière ancienne, et d'autres
à la m
achevés, avait été retrouvée dans les papiers d'Hérold. Le poëme, de derne.
couleur un peu sombre mais dramatique, était de M. de Saint- .*.La musique d'église doit prier pour ceux qui l'écoutent, dit Salier"
a
,*, Plus la salle est grande, moins il faut de travail d'orchestre.
Georges. M. Halévy avait accepté l'honneur et le péril de mettre en Pense
à ce qui fait de l'effet à Milan et à Naples.
ordre les mélodies esquissées et de terminer l'ouvrage sur le plan
,*, Dans un opéra-comique, se mettre dans la position d'un homme
présumé du maître : tâche ingrate et délicate ! M. Halévy s'acquitta mii
semblable à César, dicterait à quatre femmes en même temps et les invile'
de ce soin, qui voulait la main d'un véritable artiste, avec respect, rait ensuite à relire ; elles chanteraient toutes ensemble, ou en
conscience et habileté. Ludovic obtint un grand succès. Je n'exami- autrement. Cela peut bien faire en musique.
canon ou
nerai point quelle part il convient de faire dans ce succès à la ,*, Pourquoi, dans un grand opéra, ne pas mettre un choeur fugué
reconnaissance du public et au voisinage éclatant du Pré-aux- Hsendel? Pourquoi ?— Parce que c'est difficile.
à la
Clercs. Il est à présumer qu'ils ne nuisirent pas à la partition. Dans ,*, Pourquoi ne pas se permettre quelquefois des récitatifs à
quatre voix
quelle proportion cette fille posthume d'Hérold appartenait-elle à comme Haendel, quand cela serait en situation? —Même réponse
m
son père et à son parrain? Je l'ignore absolument. Je n'ai point pour les choeurs.
sous les yeux l'opéra de Ludovic, je n'ai pas été mis dans le secret
du travail auquel s'est livré le musicien qui, deux ans plus tard, de- On a voulu faire d'Hérold un artiste inquiet, malheureux, jaloux.
vait écrire, sans reprendre haleine, la Juive et l'Éclair : je me borne Les biographes, à cet égard, se sont copiés l'un l'autre. C'est
une
à rapporter, 'sans la garantir, une tradition qui attribue à Hérold tradition de toute fausseté. M. Jal, dans son excellent dictionnaire
l'ouverture et quatre morceaux dans le premier acte de ce drame critique des dictionnaires historiques, publié cette année chez Pion
lyrique. n'a point su se garder d'une vieille redite. Il écrit, en parlant d'Hé-
rold : « Je l'ai beaucoup connu depuis son retour de Rome ; c'était
Je trouve à mon tour, dans les papiers d'Hérold, des notes jetées « un
homme d'un esprit fin et caustique, qui avait la faiblesse de
à bâtons rompus, et réunies par leur auteur sous ce titre qui en fait z n'aimer point le succès d'autrui. » M. Jal, qui reprend les autres,
assez bon marché : Cahier rempli de sottises plus ou moins grandes, aurait grandement besoin d'être repris. Il fallait une preuve à l'ap-
rassemblées en forme de principes par moi. Dans ces pensées ou pui de son dire : d'ordinaire il n'y manque point ; mais cette fois il
boutades sans liaison, le musicien est sérieux en dépit de son titre. jette sa petite malice et passe à autre chose. Comme ancien journa-
Il a beaucoup réfléchi sur son art, il l'aime, il le respecte, il le liste, le procédé est peut-être excellent ; comme biographe, il ne vaut
voit en grand, et, sans attacher à ces coups de plume une impor- rien.
tance exagérée, il esquisse une théorie du beau en musique. La Hérold a lutté toute sa vie contre les mauvais poèmes, jamais
théorie a des lacunes, le plan manque, les développements'font dé- contre le succès. N'étant encore que pensionnaire de l'école de
faut. On sent que les notes écourtées sont tombées sur le papier Rome, il avait débuté avec éclat sur la première scène de l'Italie. De
où elles sont restées comme des points de repère : Tentre-deux et retour en France, il n'avait pas tardé à s'y faire un nom avec l'opéra
le sous-entendu nous échappent. Ça et là pourtant quelques idées populaire de la Clochette. Depuis Marie, il occupait une place'assez
justes, nettes, élevées, se détachent avec un sens précis. C'est, for- grande parmi les maîtres français pour coudoyer sans mauvaise hu-
mulé en maximes, un cours de composition idéale ; le musicien se meur « les succès d'autrui. » A deux reprises il avait sauvé le théâtre
rend compte des procédés de l'art et en cherche de nouveaux. Sui- avec Zampa et le Pré-aux-Clercs. 11 s'était marié selon son gré; il ai-
vons-le dans ce travail curieux, quoique malheureusement bien in- mait passionnément sa femme ; la naissance de trois enfants, au bout
complet : de quatre ans de l'union la plus, fortunée, lui avait fait goûter (ce
n'est pas assez dire), savourer les joies de la paternité : c'était donc
.*, Voir tout en grand, ne penser aux détails que lorsque le plan est un homme parfaitement heureux. Le point noir dans ce tableau
bien fixé. Penser aux auditeurs que l'on doit avoir. Se mettre à la place riant, ce fut le mal terrible dont il se vit mourir, et, il faut bien le
d'un grand homme et se demander ce qu'il devrait penser de telle ou telle dire, mourir avec désespoir!
chose. Se préoccuper d'écrire pour les voix, ni trop haut, ni trop bas. Que
les'chants partent de l'âme pour arriver à celle des auditeurs. Très-gai dans sa première jeunesse, son caractère, avec les an-
,*, Tâcher de prendre un juste milieu entre la musique vague de Sac-
nées, avait tourné au sérieux, à la rêverie ; mais les réflexions pro-
chini et la vigueur de Gluck. Penser souvent à Mozart, à ses beaux airs de fondes et le travail de l'art avaient sans doute plus de part a' ce
mouvement. changement que les circonstances matérielles de l'existence. Si son
,*. Pencher toujours du côté du chant sans platitude. caractère avait glissé à la mélancolie, c'est que son génie s'était re-
,*, Bien examiner le caractère de la scène : si la langueur, ou la vigueur, plié sur lui-même. Fils, époux et père, Hérold se délassait dans ses
ou la tendresse, ou'la mélancolie, ou la joie, ou la tristesse doivent pré- devoirs et sa tendresse des fatigues comme des périls de la vie d'ar-
dominer dans tout le morceau. tiste. Il avait la gloire, il avait le bonheur : la vie seule, qui eût été
,*. Dans un crescendo commencer par un grand lointain. belle et bonne, lui a manqué.
,*, Dans tous les arts, et particulièrement en musique, depuis quelque
Une anecdote va nous montrer le musicien dans son intérieur, son
temps, on est très-habile pour finir, polir, et l'on ne s'attache pas au plus doux nid des Ternes. Sa maison de la rue de Berry était louée; mais
important qui est un beau plan. Les détails sont tout. Cela ne vaut rien.
la locataire ne payait point. Le terme d'octobre venait d'écnoir le
,*. Quand les paroles ne disent rien ou disent peu de chose
— ce qui jour même où un troisième enfant naissait à notre musicien. La lo-
arrive souvent — il faut faire un joli chant dans l'orchestre avec les vio-
lons, à l'italienne, le répéter dans plusieurs tons, bien moduler, entre- cataire arrive aux Ternes ; elle n'apportait point l'argent de son
couper de quelques bonnes phrases à l'unisson. Cela fait beaucoup d'effet, loyer, hélas! Elle venait compter à son propriétaire les embarras de
surtout dans les morceaux d'ensemble, ou quand il y a des sorties ou des sa triste position. Un créancier la faisait saisir pour unedettecriarde.
entrées. Hérold, après avoir écouté la pauvre femme, monte à sa chambre.H
,*, Les compositeurs actuels ne cherchent du nouveau que pour finir les en redescendait au bout de quelques instants, se dirigeant vers le
phrases ; c'est le contraire des Italiens. Éviter l'un et l'autre. jardin où l'attendait sa locataire en larmes. Dans l'escalier, il ren-
,*, Du chant le plus que possible.
contra sa mère et sa belle-mère (celle-ci vit encore et n'a pas cesse
,*, Déclamer juste et fortement.
d'habiter la maison de la rue Demours). Hérold tenait un des coins
,*. Trouver des motifs qui arrachent les larmes.
de sa redingote qui formait poche et dans lequel sonnaient les pièces
.*, Commencer un air de fureur par un largo de huit mesures et atta-
de cent sous. La somme était ronde, et je vous demande si la pauvre
quer après. locataire, qui était seulement venue demander du répit, ouvrit,
.*„ Dans le récit, une enharmonique agréable, suivie d'un chant bien
coulé et joli. toute surprise et toute joyeuse, de grands yeux et de grandes mains
,*, Les grandes douleurs se taisent, a dit Sénèque. Ainsi Héro voyant en la recevant! A la question que lui avait adressée sa mère suri es-
flotter le corps de son amant se taira. — Si l'on ne va à l'Opéra que pour calier, Hérold s'était contenté de répondre : « Maman, je suis con-
entendre de la musique, il vaut mieux aller au concert. Le musicien tra- tent! t>
•is'arrête a Milan, il entre à la Scala et lit trois noms écrits en lettres Les répétitions ont commencé au théâtre des BOUFFES-PARISIENS.
MOZART,.ROSSINI, HÉROLD. C'est-à-dire l'Allemagne, l'Italie Ce qu'on a déjà dit des intentions de la nouvelle administration se con-
j'or :
rtla France
enlacées et représentées en musique par trois de leurs firme. Voici le petit manifeste de la direction : « Le théâtre compte se
glorieux fils. Que pourrions-nous ajouter à cet hommage rendu faire une place parmi les théâtres, de genre, ses voisins, précisément en
olus
mémoire et au génie d'Hérold par la nation la plus jalouse de sa faisant ce qu'ils ne font plus, en exploitant le genre qu'ils semblent avoir
la
;,
abandonné. Ceux-ci ne jouent plus que de grandes pièces remplissant
suprématie dans l'art?
seules toute la soirée ; le théâtre des Bouffes essayera de se faire une sorte
B. J0UV1N. de spécialité des petites pièces; il tentera de remplacer ainsi le dévelop-
Droits de reproduction et ('e traduction réservés. pement et la grande proportion par la variété et la diversité. La nouvelle
FIN. direction croit qu'il y a encore un public pour les pièces dont l'action res-
serrée n'exclut pas la portée comique, et pour un répertoire qui, sans re-
pousser l'élément musical, ne s'installe pas au premier plan.
« Quant à la troupe, troupe d'autant plus difficile à improviser qu'elle
est vouée au genre comique, elle ne pourra guère se produire tout d'abord
qu'à l'état d'ébauche, mais elle sera particulièrement composée d'éléments
jeunes, vaillants, résolus, parmi lesquels le public choisira ses favoris du
lendemain, après avoir reconnu à côté d'eux quelques favoris de la
SEMAINE THEATRALE veille. »
L'ouverture des nouveaux Bouffes-Parisiens aura lieu le 1er août.
Nous avons raconté avec les plus grands ménagements la déplorable
La représentation-gala préparée à I'OPÉRA pour jeudi a été décomman- scène qui s'est produite au THÉÂTRE-LYRIQUE. NOUS recevons pourtant à
dée, en raison du
deuil officiel qui ajourne toutes les fêtes.
ce sujet la lettre suivante ; elle est adressée au directeur du Ménestrel :
Le baryton Devoyod va continuer dans la Favorite ses débuts, si heu-
l'Africaine. MUe Bloch chantera le rOle de Léonore. Les costu- i Paris, 3 juillet 1867.
reux dans Monsieur,
mes sont
complètement neufs : c'est une surprise que les abonnés atten- «
daient depuis longtemps. « Le Ménestrel du 30 juin dernier renferme un article contre lequel je
ne puis m'empêcher de protester, et bien que mon nom n'y soit pas écrit
Le vice-roi d'Egypte assistait lundi à la représentation de l'Étoile du en toutes lettres, la transparence est telle que vous ne voudrez certaine-
JYoï'd Le vice-roi est allé complimenter Mme Cabel dans la loge même de ment pas m'en contester le droit.
la cantatrice. « Il s'agit de la scène qui a eu lieu au Théâtre-Lyrique il y a peu de
La direction de I'OPÉRA-COMIQUE vient de décider que, à partir du jours, et au sujet de laquelle M. Gustave Bertrand n'hésite pas à dire net-
1er juillet? les artistes et employés de ce théâtre, dont les appointements ne tement son avis. Il y a tout d'abord une contradiction qui me frappe.
dépassent pas 2,000 fr. par an, recevront, jusqu'à la fin de l'Exposition, M. Bertrand prétend que la question qui s'est élevée entre M. Carvalbo et
une augmentation mensuelle de 10 °/0. moi est une question purement commerciale. En est-il bien sûr? Et s'il a
On annonce une bonne nouvelle : MUc Marimon serait engagée à l'Opéra- raison, pourquoi s'en occupe-t-il et en occupe-t-il aussi le public? S'il
Comique pour créer le principal rôle dans le nouvel opéra de M. Auher. m'arrivait d'avoir une discussion avec mon épicier, — ce qui serait, pro-
Il est aussi question, à ce théâtre, de l'engagement de MUe Singelée. prement, une question commerciale, — est-ce que M. Bertrand aurait ja-
mais la pensée de me faire comparaître à la barre du Ménestrel?
indisposition de Michot a failli empêcher samedi dernier, à la der-
« Pareillement, M, Bertrand, qui, à ce qu'on m'assure, est un homme
Une
nière heure, la représentation de Roméo, lorsqu'un jeune ténor de pro- d'esprit et de coeur, n'y va pas par quatre chemins pour déclarer que l'idée
vince,!. Blura, s'est déclaré prêt à jouer le rôle. On a fait une annonce que de provoquer en duel M. Carvalho, était une idée insensée. Je demanderai
lepublic a bien voulu agréer, et le hardi débutant s'est, dit-on, tiré de l'a- d'abord à M. Bertrand s'il connaît bien exactement tous les griefs que je
venture assez honorablement. puis avoir contre M. Carvalho, tous les procédés dont je me liens pour
personnellement offensé? Et quand il les connaîtrait, en vertu de quoi a-t»
La lettreque voici nous dispense de rapporter les projets fantastiques il qualité pour apprécier la façon dont j'entends en tirer satisfaction? Il y
qu'un journal avait rêvés tout haut au sujet de la salle Ventadour :
a des gens qui réclament devant les tribunaux la réparation des offenses
« Monsieur le rédacteur, qu'ils reçoivent, il y en a d'autres qui ne la veulent tenir que d'eux-mê-
« tout à fait inexact que j'aie cédé à qui que ce soit la direction, l'exploi-
Il est mes ; comme on dit, cela dépend du caractère, et ne regarde personne. En
tation ou le privilège du Théâtre-Impérial-Italien. faisant ce que j'ai fait, j'ai donc agi de la manière qui me paraissait conve-
« Je viens donc, en conséquence, monsieur le rédacteur, vous
prier de vouloir nable pour ma dignité, et je ne vois guère que la justice à qui j'aie à ren-
Wen démentir, dans
votre plus prochain numéro, cette nouvelle, donnée par un dre compte de ma conduite.
journal de province. « J'aborde
maintenant un autre ordre d'idées. M. Bertrand s'étonne que
D'avance, veuillez en recevoir mes remerciments et l'expression de mes
1
ce qui s'est passé soit arrivé précisément à M. Carvalho, au directeur qui
sentiments distingués.
a le plus fait pour les jeunes compositeurs. M. Bertrand s'est trompé, il a
BAGIER. »
«
sans doute voulu dire : au directeur pour qui ont le plus fait les jeunes
L'ODÉON reprendra demain,- lundi, le-Marquis de Villemer, son plus compositeurs. Est-ce que ce n'est pas, en effet, aux jeunes compositeurs
Nu succès depuis longtemps. MUe Lia Félix est engagée pour le rôle de que le directeur du Théâtre-Lyrique est redevable de la subvention que lui
accorde l'État? Quelle reconnaissance leur en lémoigne-t-il? M. Carvalho
Caroline de Saint-Geneix, créé
par MUe Thuillier. Un jeune premier,
nomméReynald, qui vient de Bruxelles, relèvera le rôle du marquis; s'est obligé à faire représenter chaque année un ouvrage d'un prix de Rome.
Cela constitue à la fois et la cause et la compensation des cent mille francs
Berton
rentre en possession de celui du duc d'Aléria.
Dimanche dernier, clans notre compte-rendu de la reprise à'Âthalie, à qu'il reçoit par an ; or, depuis la saison 1863-1864, il a reçu quatre fois
l'Odéon,
nous avons omis de citer parmi les jeunes personnes chargées cent miHe francs; combien a-l-il fait représenter d'ouvrages de prix de
des soli
dans les choeurs de Mendelssohn, MUo Emilie Fourche, qui pour- Rome? Un seul, la Fiancée d'Abydos, de M. Barlhe, le 31 décembre 1865.
vut a enlevé les premiers applaudissements. Il ne faut pas compter les Pêcheurs de perles, de M. Bizel; M. Carvalho a
fait jouer celte pièce uniquement parce que c'était dans ses convenances,
Le VAUDEVILLE tient l'heureuse promesse qu'il nous avait faite de pas- et il l'a fait jouer en septembre 1863, c'est-à-dire avant d'être subven-
ser en revue les plus célèbres
ouvrages de son répertoire. Après la Dame tionné.
"Mcamélias, voici la Famille Benoiton, dont le succès, à peine éteint, « Mais il y a d'autres jeunes
compositeurs que les prix de Rome ! Sans
se|,a facile à réveiller. 270 représentations avaient à
peu près assouvi la contredit, et je n'ignore pas que le Théâtre-Lyrique a joué des opéras de
euriosité parisienne il faut maintenant
: que les étrangers y passent, sans MM. *"
oublier la province,
qui n'a connu la pièce de M. Sardou que par des in-
'erprèles de quel titre tous ces auteurs
second ordre. MUe Fargueil, Parade, Félix, Delannoy, Saint- Seulement, M. Bertrand sait-il bien au juste à
Germain
et MUe Laurence, sont toujours là pour mener la comédie. ont été accueillis par M. Carvalho?
lle Cellier
a remplacé MUe Jane Essler et se fait applaudir. Les toilettes
Rageuses Je ne veux pasm'élendre davantage sur ce sujet. Le procès que j'in-
sont aussi bien portées qu'elles l'avaient jamais été par «
lIk's Cellier,
Davril et Ollivier, et ce petit monstre de Fanfan Benoiton tente à M. Carvalho devant le tribunal de commerce portera la lumière la
"devient la plus complète sur certains faits de l'administration du Théâtre-Lyrique.
coqueluche du public,
252 LE MENESTREL
Avant définir, que M. Bertrand me permette d'en appeler à sa loyauté qui limite le droit de réponse et interdit particulièrementaux journau
«
d'homme et d'écrivain. Il prétend, dans l'article auquel je réponds, d'introduire des tiers dans les discussions de cette nature. Tous ces faits
connue
que j'ai qualifié moi-même ma conduite dans une lettre publiée par le retrouveront dans le procès, et c'est là leur vraie place.
Figaro, et où j'avoue que, dans la chaleur de la discussion, je n'ai pas été, Je ne sais s'il y aura définitivement à faire autant de restrictions que i»
maître de me conduire en homme bien élevé. Voici textuellement mes croit M. Dautresme au compliment très-général que nous adressions à b
expressions : « Il n'a pas dépendu de moi de conserver l'attitude d'un direction du Théâtre-Lyrique; mais n'esl-il pas de notoriété publique que
homme bien élevé ; ce sont les propres pa rôles de M. Carvalho qui m'ont M. Carvalho a joué un très-grand nombre de nouveaux compositeurs dès
a
poussé à l'extrémité que vous savez. » avant la subvention, et qu'aucun autre directeur n'a, en somme, autant
«
Ce n'est pas à un littérateur qu'il est nécessaire de faire remarquer la produit d'artistes?
«
nuance, délicate peut-être, mais précise, qui existe entre les deux versions Avant-hier; vendredi, S. M. le sultan a honoré de sa présence la repré-
et qui ne permet pas d'accepter l'une ou l'autre indifféremment. sentation du Trouvère et de Giselle, à l'Opéra. L'affiche portait: par ordre
Je ne requiers pas l'insertion de cette lettre dans le plus prochain nu-
« et le ballet de Giselle a été joué en entier exprès pour cette circonstance'
méro du Ménestrel; elle est si naturelle et si légitime, que vous ne man- et pour la première fois depuis un an.
querez pas de me l'accorder sans difficulté.
« Agréez, monsieur, l'assurance de ma considération la plus distinguée. À l'Opéra-Comique, Son Altesse impériale ottomane honorait de sa pré-
la représentation de l'Étoile du Nord.
« LUCIEN DAUTRESME, sence
«
Compositeur de musique, 7, rue Montholon. » GUSTAVE BERTRAND.
Chant du soir, de Félicien David, est une des plus poétiques et des était Ponchard, le chanteur de l'Opéra-Comique; l'autre Sainle-Foy, le
colorées compositions de ce poëte coloriste musical par excellence. Ce comique du même théâtre; le troisième Soumis, l'excellent accompagna-
'"ceau
n'est pas nouveau. Il fut écrit après une réunion de Saint-Simo- teur; le quatrième (chef des carillonneurs), c'était Bazile. A M.Salmon
uns Ménilmontant. Un des assistants avait parlé sur la pondération incombait la délicate mission de donner le signal de tirer le canon. On
à
S'sastres, l'infini des mondes et le mouvement universel. Le futur auteur peut impunément, dans une masse d'exécutants, faire ce qu'on appelle
nfcgrt, inspiré par cette conférence, écrivit, en rentrant chez lui, une fausse rentrée; mais le moyen de cacher une fausse note quand cette
,
ravissante, qu'il appela tout d'abord la Danse des astres. Ài-je note est un coup de canon ?
oiiepaffe
hesoin de dire que le Chant du soir a été vivement applaudi de tous ceux Au reste, l'emploi des cloches n'est pas une nouveauté en musique, pas
j aiment la bonne musique? Voilà un aimable, un vrai compositeur qui plus que celui des coups de canon, et même des chaises à casser pour
ouecartes sur table et paye mélodie comptant! marquer la mesure, une ingénieuse invention de Musard. Dans la Flûte
Enfin un mouvement de toute
l'assemblée annonce l'arrivée du cortège enchantée, de Mozart (qu'il ne faudrait pas confondre avec Musard), le
impérial. compositeur allemand avait écrit primitivement une partie importante
On salue l'Empereur, l'Impératrice et le Prince impérial, et on lorgne pour le glockenspied, qui n'était autre chose qu'un instrument à clavier,
respectueusement le Sultan. formé d'un jeu de cloches. Au second acte de Guillaume Tell, Rossini lui-
Les femmes le trouvent noble et beau, et l'on comprend à leur physio- même a employé une petite cloche en sol haut, pour accompagner le choeur
nomie qu'elles n'ont pour
les blanches esclaves du harem qu'une commi- fameux : Voici la nuit, et Meyerbeer fait sonner une cloche grave en fa,
sération très-mitigée. pour donner le signal du massacre des huguenots, dans l'opéra de ce
Le chef d'orchestre —
toujours surmonté de M. Jules Cohen — lève et nom.
abaisse sa baguette, et l'hymne
du grand maître, encore inconnu et déjà Quelques lignes encore, et nous aurons rapidement terminé ce rapide
[ameux, fait son
entrée triomphale dans le monde de l'harmonie qui est compte rendu.
son
empire. L'auteur des paroles de l'hymne est M. Émilien Pacini, à qui nous
On comprend qu'une oeuvre nouvelle de Rossini, dans la circonstance devons quelques bonnes traductions de livrets étrangers.
présente, avec trois orchestres, des choeurs nombreux, des cloches et des Après la distribution des récompenses, à mesure que le cortège impé-
de canon, Excusez du peu! (1) — était bien de nature à exciter rial défilait devant les sections étrangères, les orchestres militaires ont
coups —
vivement la curiosité des dilettanti. exécuté l'air national de chacun des pays représentés à cette imposante
Répétons ici ce que nous avons dit ailleurs (2), que l'illustre composi- manifestation, une des plus magnifiques assurément et des plus sympa-
teur ne s'est point
montré au-dessous de lui-même dans cette composition thiques qui aient jamais eu lieu en Europe.
à coups de canon.
Rossini n'assistait pas à celte séance. Ce n'est pas lui qui se dérangerait
L'oeuvre débute par le chant d'un pontife que, eu égard aux vastes pro- pour entendre sa musique. Pendant qu'on l'acclamait sous cette chaude
:
portions du local, il a fallu faire chanter par douze basses-tailles. La mé- et splendide cage de verre des Champs-Elysées, il respirait philosophique-
lodie de ce solo, écrite dans le ton de fa et à quatre temps, est large, ment l'air frais et embaumé sous ses ombrages de Passy.
grandiose, simple et du plus bel effet. Elle offre celte particularité très- OSCAR COJIETTANT.
remarquable, que la phrase n'est pas carrée, suivant le terme technique,
c'est-à-dire qu'au lieu de procéder par périodes de quatre mesures, elle
P. S. Dimanche prochain nous donnerons la liste des récompenses dé-
procède par périodes de trois mesures. L'harmonie en est riche et le
cernées aux fadeurs d'instruments et aux éditeurs de musique, et nous
chant se termine par une cadence d'un caractère magistral et toute nou-
reprendrons le cours de notre examen des méthodes. M. Lecoispellier, qui
velle, que nous regrettons de ne pas pouvoir noter à cette place pour nous adresse une réclamation, recevra notre réponse dans le même
l'agrément de nos lecteurs. numéro.
Au pontife qui invoque le Dieu tutélaire, afin qu'il « entende la prière
des Français pendant la paix et pendant la guerre, » succède un choeur
.
(peuple, soldats, etc.) qui reprend à l'unisson le chant du pontife et répète
la même invocation.
De nos héros dans les combats Le petit théâtre d'Ems a dû représenter hier au soir le vaudeville bien connu
—
Aide au vaincu gloire au vainqueur !
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de Môlesville, la Permission de dix heures, tourné en opérette à l'intention de
M. Offenbach. A cette représentation devait assister le roi de Prusse, arrivant à Ems
Ce
une petite affaire que le choix des cloches, au nombre de
n'a pas été au milieu d'une illumination.
Siatre, dont deux devaient donner la note tonique et les deux autres la
Hollande, on aurait exécuté une sym-
dominante. C'est — On raconte que, dans une ville de
un compositeur extrêmement zélé, M. Jules Cohen (déjà phonie nouvelle, dans ïallegro de laquelle les instruments à vent se sont trouvés
nommé deux fois), qui,
en présence du prince de Leuchtenberg,président à une mesure de distance des instruments à cordes, et cela pendant 100 mesures,
honneur de l'exposition
russe, a choisi dans l'Exposition même ces sans que l'on s'en soit rendu compte... On imagine l'effet harmonieux que cela
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On annonce la prochaine apparition, à Milan, d'un nouveau journal qui c'est la destruction de l'ordre des Templiers, à laquelle se mêle une
— ni
s'intitulera : Il Mondo artistico, et traitera de musique, littérature, beaux-arts, etc. d'amour, qui, loin de paraître une superfétation et de nuire à l'élévation du •"* •
Il aura pour directeurs MM. A. Fano et le Dr Filippi. contribue puissamment à en rehausser le grand caractère dramatique. Je nY
Un nouvel opéra du maestro Braga, sur un libretto de M. Ghislanzoni, Gli le droit d'en dire davantage pour le moment.—Comme il est beaucoup
—
Aventurieri, est annoncé comme devant être donné au théâtre San Carlo, de facile de donner lecture d'une partition que d'un poëme, M. Prosper Pascal m ^ •
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Naples, dans le courant de l'automne prochain. La basse bouffe, Alexandre faire entendre que des fragments de sa musique ; mais nous en ayons
ente TI"
Botlero, y tiendra probablement le principal rôle.— D'autre part, le compositeur assez pour nous faire une idée de la manière dont il a traité son sujet
A
Petrella, prépare en ce moment, à Livourne, une Giovanna di Napoli. apporté le même soin et la même conscience à la partition qu'à la pièce oit *
trouve pas plus de roueries, de superfëtalions, de formes conventionnelles da
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