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Enseignements généraux
Thématiques de campagne : l’agenda du second tour est rythmé par les alliances et les
affaires qui prennent le dessus dans les discussions en ligne
Alors qu’une campagne éclair de deux semaines a été reprogrammée, cette dernière prend sur
les réseaux sociaux une tournure plus “politicienne”. Les alliances, les dynamiques électorales,
et les affaires deviennent les sujets qui génèrent le plus de discussions en ligne.
L’impact de la crise sanitaire s’est nettement ressenti dans la dynamique des campagnes en
ligne. L’ensemble des villes étudiées ont fait face à un effondrement du volume de publications
relatives aux élections. Les élections municipales ont pratiquement disparu des conversations
en ligne pendant le confinement.
Les alliances sont les éléments les plus médiatisés de ce second tour. Elles génèrent de
nombreuses conversations, et sont l’occasion pour certaines personnalités politiques
nationales de dresser une critique à l’encontre de LREM ou des Républicains. Dans cette
dernière ligne droite, les soutiens nationaux font l’objet de communications importantes.
Les duels annoncés au second tour sont une occasion pour les rivaux de se coller des
étiquettes : d’abord pour les favoris de droite qui essaient de qualifier leurs rivaux de gauche
ou écologistes issus de listes citoyennes “d’amateurs” (à Toulouse), ou d’évoquer un “péril
rouge” (à Marseille). À gauche et chez les écologistes, c’est l’occasion de qualifier les sortants
d’“ancien monde” (cf. Pierre Hurmic à Bordeaux).
Les enjeux nationaux qui ont influencé la campagne du premier tour semblent désormais
relégués en toile de fond
La campagne de premier tour avait été marquée par l’implication d’acteurs opposés à la
politique du Gouvernement dans les discussions en ligne autour des municipales : pages
militantes opposées à la réforme des retraites, groupes Faceboook proches des Gilets Jaunes,
etc. Les candidats soutenus par LREM étaient ainsi particulièrement ciblés sur le web,
notamment via des appels à manifester lors de leurs réunions publiques (J-L. Moudenc à
Toulouse, V. Spillebout à Lille).
Cela a globalement été moins le cas à l’approche du second tour, l’attention s’étant
détournée vers d’autres enjeux, et plusieurs candidats LREM ayant été éliminés ou en ballotage
défavorable. Les alliances LR-LREM ont tout de même ravivé des critiques et des appels à
soutenir les listes alternatives sur les espaces en ligne contestataires.
À l’inverse, certains événements locaux ont atteint une visibilité nationale : dernièrement, les
accusations de fraude aux procurations à Marseille ont fait l’objet d’une large couverture
médiatique et de réactions indignées de personnalités politiques de premier plan. Plus
généralement, tout au long de la campagne, les candidats ayant une audience importante sur
les réseaux sociaux de par leur notoriété nationale (P. Poutou, S. Ravier) ont pu amplifier la
visibilité de leurs campagnes au-delà des limites géographiques.
La campagne numérique reste bien au second plan dans les stratégies politiques : les efforts
de campagne du premier tour sont restés concentrés autour des initiatives “de terrain” et des
déclinaisons programmatiques pour la plupart des candidats. Les réseaux sociaux n’ont parfois
été utilisés que pour témoigner de ces déplacements.
En revanche, les réseaux sociaux ont pu être investis par des candidats outsiders afin de :
Les équipes de campagne ont cherché à s’adapter aux nouveaux usages sur les réseaux
sociaux : recours croissant à l’usage de la vidéo comme support de campagne (annonce de
candidature face-caméra, portrait des colistiers), présence de plus en plus importante sur
Instagram, animation de Facebook live ou de groupes Facebook (types de contenus favorisés
par l’algorithme), etc. Dans un contexte de distanciation physique et de limitation des
rassemblements collectifs, plusieurs formats innovants ont tout de même été expérimentés par
certains équipes : vidéo en motion design très esthétique de Bordeaux En Luttes, séance de
sport en live Instagram de V. Spillebout afin de créer de l’interactivité et de la proximité. Dans
d’autres villes, des pratiques illégales (publicités politiques) ont également été utilisées par des
candidats comme le relevait France Info.
Des sujets de polémique ont émergé des réseaux sociaux, avant d’être repris par la presse
et de marquer la campagne. Des archives ont été retrouvées, des vidéos amateurs partagées
par des militants afin de critiquer ou décrédibiliser un candidat :
- À Marseille, la campagne de premier tour avait été marquée par la publication par Bruno
Gilles d’une vidéo de l’intervention d’une conseillère municipale durant une messe,
suscitant des critiques sur la thématique de la laïcité.
- À Toulouse, des vidéos de karaoke privées d’Antoine Maurice ont été partagées sur les
réseaux sociaux durant le confinement, relayées par des militants de la liste concurrente
à des fins de décrédibilisation.
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Volumes :
● 1er janvier - 16 mars : 2202 tweets / jour
● 16 mars - 11 mai : 872 tweets / jour
● 11 mai - 22 juin : 2458 tweets / jour
Enseignements :
- Marseille est la ville française - après Paris - dont la campagne municipale a suscité le
plus de conversations en ligne, que ce soit sur Facebook ou Twitter. Marseille dépasse
Bordeaux et se place loin devant Lyon, Lille ou Toulouse.
- Comme au niveau national, la campagne en ligne marseillaise a subi un
ralentissement très marqué durant la crise sanitaire, au lendemain du premier tour
avant de reprendre progressivement à partir de la mi-mai.
- Les accusations de fraude aux procurations visant M. Vassal, à la suite des articles de
France 2 et Marianne, constituent le fait le plus commenté depuis le début de la
campagne : plus de 19 000 tweets. Sa visibilité a dépassé le cadre local : on retrouve
de nombreux articles de médias en ligne et des réactions de comptes militants influents
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Volumes :
● 1er janvier - 16 mars : 1 723 tweets / jour
● 16 mars - 11 mai : 285 tweets / jour
● 11 mai - 22 juin : 928 tweets / jour
Enseignements :
- La campagne municipale lilloise a suscité un nombre de publications en ligne plutôt
en-dessous de la moyenne des grandes villes françaises (cf statistiques générales) :
elle se situe à un niveau similaire à celui de Toulouse, mais loin derrière les campagnes
bordelaises ou marseillaises qui ont fait davantage de bruit sur le web.
- Comme au niveau national, la campagne en ligne a été interrompue par la crise
sanitaire, dès le lendemain du premier tour. Ce n’est qu’à partir de la fin du mois de
mai (annonce de la date du 2nd tour, dépôt des listes) que les candidats, militants et
lillois ont remis le sujet à l’agenda, sur un rythme toutefois plus faible que pour la
campagne de premier tour.
- L’écologie est apparue comme le thème central de la campagne sur le web, déjà bien
avant la crise sanitaire. Tous les candidats ont essayé de se rendre visible sur ce sujet,
l’identifiant comme un thème porteur sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une thématique
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Volumes :
● 1er janvier - 16 mars : 2568 tweets / jour
● 16 mars - 11 mai : 926 tweets / jour
● 11 mai - 22 juin : 1108 tweets / jour
Enseignements :
- Les municipales de La Belle Endormie ont connu un très fort ralentissement pendant le
confinement, avec un volume qui a chuté de 2500 à moins de 400 tweets/jour. Cela
correspond à la tendance nationale de discussions autour des municipales. La reprise
des conversations en ligne s’est faite le 1er juin à l’annonce de la fusion des listes du
maire sortant Nicolas Florian (LR) et de Thomas Cazenave (LREM).
- La séquence du confinement a été la plus dynamique à Bordeaux, marquée par la
publication d’un mème viral de Philippe Poutou de remerciement des métiers en
première ligne “sauf la police” qui a généré des conversations nationales et s’est hissé
en tendances Twitter (69 000 tweets et retweets cumulés sur le sujet*). Une pratique de
communication peu fréquente en politique, qui a été critiquée. Malgré la vidéo de
l’arrestation musclée d’un cycliste qui a fortement circulé sur Facebook, le sujet des
violences policières n’est pas rentré à l’agenda de cette campagne municipale.
*Ces données ont été exclues du graphiques car elles concernent un sujet national
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Volumes :
● 1er janvier - 16 mars : 1 445 tweets / jour
● 16 mars - 11 mai : 290 tweets / jour
● 11 mai - 22 juin : 1 117 tweets / jour
Enseignements :
- La campagne municipale toulousaine a suscité un nombre de publications en ligne
plutôt en-dessous de la moyenne des grandes villes françaises (cf statistiques
générales) : elle se situe à un niveau similaire à celui de Lille, mais loin derrière les
campagnes bordelaises ou marseillaises qui ont fait davantage de bruit sur le web.
- Après une réelle accalmie durant la période de confinement (moins de 300 tweets/jour
relevés), l’actualité autour des municipales a réellement repris au milieu du mois de
mai, sur un rythme légèrement inférieur aux discussions de premier tour.
- La fin du mois de mai et le début du mois de juin sont marquées par les discussions
autour de la stratégie d’alliances suite au retrait de la candidature de Nadia Pellefigue.
Le dispersement des membres de l’ancienne liste UNE (14/70 candidats figurent sur la
liste Archipel tandis que plusieurs autres ont annoncé leur soutien à la liste de JL.