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Matière : Théories Économiques

Contemporaines

Cours de M. Omar TIJANI


Enseignant chercheur

Année universitaire : 2012-2013


Le cours se déroulera comme suite :

Présentation à l’aide de Power Point ;


Dans chaque diapositive les points et les idées
essentielles ;
Je développe chaque idée oralement ; vous devez
donc prendre des notes ;
Je peux dicter si j’estime que c’est nécessaire ;
À la fin de quelques séances je donnerai une liste
des thèmes que vous pourrez exposer la semaine
d’après.

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Introduction générale
 Ce cours est une occasion de rassembler les
théories économiques et les auteurs en
économie, vus par les étudiants dans des
matières séparées ;
 Nous tracerons ainsi chronologiquement le
chemin parcouru par la science de l’Économie ;
 Ce qui aidera à comprendre les phénomènes
économiques actuelles, e.g. crises financières,
disparités sociales, etc.
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Deux remarques importantes avant de
commencer
 Les théories économiques sont nées eu réponse aux
faits historiques qu’ont connues les sociétés dans
lesquels ses auteurs ont vécu.
→L’étude de ces théories ne peut se réaliser en ignorant
l’histoire.

 La pensée économique tel qu’ elle est enseignée dans


les universités trace l’histoire du monde occidental.
 Or, d’autres civilisations ont produit une pensée
économique, e.g. chinois, musulmans, juifs.
→Nous consacrerons une grande partie de ce cours à
l’apport des auteurs arabo-musulmans.
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Plan du cours
Chapitre 1 : Développement de la pensée
économique

Chapitre 2 : Les développements au début de


l'époque moderne (XVIe – XVIIIe
siècles)

Chapitre 3 : Théories classiques et néo classiques


(XVIIIe - XXe siècle)

Chapitre 4: Diversification de la pensée et économie


islamique (XXe siècle - XXIe siècle).
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Chapitre 1
Développement de la pensée
économique
Chapitre 1
Développement de la pensée économique
Bibliographie du chapitre 1
 Piettre, A. (1961), « Histoire de la pensée économique et analyse
des théories contemporaines ». 2ème édition, Dalloz.
 Blaug, M. (1996), « La pensée économique ». 5ème édition,
Economica.
 Delaplace, G. et Lavialle, C. (2008), « Maxi fiches de : Histoire de la
pensée économique ». Édition Dunod (disponible en bibliothèque)
 Verrier, R. (2009), « Introduction à la pensée économique de l'Islam
du VIIIème au XVème siècle ». Edition : L’harmattan.

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Chapitre 1
Développement de la pensée économique
1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge
1.1. Platon (428 à 347 av. J.C.)
1.2. Aristote (384 à 322 av. J. C.)
1.3. Le moyen âge :
1.3.1. L’économie domaniale
1.3.2. L’économie féodale
1.3.3. Les idées de Thomas D’Aquin (1224-1275)

2. Les auteurs arabo-musulmans


2.1. Ibn Sina Avicenne (980-1036)
2.2. Ibn Khaldun (1332-1406)
2.3. Al Maqrizi et la théorie de la monnaie

3. La Renaissance

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Introduction du chapitre
 Une pensée économique a existé depuis la création de
l’Homme ;
 Cependant, l’économique sera -pendant 20 siècles-
subordonnée à d’autres sujets plus importants e.g.
guerre, sagesse, politique dans l’antiquité ; morale,
religion dans la période médiévale.
 En outre, l’inexistence des faits auxquelles les sciences
économiques se sont -plus tard- intéressés ne justifie
pas une réflexion économique ;
 i.e. inexistence des prix, salaires, marchés, emploi… ;

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Introduction du chapitre
 Par ailleurs le monde occidental regardait avec
mépris les sujets à caractère économique :
travail, richesse, intérêt, …
 Ces thèmes ont été abordés, mais dans des
ouvrages de philosophie politique, de
théologie, etc.
 La pensée occidentale représente des points
de rencontre (taux d’intérêt) et de divergence
(travail) avec la pensée islamique.

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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge
1.1. Platon (428 à 347 av. J.C.)

 La division du travail dans la « Cité » :


« on produit toutes choses en plus grand nombre, mieux et plus
facilement, lorsque chacun se livre à un seul travail, étant
dispensé de tous les autres ».
 On a ainsi trois classes :
– Les gardiens dirigeants : leur principale vertu est la sagesse ;
– Les guerriers : leur principale vertu est la bravoure
– Les agriculteurs, commerçants et artisans : assurent le
fonctionnement matériel de la Cité et peuvent avoir une propriété
privée.
 Tous les aspects de la vie sont gérés directement par l’Etat ;
 Encourager l’échange commercial avec d’autres Cités ;
 Méprise de l’opulence : cause de décadence des sociétés et
sources de guerres.
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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge

1.2. Aristote (384 à 322 av. J. C.)

 Défense de la propriété privée : les biens possédés


en commun engendrent beaucoup plus de conflits
que les biens possédés séparément ;
 Une théorie de la valeur :
– La valeur d’usage d’un bien, c’est l’utilité qu’il a pour son
acquéreur ;
– La valeur travail d’un bien, se définit ainsi :
VT = t * d
(t = le temps de travail nécessaire à la fabrication du bien, et « d » un
coefficient de « dignité », qui représente ce que l’on appellerait aujourd’hui la
qualité ou la « productivité » du travail).

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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge

 Dans l’antiquité et durant le Moyen-âge, le profit


est très mal perçu et est rejetée vers les classes
basses de la société : esclaves, étrangers ;
 Néanmoins, Aristote distinguera deux formes
d’acquisition des richesses (chrématistique ) :
– Chrématistique naturelle : une forme légitime de
propriété ; elle consiste à acquérir des biens
nécessaires à la vie ou servant à satisfaire d’autres
besoins (l'agriculture, pêche, …).
– Chrématistique mercantile : une forme basse et
condamnable, c'est l'activité commerciale destinée à
acquérir une richesse proprement dite ;
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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge

 Ce que Aristote condamnait le plus, c'était le


prêt à intérêt,
 Cela consiste à gagner de l'argent avec de
l'argent, alors que celle-ci doit seulement
servir à faciliter les échanges, le prêt à intérêt
détourne la monnaie de sa finalité ;
 Pour Aristote, l'intérêt est contre-nature parce
qu'il est « une monnaie née d'une monnaie » ;
 On constate chez ce philosophe les traits d’un
capitaliste modéré.

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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge

 Entre Platon et Aristote, deux questions


concernant l’économie vont faire débat :
La propriété : collective (Platon), ou
privée(Aristote) ?
La répartition de la richesse : égalitairement
(Platon), ou proportionnellement à l’effort de
chacun (Aristote) ?

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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge

1.3. Le moyen âge

 C’est la période (de l’histoire occidentale) située


entre l’Antiquité et la Renaissance, soit entre 476
(chute de l'Empire romain d'Occident) et 1453
(chute de l'Empire byzantin) du Ve au XVe siècle ;
 Durant cette période, la civilisation musulmane a
connu un essor important ;
 Au Moyen Âge, un commerçant spécialisé dans le
type de marchandises orientales (poivre, noix,
cannelle, huile...) était un homme riche.

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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge

1.3.1. L’économie domaniale : du déclin de l’empire


romain au Xème siècle
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 Une économie constituée de « domaines » : des
paysans qui mettent en valeur la propriété
foncière, sous la domination des seigneurs, ou de
l'église sur de petites portions de terres ;
 Le commerce en occident a beaucoup reculé
après le déclin de l’empire romain à cause de
l’insécurité.

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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge

1.3.2. L’économie féodale : du Xème siècle à la


Renaissance

 Les conquêtes islamiques cessent ;


 Les domaines se regroupent en seigneuries et en
féodalités, reliées entre elles par la foi chrétienne ;
 Amélioration de la productivité agricole
(généralisation de l’assolement triennal) et artisanal.
 L’or et l’argent se raréfient relativement à l’augmentation
de la quantité des marchandises. Une innovation : la
lettre de change qui apparaît en Italie ;
 Le développement de la fonction bancaire considérée
comme un sous produit de l’activité marchande.

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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge

1.3.3. Les idées de Thomas d’Aquin (1224-1275)

 Appartenant aux Scolastiques, il était largement influencé


par les idées de Al Ghazali (1058-1111) et Ibn Rochd
(1126-1198) ;
 Il tentera de réconcilier l’économique et le religieux ;
 Les concepts religieux ordonnaient la vie économique, et
l'empêchaient d'évoluer ;
 Par ses réflexions sur l'échange, le juste prix et le taux
d'intérêt, il va jeter les premières bases qui vont
permettre à la pensée et à la vie économique occidentale
de se libérer du carcan de la religion et de la morale ;
 Au Moyen Âge, l'Eglise enseigne qu'aucun chrétien ne
doit se faire marchand et les marchands sont mal vus.

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1. Les idées économiques de l’antiquité au moyen-âge

1.3.3. Les idées de Thomas d’AQUIN (1224-1275)

 Concernant le taux d'intérêt, il fait la distinction entre


l'intérêt (acceptable sous certaines conditions) et
l'usure (intérêt à un taux abusif et motivée par le seul
profit) ;
 Au moyen-âge, les usuriers étaient souvent des
étrangers ou des non chrétiens ;
 Dans ses écrits économiques, Thomas d'AQUIN pose
deux questions :
– Est-il permis de vendre une chose plus chère qu'on ne
l'a achetée ?
– Est-ce qu'on peut demander un intérêt si on prête de
l'argent à quelqu'un ?
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Est-il permis de vendre une chose plus chère qu'on ne
l'a achetée ?

 Il essaie de répondre par l’affirmative ;


 À condition que la vente soit en contre partie du
juste prix : Le prix qui permet au vendeur de "rentrer
dans ses frais", ou d'avoir un niveau de vie
convenable ;
 Comment vérifier cela ? Il y a deux possibilités :
 soit on peut vérifier directement ;
 soit on peut comparer avec d'autres objets identiques.

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Peut-on demander un intérêt si on prête de l'argent à
quelqu'un ?

 En principe, la réponse à cette question est non ;


 Or, le prêt d'argent répondait à un besoin. L'église elle-
même avait besoin d'argent et elle était prête à payer des
intérêts pour obtenir des usuriers les sommes dont elle
avait besoin ;
 S.T. D’aquin a donc développé l'argument suivant : si
quelqu'un prête de l'argent, il se prive de la somme qu'il
prête, il a donc droit à une compensation. Donc il peut
stipuler un dédommagement dans le contrat de prêt. Il
doit cependant s’agir d’une juste compensation et dans ce
cas, on l’appellera un taux d’intérêt.
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2. Les auteurs arabo-musulmans

 Unis sous le commandement des Califes


Omeyyades, Abbassides et Ottomans le monde
musulman a connu, du VIIe au XVe une grande
civilisation ;
 Des empires qui s’étendent de l’Asie de l’Est
jusqu’au Nord d’Afrique, et l’Europe Orientale ;
 Un commerce florissant : Bagdad est un
carrefour prodigieux ;
 Le commerce domine sur l’agriculture. Le chèque,
mot d’origine arabe, alors inconnu en occident,
est inventé et fréquemment utilisé dans les
transactions.
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2. Les auteurs arabo-musulmans

 Le taux d’intérêt est cependant condamné, tout


comme dans le monde chrétien à la même
époque ;
 La richesse économique aura pour conséquence le
développement de la vie artistique, culturelle,
littéraire, philosophique , religieuse et technique :
la bibliothèque de Cordoue compte 400 000
volumes ;
 De nombreuses inventions arabes seront
transmises à l’occident via des caravanes, comme
la poudre et le papier.

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2. Les auteurs arabo-musulmans

2.1. Ibn Sina Avicenne (980-1036)

 Premier à évoquer une théorie de l’emploi :


l’Etat doit veiller à embaucher un maximum
d’individus ;
 Premier à évoquer la notion de sécurité
sociale ;
 Théorie de l’impôt : sur les profits issus de
l’agriculture et du commerce.
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Proposition d’exposés pour la semaine
prochaine

« Les idées économiques chez Ibn Khaldun »

« La théorie de la monnaie chez Al Maqrizi »

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2. Les auteurs arabo-musulmans

2.2. Ibn Khaldun (1332-1406)

 Il est considéré comme le père de l'économie islamique


moderne ;
 Il lie la structure et l’organisation de de la vie économique
(relation de l’offre, de la demande et des prix, modèles de
consommation et dépenses) aux caractéristiques de la
population (sociologie);
 La croissance démographique développe la division du travail,
qui conduit à la croissance économique. Cette dernière
contribue à accroitre la population, formant ainsi un cercle
vertueux.
 Analyse sectorielle de l’activité économique : Agriculture,
Commerce, Industrie ;
 Plusieurs autres idées.
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3. La Renaissance : à partir du XVe

 Période qui succède au Moyen-âge et s’étend


jusqu’à la révolution industrielle ;
 Les pays de l’Andalous sont tombés entre les
mains des occidentaux (en 1492), qui
entament donc un mouvement de traduction
et d’apprentissage des sciences de la
civilisation arabe ;
 Conséquence de ce mouvement : grandes
découvertes géographiques, débuts de
l’imprimerie, la révolution industrielle ;
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3. La Renaissance

 Ce fut une période de changement radical des


mentalités : réforme protestante contre le trafic des
indulgences (XV et XVI siècle).
 La réforme protestante lève de nombreux obstacles
moraux à l’activité économique ;
 Le travail devient une nouvelle vertu. Auparavant
destiné à la seule survie, il devint l’origine de la richesse
et de son accumulation ;
 Le temps est précieux et l’épargne devient une vertu ;
 Apparition de l’imprimerie et découvertes
géographiques annoncent l’arrivé de l’époque moderne ;
 On observe l’apparition des premières idées et théories
économiques : le mercantilisme et la physiocratie.
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Conclusion
 Pendant 20 siècles la pensée économique est
un sous champs des grandes disciplines :
philosophie, religion, politique ;
 On observe une liberté intellectuelle chez les
grecs et les musulmans et le contraire dans
l’Europe occidental, condamnée aux excès de
l’Eglise catholique ;
 Cependant, à partir du XVe, le poids de la
civilisation va basculer vers l’occident en
marquant la période de la Renaissance ;
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Chapitre 2
Les développements au début de
l'époque moderne
(XVIe - XVIIIe siècles)
Complément de bibliographie
 Dehem, R. (1984), « Histoire de la pensée économique: des
mercantilistes à Keynes ». Édition : Presses Université Lava ;
 Saby, B. et Saby, D. « Les grandes théories économiques »,
édition Dunod, 3ème édition, 2003 (disponible en
bibliothèque) ;
 Montsoué, M. ; d’Agostino, S. et Figliuzzi, A. (2008), « 100
fiches pour comprendre l'histoire économique
contemporaine », Édition Bréal, 2ème édition ;
 Mazerolle, F. (2008), « Histoire des faits et des idées
économiques », Notes de cours ;
 Boncoeur, J et Thouement, H. (2013), « Histoire des idées
économiques », Tome 1 et 2 : édition : Armand Colin.
 Monier, P. (2007), « Economie générale », édition Gualino
éditeur, 4ème édition.
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Chapitre 2
Les développements au début de l'époque moderne
(XVIe - XVIIIe siècles)

 Chronologiquement, on peut regrouper les


grandes doctrines économiques qui ont
suivies la période antique et de moyen âge
comme suite :

Ecole
Mercantilisme Physiocratie Néo classiques Keynes
classique

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Plan du chapitre

1. Le mercantilisme
A. Circonstances historiques de l’époque mercantiliste
B. Principes du mercantilisme
C. Écoles du mercantilisme
D. Apports et limites du mercantilisme

2. La physiocratie
A. Circonstances historiques
B. Principes de la physiocratie
C. Apports et limites de la physiocratie

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1. Le mercantilisme

A. Circonstances historiques de l’époque mercantiliste

 L’âge des lumières en Europe ;


 Un contexte de libéralisme commercial, marqué par la
multiplication des transports, les grandes découvertes
géographiques et les monarchies absolues (apparition
du terme de l’Etat) ;
 Le courant mercantiliste a dominé la pensée
économique européenne du XIV jusqu’au XVI siècle ;
 Est à la fois une doctrine et une pratique économique ;
 Il rompe avec les valeurs du moyen âge (vertu, moral,
justice,…), et prône l’enrichissement et le commerce.

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B. Les principes du mercantilisme

– L’interventionnisme de l’Etat afin d’enrichir le pays ;


– Les métaux précieux et la thésaurisation sont décrits comme
l’essence de la richesse ;
– Le commerce extérieur doit être excédentaire et favoriser
l’entrée de métaux précieux ;
– L’industrie doit être encouragée par l’importation de
matières premières bon marché ;
– Une politique protectionniste qui taxe l’importation des
produits manufacturiers ;
– Favoriser la croissance démographique afin de maintenir bas
le niveau des salaires ;
– Favoriser la colonisation et le trafic maritime.

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1. Le mercantilisme

C. Les écoles du mercantilisme

– Le mercantilisme espagnol (bullioniste): enrichissement de


l’Etat (développement économique) par l’accumulation d'or et
d'argent ;
– Le mercantilisme français (industriel) : représenté par J.-B.
COLBERT (1619-1683). Il s'agit toujours d'enrichir l'Etat, mais
par le développement industriel. L'Etat doit créer et soutenir
les activités industrielles par des subventions ou des privilèges
(octroi de position de monopole) ;
– Le mercantilisme Anglais (commercialiste) : enrichissement de
l’Etat par le commerce extérieur (notamment le commerce
maritime). Les tendances principales de ce mercantilisme
étaient : le protectionnisme industrielle et agricole, l’appui de
la colonisation, l’aide à l’essor de la marine par les actes de
navigation.
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1. Le mercantilisme

D. Apports et limites des mercantilistes

APPORTS LIMITES
Importance accordée au développement Assimilation de la richesse aux
de l’économie nationale seuls métaux précieux ;

Revalorisation de l’activité commerciale, Confusion entre capital et


méprisée tant par les Seigneurs que par richesse
l’Église
Développement et utilisation des Absence d’une représentation
statistiques et des méthodes empiriques dynamique et systémique de
en économie (notion de la balance l’économie (critique de J. Bodin)
du commerce en 1549 avec T. Gresham)
Agressivité, ultra nationalisme,
colonialisme

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Proposition d’exposés pour la semaine prochaine

 Résumé de l’article «De la malédiction à la


bénédiction des ressources » de Joseph Stiglitz,
publié à l’Economiste du 16/08/2012

 La théorie quantitative de la monnaie découverte


par Jean BODIN ;

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2. Les physiocrates

A. Circonstances historiques

 Sous l’influence mercantiliste l’Etat a multiplié les


réglementations. Il intervient dans l’agriculture en interdisant
ou en limitant certaines cultures ;
 La physiocratie fut -en France- une réaction aux politiques
mercantilistes de Colbert sous la règne de Louis XIV :
croissance industrielle face à une agriculture négligée ;
 Une école purement française, qui a duré entre 1758 et 1770,
et centrée autour de :
– François QUESNAY qui publie en 1758 le Tableau économique;
– Jacques TURGOT, ministre des finances de Louis XVI, qui a
convertis les idées physiocratiques en politique économique.

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2. Les physiocrates
B. Les principes de la physiocratie

 Ils s’opposeront aux idées des mercantilistes ;


 Voient dans la terre (la Nature) la source de toute richesse :
seule la Nature a un pouvoir créateur de surplus ou profit (le
produit net) ;
 S’opposent à l’intervention de l’Etat (incarné par le Roi) si ce
n’est que pour protéger le libéralisme (laisser-faire, laissez-
passer : Vincent de Gournay);
 Inventent Le Tableau Economique qui est la première
représentation schématique du circuit économique ;
 Selon eux, il existe des lois économiques immuables et
irrévocables (comme il y en a en physique et dans la nature), le
rôle des économistes est de comprendre et de révéler ces lois,
telles qu'elles opèrent dans la société et dans l'économie par
la formation et la distribution des richesses.
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2. Les physiocrates

 Trois agents économiques :


– Les paysans, producteurs : l'agriculture est la seule activité
créatrice de richesse. Elle ne permet pas seulement la
production de subsistance, mais aussi d'obtenir toutes les
matières premières dont les industriels ont en besoin ;
– Les marchands et les industriels : classe stérile, qui utilise
seulement les fruits de l'agriculture. Leur richesse ne reflète
aucune création de valeur, et masque les pertes des autres.
L’industrie et le commerce est un jeu à somme nulle ;
– Les propriétaires : le souverain et les possesseurs, classe
improductif et subsiste par le produit net de la culture payé
annuellement par la classe productive (la rente).

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2. Les physiocrates

 La physiocratie est l'un des plus importants courants


d'idées du XVIIIe. siècle, malgré une période
d'existence assez brève (moins de 20 ans) ;
 Centrée autour d’un seul maître François QUESNAY
(1694-1774), qui a su réunir autour de lui des
hommes éminents qui étaient à la foi ses amis et
contribuaient à propager ses idées, voire les
appliquer au plus haut niveau de l’Etat (TURGOT) ;
 Sa disparition entraînait rapidement le déclin de
cette école ;

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2. Les physiocrates
APPORTS LIMITES
Précurseurs du libéralisme « laissez faire les Mépris du commerce et de l’industrie
hommes, et laissez passer les marchandises ». « leur richesse ne reflète aucune création
L’économie doit uniquement fonctionner selon de valeur, mais due plutôt aux
les lois de la nature, sans que l’Etat n’intervienne circonstances contingentes, la
par ses politiques. Le commerce doit s'exercer rémunération d’un goût pour le risque …».
sans barrière, de façon libre.

Première représentation simplifiée du Le dogmatisme (les lois de l’économie


fonctionnement de l’économie, de la création de existent et sont immuables naturelles,
richesse à sa répartition. Et par ce fait sont à générale..., ces lois sont discernables par
l’origine de la notion de circuit économique. l’évidence) et l’affirmation de la
productivité exclusive de l’agriculture
Opposés aux mercantilistes, les physiocrates nuisait à une diffusion large des idées de la
considèrent que la richesse de l'Etat ne signifie physiocratie: elle est considérée par
pas que le pays lui-même est riche ; il faut plusieurs en tant que « secte des
prendre en considération la richesse de la économistes », face au cosmopolitisme du
population. Ainsi, la richesse ne résulte pas de mercantilisme ;
l'accumulation de métaux précieux inutiles, mais
de biens utiles ; la richesse est le produit du
travail, qui produit des biens, et non le résultat
d'un bien acquis.

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Chapitre 3 : Théories classiques et
néoclassiques
(XVIIIe - XXe siècle)
Chapitre 3 : Théories classiques et néoclassiques
(XVIIIe - XXe siècle)
A. La pensée classique : courant libéral (fin XVIIIe – début XIXe)
1. Les principales idées
2. Les principaux auteurs
2.1. Adam Smith
2.2. David Ricardo
2.3. Jean-Baptiste Say
2.4. Thomas Malthus

B. La pensée classique : courant marxiste (mi XIXe – fin XIXe)


1. Les fondements philosophiques de l’économie marxienne
2. Les principales idées

C. L’école néoclassique (fin du XIXe – début XXe)


1. Les principaux auteurs
2. Les principales idées
2. 1. Une nouvelle conception de la valeur
2. 2. Une approche microéconomique
2. 3. Une théorie de l’équilibre
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Chapitre 3 : Théories classiques et néoclassiques

 L'économie politique classique est représentée par les plus


célèbres des économistes :

– Adam SMITH (1723-1790) et la fameuse "main invisible" et


l'analyse de la division du travail,
– David RICARDO (1772-1823) et la rente foncière ainsi que de
la loi des coûts comparés,
– Thomas MALTHUS (1766-1834) et la loi de la population,
– Jean-Baptiste SAY (1767-1832) et la loi des débouchés,
– John Stuart MILL (1806-1873) et l'utilitarisme ;
– Karl MARX (1818-1883) et ses théories socialistes.

 À l’exception de Marx (courant marxiste), le reste des


auteurs classiques sont libéraux,
Cours de Omar TIJANI 47
A. La pensée classique : courant libéral
1. Les principales idées

 La doctrine du laisser faire, laisser passer : liberté


économique pour les individus, liberté de circulation
pour les biens, le travail et le capital (Libéralisme) ;
 L’individu est guidé par son intérêt personnel qui
coïncide avec l’intérêt collectif ;
 Le système de prix et de marché (la concurrence) est
capable de coordonner l’activité des individus et des
entreprises sans recourir à l’Etat. Les marchés régulent
la vie économique et provoquent une croissance
économique rapide ;
 Le commerce extérieur est globalement bénéfique aux
pays qui y participent.
Cours de Omar TIJANI 48
A. La pensée classique : courant libéral

2. Les principaux auteurs


2.1. Adam Smith : Recherche sur la nature et les causes de la
richesse des nations (1776) ;

 Richesse = les biens de consommation annuellement


reproduits par le travail de la société ;
 Théorie de la valeur travail : la quantité de travail
détermine le prix naturel d’un produit, qui peut être
différente du prix du marché.
 Rôle de la division du travail et la spécialisation
comme facteur d’enrichissement : ils accroissent certes
la productivité, mais permettent aussi la croissance
économique et l'amélioration du niveau de vie.
Cours de Omar TIJANI 49
 Le moteur de l’activité économique est l’intérêt
individuel : l’optimisation des intérêts individuels
conduit nécessairement à l’intérêt général de
l’économie. C’est le marché qui spontanément,
agrège les comportements individuels à
l’équilibre générale à travers une main invisible ;
 Partisan d’un libéralisme modéré, il est favorable
au libre-échange (avantage absolu) et au
« laisser-faire » même si une intervention de
l’Etat peut se légitimer ;

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Le dilemme du prisonnier perturbe
l’intérêt individuel de Smith
Joueur 2

Dénonce Se tait

Joueur 1
Dénonce -6 ; -6 0 ; -8
Se tait -8 ; 0 -1 ; -1

 Si chacun poursuit son propre intérêt, le résultat


obtenu n’est pas optimal ;
 Sous certaines conditions, la prise en considération de
l’intérêt commun (entente), conduit à un équilibre (gain)
supérieur que celui qu’un choix purement altruiste ;
 Conclusions de J. Nash sur la théorie des jeux.
Cours de Omar TIJANI 51
A. La pensée classique : courant libéral

2. Les principaux auteurs


2.1. Adam Smith

 Le “père de l’économie” était sans doute le premier


économiste à avoir si clairement dégagé l’économie du carcan
de la religion et même de celui de la morale ;
 Il a posé le modèle d’une société dont la cohésion est assurée
par la concurrence des intérêts individuels via le mécanisme
de la main invisible (il faisait parti des «optimistes ») ;
 Aujourd’hui encore, ses idées sont rejetées par de nombreux
penseurs, même si dans les faits, l’idéologie qui sous-tend le
paradigme classique qu’il a inauguré domine plus que jamais
la civilisation occidentale contemporaine (Mazerolle, 2008, p.
135).

Cours de Omar TIJANI 52


A. La pensée classique : courant libéral
2. Les principaux auteurs
2.2. David Ricardo: Principes de l’économie politique et de l’impôt
(1817) ;
 Théorie de la valeur travail ;
 Théorie de la rente (ou « rendements décroissants ») : la rente
de la terre aurait tendance à augmenter, les salaires auraient
tendance à s’établir au niveau de subsistance et le profit serait
inévitablement condamné à baisser.
 Théorie de l’étalon d’or.
 Théorie des avantages comparatifs = les avantages de la
spécialisation et de l’échange international : chaque pays doit
se spécialiser, (c'est-à-dire produire et exporter) les biens qu'il
sait produire avec la meilleure compétence ;
Même si un pays était plus compétent que ses partenaires pour
produire tous les biens, il gagne néanmoins à se spécialiser
dans la production et l'exportation des où il a le faible
désavantage.
53
L’exemple du Drap et du vin

 Montrons que le Portugal a intérêt à se


spécialiser dans la production de vin et à
l’exporter en échange de drap :
 Coût relatif Drap/Vin = 0.69 pour l’Angleterre ;
1.15 pour le Portugal.
 Le Portugal a donc intérêt à produire du vin plutôt
que du drap et à échanger une partie de ce vin
contre du drap.
Cours de Omar TIJANI 54
Théorie de P. Krugman
 La théorie du commerce extérieur de Ricardo suppose
que l’échange se réalise entre des deux pays de
développement économique différent ;
 Or, P. Krugman (prix Nobel d’économie en 2008)
constate, dès 1980, que l’essentiel du commerce
international se réalise entre pays de même niveau de
développement. Ex : France et Allemagne.
 Conclusion : ce ne sont pas les pays qui commercent
entre eux, mais des groupes industriels et des firmes ;
 L’avantage comparatif se situe donc au niveau des
économies d’échelle, de la diversification.

Cours de Omar TIJANI 55


A. La pensée classique : courant libéral

2. Les principaux auteurs

2.3. Jean-Baptiste Say : Traité d’économie politique ( 1803)

 La loi des débouchés « l’offre crée sa propre demande »


– Chaque fois qu'un produit est créé, un débouché est
créé en même temps ;
– La production accroît non seulement l’offre de biens
mais, par le paiement des facteurs de production,
crée aussi la demande de ces biens ;
 Théorie de la valeur-utilité.
Cours de Omar TIJANI 56
 La loi des débouchés, expliquée par J-B Say :
"Il est bon de remarquer qu'un produit terminé offre, dès cet
instant, un débouché à d'autres produits pour tout le
montant de sa valeur. En effet, lorsque le dernier
producteur a terminé un produit, son plus grand désir est
de le vendre, pour que la valeur de ce produit ne chôme
pas entre ses mains. Mais il n'est pas moins empressé de se
défaire de l'argent que lui procure sa vente, pour que la
valeur de l'argent ne chôme pas non plus. Or, on ne peut se
défaire de son argent qu'en demandant à acheter un
produit quelconque. On voit donc que le seul fait de la
formation d'un produit ouvre, dès l'instant même, un
débouché à d'autres produits." Jean-Baptiste SAY. Traité
d'Economie Politique (1804)
Cours de Omar TIJANI 57
A. La pensée classique : courant libéral

2. Les principaux auteurs


2. 4. Thomas Malthus : Principes d’économie politique (1820) ;

 La croissance de la population excède celle des


ressources « la population croîtra selon une progression
géométrique, doublant approximativement tous les
vingt-cinq ans, tandis que les moyens de subsistance
augmenteront au mieux selon une progression
arithmétique » ;
 Dans ces conditions, dès que la population augmente
au-delà du niveau autorisé par les ressources, on voit
apparaître des famines ou des guerres qui ramènent
brutalement la population à un niveau compatible avec
celui des ressources (Boncoeur et Thouement, 2013)
Cours de Omar TIJANI 58
 Ces vices sont des obstacles destructives : guerres,
famines…(vices) empêchent les populations de
s’exploser ;
 Pour retarder les obstacles destructives il faut recourir
aux obstacles préventives : chasteté, mariage tardif,
limiter le nombre d’enfants…

"chaque pauvre doit savoir qu'il est lui-même la cause


principale de ses souffrances" . Il faut faire comprendre
aux pauvres que «le seul moyen de hausser réellement
le prix du travail est de diminuer le nombre des
ouvriers» (T. Malthus)

Cours de Omar TIJANI 59


Proposition d’exposé :

La théorie de l’utilitarisme de John Stuart Mill

Cours de Omar TIJANI 60


Chapitre 3 : Théories classiques et néoclassiques
B. La pensée classique : courant marxiste

 Le 19ème siècle voit le capitalisme industriel


se développer rapidement et dominer peu à
peu toutes les structures économiques et
sociales de l’Europe ;
 Toutefois, dans le même temps, la condition
ouvrière se détériore, les salaires sont très
bas, les conditions de travail précaires et la
dépendance économique accrue.

Cours de Omar TIJANI 61


B. La pensée classique : courant marxiste
Karl Marx: Le Capital (1867)

1. Les fondements philosophiques de l’économie


marxiste
 L’économie de Marx n’est pas une théorie
économique mais l’aspect économique d’une
philosophie de l’histoire ;
 Trois thèmes : l’aliénation, la dialectique et le
matérialisme historique.

Cours de Omar TIJANI 62


B. La pensée classique : courant marxiste
2. Les principales idées
 Seul le travail est source de valeur. Le travail est
sous-payé et les travailleurs sont exploités
(Monier, 2007 ; p. 25) ;
 La rémunération de la force de travail st inferieur
à la valeur que celui-ci produit (= plus value) ;
 Le profit des entreprises trouve son origine dans
cette situation ;
 L’appropriation de la plus-value constitue le
fondement de l’exploitation des prolétaires par
les capitalistes.
Cours de Omar TIJANI 63
B. La pensée classique : courant marxiste
 Les entreprises sont incitées à produire de plus en plus.
Mais les productions supplémentaires ne trouvent pas
preneur du fait de la modicité des salaires ;
 Ceci provoque une crise du système économique (le
capitalisme crée le chômage, la misère ouvrière et les
crises) et l’avènement du socialisme ;
 Le capitalisme porte en lui les germes de sa propre fin ;
 Marx est l’initiateur du mouvement ouvrier
international. Il a développé le concept de classe
sociale. Il n’existe que deux classes : les exploiteurs et
les exploités (Monier, 2007 ; p. 25) ;
 La lutte des classes conduit au changement social :
l’ère du communisme.
Cours de Omar TIJANI 64
Chapitre 3 : Théories classiques et néoclassiques
C. L’école néoclassique

 Jusque là l’économie est la science de


l’accumulation des richesses, elle devient
- avec les néoclassiques - la science de la
rareté et de l’allocation des ressources ;
 Une nouvelle conception de la valeur et une
approche microéconomique en termes
d’équilibre sur le marché ;
 Comme les classiques, les néoclassiques sont
des défenseurs du libéralisme économique.

Cours de Omar TIJANI 65


C. L’école néoclassique

1. Les principaux auteurs

— Stanley Jevons (1835-1882) : théorie de l’économie


politique (1871) ;
— Carl Menger (1840-1921) de l’économie politique (1871) ;
— Léon Walras (1834-1910), Eléments d’économie politique
pure ou théorie de la richesse sociale (1874) ;
— Vilfredo Pareto (1848-1923), Manuel d’économie politique
(1907) ;
— Alfred Marshall (1842-1924), Principes d’économie
politique (1890).

Cours de Omar TIJANI 66


C. L’école néoclassique
2. Les principales idées
2. 1. Une nouvelle conception de la valeur
 Au début des années 1870, trois auteurs ont mis en évidence,
isolés les uns des autres, le concept de l’utilité marginale :
Jevons, Menger et Walras ;
 Ce qui fait la valeur d’un bien n’est pas la quantité de travail
nécessaire à sa fabrication, mais l’utilité qu’il procure à celui qui
le consomme. Elle résulte de la dernière unité consommée. Elle
est donc décroissante ;
 Exemple : première et dernière crêpe consommée. Cette
dernière procure une utilité négative ;
 Tant que le prix est inférieur à l’utilité de la consommation,
l’individu continuera à acheter le bien, ou alors se détourner
vers un autre bien avec plus d’utilité ;
 La valeur d’un bien devient subjective, car elle diffère d’un
individu à l’autre.
Cours de Omar TIJANI 67
C. L’école néoclassique

2. 2. Une approche microéconomique

 L’approche des néoclassiques relève de


l’individualisme méthodologique ;
 En choisissant un individu type pour étudier son
comportement, on suppose que la somme des
comportements types donnera une explication
des phénomènes globaux ;
 L’homo oeconomicus est rationnel qu’il soit
consommateur ou producteur. Tous deux utilisent
le raisonnement à la marge.

Cours de Omar TIJANI 68


C. L’école néoclassique
2. 3. Une théorie de demande de biens est une
l’équilibre fonction décroissante du prix,
alors que pour le producteur
 Les agents économiques l’offre est une fonction
expriment leurs besoins sur les croissante. L’agrégation des
marchés, qui permettent de fonctions d’offre et de demande
déterminer les prix ; individuelles donne ensuite les
 La théorie néoclassique courbes d’offre et de demande
distingue notamment : le sur le marché ;
marché des biens et service, le  L’équilibre est obtenu au point
marché du travail et le marché de rencontre des deux courbes :
des capitaux ;
 On peut raisonner en termes
d’équilibre partiel, sur un seul
marché (Alfred Marshall, 1890) ;
 Sur le marché des biens et
services, pour chaque
consommateur par exemple, la
Cours de Omar TIJANI 69
C. L’école néoclassique

2. 3. Une théorie de l’équilibre


 Le premier théorème fondamental de
l’économie du bien-être montre que tout
équilibre de marché est une situation
optimale au sens de Pareto ; mais sous
certaines conditions : atomicité, homogénéité,
transparence et libre entrée.
 Ces conditions sont celles de la concurrence
pure sur des marchés parfaits.

Cours de Omar TIJANI 70


Proposition d’exposé :

L’économie Marshallien : les idées économiques


d’A. Marshall

Cours de Omar TIJANI 71


Chapitre 4 : Diversification de la
pensée et économie islamique
(XXe siècle - XXIe siècle))
Chapitre 4 : Diversification de la pensée et économie
islamique (XXe siècle - XXIe siècle)
A. La pensée Keynésienne

B. Diversification de la pensée économique


1. La théorie Schumpetérienne (Joseph Schumpeter)
3. La théorie du capital humain (Gary Becker)
4. L’école des choix publics
5. Les monétaristes (Milton Friedman)

C. L’Economie islamique
1. La crise économique de 2007
2. Les notions principales de l’économie islamique
3. Les aspects variables et contingents de l’économie islamique (le système
économique islamique)
4. Principes de la finance islamique

Cours de Omar TIJANI 73


A. La pensée Keynésienne
(John Maynard Keynes, 1883-1946 : La théorie générale de
l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936)

 Keynes observe la grande crise des années trente et refuse de


croire que les mécanismes autorégulateurs du marché (rejet
de la main invisible) permettent de résoudre les problèmes de
chômage et de déflation ;

 Il ne raisonne pas en termes de marché, mais en termes de


circuit économique (holisme méthodologique). L’économie
n’est pas l’œuvre d’acteurs isolés mais une mécanique globale
dans laquelle les grandeurs économiques sont considérés dans
leur ensemble ;

Cours de Omar TIJANI 74


 Dans ce circuit, ce n’est pas l’offre qui crée la demande
(contestation de la loi de Say), mais la demande qui
constitue le point de départ : en cas d’incertitude sur
l’avenir, les entrepreneurs font des prévisions sur le volume
de la demande qui s’adressera à eux ;
 Cette anticipation de la demande est appelée « demande
effective », à partir de laquelle les firmes vont déterminer le
niveau d’investissements et par conséquent l’emploi
nécessaire pour créer la production.
 Or, La demande effective peut être insuffisante pour
assurer la pleine utilisation de tous les facteurs de
production. La production s’ajustant à la demande (courbe
IS), il y a bien équilibre, mais sous emploi des facteurs de
production = Equilibre de sous-emploi (Monier, 2007 ; p.
27) ;
 Le chômage n’est pas forcément volontaire ;

Cours de Omar TIJANI 75


 Keynes préconise donc une intervention de l’Etat
pour réguler la demande globale de produits, en
augmentant les investissements productifs à
travers sa politique budgétaire (vision à court
terme) ;

 L’Etat doit prendre des mesures monétaires et


fiscales afin de maîtriser les cycles économiques
et d’en réduire les effets destructeurs (principes
de l’économie mixte).
Cours de Omar TIJANI 76
 Les trente glorieuses (1945-1975) : domination du
Keynésianisme ;
 Keynes s’opposant au laisser faire : « le long terme est
un horizon peu intéressant. À long terme nous serons
tous morts. Les économistes n’apportent rien si, en
plein tempête, tout ce qu’ils trouvent à dire c’est
qu’une fois l’orage passé, la mer sera calme. » JM
Keynes, Essais sur la monnaie et l’économie, 1930 ;
 Pour Keynes :
– L’économie devrait occuper une place de second
rang, derrière l’éthique et la politique ;
– L’économie est une science morale qui doit traiter
d’introspection et de valeurs
Cours de Omar TIJANI 77
B. Diversification de la pensée économique

1. La théorie Schumpetérienne : Joseph Schumpeter, 1883-


1950 (Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942)
 Le profit (surplus) découle des modifications des conditions
techniques de production et de distribution, c’est-à-dire les
innovations ;
 L’entrepreneur est à l’origine des innovations, il révolutionne
ainsi la routine de la production.
 Les innovations bousculent l’équilibre général (de Walras) et
expliquent le caractère cyclique de l’activité économique. Ils
apparaissent par paquets, ou grappes.
 Processus de « destruction créatrice ».
 Rôle important du banquier.

Cours de Omar TIJANI 78


Pendant le XXè siècle, la science économique courtoise les
autres sciences également en plein essor.

– Sciences de gestion : économie industrielle, stratégie des firmes,


marketing, gestion de production…
– Les statistiques et modélisations mathématiques : économétrie, théorie
des jeux ;
– Finance : marchés financiers
– Droit : théorie des coûts de transaction et théorie de l’agence,
– Information et connaissance : théorie du capital humain,
apprentissage…
– Informatique et programmation : théorie de la rationalité limitée
– Politique : économie de développement et de croissance, théorie des
choix publics, théorie de la gouvernance
– Etc.

Cours de Omar TIJANI 79


Chapitre 4 : Diversification de la pensée et économie
islamique (XXe siècle - XXIe siècle)

C. La crise financière 2007


 Les causes de la crise financière de 2007 sont
essentiellement doctrinales. Ont peut cependant
distinguer les causes directes et indirectes :

– Causes indirectes : la doctrine de l’ultralibéralisme


sauvage prêchée par Milton Friedman (voire
absolument sur Internet, Michel Rocard,
– Les causes directes : la titrisations des crédits, les
subprimes, etc.
Cours de Omar TIJANI 80
Complément de Bibliographie
: 
: 
À lire obligatoirement : 
sur internet - : 

 Stiglitz, J. (2003), « Quand le capitalisme perd la tête », édition:


Fayard.
 Maris, B. (2003), « Antimanuel d'économie », édition : Bréal.
 Poulon, F. « La pensée économique de Keynes », édition Dunod,
2ème édition, 2004 (disponible en bibliothèque) ;
 Dostaler, G. (2005), « Keynes et ses combats », édition : Albin
Michel.
 Coulomb, F; Longatte, J ; Vanhove, P (2009), «DCG 5 - Économie :
Manuel complet, applications et corrigés », Édition : Dunod.
 Fabra, P. (2010), « Le capitalisme sans le capital », édition :
Eyrolles et Les Echos.
 financeislamiquefrance.fr
Cours de Omar TIJANI 81
Chapitre 4 : Diversification de la pensée et économie
islamique (XXe siècle - XXIe siècle)

D. L’Economie islamique
 Dirige l’activité économique et l’organise selon
les fondements de l’Islam et ses principes
économiques ;
 Il a deux revers
→Notions stables et constants : en rapport avec les
fondements et les principes qu’a apporté l’Islam
depuis quatorze siècles ;
→Aspects variables et contingents : en rapport avec
l’application, c’est-à-dire la manière de pratiquer les
principes face aux problèmes divers et complexes des
sociétés.
Cours de Omar TIJANI 82
Chapitre 4 : Diversification de la pensée et économie
islamique (XXe siècle - XXIe siècle)
1. Les notions principales de l’économie islamique :
1.1. Alistikhlaf ( ) : l’argent est un moyen et non un fin. Il appartient
à Dieu, l’homme n’est qu’un agent ( ). La propriété privée est donc
reconnue et protégée, mais elle n’est pas absolue et n’est que temporaire
et non originale (
“ ”

1.2. La solidarité et l’équilibre : garantie du minimum de


subsistance pour chaque individu dans la société musulmane, ainsi que
la justice sociale et l’équilibre entre l’intérêt individuel et collectif :
défendre l’enrichissement sans mettre en péril les droits des plus
démunis
“ ”
“ ”

1.3. La liberté économique dans leCours


cadre des
de Omar valeurs morales et l’éthique
TIJANI 83
Attention !

 L’économie islamique n’est pas un juste


milieu entre le socialisme et le libéralisme, ni
un mélange des avantages des deux ;
 C’est un système à part entière…
 Il trouve ses fondements dans des sources
divines : le Coran et la Sounna ;
 Ce sont des sources infaillibles (
) Cours de Omar TIJANI 84
Chapitre 4 : Diversification de la pensée et économie
islamique (XXe siècle - XXIe siècle)

 Deux remarques sont à noter concernant les


notions stables de l’économie islamique :
– Elles sont peu nombreuses, et tracent ainsi un cadre
extrêmement large pour la pratique de l’activité
économique. Les limites y sont peu nombreuses et
visent à protéger les intérêts individuels et collectifs ;
– Elles sont globales et générales et s’intéressent aux
besoins principaux de chaque société ;

C’est pour cela que ces principes sont valables et


acceptables dans tous les temps et dans tous les pays.
Ils ne peuvent donc pas être modifiés ou changés

Cours de Omar TIJANI 85


Chapitre 4 : Diversification de la pensée et économie
islamique (XXe siècle - XXIe siècle)

2. Les aspects variables et contingents de l’économie


islamique (le système économique islamique)
 Sont modifiables et assujetties aux conditions temporelles et
spatiales de chaque société, par exemple :
— Calcule du minimum de subsistance et le niveau de vie ;
— Les mesures envisageables pour l’équilibre économique et la réduction
des disparités sociales ;
— Les mesures valables pour augmenter le niveau de production dont la
planification ;
— Annonce des activités (financières, industrielles, agricoles et de services)
jugées illégales et proposer les solutions alternatives ;
— Déclaration du cadre de la propriété publique et le degré d’intervention
de l’Etat ;
— La finance islamique ;
— Etc.

Cours de Omar TIJANI 86


Chapitre 4 : Diversification de la pensée et économie
islamique (XXe siècle - XXIe siècle)
3. Principes de la finance islamique
 Ce qui distingue l'approche islamique des pratiques
financières conventionnelles est une conception différente de
la valeur du capital ;
 Au lieu d'une simple relation prêteur-emprunteur, le système
financier islamique repose sur un partage plus équitable du
risque entre le prêteur et l’investisseur ;
 Cette pratique découle de cinq piliers principaux sur lesquels
se base le modèle financier islamique. Il s'agit de :
– l'interdiction du Riba (usure) ;
– l'interdiction du Gharar et du Maysir ;
– l'exigence d'investissement dans les secteurs licites ;
– l'obligation de partage des profits et des pertes ;
– le principe d'adossement des investissements à des actifs tangibles
de l'économie réelle (Asset Backing).
Cours de Omar TIJANI 87
Chapitre 4 : Diversification de la pensée et économie
islamique (XXe siècle - XXIe siècle)

 Ces principes sont susceptibles de neutraliser les causes de


toutes crises éventuelles, voire même parvenir à un système
économique plus stable et plus efficace ;
 En l’occurrence, trois mesures peuvent être soulignées avec
certitude dans cette direction :
– Une plus vaste adoption de partage des risques ;
– Une mise en place d'un organisme de réglementation et
surveillance solide et complet à l’égard des
établissements financiers ;
– Un rôle plus actif des institutions de Zakat et du secteur
bénévole.

Cours de Omar TIJANI 88


Complément de Bibliographie
 Cafouri, A. (2000), « Islam et économie : Réflexion sur les principes
fondamentaux de l'économie islamique », Éditions Al Bouraq
 Martens, A. (2001), « La finance islamique: fondements, théorie et
réalité », Centre de recherche et développement en économique
(C.R.D.E.) et Département de sciences économiques, Université de
Montréal ;
 Guéranger, F. (2009), « Finance islamique : une illustration de la
finance éthique », édition Dunod ;
 Ecole de Management de Strasbourg « Les Cahiers de la Finance
Islamique », Numéro 2, décembre 2010 ;

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Cours de Omar TIJANI 89

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