Vous êtes sur la page 1sur 2

Il faut croire que je refuse d'accepter la dénition ocielle d'une matrice de passage.

Celle
que je vous ai donnée vendredi dernier n'est pas la bonne ! Voici la Boooonnne!!!
2.1 Changement de base

Il faut bien garder à l'esprit que la matrice d'une application linéaire est une représentation
de celle-ci qui dépend du choix des bases au départ et à l'arrivée. Il est utile de savoir passer
d'une représentation à une autre. Connaissant la matrice d'un morphisme dressée dans deux
bases, il faut savoir déterminer celle du même morphisme dans deux autres bases. Nous allons
nous limiter au cas des endomorphismes avec la même base au départ et à l'arrivée.
Plus précisément, on se place dans un K -espace vectoriel E dont on considère deux bases B
et B0 . Pour u : E → E un endomorphisme, le but de cette section est de déterminer le lien entre
les matrices de u dressées dans les bases B et B0 . Cela nécessite l'introduction des matrices de
passage .

Dénition 1 (Matrice de passage)


matrice de passage
Soit E un espace vectoriel dont on considère deux bases B=
(ei )16i6n et B 0 = (e0j )16j6n . On appelle de B à B0 la matrice carrée n×n
dont la j -ème colonne est constituée des coordonnées de e0j dans la base B = (ei )16i6n . On la

note PB,B0 .

La construction de la matrice de passage PB,B0 repose donc sur la connaissance des coordon-
nées, sur la base B, des éléments de la base B0 . Si pour chaque 1 6 j 6 n, on a :

e0j = λ1,j e1 + · · · + λn,j en , λi,j ∈ K

alors :
0
 e1 e02 . . . e0n 
λ1,1 λ1,2 . . . λ1,n e1
 λ2,1 λ2,2 . . . λ2,n 
PB,B0 =  e2
 .. .. ... ..  ..
 . . .  .
λn,1 λn,2 . . . λn,n en
Exemples.  1) Dans R , si B est la base canonique et si B = (( ) , (
2 0 1
2
−1
3 )) , alors :
3 1
     
1 −1 3 1
PB,B0 = et PB0 ,B = 5 5 = 1
.
2 3 − 52 1
5
5 −2 1

La première matrice ne nécessite aucun calcul, la seconde résulte des égalités :


           
1 3 1 2 −1 0 1 1 1 −1
=5 −5 =5 +5 .
0 2 3 1 2 3

2) Dans R2 [X] le R-espace vectoriel constitué des polynômes à coecients réels de


degré 6 2, considérons les bases B = (X i )06i62 et B0 = ((X − 1)i )06i62 . Alors :

(X − 1) (X − 1)2
( 1 
X − 1 = (−1) × 1 + 1 × X 1 −1 1 1
=⇒ PB,B0 = 
(X − 1)2 = 1 × 1 + (−2) × X + 1 × X 2 0 1 −2 X
0 0 1 X2

1
et :
2
(  1 X X
X = 1 × 1 + 1 × (X − 1) 1 1 1 1
=⇒ PB0 ,B = 
X 2 = 1 × 1 + 2 × (X − 1) + 1 × (X − 1)2 0 1 2 (X − 1)

0 0 1 (X − 1)2
La matrice de passage PB,B0 est la matrice qui mange le vecteur des coordonnées d'un
élément de E écrit dans la base B 0 et0 retourne
! le vecteur des coordonnées de ce même élément
λ1  λ1
mais dans la base B. Si ... et ... sont les coordonnées de x ∈ E dans les bases B et B0
λn λ0n
alors on a :
λ01
!  
λ1
PB,B × ..
0 . = ... .
0 λn λn

Plus formellement et par dénition, la matrice de passage de B à B0 est aussi la matrice d'une
application linéaire : celle de l'identité IdE : E → E avec B0 comme base au départ et B comme
base à l'arrivée :
PB,B0 = Mat(IdE , B 0 , B)
Compte tenu de la proposition sur la matrice d'une composition, en composant l'identité IdE
avec elle même et en choisissant comme bases B0 puis B puis encore B0 , on en déduit que :
Mat(IdE , B 0 , B 0 ) = Mat(IdE , B, B 0 ) × Mat(IdE , B 0 , B) ⇐⇒ In = PB0 ,B × PB,B0 ,
où In désigne la matrice identité de taille n. Évidemment, on obtient de même, en échangeant
les rôles de B et B0 , que In = PB,B0 × PB0 ,B . Les matrices PB,B0 et PB0 ,B sont donc inverses l'une
de l'autre.
En bref, les matrices de passage permettent de passer d'une écriture sur une base à une
écriture sur une autre base. C'est donc tout naturellement qu'elles interviennent dans les formules
de changement de bases pour une application linéaire.
Proposition 2 Soient E K -espace vectoriel, u : E → E un endomorphisme
un
0
et B, B 0 deux

bases de E. Alors les matrices de u dans les bases B et B sont reliées par :

−1
Mat(u, B 0 ) = PB0 ,B × Mat(u, B) × PB,B0 = PB,B 0 × Mat(u, B) × PB,B 0 .

Preuve  Cette formule résulte de la proposition sur la matrice d'une composition appliquée
à la composition des applications linéaires suivantes écrites dans les bases spéciées à chaque
étapes :
Id u Id
(E, B 0 ) −→
E E
(E, B) −→ (E, B) −→ (E, B 0 )
En eet, on part d'un élément de E écrit dans la base B0 , on ne le change pas mais on l'écrit
dans la base B ; ensuite on calcul son image par u toujours dans la base B ; enn, on ne change
pas cette image mais on l'écrit dans la base B0 . 

Exemple.  Plaçons nous dans R muni de sa base canonique B = (( 10 ) , ( 01 )). Soit u :


2

R → R l'application linéaires dénie par Mat(u, B) = ( −1


2 2
3 ). Considérons la base B =
1 2 0

3 )) de R . Alors :
(( 12 ) , ( −1 2

3 1
 
0 1 2 1 −1 4 5
Mat(u, B ) = PB0 ,B Mat(u, B)PB,B0 = 5
− 25
5
1 × ( −1 3 ) × ( 2 3 ) = ( −1 0 ) .
5

Vous aimerez peut-être aussi