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Voyage aux pays de la consigne dispozitie/reglementare/cuvant de ordine returnarea

ambalajelor/sticlelor goale

À l’occasion de cette troisième et dernière partie de notre colloque sur la consigne, nous
avons souhaité laisser la parole à des représentants d’ONG issus de pays européens réputés
pour la consigne et pour leurs taux de recyclage des ordures ménagères. Notre choix a ainsi
porté sur la Wallonie (région belge) et l’Allemagne dont les représentants, faute de pouvoir
être parmi nous aujourd’hui, nous ont envoyé des témoignages écrits sur les atouts et les
faiblesses des systèmes de consigne respectifs.

La Belgique

La consigne pour réutilisation dispoziția privind reutilizarea existe en Wallonie depuis très
longtemps pour les bouteilles en verre buteliile de sticlă. Le laitier lăptarul passait en effet
déjà pendant la guerre déposer puis reprendre les vidanges de lait lăsa sticlele cul apte ca apoi
să le ia goale/golite. Aujourd’hui, chaque marque a son design en matière de forme et de
texture de verre de ses bouteilles (bières, vins, eaux, sodas) et les casiers baxuri (6-24
bouteilles) sont fort utilisés. Comme dans de nombreux pays, la valeur de la consigne pour
réutilisation varie selon la taille de la bouteille. Un système de consigne pour recyclage des
emballages de boissons à usage unique (les canettes doze/ par exemple) n’existe pas
aujourd’hui, et une mobilisation citoyenne à ce sujet est en cours. 
Le recyclage des emballages ménagers ne se fait qu’à partir d’apports volontaires des citoyens
et/ou des collectes sélectives dans certaines communes. La consigne fonctionne bien pour les
bières et les vins. Ces produits étant reconnus et réputés de meilleure qualité en emballage-
verre, ils sont systématiquement rapportés. Par contre, pour les eaux et les sodas băuturi
carbogazoase, les bouteilles consignées sont peu utilisées. Elles sont aussi très peu mises en
avant par les producteurs et distributeurs (quand elles existent). Pour ces produits, ce sont les
bouteilles plastiques qui dominent.
La « loi éco-taxe » (2004) instaurait une taxe sur tous les emballages boissons à usage
unique : cela revenait à 9,85 centimes d’euro par litre. Cela veut donc dire que les bouteilles
consignées ne payaient pas la taxe contrairement aux autres (plastiques...). En 2005, le
gouvernement a essayé pendant quelques mois de la mettre à 14.50 centimes d’euro, mais il
s’est fait tellement huer qu’il a fait marche arrière...
Danone et Nestlé ont introduit un recours à la cour d’arbitrage : ils estimaient cette loi injuste
car le plastique « est souvent bien recyclé » ! Et comme « il faut embouteiller à la source », le
faire en bouteille de verre pour eux reviendrait trop cher en termes de transport (c’est leur
argument « écologique »). La cour d’arbitrage a décidé ensuite que le gouvernement devait
revoir ses calculs. Le gouvernement, futé inteligent (l’« éco-taxe » rapporte des millions
d’euros à l’Etat car c’est un « impôt » de 300 millions d’euros), a modifié sa loi en disant que
toutes les bouteilles seraient taxées, mais que pour les réutilisables (les consignées) la taxe
serait de 0 euro, et pour les non réutilisables elle resterait de 9,85 centimes d’euro. Danone et
Nestlé ont à nouveau demandé que cette taxe soit supprimée et la cour d’arbitrage leur a
donné raison en suspendant la mesure prise par le gouvernement (taxe à 0 euro) et le tribunal
de première instance a tranché dans le même sens début 2007. 

Afin de garder une certaine homogénéité fiscale sur tous les types d’emballages pour
boissons, le gouvernement a dès lors instauré, dans une nouvelle proposition de loi, une
imposition impozitare de 9,86 euros par hectolitre hectolitru pour les emballages à usage
unique et une imposition de 1,41 euro par hectolitre pour les emballages réutilisables. De cette
manière, sur leur durée de vie (en considérant qu’un emballage réutilisable est utilisé sept
fois) avant récupération et recyclage ou destruction, les deux types d’emballages sont soumis
au même montant de cotisation d’emballage cotizație pentru ambalaj. Nous en sommes là
aujourd’hui.

La gestion des déchets est régionalisée en Belgique. Chaque région (Bruxelles-capitale,


Flandre, Wallonie) définit donc ses plans et programmes d’investissement en matière de
traitement des déchets ménagers et prévention. Même si la prévention est évoquée dans les
documents cadres, dans les faits, c’est surtout la gestion par tri-recyclage et élimination (ou
valorisation énergétique comme certains souhaitent l’entendre) qui prévalent.
Les Belges produisent encore plus de 500 kg de déchets par habitant et par an, même s’ils
sont « champions du tri » : plus de 60 % sont triés et envoyés vers des filières de recyclage
(métaux, papiers, cartons, verre).

La résistance nous semble se situer à deux niveaux : le lobby des producteurs-distributeurs qui
ne veulent rien de contraignant mais sont « prêts à faire plein de choses de façon volontaire ».
L’autre élément concerne les gestionnaires des outils d’élimination (décharges gropi de gunoi,
incinérateurs incineratoare) qui visent large au scopuri mari în ceea ce privește capacitatea lor
concernant leurs capacités. Dès lors, les incinérateurs doivent être rentabilisés, et avec les
objectifs de production d’énergie renouvelable que chaque Etat prévoit, les déchets
deviennent de plus en plus des « combustibles » qui seront déviés de la filière recyclage. Nous
pensons en particulier aux déchets de bois et autres déchets organiques...

L’Allemagne

La consigne pour réutilisation est historiquement ancrée dans la gestion des déchets ménagers
allemande. Elle s’applique aujourd’hui aux bouteilles en plastique et en verre (bières, eaux,
jus et sodas divers). Il s’agit aujourd’hui d’un triple système de gestion des emballages de
boissons. Il existe une collecte sélective notamment via des de points d’apport volontaire du
verre (bouteilles de vin, lait, jus de légumes et de fruits…) destiné au recyclage, auxquels
s’ajoute la collecte sélective des emballages légers en carton.

La consigne pour réutilisation repose entièrement sur les acteurs économiques privés. Son
organisation fonctionne bien. Les minéraliers cei din domeniul minereurilor/mineralierii, par
exemple, se sont regroupés au sein d’une coopérative qui gère le parc de bouteilles.
Lorsqu’une bouteille ne peut plus être réutilisée, alors elle est mise au recyclage. La logistique
fonctionne bien grâce à l’utilisation de bouteilles standardisées. Un nombre croissant de
fabricants de boissons s’orientent cependant vers la mise sur le marché de bouteilles
réutilisables individuelles, dont la logistique est considérablement plus laborieuse et, en raison
des transports, plus nocive pour l’environnement que le circuit avec bouteille standardisée. De
plus, le nombre de circulations de ces bouteilles individuelles est souvent inférieur.

La consigne pour recyclage a été mise en place en 2003 car le quota minimal réglementaire de
72 % de bouteilles réutilisables n’était plus respecté. Il ne marche réellement que depuis 2005,
car depuis, chaque bouteille à usage unique peut être remise à n’importe quel point de reprise.
Ce système est régulé par un office qui ajuste les valeurs de consigne avec les différents
distributeurs et conditionneurs ambalatori. À l’origine, la classe politique partait du principe
que la valeur de la consigne (25 centimes d’euro) dissuaderait descuraja le consommateur et
relancerait stimula/ reporni l’achat de bouteilles réutilisables. La démarche n’a été concluante
que pour les bières, car les Allemands n’aiment pas la bière en bouteille en plastique. Toutes
les autres boissons se vendent depuis de plus en plus en bouteilles à usage unique.

On peut dire que la consigne a échoué dans son objectif d’orienter le choix des
consommateurs. Cela est dû principalement aux magasins discounts magazine cu reduceri, qui
misent quand même exclusivement sur les offres bon marché et exclusivement sur les
bouteilles à usage unique. Toutes les autres enseignes de grande distribution les ont
maintenant suivis et développent leur offre à usage unique. Et ce, parce que les embouteilleurs
eux aussi misent de plus en plus sur l’usage unique. Les consommateurs se sont depuis
longtemps perdus dans ces changements. 

Environ la moitié des Allemands pense toujours que chaque bouteille consignée est une
bouteille réutilisable et achète donc des récipients à usage unique, nocifs pour
l’environnement, en toute bonne conscience. Une obligation de marquage devrait
prochainement être inscrite dans la loi, toutefois la Commission européenne semble s’y
opposer pour des raisons concurrentielles non compréhensibles. Dans ce contexte, on peut se
demander si l’Europe souhaite vraiment préserver les ressources naturelles ou si elle préfère
voir de l’eau française dans des magasins du bord de la Mer Baltique.

Les systèmes de réutilisation sont un exemple éclatant de protection de l’environnement. Ils


permettent d’éviter des déchets et d’économiser des matières premières. En outre,
comparativement, très peu d’énergie est consommée pour les systèmes de réutilisation. Par
conséquent, le réutilisable va de pair avec la protection du climat. Seule une distance de
transport longue pour les boissons casse le bilan climatique des systèmes de réutilisation. Il
faut par conséquent soit boire l’eau du robinet, soit recourir à des bouteilles réutilisables de la
région. Comme l’impact de la consigne a été trop faible en Allemagne, notre association
NABU propose maintenant une taxation des emballages de boisson d’autant plus élevée que
la quantité de matériel utilisée et sa nocivité pour le climat sont importantes. Cu atât mai
ridicată cu cât cantitatea de material utilizat și efectul negativ asupra climei est emai mare.

http://cniid.org/Le-point-sur-La-consigne-des-bouteilles-3e,183

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