Vous êtes sur la page 1sur 92

Les organismes nationaux de normalisation

dans les pays en développement

1
Les organismes nationaux de normalisation
dans les pays en développement

Table des matières


Préface 3 47 Partie 5 – Activités et structure
d’un ONN
Introduction 7
65 Partie 6 – Élaboration des normes
Partie 1 - Métrologie, normalisation 11
et évaluation de la conformité 70 Partie 7 – Information, ventes
et promotion

Partie 2 – L’OMC et son influence 26
sur la normalisation 78 Partie 8 – Relations internationales
et régionales
Partie 3 – Gros plan sur les normes 30
85 Partie 9 – Lectures
Partie 4 – Organismes internationaux, 40 complémentaires
régionaux et nationaux de
normalisation 86 Annexe
L’Organisation internationale de normalisation

L’ISO (Organisation internationale de volontaire, elles sont très largement res-


normalisation) est un réseau mondial pectées et acceptées par le secteur pu-
qui identifie les Normes internatio- blic et le secteur privé sur le plan
nales requises par les entreprises, les international.
gouvernements et la société, les éla-
L’ISO  – organisation non gouverne-
bore en partenariat avec les secteurs
mentale – est une fédération des orga-
qui les utiliseront, les adopte par des
nismes nationaux de normalisation de
procédures transparentes fondées sur
toutes les régions du monde, à raison
des contributions nationales et multi-
d’un par pays, englobant les pays dé-
partenaires et les livre pour une mise
veloppés, en développement ou ayant
en application dans le monde.
des économies en transition. Chaque
Les normes ISO sont basées sur le membre de l’ISO est la principale
consensus international atteint par la organisation de normalisation dans
plus large base possible de groupes de son pays. Les membres proposent de
parties prenantes. Les contributions nouvelles normes, participent à leur
d’experts viennent de spécialistes qui élaboration et apportent leur soutien,
sont au plus près des besoins en ma- en collaboration avec le Secrétariat
tière de normes et des résultats de central de l’ISO, aux 3 000 groupes
leur mise en œuvre. De la sorte, bien techniques qui élaborent concrète-
que les normes ISO soient d’application ment les normes.

1
L’Organisation des Nations Unies pour
le développement industriel (ONUDI)

L’ONUDI favorise l’amélioration des ses locales, les organismes de normali-


conditions de vie des populations et la sation et d’évaluation de la conformité
réduction de la pauvreté dans les pays et les acteurs techniques et du déve-
en développement et les pays en transi- loppement, a planifié et mis en place
tion par le biais d’une croissance indus- des organismes nationaux de normali-
trielle durable. sation et a créé des infrastructures de
la qualité là où il n’en existait pas.
L’ONUDI mobilise les connaissances,
les compétences, les informations et Très largement respectée pour son
les technologies pour appuyer le com- approche « personnalisée », ses com-
merce et le développement industriel pétences en matière de renforcement
sur la base de trois priorités thémati- des capacités et l’accent mis sur les
ques : (a) la réduction de la pauvreté activités régionales, l’ONUDI effec-
grâce à des activités productives ; (b) le tue en permanence des recherches et
renforcement des capacités commercia- des études qui se rapportent aux nor-
les et (c) l’amélioration du point de vue mes et à l’évaluation de la conformité.
des énergies et de l’environnement. Elle a publié plusieurs guides pour les
pays en développement, qui leur indi-
L’ONUDI œuvre activement à maximi-
quent comment faire progresser leur
ser les capacités productives des pays
commerce au niveau international et
en développement afin qu’ils tirent
réaliser le développement durable.
parti des possibilités qui se présentent
dans le commerce mondial et régio- Dans une étude du Department for In-
nal, à mettre en place et à améliorer ternational Development du Royaume-
leur infrastructure de normalisation Uni (DFID), l’ONUDI a été classée
et d’évaluation de la conformité, y meilleure agence de l’ONU pour la
compris une composante importante promotion et la supervision des nor-
qui a pour but de surmonter les obsta- mes et standards mondiaux et, sur 23
cles techniques au commerce (OTC), organisations internationales d’assis-
de traiter des mesures sanitaires et tance aux pays en développement, se
phytosanitaires (SPS) et de favoriser place dans les six premières.
l’accès aux marchés.
L’ONUDI, dont les points forts sont
ses contacts directs avec les entrepri-

2
Préface

Le rôle des organismes nationaux de dans le monde. Les entreprises, les


normalisation (ONN) a évolué au cours consortiums d’organisations com-
des 50 dernières années. Les améliora- merciales, les pays et les groupes
tions de l’infrastructure économique et sous-régionaux et régionaux de pays
physique, les progrès des technologies ont tous aujourd’hui un intérêt à la
de l’information, des techniques de normalisation et le nombre des normes
fabrication, de l’automatisation, des véritablement internationales continue
transports et les changements intervenus de croître de façon impressionnante.
dans de nombreuses autres dimensions
Ainsi, le monde de la normalisation
affectant le commerce et l’industrie ont
s’est complexifié et, dans le même
conduit, à l’intérieur des pays et entre
temps, a gagné en importance pour le
les pays, à des augmentations spectacu-
développement national et internatio-
laires du volume des échanges commer-
nal. La création de l’Organisation
ciaux. Les effets de la globalisation se
mondiale du commerce (OMC) en 1995
font partout sentir et l’éventail des
a permis de développer divers accords,
domaines se prêtant à la normalisation en particulier l’Accord sur les obstacles
s’est élargi aux systèmes de manage- techniques au commerce (OMC/OTC)
ment, aux services et aux technologies et l’Accord sur l’application des mesures
nouvelles qui n’existaient pas dans la sanitaires et phytosanitaires (OMC/SPS)
seconde moitié du 20 e siècle. auxquels doivent adhérer tous les États
membres de l’OMC. Ces accords consti-
Les normes viennent de plus en plus à
tuent une tentative de réduire les inci-
l’appui de la réglementation techni-
dences d’une utilisation des normes, et
que et traitent de technologies en évo-
des règlements qu’elles étayent, à titre
lution rapide et de technologies
d’obstacles techniques au commerce
convergentes. En outre, elles sont éla-
entre les pays, alors que les obstacles
borées pour des groupes de parties
que représentent les tarifs douaniers
prenantes plus diversifiés que ce
ont été largement éliminés par les divers
n’était le cas dans le passé. De nou-
cycles de négociations de l’Accord
veaux « produits » normatifs dévelop-
général sur les tarifs douaniers et le
pés plus rapidement constituent, de la
commerce (GATT).
part de la communauté de la normali-
sation, une tentative de répondre aux Ces développements se sont accom-
demandes des gouvernements, des pagnés d’une prise de conscience
entreprises et des consommateurs mondiale que les normes et les ONN

3
qui les élaborent et les font connaître l’ISO et l’ONUDI sont membres, a pu-
dans les différents pays, ne peuvent se blié un document d’information inti-
développer isolément. L’évaluation tulé Building corresponding technical
de la conformité, l’accréditation, la infrastructures to support sustainable
métrologie et les normes, qui sont des development and trade in developing
composantes de l’infrastructure de la countries and countries with econo-
qualité, jouent toutes un rôle dans mies in transition (Construire l’infras-
l’ensemble technique intégré qui est tructure technique pour appuyer le
nécessaire pour qu’un pays puisse développement durable dans les pays
avoir des échanges commerciaux fruc- en développement et les pays ayant
tueux tant au niveau bilatéral que des économies en transition). Les
dans le système du commerce membres1) du JCDCMAS ont notam-
multilatéral. ment recommandé, pour une appro-
che à plusieurs volets du développe-
Cet ensemble intégré est déjà en place
ment des infrastructures techniques,
en diverses configurations dans les
une assistance fondée sur « le fait de
pays développés. Mais, s’agissant des
comprendre qu’il n’existe pas de mo-
pays en développement, de nombreu-
dèle tout fait pour les infrastructures
ses questions se posent. En particu-
techniques, qu’il s’agisse des compo-
lier, quel ensemble technique tel ou
sants requis, du degré de sophistication
tel pays en développement peut-il se
des infrastructures ou des modalités
permettre financièrement et quel
de la prestation des services. C’est aux
ensemble lui convient? Les réalités et
les priorités des pays en développe-
ment diffèrent de celles du monde
développé. La structure et le mode de 1) Les membres du JCDCMAS sont :

fonctionnement d’un organisme de Bureau international des poids et mesures (BIPM)

normalisation type qui fonctionne Forum international de l’accréditation (IAF)


Commission électrotechnique internationale (CEI)
bien et répond aux besoins des parties
Coopération internationale sur l’agrément des
prenantes dans un pays développé ont
laboratoires d’essais (ILAC)
peu de chances de constituer la ré-
Organisation internationale de normalisation (ISO)
ponse parfaite dans le monde en
Centre du commerce international CNUCED/OMC
développement. (CCI)

En 2004, le Comité commun pour la Bureau de normalisation des télécommunications


de l’UIT (UIT-T)
coordination de l’assistance aux pays
Organisation internationale de métrologie légale
en développement dans les domaines (OIML)
de la métrologie, de l’accréditation et Organisation des Nations Unies pour le développe-
de la normalisation (JCDCMAS), dont ment industriel (ONUDI)

4
pays en développement eux-mêmes de
prendre ces décisions politiques et de
s’y engager en permanence ».
La présente publication représente
une mise à jour et un élargissement du
Manuel  ISO  1:1994, Création et ges-
tion d’un organisme national de nor-
malisation. Elle expose les principes
de la normalisation aux niveaux natio-
nal, régional et international et illustre Kandeh K.Yumkella
Directeur général
les éléments de structure à sélection- Organisation des Nations Unies pour
le développement industriel (ONUDI)
ner pour gérer le processus au niveau
national. Elle incorpore l’expérience
du Comité de l’ISO pour les questions
relatives aux pays en développement
(ISO/DEVCO) et s’inspire de 40 années
de travail de l’ONUDI pour aider à
établir et à mettre à niveau les ONN
et l’infrastructure de la qualité dans
les pays en développement et apporter
une assistance pour la mise en applica-
tion des normes.
Nous espérons que cette publication,
qui est fondée sur une coopération de
longue date entre l’ONUDI et l’ISO,
Alan Bryden
aidera les pays en développement et Secrétaire général
les pays en transition dans leurs efforts Organisation internationale
de normalisation (ISO)
visant à établir ou à mettre à niveau,
dans le cadre de leur infrastructure de
la qualité, un ONN correspondant à
leurs besoins – à titre de moyen d’aug-
menter leur capacité productive et
commerciale et de soutenir la protection
du consommateur, la protection sociale
et la protection de l’environnement.

5
Avertissement
Les lignes directrices fournies et les opinions exprimées dans la présente publi-
cation sont fondées sur l’expérience collective d’experts et de praticiens recon-
nus dans le domaine de la normalisation. Toutefois, cette publication n’est pas
un guide ou un document normatif ISO et ne prescrit pas de règles concernant
le fonctionnement des ONN ; elle n’expose pas non plus les conditions pour
devenir membre de l’ISO.

Remerciements
L’ISO et l’ONUDI reconnaissent avec gratitude les travaux dévoués de Peter Bonner, Alex In-
klaar et Graham Holloway, édités et coordonnés par Bernardo Calzadilla-Sarmiento (ancien-
nement ISO), Beer Budoo (ISO), Nicolas Fleury (ISO), Gerardo Patacconi (ONUDI), Lalith
Goonatilake (ONUDI), avec le soutien de Sari Rajakoski (ISO), Juan Simon (ISO) et Ulvi-
nur Muge Dolun (ONUDI). La publication a également grandement bénéficié des observations
et suggestions utiles des membres suivants du Groupe consultatif du Président du DEVCO
(CAG) :

M. Iman Sudarwo (Président du DEVCO)........... BSN (Indonésie)

M. Carlos Amorim.................................................. ABNT (Brésil)

M. Adu Gyamfi Darkwa......................................... GSB (Ghana)

M. Yaseen Khayyat................................................. JISM (Jordanie)

M. Mariani Mohammad.......................................... DSM (Malaisie)

M. Hirofumi Ono.................................................... JISC (Japon)

M. Anders Sköld .................................................... SIS (Suède)

M. Supachai Tepatanapong . .................................. TISI (Thaïlande)

Mlle Leanne Wright.. .............................................. SCC (Canada)

Mme Snježana Zima............................................... HZN (Croatie)

Les experts suivants, associés aux activités et à l’assistance aux pays en développement de
l’ISO et de l’ONUDI, ont également revu le projet et apporté d’utiles observations : M. Eugene
Julies, Mme Maureen Mutasa, M. Roberto Perissi, Mme Perla Puterman, M. Carlos Rodriguez,
M. Mario Sandoval, M. Folke Snickars et M. Pedro Vilaseca.

6
Introduction

Un organisme national de normalisa- Différents pays et régions se réfèrent


tion (ONN) a pour vocation de répon- à cette infrastructure nécessaire en
dre aux besoins de normalisation de utilisant des sigles différents, par
son pays. Si, dans un pays en dévelop- exemple :
pement, les besoins de la population
ƒƒMSTQ ou SMTQ (normes, métro-
en matière de protection des consom-
logie, essais et management de la
mateurs et de biens et services aptes à qualité) ; ou
l’emploi sont essentiellement les mêmes
que dans des pays plus industrialisés, ƒƒSQAM (normes, qualité, accrédita-
l’application de normes est soumises à tion et métrologie).
certaines contraintes : Dans le présent document, par souci
ƒƒl’infrastructure industrielle peut d’uniformité, le terme « infrastructure
s’avérer insuffisante pour produi- de la qualité » est utilisé et recouvre
re des biens locaux de la qualité tous ces termes.
requise ; Dans le cadre de l’infrastructure néces-
ƒƒla réglementation technique gou- saire, le terme « évaluation de la
vernementale est souvent insuffi- conformité », également bien établi,
sante pour protéger adéquatement est défini dans la norme ISO/
l’environnement ou prévenir l’impor- CEI 17000:2004 2) comme une « démons-
tation ou le dumping de produits de tration que des exigences spécifiées
relatives à un produit, processus, sys-
mauvaise qualité ou peu sûrs ; et
tème, personne ou organisme sont res-
ƒƒla prise de conscience de la quali- pectées ». L’évaluation de la conformité
té et la passion du consommateur d’un produit ou d’un système à une nor-
pour la bonne qualité sont parfois me donnée implique souvent une ins-
inexistantes ou faibles. pection, des essais et une certification.
Pour les gouvernements, redresser Les organismes d’essais et de certifi-
cette situation implique la création cation des produits ou systèmes et les
d’une infrastructure efficace pour satis- organismes d’inspection cherchent à
faire aux exigences de la globalisation donner les preuves de leur compéten-
et d’un système de commerce multi- ce. Il leur est donc utile d’être accrédités.
latéral, à partir de ce qui apparaît de
prime abord comme une gamme de 2) ISO/CEI 17000:2004, Évaluation de la
choix d’une incroyable diversité. conformité — Vocabulaire et principes généraux.

7
Les organismes d’accréditation doivent, pour aider à expliquer le rôle et l’impor-
à leur tour, démontrer leur impartialité tance des normes et les fonctions essen-
et leur compétence et le font au moyen tielles d’un ONN moderne dans un
d’un examen par des pairs et d’une pays en développement.
reconnaissance internationale utili-
Il s’agit d’un texte introductif, qui est
sant les normes ISO/CEI relatives à
destiné aux parties intéressées char-
l’évaluation de la conformité.
gées de créer, mettre à niveau et gérer
Un ONN joue un rôle important dans un ONN dans un pays en développe-
cette infrastructure, mais il ne saurait ment. La publication examine les
exister et être efficace s’il reste isolé. questions commerciales et techniques
Cette publication s’attache à exami- pertinentes. Elle reconnaît le rôle de
ner les fonctions et les liens entre les la normalisation dans le développe-
divers éléments évoqués ci-dessus ment industriel, la facilitation du com-
merce et l’amélioration de l’accès au
marché. Elle prend comme points de
départ les « trois piliers du développe-
ment durable », qui sont exposés dans
la brochure de l’ISO intitulée Métro-
logie, normalisation et évaluation de la
conformité  – Bâtir une infrastructure
pour le développement durable 3), et
qui sont aussi les blocs de construc-
tion de l’approche Renforcement des
capacités commerciales (TCB) de
l’ONUDI. La présente publication
étudie aussi l’influence qu’exerce sur
les questions de normalisation l’Orga-
nisation mondiale du commerce et ses
divers accords qui font partie du sys-
tème commercial multilatéral.

3) Disponible au Secrétariat central de l’ISO ou


sur le site Web de l’ISO à http://www.iso.org/iso/
devt_3pillars_2006-fr.pdf

8
Liste des sigles et abréviations

ACCSQ Comité consultatif de l’ANASE pour les normes et la qualité


AIDMO Organisation arabe du développement industriel et des mines
AIEA Agence internationale de l’énergie atomique
AMN Association de normalisation du Mercosur
ANASE Association des Nations de l’Asie du sud-est
BIPM Bureau international des poids et mesures
CAC Commission du Codex Alimentarius
CASCO Comité de l’ISO pour l’évaluation de la conformité
CCI Centre du commerce international
CEEAC Communauté économique des États de l’Afrique centrale
CEE/ONU Commission économique pour l’Europe des Nations Unies
CEDAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest
CEI Commission électrotechnique internationale
CEN Comité européen de normalisation
CENELEC Comité européen de normalisation électrotechnique
CIPM Comité international des poids et mesures
CIPV Convention internationale pour la protection des végétaux
CNUCED Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
COMESA Marché commun d’Afrique orientale et australe
COPANT Commission panaméricaine de normalisation
CROSQ Organisation régionale de la CARICOM pour les normes et la qualité
DEVCO Comité de l’ISO pour les questions relatives aux pays en
développement
DFID Department for International Development (Royaume-Uni)
DPI Droits de la propriété intellectuelle
EAC Communauté de l’Afrique de l’est
EASC Conseil euro-asiatique de normalisation, métrologie et certification
ETSI Institut européen des normes de télécommunication
EurepGAP Euro-Retailer Produce Working Group on Good Agricultural Practices
(rebaptisé GlobalGAP)
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
GCC Conseil de coopération du Golfe
GSO Organisation de normalisation du GCC
IAF Forum international de l’accréditation
IATA Association du transport aérien international
IEEE Institute of Electrical and Electronics Engineers
ILAC Coopération internationale sur l’agrément des laboratoires d’essais
ISO Organisation internationale de normalisation
ISONET Réseau d’information de l’ISO

9
JCDCMAS Comité commun pour la coordination de l’assistance aux pays en développe-
ment dans les domaines de la métrologie, de l’accréditation et de la normalisation
MERCOSUR Marché commun du sud
OIE Organisation mondiale de la santé animale
OIML Organisation internationale de métrologie légale
OMC Organisation mondiale du commerce
OMC/OTC Accord de l’Organisation mondiale du commerce sur les obstacles
techniques au commerce
OMC/SPS Accord de l’Organisation mondiale du commerce sur l’application des
mesures sanitaires et phytosanitaires
OMPI Organisation mondiale de la propriété intellectuelle
ONN Organisme national de normalisation
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le développement industriel
ORAN Organisation africaine de normalisation
OTC Obstacles techniques au commerce
PASC Pacific Area Standards Congress
PMA Pays moins avancé
POCOSA Politiques et procédures de l’ISO en matière de droits d’auteur,
d’exploitation du droit d’auteur et de ventes des publications de l’ISO
SADC Communauté de développement de l’Afrique australe
SDOC Déclaration de conformité du fournisseur
SI Système international d’unités
SMTQ Normes, métrologie, essais et management de la qualité
SPS Sanitaires et phytosanitaires (mesures)
SQAM Normes, assurance de la qualité, accréditation et métrologie
TCB Renforcement des capacités commerciales
TIC Technologies de l’information et de la communication
UEMOA Union économique et monétaire ouest africaine
UIC Union internationale des chemins de fer
UIT Union internationale des télécommunications
UIT-T Union internationale des télécommunications – Secteur de la
normalisation des télécommunications
WSC Coopération mondiale de la normalisation
ZLE Zone de libre-échange

10
Partie 1 – Métrologie, normalisation
et évaluation de la conformité
1.1 Les blocs de construction
Trois « piliers » du savoir, distincts mais interdépendants et inter-reliés, sont essen-
tiels pour développer une infrastructure de la qualité qui favorise le développement
durable, facilite une participation pleine et entière au commerce international et
satisfait aux exigences techniques du système commercial multilatéral. Ces trois
piliers sont la métrologie, la normalisation et l’évaluation de la conformité.
Avant d’examiner le rôle, la structure et les fonctions d’un organisme national
de normalisation, il est essentiel de comprendre comment ces trois axes
s’articulent.

La Figure 1 montre les principales relations touchant à la normalisation.

Métrologie Accréditation
Création de mesures exactes, Démonstration de la compétence des
fiables, traçables laboratoires d’essais et d’étalonnage,
(Base pour les exigences des organismes de certification et
de performance dans les normes) des organismes d’inspection

Normalisation Évaluation de
Les normes facilitent le commerce, fournissent
la conformité
la base de la réglementation technique élaborées Échantillonnage,
par des organismes de normalisation inspection, essais,
internationaux, régionaux ou nationaux certification

Métrologie légale Système commercial


(Protection des consommateurs, poids
efficace
et mesures justes dans le commerce) Réduction de la diversité non nécessaire,
interopérabilité, économies d’échelle, assurance
qualité, responsabilisation des consommateurs
à la demande, aptitude à l’emploi des produits
et services qui sont conformes à des normes

Figure 1 – Les interrelations entre métrologie, normalisation et évaluation de la conformité

11
Il existe bien évidemment d’autres 1.2 Métrologie
relations  – par exemple, un système
d’agrément des laboratoires ne peut On peut arguer à juste titre que l’élé-
travailler sans matériaux de référence ment fondamental d’un système com-
mercial est la métrologie, c’est-à-dire
et sans un système métrologique opé-
l’établissement de mesures fiables et
rationnel – mais nous avons simplifié le
exactes. Faute de pouvoir déterminer
schéma afin de souligner le rôle central
la longueur, la masse, le volume, le
de la normalisation et, par conséquent,
temps et la température, la plus sim-
des organismes nationaux de normali-
ple des transactions pourrait donner
sation dans le processus général.
lieu à des abus, le commerce équitable
En première priorité, dans tous les serait impossible et la législation visant
pays, les gouvernements doivent met- à protéger la santé et le bien-être des
tre en place et maintenir l’infrastruc- citoyens serait sans effet. Il n’existe-
ture de base pour assurer la sécurité, la rait aucune norme technique pour les
santé et le bien-être de leurs citoyens : produits parce qu’il n’y aurait aucun
approvisionnements suffisants et sûrs moyen fiable de mesurer leur perfor-
en produits alimentaires et en eau po- mance en fonction d’exigences. Un
table, accès à la santé et à l’éducation, système métrologique national est
sécurité sociale, transports et systèmes donc la première étape pour faciliter
de communication, etc. Une fois ces le commerce. Lorsque le commerce
éléments en place, même à un niveau est international, l’équivalence des
étalons de mesure nationaux entre les
rudimentaire, la création d’un système
commercial efficace prend une impor-
tance primordiale. Les économies ne
pouvant survivre sans commerce, il est
essentiel de mettre en place des blocs pe
ière éta
de construction pour faciliter l’accès La prem a tion du
cilit
des produits et des services aux mar- de la fa e
chés, tant intérieurs qu’extérieurs. e e s t u n systèm l
rc a
comme logique na tion
L’accès aux marchés et la création d’un m é t r o m ts
e n
système commercial efficace sont les a n t le s instru qui
inclu de mes
ure
e-
nt ux b .
objectifs visés et la métrologie, la nor- a
s p o n d e
malisation et l’évaluation de la confor- corre tionaux
mité comptent parmi les principaux soins na
blocs de construction. Il est par consé-
quent nécessaire d’examiner ces trois
piliers de façon assez détaillée.

12
pays est nécessaire. C’est cette nécessité le plan mondial. L’Accord de recon-
qui a conduit à la création du Bureau naissance mutuelle du CIPM donne
international des poids et mesures aux gouvernements et autres parties
(BIPM), qui travaille sous la supervi- une fondation technique sûre pour
sion exclusive du Comité internatio- des accords plus larges se rapportant
nal des poids et mesures (CIPM) aux aux échanges internationaux, au com-
termes de la Convention du mètre. merce et aux affaires réglementaires.
Il aide à éliminer les obstacles techni-
Le mandat du BIPM est de fournir la
ques au commerce et à créer une plus
base d’un système de mesurages uni-
grande confiance dans les capacités
que et cohérent sur le plan mondial, de mesure des pays. Le résultat se
dont on puisse assurer la traçabilité chiffre en milliards de dollars d’échan-
au Système international d’unités ges commerciaux accrus.
(SI). Cette tâche prend plusieurs for-
mes, de la diffusion directe des unités La métrologie légale implique l’utili-
(comme c’est le cas pour la masse et le sation légalisée de la métrologie pour
garantir la justesse des poids et mesu-
temps) à la coordination par des com-
res appliqués dans le commerce natio-
paraisons internationales d’étalons de
nal et dans le commerce d’import/
mesure nationaux (comme pour l’élec-
export. Les activités types dans ce
tricité et le rayonnement ionisant).
domaine sont notamment l’étalonnage
Le CIPM est composé de 18 person- des ponts-bascules et des courroies
nes, chacune d’un État membre diffé- transporteuses, l’étalonnage des appa-
rent de la Convention du mètre. Il a reils de mesure du volume comme
pour tâche principale de promouvoir ceux qui sont utilisés pour l’importa-
l’uniformité des unités de mesure sur tion de grandes quantités de pétrole,

13
l’homologation des instruments de l’infrastructure internationale permet-
mesure utilisés dans le commerce tant aux États membres de développer
(balances, pompes à essence, etc.), des étalons de mesure au niveau requis
leur vérification et leur inspection sui- par eux. Elle est par conséquent perti-
vies et l’application de sanctions en nente pour tous les pays à tous les stades
cas de non-conformité à la législation. de développement technique.
L’Organisation internationale de métro-
logie légale (OIML) élabore les éta-
1.3 Normalisation
lons utilisés dans la métrologie légale,
qui sont habituellement adoptés sur le Les normes peuvent servir de base
plan national par le biais de l’organis- technique pour le commerce des pro-
me national de normalisation. L’OIML duits finis et des services entre acheteurs
met également à disposition une loi et vendeurs, ou de moyen de faciliter la
type sur la métrologie, mise au point conformité à la réglementation techni-
en 1975 et révisée en 2004, qui est à que. Elles sont aussi largement utilisées
disposition pour établir cet aspect de par les entreprises dans des environne-
l’infrastructure de la qualité dans un ments de production, de produits, de
pays en développement. services ou de processus. Elles sont
élaborées par un processus transpa-
Dans cette perspective, il est impor-
rent, ouvert et consensuel, qui fait
tant de comprendre que les pays en
participer les parties prenantes inté-
développement ne peuvent et ne sont
ressées. Elles définissent l’aptitude à
pas censés mettre en place des systèmes
l’emploi dans le cas de normes relati-
de mesure sophistiqués ou autres dis-
ves aux produits, et les bonnes prati-
positifs qui ne conviennent pas au stade
ques dans le cas des processus ou des
spécifique de développement qui est
services. Les normes de systèmes de
le leur. Dans un pays en développe-
management assistent les organisa-
ment, un système national de mesure
tions dans la gestion de leurs activités.
devrait prévoir des étalons de mesure
L’évolution d’une culture de la qualité
qui correspondent aux besoins natio-
dans la société présuppose nécessaire-
naux. Cela implique, au fur et à mesure
ment un large recours aux normes. A
que l’économie se développe, une réé-
cet égard, le nombre de normes natio-
valuation continue du rôle joué par le
nales développées à partir des normes
système et une amélioration de son
régionales ou internationales ou fon-
domaine et de son niveau d’applica-
dées sur elles constitue souvent un
tion, et non une approche du type
bon critère.
« big bang ». Exemple de cette prati-
que, la Convention du mètre est un La normalisation implique l’élabora-
traité intergouvernemental qui fournit tion et la fourniture de normes et

14
d’informations sur les normes aux
parties intéressées. Elle intervient à re de
io n d ’ u ne cultu
différents niveaux. Les entreprises, les
L’évolut dans la société t
té en
associations professionnelles et les
la quali e nécessairem s.
os me
consortiums peuvent produire des nor- présupp ecours aux nor
r
mes pour leurs propres fins. Pour une un large
ys
application nationale, un organisme deux pa norme
Lorsque m e
national de normalisation peut fort t la mê
adopten ale,
bien développer une norme nationale ion
interna t rce entre eux
ou adopter une norme internationale, m e
le com e simpli
fié.
élaborée par consensus international
n t r o u v
s’e
et publiée par l’une des principales
organisations internationales de nor-
malisation (ISO, CEI, UIT, Commis-
sion du Codex Alimentarius, etc.).
Avantage de cette dernière démarche : transfert de technologies des pays
lorsque deux pays adoptent la même développés vers les pays en dévelop-
norme internationale, le commerce pement et le rôle des normes interna-
entre eux s’en trouve simplifié. tionales et des systèmes d’évaluation
L’ISO élabore des normes interna- de la conformité dans l’amélioration
tionales dans tous les domaines de l’efficience de la production et la faci-
autres que le domaine électrotechni- litation du commerce international.
que, qui est couvert par la CEI, et le Les pays en développement se trou-
domaine des télécommunications, vent confrontés à des défis particuliers
couvert par l’UIT. Les trois organisa- lorsqu’ils doivent élaborer et utiliser
tions forment ensemble la Coopéra- des normes. Ils doivent choisir entre
tion mondiale de la normalisation l’élaboration de normes purement
(WSC) et coopèrent en des domaines nationales et l’adoption et la diffu-
qui se recoupent, par exemple les sion, dans leurs juridictions, de normes
technologies de l’information et les internationales existantes ou, dans
nouvelles technologies convergentes certains cas, de normes régionales.
comme les nanotechnologies. L’élaboration de normes purement
L’Accord de l’Organisation mondiale nationales exige des ressources et des
du commerce sur les obstacles tech- compétences techniques significati-
niques au commerce (OMC/OTC) ves. En outre, ces normes, tout en étant
reconnaît la contribution possible de centrées sur les besoins nationaux, ris-
la normalisation internationale au quent d’entraver le commerce avec

15
d’autres pays qui ont pris la voie mondiales, la réalisation de cet équili-
« internationale ». L’adoption de nor- bre est l’un des aspects les plus criti-
mes internationales crée de meilleures ques du processus de planification. En
occasions d’échanges commerciaux et effet, il n’existe pas de solution unique
peut réduire le dumping de produits et il faut opérer un choix dans un
de moins bonne qualité. Mais elle pose ensemble de possibilités afin de par-
aussi de nombreux problèmes aux venir à la solution la plus efficace
industries des pays en développe- pour un pays particulier à un stade
ment, qui ne sont pas nécessairement particulier de développement.
en mesure de produire au niveau
exigé par les normes internationales
et abandonnent donc des parts de
marché aux importateurs. De plus, il
se peut que ces pays ne possèdent pas
les compétences ou les ressources
techniques nécessaires pour apporter
une contribution significative au
contenu d’une norme internationale.
Dans tous ces pays, sur une multitude
de sujets de normalisation, il est sou-
vent difficile de décider si l’on doit
être « créateur de normes » ou « pre-
neur de normes ». La participation
active à une « création de normes »
particulière doit donc prendre en
compte les priorités économiques
nationales, les compétences disponi-
bles et les ressources nécessaires.
Néanmoins, la contribution des normes
au commerce est évaluée au niveau des
entreprises dans tous les pays et elle
doit répondre constamment à l’évolu-
tion des besoins du marché.
Lorsqu’un pays en développement
établit un organisme national de nor-
malisation pour la première fois ou
revoit une structure existante pour
l’adapter aux tendances nationales et

16
1.4 Évaluation de la conformité. Si la deuxième partie est
conformité disposée à accepter les assurances de
conformité de la première partie
L’évaluation de la conformité, selon (déclaration de conformité du four-
la définition donnée par la norme nisseur, SDOC), alors il est inutile de
ISO/CEI 17000, est la « démonstration faire appel à une tierce partie. Lors
que des exigences spécifiées relatives à de transactions importantes, les ris-
un produit, processus, système, personne ques d’erreur sont plus grands et l’on
ou organisme sont respectées ». Elle fait appel à des fournisseurs tiers
implique l’échantillonnage, l’inspec- d’évaluation de la conformité pour
tion, les essais et la certification, qui apporter une assurance objective et
sont les moyens de donner aux diffé- factuelle aux deux parties, facilitant
rentes parties à une transaction l’assu- par là l’échange des marchandises et
rance que le produit, le processus, le des services. Dans de nombreux pays
système, l’organisme ou la personne en développement, le recours à ces
est réellement conforme aux exigences tiers est devenu une nécessité dans la
d’une norme. pratique, souvent en raison de l’absence
d’une législation rigoureuse en matière
Les parties à une transaction peuvent
de responsabilité du fait des
être définies comme suit :
produits.
ƒ ƒPremière partie – le fournisseur ou
fabricant du produit ou service, etc. Lorsqu’une réglementation techni-
(la partie qui « déclare la conformité ») ; que régit la transaction, le choix de
la modalité d’évaluation de la confor-
ƒƒDeuxième partie  – l’acheteur ou mité peut être retiré aux deux parties
la partie qui reçoit le produit ou à la transaction, et une preuve de la
service (la partie qui « exige la conformité, sous une forme prescrite,
conformité ») ; peut être exigée.
ƒ ƒTierce partie – un tiers objectif, indé-
Comment démontrer la compétence
pendant de la transaction, auquel il
et l’indépendance des fournisseurs
est fait appel pour donner aux deux
tiers d’évaluation de la conformité ?
premières parties l’assurance de la
C’est là qu’intervient l’accréditation.
conformité, ou autre, du produit ou
L’ISO/CEI 17000 définit ainsi l’accré-
service.
ditation : « attestation délivrée par une
Dans le cas des transactions volon- tierce partie, ayant rapport à un orga-
taires, les parties à la transaction nisme d’évaluation de la conformité,
sont libres de décider par elles-mêmes constituant une reconnaissance for-
des procédures d’évaluation de la melle de la compétence de ce dernier à

17
réaliser des activités spécifiques d’éva- facilité dans un contexte marqué
luation de la conformité ». par une plus grande confiance.
L’accréditation se rapporte à la com- Souvent, les pays en développement
pétence des laboratoires qui procè- n’ont ni les ressources, ni les compé-
dent aux essais et aux étalonnages ou tences pour mettre en place des orga-
à la compétence des organismes de nismes nationaux d’accréditation. Le
certification et d’inspection. Les organis- niveau d’activité économique étant
mes d’accréditation doivent eux-mêmes faible, il n’est pas rentable pour des
montrer qu’ils sont indépendants et fournisseurs tiers d’évaluation de la
objectifs. C’est pourquoi ils sont conformité d’opérer exclusivement sur
souvent créés à titre d’entités natio- leur territoire. Pour un pays en déve-
nales ou régionales qui, en pratique, loppement, une décision majeure est
sont tenus de démontrer l’existence donc de trouver le moyen de satisfaire
d’accords de reconnaissance mutuelle à ses exigences en matière d’évalua-
en adhérant à des organismes interna- tion de la conformité et d’accrédita-
tionaux représentatifs qui procèdent à tion. Une bonne solution est souvent
des évaluations réciproques (examens de conjuguer les services fournis par
par des pairs). La Coopération inter- des fournisseurs nationaux et étran-
nationale sur l’agrément des labora- gers d’évaluation de la conformité,
toires d’essais (ILAC) et le Forum avec l’appui de structures d’accrédita-
international de l’accréditation (IAF) tion régionales 4). Les solutions spécifi-
constituent deux groupes internatio- ques aux besoins des différents pays
naux importants dans ce domaine. Le exigeront néanmoins toujours une
commerce international est ainsi adaptation.
Signalons que le Comité de l’ISO pour
l’évaluation de la conformité, l’ISO/
CASCO, a publié une série de Normes
est internationales, la « Boîte à outils du
o n n e s olution r
Une b de conju
gue CASCO », qui peut servir à constituer la
souvent ser vices de base d’une infrastructure de l’évaluation
les
aux et de la conformité qui soit tout à la fois
is s e u r s na tion e la
fourn ion d efficace, adaptée aux besoins d’un pays
n a u x d ’évalua t pui de et conforme aux exigences de l’OMC.
io ap
interna t ormité, a vec l’ n
conf s d ’ a c c rédita tio
e .
structur s ou régionales 4) Un exemple de réussite de la création d’une
n a le
na tio structure régionale d’accréditation est donné dans
la région de l’UEMOA; elle résulte d’un Projet de
coopération technique de l’ONUDI.

18
1.5 Renforcement des Il convient donc que toute interven-
capacités dans les pays tion visant le renforcement des capa-
en développement cités soit fondée sur ce qui suit:
ƒƒUne évaluation approfondie des
Il est reconnu que, pour de nombreux
besoins pour tous les secteurs de
pays, le coût de toutes ces activités à
l’économie ;
leur niveau le plus avancé est prohibi-
tif. Même dans les pays développés, la ƒƒComprendre qu’il n’existe pas de
complexité des diverses parties de modèle tout fait en matière d’infras-
l’infrastructure technique est variable. tructure qualité. Les pays en déve-
Souvent, un ou plusieurs pays peuvent loppement eux-mêmes doivent
posséder en commun ou partager certai- prendre des décisions politiques et
nes parties de l’infrastructure qualité. Il s’y engager en permanence au niveau
est parfois fait appel aux services d’un politique (et financier) ;
autre pays. Il est important, pour le
ƒƒUn examen méticuleux des besoins
développement durable et le commerce
évalués, fondé sur le type et la pro-
qui y est associé, de veiller à ce que les
grammation adéquate de l’assistance,
organismes et industries dans les pays
pour garantir que l’infrastructure
en développement aient accès à une
technique est édifiée d’une manière
infrastructure de la qualité qui reflète
durable et planifiée, par étapes ;
leurs besoins spécifiques et ceux qui
sont définis par le système commer- ƒƒUne articulation claire des ressources
cial multilatéral. et des finances qui seront requises
pour soutenir l’infrastructure qua-
lité nécessaire ; et
ƒƒLe développement d’une infras-
t
rcemen
Le renfo ités devrait tructure nationale de la qualité
ac
des ca p sur une n’interdit nullement de recourir à
d er
se fon rofondie
des services bilatéraux ou régio-
v a lu a t ion a pp naux permettant de réaliser de
é s
oins: de
des bes ila téraux meilleures économies d’échelle.
b
ser vices ux peuvent
na
ou régio de
t t re
perme nomies
e il le u res éco
m
e.
d’échell

19
1.6 Résumé opèrent à partir des pays développés.
Le cas échéant, un organisme régional
Les trois piliers – la métrologie, la efficace et bien reconnu est aussi une
normalisation et l’évaluation de la solution. De toute évidence, les déci-
conformité – sont les blocs de construc- sions doivent être prises sur la base
tion nécessaires pour une infrastruc- d’une évaluation solide des coûts et
ture de la qualité efficace, qui facilite des avantages.
le commerce par un accès accru aux Le renforcement des capacités et
marchés et qui garantisse une protec- d’autres aides aux pays en développe-
tion adéquate des consommateurs et ment qui créent leur propre infras-
de l’environnement. Dans les pays en tructure qualité devraient prendre en
développement, le développement dura- compte les « trois piliers » mais de
ble passe par une participation au com- manière sélective, en se fondant sur
merce mondial. Mais on reconnaîtra une analyse approfondie et holistique
qu’il n’est pas absolument nécessaire des besoins, et en sachant qu’il n’y a
que ces pays investissent fortement, pas de modèle idéal ou parfait. En
d’un seul coup, dans une infrastructure outre, des efforts doivent être consentis
complète de la qualité. Des systèmes pour encourager les utilisateurs à
de mesure fondamentaux sont essen- recourir aux normes afin d’améliorer
tiels. Vient ensuite la fourniture de la qualité et les opportunités commer-
normes et d’informations sur ces nor- ciales.
mes. Des installations complexes pour
Les relations complexes entre métro-
l’élaboration de normes (par opposi-
logie, normalisation, évaluation de la
tion à l’adoption de normes interna-
conformité et accréditation sont exa-
tionales existantes) et des structures
minées plus avant dans le Tableau  1
nationales exclusives d’évaluation de
(page 22). Ce tableau met en parallèle
la conformité sont peut-être souhaita-
les coûts, les dispositifs de financement
bles, mais souvent non essentielles. à
probables de ces divers éléments et les
cet égard, beaucoup dépend de la besoins nationaux. Il attire l’attention
nature de l’économie en question et sur des considérations applicables
des relations entre le gouvernement, lorsque l’on planifie l’établissement
les consommateurs et le secteur écono- ou la mise à niveau de l’infrastructure
mique. De même, s’il est souhaitable dans un pays en développement. La
de disposer d’organismes nationaux décision d’adopter des solutions natio-
d’accréditation, ils ne sont pas absolu- nales ou régionales est particulièrement
ment nécessaires, car il est possible pertinente dans certains domaines.
de faire appel à d’excellents organis-
mes internationaux d’accréditation qui

20
Note : Le degré de coordination entre les fonctions responsables de la métrologie, des normes, de l’éva-
luation de la conformité et de l’accréditation varie concrètement d’un pays à un autre. Lorsque des entités
publiques et privées se font concurrence sans coordination, les liens présentés dans la Figure 1 (page 11)
peuvent ne pas être d’une efficacité maximale ; cet aspect est à retenir lorsque l’on étudie le Tableau 1.

21
Tableau 1 – Infrastructure : coûts, besoins, démarche nationale/régionale 

22
– quelques indicateurs
Élément de Considérations de
Coûts Financement Besoins nationaux
l’infrastructure planification

Métrologie ƒƒLes dépenses d’infrastruc- ƒƒ


L’infrastructure de la ƒƒUne législation appropriée ƒƒLa première priorité est
ture et de fonctionnement métrologie est d’intérêt pour établir un institut des d’établir un système national
pour les mesurages et la public, elle est donc étalons de mesure nationaux de mesure.
traçabilité sont de modérées normalement financée et les prescriptions de
à coûteuses selon les besoins. par l’État. métrologie légale est ƒƒCertains étalonnages
nécessaire. peuvent être obtenus
ƒƒIl peut être coûteux de ƒƒUne fois l’infrastructure au niveau régional si cela
créer et maintenir nécessaire en place, ƒƒUn certain niveau est économique, c’est-à-dire
l’étalonnage nécessaire la surveillance du marché d’infrastructure nationale lorsque la demande est
pour satisfaire aux peut être appuyée en taxant de métrologie et d’étalonnage relativement faible par
exigences de normes la production industrielle et est essentiel. L’infrastructure rapport au coût.
de systèmes (ISO 9001, les importateurs. appropriée dépendra des
ISO 14001, ISO 17025, etc.). industries dominantes ƒƒAvec la croissance de
du pays. l’économie nationale, tout
ƒƒLa disponibilité de engagement régional
matériaux de référence devrait laisser la place aux
est souvent un problème installations et services
et leur acquisition peut nationaux, car le fait de
s’avérer modérément s’appuyer sur un pays voisin
coûteuse. On cherchera ou une structure régionale
des solutions régionales peut ne pas être favorable
à ce problème. au commerce intra-régional.
ƒƒUne fois implantées les
capacités nécessaires en
matière de mesurages et
d’étalonnages, la métrologie
légale exerce des activités
de surveillance du marché
qui sont relativement peu
coûteuses.
Élément de Considérations de
Coûts Financement Besoins nationaux
l’infrastructure planification

Normes ƒƒBon marché, en particu- ƒƒLa fourniture et la vente ƒƒMécanismes d’adoption, ƒƒ


La fourniture de normes
lier en cas d’harmonisation d’informations sur les d’élaboration et nationales est recommandée
avec des normes régionales normes se fait normalement d’harmonisation quel que soit le moyen
ou internationales par les gouvernements, car approprié et financièrement
existantes et de fourniture ils sont souvent attentifs aux ƒƒInfrastructure assez limitée abordable.
d’informations sur ces normes d’intérêt public. (ordinateurs, site Web,
normes. Coûts légèrement capacité de créer et ƒƒUne législation appropriée
supérieurs lorsqu’il faut ƒƒDépend souvent du coordonner des comités est nécessaire pour établir
élaborer des normes ministère du commerce et miroirs). l’ONN, sa gouvernance et
purement nationales. de l’industrie ou de son son financement.
équivalent ; privatisé dans ƒƒInstallations pour les
ƒƒLes coûts du renforcement certains pays. réunions (salles, équipements ƒƒLes avantages d’une
des capacités et des pour les réunions, etc.). normalisation régionale
investissements en ƒƒLes coûts peuvent être peuvent être envisagés pour
partiellement compensés ƒƒL’ONN est normalement des normes nécessaires
équipements (ordinateurs, associé à un point
etc.) sont relativement par des recettes provenant dans des domaines d’intérêt
des ventes de normes ou des d’information OTC et parfois commun.
accessibles. à un point d’information SPS.
activités d’évaluation de la
ƒƒIl y a des coûts conformité. ƒƒLa participation aux
ƒƒL’établissement travaux de comités
supplémentaires lorsque d’un ou plusieurs point(s)
la participation à ƒƒ Au fur et mesure que internationaux de
l’économie se développe, d’information exige normalisation et
la normalisation un renforcement des
internationale est d’autres recettes peuvent la création d’un point
être générées par capacités et un niveau d’information national
envisagée. approprié de communications
l’élaboration d’autres peuvent avoir un coût
ƒƒLa création de points produits normatifs pour et d’informatique. significatif, mais commencer
d’information OMC/OTC l’industrie ou par des sur une base simplifiée.
et SPS entraîne des coûts contributions financières de
supplémentaires. l’industrie aux comités de
normalisation mais il s’agit
là d’une possibilité à long
terme.

23
(Suite à la page 24)
Suite de la page 23

24
Élément de Considérations de
Coûts Financement Besoins nationaux
l’infrastructure planification

Évaluation de ƒƒDes installations d’essais ƒƒSi les activités d’essais et de ƒƒDes installations d’essais ƒƒDes installations d’essais
la conformité de base pour des produits certification sont suffisantes, les d’un niveau approprié sont de base devraient être four-
simples peuvent être bon recettes générées devraient nécessaires pour les produits nies pour les principaux
marché  ; pour des produits dépasser les coûts. susceptibles de faire produits du pays.
plus complexes, l’objet d’essais. Ceci variera
l’équipement d’essai peut ƒƒDans le cadre des efforts d’un pays à l’autre. ƒƒDes essais complexes, peu
s’avérer coûteux et devra visant à instiller une culture souvent exigés, pourraient
être utilisé suffisamment de la qualité dans les PMA et ƒƒInévitablement, toutes les être sous-traités, en parti-
pour couvrir les coûts. les économies à faible niveau installations d’essais requises culier lorsqu’il est probable
de développement, toutes ces ne seront probablement pas que leurs fournisseurs accré-
ƒƒCertaines installations composantes de l’évaluation disponibles dans un pays en dités ne seront trouvés qu’à
d’essai sont requises pour de la conformité sont sou- développement et la coopéra- l’extérieur.
« l’intérêt public » n’ont pas vent assurées par l’État. La tion régionale, en particulier
nécessairement à réaliser concurrence privée devrait les accords de reconnaissance ƒƒDes installations d’essais
un nombre d’essais suffisant être autorisée sur le marché. mutuelle pour les rapports d’« intérêt public » devraient
pour couvrir les coûts. d’essais de produits complexes être fournies, mais la coopé-
ƒƒ La bonne pratique voudrait entre fournisseurs accrédités, ration régionale (entreprises
ƒƒLes coûts de la certification que le financement par l’État pourrait s’avérer appropriée mixtes) devrait être considé-
des produits et systèmes d’activités centrales comme dans certains cas pour autant rée à titre de compromis.
sont modérés et là encore la normalisation et la métro- qu’il existe des installations
le rendement devrait être logie ne soit pas utilisé pour ƒƒAvec la croissance de l’éco-
acceptables. nomie, l’entrée en scène de
suffisant pour justifier les subventionner des activités
coûts. d’évaluation de la confor- ƒƒTant pour les essais que concurrents privés en éva-
mité, mais c’est l’inverse qui pour la certification, il sera luation de la conformité est
ƒƒDans les deux cas, se produit souvent, les pro- probablement difficile inévitable et devrait être
l’accréditation est fits dégagés par ces activités d’obtenir l’accréditation dans prévue et bienvenue – l’État
nécessaire et il faut couvrir étant utilisés pour soutenir les phases initiales. pouvant éventuellement
les coûts. l’organisme de normalisation. commencer à se retirer.
Élément de Considérations de
Coûts Financement Besoins nationaux
l’infrastructure planification

Accréditation ƒƒCoûteuse, compte tenu de ƒƒLa création et le ƒƒ


Voir colonne de gauche. ƒƒLa viabilité des structures
la nécessité d’une fonctionnement d’un d’accréditation régionales
Reconnaissance mutuelle organisme d’accréditation ou sous-régionales comme
ILAC et IAF unique pour les laboratoires, alternative aux structures
et des compétences les organismes d’inspection nationales devrait être
requises. et de certification devraient considérée avec soin.
être financés par l’État, dans A mesure que
un premier temps tout au l’économie se développe,
moins. Lorsque l’échelle des une solution nationale
exigences nationales est devient plus séduisante et
insuffisante pour justifier toute solution régionale
les coûts, il convient de doit par conséquent être
rechercher une solution réévaluée périodiquement.
régionale. L’industrie devrait
payer pour les services reçus,
éventuellement sur la base
de subsides diminuant avec
la croissance progressive de
l’économie.

25
Partie 2 – L’OMC et son influence
sur la normalisation

Note : Dans une publication de cette nature, il partie de ce qui est connu sous l’ap-
n’est pas possible de donner une vue com- pellation de « système commercial
plète des travaux de l’OMC. Les lecteurs
multilatéral ».
intéressés se référeront au site Web de l’OMC
(www.wto.org), qui est hautement informatif. Les accords de l’OMC sur les obsta-
cles techniques au commerce (OMC/
L’Organisation mondiale du commerce, OTC) et sur l’application des mesures
créée en 1995, est une organisation sanitaires et phytosanitaires (OMC/
internationale qui établit efficace- SPS) ont une importance et un intérêt
ment les règles juridiques fondamen- particuliers pour les normalisateurs.
tales du commerce international. Elle L’Accord OMC/OTC reconnaît que
a étendu la portée des règles du com- l’accès aux marchés peut être entravé
merce multilatéral bien au-delà du par l’utilisation de règlements techni-
commerce des marchandises, jusqu’au ques et de normes qui peuvent varier
commerce des services et aux aspects d’un pays à l’autre et qui, s’ils sont
commerciaux des droits de la propriété établis arbitrairement, peuvent être
intellectuelle. Ces règles traitent éga- utilisés ou perçus comme une protec-
lement de nombreux autres domaines tion déguisée sous la forme d’obstacles
comme le dumping, les procédures non tarifaires au commerce. L’Accord
douanières, les obstacles techniques OMC/OTC, reconnaissant que l’exis-
au commerce et les mesures sanitaires tence de normes trop nombreuses
(santé humaine et animale) et phyto- complique inutilement la vie aux fabri-
sanitaires (santé des végétaux). Elles cants et aux exportateurs, s’attache à
sont établies par des accords commer- veiller à ce que les règlements techni-
ciaux multilatéraux qui sont essentiel- ques, les normes et les procédures
lement des contrats engageant les d’évaluation de la conformité ne
gouvernements à gérer leur politique créent pas d’obstacles non nécessaires
commerciale conformément à ce qui a au commerce. Il reconnaît le droit
été convenu dans les négociations d’un pays à adopter les règlements
multilatérales. En bref, l’ensemble des techniques, normes et procédures
152 pays qui ont adhéré à l’Organisa- d’évaluation de la conformité qu’il juge
tion mondiale du commerce (dernière approprié pour maintenir et protéger
mise à jour : 16 mai 2008) sont liés par la vie ou la santé humaine, animale ou
ses accords et font automatiquement végétale, pour assurer la protection de

26
l’environnement ou répondre à pays des dommages causés par la
d’autres intérêts des consommateurs, multiplication des nuisibles susceptible
mais il encourage les pays à utiliser et d’affecter le commerce, directement
à envisager des règlements techniques ou indirectement. L’Accord OMC/
fondés sur des Normes internationales SPS reconnaît le droit souverain des
lorsqu’elles existent. Aux termes de gouvernements à prendre de telles
l’Accord OMC/OTC, les pays peuvent mesures, mais exige qu’elles ne soient
pas discriminatoires, par arbitraire ou
aussi avoir recours à d’autres mécanis-
absence d’équité, vis-à-vis d’autres
mes comme l’équivalence et la recon-
pays et que les mesures soient basées
naissance mutuelles des normes d’autres
sur des faits scientifiques. Comme
pays lorsqu’ils préparent des règle-
dans le cas de l’Accord OMC/OTC,
ments techniques.
l’OMC recommande que les pays
L’Accord OMC/SPS a trait aux mesures fondent leurs mesures SPS et règle-
qui sont prises pour protéger la vie ments techniques sur des Normes inter-
humaine, animale ou végétale contre nationales lorsqu’elles existent. D’une
les risques découlant de la présence importance particulière sont ici les
d’additifs ou d’organismes pathogènes normes de la Commission du Codex
dans les aliments et pour protéger un Alimentarius (CAC), de la Conven-
tion internationale pour la protection
des végétaux (CIPV) et de l’Organisa-
tion mondiale de la santé animale
peut
archés
(OIE). La CAC a adopté plus de 100
a u x m
L’accès vé par des Normes ISO sur les méthodes d’essais
ra t
être ent s techniques e et des sujets apparentés dans le sec-
m e n t n t
règle i peuve teur de l’alimentation.
mes qu
des nor s ou perçus Si les mesures SPS peuvent être fon-
isé
être util e protection dées sur des normes CAC, CIPV et
un
comme sous la forme OIE ; les procédures d’évaluation de
e s
déguisé s non tarifaire la conformité, y compris l’échantillon-
s t a c le
d’ob
merce. nage, l’inspection, la certification et
au com ger
d e v r a it envisa s les essais sont pour la plupart fondées
Un pays ses règlement sur des normes ISO. Il est donc natu-
er es
de fond s sur des Norm rel pour ces organisations de collabo-
techniq
ue ’elles
t io n a le s lorsqu rer étroitement pour le bien de leurs
interna membres, ce qu’elles font depuis les
.
existent années 1960. La 30 e session de la CAC,
en juillet 2007, a appuyé la poursuite

27
de la coopération et de la coordination pays en développement et, dans le sys-
avec l’ISO et a convenu que le Codex tème commercial multilatéral, une
et l’ISO demeurent en contact au niveau grande attention est portée aux besoins
des secrétariats centraux. La Commis- qui leur sont propres. Diverses déroga-
sion a aussi appuyé une coordination tions aux exigences de l’Accord général
et une coopération accrues entre les
sur les tarifs douaniers et le commerce
points focaux nationaux de la CAC et
(GATT) sont autorisées pour des pays
les comités membres nationaux de
en développement et, dans le cas des
l’ISO.
pays moins avancés (PMA), les mem-
Comme c’est le cas à l’ISO, les mem- bres de l’OMC sont convenus d’un
bres de l’OMC sont en majorité des plan d’action qui envisage des efforts

28
de
iq u e ( A nnexe 3
pra t e des
it é a u Code de rtie important
r m ep a .
la confo titue un alisa tion
Garantir MC/OTC) cons a tional de norm
O n
l’Accord ’un organisme
s d
activité

spéciaux pour améliorer l’accès aux On voit ainsi que les Accords de
marchés des pays développés, y compris l’OMC peuvent avoir une influence
la possibilité d’éliminer complètement marquée sur la normalisation et, par
les tarifs douaniers. L’implication de voie de conséquence, sur le mode de
l’OMC (et de l’ONUDI) dans les ini- travail d’un ONN dans un pays en déve-
tiatives d’« Aide au commerce » est à loppement. L’OMC a publié un Code
cet égard particulièrement pertinente. de pratique pour l’élaboration, l’adop-
tion et l’application des normes, qui
Dans le cadre des accords commer-
constitue l’Annexe  3 de l’Accord
ciaux multilatéraux de l’OMC, il
OMC/OTC. Les dispositions essen-
existe aussi des dispositions spécia-
tielles de ce code sont reproduites
les pour les pays en développement,
pour consultation dans l’annexe au
notamment :
présent document. Garantir la confor-
ƒ ƒdes dispositions qui exigent des mité à ces codes devrait constituer
membres de l’OMC qu’ils préser- une partie majeure des activités d’un
vent les intérêts des pays en déve- organisme national de normalisation.
loppement lorsqu’ils adoptent leurs
Bien entendu, il n’existe pas de normes
propres mesures commerciales ;
pour tous les produits ou services. Dans
ƒƒdes dispositions qui accordent aux la réalité, les échanges commerciaux se
pays en développement des pério- font en bonne partie au niveau interen-
des de transition plus longues pour treprises dans le cadre de contrats privés
honorer leurs engagements ; et qui restent extérieurs au domaine
d’application du système commercial
ƒ ƒdes disposions prévoyant une assis-
multilatéral, ce qui représente un défi
tance technique pour honorer les
permanent pour la normalisation.
engagements pris par les pays en
développement et veiller à ce que
ces pays bénéficient du résultat des
négociations.

29
Partie 3 – Gros plan sur les normes
3.1 Qu’est-ce qu’une norme?
Le Guide ISO 2:2004 définit une norme processus de fabrication. Récemment,
comme un « document, établi par elles ont commencé d’apparaître,
consensus et approuvé par un organisme nombreuses, pour les services. Certai-
reconnu, qui fournit, pour des usages nes des normes les plus importantes
communs et répétés, des règles, des lignes ont trait aux systèmes de management,
directrices ou des caractéristiques, notamment pour la qualité, l’environ-
pour des activités ou leurs résultats, nement, la sécurité des denrées alimen-
garantissant un niveau d’ordre opti- taires et la sécurité de l’information.
mal dans un contexte donné ». Les normes sont là pour appuyer tous
les aspects de l’évaluation de la
Une norme relative à un produit est
conformité et faciliter la mise en
donc un document qui établit des dis-
œuvre de systèmes intégrés de mana-
positions ayant pour effet de réduire
gement de la qualité à tous les stades
une inutile diversité sur le marché et
du processus de production – conception
permettant ainsi des économies
du produit, puis éléments d’entrée du
d’échelle, avec réduction subséquente
processus, maîtrise du processus et
du coût unitaire en production. Dans
produit final.
un système commercial efficace, cette
réduction des coûts se répercute le Les normes portent aussi sur d’autres
long de la chaîne d’approvisionne- aspects :
ment jusqu’à l’acheteur final. Une ƒƒla compatibilité ou la connectivité
norme de produit prend en compte avec d’autres produits, services et
l’état le plus récent de la technique et systèmes ;
contient des dispositions qui, si l’on y
adhère, ont pour résultat un produit ƒƒles meilleures pratiques  – particu-
offrant ce que l’acheteur pouvait raison- lièrement dans le cas des normes de
nablement en attendre – autrement dit, processus ou de services ;
une bonne aptitude à l’emploi prévu. ƒƒtoute exigence ou contrainte appli-
Les normes de produit sont donc iné- cable à l’entité en voie de
vitablement liées à la qualité des pro- normalisation.
duits et à des processus de production
stables et bien définis.

Les normes peuvent également s’appli-


quer aux processus, par exemple les

30
3.2 Comment les normes prenantes et d’approuver le projet
sont-elles produites? avant qu’il ne puisse être publié (il y a
des règles régissant le vote, pour fixer
Les détails de ce processus sont le moment où l’on juge que le consen-
examinés plus loin dans la présente sus est atteint).
publication. Fondamentalement, les
normes devraient être produites par
un processus consensuel entre parties 3.3 Qui utilise les normes?
prenantes qui, d’une manière ouverte
et transparente dans le cadre d’un Les normes publiées sont destinées à
comité, parviennent à une solution être utilisées par diverses parties pre-
technique unique qui a pour effet de nantes, dans le secteur public et le
réduire les coûts et d’améliorer la secteur privé, ainsi que par le consom-
qualité. Dans le cas des normes natio- mateur informé. à tous les stades de
nales, un ONN est alors tenu, aux la chaîne d’approvisionnement, les
termes de ses obligations dans le cadre acheteurs et vendeurs qui le souhaitent
de l’OMC, de soumettre un projet de sont libres de fonder leurs contrats
norme à une enquête publique avant d’achat sur les dispositions techniques
de publier la norme finale. Dans le cas contenues dans des normes. L’évalua-
des projets de normes internationales, tion de la conformité entre alors souvent
ce stade est atteint lorsque le docu- en scène. Ainsi, les organismes d’ins-
ment est distribué à tous les pays pection, les laboratoires, les organismes
membres participants, qui sont à leur de certification, les organismes d’accré-
tour tenus de consulter les parties ditation ont tous un intérêt aux normes.
Les consommateurs qui souhaitent
acheter un produit apte à l’emploi prévu
ou un service sont libres d’exiger la
uites
ont prod
conformité à des normes, qui leur
r m e s s
Les no s garantit un certain niveau de qualité
rocessu
par un p l entre parties et de protection. Dans les domaines
ue
consens qui, dans réglementés (en général, les domaines
es
prenant ’un comité, où l’on ne peut se fier au système du
d
le cadre nt à marché pour fournir un produit de
n n e
par vie nique qualité et où la sûreté, la sécurité ou
e s o lu t ion tech ffet de la santé du consommateur est en jeu),
un ur e
qui a po et
unique t s les gouvernements et d’autres autori-
les coû
réduire r la qua
lité. tés de réglementation sont libres de
é li o r e
d’am fonder le contenu technique de leurs
règlements sur des normes.

31
Il s’agit là d’un effet particulièrement protégé par le droit d’auteur, en parti-
utile de la normalisation : la valida- culier pour garantir son intégrité. C’est
tion, exigée par toute autorité de régle- uniquement lorsque des parties à une
mentation responsable, du fait que le transaction décident de baser cette der-
contenu technique des règlements a nière sur la norme ou lorsqu’une autorité
été établi par un consensus d’experts de réglementation incorpore la norme
et soumis à une enquête publique. dans un règlement que l’utilisation de la
Les Accords de l’OMC recomman- norme revêt un caractère obligatoire.
dent clairement qu’avant de s’engager
dans un projet de normalisation dans
un domaine déjà couvert par une norme 3.4 Quels domaines les
internationale existante, le comité de normes couvrent-elles?
normalisation et l’ONN concernés
Les normes peuvent couvrir de nom-
devraient envisager d’adopter la norme
breux secteurs commerciaux. Les normes
internationale plutôt que de « réin-
techniques couvrent tout un éventail
venter la roue ».
d’industries traditionnelles comme la
construction, l’électrotechnique et l’ingé-
nierie ou encore les technologies de
l’information et les dispositifs médi-
caux. Ces dernières années, des normes
« transversales » ont été élaborées pour
traiter, dans plusieurs secteurs techniques,
d’aspects comme la qualité, l’environne-
ment, la santé et la sécurité informatique.
Des normes de services ont aussi été
développées pour des domaines comme
les déménagements, les agences de
voyage ou de location de voitures, etc.
Un nouveau domaine de normalisation
qui suscite un grand intérêt est celui de
la responsabilité sociétale. Tout domaine
où l’industrie et les consommateurs béné-
Il est important d’être conscient du fait ficieront d’une réduction d’une inutile
qu’une norme est un document mis à dis- diversité, de la définition de l’aptitude à
position par ses éditeurs pour un usage l’emploi ou de la mise en place de
de nature volontaire par des parties in- meilleures pratiques est un candidat pos-
téressées et qu’il s’agit d’un document sible à la normalisation.

32
3.5 Comment les normes sont-elles organisées?

Dans de nombreux cas, une seule norme l’étiquetage, le marquage, les aspects
de produit suffit pour définir des critè- environnementaux ou de santé et de
res de performance qui, une fois satis- sécurité, les indications sur l’utilisation
faits, démontrent l’aptitude à l’emploi du produit, etc.
d’un produit fini. Dans d’autres cas, il
Chaque norme soutient alors les
peut s’avérer nécessaire d’élaborer
autres, à l’image des briques d’un mur,
une suite de normes qui couvrent le
comme le montre la Figure 2.
processus de production lui-même, les
méthodes d’échantillonnage ou d’essais
spécifiques et les critères pour le produit,

Échantillonnage

Normes de Essais
terminologie

Spécification Santé et sécurité

Aspects
relative à un et questions liées
aux utilisateurs
environnementaux produit ou service

Normes de
Étiquetage et Codes de pratique processus et de
marquage et guides management

Figure 2 – Une suite de normes

33
3.6 Normes « formelles » au début d’un cycle de marché. Le
(consensus complet) et concept initial du produit et les
documents normatifs « normes » de conception pour les CD
« informels » (consensus ou les DVD sont des exemples types.
moindre) Souvent, ces normes ne sont pas des
normes « formelles », c’est-à-dire pro-
Les normes ont été traditionnelle- duites par un organisme de normalisa-
ment élaborées par des acteurs du tion dûment constitué, car elles ne
marché pour établir une spécification sont pas le fruit d’un processus d’édi-
commune permettant de baisser les fication d’un consensus impliquant
coûts et d’éliminer le gaspillage dans toutes les parties prenantes. L’évolu-
un marché parvenu à maturité. Mais tion très rapide du secteur économi-
dans le monde moderne, certains mar- que en question en est fréquemment
chés ne sauraient exister sans établir la cause : si les concepteurs d’une tech-
au préalable un certain degré d’ordre nologie nouvelle devaient attendre un
technique pour définir leurs paramè-
consensus complet, ils perdraient leurs
tres de fonctionnement. Il est néces-
atouts concurrentiels sur le marché, se
saire de garantir la compatibilité et
retrouvant en particulier contraints
l’interopérabilité entre les divers élé-
d’abattre leur jeu devant leurs
ments de produits associés dans un
concurrents.
marché, avant même que ce marché
n’existe. Il existe ainsi une tendance, Une norme formelle ou entièrement
particulièrement marquée dans les consensuelle présente les caractéristi-
secteurs de haute technologie que ques suivantes :
sont les technologies de l’information
ƒƒelle est établie par tous les groupes
et de la communication (TIC) et l’élec-
d’intérêt concernés pour répondre
tronique, à créer des normes de facto
à un besoin du marché ;

ƒƒle processus d’élaboration est


ouvert aux représentants de tous
e les groupes ;
t e u n besoin d
Il ex is a tifs
nts norm ƒ ƒce processus est transparent et
docume ie express. n’entrave pas l’innovation ou le
s par vo
préparé développement technologique ;

ƒƒil est mené au moyen de règles et


de procédures publiées ;

ƒƒil est animé par le consensus ;

34
ƒƒdans le cadre de l’édification du être réparties en deux sous-
consensus, les points de vue tech- catégories.
niques des parties intéressées sont
a) Normes informelles élaborées par
pris en compte par le comité tech-
des organismes de normalisation  – Il
nique responsable qui cherche à
s’agit de référentiels que des organis-
résoudre toutes les objections de
mes de normalisation légalement
fond ;
constitués produisent par une voie
ƒƒLe projet de norme est soumis à relativement plus rapide afin d’ap-
une enquête publique avant d’être porter les solutions consensuelles
entériné par l’ONN ; nécessaires pour aider, par exemple,
à établir un nouveau marché. Ces
ƒƒL’organe qui facilite l’élabora-
documents sautent certains stades
tion est juridiquement reconnu par
d’élaboration qui prennent beau-
les gouvernements concernés et
coup de temps et, dans certains cas, ils
créé spécifiquement à des fins de
impliquent un ensemble limité de
normalisation ;
parties prenantes.
ƒƒLa norme publiée peut être appli-
Ces « nouveaux produits » ont diverses
quée ou utilisée dans des conditions
appellations : « Rapport technique »,
raisonnables et non discriminatoires
« Spécification technique », « Accord
(RAND) lorsque des brevets
d’atelier », « Spécification publique-
(droits de propriété intellectuelle)
ment disponible », etc. Pour plus
sont inclus dans la norme.
d’informations, les lecteurs se repor-
Ainsi, une norme « formelle » peut teront à la dernière édition des Direc-
être décrite comme ayant une certaine tives ISO/CEI, Partie 2.
« légitimité démocratique ».
b) Normes informelles élaborées par
Il s’ensuit qu’une norme « informelle » des associations professionnelles – De
ne présente qu’une partie, et non nombreuses associations profession-
l’ensemble, de ces caractéristiques. Il nelles, nationales, régionales et inter-
est possible, à n’importe quelle stade, nationales et d’autres agences publient
de faire évoluer ce « moindre consen- des guides, des codes et des spécifica-
sus » vers un consensus complet : tions à suivre par leurs membres. Il
après avoir été soumise à une enquête s’agit de normes au sens le plus large
publique, la norme deviendra ainsi du terme, bien qu’elles ne remplissent
une norme « formelle », soit au niveau pas tous les critères liés au consensus
national, soit au niveau internatio- et à l’enquête publique pour une publi-
nal dans le cadre de l’ISO ou de la cation par un ONN. Les documents
CEI. Les normes informelles peuvent publiés par l’Association du transport

35
aérien international (IATA), l’Agence Ainsi, les normes informelles ne sont
internationale de l’énergie atomique pas conçues pour correspondre à des
(AIEA) et l’Union internationale des cadres légaux (par exemple l’OMC),
chemins de fer (UIC) en sont des ne sont pas nécessairement transpa-
exemples. rentes ou animées par le consensus et
peuvent être protégées par DPI.
Ces organisations se distinguent des
ONN par le fait qu’elles n’ont pas Des exemples de normes commerciales
nécessairement pour but principal informelles sont celles développées
d’élaborer de tels guides, codes et spé- par EurepGAP (rebaptisé récemment
cifications et que ces documents sont GlobalGAP), une association de
normalement destinés à leurs mem- grands distributeurs et fournisseurs
bres, sans avoir de statut ou d’applica- mondiaux de produits agricoles qui a
bilité dans d’autres contextes. créé une série de normes de certifica-
tion sectorielles sur les bonnes prati-
c) Normes informelles/commerciales – ques agricoles pour les exploitations
Dans des cas où le processus d’élabo- agricoles (norme d’assurance intégrée
ration des normes s’est avéré trop pour les exploitations agricoles).
lent, les entreprises se sont récem-
ment regroupées en consortiums et
mises d’accord sur les spécifications 3.7 Pourquoi avons-nous
dont elles ont besoin pour ouvrir un besoin d’organismes
nouveau marché. Ce processus, en géné- nationaux de normalisation?
ral fermé et exclusif, a pour but de
traiter plus directement des questions Avec le développement mondial de
commerciales et de développement l’industrie, il est clairement apparu
du marché. que les unités de production ne sont
pas toutes efficaces dans la fabrica-
Autre solution possible, une organisa- tion de tous les composants et maté-
tion puissante exploite son importance riaux dont l’industrie a besoin. Dès les
et sa position dominante sur le marché premiers stades, la production de masse,
pour imposer sa propre spécification. fondée sur un degré élevé d’intégra-
Si le cas est aussi rare que sont rares tion verticale par laquelle toutes les
les entreprises ayant un tel pouvoir phases de production sont exécutées
sur le marché mondial, il existe bel et dans une seule usine, est inefficace et
bien, par exemple dans l’industrie des coûteuse. Les entreprises, comme les
logiciels. Ces documents sont souvent individus, tendent à être bonnes pour
protégés par des droits de la propriété certaines choses et moins pour
intellectuelle (DPI). d’autres. Ainsi, en se spécialisant dans

36
ce qu’elles font bien (c’est-à-dire en mondiale de la normalisation, on
faisant jouer leurs atouts concurren- s’aperçoit fréquemment que les tech-
tiels) et en achetant à d’autres qui nologies utilisées pour extraire ou pro-
sont spécialisés dans des domaines duire les matières premières évoluent
différents, elles produiront un résultat
composite qui sera moins coûteux et
de meilleure qualité. Dans un premier
temps, elles l’obtiendront en sous-
traitant le travail, qui sera réalisé en
fonction de normes de l’entreprise.

Mais une organisation qui reçoit des


commandes de différents clients en
fonction de spécifications différentes
est contrainte de produire en petites
séries, ce qui engendre des coûts uni-
taires relativement élevés. Il y aura
donc un mouvement d’harmonisation
des diverses normes des entreprises
en une « norme professionnelle », une
« norme sectorielle » ou une « norme
nationale » commune. Dans de nom-
breux pays, ce mouvement a abouti,
avec le temps, à la création d’une orga-
nisation consacrée à l’élaboration de
normes techniques et harmonisées :
l’organisme national de normalisation.

De nombreux pays en développement


sont également producteurs de maté-
riaux primaires (minerais, matières dans les pays en développement où
premières, produits alimentaires de ces matières sont extraites (par exem-
base, etc.), qui sont ensuite transformés ple le caoutchouc en Asie du sud-est,
dans le pays d’origine ou, très souvent, les mines d’or en Afrique du sud). Les
dans les pays plus développés pour normes nationales et dans certains cas
produire des produits finis à valeur régionales pour les éléments d’entrée
ajoutée. Si les normes finales (souvent du processus de production de ces ma-
internationales) relatives aux pro- tériaux primaires doivent donc être
duits finis intéressent la communauté développées à la source.

37
3.8 Précisions sur les le régime d’inspection et d’essais,
normes et les règlements les modalités de la surveillance du
techniques marché et les sanctions appropriées
en cas de non-conformité  ; et
Dans tous les pays, les gouvernements ƒƒune partie technique, qui expose les
et les législateurs doivent protéger prescriptions que les produits doi-
leurs citoyens contre des défaillances vent satisfaire en matière de perfor-
du système du marché. Si un système mance pour être jugés conformes.
fondé sur l’« offre et demande » fonc-
tionne en général bien pour optimiser
les prix et la qualité, les pressions occa-
r les
sionnelles à la baisse des prix dans un
ju d ic ie ux, pou n,
Il est nta tio
régleme
but de concurrence aboutissent à des
s d e nts
produits d’une qualité dangereusement autor it é
le u r s r ègleme ,
er rmes
faible. Lorsque les consommateurs de fond s u r des no ées
u e s
n’ont pas les moyens de distinguer les techniq mes sont fond t
nor , son
produits d’une qualité acceptable de car les p e r f o rmance us
sur la sens
produits dangereux susceptibles d’affec- ’un con
ter leur santé et leur sécurité (par le fruit d perts de tous
d’ex parties
exemple, dans les domaines des pro-
r o u pes de
le s g entent
duits alimentaires, des composants
n t e s e t représ ue.
électriques ou des composants d’auto- prena d e la techniq
l’ét a t
mobiles), les gouvernements doivent
intervenir pour réglementer le mar-
ché et définir des normes minimales,
accompagnées de sanctions légales en
cas de non-conformité. Cela est réalisé C’est ici que les normes interviennent.
par la promulgation de règlements Les autorités de réglementation n’ont
techniques. pas l’obligation de fonder leurs règle-
Les règlements techniques comporte- ments techniques sur des normes, mais
ront en règle générale deux parties : il est judicieux de le faire. En effet, les
normes sont fondées sur la perfor-
ƒƒune partie administrative, qui éta- mance, elles sont le fruit d’un consen-
blit l’identité et les pouvoirs de sus d’experts de tous les groupes de
l’autorité de réglementation et parties prenantes, et représentent
énonce les prescriptions applica- l’état de la technique. S’ils sont fondés
bles à la nature des produits et à la sur des normes, les règlements techni-
soumission des produits aux essais, ques seront acceptés par le public et

38
les parties prenantes et ils seront aussi de la référence à celles-ci dans la
probablement conformes aux exigences réglementation technique, que l’on
de l’OMC. Il y a dès lors moins de peut obtenir auprès du Secrétariat
chances qu’ils constituent des obsta- central de l’ISO.
cles techniques au commerce lorsqu’ils
entreront en vigueur. En fait, les accords
OMC/OTC et SPS recommandent que
les règlements techniques soient
à
aucoup
fondés, chaque fois que possible, sur Il y a be ne
d’u
des normes internationales, en parti- ga gner des
culier celles de l’ISO, de la CEI, de la a r m o n isa tion iques
h n
nts tech
Commission du Codex Alimentarius, règleme ays et de la
sp
etc. entre le e zones de
d
Il y a beaucoup à gagner d’une har- créa tion nge au
é c h a
libre- u
monisation des règlements techniques
e a u r é gional o
n iv
entre les pays et de la création de gional.
zones de libre-échange au niveau sous-ré
régional ou sous-régional. La manière
la plus simple et souvent la plus appro-
priée d’y parvenir est que les pays
conviennent de fonder leur normes
nationales sur les textes internatio-
naux pertinents.
Un organisme national de normalisa-
tion dans un pays en développement a
donc le devoir d’établir et de mainte-
nir des relations avec ses autorités de
réglementation nationales et avec les
ONN de sa région ou sous-région, de
façon à encourager et à coordonner
les bonnes pratiques réglementaires
par l’harmonisation de règlements
techniques basés, chaque fois que pos-
sible, sur des normes internationales.
Le Bureau de gestion technique de
l’ISO a préparé un guide intitulé
Utilisation des normes ISO et CEI et

39
Partie 4 – Organismes internationaux,
régionaux et nationaux de normalisation
4.1 Généralités

Il est recommandé à un ONN dans un Unies pour l’alimentation et l’agricul-


pays en développement d’être mem- ture (FAO) – sont importantes. Diver-
bre des organismes de normalisation ses autres sous-structures des Nations
appropriés au niveau international, Unies, comme la Commission économi-
régional et, le cas échéant, sous-régio- que pour l’Europe des Nations Unies
nal, et de participer activement à leurs (CEE/ONU), produisent des normes
activités. Ces participations sont d’une qui sont, de fait, internationales dans
valeur inestimable car elles aident leur application. Il existe un certain
l’ONN à accomplir son mandat, qui nombre d’autres organisations produc-
est de répondre aux besoins en nor- trices de normes à usage mondial ou qui
mes (et en règlements techniques) de ont une importance économique en rai-
son pays. Les ONN reçoivent souvent son des marchés pour lesquels elles sont
de ces divers organismes, directement produites au premier chef (ASTM In-
ou par leur intermédiaire, une forma- ternational 5), CEN 6), IEEE 7), etc.).
tion et une assistance technique. Les
accords de l’OMC stipulent égale- Il existe aussi des organismes régionaux
ment qu’il est nécessaire que les ONN qui, de diverses manières, aident les or-
envisagent l’harmonisation avec des ganismes nationaux de normalisation à
normes internationales existantes. Cela réaliser leurs objectifs et à coopérer sur
implique que si les ONN souhaitent une base régionale. Ces organismes ré-
influencer ces normes lors de leur élabo- gionaux sont utiles car ils facilitent
ration ou de leur révision, elles doivent l’harmonisation régionale des normes,
adhérer aux organismes internationaux. qui seront de portée véritablement in-
ternationale ou élaborées pour un usa-
Au niveau international, les principales
ge au sein de la région (par exemple,
organisations internationales de nor-
lorsque l’intérêt ou le besoin n’est peut-
malisation sont l’ISO, la CEI et l’UIT.
être pas suffisant dans d’autres régions
Dans le cadre de l’accord SPS de l’OMC,
les organisations spécifiques que sont
l’OIE, la CIPV et la Commission du 5) Connue à l’origine sous l’appellation American
Codex Alimentarius (CAC) – établie Society for Testing and Materials (ASTM).
par l’Organisation mondiale de la santé 6) Comité européen de normalisation.
(OMS) et l’Organisation des Nations 7) Institute of Electrical and Electronics Engineers.

40
du monde pour justifier l’élaboration 4.2 Organisations
d’une norme internationale). Les orga- internationales de
nismes régionaux de normalisation peu- normalisation
vent aussi assister les ONN en organi-
sant et en mettant an commun les Note : par souci de concision, seuls les mem-
bres de la Coopération mondiale de la norma-
ressources pour la traduction des nor-
lisation (WSC), à savoir l’ISO, la CEI et l’UIT
mes internationales dans la langue com-
sont considérés.
mune de la région (par exemple, l’espa-
gnol dans une grande partie de L’ISO, l’Organisation internationale de
l’Amérique du Sud, l’arabe en Afrique normalisation –organisation non-gou-
du Nord et au Moyen-Orient, etc.). vernementale – est une fédération des
Une évolution récente, qui gagne en organismes nationaux de normalisation
importance et en reconnaissance, est de 157 pays (au 14 février 2008), un par
l’émergence d’organismes ou de comi- pays, de toutes les régions du monde,
tés de normalisation sous-régionaux englobant les pays développés, en déve-
qui s’occupent de façon plus ciblée loppement et en transition. Chaque
des besoins d’harmonisation des membre de l’ISO est l’organisme le plus
normes entre pays voisins. largement représentatif dans son pays
pour les questions de normalisation.
Les membres proposent les nouvelles
normes, participent à leur élaboration
aitent et fournissent un soutien, en collabora-
i le s O NN souh mes lors tion avec le Secrétariat central de l’ISO,
S or
er ces n
influenc bora tion ou de aux 3000 groupes techniques qui élabo-
éla nt
de leur
io n , e ll es doive rent concrètement les normes.
is
leur rév x organismes
e r au Les membres de l’ISO nomment des dé-
adhér
t io naux. légations nationales auprès des comités
interna ux
is m e s régiona de normalisation. Plus de 50 000 experts
an t
Les org sa tion peuven apportent chaque année leur concours
r m a li
de no en
les ONN onisa tion
volontaire aux travaux de l’organisation.
s s is t e r
a rm
nt à l’ha
Lorsque que leurs travaux sont publiés
n
coopéra ant en commu sous forme de normes internationales
e t t
et en m rces. ISO, ces dernières peuvent être adop-
e s s ou
les r
sous- tées en tant que normes nationales par
s o r g a nismes alisa tion les membres de l’ISO et être traduites.
Le orm
ux de n
régiona t de façon plus L’ISO a actuellement un portefeuille
en
s’occup besoins s de plus de 17 000 normes qui apportent
ciblée d es
t io n d e s norme
nisa
d’harmo voisins.
a ys 41
entre p
des solutions concrètes pour la quasi- membres abonnés sont en droit de re-
totalité des secteurs du monde écono- cevoir un certain nombre de publica-
mique, industriel et technologique. El- tions ISO et de participer à l’Assem-
les forment une offre complète pour blée générale de l’ISO mais non aux
les trois dimensions – économique, réunions des comités techniques ou
environnementale et sociale – du déve- des comités de politique de l’ISO.
loppement durable. Le programme de
La CEI, la Commission électrotechni-
travail de l’ISO couvre les normes pour
les activités traditionnelles, comme que internationale, travaille d’une ma-
l’agriculture et la construction, mais nière différente de l’ISO. En effet, ses
aussi pour la mécanique, la fabrication membres à part entière sont des comi-
et la distribution, le transport, les dis- tés nationaux, qui comprennent par-
positifs médicaux, les derniers déve- fois des organismes nationaux de nor-
loppements dans les technologies de malisation. La CEI a publié plus de
l’information et de la communication, 5 200 normes internationales. Il existe
et les services et l’évaluation de la deux formes de participation active
conformité. aux travaux de la CEI. Comme à l’ISO,
la qualité de membre actif à la CEI im-
Un organisme est membre de l’ISO
plique le paiement d’une cotisation.
moyennant le paiement d’une cotisa-
Au 14 février 2008, la CEI comptait 52
tion, dont le montant est établi en pre-
membres à part entière, qui ont le droit
nant en compte la catégorie de mem-
de participer à toutes ses activités, ont
bre, le degré d’activité du pays concerné
au sein du système ISO et son niveau accès à la collection complète des nor-
de développement économique. Il exis- mes CEI et ont plein droit de vote ; et
te trois catégories de membres de 17 membres associés, qui ont aussi ac-
l’ISO. Les membres à part entière (co- cès à l’ensemble de la collection des
mités membres) sont en droit de parti-
ciper à toutes les activités de l’organi-
sation et ont le droit de vote. Les
membres correspondants sont en droit
d’assister aux réunions en qualité d’ob-
servateurs, mais sans droit de vote ; ces
membres ne sont pas non plus éligibles
à une participation active aux travaux
des comités techniques. Toutefois, com-
me les membres à part entière, ils peu-
vent utiliser les normes ISO comme
base des normes nationales. Enfin, les

42
normes CEI, peuvent voter au sein de des orientations. De plus amples pré-
quatre comités d’études de leur choix cisions sur les processus d’élaboration
et assister aux réunions de tous les co- des normes internationales sont don-
mités d’études en qualité d’observa- nées dans les dernières éditions des
teurs avec droit de présenter des ob- Directives ISO/CEI, publiées conjoin-
servations. Avec son « Programme des tement par les deux organismes.
pays affiliés » (couvrant 77 pays au 14
L’UIT, l’Union internationale des
février 2008), la Famille CEI regroupe
télécommunications, compte des
146 pays. Ce programme gratuit de la
membres de plus de 190 États natio-
CEI pour les pays en développement a
naux et plus de 700 membres sectoriels
pour but d’encourager les pays qui ne
et associés. Cette organisation interna-
sont pas membres de l’organisation à
tionale est unique en son genre car elle
utiliser et adopter ses Normes interna-
a été fondée sur le principe d’une
tionales en tant que normes nationales
coopération entre les gouvernements
et à participer en qualité d’observa-
et le secteur privé. Les travaux sont
teurs aux travaux de 10 comités d’étu-
réalisés dans des groupes d’études
des de leur choix. Le programme ap-
chargés d’élaborer les « recommanda-
porte aussi une assistance pour la
tions de l’UIT » qui font autorité et
création de « comités électrotechni-
ont le statut de normes internationa-
ques nationaux » donnant aux pays af-
les. L’Union comporte trois secteurs –
filiés l’infrastructure appropriée qui
radiocommunications (UIT-R), nor-
leur permettra de tirer pleinement par-
malisation des télécommunications
ti du programme de la CEI.
(UIT-T) et développement des télé-
Ces deux organisations internationales communications (UIT-D), chacun pré-
de normalisation élaborent des nor- parant des recommandations UIT
mes par consensus, dans leurs comités pour son secteur. À ce jour, plus de
techniques (ISO) et comités d’étude 4 500 recommandations de l’UIT ont
(CEI). Le vote des membres natio- été publiées.
naux intervient à divers stades durant
l’élaboration des normes et des obser-
vations sur les projets de documents 4.3 Organisations
sont demandées aux membres dans le régionales de normalisation
cadre du processus d’édification du
consensus. Les membres nationaux, Au cours des 50 dernières années, des
qu’il s’agisse des ONN dans le cas de zones de libre-échange (ZLE) régio-
l’ISO ou des comités nationaux dans nales se sont développées dans de
le cas de la CEI, établissent des « comi- nombreuses parties du monde. Des
tés miroirs » nationaux qui leur donnent pays voisins ayant des intérêts

43
économiques communs, une compa- Europe, la Commission panaméricaine
tibilité linguistique, des liens culturels de normalisation (COPANT) dans les
et de bonnes liaisons de transport ont Amériques, le Conseil euro-asiatique
créé de telles ZLE pour développer de normalisation, métrologie et certi-
les synergies et améliorer la perfor- fication (EASC) dans la région euro-
mance économique. Toutefois, pour asiatique, et le Pacific Area Standards
réussir, les ZLE ont non seulement Congress (PASC) dans la zone Pacifi-
besoin d’éliminer les obstacles que que. Une organisation régionale de
constituent les tarifs douaniers et les normalisation de l’Asie du Sud-est
quotas, mais aussi d’aborder la ques- (SARSO) est actuellement à l’étude.
tion des obstacles techniques (non
Ces organisations sont peu nombreuses
douaniers) au commerce (OTC).
à élaborer concrètement de nouvelles
Les normes et les aspects d’évaluation normes, car elles préfèrent soient
de la conformité peuvent constituer adopter des normes internationales
certains de ces principaux OTC s’ils existantes, soit harmoniser le texte
concernent spécifiquement des pays d’une norme nationale déjà établie et
précis et sont dans les faits obligatoi- qui convient à la région. Toutefois, les
res, car ils représentent un obstacle trois principaux organismes régionaux
que les exportateurs doivent éliminer de normalisation en Europe, le CEN
pour pouvoir commercer. Ainsi, la (Comité européen de normalisation),
création d’une zone de libre-échange le CENELEC (Comité européen de
entraîne souvent la création d’un orga- normalisation électrotechnique) et
nisme ou comité régional ou sous- l’ETSI (Institut européen des normes
régional pour harmoniser les normes de télécommunications) ont progres-
et l’évaluation de la conformité au sivement créé un corpus important de
sein de la région. Il existe sept organi- normes, près de 20  000, pour l’Union
sations régionales de ce type dans le européenne.
monde avec lesquels l’ISO a établi des
Ce faisant, le CEN et le CENELEC
liens officiels : le Comité consultatif
ont créé des accords avec l’ISO et la
asiatique sur les normes et la qualité
CEI respectivement pour éviter les
(ACCSQ) dans la région de l’Associa-
doublons et la concurrence. Ces accords
tion des nations de l’Asie du Sud-est
sont connus sous les appellations
(ANASE), l’Organisation arabe du
Accord de Vienne (CEN/ISO) et Accord
développement industriel et des mines
de Dresde (CENELEC/CEI).
(AIDMO) dans la région arabe,
l’Organisation africaine de normali- Les structures régionales ne se limi-
sation (ORAN) en Afrique, le Comité tent pas aux normes et à l’évaluation
européen de normalisation (CEN) en de la conformité. Dans de nombreux

44
4.4 Organisations sous-
régionales de normalisation
Le sujet de la normalisation régionale
a été traité dans des ateliers spécialisés
organisés par l’ISO/DEVCO en 2004
et en 2007 ainsi que par l’ONUDI et
nous pouvons renvoyer aux articles de
l’ONUDI publiés dans la revue ISO
Focus (septembre 2004 et juin 2007)
sur les thèmes « Favoriser l’infrastruc-
ture régionale de la qualité » et « Le
respect des Normes internationales –
Coûts et avantages d’une approche ré-
gionale ». On relèvera que, en Afrique
par exemple, il existe de nombreuses
structures sous-régionales [par exem-
ple l’Union économique et monétaire
ouest africaine (UEMOA), la Com-
cas, soit directement, soit par l’intermé-
munauté de l’Afrique de l’est (EAC),
diaire de sous-structures, elles traitent
la Communauté économique des États
également de métrologie et d’accrédita-
de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), la
tion. En général, l’organisme national
de normalisation est membre de la Communauté économique des États
structure régionale de normalisation, de l’Afrique centrale (CEEAC), la
l’institut national de métrologie et Communauté de développement de
l’organisme d’accréditation (s’il en l’Afrique australe (SADC), le Marché
existe) étant membre de la sous-struc- commun d’Afrique orientale et aus-
ture régionale pertinente. trale (COMESA), etc.]. Toutes ces
structures reconnaissent la nécessité
Lorsqu’il n’existe pas d’organisme natio- de traiter de leur culture qualité et
nal (par exemple, dans de nombreux cas, de développer une infrastructure saine
pour l’accréditation dans les pays en et rentable – de préférence, pour des
développement), la structure régionale raisons pratiques, au niveau sous-
est très précieuse car elle offre une plate-
régional. Dans cette perspective,
forme pour traiter des besoins des pays
l’ONUDI a recentré ses efforts en les
de la région dans ce domaine.
faisant passer de nombreux pays
Ces relations parfois complexes sont ex- individuels à des groupes de pays ou
plicitées dans le Tableau 1 de la page 22. à des groupes régionaux établis et

45
Formation au Tadjikistan, 2007
l’ISO réexamine ses politiques en la commun, sources d’avantages concrets
matière. car, dans de nombreux pays en déve-
loppement, les organismes nationaux
Les exemples d’autres régions sont
de normalisation sont à financement
l’Organisation de normalisation (GSO)
public et versent des salaires relative-
du Conseil de coopération du Golfe,
ment bas qui les obligent à se battre
l’Organisation régionale de la
en permanence pour conserver le per-
CARICOM pour les normes et la
sonnel qualifié. Dans ce contexte, la
qualité (CROSQ) et l’Association de
formation d’un personnel nouveau
normalisation du Mercosur (AMN).
impose à ces organismes de normali-
Les groupes sous-régionaux permettent sation des coûts supplémentaires
à des pays voisins, qui ont souvent une qu’ils peuvent difficilement assumer.
langue commune, des climats compa- La coopération sous-régionale devient
rables et des produits comparables, de ainsi plus nécessaire et plus séduisante,
partager les expériences et d’accéder pour autant qu’il existe la volonté,
à une infrastructure, ce qui leur per- chez les dirigeants, de développer les
met de bénéficier de ressources mises en mécanismes appropriés de coopération.

46
Partie 5 – Activités et structure d’un ONN
5.1 La fonction détermine la forme

La forme que prend un ONN, que ce tous les cas, toutefois, les ONN euro-
soit en termes de statuts, de gouver- péens opèrent dans l’horizon de
nance, de financement, d’organisation l’Union européenne et de son cadre
fonctionnelle ou de choix du modus législatif. Les normes élaborées dans
operandi, dépendra dans une large le cadre du CEN et du CENELEC
mesure des fonctions pour lesquelles doivent, selon la loi, être transposées
il est mandaté. Ces dernières dépendront en tant que normes nationales dans
à leur tour de la politique gouvernemen- les divers pays, ce qui a un effet consi-
tale et des réalités macro-économiques dérable sur les activités des ONN
dans le pays et dans la région. Cela est européens.
particulièrement important dans un
pays en développement, auquel les
structures complexes des organismes
de normalisation du monde développé
e
ne conviennent souvent pas. Aux États- te pas d
Il n’exis ique
Unis par exemple, de forts groupe- un
modèle s les
ments industriels ont contribué à la le à tou
a pplicab éveloppement.
création de plus de 400 organisations d
pays en
élaboratrices de normes pour l’indus-
trie des États-Unis. Dans un système
aussi décentralisé, l’organisme national
de normalisation, ANSI, joue un rôle
de coordination et d’accréditation sur
le plan national et, en tant que fédé- Il se peut que ces approches ne
ration faîtière pour la normalisation, conviennent pas aux pays en dévelop-
représente les États-Unis dans les pement, où l’industrie n’est pas suffi-
enceintes internationales. En Europe, samment forte pour qu’un système
les approches sont diverses : déléga- décentralisé soit viable, et où les diffé-
tion de tout ou partie des activités rences entre les systèmes juridiques
nationales de normalisation à un cer- nationaux et l’absence d’un agenda
tain nombre d’associations sectoriel- politique coordonné rendent difficile
les spécialisées  ; système centralisé, la création de cadres législatifs régio-
différents secteurs étant gérés dans le naux du type européen, du moins à
cadre d’une organisation ; etc. Dans court ou moyen terme. Il est ainsi

47
nécessaire et approprié, pour chacun 5.2 Parties prenantes
de ces pays, de mettre en place une
Les parties prenantes sont les parties qui
infrastructure de la qualité qui cor-
bénéficieront de normes d’application
respond à son stade spécifique de
volontaire, fondées sur le consensus et
développement à un moment donné,
pour lesquelles l’existence et le contenu
prend en compte les réalités régionales
des normes joue un rôle important. Les
et sous-régionales et reste ouvert à un
principales parties prenantes sont :
perfectionnement continu. Cela impli-
que qu’on ne saurait promouvoir univer- ƒƒl’industrie (y compris les services),
sellement un modèle unique applicable à ƒƒles gouvernements au niveau national,
tous les pays en développement. Aux provincial/d’État et local,
pays qui envisagent de créer un ONN ƒƒles consommateurs et les groupes de
pour la première fois ou de reconfigurer consommateurs,
une organisation préexistante, il est
ƒƒles institutions professionnelles,
recommandé de prendre des conseils
d’ordre professionnel, sur la base des ƒƒle secteur de l’évaluation de la
considérations exposées dans le pré- qualité/conformité,
sent document. En particulier, le pays ƒƒle secteur syndical,
doit décider s’il est justifié de procé-
ƒƒles établissements d’enseignement et
der immédiatement à l’élaboration de
de recherche.
normes et de proposer des services
d’évaluation de la conformité, ou s’il À mesure qu’une économie se dévelop-
n’est pas préférable de se concentrer pe, l’importance relative de ces parties
sur les éléments fondamentaux, qui prenantes change. Par exemple, dans un
sont de fournir des normes par le biais pays en développement, le rôle, et donc
le degré de contrôle, du gouvernement
de l’adoption et de l’harmonisation, et
national est souvent très fort, alors que
de fournir des informations sur les
le niveau d’implication des consomma-
normes aux parties prenantes.
teurs et de leur organisation est souvent
très faible. Avec des consommateurs
mieux organisés et une culture qualité
émergeant dans la société, le gouverne-
ment central peut commencer à relâcher
son contrôle – mais certains domaines
nécessiteront toujours une réglementa-
tion technique pour la protection du
consommateur ou de l’environnement.

48
5.3 L’harmonisation et de publication de normes nationales,
progressive des normes etc. Plus important encore aux pre-
mières étapes de la vie d’un ONN,
Les exigences de l’OMC, l’émergence l’harmonisation doit être efficace et
d’un système commercial multilatéral, l’ONN doit pouvoir fournir une for-
les effets de la globalisation, et l’impor- mation sur les normes et leur élabora-
tance croissante de la coopération tion. À un stade ultérieur, lorsque les
régionale ont suscité un changement ressources le permettent, les activités
dans le rôle d’un ONN, qui est passé peuvent s’étendre à la participation
de l’élaboration de normes purement internationale, à la rédaction de nor-
nationales à un rôle de partenaire mes internationales, à la fourniture de
dans l’harmonisation des normes au services d’évaluation de la conformité,
niveau régional et international. Un etc.
ONN dans un pays en développement
doit créer des normes nationales pour
des produits spécifiques afin d’amé- 5.4 Le nouveau rôle de
liorer la qualité des exportations de l’ONN
certains secteurs, mais l’accent devrait
être mis de plus en plus sur l’aligne- Le besoin de normes nationales ne
ment avec les normes internationales, disparaîtra jamais entièrement, mais
au profit de l’économie nationale dans les réalités du système commercial
multilatéral montrent clairement que
son ensemble. Le mécanisme corres-
le rôle fondamental des ONN dans les
pondant ne doit pas être coûteux : s’il
pays en développement a changé et
est souhaitable pour un pays quel qu’il
conjugue désormais les fonctions
soit de disposer des ressources néces-
suivantes :
saires pour influencer le contenu des
normes internationales de façon à les ƒƒsuivre et contribuer à des dévelop-
rendre plus acceptable à ses parties pements internationaux et régio-
prenantes, les avantages de l’harmoni- naux en normalisation au nom des
sation peuvent être perçus rapidement parties prenantes ;
et avec un investissement minimal en
ƒƒfournir des informations sur les
termes de temps et de ressources. À
normes et les questions associées
travers la création de comités miroirs,
d’évaluation de la conformité ;
l’ONN mobilise rapidement et effi-
cacement les parties prenantes pour ƒƒfaire connaître et sensibiliser à
atteindre les buts de l’harmonisation l’importance des normes et de
sans devoir s’engager dans de longs l’infrastructure de la qualité à titre
programmes de formation, de création d’outils pour améliorer l’accès au

49
marché, transférer les technologies à l’ONN. En ce cas, comme pour les
et encourager les bonnes pratiques normes, la mesure et l’étalonnage doi-
commerciales et le développement vent avoir rang de priorité nationale.
durable ; Lorsque la fonction d’évaluation de la
conformité n’existe pas, il est impor-
ƒ ƒorganiser des activités de forma-
tion appropriées en normalisation tant qu’il soit séparé d’une manière
pour le personnel et les parties ou d’une autre des responsabilités de
prenantes ; l’ONN, qui sont de représenter les
besoins de toutes les parties prenantes
ƒ ƒinitier et coordonner le processus dans la normalisation.
de l’harmonisation régionale et
internationale ; Toutefois, l’accréditation ne devrait
pas être exercée par un ONN qui a
ƒ ƒreprésenter les intérêts natio- des activités d’évaluation de la confor-
naux dans les environnements mité, car il y aurait conflit d’intérêts.
de la normalisation régionale et
Il convient alors de rechercher des
internationale ;
solutions régionales quand il n’existe
ƒ ƒélaborer des normes nationales en aucun autre organisme national ayant
tant que de besoin ; les compétences nécessaires.
ƒ ƒassister les autorités de régle- De même, un conflit d’intérêts peut
mentation dans la préparation de se présenter lorsqu’un ONN propose
règlements techniques ; et des services de conseil – par exemple,
pour la rédaction de manuels qualité
ƒƒse conformer aux exigences de
l’OMC (souvent en accueillant le – accompagnant les services de certi-
point d’information national OTC). fication. Il est nécessaire à cet égard
de faire preuve de la plus grande
En outre, lorsque les ressources néces- prudence.
saires existent et lorsqu’une évalua-
tion des besoins a montré que des
activités d’évaluation de la conformité
(essais et étalonnages, certification de
produits et de systèmes, inspection)
étaient souhaitables, il est possible
d’élargir le rôle de l’ONN à ces services,
qui peuvent constituer une précieuse
source de revenus. Dans certains pays,
le rôle de l’institut national de métrolo-
gie est également centralisé et délégué

50
5.5 Gouvernance et Il est aussi envisageable d’opter pour
financement une structure de gouvernance bipolaire,
avec un pôle normalisation, dans lequel
Dans de nombreux pays en dévelop- serait impliqué le secteur privé, et un
pement, la création des ONN et leur pôle règlementation technique, qui
consolidation sont du ressort des gou- serait une structure gouvernementale.
vernements car le secteur privé n’a Le financement de ce type de dispositif
pas suffisamment de poids ou n’est peut néanmoins poser des problèmes,
pas assez bien organisé pour en prendre car l’industrie a tendance à considérer
lui-même l’initiative. Dans ce cas de que, par le biais des contributions du
figure, l’ONN est dans un premier secteur privé ou d’autres mécanismes
temps géré en tant que département de financement, elle peut avoir une
ministériel, mais, à terme, il devra évo- influence au sein des comités de
luer en changeant de statut pour devenir normalisation.
une organisation paraétatique ou un Quel que soit le modèle choisi, il est
organisme sans but lucratif. Quel que recommandé d’établir un instrument
soit son statut juridique, l’ONN devra législatif (loi du parlement) définis-
faire en sorte que les parties prenantes sant le rôle et les responsabilités de
s’impliquent davantage et participent l’ONN, et le directeur de l’ONN (dési-
activement. La formule optimale est gné principal fonctionnaire exécutif
un organisme semi-public, géré ou directeur général) rendra compte à
conjointement par l’État et le secteur un bureau de gestion ou à un conseil
privé. Selon les bons principes de gou- mis en place par le gouvernement et
vernance d’entreprise, l’organisme constitué de représentants de haut
devrait être financé et géré conjointe- niveau des principaux groupes de par-
ment par l’État et par le secteur privé, ties prenantes, y compris de représen-
en séparant les activités « d’intérêt tants du gouvernement. Ce bureau ou
public » comme la normalisation et la conseil sera indépendant et se focalisera
métrologie, à financer par l’État, et les sur les questions qui, tout en servant au
activités d’ordre commercial comme mieux les intérêts de l’ONN, sou-
les essais et la certification qui, en dehors tiendront aussi la politique du gou-
de la rémunération des services assurés vernement pour les affaires liées au
pour des instances gouvernementales, commerce. Dans l’idéal, le président
ne devraient pas être financées par de l’ONN, personnalité d’envergure,
l’État. Les activités d’ordre commer- ayant une grande expérience de l’indus-
cial devraient suivre à cet égard les trie et une vision stratégique, n’aura
règles du marché et les principes de la pas un rôle exécutif. Le principal fonc-
libre concurrence. tionnaire exécutif (CEO) ou directeur

51
général de l’ONN sera membre du ƒƒun financement de type commer-
conseil d’administration. Personnalité cial, lié aux revenus des activités
jouissant d’une certaine notoriété et d’essai et de certification de pro-
dotée de qualités et de talents diplo- duits ou de systèmes, de la forma-
matiques, le CEO devra bien connaî- tion, de la vente des normes et des
tre la normalisation et le commerce, publications, etc.
et avoir une bonne expérience du sec-
Lorsque la structure juridique l’auto-
teur public ou privé.
rise, notamment dans le cas d’un orga-
Dans l’intérêt de la bonne gouvernance, nisme à but non lucratif, un système
le conseil pourra mettre en place un de cotisations des membres peut être
certain nombre de comités : établi, de manière à pérenniser le soutien
des parties prenantes. Le financement
ƒƒcomité consultatif pour la politique
devra être budgétisé rigoureusement et
en matière de normalisation,
une liaison régulière devra être éta-
ƒƒcomité des finances, blie entre le ministère concerné, le
conseil et le principal fonctionnaire
ƒƒcomité consultatif pour la certifica- exécutif ou le directeur général (CEO/
tion ou pour la délivrance d’autori- DG).
sation (s’il y a lieu),
Les revenus annexes résultant des
ƒƒcomité pour superviser la métrolo- ventes de normes et des services d’infor-
gie, les essais, les activités d’étalon- mation peuvent découler d’activités
nage, lorsque celles-ci relèvent de «d’intérêt public » ou d’activités com-
l’ONN. merciales. Pour un ONN en phase de
démarrage, il est recommandé de gérer
Le modèle théorique qui vient d’être
ces revenus, qui ne seront pas très élevés,
énoncé s’applique à un ONN appelé à
dans le cadre de la fonction de norma-
exercer l’ensemble des fonctions décri-
lisation. Les revenus provenant des
tes. Dans les pays les moins avancés, il
contributions ou des subventions de
pourra se limiter au départ à un sim-
l’industrie sont bienvenus, mais ne
ple « bureau de normalisation » rele-
peuvent être garantis. L’organisation
vant hiérarchiquement du ministère
de cours de formation ou d’autres types
du commerce ou de l’industrie.
de services est aussi une source poten-
Le financement de l’ONN peut être tielle de revenus.
assuré par deux sources principales:
Sur le plan pratique, dans les pays en
ƒƒun financement régulier « central » développement, le mode de finance-
de l’État appuyant les activités dites ment le plus adapté est une combinai-
« d’intérêt public » ; son de différentes sources de revenus :

52
ƒƒFinancement central de l’État avec
une sécurité à long terme, établie à
l’aide de plans à moyen et à long
terme.
Note : Dans certains des pays les moins avan-
cés, où le secteur privé n’est pas encore prêt
à acquérir des documents ou des services, le
financement direct central de l’État sera vrai-
semblablement la seule source de revenus
envisageable.

ƒ ƒRevenus de la vente de documents


(normes) et de publications.
ƒ ƒRevenus de la certification de pro-
duits et de systèmes.
ƒ ƒRevenus de services de formation. 5.6 Système de
ƒ ƒRevenus de services d’experts-con- management pour les ONN
seils et autres services.
La raison d’être d’un ONN est de répon-
Note : Lorsque des programmes de certifica- dre aux besoins en matière de norma-
tion ou d’autres systèmes spéciaux de cer- lisation du pays. Cet objectif implique
tification sont offerts, l’ONN devra prendre
la responsabilité de superviser et de
garde aux services de consultants proposés,
qui peuvent être inappropriés.
promouvoir la qualité et, pour les
membres de l’ISO, l’organisme qui
ƒ ƒCotisations des membres.
représente « l’ISO dans le pays ».
Il convient de signaler que les ONN Comme tout organisme compétent,
dans les pays en développement sont un ONN s’attachera à mettre en place
souvent pénalisées par leur statut ju- un système de gestion conforme aux
ridique. En effet, ils n’ont pas le droit normes de système de management
de conserver les revenus de leurs acti- pertinentes, ISO  9001 en particulier,
vités et doivent les reverser au trésor pour gérer le processus d’élaboration
public. Il convient donc d’amender les des normes. Il conviendra peut-être
lois relatives aux activités de normali- que l’ONN démontre sa conformité
sation de façon à garantir l’autonomie en faisant certifier le système en ques-
et la stabilité financière et administra- tion. En même temps qu’elle permet
tive des ONN. une amélioration des performances, la
certification apporte clairement la
preuve que l’ONN met en pratique les
principes qu’il préconise.

53
5.7 Structure et ƒƒL’ONN devra être le principal orga-
organisation nisme national de liaison auprès
des organisations internationales
En ce qui concerne la structure et de normalisation.
l’organisation d’un ONN dans un pays
en développement, voici un certain ƒ ƒSi, par mandat national, l’ONN est
nombre de suggestions : responsable des activités de nor-
malisation dans le domaine élec-
ƒƒL’ONN devrait être formellement trotechnique, il pourra accueillir
reconnu par un acte législatif ou le comité national de la CEI (pour
une décision gouvernementale autant qu’il soit membre de la
comme l’organisme le plus large- CEI) ou adhérer au programme
ment représentatif pour les questions des affiliés de la CEI.
de normalisation, en particulier pour
représenter le pays aux niveaux ré- Note : De nombreux pays en développement
n’ont qu’un statut de membre affilié auprès de
gional et international.
la CEI. Quel que soit son statut de membre,
l’ONN devrait néanmoins s’efforcer de servir
ƒƒL’ONN devra promouvoir la qualité,
de point d’information et promouvoir l’enga-
servir de point national d’informa- gement national ou régional dans les activités
tion pour toutes formes de normes et de la CEI.
appuyer la mise en œuvre des règle-
ments techniques  – y compris, si ƒƒSi l’ONN est responsable de la métro-
possible, dans le domaine de l’ali- logie, le domaine d’application de
mentation et de l’agriculture, de ses services devra être défini claire-
l’électrotechnique, de la métrologie ment. Dans certains pays, l’ONN
et des services – sans être lui-même assure toutes les activités liées à la
assimilé à un organisme de métrologie scientifique et industrielle,
réglementation. et les aspects concernant la métrolo-
gie légale relèvent d’un autre orga-
Note : Dans de nombreux pays, la réglemen-
nisme de façon à marquer clairement
tation en matière agro-alimentaire et pharma-
ceutique est distincte de l’ONN. Elle relève
la distinction entre le rôle réglemen-
d’ordinaire du ministère de l’agriculture ou du taire de l’organisme de métrologie
ministère de la santé. légale et le rôle de soutien à l’industrie
assuré par l’ONN. Les différentes
ƒ ƒL’ONN devra fournir différents
fonctions de la métrologie peuvent
types d’informations sur les nor-
être régies par un cadre juridique
mes, éventuellement en associant
approprié.
cette activité à celle de point d’in-
formation national pour l’OMC/
OTC.

54
ƒ ƒLa forme juridique de l’ONN sera fonctionnement de ce type
celle d’un organisme public ou d’organismes.
d’un organisme à but non lucratif.
ƒƒCe bureau de gestion aura son pro-
Dans le cas des organismes publics
pre président, idéalement issu de
sous contrôle de l’État, le niveau
l’industrie, et comptera des repré-
d’autonomie et d’indépendance
sentants des principaux groupes de
dans le fonctionnement usuel est
parties prenantes. Le CEO, qui
variable. S’il s’agit d’un ministère,
fonctionnera à plein temps, siègera
l’ONN n’aura probablement pas
au bureau de gestion.
d’autonomie au niveau budgétaire.
Il ne pourra pas conserver les reve- ƒƒL’ONN aura établi un processus
nus de ces différentes activités, mais pour identifier les besoins en matière
devra les reverser au Trésor public. de normalisation de chacun des
Dans ce cas, l’organe de direction principaux secteurs industriels et
est essentiellement un conseil sociaux importants pour le pays et
consultatif doté de pouvoirs limités, créé le comité compétent pour éva-
nommé par le ministre compétent. luer ces besoins, afin de les inscrire
Toutefois, il peut être intéressant, dans le programme de travail et
pour des organismes publics, dans les priorités.
d’accéder à un niveau d’autonomie ƒƒL’ONN aura mis en place une poli-
supérieur, en obtenant un statut tique de normalisation encoura-
paraétatique. L’ONN sera toujours geant l’adoption, chaque fois que
un organisme public, mais il disposera possible, de toutes les Normes inter-
de son propre conseil d’administra- nationales pertinentes et autres
tion et fonctionnera sur le modèle référentiels, en remplacement des
d’une entreprise privée. Les orga- normes strictement nationales,
nismes paraétatiques sont normale- conformément au Guide ISO/CEI
ment partiellement financés par 21-1:2005 8) et, le cas échéant, au
l’État et ils sont habilités à percevoir Guide ISO/CEI 21-2:2005 9).
des revenus. L’ONN peut aussi avoir
le statut d’organisme sans but lucratif
8) Adoption, sur les plans régional et national,
et être géré comme un organisme de Normes internationales et d’autres documents
privé, ayant son propre bureau de internationaux à caractère normatif — Partie 1 :
Adoption de Normes internationales.
gestion indépendant, et bénéficiant
de subventions du gouvernement 9) Adoption, sur les plans régional et national,
pour les activités « d’intérêt public ». de Normes internationales et d’autres documents
internationaux à caractère normatif — Partie 2 :
L’engagement des parties prenantes Adoption de documents internationaux autres que
est un élément fondamental pour le les Normes internationales.

55
ƒƒL’ONN devra adhérer au Code de Note : Ce domaine peut être subdivisé en
pratique pour l’élaboration, l’adoption essais, étalonnage, inspection, certification de
produits et certification de systèmes. Si l’ONN
et l’application des normes, publié par
n’a pas d’activité d’évaluation de la confor-
l’OMC en tant qu’Annexe  3 à mité, cet aspect peut relever des services de
l’Accord OMC/OTC (reproduit consultant.
en annexe à la présente publica-
ŠŠ Métrologie ;
tion) et, pour les membres de l’ISO,
au Code d’éthique de l’ISO (qui peut ŠŠ Services généraux (RH, finances,
être téléchargé à partir du site Web de informatique, gestion logistique
l’ISO à l’adresse http://www.iso.org/ des bâtiments, etc.).
iso/codeethics_2004-en.pdf).
Les trois premières fonctions sont
ƒƒL’ONN devra participer activement examinées en détail dans les Parties 6,
aux activités sous-régionales, régio- 7 et 8, respectivement, et la formation
nales et internationales dans ses est abordée ci-après. Le présent docu-
secteurs d’intérêt, de façon à parta- ment ne traite pas des services d’éva-
ger les expériences et s’assurer que luation de la conformité, de métrologie
ses activités de normalisation cadrent et de logistique générale, dont l’impor-
bien avec d’autres activités menées tance, au sein de l’ONN, reflète le stade
ailleurs. d’évolution atteint. Si l’ONN assure des
services d’évaluation de la conformité,
ƒƒLes fonctions de l’ONN incluront au
on notera que ses politiques, sa gou-
minimum les fonctions suivantes :
vernance et son mode de gestion ne
Š Š élaboration des normes ; devront pas être liés aux fonctions
Š Š information, ventes et d’un organisme d’accréditation quel
promotion ; qu’il soit. Lorsqu’un organisme national
d’accréditation est jugé indispensable,
ŠŠ liaisons internationales, régionales cette structure devra être rigoureuse-
et sous-régionales ; ment distincte de l’ONN si celui-ci
Š Š formation (qui peut relever du assure des activités d’évaluation de la
secteur de l’information). conformité. Il est aussi envisageable
de rechercher les services d’accrédita-
En partant du principe qu’il existe un
tion au niveau régional.
besoin et que les ressources néces-
saires sont disponibles, les fonctions
suivantes peuvent également être
envisagées :

Š Š évaluation de la conformité ;

56
5.8 Formation avancé, pourra ensuite prêter assis-
tance pour la formation d’autres per-
5.8.1 Introduction sonnels au niveau local. Lorsque
l’ONN assure des services d’évalua-
Les réalités financières du monde en tion de la conformité ou d’autres fonc-
développement sont telles que la forma-
tions, il conviendra que le personnel
tion est souvent dispensée à l’exté-
qui s’en charge en interne ait une forma-
rieur et financée par des institutions
tion adéquate. La formation en interne
donatrices. L’ONN devra néanmoins
doit être bien conçue, sous forme de
établir une politique de formation for-
modules individuels complémentaires
melle, car, face à des objectifs à atteindre
ouvrant au personnel de l’ONN la
clairement définis, les institutions dona-
possibilité de poursuivre différentes
trices fourniront plus volontiers leur
carrières.
assistance. Les politiques en matière
de normalisation devront être réguliè-
rement examinées.
erne et
Il est donc recommandé aux organis- p e r s o nnel int C
Le sT
bres de
mes nationaux de normalisation des
les mem re formés ;
êt s
pays en développement de mettre en
doivent ents de comité
place un service de formation qui visera les pr é s id a ns
t io
o in d e qualific
trois groupes de personnels : ont be s .
entaires
supplém lace
a) le personnel interne, essentielle-
r a m e t tre en p
ev de
ment les responsables techniques L’ONN d ue en ma tière
li t iq
de l’ONN ; une po
n.
forma tio nale
ion régio orte
b) les membres et présidents des comi-
o p é r a t
tés techniques ; La co le a pp
t s o u s - régiona forma tion.
e
c) le personnel des parties prenantes. p pour la
beaucou
Le personnel qui est responsable en
interne de l’adoption ou de l’élabora-
tion des normes, ou qui répond aux
demandes d’informations sur les nor- Les membres des comités techniques
mes doit avoir un niveau de formation ont besoin d’une formation, au moins
correspondant aux compétences requi- pour comprendre les processus dans
ses. Le personnel formé à l’étranger, lesquels leur travail s’inscrira. Les
dans le cadre d’accords de jumelage présidents de comité devront avoir
conclus avec un ONN dans un pays d’autres qualifications supplémentaires,

57
notamment une aptitude à conduire pays ou dans une région, il y a lieu de
des débats pour aboutir à un consensus saisir l’occasion pour organiser dans
et à diriger le comité conformément la foulée des ateliers régionaux afin
aux règles nationales et internationales de tirer parti de la présence des experts
applicables. qui y participent. La planification de
ce type de manifestation devrait s’ins-
Dans le cadre de sa vocation à répondre
crire dans le cadre de la politique de
aux besoins de la collectivité nationale
formation.
en matière de normalisation, l’ONN
doit s’attacher à faire comprendre la Les organisations internationales de
place des normes aux parties prenantes normalisation ont élaboré une gamme
et leur montrer concrètement, si besoin de matériels de formation qui peut
est, l’application et les avantages des être mise à profit dans les pays en déve-
normes de produits et de systèmes, de loppement. La politique de formation
l’évaluation de la conformité et des de l’ONN devrait être établie de maniè-
règlements techniques. re à exploiter pleinement les matériels
Pour que la formation, en interne et à disposition.
en externe, soit efficace, l’ONN devra
avoir établi au préalable une politique
de formation claire et documentée, indi-
quant le personnel concerné, les sujets
des formations, le nom des formateurs
et les conditions dans lesquelles la
formation sera assurée sur une base
commerciale. Il faut savoir que les
services de formation dispensés aux
parties externes peuvent représenter
une source importante et constante de
revenus annexes. L’organisation régu-
lière d’ateliers sur des sujets de norma- 5.8.2 Responsables
lisation d’actualité peut aussi servir à techniques internes
promouvoir les services d’évaluation
Les organismes nationaux de normali-
de la conformité offerts par l’ONN. Le
sation opèrent dans un domaine hau-
fait de dispenser ainsi la formation néces-
tement spécialisé et il n’y a qu’un seul
saire aux parties prenantes sera un moyen
organisme de ce type par pays. Il est
d’aider au développement de l’ONN.
donc impossible de recruter dans
Lorsqu’une réunion de normalisation d’autres structures, au niveau national,
internationale est organisée dans un des personnes dotées des qualifications

58
et de la formation adéquates, hormis, le titre de cette fonction – chef de projet –
peut-être, dans les secteurs des essais reflète bien cet aspect. Ainsi, dans le
et de la certification. L’ONN devra contexte de la normalisation, un respon-
donc engager des collaborateurs dont sable technique/chef de projet devrait
il assura lui-même la formation. posséder certains traits de caractère ou
qualités dans les domaines suivants :
En général, les responsables techniques
des ONN étaient jusqu’ici des ingé- ƒƒmanagement,
nieurs ou des scientifiques. Si le bagage ƒƒqualités interpersonnelles, notam-
scientifique ou technique reste une ment aptitude à faciliter une entente
bonne formation de départ, la respon- consensuelle,
sabilité technique de l’élaboration des
normes exige de solides qualifications ƒƒfacultés d’organisation,
dans d’autres domaines. La gestion du ƒƒmotivation à travailler de manière
processus d’élaboration des normes indépendante et dynamisme,
est une opération délicate car d’impor-
tants enjeux commerciaux et économi- ƒƒpratique des langues,
ques peuvent y être associés. Les délégués ƒƒcompétences en informatique.
auprès des comités techniques essaient
Un certain nombre de cours spécifi-
souvent d’imposer leurs propres solu-
ques sont en général indispensables,
tions techniques pour obtenir des
notamment sur le processus d’élabo-
avantages commerciaux. Il y a donc
ration des normes (au niveau national
fréquemment des désaccords d’ordre
et, s’il y a lieu, international), la facili-
technique à régler au sein des comités.
tation du consensus, les accords de
De plus, dans la mesure où les mem-
l’OMC et les liaisons internationales,
bres des TC ne sont pas des salariés
la rédaction technique et des com-
des ONN, ils sont « incontrôlables » et
posants de l’évaluation de la confor-
ne peuvent faire l’objet de sanctions
mité.
et de mesures disciplinaires. Les res-
ponsables techniques en normalisation Dans le domaine des essais de labora-
doivent gérer le processus de normali- toire et de la certification de produits,
sation et aider à résoudre les conflits les responsables techniques devront
de façon à ce qu’il soit possible d’obtenir, avoir une bonne expérience du contact
dans des délais réalistes, des résul- avec la clientèle, de la gestion de projet
tats concluants et une norme valide. et de la rédaction de rapports ou
Le responsable technique doit donc montrer qu’ils en ont les capacités. De
faire preuve de diplomatie et savoir plus, pour ce type de fonction, il est
jouer un rôle de leader de manière indispensable de bien connaître les
posée et discrète. Dans certains ONN, procédures formelles d’évaluation

59
de la conformité et les principes de La formation est une dynamique
management de la qualité ou les bonnes constante et les besoins de formation
pratiques de laboratoire. individuels devront être identifiés
comme un élément permanent du pro-
En fonction de l’importance de ses
cessus d’évaluation des performances.
effectifs, l’ONN pourra engager un
responsable de la formation ou un faci-
litateur, qui aura les attributions
suivantes : 5.8.3 Délégués de comités
techniques (TC)
ƒƒplanification de la formation des
collaborateurs récemment recrutés, Afin d’assurer que les TC opèrent
réaffectés et promus ; avec la plus grande efficacité possible,
leurs membres doivent impérativement
ƒƒmaintien d’un dossier de toutes les
comprendre et respecter les procédures
formations dispensées ;
et les règles documentées régissant
ƒƒorganisation de tous les cours de l’élaboration des normes. Il convient
formation internes, en faisant appel, donc de dispenser des cours d’une durée
si nécessaire, à des formateurs d’un à deux jours à tous les nouveaux
externes (universitaires, membres membres des TC. Même si l’ONN est,
d’autres ONN ou consultants spécia- en définitive, le principal bénéficiaire
lisés) et coordination des demandes de la formation, il est raisonnable de
de financement aux organismes demander aux parties prenantes que
donateurs ; représente le membre du TC de contri-
buer aux coûts. Cette formation sera
ƒƒcollaboration avec l’encadrement
plus succincte que celle dispensée aux
de l’ONN pour répondre aux besoins
responsables techniques en normali-
de formation mis en évidence lors
sation et couvrira :
des réunions d’évaluation des per-
formances individuelles ; ƒƒle rôle, la structure, les règles internes
et la gouvernance de l’ONN ;
ƒ ƒidentification des cours de for-
mation externes utiles à certains ƒƒune perspective générale de la
employés et des besoins au niveau normalisation ;
de l’organisation ; et
ƒƒle processus d’acceptation des projets ;
ƒƒcommunication, à l’encadrement
ƒƒles processus d’élaboration et d’appro-
supérieur de l’ONN, des besoins en
bation des normes ;
matière de formation et des besoins
au niveau de l’organisation. ƒƒles procédures d’évaluation de la
conformité ;

60
ƒ ƒles performances attendues des 5.8.5 Synergies régionales
membres des comités.
La direction de l’ONN néglige souvent
le fait que, dans les pays voisins, les
besoins de formation de ses homolo-
5.8.4 Présidents de TC gues sont très semblables. En matière
Dans un comité technique (TC), la rela- de formation, la coopération régionale
tion la plus importante est celle établie et sous-régionale est une formule très
avantageuse, surtout lorsque, dans une
entre le secrétaire, qui est en général un
même région, différents pays parlent la
responsable technique de l’ONN, et le
même langue. La coopération en matière
président du TC, normalement élu par les
de formation devrait être un point
experts, et lui-même l’un d’entre eux, re-
permanent de l’ordre du jour des réu-
présentant des parties prenantes. Il arrive
nions de liaison pour la normalisation
que, dans les pays en développement, les
régionale et sous-régionale, et les
membres d’un TC demandent à l’ONN
manifestations internationales, notam-
de trouver un président qui agira sans
ment les formations financées par des
parti pris. Il importe que les présidents de
organismes donateurs et les réunions
TC puissent bénéficier d’une formation internationales de normalisation ac-
sur le rôle et les tâches qui leurs incom- cueillies dans un pays de la région
bent. Cette formation couvrira : devraient idéalement être largement
ƒƒla planification d’une réunion de TC ; annoncées de façon à ce que tous les
ONN de la région puissent en
ƒ ƒla préparation et l’organisation de
bénéficier.
réunions de TC ;
ƒ ƒla présidence d’une réunion ;
ƒ ƒla théorie et la pratique de la 5.8.6 Assistance de l’ISO et
communication ; de la CEI
ƒ ƒles principes de dynamique de
Les différents services de formation
groupe ;
assurés dans le cadre du peuvent être
ƒƒl’organisation et la délégation des utilisés à grand profit par les membres
tâches auxiliaires ; de l’ISO. Trois modules de formation
ƒ ƒla communication et la documenta- en ligne complet ont été élaborés par
tion après la réunion ; l’ISO afin d’aider à la formation des
professionnels de la normalisation et
ƒ ƒla communication avec les parties
une série de cours destinés à promou-
prenantes ;
voir le « renforcement de la participa-
ƒ ƒles activités post-publication. tion » à la normalisation est proposée

61
5.8.7 Assistance de l’ONUDI
L’ONUDI s’attache à favoriser l’accès
des pays en développement aux marchés
mondiaux ainsi que leur intégration dans
ces marchés, en assurant la protection
adéquate des consommateurs et de l’en-
vironnement. La position de l’ONUDI
en ce qui concerne le commerce, la
lutte contre la pauvreté et le dévelop-
pement durable, ainsi que les solu-
tions qu’offre l’Organisation à ses
États membres, sont définies dans
l’Initiative de l’Organisation sur le
renforcement des capacités commer-
ciales (TCB) et dans l’approche qui
englobe le renforcement des capacités
de production, la conformité aux exi-
gences du marché pour surmonter les
obstacles au commerce et l’accès accru
au marché. L’approche TCB a été éta-
blie en se fondant sur des activités de
recherche menées par l’ONUDI et
sur 40 années d’expérience consa-
crées au renforcement des capacités
en matière de fourniture de biens et
de services des pays en développe-
occasionnellement dans différentes ment et de leur infrastructure MSTQ
régions du monde. Une brochure sur (métrologie, normes, essais et qualité).
la formation assurée par l’ISO est dis- De nombreux ONN des pays en déve-
ponible au Secrétariat central de l’ISO. loppement ont bénéficié et continuent
Pour des informations plus complètes à bénéficier des services d’aide au ren-
sur les différents types d’assistance assu- forcement des capacités de l’ONUDI et
rés par l’ISO, reportez-vous au point de son assistance technique.
8-5 de la présente publication.
Les projets de l’ONUDI sont conçus
La CEI fournit régulièrement des ateliers et mis en œuvre pour renforcer les ca-
pour les membres affiliés sur une base pacités juridiques, institutionnelles et
régionale. professionnelles liées à l’infrastructure

62
MSTQ en insistant tout particulière- ƒƒmise en place et mise à niveau des
ment sur les aspects suivants : programmes d’inspection et de certi-
fication et des services pour l’évalua-
ƒƒdéveloppement et harmonisation
tion de la conformité par rapport à
des normes ;
des normes de produits et des normes
ƒƒcertification et inspection ; de systèmes (y compris ISO 9001,
ISO 14001, ISO 22000) en insistant
ƒƒaccréditation (des laboratoires particulièrement sur les partena-
d’essai et d’étalonnage, des organis- riats secteur public-secteur privé ;
mes d’inspection et des organismes
de certification) ; ƒƒélaboration de programmes d’accré-
ditation nationaux et/ou régionaux
ƒƒétalonnage ;
pour l’accréditation des laboratoires
ƒƒmétrologie légale ; nationaux, des organismes d’inspec-
tion, des organismes de certifi-
ƒƒlaboratoires d’essai des matériaux ; cation, etc. ;
ƒƒmanagement de la qualité
ƒƒélaboration des capacités de métrolo-
ƒƒconsommateurs et protection de gie (étalonnage) en vue de la recon-
l’environnement. naissance internationale de leurs
services en matière d’étalonnage
Les secteurs classiques dans lesquels des équipements nationaux d’essai
intervient l’ONUDI sont : de produits ;
ƒƒdéveloppement d’organismes natio-
ƒƒdéveloppement de capacités d’essai
naux de normalisation, y compris
de produits (microbiologie, chimie,
les points d’information OTC et
textile, cuir, laboratoires électri-
SPS, et la mise à niveau des cadres
ques) afin que leurs services attes-
juridiques et réglementaires natio-
tant la conformité à des exigences
naux ;
d’acheteurs étrangers soient recon-
ƒƒassistance aux ONN pour la participa- nus au niveau international ;
tion aux activités internationales de
ƒƒélaboration de projets couvrant les
normalisation et assistance aux
capacités commerciales, la création
consommateurs pour la partici-
de valeur ajoutée et l’évaluation
pation aux activités de normalisa-
de la conformité pour des groupes
tion ;
de pays en développement produi-
ƒƒharmonisation régionale des nor- sant des produits très demandés
mes et des systèmes d’évaluation (par exemple coton, sucre, poisson,
de la conformité ; vêtements) ;

63
ƒ ƒamélioration de la qualité et de 5.8.8 Autre assistance
la productibilité des PME et de
leur conformité aux normes et De nombreux autres institutions
aux autres exigences du marché, y nationales, régionales et internatio-
compris, entre autres, aux normes nales donatrices et bon nombre
ISO 9001, ISO 14001, ISO 22000 ; d’autres programmes assistent et
appuient la sensibilisation à la norma-
ƒ ƒprojets pilotes pour aider les pays lisation et le renforcement des capa-
en développement à mettre en cités de normalisation et des activités
œuvre des systèmes de traçabilité connexes, en tant que facteur fonda-
« de la ferme à l’assiette ». mental de la compétitivité économique
Un protocole d’accord ONUDI-ISO et du développement social. L’Organi-
(MoU) a été signé en décembre 2003 sation mondiale du commerce (OMC)
pour une assistance commune aux et le Centre du commerce internatio-
pays en développement et aux pays à nal (CCI) ont eux-mêmes des activités
économies en transition mettant spécifiques dans ce domaine.
l’accent sur le recours à la normalisa-
tion pour renforcer le développement
industriel et participer au commerce
mondial. Dans la mise en œuvre du
MoU, l’ONUDI a appuyé un certain
nombre d’ONN pour qu’ils deviennent
membres de l’ISO et qu’ils renforcent
leur participation aux activités de la
normalisation internationale, en les
aidant à harmoniser leurs normes
nationales avec les normes ISO et en
aidant également les utilisateurs tels
que les entreprises, les gouvernements
et les consommateurs à mettre en
œuvre les normes.

64
Partie 6 – Élaboration des normes
6.1 Introduction
Comme nous l’avons vu, il est de plus possible de manière détaillée, les
en plus rare qu’un ONN se lance dans activités et les priorités de l’ONN,
l’élaboration de normes strictement avec un calendrier portant sur plus-
nationales. Les ONN ont plutôt tend- ieurs années. La période choisie,
ance à adopter des normes préparées d’ordinaire trois à cinq ans, peut
par des organismes internationaux ou être calquée sur le plan de dévelop-
régionaux ou, dans le cas d’une norme pement économique public du gou-
nationale d’un autre pays globalement vernement dans les pays en
applicable, à obtenir l’autorisation dudit développement.
pays pour adopter la norme. Ces adop-
tions sont de deux types. Elles peuvent ƒƒUne méthode de contrôle pour
être « identiques », c’est-à-dire qu’aucune évaluer, avant l’engagement de res-
modification n’est apportée au texte, ou sources, l’importance des nouveaux
de type « avec modification», c’est-à- projets internationaux ou nationaux
dire que quelques éléments ou articles proposés. Les projets proposés sont
sont modifiés pour mieux adapter la toujours plus nombreux que ne le
norme aux conditions locales. Le permettent les ressources finan-
Guide ISO/CEI  21:2005 (Parties 1 et cières et humaines à disposition.
2) donne des lignes directrices à cet Mener trop de projets de front
égard. Quelle que soit la démarche de est source de ralentissement,
l’ONN – « approche production de d’insatisfaction et de complications
normes » ou « approche utilisation de pour la gestion du programme. La
normes » – une procédure d’élaboration méthode peut faire appel à une
commune, conforme au Code de pra- « grille de contrôle », chaque projet
tique pour l’élaboration, l’adoption et devant obtenir un score minimum.
l’application de normes établie par La grille en question pourrait couvrir
l’OMC/OTC, doit être utilisée. les questions de développement
économique, l’importance des ex-
Afin de faire l’usage le plus efficace des
portations, la santé et la sécurité,
ressources limitées, un ONN devrait
les exigences des consommateurs, les
élaborer deux « outils » :
exigences en matière d’harmonisation
ƒƒUn programme ou un plan régionale ou les relations par rap-
d’activités (plan stratégique) à long port à la législation proposée. Une
terme, énonçant, en termes autre solution possible pour évaluer
stratégiques et dans la mesure du les propositions de projets est

65
l’adoption d’un programme formel pour examen au TC au complet. Il est
visant l’acceptation, par un comité toutefois préférable, pour les pays en
de politique en matière de normali- développement, d’établir les TC en
sation, de l’examen des projets. tant que comités miroirs de comités
de normalisation internationaux et
de chercher à adopter, de préféren-
6.2 Procédure ce sans modification, le plus grand
d’élaboration nombre possible de Normes interna-
tionales. Il convient de ne recourir à
Au sein de l’ONN, l’établissement de l’« adoption avec modification » que
nouvelles normes et l’amendement ou lorsque des raisons fondamentales es-
la révision des normes existantes sentielles le motivent ; la tendance vi-
devront être effectués par un comité sant à modifier des normes en fonc-
technique (TC). Il est souhaitable que tion des capacités locales devra être
ce TC soit constitué avec un groupe évitée dans la mesure du possible et il
représentatif de parties prenantes de convient d’encourager les entreprises
chaque secteur technique concerné et, à porter leurs efforts sur le renforce-
s’il y a lieu, de subdiviser les activités ment des capacités jusqu’à ce qu’elles
en les confiant à des sous-comités plus soient à même de satisfaire aux exi-
spécialisés, centrés sur des aspects gences des normes en question.
particuliers et relevant du TC
responsable. En règle générale, un ONN dans un
pays en développement devrait s’effor-
Les grands ONN peuvent choisir de
cer de surveiller les développements
prendre conseil auprès de bureaux
internationaux présentant un intérêt
sectoriels, à un niveau supérieur à celui
pour son économie à l’échelon natio-
des TC, qui superviseraient la mise en
nal et – en coopération avec ses voisins
place des TC, les programmes de tra-
– à l’échelon régional. Il pourra le faire
vail des TC du secteur concerné et
par le biais de comités miroirs avant
l’établissement des priorités. Les ONN
de se lancer dans les activités coûteuses
peuvent aussi choisir de recourir à un
et longues qu’implique l’élaboration
comité de normalisation unique.
de normes nationales. Les avantages
Lorsqu’un TC souhaite élaborer lui- sont très clairs – les normes purement
même une norme plutôt que d’adopter nationales vont en définitive à l’encon-
une norme internationale ou régio- tre des intérêts nationaux lorsqu’il
nale existante, il convient qu’il mette existe une solution internationale
sur pied un groupe de travail constitué adaptée et utilisée par d’autres pays,
de quelques experts techniques char- qui sont de surcroît des partenaires
gés de rédiger la norme à soumettre économiques.

66
Au sein du TC, il conviendra d’établir La procédure générale suivante devra
des règles de vote pour l’obtention du être utilisée pour l’établissement
consensus au sein du TC. d’une nouvelle norme :
L’ONN devra documenter ses procé-
dures d’élaboration des normes et les
mettre à disposition gratuitement
(éventuellement par le biais de son site
Web) à toutes les parties intéressées.

Étape 1 Identification du besoin d’une norme

Il peut s’agir d’un besoin concrètement perçu par n’importe quel


groupe de parties prenantes, ou des conclusions d’une analyse
des besoins futurs effectuée par l’ONN.

Étape 2 Examen et justification du projet

Utiliser la méthode d’examen indiquée pour établir s’il convient


de poursuivre les travaux sur la proposition et si le projet s’inscrit
bien dans le programme stratégique à long terme.

Étape 3 Evaluation des normes publiées ou des travaux en cours au


sein des organismes internationaux, régionaux ou nationaux

Déterminer s’il existe une norme publiée ou un projet de norme en


cours au niveau international ou régional ou encore dans un autre
ONN.

Étape 4 A. Si une norme publiée couvre la proposition

S’il existe une norme internationale ou autre, évaluer cette dernière


pour déterminer si elle peut être adoptée sans changement et, si
tel est le cas, l’adopter telle quelle.

B. Si une norme appropriée est en cours d’élaboration dans


une autre enceinte

Prendre contact avec l’organisme concerné, lui indiquer votre


intérêt pour la norme et signalez quelles sont vos exigences
nationales afin d’influencer le contenu de la norme.

Suite à la page 68

67
Suite de la page 67

C. S’il existe une norme comparable, qui nécessite des mo-


difications avant de pouvoir être adoptée

• Solliciter l’approbation du bureau sectoriel concerné ou du comité de politique


en matière de normalisation pour inclure la proposition dans le programme de
travail.
• Créer un TC, s’il n’en existe pas encore dans le domaine technique concerné,
composé de représentants des parties prenantes impliquées, en vue d’élaborer
la nouvelle norme. Le TC devra préparer un plan de projet en établissant des prio-
rités avec des dates cibles à respecter.
• Si le projet implique l’adoption et la modification d’une norme existante inter-
nationale, régionale ou nationale d’un autre pays, il conviendra de prendre en
compte les facteurs suivants.
• Il convient de n’apporter des modifications qu’en fonction de critères scien-
tifiques ou économiques particuliers, plutôt que de modifier les normes en
fonction des besoins du pays (ce processus risquerait de créer un obstacle
technique au commerce). Les facteurs propres à un pays ou à une région, par
exemple la température (les écarts absolus et diurnes), l’humidité, les condi-
tions du sol, la salinité, certains aspects culturels, les limitations économi-
ques, etc., devraient être établis dans un protocole technique et il convient
de n’autoriser aucun écart par rapport à ces critères une fois qu’ils auront été
précisés en détail.
• Si des modifications sont nécessaires, se reporter au Guide ISO/CEI 21:2005
(Partie 1 ou 2).

D. S’il n’existe pas de norme ou s’il n’y en a pas en cours


d’élaboration

• Convenir au sein du TC, le domaine d’application de la future


norme.
• S’assurer que la norme a une base technologique saine, qu’elle est
économiquement justifiable et qu’elle peut être mise en œuvre.
• Il conviendra, lors de l’élaboration, de veiller à ce que la norme
puisse être acceptée le plus largement possible par toutes les par-
ties prenantes.

Étape 5 Édification d’un consensus au sein du TC

Soumettre le projet (ou le texte de la norme existante à adopter)


au TC pour observations et examen des observations jusqu’à
obtention du consensus. Des règles de vote devront être utilisées
pour confirmer l’obtention du consensus.

68
Étape 6 Enquête publique, entérinement et publication

Lorsque le TC est parvenu à un consensus technique, soumettre le


projet de norme à un processus d’enquête publique avant enté-
rinement par le comité de politique en matière de normalisation
et publication. (Si l’enquête publique fait ressortir des objections
d’ordre technique, renvoyez ces objections pour examen et
accord avant entérinement au sein du TC).

En dehors de la procédure générale ou autre d’une norme donnée. Les


indiquée ci-dessus, pour les pays qui organisations internationales de nor-
souhaitent adopter des Normes inter- malisation tiennent compte de cet
nationales et dont la première langue aspect en ménageant de longues
n’est pas celle dans laquelle les normes périodes d’enquête publique dans
internationales ont été élaborées, la leurs procédures, mais l’obtention de
question de la traduction devient très ressources pour la traduction peut
importante. Il convient de consacrer constituer, pour certains pays en
suffisamment de temps et de ressources développement, un problème épi-
pour effectuer cette tâche et laisser neux constant. Il convient de recher-
aux parties prenantes le temps néces- cher des solutions régionales, s’il y a
saire pour juger du caractère approprié lieu.

69
Partie 7 – Information, ventes et
promotion
7.1 Les besoins des parties prenantes d’un
organisme national de normalisation

L’aptitude à surveiller les développe- ments demandés ne seront pas dévoilés


ments internationaux dans les domaines à des tiers. Si une entreprise de produc-
de la normalisation qui intéressent tion veut, par exemple, obtenir des
l’économie du pays et la capacité de informations pour exporter ses pro-
fournir rapidement des informations duits sur un marché donné, elle ne
sur les normes, l’évaluation de la souhaitera pas que ses concurrents
conformité et les règlements techni- puissent savoir quels renseignements
ques sont peut-être les rôles les plus elle a demandé et quelles informa-
fondamentaux d’un ONN moderne. tions elle a reçues.
Cet aspect est particulièrement criti-
que pour les pays en développement Fournir des informations implique
qui disposent souvent de peu de sources naturellement la diffusion de versions
d’informations du secteur privé. Des imprimées ou électroniques des Normes
études ont montré que, pour l’indus- internationales et nationales et des
trie, l’absence d’informations dans ce normes publiées par d’autres orga-
domaine est un problème significatif nismes. En effet de nombreuses entre-
car il est essentiel, pour la bonne marche prises veulent avoir leurs propres
de l’économie, de pouvoir obtenir des exemplaires des normes auxquelles
conseils sur les questions de norma- elles se conforment. La vente peut
lisation. ainsi devenir une activité majeure et
une source de revenus pour les ONN
Pour la mise en place de son système
informatique, l’ONN tiendra tout dans les pays en développement. Il
d’abord compte de la sécurité et s’ap- convient donc d’assurer une planifica-
puiera sur l’ISO/CEI 27001:2005 10). tion et des ressources adéquates pour
S’il veut inspirer confiance aux utilisa- la mise en place d’un service de ventes
teurs du système, l’ONN devra pouvoir et d’information. D’ordinaire, cela
fournir la garantie que les renseigne- implique que l’ONN devienne membre
des organisations internationales de
normalisation ou qu’il établisse des ac-
10) ISO/CEI 27001:2005, Technologies de l’infor-
mation — Techniques de sécurité — Systèmes de
cords de distribution avec les éditeurs
gestion de la sécurité de l’information — Exigences. concernés. En dehors des aspects

70
pour
sentiel,
Il est es e de actualisation régulière de compila-
e march uvoir
la bonn o tions de normes en version imprimée
ie, de p
l’économ s conseils ou en format électronique pour les
de
obtenir estions de clients qui les demandent.
qu
sur les tion.
sa Par ailleurs, dans le cadre de l’Accord
normali rt de
M C / O T C requie OTC, l’OMC requiert de chaque mem-
L’O ’ils
bres qu bre qu’il établisse un ou plusieurs
ses mem place points d’information nationaux, capa-
en
mettent naux
ts na tio bles de répondre à toute question sur
des poin ion. les règlements techniques, les normes
at
d’inform et l’évaluation de la conformité. Ce
point d’information devra également
être à même de fournir les documents
pertinents. Le service de vente et le
centre d’information d’un ONN peut
financiers engagés par des accords de
efficacement servir de point d’infor-
ce type, il faut aussi tenir compte d’as-
mation de l’OMC/OTC.
pects comme les droits d’auteur et la
protection des droits de la propriété S’il y a une demande et des ressources
intellectuelle (DPI). à disposition, l’ONN peut fournir
Avec le développement des ventes du d’autres activités de promotion et de mar-
centre d’information et si les ressources keting. Il pourra, par exemple, organiser à
le permettent d’autres services à l’intention de l’industrie des séminaires
valeur ajoutée sont d’ordinaire pro- sur le contenu et les implications des nou-
posés à l’industrie et aux utilisateurs velles normes, lancer des campagnes
des normes en général. Ces services d’information lors de la publication de
peuvent également générer des revenus nouvelles normes clés, etc. Ce type de
significatifs pour l’ONN. Il s’agira par prestation est une source potentielle
exemple des services suivants : mise à de revenus supplémentaires que l’indus-
disposition sur abonnement d’informa- trie pourra et sera prête à payer. Dans
tions sur les normes dans des domaines de nombreux pays en développement
précis, notification automatique aux où la « culture qualité » n’est pas encore
abonnés des amendements et révi- bien implantée, l’ONN devra peut-être
sions de normes et de la publication rechercher un financement auprès
de normes nouvelles dans des domaines d’organismes donateurs pour organiser
précis, vente des normes par le biais ces d’activités et les proposer ensuite à
d’un magasin en ligne, pour une livrai- titre de service gratuit aux parties
son immédiate des produits, vente et prenantes.

71
7.2 Le centre d’information Note : Dans les pays les moins avancés,
l’infrastructure n’est pas suffisante pour que
l’ONN puisse assurer ce type d’activités, mais
Il convient que le centre d’informa-
c’est une occasion idéale pour une contri-
tion sur les normes soit organisé de bution décisive d’organismes donateurs.
manière à assurer son rôle de sensibi-
lisation et à trouver rapidement les ƒƒemploi de personnel chargé de l’infor-
informations sur les normes pour les mation techniquement qualifié, pour
transmettre aux intéressés – clients fournir des réponses précises aux de-
qui viennent en personne chercher des mandes de renseignements formulées
renseignements ou qui les demandent par les clients sur place, par téléphone
par téléphone ou par courriel, ou ou par écrit ;
abonnés à un service d’information. ƒƒaide technique aux exportateurs et aux
Dans les pays en développement, pour PME, avec des liens permettant d’ac-
répondre à ces besoins, l’ONN doit céder aux sites Web et services perti-
d’abord constituer une collection des nents, à la documentation d’appui, etc. ;
versions imprimées des normes et,
progressivement, des versions infor- Note : Cet élément est particulièrement im-
matiques, et conserver des revues. En portant lorsque l’ONN sert également de point
national d’information de l’OMC/OTC.
s’agrandissant l’ONN peut ajouter
d’autres services, notamment : ƒƒInterface avec la fonction de ventes
des normes.
ƒƒconclusion d’accords commerciaux
et de contrats de réciprocité avec des Le service de documentation de
fournisseurs externes de normes ; l’ONN finira par détenir différentes
ƒƒrôle de bibliothèque classique, avec collections :
possibilité- pour les clients de consul- ƒƒles normes nationales (y compris les
ter sur place la version imprimée ou projets) ;
électronique des normes ;
ƒ ƒles normes régionales, étrangères et
ƒ ƒrecherche d’informations sur les internationales ;
normes sur le Web ou par voie
d’abonnements à des services com- ƒƒles règlements techniques ;
merciaux tels que « Perinorm » 11) ; ƒƒles normes obsolètes (nationales,
internationales, etc.) ;
11) Perinorm est une base de données bibliographi-
ƒƒles traductions de normes en langue
que qui a pour vocation d’aider les utilisateurs de
normes et de règlements techniques. Elle contient les étrangère ;
normes nationales, européennes et internationales de
23 pays, soit au total plus de 1 100 000 d’enregis- ƒƒles catalogues, bibliographies et
trements. recueils ;

72
ƒƒles périodiques se rapportant à la appellent une réponse portant sur des
normalisation. informations détaillées et 5  % impli-
En outre, il conservera les ouvrages quent l’avis de spécialistes et exigent
d’information suivants en version des recherches approfondies. Afin
imprimée, sur CD ou sous forme de d’éviter des coûts substantiels en per-
base de données électronique : sonnel, il est recommandé que l’ONN,
en prenant de l’importance, place le
ƒƒthésaurus ;
plus d’informations possibles sur son
ƒƒdictionnaires ; site Web. Sur ce site, un formulaire à
remplir permettra de traiter plus faci-
ƒƒindex et directives ;
lement les questions relatives à l’inter-
ƒƒbulletins d’information ; prétation d’articles de normes, qui
ƒ ƒdocuments techniques de réfé- pourront être transmises au comité
rence. technique concerné. Pour répondre à
des exigences complexes, un service
D’après des sondages opérés auprès
de consultant payant peut être
de six des plus grands ONN, quelque
proposé.
70 % de toutes les demandes de rensei-
gnements se rapportent, ou aboutis- Lorsque l’ONN assure également des
sent à l’achat d’une norme. Environ services de métrologie et d’évaluation
25 % des demandes de renseignement de la conformité, le centre d’informa-
tion peut être une centrale téléphoni-
que qui redirigera les appels vers le
département concerné.
toutes
70 % de des de On notera que l’ISONET – le Réseau
an
les dem ments d’information de l’ISO – est un accord
ne
renseig ent, établi entre organismes à activités
p p ort
se ra
u tissent normatives pour faire en sorte que
ou abo
t d’une l’information sur les normes, les règle-
à l’acha
ments techniques et les questions appa-
norme.
rentées soit aisément accessible. De
plus amples détails sont disponibles
sur le site Web de l’ISO.

73
7.3 La fonction de vente La technologie moderne permet
de normes l’« impression à la demande » (POD)
des normes à partir de fichiers élec-
Les normes ne sont pas de simples docu- troniques de référence. Même si, dans
ments d’information. Elles sont l’aboutis- de nombreux pays en développement,
sement du travail approfondi d’experts cette technologie n’est pas très répandue
techniques confirmés de très haut en raison de l’investissement initial
niveau. Ainsi, la valeur d’une norme ne élevé qu’elle représente, lorsque la
se situe pas dans sa valeur matérielle – le demande de normes progresse, il est
coût du papier sur lequel elle est plus rentable d’abandonner la formule
imprimée ou d’autres coûts directement onéreuse qui consiste à conserver des
associés à la production et à la livrai- stocks de normes en version impri-
son  – elle réside dans le contenu des mées au profit d’un système d’impres-
indications et des lignes directrices sion à la demande. Il en va de même
qu’elle donne. Il convient donc que les pour la diffusion par voie électroni-
normes soient tarifées en conséquence, que de normes achetées par le biais de
à un niveau qui reflète leur valeur et qui magasins en ligne.
tente également de couvrir, en totalité En plus des normes, certains ONN
ou en partie, les coûts engagés dans leur fournissent les textes de règlements
élaboration et leur publication. La vente techniques. Ces documents sont souvent
de documents normatifs peut repré- fournis gratuitement ou à un faible
senter une source de revenus pour un coût pour le compte des gouverne-
organisme de normalisation. Dans cer- ments, car ils constituent la législation
tains pays, ce revenu représente plus de qui doit être accessible à tous. Lorsque
50 % du revenu total. La tarification est l’ONN remplit également la fonction
une décision nationale, la valeur du de point national d’information de
contenu des normes doit y être reflétée l’OMC/OTC, cet aspect est particuliè-
et, dans le même temps, le prix doit rester rement important.
abordable. Les ONN, en particulier, ne
L’ONN peut produire et vendre
doivent pas céder aux pressions pour la
d’autres référentiels normatifs et
mise à disposition des normes à un prix
d’autres supports, notamment des
extrêmement bas (voire gratuitement),
compilations ou des ensembles de
qui déprécie le processus par lequel elles
normes sur un sujet donné, en version
sont établies et peut avoir un impact
électronique sur CD-ROM, ou sur
négatif sur le financement des organis-
DVD, etc.
mes de normalisation des pays voisins et
du système de normalisation dans son Un ONN qui ne dispose pas de la tech-
ensemble. nologie pour ce type de production

74
peut faire appel à une organisation 7.4 Ventes de normes
commerciale ou à un organisme de internationales et
normalisation dans un autre pays, et « POCOSA »
lui sous-traiter l’impression et la livrai-
son. En général, le montant des ventes Il est important de comprendre que
perçu par le sous-traitant, déduction les parties prenantes peuvent avoir
faite de la commission convenue, sera besoin de copies de normes nationales
reversé à l’ONN. Semblablement, la mais aussi de normes internationales.
création et la tenue à jour d’un site Et il est donc judicieux de proposer ce
Web et d’un magasin en ligne pour la service aux utilisateurs et de leur
vente de normes peuvent être confiées facturer.
en sous-traitance lorsque la demande et

©
Dans les pays où il n’existe pas de servi-
les modalités financières l’autorisent. ces de ventes ou de diffusion des normes,
les parties prenantes contactent souvent
directement les organisations interna-
tionales de normalisation pour obte-
nir des exemplaires des normes. L’ISO
a une politique commerciale formelle
pour la mise à disposition de ses nor-
mes. Cette politique définit les condi-
tions dans lesquelles les membres de
l’ISO sont autorisés à reproduire et à
vendre les versions originales des nor-
mes ISO ou certains types d’adoptions
nationales. Cette politique, désignée
ISO POCOSA 2005 12), a pour objectif
principal d’assurer la diffusion la plus
large possible des normes ISO, en
attribuant aux membres de l’ISO les
responsabilités des droits d’exploita-
tion, de la protection des droits
d’auteur et du traitement des adop-
tions nationales.

12) Politiques et procédures de l’ISO en matière


de droits d’auteur, de droit d’exploitation de texte
et de vente de publications de l’ISO.

75
La CEI a une politique et des arrange- La législation qui régit le droit
ments similaires pour la mise à disposi- d’auteur n’est pas uniforme dans le
tion des normes CEI au travers de ses monde. Le droit d’auteur afférent à
comités nationaux. une norme peut varier en fonction de
l’endroit où la norme est créée, une
évaluation attentive de la législation
applicable est conseillée.
7.5 Le droit d’auteur et
les normes

Le droit d’auteur s’inscrit dans le cadre


générique des droits dits de la « pro- t
qui son
priété intellectuelle ». Toute personne Les ONN e l’ISO
sd
qui crée et fait enregistrer une œuvre membre nsables
s p o
originale de l’esprit en devient pro- sont re ridiction
r ju
priétaire du droit d’auteur. Le droit dans leu tection du
p r o
d’auteur est applicable à une œuvre de la ent
d ’ a u t e ur affér .
originale. En théorie, ce droit est auto- dro it mes ISO
matique et ne nécessite pas d’enregis- aux nor
trement ou de prétentions, pour autant
que l’œuvre soit établie ou enregistrée
sous une forme quelconque, même s’il
est recommandé aux ONN de protéger
leurs normes ainsi que celles des orga-
Si la législation en matière de droit
nisations internationales de normali-
d’auteur est complexe et n’est pas uni-
sation qu’ils transposent en tant que
forme, des instruments internationaux
normes nationales par des moyens
importants, notamment la Convention
appropriés, notamment avec le sym-
de Berne (1886) ou l’accord de l’OMC
bole et la notice visibles de droits de
sur les Aspects de la propriété intellec-
reproduction. Il convient de noter
tuelle liés au commerce, contiennent
que les ONN qui sont membres de
des principes directeurs utiles.
l’ISO sont responsables dans leur
juridiction de la protection du droit
d’auteur afférent aux normes ISO.
Un conseil juridique sera sollicité si 7.6 Promotion
nécessaire. Des informations complé-
mentaires figurent dans la brochure L’ONN a le devoir de faire connaître et
ISO/CEI Droit d’auteur, normes et de promotion ses produits et services
l’Internet. auprès des parties prenantes pour

76
appuyer l’économie nationale et pour
promouvoir les avantages des normes.
Une stratégie de relations publiques
le devoir
englobe d’ordinaire la communication L’ONN a nnaître
co
par la presse ou la télévision, la sensi- de faire voir
o u
bilisation du public aux questions de et prom its et
du
normalisation et l’établissement de ses pro uprès des
a
bonnes relations avec les médias. ser vices nantes
s p re
Lorsque la demande existe, des ateliers partie
p p uyer
ou des séminaires commerciaux peuvent pour a
ie
être organisés sur des questions rela- l’économ
le.
tives à la normalisation ou en conjonc- na tiona
tion avec des réunions internationales
de normalisation, voire au niveau
régional.
Pour susciter l’intérêt, certains ONN
proposent des programmes spéciaux
d’adhésion ou d’abonnement. En géné-
ral, moyennant une cotisation annuelle
versée par un membre de l’industrie, de normes pour enquête publique et
l’ONN assure des rabais sur les normes publier le programme de travail de
et d’autres services qu’elle fournit. Ces normalisation (une exigence du Code
programmes n’ont en général pas été de pratique pour l’élaboration, l’adop-
concluants dans le monde en dévelop- tion et l’application des normes – voir
pement où les prix des normes sont annexe).
relativement bas et la demande de
l’industrie est insuffisante pour en faire
une proposition viable. Néanmoins, 7.7 Point d’information
les programmes d’actualisation des national de l’OMC/OTC
normes sur abonnement peuvent être
Les aspects relatifs à l’éventuelle inté-
commercialement rentables et fournir
gration d’un point d’information
un service précieux à l’industrie.
OMC/OTC dans le cadre d’un centre
Pour l’ONN, la création d’un site Web d’information national sur la normali-
vivant et régulièrement mis à jour sation, qui impliquent une formation
peut être un outil de promotion excel- et des informations spécialisées, ne
lent et un moyen simple pour divulguer sont pas traités dans la présente
des informations générales, les projets publication.

77
Partie 8 – Relations internationales
et régionales
8.1 Impératif de suivi Le fait d’ignorer les activités de nor-
constant malisation internationale peut com-
promettre les débouchés commerciaux
Il est impératif qu’un ONN puisse du pays pour les produits concernés,
surveiller les activités internationales d’où la nécessité d’établir des liaisons
et régionales dans les secteurs de nor- internationales sous différentes formes
malisation technique qui concernent selon que le pays est fournisseur de
le pays, qu’il participe activement ou normes ou qu’il les élabore ou les
non aux travaux au niveau internatio-
adopte.
nal. En effet, les partenaires économi-
ques du pays seront tenus de suivre
eux-aussi l’élaboration de nouvelles
8.2 Ressources requises
normes dans les domaines qui les
pour la participation
concernent, et il est probable que des
normes nationales ou régionales devront
internationale
être établies, soit par adoption des Lorsqu’un pays décide de participer
normes internationales (la voie privi- activement à l’élaboration de normes
légiée par l’OMC) soit par d’autres internationales, l’ONN national devra
moyens, pour être en phase avec l’évo-
établir et maintenir des comités miroirs
lution des technologies et des marchés.
et diffuser les projets de normes inter-
nationales, signaler les campagnes de
vote et les demandes d’observations,
les recueillir les résultats auprès des comi-
f a it d ’ ignorer
Le s de tés internationaux de normalisation et
activité n
sa tio des comités locaux miroirs et conserver
normali eut
ionale p
des enregistrements rigoureux. Les
interna t ettre les ressources nécessaires au niveau de
m
compro ouchés l’ONN sont variables : selon les condi-
déb
ys
e r c ia u x du pa tions, une seule personne peut se charger,
comm produits à temps partiel, des activités concer-
pour les ernés.
conc nant l’ISO et la CEI, ou des bureaux
distincts avec plusieurs salariés peuvent
respectivement se charger des activités
concernant l’ISO et la CEI.

78
(comités techniques, sous-comités, grou-
nt pes de travail, etc.) en vue d’influencer
s s o u r c es doive
Les re à des le contenu des normes internationales
n s acrées
êt r e c o ù elles coûte de l’argent, et les ressources à
a in e s ciblés o ité disposition doivent être consacrées à
dom icac
’une eff
seront d ertinence des domaines ciblés où elles seront
p
et d’une pour d’une efficacité et d’une pertinence
le s
optima ys. optimales pour l’économie du pays.
c o n o m ie du pa Un processus de budgétisation et
l’é
d’approbation est nécessaire au début
de chaque année pour mettre l’accent
sur les domaines où investir des res-
sources. Dans de nombreux pays, cela
Même lorsqu’un pays ne participe pas implique d’établir de façon formelle
activement au sens technique (par le rôle de l’État au niveau du finance-
exemple s’il est membre correspondant ment adéquat de ces activités.
ou membre abonné de l’ISO, ou mem-
bre associé ou membre affilié de la
CEI), il est possible qu’il lui faille
tenir, pour ces propres besoins ou
8.3 Coopération régionale
ceux de ses parties prenantes, des C’est par le biais de la participation
dossiers sur l’avancement des projets aux activités de la normalisation inter-
de normes dans les secteurs qui le nationale que les pays en développe-
concerne, afin de tenir l’industrie ment peuvent être très utiles à leur
locale informée et faciliter le proces- région en établissant non seulement
sus d’établissement de normes natio- leurs propres positions nationales,
nales à une étape appropriée. mais également en défendant leurs
positions régionales au niveau inter-
Les modalités des relations avec l’ISO
national. Ceci nécessite planification,
et avec la CEI, et les ressources qui y
coopération et coordination au niveau
sont engagées, dépendront ainsi du
régional.
niveau d’activité exercé. Le recours
au vote électronique dans les deux S’agissant de l’accueil de réunions de
organisations exige désormais un cer- normalisation internationale, l’exercice
tain niveau d’infrastructure et de peut être onéreux pour un pays en
connectivité TI, qui n’est pas toujours développement. Toutefois, les avantages
en place dans les pays les moins avancés. que l’industrie locale peut tirer de
L’envoi de représentants nationaux aux l’accueil de ce type de réunion ne doi-
réunions de normalisation internationale vent pas être sous-estimés. Lorsqu’un

79
également être efficaces pour autant
que la promotion et les publicités
,
ifica tion
La plan ra tion
commerciales restent dans des limites
la coopé et la raisonnables.

a tion au
coordin iveau
n 8.4 Jumelages
l sont
régio a
n
sables.
indispen Les pays développés détiennent ses
secrétariats de plus de 90 % des comi-
tés techniques et sous-comités mis en
place par l’ISO et la CEI. Il n’est donc
pas surprenant que peu d’ONN de
pays en développement envisage pays en développement disposent du
d’accueillir ce type de réunion, une personnel qualifié pour assurer le
bonne stratégie est d’encourager secrétariat et la gestion des comités
d’autres organismes de normalisation internationaux de normalisation.
dans la région à apporter une aide
Les comités sont encouragés à prendre
financière et à organiser conjointe-
les décisions majeures par correspon-
ment à ces réunions un atelier régional
dance plutôt que de les prendre lors
où les experts internationaux présents
des réunions et de n’organiser des
pourront être invités à rester un ou
réunions que lorsqu’elles sont absolu-
plusieurs jours de plus pour partager
ment indispensables, afin de réduire
leurs connaissances avec les représen-
le coût de participation. L’ISO, tout
tants de l’industrie locale. Ces ateliers
en encourageant tous les comités
peuvent souvent être rentables et allé-
membres à envisager des accords de
ger les coûts de l’accueil de la réunion
« jumelage » à tous les niveaux, demande
internationale tout en permettant aux
aux comités membres des pays en
industriels locaux de la région d’entrer
développement d’accueillir des réu-
en contact avec des experts mondiaux.
nions ISO et il leur est donné la pré-
Le transfert du savoir technologique
férence lorsqu’ils offrent de prendre
aux pays en développement ne s’opère
en charge le secrétariat de comités
pas simplement par la norme écrite, le
vacants. Les participants au Programme
processus d’établissement de ces nor-
des pays affiliés de la CEI apprennent
mes peut aussi l’amplifier.
comment assurer le suivi des activités
Des parrainages de l’industrie locale techniques pertinentes au sein des
ou régionale et des filiales locales comités d’études en vue de mettre en
d’entreprises multinationales peuvent place un comité national de la CEI et

80
d’adhérer ainsi en qualité de membre En septembre 2004, le Conseil de
de la CEI à l’avenir. l’ISO a entériné le Plan d’action de
l’ISO pour les pays en développement
Le DEVCO, Comité de l’ISO pour les
2005-2010. Il comprend les deux
questions relatives aux pays en déve-
objectifs suivants :
loppement, encourage les accords de
jumelage entre les pays développés et « Développer les capacités
les pays en développement afin de des membres et parties prenantes
faciliter le transfert des compétences de l’ISO engagées dans le
nécessaires, et le Bureau de gestion développement de l’infrastructure
technique de l’ISO a publié des lignes de la normalisation et
directrices à cet égard. Correctement la participation aux travaux de
mis en œuvre, les accords de jumelage normalisation internationale », et
peuvent aider à améliorer les infras- « Accroître la participation à
tructures et les capacités de normali- la gestion et aux travaux techniques
sation dans les pays en développe- de l’ISO pour exprimer les priorités,
ment et à renforcer leur participation apporter les contributions et influer
à la normalisation internationale. Le sur le contenu technique
Plan stratégique de l’ISO pour la des produits de l’ISO ».
période 2005-2010 a pour objectif
stratégique numéro 3 : Les principaux objectifs d’un accord
de jumelage sont, pour les pays en
« Accroître la sensibilisation
développement qui recherchent une
et les capacités des pays
assistance et un renforcement des
en développement ».
capacités, d’apprendre par la pratique,
en prenant réellement en charge la
gestion du comité concerné. Le parte-
naire dans le pays développé assure la
formation, le conseil et l’assistance
la ge
Le jume transfert nécessaires pour que l’ONN dans le
le
facilite étences pays en développement acquière les
m p
des co compétences indispensables pour
a ires.
nécess assumer des rôles similaires dans la
gestion du comité. D’autres informa-
tions et conseils sur le jumelage peuvent
être obtenus auprès du Secrétariat du
DEVCO.

81
les pays en développement à définir
ces besoins et exigences.

ƒƒLorsque ces besoins et exigences


auront été établis, recommander
des mesures visant à aider les pays
en développement à les satisfaire ;

ƒƒConstituer un forum pour l’examen


de tous les aspects de la normalisa-
tion et des activités apparentées et
pour l’échange d’expérience entre
pays développés et pays en déve-
loppement ; et
Formation en Ethiopie, 2007 ƒƒAviser le Conseil de l’ISO sur ces
questions.

8.5 Autre assistance La qualité de membre du DEVCO est


ouverte à tous les comités membres
assurée aux pays en
intéressés à titre de membres partici-
développement
pants ou de membres observateurs,
ainsi qu’aux membres correspondants
Si un certain nombre d’organisations
intéressés à titre de membres obser-
internationales comme l’ONUDI
vateurs. Le DEVCO a un président,
fournissent des formations ciblées et
issu d’un membre d’un pays en déve-
d’autres interventions d’aide aux pays
loppement, ainsi qu’un secrétariat basé
en développement, le renforcement
au Secrétariat central de l’ISO à
des capacités dans le domaine de la
Genève. Le DEVCO se réunit en réu-
normalisation est hautement spécialisé.
nion plénière une fois par an avant
Il y a heureusement des aides. Les
l’Assemblée générale de l’ISO et le
objectifs du DEVCO sont les Groupe consultatif du Président se
suivants : réunit plus fréquemment. Les activités
ƒ ƒIdentifier les besoins et exigences du DEVCO comprennent :
des pays en développement en ƒ ƒorganiser des séminaires de for-
matière de normalisation et d’acti- mation régionaux dans les pays
vités apparentées (c’est-à-dire en développement sur des sujets
l’évaluation de la conformité y liés aux questions de normalisa-
compris l’accréditation, la qualité tion pour les membres de l’ISO et
et la métrologie) et aider, si nécessaire, l’industrie ;

82
ƒ ƒassurer une formation approfondie les Bonnes pratiques de normalisa-
des responsables des membres de tion est en préparation  ; il est axé sur
l’ISO dans les pays en développe- la mise en œuvre du Code de pratique
ment ; pour l’élaboration, l’adoption et l’ap-
plication des normes (voir annexe au
ƒƒassurer une formation au secrétariat
présent document).
de TC ;
Les responsables des pays en développe-
ƒƒcoordination des parrainages pour
ment et des pays à économies en transition
participer à des réunions techniques
sont également ponctuellement parrainés
lorsqu’il existe de fonds octroyés
pour participer à des réunions de comi-
par des organismes donateurs ; et
tés techniques de l’ISO qui présentent
ƒƒmise à disposition de publications de l’intérêt pour ces pays. En particulier,
de référence sur les questions tech- de nombreux pays en développement
niques liées à la normalisation. ont été parrainés pour participer à des
réunions de l’ISO/TC 176, Management
On relèvera que les pays en dévelop-
et assurance de la qualité, et de l’ISO/TC
pement ont la possibilité de payer des
207, Management environnemental, et un
cotisations de membre de l’ISO rela-
programme de renforcement des capacités
tivement faibles, en étant membres
de grande ampleur a été déployé pour
correspondants ou membres abonnés.
appuyer les initiatives de normalisation
Le Secrétariat central de l’ISO peut
dans le domaine de la responsabilité
fournir d’autres précisions à ce sujet.
sociétale.
Le Secrétariat central de l’ISO assure
Dans le contexte de l’évaluation de la
également des formations sur les
conformité, le CASCO, Comité de l’ISO
outils et les modèles informatiques
pour l’évaluation de la conformité, a lancé
associés au processus d’élaboration
un programme visant à convertir bon
des normes. Il a publié des documents
nombre des anciens guides et normes
utiles donnant des informations de
afin de les réunir en un ensemble intégré
base sur les processus liés à l’organi-
de normes, la série ISO 17000, ensemble
sation des comités de l’ISO, notam-
connu sous le nom de « Boîte à outils du
ment : ISO en pratique et Participer
CASCO ». Le CASCO organise des
à la normalisation internationale,
ateliers régionaux dans les pays en dé-
deux brochures qui peuvent être obte-
veloppement afin de mieux faire connaître
nues auprès du Secrétariat central de
cette Boîte à outils.
l’ISO. Une brochure sur les forma-
tions offertes par l’ISO est également En dehors de l’ISO, de nombreux autres
disponible au Secrétariat central. Un organisations internationales engagées
nouveau cours de formation ISO sur dans la normalisation ont des comités

83
spéciaux pour des pays en développe- internationales à activités normatives
ment et fixent des cotisations plus faibles sont actives au niveau régional. En
pour ces pays. Elles ont toutes recours à particulier, le Plan d’action de l’ISO
diverses mesures pour encourager la pour les pays en développement, qui
participation à leurs réunions techni- est fondé sur une consultation à grande
ques, notamment: échelle des membres de l’ISO et
d’organisations internationales au
ƒƒassistance financière pour la partici-
travers de contacts, d’études et de
pation aux réunions ;
séminaires régionaux, définit un certain
ƒƒencouragement des interventions nombre d’actions destinées à mobili-
par écrit sur les propositions et ser ses membres, les organisations
vote électronique ; régionales et les organismes dona-
ƒƒorganisation de séminaires pour teurs. Au sein de l’ISO, huit régions
améliorer la participation des pays ont été identifiées et des officiers de
en développement. liaison régionaux ont été nommés à titre
honoraire par le Conseil de l’ISO pour
Ces mesures sont complétées par la mise aider le Secrétaire général à représenter
en place de fonds spéciaux par les les intérêts de l’ISO dans leurs régions
organisations internationales telles respectives. Le Groupe consultatif du
que la FAO, l’OMS, l’OMC et la Banque Président du DEVCO, responsable de
mondiale afin de faciliter, entre autres, surveiller les progrès de l’état d’avan-
la participation des pays en développe- cement du plan d’action, est constitué
ment aux réunions et de renforcer leur de neuf représentants de différentes
capacité à participer aux activités de régions (dont six des pays en déve-
normalisation. loppement).

La CEI a trois centres régionaux pour


8.6 Représentation les régions Asie-Pacifique, Amérique
régionale des organismes latine et Amérique du nord, situés
internationaux de respectivement à Singapour, São Paulo
normalisation (Brésil) et Worcester, Massachusetts
(USA). La mission des centres régio-
C’est au niveau de la coopération régio- naux est de promouvoir la sensibilisa-
nale et sous-régionale sur la normalisa- tion et la connaissance de la CEI dans
tion et les questions apparentées qu’il est les régions, accroître l’utilisation des
le plus adapté d’organiser des formations, normes internationales de la CEI et
de partager des expériences et d’opti- renforcer la participation de tous les
miser la participation à la normalisation pays de la région aux activités de la
internationale. Toutes les organisations Commission.

84
Partie 9 – Lectures complémentaires
Sites WEB
– – Site Web du BIPM : http://www.bipm.org
– – Site Web de la CEI : http://www.iec.ch
– – Site Web de l’ISO : http://www.iso.org
– – Site Web de l’UIT : http://www.itu.int
– – Site Web de l’OIML : http://www.oiml.org
– – Site Web de l’ONUDI : http://www.unido.org
– – Site Web de l’OMC : http://www.wto.org

Publications

– – Plan d’action de l’ISO pour les pays en développement 2005-2010,


disponible en ligne: http://www.iso.org/iso/fr/actionplan_2005.pdf
– – Brochure ISO Participer à la normalisation internationale, 2007,
disponible en ligne: http://www.iso.org/iso/fr/joining_in_2007.pdf
–– Code d’éthique de l’ISO, disponible en ligne:
http://www.iso.org/iso/fr/codeethics_2004-fr.pdf
–– ISO POCOSA 2005: Politiques et procédures de l’ISO en matière de droits
d’auteur, de droit d’exploitation de texte et de vente de publications de l’ISO
– – Plan stratégique de l’ISO 2005-2010, disponible en ligne:
http://www.iso.org/iso/isostrategies_2004-fr.pdf

–– Brochure ISO/CEI Le droit d’auteur, les normes et l’Internet, disponible en ligne:


http://www.iso.org/iso/fr/copyright_information_brochure.pdf
– – Directives ISO/CEI : 2004
ƒƒPartie 1 Procédures pour les travaux techniques
ƒƒPartie 2 Règles de structure et de rédaction des Normes internationales
ƒ ƒSupplément Procédures spécifiques à l’ISO , Disponible en ligne:
http://www.iso.org/iso/fr/standards_development/processes_
and_procedures/iso_iec_directives_and_iso_supplement.htm
– – Brochure ISO/CEI Utilisation des normes ISO et CEI et de la référence à
celles-ci dans la réglementation technique, 2007, disponible en ligne :
http://www.iso.org/iso/fr/standards_for_technical_regulations.pdf
– – JCDCMAS: Building corresponding technical infrastructures to support
sustainable development and trade in developing countries and countries in
transition, disponible en ligne: http://www.jcdcmas.net

85
Annexe
Extrait du « Code de pratique pour l’élaboration, l’adoption
et l’application des normes » de l’OMC
(Publié en Annexe 3 à l’Accord de l’OMC sur les Obstacles techniques au commerce)

DISPOSITIONS DE FOND

D. Pour ce qui concerne les normes, G. En vue d’harmoniser le plus large-


l’organisme à activité normative accor- ment possible les normes, l’organisme
dera aux produits originaires du terri- à activité normative participera pleine-
toire de tout autre Membre de l’OMC ment et de manière appropriée, dans
un traitement non moins favorable les limites de ses ressources, à l’élabora-
que celui qui est accordé aux produits tion, par les organismes internationaux
similaires d’origine nationale et aux à activité normative compétents, de
produits similaires originaires de tout normes internationales concernant la
autre pays. matière pour laquelle il a adopté, ou
E. L’organisme à activité normative prévoit d’adopter, des normes. La
fera en sorte que l’élaboration, participation des organismes à activité
l’adoption ou l’application des normes normative du ressort territorial d’un
n’aient ni pour objet ni pour effet de Membre à une activité normative
créer des obstacles non nécessaires au internationale particulière aura lieu,
commerce international. chaque fois que cela sera possible, par
l’intermédiaire d’une délégation
F. Dans les cas où des normes inter-
représentant tous les organismes à
nationales existent ou sont sur le
activité normative du territoire qui
point d’être mises en forme finale,
ont adopté, ou prévoient d’adopter,
l’organisme à activité normative utili-
des normes concernant la matière visée
sera ces normes ou leurs éléments
par l’activité normative internationale.
pertinents comme base des normes
qu’il élabore, sauf lorsque ces normes H. L’organisme à activité normative
internationales ou ces éléments seront du ressort territorial d’un Membre fera
inefficaces ou inappropriés, par exemple tous ses efforts pour éviter qu’il y ait
en raison d’un niveau de protection duplication ou chevauchement des
insuffisant, de facteurs climatiques ou travaux d’autres organismes à activité
géographiques fondamentaux ou de pro- normative du territoire national ou
blèmes technologiques fondamentaux. des travaux des organismes internatio-

86
naux ou régionaux à activité normative aux règles de l’ISONET, la classifica-
compétents. Ces organismes feront tion pertinente de la matière visée, le
aussi tous leurs efforts pour arriver à stade d’élaboration de la norme et les
un consensus national au sujet des références des normes internationales
normes qu’ils élaborent. De même, éventuellement utilisées comme base
l’organisme régional à activité norma- de cette norme. Au plus tard lors de
tive fera tous ses efforts pour éviter la publication de son programme de
qu’il y ait duplication ou chevauche- travail, l’organisme à activité norma-
ment des travaux des organismes inter- tive en notifiera l’existence au Centre
nationaux à activité normative d’information ISO/CEI à Genève.
compétents.
La notification indiquera le nom et
I. Dans tous les cas où cela sera appro- l’adresse de l’organisme à activité nor-
prié, l’organisme à activité normative mative, ainsi que le nom et le numéro
définira les normes basées sur les de la publication dans laquelle le pro-
prescriptions relatives au produit en gramme de travail est publié, la période
fonction des propriétés d’emploi du à laquelle le programme de travail
produit plutôt que de sa conception ou s’applique et son prix (si elle n’est pas
de ses caractéristiques descriptives. gratuite) et précisera comment et où
J. Au moins tous les six mois, l’organis- elle peut être obtenue. La notification
me à activité normative fera paraître pourra être adressée directement au
un programme de travail indiquant Centre d’information ISO/CEI ou, de
ses nom et adresse, les normes qu’il préférence, par l’intermédiaire de
est en train d’élaborer et celles qu’il a l’organisme national compétent mem-
adoptées dans la période précédente. bre de l’ISONET ou de l’organisme
Une norme est en cours d’élaboration international compétent affilié à
depuis le moment où la décision est l’ISONET, selon qu’il sera approprié.
prise de la mettre au point jusqu’à celui K. L’organisme national membre de
où elle est adoptée. Les titres de projets l’ISO/CEI fera tous ses efforts pour
de normes spécifiques seront communi- devenir membre de l’ISONET ou
qués sur demande en français, en anglais pour désigner un autre organisme
ou en espagnol. Un avis annonçant pour en devenir membre, ainsi que
l’existence du programme de travail
pour obtenir le statut de membre le
sera publié dans une publication natio-
plus élevé possible pour lui ou pour
nale ou, selon le cas, régionale concer-
cet autre organisme. Les autres orga-
nant les activités de normalisation.
nismes à activité normative feront
Le programme de travail indiquera tous leurs efforts pour s’associer avec
pour chaque norme, conformément l’organisme membre de l’ISONET.

87
L. Avant d’adopter une norme, l’orga- répondu aussi rapidement que possible
nisme à activité normative ménagera aux observations reçues par l’intermé-
une période de 60 jours au moins aux diaire des organismes à activité nor-
parties intéressé es du ressort territorial mative qui ont accepté le présent code.
d’un Membre de l’OMC pour présenter La réponse comprendra une explica-
leurs observations au sujet du projet de tion des raisons pour lesquelles il est
norme. Cette période pourra toutefois nécessaire de s’écarter des normes
être raccourcie au cas où des problèmes internationales pertinentes.
urgents de sécurité, de santé ou de O. Une fois adoptée, la norme sera
protection de l’environnement se posent publiée dans les moindres délais.
ou menacent de se poser. Au plus tard
lors de l’ouverture de la période prévue P. à la demande de toute partie intéres-
sée du ressort territorial d’un Membre
pour la présentation des observations,
de l’OMC, l’organisme à activité nor-
l’organisme à activité normative fera
mative lui fournira dans les moindres
paraître un avis annonçant la durée de
délais, ou prendra des dispositions
cette période dans la publication visée
pour lui fournir dans les moindres délais,
au paragraphe  J. Cette notification
copie de son programme de travail le
indiquera, dans la mesure où cela sera
plus récent ou du texte d’une norme
réalisable, si le projet de norme s’écarte
qu’il a élaborée. Toute redevance perçue
des normes internationales pertinentes.
pour ce service, abstraction faite des
M. à la demande de toute partie intéres- frais réels d’expédition, sera la même
sée du ressort territorial d’un Membre pour les parties étrangères et pour les
de l’OMC, l’organisme à activité nor- parties nationales.
mative lui fournira dans les moindres
Q. L’organisme à activité normative
délais, ou prendra des dispositions pour
examinera avec compréhension les
lui fournir dans les moindres délais, le représentations au sujet du fonctionne-
texte d’un projet de norme qu’il aura ment du présent code qui émaneront
soumis pour observations. Toute rede- d’organismes à activité normative ayant
vance perçue pour ce service, abstrac- accepté le présent code et ménagera
tion faite des frais réels d’expédition, des possibilités adéquates de consul-
sera la même pour les parties étrangères tation. Il fera un effort objectif pour
et pour les parties nationales. donner suite à toutes plaintes.
N. L’organisme à activité normative
tiendra compte, dans la suite de l’éla-
boration de la norme, des observations
reçues pendant la période prévue à
cette fin. Si demande en est faite, il sera

88
Secrétariat central de l’ISO

Organisation internationale Tél. + 41 22 749 01 11


de normalisation Fax + 41 22 733 34 30
1, chemin de la Voie-Creuse E-mail central@iso.org
Case postale 56 Web www.iso.org
CH -1211 Genève 20 I S B N 9 7 8 - 9 2 - 6 7 - 20 4 7 7 - 2
Suisse © I S O , 2 0 0 8 - 0 7/ 1 000

Vous aimerez peut-être aussi