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doivent être constatés par une écriture fiscale afin d’être impo-
Enoncé 1re partie : L'EURL GOIMARD est constituée, le sés. Le gain latent ressort à : 4 800 - 3 600 = 1 200.
1/01/N, par l’apport d’une entreprise individuelle. Elle opte
pour l’imposition de ses résultats à l’IS. Au cours de son pre- F3 : L’amende fiscale et une fraction de la dotation aux amor-
mier exercice, elle réalise les opérations suivantes : tissements relative au véhicule de tourisme [(38 300 - 18 300) x
20 % = 4 000 €] ne sont pas déductibles, et ce de manière défi-
1) Achat de marchandises à crédit 100 000 €.
nitive. Ayant été enregistrées en comptabilité, il est nécessaire
2) Vente de marchandises à crédit 180 000 €. de les annuler fiscalement en les virant en “Bases comptables
3) Règlement, par chèque, d’une pénalité fiscale de 4 500 €. définitivement exclues du résultat imposable”.
4) Acquisition, réglée par chèque, de titres d’OPCVM pour un F4 : La charge comptable de congés payés dus au titre de l’exer-
montant de 3 600 €. cice N ne sera déductible, par hypothèse, qu’au cours de l’exer-
cice N+1. S’agissant d’un décalage provisoire entre le traitement
5) Rémunération des salariés à hauteur de 12 000 €, réglée
par chèque. comptable et le traitement fiscal, la valeur fiscale de la charge à
payer est nulle, l’écriture doit être provisoirement contrepassée
Les informations complémentaires suivantes sont communiquées : d’un point de vue fiscal.
• les constructions ont une durée d’utilisation de 40 ans et Remarque : Ces écritures peuvent être enregistrées simultané-
sont amortissables fiscalement en linéaire sur 25 ans. ment avec les écritures comptables et, pour la plupart d’entre
• Le matériel de transport est un véhicule de tourisme. Sa durée elles, générées automatiquement à la condition d’enregistrer
d’amortissement comptable et fiscale est de 5 ans. Sa base comptablement les produits non imposables et les charges non
d’amortissement fiscal est limitée à 18 300 €. déductibles (provisoirement ou définitivement) dans des comptes
La consommation des avantages économiques générés par ces spécifiques.
immobilisations est linéaire.
opération F1
• Le stock final de marchandises s’élève à 60 000 €.
9681 Dotation aux amortissements-
• Les congés à payer au 31/12/N ressortent à 1 200 €.
Complément fiscal (Cf) 1 500
Traitements fiscaux 92813 Amortissement des constructions-Cf 1 500
La pénalité fiscale est exclue définitivement des bases de l’IS.
28 Par hypothèse, les congés à payer ne sont déductibles qu’au opération F2
cours de l’exercice suivant. 9503 Titres d’OPCVM-Cf 1 200
Au 31/12/N, la valeur d’inventaire des titres d’OPCVM s’élève
9767 Gains sur OPCVM-Cf 1 200
à 4 800 €.
opération F3
Le bilan de constitution de la société se présente comme suit : 919 Bases comptables définitivement exclues...
(BCDE) 8 500
ACTIF PASSIF 967 Amende fiscale-Cf 4 500
Terrain 40 000 40 000 Capital 200 000 9681 Dotation véhicule-Cf 4 000
Construction 100 000 100 000
opération F4
Véhicule 38 300 38 300 Emprunt 120 000
Stock 50 000 50 000 Fournisseurs 3 300 9428 Personnel, charge à payer-Cf 1 200
Ventes de marchandises + 180 000 0 + 180 000 Stock 60 000 60 000 Emprunts 120 000
Gains sur OPCVM 0 + 1 200 + 1 200 Clients 240 000 240 000 Fournisseurs 103 300
• Comptes de résultats
• Tableaux de concordance
Charges Produits
Achats de marchandises 100 000 Ventes de marchandises 180 000
Variation de stock (10 000)
Charges de personnel 12 000
Dotations aux amortissements 7 660
Résultat fiscal de l’exercice 71 540 Gains sur titres d’OPCVM 1 200
TOTAUX 181 200 TOTAUX 181 200
Tableaux de concordance
1) Analyse des écarts de fin d’exercice entre les valeurs comptables et les valeurs fiscales des éléments actifs et passifs
Ecarts de valeurs brutes des éléments d’actif Ecarts d’amortissements et de dépréciation
Nature Produits Produits Charges Charges Produits fiscaux Charges fiscales Déficit Solde
fiscale comptables comptables comptables comptables non comptabilisées non comptabilisées reporté du compte
Nature
définitivement non imposables définitivement non déductibles dans l’exercice dans l’exercice 912
comptable
non imposables provisoirement non déductibles provisoirement (décalages temporaires) (décalages temporaires)
3) Analyse des écarts entre les capitaux propres comptables et les trement n’a été effectué en N+1 car le gain latent de 1 200 réa-
capitaux propres fiscaux lisé au cours de l’exercice précédent n’a pas été comptabilisé.
F4 : La commission réglée lors de l’acquisition de l’immobilisation a été
Capitaux Produits Charges Capitaux comptabilisée en immobilisation, par hypothèse. Souhaitant déduire
propres fiscaux fiscales propres
immédiatement cet élément, il convient de la retirer fiscalement du
comptables fiscaux
coût de revient de l’immobilisation et de l’enregistrer en charge.
Capitaux propres
comptables
233 524 233 524 F5 : L’écriture F4 a pour conséquence de générer un écart de
400 € [(32 000 - 30 000) x 20 %] entre l’amortissement comp-
Gain latent sur OPCVM + 1 200 + 1 200 table et l’amortissement fiscal de l’immobilisation. Sur le plan
Congés payés fiscal, la dotation aux amortissements doit être réduite de 400 €.
non déductibles + 1 200 + 1 200
F6 : Comme lors de l’exercice N, la fraction de la dotation aux
provisoirement
amortissements du véhicule, calculée sur une base excédant
Complément fiscal 18 300 €, doit être exclue de la base imposable.
d’amortissement des - 1 500 - 1 500
constructions F7 : Les congés payés provisionnés comptablement en N+1 doivent
être exclus provisoirement des bases imposables de l’exercice N+1.
TOTAUX 233 524 + 1 200 - 300 234 424
F8 : Les congés payés provisionnés comptablement en N et
exclus provisoirement des bases imposables de l’exercice N doi-
Enoncé 2e partie : vent être déduits en N+1.
Au cours de l’exercice N+1, l’EURL GOIMARD réalise les opé- F9 : Les comptes fiscaux 912 “Complément fiscal- Résultat de
rations suivantes : l’exercice”, créditeur de 38 016 € et 919 “Bases comptables défi-
nitivement exclues du résultat imposable BCDE”, débiteur de 37
1) Achats de marchandises à crédit 142 000 €.
116 € doivent être affectés (soldés). Ainsi dans le bilan fiscal
2) Ventes de marchandises à crédit 300 000 €. N+1, seuls le résultat fiscal de l’exercice et le montant des bases
3) Encaissements des créances clients 210 000 €. comptables exclues du résultat imposable en N+1 apparaîtront.
4) Règlements des fournisseurs 85 000 €. F10 : La quote-part de la subvention constatée en comptabilité au
5) Frais de personnel réglés par chèque 20 000 €. cours de l’exercice N+1 bénéficie d’un décalage d’imposition d’un
6) Règlement de l’IS de l’exercice N 28 616 €. an (article 42 septies du CGI). La valeur fiscale de la subvention
doit rester égale à 30 000 € et le produit (quote-part virée en 31
7) Affectation du résultat comptable : dividendes 23 000 €
résultat comptable) de 3 000 € doit être annulé sur le plan fiscal.
et 10 524 en réserves.
F11 : Le dégrèvement de la pénalité fiscale a été comptabilisé en
8) Paiement des dividendes.
produit. Fiscalement, celui-ci n’est définitivement pas impo-
9) Acquisition au comptant, le 1/01/N+1, d’un matériel de 32 000 € sable, par conséquent il doit être viré en 919 “Bases comptables
(dont 2 000 € de commission comptabilisée en immobilisation définitivement exclues du résultat imposable BCDE”.
mais déduite fiscalement en N+1), amortissable sur 5 ans. La
F12 : La charge d’impôt non déductible en N+1 a été réglée. Elle ne
consommation des avantages économiques est linéaire.
donne pas naissance à une dette ayant une base fiscale différente de
10) Acquisition au comptant d’un terrain de 50 000 €. sa base comptable, il convient donc de la transférer en 9186 “Bases
11) Réception d’une subvention d’investissement de 30 000 € comptables provisoirement exclues du résultat imposable”.
finançant partiellement le terrain. La société opte pour son éta-
opération F1
lement sur 10 ans en l’absence de clause d’inaliénabilité.
12) Suite à une réclamation de la société, l’administration fis- 9428 Complément fiscal-
cale rembourse 1 500 € de la pénalité fiscale réglée au cours Personnel, charges à payer 1 200
de l’exercice précédent. 919 Complément fiscal-
13) Règlement par chèque d’une charge d’impôt de 1 000 qui bases exclues définitivement (BCDE) 37 116
ne sera déductible, par hypothèse, qu’en N+2. 9503 Titres d’OPCVM-Cf 1 200
La valeur d’inventaire des titres d’OPCVM s’élève à 4 100 €, 92815 Amortissement du matériel-Cf 1 500
le stock final de marchandises à 62 000 € et les congés à payer 912 Résultat de l’exercice-Cf 38 016
au 31/12/N+1 à 2 000 €. Reprise des à nouveau fiscaux
opération F2
■ Etape 1 : Ecritures comptables au titre de l'exercice N+1
9681 Dotation aux amortissements-Cf 1 500
Les “à nouveau”, les opérations courantes et d’inventaire sont
92813 Amortissements des constructions-Cf 1 500
enregistrés selon les procédures habituelles.
opération F3
■ Etape 2 : Ecritures fiscales au titre de l'exercice N+1
F1 : Les “à nouveau” fiscaux doivent être repris. 9667 Pertes d’OPCVM-Cf 700
F2 : Comme en N, la dotation comptable aux amortissements des 9503 Titres d’OPCVM-Cf 700
constructions de 2 500 € est complétée par une dotation fiscale de
1 500 €. opération F4
F3 : La valeur fiscale des titres d’OPCVM ayant diminué de 700 € 962 Commission-Cf 2 000
(écart d'évaluation : 4 100 - 4 800), cet appauvrissement latent
donne lieu à une écriture fiscale. En comptabilité aucun enregis-
9215 Matériel-Cf 2 000
R.F.C. 413 Septembre 2008
Réflexion
Charges Produits
Produits fiscaux non comptabilisés
- - 33
dans l’exercice
Achats Ventes Charges fiscales non comptabilisées
142 000 300 000 - 4 200 - 4 200
de marchandises de marchandises dans l’exercice
Variation de stock (2 000) Déficit reporté - -
Commission 2 000 Sous-totaux + 76 684 - 2 500 + 74 184
Charges de personnel 20 000 Impôt sur les bénéfices + 49 456 + 49 456
au fil des exercices, il est possible de de ne présenter les variations
Matériel 6 400 - 400 6 000 que sur les deux derniers exercices.
■ Etape 5 : détermination des bases d'impôt différé et calcul Toutefois, une telle réforme des règles fiscales et comptables
de l'impôt différé nécessiterait :
La comparaison des valeurs comptables et des valeurs (bases) • un travail non négligeable de révision des textes législatifs et
fiscales des éléments d’actif et de passif des bilans comptable et règlementaires,
fiscal pourrait permettre de déterminer les bases des impôts dif-
• un effort de formation des professionnels de la comptabilité et
férés. Cet aspect complexe nécessitant des développements
de la fiscalité.
relativement importants fera l’objet d'une publication ultérieure.
L'amélioration qualitative des comptes annuels (obtention
d’une meilleure image fidèle) résultant du schéma exposé doit
CONCLUSION être examinée eu égard à la contrainte du rapport coût/avan-
tages.
La volonté d'intégrer la France dans le processus de normalisa-
tion comptable internationale a conduit le normalisateur à faire Les exemples abordés dans cet article n'ont pas, par définition,
évoluer le PCG vers les IFRS. Cette convergence se réalise diffici- un caractère exhaustif. Les traitements particuliers induits par
lement notamment en raison de la connexion de la comptabili- l’affectation des résultats lorsque le résultat comptable et le
té et de la fiscalité. résultat fiscal ont des soldes opposés (l’un débiteur et l’autre
créditeur) mériteraient notamment de faire l’objet d’une pré-
La méthode exposée dans cet article pourrait permettre de
sentation complémentaire. L’illustration développée dans cet
concilier les objectifs du normalisateur comptable français et les
article permet toutefois de tester l'applicabilité de la méthode
exigences de l’administration fiscale.
proposée et ouvre la voie à une réflexion plus approfondie.
Les avantages de son adoption seraient significatifs :
• évolution du PCG plus aisée pour le normalisateur comptable,
Odile BARBE-DANDON
• procédures de contrôle facilitées pour l'administration fiscale
Laurent DIDELOT
grâce à une traçabilité obtenue par le recours à des écritures
basées sur le principe de la partie double,
• cohérence des comptes annuels rendant leur lecture plus Nous souhaitons adresser nos remerciements pour ses précieux
intelligible, conseils à Pascal SIMONS, expert-comptable, commissaire aux
comptes.
34 • réduction des écarts existant entre les comptes annuels et les
comptes consolidés en raison de la disparition des écritures
comptables d’origine fiscale, Pour adresser vos remarques aux auteurs de cet article :
• simplification de l'enseignement de la comptabilité. adresse mail : nouvelleconnexion@orange.fr
Bibliographie
Plan Comptable Général (Règlement CRC 99-03 modifié par les règlements CRC ultérieurs).
CNC : « Avis 2006-12 relatif aux modalités de reprise des dépréciations comptables et de neutralisation des incidences fiscales dans les comptes
individuels », 2006, CNC.
Code général des impôts.
Instruction fiscale du 30 décembre 2005, DGI.
CNC : « Rapport d’étape du groupe IAS Droit », octobre 2005, CNC.
POCKET ASSOCIATIONS
Véritable guide pratique, le Pocket Associations présente toutes les règles juridiques,
comptables, fiscales et sociales applicables aux associations.
A la fois synthétique et pédagogique, cet ouvrage de poche a été conçu spécialement
pour les collaborateurs de cabinets.
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