Vous êtes sur la page 1sur 16

Journal of Algebra 212, 753]768 Ž1999.

Article ID jabr.1999.7612, available online at http:rrwww.idealibrary.com on

Groupes de type mixte


Eric Jaligot

´
Institut Girard Desargues, UPRES-A 5028 Mathematiques, Uni¨ ersite´ Claude Bernard
Lyon-1, 43 bl¨ d du 11 no¨ embre 1918, 69622 Villeurbanne Cedex, France
E-mail: jaligot@desargues.univ-lyon1.fr

Communicated by Gernot Stroth

Received April 15, 1998

We show that a minimal counterexample to the Cherlin]Zil’ber conjecture


Žtame or not. cannot be of mixed type. Q 1999 Academic Press

1. INTRODUCTION

Selon la conjecture de Cherlin-Zil’ber, un groupe simple infini de rang


de Morley fini doit ˆ ´
etre un groupe algebrique ´
sur un corps algebriquement
´ ´
clos. De façon generale, la composante connexe d’un 2-Sylow d’un groupe
de rang de Morley fini est le produit central d’un groupe 2-unipotent et
´
d’un 2-tore Žcf. fait 2.16 et definition 2.5, ou w11x.. Ce qui se passe dans le
´
cas d’un groupe algebrique ´
est plus precis: le 2-tore est trivial si la
´
caracteristique du corps de base est 2 et le sous-groupe 2-unipotent est
´
trivial si la caracteristique ´
est differente de 2. Il y a donc pour les groupes
´
algebriques une dichotomie en ce qui concerne la structure des 2-Sylows,
et c’est aussi ce qui devrait se passer pour les groupes simples de rang de
Morley fini si la conjecture de Cherlin]Zil’ber est vraie. On peut donc
´
formuler les definitions en rapport avec cette question:
D´EFINITION. Si S est un 2-Sylow d’un groupe de rang de Morley fini et
S 0 s B)T la decomposition
´ en un sous-groupe 2-unipotent B et en un
2-tore T, on dit que le groupe est:
}de type pair si T s 1.
}de type impair si B s 1.
}de type mixte si T / 1 et B / 1.
´
Cette definition ¨ car les 2-Sylows d’un groupe de rang de
n’est pas ambigue
´ Žcf. w11x..
Morley fini sont conjugues
753
0021-8693r99 $30.00
Copyright Q 1999 by Academic Press
All rights of reproduction in any form reserved.
754 ERIC JALIGOT

Dans une approche inductive de la conjecture de Cherlin]Zil’ber, on


´etudie un contre-exemple minimum Ži.e., un contre-exemple de rang mini-
mum.. Pour ce faire, on utilise la notion de K *-groupe et de K-groupe
introduite dans w7x Žcf. definitions
´ 2.27 et 2.34.. Un contre-exemple mini-
mum ` a cette conjecture est un K *-groupe et tout sous-groupe propre
´
definissable ´ `
d’un K *-groupe est un K-groupe. On montre ici le theoreme
suivant:

´ ` 1.1. Un K *-groupe simple ne peut pas ˆetre de type mixte.


THEOREME

Un groupe de rang de Morley fini qui, en un sens, ne contient ni


mauvais groupe ni mauvais corps est dit ordinaire Žvoir par exemple w2x.;
de nombreux travaux ont ´ ´ effectues
ete ´ sous cette hypothese ` forte.
T. Altinel, A. Borovik et G. Cherlin ont montre ´ dans w2x qu’un K *-groupe
simple ordinaire ne peut pas ˆ etre de type mixte. Le but initial de ce travail
´etait de se passer de la moitie´ la plus technique de l’hypothese ` ‘‘ordinaire’’,
`
c’est-a-dire le fait qu’aucun mauvais corps n’est interprete. ´ ´ De fait, les
nouveaux arguments ne supposent plus rien sur les mauvais groupes et le
mot ‘‘ordinaire’’ peut completement ` ˆ de la formulation du
disparaıtre
´ `
theoreme. Il convient toutefois de remarquer que notre ´ enonce ´ est exact,
mais vide de sens si B s T s 1. C’est par exemple le cas si notre
K *-groupe est un mauvais groupe, lequel ne peut avoir d’involutions Žcf.
w10, 12, 14x..
´ ` de dichotomie suit le principe general
La preuve de ce theoreme ´ ´ de w2x:
on construit dans un contre-exemple un sous-groupe faiblement inclus puis
on montre que ce sous-groupe est fortement inclus, ce qui donne une
contradiction en considerant´ le nombre de classes de conjugaison d’involu-
tions. Mais le cœur des arguments est sensiblement different: ´ ´
l’idee
nouvelle ici ´ etait d’utiliser la formule de Thompson Žvoir w3x. pour limiter
le rang de certains groupes. Mais l’analyse faite sur les classes de conjugai-
son d’involutions a fait apparaıtre ˆ des contradictions, ´evitant finalement
tout calcul de rang. Cela donne de plus une preuve plus simple que celle
de w2x.
La papier est organise ´ ainsi: la section suivante rassemble les faits sur
´
les groupes de rang de Morley fini utiles pour la demonstration. Pour plus
´
de details sur les notions de bases, le lecteur peut consulter w9x. Cette
´ ´ ´ sur les K-groupes et les K *-groupes.
section comporte aussi des generalites
` section, on fait un resume
Dans la troisieme ´ ´ de ce qui a ´ete´ montre´ dans
w2x concernant les interactions entre les sous-groupes 2-unipotents et les
2-tores dans les K-groupes; ` a de rares modifications pres, ` le seul ingredi-´
´
ent supplementaire est ici un ´
resultat sur les extensions centrales ‘‘non
´
ordinaires’’ de groupes algebriques Žcf. w4x..
GROUPES DE TYPE MIXTE 755

` section, on montre qu’une certaine configuration de


Dans la quatrieme
groupe de type mixte, avec un sous-groupe isomorphe ` a PSL2 Ž K ., n’existe
´ ` 4.2. L’elimination
pas. C’est le theoreme ´ de ce cas sert uniquement ` a la
construction d’un sous-groupe faiblement inclus dans un contre-exemple
´ ` de dichotomie Žconstruction qui suit le tout debut
au theoreme ´ de celle de
w2x, dont on repete
´ ` rapidement les arguments..
` section on montre que ce sous-groupe faiblement
Dans la derniere
´ ` 5.1..
inclus est en fait fortement inclus Žtheoreme

´
2. PREREQUIS

Si G est un groupe et a un ´ ´
element de G, on notera parfois Ca Žau lieu
de CG a le centralisateur dans G de a , si le groupe G est clair dans le
Ž ..
´
contexte. I Ž G . designera l’ensemble des ´ ´
elements de G d’ordre 2. Toutes
les notations concernant les groupes de rang de Morley fini sont celles
de w9x.
Fait 2.1 w3, Fait 2.9x. La cloture
ˆ ´
definissable d’un sous-groupe cyclique
d’un groupe de rang de Morley fini est le produit direct d’un groupe
´
abelien divisible et d’un groupe fini cyclique.
Fait 2.2 w8x. Soit G un groupe de rang de Morley fini et H un
´
sous-groupe de G normal et definissable. Si x g G est tel que x est un
´´
p-element de G s GrH, alors le coset xH contient un p-element.
´´
Fait 2.3 w20x. Soit G un groupe de rang de Morley fini et H un
´
sous-groupe de G. Si H est resoluble Žresp. nilpotent. de classe n, alors sa
ˆ
cloture ´
definissable ´
dŽ H . est aussi resoluble Žresp. nilpotente., de classe
exactement n.
Fait 2.4 w16x. Soit G un groupe nilpotent de rang de Morley fini. Alors
G s D)C ou ` D et C sont des sous-groupes definissables
´ ´
et caracteris-
´ Si T est l’ensemble
tiques de G, D est divisible et C est d’exposant borne.
des ´ ´
elements de torsion de D, alors T est central dans D et D s T = N
pour un sous-groupe N divisible et sans torsion. C est la somme directe de
ses p-Sylows.
D´EFINITION 2.5. Soit G un groupe de rang de Morley fini et p un
nombre premier. On appelle p-tore de G tout p-sous-groupe de G divi-
´
sible et abelien. ´
On appelle p-unipotent tout p-sous-groupe de G definis-
´
sable, connexe et d’exposant borne.
Fait 2.6 w11x. Soit T un p-tore dans un groupe de rang de Morley fini
G. Alors w NG ŽT . : CG ŽT .x - `.
756 ERIC JALIGOT

Fait 2.7 w9, Corollaire 6.20, p. 106x. Soit P un p-sous-groupe locale-


ment fini d’un groupe G de rang de Morley fini. Alors P satisfait les
´ ´ suivantes:
proprietes
Ži. P 0 est nilpotent et P 0 s B)T est le produit central d’un
groupe nilpotent B d’exposant borne ´ et d’un p-tore T.
Žii. ZŽ P . / 1 et P satisfait la condition de normalisateur.
Žiii. Si P est infini et d’exposant fini, il est nilpotent et son centre
´ d’elements
contient une infinite ´´ d’ordre p.
D´EFINITION 2.8. Soit G un groupe quelconque. Soit s Ž G . le sous-
groupe de G engendre ´ par tous ses sous-groupes normaux resolubles,
´ et
F Ž G . le sous-groupe de G engendre ´ par tous ses sous-groupes normaux
nilpotents. On appelle s Ž G . le radical resoluble
´ de G et F Ž G . le sous-
groupe de Fitting de G.
Fait 2.9 w6; 9, Theoreme
´ ` 7.3, p. 112x. Soit G un groupe de rang de
Morley fini. Alors s Ž G . et F Ž G . sont des sous-groupes definissables
´ de G,
´
et ils sont respectivement resoluble et nilpotent.
Fait 2.10 w20x. Soit G un groupe de rang de Morley fini connexe,
´
resoluble ˆ un corps algebriquement
et non nilpotent. Alors G interprete ´
´ ´
clos K. Plus precisement, ´
une section definissable de F Ž G . est isomorphe
`a Kq et une section definissable
´ de GrF Ž G . est isomorphe ` a un sous-
groupe infini de K *.
Fait 2.11 w9, Theoreme
´ ` 9.7x. Soit A i G un groupe de rang de Morley
fini tel que CG A. s 1. Soit H eG1 eG des sous-groupes definissables
Ž ´
´
avec G1 connexe et H infini et abelien. Supposons aussi que A est
G1-minimal. Alors

0
Z Z Ž G . rann Zw ZŽG. 0 x Ž A .

´
est un corps algebriquement ´
clos definissable, A est un espace vectoriel de
dimension finie sur K, G agit sur A par automorphismes d’espace vectoriel
et H agit comme un groupe de scalaires. En particulier, G F GLnŽ K .
pour un n, H F ZŽ G . et CAŽ G . s 1.
Fait 2.12 w15x. Soit G un groupe de rang de Morley fini, connexe et
´
resoluble. Alors GrF Ž G . 0 Žet, donc, GrF Ž G .. est un groupe divisible et
´
abelien.
Fait 2.13 w8x. Soit G un groupe de rang de Morley fini, connexe et
´
resoluble. Alors les p-sous-groupes de Hall de G sont connexes.
GROUPES DE TYPE MIXTE 757

Fait 2.14 w5x. Soit G un groupe resoluble


´ de rang de Morley fini Žou
´ ´
plus generalement v-stable., N eG, et H un p-sous-groupe de Hall de G
pour un ensemble p de nombres premiers. Si N est definissable,
´ alors
HNrN est un p-sous-groupe de Hall de GrN et tous les p-sous-groupes
de Hall de GrN sont de cette forme.

Fait 2.15 w9, Proposition 10.2x. Soit G un groupe de rang de Morley


fini, i et j deux involutions de G. Alors soit i et j commutent avec une
` involution de dŽ ij ., soit i et j sont dŽ ij .-conjuguees.
troisieme ´
Fait 2.16 w11x. Soit S un 2-Sylow d’un groupe de rang de Morley fini G.
´ ´ suivantes:
Alors S doit satisfaire les proprietes
Ži. S est nilpotent-par-fini.
Žii. S 0 s B)T est le produit central d’un sous-groupe definissable,
´
connexe, nilpotent et 2-unipotent B, et d’un 2-tore T. De plus B et T sont
´ ´ de maniere
determines ` unique.
Fait 2.17 w11x. Les 2-Sylows d’un groupe de rang de Morley fini sont
´
conjugues.

Fait 2.18 w1, Fait 2.48x. Soit S un 2-Sylow d’un groupe G de rang de
Morley fini, et S 0 s B)T comme dans le fait 2.16. Alors une involution
de T ne peut ˆ ´ qu’a` un nombre fini d’involutions de B. En
etre conjuguee
particulier G ne peut pas ˆetre de type mixte si toutes ses involutions sont
´
conjuguees.

D´EFINITION 2.19. Soit G un groupe de rang de Morley fini. Un sous-


´
groupe propre definissable M de G est dit fortement inclus s’il satisfait les
conditions suivantes:
Ži. M contient des involutions.
Žii. Pour tout g g G _ M, M l M g ne contient pas d’involution.

Fait 2.20 w9, Theoreme


´ ` 10.19x. Soit G un groupe de rang de Morley fini
´
avec un sous-groupe propre definissable ´ ´ suivantes
M. Alors les proprietes
sont ´
equivalentes:
Ži. M est un sous-groupe fortement inclus.
Žii. I Ž M . / B, CG Ž i . F M pour tout i g I Ž M . et NG Ž S . F M pour
tout 2-Sylow S de M.

Fait 2.21 w9, Theoreme


´ ` 10.19x. Soit G un groupe de rang de Morley fini
avec un sous-groupe fortement inclus M. Alors I Ž G . est une classe de
conjugaison dans G et I Ž M . est une classe de conjugaison dans M.
758 ERIC JALIGOT

D´EFINITION 2.22. Soit G un groupe de rang de Morley fini. Un sous-


´
groupe propre definissable M de G est dit faiblement inclus s’il satisfait
les conditions suivantes:
Ži. Les 2-Sylows de M sont infinis.
Žii. Pour tout g g G _ M, M l M g a des 2-Sylows finis.
Fait 2.23 w2x. Soit G un groupe de rang de Morley fini. Un sous-groupe
´
definissable propre de G est un sous-groupe faiblement inclus si et
´
seulement s’il verifie ´ ´ suivantes:
les proprietes
Ži. M a des 2-Sylows infinis.
Žii. Pour tout sous-groupe 2-unipotent U et tout 2-tore T de M,
NG ŽU . F M et NG ŽT . F M.
D´EFINITION 2.24. Soit G un groupe de rang de Morley fini. O Ž G .
´
designe ´
le sous-groupe sans involution normal, definissable et connexe
´
maximal de G. O 2 Ž G . designe le 2-sous-groupe normal maximal de G.
Remarque 2.25. Si G est un groupe de rang de Morley fini avec un
sous-groupe faiblement inclus, alors Ž O 2 Ž G .. 0 s 1 et le fait 2.13 implique
que F Ž G . 0 F O Ž G ..
Fait 2.26 w4x. Soit G un groupe de rang de Morley fini parfait tel que
´
GrZŽ G . soit un groupe algebrique quasi-simple. Alors G est un groupe
´
algebrique. En particulier ZŽ G . est fini w13, Sect. 27.5x.
´
Pour finir cette section, on montre quelques resultats sur les K-groupes
et sur les K *-groupes.
D´EFINITION 2.27. Un groupe de rang de Morley fini dont les sections
´
infinies, simples et definissables ´
sont des groupes algebriques sur des corps
´
algebriquement ´ un K-groupe.
clos est appele
Fait 2.28 w1x. Soit G un K-groupe connexe et non resoluble.
´ Alors
Grs Ž G . est isomorphe ` ´
a une somme directe de groupes Ždefinissables .
´
algebriques simples sur des corps ´
algebriquement clos.
PROPOSITION 2.29. Soit G un K-groupe et S p un p-Sylow de G. Alors:
Ži . est nilpotent et S p0 s B)T est le produit central d’un groupe
S p0
nilpotent B d’exposant borne´ et d’un p-tore T.
Žii. ZŽ S p . / 1 et S p satisfait la condition de normalisateur.
Žiii. Si S p est infini et d’exposant fini, il est nilpotent et son centre
contient une infinite´ d’elements
´´ d’ordre p.
Preu¨ e. Le fait 2.28 montre que S p0 est resoluble.
´ Comme S prS p0 est un
´
p-groupe fini, il est nilpotent et S p est resoluble. Or S p est un groupe de
torsion; il est donc localement fini et on peut appliquer le fait 2.7.
GROUPES DE TYPE MIXTE 759

´
On peut developper ´
une theorie pour les p-Sylows dans les K-groupes;
notamment, il est facile de voir que les p-Sylows d’un K-groupe connexe
´ Mais pour la suite, on se contentera du fait suivant.
sont conjugues.
Notons qu’il est montre ´ ´ des groupes v-stables
´ dans le cadre plus general
pour les 2-Sylows w18x.
PROPOSITION 2.30. Soit G un K-groupe et N un sous-groupe normal,
´
definissable et connexe de G. Soit HrN un p-Sylow de GrN. Alors Ž HrN . 0
s S p NrN pour un p-Sylow S p de G.
0

Preu¨ e. Remarquons d’abord que si S1 et S2 sont deux p-Sylows d’un


K-groupe tels que S10 F S20 , alors S10 s S20 . En effet, on a S10 s B1 )T1 et
S20 s B2 )T2 comme dans la proposition 2.29, avec B1 F B2 et T1 F T2 .
´
Comme B2 est definissable et connexe, B1 s B2 par maximalite ´ de B1. Si
T1 - T2 , alors le rang de Prufer
¨ de T2 est strictement plus grand que celui
de T1 , une contradiction avec la maximalite ´ de T1.
Avec cette remarque, il suffit de montrer que Ž HrN . 0 s S 0 NrN ou ` S
est un p-sous-groupe de G. Soit H1 s dŽ H . 0 . H1rN s Ž dŽ H .rN . 0 s
dŽ HrN . 0 est resoluble
´ avec la proposition 2.29 et le fait 2.3. Comme
H1rs Ž H1 . est completement
` ´
reductible ´
Žfait 2.28., on en deduit que
H1 s Ns Ž H1 .. Par consequent
´ H1rN est isomorphe ` a un quotient de
s Ž H1 . et il suffit alors d’appliquer le fait 2.14.
LEMME 2.31. Soit G un K-groupe connexe a¨ ec des p-Sylows finis. Alors
´
G est resoluble ´´
et sans p-element.
Preu¨ e. Cela decoule
´ ´
immediatement des faits 2.28, 2.14 et 2.13.
´
Notation 2.32. Si K est un corps algebriquement clos, Ž P . SL 2 Ž K .
´
designe SL 2 Ž K . ou PSL2 Ž K ..
La proposition suivante a ´ ete ´ dans w2x pour les groupes ordi-
´ montree
naires. La preuve fonctionne sans cette hypothese, ` en utilisant le fait 2.26
´
pour les extensions centrales de groupes algebriques, et en remarquant
que F Ž H . 0 F O Ž H . F s Ž H . 0 et s Ž H . 0rOŽ H . est abelien
´ Žremarque
2.25, lemme 2.31 et fait 2.12..
PROPOSITION 2.33 w2, LEMME 5.20x. Soit H un K-groupe connexe, non
´
resoluble et a¨ ec un sous-groupe faiblement inclus. Alors HrOŽ H . (
` K est un corps algebriquement
Ž P . SL 2 Ž K . ou ´ clos.
D´EFINITION 2.34. Un groupe de rang de Morley fini dont les sous-
´
groupes propres definissables ´ un K *-groupe.
sont des K-groupes est appele
´ `
Les deux propositions qui suivent seront utiles pour montrer le theoreme
de dichotomie dans leur version ci-dessous, mais peuvent aussi servir à
´
l’etude des groupes de type pair.
760 ERIC JALIGOT

PROPOSITION 2.35. Soit G un K *-groupe simple, S un 2-Sylow et S 0 s


´
B)T la decomposition de S 0 en partie 2-unipotente et en partie di¨ isible Ž fait
2.16.. Soit Z s ZŽ B . . Alors NG Ž Z . 0 CG Ž Z .rCG Ž Z . est di¨ isible et abelien.
0
´
Preu¨ e. Si Z s 1, il n’y a rien ` a prouver. On suppose donc Z / 1.
Alors NG Ž Z . est un K-groupe et S 0 F CG Ž Z . 0 .
Dans ce paragraphe la notation } designe ´ les quotients par CG Ž Z . 0 . La
0
proposition 2.30 implique que les 2-Sylows de NG Ž Z . sont finis. Donc
0
´
NG Ž Z . est resoluble et sans involution d’apres ` le lemme 2.31.
Par suite NG Ž Z . 0 CG Ž Z .rCG Ž Z . est resoluble
´ et sans involution. A
partir de maintenant la notation } signifie ‘‘quotient par CG Ž Z .’’. Con-
0 0
´
siderons le groupe Z i NG Ž Z . . On va montrer que F Ž Z i NG Ž Z . . s Z.
0 0
Il existe un sous-groupe H de NG Ž Z . tel que F Ž Z i NG Ž Z . . s Z i H.
Alors Z i H est nilpotent Žfait 2.9., Z est 2-unipotent et H est sans
involution d’apres` ce qui precede;
´` le fait 2.4 implique donc que H
0
centralise Z. Mais alors H F CG Ž Z .. Donc F Ž Z i NG Ž Z . . s Z et
0
´
NG Ž Z . est divisible et abelien ` le fait 2.12.
d’apres
PROPOSITION 2.36. Soit G un K *-groupe simple, S un 2-Sylow de G et
S 0 s B)T la decomposition
´ de S 0 en partie 2-unipotente et en partie di¨ isible
Ž fait 2.16.. On suppose B / 1. Soit Z s ZŽ B . 0 . On suppose qu’il existe un
´
sous-groupe X de G definissable et connexe tel que:
Ži. X normalise Z et agit transiti¨ ement sur Z.
Žii. ´ et infini.
XrC X Ž Z . est abelien
Alors CNG Ž Z .Ž b . s CG Ž Z . pour tout b g I Ž Z ..
Preu¨ e. La notation } designe ´ ´
les quotients par CG Ž Z .. Considerons
le groupe Z i NG Ž Z . . Comme X agit transitivement sur Z, Z est
NG Ž Z . 0-minimal. Le fait 2.11 s’applique avec A s Z, H s X, et G1 s
NG Ž Z . 0 Žproposition 2.35.; Donc X F ZŽNG Ž Z . ..
Soit maintenant b g Z _  14 et h g CNG Ž Z .Ž b .. Comme X agit transitive-
ment sur Z, il suffit de montrer que h centralise b x pour tout x de X: en
y1 y1
effet, b x h s bw x , h xh x s b x.

3. GROUPES DE TYPE B ET D

´
Dans cette section, on rassemble les resultats de la section B-D de w2x.
Les preuves sont identiques ` a celles du cas ordinaire ` ´
a deux differences
`
pres: il faut utiliser ici la version ‘‘non ordinaire’’ du ´
resultat sur les
´
extensions centrales de groupes algebriques Žfait 2.26. , et il faut utiliser la
GROUPES DE TYPE MIXTE 761

a la place du lemme 5.20 de w2x. pour le fait 3.9. Le seul


proposition 2.33 Ž`
` de reecriture,
autre changement, qui n’est pas juste un probleme ´´ est dans
la preuve du fait 3.5.

D´EFINITION 3.1. Soit G un groupe de rang de Morley fini. Soit U Ž G .


l’ensemble des 2-sous-groupes unipotents et T Ž G . l’ensemble des 2-tores;
soit B Ž G . s ²U: U g U Ž G .: et DŽ G . s ² dŽT .: T g T Ž G .:. On dit que G
est de type B si G s B Ž G . et de type D si G s DŽ G ..

Remarque 3.2. Pour tout groupe G de rang de Morley fini, B Ž G . et


Ž ´
D G . sont des sous-groupes caracteristiques de G. Comme les sous-groupes
ˆ
2-unipotents et les clotures ´
definissables ´
des 2-tores sont definissables et
´
connexes, B Ž G . et DŽ G . sont deux sous-groupes definissables et connexes
´
en consequence ´ `
du Theoreme ´
des Indecomposables de Zil’ber w19x.
On peut aussi remarquer que toute image homomorphique d’un groupe
de type B Žrespectivement de type D . est de type B Žrespectivement de
type D ..

Fait 3.3 w2, Lemme 5.4x. Soit H un K-groupe de type D. Alors


U Ž H . s B.

Fait 3.4 w2, Lemme 5.7 et Corollaire 5.8x. Soit H un K-groupe. Alors
B H . et DŽ H . commutent.
Ž

Fait 3.5 w2, Lemme 5.9x. Soit H un K-groupe de type B. Alors


T Ž H . s B.

Preu¨ e. Si H est resoluble,


´ ` comme dans w2x. Supposons que
on procede
´
H n’est pas resoluble, et que H est un contre-exemple ` ´
a l’enonce ´ de rang
minimum. H contient un 2-tore non-trivial T qui doit ˆ etre central Žfait
3.4.. Ainsi dŽT . : F Ž H . 0 . On a la decomposition
´ unique F Ž H . 0 s C ) D
` C est definissable,
ou ´ connexe et d’exposant borne ´ et D est definissable
´ et
divisible Žfait 2.4.. De plus C est trivial car sinon HrC serait un autre
contre-exemple de rang strictement inferieur.´ ´
Par consequent F Ž H . 0 est
divisible.
On montre que ZŽ H . 0 s F Ž H . 0 s s Ž H . 0 . Soit U un sous-groupe 2-uni-
potent de H. Alors F Ž H . 0 U est nilpotent. En effet, si ce n’est pas le cas, il
´
est connexe et resoluble ´
et un corps algebriquement clos K est interpreta-´
ble dans F Ž H . 0 U Žfait 2.10. et une section definissable
´ de U est isomorphe
`a un sous-groupe infini de K * d’exposant borne, ´ une contradiction. Ainsi
le fait 2.4 implique que F Ž H . 0 U est un produit central. Donc F Ž H . 0
centralise B Ž H . s B et par consequent
´ F Ž H . 0 s ZŽ H . 0 . D’apres
` le fait
2.12, s Ž H . est nilpotent, donc ZŽ H . s F Ž H . 0 s s Ž H . 0 . Ensuite on
0 0

peut conclure comme dans w2x.


762 ERIC JALIGOT

´
On introduit maintenant un graphe sur U Ž G .. Une theorie analogue
peut ˆ ´
etre developpee´ sur T Ž G. comme dans w2x, pour les groupes non
ordinaires, mais cela est inutile pour ce qui suit.
D´ ´
EFINITION 3.6. Soit G un groupe de rang de Morley fini. On definit
un graphe sur U Ž G . comme suit: les sommets du graphe sont les ´ ´
elements
´ par une arete
de U Ž G . et deux sommets U1 et U2 sont relies ˆ si U1 et U2 se
´ U1 ; U2 .
normalisent; cela sera note
Fait 3.7 w2, Corollaire 5.17x. Soit G un K *-groupe qui n’a pas de
sous-groupe 2-unipotent central, et U g U Ž G .. Si U Ž G . est un graphe
connexe, alors DŽ CG ŽU ..eG.
}

Fait 3.8 w2, Proposition 5.18 et Corollaire 5.19x. Soit G un groupe de


rang de Morley fini, W une composante connexe de U Ž G . et M s
NG Ž² W :.. Alors U Ž M . s W . En particuler M s stabŽ W . et ce dernier
´
groupe est definissable.
Fait 3.9 w2, Proposition 5.21x. Soit H un K-groupe de type B avec
U Ž H . non connexe. Alors H ( PSL2 Ž K . ou
` K est un corps algebrique-
´
´
ment clos de caracteristique 2.
´ par l’inclusion.
Notons B et D les posets des sous-groupes Žordonnes
´
de type B et D respectivement d’un K *-groupe G. Considerons aussi les
applications suivantes:

BC: D ª B
Y ¬ B Ž CG Ž Y . .
DC: B ª D
X ¬ B Ž CG Ž X . . .

´
Ces deux applications definissent une correspondance de Galois entre B
et D. Donc:
Fait 3.10 w2, Proposition 5.30x. Soit X g B et Y g D. Alors DCX s
DCBCDCX et BCY s BCDCBCY.

4. CONSTRUCTION D’UN SOUS-GROUPE


FAIBLEMENT INCLUS

On commence par montrer un lemme technique qui servira dans cette


section et dans la suivante.
GROUPES DE TYPE MIXTE 763

LEMME 4.1. Soit G un groupe de rang de Morley fini a¨ ec des in¨ olutions
i, j, k et k9 telles que:
´
Ži. i et j ne sont pas conjuguees.
Žii. B Ž Ck . ( PSL2 Ž K . ou` K est un corps algebriquement
´ clos de
´
caracteristique 2.
Žiii. k9 est l’unique in¨ olution de dŽ ij ..
Živ. i g B Ž Ck ., j g Ck et k9 f B Ž Ck ..
Alors jk9 g B Ž Ck ..
Preu¨ e. Notons que dŽ ij . F Ck . Considerons ´ d Ž ij . s dŽ ij .rdŽ ij . l
2
B Ck . Comme ij s ii g B Ck , on a ij s 1. Ainsi ijs y ou
Ž . Ž . 2 j Ž . ` y est un
´´
2-element de dŽ ij . Žfait 2.2.. De plus y est d’ordre au plus 4 car y 2 g B Ž Ck ..
Si y s 1, alors ij g B Ž Ck ., j g B Ž Ck .; donc i et j sont conjuguees, ´ une
contradiction. Si y 2 est d’ordre 2, alors k9 s y 2 g B Ž Ck ., une contradic-
tion. Donc y s k9, ijk9 g B Ž Ck . et jk9 g B Ž Ck ..
Maintenant on ´ ` configuration de groupe de type
elimine une premiere
´ ` 4.2. Le schema
mixte dans le theoreme ´ de la preuve est le suivant: comme
le groupe est de type mixte, il doit avoir au moins deux classes de
` et la mixite´ du
conjugaison d’involutions. Mais la structure particuliere
groupe permettent de montrer que ces deux classes commutent, ce qui
´ du groupe. Ensuite on resume
contredit la simplicite ´ ´
le debut de la
construction de w2x et on se ramene
` `a la configuration precedente
´´ pour
obtenir un sous-groupe faiblement inclus.
´ ` 4.2. Il n’existe pas de K *-groupe simple G de type mixte a¨ ec
THEOREME
un 2-sous-groupe B) R, ou ` B est 2-unipotent maximal et R est un 2-tore, et
B Ž CG Ž R .. ( PSL2 Ž K . ou
` K est un corps algebriquement
´ ´
clos de caracteris-
tique 2.
Dans ce qui suit on analyse un groupe G qui satisfait les hypotheses ` du
´ ` 4.2. Soit Q s B Ž CG Ž R ... Notons que B est un 2-Sylow de Q; en
theoreme
´
particulier B est abelien ´elementaire
´ et ses involutions sont toutes con-
´ Soit I1 s b G pour une involution b de B. Soit t une involution de
juguees.
R et I2 s t G. Selon le fait 2.18, I2 / I1.
Les arguments qui suivent vont montrer que I1 et I2 commutent.
Supposons au contraire qu’il existe Ž i, j . g I1 = I2 tel que w i, j x / 1. Fixons
Bi un sous-groupe 2-unipotent connexe maximal de G qui contient i.
LEMME 4.3. CG Ž b . s CG Ž B . pour toute in¨ olution b de B.
Preu¨ e. En considerant
´ le tore maximal de Q qui normalise B, la
proposition 2.36 montre que CNG Ž B .Ž b . s CG Ž B . pour toute involution
b g B. Il suffit donc de montrer que si b g I Ž B ., alors CNG Ž B .Ž b . s CG Ž b ..
764 ERIC JALIGOT

Or B Ž CG Ž b .. centralise DŽ CG Ž b .. Žfait 3.4., donc B Ž CG Ž b .. centralise


DŽ CG Ž Q ... Ainsi B Ž CG Ž b .. F B Ž CG Ž DŽ CG Ž Q .... s Q Žfait 3.10.. Comme
Q ( PSL2 Ž K ., on a B Ž CG Ž b .. s B. Donc B est normal dans CG Ž b . et
CNG Ž B .Ž b . s CG Ž b ..
COROLLAIRE 4.4. Deux in¨ olutions i1 et i 2 de I1 commutent si et seule-
ˆ sous-groupe 2-unipotent de G.
ment si elles sont dans le meme
LEMME 4.5. dŽ ij . contient une unique in¨ olution.
Preu¨ e. Il suffit de montrer que dŽ ij . ne contient pas de 2-tore non
trivial, et d’appliquer les faits 2.1 et 2.15. Supposons, au contraire, que T0
est un tel 2-tore. Alors T0 est inverse ´ par i. Mais T0 contient une
involution, disons t 0 . On a Bi F B Ž CG Ž t 0 .. avec le lemme 4.3. Alors Bi doit
centraliser T0 Žfait 3.4., ce qui contredit le fait que i inverse T0 .
´
Appelons k l’unique involution de dŽ ij .. On va maintenant considerer
Ck , le centralisateur dans G de k. Notons que Ck contient dŽ ij ., Bi et j
Žlemme 4.3..
LEMME 4.6. B Ž Ck . ( PSL2 Ž K . ou
` K est un corps algebriquement
´ clos de
´
caracteristique 2.
Preu¨ e. Si Bi l Ž Bi . j / 1, alors Bi s Bij Žcorollaire 4.4. et j centralise
` le lemme 4.3,
une involution de Bi Žfait 2.7Žiii..; donc j centralise i d’apres
une contradiction avec notre hypothese. ` Donc Bi l Ž Bi . j s 1.
Or Bi et Ž Bi . j sont deux sous-groupes 2-unipotents maximaux de B Ž Ck ..
On voit alors facilement que le graphe U Ž B Ž Ck .. n’est pas connexe. Il
suffit ensuite d’utiliser le fait 3.9.
LEMME 4.7. w I1 , I2 x s 1.
Preu¨ e. Le lemme precedent ´´ montre en particulier que B Ž Ck . est
simple. Donc k f B Ž Ck .. On peut appliquer le lemme 4.1 aux involu-
tions i, j, k et k respectivement; ainsi jk g B Ž Ck .. En particulier jk g I1.
Soit Bjk un conjugue ´ de B qui contient jk et R j un conjugue´ de R qui
contient j. Comme j centralise jk, j centralise Bjk Žlemme 4.3.. Donc R j
centralise Bjk Žfait 3.4.. En particulier R j centralise k. Donc R j centralise
B Ž Ck . Žfait 3.4.. Ainsi j centralise B Ž Ck . et jk g ZŽ B Ž Ck .., une contradic-
´´
tion avec le lemme precedent.
´ ` 4.2. Comme G est simple, on a G s ² I1 :. Alors I2
Preu¨ e du theoreme
centralise G avec le lemme 4.7, une contradiction.
On peut maintenant montrer qu’un K *-groupe simple de type mixte a
un sous-groupe faiblement inclus comme dans w2x, theoreme
´ ` 6.25.
´ `
THEOREME 4.8. Un K *-groupe simple de type mixte doit contenir un
sous-groupe faiblement inclus.
GROUPES DE TYPE MIXTE 765

Preu¨ e du theoreme
´ ` 4.8. Soit G un tel groupe, S un 2-Sylow de G et
S 0 s B) D comme au fait 2.16, ou ` B est 2-unipotent et D est un 2-tore.
U Ž G . n’est pas connexe d’apres ` le fait 3.7. Soit W la composante connexe
de U Ž G . qui contient B et M s stabŽ W .. On va montrer que M est
´
faiblement inclus dans G avec la caracterisation 2.23.
D’abord M contient B. Le fait 3.8 montre que U Ž M . s W , M - G et
´
M est definissable. ´
Par definition de M, NG ŽU . F M pour tout sous-groupe
2-unipotent U non trivial de M.
Il reste `a montrer que le normalisateur de chaque 2-tore R de M est
inclus dans M. Supposons que NG Ž R . g M. Soit Q s B Ž CG Ž R ... Notons
que Q s B Ž NG Ž R .. Žfait 2.6.. Si B Ž NG Ž R .. F M, alors U Ž NG Ž R .. : W
Žfait 3.8., et NG Ž R . stabilise la composante connexe W , une contradiction
avec notre hypothese.` Donc Q g M. Or Q est de type B, U Ž M . s W et
B F Q fait 3.4 ; donc U Ž Q . n’est pas connexe et Q ( PSL2 Ž K . ou
Ž . ` K est
´
un corps algebriquement ´
clos de caracteristique 2 Žfait 3.9.. Mais cette
configuration est impossible d’apres ´ ` 4.2. Ainsi NG Ž R . F M et
` le theoreme
M est faiblement inclus dans G.

` L’INCLUSION FORTE
5. DE L’INCLUSION FAIBLE A

On montre maintenant que le sous-groupe faiblement inclus construit


´´
dans la section precedente est fortement inclus. Les idees ´ sont les memes
ˆ
´
que celles de la demonstration du ´ `
theoreme 4.2, `
c’est-a-dire ´ sur
basees
´
l’analyse des interactions entre les differentes classes de conjugaison
´
d’involutions, mais avec la presence cette fois du sous-groupe faiblement
inclus. Ce que l’on va montrer ici, c’est que M contient toute une classe de
conjugaison d’involutions.

´ `
THEOREME 5.1. Soit G un K *-groupe simple de type mixte a¨ ec un
sous-groupe faiblement inclus M. Alors M est fortement inclus.
Dans ce qui suit on analyse on contre-exemple au theoreme ´ ` 5.1. Sup-
posons que M n’est pas fortement inclus. D’apres ` le fait 2.20Žii., M doit
contenir au moins une involution a telle que CG Ž a . g M. Soit IM s  a g
I Ž M . N CG Ž a . g M 4 . On appellera parfois les involutions de IM les involu-
´
tions problematiques de M. La structure des centralisateurs de ces involu-
tions ´ ´ dans w2x, theoreme
etait analysee ´ ` 7.5, points Ž1. `a Ž6.; en voici un
´ ´
resume:
Fait 5.2. Soit a g IM . Alors:
Ži. Ca0 s B Ž Ca0 . = O Ž Ca0 ..
Žii. a f Ca0 .
766 ERIC JALIGOT

Žiii. DŽ Ca . s 1.
Živ. B Ž Ca . s B Ž Ca0 . ( PSL2 Ž K . ou
` K est un corps algebriquement
´
´
clos de caracteristique deux.
Žv. M l B Ž Ca0 . s A i T ou ` A est un 2-Sylow de B Ž Ca0 . et T le
tore maximal de B Ž Ca . qui normalise A Ž M l B Ž Ca0 . est donc un Borel
0

de B Ž Ca0 ...
´
On definit l’application suivante:
A: IM ª U Ž M .
a ¬ AŽ a .
` AŽ a . est le 2-Sylow A du Borel M l B Ž Ca0 . de B Ž Ca0 ., comme
ou
´´
precedemment. Notons que chaque AŽ a . est un 2-sous-groupe abelien ´
´elementaire,
´ ´
definissable et connexe. De plus les involutions de AŽ a . sont
´ Soit R un 2-tore de G, t une involution de R, et
toutes conjuguees.
I2 s t G.
Les arguments qui suivent vont montrer que I2 : M, ce qui contredira
´ de G. Supposons au contraire qu’il existe une involution j de
la simplicite
I2 telle que j f M. Soit R j un conjugue´ de R qui contient j.
LEMME 5.3. Soit a g IM et i g AŽ a .. Alors dŽ ij . contient une unique
in¨ olution k. De plus k g IM .
Preu¨ e. On a i g AŽ a . F M l Ci0 , donc i f IM Žfait 5.2Žii... Ainsi
Ci F M. Comme on a suppose ´ j f M, i et j ne commutent pas. Montrons
que dŽ ij . ne contient pas de 2-tore non trivial. Soit, dans le cas contraire,
T0 un tel 2-tore et t 0 une involution de T0 . Les involutions i et j
´
centralisent t 0 ; comme i n’est pas problematique, on a t 0 g M. Mais t 0
´
n’est pas une involution problematique ` le fait 5.2Žiii.. Donc
de M d’apres
j g M, une contradiction avec notre hypothese. `
Donc < I Ž dŽ ij ..< s 1 puisque i et j ne sont pas conjuguees
´ d’apres ` le fait
2.18. Si on appelle k l’unique involution de dŽ ij ., k g Ci F M et k g IM ,
car j g Ck .
Fixons a 0 g IM et i 0 g AŽ a 0 .. Le lemme 5.3 montre que dŽ i 0 j . contient
une unique involution, disons a 1; de plus a 1 est une involution problema- ´
tique de M. Soit maintenant i1 g AŽ a 1 .. En appliquant ` a nouveau le
lemme 5.3, dŽ i1 j . contient une unique involution, disons a 2 , et a 2 g IM .
LEMME 5.4. I2 : M.
Preu¨ e. Montrons que i1 , j, a 1 et a 2 satisfont les hypotheses ` du
lemme 4.1. Les involutions i1 et j ne sont pas conjuguees ´ Žfait 2.18.,
B Ž Ca 1 . ( PSL2 Ž K . Žfait 5.2Živ.., i1 g AŽ a 1 . F B Ž Ca 1 ., j g Ca 1 et a 2 f
B Ž Ca 1 . Žcar sinon a 2 g Ca02 .. Donc j a 2 g B Ž Ca 1 ..
GROUPES DE TYPE MIXTE 767

Comme j g Ca 1, j normalise B Ž Ca 1 .. Donc j agit sur B Ž Ca 1 . par auto-


morphisme interieur,´ car PSL2 Ž K . n’a pas d’automorphisme exterieur.´
Soit A j a 2 un 2-Sylow de B Ž Ca 1 . qui contient j a 2 . Comme j centralise j a 2 ,
et comme les 2-Sylows de PSL2 Ž K . sont autocentralisants, j centralise
A j a 2 et A j a 2 F B Ž C j .. Le fait 3.4 montre que B Ž C j . et DŽ C j . commutent.
En particulier R j centralise j a 2 . Ainsi R j F DŽ Ca 2 ., une contradiction
avec le fait 5.2Žiii..
´ ` 5.1. Si M n’est pas fortement inclus, on a I2 : M
Preu¨ e du theoreme
avec le lemme 5.4. Mais G est simple, donc G s ² I2 : s M, une contradic-
tion.
´ ` de dichotomie 1.1 est, bien ´evidemment comme dans w2x,
Le theoreme
´
une consequence ´ `
du theoreme ´ `
4.8, du theoreme 5.1 et des faits 2.21
et 2.18.

REMERCIEMENTS

Ce travail a ´ ´ fait en collaboration ´etroite avec Tuna Altinel; je l’en remercie tres
ete `
chaleureusement. Je remercie aussi Gregory Cherlin et Alexandre Borovik pour leurs
suggestions fructueuses.

REFERENCES

1. T. Altinel, Groups of finite Morley rank with strongly embedded subgroups, J. Algebra
180 Ž1996., 778]807.
2. T. Altinel, A. Borovik, et G. Cherlin, Groups of mixed type, J. Algebra 192 Ž1997.,
524]571.
3. T. Altinel, A. Borovik, et G. Cherlin, On groups of finite Morley rank with weakly
embedded subgroups, J. Algebra, in press.
4. T. Altinel et G. Cherlin, On central extensions of algebraic groups, J. Symbolic Logic, in
press.
5. T. Altinel, G. Cherlin, L. J. Corredor, et A. Nesin, A Hall theorem for v-stable groups,
J. London Math. Soc., in press.
6. O. V. Belegradek, On groups of finite Morley rank, in ‘‘Abstracts of the Eighth
International Congress of Logic, Methodology and Philosophy of Science, Moscow,
USSR, August 17]22, 1987,’’ pp. 100]102.
7. A. Borovik, Simple locally finite groups of finite Morley rank and odd type, in ‘‘Proceed-
ings of NATO ASI on Finite and Locally Finite Groups, Istanbul, Turkey, 1994,’’ pp.
247]284.
8. A. Borovik et A. Nesin, On the Schur]Zassenhaus theorem for groups of finite Morley
rank, J. Symbolic Logic 57 Ž1992., 1469]1477.
9. A. Borovik et A. Nesin, ‘‘Groups of Finite Morley Rank,’’ Oxford Univ. Press, London,
1994.
10. A. Borovik et B. Poizat, Simple groups of finite Morkey rank without nonnilpotent
connected subgroups, preprint, polycopie ´ par VINITI, 1990. wen Russex
768 ERIC JALIGOT

11. A. Borovik et B. Poizat, Tores et p-groupes, J. Symbolic Logic 55 Ž1990., 565]583.


12. L.-J. Corredor, Bad groups of finite Morley rank, J. Symbolic Logic 54 Ž1989., 768]773.
13. J. E. Humphreys, ‘‘Linear Algebraic Groups,’’ 2nd ed., Springer-Verlag, BerlinrNew
York, 1981.
14. A. Nesin, Nonsolvable groups of Morley rank 3, J. Algebra 124 Ž1989., 199]218.
15. A. Nesin, On solvable groups of finite Morley rank, Trans. Amer. Math. Soc. 321 Ž1990.,
659]690.
16. A. Nesin, Poly-separated and v-stable nilpotent groups, J. Symbolic Logic 56 Ž1991.,
694]699.
17. B. Poizat, ‘‘Groupes stables,’’ Nur Al-mantiq Wal-Ma’rifah, Villeurbanne, France, 1987.
18. B. Poizat et F. Wagner, Liftez les Sylows! Une suite ` ´
a ‘‘Sous-groupes periodiques d’un
groupe stable,’’ J. Symbolic Logic, in press.
19. B. I. Zil’ber, Groups and rings whose theory is categorical, Fund. Math. 55 Ž1977.,
173]188.
20. B. I. Zil’ber, Some model theory of simple algebraic groups over algebraically closed
fields, Colloq. Math. 48 Ž1984., 173]180.

Vous aimerez peut-être aussi