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Groupe de Type Mixte
Groupe de Type Mixte
´
Institut Girard Desargues, UPRES-A 5028 Mathematiques, Uni¨ ersite´ Claude Bernard
Lyon-1, 43 bl¨ d du 11 no¨ embre 1918, 69622 Villeurbanne Cedex, France
E-mail: jaligot@desargues.univ-lyon1.fr
1. INTRODUCTION
´
2. PREREQUIS
Si G est un groupe et a un ´ ´
element de G, on notera parfois Ca Žau lieu
de CG a le centralisateur dans G de a , si le groupe G est clair dans le
Ž ..
´
contexte. I Ž G . designera l’ensemble des ´ ´
elements de G d’ordre 2. Toutes
les notations concernant les groupes de rang de Morley fini sont celles
de w9x.
Fait 2.1 w3, Fait 2.9x. La cloture
ˆ ´
definissable d’un sous-groupe cyclique
d’un groupe de rang de Morley fini est le produit direct d’un groupe
´
abelien divisible et d’un groupe fini cyclique.
Fait 2.2 w8x. Soit G un groupe de rang de Morley fini et H un
´
sous-groupe de G normal et definissable. Si x g G est tel que x est un
´´
p-element de G s GrH, alors le coset xH contient un p-element.
´´
Fait 2.3 w20x. Soit G un groupe de rang de Morley fini et H un
´
sous-groupe de G. Si H est resoluble Žresp. nilpotent. de classe n, alors sa
ˆ
cloture ´
definissable ´
dŽ H . est aussi resoluble Žresp. nilpotente., de classe
exactement n.
Fait 2.4 w16x. Soit G un groupe nilpotent de rang de Morley fini. Alors
G s D)C ou ` D et C sont des sous-groupes definissables
´ ´
et caracteris-
´ Si T est l’ensemble
tiques de G, D est divisible et C est d’exposant borne.
des ´ ´
elements de torsion de D, alors T est central dans D et D s T = N
pour un sous-groupe N divisible et sans torsion. C est la somme directe de
ses p-Sylows.
D´EFINITION 2.5. Soit G un groupe de rang de Morley fini et p un
nombre premier. On appelle p-tore de G tout p-sous-groupe de G divi-
´
sible et abelien. ´
On appelle p-unipotent tout p-sous-groupe de G definis-
´
sable, connexe et d’exposant borne.
Fait 2.6 w11x. Soit T un p-tore dans un groupe de rang de Morley fini
G. Alors w NG ŽT . : CG ŽT .x - `.
756 ERIC JALIGOT
0
Z Z Ž G . rann Zw ZŽG. 0 x Ž A .
´
est un corps algebriquement ´
clos definissable, A est un espace vectoriel de
dimension finie sur K, G agit sur A par automorphismes d’espace vectoriel
et H agit comme un groupe de scalaires. En particulier, G F GLnŽ K .
pour un n, H F ZŽ G . et CAŽ G . s 1.
Fait 2.12 w15x. Soit G un groupe de rang de Morley fini, connexe et
´
resoluble. Alors GrF Ž G . 0 Žet, donc, GrF Ž G .. est un groupe divisible et
´
abelien.
Fait 2.13 w8x. Soit G un groupe de rang de Morley fini, connexe et
´
resoluble. Alors les p-sous-groupes de Hall de G sont connexes.
GROUPES DE TYPE MIXTE 757
Fait 2.18 w1, Fait 2.48x. Soit S un 2-Sylow d’un groupe G de rang de
Morley fini, et S 0 s B)T comme dans le fait 2.16. Alors une involution
de T ne peut ˆ ´ qu’a` un nombre fini d’involutions de B. En
etre conjuguee
particulier G ne peut pas ˆetre de type mixte si toutes ses involutions sont
´
conjuguees.
´
On peut developper ´
une theorie pour les p-Sylows dans les K-groupes;
notamment, il est facile de voir que les p-Sylows d’un K-groupe connexe
´ Mais pour la suite, on se contentera du fait suivant.
sont conjugues.
Notons qu’il est montre ´ ´ des groupes v-stables
´ dans le cadre plus general
pour les 2-Sylows w18x.
PROPOSITION 2.30. Soit G un K-groupe et N un sous-groupe normal,
´
definissable et connexe de G. Soit HrN un p-Sylow de GrN. Alors Ž HrN . 0
s S p NrN pour un p-Sylow S p de G.
0
3. GROUPES DE TYPE B ET D
´
Dans cette section, on rassemble les resultats de la section B-D de w2x.
Les preuves sont identiques ` a celles du cas ordinaire ` ´
a deux differences
`
pres: il faut utiliser ici la version ‘‘non ordinaire’’ du ´
resultat sur les
´
extensions centrales de groupes algebriques Žfait 2.26. , et il faut utiliser la
GROUPES DE TYPE MIXTE 761
Fait 3.4 w2, Lemme 5.7 et Corollaire 5.8x. Soit H un K-groupe. Alors
B H . et DŽ H . commutent.
Ž
´
On introduit maintenant un graphe sur U Ž G .. Une theorie analogue
peut ˆ ´
etre developpee´ sur T Ž G. comme dans w2x, pour les groupes non
ordinaires, mais cela est inutile pour ce qui suit.
D´ ´
EFINITION 3.6. Soit G un groupe de rang de Morley fini. On definit
un graphe sur U Ž G . comme suit: les sommets du graphe sont les ´ ´
elements
´ par une arete
de U Ž G . et deux sommets U1 et U2 sont relies ˆ si U1 et U2 se
´ U1 ; U2 .
normalisent; cela sera note
Fait 3.7 w2, Corollaire 5.17x. Soit G un K *-groupe qui n’a pas de
sous-groupe 2-unipotent central, et U g U Ž G .. Si U Ž G . est un graphe
connexe, alors DŽ CG ŽU ..eG.
}
BC: D ª B
Y ¬ B Ž CG Ž Y . .
DC: B ª D
X ¬ B Ž CG Ž X . . .
´
Ces deux applications definissent une correspondance de Galois entre B
et D. Donc:
Fait 3.10 w2, Proposition 5.30x. Soit X g B et Y g D. Alors DCX s
DCBCDCX et BCY s BCDCBCY.
LEMME 4.1. Soit G un groupe de rang de Morley fini a¨ ec des in¨ olutions
i, j, k et k9 telles que:
´
Ži. i et j ne sont pas conjuguees.
Žii. B Ž Ck . ( PSL2 Ž K . ou` K est un corps algebriquement
´ clos de
´
caracteristique 2.
Žiii. k9 est l’unique in¨ olution de dŽ ij ..
Živ. i g B Ž Ck ., j g Ck et k9 f B Ž Ck ..
Alors jk9 g B Ž Ck ..
Preu¨ e. Notons que dŽ ij . F Ck . Considerons ´ d Ž ij . s dŽ ij .rdŽ ij . l
2
B Ck . Comme ij s ii g B Ck , on a ij s 1. Ainsi ijs y ou
Ž . Ž . 2 j Ž . ` y est un
´´
2-element de dŽ ij . Žfait 2.2.. De plus y est d’ordre au plus 4 car y 2 g B Ž Ck ..
Si y s 1, alors ij g B Ž Ck ., j g B Ž Ck .; donc i et j sont conjuguees, ´ une
contradiction. Si y 2 est d’ordre 2, alors k9 s y 2 g B Ž Ck ., une contradic-
tion. Donc y s k9, ijk9 g B Ž Ck . et jk9 g B Ž Ck ..
Maintenant on ´ ` configuration de groupe de type
elimine une premiere
´ ` 4.2. Le schema
mixte dans le theoreme ´ de la preuve est le suivant: comme
le groupe est de type mixte, il doit avoir au moins deux classes de
` et la mixite´ du
conjugaison d’involutions. Mais la structure particuliere
groupe permettent de montrer que ces deux classes commutent, ce qui
´ du groupe. Ensuite on resume
contredit la simplicite ´ ´
le debut de la
construction de w2x et on se ramene
` `a la configuration precedente
´´ pour
obtenir un sous-groupe faiblement inclus.
´ ` 4.2. Il n’existe pas de K *-groupe simple G de type mixte a¨ ec
THEOREME
un 2-sous-groupe B) R, ou ` B est 2-unipotent maximal et R est un 2-tore, et
B Ž CG Ž R .. ( PSL2 Ž K . ou
` K est un corps algebriquement
´ ´
clos de caracteris-
tique 2.
Dans ce qui suit on analyse un groupe G qui satisfait les hypotheses ` du
´ ` 4.2. Soit Q s B Ž CG Ž R ... Notons que B est un 2-Sylow de Q; en
theoreme
´
particulier B est abelien ´elementaire
´ et ses involutions sont toutes con-
´ Soit I1 s b G pour une involution b de B. Soit t une involution de
juguees.
R et I2 s t G. Selon le fait 2.18, I2 / I1.
Les arguments qui suivent vont montrer que I1 et I2 commutent.
Supposons au contraire qu’il existe Ž i, j . g I1 = I2 tel que w i, j x / 1. Fixons
Bi un sous-groupe 2-unipotent connexe maximal de G qui contient i.
LEMME 4.3. CG Ž b . s CG Ž B . pour toute in¨ olution b de B.
Preu¨ e. En considerant
´ le tore maximal de Q qui normalise B, la
proposition 2.36 montre que CNG Ž B .Ž b . s CG Ž B . pour toute involution
b g B. Il suffit donc de montrer que si b g I Ž B ., alors CNG Ž B .Ž b . s CG Ž b ..
764 ERIC JALIGOT
Preu¨ e du theoreme
´ ` 4.8. Soit G un tel groupe, S un 2-Sylow de G et
S 0 s B) D comme au fait 2.16, ou ` B est 2-unipotent et D est un 2-tore.
U Ž G . n’est pas connexe d’apres ` le fait 3.7. Soit W la composante connexe
de U Ž G . qui contient B et M s stabŽ W .. On va montrer que M est
´
faiblement inclus dans G avec la caracterisation 2.23.
D’abord M contient B. Le fait 3.8 montre que U Ž M . s W , M - G et
´
M est definissable. ´
Par definition de M, NG ŽU . F M pour tout sous-groupe
2-unipotent U non trivial de M.
Il reste `a montrer que le normalisateur de chaque 2-tore R de M est
inclus dans M. Supposons que NG Ž R . g M. Soit Q s B Ž CG Ž R ... Notons
que Q s B Ž NG Ž R .. Žfait 2.6.. Si B Ž NG Ž R .. F M, alors U Ž NG Ž R .. : W
Žfait 3.8., et NG Ž R . stabilise la composante connexe W , une contradiction
avec notre hypothese.` Donc Q g M. Or Q est de type B, U Ž M . s W et
B F Q fait 3.4 ; donc U Ž Q . n’est pas connexe et Q ( PSL2 Ž K . ou
Ž . ` K est
´
un corps algebriquement ´
clos de caracteristique 2 Žfait 3.9.. Mais cette
configuration est impossible d’apres ´ ` 4.2. Ainsi NG Ž R . F M et
` le theoreme
M est faiblement inclus dans G.
` L’INCLUSION FORTE
5. DE L’INCLUSION FAIBLE A
´ `
THEOREME 5.1. Soit G un K *-groupe simple de type mixte a¨ ec un
sous-groupe faiblement inclus M. Alors M est fortement inclus.
Dans ce qui suit on analyse on contre-exemple au theoreme ´ ` 5.1. Sup-
posons que M n’est pas fortement inclus. D’apres ` le fait 2.20Žii., M doit
contenir au moins une involution a telle que CG Ž a . g M. Soit IM s a g
I Ž M . N CG Ž a . g M 4 . On appellera parfois les involutions de IM les involu-
´
tions problematiques de M. La structure des centralisateurs de ces involu-
tions ´ ´ dans w2x, theoreme
etait analysee ´ ` 7.5, points Ž1. `a Ž6.; en voici un
´ ´
resume:
Fait 5.2. Soit a g IM . Alors:
Ži. Ca0 s B Ž Ca0 . = O Ž Ca0 ..
Žii. a f Ca0 .
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Žiii. DŽ Ca . s 1.
Živ. B Ž Ca . s B Ž Ca0 . ( PSL2 Ž K . ou
` K est un corps algebriquement
´
´
clos de caracteristique deux.
Žv. M l B Ž Ca0 . s A i T ou ` A est un 2-Sylow de B Ž Ca0 . et T le
tore maximal de B Ž Ca . qui normalise A Ž M l B Ž Ca0 . est donc un Borel
0
de B Ž Ca0 ...
´
On definit l’application suivante:
A: IM ª U Ž M .
a ¬ AŽ a .
` AŽ a . est le 2-Sylow A du Borel M l B Ž Ca0 . de B Ž Ca0 ., comme
ou
´´
precedemment. Notons que chaque AŽ a . est un 2-sous-groupe abelien ´
´elementaire,
´ ´
definissable et connexe. De plus les involutions de AŽ a . sont
´ Soit R un 2-tore de G, t une involution de R, et
toutes conjuguees.
I2 s t G.
Les arguments qui suivent vont montrer que I2 : M, ce qui contredira
´ de G. Supposons au contraire qu’il existe une involution j de
la simplicite
I2 telle que j f M. Soit R j un conjugue´ de R qui contient j.
LEMME 5.3. Soit a g IM et i g AŽ a .. Alors dŽ ij . contient une unique
in¨ olution k. De plus k g IM .
Preu¨ e. On a i g AŽ a . F M l Ci0 , donc i f IM Žfait 5.2Žii... Ainsi
Ci F M. Comme on a suppose ´ j f M, i et j ne commutent pas. Montrons
que dŽ ij . ne contient pas de 2-tore non trivial. Soit, dans le cas contraire,
T0 un tel 2-tore et t 0 une involution de T0 . Les involutions i et j
´
centralisent t 0 ; comme i n’est pas problematique, on a t 0 g M. Mais t 0
´
n’est pas une involution problematique ` le fait 5.2Žiii.. Donc
de M d’apres
j g M, une contradiction avec notre hypothese. `
Donc < I Ž dŽ ij ..< s 1 puisque i et j ne sont pas conjuguees
´ d’apres ` le fait
2.18. Si on appelle k l’unique involution de dŽ ij ., k g Ci F M et k g IM ,
car j g Ck .
Fixons a 0 g IM et i 0 g AŽ a 0 .. Le lemme 5.3 montre que dŽ i 0 j . contient
une unique involution, disons a 1; de plus a 1 est une involution problema- ´
tique de M. Soit maintenant i1 g AŽ a 1 .. En appliquant ` a nouveau le
lemme 5.3, dŽ i1 j . contient une unique involution, disons a 2 , et a 2 g IM .
LEMME 5.4. I2 : M.
Preu¨ e. Montrons que i1 , j, a 1 et a 2 satisfont les hypotheses ` du
lemme 4.1. Les involutions i1 et j ne sont pas conjuguees ´ Žfait 2.18.,
B Ž Ca 1 . ( PSL2 Ž K . Žfait 5.2Živ.., i1 g AŽ a 1 . F B Ž Ca 1 ., j g Ca 1 et a 2 f
B Ž Ca 1 . Žcar sinon a 2 g Ca02 .. Donc j a 2 g B Ž Ca 1 ..
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REMERCIEMENTS
Ce travail a ´ ´ fait en collaboration ´etroite avec Tuna Altinel; je l’en remercie tres
ete `
chaleureusement. Je remercie aussi Gregory Cherlin et Alexandre Borovik pour leurs
suggestions fructueuses.
REFERENCES
1. T. Altinel, Groups of finite Morley rank with strongly embedded subgroups, J. Algebra
180 Ž1996., 778]807.
2. T. Altinel, A. Borovik, et G. Cherlin, Groups of mixed type, J. Algebra 192 Ž1997.,
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