IEL

TRIMESTR
9
NUMÉRO 9
2016
JUILLET

Comment former
CE QUI CHANGE,
un
CEévangéliste ?
QUI NE CHANGE PAS
FORMATION DU CARACTÈRE DE L’ÉVANGÉLISTE
PAR LE MENTORAT /// Alain Stamp P 3
QUELLES COMPÉTENCES THÉOLOGIQUES ? /// Matthieu Hodapp P 5
A PROPOS DES COMPÉTENCES… /// Emmanuel Maennlein P 7
L’ÉVANGÉLISTE CONNECTÉ :
POUR UN MINISTÈRE EN RÉSEAU /// Paul Monclair P 9
ÉVANGÉLISTE ITINÉRANT VS ÉVANGÉLISTE LOCAL ? /// Daniel Coronès P 11

1
 Editorial
Comment
reconnaître
un évangéliste ?
France Évangélisation est convaincue que
Dieu a donné à l’Église des évangélistes
et que ceux-ci doivent être reconnus et
formés pour servir de mobilisateurs et de
formateurs pour l’évangélisation dans les
Églises locales. Lorsqu’on présente cette vision aux Églises,
la question est : comment reconnaître ces personnes ?
Voici 3 critères :
• Ces personnes ont un cœur particulier pour l’évangélisation et
partagent régulièrement l’Évangile. Ce peut être par la prédication,
ou par un autre moyen (art, conversation, débats, diffusion de
littérature).
• Elles interpellent régulièrement l’Église dans ce sens et lui rap-
pellent qu’on ne peut pas oublier ceux du dehors, leur influence
motive d’autres à partager leur foi.
• Il y a un fruit visible lié à leur don : à terme des conversions, mais
déjà une facilité particulière à connecter l’Église à des non-chré-
tiens et des non-chrétiens à l’Église.
Si vous identifiez ces trois critères chez une des personnes de votre
Église, il y a de grandes chances que vous ayez affaire à un évangé-
liste.
Il reste maintenant à former cette personne et à la reconnaître dans
son appel pour que son ministère puisse grandir et bénéficier à
l’Église, à la fois en amenant de nouvelles personnes à Christ, mais
aussi en équipant les autres disciples à témoigner autour d’eux. o
/// Philippe Monnery, Directeur des relations extérieures

2
 3

Formation du caractère de
l’évangéliste par le mentorat
/// Alain Stamp

Si l’évangéliste, comme tout leader, Deux éléments nous conduisent à

doit développer certaines compé- vivre et à croître, durant ces étapes
tences et un certain savoir-faire, la de notre vie :
formation de son • Les disciplines spirituelles
caractère reste une que J. Edwards a définies
clé des progrès ainsi : « Les disciplines spiri-
dans son ministère. tuelles rendent visibles nos
Notre amie et valeurs spirituelles. Elles
collègue le docteur sont à la fois spécifiques
Mary-Kate Morse et concrètes. Elles sont
résume intelligem- autant de vecteurs qui
ment notre relation nous rendent attentifs à
avec Dieu en trois la grâce de Dieu. Elles
étapes1 : s’imposent à nous par notre propre
• L’évangélisation, qui nous permet discernement, ou par le conseil
d’entendre la bonne nouvelle de d’autrui, comme pertinentes pour
l’Évangile, d’y répondre, mais notre formation continuelle dans
aussi de nous engager à la suite la voie de l’Esprit. »
de Christ, • Les relations spirituelles : elles
• Le discipulat qui nous permet de sont formatrices à l’exemple de
nous enraciner et de nous fonder ce que Paul propose à Timothée.
en Christ, « Et ce que tu as entendu de moi
en présence de beaucoup de
• Et enfin la formation spirituelle.
témoins, confie-le à des hommes
Celle-ci dure toute notre vie, et a
fidèles, qui soient capables de
pour objectif de nous rendre de
l’enseigner aussi à d’autres. »2. Le
plus en plus semblable à Christ.
mentorat est un type de relation
spirituelle. Le plus souvent il offre
une « constellation » de relations
 mentorales au sein desquelles
une personne (le protégé), qui
aspire à devenir davantage comme
Christ, s’entoure de mentors qui le
guident et l’accompagnent dans ce
processus.
Cette définition souligne qu’il existe
naturellement plusieurs formes de
relations spirituelles que le Saint-
Esprit utilise pour travailler notre vie.
Le mentorat, lui, porte sur le savoir-
être, et s’envisage à long terme. Le
mentor, avec la permission de son
protégé, s’intéresse à la vie per-
sonnelle et au ministère de celui-
ci. Il l’aide à développer sa piété,
sa gestion du succès comme de
l’échec, son attitude de serviteur. Il
l’encourage à discerner des aspects
sensibles, cachés, que l’un de mes
protégés définit comme les « angles
morts ». Ces sujets qui échappent au
cahier des charges, aux évaluations
annuelles, aux réunions d’équipe.
Cependant chacun a besoin de ces
dernières comme autant de relations
spirituelles, de redevabilité.
L’évangéliste, comme chaque leader
chrétien, est confronté à la tentation
de la compétence, de la pertinence,
du succès, du pouvoir… Son inté-
grité est sans cesse menacée. J’ai
interrogé un protégé africain sur la
nécessité de poursuivre notre relation
mentorale. Sa réaction a été immé-
diate : « Le mentorat est à mes yeux
la seule voie pour installer un lea-
dership intègre dans l’Église de mon
pays qui est gagnée par la corruption.
4
Aide-nous à développer cette com-
préhension ! »
Le mentor est là pour rappeler à
l’évangéliste son appel, son besoin
de repentance, et sans cesse la cen-
tralité de Jésus et de la croix, dans
sa vie comme dans son message. Un
autre protégé africain m’écrivait très
récemment : « C’est le thème central
très « centré» sur Christ qui m’a attiré.
[…] Il y a eu comme une redirection
de mes priorités et même des mes-
sages que Dieu me conduit à livrer à
son peuple ! »
Ainsi le mentorat, qui s’attache à
accompagner le développement du
caractère de Christ dans la vie de
l’évangéliste, est transculturel.
France Évangélisation a bien mesuré
que le mentorat, sans minimiser
les autres formes de relations ou
d’accompagnement spirituel, est
l’une des clés du ministère de l’évan-
géliste, et bien sûr FE le pratique et
l’enseigne ! o

Quelles compétences théologiques
doit posséder un évangéliste,
et comment les acquérir ?
/// Matthieu Hodapp
Rendre sa foi intelligente était le mot
d’ordre de la théologie médiévale.
Depuis les années
70, et notamment
la déclaration de
Lausanne, le mot
d’ordre du monde
évangélique pourrait
bien être de « rendre
son évangélisa-
tion intelligente ».
Deux questions se
posent alors : quelles
compétences théologiques sont
nécessaires à celui qui a le ministère
d’annoncer l’Évangile ? Comment
acquérir ces compétences ?
La nécessité de se former
théologiquement pour
le ministère d’évangéliste
Le disciple de Jésus, qui plus est
l’évangéliste, doit utiliser toutes les
ressources dont il dispose pour faire
connaître Dieu. Les compétences
théologiques sont une partie de ces
ressources utiles pour le ministère de
l’évangéliste.
5
La proclamation du véritable Évan-
gile nécessite un contenu solide
et consistant et c’est ce
que nous voyons dans
l’Écriture. L’évangélisation
que pratiquait l’apôtre
Paul reposait sur un socle
théologique ou doctrinal
sérieux. À Thessalonique,
Paul discuta avec les
juifs à partir des Écritures
pendant trois sabbats
(Ac 17 : 2-4) ; à Éphèse,
Paul enseigna pendant deux ans les
disciples afin qu’ils soient capables
à leur tour d’annoncer la Parole de
Dieu (Ac 19 : 8-10). Dans plusieurs
passages, Paul a soin de préciser
que l’Évangile doit être annoncé le
plus droitement et complètement
possible (Col 1 : 25-29, Col 4 : 3, 2 Co
2 : 17). L’évangélisation exige donc la
meilleure connaissance possible du
contenu de sens de la foi chrétienne.
Et pour ce faire, les disciplines
classiques de la théologie sont utiles
(théologie biblique, théologie systé-
matique, théologie pratique).
Mieux connaître pour mieux
incarner, mieux annoncer et
mieux défendre
L’Évangile, en plus d’être un message
à proclamer, est une Bonne Nouvelle
à vivre. L’évangéliste approfondira
donc les vérités fondamentales de
l’Évangile, non seulement pour
annoncer fidèlement la Parole de
Dieu mais aussi pour l’incarner au
mieux dans la forme de son message.
Car l’annonce de l’Évangile doit être
conforme à l’Évangile. C’est pourquoi
l’homilétique (l’art de la prédication)
sera un domaine de la théologie pra-
tique indispensable à l’évangéliste. La
clarté de l’exposition du contenu de
l’Évangile mettra en valeur l’Évangile
lui-même.
En outre, dans le monde séculier
dans lequel nous vivons, les belles
présentations de l’Évangile ne
suffiront peut-être pas. Il sera parfois
nécessaire de présenter des argu-
ments en faveur de l’Évangile. En
effet, les raisonnements de notre
siècle sont quelquefois des forte-
resses à renverser. C’est à cet endroit
que l’apologétique (la défense de la
foi) sera d’une grande utilité.
L’essentiel du message
de l’évangéliste
L’évangéliste n’est ni théologien ni
pasteur mais il devra néanmoins
maîtriser les questions directement
liées à l’Évangile afin d’annoncer
ce dernier conformément à la vérité
biblique.
6
Voici les éléments essentiels du mes-
sage de l’évangéliste :
• le Dieu créateur
• le gouvernement universel
et providentiel de Dieu
• Jésus-Christ, sa mort
et sa résurrection
• la certitude du jugement à venir
• le pardon et la grâce
• la repentance et la foi en Dieu
Les éléments ci-dessus supposent
une bonne connaissance biblique des
thèmes suivants : l’amour de Dieu, le
péché, le sens de la croix.
Les moyens de se former
Il existe plusieurs façons de se former
pour le ministère d’évangéliste : les
instituts bibliques proposent des
formations bibliques générales qui
sont globalement satisfaisantes pour
le ministère d’évangéliste. On notera
toutefois que pour l’apologétique, la
lecture de certains ouvrages ou bien
certains cours à distance spécifiques
pourront être utiles. C’est pourquoi,
l’association France Évangélisation
propose une formule de formation
souple appelée tutorat académique.
L’évangéliste en formation est suivi
par un tuteur qui suit l’ensemble de sa
formation théologique. Cette dernière
est éclectique, c’est-à-dire que les
cours proviennent de différents orga-
nismes de formation afin de coller au
mieux au besoin de l’évangéliste pour
le développement de son ministère. o

A propos des compétences
du ministère d’évangéliste
/// Emmanuel Maennlein
Ils choisirent Étienne, un homme plein
de foi et d’Esprit-saint (Actes 6 : 5)
Étienne avait-il les compétences
nécessaires pour exercer le minis-
tère d’évangéliste ?
Abraham satisfaisait-il
au cahier des charges
d’une œuvre mission-
naire ? Billy Graham
avait-il le profil pour
devenir l’évangéliste
le plus connu du
20ème siècle ?
Étienne était diacre et
s’occupait de la logis-
tique. Abraham avait
75 ans et vivait dans un endroit
prospère et confortable. Billy Graham
aidait son père à traire les vaches.
Aucun de ces hommes n’avait au
départ les compétences nécessaires
pour accomplir leur ministère.
Selon les critères actuels de cer-
taines associations ou missions,
nos trois candidats auraient été
recalés. Au départ, pas de messages
éloquents. Pas de programmes
alléchants pour déplacer les foules.
Pas de formations pour équiper les
7
disciples. Aucun plan de croissance
pour l’Église locale. Ni pour l’évangé-
lisation du pays. Aucune maîtrise des
médias de leur époque.
Et pourtant, quels résul-
tats ! Des conversions
authentiques en grand
nombre. Quinze jours
d’évangélisation qui
se transforment en
deux mois. Des esprits
qui sortent des démo-
niaques. Des infirmes
guéris. Des villes qui
se réjouissent. Grâce à
l’obéissance d’un seul
le monde entier est béni et accède à
l’Évangile.
Quel est leur secret ? Je vois trois
qualités essentielles.
Le charisme, d’abord, dans son sens
premier et biblique, à savoir cette
grâce que Dieu dépose sur une per-
sonne et qui produit ce petit plus qui
fait toute la différence.
Ensuite, la foi. Celle qui voit ce qui
n’existe pas encore. Ce grain de
folie qui pousse à être audacieux à
repousser les limites alors que tous
les feux sont rouges. Cette foi qui Vous l’aurez compris. À France
s’attend à des interventions surnatu- Évangélisation nous voulons que nos
relles de Dieu. évangélistes aient de vraies compé-
Et pour finir, l’Esprit saint. Sans sa tences de ministère. Nous travaillons
présence dans sa vie, alors qu’il était sérieusement à cela. Mais par dessus
étudiant à l’école biblique, Billy Gra- tout nous voulons des évangélistes
ham n’aurait jamais eu un tel impact. avec un charisme d’en haut, plein de
Sans la puissance de l’Esprit en foi et d’Esprit saint.
Étienne la ville de Samarie n’aurait Le reste peut toujours s’acquérir en
pas connu une grande joie. Sans le chemin. o
soutien de l’Esprit Abraham n’aurait
pas cru contre toute espérance.
J’avais pensé écrire dans un pre-
mier temps sur la nécessité pour
un évangéliste de savoir articuler et
présenter l’Évangile efficacement. Un
évangéliste doit être un communica-
teur expérimenté. Une personne qui
sait enseigner, former, accompagner,
aider une Église à se développer.
Qu’il doit appréhender voire maîtriser
plusieurs médias comme l’écriture,
l’art oratoire, la radio, la vidéo etc.
Mais je me suis rappelé que je n’avais
rien de tout cela lorsque j’ai rencontré
FE il y a plus de 20 ans. Je n’avais
aucune compétence en matière ora-
toire, en prédication d’évangélisation,
en accompagnement spirituel, en
formation de disciples, en communi-
cation, en enseignement. Et pourtant,
FE a vu au-delà d’une liste de com-
pétences quasi-inexistantes.

8

L’évangéliste connecté :
pour un ministère en réseau
/// Paul Monclair
De nos jours les opportunités pour
travailler en réseau sont très nom-
breuses. Comment peut-on utiliser
cette dynamique de réseau pour
nourrir nos ministères et les rendre
plus efficaces ?
Connecté :
pour développer
des amitiés
spirituelles
Dans le nouveau testa-
ment l’on voit que les
équipes missionnaires
étaient bien plus que
de simples collaborateurs. Ils étaient
en quelque sorte des amis spirituels.
Et nous avons tous besoins d’amitiés
spirituelles, de personnes qui nous
connaissent et avec qui l’on peut
déverser son cœur devant Dieu.
Pour un leader chrétien, il est vrai-
ment essentiel d’avoir des amis spi-
rituels qui comprennent ce que l’on
peut vivre dans notre vie personnelle
et dans le ministère. Et c’est particu-
lièrement vrai pour l’évangéliste, qui
a un ministère qui peut parfois être
mal compris par l’Église locale.
9
Connecté : pour une plus
grande redevabilité
Si vous êtes engagés dans un
ministère ou service pour le Seigneur
sur la durée, j’imagine
que vous avez vécu votre
lot de découragements.
C’est dans ces moments
que des frères et sœurs
peuvent nous encourager
à « ranimer la flamme
du don de Dieu », et de
persévérer dans l’appel
de Dieu pour nos vies.
Cela nous permet aussi de nous
rappeler que l’on travaille pour une
œuvre plus grande que notre vie, et
de mesurer notre succès à la fidélité
de notre service, plutôt qu’au fruit
apparent de notre ministère.
Connecté :
pour une meilleure formation
Un proverbe chinois dit que « Aiguiser
sa hache ne retarde pas le travail du
bûcheron. »
Il est important pour l’évangéliste
de se former de manière continue.
Les événements et ressources sont
autant d’opportunités pour grandir
dans sa compréhension de l’Évangile
et ses compétences pour annoncer
l’Évangile de manière pertinente et
créative.
Connecté :
pour renouveler
sa boîte à outils
Le rôle de l’évangéliste étant d’équi-
per l’Église pour le témoignage de
l’Évangile, il est important de pouvoir
présenter régulièrement de nouveaux
outils à l’Église locale.
Il aura l’occasion de les mettre au
test dans son propre ministère, pour
ensuite les présenter à l’Église.
Il profitera aussi de son réseau
élargi pour mettre en lien les Églises
locales avec des possibilités de
formations pour des thématiques
spécifiques liées à l’évangélisation et
au témoignage.
10
Par où commencer ?
C’est pour cela que France Évangéli-
sation est engagé dans l’organisation
du Forum des Évangélistes, dont
le prochain aura lieu du 20 au 22
janvier 2017 à Vichy.
Nous organisons aussi des
Journées Régionales de l’Évangé-
lisation (JRE). Une occasion en or
pour tous les évangélistes et « pas-
sionnés de l’évangélisation » d’une
même région, de se réunir pour des
temps de partage, d’enseignement et
de prière ensemble pour leur région.
Cette année nous lançons la JRE
pour la région Sud-Ouest, le samedi
26 novembre 2016, à Toulouse, sur
le thème de la formation de disciples
avec Raphaël Anzenberger comme
orateur principal. o

Évangéliste itinérant
vs évangéliste local ?
/// Daniel Coronès
L’évangélisation
n’est pas l’applica-
tion d’une méthode.
L’évangélisation, ce
n’est pas seulement
lorsque les membres
d’une communauté
distribuent des
calendriers, des
tracts, organisent
un concert, participent à la dernière
projection du film « La résurrection du
Christ », s’investissent dans un camp
ou font du porte à porte. L’évangé-
lisation, ce n’est pas uniquement
lorsqu’un prédicateur annonce le
message de la croix.
Les paroles de Jésus concernant
la grande mission sont très claires :
« Allez, faites des nations des dis-
ciples… ». L’idée du texte original
ne fait pas référence à une action
ponctuelle du style : « Faites un pro-
gramme d’évangélisation, définissez
un budget, invitez un évangéliste et
annoncez l’Évangile ! ». Ce «allez»
suggère l’idée d’une action naturelle
menée collectivement par chaque
membre de la communauté. C’est-
11
à-dire que tout en vivant
notre vie quotidienne, là
où nous sommes, dans
nos circonstances, tout en
faisant ce que nous avons
à faire… nous faisons des
disciples. Nous faisons
entrer ceux que nous
côtoyons dans la vraie vie.
Alors, c’est quoi
l’évangélisation ?
L’évangélisation est un processus de
vie qui permet d’amener un individu
à connaître et à suivre de manière
authentique la personne de Christ.
S’il est vrai que la proclamation de
l’Évangile est le cœur de l’évangé-
lisation, il est utile de préciser que
l’évangélisation n’est pas unique-
ment la proclamation du message
de la croix. Même l’apôtre Paul,
ayant certainement eu les meilleurs
modèles d’orateurs, a passé du
temps avec les gens, en essayant
de discerner leurs besoins, enlever
leurs préjugés et faire tomber leurs
barrières. Tout cela, pour les amener
à la connaissance de Christ.
La prédication de l’Évangile délivrée
par ce qu’on appelle un évangéliste
itinérant vient s’inscrire dans cette
perspective. Elle ne devrait jamais
être un moyen en soi. Dans mes
séminaires sur l’évangélisation,
j’ai souvent qualifié ce ministère de
« spécifique en vue de la moisson ».
Son « utilité » est certes, souvent
« revivaliste et prophétique ». Elle
représente en quelque sorte une
ultime confrontation avec le mes-
sage de vie, l’heure de vérité dont le
but peut-être l’amorce d’une nais-
sance d’en haut mais parfois aussi
l’ancrage d’une décision qui a déjà
été prise. La cerise sur le gâteau !
Un gâteau préparé par une com-
munauté qui a su « tout en allant »,
s’investir dans des relations authen-
tiques, sans arrières pensées, sans
attitudes présomptueuses avec ses
amis non-encore croyants. Ces der-
niers se sont sentis vraiment aimés,
au-delà même de leur intérêt pour
l’Évangile, au-delà de leurs choix
de vie. Ces derniers ont été ché-
ris, encouragés et accompagnés…
Certains de leurs préjugés et bar-
rières ont fini par tomber. Les racines
de leurs doutes ont été arrachées.
Certains d’entre eux ont embrassé
timidement la foi, d’autres ont même
reçu l’Esprit de vie. L’évangéliste
itinérant est alors venu mettre la
dernière touche, affiner, faire ressortir
12
le détail, souligner l’essentiel. Quel
beau ministère !
Puis-je souligner le fait que l’évan-
géliste, lorsqu’il est local, laboure,
retire les cailloux du terrain, sème,
arrose… et lorsque ce même évangé-
liste devient parfois proclamateur, il
est là pour moissonner et engranger.
Lorsqu’une communauté, accom-
pagnée de son ou ses membres
évangélistes, a fait son travail, quelle
joie pour l’évangéliste de passage.
Les deux ont été formés à l’école
de l’Église locale. Le danger pour
l’itinérant, c’est qu’il se décale peu
à peu de la réalité du terrain à cause
de ses nombreux déplacements... et
des applaudissements de ceux qui
l’invitent. Le danger pour l’évangé-
liste local, c’est de céder au décou-
ragement devant une communauté
qui ne le comprend pas toujours.
Les deux, parfois le même, doivent
garder les pieds sur terre en res-
tant réellement engagés dans leur
Église locale, mais en s’entourant
aussi d’une équipe avec laquelle
ils peuvent rêver, être encouragés,
conseillés, partager et parfois même
pleurer. N’est-ce pas une des spécifi-
cités de France Évangélisation ? o
 13

Pris sur le vif !

1ère mission de Jean-Pierre

au Burkina-Faso.

Phlippe Monnery anime

un atelier à E 21 à l’IBG

Thomas orateur
en Martinique

Les « évangélistes
associés » de FE
Nominations • Thomas Hodapp a été élu au Co-
Dans les pas de leurs ainés, Yves mité représentatif du CNEF repré-
Perrier, Jack Mouyon par exemple : sentant le pôle œuvres. (Raphaël
• Philippe Monnery a été nommé Anzenberger, quant à lui, a terminé
secrétaire-général du R-FEF. Il son mandat à ce même comité et
prendra ses fonctions après les n’a pas souhaité le renouveler).
vacances à 25 % de son temps. • Félicitations à eux deux !

Les dates des prochaines JRE

Rhône-Alpes-Auvergne : 17 septembre – Lyon
Est : 15 octobre – Strasbourg
Ile-de-France : 15 octobre – Nogent-sur-Marne
de 9h à 17h aura lieu la journée du DMU (Département de Missiologie
Urbaine) sur le thème « Comment défendre sa foi au quotidien ? ». France
Evangélisation est partenaire de cette journée. Elle se déroulera à l’Institut
biblique de Nogent-sur-Marne. Séances plénières et ateliers seront au
programme.
Sud Ouest : 26 novembre - Toulouse

Notes
1
Retrouver son article sur : http://www.disciples.fr/accompagnement/blog?blog=72 - 72
2
2 Tim 2 : 2

14
 15

France Évangélisation Dépôt légal : juillet 2016

Le journal
Publication trimestrielle éditée
par France Évangélisation
ISSN 0768 6773
© Copyright France Évangélisation.
La reproduction, même partielle, des articles
est interdite sans autorisation.
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www.france-evangelisation.com
Directeur de publication :
Alain Stamp – 5 rue de Siewiller
67320 Drulingen – France
Maquette : www.blfeditions.com
Crédits photos : FE – BLF Éditions
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