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En 1898, Heinrich Wölfflin publiait un livre sur l’art italien du XVI e et du XVIIe siècle,
L’Art classique, dans lequel il opposait Classicisme et Baroque, d’un côté la ligne
droite, la noblesse et l’équilibre, de l’autre la courbe, le mouvement et le
foisonnement. D’un côté Raphaël et Poussin (les classiques), de l’autre Michel-Ange
et Rubens (baroques). Dix ans plus tôt, Wölfflin avait publié Renaissance et Baroque
(Renaissance und Barock, 1888), essai qui visait à définir les valeurs formelles
propres au baroque en les opposant au classicisme de la Renaissance. A bien des
égards en effet, le maniérisme européen se distinguait déjà du « classicisme » de la
Renaissance florentine et milanaise.
Nicolas Poussin, Eliézer et Rébecca, 1648, huile sur toile,
Paris, Musée du Louvre.
Pour la période moderne, c’est-à-dire les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, le Classicisme désigne
l’ensemble des expressions architecturales liées à la Renaissance du langage architectural
de l’Antiquité, et plus particulièrement les moments ou les œuvres se rattachent au plus
près du langage des ordres antiques – qu’il s’agisse de la Renaissance classique qui marque
le règne de Henri II, du classicisme d’Inigo Jones en Angleterre comme de l’architecture
française du demi-siècle (1640-1690) au cours duquel s’impose un usage tempéré des
ordres et des ornements, dans une recherche d’équilibre, d’harmonie qui devait
profondément marquer l’art français, dans le domaine pictural comme architectural.
L’architecture classique se caractérise par une étude rationnelle des proportions héritées
de l’Antiquité et par la recherche de compositions symétriques et axiales. L’esthétique
classicisante privilégie des lignes sobres et répétitives de même qu’un décor limité. A bien
des égards, le Classicisme est synonyme d’idéal d’ordre et de raison.
L’association avec la notion antonyme, de « baroque » revêt une certaine pertinence mais
doit être elle-même employée avec mesure. Le classicisme en France l’emporte bien sur la
séduction baroque, mais il se détache sur un fond durable d’expressions et de tendances
baroques et italisanisantes.
Entre 1620 et 1650, une nouvelle génération d'architectes français –
Jacques Lemercier (env. 1585-1654), Pierre Le Muet (1591-1669),
François Mansart (1598-1666) et Louis Le Vau (1612-1670) – posent
les fondements d’un classicisme épuré dans lequel les ordres sont
utilisés avec rigueur et les ornements avec économie.
En 1505, Michel-Ange projette le tombeau du pape Jules II dont le projet initial, devant se
placer au centre de la basilique Saint-Pierre de Rome, a été partiellement réalisé.
En 1521, il signe la nouvelle sacristie de la basilique San Lorenzo de Florence, qui abrite les
tombeaux des Médicis.
Parallèlement, il achève le palais Farnèse en 1546 ainsi que la Porta Pia, ultime réalisation
(en 1564).
Giacomo della Porta et Carlo Rainaldi [façade], Sant'Andrea della Valle à Rome (1591-1623 par Carlo Maderno).
A partir des années 1630, les avènements successifs des papes Urbain VIII (1623-1644), Innocent X (1644-
1655) et Alexandre VII (1655-1667), papes mécènes et collectionneurs, vont permettre à une nouvelle
génération d'artistes de conduire des travaux majeurs à Rome.
Pierre de Cortone, Autoportrait, huile sur Gian Lorenzo Bernini, Autoportrait à l'âge Anonyme, Francesco Borromini, huile
toile, vers 1640, Ajaccio, Musée Fesch. mûr (1630-1635), huile sur toile, Rome, sur toile, Rome, Galerie Barberini.
Galerie Borghèse.
CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Pierre de Cortone (1596-1669)
Pierre de Cortone, Autoportrait, huile sur toile, vers 1640, Ajaccio, Musée Fesch.
Pierre de Cortone, Eglise Santi Luca e Martina à Rome (1635-1650).
Pierre de Cortone, Eglise Santa Maria della Pace à Rome (1656-1659).
Pierre de Cortone, Eglise Santa Maria della Pace à Rome (1656-1659).
Pierre de Cortone, Eglise Santa Maria della Pace à Rome (1656-1659).
Pierre de Cortone, Eglise Santa Maria in Via Lata à Rome
(1658-1662).
Baldassarre Peruzzi, Palazzo Massimo alle Colonne à Rome (1532).
Pierre de Cortone, Dôme de l’église San Carlo al Corso (commencé en 1668).
CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Le Bernin (1598-1680)
Le XVIIe siècle s’ouvre à Rome par l’achèvement de la façade de Saint-Pierre de Rome par
Carlo Maderno en 1612 sous le pontificat de Paul V (1605-1621). En l’espace d’un siècle, le
visage de la ville éternelle se voit considérablement modifié par les grands chantiers menés
sous trois papes :
Sous Urbain VIII (1623-1644), des projets monumentaux sont engagés avec Le Bernin,
Borromini et Pierre de Cortone, qu’il s’agisse du palais du Quirinal (1635, Le Bernin), du
palais Barberini (Carlo Maderno, le Bernin et Francesco Borromini, 1626-1629), de Saint-
Charles aux Quatre fontaines de Borromini (1638-1641), de l’église Saint Luc et Martine du
forum de Pierre de Cortone (1635-1650), de l’oratoire et de la maison Saint-Philippe Néri
par Borromini (1637-1650), de la chapelle Saint-Yves de la Sapience de Borromini (1646-
1665).
Girolamo Rainaldi puis Borromini, Palais Pamphili de la place Navone à Rome (à partir de 1646).
Sous Innocent X Pamphili (1644-1655), les grands travaux se focalisent sur un nombre
réduit d’édifices : l’achèvement du Capitole, la rénovation de la basilique Saint-Jean de
Latran par Borromini (1646-1650) et l’aménagement de la place Navone qui comprend à
la fois la construction d’un palais Pamphili (à partir de 1646 par Girolamo Rainaldi puis
Borromini), la décoration de la place par l’aménagement de fontaines monumentales
par Le Bernin (1648) et la construction de l’église Sainte-Agnès par Rainaldi et Borromini
(1653-1657, façade achevée en 1666).
Concurrent malheureux de
Borromini à Sainte-Agnès, Carlo
Rainaldi se voit confier trois
chantiers majeurs des années
1660-1680 à Rome : Santa Maria
in Campitelli (1660-1667), la
façade de San Andrea della Valle
(1661-1665) et les églises
jumelles de la place du Peuple
(1662-1667).