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Histoire de l’architecture des Temps modernes e232 (XVe -XVIIIe siècles)

Pr. Philippe Dufieux École nationale supérieure d'architecture de Lyon

CHAPITRE 5 – LA ROME BAROQUE


CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Baroque et classicisme

En 1898, Heinrich Wölfflin publiait un livre sur l’art italien du XVI e et du XVIIe siècle,
L’Art classique, dans lequel il opposait Classicisme et Baroque, d’un côté la ligne
droite, la noblesse et l’équilibre, de l’autre la courbe, le mouvement et le
foisonnement. D’un côté Raphaël et Poussin (les classiques), de l’autre Michel-Ange
et Rubens (baroques). Dix ans plus tôt, Wölfflin avait publié Renaissance et Baroque
(Renaissance und Barock, 1888), essai qui visait à définir les valeurs formelles
propres au baroque en les opposant au classicisme de la Renaissance. A bien des
égards en effet, le maniérisme européen se distinguait déjà du « classicisme » de la
Renaissance florentine et milanaise.
Nicolas Poussin, Eliézer et Rébecca, 1648, huile sur toile,
Paris, Musée du Louvre.

Pierre-Paul Rubens, La Galerie de Médicis, Le Débarquement de Marie de Médicis au


port de Marseille, huile sur toile, 1621-1625, Paris, Musée du Louvre.
Johann Michael Fischer, Eglise abbatiale Ottobeuren ( Bavière, 1748).
Francesco Borromini, San Carlo alle Quattro Fontane (1638-1641).
Gabriele Montani, Plan de l'église Saint-Pierre de Vienne (1722).

Ascanio Vittozzi, Sanctuaire de Vicoforte (Piémont, 1733).

La coupole elliptique (37,15 m x 24,90 m) de Francesco Gallo est


décorée d’une fresque gigantesque d'une surface de 6 032 m2 de
Giuseppe Galli Bibiena, Felice Biella et Mattia Bortoloni.
Maître-autel de la cathédrale de
Klagenfurt (Autriche, à partir de 1724).
Le Bernin, Extase de sainte Thérèse, chapelle Cornaro à l’église Santa Maria della Vittoria à Rome (1644-1652).
Pierre de Cortone exécute pour le pape Urbain VIII sa fresque la plus célèbre, la
Gloire des Barberini pour le grand salon du palais éponyme à Rome (1633-1639).
Giovanni Battista Gaulli, dit Il
Baciccio, Le Triomphe du Nom
de Jésus, fresque, Rome, église
du Gesù (1672-1683).
Andrea Pozzo, Le Triomphe de saint Ignace et la mission des jésuites, 1691-1694, fresque du plafond, Rome, église Saint-Ignace de Loyola.
Le Classicisme

Pour la période moderne, c’est-à-dire les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, le Classicisme désigne
l’ensemble des expressions architecturales liées à la Renaissance du langage architectural
de l’Antiquité, et plus particulièrement les moments ou les œuvres se rattachent au plus
près du langage des ordres antiques – qu’il s’agisse de la Renaissance classique qui marque
le règne de Henri II, du classicisme d’Inigo Jones en Angleterre comme de l’architecture
française du demi-siècle (1640-1690) au cours duquel s’impose un usage tempéré des
ordres et des ornements, dans une recherche d’équilibre, d’harmonie qui devait
profondément marquer l’art français, dans le domaine pictural comme architectural.
L’architecture classique se caractérise par une étude rationnelle des proportions héritées
de l’Antiquité et par la recherche de compositions symétriques et axiales. L’esthétique
classicisante privilégie des lignes sobres et répétitives de même qu’un décor limité. A bien
des égards, le Classicisme est synonyme d’idéal d’ordre et de raison.

L’association avec la notion antonyme, de « baroque » revêt une certaine pertinence mais
doit être elle-même employée avec mesure. Le classicisme en France l’emporte bien sur la
séduction baroque, mais il se détache sur un fond durable d’expressions et de tendances
baroques et italisanisantes.
Entre 1620 et 1650, une nouvelle génération d'architectes français –
Jacques Lemercier (env. 1585-1654), Pierre Le Muet (1591-1669),
François Mansart (1598-1666) et Louis Le Vau (1612-1670) – posent
les fondements d’un classicisme épuré dans lequel les ordres sont
utilisés avec rigueur et les ornements avec économie.

Philippe de Champaigne, Jacques Lemercier devant la chapelle de la


Sorbonne construite entre 1635 et 1653, huile sur toile, 1644,
Châteaux de Versailles et de Trianon © RMN / Gérard Blot
CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Les principaux chantiers de Michel-Ange

En 1505, Michel-Ange projette le tombeau du pape Jules II dont le projet initial, devant se
placer au centre de la basilique Saint-Pierre de Rome, a été partiellement réalisé.

En 1521, il signe la nouvelle sacristie de la basilique San Lorenzo de Florence, qui abrite les
tombeaux des Médicis.

En 1538, Michel-Ange est chargé de l'aménagement de la place du Capitole par le pape


Paul III qui débute dès 1536.

Nommé architecte de la basilique Saint-Pierre de Rome en 1546, il en conduit le chantier


et met en projet la construction du dôme en 1555.

Parallèlement, il achève le palais Farnèse en 1546 ainsi que la Porta Pia, ultime réalisation
(en 1564).
Giacomo della Porta et Carlo Rainaldi [façade], Sant'Andrea della Valle à Rome (1591-1623 par Carlo Maderno).

Michel-Ange, Bibliothèque Laurentienne de Florence (1524-1534).


Michel-Ange, Porta Pia à Rome (à partir de 1562).
En 1537, Michel-Ange se voit confier le réaménagement de la place du Capitole à Rome.
La Contre-réforme catholique

A la fin du XVIe siècle, l'Eglise reprend partout


l'initiative en Europe, en Bavière comme en
Bohême grâce au recul des protestants
d'Allemagne à l’issue de la guerre de Trente Ans
(1618-1648). Au cours du XVIe siècle, elle étend
ses missions dans le monde entier, en Extrême-
Orient et en Amérique. Le vaste mouvement de
rénovation architecturale et urbanistique des
villes italiennes doit beaucoup aux ordres
religieux, notamment ceux qui ont été fondés au
XVIe siècle : la compagnie de Jésus, fondée par
Ignace de Loyola en 1534, les Théatins, fondés
par saint Gaétan de Thiene en 1524, les
oratoriens, créé par saint Philippe Néri en 1561 ;
tous ces ordres construisent d’importants
ensembles conventuels intégrant chapelle,
séminaire, collège à Rome mais encore à Milan, à
Gênes et dans l’ensemble des pays catholiques.
Dans le même temps, dans le sillage du concile
de Trente (1545-1563), les diocèses se
réforment et veillent à améliorer la formation
des prêtres par la construction de séminaires.
Saint Philippe Néri, (1515-1595), fondateur des prêtres de l’Oratoire
Jusqu’au XVIIIe siècle, le modèle de l’église catholique demeure celui des églises de la contre-réforme dont
l’église du Gesù à Rome est l’archétype. Construite à partir de 1568 sur un projet de Vignole, l’église des
Jésuites doit sa façade à l’architecte Giambattista Della Porta (1575). Le Gesù fixe le type de l'église de la
Contre-réforme : vaisseau unique, chapelles communicantes, transept peu saillant, chœur très court avec
abside, tribunes. L’accent est mis sur la visibilité des offices et la fluidité des espaces intérieurs.
Vignole et Giambattista Della Porta, Eglise du Gesù à Rome (1568-1575).
Giacomo della Porta et Carlo Rainaldi [façade], Sant'Andrea della Valle à Rome (1591-1623 par Carlo Maderno).
Carlo Rainaldi, Eglise Santa Maria in Campitelli à Rome (après 1663).
Carlo Fontana, San Marcello al Corso à Rome (1682-1683).
Andrea Pozzo et Orazio Grassi, Eglise Saint-Ignace à Rome (1626-1650).
Andrea Pozzo et Orazio Grassi, Eglise Saint-Ignace à Rome (1626-1650).
Andrea Pozzo, Plafond de l'église Saint-Ignace-de-Loyola à Rome (1685).
Antonio da San Gallo le Jeune, Palais Farnèse à Rome (1534-1546),
Carlo Maderno et Giacomo della Porta, Palais Aldobrandini-Chigi à Rome (1562-1580).
Bartolomeo Ammannati, Palais Ruspoli à Rome (XVIe-XVIIe siècles).
Galerie du palais Ruspoli à Rome (1589-1592).
Domenico Fontana, Palais du Latran à Rome (achevé en 1589).
La villa Médicis à Rome a été bâtie pour le cardinal Giovanni Ricci di Montepulciano autour de 1544 par l'architecte Giovanni Lippi et son fils
Annibale Lippi. La façade sur jardin est aménagée par Ammannati dans les années 1580.
Flaminio Ponzio et Jan Van Santen [Vasanzio], Villa Borghèse à Rome (à partir de 1613).
La nouvelle Rome

Dès son élection au trône


pontifical en 1585, Sixte Quint
donne une nouvelle
impulsion à l’urbanisme
romain en mettant en œuvre
un projet urbain grandiose
dont il confie la réalisation à
Domenico Fontana. L’une des
ambitions de ce programme
consiste à faciliter le
déplacement des pèlerins
entre les principaux centres
religieux de Rome,
notamment de relier les sept
basiliques« majeures », par
un système de voies
Filippo Bellini, Portrait du pape Sixte Quint, huile sur toile, Musée national du château de Pau. rectilignes.
Giacomo Lauro et Antonio Tempesta, Plan de Rome et des sept basiliques majeures en 1599, gravure, Paris, Bnf/Gallica.
Les basiliques majeures sont au nombre de quatre :

- Saint-Pierre de Rome, au Vatican, construite sur le tombeau de saint Pierre


- Saint-Jean de Latran, cathédrale de Rome et du monde
- Sainte-Marie-Majeure, dans laquelle est conservée la relique de la Crèche [infra]
- Saint-Paul hors les murs, sur la Via Ostiense, construite sur le tombeau de saint Paul
Chacune de ces basiliques comporte une Porte Sainte, qui est ouverte uniquement durant l'Année sainte ou
Jubilé. Ces basiliques majeures marquent l'aboutissement principal du pèlerinage de Rome.
Le palais Farnèse à Rome offre l'exemple d'une organisation urbanistique des plus savantes.
Carlo Maderno (1590) et Carlo Rainaldi (1671-1676), Palais Borghèse à Rome.
Palais Colonna à Rome (à partir de 1730).
Francesco Borromini, L’Oratoire Saint-Philippe Néri et Santa Maria in Vallicella (1637-1650).
Filippo Raguzzini, Piazza Sant'Ignazio à Rome (1727-1728).
CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Carlo Maderno (1556-1629)

Neveu de Domenico Fontana, Carlo Maderno arrive en


1588 à Rome à la demande de son oncle qui l’emploie
comme décorateur. Maderno s'initie à l'architecture au
contact des œuvres de Fontana et de Giacomo della
Porta. Maderno est nommé architecte de Paul V et
réalise de nombreux ouvrages dont la façade de Sainte-
Suzanne (1597-1603) à Rome qui constitue sa première
œuvre personnelle. Dans les mêmes années, il conduit
l’achèvement de Saint-Jean-des-Florentins et de la
façade de Saint-Jacques-des-Incurables à Rome, du
palais Aldobrandini, du palais Mattei (1606-1616). Il est
associé à la construction du palais Rospigliosi (1603)
ainsi qu’à l'église de Santa Maria della Vittoria.

En 1602, il succède à Giacomo della Porta comme


architecte de Saint-Pierre dont il dirige les travaux
jusqu'à sa mort. Maderno allonge la nef de deux
travées et construit la façade (1606-1619) qui rompt
avec le parti centré de Bramante et de Michel-Ange.
Carlo Maderno, Façade de Santa Susanna à Rome
(achevée en 1603).
Domenico Cresti da Passignano, Michel-Ange présentant la
maquette de Saint-Pierre de Rome au pape Paul IV, Vatican,
Fabbrica di San Pietro.
Carlo Maderno, Façade de la basilique Saint-Pierre à Rome (achevée en 1612).
Carlo Maderno et Gianlorenzo Bernini, Palais Barberini à Rome (1628-1633).
Carlo Maderno et Gianlorenzo Bernini, Palais Barberini à Rome (1628-1633).
Pierre de Cortone, Plafond du grand salon du palais Barberini à Rome [allégorie de la divine providence] (1633-1639).
CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Les maîtres de l’âge baroque romain : Pierre de Cortone (1596-1669), Gian Lorenzo Bernini (1598-1680),
dit le Cavalier Bernin et Francesco Borromini (1599-1667)

A partir des années 1630, les avènements successifs des papes Urbain VIII (1623-1644), Innocent X (1644-
1655) et Alexandre VII (1655-1667), papes mécènes et collectionneurs, vont permettre à une nouvelle
génération d'artistes de conduire des travaux majeurs à Rome.

Pierre de Cortone, Autoportrait, huile sur Gian Lorenzo Bernini, Autoportrait à l'âge Anonyme, Francesco Borromini, huile
toile, vers 1640, Ajaccio, Musée Fesch. mûr (1630-1635), huile sur toile, Rome, sur toile, Rome, Galerie Barberini.
Galerie Borghèse.
CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Pierre de Cortone (1596-1669)

Peintre et architecte, Pierre de Cortone


s’impose comme l’un des artistes les plus
féconds du pontificat d'Urbain VIII à Rome aux
côtés du Bernin et de Borromini. Entre 1633 et
1639, il réalise pour Urbain VIII le plafond du
grand salon du palais Barberini à Rome sur le
thème La Gloire des Barberini. Dans les années
qui suivent, il conçoit l'église dei Santi Luca e
Martina près du Forum (achevée en 1664),
Notre-Dame-de-la-Paix (1656-1667) et la
façade de l’église Santa Maria in Via Lata (vers
1660). Il donne les plans des palais de Castel
Gandolfo, du Casino al Pigneto del Marchese
Sacchetti et la Villa Pigneto Sacchetti près
d'Ostie.

Pierre de Cortone, Autoportrait, huile sur toile, vers 1640, Ajaccio, Musée Fesch.
Pierre de Cortone, Eglise Santi Luca e Martina à Rome (1635-1650).
Pierre de Cortone, Eglise Santa Maria della Pace à Rome (1656-1659).
Pierre de Cortone, Eglise Santa Maria della Pace à Rome (1656-1659).
Pierre de Cortone, Eglise Santa Maria della Pace à Rome (1656-1659).
Pierre de Cortone, Eglise Santa Maria in Via Lata à Rome
(1658-1662).
Baldassarre Peruzzi, Palazzo Massimo alle Colonne à Rome (1532).
Pierre de Cortone, Dôme de l’église San Carlo al Corso (commencé en 1668).
CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Le Bernin (1598-1680)

Peintre, sculpteur et architecte, Le Bernin met son talent


au service de sept papes et de nombreux cardinaux et
princes romains. Urbain VIII lui confie la construction de
la façade de l'église Santa Bibiana à Rome (1624-1626)
ainsi que celle du baldaquin qui domine le maître-autel
de la basilique Saint-Pierre (1624-1633). Le Bernin
transforme également le palais Barberini à partir de 1629
et construit la colonnade de la place Saint-Pierre (1657-
1667) ainsi que la Scala Regia du Vatican (1663-1666). On
lui doit de nombreuses fontaines monumentales,
notamment celle des quatre fleuves de la Piazza Navona
(1647-1652), traitée comme des pièces d’orfèvrerie.

Considéré comme l'égal de Michel-Ange - le plus grand


artiste de son temps - , Le Bernin œuvre comme
sculpteur et architecte, qu’il s’agisse du tombeau
monumental du pape Urbain VIII (1628-1647) et de celui
d'Alexandre VII ou encore du Trône de Saint-Pierre (1657-
1666). À la demande de Louis XIV, il se rend en France en
1665 pour dessiner en particulier la façade du Louvre,
projet qui restera sans suite. Le Bernin conçoit encore
Gian Lorenzo Bernini (1598-1680), Autoportrait, vers 1623, huile l’église Sant' Andrea al Quirinale (1658-1670).
sur toile, 37 x 30 cm, Rome, musée et galerie Borghèse.
Le Bernin, Tombeau d'Urbain VIII, Rome, basilique Saint-Pierre
(commencé en 1628, achevé entre 1639 et 1647).

Le Bernin, Saint-Longin, marbre, Rome, basilique Saint-Pierre (1629-1638).


Le Bernin, Monument funéraire de Maria Raggi, Rome,
Santa Maria sopra Minerva (1643).
Le Bernin, Fontaine des Quatre-Fleuves, Rome, piazza Navona (1648-1651).
Les quatre fleuves : le Danube (Europe) sculpté
par Antonio Raggi, le Gange (Asie) sculpté par
Claude Poussin, le Nil (Afrique) au visage voilé car
on ne connaissait pas sa source, sculpté par
Giacomo Antonio Fancelli et le Rio de la Plata
(Amérique).
Le Bernin, Constantin, Vatican, Scala Regia (1654-1668).
Le Bernin, Décor du pont Saint-Ange sur le thème de la Passion du Christ (1668-1671).
Le Bernin, chapelle Altieri (La bienheureuse Lodovica Albertoni), Rome,
San Francesco a Ripa (1674) et chapelle Cornaro de l’église Santa
Maria della Vittoria à Rome (La transverbération de sainte Thérèse)
réalisée entre 1647 et 1652.
Le Bernin, Eglise Santa Bibiana à Rome (1624-1626).
Le Bernin, Baldaquin de Saint-Pierre de Rome (1624-1633).
Le chœur de la basilique dit aussi autel de la « Confession de Saint-Pierre », réalisé sur les dessins du Bernin est consacré en 1666.
Le Bernin, Santa Maria Assunta à Ariccia (1662-1664).
Le Bernin, Sant'Andrea al Quirinale à Rome (1658-1670).
Le Bernin, Palais de Montecitorio à Rome (1650-1654), achevé par Carlo Fontana en 1694.
Le Bernin, Palais Chigi-Odescalchi à Rome (commencé en 1664, achevé en 1745 par Nicola Salvi).
Le Bernin, Premier projet pour le palais du Louvre, élévation de la façade principale,
encre brune, lavis brun et plume (XVIIe s.), Paris, Musée du Louvre.
Louis Félix de Larue, Fontaine du Triton par Bernin à Rome, plume; encre; lavis brun; pierre
noire ; collé en plein, 27,2 x 20,2 cm, Besançon; musée des beaux-arts et d'archéologie.

Le Bernin, Fontaine des Tritons, place Barberini à Rome (1642-1643).


L'éléphant de la place de la Minerve à Rome est dessiné par Le Bernin et réalisé en 1667 par Ercole Ferrata.
Le Bernin commence l’aménagement de la place Saint-Pierre à Rome à partir de 1656.
Le Bernin, La Scala Regia, Rome, palais du Vatican
(1663-1666).
CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Francesco Castelli, dit Borromini (1599-1667)

Fils de l'architecte Gian Domenico, Borromini est apprenti sculpteur


sur bois à Milan. À l’âge de quinze ans, il se rend à Rome et travaille
comme sculpteur au chantier de la basilique vaticane ; il bénéficie de
la protection de Maderno. Celui-ci l’oriente vers l'architecture et lui
confie la réalisation de fragments de décoration. C’est à l’école de ce
maître que le jeune architecte découvre l'œuvre de Michel-Ange qui
devait exercer une profonde influence sur ses travaux. Pressenti
pour succéder à Maderno à la mort de celui-ci en 1629, il est évincé
au profit du Bernin.

L'œuvre de Borromini se confond avec le renouveau catholique de la


Contre-réforme. Il travaille pour les papes et les plus grandes
familles romaines : Barberini, Pamphili, Falconieri, signe palais et
villas à l’image de la villa Spada à Frascati. Au collège de la Sapienza à
Rome, il conçoit l'église Sant'Ivo de 1642 à 1650 qui compte pour
l’un de ses chefs-d’œuvre. Il dessine le couvent des Pères trinitaires
(1634-1637) et leur église (1638-1641), San Carlo alle Quattro
Fontane, dont il n'exécute la façade qu'à la fin de sa vie, à partir de
1662. Pour le couvent des Philippins, il conçoit l'oratoire (1638-
Anonyme, Francesco Borromini, huile sur 1640), un vaste cloître et la bibliothèque. Pour les Jésuites enfin, il
toile, Rome, Galerie Barberini. dessine l'immense palais de la Propagande de la foi (1662-1666).
Innocent X le charge de restaurer la nef de Saint-Jean-de-Latran
(1646-1649) et, trois ans plus tard, de succéder aux Rainaldi sur le
chantier de Sant'Agnese (place Navone).
Carlo Maderno et Gianlorenzo Bernini dit le Bernin, Palais Barberini à Rome (1628-1633).
Francesco Borromini, Fenêtre jouxtant le corps central sur
arcades du palais Barberini à Rome [détail] (vers 1630).
Francesco Borromini, San Carlo alle Quattro Fontane (1638-1641).
Francesco Borromini, San Carlo alle Quattro Fontane a Roma, plan (1638-1641).
Francesco Borromini, Cloître de San Carlo alle
Quattro Fontane a Roma (1638-1641).
L’église Santa Maria in Vallicella à Rome est construite par l’architecte Fausto Rughesi en 1605.
Francesco Borromini, Oratoire de Saint-Philippe-Néri à Rome (1637-1640).
Francesco Borromini, L’Oratoire Saint-Philippe Néri et Santa Maria in Vallicella (1637-1650).
Francesco Borromini, Oratoire de Saint-Philippe-Néri à Rome,
la tourelle de l'Horloge [façade postérieure] (1637-1640).
Francesco Borromini, Sant'Ivo della Sapienza à Rome (1642-1650).
Francesco Borromini, Sant'Ivo della Sapienza à Rome (1642-1650).
Francesco Borromini, Sant'Ivo della Sapienza (1642-1650).
Francesco Borromini, Rénovation de la basilique Saint-Jean de Latran à Rome (1646-1649).
Giovan Battista Falda, Sant'Agnese in Agone à Rome de Borromini, gravure (1669).
Francesco Borromini, Sant'Agnese in Agone à Rome [commencée par Girolamo et Carlo Rainaldi] (1653-1655).
Francesco Borromini, Sant'Andrea della Fratte à Rome (1653-1665)
[détail du dôme et du tambour].
Francesco Borromini, Collège de la Propagation de la Foi à Rome (1646-1667), façade sur la via de la Propaganda (1662).
Francesco Borromini, Collège de la Propagation de la Foi à
Rome (1646-1667), façade sur la via della Propaganda (1662).
Francesco Borromini, Colonnade illusionniste du palais Spada à Rome (1652-1653).
Francesco Borromini, Colonnade illusionniste du palais Spada à Rome (1652-1653).
Francesco Borromini, Palais Falconieri à Rome (1646-1649).
Michel-Ange, Porta Pia à Rome (à partir de 1562).
Guarino Guarini, Palais Carignano à Turin (1679-1684).
Rome au XVIIe siècle

Le XVIIe siècle s’ouvre à Rome par l’achèvement de la façade de Saint-Pierre de Rome par
Carlo Maderno en 1612 sous le pontificat de Paul V (1605-1621). En l’espace d’un siècle, le
visage de la ville éternelle se voit considérablement modifié par les grands chantiers menés
sous trois papes :

Sous Urbain VIII (1623-1644), des projets monumentaux sont engagés avec Le Bernin,
Borromini et Pierre de Cortone, qu’il s’agisse du palais du Quirinal (1635, Le Bernin), du
palais Barberini (Carlo Maderno, le Bernin et Francesco Borromini, 1626-1629), de Saint-
Charles aux Quatre fontaines de Borromini (1638-1641), de l’église Saint Luc et Martine du
forum de Pierre de Cortone (1635-1650), de l’oratoire et de la maison Saint-Philippe Néri
par Borromini (1637-1650), de la chapelle Saint-Yves de la Sapience de Borromini (1646-
1665).
Girolamo Rainaldi puis Borromini, Palais Pamphili de la place Navone à Rome (à partir de 1646).
Sous Innocent X Pamphili (1644-1655), les grands travaux se focalisent sur un nombre
réduit d’édifices : l’achèvement du Capitole, la rénovation de la basilique Saint-Jean de
Latran par Borromini (1646-1650) et l’aménagement de la place Navone qui comprend à
la fois la construction d’un palais Pamphili (à partir de 1646 par Girolamo Rainaldi puis
Borromini), la décoration de la place par l’aménagement de fontaines monumentales
par Le Bernin (1648) et la construction de l’église Sainte-Agnès par Rainaldi et Borromini
(1653-1657, façade achevée en 1666).

Sous le pontificat d’Alexandre VII Chigi (1655-1667), Borromini conçoit le palais de la


Propagation de la Foi (1654-1664), Le Bernin élève la colonnade qui précède la basilique
Saint-Pierre (1656-1657). Une multitude d’espaces, de voies et de places sont
reconfigurées et aménagées parmi lesquelles la via del Corso. Dans les mêmes années,
Pierre de Cortone élève la façade de Sainte-Marie de la Paix (1656-1657) et l’église Santa
Maria in Via Lata (1658-1662) tandis que Le Bernin signe l’un des chefs-d’œuvre de la
Rome baroque : l’église Saint-André du Quirinal (1658-1661). Borromini conçoit à
quelques mètres Saint-Charles aux Quatre fontaines (façade achevée en 1664-1667).
Carlo Rainaldi

Concurrent malheureux de
Borromini à Sainte-Agnès, Carlo
Rainaldi se voit confier trois
chantiers majeurs des années
1660-1680 à Rome : Santa Maria
in Campitelli (1660-1667), la
façade de San Andrea della Valle
(1661-1665) et les églises
jumelles de la place du Peuple
(1662-1667).

Carlo Rainaldi, Santa Maria in Campitelli à Rome (1660-1667).


Carlo Rainaldi, Façade de San Andrea della Valle
à Rome (1661-1665)
Carlo Rainaldi, Le Bernin et Carlo Fontana, Eglises jumelles de la place du Peuple [Santa Maria in Montesanto et Santa Maria dei Miracoli] (1662-
1667), achevées respectivement en 1675 et 1678.
Carlo Rainaldi, Chevet de la basilique Sainte-Marie Majeure à Rome (achevé en 1673).
CHAPITRE 6 – LA ROME BAROQUE
Baroque et classicisme
La Rome des papes
Carlo Maderno
Les maîtres du baroque romain
Pierre de Cortone
Gian Lorenzo Bernini
Francesco Borromini
Rome au XVIIIe siècle
Carlo Fontana (1638-1714)

Carlo Fontana, petit-fils de l'architecte Domenico


Fontana, est chargé par Innocent XI et Clément XI
de la construction des palais Giustiniani et
Bolognetti, du mausolée de la reine Christine de
Suède dans la basilique Saint-Pierre de Rome
(1702), des fontaines de la Piazza San Pietro
(1675) et Santa Maria in Trastevere (1680), de
l'église Saint-Marcel al Corso (1682-1683) et de
l’achèvement du Palais Montecitorio, commencé
par le Bernin.
Carlo Fontana, Eglise San Marcello al Corso à Rome (1683).
Carlo Fontana, Restauration de la basilique Saint-Clément à Rome.
Filippo Raguzzini, Piazza Sant’Ignazio à Rome (1727-1728).
C'est sous Louis XV que les architectes Alessandro Specchi et Francesco de Sanctis (1679-1731) réalisent entre 1723 et 1726 le théâtral
escalier qui relie la place d’Espagne à l’église de la Trinité des Monts.
Gabriele Valvassori, Palais Doria-Pamphili à Rome (1731-1734).
Nicola Salvi, Fontaine de Trevi à Rome (1732-1762).
Alessandro Galilei, Façade de la basilique de Saint-Jean-de-Latran à Rome
Ferdinando Fuga, Façade de basilique Sainte-Marie Majeure à Rome (1741-1743).
Ferdinando Fuga, Palazzo della Consulta sur la Piazza del Quirinale à Rome (1732-1738).
Ferdinando Fuga, Santa Maria dell'Orazione e della
Morte à Rome (1733-1737).
Au miroir de la Rome baroque :
Le monastère royal des bénédictines de Saint-Pierre

François de Royers de La Valfenière, Abbaye de Saint-Pierre-lès-Nonnains à Lyon (1659-


1685).
Thomas Blanchet (maître d’oeuvre), Louis Cretey (peintre) et Simon Guillaume (sculpteur), Réfectoire du monastère royal des
bénédictines de Saint-Pierre (actuel musée des beaux-arts de Lyon).
En étroite collaboration avec
l’abbesse
Antoinette de Chaulnes, Thomas
Blanchet
conçoit l’entier aménagement de
l’abbaye royale des Dames de Saint-
Pierre entre 1680 et 1687. Les décors
sculptés du réfectoire sont confiés à
Simon Guillaume et les peintures à
Louis Cretey, deux artistes formés à
Rome que Blanchet associe à
plusieurs de ses chantiers lyonnais.

Unique en France par l’ampleur de


son développement baroque, la salle
propose un décor éminemment
romain dans lequel se décèlent les
influences les plus
modernes, de Bernin à Pier
Francesco Mola.
Thomas Blanchet (maître d’oeuvre), Nicolas
Bidault et Simon Guillaume (sculpteurs),
Escalier d’honneur du monastère royal des
bénédictines de Saint-Pierre, actuel musée des
Beaux-Arts de Lyon

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