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Histoire de l’architecture des Temps modernes e232 (XVe -XVIIIe siècles)

Pr. Philippe Dufieux École nationale supérieure d'architecture de Lyon

LA RENAISSANCE EN ITALIE
LA RENAISSANCE EN ITALIE

Prologue − La Renaissance en Italie du Nord


L’humanisme et la Renaissance
Brunelleschi, « inventeur » de la perspective
Le retour vers l’Antiquité

1 – La Renaissance florentine
Filippo Brunelleschi
Le Dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore
Un nouveau langage architectural
Alberti, l’architecte-humaniste
Michelozzo et le palais florentin

2 – Milan et Venise
Bramante, Filarète et Vinci à Milan
La Renaissance vénitienne
LA RENAISSANCE EN ITALIE

Prologue − La Renaissance en Italie du Nord


L’humanisme et la Renaissance
Brunelleschi, « inventeur » de la perspective
Le retour vers l’Antiquité

1 – La Renaissance florentine
Filippo Brunelleschi
Le Dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore
Un nouveau langage architectural
Alberti, l’architecte-humaniste
Michelozzo et le palais florentin

2 – Milan et Venise
Bramante, Filarète et Vinci à Milan
La Renaissance vénitienne
Au cours des XVe et XVIe siècles, les états
du Nord de l’Italie sont le théâtre des
multiples tensions et des guerres entre le
Saint Empire Romain Germanique et la
papauté, entre les Guelfes (partisans du
pape et opposants à la présence impériale
en Italie) et les gibelins (favorables à
l’empereur). Les états italiens et des cités
sont divisés par de profondes rivalités qui
amènent guerres civiles, conflits armés et
tensions sociales.

L’affaiblissement du pouvoir de l’empereur


aux cours des XIIIe et XIVe siècles amène
l’émergence de la seigneurie urbaine qui
apparait dans l’Italie du centre et du Nord
au milieu du XIIIe siècle dans un contexte
de grande instabilité politique, sociale et
économique, aggravé par l’accroissement
de la population dans les villes et les
territoires communaux. De riches familles
prennent alors le pouvoir dans la première
moitié du XVe siècle : les Este à Ferrare,
les Della Scala de Vérone, les Viconti à
Milan, les Gonzague à Mantoue.
Giorgio Vasari (1511-1574)

Peintre, architecte et écrivain, auteur d’un célèbre recueil


biographique intitulé Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et
architectes, considéré comme l’une des publications fondatrices de
l'histoire de l'art. Le Vite de' più eccellenti pittori, scultori e
architettori, publié en 1550 connaît une second édition en 1568.

Vasari dresse un dictionnaire des artistes qui l'ont précédé et de ses


contemporains dans une perspective historique à la faveur
d’enquêtes biographiques, de catalogues des œuvres et d’histoires
compilées. Il est le premier à utiliser le terme de Renaissance pour
désigner son temps – parlant de rinascimento – pour désigner la
bella maniera de Raphaël et de Michel-Ange. On attribue à Vasari
le terme « gothique », comparant l’architecture du Moyen Âge avec
le peuple des Goths.
Giorgio Vasari, Autoportrait, huile sur
toile, Florence, musée des Offices.
La Renaissance s’épanouit sur près de trois siècles, en trois
périodes successives :

- le Trecento (XIVe siècle),


- le Quattrocento (XVe siècle)
- le Cinquecento (XVIe siècle).

Dans son ouvrage, Vasari parle de trois âges : celui des


précurseurs, Cimabue et Giotto, celui des initiateurs,
Masaccio, Brunelleschi et Donatello, et enfin celui des
maîtres : Bramante, Vinci, Raphaël et Michel-Ange qui, selon
lui, égalent et dépassent ceux de l’Antiquité.

Giorgio Vasari, Le Vite de' più eccellenti pittori,


scultori e architettori (1550-1568).
Entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle, la Rome antique fait l’objet de multiples investigations
archéologiques et architecturales visant à restaurer sa grandeur, qu’il s’agisse des travaux d’Alberti (Descriptio
urbis Romae, vers 1440-1450) et de Raphaël, de ceux de Giovanni Bartolommeo Marliani (Urbis Romae
topographia, 1544) comme ceux de Stéphane du Pérac qui publie en 1574 une reconstitution qui redessine le
visage de l’antique cité .

Bartolomeo Marliani, Vrbis Romae topographia


Rome, Valerius & Aloysius Doricus, 1544.

Stéphane du Pérac, Urbis Romae sciographia ex antiquis monumentis,


Romae, F. Villamena excudebat, 1574, pl. III. Bibliothèque nationale de
France, Réserve des livres rares (J-3432).
Giovanni Battista Piranesi, Le Antichita romane, Roma, Angelo
Rotilj, 1756 [1re éd. 1748], pl. II et IV [plan de Rome et détail],
eau-forte, 65 x 80 cm [cuvette], Bibliothèque nationale de France
(V 214-230).

Ces essais de reconstitutions topographiques


trouvent leur origine dans le gigantesque plan
en marbre de Rome, dit aussi Pianta marmorea,
gravé en 205-208, qui était placé dans une
exèdre du Forum Pacis. Dès la Renaissance, de
nombreux fragments de cet insigne vestige
topographique sont étudiés et gravés par les
antiquaires, à l’image de Bellori en 1673
(Fragmenta vestigii veteris Romae).
En 1492, Léonard de Vinci dessine le célèbre portrait de L'homme de Vitruve destiné à illustrer un passage du traité
de Marcus Vitruvius Pollo (1er siècle av. JC) De Architectura que la Renaissance vient de rééditer. Ce croquis illustre
également le traité De divina Proportione de Luca Pacioli paru en 1496 (réédité en 1509).

Jacopo de' Barbari (attr.), Luca Pacioli avec son élève Guidobaldo Ier de Montefeltro
(1495), Naples, musée de Capodimonte.

Dessin d'un rhombicuboctaèdre (polyèdre)


par Vinci pour le traité de Pacioli.
Cenni di Pepo [Cimabue], Maestà di Santa Trinita, vers 1285-1286, tempera sur
panneau, 385 x 223 cm, Florence, musée des Offices.

Giotto, Le Baiser de Judas (détail) , peint pour la chapelle


des Scrovegni de Padoue (1303-1306).
Giotto, Eglise supérieure Saint-François à
Assise, cycle dédié à la vie de saint François e
composé de vingt-huit fresques (dont vingt-
cinq de Giotto ou sous sa conception), réalisées
entre 1290 et 1300.

Rencontre à la Porte Dorée, Giotto, vers


1304-1306, chapelle des Scrovegni de
Padoue (1303-1306).
Tommaso di ser Giovanni Cassai [Masaccio], Le Christ guérissant un lunatique
et Judas recevant trente pièces d'argent, Musée d'art de Philadelphie

Giovanni Bellinin, Pala di San Giobbe (1478-1485), huile sur toile,


471 x 258 cm, Gallerie dell'Accademia di Venezia.
Raffaello Sanzio [Raphaël], Le Mariage de la Vierge, tempera et
Giotto, Un habitant d'Assise étend son manteau sous les pas de François huile sur panneau, 1504, Milan, Pinacothèque de la Brera.
devant le Temple de Minerve, Assise, basilique Saint-François.
Piero della Francesca, La Conversation sacrée (Sacra
conversazione), huile sur bois de 248 cm × 150 cm,
réalisée pour la chiesa francescana di San Donato degli
Osservanti en 1472, Milan, Pinacothèque de Brera.

Piero della Francesca, La Flagellation du Christ,


tempera sur bois de peuplier de 58,4 cm × 81,5
cm, Urbino, Galleria Nazionale delle Marche.
Città ideale [panneau d'Urbino], env. 1460-1500, 239,5 x 67,5 cm, Urbino, Galerie nationale des Marches.

Veduta di città ideale, env. 1460-1500, (80,33 x 219,8 cm), Alla Walters Art Museum de Baltimore.
Veduta di città ideale, vers 1477, 124 x 234 cm), Berlin, Gemäldegalerie.
Brunelleschi réalise vers 1425 une expérience qui fonde la
perspective exacte (première expérience de Brunelleschi)
Masaccio, La Trinité, fresque, entre
1425 et 1428, Florence, Santa
Maria Novella.
Donatello (1386-1466), David (1430) Andrea del Verrocchio, David, bronze, Michelangelo Buonarroti, dit Michel-Ange, marbre,
bronze, 185 cm, 126 cm,1472-1475, Florence, Musée du 1501 et 1504, 4,34 mètres, Florence, Galerie de
Florence, Musée national du Bargello. Bargello. l’Académie.
Donatello, Statue équestre du Gattamelata, 1447-1450, bronze, 340 × 390 cm, Piazza del Santo, Padoue.
Giovanni Bartolommeo Marliani, Urbis Romae topographia, Romae, Dorici et Aloisii fratris, 1544, 129 f.
Sculptée avant le milieu du IIe siècle apr. J.-C., L'Apollon du Belvédère,
est considérée comme la réplique d'un bronze
réalisé entre 330 et 320 av. J.-C. par Léocharès.

Marc-Antoine Raimondi, L'Apollon du Vatican, musée Pio-Clementino.


Belvédère, 1506-1534, estampe, 290 x 166
mm, paris, Bnf/Gallica.
Michel-Ange, Ignudo, fresque, 380 x 365 cm, Michel-Ange, Le prophète Isaïe, fresque, 380 x 365 cm,
1508-1512, Vatican, Chapelle Sixtine. 1509, Vatican, Chapelle Sixtine.
« L'Architecture est une science qui doit être
accompagnée d'une grande diversité d'études et de
connaissances par le moyen desquelles elle juge de tous
les ouvrages des autres arts qui lui appartiennent. Cette
science s'acquiert par la Pratique et par la Théorie : la
Pratique consiste dans une application continuelle à
l'exécution des desseins que l'on s'est proposés, suivant
lesquels la forme convenable est donnée à la matière
dont toutes sortes d'ouvrages se font. La Théorie
explique et démontre la convenance des proportions
que doivent avoir les choses que l'on veut fabriquer […]
ceux qui ont joint la Pratique à la Théorie ont été les
seuls qui ont réussi dans leur entreprise, comme s'étant
munis de tout ce qui est nécessaire pour en venir à
bout. » (Vitruve)

Architecture, ou Art de bien bastir de Marc Vitruve Pollion,... mis de


latin en françoys par Jan Martin,... pour le roy très chrestien Henry II. A
Paris, avec privilège du Roy. On les vend chez Jacques Gazeau, en la rue
Sainct Jacques à l’Escu de Colongne, Paris, Jacques Gazeau, 1547.
Selon Vitruve, l’architecte doit connaître :

-la géométrie : il doit connaître les formes avec lesquelles il travaille ;


-Les mathématiques : l’édifice doit rester stable, ce pour quoi des calculs spécifiques
sont nécessaires ;
- L’anatomie et la médecine : l’architecte doit connaître les proportions humaines, il
doit être attentif à l’éclairement, à l’aération et à la salubrité des villes et des édifices ;
- L’optique et l’acoustique (théâtres) ;
- Le droit : la construction doit suivre des règles juridiques précises
- La théologie : dans le cas de l’édification des édifices cultuels ;
- L’astronomie : certains types de bâtiments, en particulier les lieux de culte, doivent
tenir compte de la position des étoiles ;
- La météorologie : le climat du lieu de construction de l’édifice est fondamental pour
les caractéristiques qu’il doit avoir.
Leon Battista Alberti [édité par Geoffroy Tory], Libri de re
ædificatoria decem... Opus integrum et absolutum..., Paris, B.
Rembolt (1512).

Le De re aedificatoria est conçu et rédigé en latin, en


dix livres d’un texte délibérément privé d’illustrations.
L’ouvrage est achevé en 1442, la première édition date
de 1485.
LA RENAISSANCE EN ITALIE

Prologue − La Renaissance en Italie du Nord


L’humanisme et la Renaissance
Brunelleschi, « inventeur » de la perspective
Le retour vers l’Antiquité

1 – La Renaissance florentine
Filippo Brunelleschi
Le Dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore
Un nouveau langage architectural
Alberti, l’architecte-humaniste
Michelozzo et le palais florentin

2 – Milan et Venise
Bramante, Filarète et Vinci à Milan
La Renaissance vénitienne
Les architectes de la première Renaissance italienne :

Filippo Brunelleschi (1377-1446)


Brunelleschi compte pour le premier architecte à revenir aux formes et au vocabulaire
hérités de l'antiquité : recours aux formes classiques, défense d'une architecture fondée
sur les proportions mathématiques, maîtrise scientifique de la perspective. Il est l’auteur
du portique de l'hôpital des Innocents à Florence (1419), qui devient le symbole de la
clarté et de la simplicité florentines, de la coupole du dôme de Florence (1420 et 1438), de
la chapelle des Pazzi à l'église Santa Croce à Florence en 1429, et des sacristies des églises
San Lorenzo (1420) et Santo Spirito (1435).

Michelozzo Michelozzi (1396 - 1472)


Admirateur et continuateur de Brunelleschi, Michelozzo reçoit une formation de sculpteur
et d’architecte. Il travaille pour les Médicis au couvent San Marco et au palais Médicis-
Riccardi (Florence, 1444-1459), pour lesquels il « invente » le modèle du palais florentin.

Leon Battista Alberti (1404-1472)


Alberti publie successivement trois traités : De pictura (1435), De re aedificatoria (1452) et
De statua (après 1464). Théoricien, ses réflexions sur l'architecture antique le conduisent à
une définition rigoureuse du classicisme qu’illustrent ses travaux, qu’il s’agisse du temple
Malatesta à Rimini, du palais Rucellai à Florence (1446-1451) comme de l’église Saint-
André de Mantoue (1470).
Michel-Ange, Tombeau de Laurent de Médicis, Florence, basilique San
Lorenzo, chapelle des Médicis, 1520 à 1527 et 1530 à 1534.

Girolamo Macchietti, Portrait de Laurent de Médicis,


huile sur panneau, Florence, Musée des Offices.
Filippo Brunelleschi (1377-1446)

Orfèvre de formation, il échoue au concours des


portes du baptistère de Florence en 1402 face à
Lorenzo Ghiberti. A l’issue d’un concours ouvert
en août 1418, Brunelleschi se voit confier
l’achèvement du dôme de la cathédrale Sainte-
Marie des Fleurs de Florence, élevé sans cintres
de bois entre 1420 et 1436 à partir de l'octogone
construit par Arnolfo di Cambio (41 mètres de
diamètre).

Avec Brunelleschi, l’architecte n’est plus


seulement un maître-maçon qui coordonne un
ensemble de métiers sur un chantier, c’est
d’abord un concepteur qui doit maîtriser un
certain nombre de sciences auxiliaires parmi
lesquelles la géométrie et les mathématiques. A
travers la construction du dôme de la cathédrale
de Florence, Brunelleschi réussit une véritable
prouesse technique grâce à une nouvelle
Statue de Filippo Brunelleschi au Palazzo dei Canonici
à Florence (XIXe siècle) organisation collective du chantier ; l’architecte
se place désormais au-dessus des autres corps de
métiers, des exécutants.
Le baptistère Saint-Jean-Baptiste de Florence, situé face à la cathédrale Santa Maria del Fiore, est une construction du IVe siècle.
Bernardo Sansone Sgrilli, Descrizione e studj dell'insigne fabbrica di Santa Maria del Fiore,
metropolitana fiorentina in varie carte intagliati, 1732.
Bernardo Sansone Sgrilli, Descrizione e studj dell'insigne fabbrica
di Santa Maria del Fiore, metropolitana fiorentina in varie carte
intagliati, 1732.
Filippo Brunelleschi, Lorenzo Ghiberti, Le Sacrifice d’Isaac,
concours pour les portes du baptistère de la cathédrale de
Florence, 1401-1402, bronze, Museo Nazionale del Bargello,
Florence.

Lorenzo Ghiberti, Portes du paradis [portes du baptistère


de la cathédrale de Florence], 1425-1452, bronze [copies
modernes vers 1980], les originaux sont conservés au
Museo dell'Opera del Duomo, Florence.
La cathédrale Santa Maria del Fiore à Florence (Toscane).
Située piazza del Duomo, elle s’élève non loin du campanile
de Giotto et face à la porte du Paradis du Baptistère Saint-
Jean. Filippo Brunelleschi est l’auteur du dôme construit en
1436.
Bernardo Sansone Sgrilli, Descrizione e studj dell'insigne fabbrica
di Santa Maria del Fiore, metropolitana fiorentina in varie carte
intagliati, 1732.
Domenico di Michelino (1417-1491), Allégorie de la Divine comédie, [Dante Alighieri, La ville de Florence et l’allégorie de la Divine Comédie]
(1465) dans la nef de Santa Maria del Fiore.
Filippo Brunelleschi, Hôpital des Innocents à Florence (1419-1424).
Filippo Brunelleschi, Reconstruction de l’église San Lorenzo de Florence (1421-1425 ; 1442-1461).
Filippo Brunelleschi, Eglise Santo Spirito de Florence (commencée en 1444).
Filippo Brunelleschi, Eglise Santo Spirito de Florence (commencée en 1444).
Filippo Brunelleschi, Eglise Santo Spirito de Florence
(commencée en 1444).
Filippo Brunelleschi, Sacristie de San Lorenzo [vieille sacristie], première chapelle funéraire des Médicis (1441-1443).
Filippo Brunelleschi, Chapelle des Pazzi
à l’église Santa Croce de Florence
(1441-1443).
Filippo Brunelleschi, Chapelle des Pazzi à l’église Santa Croce de Florence (1433; 1442-1459).
Le Panthéon de Rome est bâti sur l'ordre d'Agrippa au Iᵉʳ siècle av. J.-C.

Le Panthéon à Rome

Le temple de Minerva Medica (IV siècle) est situé sur la colline de l'Esquilin à Rome.
Giovanni Bartolommeo Marliani, Urbis Romae topographia, Romae, Dorici et Aloisii fratris, 1544, 129 f.
Agnolo di Cosimo (Bronzino),
Portrait dUgolino Martelli (1536-
1537), Berlin, Gemaldegalerie.
Leon Battista Alberti (1404-1472)

Fils d’un patricien florentin exilé à Gênes, Leon


Battista Alberti (1404-1472) reçoit une formation
universitaire de droit, philosophie et science à
Padoue et à Bologne. Au début des années 1430, il
entre en contact avec Brunelleschi et Donatello et
publie successivement trois traités sur les nouveaux
arts du dessin : De pictura (1435), De re aedificatoria
(1452) et De statua (après 1464).

Le De re aedificatoria est conçu et rédigé en latin, en


dix livres; l’ouvrage est achevé en 1442, la première
édition date de 1485.

Leon Battista Alberti [édité par Geoffroy Tory], Libri de re ædificatoria


decem... Opus integrum et absolutum..., Paris, B. Rembolt (1512).
Leon Battista Alberti (1404-1472)

L’architecte signe des réalisations qui comptent parmi


les chefs-d’œuvre de la première Renaissance en Italie :
le palais Ruccellaï (1446-1451) et la façade de l’église
Santa Maria Novella (1148-1770) à Florence, le temple
de Rimini (1450-1468), les églises Saint-Sébastien
(1459-vers 1500) et Saint-André de Mantoue (1471-
XVIIe siècle).

Antonio di Puccio Pisano [Pisanello], Portrait présumé


d’Alberti, bronze, Paris, Bnf, cabinet des médailles.
Architecture, ou Art de bien bastir de Marc Vitruve Pollion,... mis de latin en françoys par Jan Martin, pour le roy très chrestien Henry II,
A Paris, avec privilège du Roy. On les vend chez Jacques Gazeau, en la rue Sainct Jacques à l’Escu de Colongne, Paris, Jacques Gazeau, 1547.
Architecture, ou Art de bien bastir de Marc Vitruve Pollion,... mis de latin en françoys par Jan Martin, pour le roy très chrestien Henry II,
A Paris, avec privilège du Roy. On les vend chez Jacques Gazeau, en la rue Sainct Jacques à l’Escu de Colongne, Paris, Jacques Gazeau, 1547.
Architecture, ou Art de bien bastir de Marc Vitruve Pollion,... mis de latin en françoys par Jan Martin, pour le roy très chrestien Henry II,
A Paris, avec privilège du Roy. On les vend chez Jacques Gazeau, en la rue Sainct Jacques à l’Escu de Colongne, Paris, Jacques Gazeau, 1547.
Alberti détourne le motif de l'arc triomphe antique et l’adapte à la façade
d’une église, qu’il s’agisse de l'arc d'Auguste à Rimini (27 av.ant Jésus-
Christ) comme celui de Constantin à Rome (315 après Jésus-Christ).

Leon Battista Alberti, Temple Malatesta de Rimini (1450-1468).


Leon Battista Alberti, Temple Malatesta de Rimini (1450-1468).
Leon Battista Alberti, Façade de Santa Maria Novella à Florence (1458-1470).
La basilique San Miniato al Monte à Florence (façade vers 1090-1100). Collégiale Saint-André d’Empoli (XIe siècle, Toscane).
Leon Battista Alberti, San Sebastiano de Mantoue (à partir de 1460).
Mausolée de Galla Placidia à Ravenne (milieu du Ve siècle).
Leon Battista Alberti, Eglise Sant'Andréa de Mantoue
(1472-1494).
Leon Battista Alberti, Eglise Sant'Andréa de
Mantoue (1472-1494).
Michelozzo di Bartolomeo Michelozzi (1396-1472)

Architecte et sculpteur florentin, Michelozzo di


Bartolommeo se forme comme orfèvre dans les
ateliers de la monnaie de Florence et collabore avec
Ghiberti à la première porte du Baptistère de la
cathédrale de Florence. Il est l’auteur du palais
Médicis de la via Larga à Florence (1444-1459), des
Villas médicéennes de Trebbio (1427-1433), de
Cafaggiolo (1451) et de Careggi (1435-1440) ; de la
bibliothèque de San Giorgio Maggiore (1433) à
Florence ; du cloître et la bibliothèque du couvent San
Marco (1436-1444) ; du palais Medici-Riccardi (1444-
1459). Il est l’« inventeur » de la typologie du palais
florentin de la Renaissance.

Fra Angelico, Michelozzo di Bartolomeo Michelozzi (fresque).


Michelozzo di Bartolomeo, Eglise de Santa Annunziata de Florence (à partir de 1444).
Giusto Utens, Vue de la villa de Cafaggiolo en Toscane (1599).
Michelozzo di Bartolomeo, Villa médicéenne de Careggi (Toscane).
Florence, Palais Davanzati (fin du XIVe siècle).
Michelozzo di Bartolomeo, Palais Médicis de la Via Larga à Florence (1444-1459)
Michelozzo di Bartolomeo, Palais Médicis de la Via Larga à Florence (1444-1459)
Michelozzo di Bartolomeo, Palais Médicis de la Via Larga à Florence (1444-1459)
Michelozzo di Bartolomeo, Palais Médicis à Florence (1444-1459)
Le palais Rucellai à Florence est construit par Bernardo
Rossellino (1148-1455 et 1457-1469).

Source : Jean Castex, 1990, p.61.


Bernardo Rossellino, Palais Rucellai à Florence (1148-1455 et 1457-1469).
Michelozzo di Bartolomeo et Giuliano da Sangallo,
Palais Strozzi à Florence (à partir de 1489).
Michelozzo di Bartolomeo et Giuliano da Sangallo, Palais Strozzi à Florence (à partir de 1489).
Michelozzo di Bartolomeo et Giuliano da Sangallo, Palais Strozzi à Florence (à partir de 1489).
Le palais des Diamants de Ferrare construit à partir de 1492 par Biagio Rossetti pour Sigismond d’Este.

Le palais Bevilacqua de Bologne, commencé en 1480, offre des motifs en pointe de diamants en façade.
Pietro Poppi, Fotografia dell'Emilia, Bologna, dettaglio del palazzo Bevilacqua.
Le palais Pitti à Florence est conçu par Luca Fancelli à partir de 1458. Il est acquis par Côme I er de Médicis en 1549 est agrandi par Ammanati
entre 1588 et 1570.
Le palais Gondi, commencé vers 1490 est l’œuvre de Giuliano da Sangallo (1443-1516), de même que le palais Pazzi-Quaratesi (1462-1470), il
dérive des palais Rucellaï et Strozzi.
Le palais Pazzi-Quaratesi est construit par Giuliano da Maiano
entre 1458 et 1469.
À Rome, la cour du palais de Venise (1486-1496), avec ses demi-colonnes adossées à des arcades massives, renvoie aux ordonnances du Colisée,
Sebastiano Serlio, Libro terzio... nel quale si figurano, e descrivono le Antiquita di Roma, s.n. (Venise), 1560.
Le palais de la Chancellerie à Rome, longtemps attribué à Bramante, est élevé entre 1486 et 1496.
Le palais Giraud-Torlonia est attribué a Bramante et à Andrea Bregno (à partir de 1496).
Le palais ducal d'Urbin est reconstruit à partir de 1468 sous la direction de l'architecte Luciano Laurana.
Pienza (1459-1462). En février 1459, le pape Pie II visite
son village natal et lance une campagne de travaux qui
devaient métamorphoser cette petite ville en une cité
idéale digne des panneaux d’Urbino : Corsignano (dans
le sud de la Toscane) devient Pienza. Autour d'une place
trapézoïdale se groupe cinq édifices : la cathédrale, le
palais du pape à droite, une maison canoniale et un
palais à gauche, le palais municipal avec sa loge
prennent place sur le quatrième côté.
Le XVe siècle florentin s’achève avec les frères
Sangallo : Giuliano (1445-1516) et Antonio (1455-
1515). Giuliano San Gallo, formé comme sculpteur
sur bois, se fait connaître comme ingénieur militaire :
il conçoit les fortifications d'Ostie (1483) celles de
Poggio Impériale (1488), et celles de Borgo San
Sepolcro (1502) en Toscane. Il travaille avec
Bramante à Lorette en (1499, coupole) et lui succède
sur le prestigieux chantier de Saint-Pierre de Rome
en 1514. Ses travaux se développent entre Rome, à
partir de 1465, et la Toscane. Outre ses travaux
romains, il signe deux œuvres majeures : la villa
commandée par Laurent de Médicis à Poggio a
Cajano (vers 1480-1485) et l'église de la Madone
delle Carceri à Prato(1485-1491).

Piero di Cosimo, Portrait de Giuliano da San Gallo (vers 1482).


Giuliano de Sangallo, Poggio a Caiano, Villa Medici, vers 1485.
Giuliano de Sangallo, Villa de Poggio a Caiano, Toscane (vers 1480-
1485).
Giuliano de Sangallo, Santa Maria delle Carceri
de Prato (1484-1506).
Francesco di Giorgio, église Santa Maria delle Grazie al Calciano
(1484-1490, provincia d’Arezzo).
LA RENAISSANCE EN ITALIE

Prologue − La Renaissance en Italie du Nord


L’humanisme et la Renaissance
Brunelleschi, « inventeur » de la perspective
Le retour vers l’Antiquité

1 – La Renaissance florentine
Filippo Brunelleschi
Le Dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore
Un nouveau langage architectural
Michelozzo et la diffusion d’un style
Alberti, l’architecte-humaniste
Le palais florentin

2 – Milan et Venise
Bramante, Filarète et Vinci à Milan
La Renaissance vénitienne
La Renaissance à Milan : Bramante, Filarète et Vinci

Donato Bramante (1444-1514)


Donato di Angelo di Pascuccio dit Bramante reçoit une formation de peintre et d’architecte. Il entre
au service des Sforza à Milan comme architecte dès 1474 et travaille avec Léonard de Vinci. Il conçoit
l'église Santa Maria presso San Satiro (1482-1486), le cloître de San Ambrogio à Milan (1497-1498) et
achève l’église Santa Maria delle Grazie à Milan (1492-1498). Il part à Rome en 1500 où se définit son
classicisme dont le Tempietto de l'église San Pietro in Montorio (1502-1510) constitue le jalon
fondateur et engage les travaux de reconstruction de la basilique Saint-Pierre à Rome (commencés en
1506), à la demande du pape Jules II.

Antonio di Pietro Averlino dit Le Filarète (1400-1469)


Architecte, sculpteur et théoricien de l’architecture, Filarète signe les portes en bronze de l’ancienne
basilique Saint-Pierre de Rome (1445), puis répond à l'invitation de Francesco Sforza à Milan, où il
construit l'Ospedale Maggiore (vers 1456) dont le plan en grille, fonctionnel, devait connaître une
longue postérité. Dans son Tratatto di Architettura (env. 1460-1465), sa ville idéale, « Sforzinda »,
inscrit l'architecture dans un système global, lié à l'urbanisme et, d'une manière générale, à
l'organisation sociale.

Léonard de Vinci (1452-1519)


Sans être un architecte, Léonard s'est intéressé à l'architecture sa vie durant. À partir de 1490, Vinci
explore de façon systématique les possibilités du plan centré appliqué aux églises, aux villas comme
aux châteaux. Pour autant, plus que l’architecture, c’est la résolution des problèmes techniques qui
intéresse l’humaniste.
Donato Bramante, Santa Maria Presso San Satiro à Milan (1482-1486).
Donato Bramante, Santa Maria Presso San Satiro à Milan (1482-1486).
Donato Bramante, Santa Maria delle Grazie à Milan (1492-1498, croisée et choeur).
Donato Bramante, Santa Maria delle Grazie à Milan (1492-1498, croisée et choeur).
Portique dit de Bramante, Milan, basilique Saint-Ambroise (1492-1500).
Le Filarète, Ospedale Maggiore de Milan (env. 1460-1465).
Le Filarète, Ospedale Maggiore de Milan (env. 1460-1465).
Le Filarète, Ospedale Maggiore de Milan (env. 1460-1465).
Léonard de Vinci, La Cène, détrempe, 460 × 880 cm, 1494-1498, Milan, réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie.
Léonard de Vinci, Étude d'une église à plan centré, vers 1488, encre et craie noire sur
papier, 24 x 19 cm, Paris, Bibliothèque de l'Institut de France.

Léonard de Vinci, Études des bâtiments à plans centrés, encre sur


papier, 23 x 16 cm, Paris, Bibliothèque de l’Institut de France.
LA RENAISSANCE EN ITALIE

Prologue − La Renaissance en Italie du Nord


L’humanisme et la Renaissance
Brunelleschi, « inventeur » de la perspective
Le retour vers l’Antiquité

1 – La Renaissance florentine
Filippo Brunelleschi
Le Dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore
Un nouveau langage architectural
Alberti, l’architecte-humaniste
Michelozzo et le palais florentin

2 – Milan et Venise
Bramante, Filarète et Vinci à Milan
La Renaissance vénitienne
Le palais des Doges (XIVe-XVe siècles) constitue l’un des prototypes les plus achevés de l'architecture vénitienne aux côtés de la Ça' d'Oro (1427-
1436) et du palais Pisani (milieu du XVe siècle)
La Ça' d'Oro [maison d’or] à Venise (1427-1436) a été construit
par les architectes Marco d'Amadio et Matteo Raverti.

Palais Pisani-Moretta à Venise (seconde moitié du XVe siècle)


Mauro Cordussi (attr.), Palais Corner-Spinelli
à Venise (vers 1490).
Mauro Codussi, Palais Vendramin-Calergi à Venise (1481-1509). Le palais Cornaro à Venise (fin XVe siècle).
La Scuola San Rocco à Venise (1517-1560), construite par Bartolomeo Bon (1516 à 1524 ), Sante Lombardo et Antonio Scarpargnino qui reprend
les travaux de 1526 à 1548 .
Jacopo Tintoretto, La Vie, la Passion et la mort du Christ [décors de l'étage supérieur de la Scuola San Rocco].
Scuola Grande di San Marco à Venise, d’après un projet de Pietro Lombardo e Giovanni Buora, achevé en 1490 par Mauro Codussi.
Basilique Saint-Marc à Venise (IXe-Xe siècles).
Santa Maria de’Miracoli de Venise est achevée en 1489 sous la San Zaccaria de Venise (1444-1515) par Antonio
direction de l'architecte Pietro Lombardo. Gambello, la façade est de Mauro Codussi.
Mauro Codussi, San Michele in Isola à Venise (1469-1479).
Eglise San Salvatore à Venise (vers 1507).
La façade de la Chartreuse de Pavie est construite par Giovanni Antonio Amadeo en 1481, et Cristoforo Mantegazza de 1473
jusqu'en 1499. Le 3 mai 1497, l'église est consacrée, mais elle n'est pas terminée. Les travaux sont poursuivis Cristoforo
Lombardo de 1550 à 1560.
Giovanni Antonio Amadeo, Chapelle du Colleone (1470-1473)
à la cathédrale de Bergame.

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