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Le Trecento

fin XIIIe siècle- début 14e


L’Italie joue un rôle décisif dans l’évolution de l’art visuel. Dès 1280-90, les
prémices de la Renaissance se font ressentir en Italie centrale (Toscane, Latium,
Ombrie). La peinture rompt avec l’art byzantin, au profit d’une observation concrète
des détails de la nature : le fondement du système figuratif se forme à partir des
perceptions visuelles et non pas de formules stéréotypées. A la fin du XIIIe siècle, les
manières de penser, de s’organiser, de se comporter évoluent dans la société. Le
développement de l’industrie, du commerce et des affaires bancaires favorise
l’émergence de cités- États et avec elles les ateliers de maîtres. Notamment les
artistes avaient une grande mobilité, ainsi ils échangeaient leurs idées dans les
chantiers. A la fin du XIIIe siècle, le mécénat du pape Nicolas III puis celui de
Boniface VIII font concurrence avec celui de l’empereur. Rome tient une politique de
prestige, est le lieu d’effervescence artistique. Au Moyen Age, l’art avait pour
mission de servir les intérêts religieux, au Trecento, il sert l’idéologie de cette
nouvelle classe dirigeante et donc, il devient laïc. Le cercle des commanditaires
s’élargit, favorisant la sortie de l’anonymat des artistes. Les littéraires contemporains
tels que Dante, Boccace, Pétrarque, valorisent la peinture dans leurs écrit, leur
donnant ainsi une certaine dignité sociale. Les deux plus grandes écoles du Trecento
sont celle de Florence et celle de Sienne. On attribue à la première une vision plus
dramatique, plastique et à la seconde une vision plus lyrique et utilisation de couleurs
vives (héritage byzantin). Au XIIIe, XIVe s, le moyen d’expression privilégié est la
fresque. Nom vient du fait que le peintre est obligé de travailler lotsque l’enduit du
mur est encore humide, « frais ».
La Maesta de Duccio (1308) qui figure sur le maître- autel de la cathédrale de
Sienne : un retable, Vierge à l’enfant entourée de sa cour céleste de saints, anges,
épisodes de la vie de Marie,Jésus, sur estrade du trône inscription ( Duccio signe en
quelque sorte son œuvre, contraste avec artistes tradi médiévale qui restaient
anonymes) éclat des couleurs sur le fond or (représente le divin), paysage agencé en
profondeur, intérieurs plus réalistes.
Fresque de Ambrogio Lorenzetti : construction de « boîtes spatiales », première fois
que réprésentation activité humaine (chantier d’une cathédrale ou palais) .
CEPENDANT, encore médiéval : dimensions irréelles

Il naît en 1267, dans une famille paysanne dans village nord-est de Florence
La renommée extraordinaire de Giotto a été diffusé par Vasari. Selon lui, Giotto est le
créateur du langage pictural de la Renaissance. Il est issu d’une famille paysanne, la
légende raconte que le peintre toscan Cimabue a croisé le jeune homme gardant les
moutons...« Alors que Cimabue, un beau jour,  se rendait pour affaires de  Florence
à Vespignano, il rencontra Giotto qui, pendant que ses moutons paissaient, dessinait
sur un rocher plan et propre, avec une pierre un peu appointée, un mouton tout à fait
naturel, sans avoir jamais eu d’autre maître que la nature. » . Vasari, Vies des
meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, 1568
Cette anecdote a peut-être été inventée pour montrer la continuité entre la peinture
byzantinisante de Cimabue et les premières œuvres de la Renaissance. Il sera son
élève, à Rome vers 1280. La vie de Giotto va désormais se dérouler au rythme des
demandes des commanditaires séduits par l'humanisation des thèmes religieux dont
Giotto est le plus talentueux représentant. Il voyage beaucoup et acquiert une certaine
aisance financière.

La Navicella
« petit bateau »
- représente épisode du nouveau testament, évangile Saint-Mathieu, au lac de
Tibériade ( nb miracles de Jésus ont eu lieu à cet endroit). Les apôtres sont pris dans
une tempête, Jésus sur la rive vient à leur rencontre en marchant sur l’eau, les apôtres
paniquent, pense que c’est un fantôme. Jésus les rassure, Pierre reste dubitatif. J lui
confirme que c’est bien lui et l’ordonne de venir le rejoindre sur l’eau. Pierre prend
peur et s’enfonce, Jésus le saisit par la main : «  Homme, de peu de foi, pourquoi as-
tu douté ? ».

- histoire de l’oeuvre : commandé par le cardinal Giacomo Gaetani Stefaneschi, le


principal mécène de la cour pontificale dans la première moitié du 14e sous Boniface
8. à l’origine sur le porche oriental de l’ancienne basilique Saint-Pierre de Rome.
Réalisation de 1280 à 1300. Au 17e, construction de la nouvelle basilique, fresque
déplacées plusieurs fois ce qui explique que des parties ont été perdues.
grande fascination, réalisation de plusieurs répliques : celle de Francesco Berretta en
1628 à Rome (style baroque), d’un artiste inconnu à l’église saint-Pierre le jeune à
Strasbourg en 1320-25, a donné son nom.

- grande expressivité des apôtres (modulation de la peur), dramatisation extrême de


la scène. Différents gestes : un tente de tenir la voile, visage dans les mains, mains sur
le visage (stupéfaction), regard baissé, épaules tombantes, lève les bras (désespoir).
Véritable tournant dans la peinture occidentale car intérêt de représenter le récit
biblique de manière réelle, plus humanisée / style byzantin pas une visée « réaliste »
seul Jésus regarde vers le spectateur d’un air serein, sur le porche de la basilique
regarde celui qui rentre, message= si tu es en péril je te sauverai
pêcheur est comme le spectateur, rappelle le miracle de la pêche, renforce idée que
Jésus est divin, le fils de Dieu.

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