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ICONOGRAPHIE RELIGIEUSE
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ICONOGRAPHIE RELIGIEUSE
Dans son article, Panofsky raconte les origines de représentation du Christ seul,
celles en rapport avec l’ecce homo.
Dans le dernier tiers du XVe siècle,
cette iconographie apparait, les peintres
la développent à partir du Salvator Mundi
et de l’Imago Pietatis (« homme de
douleur »).
Ils ont rajouté une couronne d’épines
au Christ bénissant du Salvator Mundi,
tout en ramenant à la vie l’homme de
douleur, en lui ôtant les signes de la Salvator Mundi. Imago Pietatis.
crucifixion.
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Dans ce tableau, on remarque l’absence du sceptre roseau, cas unique dans les
Ecce homo peint par Titien.
Ø Devotio Moderna
Ces représentations du Christ seul offrent au fidèle la possibilité d’entrer en
relation intime avec lui, entrer en médiation profonde, voir partager ses souffrances
(Saint-Bernard : « contemplez ma douleur, afin de voir votre propre douleur. Ce que
je souffre est l’image de ce que vous souffre »).
Il Faut aussi rappeler les De imitatione Christi, les imitations de Jésus, un ouvrage
anonyme attribué à Thomas von Kempen.
Dans ce texte, au cœur de la Devotio Moderna (succès à la
Renaissance), s’orientant vers la contemplation et la dévotion
privée, invités à partager personnellement aux souffrances du
Christ.
Le peintre invite le spectateur à participer à la scène par divers
procédés, comme ici sur ce tableau de Titien, ou un bâton est
abandonné sur les marches, tourné vers le spectateur, comme à
notre portée. Comme si nous étions causes de la souffrance du
Christ, qui se sacrifie pour l’humanité.
Titien.
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corps, tandis que dans l’autre l’attitude et l’expression suffisent à traduire la douleur,
mettant en avant les souffrances morales et intimes.
Dans la Légende Dorée, Jacques de Voragine écrit « sa douleur fut universelle ».
Ø Origine
L’iconographie semble avoir fait son
apparition à Milan au XVe siècle, où deux
modèles ont joué un rôle important : une
gravure Milanaise, présentant le Christ de ¾,
vêtu ; et un dessin de Léonard de Vinci, Christ
à l’épaule nue tournant sur lui-même pour
regarder le spectateur.
Même si la croix n’est pas présente, il est Gravure milanaise. Croquis Da Vinci.
évident que le dessin de Da Vinci est une étude préparatoire pour un Christ portant
la croix.
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1. Soustraction
L’iconographie du Christ montant la croix est une soustraction. De la scène
narrative on peut passer à la scène iconique.
Selon l’évangile de Mathieu, chapitre 27, et de Marc, chapitre 20, le Christ fut
autorisé à garder ses vêtements lors de la montée au calvaire.
Ø Andrea Solario
Les deux origines ont également engendré
l’iconographie montrant le Christ en partie nue (la
première, il est habillé).
Andrea Solario a été l’un des élèves de Da Vinci, et
s’est inspiré de ses dessins pour sa propre
composition.
Il reprend la vision légèrement d’en haut, la tête du
Christ penchée sur l’arrière, regardant le spectateur
par-dessus son épaule.
Andrea Solario.
Ø Giovanni Bellini
Cette iconographie est populaire à Venise, ensuite reprise
par Bellini dont on connait une 12aine de copie alors que
l’originale est perdue.
La tête du Christ regarde le spectateur, s’inspirant de
Léonard ; mais les vêtements sont inspirés de la gravure
milanaise. Les blessures de la couronne d’épines ne sont pas
visibles, seule une larme est visible sur la joue du Christ.
Giovanni Bellini.
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Ø Giorgione
Ce tableau de Giorgione, considéré comme une
image miraculeuse, est encore inspirée de Da Vinci.
Le personnage de gauche exprime un dialogue
psychologique entre Jésus et le persécuteur, tout en
représentant un miroir entre ces deux personnages du
bien / mal, beau / laid… on insiste sur le fait que ce
bourreau soit laid, donc méchant.
Giorgione.
2. Addition
Si l’iconographie du Christ portant la Croix est un exemple de soustraction, elle
fait aussi l’objet de multiplication à partir de l’objet unique à mi-buste du Christ,
autour duquel apparait diverses figures à mi-buste.
Ø Bosch
Dans ce tableau de Bosch, on insiste sur l’opposition
entre le bien et le mal. La composition est coupée en
deux parties par la diagonale de la croix, dont le contre
exact est le front du Christ.
Ce type de composition fondé sur l’addition de
figures autour du Christ est plus fréquent dans le nord
de l’Europe, mais nous la retrouvons aussi en Italie,
notamment dans la gravure milanaise (cf. p.6).
Bosch.
Ø Lorenzo Lotto
Ce tableau offert par Lorenzo Lotto est l’exemple le plus
extraordinaire de ce type de composition ; un tableau surement
de dévotion privée (60cm * 60cm).
Jésus est entouré de ses tuteurs et interpelle le spectateur
avec son expression suscitant la pitié. La composition est assez
proche de celle de Solario, qu’il a peut-être vu lors de son
voyage à Milan. Il reprend également le détail de la gravure de
Lorenzo Lotto, Le Christ
Milan selon lequel le Christ a les cheveux tirés par le bourreau. portant la croix, Parsi,
Musée du Louvre.
Le cadrage est très original, donnant l’impression que la foule est bien plus
imposante que ce que l’on voit, et pousse à se concentrer davantage sur la figure
du Christ.
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Lotto a signé cette œuvre sur la croix, dans le bas droit. Seul le Christ peut lire la
signature dans le bon sens, transportant et la croix et l’artiste, présenté comme l’un
des pécheurs.
Véronique était l’objet d’une grande vénération populaire à fin du Moyen Âge,
et est souvent représentée aux XIIIe et XIVe siècle.
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Ø Mandylion
La Sainte-Face est un élément important dans la retransmission de
l’iconographie du visage du Christ, censée transmettre les traits véritables du
Christ.
C’est pour cette raison que Véronique est restée l’image authentique. Les
artistes ayant représenté le voile de véronique ont été conditionnés par cette
image, et ont tendance à la considérer comme un véritable portrait.
Ø Memling
Dans ce tableau de Memling, faisant partie d’un diptyque, les
rapports entre image et vie sont bafoués.
Le visage du Christ semble vivant, représenté comme un
véritable portrait.
Memling nous explique que dans son étude, même si le
visage semble réel, ne suivant pas les plis, il s’agit bien d’une
image imprimée sur un tissu.
H. Memling, Véronique, vers 1483, Washington, National Gallery.
Ø Van Eyck
Jan van Eyck a poussé un peu plus encore ce
processus, transformant ce visage en véritable
portrait, parfois même avec un buste.
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III- Crucifixion
Ø Mantegna
Une fois arrivé sur le Golgotha (lieu
du crâne), le Christ est crucifié et les
soldats se partagent ses vêtements en
les tirant au sort. Au-dessus de la tête
du Christ est placé un écriteau, I.N.R.I
(Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum).
Saint Mathieu affirme que sur le Golgotha, trois croix sont présentent (Jésus +
les deux larrons).
Saint-Jean lui ajoute que près de la Croix se tenait Marie, sa sœur Marie, et Marie
madeleine. Une fois Jésus mort, et qu’un soldat romain (centurion Longeant) frappe
Jésus d’un coup de lance, afin de vérifier qu’il est mort.
à La Vierge, Saint-Jean l’évangéliste et Marie Madeleine sont
toujours présents dans les représentations des crucifixions.
à Dans certaines variantes, Marie Madeleine est
remplacée par le donateur, et la croix est associé à
l’arbre de la vie et le pélican.
Au pied de la croix se trouve un crâne, faisant
référence au Golgotha et à la rédemption des péchés par le Christ
(élément récurent).
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Ø Lorenzo Lotto
Au cours du XVIe siècle, des compositions plus
articulées apparaissent, comme celle de Lorenzo Lotto.
On y retrouve tous les éléments de la crucifixion :
- Les ténèbres de l’éclipse en train de descendre ;
- La lance de Longeant guidant le regard vers le
Christ ;
- La Vierge, Saint-Jean, et Marie au premier plan ;
o Marie Madeleine entre le 1er et 2nd plan.
Lorenzo Lotto, Crucifixion, ~1533 - 1534, Monte San Giusto, Santa Maria in
Telusiano.
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