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Arts du XVIIe

Eglise saint-Ignace, 1624

Pozzo propose une autre voute où la perspective est construite au centre. Jeu entre le vrai, le faux et
l’architecture feinte. Le souffle divin emmène tout ce qui se passe sur la voute. La composition emporte
le spectateur.

Chapelle des Carmélites, Toulouse

Elle illustre les enjeux du décor de cette époque. Illusion de matériaux précieux, composition très
complexe avec une influence de l’art italien et fin du XVIIe. Voute ouverte sous le souffle divin pour
accueillir Sainte-Thérèse.

4. le sentiment religieux

Recherche des artistes de susciter le sentiment par leur art.

Parler au cœur et toucher l’ame :

Les images ont un rôle didactique « d’enseignement » pour les fidèles. L’iconographie doit respecter
la vérité historique et la convenance sacrée. Elle doit être claire et compréhensible, d’un style sobre et
décente (s’éloigne de la peinture poétique, intellectuelle, et sensuelle de la Renaissance). On s’éloigne
de la nudité. Elles ont aussi un rôle prosélytique, doivent être édifiantes pour susciter la dévotion et
encourager la foi.

Séduire par les sens :

C’est le développement de décors parlants, mettant à contribution le spectateur. Divers moyens


plastiques sont utilisés pour susciter l’émotion (mise en scène theatrales, dramaturgie, pathétisme,
jeux de courbes, nuées, dorures, etc .).

Chapelle Cornaro, décorée par Le Bernin, Rome

C’est une commande de Federico Cornaro pour faire son église votive. Chapelle privée dont Le Bernin
doit ornementer le bras gauche du transept, et rendre hommage à Sainte Thérèse représentant sa
transverbération. Bernin aménage une chapelle entière revêtue de marbres polychromes, une sorte
de chapelle dans la chapelle par la disposition d’un édicule au fond du bras, mise en scène théâtrale :
scène mystique devant témoins soit 8 membres de la famille Cornaro.

Au fond de la chapelle, un retable architecturé avec une scène centrale représentant la


Transverbération : phénomène mystique désignant le transpercement du cœur d’un fidèle par l’amour
divin. Elle évoque une blessure spirituelle, invisible, induite par une expérience mystique personnelle
et par l’extase. Le cœur est transpercé par une flèche parfois enflammée par l’amour divin.

« Dieu voulut que je vise à ma gauche un ange sous une forme corporelle ( …) il avait à la main un long
javelot d’or (…) il m’en perça soudain le cœur (…) »

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C’est un épisode survenu lors d’une oraison, au cours de laquelle la Sainte tombe en extase. C’est
l’apparition d’un séraphin. Thérèse est emplie d’une douleur qui n’en est pas tout à fait une : la douleur
physique laisse place à la suavité de l’amour divin. Le Bernin va jouer sur la posture de la Sainte dans
la notion d’abandon au plaisir divin : repose sur une nuée, dans un espace indéfini, au caractère
intemporel, corps entièrement relâché à peine retenue par l’ange qui soulève sa b. Aucune souffrance
: la douleur est sublimée par l'amour divin et la béatitude. Le Bernin rend par essence ce qui n’est pas
visible. Œuvre qui a suscité beaucoup de critiques, dans les textes de l’époque Sainte Thérèse est
comparée à une Vénus (mythologie) voir même à une prostituée avec la représentation du plaisir de
la chaire. Thérèse est-elle béate ou excitée? Intention du Bernin de traduire dans le marbre l’état
intérieur, les affeti, qui traversent le corps.

Tout contribue à cet effet : choix iconographique singulier, le moment où l’action atteint son
paroxysme. Les drapés donnent le mouvement et traduisent l’action. L’illusionnisme architectural
mêlant vrai et faux, qui donne une impression que le mur du bras s’est incurvé sous la force du souffle
divin pour faire pénétrer la scène : retable qui s’avance vers l’espace réel de la chapelle, le fronton est
brisé. La lumière vient aussi chercher cette dramaturgie : deux sources d’éclairage extérieures avec la
fenêtre haute et une autre invisible derrière le tympan d’où descendent les rayons en bois dorés.

Du Caravage aux caravagesques


La large diffusion de son art permet son influence, un mythe qui ne cesse d’exister. La première
exposition lui étant consacrée étant celle de 1951 en Italie « Monstra del Caravaggio ». Le caravage est
aussi toute une étude littéraire pas nécessairement sur son art mais sur sa vie. C’est encore est toujours
une actualité dans la création de l’art contemporain comme avec la Troupe théâtrale Ludovica Rambelli
qui monte un spectacle qui vise à remonter des tableaux vivants du Caravage. Par ailleurs, en 2019 une
œuvre a été retrouvé dans le grenier d’un particulier à Toulouse qui fut acheté à 110 millions d’euros
à un collectionneur privé. C’est une légende d’actualité constante.

A. Une vie et une œuvre en clair-obscur

C’est une œuvre teintée de son caractère.

Les années de jeunesses : entre Caravagio et Milan :

Il né en 1517 à Milan ou Caravagio, dans une famille aisée avec un père maçon à Milan et une mère
proche de la famille Sforza. Il retourne à Caravagio en 1577 après la mort de son père par la peste. En
1587, il entre en apprentissage à l’age de 13 ans dans l’atelier de Simone Peterzano à Milan (élève de
Titien), très en vogue à cette époque. Il fait 4 ans d’études dont on ne sait pas grand-chose, aucunes
œuvres conservées de cette période. Il apprend par Peterzano la représentation du réel, naturalisme,
la peinture à l’huile et la fresque. En 1590, la période milanaise s’achève car il est condamné pour des
voies de faits, il sera enfermé pendant un an et part pour Rome.

Rome : une terre d’accueil :

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Il n’est pas encore connu et commence par divers ateliers comme celui de Giuseppe Cesari dit le
« Cavalier d’Alpin ». il y entre en 1593 et débute comme peintre de natures mortes, il y signera ses
premiers tableaux de petits formats.

- Jeune homme mordu par un lézard

Il va être repréré déjà par le Cavalier d’Alpin qui revendique l’art de son élève, mais aussi par le
mecenat du Cardinal Fracesco Maria Bourdon del Monte : il est passionné d’art, de sciences et de
musique. Le Caravage séjourne au Palais Madama et y côtoie le milieu cultivé et artistique romain, il y
réalise ses premiers chef-d’œuvres. Ils sont surtout emprit de musique :

- Le joueur de luth, 1596

Ne cache pas la dimension homosexuelle, il peint ce qu’il voit. Par le biais du Cardinal, le Caravage
developpe son reseau de commande comme avec G. Vittrine, vise trésorier papal. Plusieurs œuvres lui
seront commandées :

- La Dieuse de bonne aventure, 1595

Très critiqué par les francais car fut ouvert à la France lors d’un de ses séjours.

- Madeleine repentante, 1595 : commandée par O. Costa.

Après cela, il se spécialisera dans la peinture religieuse qu’il ne quittera pas.

- Judith et Holophere »

Dans les années 1560, il est connu et reconnu, toujours soutenu par ses mécènes. Il y fait ses premières
commandes publiques par l’entreprise du Cardinal del Monte.

- Chapelle Contarelli, église Saint-Louis-des-Français, 1599

Commande pour une inhumation. Le Cavalier d’Alpin fait la voute et le Caravage les tableaux qu’il
représente par la vie de Saint-Mathieu (le martyre de Saint-Mathieu, Mathieu et l’Ange, etc.). il va
même révolutionner la technique avec le format monumental représenté sur toile.

- Mise au tombeau, 1603

Financer par M. Barberini qui deviendra le Pape Urbain VIII.

L’exil dans le Latium et renouveau napolitain :

Départ clandestin pour Naples en 1606 suite à l’assassinat de Manuccio Tomassoni et de la


condamnation à mort par contumace, il est caché dans le Latium par ses mécènes et ne s’arrete jamais
de peindre. Il arrive toujours à se refaire un nom.

- Madeleine en extase, 1606

A partir de cette date, l’iconographie du Caravage tente a valoir de rachat de son ame. Et il y arrivera.
Il arrive à Naples en octobre 1606, il y reste seulement un an, sur le territoire espagnol. Par conséquent,
son passé ne le suit pas. Il parvient à recevoir des commandes diverses : religeuses et publiques.

- Les Sept œuvres de Miséricordes, 1607

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Elle marque le point de départ du courant caravagesque à Naples.

Les années d’errances de 1607 à 1610 :

Départ pour Malte pour des raisons inconnues. C’est une période de repentance préparant le retour à
Rome. Il réussit à intégrer l’ordre de Malte et recoit des commandes publiques et privées.

- La décollation de saint Jean-Baptiste, 1608

Son passé le suit ainsi que son caractère, en 1608 il est arrêté et emprisonné pour des méfaits qu’on
ne connait pas : soit de nouveaux crimes, soit son passé compliqué justifie son expulsion « en tant
qu’élément pourri ». ainsi, il va s’évader en octobre, surement aidé de son réseau, pour la Sicile. Cela
n’empêche les commandes !! Le monde du marché de l’art est déjà bien en place et on le suit dans le
besoin de complaire la commande artistique.

- L’enterrement de sainte Lucie, 1608

Mais il veut retrouver les premiers temps de sa carrière et retourner à Rome.

1610 : le retour en grâce :

Enfin en juillet 1910, il réussit à lever sa condamnation à mort et est autorisé à exercer à Rome
librement. Il y reste très peu de temps car meurt dans la foulée. il serait mort d’une affection.

B. « La Pittura al Naturale »

Il fait un tournant dans la peinture européenne de cette époque par ce parti prix. Il donne naissance
au naturalisme.

Une Iconographie renouvelée :

Cravage touche à trois genres : nature morte, scène de genre et peinture d’histoire surtout religieuses.
C’est le choix du moment qui cherche la théâtralisation, la dramaturgie et qui dépeint le paroxysme de
l’action, le moment culminant de la narration. C’est par une certaine modernisation de l’iconographie
traditionnelle : il cherche la réaction corporelle sur l’instant T. il « humanise » les thèmes sacrés avec
une omniprésence du peuple et contemporanéité des figures. Ainsi, il fait critique d’une
« vulgarisation » de sa peinture alors qu’il s’agit juste du divin éclairé parmi les vivants.

Des compostions simples et efficaces :

L’attention est centrée sur l’action principale avec un nombre de personnages limité, cadrage resserré,
fond neutre et caractère intemporel (hors champs qui rend l’inclusion du spectateur).

Peindre le réel :

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Un travail d’après nature. En effet, il y a une absences de travail préparatoire, peu voire pas d’usage
du dessin, peint directement sur la toile avec une omniprésence du modèle, une conception empirique
de la peinture.

- La Madone au serpent, 1606

Cette approche va susciter beaucoup de critiques dès son vivant. Cela revêt une menace pour l’Art
dont les fondements reposent sur la maitrise du trait depuis la Renaissance, manque d’inventivité car
ne s’aurait pas dessiner… il travaille à partir de tableaux vivants. L’absence de dessins peut être due
par l’errance de l’artiste ? l’abscence de travail préparatoire est à nuancer.

Il prend le peuple pour modèle, pas d’inventivité ni d’idéalisation des figures, travail d’après le vivant,
modèles dont les portraits sont identifiables ce qui fait scandale quant aux figures féminines :
prostituées, courtisanes et maitresses du Caravage (Anne Bianchini, Fellide Melandroni).

Caravage actualise la peinture pour la rendre accessible : il recherche la contemporanéité et proximité,


costumes mêlant habits à l’antique et tenues contemporaines, figures sacrées traitées comme des
hommes et des femmes de la fin du XVIe début XVIIe, discrétion des attributs sacrés (auréoles).

- La Madone aux pèlerins, 1604

Une adoration des pèlerins, avec une simplicité de la Madone et un réalisme instant (épaule dénudée
comme dans prise sur le faits de ses occupations, pieds nus, simple auréole discrète qui l’identifie).

- La Madone au serpent, 1606

Décolté plongeant, pants de robe relevé, écrase le serpent pied nu.

- La mort de la Vierge

Dépeint la réalité d’un corps mort, une jeune femme s’étant vraiment noyée prise pour modèle.

Il peint la nature et dépeint sa vérité. Il n’idéalise pas, représente la figure humaine sans aucune
correction, rend le réel tel et comme il apparait à l’œil, restitue une vraisemblance des corps et des
expressions : sans pathos, comme on les vit au quotidien.

- Mise au tombeau, 1603

Parmi les œuvres de Caravage les plus réussies. Regroupe deux iconographies : la mise au tombeau et
de la déploration des trois Maries. Les personnages en eux même font l’œuvre avec un éventail de
figures.

Un clair-obscur expressif :

La lumière aide à la narration et à la théâtralisation, c’est une source lumineuse principalement


extérieure, provenant du haut ou d’un coté et qui contraste avec les murs unis plus ou moins sombres.
C’est souvent un violent clair-obscur qui accentue la dramaturgie et la dynamique de la composition.
Il peint même dans des ateliers éclairés que d’une fenêtre pour retranscrire un véritable clair-obscur.

- La vocation de saint Matthieu, 1600

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La composition ne peut pas se lire sans la lumière, elle indique la lecture du tableau. Jésus et Pierre
désignent Matthieu. La main de Jésus est une référence à la main de Dieu dans l’iconographie
chrétienne.

C. Les peintres caravasques

C’est plus un mouvement d’inspiration qu’une école.

Des vecteurs efficaces de diffusion :

La vie et le parcours même du Caravage permet la diffusion. De même que, ses biographies publiées
de son vivant (Karel Van Mander, Guiolio Mancini ou Giovanni Pietro Bellori) qui louent son talent, les
voyages des artistes en Italie (Simon Vouet, Martinez, Louis Finson, etc.)

C’est la circulation des copies d’après le Caravage qui développe son influence.
- Louis Finson « Madeleine en extase »
- Caravage « Madeleine en extase »
On ne copie pas mais on s’inspire.

- Rubens « mise au tombeau »

L’achat les originaux par les cours monarchiques et les collectionneurs.

Le courant Caravagesque : un mouvement européen à diverses vitesses:


C’est un engouement rapides et large, mais qui n’est pas monolithique, touche l’Europe par vagues
successives entre 1600 et 1630 : chronologies diversifiées.
La sensibilité est plus ou moins fortes à ce courant : disparité géo, adhésion à la manière du Caravage
plus ou moins forte selon les foyers et les artistes : on parle davantage de « tentation » caravagesque.
C’est un principal courant artistique mais qui co-existe avec d’autres.

L’Italie et les premiers suiveurs du Caravage:


- Orazio Gentileschi « La Joueuse de luth »
Délaisse la composition violente du Caravage, recherche de la lumière.

- Manfredi « la Réunion des buveurs »


Fait une analyse de la composition du Caravage pour la théoriser et la copier.

L’Espagne : entre courant caravagesques et ténébrisme:


Rôle du royaume de Naples, puis de la diffusion à la péninsule ibérique. Jusepe de Ribera reprend les
codes.
Le courant est très difficile d’analyse par la tradition déjà naturaliste : le ténébrisme. Par ailleurs,
l’influence de Velazquez et Zurbarán est aussi présente, ne sachant pas s’ils sont caravagesques ou
ténébristes.

Les caravagesques français:


Nicolas Tournier qui reprend des thèmes de Manfredi.
- Christ en Croix, 1628
Fond sombre, éléments ostentatoires légers.

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Le foyer lorrain:
Georges de La Tour, peintre mystérieux. Le duché de Lorraine est un lieu de passage entre les artistes
de l’école du Nord et l’Italie. De La Tour ne voyagera pas en Italie, pourtant on retrouve un inspiration
très forte au Caravage. Ses usages sont cependant différents comme pour le traitement de la lumière
intérieure et non plus extérieure.

Plan détaillé au partiel final : rédaction d’une partie de la composition, la conclusion et l’introduction.
Attention au cadre chronologique. Attention aux définitions. (Aspect juridique de la liberté par ex,

définition des métiers (Architecture par reconnues comme un métier))

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